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Damien Roques prend la tête de TotalEnergies Marketing Mayotte

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Karine Poisson a quitté la direction de TotalEnergies Marketing Mayotte pour devenir directrice commerciale et marketing pour la zone Amérique. Damien Roques lui succède.
Croisé lors de la quatrième édition du challenge Startupper TotalEnergies, le mercredi 23 octobre, Damien Roques a pris la direction générale de TotalEnergies Marketing Mayotte, au 1er octobre. Il succède à Karine Poisson, devenue directrice commerciale et marketing pour la zone Amérique. Selon le communiqué transmis par la filiale mahoraise de la compagnie pétrolière, son nouveau directeur, âgé de 58 ans, a commencé sa carrière à Total en 1992 en tant que chef de secteur au sein du réseau de stations-service en France. En 2016, il quitte l’Hexagone pour prendre son premier poste de directeur général dans l’entité malienne de Total Marketing, avant de devenir en 2019, directeur des opérations de la JV formée par TotalEnergies avec Saudi Aramco dont le but est le développement un nouveau réseau de distribution à travers le Royaume saoudien. Avant d’arriver à Mayotte, il était directeur général de TotalEnergies Marketing Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis février 2022.
« Je me réjouis de prendre la direction de la filiale Marketing & Services de TotalEnergies à Mayotte. J’aurai à cœur, avec l’ensemble des équipes sur place, de répondre aux attentes de toutes nos parties prenantes et notamment à celles de nos clients particuliers et professionnels afin de toujours mieux les accompagner partout où nous sommes présents », a-t-il déclaré. Dans l’archipel, il dirige une société qui emploie 178 collaborateurs et accueille 2.750.000 clients par an. Outre ses dix stations-service, celle-ci assure le ravitaillement en kérosène des avions qui se posent à l’aéroport de Dzaoudzi et la fourniture de carburant pour les moteurs des deux centrales d’Électricité de Mayotte (EDM). La compagnie TotalEnergies détient également 50 % de Sunzil, expert de l’énergie solaire en milieu tropical.

Des progrès en mathématiques et baisse de la lecture au premier degré

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Si le pourcentage d’élèves sachant lire plus de dix mots par minute en entrant au CE1 baisse (52%), il se maintient pour la deuxième année consécutive au-dessus de 50%.

Après avoir été donnés au niveau national, les résultats des évaluations des élèves font l’objet d’un affinage par département, en ce début novembre. A Mayotte, les chiffres du premier degré en français et mathématiques restent relativement stables par rapport à 2023. L’académie pointe du doigt les conséquences de la crise de l’eau et des barrages, tandis que l’écart important de niveau demeure avec l’Hexagone.

Légère baisse en lecture

Dans les résultats des évaluations réalisées en septembre (voir encadré), le pourcentage d’élèves sachant lire à l’entrée au CE1 à Mayotte a légèrement baissé cette année par rapport à 2023. A la rentrée 2024, 52% savent lire plus de dix mots par minute en entrant au CE1, ce taux était de 53% l’année dernière. Le rectorat explique cette légère baisse par deux facteurs. Il y a d’abord l’aggravation de la crise de l’eau de 2023, « les installations de cuves ont parfois pris plus de temps que prévu et les coupures d’eau ont pu être plus longues que ce que les cuves permettaient de contenir, ce qui a provoqué régulièrement des fermetures intempestives des écoles ». A partir de janvier, la crise sociale et les barrages ont également contraint la plupart des établissements à fermer pendant plusieurs semaines, « l’installation d’une continuité pédagogique a souvent été complexe à mettre en place », justifie l’administration. Des perturbations qui ont eu « un impact fort sur les apprentissages des élèves, les professeurs peuvent difficilement faire progresser les élèves lorsque ceux-ci ne sont pas en classe ».

Sur le sujet de la lecture, le rectorat défend également l’utilisation du manuel Néo arrivé dans une partie des classes en 2022. « Le travail des enseignants avec ce nouveau manuel a permis de conserver un taux d’élèves lisant plus de dix mots par minute à l’issue du CP supérieur à 50% », promeut-il.

Des progrès en mathématiques

En mathématiques, les résultats s’améliorent chaque année depuis cinq ans. L’écart des résultats avec l’Hexagone reste très important, mais il s’est considérablement réduit depuis 2020, année particulière avec la crise du Covid-19. Les élèves sont de plus en plus nombreux à maîtriser les nombres jusqu’à 100 dès leur arrivée au CE1. Cette année, ils sont 45% à les maîtriser de façon satisfaisante en entrant au CE1. En 2023, ils étaient 43% et 36% en 2021. Au niveau national, ils sont 66% à maîtriser cet exercice.

Depuis la rentrée 2023, les élèves de CM1 sont également évalués à la rentrée. L’académie de Mayotte enregistre également une légère hausse en mathématiques des classes de CM1, pour autant les résultats sont contrastés. D’un côté, les exercices portants sur des résolutions de problèmes sont « alarmants », affirme le rectorat. Par exemple, pour le problème suivant : « Un roman policier coûte 5 euros. Fatou a 35 euros. Combien de romans policiers Fatou peut-elle acheter ? », moins de 10% des élèves de Mayotte ont la bonne réponse alors qu’ils sont 60% au niveau national. En revanche, les résultats sont satisfaisants en calcul mental avec un taux de réussite sur les questions portant sur les tables de multiplication de 38% à Mayotte, taux supérieur à celui obtenu dans l’Hexagone à savoir 34%.

Un écart important avec le national

En début de CP, les résultats restent très fragiles à Mayotte, les élèves ne disposent pas des attendus nécessaires à l’entrée de l’école élémentaire. Ainsi, la plupart débutent leur scolarité à l’école élémentaire avec un retard considérable sur les élèves de l’Hexagone, mais aussi sur les élèves de l’académie de Guyane que l’on compare souvent à celle de Mayotte, étant donné certaines caractéristiques similaires (plurilinguisme, difficultés sociales, taux d’immigration). Un des exercices de français teste la compréhension des enfants, ils doivent montrer qu’ils comprennent des phrases qui leur sont dites, 84% des élèves français ont des résultats satisfaisants à cet exercice au niveau national. À Mayotte, ils ne sont que 31% et 49% en Guyane, académie qui a le taux de réussite le plus faible après Mayotte. « Cette très faible compréhension de la langue française après trois années d’école nuit profondément à l’apprentissage de la lecture au CP », analyse le rectorat.

Il l’explique par le faible taux de scolarisation des élèves de Mayotte à l’école maternelle. En éducation prioritaire, dans l’Hexagone de nombreuses écoles accueillent les élèves dès 2 ans en toute petite section (TPS). Les recherches montrent en effet l’importance d’une scolarisation précoce pour la réussite scolaire ultérieure. Pour cette raison, une loi de 2019 a rendu l’instruction obligatoire dès trois ans pour tous les enfants vivant sur le territoire national. À Mayotte, selon une projection statistique menée localement, près d’un enfant sur deux ne serait pas scolarisé à trois ans et plusieurs centaines d’enfants ne seraient toujours pas scolarisés à 4 ans. « Cette absence de scolarisation pendant les premières années de l’école maternelle nuit profondément au système scolaire de Mayotte », estime le rectorat. Elle conduit à « avoir un nombre extrêmement important d’élèves en difficulté à l’école élémentaire puis au collège », rendant difficile leur prise en charge par les enseignants tout en poursuivant un enseignement ambitieux avec les autres.

Des évaluations annuelles

Le ministère de l’Éducation nationale organise à chaque rentrée scolaire des évaluations nationales des acquis des élèves en français et en mathématiques. Comme chaque année, toutes les écoles de l’académie de Mayotte ont participé à ces évaluations qui se sont déroulées entre le 9 et 20 septembre. Les résultats permettent aux professeurs de connaître précisément le niveau des élèves et d’adapter en conséquence les enseignements à leurs besoins. Au niveau académique, cela permet de situer Mayotte par rapport aux autres académies et au niveau national et ainsi d’adapter la politique éducative sur le territoire.

Une université en pleine structuration

La Cour des comptes a publié un rapport sur l’enseignement supérieur et la recherche dans les Outre-mer, avec un cahier spécialement dévolu à chaque territoire. Le cas de Mayotte est évidemment difficilement comparable aux autres, l’offre de formations y est très récente. A titre d’exemple, il n’y avait que 101 étudiants en 2002-2003, contre 2.813, vingt ans plus tard. C’est d’ailleurs ce qui se dégage du cahier réalisé par le Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte. Devenue Université de Mayotte au 1er janvier 2024, l’établissement de Dembéni doit encore se structurer. « L’établissement a indiqué être en train d’élaborer un schéma directeur de formation initiale et continue pour la période 2024-2040 tenant compte de la démographie étudiante, des contraintes de locaux, des schémas régionaux d’enseignement supérieur ainsi que des priorités du territoire en termes d’orientation et d’insertion », ont relevé la Chambre, qui font aussi de la consolidation des fonctions support et du pilotage administratif de l’établissement une priorité.

Trophées de l’environnement : Cinq établissements scolaires très au fait de leur milieu naturel

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Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Dans la catégorie scolaire, cinq établissements du primaire au lycée se sont distingués, cette année, et peuvent prétendre au trophée.

L’école de M’tsahara plateau intègre la tradition au développement durable

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Si en 2022-2023, l’enseignante Bina Toilabati avait fait faire à sa classe de CM2 un conte traditionnel sur la préservation de l’environnement, cette année, elle a décidé de faire faire un chakacha à ses CM1-CM2. Cette pratique de chant et de danse traditionnelle a donc été déclinée par les élèves sur le thème de l’environnement. Ils ont ainsi écrit des paroles sur la santé, le jardin, le nettoyage des rivières ou encore le reboisement de la forêt. “Ils ont écrit plusieurs phrases sur les actions à mettre en place et ont présenté leur œuvre à la fête de l’école”, raconte la professeure, fière de ses élèves. Une façon d’intégrer la tradition au développement durable et au futur. L’enseignante souligne que les élèves étaient particulièrement inspirés par ce mélange. « L’un d’eux m’a fait remarquer que dans le développement durable, il fallait compter le chant traditionnel, car il doit être transmis de génération en génération”, souligne-t-elle.

L’écologie au cœur des enseignements du lycée de Coconi

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Développer des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement est le mantra du lycée agricole de Coconi. Dans chaque formation ou presque, une place est accordée à l’agro-écologie. Le certificat d’aptitude professionnel (CAP) Agriculture en région chaude est tourné autour de pratiques durables, comme par exemple réduire la consommation en eau à l’aide d’oya, des jarres en terre qui économisent la ressource. Il est aussi centré autour de la permaculture, une méthode pour rendre le sol plus vivant et fertile en le préservant. Des projets autour de la gestion et la protection de la nature sont menés au sein du centre de formation, l’un pour éradiquer les rats dans la mangrove, un autre pour vulgariser l’apiculture. En alternative aux produits phytosanitaires, le pôle de développement participe à un projet qui a recours aux insectes. Par ailleurs, récemment, des étudiants se sont rendus en Slovénie pour travailler sur un référentiel en agroforesterie européen. “Ils ont planté des arbres fruitiers associés aux vignes”, explique Cécile Morelli, chargée de coopération régionale dans l’établissement. Les étudiants mahorais ont pu transmettre leur savoir-faire aux jeunes d’autres nationalités alors que l’agroforesterie est une tradition ancestrale à Mayotte. “Les bananiers poussent à côté du manioc ou encore de la vanille ou du poivre”, précise la chargée de mission. Enfin, dans le second degré au lycée, des éco-délégués sont nommés et les élèves ont mis en place des bacs pour le compost et agissent contre le gaspillage alimentaire.

La mangrove n’a plus de secrets pour les élèves de Chirongui 1

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Tous les quinze jours, une classe de CM1 de l’école élémentaire de Chirongui 1 se rend à la mangrove de M’ramadoudou. Au programme, étude du milieu. “Le but est d’étudier sa biodiversité”, explique Uscunty Danlal, leur professeure. Les enfants ont appris que ce milieu est une nurserie pour poissons. “Ils déposent leurs œufs au niveau des racines des palétuviers qui les protègent ”, précise-t-elle. Les élèves ont aussi découvert que le crabier blanc, une espèce en danger d’extinction, vient s’y poser. De retour en classe, les jeunes ont fait la carte d’identité des palétuviers, alors qu’il en existe plusieurs types, ils les ont dessinés. Pour l’équipe éducative, ce projet – initié à l’origine par Nicolas Divry, ancien professeur- vise à sensibiliser au rôle de la mangrove, un écosystème fragile qui subit la montée des eaux. Pendant la saison des pluies, la terre défrichée des champs s’y déverse et menace les palétuviers. Au cours des deux années du projet, les enfants vont développer des outils pour protéger ce milieu en installant des affiches d’information sur le site par exemple.

Au lycée des Lumières, une classe spécialisée dans le développement durable

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Au lycée des Lumières à Kawéni, une classe de seconde développement durable a été créée. Les élèves y étudient les espèces emblématiques de Mayotte et la mangrove et sont aussi sensibilisés aux déchets. Le 5 juin, les lycéens de l’établissement de Mamoudzou organisent une journée au sein de l’établissement à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement où ils présentent notamment le projet Plasma (Pollution aux microplastiques du Lagon de Mayotte) à leurs camarades. Des travaux qui visent à décrire le mode de dispersion des plastiques dans la mer auxquels les jeunes ont participé. L’établissement vient de franchir une étape supplémentaire dans son engagement pour l’environnement. Il vient de conclure un partenariat avec une biologiste indienne de renom, Purmina Bavi, connue pour ses actions de protection des espèces menacées en particulier les oiseaux. Tout au long de l’année, celle-ci interviendra virtuellement auprès des lycéens, leur donnant des cours et des conférences sur l’écologie et la préservation de la biodiversité.

Le lycée Bamana remobilise les élèves grâce à l’environnement

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Au lycée Younoussa Bamana, à Mamoudzou, Aïcha El Kadi a décidé de répondre au décrochage scolaire avec des projets environnementaux. Durant l’année 2023 -2024, quatre classes SAS (Structure d’aide à la scolarité) d’élèves dans cette situation ont ainsi mené différentes actions en faveur de la protection de l’environnement. “La préservation de l’environnement me touche particulièrement, et je me suis rendue compte que beaucoup d’élèves avaient peu de connaissances sur le sujet. Dans le cadre de ma mission, je me suis dit que la cause environnementale pouvait leur permettre de travailler sur un sujet qui a du sens”, estime la professeure coordinatrice de mission de lutte contre le décrochage scolaire. Ils ont ainsi nettoyé la mangrove de la pointe Mahabou, en collectant les déchets avec l’association Yes We Can Nette. Pour poursuivre le parcours de ces détritus, ils ont créé de nouveaux objets utiles lors d’ateliers d’up-cycling des déchets, toujours avec la même association. Ils ont aussi travaillé avec un maraîcher sur la création d’un potager solidaire sans pesticide à destination des élèves, qui y ont accès dans la cour de l’annexe du lycée. Enfin, ils ont pu réaliser une fresque murale sur le thème de l’environnement, accompagné par l’artiste Papajan. Face au succès de ces projets et à l’intérêt suscité chez les élèves, Aïcha El Kadi réitère l’expérience cette année, avec cette fois-ci, le thème de la protection de la mer, en se concentrant notamment sur les tortues marines. Ainsi, les classes vont travailler avec l’association Oulanga Na Nyamba et écrire un livre numérique de sensibilisation sur cette espèce protégée.

Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt

Trois hommes condamnés pour avoir tenté d’« acheter » le code de la route

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Faute de pouvoir obtenir frauduleusement le code de la route à Bandrélé, les trois hommes s’étaient tournés vers le centre d’examen de Chirongui et ont tenté de corrompre deux employées de La Poste.

En raison de fraudes à l’examen du code de la route constatées à Bandrélé, la préfecture de Mayotte avait procédé en 2023 au retrait de l’agrément du centre installé dans les locaux de La Poste. Sur la même période, un groupe de trois hommes avait tenté de faire de même en essayant de corrompre des agents du centre de Chirongui, sans succès. Ils ont été condamnés à des peines de six à huit mois de prison, ce mardi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. 

« L’économie sociale et solidaire se trouve déjà dans l’ADN des Mahorais »

Au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, s’est tenue la troisième conférence régionale de l’économie sociale et solidaire.

La conférence régionale de l’économie sociale et solidaire s’est tenue au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, ce mardi 12 novembre. Un événement coorganisé par la préfecture de Mayotte, le conseil départemental de Mayotte et la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress). L’occasion de mettre en avant les initiatives de ses acteurs.

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Kamaldine Attoumani, président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), rappelle avec vigueur que l’économie doit être utile pour tous.

 « L’économie doit être utile pour tous », affirme Kamaldine Attoumani, président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte (Cress Mayotte). Ces mots reprennent le propos de Jean Louis Laville, économiste. Ce mardi, au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, s’est tenue la troisième conférence régionale de l’économie sociale et solidaire (ESS). Cet événement, organisé par la préfecture de Mayotte, le Conseil départemental et la Cress, a permis à plus de 250 personnes de participer aux cycles de tables rondes avec la présence de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, et Maxime Baduel, délégué ministériel à l’ESS.

Des organisations au service d’un territoire

Selon la loi de 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, ce concept désigne “un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.” Selon le ministère de l’Économie des finances et de l’industrie, l’ESS représente 10% du PIB et 14% de l’emploi privé en France. Durant la conférence, des acteurs mahorais de ce secteur ont pu donner à voir leurs initiatives. C’est le cas de Danjee Goulamhoussen, gérant de Dipak, une société à responsabilité limitée (SARL) spécialisée dans la production de briques de terre. Cette entreprise propose une insertion professionnelle à des personnes éloignées de l’emploi. “Nous sommes dans un bassin de l’emploi assez fragile à Mayotte. Notre secteur d’activité nécessite très peu de connaissances. Nous les accompagnons et nous les formons pour les rendre autonomes sur leur poste de travail”, explique Danjee Goulamhoussen. Son entreprise participe notamment à la construction de chantiers en collaboration avec le rectorat et la Société Immobilière de Mayotte (SIM). Abdillah Boinadi est, lui, président de la coopérative Uzuri Wa Dzia : “Ce sont des éleveurs et des agriculteurs qui ont voulu se structurer pour offrir aux Mahorais des produits de qualités.” Créée en 2019, la société s’inspire d’abord des bouteilles de lait vendues au bord de la route. Neuf associés se sont alors réunis pour constituer une “filière plus sereinement.” Situé à Combani, Uzuri Wa dzi emploie cinq salariés en CDI. “Nous faisons essentiellement du lait caillé pour les manzarakas et les magasins. Nous souhaitons, pour le début de l’année prochaine, faire des yaourts pour les magasins”, annonce le président de la coopérative.

Une “obligation d’entraide existante”

Selon le délégué ministériel à l’ESS Maxime Baduel, la pertinence de ce secteur à Mayotte réside dans sa complémentarité avec les politiques publiques. La Cress collabore actuellement à l’échelle internationale, avec des partenaires en Jamaïque, en Côte d’Ivoire et au sein de l’Union européenne. Pour Kamaldine Attoumani, “l’économie sociale et solidaire se trouve déjà dans l’ADN des Mahorais par l’obligation d’entraide existante dans la société mahoraise.” Un modèle remis en cause par le développement du néolibéralisme selon le président de la Cress.

Maurice : défaite lourde des sortants aux élections législatives

C’est un raz-de-marée qui a déferlé sur les circonscriptions mauriciennes, ce dimanche. L’alliance du changement, une coalition de gauche formée du parti travailliste et du Mouvement militant mauricien (MMM), deux partis majeurs du pays, est devenu largement majoritaire avec 60 circonscriptions remportées sur 62 possibles. Seule l’Organisation du peuple rodriguais (OPR), un parti autonomiste de l’île de Rodrigues, a obtenu les deux sièges restants. Dans le système démocratique mauricien, huit autres députés complèteront l’assemblée après avoir été nommés par la commission électorale.

Le résultat du scrutin est surtout un désaveu sévère pour le Premier ministre sortant Pravind Jugnauth et son alliance Lepep. En poste depuis 2017, il avait remplacé à la tête du gouvernement son père (il était alors son ministre de Finances), Anerood Jugnauth, une figure politique emblématique de Maurice qui a été par trois fois Premier ministre. S’il a obtenu la rétrocession de l’archipel des Chagos de la part du Royaume-Uni, le candidat sortant était fragilisé ces dernières semaines par un scandale d’écoutes téléphoniques visant autant le monde politique que les journalistes.

Il devrait être remplacé par un autre politicien connu sur l’île, en la personne de Navin Ramgoolam (Parti travailliste). Agé de 77 ans, le fils de Seewoosagur Ramgoolam (Premier ministre pendant quatorze ans dès l’indépendance de Maurice) a lui-même occupé cette fonction par deux fois, entre 1995 et 2000, et entre 2005 et 2014.

Football : une équipe réduite de Combani au septième tour de la Coupe de France

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Avant de disputer le septième tour de la Coupe de France contre Crépy-en-Valois (Régional 3), samedi prochain dans le département de l’Oise, l’équipe des Diables noirs de Combani a pris l’avion, ce week-end. Le club de Tsingoni vit une aventure un peu particulière car il part avec un effectif réduit, sept joueurs n’ayant pu faire partie du voyage en raison de leur situation administrative. « [Ce dimanche], notre équipe prend la route pour la métropole avec dix joueurs, dont trois qui sont encore en reprise après des blessures. Si, malheureusement, ils ne sont pas prêts à temps, nous devrons faire face à des ajustements, peut-être même puiser dans l’équipe dirigeante pour éviter le forfait sur ce match. Mais malgré les obstacles, nous restons confiants et positifs », indiquent les Diables noirs qui disent avoir « une pensée particulière » pour leurs sept joueurs écartés.

La rencontre contre l’US Crépy est programmée à 14h (16h à Mayotte) au stade Patrice Cauvin.

Football 2 : Passamaïnty remporte la coupe de Mayotte féminine

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L’équipe féminine de football Unicornis de Passamaïnty a remporté la coupe de Mayotte (5-0) face à l’ACSJ Mliha, ce lundi, au stade de Bandraboua. Un autre beau match a eu lieu entre l’équipe de la Ville de Mamoudzou et l’équipe Entente CPSM, que la première a remporté également 5 à 0, dans le cadre de la coupe régionale Entreprise. La Ville a tenu à féliciter sur ses réseaux sociaux l’ensemble des joueuses et des joueurs pour avoir fait vivre l’excellence sportive chère à la municipalité.

Mayotte représentée à l’Université rurale de l’océan Indien

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L’ouvrage “Atlas de la ruralité mahoraise”, financé par le Département, a été présenté par la délégation mahoraise à la onzième édition de l’Université rurale de l’océan Indien (Uroi), qui s’est tenue du 6 au 8 novembre à Saint-Joseph, à La Réunion. Lors de cet événement qui rassemble les acteurs du développement agricole de la région, les représentants mahorais, conduit par le conseiller départemental du canton de M’tsamboro, Abdoul Kamardine, ont pu aborder les difficultés rencontrées par le monde agricole avec la crise de l’eau et les barrages, tout en soulignant la résilience du secteur. La délégation mahoraise a ainsi affiché sa volonté d’accroître la production, structurer les filières, promouvoir la transition agro-écologique, adapter les pratiques agricoles et enfin faciliter l’accès au foncier.

L’association Madania de Bouéni célébrée en Petite-Terre

Ce mercredi 13 novembre, l’Office de tourisme de Petite-Terre organise un événement en l’honneur de l’association Madania de Bouéni, à 8h30, sur son parking, à Dzaoudzi. Cette association a remporté le concours Uzuri Wa Debaa et a ainsi gagné un voyage payé par l’office et Air Austral pour se rendre au Salon International du Tourisme et de Voyage (SITV) à Colmar, où ils ont pu faire rayonner Mayotte. C’est pour les féliciter qu’une réception est organisée en leur honneur ce mercredi.

Le nouveau stade d’Iloni sera inauguré le 7 décembre

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La Ville de Dembéni s’apprête à inaugurer le stade d’Iloni le samedi 7 décembre de 9h à 17h. Pour l’occasion, elle a préparé un programme sportif lors d’une journée festive. Il y aura un match des vétérans, un match des U13-U18 et un match de gala opposant Espérance de Iloni et Sélection Cadema.

Une Matinée des Parents à Chirongui

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La Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Miréréni-Chirongui ouvre ses portes le 16 novembre prochain pour la Matinée des Parents, de 8h à 12h. Ce moment d’échange sur la parentalité est à destination des familles de l’ensemble des communes du Sud de Mayotte et propose de faire découvrir les actions et services en soutien aux parents. Au programme : ateliers, discussions, échanges avec des spécialistes pour trouver des réponses dans un cadre bienveillant.

Un Café des parents ce mardi à Tsingoni

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Ce mardi, le centre social de Tsingoni a accueilli un Café des Parents, encourageant ces derniers à échanger sur leurs expériences et à recevoir des conseils sur la parentalité. Des rendez-vous réguliers qui s’inscrivent dans une série d’initiatives visant à renforcer les liens familiaux et à soutenir les parents dans leur quotidien.

Une formation au vélo pour les élèves de M’tsangamouji

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La direction Jeunesse, Sport et Culture de la mairie de M’tsangamouji annonce le lancement de l’activité “Savoir rouler à vélo” (SRAV) à l’école M’tsangamouji 4. Cette nouvelle discipline a pour but d’accompagner 24 élèves de CM1 dans l’apprentissage des compétences nécessaires à la maîtrise du vélo en sécurité. Les élèves vont pouvoir bénéficier de séances de pratique réalisées par des professionnels afin de devenir autonomes. À l’issue de cette formation, ils recevront une attestation SRAV. Cette démarche s’inscrit dans l’engagement de la commune à promouvoir une mobilité active dès le plus jeune âge.

Crise de l’eau : des coupures techniques à Koungou et Mamoudzou

Après le sud et le centre de Grande-Terre, la veille, ce sont à nouveau des villages des communes de Koungou et Mamoudzou qui sont concernées par des coupures techniques, ce mercredi 13 novembre.

En raison du niveau bas dans le réservoir de Majicavo-Haut, la Société mahoraise des eaux (SMAE) a procédé à des coupures d’eau dans les villages de Koungou, Majicavo-Koropa, Kawéni, M’tsapéré et Passamaïnty (Ngambotiti), ce mercredi à 9h. Les réouvertures pour Majicavo-Koropa et M’tsapéré sont prévues pour ce même jour à 16h. En revanche, à Koungou, Kawéni et Passamaïnty (Ngambotiti), il faudra attendre demain, vers 16h, la remise en eau en fonction des plannings.

La veille, c’est tout le sud et le centre de Grande-Terre qui se sont retrouvés sans eau, après un incident technique sur l’usine de potabilisation d’Ourovéni, l’une des plus des importantes de Mayotte avec Bouyouni (chacune produit 10.000m3 par jour d’eau potable). Selon la préfecture de Mayotte, mardi, soir, « les équipes de la SMAE et leurs partenaires ont pu identifier dans la journée l’incident technique et y apporter les solutions ». Une réouverture « progressive » est prévue au cours de cette journée pour « les villages et communes des secteurs 2 et 3 ». Elle était effective, la veille, pour Kani-Bé, Moinatrindri Bas, Musicale Plage et M’zouazia. Toutefois, plusieurs établissements scolaires demeurent fermés, ce mercredi. C’est le cas du lycée de Kahani, du collège de Dembéni, du lycée de Tsararano, du collège de Chiconi et de la cité scolaire de Bandrélé.

Coupures d’eau, plusieurs collèges et lycées fermés ce mardi après-midi

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Les élèves de plusieurs établissements du second degré ont été renvoyés chez eux plus tôt que prévu ce mardi
A la suite de l’incident technique dans l’usine de traitement et de potabilisation de l’eau d’Ourovéni dans la nuit du 11 au 12 novembre, plusieurs établissements du second degré du sud et du centre de Grande-Terre ont été évacués. C’est le cas de la Cité scolaire de Bandrélé, des collèges de Chiconi et Dembéni, et des lycées de Dembéni et de Kahani.
Les établissements non impactés par la coupure d’eau sont les suivants; les collèges de Sada, Kani-Kéli, Bouéni, Ouangani et les lycées de Chirongui et de Sada. « Une continuité pédagogique a été mise en place pour tous les établissements fermés», annonce le rectorat.

Les élèves du Sud et centre de Mayotte renvoyés plus tôt chez eux à cause de coupures d’eau

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Dans la nuit du 11 au 12 novembre, un événement d’origine électrique a causé un incident technique dans l’usine de traitement et de potabilisation de l’eau d’Ourovéni. « Celui-ci conduit à des coupures d’eau majoritairement localisées dans le centre et le sud de Grande-Terre (Chiconi, Dembéni, Sada, Bandrélé, Chirongui, Bouéni et certains villages de Kani-Kéli) », annonce la préfecture.
Les équipes de la Société mahoraise des eaux (SMAE) sont actuellement à l’œuvre à l’usine afin d’évaluer les conséquences de l’incident et le déliai de rétablissement de la situation.
En l’absence d’eau sanitaire dans les établissements scolaires des zones concernées, « la fin anticipée des cours a été décidée ce jour dans les établissements du second degré et le retour des élèves par transports scolaires », précise les services de l’Etat.
Depuis ce mardi matin, le centre opérationnel départemental de la préfecture est activé en lien avec la SMAE, les communes et les opérateurs sensibles du département afin de suivre l’évolution de la situation.

ETPC ne cesse de se construire depuis une trentaine d’années

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ETPC a fêté ses trente ans, lors d’une soirée organisée sur le site de la société à Majicavo-Koropa, ce vendredi.

Afin de célébrer son trentième anniversaire, ETPC (pour Entreprise de travaux publics et de concassage) a organisée une soirée, ce vendredi, sur le site du groupe à Majicavo-Koropa. Le fabricant de matériaux y a rappelé qu’il a toujours des ambitions pour Mayotte.

Depuis la carrière de Koungou, point de départ de l’entreprise, ETPC (Entreprise de travaux publics et de concassage) est devenue un acteur qui compte dans le domaine de construction à Mayotte. Depuis 1994, on retrouve ainsi le logo ovale et rouge partout, que ce soit chez le particulier qui construit sa maison en parpaings ou sur les grands chantiers qui se multiplient dans tout l’archipel. Portée par un marché du BTP qui ne cesse de progresser à Mayotte, cette branche mahoraise du groupe Colas compte dorénavant 200 personnes réparties sur sept sites (Majicavo-Koropa, Koungou, Iloni, Pamandzi, M’tsamoudou, Combani, Longoni). « On avait des gars qui ramassaient des pierres à la barre à mine pour faire du sable. Aujourd’hui, c’est tout autre chose », fait remarquer Frédéric Polenne. Celui qui est directeur d’ETPC depuis trois ans a invité collaborateurs, partenaires et clients à une soirée anniversaire sur le site de Majicavo-Koropa, vendredi soir. Entre les animations musicales, le buffet et les quiz, il a à la fois refait l’historique de la société et donné quelques chiffres-clé.

Environ 500.000 tonnes de granulats sont fabriqués, chaque année, pour faire du béton avec un marché toujours dopé par les particuliers. « Construire la maison, notamment pour sa fille qui va se marier, c’est un acte très important dans les familles mahoraises. Notre premier domaine, c’est la construction individuelle », rappelle le directeur à ses invités. D’un autre côté, le fournisseur de matériaux a participé à plusieurs grands projets structurants comme l’aéroport de Petite-Terre, le port de Longoni ou la route nationale. En ce moment, il est appelé à travailler avec les entreprises chargées de la construction du Caribus, le premier réseau de transport urbain de Mayotte. Au cours de de son discours et profitant d’un arrêt de la pluie, le directeur a également eu un mot pour les salariés. « ETPC, c’est aussi une aventure humaine. Parmi nous, il y a des collaborateurs qui sont là depuis l’origine. Ils ont connu des conditions et des méthodes de travail qui sont très différentes d’aujourd’hui. Ils sont toujours dans l’entreprise. Ils ont complètement changé de travail, je voudrais leur rendre hommage », insiste-il.

A la chasse aux déchets inertes

C’est l’un des chantiers qui tient à ETPC, la diminution de son empreinte sur l’environnement. Cela passe d’abord à la décarbonation. « On fabrique des matériaux qui ont une empreinte carbone importante, bien sûr, dont particulièrement le béton », indique le directeur, qui promet de proposer prochainement du béton « bas carbone ». Celui-ci reconnait que l’activité des sites a aussi des conséquences sur les habitations autour. Il aimerait rendre son activité plus « acceptable ». « C’est un gros enjeu, c’est notre responsabilité de faire progresser cette acceptabilité », poursuit-il.

Outre la construction, la société renouvelle son activité en s’attaquant à un point sensible à Mayotte, le traitement des déchets inertes. Cela comprend le béton, les briques, les gravats ou le bitume sans goudron. Ramenés dans les sites d’ETPC, et s’ils sont bien triés, les matériaux y sont transformés pour fabriquer du sable ou des gravillons qui peuvent servir à nouveau dans les constructions. Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte), salue aussi cette initiative, lui qui a fait des pieds et des mains pour faire venir des éco-organismes à Mayotte. Audrey Poletti, secrétaire générale de FMBTP, partage le même avis. La Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics fait partie des partenaires de cette nouvelle filière. « Le but est de récupérer tous les déchets de la construction », annonce-t-elle, avant de rappeler que « pour que ça soit gratuit, il faut que ça soit bien trié ».

Frédéric Polenne acquiesce. Il sait que le chantier est immense, mais il est sans doute dans les cordes de sa société devenue trentenaire.

Les pirogues étaient au taquet à M’bouini pour le dixième festival Laka

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Ce dimanche, le traditionnel Festival Laka et ses courses de pirogues avaient lieu pour une dixième édition, à M’bouini, dans la commune de Kani-Kéli.

Ce dimanche 10 novembre, la plage de M’bouini a été animée par les habitants de l’île venus en nombre pour le dixième festival Laka et ses différentes courses de pirogues. Organisé par le Parc naturel marin de Mayotte, cet événement a pour but de sensibiliser la population au monde maritime en mettant en valeur le patrimoine culturel autour de la mer.

« Ce qui me touche le plus, c’est le potentiel de Mayotte »

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La réalisatrice Solène Anson lors du tournage avec l’équipe. Photo Solène Anson

En 2023, la journaliste et réalisatrice Solène Anson est arrivée à Mayotte sans rien connaître du territoire mais en ayant entendu beaucoup de négatif. Contre toute attente, la jeune femme s’attache à l’île aux parfums, à sa beauté et à sa population. Aujourd’hui, elle réalise le documentaire « Diaze, un regard sur Mayotte » pour raconter les atouts du territoire et la richesse de sa culture.

Flash Infos : Qu’est-ce qui vous a motivé à réaliser ce documentaire ?

Solène Anson : En tant que journaliste pour France Télévisions, à l’été 2023, j’ai eu l’opportunité de travailler pendant un mois et demi pour Mayotte la 1ère, j’ai accepté. Quand je parlais de Mayotte autour de moi, on me disait : « fais attention, il y a de la violence, la pauvreté, l’insécurité, le manque d’eau, etc ». En fait, ce sont des personnes qui disaient ça juste après avoir lu les médias. Je me suis dit en tant que journaliste, il faut le voir pour le croire. J’y suis allée, j’ai vu, et au final, je n’y ai pas cru. Sur ce territoire insulaire, j’ai rencontré des personnes chaleureuses, accueillantes, une population diversifiée par son immigration. J’ai pu découvrir une richesse culturelle, culinaire, agricole qui était passionnante et je me suis basée sur ça pour réaliser le film. Ce qui m’a le plus touchée, c’est son potentiel. C’est une île beaucoup critiquée, en réalité, elle est très authentique. J’ai donc voulu montrer la vraie image de Mayotte et la meilleure façon de le faire, c’est de faire un film.

F.I. : Que raconte le documentaire ?

S.A. : Le film suit Diaze Abdou, un Mahorais de 24 ans qui habite à Dzoumogné. Je l’ai rencontré par hasard. Sur son compte Instagram, il met en avant son île en photos et vidéos. Il se définit comme un aventurier. Dans ses contenus, on voit qu’il explore Mayotte, il l’a présente comme un petit coin de paradis à travers sa biodiversité, les paysages, les gens. Ce qui est drôle, c’est qu’aucune de ses photos ne se ressemblent, ça montre la diversité et la richesse de l’île. Ça m’a donné envie de réaliser son portrait, de savoir quel était son quotidien à Mayotte. La première fois que je suis venue, c’était au cœur de la crise de l’eau, on pouvait ne pas en avoir pendant 48 heures. Je voulais savoir comment lui vivait cela, mais aussi évoquer avec lui la chance d’habiter près du plus beau lagon du monde. Au centre du film, il y a la question de comprendre pourquoi le territoire peine à mettre ses atouts en vitrine et à développer le tourisme. Pour parler de cela, Diaze part rencontrer plusieurs acteurs, un agriculteur, les propriétaires d’un gîte, un pêcheur.

F.I. : Où en est le projet ?

S.A. : J’ai proposé le documentaire à Mayotte la 1ère, ils sont intéressés et il devrait être diffusé l’année prochaine. Nous avons fait le tournage, il y a quelques semaines, et nous allons commencer le montage en janvier prochain. Je suis en contact avec le conseil départemental de Mayotte, la mairie de Mamoudzou et la préfecture de Mayotte pour qu’ils m’accompagnent financièrement. Ces partenariats permettront d’organiser aussi un ciné-débat, voire de futurs interventions et conférences.

F.I. : A seulement 24 ans, vous n’êtes pas à votre premier documentaire.

S.A. : J’ai découvert le documentaire au Canada avec une professeure passionnée qui m’a encouragé. Je prends beaucoup de plaisir à faire du documentaire. Pour moi, ce format est puissant car il fait ressortir beaucoup d’émotions. Par rapport au reportage des journaux télévisés, on a plus de temps, on est plus proches des interlocuteurs et ça amène à faire réfléchir. J’en ai déjà réalisé deux, le premier au Canada en 2020, il s’appelle « Derrière les frontières », c’est sur l’immigration. Je suis partie là-bas dans le cadre d’Erasmus. A l’origine, je voulais y rester et je me suis posée plein de questions sur la facilité ou pas pour un immigré de vivre là-bas, de trouver du travail etc. J’ai interrogé cinq immigrés, un Français, un Camerounais, un Colombien, un Haïtien et une Algérienne. Il a été primé et est disponible sur Youtube.

Le deuxième s’intitule « Seconde chance », il porte sur les dispositifs d’éducation à l’image organisés au sein des quartiers prioritaires en France. Je n’ai pas fait d’école de journalisme, mais j’ai participé à ce type de dispositif dans une radio locale et ça m’a ouvert des portes. Le but est d’évoquer les bienfaits de ces dispositifs pour les jeunes.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes