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Un appel à projet pour les quartiers prioritaires de Petite-Terre

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Dans le cadre du Contrat de Ville, un appel à projets a été lancé pour soutenir des actions en faveur des habitants des quartiers prioritaires de Petite-Terre, dont les périmètres ont récemment été étendus. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la politique de la ville, avec des financements disponibles tout au long de l’année 2025.

Les projets doivent répondre à trois enjeux prioritaires cette année : l’accès à la santé, le renforcement des dispositifs pour la jeunesse et le développement de solutions d’insertion pour les publics éloignés de l’emploi. Les porteurs de projets ont jusqu’au 12 mai 2025 pour soumettre leurs candidatures.

Les structures éligibles sont les associations locales, les établissements publics, les collectivités territoriales et les conseils citoyens. Les crédits peuvent couvrir jusqu’à 80 % du coût total du projet, avec un montant minimal de subvention fixé à 2 000 €.

Pour plus d’informations, des cartes interactives et des détails sont disponibles dans l’appel à projets sur le site https://sig.ville.gouv.fr.

La sénatrice Salama Ramia chargée par le gouvernement de suivre la reconstruction

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Par décret du Premier ministre François Bayrou, la sénatrice (RDPI) de Mayotte Salama Ramia est chargée d’une mission temporaire ayant pour objet le suivi de la reconstruction et de la refondation de Mayotte.

Une dotation pour les jeunes sapeurs-pompiers après Chido

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L’Union Départementale des Sapeurs-Pompiers de Mayotte (UDSP976), l’amicale des sapeurs-pompiers de Pamandzi, et le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Mayotte organisent la cérémonie de remise des dotations aux jeunes sapeurs-pompiers de Petite-Terre le samedi 12 avril 2025 à 8h30, au centre de secours de Pamandzi, en présence des élus des deux communes de la Petite-Terre et du corps préfectoral.

Une délégation de la fédération française des sapeurs-pompiers de France sera également présente. Ces dotations ont été offertes par toutes les associations des sapeurs-pompiers de France, pour accompagner le développement de la formation des jeunes sapeurs-pompiers après le passage du cyclone Chido.

Une exposition de photographies au cœur de la ville de Mamoudzou

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La Ville de Mamoudzou, en partenariat avec l’association Zangoma, annonce l’édition 2025 de l’événement « Les artistes s’exposent » sur le thème « Mémoires du vent ». Pour cette édition spéciale Chido, L’exposition rendra hommage à la résilience, à la mémoire des vies perdues et à la force créatrice qui émerge après le passage du cyclone.Du 16 au 26 avril, l’exposition investit l’espace public. Cette approche novatrice facilite l’accès à l’art et favorise la rencontre entre habitants, visiteurs et artistes tout en permettant de découvrir les œuvres en attendant un taxi, en allant faire ses courses, en faisant une promenade.

À travers des photographies, des récits visuels et des perspectives artistiques singulières, les œuvres exposées offriront un regard pluriel sur le territoire et son vécu post-cyclonique. Entre héritage culturel, mémoire collective et expériences intimes, cette exposition se veut un témoignage sensible et puissant de la transformation de l’île après le passage du cyclone Chido. « Les artistes s’exposent » offre une vitrine exceptionnelle aux talents locaux : chaque œuvre est une fenêtre sur un monde en reconstruction, entre douleur et espoir.

Reconstruction de Mayotte : la Loi programme dans le viseur des Femmes leaders

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Des figures connues de la société civile mahoraise partagent le cri d'alarme de Saandati Abdou et appellent à converger vers le Conseil départemental ce jeudi matin.

Démonstration de force réelle ou simple instant de colère passager ? Les Femmes leaders et d’autres associations locales ont appelé à une mobilisation générale ce jeudi matin au Conseil départemental à Mamoudzou. Dans leur viseur, le texte de loi de programmation pour la reconstruction de Mayotte. Elles veulent empêcher sa validation par l’assemblée départementale.

Les Mahorais sont appelés à se rendre au Conseil départemental à Mamoudzou, ce jeudi matin, afin d’empêcher les élus de valider le projet de loi programme soumis par le gouvernement. Cet appel du mouvement des Femmes leaders, et de plusieurs autres associations de défense des intérêts des Mahorais, a été lancé lors d’une conférence de presse ce mercredi 9 avril, dans les locaux de la mairie de Mamoudzou. La société civile a été représentée dans toute sa diversité au travers des personnes qui s’y sont déplacées (les religieux du Conseil cadial, d’anciens élus départementaux et communaux, les collectifs de citoyens , des syndicats, des propriétaires fonciers, des associations locales diverses et des cadres des secteurs publics et privés). Première à s’exprimer lors de cette conférence de presse, Saandati Abdou, présidente des Femmes leaders, a annoncé la couleur dans un ton grave et solennel, « nous sommes ici pour dire la vérité (aux Mahorais) : le projet de loi sur le développement accéléré de Mayotte est une imposture. On nous promet un avenir, mais on nous prépare une prise de pouvoir déguisée. J’espère que nos élus actuels en ont conscience ». Et pour mieux illustrer son propos, la présidente des Femmes leaders explique que ce texte n’est pas une loi de développement étant donné qu’il ne prévoit aucun projet clair, aucun financement défini, aucun calendrier sérieux. « Il n’accélère rien puisqu’il repousse la convergence sociale à 2031, alors même que Mayotte est le département le plus pauvre, le plus cher, et le plus abandonné de France ». Encore plus critique à l’égard du texte prévu pour être examiné ce jeudi matin par le Conseil départemental en assemblée plénière, Saandati Abdou estime que le projet de loi porté par Manuel Valls, ministre des Outre-mer, recentre tous les leviers entre les mains de l’État central.

Un appel aux élus locaux et nationaux

Elle dénonce la création d’un établissement public qui va se substituer aux élus locaux, sans qu’ils aient leur mot à dire sur sa direction, ce qui représente à ses yeux un recul démocratique grave. La dirigeante des Femmes leaders, considère les dispositions d’expropriation pour cause d’utilité publique prévues par la loi programme pire que celles qui étaient initialement prévues dans la loi d’urgence et qui avaient été retirées suite aux vives critiques de la population. “Il prévoit la prise de possession immédiate de terrains privés, sans protection, sans justice, sans recours. C’est une menace directe sur les terres des Mahorais », s’insurge celle qui se demande à quoi peut réellement servir cette mesure sans contrepoids.

« Nous refusons cette loi, nous appelons tous les élus à ne pas la voter, nous appelons les citoyens à se mobiliser, pacifiquement mais fermement. Mayotte n’a pas besoin d’une dictature, ni de lois d’exception, ni de voir remplacer ses élus par des autorités militaires (allusion faite au général Fico placé par le gouvernement Bayrou à la tête du nouvel établissement public chargé de la reconstruction de l’île) », déclame-t-elle. Selon Saandati Abdou, mais également d’autres voix qui se sont exprimées après elle, les besoins de notre île sont connus : eau, écoles, hôpitaux, routes, port, aéroport, développement économique et social véritable, justice, sécurité, contrôle des frontières et surtout respect des individus. La présidente des Femmes leaders prévient, « si cette loi passe, elle entrera dans l’histoire comme un coup de force (de l’État), et nous serons dans l’Histoire comme ceux qui l’auront dénoncée ». En conclusion de son intervention, elle a demandé à tous les élus locaux et nationaux de prendre leurs responsabilités et de rejeter le texte présenté par le gouvernement.

Mahamoud Azihar dénonce une volonté d’exproprier les Mahorais

Mahamoud Azihar
Mahamoud Azihar a longuement expliqué à l’assistance les aspects qu’il considère nocifs pour Mayotte dans la loi de programmation.

Invité à s’exprimer au cours de cette conférence de presse, l’ancien directeur général de la SIM (aujourd’hui gérant d’une société de conseils) Mahamoud Azihar, a expliqué à l’assistance la nocivité, selon lui, du texte porté par le gouvernement Bayrou.  » À l’occasion de la loi d’urgence, j’avais déjà dit que le fameux article 10 était en réalité ce que visait la loi à 90 %, parce-qu’il visait à exproprier les Mahorais, de façon sauvage, au delà de ce que prévoit le code de l’expropriation français. Tout le reste n’était là que pour décorer ! » Selon lui, ce texte est destiné à faire déclarer comme d’utilité publique des logements sociaux qui entrent en réalité dans le patrimoine d’une société de droit privé. À ses yeux il ne fait l’ombre d’un doute que le même article 10 qui a été balayé presque à l’unanimité par l’Assemblée nationale, est reconduit « de manière encore plus méprisante et plus arrogante » dans la loi de programmation.

Faute de subventions, Hippocampus suspend sa programmation

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La compagnie toulousaine Les Semeurs de mots a joué samedi dernier à Bandrélé.

L’association Hippocampus est une association culturelle à Mayotte. Ses bénévoles organisent des spectacles vivants avec des artistes issus de l’océan Indien. Lassociation subit les coupes budgétaires actuelles du ministère de la Culture et sa programmation est suspendue. Entretien avec sa présidente, Véronique Méloche.

Flash Infos : Pouvez-vous présenter l’association ?

Véronique Méloche : Nous proposons du spectacle vivant : musique, danse, contes. Le but est de mettre en valeur des artistes de Mayotte et de la région de l’océan Indien. C’est une association universitaire, à l’origine nous faisions les spectacles à l’université mais aujourd’hui, nous les faisons pour tout public, il y a beaucoup de hors les murs, on tourne sur plusieurs lieux à Mayotte.

F.I. : Quel est le programme prévisionnel pour cette saison ?

V.M. : Nous avons commencé la saison avec un duo de jazz, le 14 février, Chez Cousin, à M’tsapéré. Il y avait beaucoup de monde, la soirée a eu beaucoup de succès. Samedi 4 avril, nous avons eu un spectacle de contes et slam à Bandrélé avec une conteuse mahoraise. Nous avons aussi prévu de faire venir une troupe des Comores avec un texte de Victor Hugo et fin mai-début juin nous devions faire notre deuxième festival du théâtre vivant, mais nous sommes obligés de tout suspendre car nous avons reçu zéro subvention. En moyenne, nous fonctionnons avec un budget de 12.500 euros par an et avec cela nous arrivons à faire une programmation de qualité.

F.I. : Pourquoi navez-vous pas de subventions ?

V.M. : Le ministère de la Culture est dans une période de restriction budgétaire. Là, nous avons prévu de faire venir un spectacle de la compagnie Tché-Za, sept danseurs issus des Comores, il a été joué à l’opéra Bastille. Mais pour cela il faut monter la scène, payer la régie, les billets d’avions et les artistes. Malheureusement, nous ne pouvons pas nous engager à payer ces frais alors que nous n’avons toujours pas de subventions. Nous ne disposons pas des fonds pour ça.  Le ministère de la Culture a reporté une première commission. La seule autre source de revenus c’est la billetterie mais c’est compliqué, parce que des fois il y a du public, parfois y’en a pas, à Mayotte c’est compliqué. Nous avons fait une demande à la Fondation de France mais nous n’avons pas été jugés prioritaires parce que notre champ d’action n’est pas de l’humanitaire, donc on ignore si on pourra en bénéficier. On espère reporter et non pas annuler ces troupes. Normalement, en septembre, le chanteur Eliasse qui a lancé sa carrière à Mayotte, doit revenir mais également Gren Semé, un groupe de maloya de La Réunion devait aussi venir. On espère reporter sur un autre moment.

F.I. : Pourtant, dans ce contexte difficile post-Chido, la population na peut-être jamais eu autant besoin de culture ?

V.M. : Exactement, actuellement les gens ont besoin de culture et de s’évader. Avec la Fondation de France, nous allons essayer de réexpliquer que la population en a besoin car cela fait partie de la reconstruction d’un territoire, des personnes. Ce n’est pas seulement du divertissement, c’est quelque chose de beaucoup plus important.

Comores : Il a fui à Mayotte après avoir refusé d’exécuter un de ses amis

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Effrayé à l’idée d’être expulsé vers les Comores où il se sait en danger, Youssouf « Akoulay » Hassani a fait une demande d’asile.

Craignant pour sa vie, Youssouf « Akoulay » Hassani est arrivé à Mayotte en juillet 2022. Cet ancien agent des renseignements comoriens a quitté les Comores en catastrophe, puisqu’il a refusé l’ordre d’empoisonner un de ses proches. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis. Témoignage.

« Ils m’ont dit : « on va t’utiliser maintenant » », se souvient Youssouf Hassani, surnommé « Akoulay ». Celui-ci raconte une scène qui se passe dans le camp militaire de Kandani, en Grande-Comore, en juillet 2022. L’ex-policier municipal de Moroni, âgé de 44 ans et qui n’a pas fait long feu dans les renseignements comoriens, a simplement répondu « ok », sans savoir que cela l’amènerait à fuir son pays dans la foulée. Appâté par un meilleur salaire davantage qu’une fidélité au régime d’Azali Assoumani, l’homme à l’allure élancée assure qu’il suivait jusque-là les manifestations en civil ou ce qui pouvait être dit dans la rue. L’intérêt est tout trouvé pour son employeur quand il est recruté en 2021, car il connaît tout Moroni. « J’ai fait de l’Université de la rue, je connais beaucoup choses. Tout le monde me connaît là-bas », explique-t-il. Cependant, en rejoignant le bâtiment B2 du camp de Kandani (celui du renseignement), il savait qu’il n’était pas à l’abri de devoir exécuter de basses besognes. Car son ancien commandant l’avait prévenu. « Un jour, on aura besoin de t’utiliser. Quand ça arrivera, il faudra que tu sois prêt. »

Un an plus tard, c’est précisément de ça dont il s’agit quand on lui demande d’éliminer un homme contre 500 euros et un visa pour la France. Sa cible ? Farid Abdou Salam, le petit frère du commandant Faissoil Abdou Salam. Ce dernier, ancien cadre de l’armée comorienne, a trouvé la mort lors d’une tentative d’évasion de la prison de Moroni en 2019, alors qu’il purgeait une condamnation pour un coup d’État manqué l’année précédente. Son petit frère, qui n’a pas digéré la mort de son aîné, n’est pas seulement un voisin d’« Akoulay », c’est aussi un ami avec qui il traîne souvent. Une bouteille de poison dans la poche (il devait le verser dans un verre), l’ancien policier se souvient avoir jeté la canette de coca qu’on venait de lui offrir dans la poubelle en sortant du camp, puis rejoint le centre de Moroni. Loin de suivre les ordres, il est allé retrouver son camarade sur la place publique où ils se croisent souvent pour tout lui avouer, qu’il était lui-même un agent des renseignements, que son ami devait craindre pour sa vie. « Je lui ai dit que si ce n’est pas moi, un autre le ferait sûrement contre la même chose », raconte-il.

Pas de retour en arrière

En enfreignant les règles, « Akoulay » s’est lui-même mis en danger. Sa tante, qu’il considère comme sa mère (ses parents sont décédés), lui a conseillé alors de partir. Ce qu’il a fait en prenant la décision de quitter précipitamment les Comores, laissant sa fille à sa belle-famille, en passant par Mohéli puis Anjouan. « J’ai eu l’entretien à la caserne, le 6 juillet 2022. Le lendemain, minuit, j’étais sur le bateau entre Anjouan et Mayotte. » Il découvrira plus tard qu’un mandat d’arrêt, dont il nous a fourni la copie, a été émis à son encontre pour « abus de confiance ». « A Anjouan, j’ai jeté la bouteille de poison avant de monter dans le bateau. Je me suis dit que si on avait été interpellé par la police aux frontières (PAF), ça m’aurait causé plus de problèmes. » Arrivé finalement ici, il habite à Mamoudzou et a fait une demande d’asile dont il attend toujours la réponse. En situation irrégulière, il vit de petits boulots et prend soin d’éviter les contrôles de la PAF. « Je sais que si je suis arrêté et expulsé, on m’attendra dès la sortie du bateau. Aux Comores, les prisons ne sont pas comme ici », rappelle celui qui n’a pas que des amis dans la communauté comorienne installée ici.

En effet, il sait que sa présence à Mayotte met mal à l’aise ceux qui l’ont déjà croisé à Moroni. « Les renseignements comoriens agissent même ici à Mayotte », fait remarquer l’ancien policier.

Port de Longoni, moyens maritimes, décasage : retour sur la deuxième journée de visite de Manuel Valls

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Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, arrivant au port de Longoni, dans la commune de Koungou.

Pour sa deuxième journée de visite à Mayotte, le programme du ministre des Outre-mer Manuel Valls s’est articulé autour de divers sujets, comme l’activité portuaire et les moyens maritimes mis à disposition pour lutter contre l’immigration illégale. 

150 conteneurs sortent du port par jour

Pour cette deuxième journée de visite, Manuel Valls s’est rendu au port de Longoni. Le ministre des Outre-mer a été reçu par Ida Nel, présidente directrice générale de Mayotte Channel Gateway, société gérant l’endroit. Après les détails des dégâts subis par le port, endommagé à 70% par Chido, la dirigeante a défendu que la difficulté à faire sortir les conteneurs provenait en partie des axes routiers encombrés. Un « entonnoir » à l’origine des sorties ralenties depuis le port, qui ont entraîné des absences de certains produits dans les magasins. Aujourd’hui, Ida Nel affirme que 150 conteneurs sortent du port par jour. Les travaux d’extension du port ont également été présentés au ministre, qui a maintenu que l’infrastructure était un outil essentiel pour le développement de Mayotte et pour que l’île ait toute sa place dans la région de l’océan Indien.

Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, devant un porte conteneur au port de Longoni.

Une nouvelle vedette côtière de surveillance

Le ministre s’est ensuite tourné vers le général commandant de la gendarmerie de Mayotte pour souligner l’arrivée par porte conteneur d’une nouvelle vedette côtière de surveillance maritime, qui vient remplacer les deux détruites par le cyclone Chido. Elle « devrait être mise à l’eau dès cette semaine », confirme Lucien Barth, ajoutant qu’une deuxième arrivera cet été.  « Les moyens de détection, en termes de radar notamment, sont en train d’être reconstruits et seront plus puissants qu’avant Chido », ajoute le ministre. Trois nouveaux radars et un quatrième avec une profondeur de détection plus importante qu’à l’heure actuelle devraient permettre « une meilleure anticipation sur ce qui arrive et donc une meilleure réaction, une meilleure interpellation », souligne le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Dans le même thème, le ministre s’est rendu plus tard dans la journée à l’îlot Mtsamboro pour aborder le sujet du futur ponton, qui doit permettre aux intercepteurs des forces de l’ordre d’amarrer.

Décasage à Dzoumogné

Manuel Valls a poursuivi sa visite à Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua, où un décasage est en cours dans le quartier informel Hacomba. Les opérations lui ont été présentées par la préfecture. Sur les 73 familles concernées par la démolition de leur case au profit de la construction d’une école de 26 classes, les services de l’État ont indiqué que 17 ont reçu une proposition de relogement et que seules six ont accepté. « [Ces solutions] ne concernent qu’une toute petite partie de la population qui était sur place, certains refusent, donc ça permet de dire autre chose : on ne reloge pas toutes les populations en situation d’habitat illégal dans le logement social aux frais de l’Etat et des Mahorais. À bon entendeur, salut », en a conclu le ministre avant d’aller voir le chantier. Alors que la plupart des cases en tôles ont disparu, il a visité un bâtiment en dur insalubre du quartier.

Municipales à Chirongui : Adrachi Velou officiellement investi ce dimanche

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La section de Chirongui du parti Les Républicains mise sur Adrachi Velou pour reconquérir la municipalité au cours des élections municipales de 2026. Ainsi, une cérémonie d’investiture aura lieu, ce dimanche, à 15h30, à la place du DAB BFCOI de M’ramadoudou. “Cet événement marquera le lancement officiel de sa candidature et sera une occasion privilégiée de découvrir sa vision, ses engagements et les projets qu’il souhaite porter pour la commune de Chirongui. Votre présence et votre soutien sont essentiels pour réussir ce nouvel élan. Ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur”, défend la section locale.

Des doctorants mahorais appelés à devenir des ambassadeurs

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lance officiellement la première campagne de désignation des ambassadeurs et ambassadrices du doctorat. L’académie de Mayotte se mobilise pleinement pour identifier et proposer des personnalités inspirantes du territoire, représentatives de la richesse et de la diversité des parcours doctoraux. Ces ambassadeurs, nommés pour une durée de trois ans par le ministre, auront pour mission de valoriser le doctorat, de renforcer son attractivité et de promouvoir l’insertion professionnelle des docteurs, tant au niveau local que national.

Sous la coordination de Fahoullia Mohamadi, un travail de repérage de profils est en cours. Des personnalités engagées, parfois méconnues mais prometteuses, pourraient enrichir ce réseau national. Afin de donner toute sa place à la recherche mahoraise dans cette dynamique, l’académie encourage vivement la mobilisation des acteurs locaux de l’enseignement supérieur, de la recherche et du monde socio-économique.

Toutes les personnes intéressées ou souhaitant proposer une candidature à sont invitées à transmettre leur dossier avant le 10 mai 2025 à l’adresse suivante : fahoullia.mohamadi@ac-mayotte.fr. La sélection nationale se fera le 4 juin 2025 et une cérémonie de réception des ambassadeurs sera organisé en octobre 2025.

Les critères nécessaires sont d’être titulaires d’un doctorat obtenu en France, avoir démontré un engagement concret en faveur de la reconnaissance du doctorat, représenter la pluralité des parcours professionnels post-doctorat (académiques et non académiques) et promouvoir des pratiques innovantes en matière de gestion de carrière des docteurs. Le dossier de candidature devra comporter un CV détaillé et une lettre de soutien d’un établissement accrédité à délivrer le doctorat, incluant un engagement à produire un portrait et une vidéo témoignage.

Les personnalités sélectionnées exerceront leur rôle pour une durée de trois ans et seront appelées à participer aux journées annuelles du réseau des Ambassadeurs du Doctorat, dont la première aura lieu en octobre 2025, contribuer aux actions de communication sur le doctorat à l’échelle nationale, notamment à travers des portraits et témoignages vidéos diffusées sur les canaux du ministère, valoriser les bonnes pratiques de recrutement et d’intégration des docteurs dans leurs réseaux professionnels, intervenir lors d’événements de promotion du doctorat, notamment la Journée européenne du doctorat prévue en mai 2026 et entretenir des liens entre les secteurs d’emploi et les formations doctorales afin d’améliorer l’attractivité du doctorat.

Mamoudzou ouvre les inscriptions à la course de pneus communale

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La Ville de Mamoudzou organise la course de pneus communale, le dimanche 27 avril, de 9h à midi, dans les rues de M’tsapéré.  Plusieurs centaines de participants sont attendus, répartis dans 2 catégories : « jeunes » (filles et garçons de 8 à 12 ans) et « mamans » (de 25 à 55 ans). Le circuit sera adapté pour chaque catégorie. Le départ sera donné avenue Abdallah Houmadi devant le plateau de M’Balamanga pour une arrivée sur la place derrière la halle de pêche de M’tsapéré. Objectif : La grande finale du 29 juin. Les finalistes « jeunes » composeront la sélection communale qui disputera la 41ème édition de l’emblématique Course de pneus à Mamoudzou le 29 juin prochain face aux jeunes des autres communes.

Pour concourir, l’inscription est obligatoire. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 18 avri et s’effectuent dans les MJC de Kawéni, Mamoudzou, Tsoundzou et Vahibé, à la médiathèque Rama M’sa à Passamaïnty ainsi qu’à la maison de quartier de Cavani. Les participants doivent remplir et signer les documents ci-dessous, disponibles sur les lieux d’inscription :  la fiche d’inscription, la fiche sanitaire, le questionnaire de santé, l’autorisation de droit à l’image, l’autorisation parentale pour la catégorie « jeune ».

Des ateliers esthétiques et de coiffure pour les malades du cancer

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L’association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) accueille cette semaine du 7 au 13 avril une association partenaire de la Réunion « Un Autre Regard » spécialisée dans les soins esthétiques et de coiffure sur les malades, notamment touchés par le cancer.

Des interventions sont prévues pour les malades à l’hôpital (en ambulatoire et hospitalisés) et pour ceux suivis à domicile, ainsi que pour les soignants. Ces séances dont destinées à apporter un soulagement sur les corps déjà soumis à des lourds traitements et à leurs conséquences extérieures (sur les chevaux, la peau, les ongles…).

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Piste longue de Mayotte : Saïd Omar Oili lutte toujours pour un maintien à Pamandzi

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@DGAC

Le sénateur mahorais Saïd Omar Oili s’offusque que la direction générale de l’aviation civile ait pu confirmer aux élus mahorais, ce lundi, le choix de Bouyouni pour accueillir le projet de piste longue. Le sénateur, qui défend un maintien à Pamandzi, rappelle que ni le ministère des Transports dans un courrier du 6 mars, ni le président de la Commission nationale du débat public n’ont démontré que la concertation avait pris fin. “Un communiqué des scientifiques du 12 décembre 2024, à la suite d’une réunion de travail conduite par le sénateur, apportait une contradiction étayée aux arguments de la DGAC sur les risques liés au volcan Fani Maoré. Selon ces experts, “la probabilité d’une nouvelle éruption d’une telle ampleur est évaluée au minimum à 0,008% sur les 100 ans à venir”, rappelle l’ex-maire de Dzaoudzi-Labattoir. Rappelant que la piste actuelle pourrait ne plus être opérationnelle toute l’année à partir de 2035, il “invite les services de l’État à reprendre la concertation imposée par les textes et à transmettre en toute transparence les études sur les deux projets”.

“Une situation où il faut le temps de lancer toutes les procédures”

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Sur le plateau sportif de M’tsapéré, le colonel Blaise Séguin explique le dispositif déployé par l’armée à Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, et Anchya Bamana, la députée de la deuxième circonscription de Mayotte.

Les dégâts provoqués par le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024, continuent de marquer l’archipel mahorais, presque quatre mois après. En visite sur le territoire, ces mardi et mercredi, c’est ce qu’a pu constater Manuel Valls, le ministre de l’Outremer et d’une reconstruction qui avance peu.

Les bâches déchirées qui recouvrent sur le plateau sportif de M’tsapéré tombent une à une, ce mardi après-midi. Voilà presque quatre mois qu’elles donnent un air de château hanté à l’infrastructure sportive, lieu d’accueil habituel du BC M’tsapéré. Ces stigmates du cyclone Chido, le bataillon de la reconstruction s’attache à les enlever, ce mardi, alors que Manuel Valls commence sa visite de deux jours par cet équipement. Le ministre de l’Outremer est là pour voir comment avance les travaux d’urgence ou de reconstruction qui avancent pas à pas, voire trop lentement pour la population. Le Premier ministre dit “comprendre l’impatience, l’attente et parfois la colère des Mahorais. On est dans une situation où il faut le temps de lancer toutes les procédures, que les financements, c’est souvent une question de jours ou de quelques semaines”, tente-il pour rassurer, alors que 350 militaires sont ainsi déployés, comme le rapporte le colonel Blaise Séguin. Leur mission à Mamoudzou, ce jour-là, retirer les bâches déchirées et nettoyer le parcours de santé qui jouxte le plateau. “Les missions se font en fonction des demandes des mairies. On apporte l’aide en fonction de ce que l’on peut apporter”, explique le lieutenant Olivier, qui fait partie de l’escadre aérienne d’appui aux opérations basée à Bordeaux-Mérignac.

La grogne des prestataires

L’eau, les déchets et les barges sont pour moi des urgences”, affirme aussi le ministre, en regardant les tas de déchets accumulés sur le terre-plein de M’tsapéré, décrivant cette zone-tampon comme “un symbole” d’un archipel qui peinait déjà à traiter ses déchets habituellement. Des 6.000 tonnes de déchets supplémentaires, la préfecture de Mayotte a confié au Sidevam (le syndicat intercommunal d’élimination et de traitement des déchets de Mayotte) le soin d’en brûler la moitié à Hajangoua, “loin des habitations et pas quand il y a du vent”, précise le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Le travail de collecte étant considérable, il a fallu aussi faire appel avec des prestataires privés faute de camions suffisants. Et les factures s’accumulent, comme le rappelle Chanoor Cassam au ministre. “La tension de trésorerie est telle qu’aujourd’hui, nos fournisseurs et nos sous-traitants nous menacent de se retirer. C’est une question de jours”, alerte le directeur général des services du Sidevam. Il estime à six millions d’euros (soit 20% du budget du Sidevam) les efforts fournis par le syndicat pour traiter les déchets post-Chido et à dix millions supplémentaires ceux des communes et des intercommunalités. Le fonds de solidarité de l’Union européenne pourrait intervenir pour compenser, mais les délais inquiètent le Sidevam et la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), les deux collecteurs. “Le vrai sujet, c’est la capacité à enlever les déchets. Après, il y a des problématiques de trésorerie et de finances des structures, mais on va les traiter. Il n’y a pas de problèmes”, essaye de convaincre Manuel Valls.

Autre problème soulevé par le directeur du Sidevam, l’absence d’éco-organismes pour traiter les déchets (ferraille, encombrants) qui ont fini par remplacer totalement les ordures ménagères dans la cinquantaine de zones-tampons. “On aimerait un soutien de l’État pour mettre une pression supplémentaire”, demande-t-il, mettant en exergue que le déploiement de ces éco-organismes n’est toujours pas effectif sur le territoire mahorais, quatre mois après la catastrophe.

Comores : Saïd Ahamada crée un tollé à Moroni après ses propos sur Mayotte

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Saïd Ahamada, le directeur de L’Agence d’outremer pour la mobilité (Ladom) est intervenu, ce lundi, à l’Université des Comores pour y aborder la place des Comores avec l’évolution actuelle des relations internationales.

Répondant à une invitation de l’Université des Comores, pour animer une conférence sur la place des Comores avec l’évolution actuelle des relations internationales, l’ex-député de la circonscription des Bouches-du-Rhône, Saïd Ahamada, s’est attiré les foudres dans le pays voisin. L’actuel président de Ladom (L’Agence d’outremer pour la mobilité), par ailleurs franco-comorien, a déclaré que le fait que Mayotte soit française est un avantage pour le reste des îles de l’archipel des Comores.

Épargné pendant seulement quelques bonnes heures après ses propos, l’ancien député français d’origine comorienne, Saïd Ahamada, n’échappait toujours pas à la controverse qu’il a déclenchée, lundi. L’ancien élu La République en Marche (devenue depuis Renaissance) de la septième circonscription des Bouches-du-Rhône a, en effet, crée un tollé qui agitait la toile comorienne en laissant entendre que le fait que Mayotte soit française était une opportunité pour le reste de l’archipel, alors que le territoire est toujours revendiqué par l’Union des Comores. Avant qu’il n’essaie de clarifier ses déclarations, ayant constaté le tollé né sur les réseaux sociaux, beaucoup de militants et politiciens n’ont pas tardé à le clouer au pilori. Ce 7 avril, en présence d’étudiants et d’enseignants, l’actuel directeur de l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) animait une conférence débat sur la place des Comores, avec l’évolution actuelle des relations internationales. « Ceux qui attaquent les étudiants pour n’avoir pas réagi, n’ont sûrement pas écouté mon discours encore moins le contexte, voilà pourquoi je suis là pour rétablir la vérité », s’est d’abord justifié l’ancien député dans une courte vidéo postée lundi soir pour tenter de mettre les points sur les i.

« Pas à moi de faire de la politique intérieure »

Le natif de La Réunion a poursuivi. « Je m’exprimais en mon nom personnel. Ce n’est pas à moi de faire de la politique intérieure. Je laisse ça à ceux qui sont sur place. Ce pays leur appartient. Je ne m’exprimais pas non plus en tant que Français car la France a ses représentants aux Comores. On parlait d’économie. J’ai donc expliqué que les quatre îles de l’archipel ont chacune des avantages comparatifs », a -t-il dit. C’est à ce moment-là qu’il a cité l’exemple de la Grande Comore qui détient le plus grand aéroport, Mohéli les terres agricoles fertiles au point d’être qualifiée de grenier, pendant que Mayotte se distingue pour son pouvoir d’achat, qui constitue ainsi une opportunité pour les autres îles, selon les éclaircissements de Saïd Ahamada.

S’il trouve que la polémique déclenchée est blessante à la fois envers les étudiants et les universitaires présents, accusés d’être restés silencieux, l’intervenant n’a pas fini de faire parler de lui, en dépit de sa vidéo de clarification. Les réactions de militants, politiques et juristes pleuvaient encore ce mardi. Le ministre de l’Éducation, récemment élu député, Bacar Mvulana a été le premier à réagir. « Je dénonce avec la plus grande vigueur cette position qui relève d’une vision cynique et profondément déconnectée de la réalité historique, politique et identitaire de notre nation. Mayotte est comorienne (sic). Elle l’a toujours été, et elle le restera pour l’éternité. Aucune logique économique, aucune stratégie dite « de coopération » ne saurait justifier ou légitimer l’occupation illégale de ce territoire comorien par une puissance étrangère. Il n’y a pas, et il n’y aura jamais, de prix ni de compromis possible sur la souveraineté comorienne de Mayotte », a dénoncé le parlementaire comorien alors même que les Mahorais ont plusieurs fois choisi de montrer leur attachement à la France.

L’Université se désengage des propos

Constatant que la polémique enflait, l’Université des Comores a sorti un communiqué ce mardi 8 avril pour se désengager des propos de son invité franco-comorien. « Certaines des déclarations de l’ancien parlementaire ont été perçues comme une remise en cause de l’unité nationale, en particulier sur la question de Mayotte. L’Université des Comores tient à rappeler avec force et clarté sa position constante, en parfaite harmonie avec celle de l’État comorien. L’Université regrette profondément qu’un certain discours ait pu heurter ou prêter à confusion, et tient à rassurer les autorités ainsi que l’opinion publique nationale sur sa fidélité sans faille aux principes de l’indépendance, de l’unité et de la souveraineté des Comores », lit-on dans la déclaration publiée par l’administration de l’Université.

Ce tollé apparaît alors que les relations entre Paris et Moroni étaient un peu tendues mi-mars, après l’annonce de l’ouverture d’une base navale à Mayotte. Le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali, répète à qui veut l’entendre qu’il n’y a aucune crise entre les deux pays. Ce proche collaborateur d’Azali Assoumani rappelle aussi, ces derniers temps, que les Comores sont souveraines et libres d’autoriser l’ouverture d’une ambassade d’un pays ami faisant allusion à la venue annoncée d’une mission diplomatique russe sur le sol comorien. Une décision qui est loin de plaire à Paris.

La future Zone franche globale à Mayotte, comment ça marche ?

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L’article 23 rédigé dans le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte porte sur la création de la zone franche globale. Connaissant déjà de multiples abattements, les entreprises mahoraises pourraient profiter de meilleurs taux. Avec cependant un hic, ce ne sont que celles réalisant des bénéfices qui seront concernées.

Pourquoi une nouvelle zone franche ?

C’était une promesse du plan Mayotte debout annoncé par le Premier ministre, François Bayrou, le 30 décembre 2024, Mayotte devrait bénéficier « d’une zone franche exemptant toutes les entreprises pour une durée de cinq ans, pour relancer une économie sinistrée et passer d’une économie souterraine à une économie déclarée ». Dans le projet de loi de programmation préparé par Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, cela devrait se concrétiser par l’adoption de l’article 23, qui permettra en réalité des aménagements de ce qui existe déjà. Car Mayotte, comme la Guyane, connaît déjà une série d’abattements importants. L’impôt sur les bénéfices, par exemple, comprend un taux d’abattement de 50% dans ces deux départements. Avec la nouvelle loi, et en attendant d’éventuelles modifications par le Parlement, il est proposé de le porter à 80%. Pareil pour le taux de l’abattement de la cotisation foncière des entreprises (CFE) qui est réhaussé à 100%.

Quelles entreprises sont concernées ?

Celles qui bénéficient du dispositif actuel sont concernées. D’autres secteurs économiques vont s’y ajouter, comme les acteurs du tourisme par exemple. Mais la Fedom (fédération des entreprises d’outre-mer) voit quand même une limite dans le dispositif proposé. « Les abattements ne vont profiter qu’aux entreprises qui font des bénéfices », fait remarquer Laurent Renouf, le délégué général de la fédération. Sa structure défend ainsi de nouvelles exonérations de charges patronales ou le renforcement du CICE (crédit d’impôt, compétitivité et emploi) pour aider des entreprises en difficulté.

Pour combien de temps ?

Comme François Bayrou l’avait annoncé, ces abattements ont une durée limitée. Actifs dès cette année, ils s’étendent pour l’instant jusqu’en 2030.

Les droits de douane et l’octroi de mer sont-ils inclus ?

S’avérant parfois coûteuse pour les entreprises, l’importation de produits à Mayotte n’est pas prise en compte dans la création de la ZFG. Les droits de douanes, tout comme l’octroi de mer, ne sont pas inclus. Concernant ce dernier, si la Cour des comptes plaide pour une réforme, arguant qu’il participe à la cherté de la vie en Outremer ou qu’il manque de transparence, le sujet devrait être abordé lors d’une prochain comité interministériel prévu « au second semestre 2025 », selon Manuel Valls. Pour rappel, à Mayotte, en 2023, l’octroi de mer a contribué à hauteur de 90 millions d’euros aux recettes des 17 communes du territoire et 44 millions d’euros à celles du Département de Mayotte (soit un peu moins d’un quart des recettes de fonctionnement de la collectivité).

Un regard sociologique sur un 101ème département à l’évolution accélérée

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Sophie Blanqui, installée à Mayotte depuis 1979, étudie les processus de socialisation qui y ont cours depuis 45 ans.

Le colloque « Mayotte entre passé, présent et avenir », organisé ces mardi et mercredi par l’Université de Mayotte, réunit des chercheurs pour aborder des sujets comme les migrations, la jeunesse et l’environnement. Il invite à réfléchir sur l’évolution du territoire, son développement autonome et ses relations avec l’État et les collectivités locales.

« Je suis venue pour comprendre l’origine des maux que traverse notre île », confie Nazile Omar Hassan, travailleuse sociale, à l’occasion du quatorzième colloque organisé par l’Université de Mayotte, ce mardi. Ce colloque, qui se déroule sur deux jours, rassemble une vingtaine de chercheurs dans la salle polyvalente de l’établissement, afin d’apporter un éclairage sur la complexité du territoire à travers un regard anthropologique.

Ce colloque a été réfléchi par Georgetta Stoica, maitresse de conférences à l’Université de Mayotte, à Dembéni. Elle précise l’origine de son évènement : « Ce colloque est un événement de deux jours, avec des collègues issus des sciences sociales, présentant différents points de vue. Cela nous permet de réfléchir sur le passé, le présent et de nous interroger sur l’avenir de demain. Nous n’avons pas toujours le temps de prendre conscience des changements rapides du territoire. »

Certaines interventions ont permis de retracer l’évolution de Mayotte au cours des quatre dernières décennies. C’est le cas de Sophie Blanqui, installée sur l’île depuis 1979, qui étudie les processus de socialisation depuis 45 ans. « Les sociétés insulaires sont constamment en construction. J’ai tenté d’évoquer la circulation de la violence et la construction de liens communs. Il est erroné de penser que les communautés ont toujours existé telles qu’elles sont aujourd’hui », souligne-t-elle.

Un laboratoire sociologique

Certains chercheurs comme Anthony Goreau-Ponceaud évoquent « un piège identitaire » qui empêche les Mahorais de se projeter dans l’avenir et de construire un « après-Chido ». Ce piège profiterait à la métropole. Le chercheur explique que les multiples frontières – qu’elles soient sociales, spatiales ou symboliques – opposent les Mahorais aux autres. Il souhaite observer Mayotte comme un laboratoire sociologique. Le chercheur se demandent également quel sera le futur du territoire si son développement n’est pas pensé par ses propres habitants, mais par la métropole. Selon lui, il serait nécessaire de favoriser un développement endogène, en repensant les relations entre l’État et les collectivités locales, qui sont en mesure de porter une double culture, celle de l’île et celle de l’État français.

De nombreux thèmes sont abordés lors de ces échanges, notamment la jeunesse, les migrations, le rôle des cadis et les questions environnementales. Des sujets de réflexion qui continueront d’alimenter les débats jusqu’au lendemain, permettant une analyse approfondie des enjeux actuels et futurs du 101e département français.

Tribune libre : Un Département « qui a lui-même mis à terre la culture mahoraise »

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Le collectif des artistes de Mayotte s’est fendu d’une lettre ouverte à l’attention de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, ce mardi. Ils y font part notamment de leurs divergences avec la politique culturelle de la collectivité et de désaccords profonds avec Zouhourya Mouayad Ben, l’élue en charge de la culture.

« Monsieur le Président,

Le 15 mars dernier, soit trois mois après le cyclone Chido, le Département de Mayotte a organisé une rencontre avec les acteurs culturels locaux pour réfléchir ensemble à la mise en place d’actions concrètes pour soutenir le secteur culturel. Comme vous avez pu le constater, ces acteurs culturels, en particulier les musiciens (pourtant les plus nombreux sur ce territoire) n’ont pas massivement répondu à votre appel et cela, pour une raison simple : nous sommes convaincus que le conseil départemental de Mayotte s’est placé aujourd’hui dans l’incapacité de créer la dynamique nécessaire car c’est lui-même qui a mis à terre la culture mahoraise. Actuellement, comme il n’a aucune vision en matière culturelle, le Département se contente d’improviser des actions au coup par coup, avec des moyens énormes et qui ne profitent même pas aux artistes locaux ni à la population.

Comme l’a dit très justement l’artiste Bedja sur Mayotte La 1ère, les artistes et opérateurs culturels mahorais attendent impatiemment une vraie politique culturelle du Département, c’est ce qui manque gravement à notre territoire. Nous regrettons qu’au lieu de rassurer la population et les acteurs culturels sur ses intentions en faveur de la culture à Mayotte, au lieu d’appeler au dialogue et à l’esprit de coopération, le Département a choisi de fuir ses responsabilités, en cherchant à rejeter la faute aux les autres. C’est ce qu’a fait votre vice-présidente et présidente de l’office culturel du Département, à l’occasion de l’émission Zakwéli du 20 mars dernier. Plutôt que d’assumer les conséquences très préjudiciables de ses actes et de sa gestion sur la vie culturelle à Mayotte qu’elle a réussi à démanteler en peu de temps, elle a choisi d’accabler et d’humilier Bedja, sur qui elle rejette la faute devant tout Mayotte. Rappelons que Bedja avait été invité et a participé en tant qu’artiste à la réunion des acteurs. En aucun cas son statut d’agent exerçant au sein de la collectivité départementale de Mayotte n’était concerné.

Solidarité avec Bedja

Cette façon de faire du Département de Mayotte à l’égard de cet artiste est irresponsable, puérile et indigne d’une élue locale, surtout quand elle est chargée de la Culture et de la Jeunesse. Nous dénonçons et protestons vigoureusement contre ces méthodes et manifestons notre solidarité à l’égard de notre ami artiste comme nous, qui paye d’avoir été sincère en disant tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Nous estimons qu’un sujet aussi important que celui de la politique culturelle d’un territoire ne peut pas être réduit aux états d’âmes et à l’esprit revanchard de certains. Le fait que la présidente de l’OCD ne supporte pas la contradiction comme c’est notoirement connu, tout comme elle est bien connue pour avoir la rancune tenace, ne l’excuse en rien. Elle a, dès le début de la mandature, démontré sa toute-puissance car pour se plier aux caprices de son protégé, l’actuel directeur de l’OCD, elle n’a pas hésité à sacrifier les meilleurs techniciens son de l’office. Vous les retrouvez aujourd’hui comme agent de sécurité au port, chauffeur à la bibliothèque ou encore ouvreur de salle à l’hémicycle Younoussa Bamana, sans que cela ne dérange aucun élu de cette institution. Quel gâchis pour des jeunes qui se sont engagés depuis plus de vingt ans au service de la culture mahoraise et qui ont accumulé plusieurs années d’expériences et reçu des formations financées par la collectivité pour bien exercer leur métier ! Le pire est que l’office culturel du département de Mayotte est aujourd’hui obligé de payer très cher pour faire venir des techniciens de La Réunion pour les quelques événements du Département.

Demande de bilans

Pour nous, c’est désormais clair : en balayant d’un revers de main dédaigneux toute critique à l’encontre de la gestion de la culture ou par rapport à l’absence d’une politique culturelle départementale identifiable, le Département de Mayotte considère qu’il n’a finalement rien à se reprocher et qu’il mène des actions irréprochables en faveur de la culture. Soit, nous voulons bien le croire. C’est pourquoi, nous vous prenons aux mots et vous prions par la présente, de bien vouloir publier un bilan précis et détaillé de toutes les réalisations de l’OCD de Mayotte, au vu des importantes subventions attribuées à cet organisme tous les ans, depuis sa création ; ce bilan, nous l’espérons accessible au grand public et aux acteurs culturels.

Enfin, ayant appris l’arrivée prochaine à Mayotte de Rachida Dati (N.D.L.R. selon nos informations, la visite a été reportée à une date ultérieure), ministre de la Culture, nous allons demander à la direction des affaires culturelles, chargée de conduire la politique culturelle de l’Etat à Mayotte, de communiquer aussi son bilan. Également, nous cherchons à comprendre comment l’action de l’Etat à Mayotte contribue réellement à l’aménagement culturel du territoire, au renforcement de la vie culturelle et à la construction d’une identité territoriale positive ? Nous pensons que la déclinaison sur notre territoire, de la politique culturelle de l’Etat devrait aider à la reconnaissance de la juste valeur des expressions culturelles locales et de l’identité de notre territoire, notamment en matière de soutien aux spectacles vivants, à la création artistique ou encore aux métiers des arts et du spectacle, etc…

Or, aujourd’hui, nous constatons que cette direction des affaires culturelles mobilise beaucoup plus ses moyens financiers et l’arsenal administratif qui va avec pour façonner et imposer la culture qui doit prédominer sur le paysage culturel local : en effet, en choisissant de soutenir certains projets culturels et en éliminant les autres, cette direction décide de fait, quelle culture doit vivre et se diffuser sur notre territoire. Pour toutes ces raisons, nous envisageons de solliciter une audience avec la ministre de la Culture afin d’aborder toutes ces questions.

Nous restons également disponibles pour approfondir avec vous tous ces sujets et pour contribuer à construire un aménagement culturel équilibré et durable de notre territoire. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération. »

Le Collectif des artistes de Mayotte

Une matinée pour échanger sur la nutrition et le sport santé à Mayotte

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Ce lundi, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé, l’association Ré Diab Ylang 976 en partenariat avec le Centre communal d’action sociales de Mamoudzou, a réuni à la MJC de Mamoudzou des représentants d’associations, d’entreprises, d’institutions publiques et d’organismes engagés dans la santé, le bien-être et le social. Des échanges autour du thème « Nutrition et Sport Santé » ont eu lieu dans une ambiance riche en idées et en partage.
Cette matinée a donné lieu à des rencontres avec des acteurs locaux engagés dans la nutrition, l’activité physique et l’éducation thérapeutique, la présentation d’initiatives inspirantes en faveur de la santé et la réflexion collective sur la reprise des activités après le passage du cyclone Chido.

Estelle Youssouffa demande l’extension de l’AME à Mayotte

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Via une proposition de loi, la députée de la première circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, demande que le dispositif de l’AME (aide médicale d’État) soit étendu à Mayotte. Permettant la prise en charge des soins gratuitement pour les étrangers en situation irrégulière, celui-ci n’est pas appliqué dans l’archipel mahorais. Pourtant, « l’absence de ce dispositif soulève d’importants enjeux de santé publique, aussi bien pour le public concerné que pour l’ensemble de la population de l’île », fait remarquer la parlementaire. Cela favorise un afflux vers les urgences, parfois tardivement, puisque les soins en dispensaire se font sur la base de forfaits les non-assurés sociaux. Elle voit donc dans cet extension un moyen « de libérer en partie l’hôpital de cette charge, en réorientant les patients vers la médecine de ville, mieux adaptée à la prévention et au suivi de certaines pathologies », ainsi que « d’améliorer la prévention, réduire les coûts liés aux interventions tardives et renforcer la cohésion sanitaire sur l’île ». Elle ajoute qu’elle « est d’autant plus cruciale face aux risques épidémiques actuels, afin de préserver la santé de tous et de consolider la solidarité territoriale ». Elle rappelle, chiffres de l’Agence régionale Santé à l’appui, que 93.626 patients français et 85.567 patients étrangers ont été soignés par le centre hospitalier de Mayotte en 2022.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes