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Ces mahorais qui quittent l’île aux parfums pour se construire une carrière

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Asma* vit à Paris. Originaire de Mamoudzou, la Mahoraise de 28 ans affirme aujourd’hui ne pas regretter un instant avoir quitté le 101ème département français. Partie pour poursuivre des études littéraires, elle prépare actuellement les concours du barreau au Luxembourg et en France.

Flash Infos : Quel est votre parcours scolaire ? Pourquoi avoir quitté Mayotte pour poursuivre vos études ?

Asma : Lorsque je suis partie à l’âge de 16 ans, ma première destination a été Lyon. J’ai quitté Mayotte car la filière que je convoitais n’y existait pas et n’y existe toujours pas. J’ai suivi un parcours en classe préparatoire littéraire hypokhâgne et khâgne, à l’issue duquel j’ai réalisé une licence en droit privé puis un master en droit des affaires internationales en Égypte. Je me suis spécialisée par la suite dans le droit des pays arabes grâce à un échange universitaire au Qatar. Afin d’étoffer mon parcours, j’ai également occupé une place au sein du bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption à Abidjan que j’ai délaissé par la suite pour rejoindre le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. J’ai alors travaillé un an pour le consulat général de France à Alger. Puis en raison de la crise sanitaire, j’ai été mobilisée pour aider au rapatriement des Français bloqués à l’étranger et j’ai décidé de me consacrer à la préparation de plusieurs concours, dont celui du barreau.

FI : Un sacré parcours alors que vous n’avez que 28 ans. Mais alors riche de vos expériences, regrettez-vous aujourd’hui d’avoir quitté Mayotte ?

Asma : Je ne regrette pas d’être partie car j’ai pris goût aux voyages. J’espère que la fin de la crise sanitaire me permettra de repartir en Afrique. Je suis bien consciente aujourd’hui que je n’aurais jamais eu autant d’opportunités professionnelles si j’étais restée sur l’île.

FI : Vous parlez d’opportunités professionnelles. Pensez-vous qu’il est possible à l’heure actuelle de se constituer une carrière à Mayotte ?

Asma : En l’état actuel des choses, je ne vois pas quels débouchés l’île offriraient aux jeunes diplômés. Il n’existe aucun dispositif de retour et d’accompagnement à la recherche d’emploi. L’État ne soutient que très peu les jeunes entrepreneurs. C’est la raison pour laquelle je suis admirative du parcours de jeunes mahorais qui excellent dans leurs domaines. Que faire lorsque l’on n’a pas d’âme entrepreneuriale ? Le département n’a aucun moyen d’absorber le contingent de jeunes diplômés alors la plupart restent en métropole. Quel intérêt de venir grossir le flot des chômeurs ?

FI : Selon vous comment s’explique la fuite des cerveaux à Mayotte ?

Asma : Pour moi, la fuite des cerveaux à Mayotte s’explique d’abord par l’environnement hostile et l’insécurité. Mayotte connaît des pics de violence que l’on ne rencontre pas ailleurs. Mais aussi par le manque d’attractivité liée à l’absence d’activité sur l’île. Également par les salaires peu élevés au regard du coût de la vie. De plus, la pratique du piston peut rendre l’insertion professionnelle difficile. Enfin, les porteurs de projets qui souhaitent ouvrir une entreprise sont confrontés à des lourdeurs administratives qui viennent freiner la mise en place de leur activité.

FI : Voilà un bilan bien triste que vous dressez là… Si vous deviez donner un conseil à un jeune bachelier mahorais, que lui diriez-vous ?

Asma : Si je devais donner un conseil à un étudiant, je lui demanderais de bien se renseigner sur son orientation. Par manque d’information, certains étudiants se réorientent ou peinent à trouver leurs voies. Je leur conseillerai également de cumuler les dispositifs d’aide et de préparer un plan B au cas où tout ne se passerait pas comme prévu. Je leur demanderai d’être curieux du parcours de leurs aînés, on apprend de nos erreurs mais également de celles des autres.

* le prénom a été modifié

Au conseil départemental, “l’opposition constructive” ne lâchera rien

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Toujours privés d’hémicycle, les nouveaux élus du conseil départemental étaient réunis ce lundi 19 juillet dans l’Hôtel de ville de Mamoudzou pour une assemblée plénière marquée par les tensions entre membres de la majorité et ceux de l’opposition.

À l’ordre du jour de cette première assemblée plénière du conseil départemental depuis les élections des 20 et 27 juin ? Une dizaine de rapports à voter et vingt-six élus à contenter. Un défi de taille pour le nouveau président de la collectivité, Ben Issa Ousseni, fraîchement nommé. Un à un, le responsable de l’exécutif énumère les rapports adoptés à l’unanimité par l’assemblée : “Rapport n°2021-00868 relatif à l’adoption du règlement intérieur du conseil départemental ; Rapport n°2021-00869 relatif aux délégations d’attributions du conseil départemental données à sa commission permanente ; Rapport n°2021-00870 relatif aux délégations d’attributions du conseil départemental données au président.”

Place ensuite à la présentation des présidents des commissions spécialisées et des domaines de compétences. Pour la gestion de l’administration générale, des transports et de la transition écologique, c’est Omar Ali, l’élu de Dzaoudzi-Labattoir, qui rafle la mise. Sa collègue de M’Tsamboro, Zouhourya Mouayad Ben, se voit confier quant à elle les dossiers sportifs et culturels, mais aussi ceux en lien avec la jeunesse. Pour ce qui est de la solidarité, de l’action sociale et de la santé, le totem reste entre les mains du canton de Dembéni puisque Madi Velou remplace son adversaire du mois dernier, Issa Issa Abdou. Mais dans l’assemblée d’apparence si docile sommeillent des tensions.

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L’opposition constructive et la majorité

Des représentants désignés au sein des diverses commissions administratives et des organismes extérieurs du conseil départemental en fonction de leurs aptitudes et de leurs compétences dans ces domaines, selon Ben Issa Ousseni. Mais ces choix font quelque peu grincer des dents le groupe dit d’opposition constructive. “Nous souhaitons être représentés dans chacune des commissions afin de garantir le principe de démocratie et de proportionnalité”, soumet la présidente, Hélène Pollozec. La benjamine de « l’hémicycle » rappelle, en vain, sa volonté d’équité au sein des différentes commissions. “Notre objectif est d’œuvrer dans l’intérêt de la population et de nous mettre au travail rapidement”, assure-t-elle. Une demande entendu… Mais pas toujours écoutée par le principal intéressé ! Si certains obtiennent finalement un siège dans des comités, d’autres se retrouvent le bec dans l’eau. Un refus justifié par une simple et bonne raison : la supériorité numérique des membres de la majorité et le professionnalisme de ceux nommés.

Impossible cohabitation ou tensions nécessaires ?

Des avis divergents certes, mais pas question pour autant d’altérer l’ambiance de travail et la mission première des nouveaux élus. “Nous sentons que l’opposition, qui est forte de propositions, a avant tout envie de travailler. L’objectif du conseil départemental demeure le développement de l’activité économique du territoire et son attractivité dans le cadre de nos fonctions régionales. Mais nous devons aussi agir au plus près de la population dans le cadre de nos fonctions départementales”, résume Ben Issa Ousseni, en bon maître de cérémonie. Un sentiment partagé par Hélène Pollozec. Suffisant pour que tout le monde tire dans le même sens ? L’avenir le dira…

Ben Issa Ousseni : « La diversité de la majorité, comme celle de tous les élus de l’assemblée, doit être envisagée comme une richesse »

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À la tête du conseil départemental depuis près de trois semaines, le nouveau président Ben Issa Ousseni se confie en exclusivité pour Flash Infos sur son élection, sur ses priorités, sur le projet territorial de la majorité, sur sa relation avec l’opposition, sur sa vision du poste mais aussi sur le mode de scrutin.

Flash Infos : Depuis bientôt trois semaines, vous êtes le nouveau président du conseil départemental. Racontez-nous les coulisses de ce scrutin. Pensiez-vous réussir à faire l’unanimité auprès de vos pairs et obtenir le siège ? Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence en votre faveur : le fait d’incarner la continuité avec l’ancienne mandature ou tout simplement l’expérience politique ?

Ben Issa Ousseni : D’abord, je veux redire ma fierté d’être devenu le 7ème président du conseil départemental. C’est un immense honneur et une charge dont je mesure toute la portée, tant les défis sont nombreux pour Mayotte et sa population. Raconter les coulisses m’est impossible, mais je me réjouis que nous ayons réussi à former une majorité de projet, même si à ce stade je me refuse à parler d’opposition. Nous avons à travailler ensemble. Les Mahoraises et les Mahorais ne comprendraient pas de nouveaux déchirements, même si, et c’est bien normal, il y aura forcément des points de convergence à rechercher, des différences à dépasser. Ce qui a été décisif ? Je crois avoir été clair vis-à-vis du bilan de la majorité précédente, dont je partageais les grandes lignes, ce qui ne m’empêche pas d’amener ma sensibilité, mon regard et celui d’une équipe largement renouvelée.

FI : Dans votre discours d’investiture, vous avez évoqué les nombreux défis dont doit faire face le conseil départemental ? Quelle sera la première de vos priorités ? Dans quel domaine, comptez-vous mettre l’accent ?

B. I. O. : Durant lle précédent mandat, j’étais vice-président en charge de l’économie : le développement économique de Mayotte me tient toujours particulièrement à cœur, parce que rien n’est possible sans le tissu économique. La crise sanitaire a considérablement fragilisé ces acteurs. Nous devons donc continuer d’être aux côtés des acteurs économiques pour créer les conditions d’un développement harmonieux, maîtrisé.

La question de la sécurité est centrale, même si ce n’est pas à proprement parler une compétence départementale, elle me semble nécessiter un partenariat renforcé avec tous les acteurs comme l’État, la Justice, l’Éducation nationale, les communes et les intercommunalités. Sans sécurité, chacun le sait, il n’est pas de véritable liberté. Le défi écologique aussi est une priorité que nous devons défendre : Mayotte doit valoriser ses atouts ! Mais pour les valoriser, il faut protéger cette extraordinaire biodiversité, qui ne s’oppose pas au développement des infrastructures nécessaires.

En termes d’aménagement, des dossiers lancés comme l’extension de la piste longue (80 millions d’euros du CD), l’aménagement du quai n°1 au port de Longoni, les constructions d’équipement sportifs pour les Jeux des Iles 2027 doivent aussi se concrétiser. Nous avons du pain sur la planche et l’équipe qui m’entoure est à pied d’œuvre pour que nous avancions dans l’efficacité et le souci d’être au plus près des besoins de la population.

FI : Il reste maintenant à déterminer un projet territorial clair, net et précis pour les six prochaines années. Comment comptez-vous vous y prendre ? Allez-vous vous appuyer sur celui défendu par les LR lors de la campagne, avec qui vous incarnez la majorité ? Quels seront les 4-5 axes principaux ?

B. I. O. : La contribution du conseil départemental au projet de loi Mayotte est une excellente base de travail. La mise à niveau du territoire, la protection de celui-ci ou les urgences à traiter comme l’alignement des minimas sociaux dessinent des enjeux clairs. Mais je souhaite effectivement donner un cap clair à notre action autour d’un projet de mandat qui donnera des grandes orientations sur les questions majeures : transports, économie, habitat, jeunesse/insertion, solidarités, coopération… Je ne suis pas l’homme d’un parti, mais j’entends être le président de tous les Mahorais. Et la diversité de la majorité, comme celle de tous les élus de l’assemblée, doit être envisagée comme une richesse. À nous de rechercher ce qui nous rassemble et pas ce qui nous divise.

FI : Quel type de président comptez-vous être ? Plutôt discret comme votre prédécesseur pour laisser la place à vos vice-présidents ou engagé sur le terrain dans le but de communiquer le plus régulièrement possible vos actions ?

B. I. O. : J’ai envie de vous répondre que l’un n’empêche pas l’autre. Je m’appuierai beaucoup sur mes vice-président(e)s bien sûr, sur ce qu’on appelle l’exécutif – comme l’a fait mon prédécesseur Soibahadine Ibrahim Ramadani qui nous a fait pleine confiance – mais je serais aussi un président impliqué, disponible, présent sur le terrain. Je ne conçois pas l’engagement politique autrement ! Après, je ne suis pas un surhomme, mes journées n’ont que 24 heures et nous travaillerons dans le respect des compétences et des sensibilités de tous et toutes.

FI : Ces dernières élections ont aussi démontré le besoin vital de changer de mode de scrutin pour que la population n’ait plus à voter pour un binôme mais pour une liste. Que pensez-vous de cette demande répétée ?

B. I. O. : Je ne sais pas si c’est un besoin vital ! Ce qui est vital, ce sont d’abord les problématiques que vivent les Mahoraises et les Mahorais au quotidien. Bien sûr que les questions institutionnelles sont importantes, mais à ce compte-là, le renforcement des capacités institutionnelles et financières du Département, pour être pleinement une collectivité unique, me semble au moins aussi important. Qu’il faille aller vers un mode de scrutin plus proche de ce qui existe dans les municipalités et les régions, c’est l’évidence, mais il nous faudra alors trouver le moyen de continuer à représenter nos cantons et leurs populations, sans perdre de vue la globalité du territoire.

Le développement des activités économiques et agricoles, le leitmotiv de la communauté de communes du Sud

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Vendredi dernier, la communauté de communes du sud et l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte ont signé une série de conventions pour le développement de zones touristiques et économiques et des baux pour l’installation d’agriculteurs sur le territoire. Une nouvelle étape entre les deux institutions qui conforte l’attractivité de cette partie de l’île.

Si les pelleteuses ne sont pas encore au pied d’oeuvre, l’avancement de trois projets structurants sur la communauté de communes du Sud est en bonne voie puisqu’ils sont déjà en phase dite « opérationnelle ». Preuve en est vendredi dernier avec la signature de plusieurs conventions avec l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) qui doivent permettre d’ici un à trois ans de complètement transformer le visage de cette partie de l’île.

Ancien lieu touristique de référence de la baie de Bouéni, la zone écotouristique d’Hagnoundrou s’avère être à la fois un chantier inédit et ambitieux. Sur une surface totale de 46 hectares, le rendu final fait rêver avec près de 300 lits d’hébergement, 16.000 mètres carrés d’activités économiques (restauration, pôle VTT, centre équestre, ferme éducative, accrobranche…), 5.000 mètres carrés d’équipements publics (base nautique, halle des fêtes, centres de formation modulables) ou encore de multiples espaces aussi divers que variés (ponton de plaisance, bassin de baignade, jeux nautiques et terrestres, desserte cyclable..). « La conception de l’avant-projet va débuter. Les demandes d’autorisation liées aux codes de l’urbanisme et de l’environnement vont être soumises aux services de l’instructeurs », assure Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé et le président de l’intercommunalité, qui envisage de commencer les travaux en 2024.

À quelques kilomètres, la zone d’activité économique multifonctionnelle de 18 hectares située à Malamani est elle-aussi sur les rails. Lancée en 2018 avec les études de faisabilité, elle doit accueillir des entreprises industrielles, commerciales et artisanales et voir notamment sortir de terre une cuisine centrale, un garage solidaire, un pôle déchets, mais aussi un abattoir. Pour réussir ces deux défis, l’opération d’aménagement urbain, baptisée « Mjini Héritage », s’intègre parfaitement à cette vision. Imaginée en 2015 à l’occasion de l’élaboration d’un schéma d’aménagement et de développement communal, elle prévoit la création d’un nouveau éco-quartier sur Bandrélé qui « domine le centre-bourg ». Au programme : la construction de 670 logements, de commerces de proximité, d’un groupe scolaire, d’un gymnase, d’un stade, d’une salle polyvalente et d’un collège. Le tout en mettant en valeur les vestiges de la mosquée et les arbres centenaires. Une dernière étape de concertation se déroule du 20 juillet au 20 septembre avant la finalisation du projet.

Un symbole de réussite

En attendant la pose des différentes premières pierres, un autre pôle, agricole cette fois-ci, vient également pointer le bout de son nez, dans le but de « favoriser l’installation et la professionnalisation des agriculteurs », détaille Ali Moussa Moussa Ben. C’est tout l’intérêt du site de Mro-Mouhou qui doit permettre la valorisation du foncier, la mise en place de l’irrigation nécessaire et la construction de bâtiments collectifs de stockage, de bureaux et d’une chambre froide. Tout cela à destination de 11 exploitants, sélectionnés à la suite d’un appel à projets et accompagnés par l’Epfam dans le montage de leur plan de développement et de leurs demandes de financements publics. « Ce projet phare, audacieux et en même temps expérimental, me motive à réunir nos forces, nos expériences et nos pratiques. […] Je fais un vœu pieu républicain : que cette initiative sera un symbole de réussite pour la structuration et le développement endogène de notre territoire », confie Zaïna Silahi, désignée porte-parole de son père, Abdou. Tous deux ravis d’allier innovation et tradition mais aussi d’oeuvrer pour une agriculture raisonnée et raisonnable.

Avec ces 13 hectares acquis par le mairie et mis à disposition sous forme de baux ruraux de neuf ans, assermentés d’une close environnementale, tous vont pouvoir bénéficier d’un découpage parcellaire à partir du 1er septembre. Et ainsi mettre à profit leurs filières d’élevage (bovins, poules pondeuses, poulets de chair) et de maraîchage. « Cette stratégie va se généraliser sur l’ensemble du territoire intercommunal », promet le premier magistrat. « Nous menons une étude de faisabilité sur l’aménagement de quatre autres pôles agricoles : à Malamani sur 91 hectares, à Caroni sur 133 hectares, à Kani-Kéli sur 14 hectares et à Mronabeja sur 46 hectares. »

À l’heure où les intercommunalités du 101ème département peinent à se mettre en ordre de marche, celle du Sud fait figure d’exemple. « Notre mission est de porter haut et fort les projets qui vont rendre attractif notre territoire. […] Notre ambition est de conduire des opérations à hauteur de 50 millions d’euros d’ici 2026 », conclut Ali Moussa Moussa Ben, convaincu de cette orientation politique. Comme en témoigne la signature de près de 20 conventions opérationnelles avec l’Epfam depuis juin 2017.

Réélection du maire de Kani-Kéli : comme un air de déjà vu

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Un an après les élections municipales de 2020, les habitants de la commune de Kani-Kéli ont été obligés de retourner aux urnes dimanche dernier. Le Conseil d’État a confirmé l’annulation des élections de l’année dernière. Une décision qui ne fait pas l’unanimité auprès de la population qui aurait préféré que les choses se passent autrement.

Alors que le reste de la population de l’île vaquait à ses occupations dominicales, les habitants de la commune de Kani-Kéli étaient obligés de retourner aux urnes dimanche dernier. Pour cause ? La réélection de leur nouveau maire. Une idée qui n’enchante pas tout le monde visiblement. « J’ai voté l’année dernière, j’ai voté récemment pour les départementales et aujourd’hui, on me demande encore de voter. Je n’ai jamais autant voté en si peu de temps de toute ma vie ! », déclare Hadidja, une habitante du village de Passi-Kéli qui ne cache pas son agacement. Si elle a tout de même mis un point d’honneur à accomplir son devoir civique, elle ne soutient pas la procédure engagée par Assani Soufiane Ayouba, celui qui a signalé des irrégularités lors des élections de l’année dernière et qui a porté l’affaire devant les tribunaux. « Cela me dérange de devoir réélire un nouveau maire, parce qu’on en avait déjà un. Il était en place, pourquoi vouloir lui retirer son titre ? J’aurais préféré que l’autre candidat le laisse finir son mandat et puis il aurait pu se présenter aux prochaines élections », soutient Hadidja. Et elle ne semble pas être la seule à penser ainsi.

Le maire déchu, Rachadi Abdou, n’a plus la main sur aucun dossier depuis l’annulation des élections municipales de l’année dernière par le Conseil d’État au mois de mai. La préfecture assure l’intérim, mais en attendant, l’avancement des chantiers prioritaires est à l’arrêt. La population redoute devoir en faire les frais. « Cette situation est inquiétante parce que des projets pour la jeunesse ont été mis en place et ils n’avancent pas, à l’exemple des terrains à Kani-Bé et à Kani-Kéli. Il y a aussi des projets d’école qui se sont arrêtés d’un coup parce que l’on doit retourner aux urnes », déplore Foulera Chamssidine Abdallah, un autre habitant de Passi-Kéli. Ce dernier souhaite que les habitants de la commune de Kani-Kéli renouvellent leur choix et élisent à nouveau Rachadi Abdou. « Si un autre arrive au pouvoir, rien ne nous garantit qu’il va continuer les projets actuels. Il peut vouloir initier les siens et ils vont mettre du temps à se réaliser », poursuit-il.

D’autres en revanche se plient aux règles de la démocratie sans rechigner, et soutiennent cette réélection. « La marge qui séparait les deux candidats était tellement mince, je pense qu’il est normal que nous revenions pour que nous ayons une mandature sereine qui se gère de façon indiscutable », estime Ahmed Attoumani Douchina, un habitant du village de Mronabeja et accessoirement ancien conseiller départemental. Selon lui, le doute qui s’est installé autour de la légitimé de Rachadi Abdou aurait entaché son mandat. « Quand il y a des doutes il faut les lever. Après cette élection, peu importe l’issue, nous ne remettrons plus en cause les résultats », selon lui. Rien n’est moins sûr puisque lors du dépouillement des bulletins dimanche soir, deux bureaux de vote ont été source de conflits. Les sympathisants des candidats qui observaient le spectacle à travers les fenêtres criaient au scandale, accusant certains assesseurs de tricher. Des mots d’oiseaux ont été échangés et certains voulaient même en venir aux mains… Un triste spectacle qui a retardé l’annonce des résultats officiels !

Vers un renouveau ou une répétition ?

L’année dernière, les habitants de la commune de Kani-Kéli avaient porté les listes de Rachadi Abdou et d’Assani Soufiane Ayouba au second tour. Plus d’un an plus tard, le scénario se répète. Le maire sortant, Rachadi Abdou est placé en tête avec 44,45%, tandis que son principal adversaire obtient 36,38% des suffrages. Plus de 200 voix les séparent, et cela ne semble pas rassurer l’équipe d’Assani Soufiane Ayouba. À l’annonce des résultats dans son QG, beaucoup avaient du mal à y croire. « Nous pouvons rattraper 150 voix, mais 200 c’est beaucoup ! Je ne sais pas comment nous allons faire », avoue une partisane à ses camarades, le visage dépité. Pourtant, la tête de liste et ses colistiers pensent encore pouvoir inverser la tendance qui se dessine. « Nous espérons avoir des alliances, nous allons solliciter les candidats qui n’iront pas au deuxième tour pour qu’ils soient avec nous », indique Faïna Ousseni, l’une des membres de la liste d’Assani Soufiane Ayouba. Même si le jeu des coalitions a commencé, ils portent surtout leurs espoirs sur les habitants des six villages de Kani-Kéli qui n’ont pas voté. « C’est important d’aller voter. Nous avons des projets sérieux pour développer notre commune », assure Faïna Ousseni.

De son côté, Rachadi Abdou reste tout aussi confiant. Le score obtenu cette année est d’ailleurs trois fois plus élevé que celui des municipales de 2020. « La population nous a placés en tête et c’est une première victoire. Je leur demande de confirmer cet engouement le 25 juillet », lance le candidat. Et pour ratisser encore plus large, il mise également sur les abstentionnistes et les autres candidats qui ont comptabilisé 14,19% des voix pour Achirafi Hanyou et 4,98% pour Ahmed Soilihi, l’ancien maire de Kani-Kéli. « Je [les] ai contactés, nous allons discuter et faire des alliances. Je veux rassembler toutes les forces vives pour remporter cette mandature car il y a beaucoup à faire à Kani-Kéli et je ne peux pas tout faire seul », poursuit Rachadi Abdou. Il aurait d’ailleurs préféré mettre fin au suspens dès le 18 juillet et ainsi éviter le deuxième tour. Beaucoup d’habitants de la commune avaient souhaité le même scénario, lassés par ce conflit qui suspend le fonctionnement de leur ville. Mais ce scénario n’a pas pu se réaliser… Les électeurs sont donc invités à se rendre de nouveau aux urnes, dimanche prochain, en espérant que cette fois-ci sera la bonne !

Les 2 Makis, un atelier de couture responsable pour les tout petits

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Si les couturiers à Mayotte ne manquent pas, de nouvelles initiatives émergent dans le domaine pour renouveler l’offre et proposer un éventail plus large de produits. Créé il y a dix mois, l’atelier Les 2 Makis de Noémie Delteil, spécialisé dans les vêtements pour enfants, propose une gamme de vêtements réversibles, de jeux en tissu réutilisable ou double emploi, en conciliant matières locales, développement durable, fait main et budget accessible.

La 8ème édition de l’expo Made In Mayotte s’est achevée samedi dernier, mais pour la vingtaine d’artisans présents pour l’événement, le travail se poursuit toute l’année ! Parmi eux, Les 2 Makis, tout jeune atelier de couture spécialisé dans les vêtements et accessoires pour enfants, de l’âge d’un mois jusqu’à cinq ans – voire plus, sur commande.

La force de la marque ? Des tissus locaux, sains pour la peau des chérubins, mais surtout, une créativité à toute épreuve. Car ici, robes, chemises, shorts et barboteuses sont tous réversibles. De quoi offrir deux tenues en une, tout en permettant de limiter la surconsommation.

Côté accessoires, le choix est large : bavoirs, bandeaux, chouchous, poncho de plage, tablier de cuisine pour enfant, nid d’ange (sorte de sac de couchage d’intérieur pour les bébés), serviettes de bain personnalisées et lingettes lavables, l’atelier a de quoi faire le bonheur des touts petits, à des prix qui raviront les parents. La gamme entièrement confectionnée à la main inclut également des tissus à colorier réutilisable à souhait après un passage en machine, et des tapis de jeux d’un mètre de diamètre, lui aussi réversible, et transformable en sac.

On manque beaucoup de vêtements pour bébé et enfant à Mayotte”, explique Noémie Delteil, la créatrice des 2 Makis. “Quand on cherche des choses sympas, on tombe souvent sur des articles plutôt chers qui viennent de Chine et de Dubaï, qui sont de mauvaise qualité et ne sont pas bons au niveau de la santé.” Alors, lorsqu’elle déménage de Petite à Grande-Terre, il y a dix mois, Noémie Delteil décide de quitter son emploi d’enseignante pour lancer son atelier, auquel elle consacre désormais tout son temps.

Je voulais me démarquer, ne pas juste proposer des vêtements classiques, tout en étant dans l’idée d’une consommation responsable.” Et si de plus en plus nombreux sont les artisans et entrepreneurs à Mayotte à se lancer dans la couture, le sur-mesure et le zéro déchet, seule Noémie propose à ce jour des confections réversibles, qu’elle confectionne chez elle, dans son petit atelier, et dévoile chaque mois lors du marché paysan de Coconi.

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Où trouver Les 2 Makis ?

Pour consulter le catalogue de l’atelier ou commander un modèle sur-mesure, rendez-vous sur la page Facebook Les 2 Makis, ou sur le marché de Coconi tous les premiers samedis du mois. Vous pouvez également contacter Noémie Delteil au 06.39.66.78.77.

 

 

La continuité avant tout, le maître mot du nouveau préfet de Mayotte, Thierry Suquet

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Nommé en conseil des ministres le 24 juin dernier, le nouveau préfet du 101ème département, Thierry Suquet, a exposé sa feuille de route aux médias locaux. Sa mission s’articule autour de cinq axes principaux : le projet de loi Mayotte, la lutte contre l’immigration clandestine, la sécurité, le développement économique et la vaccination. Le délégué du gouvernement veut apporter son expérience et son engagement républicain au service des collectivités et de la population. Une entrée en matière qui se base sur une ligne directrice : la continuité.

Engagement. C’est sans aucun doute le mot qui revient le plus souvent dans la bouche du nouveau préfet, Thierry Suquet, à l’occasion de sa présentation auprès de la presse locale, ce mardi 13 juillet. À travers son parcours dans la fonction territoriale et ses différents postes à la sortie de l’ENA, le délégué du gouvernement veut « apporter la plus-value dont le département a besoin ». Mais aussi « l’expérience ». Et compte bien mettre en pratique la ligne tracée par le gouvernement. « C’est une confiance énorme ! Je suis conscient de la responsabilité que l’on m’a confiée. Toute ma vie, j’ai appris à servir la République. »

Pas besoin d’une boule de cristal, donc, pour découvrir et comprendre sa mission qui s’articule autour de cinq axes clairement identifiés. Le « long » échange avec son prédécesseur, Jean-François Colombet, au cours duquel il est revenu sur « la méthode de travail », lui permet de prendre à bras le corps les dossiers brûlants. Avec en ligne de mire la poursuite de la préparation de la loi Mayotte, annoncée par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, le jour des dix ans de la départementalisation. « Nous sommes actuellement dans la phase de travail parisien », assure-t-il. La venue du locataire de la rue Oudinot, officialisée sur son compte Twitter par ce dernier, du 28 au 31 août prochain, doit d’ailleurs permettre de dresser un premier bilan.

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Le point d’orgue de sa feuille de route concerne bien évidemment la lutte contre l’immigration clandestine, ce « sujet majeur ». « Un mandat très clair » l’attend de pied ferme. Pour cela, Thierry Suquet compte « pérenniser les moyens terrestres et nautiques » dans le but de « raccompagner vite et bien » les personnes invitées à quitter le territoire. Autre priorité sur ce volet : la démolition des quartiers informels. « Le programme lancé fonctionne, j’espère que nous allons pouvoir l’amplifier. » La résorption de l’habitat insalubre s’avère être un champ de compétence qu’il connaît sur le bout des doigts. En effet, il en avait directement la charge lorsqu’il était préfet délégué à la défense et à la sécurité à Lyon, où il a détruit de « nombreux squats ».

Justement, l’insécurité reste, là aussi, son cheval de bataille. « Il faut assurer la protection de la population » dans l’espoir de « vivre en tranquillité », martèle-t-il. Pour y arriver, le nouveau préfet aspire à collaborer en toute intelligence avec les collectivités et la justice. « Il faut travailler sur des plans de prévention et comprendre le déroulement des phénomènes de délinquance », insiste-t-il. À ses yeux, il ne s’agit pas d’un manque d’effectif chez les forces de l’ordre, qui patrouillent jour et nuit en nombre conséquent, mais bel et bien d’un souci d’efficience. La réponse passe visiblement par les actions entreprises par Jean-François Colombet, comme le déploiement de la vidéoprotection dans le cadre de la signature de pactes de sécurité avec les différentes communes.

Discours responsables des élus

Un enjeu rappelé par les élus rencontrés dès ce lundi à la Case Rocher. Outre la sécurité, le développement économique du territoire, à travers la création d’entreprises, est aussi l’une de leurs attentes fortes. « J’ai été frappé par leurs discours responsables », confie Thierry Suquet, qui a déjà prévu d’organiser des « points de rendez-vous » réguliers avec les principaux concernés. Parmi eux, le nouveau président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, arrive en tête de liste. En haut de la pile des premières discussions : le groupement d’intérêt public pour la gestion des fonds européens. « Il a un programme ambitieux de formation des services départementaux. » Sans oublier le foncier, le nerf de la guerre sur l’archipel de 376km2. Une situation complexe que seule la loi Mayotte pourrait débloquer selon lui. Et ainsi offrir, à terme, une bouffée d’oxygène au rectorat, en recherche perpétuelle d’hectares pour atteindre l’objectif des 800 nouvelles salles de classe fixé par le chef de l’État, Emmanuel Macron. « Il faut trouver des solutions rapides et à court terme. »

La vaccination coûte que coûte

Des objectifs possiblement atteignables qu’en cas de contrôle de la crise sanitaire. « Nous nous remettons à respirer », souffle Thierry Suquet. Pas question pour autant de relâcher la pression, surtout en cette période de vacances scolaires ! « Pour maintenir l’épidémie éloignée de l’île, le seul remède est la vaccination. » Or, seulement 18% de la population a pour le moment reçu deux doses. Bien loin des standards métropolitains… Et avec le spectre du variant Delta, le délégué du gouvernement, qui se dit sur « la même longueur d’onde que Dominique Voynet », souhaite mettre les bouchées doubles. « Il faut monter en puissance et ne pas nous contenter de la multiplication des tests. […] Nous ne pouvons pas soigner les gens si nous n’avons pas confiance dans le système de santé… » D’où sa volonté « de concentrer nos énergies » pour aller au contact des habitants les plus reculés. Et « ne pas revenir à des mesures coercitives ».

Un discours d’ensemble calqué, mot pour mot ou presque, sur celui de Jean-François Colombet. « Je m’inscris dans la continuité et je vais m’engager aussi longtemps qu’on aura besoin de moi », insiste son successeur, qui a pour ambition de « tirer son équipe » vers le haut et de « mettre en ordre de marche les services de l’État ». À l’image de son prédécesseur, Thierry Suquet veut par dessus tout « être présent et actif » mais aussi « faire et faire savoir ». Entendu. Après la parole, place aux actes !

Avec Sunday, soyez femmes jusqu’au bout des seins

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Son nom appelle à la gourmandise, et sa promesse aussi. Depuis le mois dernier, Sunday, un concept unique de vente de lingerie à Mayotte, fait particulièrement parler de lui sur le territoire. En mêlant choix, qualité, prix attractifs et showroom privé, la marque a su répondre aux problématiques de nombre de Mahoraises.

Elle va vous faire fondre de plaisir… Il y a tout juste un mois, Klervi Pigeard lançait Sunday, un concept inédit à Mayotte de vente de lingerie, maillots de bain et tenues de sport, le tout dans un showroom privé ou lors de soirées entre copines à domicile, animée par l’instigatrice de la marque elle-même. Mais l’idée de l’entrepreneuse, qui a rapidement su trouver son public, ne s’arrête pas là.

Avec Sunday, ni concession, ni frustration. Au menu : plus de 450 articles, allant de la taille S au cinq XL. De quoi satisfaire chaque femme, quelle que soit sa morphologie, en lui offrant un large éventails de modèles, coloris et motifs frais et dans l’ère du temps. « Quand quelque chose ne va pas à une cliente, je lui dis tout de suite ! », lâche Klervi Pigeard dans un large sourire qui ne quitte jamais ses lèvres. « Parce que je sais qu’on arrivera toujours à trouver quelque chose qui soit vraiment fait pour elle : je veux que toutes les femmes puissent s’exprimer grâce à Sunday ! »

Autre point fort de la marque, son accessibilité, dans tous les sens du terme. Ici, pas question de débourser des centaines d’euros pour une jolie parure, dont le prix moyen ne dépasse pas les 40 euros. Soit deux, voire trois ou quatre fois moins cher que dans la plupart des autres enseignes installées sur l’île. Et le tout pour une qualité et des finitions irréprochables.

En organisant les ventes chez ses clientes ou au sein de son showroom très privé dont l’adresse n’est dévoilée qu’au moment de la réservation, Sunday permet à toutes les femmes de Mayotte, où qu’elles soient, de s’accorder un moment à elle. « Je ne voulais pas attendre qu’elles viennent vers moi, mais plutôt aller directement à leur rencontre », résume l’entrepreneuse. « Je ne veux plus que les femmes se privent de s’accorder du temps, quel qu’en soit la raison ! » Pas de moyen de vous déplacer ? Sunday viendra chez vous gratuitement pour une session de vente à domicile. Des enfants à faire garder ? Ils sont les bienvenus au showroom où un espace leur est prévu. Gênée de pousser la porte d’un magasin de lingerie ? Les deux solutions assurent toute la discrétion dont certaines ont besoin pour trouver les dessous de leurs rêves. Besoin d’une livraison ? Elle est assurée partout à travers l’île pour 2.50 euros, sans minimum d’achat. En clair, à chaque problème, Sunday a la solution !

Des événements par les femmes, pour les femmes

Après quelques semaines d’activité seulement, Klervi Pigeard cherche déjà à développer son concept, portée par le goût du challenge. Alors, une nouvelle idée inédite lui est venue : proposer des événements pensés par les femmes, pour les femmes, en partenariat avec d’autres entreprises mahoraises. « Je crois que nous devrions toutes se soutenir, que le réseau et la visibilité des unes profitent aux autres, et inversement. À Mayotte et surtout dans l’entrepreneuriat, les femmes prennent de plus en plus de place, alors nous devons briser la glace, car la force de l’entrepreneuriat, c’est le partage ! », défend la patronne de la maison Sunday.

Alors, après plusieurs semaines de travail, mené notamment avec l’agence Kitoko Event, l’enseigne s’apprête à lancer son premier événement du genre, Ouzouri Watru, le dimanche 1er août, au sein du restaurant Les Artistes à Combani. Henné, coiffure, maquillage, manucure, lingerie, vêtements et décoration y seront mis à l’honneur, une petite dizaine de professionnelles seront au rendez-vous pour chouchouter ces dames à des prix ultra attractifs : comptez cinq euros la prestation de henné et entre deux et cinq euros pour les tresses. Et l’une des participante aura même la chance de gagner, sur tirage au sort, un enterrement de vie de jeune fille d’une valeur de 700 euros.

« J’ai découvert le concept de ces soirées 100% féminines à Toulouse, quand j’étais bloggeuse mode », retrace Klervi Pigeard. « À Mayotte, entre les embouteillages, les taxis, la contrainte de devoir aller à Mamoudzou pour ses soins et son shopping, créer ce genre d’événement était comme une évidence ! » Une évidence, voilà qui résumerait bien le parcours de la « mzunguette » qui a découvert l’île aux parfums 18 ans plus tôt, par amour pour un Mahorais qui est depuis devenu son mari.

 

Lorsqu’elle débarque sur le territoire, Klervi comprend vite qu’ici, le terreau est riche pour entreprendre. Mais dans quel secteur ? « J’ai d’abord pensé aux écoles de conduite, car ici, nous savons que ça marche… » Puis, germe dans l’esprit de la fashion addict l’idée de se lancer dans les sous-vêtements. « Quand on est à Mayotte, l’offre est vite limitée, ou alors très peu accessible financièrement et géographiquement », souligne-t-elle. Elle prévoit alors un voyage en Chine, pour découvrir le marché et trouver ses premiers fournisseurs. Mais, sur les conseils de sa mère, couturière de profession, elle reconsidère son choix pour se tourner vers la Turquie, l’un des plus gros fabricants et exportateurs de lingerie à travers le monde. Elle y passera alors près de trois semaines, chinant au gré de ses visites et rencontres des articles et des professionnels qui correspondent à sa philosophie, après avoir mené un sondage sur un échantillon de 100 femmes afin de mieux cerner leurs attentes. Et si la crise sanitaire lui a imposé un délai de six à sept mois pour pouvoir recevoir son premier conteneur de marchandises jusqu’à Mayotte, ses efforts portent déjà leurs fruits. « Et je ne compte pas m’arrêter là ! », prévient la business woman, la tête pleine d’idées.

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Vous aussi, goûtez au plaisir de Sunday

Pour découvrir les produits proposés par Sunday, ainsi que les prestations de plusieurs professionnelles de la beauté à des prix très attractifs, rendez-vous dimanche 1er août au restaurant Les Artistes à Combani, pour une journée exclusivement féminine, de 10h à 17h. Au programme : henné, coiffure, make-up, manucure, lingerie, vêtements et décoration, le tout en un seul et même lieu, pour cinq euros l’entrée, avec plusieurs cadeaux à gagner pour les participantes, pour une valeur de 1.000 euros. Plus de renseignements au 06.39.39.09.62.

Un défilé du 14 juillet très attendu après un an d’absence à Mayotte

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C’est entre excitation et émerveillement qu’a été célébrée la cérémonie du 14 juillet à Mayotte. Mercredi matin, une centaine d’hommes et de femmes en uniforme ont défilé sur le boulevard Mawana-Madi à Mamoudzou, sous les regards émerveillés des spectateurs et des officiels, heureux de partager ce moment après un an d’absence.

6h, le soleil se lève timidement sur le boulevard Mawana-Madi. Assises face à la mer, quelques personnes l’admirent, impatientes de découvrir la suite. Si elles sont sur les lieux à une heure si matinale un jour férié, ce n’est pas pour observer le lever du jour, mais bel et bien le défilé du 14 juillet, organisé dans la commune chef-lieu. Alors les plus déterminés veulent s’assurer d’avoir la meilleure place pour regarder les troupes défilées. Certains viennent de loin et ont dû prendre la route dès l’aube. À l’exemple de Marina, une adolescente de 16 ans, et sa famille qui sont partis de Longoni à 4h30. « Nous voulions arriver très tôt pour bien [le] voir. C’est un évènement très important pour moi parce que je rêve d’être gendarme depuis toute petite », explique la jeune fille. « Depuis lundi, elle ne me parle que de ça. Je ne pouvais pas ne pas l’emmener », ajoute son père partagé entre la fatigue et le plaisir de vivre ce moment avec son enfant.

Le public s’installe petit à petit, autour des barrières placées pour assurer une distance de sécurité. L’an dernier, le défilé n’a pas eu lieu à cause du contexte pandémique inédit, alors cette année, certaines familles n’auraient raté cela pour rien au monde. « Je viens tous les ans avec mes enfants. Alors nous attendons celui d’aujourd’hui avec beaucoup d’impatience », confie Laïla, une maman. Il y a les habitués et puis il y a les novices comme Mohamadi et ses filles. « Je suis déjà venu, mais c’est une première pour mes enfants. Généralement, elles regardent le défilé à la télévision, cette fois-ci j’ai décidé de leur faire vivre en vrai », raconte le père de famille qui vient de Chiconi.

Si beaucoup sont venus simplement pour regarder le défilé, d’autres sont motivés pour des raisons bien particulières. Dans le public se trouve une jeune femme stagiaire volontaire au RSMA. Elle est arrivée plusieurs heures avant le début du défilé, seule, car personne n’a voulu l’accompagner, mais qu’importe, Baraka devait être présente. « Je suis venue pour voir mes camarades du RSMA qui vont défiler. Malheureusement, je n’ai pas été sélectionnée pour faire partie du groupe, mais je tenais à supporter les autres », dit-elle. Le RSMA en a fait venir plus d’un puisqu’à quelques mètres de Baraka se trouve Olivier qui a fait le déplacement pour son fils. « Il est en formation au RSMA depuis un mois. Aujourd’hui, c’est l’occasion de le voir défiler pour la première fois », confie-t-il, très ému. Qu’ils soient arrivés très tôt ou un peu plus tard, les spectateurs ont assisté à un défilé du 14 juillet qui leur a certainement mis du baume au cœur et les a émerveillés.         

« Notre défilé n’a rien à envier à ce qu’il passe ailleurs »

Qu’ils soient gendarmes, sapeurs-pompiers, légionnaires, ou policiers, les femmes et les hommes en uniforme ont séduit le public et le parterre d’élus venus les acclamer. Thierry Suquet, le nouveau préfet de Mayotte, présidait pour l’occasion sa première cérémonie mahoraise. Et il remarque déjà l’implication des Mahorais. « Je me réjouis de voir autant de personnes rassemblées autour de cette fête. En dehors du défilé parisien, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de monde sur une manifestation pareille », assure le délégué du gouvernement. Ce dernier n’était pas le seul à vivre une première. Ben Issa Ousseni a également assisté au défilé du 14 juillet sous la casquette de président du Département. Il a traversé le boulevard Mawana-Madi aux côtés du locataire de la Case Rocher, du maire de Mamoudzou ou encore du président de l’association des maires. L’exécutif du conseil départemental a pleinement vécu le moment, sans jamais oublier la signification de sa présence. « C’est important pour moi d’être là en tant que président du conseil départemental afin de représenter notre département au sein de cette République qui nous est chère. Cela permet aussi de faire le constat des troupes, de ceux qui assurent la sécurité des Mahorais tous les jours », indique-t-il.

Les troupes, il y en avait par dizaine. Chaque groupe s’est pavané sous les yeux des spectateurs et tous ont exposé leurs moyens humains mais aussi militaires. Les stagiaires volontaires du RSMA qui ont défilé avec les élèves en classe préparatoire au concours d’entrée à la gendarmerie ont particulièrement étaient applaudis par le public. Est-ce dû à leur tenue militaire ? Ou peut-être à leur chant du régiment qui parle de Mayotte ? Probablement un peu des deux. La troupe du RSMA est d’ailleurs la seule à avoir défilé en chantant. Les sapeurs-pompiers n’ont pas eu de chant, mais ils ont aussi été accompagnés par les applaudissements appuyés du public. Une manière de manifester leur soutien dans un contexte mahorais où les soldats du feu se font souvent agresser.

L’apparition de toutes les forces de l’ordre, des forces armées et des agents civils, qui assurent la sécurité des Mahorais était également un moyen de rappeler les moyens attribués à Mayotte. « Souvent, on ne s’en rend pas compte dans la vie quotidienne, mais on a vu ce matin qu’il y a beaucoup de forces de sécurité pour protéger l’île et sa population », souligne le député Mansour Kamardine. Ce dernier ne cache d’ailleurs pas sa fierté. « Notre défilé n’a rien à envier à ce qu’il se passe ailleurs, mis à part celui des Champs-Élysées. Le nôtre était très beau », insiste-t-il. Adepte ou pas, la cérémonie du 14 juillet à Mayotte a au moins le mérite de rassembler les élus qui ont oublié leurs divergences pour ne faire qu’un, le temps de quelques heures. Du moins en apparence.

Le paillage et la baissière, deux nouvelles techniques expérimentées par les agriculteurs

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Tout au long de l’année, le centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) basé à Coconi organise diverses sessions thématiques à Mayotte. Cette semaine, dix-huit inscrits ont participé à la formation jardin vivrier agroécologique, animée par deux salariés de l’association Terre & Humanisme.

Trouver des légumes frais à Mayotte, quel casse-tête ! Le climat tropical et les ravageurs mènent la vie dure aux agriculteurs, qui souvent se résignent à traiter abondamment leurs cultures à l’aide de produits phytosanitaires. Heureusement, des solutions existent et c’est ce que veulent mettre en avant les intervenants au sein du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) situé à Coconi.

Formation autour du maraîchage, de l’élevage, de la permaculture ou encore des modalités de conversion et de réglementation en agriculture biologique, les thèmes sont pléthores. Ce mardi 13 juillet, Clément Doche et Olivier Hebrard, salariés au sein de l’association Terre & Humanisme, basée à Lablachère en Ardèche, animent des ateliers autour de la protection des sols et de la lutte contre l’érosion. Réunis chez Toioussi, producteur à Mroalé, les agriculteurs peuvent commencer leur formation.

Première étape : récolter de la matière organique pour réaliser un paillage qui sera disposé au pied des cultures et dans les allées. De vieilles feuilles de bananiers, des écorces de cocotiers ou encore des herbes diverses feront l’affaire. “Nous allons alterner les différents types de paillages et des zones de terre que nous laisserons nues. Ainsi, nous verrons le réel impact de ce paillage sur les plants et la qualité du sol”, détaille Clément Doche. “Protéger le sol avec un paillage permet de ne pas le dévitaliser, d’économiser de l’eau et diviser par trois ou quatre l’évaporation.”

Utilisation des ressources naturelles

Second atelier du jour : la fabrication d’une baissière. Une technique de récupération des eaux de ruissellement mise en avant en permaculture, qui permet une utilisation optimale des ressources naturelles en eau. L’objectif ? Adapter cette technique à un terrain en pente afin d’éviter l’érosion de celui-ci à la saison des pluies. “Pour réaliser une baissière, nous creusons une tranchée de 30 centimètres de profondeur sur 60 centimètres de large, puis nous disposons du bois à l’intérieur. L’idée est de ne pas reboucher le fossé et laisser les sédiments le remplir à la prochaine pluie”, précise Olivier Hebrard. En associant des techniques comme celle de la baissière et des cultures comme l’ananas ou la papaye, même les terrains agricoles les plus pentus peuvent être cultivés sans risquer d’être dégradés.

Expérimentation et transmission du savoir

Les professionnels venus se former cette semaine recherchent tous de nouvelles méthodes pour vivre au mieux de leur activité sans dégrader le patrimoine naturel de leur île. Toioussi qui les accueille a également suivi diverses formations et continue à se documenter pour développer son exploitation. “Pour éviter les attaques de ravageurs, j’utilise des filets que je dispose au-dessus de mes champs. Je pratique également la rotation des cultures sur mes parcelles afin de ne pas appauvrir les sols. Je n’avais jamais disposé de paillage sur mes plants auparavant, mais je croise les doigts pour que l’expérience soit concluante. Quant aux baissières, c’est une technique qui a fait ses preuves ailleurs dans le monde et j’espère qu’elle puisse être adaptée à Mayotte. Je pourrai en faire le constat dès que la saison des pluies débutera”, affirme-t-il. Des idées innovantes apportées par les formateurs venus spécialement de métropole pour l’occasion et qui espèrent que les Mahorais présents pourront, à leur tour, former les nouvelles générations d’agriculteurs de l’île.

La vanille et l’ylang, deux filières sous exploitées dans l’histoire

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À Mayotte, la culture de l’ylang et de vanille est une tradition de longue date. Et si les deux produits sont connus pour être d’une très bonne qualité sur l’île, le développement des filières est un chemin lent et sinueux. Retour sur l’histoire de la production de l’ylang et de la vanille dans le 101ème département français, dont la culture lui a valu le surnom d’île aux parfums.

L’huile d’ylang est produite à Mayotte depuis les années 1900. Entre 1950 et 1980, il y avait plus de 1.000 hectares d’ylang sur l’île, dont une large partie – 15 tonnes par an – était déjà exportée à l’international. Il existait alors trois grands domaines de production sur l’île : la Bambao, la SPPM et Achery-Bellemare. Toutes ont cessé leur activité dans les années 90, avec le changement de statut du territoire, qui les a contraintes à payer leurs petits mains non plus à un prix arbitraire, mais au tarif imposé par les dispositifs légaux.

Dès lors, des petits producteurs se sont installés progressivement sur Mayotte, sur des terrains personnels de moins d’un hectare. L’huile d’ylang mahoraise est considérée comme supérieure aux autres du fait de la qualité de ses fractions “Extra S” et “Extra”, ce qui lui donne beaucoup d’atouts auprès des parfumeurs. Elle a été choisie pendant sept ans par Guerlain, entre 1995 et 2002, avant qu’il se retire car la main-d’œuvre devenait “trop chère” comparée à celle des Comores ou de Madagascar pour une huile de qualité plus ou moins similaire. À titre d’exemple, à Anjouan, un litre d’huile d’ylang était acheté deux fois moins cher qu’à Mayotte par les parfumeurs.

Aujourd’hui, le potentiel du 101ème département en termes de production d’ylang serait de cinq tonnes d’huile essentielle par an. Mais la plupart de ces plantations sont vieilles de 50 à 70 ans. Peu d’exploitations sont récentes, on compte seulement une dizaine d’hectares plantés depuis 2005 selon la direction territoriale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF). Les producteurs ont maintenu leurs plantations par passion et volonté de continuer la tradition de la culture d’ylang. Et depuis l’arrivée des aides européennes, ils sont incités à garder leurs arbres et à faire perdurer leur savoir-faire. Les subventions leur

permettant de ne pas se noyer face à un coût de production extrêmement cher et peu de ventes. En 2010, le recensement agricole estimait qu’il existait 198 exploitations d’ylang sur Mayotte, qui se partageaient 145 hectares.

Moins d’une tonne de vanille produite chaque année

La vanille noire de Mayotte, très grasse, est réputée pour sa qualité. Depuis le XIXème siècle, elle est reconnue dans l’océan Indien, et même bien plus loin, puisqu’elle a été récompensée par les médailles d’or et d’argent au concours agricole de Paris. Les représentants de la Compagnie des Comores notent dans un courrier des années 1860 que “la vanille croît parfaitement et donne de superbes gousses quand elle est fécondée”. Une belle production qui serait liée au climat de l’île. Dans les années 1940, l’inspecteur colonial de la circonscription de Mayotte déclare que la vanille est un point clé de l’économie de l’archipel [des Comores] et une source de revenus non négligeable. À l’époque, 3.5 tonnes de vanille sont produites chaque année à Mayotte, contre 36 tonnes à Anjouan et 80 tonnes en Grande Comore.

Depuis, on produit sur le territoire moins d’un tonne de vanille par an, contre 35 à La Réunion ou encore 140 aux Comores. En plus de la concurrence régionale, la vanille doit faire face à la concurrence artificielle. En effet, dans le monde, on vend six fois plus de vanille artificielle que naturelle !

Aujourd’hui, 85 producteurs de vanille sont déclarés à Mayotte, mais 80% d’entre eux ne parlent pas français, un gros frein pour l’exportation de ce produit de qualité, a fait remonter le ministère de l’agriculture et de l’alimentation en novembre 2020. Les producteurs sont aussi pour la plupart âgés, environ 60 ans, leurs exploitations pourraient donc être laissés à l’abandon si le savoir-faire traditionnel ne se transmet pas. On note aussi une technique de production peu efficace en termes de rendement, un marché déstructuré qui ne permet pas une bonne expansion de la filière et une qualité des gousses inégales liée aux différents moyens de production.

Cérémonie en grande pompe pour les premiers pas du nouveau préfet de Mayotte

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Ce lundi, Thierry Suquet est officiellement devenu le nouveau préfet de Mayotte et succède à ce poste à Jean-François Colombet. Après la tenue d’une cérémonie très protocolaire, le délégué du gouvernement a rencontré, pour la première fois, les acteurs phares du département, avec lesquels il devra œuvrer pour l’application locale des politiques gouvernementales.

Sur le quai de l’embarcadère de Dzaoudzi, la barge de 8h30 vient de débarquer son flot de passagers. Mais à peine le pied posé à terre, les voilà stoppés net et filtrés un à un par un cordon de gendarmes mobiles. Une opération de contrôle routinière ? Il semblerait que oui. À l’exception que ce lundi matin, il s’agissait, aussi et surtout, de sécuriser le secteur où doit se tenir d’ici quelques minutes la cérémonie de prise de fonction de Thierry Suquet, nouveau préfet de Mayotte, tout juste arrivé dans le 101ème département.

Autour du monument commémoratif qui trône devant l’entrée de la caserne de la Légion étrangère, aucune personnalité ne semble avoir manqué le rendez-vous. Parlementaires, maires, élus départementaux, recteur, directeurs du service d’incendie et des secours, des forces de l’ordre… Tous ont répondu présents pour rencontrer celui qui sera, pour les mois ou les années à venir, leur premier partenaire sur le territoire.

Premier contact avec les acteurs phares

Entre le chant de la Marseillaise et celui des trompettes, Thierry Suquet, tout sourire et l’air décontracté, salue, les uns après les autres, les acteurs phares avec lesquels il devra désormais travailler étroitement afin de mettre en œuvre les politiques gouvernementales à Mayotte. Puis, une fois le monument décoré de sa gerbe de fleurs, la petite cohorte s’anime pour prendre le chemin de la Case Rocher, à quelques pas de là, où tous ont été invités à prendre “un pot républicain”. De quoi établir un premier contact particulièrement important en ce jour solennel.

Devant l’entrée des nouveaux quartiers du délégué au gouvernement, les services préfectoraux veillent au grain. “Les journalistes, vous ne pouvez pas rentrer aujourd’hui !” La présence des médias risquerait de perturber les échanges entre Thierry Suquet et ses nouveaux coopérateurs. Alors pour en connaître la teneur, la presse est contrainte d’attendre la rencontre prévue spécialement pour eux le lendemain.

Évaluer et corriger en conséquence

Devant le grand portail noir, seul reste Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Et évidemment, le premier élu du chef-lieu attend beaucoup du nouveau préfet ! “Les sujets ne manquent pas à Mayotte : la sécurité, l’éducation, le logement indigne, l’immigration clandestine, le défi démographique”, égrène-t-il. Des chantiers déjà opérés, en partie, par Jean-François Colombet, ancien homme fort de la préfecture. “Nous avons beaucoup avancé sur certains points, mais tout n’a pas été parfait”, concède Ambdilwahedou Soumaïla. “Il conviendra d’évaluer ce qui a été fait et de corriger en conséquence.” Un travail commun qui commencera dès le lendemain, Thierry Suquet ayant prévu une visite de courtoisie en mairie de Mamoudzou.

La « promotion du courage » récompensée par le recteur de Mayotte

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70 bacheliers faisant partie des meilleurs de l’île ont été reçus par le recteur vendredi dernier au rectorat. Ils ont tous eu la mention très bien, et sont promis à des brillants avenirs. Le représentant de l’académie a souhaité les féliciter en personne, et leur offrir un présent avant d’écrire ce nouveau chapitre qui commence pour eux.

Les masques sur les visages cachent leur sourire, mais les yeux qui brillent témoignent leurs émotions. Accompagnés de leurs familles, 70 bacheliers ont répondu à l’invitation du recteur qui a mis un point d’honneur à les féliciter. S’ils sont là, ce n’est certainement pas par hasard. Ces anciens lycéens font partie des meilleurs de l’île. Ils ont tous eu la mention très bien, et certains ont même reçu les félicitations du jury. Autrement dit, ils ont eu plus de 18 de moyenne. Ce qui est un exploit au vue des conditions pas toujours évidentes dans lesquelles ils ont dû travailler ces deux dernières années. « Elles ont été particulièrement difficiles, il y a eu beaucoup de moment au cours desquelles nous nous sommes dit que nous n’allions pas y arriver. Les équipes pédagogiques ont eu des moments de découragement, mais personne n’a lâché. Les élèves ont tenu, les familles ont tenu, tout le monde a travaillé jusqu’au bout. Cette promotion est celle du courage et de la volonté », rappelle fièrement Gilles Halbout.

Message de soutien aux bachelières

Ces adolescents viennent de terminer le lycée, mais une autre grande aventure les attend. La plupart d’entre eux s’envoleront dans quelques jours pour la métropole afin de poursuivre leurs études supérieures. Le responsable de l’académie a donc souhaité avoir une pensée particulière pour les jeunes femmes, qui force est de constater, renoncent plus rapidement que les garçons. « J’ai tenu à lancer un message à toutes les filles pour leur dire qu’elles n’ont aucune raison de se décourager. Aucun métier ne leur est interdit. C’est peut-être difficile pour elles de travailler avec l’éloignement et la pression sociale, il y a aussi une forme d’auto censure, mais aujourd’hui, elles font partie des meilleurs et il n’y aucune raison qu’elles abandonnent », martèle Gilles Halbout.

Les filles étaient bien présentes lors de la cérémonie de remise de diplôme qui a eu lieu dans la cours du rectorat. Tous les bacheliers ont reçu des cadeaux, des chèques, des livres, des bons d’achat et même des tablettes et des portables pour ceux qui ont mérité les félicitations du jury. Cette jeunesse est sans aucun doute l’avenir de Mayotte. Ils en sont conscients et tous promettent de revenir contribuer au développement de leur île. « Ce sont des élèves qui ont de grandes perspectives. Ils sont représentatifs de la grande majorité de ces jeunes. Nous parlons beaucoup des petits voyous, mais en réalité, ils ne sont qu’une minorité. Il faut que nous évoquions aussi de la grande majorité qui s’accroche, qui réussit, qui travaille dans des conditions pas faciles », soutient Gilles Halbout qui ne cache pas sa fierté. Cette année, le nombre de bacheliers ayant obtenu la mention très bien est supérieur à la promotion de 2019, année de référence. Un constat qui ferait presque oublier la polémique sur l’harmonisation des notes.

 

Shaana Christin, major de promo

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Du haut de ses 16 ans, Shaana Christin représente la crème de la crème. Originaire du lycée de Chirongui, elle est major de cette nouvelle promotion de bacheliers. « Je suis contente d’autant plus que le bac de cette année a été compliqué à cause du confinement. J’ai dû travailler beaucoup plus », indique-t-elle. Des propos confirmés par sa mère qui l’accompagne ce jour-là. « Cela ne m’étonne pas, parce que depuis toute petite, elle a toujours voulu plus, et elle est très assidue dans son travail. Il y a des moments où je suis obligée de lui imposer des pauses », raconte sa maman, qui espère tout de même que sa fille restera aussi motivée lors de ses études supérieures. Passionnée par les mathématiques, l’adolescente a été acceptée dans une école d’ingénieur à Lyon. Elle a l’ambition de devenir ingénieure en génie civile et urbanisme. « J’ai choisi cette filière parce que j’ai toujours aimé les maths, j’aime le fait qu’il y ait une logique », explique la principale concernée. Mais Shaana n’excelle pas simplement dans cette matière, elle est également fan de football. Elle fait partie de l’équipe des Jumelles de Mzouazia.

Moustoifa Ali Djoumoi, amoureux des énergies renouvelables

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Moustoifa Ali Djoumoi est un élève issu du lycée de Kahani. Le baccalauréat était une évidence pour lui, mais pas la mention très bien. Lui qui affirme avoir eu une année compliquée. « Le Coronavirus ne m’a du tout aidé, bien au contraire. Cela a été difficile pour moi, car je devais faire des recherches par moi-même alors je regardais des vidéos sur Youtube. » Il a fait avec les moyens du bord, mais n’a jamais abandonné. Moustoifa va intégrer un IUT à Poitiers afin de faire un DUT génie mécanique et productile. « Je veux travailler dans les énergies renouvelables, car j’ai constaté qu’à Mayotte, elles ne sont pas assez exploitées », souligne-t-il judicieusement. Le jeune homme fait également la fierté de sa mère qui l’a toujours soutenu malgré la barrière de la langue. « Je n’ai jamais été à l’école, alors je ne pouvais pas l’aider dans ses devoirs, mais je l’ai aidé comme j’ai pu en le surveillant. Il n’avait pas le droit d’aller traîner dehors », raconte sa mère. Des parents qui accompagnent leurs enfants malgré leurs limites, c’est peut-être cela la clé de la réussite…

El-Hamid Aha Majani, du concours d’éloquence aux mathématiques

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Lors de la remise de diplôme, El-Hamid Aha Majani s’est fait remarquer en prenant la parole. Scolarisé au lycée de Dembeni, il a remercié sa famille et a motivé ses camarades pour la suite. Toute l’assemblée a noté son aisance à l’orale, devant un public. Et si le jeune homme en a impressionné plus d’un, ce n’est pas par hasard. « J’ai participé au concours d’éloquence cette année et j’ai réalisé que j’ai les capacités d’un bon orateur », dit-il le sourire au coin. Pourtant, il compte un autre chemin : celui de l’enseignement ! « Je veux être professeur de mathématiques, parce qu’au lycée, je suis tombé amoureux de cette matière. J’avais un professeur qui expliquait très bien et de là j’ai vu ma vocation naitre », affirme-t-il. En septembre, il intégrera donc une classe préparatoire avant de tenter le concours aux grandes écoles. Le bachelier fait partie des rares qui ont reçu les félicitations du jury.

Sakina, réussir envers et contre tous

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Avec une mention très bien, les résultats du bac de Sakina vont au-delà de ses espoirs. « Je pensais avoir la mention bien, mais pas très bien. J’étais très surprise. Je suis fière de moi parce que cela représente deux ans d’accomplissement et de travail », indique la jeune fille. Le parcours de cette dernière n’a pas été évident durant les semaines de confinement. « La première année a été difficile, parce que je n’avais pas de connexion Internet chez moi. Des fois, j’avais du mal à envoyer les devoirs, mais je n’ai jamais rien lâché », soutient-elle. Un message d’espoir pour tous ceux qui rencontrent encore ce genre de difficultés. Sakina veut contribuer au rayonnement de Mayotte à travers toute la France. « On doit montrer à ceux qui sont en métropole que Mayotte ce n’est pas que la violence. Chez nous aussi, on a des élèves intelligents et on est capables d’être aussi meilleurs qu’eux », lance-t-elle. Pour cela, elle s’est inscrite au CUFR de Dembeni en licence de droit. Elle n’est pas encore prête à quitter son île qui a encore tant à lui offrir. « Après l’obtention de ma licence, je partirai finir mes études pour devenir magistrat, mais je promets de revenir par la suite, car c’est à nous de développer notre territoire », rappelle Sakina qui a déjà tout d’une femme engagée.

Le nouveau pont de Mangajou promis pour février 2022

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Les travaux de sécurisation et mise au gabarit de l’ouvrage de franchissement de la RN2 suivent leur cours à Sada. Débutées au mois de juin, les opérations préparatoires à la construction devraient s’achever en octobre pour laisser place à la démolition et la reconstruction du pont.

Finis les embouteillages interminables ! Dès février 2022, le nouveau et tant attendu pont de Mangajou viendra fluidifier le trafic routier du Sud. L’ouvrage comportera deux voies de circulation de trois mètres ainsi qu’un cheminement piéton sécurisé d’une largeur de deux mètres. L’opération d’aménagement s’inscrit dans le cadre du plan de relance pour un budget total de 1.5 million d’euros.

Vendredi dernier, différents acteurs de la direction de l’environnement de l’aménagement et du logement (DEAL) ainsi que le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah, étaient réunis afin de revenir sur l’avancée des travaux. “Il y a beaucoup de pressions autour de ce pont”, affirme l’élu, qui ne peut que déplorer les fils interminables de véhicules à l’entrée de sa commune. “Nous avons évoqué ce projet en octobre dernier et avons acté le calendrier en décembre. Je comprends que les usagers soient pressés de voir la mise en service de ce bel ouvrage, mais les choses avancent très bien. Nous avons attendu 34 ans, il faudra être patient encore sept mois”, déclare-t-il. De quoi donner quelques perspectives d’avenir aux conducteurs, qui rongent inlassablement leur frein lorsqu’ils traversent la passerelle…

Afin de garantir la circulation des automobilistes sur la RN2, une déviation provisoire régulée par des feux tricolores verra le jour parallèlement à l’actuel pont. Les véhicules légers, les transports scolaires et les véhicules de secours et d’intervention pourront utiliser cette voie tandis que les poids lourds de plus de 3.5 tonnes devront emprunter un itinéraire alternatif par la RD5, la RN3 et la RN2.

L’environnement, l’une des priorités

La construction de ce nouveau pont, plus large et pourvu d’un accès piéton, a avant tout pour but de désengorger la circulation anxiogène sur cette partie de l’île et de sécuriser le déplacement des marcheurs. Sans oublier de contribuer à la protection de l’environnement. En effet, que ce soit en amont ou en aval des travaux, plusieurs actions sont envisagées. Pendant la phase de construction qui doit débuter en octobre, un prestataire spécialisé dans la qualité de l’eau et la protection des espèces animales et végétales réalisera un suivi. La déviation spécialement érigée sur du remblais sera démolie dès la mise en service du nouvel ouvrage.

Enfin, dès que le chantier sera achevé, la DEAL s’engage à replanter des espèces indigènes d’arrière-mangrove sur la zone concernée par l’emprise de la déviation mais aussi à expérimenter un rééquilibrage hydraulique. Ceci permettant de favoriser le retour de la mangrove, actuellement ensablée et en mauvais état en contrebas du pont. Un ouvrage aux multiples enjeux que les habitants espèrent pouvoir traverser au cours du premier trimestre 2022.

Apnée au coeur de la Passe en S

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Chaque dimanche, le Nyamba Club emmène les apnéistes confirmés et amateurs pour une session de plongée dans les eaux turquoises du lagon. Une pratique cérébrale dans laquelle la recherche de la performance passe au second plan. Immersion aux côtés de Franck Gaultier.

Oubliez la plongée en bouteilles, Franck Gaultier vous emmène pour un voyage dans le bleu profond de l’océan Indien et sans bulles ! Sur le ponton, deux groupes se divisent et montent à bord d’un des deux navires jaunes du Nyamba Club : d’un côté les plongeurs « classiques », de l’autre les apnéistes. L’éducateur sportif en milieu carcéral troque chaque week-end ses baskets pour des palmes. Apnéiste depuis ses 15 ans, l’amoureux des fonds marins partage aujourd’hui sa passion avec les Mahorais en quête de sérénité.

Le plus important, c’est le relâchement”, prévient d’emblée Franck à ses élèves du jour. Mais avant de prétendre descendre à vingt mille lieues sous les mers, il faut savoir se préparer ! Le visage fouetté par les embruns, les apnéistes écoutent attentivement les consignes. “Tout d’abord, il faut évacuer au maximum le dioxyde de carbone (CO2) présent dans notre corps et le recharger en oxygène (O2). Nous adoptons alors un rythme respiratoire beaucoup plus lent, beaucoup plus profond pour nous détendre au maximum et consommer le moins d’oxygène possible”, détaille-t-il, en bon professeur, avant d’ordonner la mise à l’eau.

Une fois en plein cœur de la Passe en S, les apnéistes descendent, tour à tour et lentement, le long de la corde. “Nous recherchons l’économie dans tout, en évitant les mouvements ou les pensées parasites. Par ailleurs, il faut bien compenser afin d’équilibrer nos oreilles et ne pas risquer de nous percer un tympan.” Un calme qui leur permet de retenir leur respiration et de se concentrer sur leurs sensations tout en décompressant mètre après mètre.

Un appel à la méditation

Pour Laurent, douanier à l’aéroport de Dzaoudzi et novice en la matière, ce sport est avant tout un moment de zénitude : “l’apnée m’aide à améliorer mon niveau de concentration. Dans mon travail, je suis au contact du public et l’apnée m’aide à lâcher prise. C’est une forme de méditation. » Peu importe le niveau, cela demeure, ni plus ni moins, une pratique cérébrale. “En apnée, la seule limite c’est toi. L’apnée, c’est un peu de physique et beaucoup de mental. L’important, ce n’est pas la performance, mais nos sensations pour profiter au maximum de l’instant”, déroule Franck Gaultier. Seul au milieu de l’océan et des poissons, quoi de mieux pour se détendre ?

Piste longue à Mayotte : la DGAC invite à jeter un œil aux décisions avant le lancement des travaux en 2023

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Après des mois de travaux préparatoires, l’heure est venue de faire des choix, avant l’enquête publique et l’autorisation de démarrer les travaux. D’ici au premier coup de pelle, toujours prévu en 2023 selon le calendrier actuel, la population est invitée à s’informer via plusieurs canaux de communication lancés depuis ce jeudi.

C’est un moment “charnière”, assure Christophe Masson, le délégué à la piste longue, à l’occasion d’une conférence de presse à l’aéroport ce jeudi. Et pas juste pour cet habitué des grands projets d’infrastructures qui vient poser ses bagages sur l’île aux parfums à partir du mois de septembre, dans le but de suivre pas à pas ce dossier d’envergure. “Nous avons beaucoup travaillé sur les travaux préparatoires. Aujourd’hui, nous rentrons dans le concret.” Autre promesse, pas nouvelle de notre côté du globe : “on ne parle plus de s’il faut ou pas la faire, cette piste, elle va être faite, comme le président de la République l’a dit en octobre 2019.” L’objectif du jour : lancer officiellement le “dispositif d’information, d’échanges et de participation du public”.

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Quèsaco ? En substance, une campagne d’information, une obligation pour des projets de cette ampleur, et qui vient en amont de l’enquête publique. “Nous avons besoin d’informer sur les décisions prises compte tenu des travaux préparatoires et de partager les besoins sur la réalisation avec le public”, explique le responsable du projet à la direction générale de l’aviation civile (DGAC). En effet, depuis l’allocution du chef de l’État, Emmanuel Macron, le 22 octobre 2019, de nombreux travaux préparatoires ont été entrepris sur un large éventail de thématiques, des dimensions techniques de la piste (axe, longueur, largeur, hauteur), aux gisements et transports de matériaux, en passant par les risques naturels, les impacts environnementaux, les coûts et l’organisation du chantier…

 

Des millions de mètres cubes de matériaux

 

Parmi les questions à trancher figurent par exemple le choix entre les deux scénarii de pistes convergentes issus du débat public, mais aussi les risques naturels, nombreux dans le cadre de ce projet à Mayotte, exposée aux risques sismiques. La stabilité du sol, la résistance de l’ouvrage face à un potentiel tsunami et la subsidence de l’île face au volcan font partie des éléments à prendre en compte pour lancer le chantier. L’autre question à un million : l’approvisionnement et l’acheminement des matériaux. À savoir plusieurs millions de mètres cubes de matières premières, non seulement à dénicher – à Mayotte de préférence – mais aussi à transporter jusqu’à leur point de chute ! “Cela ne se fera pas en mettant des camions sur la barge”, ironise Christophe Masson en évoquant la possibilité de liens maritimes particuliers, avec de nouveaux quais de chargement en Grande-Terre. Troisième enjeu et non des moindres : l’impact environnemental et le cadre de vie. Une dimension du projet qui avait déjà fait l’objet d’un avis mitigé de l’autorité environnementale en décembre, appelant à plusieurs révisions avant l’étude d’impact finale.

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Tenir le calendrier

 

Face à ces nombreux travaux, l’heure est donc maintenant au choix. Et pour en informer la population, le maître d’ouvrage met en place un certain nombre d’outils de communication avec l’ambition de recueillir un maximum de questions, avis, points d’attention. Dès ce jeudi matin, le site internet de la piste longue (https://pistelongue-mayotte.fr/) est ainsi actif. À parution bi-mensuelle, la première lettre d’information datée du mois de juillet récapitule l’état d’avancement du projet tandis qu’un dossier de présentation détaillera plus en profondeur certaines thématiques. Des stands itinérants sont aussi prévus ainsi que des actions et événements tous les deux mois. Enfin, une maison du projet “où chacun pourra venir se renseigner et poser ses questions”, doit voir le jour en septembre en Petite-Terre.

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En clair, l’État est bien décidé à mettre les petits plats dans les grands pour satisfaire une opinion publique mahoraise lassée par cette arlésienne vieille de plus de dix ans. “Le dispositif est classique”, défend toutefois Christophe Masson, qui met en avant l’importance de ficeler au mieux le dossier à soumettre à l’enquête publique. De quoi tenir le calendrier pour un démarrage des gros travaux en 2023, soit une échéance qui a déjà été annoncée en fin d’année dernière. “Nous sommes toujours sur cette perspective”, présage le Monsieur piste longue de la DGAC. Le nez dans le guidon !

L’auto-entreprenariat, un nouveau statut aux multiples avantages à Mayotte

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Jeudi 8 juillet, la Caisse de sécurité sociale de Mayotte organisait en lien avec l’URSSAF et la Chambre de commerce et d’industrie, un webinaire sur l’auto-entreprenariat dans le 101ème département français. Simplification des formalités administratives, exonération des cotisations sociales ou encore protection sociale et droit à la formation professionnelle sont les atouts de ce nouveau statut, mis en place sur le territoire en avril dernier.

Petit guide de l’auto-entreprenariat pour les nuls ! Dans une ambiance très studieuse, la directrice générale de la caisse de sécurité sociale de Mayotte, Ymane Alihamidi Chanfi, présente le nouveau régime de micro-entreprise mis en place à Mayotte depuis le 1er avril 2021. Ce dispositif qui se veut simplifié s’adresse aux travailleurs indépendants qui ne pouvaient, jusqu’à présent, pas prétendre au statut d’auto-entrepreneur à Mayotte.

Une excellente nouvelle en soi. Mais pour y postuler, les actifs intéressés doivent respecter quelques conditions. Heureusement, les membres de la caisse de sécurité sociale de Mayotte, attablés face à leur public virtuel, sont là pour répondre aux interrogations des uns et des autres. “Cette nouvelle mesure s’articule en trois points« , dévoile Monique Harang, la directrice relations entreprises créances flux entrants à CCSM. Premier volet, en ce qui concerne les formalités administratives celles-ci sont simplifiées par le dispositif. “Les futurs auto-entrepreneurs peuvent s’inscrire directement sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr, puis réaliser leurs déclarations et paiements en ligne”, détaille-t-elle, précisant au passage que la comptabilité s’avère également allégée.

Dans un deuxième temps, les cotisations sociales s’adaptent elles-aussi à ce statut inédit. “Les créateurs pourront bénéficier d’une exonération de cotisations sociales pendant 24 mois, mais aussi de taux spécifiques et progressifs, en revanche pour les travailleurs indépendants en activité depuis plus de 24 mois, des cotisations devront être payées”, précise-t-elle, en bonne maître de conférence. Autre avantage de l’auto-entreprenariat ? Les actifs peuvent bénéficier d’une protection sociale complète et d’un droit à la formation professionnelle.

 

Le tout numérique

 

Pour simplifier la déclaration de leur activité et de leurs revenus, les auto-entrepreneurs peuvent réaliser leurs démarches en ligne à partir du site autoentrepreneur.urssaf.fr ou via l’application mobile AutoEntrepreneur Urssaf. “Les actifs auront à leur disposition des services en ligne sécurisés et gratuits et pourront également, au besoin, entrer en contact avec des membres de CSSM par mail ou par téléphone”, assure Christoph-Colomb Ali, responsable offre de service à la CSSM. Des services qui se veulent maternants et sécurisants afin d’encourager les Mahoraises et Mahorais à se lancer dans une aventure entrepreneuriale.

« Le bruit de la sirène doit devenir familier à Mayotte »

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Dans le cadre de la mise en place du système d’alerte et d’information des populations, des essais de sirènes sont programmés jusqu’au mercredi 15 juillet sur les 23 sites où elles sont installées (quatre sur des mairies, quatorze sur des établissements scolaires, une sur une maison de la jeunesse et de la culture, une sur le centre universitaire et une sur un centre départemental de secours et d’incendie). Un test mensuel sera ensuite effectué le premier mercredi de chaque mois à partir du mois d’août. L’objectif est de sensibiliser la population en cas de cyclone ou de tsunami. État des lieux avec Laurence Carval, la directrice de cabinet du préfet.

Flash Infos : Ce jeudi matin, vous avez procédé aux premiers essais de la sirène installée à la mairie de Koungou. Un test de fonctionnement qui en précède bien d’autres sur les 22 autres sites d’ici le 15 juillet, comme l’avait annoncé le désormais ex-préfet, Jean-François Colombet, en octobre dernier.

Laurence Carval : Cette sirène, que nous venons de tester, qui fonctionne et que nous entendons de loin, fait partie d’un réseau de système d’alerte et d’information aux populations. Ce réseau est mis en place par le ministère de l’Intérieur, qui finance l’expédition, l’installation et la pose. Il y aura dans les prochains jours des tests sur les 23 sirènes qui maillent l’ensemble de l’île, sur Petite-Terre et Grande-Terre, à l’exception de Ouangani, qui n’a pas de façade côtière, et de Tsingoni, qui est moins susceptible d’être victime d’un tsunami.

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Les sirènes sont déployées en premier lieu pour les tsunamis, avec le risque immédiat d’arrivée de houles et de dangers pour les populations situées en bord de mer. Mais elles pourront aussi servir, à terme, pour d’autres événements climatiques ou de grande ampleur, à l’instar des alertes cycloniques quand nous demandons, par exemple, aux habitants de rentrer se confiner à leur domicile. Tout le monde n’est pas en permanence avec un poste de radio à portée de main. Le bruit de la sirène doit devenir un bruit familier, qui donne le réflexe à toutes les Mahoraises et tous les Mahorais de se mettre en sécurité.

FI : Concrètement, comment fonctionnent les sirènes ? Sont-elles déclenchées à distance ou manuellement depuis chaque site ?

L. C. : L’intérêt du système mis en place est qu’il peut être déclenché de façon manuelle sur chacun des sites. Vous l’avez vu : il y a un petit bouton poussoir. C’est assez simple ! Mais il peut aussi être contrôlé par le service de la protection civile de la préfecture depuis Dzaoudzi. Par une simple commande par voie de téléphone, nous pouvons allumer l’ensemble du réseau.

Nous sommes totalement à l’identique du système national : le déclenchement des alarmes le premier mercredi de chaque mois, à midi, est une tradition en France. Eh bien à Mayotte aussi, nous aurons un test mensuel à partir du mois d’août !

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FI : Comment comptez-vous vous y prendre pour sensibiliser la population ?

L. C. : Comme nous étions encore en phase de pose des sirènes, nous n’avons pas communiqué pour nous assurer que le dispositif fonctionne. D’ici la mi-juillet, toutes les sirènes vont être testées. Et nous allons lancer une grande campagne de sensibilisation dans les écoles, parce que les enfants seront les premiers ambassadeurs des gestes réflexes à acquérir. Mais aussi mettre l’accent par voie de presse audiovisuelle, avec des clips et des messages, et par la diffusion de prospectus en français et en shimaoré avec la graphie arabe, de façon à ce que tout le monde puisse, au fur et à mesure, s’approprier la bonne conduite à tenir pour se mettre en sécurité.

C’est tout un travail de pédagogie. Au déclenchement, cela n’interpelle pas grand monde. Ici, à Koungou, les gens ont l’habitude avec la carrière à proximité où une alarme retentit lors de tirs d’explosifs. Il faut pouvoir revenir sur le sujet, expliquer au quotidien à quoi cela sert et les bonnes mesures qui sauvent. Cela ne se fera pas en huit jours, nous en sommes tous parfaitement conscients. Mais au moins maintenant, nous avons l’outil, ce qui n’était pas le cas auparavant. Il ne nous reste plus qu’à former les populations et à les mettre dans la boucle de ce système.

Le Jamel Comedy Club à la rencontre de la jeunesse mahoraise

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Trois humoristes issus du Jamel Comedy Club sont actuellement à Mayotte. Charly Nyobe, John Sulo, et Jason Brokerss vont se frotter au public mahorais durant trois dates. Mais avant de monter sur scène, ils sont partis à la rencontre des enfants à travers un atelier d’initiation au stand-up à la MJC de M’Gombani, ce jeudi.

Ils s’appellent Charly Nyobe, John Sulo, et Jason Brokerss. Trois humoristes issus du Jamel Comedy Club qu’on ne présente plus. Après avoir sillonné les scènes de l’hexagone, ils posent leurs valises à Mayotte quelques jours. Les humoristes ont passé la matinée de jeudi avec une quarantaine d’enfants pour les initier à l’écriture de sketch. Si les frimousses ignorent tout de cet art, ils se sont très vite mis dans le bain. « Ils sont très ouverts et ils sont à l’écoute des conseils. Les enfants ont plein d’imagination, donc il n’y a pas beaucoup à faire. Il faut juste les guider et les corriger », affirme John Sulo. Les comédiens pensaient travailler avec des adolescents, mais les petits qui ont répondu pré-sent sont âgés en moyenne de dix ans. Alors il était impératif d’adapter leur discours. « Quand on travaille avec des enfants il ne faut pas hésiter à redescendre en enfance, se mettre au même niveau qu’eux. Cela nous permet de retrouver notre âme de gamin, ainsi ils nous comprennent mieux et on les comprend aussi », révèle John Sulo.

De leur côté, les enfants qui découvrent tout du Stand-up, ont quelques difficultés à comprendre ses subtilités. Ils écrivent, gribouillent, rayent puis recommencent. L’aide des humoristes est donc grandement appréciée. « On réussit à travailler avec eux, il faut juste être dans la compréhension, prendre le temps de discuter avec eux, de savoir ce qu’ils ai-ment et les suivre », explique Charly Nyobé. Malgré les difficultés de certains, beaucoup arrivent à écrire un récit qui tient la route, et qui fait rire leurs camarades. L’atelier a même permis de déceler quelques talents cachés. « Il y a quelques enfants qui ont un vrai talent d’écriture. En peu de temps, ils nous ont écrit de très bonnes histoires », insiste John Sulo. Et qui de mieux pour tester ces fameuses histoires drôles que les enfants eux-mêmes ? Les volontaires ont pris leur courage à deux mains et sont montés sur les planches pour raconter leur sketchs devant un public très bon client qui a ri à chaque intervention. Les enfants sont ravis, certains ont même surpassé leur peur à l’exemple de Farza, 11 ans. « J’ai appris à écrire des blagues et à monter sur scène. Mais je suis surtout très contente parce que je n’ai plus honte de prendre la parole devant tout le monde. »

 

L’association Sadaka à l’origine de tout

 

Derrière cette rencontre entre les enfants et les humoristes se cache l’association Sadaka. Sa fondatrice, Julia Daka, en a eu l’idée pour « emmener un souffle nouveau de métiers d’art qui n’existent pas chez nous et les allier à notre culture », indique-t-elle. Elle a crée l’association durant le confinement pour venir en aide à son île. « Je voyais beaucoup d’associations qui aidaient les hôpitaux et les personnes vulnérables à Paris et je me suis demandée qui pouvait le faire à Mayotte. Qui pour aider cette jeunesse un peu torturée aujourd’hui ? », raconte Julia Daka. Il ne lui en faut pas plus pour passer quelques coups de fils et lancer son projet. Elle veut aider la jeunesse mahoraise à travers l’art sous toutes ses formes. « Mon combat, c’est de changer le système éducatif dans sa globalité. Pour moi, l’art est tout aussi important que les maths et le français. Aujourd’hui, les gens sont enfermés dans un schéma linéaire et ne veulent pas que les enfants aient des pensées divergentes alors qu’un enfant né créatif, il faut donc le pousser à développer cet aspect pour qu’il se sente mieux dans sa peau », explique la fondatrice de l’association.

Julia Daka voit encore plus grand puisqu’elle souhaite créer une résidence d’artistes d’ici 2024. « Elle fonctionnerait un peu comme un orphelinat. Ça serait un lieu de vie, mais aussi d’exposition et de création », précise-t-elle. Pour cela, elle espère avoir l’appui des collectivités, même si l’association est consciente qu’elle doit aussi pouvoir subvenir à ses propres besoins. Raison pour laquelle Julia Daka et ses collaborateurs ont crée une plateforme créative afin d’avoir des fonds propres pour pouvoir faire venir plus d’artistes à Mayotte. En attendant les futurs artistes, on pourra déjà voir Charly Nyobe, John Selon, et Jason Brokerss sur scène durant trois jours. Ils jouent ce vendredi dans le concept store Samani à Mamoudzou, ce samedi au MistiqBar en Petite-Terre et à la MJC de M’Gombani ce dimanche. En quelques jours, ils ont eu le temps d’observer notre mode de vie et pro-mettent d’adapter leurs sketchs à la réalité mahoraise. « On est obligés de le faire ! C’est la première fois que je viens à Mayotte et il y a certaines choses qui m’ont marqué à l’exemple de l’unique route qui existe ici. Je n’en reviens toujours pas… », s’étonne Charly Nyobé, en riant. Il n’en dira pas plus, mais ses amis et lui promettent des surprises.

Variant Delta et risque d’une 4ème vague “dès la fin juillet” en France : Mayotte est-elle protégée ?

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Alors que la France connaît une résurgence de l’épidémie de coronavirus qui fait craindre de nouvelles restrictions dès cet été, l’agence régionale de santé de Mayotte suit de près la nouvelle souche, plus contagieuse, détectée en Inde. Le contrôle sanitaire aux frontières et la vaccination restent les seuls remparts pendant cette période de vacances scolaires propice aux voyages.

C’est l’heure ! Le bras piqué deux fois et le nez docilement présenté au coton-tige, des centaines de voyageurs s’apprêtent à décoller de Dzaoudzi en ce mercredi 7 juillet qui marque le top départ des vacances. Depuis lundi, le gouvernement a autorisé qui plus est l’ouverture progressive de la frontière avec les Comores voisines. Et, à en croire la foule qui patientait devant le laboratoire Mayobio de Kawéni hier, l’annonce a fait mouche. “8h30 ? La plupart ici sont arrivés même à 3h du matin ! Moi je suis là depuis 5h”, témoigne un candidat au test PCR, adossé contre un mur à l’ombre. Certaines pharmacies de Mamoudzou, qui peuvent réaliser les tests antigéniques, sont quant à elles bookées sur au moins deux jours. Les voyageurs entre Mayotte et les autres départements français ont en effet le choix entre les deux options. Pour se rendre sur l’archipel voisin en revanche, seul est accepté le test PCR. L’autre condition pour voyager ? Présenter la preuve d’un schéma vaccinal complet, ou bien les justificatifs du motif impérieux.

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On l’aura compris, la population de l’île aux parfums attendait ce moment avec impatience. Surtout compte tenu des chiffres plutôt très rassurants de l’épidémie à Mayotte, qui reste l’un des départements de France le moins touché par le Covid-19. Selon le dernier bulletin de l’agence régionale de santé (ARS), le centre hospitalier n’accueille plus aucun patient, ni en médecine, ni en réanimation et seuls 15 cas ont été recensés sur la semaine du 28 juin au 4 juillet. Les taux d’incidence (5,4) et de positivité (0,4%) confirment aussi ce calme plat. Ces temps-ci, il n’y a guère que Saint-Pierre et Miquelon et leur 0 cas pour 100.000 habitants pour nous voler le podium !

 

Immunité et vaccination

 

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette bonne santé. En haut de la pile : la flambée du début de l’année et la campagne de vaccination. “Nous avons eu une grosse épidémie il y a quelques mois, et il y a donc une part d’immunité dans la population. Ensuite, la vaccination commence et continue à prendre tout son sens”, note ainsi Florine Clavier, cheffe de la veille et sécurité sanitaire à l’ARS. La grande enquête de séroprévalence, censée déterminer l’immunité collective du 101ème département est toujours dans les plans, mais n’a pas encore débuté, nous informe-t-elle. Quant au Pfizer, aux dernières nouvelles (bulletin du 7 juillet), 76.145 injections ont été réalisées, et 33.053 personnes ont été vaccinées à Mayotte. Et la tendance s’est accélérée à l’approche des vacances scolaires. “Plus de 27.000 injections ont été faites le mois dernier, c’est une progression très favorable”, ajoute la pharmacienne de profession.

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Une dynamique qui s’explique aisément par la levée des motifs impérieux pour les personnes vaccinées. Un peu moins par l’ouverture de la vaccination dès l’âge de 12 ans, effective depuis le 15 juin. “Si vous allez dans un centre de vaccination, vous avez toutes les tranches d’âges, mais sur les dernières semaines, le 30-50 ans étaient plus présents”, nuance Florine Clavier. Un nouveau centre a par ailleurs été ouvert cette semaine à la MJC de Tsoundzou 2, qui sera accessible tous les mardis et mercredis de 9h à 15h, pour “permettre au plus grand nombre d’être protégé”, écrit l’ARS sur son compte Facebook.

 

La France face au risque d’une 4ème vague

 

Tout cela suffira-t-il à épargner Mayotte face à une nouvelle vague ? L’orage gronde en effet à l’horizon, surtout dans l’Hexagone, qui fait face à une forte recrudescence de l’épidémie, à peine un mois après la levée progressive des restrictions. En cause : le variant Delta, qui représente déjà 40% des tests positifs, d’après Santé Publique France. Face à cette souche “redoutable” et “extrêmement rapide”, “l’heure est à la mobilisation générale”, a souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à la sortie du conseil de défense sanitaire et du conseil des ministres, ce mercredi. En seulement une semaine, le taux d’incidence a grimpé de 20% en France et le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a d’ores-et-déjà mis en garde contre la possibilité d’une quatrième vague dès la fin juillet.

Nous sommes très en lien avec l’ARS de La Réunion et le ministère concernant le variant Delta”, explique Florine Clavier. Pour l’instant, aucun séquençage n’a permis de démontrer la présence de cette souche plus contagieuse du coronavirus à Mayotte. Mais sur l’île Bourbon, 28 cas ont déjà été recensés. “Nous sommes, et c’est bien normal, inquiets quant à l’éventuelle apparition du variant, c’est pour cela que nous essayons d’y répondre au mieux en augmentant la capacité de dépistage, en maintenant un contrôle sanitaire strict aux frontières, en renforçant nos systèmes de surveillance et en garantissant l’accès à la vaccination.” Pour les autorités sanitaires, la première arme contre ce variant reste le vaccin, qui, d’après les premières études disponibles, protège des formes graves, à condition d’avoir reçu les deux doses.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes