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À Tsoundzou 2, le processus bien ficelé du test RT-PCR

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À Tsoundzou 2, le processus bien ficelé du test RT-PCR

Ouvert six jours sur sept, le centre de dépistage de Tsoundzou 2 déborde de volontaires au test RT-PCR. Et pour cause, il est dédié aux voyageurs s’apprêtant à quitter Mayotte. Focus sur un centre qui tourne dans la sérénité malgré la longue attente des passagers aux heures d’affluence.

Tsoundzou 2, petit village de l’extrémité sud de la commune de Mamoudzou, ne fait habituellement jamais parler de lui. Mais depuis le début du mois, il est au cœur des attentions pour de très nombreux Mahorais. En effet, c’est désormais à la Maison des jeunes et de la culture que les voyageurs doivent passer le test RT-PCR (prélèvement par le nez) pour pouvoir embarquer le jour de leur vol. Sur place, une trentaine de personnes sont mobilisées, entre les bénévoles de la Croix Rouge, les pompiers du service départemental d’incendie et de secours (SDIS), les infirmiers libéraux et les agents de la préfecture.

À Tsoundzou 2, le processus bien ficelé du test RT-PCR

« Nous travaillons avec de vrais professionnels, qui savent rester très calme dans des situations parfois urgentes« , salue Hugo Richard, chargé de missions à la préfecture et superviseur du centre de dépistage de Tsoundzou 2. Du côté des candidats au test Covid aussi, on sait garder son calme. Dans la cour de la structure chacun attend patiemment leur tour : debout devant la file d’attente ou assis dans un coin du parking, tapant la causette avec le voisin ou bouquinant sagement. « Il y a beaucoup de gens. J’ai l’impression que je suis venu au mauvais moment« , réalise Abdou en arrivant sur les lieux aux alentours de 8h30. Le trentenaire ne s’y trompe pas. « Entre l’ouverture du centre de dépistage à 7h et les alentours de 9h, mieux vaut s’abstenir de venir. Ce sont les heures d’affluence. Quand les conditions professionnelles ou familiales le permettent, il faut éviter de se présenter durant cette tranche horaire, et choisir plutôt de faire le test en fin de matinée ou début d’après-midi, pour ne pas attendre longuement sous le soleil ou la pluie« , recommande Hugo Richard.

 

6h-9h : la tranche horaire à éviter absolument

 

« Chaque jour, entre 200 et 400 personnes viennent faire le test. Le matin ça peut prendre parfois plus de 2h pour une personne avant qu’elle soit prise en charge. Alors que l’après-midi, c’est beaucoup plus calme. Parfois, il n’y a carrément personne ! Donc, il arrive souvent que la personne soit tout de suite prise en charge« , souligne le coordinateur du centre. De son côté, Abdou se résigne : « Ce n’est pas grave. Je suis là donc je vais attendre comme tout le monde puisqu’on n’a pas le choix. »

À l’intérieur de la MJC, un circuit précis détermine une entrée et une sortie. Le processus de test démarre par une récolte d’informations personnelles via un questionnaire à remplir dans une salle isolée. Il se poursuit avec les agents du SDIS et de la Croix Rouge qui effectuent les enregistrements en entrant les données des passagers dans une borne numérique et en imprimant les documents. Ces derniers sont transmis aux préleveurs, qui, une fois les informations communiquées, procèdent au test RT-PCR dans l’une des quatre box dédiés. Les passagers peuvent alors repartir : ils reçoivent en principe les résultats des prélèvements le lendemain par mail.

Une box prioritaire permet aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux militaires d’effectuer le test plus rapidement. Pour la suite et fin du mois de février, le centre de dépistage de Tsoundzou 2 réservé aux voyageurs est ouvert toute la semaine excepté le mercredi. La journée du personnel mobilisé s’achève soit en fin de matinée, soit en milieu d’après-midi, selon les jours d’intervention. En attendant le lendemain pour partager une nouvelle journée intense, infirmiers libéraux, pompiers du SDIS, bénévoles de la Croix Rouge et agents de la préfecture se séparent avec le sourire, le sentiment du devoir accompli.

À Tsoundzou 2, le processus bien ficelé du test RT-PCR

Lecornu, Véran et Darmanin décryptent leur dispositif pour Mayotte

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Ce jeudi 11 février, deux communiqués du ministère des Outre-mer sont tombés coup sur coup : l’un en commun avec le ministre de la Santé Olivier Véran, et l’autre avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Pas grand chose de nouveau à se mettre sous la dent, si ce n’est l’annonce commune de l’envoi d’une mission d’évaluation pour étudier la mise en place d’un élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale.

Au lendemain du conseil de défense et de sécurité nationale consacré au Covid-19, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu s’est fendu de deux communiqués dans lesquels il est revenu sur les situations sanitaire et sécuritaire à Mayotte. L’occasion de dévoiler au grand public, et plus particulièrement aux médias métropolitains, tout un tas de mesures déjà connues sur l’île aux parfums.

Concernant le premier volet, il a été décidé avec le ministre de la Santé, Olivier Véran, d’envoyer un certain nombre de renforts en raison de la flambée épidémique que subit le 101ème département depuis plusieurs semaines. Avec pas moins de 2.429 nouveaux cas entre le 2 et le 8 février et un taux d’incidence évalué à 869.1, Mayotte continue de trembler malgré le confinement instauré vendredi dernier. Parmi les annonces, nous étions déjà au courant du dépêchement le 29 janvier dernier de la réserve sanitaire pour renforcer les équipes hospitalières ainsi que du déploiement le week-end dernier d’une équipe du service de santé des armées (31 personnels soignants et 8 militaires du régiment médical de l’armée de Terre). Comme nous le précisions dans notre édition de lundi dernier, le gouvernement attend l’avis favorable de la commission de sécurité pour ouvrir l’hôpital de Petite-Terre, qui pourrait à terme accueillir 40 patients soignés au CHM. Rien de nouveau sous le soleil des tropiques donc…

Au sujet du second volet, pas de folie non plus. À l’instar de la confirmation du maintien des deux pelotons de gendarmes mobiles, envoyés à la suite du triple meurtre dans le quartier de la Vigie les 23 et 24 janvier. « Ces effectifs seront stationnés à Mayotte tant que leur présence sera nécessaire », est-il ajouté. Une bonne manière de noyer le poisson sur son éventuelle présence à long terme… En revanche, 20 policiers doivent débarquer d’ici à mars afin d’assurer le complètement des effectifs de la direction territoriale de la police nationale tandis que 13 gendarmes supplémentaires doivent arriver d’ici l’été 2021 dans le but de créer une compagnie encore obscure et de renforcer la brigade Koungou. Cerise sur le gâteau, le territoire garde « en continu » trois intercepteurs des forces de sécurité intérieure « grâce à l’arrivée de personnels qualifiés depuis l’Hexagone » qui viennent s’ajouter aux moyens prévus dans le cadre de l’opération Shikandra. Entre les navires obsolètes, ceux réellement en état de marche et ceux qui doivent être acheminés, nous nous perdons un peu dans le compte…

Seule réelle nouveauté : la présence, depuis ce jeudi selon le ministère de l’Intérieur ou à partir de ce vendredi selon celui de la Santé (les joies de la communication interministérielle dirons-nous), d’une mission d’évaluation de la sécurité civile pour étudier la mise en place d’un élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale. En d’autres termes, nous parlons ici de la possible implantation d’un hôpital de campagne afin de soutenir les capacités hospitalières en cas de saturation en soins intensifs.

En résumé ? Paris n’oublie pas son 101ème département et garde un œil attentif sur l’océan Indien. Heureusement ! Et si l’envie leur prend de venir faire une petite virée chez nous – depuis le temps qu’ils nous le promettent… Caribou !

RunCov, une nouvelle méthode de dépistage réunionnaise bientôt expérimentée à Mayotte

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Après le test PCR est venu l’antigénique. Désormais, s’ajoute le RunCov, un nouveau mode de dépistage par voie nasale élaboré à La Réunion et fraîchement approuvé par le ministère des Solidarités et de la Santé. Efficacité, rapidité, praticité, cette innovation régionale affiche des atouts non-négligeables, qui pourraient très rapidement profiter aux voyageurs mahorais.

« Plus rapide qu’un test PCR classique, plus fiable qu’un test antigénique. » Sur le papier, la promesse du RunCov fait rêver. Développé sur l’île intense, ce nouveau test Covid-19 est désormais officiellement disponible en France, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. Et les voyageurs entre Mayotte et La Réunion pourraient même être, dès la semaine prochaine, parmi les premiers à en bénéficier.

Fruit d’une collaboration d’ampleur entre le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), l’université de médecine, le CYROI, un dispositif de recherche et d’innovation biomédicale et le CHU de La Réunion, où il a été expérimenté, RunCov présente encore bien d’autres avantages. D’abord, ce test qui se réalise par voie nasale à la façon d’un PCR « permet de détecter les trois principaux variants du Sars-Cov-2 (anglais, sud-africain et brésilien) », précise le Cirad. Une aubaine, à l’heure où la présence de ces variants a été confirmée sur l’île Bourbon.

 

Des passagers réellement négatifs dans l’avion

 

« De plus, la RT-Lamp (la méthode utilisée par RunCov, ndlr) utilise des réactifs différents de ceux de la RT-qPCR (la méthode la plus répandue) qui permet de s’affranchir des problèmes récurrents de rupture de stocks de réactifs », comme Mayotte en a connu l’année dernière. Aussi, les résultats, disponibles entre 5 et 25 minutes après le prélèvement – ces délais variant en fonction de l’état de contamination du patient – garantissent une sensibilité proche de 90%, et ce même en cas de faibles charges virales, « ce qui réduit la probabilité de faux négatifs », insiste encore le Cirad. Enfin, RunCov « ne nécessite qu’un simple appareil portatif électrique pour fonctionner ». Ce qui facilite son utilisation sur le terrain, comme dans les aéroports, qui devraient s’imposer comme des lieux d’expérimentation privilégiés, « pour que seuls les passagers réellement négatifs puissent monter dans l’avion », explique Eric Jeuffrault, directeur régional du Cirad, interrogé par nos confrères de Réunion La 1ère. Actuellement, les voyageurs doivent présenter un test PCR négatif réalisé jusqu’à 72h avant l’embarquement. Or, ils demeurent susceptibles de contracter le Covid-19 entre ces deux échéances. D’où l’intérêt de pouvoir déployer RunCov dans les aérogares.

« Depuis plus de 10 ans, les équipes du Cirad travaillent à la mise en pratique de l’approche One Health, en collaborant entre santé humaine, animale, végétale, en particulier dans l’océan Indien. L’approche One Health permet des collaborations inédites à l’origine de solutions innovantes, comme le démontre RunCov », souligne le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. « Les petits laboratoires de La Réunion peuvent aussi faire de grandes choses ! », conclut Eric Jeuffrault.

Taux d’incidence, taux de positivité, nombre de cas… Comment bien comprendre les chiffres de l’ARS

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Depuis le premier cas de coronavirus confirmé à Mayotte, les indicateurs et la manière de les suivre ont évolué au gré de l’épidémie. Pour bien comprendre la réalité derrière les chiffres, Marion Subiros, épidémiologiste à la cellule locale de Santé publique France (SPF), décrypte pour Flash Infos les bulletins d’information publiés chaque jour par l’agence régionale de santé.

Vous souvenez-vous du bon vieux R0 ? Derrière cet acronyme à l’air tout droit sorti d’un roman de science-fiction se cachait en réalité un indicateur plutôt basique. À savoir, le taux de reproduction du virus, ou “nombre de production de base” (ratio 0) en jargon d’épidémiologistes. C’est simple : si R est supérieur à un, cela signifie qu’un cas positif au Covid-19 contamine plus d’une personne. Limpide, non ? Eh bien, aujourd’hui, “Mayotte est sur le podium”, résume Marion Subiros, épidémiologiste à Santé Publique France. Soit un joli 1,5, contre un plus raisonnable 0,98 au niveau national. Encore un signe probable, s’il en fallait un de plus, d’une contamination locale par le variant sud-africain… Mais pourquoi cet indicateur a-t-il disparu des radars ?

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La cellule locale de SPF, chargée de suivre l’évolution de l’épidémie pour aiguiller les décideurs comme l’Agence régionale de santé, ne l’a pas oublié. Mais les petites mains des experts de la donnée épidémique ne suivent pas à la loupe chaque cas de Covid qui passe sous le coton-tige. D’où un savant calcul qui permet à leur machine de mouliner pour aboutir à ce résultat. “Cet indicateur va nous expliquer ce qui se passe sur les une à deux semaines qui précèdent le calcul”, développe Marion Subiros. S’il est certes parlant, ce n’est pas donc pas le plus efficace pour analyser l’évolution et la dynamique de l’épidémie au jour le jour.

Et, en réalité, “il ne faut jamais sortir un indicateur isolé”, avertit la spécialiste. Mince, premier loupé ! Vu notre amateurisme en épidémiologie, nous avons essayé de décortiquer les bulletins fournis chaque jour par l’agence régionale de santé de Mayotte – qui se base donc elle-même sur les chiffres produits par Santé publique France.

 

La semaine “glissante

 

Première information : le nombre de nouveaux cas par semaine glissante. Soit 2.248 en date du 9 février contre 1.891 deux jours plus tôt… 300 cas de plus en deux jours ?! Pas vraiment. “Je concède que ce chiffre présenté ainsi peut porter à confusion”, sourit Marion Subiros. Toute la subtilité réside dans ce concept de “semaine glissante”. Et pour bien comprendre, il faut savoir comment les données arrivent jusqu’aux décideurs. “Il y a un délai entre le moment où la personne est prélevée, le moment où le préleveur rentre le résultat dans Si-dep (le portail national pour suivre les dépistages NDLR), et celui où tout cela remonte jusqu’aux bases de données”. En moyenne, trois jours de temps. Au moment de la publication, l’ARS exclut donc les chiffres des trois derniers jours, pour “consolider” la donnée, c’est-à-dire la rendre plus fiable. Même si raisonner au jour le jour semble plus évident pour le commun des mortels, l’information n’a pas de valeur à l’instant T.

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Incidence, positivité, dépistage : le triumvirat

 

Voilà pour la semaine glissante. Quid du reste ? “Les trois indicateurs clés sont le taux d’incidence, le taux de positivité des tests, et le taux de dépistage, qui sont indissociables à mon sens”, déroule la Madame chiffres de SPF Mayotte. Si les trois affichent une hausse rapide et intense depuis quelques semaines, il y en un qui explose : l’incidence, avec 804,4 cas pour 100.000 habitants. Or cet indicateur est très sensible aux tests réalisés. “Forcément, si on teste plus, on trouve plus, c’est logique”, confirme Marion Subiros. D’où l’importance de le mettre en lien avec ses deux compères. Et aucun des deux ne boude la tendance… En clair, oui, on teste plus, oui, on trouve plus. Et oui, cela signifie que le virus circule plus.

 

Hospitalisations, médecine, réanimation : la “photo” de l’hôpital

 

Et d’ailleurs, toutes les courbes de Santé publique France confirment cette dynamique particulière, bien plus inquiétante que lors de la première vague. L’autre indicateur phare ? Les hospitalisations. “À mon niveau, je le vois : l’année dernière, je ne me réveillais pas le matin avec quatre admissions en plus chaque jour signalées par les réanimateurs. Ça m’a interpellée”, décrit encore la statisticienne en faisant glisser son doigt le long de la courbe à l’écran. Deux données sont scrutées par l’épidémiologiste et son équipe : les admissions à l’hôpital, et le nombre de passages en service de réanimation. Rien que pour cette courbe, le top du top atteint pendant la première vague ne dépassait pas les 15 patients atteints la semaine dernière (ce chiffre ne concerne que les cas où le Covid est la raison principale du passage sous respirateur, et exclut les cas où une personne a été admise pour un autre motif bien que porteuse du Sars-Cov-2). La semaine dernière, la petite barre rouge tapait la ligne des 15 ! Le souci de cet indicateur ? Son petit décalage dans le temps. Entre le moment où une personne contracte le virus, et celui où elle arrive aux urgences avec une forme sévère, il peut se passer quelques jours. Une donnée qui explique, aussi, les effets tardifs des mesures de restriction comme le confinement sur la dynamique épidémique… À bon entendeur.

 

Nouveaux décès : la faute du variant ?

 

Quant aux décès, 68 au total, contre 10 de moins un mois plus tôt : difficile pour l’heure de déterminer si cette nouvelle vague, et donc, le variant sud-africain, sont plus meurtriers que la première. Ce que l’on sait pour l’instant : le virus est plus contagieux, et a donc pour conséquence de toucher plus de personnes fragiles. “Aujourd’hui, dans nos analyses, nous ne constatons pas de différence sur le genre ou la moyenne d’âge par exemple, mais peut-être une petite différence sur les comorbidités : il semblerait que l’on voie un peu plus de patients graves sans comorbidité apparente”, explique Marion Subiros. “Mais tout cela reste à confirmer !”, s’empresse-t-elle d’ajouter.

Pour la rédaction de cette article, nous avons pris en compte le bulletin de l’ARS du 9 février.

Confinement : La prise en charge à distance, l’atout dans la manche de Pôle Emploi Mayotte

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Depuis le début du confinement, toutes les agences de Pôle Emploi ont fermé leurs portes au public. Un dispositif a donc été mis en place pour assurer la prise en charge des demandeurs d’emploi à distance. En coulisse, la direction prépare l’avenir pour pérenniser son nouveau mode de fonctionnement.

Les locaux de Pôle Emploi au centre Kinga ont rarement été aussi calmes… Et pour cause, depuis le début du confinement, tous les agents assurent leurs missions depuis leurs domiciles. À l’exemple de Chaabani Mogne Rachidi. Pour ce conseiller, le télétravail ne change aucunement ses habitudes. « Je me réveille toujours à 6h pour prendre mon café et à 7h, je me connecte pour entamer ma journée de travail jusqu’à 16h30 », explique-t-il. Sa journée consiste à appeler les demandeurs d’emploi qu’il suit pour faire les mises à jour nécessaires et trouver des solutions aux problèmes.

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À la maison comme au bureau, la qualité de service ne doit pas être ébranlée. « Il n’y a rien qui change entre l’accueil au bureau et celui au téléphone. Notre priorité est de suivre les usagers afin qu’ils aient le même confort. On est toujours présents du matin au soir », indique Chaabani Mogne Rachidi. Selon ce dernier, le travail à distance serait même plus bénéfique qu’en présentiel. « On est beaucoup plus productifs en télétravail. Chez moi, c’est calme, je peux mieux me concentrer parce que je ne suis pas distrait par les collègues ou les gens qui arrivent. » Probablement parce que Chaabani n’a pas d’enfants qui pourraient accaparer toute son attention… Le conseiller communique avec les usagers par téléphone, mais également par mail. À sa grande surprise, beaucoup ont recours aux courriels et les messages sont plus précis qu’à l’oral, et cela facilite sa mission.

 

Favoriser la distanciation sociale sur le long terme

 

Pôle Emploi Mayotte a équipé tous ses agents d’un ordinateur pour qu’ils puissent assurer le travail à distance. Un outil primordial puisque désormais toutes les démarches se font via leur plateforme Internet. « Les demandeurs d’emploi peuvent actualiser leur statut. Ils peuvent également chercher directement une offre d’emploi sur le site, ou encore participer à des ateliers qui faciliteront leurs recherches », précise Salim Farssi, directeur de l’agence Pôle Emploi de Mamoudzou. Naturellement, tout le monde n’a pas les ressources nécessaires pour naviguer sur la toile, alors un conseiller se tient toujours disponible au bout du fil. « Les gens peuvent appeler le 39 49. Nous avons mis en place 5 personnes qui ne sont chargées que de répondre aux appels. Et puis, elles dirigent les usagers en fonction de leurs demandes. » Ce dispositif de prise en charge par téléphone et par mail existait déjà lors du premier confinement. Et selon Pôle emploi, 84% des personnes interrogées étaient plutôt satisfaites.

Dès le début de la crise sanitaire, Pôle Emploi a réadapté son mode de fonctionnement, et l’objectif est de le pérenniser dans le temps. Et depuis la fin du premier confinement, les agents reçoivent le public uniquement sur rendez-vous. Malgré cela, il n’est pas rare de voir une file se former devant leurs locaux à Kaweni. Pour y remédier, la direction prépare l’après confinement. « Actuellement, je visite des locaux pour créer des points de proximité afin que tous les demandeurs d’emploi ne soient pas obligés de venir à Mamoudzou », annonce Salim Farssi. Un projet qui dépend également de la volonté de chaque commune.

Covid-19 : Mahorais bloqués en Tanzanie : « Je n’ai même plus de quoi trouver à manger »

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Suite à l’arrêt des liaisons internationales maritimes et aériennes décidé le mois dernier par la préfecture, au moins trois Mahorais sont toujours bloqués entre Zanzibar et Dar es Salaam à l’heure actuelle. Après avoir alerté le quai d’Orsay, le maire de Dembéni a décidé de faire un geste inédit pour leur venir en aide.

« Madame, je suis en souffrance… En souffrance terrible ! » À l’autre bout du fil, et de l’autre côté du canal du Mozambique, les mots de Toianfati Hilali sont chargés de détresse. Voilà bientôt un mois que cette commerçante mahoraise est bloquée à Dar es Salaam. Au total, ils seraient actuellement une trentaine de ressortissants français à demander aux autorités de les rapatrier depuis la Tanzanie. Parmi eux, au moins trois Mahorais. Mais depuis le 17 janvier, la préfecture de Mayotte a interdit, pour raison sanitaire, toute liaison internationale par voie maritime ou aérienne. Et ce jusqu’à nouvel ordre. Le 17 janvier est aussi le jour où cette habitante de Dembéni aurait du rentrer chez elle, sur son île.

« On m’a dit la veille de mon départ que mon vol était annulé sans me donner d’autre date, et aujourd’hui, je ne sais toujours pas quand est-ce que je vais pouvoir rentrer. Le préfet a pris cette décision sans penser à nous », déplore, dans un phrasé maladroit, Toianfati Hilali, depuis la chambre d’hôtel où elle passe désormais ses journées. « J’ai essayé d’aller à l’ambassade de France à Dar es Salaam, mais je ne parle pas très bien français, alors ils m’ont refoulée. Je ne sais plus quoi faire. »

 

600 euros envoyés par la mairie de Dembéni

 

Arrivée début janvier en Tanzanie, la Dembénienne devait y passer le mois pour « chercher de la marchandise ». Des étoffes, des boubous, des chaussures et des accessoires qu’elle pensait pouvoir revendre à Mayotte, pour faire tourner sa boutique. Finalement, son voyage lui coûte bien plus cher que prévu. « Je dois payer moi-même l’hôtel en Tanzanie, alors qu’on m’oblige à rester dans le pays. Je verse 20 euros par jour depuis plus d’un mois, je n’ai même plus de quoi trouver à manger », tempète, à bout de nerfs, la mère de famille.

Alors, face au silence des autorités, le maire de Dembéni a décidé d’intervenir lui-même. Mardi, Moudjibou Saidi a tenté d’interpeller le ministère des Outre-mer quant au sort de ces ressortissants. « J’ai eu un entretien avec l’un des conseillers du ministre qui m’a expliqué que le message avait été transmis au quai d’Orsay. Avant cela, ils ignoraient même qu’il y avait des Mahorais parmi les Français bloqués là-bas », témoigne l’élu. Dès le lendemain, Moudjibou Saidi fait parvenir 300 euros à chacun des deux Dembéniens coincés respectivement à Zanzibar et Dar es Salaam. « Cet argent n’est pas celui de la commune ! », insiste-t-il d’emblée. « C’est un geste en quelque sorte humanitaire en attendant une réponse des autorités. » Contactée par la rédaction, la préfecture de Mayotte n’a pas répondu à nos appels.

 


 

Rentrer en métropole pour s’occuper d’un parent malade ?
Un motif jugé irrecevable

 

Le 9 février dernier, Pauline* se présente à l’aéroport de Dzaoudzi, où elle doit prendre l’avion pour la métropole, après une escale à La Réunion. Son motif impérieux ? La maladie de son grand-père de 90 ans, dont l’état s’est précipitamment aggravé. Pour le prouver, la jeune femme a préparé tous les documents nécessaires : attestation, test PCR négatif, certificat médical, livret de famille… Pourtant, aux portes de l’aérogare, les policiers qui filtrent les allées et venus, épaulés ce jour-là par la haut-fonctionnaire en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, Nathalie Gimonet, refusent de la laisser passer. « Quand la sous-préfète a vu mes documents, elle a d’abord appelé le médecin en métropole qui avait signé le certificat concernant l’état de santé de mon grand-père la veille », retrace Pauline. « Puis finalement, puisque ma mère était déjà sur place pour s’occuper de lui, ils ont jugé mon motif irrecevable. On m’a même dit que s’il décédait, je ne pourrais pas prendre l’avion car il n’est pas considéré comme un parent proche. » Douche froide. Le même jour, plusieurs autres personnes seront empêchées de prendre l’avion. « Ils étaient très attentifs aux dates de retour et aux professions des voyageurs », poursuit Pauline. « Beaucoup de personnes qui se présentaient comme professeurs n’ont pas pu prendre l’avion car elles avaient un vol retour prévu dans trois semaines, soit pour la fin du reconfirment… J’ai voulu respecter les règles, j’avais fait tout ce qu’il fallait, tout ça pour qu’on me dise au final que voir mon grand-père gravement malade n’est pas un motif impérieux… »

* Le prénom a été modifié.

À l’hôtel La Résidence à Kawéni, l’enfer quotidien des pieds dans l’eau et la boue

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Gérante de l’hôtel La Résidence à Kawéni depuis 18 ans, Sophie Bond s’en prend à l’immobilisme ambiant et aux manquements des autorités. En raison des fortes pluies des derniers jours, la route pour accéder à son établissement s’est transformée en piscine. Un ras-le-bol qui dure depuis 5 ans à la suite de la construction du lycée des Lumières. Mais aujourd’hui, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

C’est la voix à la fois attristée et remontée que Sophie Bond décroche son téléphone. « Cela fait 18 ans que je suis à Mayotte, je n’ai jamais eu affaire aux journalistes », glisse timidement la gérante de l’hôtel de 13 logements La Résidence à Kawéni, presque mal à l’aise d’avoir recours à la presse. La raison de cet appel et surtout de ce cri de détresse ? L’état catastrophique de la route qui mène à son établissement. « Encore ce matin, j’ai dû porter ma fille de la voiture à l’entrée. C’est tellement dangereux à cause de la boue… » Un phénomène qui se répète inlassablement à chaque saison des pluies depuis la construction du lycée des Lumières en 2016. Cette année-là, c’est celle de tous les malheurs pour la propriétaire : les travaux avaient alors mis à sac les caniveaux pourtant fraîchement apparus lors de la réfection de la rue en 2007.

« Ce problème n’est pas pris à bras le corps », regrette-t-elle, complètement déboussolée. Et toutes les autorités, sans exception aucune, prennent pour leur grade, entre l’absence de moyens des services techniques de la mairie et le silence radio de la préfecture ! « On souffre de l’inaction de toutes les administrations possibles et inimaginables qui ne répondent jamais à nos cris de détresse si on ne connaît pas quelqu’un. Il existe des carences tellement importantes qu’on ne peut plus travailler. On peut faire des efforts et pallier certains manquements, mais avec le Covid, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. » Malgré le déplacement sur site d’agents de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou et d’un bureau d’étude il y a trois semaines, rien ne bouge. Si ce n’est rajouter de la terre dans les trous et curer les conduits par-ci par-là. De temps en temps…

 

400 litres de déchets ramassés

 

Conséquence : Sophie Bond doit envoyer, presque quotidiennement, ses 6 salariés au casse-pipe pour nettoyer les dégâts. Et le bilan de la matinée fait bondir, avec pas moins de 400 litres de déchets ramassés. Des pneus, des sièges auto, des bidons en veux-tu en voilà, et même un dessus de gazinière. « Je dois payer des heures supplémentaires à mes employés pour enlever les poubelles… Non seulement ce n’est pas leur job, mais en plus, ils risquent de se blesser. Ils ont dû utiliser des brouettes pour dégager tout ça », s’emporte-t-elle. D’autant plus que cet immobilisme ambiant l’empêche de s’agrandir et même de rouvrir le restaurant qu’elle louait avant sa fermeture en août 2016. Sans parler de son espace de parking raviné.

Mais surtout, la gérante de l’hôtel La Résidence s’insurge contre l’image renvoyée à ses clients métropolitains, « des cadres » qui « n’ont pas à s’adapter ». « Aujourd’hui, j’ai dû prêter une brosse à l’un d’eux pour qu’il nettoie ses bottes, vous imaginez », se désole-t-elle. « Ils sont obligés d’attendre 20 minutes que l’eau s’en aille. » Des conditions qui la font sortir de ses gonds, auxquelles s’ajoute un arrêt forcé de mars à mi-septembre, en raison de la crise sanitaire. Pourtant, ce ne sont pas les sollicitations qui manquent. « Samedi prochain, j’accueille 10 personnes de la réserve sanitaire. Ils viennent nous sauver la vie et on les reçoit dans la m….. C’est une honte ! » Et pour Sophie Bond, toutes ces raisons expliquent que les entrepreneurs « baissent les bras et s’en vont ». « C’est une catastrophe économique, écologique et sociale. Et nous, on est au milieu, on a beau essayer de convaincre… » Rien n’y fait !

Football : Le FC M’tsapéré en route pour un nouvel exploit

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La Coupe de France version 2020/2021 se poursuit avec un petit poucet mahorais. Le FC M’tsapéré embarque ce jeudi pour l’hexagone où il disputera les 32ème de finale.

Mi-janvier 2021, tandis que le football amateur était suspendu partout en France, la Fédération française de football obtenait du gouvernement que les clubs amateurs toujours en lice pour la Coupe de France puissent continuer de participer à la compétition. Depuis, les championnats amateurs sont toujours suspendus. En revanche, les matchs en retard des 5ème, 6ème, 7ème, 8ème tours et certains 32èmes de finale de la Coupe de France se sont disputés. Ces rencontres ont vu la qualification pour les 16ème de finale, de l’Olympique Lyonnais, de Lorient ou encore de Valenciennes. Les autres clubs de Ligue 1 et Ligue 2 entraient en lice ce mercredi, notamment l’Olympique de Marseille, l’AS Monaco, Le Lille OSC ou encore le Paris Saint Germain.

Mais depuis le feu vert du gouvernement, un imbroglio planait toujours sur les conditions de préparation des clubs amateurs qualifiés. Le ministère des Sports, qui leur avait autorisé la reprise des entraînements collectifs, ne leur avait néanmoins accordé aucune dérogation concernant le couvre-feu. Or, l’écrasante majorité des footballeurs amateurs travaillent en journée et ne peuvent s’entraîner qu’en soirée. Cette situation contradictoire a poussé plusieurs clubs amateurs à déclarer forfait, au grand désarroi de leurs joueurs et dirigeants… La nouvelle de la poursuite de la compétition pour les clubs amateurs a en tout cas ravi le représentant mahorais : le Football Club M’tsapéré. Malgré le couvre-feu, malgré les fortes pluies qui rendent les terrains de football mahorais impraticables, malgré donc une préparation perturbée, le champion de Mayotte 2019 participera bien aux 32ème de finale de la Coupe de France.

 

Tirage au sort vendredi

 

Après leur mémorable victoire face à la Jeunesse Sportive Saint Pierroise (1-1, 5-4 aux tirs aux buts), au huitième tour de la Coupe de France en décembre dernier à La Réunion, le FCM est en route pour un nouvel exploit. Les Diables Rouges et leurs nouvelles recrues se sont présentés au centre de dépistage de Tsoundzou 2 mardi matin, où ils y ont effectué le test PCR obligatoire pour tout voyageur. Ce jeudi, l’équipe coachée par Abidi Massoundi s’envole pour la métropole. Elle aura une semaine pour préparer ce match d’ores et déjà historique. En effet, en 32 ans de participation à la Coupe de France, jamais un club mahorais ne s’était hissé à ce stade de la compétition.

La rencontre du FCM est programmée au week-end du 20 et 21 février. Les M’tsapérois connaîtront leur futur adversaire ce vendredi à l’issue du tirage au sort des 32ème de finale du tableau amateur. Au vu de la nouvelle configuration de la Coupe de France, les Mahorais savent qu’il leur faut passer ce tour pour rejoindre les clubs professionnels en seizièmes de finale. « On est déçu parce que l’on aurait aimé jouer contre des pros. En tant que sportif amateur, on rêve tous de passer à la télé, en direct, de représenter notre village. Cela aurait été magnifique de pouvoir les affronter en vrai […]. On tâchera de donner le maximum pour se qualifier« , confiait au média Ouest France, le capitaine du FCM, Mouhtar Madi Ali, après la qualification pour les 32ème de finale. Le représentant mahorais de la zone océan Indien est à 90 minutes d’une potentielle rencontre officielle face à un club professionnel – selon le tirage au sort des 16ème de finale. Le compte à rebours, lui, démarre maintenant.

À Mayotte, les enfants du personnel soignant de retour sur les bancs de l’école

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Comme lors du premier confinement, le rectorat a ouvert l’école de Cavani Stade pour les enfants scolarisés en maternelle et en élémentaire du personnel soignant depuis ce lundi 8 février. Un dispositif qui rend une fière chandelle aux parents sur le pont dans la lutte contre le Covid-19 et qui doit se démultiplier sur l’île, notamment en Petite-Terre. Reportage.

« Bonjour, je m’appelle Irène. Alors, vous avez des activités à faire ? Des maths ? Du français ? » Face à un petit groupe de cinq frimousses, habituellement en classe de CP, l’enseignante prend la température. « Pas tous en même temps, on lève le doigt ! », s’empresse-t-elle d’ajouter dans le brouhaha. À la différence de bon nombre d’enfants de l’île aux parfums, ceux du personnel soignant ont la possibilité de continuer à s’asseoir sur les bancs de l’école, plus précisément à Cavani Stade, durant le nouveau confinement. Remis en place, ce dispositif permet à leurs parents, en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, de se concentrer sur leur mission sanitaire. Pas forcément facile à accepter pour certaines têtes blondes, à l’image d’Octave, haut comme trois pommes et tout juste sorti de la crèche, qui coupe difficilement le cordon ombilical. Le stress de la traditionnelle rentrée scolaire, dirons-nous !

 

Sans réfléchir ni sourciller

 

Après un atelier lecture en guise d’accueil collectif, Mohamed Ben Abderemane lance vers 8h la première activité individuelle de la journée. « Les élèves viennent avec leurs travaux », précise Actoibi Laza, le directeur de l’établissement scolaire. Un petit retard à l’allumage contrecarre cependant les plans de la matinée : les coupures intempestives d’électricité en raison d’une météo capricieuse. Un épisode anecdotique qui ne gâche en aucun cas la bonne humeur de ce professeur volontaire, qui a répondu sans sourciller à l’appel du rectorat. « L’idée est vraiment d’aider nos professionnels de santé, sinon la situation serait pire », concède Mohamed Ben Abderemane, d’autant plus que sa femme travaille à l’hôpital. Une manière d’apporter sa pierre à l’édifice et de partager son expérience avec les autres collègues bénévoles. « L’esprit d’équipe nous anime », renchérit Actoibi Laza, à la tête de Cavani Stade.

Idem pour Émilie Bouilhac, en poste depuis six ans à Cavani Sud. « J’ai accepté sans réfléchir », avoue celle qui se définit comme hyperactive. « J’ai eu peur de m’ennuyer à la maison. » Un mal pour un bien donc. Sauf que le lancement s’avère un peu brouillon, en raison d’un afflux au compte-gouttes. « Il faut gérer tout le volet administratif pour ensuite dispatcher les enfants par niveau. » Car la principale difficulté consiste à prendre en charge des élèves scolarisés, pour la plupart, dans des écoles privées. « Cela aurait été bien de penser à tous les autres », souffle-t-elle, même si la continuité pédagogique se met progressivement en place dans tous les établissements scolaires, à l’instar de l’an dernier.

 

Soutenir tous les acteurs liés au Covid

 

Toujours est-il que Gilles Halbout, le responsable de l’académie de Mayotte, souhaite offrir son soutien à tous les acteurs confrontés directement à la propagation du virus. « Je suis en contact quotidien avec les directions du centre hospitalier, de la gendarmerie, de la police et du service départemental d’incendie et de secours pour qu’elles passent l’information à leurs personnels », précise-t-il. « En fonction du nombre d’inscrits et de leur localité, nous ouvrirons d’autres enceintes. » Comme en Petite-Terre dès ce mercredi et peut-être dans le Nord ou dans le Sud dans les prochains jours si les sollicitations continuent à croître. « Le principal est que les enfants se sociabilisent. » Tout comme les enseignants ! « C’est toujours mieux d’avoir les élèves en face de soi, même si ce ne sont pas les siens. » Reste à ne laisser personne sur le bord de la route, comme le martèle Gilles Halbout, et notamment les jeunes en décrochage scolaire, dont le suivi n’est pas toujours des plus faciles en raison de conditions de vie précaires.

Pour la Cimade, « la politique du chiffre l’emporte sur le reste », y compris sur la situation sanitaire à Mayotte

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Son passage sur le plateau de Kwezi TV aura mis le feu aux poudres. Lundi, la sous-préfète en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, Nathalie Gimonet a évoqué, face aux caméras, l’importance de maintenir les expulsions de clandestins en période de crise sanitaire. Mais pour la Cimade, la situation pose au contraire plusieurs sérieux problèmes.

« C’est édifiant », raille la Cimade sur les réseaux sociaux. Pourtant, mardi, les membres de l’association qui lutte pour le respect des droits des migrants n’avaient pas le cœur à rire. La veille, Nathalie Gimonet, sous-préfète en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, interrogée sur le plateau de Kwezi TV, rappelait « l’objectif prioritaire » pour les autorités « de rétablir un niveau de reconduites que nous connaissions avant la crise sanitaire », marquée par une suspension des expulsions du territoire longue de plusieurs mois. Et avec 2.200 personnes « reconduites de façon contrainte » en janvier, « nous y arrivons », a assuré la haute fonctionnaire. Mais pour la Cimade, cette stratégie risque d’engendrer de lourds risques pour la santé publique, ainsi qu’une sérieuse atteinte à la dignité des personnes expulsées, expulsables, et pas seulement.

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« Les expulsions vont se poursuivre et avec elles, la circulation du virus entre les îles et l’enrichissement juteux des mafias diverses. Le groupe d’appui opérationnel va pouvoir profiter aussi des contrôles du confinement pour interpeller ! Ça va être franchement super, dites-donc ! », ironise la Cimade au lendemain de la diffusion de l’entretien. « En ce qui concerne les décasages dans les quartier de tôles, le calendrier fixé est maintenu malgré le confinement. […] Est-ce que déguerpir dans le mois et huit jours comme le prévoit l’arrêté sera considéré comme un déplacement impérieux ? Quelle case cocher sur l’attestation pour celle ou celui qui cherche refuge avec ses enfants ? »

 

Des expulsions injustifiées,
aussi en temps de Covid

 

Et qui dit expulsion dit, au préalable, passage par le centre de rétention administrative. Mais là encore, les craintes sont nombreuses. « Aujourd’hui au CRA, la moitié des juristes sont arrêtés pour cause de Covid-19. Les personnes qui y sont placées ont donc encore moins de chance qu’en temps normal de pouvoir exercer leur droits. En moyenne, c’est 90 nouvelles personnes qui y sont placées chaque jour. Mais sur ces 90 personnes-là, seules 15 d’entre elles pourront être vues par un juriste », développe Solène Dia, chargée de projet à la Cimade. « Pourtant, il faut savoir qu’à l’heure actuelle, il y a énormément de personnes interpellées alors qu’elles ont légalement le droit de rester sur le territoire, et c’est une situation quasi quotidienne. Il y a eu des mineurs expulsés car considérés comme majeurs, d’autres qui sont libérés in extremis. Tous les jours, nous recevons des appels de familles qui sont confrontées à ces situations. La réalité à Mayotte, c’est que si vous êtes noir et que vous sortez sans avoir vos papiers sur vous, vous prenez le risque d’être envoyé au CRA, et la France a déjà été condamnée pour ça à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’Homme notamment. » Pas plus tard que la semaine dernière, le tribunal administratif annulait d’ailleurs la procédure d’expulsion d’un lycéen comorien de 20 ans, élève en terminale STMG à Pamandzi, interpellé alors qu’il s’apprêtait à passer une épreuve du baccalauréat.

« Cette politique du chiffre l’emporte sur le reste », déplore encore Solène Dia. Poutant, l’année dernière, alors que Mayotte connaissait un premier confinement suivi d’un premier pic épidémique dû au Covid-19, la décision avait été prise de suspendre les expulsions pendant plusieurs mois, pour limiter tout risque de propagation du virus dans l’archipel. « Et maintenant, alors que la situation est encore plus grave, on repart comme en 40 ! », s’indigne l’employée de la Cimade, en citant directement la récente décision du préfet de solliciter des opérateurs nautiques privés pour renforcer la surveillance aux frontières. « Pendant ce temps, le CRA et les locaux de rétention administrative restent ouvert dans des conditions qui ne permettent pas de garantir la sécurité sanitaire des personnes détenues. » Des problèmes déjà soulignés par les juristes du centre ainsi que par certains effectifs de police. À ce sujet, l’un de leurs représentant syndicaux avouait même, la semaine dernière, que « les collègues tournent comme des avions de chasse pour atteindre l’objectif de plus de 30.000 expulsions en 2021 ». Petit hic, lors de son intervention télévisée, la sous-préfète assurait, quant à elle, qu’aucun objectif chiffré n’avait été défini par les autorités… Contactée par la rédaction, la préfecture a expliqué ne pas avoir à commenter les propos relayés par la Cimade.

“Merci patron !” : le coup de gueule des chefs d’entreprise de Mayotte au préfet et à l’ARS

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À peine une semaine de confinement, et le monde économique voit déjà rouge. Ce mardi, le Medef de Mayotte, la CPME 976, la FMBTP et l’UMIH 976 sont montés au créneau pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire. Restrictions, insécurité, retards de paiement… La situation sanitaire fait ressortir la lassitude de professionnels déjà mis à rude épreuve en temps normal.

Sale temps à la Case Rocher ce mardi ! En ce jour pluvieux, c’est un courrier au vitriol qui est arrivé avec le café du matin sur les bureaux du préfet et de la directrice de l’ARS. “Alors que la situation sanitaire semble vous dépasser, nous dénonçons fermement la gestion qui en est faite et les dernières mesures prises cette semaine dans l’urgence absolue”, tempête l’intersyndicale patronale en tête de cette lettre… bien corsée. Une référence sans détour au confinement décidé à la hâte jeudi dernier.

Derrière cette diatribe, ce sont “les acteurs économiques dans leur entièreté”, représentés ici par le Medef de Mayotte, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) 976, la Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) 976, qui ont décidé d’associer leurs voix pour “alerter fortement sur la situation sanitaire, sociale et économique de notre département”. L’occasion aussi d’évoquer un ras-le-bol qui ne date pas d’hier : manque de moyens chronique, luttes contre l’immigration clandestine et la délinquance, retards de paiement des collectivités – le SMEAM doit 32 millions d’euros aux entreprises locales “pour rappel”, mentionnent-ils sans hésiter -…

 

“Boum, fin de l’histoire, c’était confinement !”

 

Pourtant réunis par deux fois autour du préfet la semaine dernière, les représentants économiques n’ont visiblement pas obtenu gain de cause. “Nous n’avons pas nécessairement eu de réponses à toutes nos questions… La situation de confinement s’est déclenchée de façon extrêmement rapide, nous avons eu deux réunions coup sur coup en moins de 24 et le lendemain, *boum !*, fin de l’histoire, c’était confinement !”, soupire Charles-Henri Mandallaz, le président de l’UMIH. Un “coup de massue” qui a fait fi du “délai de prévenance”, pourtant déjà mis sur la table des négociations par le passé.

Mais peu importe ! Ce qui tourmente surtout nos chefs d’entreprise, c’est bien la gestion de la crise sanitaire. Avec parfois, un manque de communication de la part des autorités sanitaires, jugent-ils… Au vu des chiffres alarmants de l’Agence régionale de santé sur la propagation du Covid-19, les représentants s’étonnent d’un manque de “réponses claires”. Comme par exemple sur le déploiement d’unités médicales mobiles de type hôpital militaire – un renfort des armées est bien arrivé, mais il a pour l’instant investi une aile du CHM, ndlr. Ou encore sur l’absence du Mistral à l’horizon, pourtant envoyé lors d’une première vague, qui prend aujourd’hui des airs de petite houle… “Nos salariés ont des questions et il est légitime, je le crois, de continuer à interroger, même sans polémiquer. Personnellement je le vois, beaucoup ont peur de l’épidémie, une peur que je n’avais pas ressentie chez eux l’année dernière”, témoigne encore Charles-Henri Mandallaz, par ailleurs gérant du restaurant L’Orient Express.

 

La crainte de voir l’économie “se casser la figure

 

Il y a eu beaucoup d’échanges avec la préfecture, je ne le nie pas. Mais les décisions prises ne correspondent pas toujours aux discussions que nous avions eues…”, souligne quant à lui Julian Champiat, le président de la FMBTP. D’abord le couvre-feu, ensuite le confinement… Certes, le bâtiment est cette fois-ci épargné par les restrictions, comme l’a précisé le préfet lors de son intervention sur le plateau de Mayotte la 1ère. Mais “il s’agit d’une démarche de solidarité avec les différentes corporations : nous ne pouvions pas nous satisfaire de travailler en voyant l’économie se casser la figure”, explique le représentant de la fédération.

Car le risque existe bel et bien. Et à voir les embouteillages et les badauds dans les rues, difficile de savoir si le jeu du confinement en vaut la chandelle. “Nous sommes tous d’accord pour dire que le sanitaire prime sur le reste. Mais il faut que cela tienne la route : si confiner se résume à fermer les entreprises, je ne vois pas trop l’intérêt, à part faire de futurs chômeurs”, tance encore Charles-Henri Mandallaz. Bien sûr, les aides sont réactivées. Les cellules de crise reprennent du service. Mais face à l’urgence dans laquelle la décision a été prise, l’entrepreneur s’inquiète que la mécanique ne soit pas encore bien huilée…

Dans leur courrier, les acteurs économiques rappellent ainsi la liste des dispositifs à mettre en place : paiement effectif et immédiat des indemnités journalières pendant la septaine par la CSSM, fonds de solidarité à 3.000 euros, activité partielle (qui n’est plus prise en charge à 100% comme en 2020, soulignent-ils), compensation des pertes jusqu’à 20% du chiffre d’affaires comme en décembre 2020 et ce pour tous les secteurs sinistrés, création d’une caisse de solidarité urgente afin que le national indemnise 10.000 travailleurs indépendants en grande précarité (à ne pas confondre avec le fonds de solidarité), dispositif FNE formation…

 

50 tonnes de fret ? Oui, mais…

 

Sans oublier l’égalité de traitement “quand vous autorisez une ouverture à une entité commerciale” – voir à ce sujet notre article sur les commerçants de la rue du Commerce dans l’édition du Flash Infos du 9 février 2021. Ou encore la question du fret. Car si le préfet a joué des coudes pour maintenir les liaisons commerciales, et ainsi les 50 tonnes de fret dont Mayotte a grand besoin, les avions risquent fort de voler à vide dans les prochains jours, motif impérieux oblige. Or, ce sont les passagers qui paient pour le fret… Soit Air Austral sera amenée à facturer plus cher l’affrètement, soit la compagnie risque de réduire la voilure. “Faut pas se voiler la face, si les avions sont vides, la continuité territoriale aura bon dos”, lâche le président de l’UMIH. Les pieds sur terre, lui.

Repas à 1 euro : les étudiants du CUFR de Mayotte pourront bientôt en bénéficier

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Depuis la rentrée universitaire 2020, les étudiants de France bénéficient du dispositif des repas à 1 euro, annoncé par le premier ministre Jean Castex en juillet 2020. Le 21 janvier, Emmanuel Macron l’a étendu à tous les jeunes en études supérieures. Ceux de Mayotte n’en bénéficient pas encore, mais cela ne saurait tarder.

Léger retard ou simple oubli ? Qu’importe, le constat est le même. Les étudiants de l’île pâtissent une nouvelle fois de la différenciation entre Mayotte et le reste du territoire national. Alors que les repas à 1 euro sont disponibles au sein des différents Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) du pays, ce n’est pas le cas à Mayotte puisque le 101ème département n’en a pas. « Soucieux de voir se réaliser, au plus vite, l’égalité sociale républicaine à Mayotte, la direction du centre universitaire de formation et recherche a obtenu l’accord du centre national pour que les étudiants mahorais puissent [en] bénéficier du repas à la cafétéria du CUFR », indique Aurélien Siri, le directeur du centre universitaire.

Un avenant à la convention tripartite de partenariat entre le CUFR, le centre national des œuvres universitaires et scolaires et le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a été signé au début de l’année 2021 pour autoriser l’établissement mahorais à prendre en charge ce volet. Qu’ils soient boursiers ou pas, tous les étudiants inscrits à Mayotte pourront profiter de ces repas pour un prix dérisoire. « Cette mesure sociale est particulièrement bienvenue à Mayotte où 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté et, dans la mesure où il y a, au CUFR, chaque année, plus de 50% d’étudiants boursiers sur critères sociaux (contre 28% dans l’Hexagone) », soutient Aurélien Siri. Une réunion est prévue dans les prochains jours entre le CUFR et Panima (prestataire contractuel chargé de la restauration au CUFR), pour organiser la distribution des repas.

Des bons alimentaires en complément

Le directeur du CUFR fait également savoir que l’établissement « a acquis 200 bons alimentaires d’un montant de 20 et 50 euros auprès de la Sodifram pour ses étudiants ». Pour assurer une meilleure coordination, les associations étudiantes et la Croix-Rouge seront mises à contribution. « Ensemble et organisés, nous imaginons tous les scenarii possibles pour venir en aide aux étudiants. Il s’agit d’unir nos moyens et nos forces pour parvenir à toucher le plus d’étudiants du CUFR », ambitionne Aurélien Siri.
Pour l’heure, aucune date n’est fixée pour la mise en œuvre de ces différents dispositifs. « Le calendrier a été bouleversé par le nouveau confinement. Nous espérons que les étudiants pourront bénéficier du repas à 1 euro lorsque cette période sera terminée et que les étudiants seront de nouveau accueillis au CUFR », précise le directeur.

 


 

Le CUFR se mobilise pour les étudiants qui n’ont pas accès à internet

Plus de 350 clés 4G ont été remises aux étudiants qui n’ont pas accès à internet, avant le début du confinement. Depuis la fin de l’année 2020, le CUFR a également acheté 80 ordinateurs portables et les a prêtés à ceux qui en ont le plus besoin.

Coup de gueule des commerces non essentiels à Mayotte : « on va crever ! »

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Vendredi à 18h, ils tiraient leurs rideaux pour au moins trois semaines. Les commerces dit non essentiels ont été contraints de fermer suite à l’annonce du confinement. Une mesure qui a du mal à passer auprès des commerçants concernés. Ils estiment vivre une injustice.

C’est un coup de poignard dans le dos et on aura du mal à s’en relever.” Imran, responsable du magasin de prêt-à-porter Zak Boutik, n’a pas d’autres mots pour qualifier la situation dans laquelle il se trouve. Jeudi dernier, il découvrait, comme l’ensemble de Mayotte l’annonce du début du nouveau confinement, instauré dès le lendemain. Une décision qu’il a encore du mal à comprendre. “Ils ne raisonnent pas. Ils auraient dû nous donner un délai pour que l’on puisse au moins nous organiser. La façon dont le préfet a mené la chose m’a agressé, il aurait pu faire autrement”, continue Imran. Les commerçants de la rue du commerce avaient tous espoir d’être épargnés cette fois-ci et y ont cru jusqu’à la dernière minute. “Je ne m’y attendais vraiment pas parce que le gouvernement disait qu’il voulait soutenir l’économie. Ils n‘ont finalement pas tenu leur parole”, se désole Hadjia, gérante du magasin Selfie.

Les gérants avaient d’ailleurs commencé à préparer la période de la Saint-Valentin qui représente une bonne partie de leurs chiffres d’affaires. “On l’attendait, on a renouvelé nos collections car beaucoup achètent durant cette période et maintenant on va la louper”, réalise Hadjia, un pincement au coeur. Fatima, propriétaire du magasin Ethik, et présidente de l’association des commerçants de la rue du commerce, croule sous les vêtements qui s’entassent et qu’elle ne pourra vendre. “On a commencé les soldes pour écouler nos stocks. On a acheté de la marchandise pour décembre, mais elle ne s’est pas vendue parce les fêtes étaient moroses, les gens ne sont pas sortis. Et on a encore nos stocks du premier confinement et là du jour au lendemain on est confinés.” À cela s’ajoute une nouvelle collection qui devrait arriver prochainement. La commerçante se demande où est-ce qu’elle pourra la stocker. Sa réserve est pleine à rabord…

 

Un sentiment d’inégalité entre les commerçants

 

Tous ces commerçants partagent un sentiment d’injustice. Ils sont obligés de fermer leurs boutiques car ils vendent des articles jugés non essentiels, pourtant les supermarchés ne sont pas contraints de fermer leurs rayons de textiles ou d’électroménagers. “Ce n’est pas logique et c’est injuste. On nous demande de faire des sacrifices alors que les grosses entreprises peuvent continuer à vendre. Je comprends que les magasins et rayons d’alimentation soient ouverts mais pas les autres. Les gens iront acheter chez eux et nous on va crever”, s’indigne Fatima, la présidente de l’association des commerçants de la rue du commerce. En effet, pour le moment, les grandes surfaces sont autorisées à garder leurs rayons de produits non essentiels accessibles à tous.

Selon le directeur du centre commercial Baobab, Eddy Dorla, “aucune indication n’a été donnée à ce sujet alors pour l’instant on vend normalement”. Les commerçants concernés ont d’autant plus de mal à comprendre la situation puisque dans l’hexagone, les grandes surfaces ne doivent plus vendre de textiles, d’électroménagers ou encore de livres, afin de ne pas favoriser une concurrence déloyale. La fermeture totale des commerces non essentiels est une pilule qui a du mal à passer car les principaux concernés estiment que d’autres alternatives étaient possibles. “Chez moi, il n’y a jamais foule. Mais vous avez vu ce qu’il se passe à Sodifram, Shopi, Jumbo et compagnie ? C’est là-bas qu’il y a du monde, alors pourquoi est-ce que c’est nous qui devons payer ?”, s’emporte Imran, le gérant de Zak Boutik. La présidente de l’association des commerçants de la rue du commerce affirme qu’ils étaient prêts à faire plus de sacrifices pour rester ouverts. “Le préfet aurait pu nous demander de ne faire entrer qu’un nombre limité de clients par boutique. On l’aurait fait de la même manière que l’on a respecté toutes les règles imposées pour assurer la sécurité sanitaire.

 

Trouver un plan B pour amortir les frais

 

Le “quoi qu’il en coûte” assuré par le président de la République devra une nouvelle fois faire ses preuves. Des aides ont été promises, mais cela ne sera pas suffisant selon les commerçants qui doivent fermer. “Malgré les aides, je ne suis pas sûre que certains puissent rouvrir après ce confinement”, redoute Fatima. Alors pour essayer de sortir la tête de l’eau, certains vont s’assurer une visibilité sur les réseaux sociaux. “Je vais prendre en photo mes articles et les mettre sur notre page Facebook. Ensuite, si une personne est intéressée, on lui proposera un rendez-vous en magasin pour acheter”, indique Hadjia, la gérante de la boutique Selfie. Une stratégie qui est vouée à l’échec selon Fatima puisque “logiquement, les gens ne sont pas supposés sortir pour acheter des habits. Et on ne pourra pas non plus les livrer”. Tous redoutent un prolongement du confinement, un scénario catastrophique pour eux. “On est comme une bougie qui éclaire mais qui en même temps fond et va finir par disparaître”, conclut Imran, tout en espérant ne pas avoir raison.

« Ce que nous craignions est en train d’arriver » selon le sénateur de Mayotte Thani

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Invité à la matinale de Public Sénat, dans l’émission « Bonjour chez vous », ce lundi 8 février, le sénateur Thani Mohamed Soilihi s’est longuement exprimé sur la situation sanitaire préoccupante dans le 101ème département. L’occasion de revenir également sur la frontière entre l’immigration clandestine et les violences.

2.231 nouveaux cas entre le 30 janvier et le 5 février et un taux d’incidence de 798.3. La crise du Covid-19 affole tous les compteurs sanitaires. Face à cette flambée épidémique, le sénateur Thani Mohamed Soilihi était l’invité ce lundi matin de l’émission « Bonjour chez vous », lors de la matinale de Public Sénat. Et bien évidemment, le parlementaire a été interrogé sur l’instauration du nouveau confinement pour une durée minimum de trois semaines. « Une décision inévitable » à ses yeux. « Au travers des chiffres, c’était malheureusement la seule voie », a-t-il regretté, malgré l’alerte donnée début janvier au ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, concernant l’apparition à Mohéli du variant sud-africain, plus contagieux à hauteur de 50%. « Ce que nous craignions est en train d’arriver. » Un mois plus tard, le constat est sans appel. Dans ces conditions, le gouvernement a-t-il réellement pris en compte ses appels de pied ? Silence… Toutefois, le sénateur Thani a plaidé pour accompagner les populations les plus précaires, qui « auront du mal à respecter le confinement ». Mais aussi pour l’envoi de renforts supplémentaires, notamment dans les rangs des forces de l’ordre.

 

Des appels à l’aide en vain…

 

Concernant la campagne de vaccination, l’élu de la majorité présidentielle a milité pour qu’une situation particulière soit accordée à Mayotte et à la Guyane, où le variant brésilien, visiblement plus mortel, sévit fortement. « L’extrême fragilité mériterait qu’il y ait une considération pour ces deux territoires. » Une demande qui ne semble pas avoir été entendue puisque les deux départements ont reçu un nombre de doses relativement faible, comparé à leurs homologues ultramarins (respectivement 3.510 et 1.950 contre 9.700 pour la Guadeloupe ou 8.875 pour La Réunion selon un communiqué du ministère des Outre-mer en date du 2 février).

Au cours de son interview, le sénateur Thani a également eu l’occasion d’évoquer le sujet épineux de l’immigration clandestine, qui ne serait pas étrangère à la propagation du virus de ces dernières semaines. Une « pression insensée » qui vient fragiliser la tension hospitalière. Ainsi, il a invité Paris à mettre l’Union des Comores face à ses responsabilités, et à lui rappeler ses devoirs après la signature de l’accord-cadre de juillet 2019 entre les deux pays. Toujours dans le même thème, le parlementaire s’est attardé sur le lien concomitant avec la montée des violences, comme l’avait explicitement avoué le préfet, Jean-François Colombet, en septembre dernier. Selon le sénateur, l’arrêt des reconduites à la frontière pendant une bonne partie de l’année 2020 a ajouté de la précarité, « propice au passage à l’acte », à celle déjà existante sur l’île aux parfums. Sans toutefois s’aventurer dans les détails sur les événements « imputables aux immigrés ».

Malgré tout, le Mahorais a vanté les mérites de l’opération Shikandra, qui prévoit de renvoyer plus de 30.000 personnes en 2021, et en a profité pour pointer du doigt l’absence de solutions apportées au cours des deux dernières décenies. « Aucun gouvernement n’est parvenu à juguler ces deux fléaux. ». De l’histoire ancienne ? Pas vraiment puisque selon ses mots, « ce n’est pas [non plus] le cas pour l’instant ». Alors en marche !

Crise sanitaire : Les sportifs mahorais en plein doute

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Après une coupure longue de sept mois, les sportifs mahorais se remettaient peu à peu du premier confinement. Mais c’était sans compter sur la deuxième vague de contamination qui a contraint les autorités sanitaires à remettre toutes les activités entre parenthèses.

« Le comité de direction se réunira très prochainement et la question de la reprise sera à l’ordre du jour. Nous pouvons cependant déjà vous dire que la reprise n’aura certainement pas lieu le 20 février 2021 comme annoncé. Quelques communes sont en confinement et d’autres le seront peut-être bientôt. Toutes les équipes ne peuvent pas s’entraîner normalement. » Dans un mail adressé aux dirigeants de clubs mercredi dernier, la ligue mahoraise de football partageait son scepticisme quant à l’évolution de la situation sanitaire. « Ne prenez pas trop de risque pour essayer de vous préparer absolument pour la reprise. Nous pensons qu’il est indispensable de d’abord mettre le virus hors-jeu pour espérer jouer et gagner prochainement sur le terrain« , prévenait le directeur de la ligue, Aurélien Timba Elombo, comme une prémonition.

Le lendemain, le préfet de Mayotte, Jean François Colombet, et la directrice de l’agence régionale de santé, Dominique Voynet, confirmaient les craintes de la LMF dans le JT de Mayotte La 1ère, en annonçant la mise en place d’un second confinement sur l’île. Ce sont – au minimum – trois nouvelles semaines sans entraînements et sans compétitions pour les sportifs mahorais, après les sept mois d’arrêt imposés par les autorités politiques et sanitaires en 2020. « Nous nous apprêtions à organiser notre toute première compétition depuis un an« , se désole M’bayé Bakar Ahamada, président de la ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées. Une soixantaine de combattants issues de sept clubs avait effectivement rendez-vous ce dimanche au collège de Bandrélé. « L’annulation du Challenge des clubs a attristé l’ensemble de nos licenciés, qui se préparent depuis le mois d’octobre pour certains« , déplore-t-il.

 

Un an sans combattre pour les licenciés de la ligue de kick-boxing

 

Mais le dirigeant pense que le pire est à venir. « Cette compétition devait préparer nos meilleurs combattants pour le championnat de Mayotte prévu le 6 mars prochain et qualificatif pour le championnat de France. À ce jour, nous maintenons notre compétition, mais dans trois semaines, si les autorités prolongent le confinement, nous devrons faire une croix sur le championnat de Mayotte et donc sur le championnat de France« , craint M’bayé Bakar Ahamada.

Même son de cloche pour le comité territorial de rugby de Mayotte, qui redémarrait tambours battants en ce début d’année 2021. « Après un mois sur Mayotte, nos Jeunes talents mahorais sont repartis vers La Réunion pour reprendre leurs activités au Pôle. Ils se seront préparés durant toutes les vacances et auront participé au traditionnel stage de janvier pour les sélections. Avec la reprise de l’école le 10 janvier, les cycles de rugby en primaire ont recommencé comme les activités en section sportive. C’est donc plus de 500 élèves qui pratiquent le rugby chaque semaine. Les actions vers les jeunes filles continuent. Actuellement, des rassemblements se mettent en place afin de faire découvrir notre pratique auprès des féminines. Environs 150 filles auront participé lors de la dernière journée au Challenge fédéral féminin M15/M18« , décrivait Jérémy Beltrame, agent administratif du comité.

 

Incertitudes autour des échéances sportives régionales et nationales

 

Entre temps, le couvre-feu de fin janvier – qui perturbait déjà fortement les activités du rugby mahorais – a laissé place au confinement. Le CTRM a aussitôt suspendu toutes ses activités pour le mois de février. Comme la ligue mahoraise de kick-boxing, le comité de rugby de Mayotte a également des échéances hors territoire à préparer, à La Réunion en mai et juin prochains pour ses différentes sélections. « En fonction de l’évolution du Covid, nos sélections participeront à des tournois scolaires et fédéraux. Pour les seniors à VII, il s’agira de préparer les Jeux des îles 2023« , espère le technicien.

Il en va de même pour les principales disciplines sportives : du basket-ball au handball, en passant par la pétanque ou l’athlétisme. Les compétitions locales sont en suspens, tandis que planent sur les échéances régionales, nationales ou internationales, un grand point d’interrogation. En attendant les prochaines grandes annonces préfectorales, les sportifs mahorais devront encore s’armer de patience.

Contre l’invisibilité, Mayotte compte ses artistes

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Depuis le début de la crise sanitaire, le milieu culturel et artistique apparaît comme l’un des plus touché. Mais à Mayotte, du fait de l’application encore partielle du droit commun, les artistes et intermittents apparaissent souvent comme invisibles aux yeux de Paris et de ses décisionnaires. Alors, le collectif des Arts Confondus vient d’enclencher la première étape d’une enquête d’ampleur, visant à recenser les acteurs du secteur, leurs revenus et leurs besoins.

À travers l’île aux parfums, le recensement est souvent une question épineuse. Et le milieu artistique n’y déroge pas. Ainsi, le collectif des Arts Confondus, formés par plusieurs structures culturelles, vient de lancer le premier volet d’une étude inédite, visant à compter tous les pratiquants des arts dits vivants à Mayotte.

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« Nous travaillons sur cette reconnaissance depuis 2018 », souligne Sophie Huvet, porte-parole du collectif et directrice de l’association Hip-Hop Évolution. « Lorsque nous voulions engager des démarches avec le ministère de la culture à Paris, nous nous sommes rendus compte que les institutions nationales se demandaient s’il y avait réellement des artistes à Mayotte… » Et pour cause : sans observatoire et sans reconnaissance du statut d’intermittent sur l’île, difficile pour le 101ème département de rendre visibles ses artistes et les difficultés qu’ils peuvent rencontrer sur le territoire, où le droit commun ne leur permet pas encore de jouir des mêmes avantages que leurs homologues métropolitains. D’abord programmée pour le début d’année dernière, l’enquête a dû être repoussée face à la dégradation de la situation sanitaire. « Comme nous étions tous occupés à essayer de sauver nos structures et réorganiser nos activités, la mise en place a été plus longue que prévu. Et puis n’oublions pas que plus de 50% des gens qui travaillent dans les structures culturelles sont des bénévoles, donc ils ont aussi une activité à assumer à côté… », décrit encore Sophie Huvet.

 

Une enquête en trois temps

 

Mais désormais, la machine est bel et bien en marche. Jusqu’à la fin du mois, le premier formulaire (disponible sur la page Facebook « Les Arts Confondus Mayotte ») permettra ainsi aux jeunes pratiquants amateurs de se signaler, afin notamment d’estimer les besoins en formation professionnalisantes. Puis, viendra le tour des acteurs culturels et artistes, pour étudier leurs revenus et moyens. Enfin, la troisième étape concernera les lieux qui peuvent accueillir des actions d’éducation artistique, et avec elles, un public, du moins lorsque le contexte le permet. « Tout cela va nous permettre de préparer l’avenir de la culture à Mayotte », espère Sophie Huvet. Une stratégie d’autant plus nécessaire en période de crise sanitaire, le nombre d’adhésion aux associations culturelles ayant chuté d’au moins 30% à la rentrée 2020.

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Lors du premier confinement, le ministère de la culture avait débloqué 15.000 euros, principalement à destination des techniciens du spectacles mahorais. « Du fait de l’arrêt de la diffusion des spectacles, ils n’avaient plus aucun revenu », précise la porte-parole du collectif des Arts Confondus. « Mais pour les artistes en tant que tels, il ne s’est pas passé grand chose, si ce n’est qu’ils ont pu reprendre un temps les ateliers artistiques en milieu scolaire. On sait que l’on va pouvoir compter sur les aides du Département et de l’État et nous avons finalement réussi à obtenir le chômage partiel à Mayotte pour le secteur culturel, mais les perspectives d’avenir sont encore très fragiles. »

Crédit photos @chababi project

 


 

Intermittents mahorais et métropolitains : un même métier, mais des applications différentes

En métropole, tout artiste ou technicien des arts de la scène peut prétendre au statut d’intermittent du spectacle et par conséquent, accéder à des droits et des régimes sociaux conçus selon les spécificités du métier. Un dispositif qui encadre également l’accès à la formation ou à des congés spécifiques selon une convention nationale, décidée avant que l’île ne bascule sous le régime de la départementalisation. Depuis plusieurs années, les professionnels des arts vivants à Mayotte militent pour qu’enfin, le territoire soit intégré dans ces textes. Problème : «  Pour ça, il faut rouvrir des négociations avec les syndicats nationaux », résumait déjà Sophie Huvet l’année dernière. Une démarche qui pourrait potentiellement permettre au ministère de se rétracter concernant certains acquis. « Nous, ce qu’on propose, c’est de simplement rajouter Mayotte sans nouvelle négociation, mais même si on le faisait, notre accès à la Sécurité sociale ou à Pôle Emploi ne serait pas le même », du fait de l’arrivée progressive du droit commun sur le territoire.

Confinement 2.0 à Mayotte : les affaires tournent au tribunal judiciaire

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Contrairement à la première vague, qui avait provoqué la fermeture pure et dure des portes du tribunal à Mamoudzou, et renvoyé les affaires non urgentes aux calendes grecques, cette fois-ci, “tout est maintenu”, explique le président de la juridiction, Laurent Ben Kemoun. Précis d’une justice sous cloche.

Brrr le confinement ! C’est presque avec des frissons dans la voix que le premier président du tribunal judiciaire de Mamoudzou, Laurent Ben Kemoun, se souvient de cette bien sombre époque. “Au tribunal, tout était quasiment fermé, c’était extrêmement traumatisant. Et d’ailleurs le nouveau procureur ne l’avait pas vécu, mais moi je lui ai dit : “je n’ai pas le courage de vivre deux fois ce traumatisme”, souffle le chef de la juridiction au bout du fil. Ouf ! Cette fois-ci, ses doléances sont arrivées jusqu’au cabinet du préfet, qui, dans son arrêté du 5 février 2021 portant mesure de confinement généralisé pour le département de Mayotte, a notamment autorisé les déplacements dérogatoires pour répondre à une convocation de l’autorité judiciaire.

 

Incitations au télétravail

 

Miracle, tout roule donc à Kawéni ! “J’oublie vite ce confinement car rien ne change au tribunal… et je trouve qu’il y a aussi énormément de monde dans les rues”, constate Maître Alexandre Volz, qui a d’ailleurs un agenda d’audiences chargé toute la semaine. “Seule différence, le tribunal est peut-être un peu moins peuplé que d’habitude”, jauge l’avocat à vue de nez. Concrètement, “tout est maintenu”, confirme Laurent Ben Kemoun. Magistrats, fonctionnaires, agents de sécurité ou d’entretien, interprètes… Tous se rendent sur leur lieu de travail comme d’accoutumée pour recevoir les justiciables. Exceptions faites pour “ceux qui ont des problématiques de garde d’enfants par exemple”, ou qui peuvent rester en télétravail, “il y a alors une incitation à rester chez soi”, signale toutefois celui qui a la charge de chapeauter toute cette organisation.

 

Attestations : attention à bien rentrer dans les cases

 

Côté justiciables, deux cas de figure possibles : ceux qui ont une convocation peuvent “rompre le confinement” le jour J pour se présenter à la barre, munis de leur attestation et en cochant la case relative à une convocation judiciaire ou administrative. Les autres, qui veulent faire appel d’un jugement ou bien demander une ordonnance de protection – décision du juge qui permet de soustraire une femme victime de violences conjugales par exemple – seront reçus à l’accueil et redirigés vers qui de droit. À eux de sélectionner le motif qui leur semble le plus judicieux… comme celui des déplacements brefs, cite Laurent Ben Kemoun. Petit bémol : encore faut-il habiter à moins d’un kilomètre du tribunal. Un détail qui peut peut-être expliquer la légère baisse d’affluence constatée en ce premier lundi 2021 sous confinement.

 

Pas fini “d’éponger le passif” de 2020

 

Quoi qu’il en soit, cette autorisation de poursuivre l’activité judiciaire constitue un vrai soulagement pour l’établissement judiciaire. Car les stigmates de la fermeture en 2020 restaient jusqu’à ce jour bien visibles dans les allées bourdonnantes du tribunal et jusque dans les audiences parfois chargées. « Des “retards« , ce n’est pas le mot, mais nous n’avions pas terminé d’éponger le passif”, concède Laurent Ben Kemoun. Une situation maîtrisée certes, et rendue possible par la création d’audiences à juge unique à la rentrée de septembre dernier. “Nous avions retroussé nos manches, ce qui nous a permis de bien rebondir”, atteste-t-il.

Gestion de crise : Doublement quotidien des évacuations sanitaires et ouverture de l’hôpital de Petite-Terre

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Face à une situation de plus en plus tendue, le centre hospitalier de Mayotte enchaîne les augmentations de nombre de lits en réanimation. Parmi les options sur la table pour se donner une bouffée d’oxygène, l’agence régionale de santé a demandé à ouvrir l’hôpital de Petite-Terre d’ici un mois et la direction du CHM a reçu des garanties orales pour doubler quotidiennement les évacuations sanitaires vers La Réunion. Des mesures qui doivent se confirmer dans les prochains jours.

« Pour les soins de suite et de réadaptation, c’est l’épisode VI de Star Wars. » Si la métaphore peut prêter à sourire, la réalité n’en reste pas moins troublante avec des services de réanimation, de médecine et des urgences au bord de la saturation. « La situation est tendue, la marge se réduit », introduit Christophe Caralp, le chef de pôle Ursec, alors que Mayotte a enregistré 1.891 nouveaux cas entre le 28 janvier et le 3 février. « Aux urgences, nous intubons deux personnes par jour et deux autres sont en moyenne placées sous aide respiratoire. Nous ne l’avions pas fait lors de la première vague. » Cette tension hospitalière n’augure rien de bon pour les prochains jours. Ce qui explique l’arrivée d’une trentaine de militaires samedi dernier pour ouvrir et gérer cinq nouveaux lits de réanimation dans l’aile de chirurgie ambulatoire.

 

Entre 10 et 30 patients envoyés en Petite-Terre ?

 

D’autres réflexions sont en cours de réalisation pour tenter d’apporter une bouffée d’oxygène au personnel médical. La première concerne l’hôpital de Petite-Terre, dont la mise en fonction tarde depuis de longs mois en raison de travaux « mal falgotés » et qui est théoriquement prévue en avril 2021… Une source proche du dossier annonce que l’agence régionale de santé a donné une injonction à Catherine Barbezieux, la directrice du CHM, pour l’ouvrir d’ici un mois, c’est-à-dire début mars. Des propos toutefois relativisés par l’autorité sanitaire, qui fait plutôt état d’une demande pour « avancer sur tous les points qui bloquent ».

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Reste à trouver le meilleur compromis entre la prise en charge et la logistique, notamment d’un point de vue de l’oxygène, puisque la nouvelle structure n’est pas équipée pour acheminer « de tels débits », précise Christophe Caralp. D’où l’idée, si cette opportunité se concrétise, d’envoyer entre 10 et 30 patients Covid, actuellement hospitalisés en médecine, et de les brancher à des extracteurs. Mais un autre problème persiste : l’aval de la commission de sécurité. Et à ce petit jeu-là, le préfet de Mayotte est catégorique, car « c’est un établissement amené à recevoir des personnes fragiles ». Ainsi, le délégué du gouvernement attend le passage des experts pour savoir si « toutes les garanties minimales sont remplies ». Du chemin reste donc à parcourir pour lever tous les obstacles légaux.

 

Plus d’une quinzaine de patients évacués à La Réunion ?

 

L’autre bonne nouvelle devrait venir du ciel, avec le doublement quotidien des évacuations sanitaires vers La Réunion grâce à l’envoi d’un deuxième équipage. « Nous avons eu l’accord oral de Paris », confie Christophe Caralp, qui espère débuter ce nouveau roulement en début de semaine. Une stratégie aérienne qui représente un budget supplémentaire de l’ordre de 86.000 euros. Concernant le profil des passagers, la décision s’oriente vers des Covid en détresse respiratoire et des hypertendus. « Il faut bien les sélectioner, nous ne transportons pas des Playmobils », ajoute le responsable du pôle Ursec, qui verrait d’un bon œil le transfert de 5 à 7 patients en réanimation et de 10 autres en médecine. Sauf que l’île voisine est aussi en proie à un regain du nombre de cas en raison du varint sud-africain. Une propagation du virus qui pourrait rebattre les cartes. Quelles seraient alors les options alternatives ? « D’ici un mois, la crise sera peut-être derrière nous… Mais si La Réunion était réellement impactée, il faudrait potentiellement envisager des évacuations vers la métropole. Un dispositif très lourd à mettre en place. »

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Indépendamment de ces solutions envisagées, le centre hospitalier de Mayotte continue sa réorganisation interne pour « essayer de toujours garder un coup d’avance ». Ainsi, des médecins des centres médicaux de référence (CMR) pourraient être réaffectés très prochainement dans le service de médecine pour renforcer les effectifs. Et pour libérer des lits, le cheval de bataille sur l’île aux parfums, Christophe Caralp mise sur la possibilité de multiplier les hospitalisations à domicile, lorsque les états de santé le permettent. « Nous avons une autorisation de 45 patients, qui est déjà pleine. Nous voudrions l’augmenter à 70, mais pour cela il nous faut notamment l’accord des médecins libéraux. » Tout un tas de mesures suffisantes pour ne pas vivre une catastrophe sanitaire, voire une hécatombe ? Réponse imminente..

Pas d’allègement, mais “un horizon plus clément si chacun joue le jeu”, promet le préfet de Mayotte

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C’est reparti. Depuis vendredi soir 18h, tous les Mahorais sont priés de rester chez eux, et ce, pendant trois semaines minimum, sauf exceptions. Aides aux entreprises, économie informelle, immigration clandestine… Le préfet Jean-François Colombet revient pour Flash Infos sur les dispositifs en place pour les trois prochaines semaines.

Flash Infos : Lors du premier confinement, toutes les activités ou presque avaient été stoppées net, ce qui avait conduit à mettre en place tout un panel de mesures de soutien aux entreprises, avec plus ou moins de succès compte tenu des spécificités locales. Quelles mesures sont reconduites cette fois-ci, avec quelles adaptations possibles du dispositif ?

Jean-François Colombet : Le principe, c’est de tout faire pour travailler à domicile lorsque cela est possible. Pour les activités qui ne peuvent s’effectuer depuis chez soi, l’employé peut être autorisé à rejoindre son lieu de travail muni de l’attestation employeur. Tout ce qui ne relève pas du télétravail ou du travail à domicile doit se poursuivre, c’est notamment le cas des travaux publics, du bâtiment, qui est vital pour Mayotte. Dernier cas de figure, celui des commerces fermés, et là, bien sûr, le régime du travail partiel est complètement réactivé. Et nous sommes même intervenus, à la demande des représentants socio-professionnels rencontrés jeudi soir, pour tenter de mettre en place une procédure accélérée pour déclencher l’activité partielle avec le moins de formalités possibles. Cette demande est remontée à Paris, elle est à l’arbitrage du premier ministre.

FI : Qu’advient-il de l’économie informelle, qui représente ⅔ des entreprises marchandes à Mayotte ? L’année dernière, les vendeurs de route étaient rapidement réapparus sur les routes malgré le confinement…

J-F.C. : C’est aussi pour cette raison que je voulais à tout prix éviter le confinement généralisé… Il est évident qu’en interdisant tous les marchés déclarés officiellement, je ne suis pas en mesure de tolérer les marchés non officiels. Tous les vendeurs de bords de route seront donc verbalisés, et nous leur demanderons de partir. Pour les marchés officiels et exclusivement alimentaires, il y a certes une interdiction générale, mais malgré cela une possibilité de déroger si le maire met en place un protocole sanitaire strict : pour gérer les files d’attente, la proximité du public, le nettoyage des produits, pour vérifier que les gestes barrières sont bien respectés, etc. Si toutes ces conditions sont remplies, je peux donner une autorisation dérogatoire, avec comme obligation que ce protocole soit exécuté convenablement. Comme pour le dernier confinement d’ailleurs, souvenez-vous !

FI : Et pour l’aide alimentaire ? Le même dispositif, avec les distributions de bons alimentaires, via notamment les associations dispatchées sur différentes zones du territoire, va-t-il être reconduit ?

J-F. C. : Effectivement. Dès la semaine prochaine, nous distribuerons des bons alimentaires à ceux qui n’auront plus aucune possibilité de subvenir à leurs propres besoins. J’ai d’ores et déjà fait remonter à Paris nos besoins pour trois semaines de confinement. Comme d’ailleurs j’avais déjà lancé les distributions sur les trois communes confinées depuis la semaine dernière. Nous allons travailler avec les associations caritatives et les centres communaux d’action sociale (CCAS), tout cela est en train de se mettre en route et nous avons le soutien massif du gouvernement sur ce sujet, comme sur tout le reste. Pour les seuls bons alimentaires, Paris m’affecte une enveloppe de 550.000 euros par mois. Quant à l’organisation, nous allons remettre en place le même genre de dispositif, car ce que nous voulons éviter, ce sont les distributions de produits alimentaires, qui, comme nous l’avons appris lors du dernier confinement, entraîne une agrégation de personnes et favorise la circulation du virus. Donc dans la mesure du possible, nous favoriserons le porte à porte, ou les retraits auprès des CCAS.

FI : Vous expliquiez jeudi soir que nous allions garder deux vols par jour entre La Réunion et Mayotte. Doit-on s’attendre à une diminution du trafic aérien ?

J-F.C. : Nous allons tenter de les garder, nuance ! Nous n’en sommes pas sûrs. La grande différence avec le confinement de l’année dernière, c’est que nous n’avons pas de mesures administratives qui mettent fin aux liaisons aériennes commerciales. En mars 2020, dans l’urgence, les liaisons avaient été suspendues. Là, ce n’est pas le cas, mais nous sommes très rigoureux sur les motifs impérieux de déplacement au départ comme à l’arrivée, tant sur les vols Mayotte-La Réunion que Mayotte-Paris. Aujourd’hui, des gens peuvent se faire refouler en arrivant à Paris s’ils n’ont pas de pièce justificative. Et bien sûr, nous maintenons les tests PCR 72 heures avant le voyage. Donc nous serons très, très rigoureux, j’insiste là-dessus. Plus nous ferons preuve de sérieux dans la mise œuvre de ces garanties de sécurité, plus nous aurons des chances de maintenir les liaisons commerciales. Qui sont vitales pour Mayotte, car comme vous le savez, ce sont les passagers qui paient le fret dont nous avons besoin. Soit au minimum 50 tonnes de fret par semaine sur les produits indispensables.

FI : Vous allez renforcer la surveillance aérienne en mer, quels en sont les effets bénéfiques ?

J-F.C. : Notre dispositif aérien nous aide à anticiper l’arrivée des kwassas, car il nous permet de voir plus loin que les bateaux. Il peut ainsi nous dire la composition des flottilles de kwassas, souvent organisés de façon très stratégique pour que certaines embarcations fassent diversion… J’ai donc le soutien du gouvernement pour reconduire ce dispositif, ce que je viens de faire pour deux semaines, et éventuellement le pérenniser.

FI : Ce nouveau confinement tombe alors que le gouverneur d’Anjouan a récemment invité la population comorienne à envahir Mayotte et a annoncé la fermeture des frontières, un choix non suivi par le gouvernement central. Allez-vous poursuivre les reconduites pendant le confinement, et avez-vous le soutien de l’Union des Comores ?

J-F.C. : Ce n’est pas la première fois que le gouverneur d’Anjouan fait ce type de déclaration. Nous, nous traitons avec le gouvernement de l’Union des Comores, et il y a eu récemment une déclaration dans la presse qui disait bien que ce n’était pas au gouverneur de traiter de ces sujets. Il faut laisser cet événement dans la dimension qui est la sienne… Et nos relations avec l’Union des Comores sont bonnes. Nous allons poursuivre les éloignements et nos voisins ont très bien compris l’enjeu. Ils savent que nous prenons les garanties pour tester systématiquement tous les étrangers en situation irrégulière que nous éloignons. Pour l’instant, donc, c’est le statu quo.

FI : Le confinement est annoncé pour une durée d’au moins trois semaines. Est-il possible que des allégements soient pris plus tôt si les conditions s’améliorent, comme nous avons pu le voir à Bouéni ? Ou au contraire, un renforcement des mesures ?

J-F.C. : Non, non, pas d’allègement avant trois semaines. Il faut que chaque habitant de l’île prenne sérieusement la mesure de la chose et comprenne que le sort de Mayotte est entre ses propres mains. Le confinement, ce n’est pas juste l’affaire de l’État, des maires, du conseil départemental… C’est chacun d’entre nous, dans sa vie quotidienne, qui doit être amené à adapter ses comportements pour respecter les consignes, respecter les gestes barrières. Il faut que nous soyons performants individuellement pour espérer sortir du confinement. Dans le cas contraire, nous risquons plutôt de le prolonger si la pression sur l’hôpital reste la même, si nous avons encore un nombre de cas exorbitants dans trois semaines… Mais si nous jouons le jeu, cela marchera. Regardez : sur les trois communes que j’ai confinées, il y en a une où le maire est très très engagé, où les habitants ont compris l’intérêt des restrictions et en une semaine nous avons perdu 200 cas pour 100.000 habitants ! C’est la preuve que si chacun y met du sien, nous pourrons bientôt apercevoir un horizon plus clément.

Chronique d’une journée chaotique à Mamoudzou quelques heures avant le confinement

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Mayotte entrait en confinement le vendredi 5 février à partir de 18h. Un confinement qui a visiblement fait peur à la population. Les gens se sont rués dans les magasins, et ont provoqué des bouchons à n’en plus finir sur les routes. Une situation qui a totalement bloqué la circulation de Mamoudzou durant toute la journée.

Une ville totalement bloquée par des voitures qui créent des embouteillages interminables. Une population paniquée par la propagation d’un virus qui menace de contaminer tout le monde. Non ceci n’est pas le synopsis du film “Je suis une légende”, mais le scénario de la situation chaotique qui s’est déroulée dans le grand Mamoudzou, vendredi dernier. Appuyé contre le capot de sa voiture, en pleine discussion avec deux autres personnes, Ben est partagé entre la fatigue et l’incompréhension. Cet automobiliste est bloqué avec sa voiture à la rue du commerce depuis un bon moment. “Une heure pour faire 2 kilomètres, c’est hallucinant. Je n’ai jamais vu de tels embouteillages, même pas à la veille de la ide.

Cet homme reflète le ras-le-bol des automobilistes qui ont eu le malheur de prendre leurs voitures vendredi pour circuler dans Mamoudzou. Depuis le matin, toutes les routes de la commune sont totalement bloquées. Seuls les deux roues arrivent à se faufiler entre les files de véhicules. La raison de cette circulation chaotique ? Le confinement qui approche. Il est vrai que la ville de Mamoudzou est tous les jours embouteillée, mais la situation était particulièrement critique ce jour-là. Les habitants ont voulu faire leurs derniers achats avant la fermeture des commerces, créant des bouchons allant de Majicavo jusqu’à Tsoundzou.

Un peu plus loin, sur la route menant à Cavani, plusieurs personnes descendent d’un taxi, excédées. “Ce n’est plus possible. Cela fait une demi-heure qu’on est bloqués ! Je pense qu’à pieds, j’arriverai plus vite chez moi qu’en voiture”, déclare un homme, son sac de courses à la main. À 20h, la circulation était encore très lente. Trop de voitures, pas assez de routes. Vendredi, plus que jamais, l’île a montré ses limites routières.

 

Les magasins envahis

 

Il fallait aussi être patient devant les magasins alimentaires. Des centaines et des centaines de personnes ont voulu faire leurs courses avant le début du confinement. Une attitude difficile à comprendre puisque les commerces en question resteront ouverts durant toute la période et chacun sera autorisé à aller faire ses courses muni de son attestation. Malgré cela, les gens ont préféré patienter de longues minutes devant les grandes surfaces pour se ravitailler. Et l’attente ne s’est pas toujours faite dans le calme. Les nerfs à vifs, la patience qui a atteint ses limites, les clients du supermarché à Baobab étaient devenus irritables. “J’en ai marre d’attendre. Je veux juste faire mes courses”, désespère une dame. “Madame, vous avez pris ma place, vous êtes arrivée après moi”, crie une autre à sa voisine de file.

Une file qui s’est formée à l’entrée du centre commercial. Le responsable a dû ordonner la fermeture des grilles et des portes afin d’éviter un mouvement de foule massif. “Dans le supermarché, on fait entrer 100 personnes à chaque fois. Puis on ferme pendant trente minutes, on les laisse passer en caisse, on nettoie les paniers, puis on fait entrer les autres clients au fur et à mesure que le magasin se vide”, explique Eddy Dorla, le directeur du centre commercial Baobab.

Dès l’annonce du confinement jeudi soir par le préfet, Eddy Dorla savait que la journée de vendredi allait être intense. “On s’attendait à ce que ça afflue comme ça, alors on a mis les moyens. J’ai fait revenir du personnel l’après-midi pour pallier à tout cela. Ce sont des gens qui n’étaient pas prévus dans le planning au départ.” Malgré l’organisation du magasin, les clients sont nombreux dans les rayons et devant les caisses. Les cadis sont pleins à craquer. Les étagères des produits de première nécessité se vident. Farine, eau, riz, mabawas, tomates pelées… sont particulièrement prisés par les clients qui ont fait leurs stocks. Voilà de quoi créer une pénurie qui n’a pas lieu d’être.

 


 

MICRO-TROTTOIR :La population prépare le confinement

 

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Je ne savais pas que les magasins alimentaires seraient autorisés à ouvrir. Vous me l’apprenez, je n’avais pas cette information. Je me suis précipitée parce qu’on m’a dit que tous les magasins allaient fermer. Si j’avais su, je ne serais pas venue parce que cela fait une heure que je fais mes courses, c’est beaucoup pour moi.

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On nous a dit qu’on ne pourra plus sortir à partir de ce vendredi donc j’ai préféré faire les courses pour qu’ensuite je puisse rester à la maison avec mes enfants. Mais je dois avouer qu’il y a beaucoup de monde. Il faut prendre son mal en patience. J’ai acheté du riz, des mabawas, des frites, etc. Les produits de base.

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J’ai tourné dans le magasin pendant une demi-heure et je n’ai pas eu ce que je voulais. Je commence à m’inquiéter parce que je ne suis pas sûre de trouver ce que je cherche même si je reviens un autre jour. Le confinement est une bonne chose selon moi, mais je ne suis pas du tout prête.

preparation-confinement-mayotte-nadjma-mickaelNadjma et Mickael

Mickael :Honnêtement, je ne savais même pas qu’on était confinés, c’est ma femme qui m’en a parlé. Alors on achète rien de spécial, on a juste pris quelques produits pour le bébé. Je viendrai faire les grandes courses une prochaine fois avec l’attestation. »

Nadjma : « Le confinement ne va rien changer pour moi parce que je travaille dans un magasin alimentaire donc je vais devoir travailler. Mais c’est une bonne chose, même si j’estime que la décision est arrivée trop tard. Il fallait anticiper dès le début.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes