Coupe de France : Combani jouera son huitième de finale ce mercredi soir
Le passeur « Mena » condamné à huit ans de prison
Considéré comme un homme particulièrement violent à la tête d’un réseau de passeurs, Soimidine « Mena » Mohamed Bacar a écopé de huit ans de prison, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ainsi que d’une interdiction définitive de territoire français. Ses trois lieutenants, placés sous mandat d’arrêt, sont condamnés chacun à trois ans de prison.
Trophées de l’environnement : Des communes déterminées à améliorer leur cadre de vie
Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Découvrez notre toute dernière catégorie, Mon village a du charme.
Bandraboua se dote d’un nouveau point de vue
L’environnement des habitants de Bandraboua est en phase de s’embellir un peu plus. En effet, en juillet dernier, la première pierre des travaux du point de vue d’Handréma a été posée. “Ici, les jeunes se retrouvent pour un voulé le week-end, c’est un lieu de référence pour les habitants. Chaque villageois a un souvenir en lien avec cet endroit”, déclarait alors Rachidi Tarmithili, adjointe au maire de Bandraboua. Avec la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) qui souhaite reprendre en main la collecte des déchets sur l’intercommunalité, la Ville de Bandraboua a participé à l’élaboration de plusieurs actions de nettoyage cette année.
Bouéni veut la nature au centre de la ville
La commune de Bouéni a à cœur d’être un village où il fait bon vivre. C’est ainsi que cette année, avec la communauté de communes du Sud (CCSud), elle a organisé le concours intercommunal Sud Fleuri. L’objectif de cet événement est d’encourager le fleurissement des espaces publics et ainsi offrir aux habitants un cadre de vie agréable en embellissant leurs quartiers et en favorisant la biodiversité dans les villages. Un cadre que la commune alimente également avec l’organisation régulière de marchés agricoles et artisanaux, ou encore cette année en accueillant la fête de la Nature.
Chiconi s’attache à nettoyer la baie
Chiconi ne cesse de se mettre au défi de rendre la ville plus propre, en organisant notamment le Licoli Chic Challenge. Le principe est de mettre en compétition les écoles de la commune et le collège de Chiconi pour sensibiliser les élèves aux différents stades du traitement des déchets. Dans ce cadre, plusieurs nettoyages de la baie et des plages ont été organisés. Elle a aussi mis en place un “mardi du grand débarras” en avril, permettant aux habitants de venir déposer leurs déchets électroménagers, la ferraille ou encore les encombrants. Une manière d’éviter les dépôts sauvages.
M’tsamboro se lance dans plusieurs travaux
M’tsamboro travaille sur différents terrains pour rendre la ville plus agréable. Elle a, entre autres, notamment organisé plusieurs ramassages de véhicules hors d’usage, particulièrement polluants pour la nature. La Ville a également lancé des travaux de gestion des eaux pluviales, mais aussi ceux du city stade de M’tsahara, qui devrait être livré en janvier 2025. Elle a également fini de construire le banga témoin sur l’îlot Mtsamboro, dans le cadre d’un projet d’aménagement du lieu pour les agriculteurs.
Mamoudzou, plus propre que jamais
Avec la propreté urbaine comme grande cause communale, la Ville de Mamoudzou a entrepris de nombreuses actions afin d’offrir un meilleur cadre de vie à ses habitants. C’est notamment le cas avec Novembre vert, un nouveau mois d’actions de nettoyage et collecte des déchets. À cette occasion, la Ville a également distribué 5.000 plantes à différents foyers, afin de les sensibiliser à l’importance de la nature. La mairie organise également de nombreuses opérations de nettoyage des quartiers tout au long de l’année, mais aussi des cours d’eau.
Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt
L’eau et l’insécurité, les grandes préoccupations des maires

Des maires, des directeurs généraux de services de communes et d’établissements publics, une grande partie des décideurs de Mayotte sont actuellement à Paris pour assister au 106ème congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalités. Ce mardi, Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’association des maires mahorais, et Ibrahim Aboubacar, ex-député et actuel directeur du syndicat Les Eaux de Mayotte, sont intervenus, pour expliquer les difficultés de notre île et les solutions préconisées pour les résoudre. Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, a également pu prendre la parole (voir encadré).
Comment les maires de Mayotte réussissent à faire face à la crise migratoire, la crise des barrages, la crise hydrique, au choléra, aux autres crises économiques et sociales qui s’enchainent ? C’est l’une des questions de la journaliste Céline Bardy, rédactrice en chef déléguée à Ouest-France, à l’occasion du 106ème Congrès des maires de France qui se tient cette semaine à Paris. « Mayotte, département le plus pauvre de France à côté de celui de la Seine-Saint-Denis, est confrontée à de multiple crises, immigration, santé, eau, et j’en passe. Celles-ci ont débuté en 2011 avec la crise de la vie chère qui a valu au territoire plus de quarante jours de blocage ayant de graves répercussions sur une économie locale déjà fragile. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons eu droit à une crise de quarante jours il y a de cela huit mois, entre janvier et février 2024 », reconnaît Madi Madi Souf.
Aux autres maires de France présents dans la salle, le premier magistrat de la commune de Pamandzi a rappelé qu’en 2022, une autre crise d’insécurité avait obligé les dix-sept maires mahorais à se rendre dans la capitale française pour obtenir l’écoute du Sénat et de l’Assemblée nationale. Un déplacement qui selon l’élu mahorais a eu pour effet le déclanchement de l’opération Wuambushu et le déploiement d’importantes forces de l’ordre en 2023 dans le département pour lutter contre l’immigration clandestine qui impacte énormément Mayotte. « La crise née de l’insuffisance d’eau a fait que des écoles et des hôpitaux bondés ne pouvaient plus fonctionner normalement. Pour pouvoir voir un docteur, il fallait se lever à 4 heures et aller faire la queue devant un dispensaire. Cela démontre que parfois, face au laxisme des autorités en France, il faut se révolter pour être entendu. Or, en amont, nous pouvons éviter d’en arriver à [cette extrémité] en écoutant et en essayant de trouver des solutions à moyen terme », a indiqué le président de l’AMM, constatant au passage une légère accalmie, qui ne signifie guère un retour définitif à la normale.
Autre constat dressé par le maire de Pamandzi, l’existence d’un contrôle anti-migratoire sur l’île mais qui ne satisfait pas les populations locales. Inverser la tendance dans ce dossier de l’insécurité impose, selon lui, une grande collaboration entre toutes les forces sécuritaires en présence sur le territoire, gendarmerie, police et police municipale. Il en veut pour preuve les résultats, certes encore mitigés, mais obtenus à travers une conjugaison des synergies en Petite-Terre située en zone gendarmerie. « Mais cela ne suffira pas, vous le savez, à l’approche des jeux olympiques de Paris 2024, tous les escadrons de gendarmerie dépêchés à Mayotte pour assurer la protection de la population ont été rapatriées dans l’Hexagone », rappelle-t-il. Le président l’association des maires de Mayotte réclame aux hautes autorités de l’État le retour de ces forces dans le 101ème département français. Une doléance qu’il a su relayer auprès du nouveau chef du gouvernement, Michel Barnier, qu’il a rencontré dans la soirée de lundi à Matignon et à qui il a exposé son plan d’une plus grande collaboration entre gendarmes, policiers nationaux et policiers municipaux dans la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine à Mayotte.
Une sortie de la crise de l’eau dans deux ans ?
Autre grande préoccupation des Mahorais abordée au cours de ce 106ème congrès, le sujet de l’eau, qui est encore très loin de connaître une issue satisfaisante pour les consommateurs. Une crise de l’eau qu’Ibrahim Aboubacar explique dans son intervention comme la conséquence d’une croissance démographique interne et migratoire extrêmement soutenue, laquelle justifie les difficultés du syndicat Les Eaux de Mayotte (anciennement Sieam) à produire suffisamment d’eau sur le territoire actuellement. « Lorsque je parle d’eau, je parle de l’eau distribuée à la population pour la consommation humaine. La problématique de l’eau agricole par exemple n’est quasiment pas du tout abordée. » Au directeur général des services du syndicat de rajouter qu’à « cette situation générale d’insuffisance d’infrastructures qui concerne la production, le stockage et la distribution s’ajoute une sécheresse exceptionnelle, cela devient une catastrophe ! ». Mayotte a connu une sécheresse exceptionnelle en 2017 qui a impacté le sud et une deuxième en 2023 qui a aggravé la situation et privé la population d’eau jusqu’à 54 heures par semaine (deux jours ouvrés sur sept). Il a rappelé qu’à l’heure où l’on parle, l’eau est distribuée deux jours sur trois et que ses services surveillent avec inquiétude les évolutions météorologiques. Une météo qui annoncerait une situation normale selon cet ancien député de Mayotte, qui demeure une source d’inquiétude pour les Mahorais en ces temps de kashkazis (saison des pluies) tardives.
Un problème majeur qui appelle à être résolu à travers trois canaux, les forages, une nouvelle retenue collinaire et le dessalement d’eau de mer. « Les deux premières solutions sont totalement dépendantes de la pluviométrie, donc c’est une situation de fragilité structurelle qui le met le territoire en tension de manière à ce que nous puissions définir une stratégie qui sécurise en parvenant à une capacité de production de +20 % par rapport à la demande », a relevé Ibrahim Aboubacar, lors de son intervention très remarquée.
Il précise qu’un délai minimal de deux ans sera nécessaire avant que les différents projets avancés (usine de dessalement d’Ironi Bé, les nouveaux forages) ne permettent de sortir enfin de la crise de l’eau et de ses conséquences douloureuses pour les habitants de l’île.
« Nous avons été laissés de côté »

Invitée par David Lisnard, le président des maires de France, Estelle Youssouffa a pu également s’exprimer au cours des débats organisés dans le cadre du 106ème Congrès des maires de France. La députée de la première circonscription de Mayotte a estimé que les outre-mer sont en marge de la République. « Quand on voit notre pays qui est en grande difficulté avec énormément de tensions politiques, une crise qui s’installe au niveau de l’exécutif, qui s’est manifestée par les urnes en juin et qui maintenant une crise budgétaire qui est extrêmement grave et qui impose des choix, pour nous les ultramarins, nous avons déjà subi ces choix et nous avons été laissés de côté », déplore-t-elle. La parlementaire mahoraise a fustigé le manque d’investissement chronique de la part de l’État, les coupes budgétaires – qu’elle a qualifié de « scélérates » – décidées rue Oudinot (siège du ministère des Outre-mer) sans que personne ne soit au courant et qu’on découvre des mois après sont la conséquence des difficultés traversées par les territoires ultramarins. « Les fractures sont profondes et très graves », a souligné Estelle Youssouffa. Pour elle, ces crises politiques et sociales que connaissent les outre-mer ont des racines profondes avec une colère légitime par ce que le pacte républicain est rompu.
La brique de terre comprimée, « un matériau naturel, propre à la culture mahoraise »

Au lycée professionnel de Dzoumogné, une soixantaine d’élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ont construit un muret à partir de briques de terre comprimée (BTC). Un matériau local et avantageux remis au goût du jour dans le cadre de la treizième édition de la Semaine de l’Industrie.
Au fond de la cour de récréation du lycée de Dzoumogné spécialisé dans les filières du bâtiment, les élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) coulent du béton. Tous participent à la création d’un muret en brique de terre comprimée ou compressée (BTC), à partir de la roche rouge des terres mahoraises. Dans le cadre de la treizième semaine de l’Industrie, qui a lieu du 18 au 22 novembre, une soixantaine de lycéens de l’établissement se sont initiés à cette technique de construction locale.
Le rectorat de l’académie de Mayotte souhaite en effet mettre à l’honneur son utilisation, notamment sur le chantier actuel du futur lycée des métiers du bâtiment de Longoni. Christophe Gluseck, inspecteur en sciences et techniques industrielles auprès du rectorat, insiste : “C’est un matériau naturel, propre à la culture mahoraise.”
Un avantage thermique
Sur le chantier, les élèves en tee-shirts oranges sont répartis par groupe de travail. Certains définissent les armatures, d’autres, en suivant le plan de construction, divisent des briques. Fabrice Villain, professeur au collège de Dzoumogné, explique le projet de ce chantier : “C’est une commande de travaux de supérieur hiérarchique par le rectorat. C’est un matériau avec un avantage thermique, car il absorbe la chaleur, surtout ici à Mayotte.” Tous les enseignants des filières des CAP constructeur de réseaux de canalisations, de travaux publics et maçon, ont participé au projet. Des filières qui correspondent à la première étape du gros œuvre d’un chantier. Au lycée de Dzoumogné, ils sont aussi initiés à la lecture de plans, dès leur première année de formation. “C’est ce qui fait la différence pour devenir un bon ouvrier”, d’après le professeur. Ce dernier poursuit : “Nous faisons un travail de gérance d’un chantier comme le recyclage de matériaux. En partenariat avec tous les enseignants des filières concernées. Chacun va travailler selon son jour de travail et procéder au montage avec les élèves.” Un projet qui doit être livré à la fin de cette semaine ce vendredi 22 novembre.
Une initiation assurée par Art.Terre

Dans la salle de CDI de l’établissement, l’association Art.Terre anime un atelier de sensibilisation à la brique de terre comprimée de Mayotte. Cette association promeut ce matériau dans les divers établissements de l’île. Selon Melvyn Gorra, animateur au sein de l’association Art.Terre, “les sociétés ont toujours fait en fonction des matériaux disponibles pour pouvoir développer des techniques.” Devant une vingtaine d’élèves, l’animateur a démontré le processus de fabrication de ce matériau. Devant sa table, plusieurs matières : eau, gravier, argile, sable, limon, caillou. À tour de rôle, les élèves prennent connaissance des éléments liquides et solides. Par diverses expériences de mélange d’éléments et de matériaux, ils franchissent une étape importante dans la constitution d’une brique locale.
« L’alarme servait juste à prévenir une attaque des jeunes de Combani »
Deux habitants de Miréréni, très respectés dans leur village, étaient jugés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Ils sont poursuivis en lien avec le regain de violences entre les jeunes de Miréréni et Combani, à la fin du mois de novembre 2023. Au vu du peu d’éléments contre eux, leur avocat a demandé la relaxe. Le délibéré sera connu la semaine prochaine.
« Si c’est comme ça qu’on veut rendre la justice, en prenant des honnêtes citoyens et en les amenant à la barre », regrette maître Soumetui Andjilani, l’avocat des deux prévenus, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Les deux habitants de Mirénéni dénotent parmi ceux qui passent habituellement à la barre. L’un est un dirigeant du club de football local âgé de 49 ans. Père de cinq enfants, il travaille depuis quinze ans dans la même entreprise dans le nord de Mayotte. Le deuxième est plus jeune, 29 ans. Il aide sa mère qui a une boutique à Miréréni, quand il n’est pas sur les chantiers en tant que peintre ou plaquiste. Les deux sont plutôt respectés dans leur village et n’ont jamais eu affaire à la justice auparavant. Ce sont pourtant les juges qui doivent déterminer si les deux hommes ont eu un rôle dans les affrontements entre les jeunes de leur village et ceux de Combani, le délibéré étant attendu le 26 novembre. En effet, le secteur où ils vivent, près du pont qui sépare les deux localités, a connu de nombreux affrontements entre bandes avant que la situation ne s’améliore en 2022. Puis, fin novembre 2023, un nouveau déchaînement de violences est intervenu avec son lot habituel de barrages sur les routes, de véhicules dégradés, de riverains agressés, de commerces pillés et des forces de l’ordre caillassées.
Durant cette période, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs participants. Ils se sont aussi interrogés sur la présence d’adultes sur les images et éventuellement le rôle qu’ils pouvaient jouer. Au cours des auditions, trois jeunes côté Miréréni, condamnés depuis pour les violences, ont laissé entendre que des adultes de leur village les aidait en leur « préparant à manger après la bagarre ». « On pourrait se croire dans un album d’Astérix », fait remarquer Ludovic Duprey, le président du tribunal correctionnel. Le surnom du dirigeant du club de football revenant souvent, les jeunes disaient l’avoir même vu sur un toit en train de lancer des pierres. « Ils disent que c’est arrivé le 2 décembre 2023, alors que la prévention ne va que jusqu’au 28 novembre », fait observer l’avocat du prévenu de 49 ans. Au tribunal, celui qui fait notamment partie du comité intervillage pour mettre fin à la violence nie toute participation et incitation. Proche des jeunes du village par ses fonctions associatives, il reconnaît qu’il fait parfois des voulés avec eux. Et si à la toute fin de son audition, il avait fini par répondre « oui » à des questions sur sa participation, il se rétracte désormais.
« Des déclarations de voyous patentés »
Pour le peintre-plaquiste, c’est l’utilisation d’une alarme qui lui est reprochée. Celle-ci a intrigué les gendarmes et les policiers municipaux qui y ont vu le moyen de rallier les jeunes de Miréréni pour qu’ils puissent se battre en retour. En effet, elle a retenti à chaque fois que les bandes de Combani traversaient le pont et a permis à celles de Miréréni de contre-attaquer. Le prévenu de 29 ans, qui habite à Combani de surcroît, se confond en excuses. « L’alarme servait juste à prévenir une attaque des jeunes de Combani », se défend-il aujourd’hui. Cependant, il indique que celle-ci n’avait pas pour but d’appeler à l’affrontement, mais au contraire, de mettre les gens du quartier ou les véhicules à l’abri. « Je ne vais pas payer des jeunes pour s’en prendre à Combani, mes enfants y sont », soutient-il.
Ayant peu d’éléments et avec une absence d’antécédents judiciaires, le Parquet requiert des peines courtes, quatre mois de prison avec sursis pour l’un et deux mois de prison avec sursis pour le deuxième. Maître Soumetui Andjilani relève la faiblesse du dossier et brosse le portrait de deux hommes qui ont tenté de protéger leur village plutôt que d’attiser les tensions. Il déplore que ses clients se retrouvent au tribunal pour « des déclarations de trois voyous patentés » et demande leur relaxe.
Le tribunal correctionnel donnera son délibéré le 26 novembre.
Avec Mlezi Maore, des jeunes porteurs de handicap apprennent un métier
Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’association Mlezi Maore a ouvert les portes de son IMPro, un lieu où des jeunes en situation de handicap peuvent bénéficier d’un accompagnement vers des métiers qui leur sont adaptés.
Hermine Le Corff observe les jeunes balayer et nettoyer les vitres de l’IMPro (institut médico-professionnel) de l’association Mlezi Maore, à Doujani, Mamoudzou. Si certains lui lancent des regards inquiets quand leur tâche est terminée, ils sont presque tous autonomes. Ils se servent sur le chariot et s’aident des images de vitre ou de table collées sur les produits pour connaître leur utilité. Au sein du pôle “entretien” et environnement, la monitrice éducatrice encadre quelques-uns des douze jeunes en situation de handicap de la structure pour les préparer au métier d’agent d’entretien. Et les progrès sont fulgurants depuis l’ouverture de l’IMPro / Sessad Pro (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) en août. En ce mardi 19 novembre, les jeunes du pôle “cuisine” préparent le repas, ceux du pôle “espace vert” sont à l’extérieur et ceux de l’entretien nettoient les locaux situés à Doujani. La journée est comme les autres, à une exception près. Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’IMPro ouvre ses portes au public. Si ce dernier n’est pas vraiment au rendez-vous, la faute peut-être à un autre événement à la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées) organisé au même moment, l’équipe reste fin prête à expliquer les missions de l’IMPro et surtout convaincre qu’une insertion professionnelle et sociale est possible pour des jeunes porteurs d’un handicap.
Trouver un stage, un périple
« On a des jeunes qui sont arrivés ici et qui n’avaient rien faits depuis un certain temps », souligne la jeune femme, qui fait référence aux parcours des adolescents déficients mentaux. A l’IMPro de Mlezi, ils ont entre 15 et 20 ans et beaucoup étaient en IME (Institut médico-éducatif), sans trop d’activités ou de stimulations adaptées. « Ils ont des compétences, mais ils ont tellement de retard », résume Hermine Le Corff, qui regarde toujours du coin de l’œil ses jeunes, en pause bien méritée. Ludovic Boilet, éducateur technique spécialisé, rejoint sa collègue : « Ils ont été laissés sur le chemin pendant tellement d’années ». Alors l’idée de l’IMPro, c’est « de les pré-former ». Il s’émerveille des progrès des trois jeunes filles dont il s’occupe au sein du pôle “cuisine”. « Au début, elles ne savaient pas ce qu’était un fouet, un saladier. Ça a pris un petit mois pour leur apprendre le respect de l’hygiène, le port de la tenue », détaille l’accompagnateur, qui se félicite désormais de voir une des jeunes faire la pâte à chou, seule. Les parents aussi sont fiers de voir leurs enfants stimulés et capables d’effectuer des tâches, même à la maison. Désormais, « elles respectent les consignes, elles sont complètement capables. Aucune n’a d’absence », selon le responsable du pôle. Dans la cuisine, la même technique est adoptée : des images détaillent la marche à suivre des recettes, car les jeunes ne savent pas lire, ou compter. Ludovic Boilet utilise également beaucoup les vidéos, pour capter leur attention et les aider à mémoriser plus rapidement.
Car ils ne seront pas toujours encadrés. Ils sont accompagnés vers des stages avant leur 20 ans, âge auquel ils ne sont plus pris en charge par l’association. Et là, les difficultés s’accumulent. Déjà, il faut convaincre les entreprises. « Je comprends que les patrons peuvent avoir des appréhensions, c’est normal. C’est à nous de montrer que nos jeunes ont des compétences », rend compte Vincent Jouglet, coordinateur de la structure. « On est encore dans la dynamique de changer le regard sur le handicap », résume-t-il.
Un cercle vicieux
Mais même une fois le patron trouvé, et les dispositifs adaptés mis en place (comme les photos pour détailler les étapes), il faut aussi les faire se déplacer. Si un stage est à Kawéni, il faut faire prendre le taxi au jeune et là les parents mettent le holà. « L’insécurité les inquiète », précise le coordinateur. Il a un rendez-vous ce mercredi avec l’intercommunalité de Petite-Terre, dans l’espoir de trouver un stage à un jeune qui a déjà travaillé en boulangerie. Mais tous ne peuvent pas en faire, faute d’une situation régulière. Un cercle vicieux que dénonce Hermine Le Corff : « Les familles ont peur de les envoyer en stage, qu’ils soient arrêtés à bord du taxi. Et le fait que ces jeunes soient en situation de handicap et suivis par une association ne peut pas les protéger. Si on les laisse sans solution, ils vont tomber dans la délinquance ou pire. C’est une peine supplémentaire. » Elle imagine un statut particulier pour ces jeunes, qui sans stage retourneront dans des structures ou foyers sans perspective. Elle interroge : « Pourquoi on les accueille dans des structures si dans les faits on ne peut pas les insérer ? »
Dembéni et Sada se préparent à accueillir Thani Mohamed Soilihi
Premier élu mahorais à intégrer un gouvernement, Thani Mohamed Soilihi fait un retour remarqué sur le territoire qui l’a vu naître. Nommé secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux depuis le 21 septembre dernier, il sera accueilli par plusieurs cérémonies d’accueil populaire. Un premier événement aura lieu, ce samedi 23 novembre, à partir de 10h, à la MJC de Dembéni. La Ville de Mamoudzou compte également s’y associer. Dans l’après-midi, c’est chez lui, à Sada, place Tuyoni, à 15h, qu’il devrait être chaleureusement reçu.
Un rendez-vous contre la délinquance à Chirongui
Pour prévenir la délinquance, la municipalité de Chirongui invite ses habitants à une rencontre, ce samedi 30 novembre, à 8h, sur le terrain de football de Chirongui. Une initiative portée par la direction de la sécurité et de la prévention de la délinquance de la municipalité de Chirongui. En partenariat avec la gendarmerie, la police nationale, la police municipale, le RSMA et les sapeurs-pompiers, les riverains sont appelés à une matinée d’échange et de convivialité afin d’aborder des solutions pour tenter de freiner le phénomène de délinquance des jeunes.
Un appel aux dons pour le centre de soins pour les tortues
L’association Oulanga na Nyamba souhaite lancer le projet Kaz’a Nyamba, un centre de soin pour les tortues et sensibiliser le public. Elle en appelle aux dons pour récolter 400.000 euros, sur les près de deux millions nécessaires à la construction, après la perte de financements. Pour donner, il faut se rendre à l’adresse suivante : https://www.helloasso.com/associations/oulanga-na-nyamba/formulaires/6
Une casse a perturbé le réseau d’eau de Kawéni ce mardi
Mardi matin, la Société mahoraise des eaux (SMAE) a fait savoir qu’une coupure urgente du réseau d’eau a été nécessaire dans la zone industrielle de Kawéni, pour effectuer la réparation de la conduite principale, accidentellement endommagée. L’eau a été rétablie dans l’après-midi.
Dans la même matinée, faute de production suffisante, Passamaïnty (Ngambotiti) a connu une fermeture anticipée de son alimentation en eau à 10h au lieu de 14h. Pour Tsararano, Ironi-Bé, Ouangani, Chiconi, Miréréni (Chirongui), Chirongui, Bandrélé, Musicale Plage, M’zouazia, Moinatrindri Bas et Kani-Bé, le même cas de figure s’est posé à 11h. Tandis que M’tsapéré et Majicavo-Koropa ont connu une coupure technique de 9h à 18h.
Zily de retour en concert à La Réunion
Le samedi 22 février 2025, la scène mythique du Kabardock au Port à La Réunion accueille la chanteuse Zily, artiste révélation des Francofolies. « Ce sera un show festif et plein de surprises », promet l’artiste. Rendez-vous à partir de 20h30 (ouverture des portes à 20h) pour une immersion musicale inédite mêlant afrobeat, amapiano, pop et sonorités traditionnelles de l’océan Indien. La Reine Zily invite à un voyage musical intense et vibrant. Forte de son héritage mahorais et malgache, l’artiste réinvente les codes en fusionnant modernité et tradition. Cette date exclusive sera l’occasion de découvrir des titres inédits, issus de son futur projet musical, tout en revisitant les grands classiques de son EP « Imani na Amani ». Prix des billets : 18 € en prévente.
Coupe de France : le match des Diables noirs de Combani est reporté
Coupe de France : Pour le coach Ibrahim Chaquir, « tout est possible »

Après leur victoire aux tirs aux buts contre l’US Crépy-en-Valois, Combani s’apprête à affronter le club corse de l’US Corte (National 3) au huitième tour de la Coupe de France, ce mardi soir. Aidés par les jeunes du club, les Diables noirs sauront-ils répéter l’exploit ? Pour Flash Infos, l’entraîneur Ibrahim Chaquir a accepté de répondre à nos questions.
Flash Infos : Comment avez-vous trouvé la prestation de vos joueurs, ce samedi, contre Crépy-en-Valois ?
Ibrahim Chaquir : J’ai senti des joueurs déterminés qui voulaient appliquer les consignes. En première mi-temps, on était un peu déséquilibré parce que nos jeunes étaient un peu crispés. Mais je leur avais expliqué qu’à force de tenir quinze minutes, ils pouvaient y avoir des changements de situation, l’adversaire peut commencer à douter et nous permettre de rentrer dans le match. J’avais prévu d’accentuer la deuxième mi-temps en m’appuyant sur cette jeunesse qui nous aide beaucoup.
F.I. : Justement, que demandez-vous aux jeunes joueurs qui ont rejoint l’équipe pour vous aider ?
I.C. : Je leur demande de croire en eux. Je leur demande de s’inspirer de ses jeunes qui jouent au Real Madrid ou au FC Barcelone. On leur a donné leurs chances, ils l’ont saisi. Alors pourquoi pas eux ? Mes joueurs sont tout aussi jeunes. C’est difficile d’avoir un jeune de dix-sept ans ou de seize ans aligné sur un septième de tour de Coupe de France. Il faut qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas là pour remplir une feuille de match (N.D.L.R. des cadres de l’équipe n’ont pas pu se rendre en métropole du fait de leur situation administrative), mais apporter à l’équipe.
F.I. : Après votre dernier match remporté aux tirs aux buts, comment votre équipe vit cette aventure ?
I.C. : L’équipe vit très bien, il n’y a pas de pression, il y a une bonne ambiance. Ce sont des gamins qui ne se rendent même pas compte qu’ils vivent un septième tour. Ils pensent qu’on est à Mayotte et que nous faisons une préparation de match classique. Je les sens détendus depuis qu’on a réussi à obtenir la qualification. Avant notre dernier match, c’était un peu flou pour eux, ils n’avaient pas forcément conscience du fait de reprendre le flambeau de nos sept joueurs en moins. Depuis [ce dimanche], ils sont détendus, ils discutent, ils jouent. Je pense que lorsqu’ils effectueront un autre exploit, ils le réaliseront en descendant de l’avion quand ils verront l’accueil qui leur sera réservé. Il y a peut-être les cadres que je sens crispés, mais les jeunes sont dans leurs bulles.
F.I. : Dès ce mardi, vous enchaînez avec le huitième tour contre les Corses de l’US Corte (National 3). N’est-ce pas trop dur mentalement et physiquement ?
I.C. : À ce moment de la compétition, on ne doit pas reculer et ne doit pas se poser de questions. On devrait se lâcher et jouer, et après, on verra la suite. Je sais que si on continue, on aura notre chance pour obtenir quelque chose. On y croit et c’est possible. La porte est toujours ouverte. On va jouer sans pression. On y croit, on peut aller plus loin.
FI : Est-ce que l’envie de rencontrer des équipes de Ligue 1 au prochain tour vous motive davantage ?
I.C. : Notre objectif n’est plus concentré sur Combani, c’est maintenant de promouvoir un football de Mayotte. Qu’on comprenne qu’il ne s’agit pas que de la division régionale 1 ou 2. Il y a aussi les U18, il y a aussi les féminines. Moi, je pense que cette génération a du talent. C’est un message qu’on souhaite envoyer partout : on soutient la jeunesse mahoraise, car elle déborde de talent.
F.I. : On sait que vous êtes amputés de plusieurs joueurs cadres encore ce mardi. Comment comptez-vous vous adapter lors de ce match ?
I.C. : On va essayer de ne pas disputer le match en y ajoutant de la pression. Aujourd’hui, on est sans pression. On a des jeunes qui ont compris que tout est possible. On va rester sur la tactique et de la technique qu’on a mis en place : la simplicité et le jeu vers l’avant et accentuer les transitions. C’est là qu’on doit encore être vigilant, à la récupération du ballon et lors de sa perte. Mais surtout ne pas encaisser de but. Si on n’encaisse pas, on peut se permettre de trouver des solutions pour franchir le bloc équipe.
F.I. : À Combani, la victoire a été dûment fêtée, samedi soir. Est-ce que vous avez un message à adresser à vos supporters ?
I.C. : Je leur dis que leur soutien, dès le début de la coupe régionale à Mayotte, nous a fait du bien. Porté par un village, je ne me suis pas senti tout seul. Aujourd’hui, on est dans l’obligation de leur apporter une deuxième fête, inch’allah. Notre objectif est que tout Mayotte se retrouve à Combani, mardi soir.
Le logement adapté, le bien trop rare de l’archipel mahorais

Pour l’ouverture de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, un séminaire était organisé, ce lundi, au pôle culturel de Chirongui. Une table-ronde était dédiée à la question de l’accès au logement adapté et à l’autonomie. Une véritable galère pour les demandeurs alors que les domiciles adaptés manquent sur le territoire et les aides existantes ne sont pas connues.
Aujourd’hui en fauteuil roulant, Abdallah se sent profondément démuni. « J’habite dans une maison qui n’est pas adaptée, je ne peux pas aller seul aux toilettes », raconte-t-il. Il souhaite savoir quelles sont les démarches à suivre pour obtenir un logement fonctionnel. Cet habitant s’est rendu au séminaire de lancement de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées au pôle culturel de Chirongui, ce lundi 18 novembre. Une table ronde était organisée sur l’accès au logement adapté et à l’autonomie. Première observation ; les domiciles à Mayotte ne sont pas du tout adaptés, « dans les maisons, il y a des marches même quand il n’y en a pas besoin », ironise Zakia Siaka, directrice de l’aménagement à la communauté de communes du sud (CCSud). « Aujourd’hui, la communauté de communes ne dispose pas de viviers de logements neufs », convient-elle. « Le retard sur les habitations est important à Mayotte, il y a besoin d’en construire 7.000 dans le sud. L’enjeu est colossal alors qu’il est difficile pour la Société immobilière de Mayotte de sortir 500 logements par an », diagnostique-t-elle.
Partant de ce constat, à court terme, la collectivité a pris le parti de soutenir plutôt « l’amélioration du bâti et d’adapter le domicile existant ». Des aménagements peuvent par exemple être réalisés avec une mise aux normes électrique, de plomberie, d’isolation. Il est aussi possible de rapprocher les sanitaires alors qu’il est encore fréquent qu’ils soient à l’extérieur notamment dans les premières habitations de la Société immobilière de Mayotte (SIM), ou encore d’aménager une douche à l’italienne ou une barre pour s’agripper pour éviter les chutes.
« Les moyens financiers sont insuffisants »
La principale difficulté reste le financement. Abdallah a besoin de trouver une solution en urgence par exemple. « J’ai loué un logement parce que je ne pouvais pas vivre chez moi, du coup, je paie une fortune avec mon loyer, comment faire ? ». Il a fait une demande à la SIM, restée sans réponse. Des dispositifs existent néanmoins, notamment Ma prim adapt’, qui offre une prime plafonnée à 22.000 euros pour financer les travaux d’adaptation. Une somme calculée selon les revenus. La demande doit être faite auprès de la direction à l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), avec par contre, un parcours administratif long pour en bénéficier. Il y a aussi possibilité de faire une demande auprès d’Action logement, installé place Mariage à Mamoudzou.
« Les besoins sont là, mais les moyens sont insuffisants », déplore la cadre de la CCSud. Aujourd’hui, il faut additionner les financements en allant chercher les subventions de l’Etat, du conseil départemental de Mayotte, etc. « Il faut augmenter les taux pour éviter de combiner les financements recueillis ici et là », estime la directrice de l’aménagement, qui plaide pour la création d’un guichet unique.
« L’urgence » de rendre les bâtiments publics accessibles
La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) est organisé par l’État via la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), mais aussi avec les acteurs locaux et la communauté de communes du Sud (CCSud). Pour lancer la 28ème édition de cet événement, Laurent Alaton, le sous-préfet chargé de la cohésion sociale et référent handicap, a fait un état des lieux de la situation sur le territoire. « Après avoir travaillé à Mayotte entre 2006 et 2009, et en étant revenu en 2024, quel bond a été fait. Il y a quinze ans, les personnes en situation de handicap étaient cachées. Aujourd’hui, elles revendiquent leur place dans la société, dans les transports, dans l’emploi », s’exclame-t-il. Il a aussi développé les axes d’amélioration. « Mayotte manque d’un cap emploi pour faciliter le recrutement de cette partie de la population ». Le sous-préfet considère qu’avant de parler du monde du travail, une réflexion doit être menée sur toute la chaîne, au domicile mais aussi dans les transports. « Une urgence demeure », selon lui, celle d’améliorer l’accessibilité des locaux. En 2023, un fonds dédié a été ouvert par l’État doté de 300 millions d’euros pour accompagner d’ici 2028 les commerces, restaurants, cabinets médicaux, hôtels dans leur mise en accessibilité. Sur l’île, le compte n’y est pas du tout, ce qui conduit Laurent Alaton a poussé « un cri de colère », ce lundi. Si ce n’est pas fait, « des amendes seront mises en place », glisse-t-il.
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Les agents de Mamoudzou donnent l’exemple pour Novembre vert

Depuis l’année dernière, la mairie de Mamoudzou consacre le mois de novembre à la propreté urbaine avec plusieurs actions de collectes rassemblées sous le dispositif Novembre vert. Vendredi dernier, les agents de la mairie se sont mobilisés pour nettoyer les quartiers autour de leurs bâtiments.
C’est vêtu de son plus beau t-shirt vert qu’Houmayad* ramène deux sacs poubelle remplis de canettes et de bouteilles. Depuis 7h30, ce vendredi, l’agent de service scolaire à la mairie annexe de Passamaïnty rôde avec une petite dizaine de collègues autour de la maison commune pour ramasser les déchets, à l’occasion de Novembre vert. Ce dispositif, organisé par la Ville de Mamoudzou pour la deuxième année consécutive, a pour but de mobiliser l’ensemble des agents de la mairie pour rendre la commune plus propre et sensibiliser la population tout le long du mois à travers différentes actions. Vers 9h, une petite pause est de mise sous la tonnelle jouxtant la mairie annexe, après les efforts sous le soleil de plomb pour remplir une bonne dizaine de sacs. « Qu’est-ce qu’il fait chaud ! », lance une des agentes. Mais ce n’est pas la température qui va arrêter le travail de l’équipe. « C’est important qu’on aide le service technique », insiste Houmayad, qui se désole de voir que des détritus continuent d’être jetés à même le trottoir.
Du côté de la mairie annexe de Kawéni, un grand ménage a également été fait. Dans tout le quartier autour, on peut voir que des sacs poubelle se sont remplis de déchets plastiques. « On a fait le nettoyage de tout le site de la mairie et du quartier. On a rempli une benne de six tonnes », décrit le chef d’équipe des agents de lutte contre la pollution visuelle, Madi Mandhi. Les locaux aussi ont eu le droit à un coup de balai. Pour les agents, il est important de donner l’exemple. « On ne peut pas demander aux gens de jeter correctement leurs détritus si on ne le fait pas nous-mêmes. »
« La sensibilisation est aussi importante »
Si ce vendredi, c’était aux agents de la mairie de Mamoudzou et aux scolaires de collecter dans le secteur de leurs établissements, Novembre vert prévoit aussi des collectes avec l’ensemble des habitants, des nettoyages des mangroves, des plantations ou encore des distributions de plantes. « La sensibilisation est aussi importante, car malheureusement on se rend compte qu’il y a encore des gens qui n’ont pas compris. Mais ce n’est pas grave, on va continuer tant que ce sera nécessaire », assure Dhinouraïne Mcolo Mainty, premier adjoint au maire de Mamoudzou en charge de la propreté urbaine, grande cause communale depuis 2020. Néanmoins, le message semble être déjà passé au sein d’une partie de la population. « Il y a des personnes qui nous ont devancé ce jour, qui nous attendaient avec des sacs déjà remplis », se réjouit-il.
L’année dernière, Novembre vert avait permis la collecte de cinquante tonnes de déchets. Si cette année, la municipalité espère faire encore mieux, le premier adjoint maintient que les actions continuent tout au long de l’année, citant par exemple des collectes de véhicules hors d’usage prévues pour décembre.
* Nom d’emprunt
« Parler d’industrie, c’est améliorer le présent et fabriquer l’avenir »
La semaine de l’Industrie a commencé, ce lundi, avec une cérémonie au lycée de Kahani, dans la commune de Ouangani. L’événement a pour but de sensibiliser le public à la nécessité de l’industrie, qui a encore une grande marge de progrès sur l’île.

Ce lundi 18 novembre a marqué le lancement de la semaine de l’Industrie, qui vise à promouvoir le secteur auprès du public. C’est au lycée de Kahani, dans la commune de Ouangani, que l’événement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et financé par le conseil départemental a commencé avec, pour l’occasion, des interventions de plusieurs acteurs majeurs pour le développement de cette activité. « Parler d’industrie, c’est améliorer le présent et fabriquer l’avenir », déclare Salim Boina M’ze, cinquième vice-président de la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO). Tous ont en effet souligné l’importance de développer cette branche encore trop peu importante sur l’île. « Le secteur industriel a une part très faible dans notre économie et ne représente que 5% de la création d’emploi », souligne Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, chargée du développement économique. En effet, elle ajoute que la question du difficile accès au foncier vient souvent perturber les projets industriels sur l’île.
Cette semaine doit donc y remédier, en permettant au public et aux acteurs de se rencontrer et d’échanger, à travers des tables-rondes, des visites comme celles des plateaux techniques industriels du RSMA à Combani ou du pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi ce jour, et surtout lors de la Foire de l’Industrie au port de Longoni ce samedi (voir encadré). Plusieurs pistes de réflexion ont d’ores et déjà été évoquées dans l’enceinte du lycée de Kahani. Présent par visioconférence, le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a souligné l’importance d’agir dès la formation pour intégrer la jeunesse au développement industriel de l’île. « Au rectorat, nous sommes convaincus que la formation et la jeunesse vont être des éléments importants pour l’avenir », insiste-t-il. C’est ainsi que le lycée polyvalent Gustave-Eiffel a été choisi pour accueillir cette matinée de lancement, proposant différentes formations utiles au développement du secteur mis à l’honneur.
« Le secteur ne doit pas être genré »
Mais ce développement doit profiter d’être encore à faire pour être novateur. Tous soulignent l’importance d’œuvrer dans le domaine de l’énergie pour proposer de nouvelles technologies de production durables et respectueuses de l’environnement. « Il faut en profiter pour développer l’industrie du recyclage », émet comme idée Bibi Chanfi. Les différents acteurs avancent également qu’il faut féminiser ce domaine, dont les métiers restent encore souvent exercés par des hommes. « Le secteur de l’industrie ne doit pas être genré », appuie le trésorier de la CCI, Djouma Madi. « Les femmes réussissent très bien leurs études, il faut les encourager à aller dans ce domaine, on a tout à y gagner », avance Jacques Mikulovic.
Pour le vice-président de la 3CO, Salim Boina M’ze, travailler à développer l’industrie prend d’autant plus de sens dans un contexte où la vie chère est pointée du doigt dans différents départements d’Outre-mer : « Nous ne pourrons pas régler le problème de notre dépendance à l’importation si nous n’industrialisons pas Mayotte. »
Une foire de l’Industrie à Longoni ce samedi
L’événement clef de cette semaine dédiée à l’industrie se déroulera au port de Longoni, le samedi 23 novembre avec la foire de l’Industrie, de 8h à 16h.Une première table ronde aura lieu de 9h à 11h20 sur les clefs du succès pour réussir dans l’industrie. Une deuxième aura lieu de 13h30 à 15h30 sur la problématique des compétences industrielles sur le territoire. Une visite du port est également prévue, et quarante exposants accueilleront le public, qui pourra aussi profiter de jeux. L’accès lors de cette journée est libre.
Embouteillages : « J’ai l’impression de faire un burn-out »

De nombreux Mahorais travaillant à Mamoudzou sont piégés chaque jour dans les embouteillages. Manque de sommeil, conséquences sur la vie sociale et la santé, plusieurs automobilistes nous racontent leur quotidien dans un article que vous pouvez retrouver dans le dernier Mayotte Hebdo, « Mobilité : désengorger Mayotte par tous les moyens ».
Plus de quatre heures pour aller au travail : c’est le « cauchemar » récurrent que vivent bon nombre de Mahorais, coincés dans les embouteillages. C’est bien le mot employé par les automobilistes qui doivent se lever avant le soleil pour espérer ne pas être en retard à leur prise de poste. « Je me réveille à 2h50 du matin pour partir de chez moi à 3h30. J’arrive généralement aux environs de 4h20. Partir plus tard n’est plus envisageable car la dernière fois que je suis partie à 4h, je suis arrivée à 7h05 », décrit Yousra*, qui part de Chirongui pour travailler à Mamoudzou. Même chemin de croix pour Charifa*, qui quitte elle aussi chaque matin Chirongui pour embaucher à M’tsapéré, dans un centre médical. Départ à 4h, arrivée à 5h30, sieste jusqu’à 8h et le début du service pour tenter de rattraper le sommeil perdu. « Je sens ensuite que j’ai moins d’attention, parfois j’ai l’impression de faire un burn-out », déplore l’éducatrice spécialisée. Un état de fatigue qui a déjà failli coûter la vie à Hidaya, ingénieure en informatique à la Ville de Mamoudzou, qui habite également Chirongui. « Une fois, je me suis endormie au volant et j’ai fait une sortie de route », raconte celle qui a également constaté que l’impatience provoquée par les bouchons en conduisait certains à adopter des comportements dangereux sur la route, voulant doubler la voiture précédente à tout prix. Une situation encore pire depuis l’installation des nouveaux feux tricolores dans Mamoudzou selon Nourdine, qui doit traverser l’enfer de Kawéni aux heures de pointe après avoir quitté M’tsangamouji à 4h30.
« Je ne vois pas mes enfants le matin »
Ce sommeil amputé néfaste pour la santé, tous les conducteurs qui se livrent à nous en témoignent. Mais les dégâts sur le corps ne s’arrêtent pas là. La position assise et la crispation prolongée sur l’embrayage et la pédale de frein ont des conséquences sur les muscles et les articulations. Yousra, elle, souffre de discarthrose, une affection fréquente des disques articulaires présents au niveau du dos. Hidaya, elle, souffre également du dos lors des journées rythmées par les bouchons.
Mais c’est surtout une vraie souffrance psychologique pour beaucoup. « Ma vie personnelle s’est réduite à de l’anticipation : je pars tôt pour rentrer tard ! Je ne vois pas mes enfants le matin », dresse comme bilan la première interrogée. « Moi, j’ai renoncé à tous les loisirs sur Mamoudzou, je ne vais pas à certains événements à cause des embouteillages », explique de son côté Razanti, qui a l’habitude de partir à 4h20 de Tsimkoura, dans la commune de Chirongui, pour être à 7h devant ses élèves à Mamoudzou. À cela s’ajoute que dans la file d’attente incessante des voitures, la peur des agressions est inévitable. « J’ai été victime à plusieurs reprises de caillassages », raconte Yousra. Si la conductrice de Tsimkoura n’a, elle, jamais été agressée alors qu’elle était au volant, la crainte reste omniprésente. « J’ai très souvent peur des caillassages. J’ai déjà vu cela arriver à quelques voitures devant moi. Heureusement qu’à chaque fois j’ai su manœuvrer rapidement », relate-t-elle.
« J’ai vite abandonné l’idée du bus »
Face à cette situation, beaucoup ont essayé d’opter pour le bus. « Je suis moins crispée sur l’embrayage et au moins je peux commencer à travailler pendant le trajet », met en avant Hidaya, qui a su tirer parti de cette méthode, couplée avec du télétravail. Mais l’essai n’est pas fructueux pour tout le monde. « J’ai tenté les navettes de la Cadema. Mais les bus n’arrivaient pas forcément aux horaires indiqués et souvent ils étaient remplis en plus d’être la cible principale des caillasseurs, donc j’ai vite abandonné l’idée », regrette Yousra, qui a décidé de passer le permis moto pour pouvoir pratiquer l’inter-files. Charifa, elle, ne voulant pas déménager de sa maison dont elle est propriétaire, réfléchit à reprendre un emploi dans le Sud, plus proche de son domicile : « J’adore mon métier, mais j’ai même pensé à changer de boulot, car je n’en peux plus de subir ça ».
*Prénoms d’emprunt.
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Des habitations illégales détruites à M’tsamboro ce lundi
Ce lundi 18 novembre, le préfet de Mayotte s’est rendu au lancement de l’opération de destruction d’habitat illégal et de renaturation à la pointe d’Handréma, dans la commune de M’tsamboro, accompagné de la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (Daaf), de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), du Conservatoire du littoral, de la gendarmerie nationale et des agents du conseil départemental. La pointe d’Handréma, située dans la commune de M’tsamboro, est une zone naturelle protégée dont le foncier est partagé entre le Conservatoire du littoral et le conseil départemental. Sa richesse naturelle en fait un site extrêmement sensible. « Ces dernières années, il a été constaté une dégradation nette de la richesse écologique et de la biodiversité de la pointe d’Handréma », indique la préfecture. Son état de dégradation s’est accéléré ces derniers mois, sous l’effet de cultures qui fragilisent et détruisent les sols, et par la présence de cases en tôles occupées de manière ponctuelle par des étrangers en situation irrégulière.
Cette opération, en préparation depuis le mois d’août vise à détruire une vingtaine de cases construites illégalement et occupées de manière ponctuelle par des étrangers en situation irrégulière. Elle a aussi pour objectif de repérer des cultures plantées illégalement sur des terres publiques, sans autorisation d’exploitation afin de lancer la renaturation de ce lieu. À l’issue de cette première journée, « un tiers des habitations illégales a d’ores et déjà été détruit », annonce les services de l’État. L’opération se déroulera toute la semaine. S’agissant des exploitants de ces cultures sur des terres qui ne leur appartiennent pas, des réunions organisées en mairie avec l’ensemble des parties prenantes permettront la fin rapide de cette pratique. Dès à présent, pour la sauvegarde du site, l’État a exigé l’arrêt immédiat des brûlis, de nouvelles plantations et de l’arrachage.