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Mayotte Agri’Coop : un engrais local, 100% naturel… grâce aux fientes de poules

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Créée officiellement en 2021, une nouvelle coopérative veut revaloriser, dans un premier temps, les déjections des milliers de poules pondeuses de ses adhérents, grâce à une station de séchage. AVIMA a investi plus d’un million d’euro pour ce projet, qui entend bien séduire les agriculteurs de l’île, contraints par les prix élevés des fertilisants importés.

On arrive à l’entrepôt par une petite route terreuse qui serpente la colline depuis les locaux d’Avima-Ovoma, la société mahoraise de production d’œufs locale. Sur les hauteurs, une fois n’est pas coutume, pas de vue imprenable sur le lagon ni d’effluves d’air marin, les deux souvent à couper le souffle. Mais il y a bien une chose qui prend le nez, là-haut. “Ça, c’est l’odeur de l’élevage !”, glisse avec un clin d’œil Baptiste Judek, le coordinateur de Mayotte Agri’Coop. En contrebas, trois bâtisses alignées abritent en effet quelque 50.000 poules pondeuses à l’ouvrage, dont les émanations s’échappent par d’imposants ventilateurs, en direction de la brousse.

Comme les rails des montagnes russes, de drôles de structures métalliques relient ces bâtiments à l’entrepôt de séchage, où s’achemine chaque jour l’autre fruit du dur labeur avicole : près d’1,8 tonne de fientes fraîches ! Soit un beau stock de 650 tonnes chaque année au total, à écouler où c’est possible. Or, la réglementation qui entoure l’épandage de ces excréments pour les besoins de l’agriculture est justement très stricte. “C’est un maximum de 40 tonnes par hectare, autant dire qu’il n’y a pas de champ assez spacieux à Mayotte”, explique le président de cette société coopérative d’intérêt commercial (SCIC), créée officiellement en 2021 sous l’impulsion d’Avima-Ovoma. “80% des agriculteurs de l’île travaillent encore avec le coupe-coupe”, évoque le patron.

Du diméthoate retrouvé sur des tomates

C’est donc pour cette raison qu’est née la coopérative Mayotte Agri’Coop, autour d’une poignée d’éleveurs. Son objectif ? Retraiter les matières organiques agricoles (MOA), effluents d’élevages et autres déchets compostables, dans une visée de revalorisation. En l’occurrence, transformer les fientes des poules d’Avima-Ovoma et des autres adhérents en engrais. Le bonus : le produit fini est 100% naturel et local. “Aujourd’hui, il n’y a pas de production d’engrais locale à Mayotte. Or pour un agriculteur, s’acheter un sac de fertilisant importé représente une vraie fortune !”, présente Baptiste Judek, qui chapeaute le projet. “Comme beaucoup d’agriculteurs font l’élevage et le maraîchage, ils vont épandre des fientes sur leurs cultures, mais sans maîtrise concrète du procédé, parfois avec le risque de stériliser leur sol ou de détruire un écosystème.” Sans compter les éventuels pesticides plus ou moins illégaux qui se retrouvent parfois sur les fruits et légumes écoulés en bord de route… En 2019, un contrôle de la Daaf (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la Forêt) avait révélé la présence sur les tomates de diméthoate, un insecticide dangereux interdit en France depuis 2016, à un taux 17 fois supérieur à la norme autorisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

1,4 million d’euros d’investissement

Pour éviter un empoisonnement malheureux, Mayotte Agri’Coop entend donc proposer cette nouvelle solution, fiable et bon marché, et qui respecte un cahier des charges strict, aux agriculteurs de l’île aux parfums “désireux d’avoir cette approche responsable”, développe le coordinateur. Concrètement, les déjections transitent par un séchoir, composé de plusieurs niveaux. Le procédé permet d’évacuer l’ammoniac et l’humidité des fientes, qui passent cinq jours étalées sur un tamis au premier étage de l’entrepôt, avant d’atterrir quelques tapis plus tard dans des big bag de 600 kilos. Un produit qui a l’avantage de pouvoir être déversé facilement, à la main ou au seau, par les agriculteurs. “La poudre contient aussi une bonne quantité de calcium, un élément très important pour les sols et plutôt absent ici, en raison de la terre volcanique de Mayotte”, ajoute Baptiste Judek.

Lancé en 2019, l’entrepôt de séchage a nécessité un premier investissement d’1,4 million d’euros, à la charge d’AVIMA. Pour l’instant, la coopérative, qui souhaite aussi accompagner ses adhérents dans le développement de leur activité par du conseil technique, offre les sacs en échange de leurs propres déchets organiques. Mais à terme, la société espère bien tirer un petit pécule de ses déjections en poudre, notamment en favorisant un modèle de consigne. De quoi éviter que les gros sacs en résine de plastique ne finissent leur course dans l’estomac d’une tortue ! “On pourra garder les sacs chez nous, et vendre l’engrais au seau consigné par exemple”, imagine le coordinateur. Le produit lui-même est appelé à évoluer : aujourd’hui sous forme de poudre, il sera à terme proposé en granulé, plus facile à épandre au pied des bananiers. Et la société compte s’équiper d’un hygiéniseur, pour garantir une qualité optimale. “On veut vraiment s’inscrire dans une démarche responsable.” De la poule à la fiente !

Lancement du Challenge Startupper par TotalEnergies : les jeunes entreprises mahoraises, tentez votre chance

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Le groupe TotalEnergies lance cette année la troisième édition de son concours « Challenge Startupper » consacré au continent africain. Mayotte et La Réunion sont les seuls territoires français qui peuvent participer grâce à leur localisation. Toutes les jeunes entreprises ayant moins de trois ans, peuvent déposer leur candidature sur le site dédié jusqu’au 23 décembre et espérer gagner la coquette somme de 7.000 euros et six mois d’accompagnement.

32 pays africains, plus Mayotte et La Réunion. Ce sont les territoires qui participent cette année au Challenge Startupper organisé par TotalEnergies depuis 2016. La précédente édition était ouverte au monde entier, mais pour cette troisième – deuxième pour Mayotte – le groupe se concentre sur l’Afrique. Le principe est simple : accompagner des jeunes entrepreneurs dans la création d’entreprise ou dans le maintien d’entreprise. Les candidats doivent avoir entre 18 et 35 ans et avoir une société de moins de trois ans. « Le con-cours s’adresse à tous les secteurs d’activités, mais les entreprises doivent répondre à un objectif commun qui est le développement durable. Elles doivent aussi avoir un caractère innovant, et enfin le troisième critère porte sur la faisabilité du dossier », rappelle Karine Poisson, la directrice de TotalEnergies Mayotte. Les candidats pourront s’inscrire dans les trois catégories désignées cette année, une sur le projet de création d’entreprises, une sur la startup qui a moins de trois ans et une autre sur l’entrepreneuriat au féminin.

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À la clé ? La somme de 7.000 euros et un coaching pendant six mois d’une valeur de 3.000 euros. « S’il n’y a pas d’accompagnement, le jeune créateur d’entreprise est perdu dans les démarches à suivre, et sur la priorisation des actions. On les accompagne pour que leurs entreprises durent dans le temps, qu’elles continuent à se développer », indique Karine Poisson. Mais avant de faire partie des lauréats, les entrepreneurs ont jusqu’au 23 décembre pour s’inscrire sur le site startupper.totalenergies.com/fr . À l’issue de cette période, les quinze premiers dossiers seront choisis pour faire un pitch devant un jury local, qui aura ensuite la responsabilité de sélectionner les trois gagnants.

Un coup de pouce grandement apprécié

Lors de la première édition à Mayotte en 2019, la société Maybio faisait partie des lauréats. Nassure Maliki, le gérant du magasin spécialisé dans les produits alimentaires et non alimentaires labellisés bio avait remporté 5.000 euros qui ont immédiatement été dépensés. « J’ai acheté une balance qui coûte 6.000 euros que je ne pouvais pas me permettre à ce moment-là. Cette balance m’a permis de développer mon rayon de produits en vrac », raconte-t-il. Cela lui a également apporté plus de visibilité médiatique et lui a ouvert de nouvelles opportunités. « Je suis content car j’ai rencontré des personnes avec qui je collabore en ce moment. »

Selon la marraine de cette nouvelle édition de Challenge Startupper, Maymounati Moussa Ahamadi, ce concours est le facteur qu’il faut pour motiver les jeunes et futurs entrepreneurs. « Pour créer son entreprise, on doit passer de l’envie à l’action, et on doit avoir beaucoup de détermination pour y arriver. Alors lorsqu’une structure comme TotalEnergies donne un coup de pouce en valorisant les projets c’est une bonne chose. Les entreprises se trouvent dans une communauté entrepreneuriale et sont les ambassadrices de leur île. »

En 2019, 42 dossiers avaient été déposés à Mayotte, un chiffre supérieur à celui de La Réunion. Cette année, TotalEnergies Mayotte espère dépasser les 42 candidatures et faire mieux que l’île voisine. Un objectif ambitieux quand on sait que Mayotte n’était pas censée faire partie du Challenge Startupper cette année à cause du changement de direction. « Quand je suis arrivée à Mayotte, j’ai découvert cela et j’ai directement appelé le siège pour leur dire qu’on voulait participer. Les autres pays travaillent dessus depuis mai et nous seulement depuis septembre. Mais on a tout rattrapé en deux mois », assure Karine Poisson. Raison de plus pour faire honneur à l’île et participer en masse. Jeunes entrepreneurs, à vous de jouer !

Cadre de vie et sécurité à Mayotte : « la délinquance affichée par le ministère de l’Intérieur sous-estime les chiffres »

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Ce lundi 8 novembre, Bertrand Aumand, le chef du service régional de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) à Mayotte, présentait les résultats de la première enquête « Cadre de vie et sécurité » conduite dans le 101ème département, en partenariat avec la direction générale des Outre-mer. Décryptage.

Sans grande surprise, la délinquance arrive en tête des problèmes cités dans leur village par 77% des habitants. Un sentiment qui se comprend au regard des atteintes aux biens subies par la population. En 2018 ou 2019, 18% des ménages déclarent avoir subi un cambriolage ou un vol sans effraction, soit quatre fois plus qu’en France métropolitaine (5%). À titre de comparaison, la part en Martinique et en Guyane s’élève respectivement à 7% et 13% pour les années 2013 et 2014.

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Pour encore mieux distinguer ce malaise, il suffit de s’attarder sur le nombre d’actes déclarés pour 1.000 ménages : 395 à Mayotte contre 65 en Hexagone. Détail à signaler, les logements en dur, principalement des maisons individuelles, sont le plus souvent la cible des cambrioleurs. Et surtout, « la présence des personnes ne dissuade pas les voleurs », précise Bertrand Aumand, le chef du service régional de l’institut national de la statistique et des études économiques au moment de présenter les résultats de la première enquête « Cadre de vie et sécurité », conduite l’année dernière dans le 101ème département.

Parmi les biens dérobés, on retrouve en tête les téléphones portables dans 31% des cas. C’est trois fois plus qu’en métropole ! Très prisés de l’autre côté du globe, les bijoux n’arrivent qu’en cinquième position, après par exemple l’argent (liquide, chèque, carte bancaire), le matériel informatique et les vêtements. Raison pour laquelle « 58% des victimes estiment le vol à moins de 1.000 euros ».

27% des ménages ont déposé plainte

Autre fait marquant : seulement 27% des ménages ont déposé plainte auprès de la police nationale ou de la gendarmerie… Le défaut d’assurance et la faible utilité ressentie par la population expliquent en partie ce faible niveau de signalement ! Par contre, trois personnes sur quatre (74%) décident de se déplacer lorsque le préjudice concerne un engin motorisé dans le but de toucher une indemnisation. De plus, trois ménages sur dix disent avoir connu un vol de végétaux et/ou d’animaux – « des fruits et une ou deux poules » – sur un terrain-hangar. Dans ce cas de figure, « le dépôt de plainte est proche de zéro ». De ce fait, « la délinquance affichée par le ministère de l’Intérieur sous-estime les chiffres ».

Mayotte connaît quatre fois plus de vols ou tentatives de vols sur les personnes par habitant (167) qu’en métropole (44). 11% des personnes âgées de 14 ans ou plus (souvent des jeunes hommes) en ont été victimes, soit trois plus que dans l’Hexagone. Là encore, le territoire ne recense que 6% de plaintes formelles ! Quatre sur dix déclarent que cela n’aurait servi à rien et deux sur dix invoquent la peur des représailles…

Dernier constat implacable : 48% des personnes interrogées se sentent personnellement en insécurité, souvent ou de temps en temps, à leur domicile, et 52% dans leur quartier. C’est cinq à six fois plus qu’en métropole). Et quatre habitants sur dix renoncent à sortir de chez eux… « Ce graphique donne de vraies indications », souligne Bertrand Aumand, certain que « les résultats ont dû remonter au-delà du préfet ».

Un échantillon de 1.112 ménages

L’enquête de victimation « Cadre de vie et sécurité » (CVS) s’est déroulée pour la première fois en 2020 à Mayotte en partenariat avec la direction générale des Outre-mer (DGOM). Elle vise à connaître les faits de délinquance dont les ménages et leurs membres ont pu être victimes durant les deux années précédentes (2018 et 2019) et permet de recueillir leur opinion concernant leur cadre de vie et la sécurité. L’échantillon porte sur 1.112 ménages répondants.

Hôtel Ibis de Mayotte : les difficultés de la construction

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Cela fait huit mois que les travaux de construction de l’hôtel Ibis à Mayotte ont commencé. Avec ses 3.000 mètres carrés, ses 80 chambres et ses trois étoiles, l’hôtel marque un nouveau départ pour le développement du 101ème département de France. Mais pour la société Makinen Suisse, en charge du projet, il reste encore beaucoup à faire. L’entreprise signe son premier contrat sur le territoire et doit composer avec les difficultés qui sont liées à l’île. Luigi Chiantella le directeur général du groupe, de passage à Mayotte, et Remus Jitaru directeur de Makinen Mayotte nous ont ouvert en exclusivité les portes du chantier du prochain hôtel Ibis Style.

Flash Infos : Votre société Makinen Suisse fait ses premiers pas à Mayotte. Qu’avez-vous réalisé avant ?

Luigi Chiantella : La société existe depuis 1995. On est basés en Suisse mais on travaille principalement dans les pays d’Afrique. On a construit beaucoup d’hôtels, on travaille avec les chaînes hôtelières et c’est comme cela que nous avons développé l’entreprise. On a notamment construit un Sofitel. Le projet de Mayotte est le cinquième hôtel Ibis que nous faisons dans le monde, Ibis nous connaît !
Notre stratégie n’est pas de travailler en Europe parce qu’il y a beaucoup de concurrence. Nous avons les capacités de travailler loin, en Afrique ou dans les îles. On cherche des endroits en développement ou un peu compliqués, là où tout le monde ne peut pas venir. Nous avons fait le Tchad, le Rwanda, l’Ouganda, l’Ethiopie etc.

FI : Depuis peu, vous avez créé une branche de votre entreprise à Mayotte. Pensez-vous vous installer dans le département ?

L.C : Au départ, nous ne sommes venus que pour cet hôtel mais ensuite nous avons vu une possibilité de travailler sur place et nous avons créé une structure locale de droit français avec des employés mahorais et métropolitains. 50% sont de Mayotte et 50% viennent de l’Hexagone.

Remus Jitaru : Nous essayons d’embaucher le maximum de Mahorais mais la quantité de travail est conséquente et il n’y a pas assez de techniciens ici. Nous sommes obligés de les importer depuis la Métropole. Il nous manque des employés dans tous les domaines, il nous faut des gens qualifiés. Actuellement nous avons trente personnes sur le chanter mais il faudrait que nous soyons une quarantaine pour être plus efficaces. Un projet de cette envergure en Afrique aurait mobilisé 80 à 120 personnes.

FI : Faire venir les employés depuis la Métropole est-il rentable pour vous ?

L.C : Les employés que nous faisons venir nous coûtent plus cher parce que nous devons leur payer le billet d’avion, la nourriture et le loyer pour certains, mais c’est normal.

R.J : Ils nous coûtent plus cher, mais leur déplacement est rentable parce qu’ils travaillent plus rapidement et nous font gagner du temps. Ils sont plus productifs et cela nous permet de respecter nos délais.

FI : Est-ce réellement la solution la plus pérenne ?

L.C : Non, mais pour l’instant nous n’avons pas le choix. Il faut former les jeunes d’ici aux métiers du BTP. Ce ne sont pas des métiers moins satisfaisants, moins payés ou moins intelligents que les autres. Si nous voulons tous rester dans les bureaux, qui va construire ? Les gens ne savent pas qu’un électricien, un plombier, un maçon, est parfois mieux payé que quelqu’un qui travaille dans un bureau.

FI : Comment se passe la réalisation des travaux depuis la pose de la première pierre en octobre 2020 ?

L.C : Les travaux ont réellement démarré en février 2021. Pour l’instant nous sommes dans les délais et nous pourrons livrer le chantier à temps, c’est-à-dire en juin 2022. Nous devons donner un produit presque prêt à être utilisé. La seule chose que nous ne faisons pas c’est l’achat du mobilier, mais nous nous occupons de tout jusqu’à la décoration.

FI : A quels types de difficultés faites-vous face ?

R.J : La première difficulté c’est le transport. Mais c’est surtout lié à la crise qui touche le monde entier. Cependant nous ne sommes qu’à notre premier essai et nous savons prévoir les difficultés, anticiper les choses. Presque tout notre matériel est sur place.

FI : Quelle sera la suite pour vous, une fois que ce projet de l’hôtel Ibis sera fini ?

L.C : Nous en avons déjà d’autres à Mayotte. Il n’y a pas beaucoup d’entreprises de BTP sur l’île. Il y a certes Colas mais c’est une entreprise énorme et nous ne rivalisons pas parce que nous ne pouvons pas faire ce qu’ils font et ils ne peuvent pas faire ce que nous faisons. On se place entre les grands et les petits, nous faisons des chantiers entre 5 et 40 millions d’euros. Colas s’intéresse aux marchés de 100 millions. Nous avons aussi créé une société à La Réunion et pour l’instant, nous n’avons pas l’intention de partir. Nous sommes là et nous allons rester.

FI : Lorsque vous avez gagné l’appel d’offre de l’hôtel Ibis, cela a fait grincer des dents. Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence entre vous et les autres entreprises qui se sont manifestées ?

L.C : Nous avions des prix compétitifs, ce n’est pas négligeable. Mais je pense surtout que c’est parce que nous avions une offre qui couvrait tous les aspects de la construction. C’est une solution plus facile et plus sûre pour le client (Eden Island).

R.J : L’avantage avec nous, c’est que nous sommes le seul interlocuteur de notre client. Ici c’est courant de voir dans un chantier plusieurs entreprises qui travaillent et c’est un vrai casse-tête. Avoir un seul interlocuteur coûte moins cher pour le client. Et puis je pense que l’avenir de Mayotte c’est permettre à d’autres entreprises de travailler aussi sur l’île. Le territoire ne peut pas se renfermer sur soi-même. La concurrence est bénéfique !

Le parc naturel marin s’engage pour la pêche durable à Mayotte

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Vendredi 5 novembre avait lieu la pose d’un dispositif de concentration de poissons (DCP) à l’extérieur du lagon au large du port de Longoni. Une action qui s’inscrit dans le cadre du renouvellement de ces dispositifs dont le parc naturel marin de Mayotte est à l’initiative.

Alors que le soleil se lève sur le lagon, les employés du Parc naturel marin prennent la mer à bord de leur navire Utunda. La mission du jour ? Rejoindre une équipe qui assure la pose de l’un des quatorze dispositif de concentration de poissons (DCP) au large de l’île aux parfums. “Aujourd’hui, nous sommes face à une surpêche des poissons à l’intérieur du lagon. Les stocks de mérous, carangues ou encore vivaneaux ont dû mal à se renouveler alors que le stock d’espèces que l’on retrouve au large se porte bien”, explique Cyrielle Jac, chargée de mission pêche et aquaculture au Parc naturel marin de Mayotte.

Avenir et pêche durable

Si les dispositifs de concentration de poissons existent déjà dans les autres départements d’Outre-mer français, à Mayotte, tout reste à faire. Lors de la départementalisation, la chambre de l’agriculture de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte avait commencé à déployer des DCP dans les eaux turquoises de l’île mais, aujourd’hui, difficile de dire si les dispositifs existent encore ou s’ils sont toujours utilisés par les pêcheurs. “Notre objectif avec ces quatorze DCP se décline en quatre points”, affirme le directeur du parc, Christophe Fontfreyde. “Tout d’abord, favoriser la pêche ciblant les ressources pélagiques hors lagon, puis, limiter le temps de recherche du poisson pour les pêcheurs, améliorer la sécurité en mer et enfin assurer durablement une sécurité alimentaire.” Une décision prise de concert avec les pêcheurs de l’île qui ont pu débattre de l’emplacement de ces futurs dispositifs tout autour de la barrière de corail.

Utilité et règles d’approche

Dès leur installation, les agents de terrains viendront régulièrement contrôler les DCP et travailleront en étroite collaboration avec les pêcheurs pour connaître les captures réalisées et évaluer l’efficacité du dispositif. “Il faudra attendre six mois pour que les animaux colonisent le DCP. D’abord il attirera de petits poissons, puis de plus gros comme les thons, les dorades et les marlins” , détaille Cyrielle Jac. Mais pour que ce système perdure dans le temps, les usagers devront respecter quelques règles : “Pas d’approche à moins de dix mètres des flotteurs, pas d’amarrage sur les bouées et pas de chasse sous-marine sous les DCPs”, martèle le docteur en écologie marine. De plus, si les professionnels peuvent se rendre chaque jour de la semaine sur ces points de pêche, les plaisanciers ne sont autorisés à y jeter leurs hameçons que les week-ends et jours fériés.

Mais alors un DCP à quoi ça ressemble ? Un DCP est tout d’abord composé d’un bloc de béton qui sert de point d’ancrage au fond de l’eau. Au-dessus de celui-ci, on retrouve un cordage relié à un système agrégateur constitué de lanières où les petits poissons et espèces marines pourront venir s’installer. A la surface, on retrouve un chapelet de flotteurs et un mât indiquant la position du DCP aux navires. Le dispositif sert à terme de lieu de vie aux espèces halieutiques et permet aux pêcheurs de venir prélever ces ressources sans parcourir de trop longues distances. Le tout dans le respect des quotas et des règles inhérentes à la pêche au sein du Parc naturel marin de Mayotte.

Avec Nyfasi, Youmna Mouhamad veut révolutionner le soin des cheveux afro

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Un an après avoir reçu le prix “Womenspire 2020”, la Mahoraise est en passe de développer son produit à grande échelle. De quoi changer la façon de peigner les cheveux des femmes noires, mais aussi donner confiance à une nouvelle génération d’entrepreneure.s de l’île aux parfums.

Youmna MouhamadAfro hair comb inventor hopes to inspire young black women” (L’inventeure du peigne pour les cheveux afro veut inspirer les jeunes femmes noires, NDLR). Derrière ce titre élogieux, signé tout droit de la BBC, le site d’information britannique du plus ancien radiodiffuseur national du monde, se cache une jeune Mahoraise au parcours prometteur. Son nom : Youmna Mouhamad. Cette chercheuse en physique des polymères à l’université de South Wales, au Pays de Galle, qui avait remporté il y a un an le prix “Womenspire award 2020”, vient de lancer officiellement sa startup Nyfasi.

Son objectif : faire du soin des cheveux afro, souvent douloureux, un souvenir au contraire agréable. “Le cheveu, c’est un moment convivial où tu connectes avec d’autres femmes de la famille. Je voulais qu’en grandissant, elle se rappelle du soin des cheveux comme un moment qu’elle passait avec sa mère, plutôt que des larmes à cause de la douleur”, raconte cette originaire de Pamandzi, en référence à une enfant qu’elle gardait comme fille au pair pendant son doctorat. “Elle avait une chevelure magnifique, énorme, elle m’a vraiment touché cette petite. Mais elle pleurait chaque matin en disant qu’elle voulait des cheveux raides, et en queue de cheval”, déroule-t-elle, soulignant les “pressions” qui demeurent “pour se raidir le cheveu, même à Mayotte d’ailleurs.

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Un brevet déposé

Cet épisode signe le top départ de son projet, pour lequel la Mahoraise a obtenu une bourse de près de 60.000 euros afin “d’amener mon invention sur le marché”. Grâce à ces fonds, versés concrètement à l’université, l’entrepreneure a bénéficié d’un accompagnement pendant 18 mois, qui lui ont permis de peaufiner son produit, son packaging et sa marque. Initialement intitulée Myana Naturals, c’est finalement sous le nom de Nyfasi Deluxe Detangler, que Youmna Mouhamad aura déposé son invention. “J’ai déposé un brevet et j’ai une réponse favorable. Ce n’est pas définitif, mais cela veut dire qu’il y a bien une invention ici, c’est une très bonne nouvelle”, poursuit-elle, en espérant que cette validation pèse dans la balance dans l’optique d’une prochaine levée de fonds.

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L’objet se présente comme un simple peigne, aux branches assez épaisses, dans les tons rose et violet. Il se compose de trois parties, dont les formes ont évolué au gré de tests effectués auprès d’une cinquantaine de femmes depuis bientôt deux ans. “Tu mets l’après-shampoing dedans, tu fermes, et cela permet d’appliquer sur le cheveu et directement sur le nœud, pour démêler en toute facilité”, décrit-elle. “Au tout début, j’avais fait un test sur trente personnes, parmi elles 76% disaient vouloir acheter le produit. Il y en a même une qui ne voulait plus me le rendre !”, s’amuse-t-elle. Dans les retours, beaucoup de testeuses ont aussi évoqué leur méconnaissance des techniques de soin pour leurs cheveux, ce qui donne déjà des idées pour la suite à la jeune startuppeuse. “Si tout se passe bien, dans trois ans, je proposerai une gamme entière pour que le produit fonctionne parfaitement !” En attendant, la physicienne de formation place beaucoup d’espoir dans sa levée de fonds. “C’est le moment crucial, je vais avoir besoin des Mahorais”, glisse-t-elle.

Inspirer la jeunesse mahoraise

Mais Youmna Mouhamad voit aussi les choses en grand. Outre son peigne afro, la jeune femme veut inspirer une jeunesse qui fait face à de nombreuses pressions. “La culture mahoraise peut être assez pesante, la façon dont on nous élève… Je suis avec beaucoup de jeunes, et j’arrive à un stade où je vais pouvoir offrir du coaching à des jeunes qui ont du potentiel”, annonce celle qui a elle-même bénéficié de l’accompagnement d’un coach dans les moments les plus difficiles de son parcours. Comme le note par ailleurs la BBC, moins de 2% des ingénieurs sont des femmes issues des minorités ethniques. Et si elle a quitté Mayotte à l’âge de huit ans, et n’a pas pu rendre visite à sa famille depuis au moins trois ans, à cause de la crise sanitaire, la femme de sciences n’en oublie pas ses origines. “Mon rêve ultime, c’est de devenir moi-même coach de vie. C’est là où j’espère pouvoir contribuer au développement de Mayotte, et revenir sur l’île”, conclut-elle.

Voitures, billets d’avion pour Madagascar : le maire de Chirongui, son DGS et plusieurs proches de la mairie en garde à vue pour détournement de fonds publics

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L’heure semble être au règlement de comptes dans la commune du sud. Depuis mercredi matin, le maire (LR) Andhanouni Saïd et plusieurs personnes sont entendus par la brigade financière pour des faits de détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et délit de favoritisme.

L’information a été confirmée ce jeudi. Le maire de Chirongui Andhanouni Saïd, son directeur général des services (DGS) ainsi que “sept ou huit autres personnes” ont été placées en garde à vue depuis mercredi matin pour “s’expliquer sur un certain nombre de faits qui pourraient avoir une vérification pénale”, explique le procureur de la République Yann Le Bris, joint par téléphone.

Dans le détail, on leur reproche des faits de détournement de fonds publics, de prise illégale d’intérêts, de délit de favoritisme et “le recel de l’ensemble de ces délits par un certain nombre de personnes qui gravitent autour de la mairie”, poursuit le représentant du parquet. Des délits commis sur une période qui court depuis les dernières élections municipales. Dans le viseur des enquêteurs, entre autres : des locations de voitures et des billets d’avion pour Madagascar, dont auraient bénéficié les mis en cause, aux frais de la princesse. Outre le maire et son DGS, un fonctionnaire recruté pour des missions de sécurité en lien avec la mairie a notamment été placé en garde à vue.

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Climat tendu à la mairie

Jeudi, en milieu d’après-midi, la petite clique était encore entendue par la brigade financière. Il sera ensuite décidé, après étude des pièces du dossier, des suites pénales à donner à cette affaire. “Des poursuites pourront certainement être engagées”, évoque le procureur. Pour ces infractions présumées, commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique ou en charge d’une mission de service public, les peines maximales vont de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende (pour le délit de favoritisme) à 10 ans de prison et un million d’euros d’amende – dont le montant peut être porté au double du produit de l’infraction -, si le détournement de fonds publics venait à être prouvé.

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À noter qu’en l’absence de condamnation, tous restent présumés innocents. Cette garde à vue s’inscrit dans un contexte de changement d’équipe à la tête de la municipalité, avec la victoire d’Andhanouni Saïd (Les Républicains) sur l’ancienne maire Roukia Lahadji (Hanima Ibrahima, candidate malheureuse du parti présidentiel La République en marche. Or, depuis les élections de 2020, et les cantonales cette année, un climat tendu semble régner autour de la mairie. Six mois après les municipales, une perquisition avait déjà eu lieu dans la commune. Et en juin, une plainte avait été déposée pour faire annuler le scrutin du canton de Sada, à cause de la radiation de 200 personnes des listes électorales, parmi lesquelles des proches de l’ancienne maire de Chirongui, pour les élections départementales des 20 et 27 juin.

Des fumeurs de plus en plus jeunes à Mayotte

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Depuis 2016, novembre rime avec mois sans tabac en France. Les actions de sensibilisation se multiplient dans le pays. Mayotte n’est pas en reste. Il faut agir rapidement et de manière efficace car les fumeurs de cigarettes sont de plus en plus jeunes. Le tabac est d’ailleurs la substance la plus consommée par les jeunes dans le département.

Le constat est inquiétant. Au sein de son cabinet, situé dans la bâtisse du dispensaire Jacaranda à Mamoudzou, le docteur Youssouf Ali Mohamed, tabacologue du centre hospitalier de Mayotte, reçoit des patients de plus en plus jeunes. La majorité d’entre eux ont moins de 18 ans. « La jeunesse actuelle commence très tôt l’usage du tabac, vers 13-14 ans, mais ce n’est pas propre à Mayotte. C’est quelque chose qui s’observe partout en France », commente le professionnel de santé. Et si ces adolescents se laissent tenter par la première cigarette, ce n’est pas par hasard. Généralement, l’influence de leur entourage en est la cause principale. « Cela peut être lié au mimétisme, ça veut dire que l’on est en groupe, la personne copie ce que les autres font pour rester dans ce groupe. La famille peut également en être la raison. Quand un enfant voit les adultes qui l’entourent fumer, il a tendance à faire la même chose », explique le docteur Youssouf Ali Mohamed. Selon l’agence régionale de santé de Mayotte, l’observatoire régional de la santé a donné des indicateurs sur les consommations de substances psychoactives à Mayotte en décembre 2018. Et « le tabac est la substance à laquelle les jeunes sont les plus exposés sur le département (67%) ».

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Sauf que la cigarette ne suffit plus aux jeunes mahorais qui sont séduits par d’autres produits… tout aussi nocifs. Le tabacologue du CHM a vu arriver la consommation de la chicha sur l’île ces dernières années. Banalisée par ses consommateurs, la pipe à eau – ou narguilé – n’est pourtant pas anodine pour la santé. « C’est une façon de consommer le tabac autrement, de façon conviviale et c’est ce qui attire les jeunes. Ils ne perçoivent pas l’aspect de la dépendance physique alors que la fumée de la chicha est toute aussi nocive que celle du tabac conventionnel », alerte le docteur.

Trouver la motivation pour arrêter

« Le tabac tue plus que les autres produits psychoactifs », développe-t-il. Une prise en charge est alors essentielle, le plus rapidement possible. Mais encore faut-il que les fumeurs prennent conscience de leur dépendance. « J’ai des patients qui viennent me voir pour autre chose et je constate par la suite qu’ils consomment du tabac. Il y a aussi ceux qui sont envoyés par leur entourage et généralement ce sont des gens qui ne sont pas prêts à arrêter », affirme Youssouf Ali Mohamed. Pour ceux-là, la phase de sevrage est plus longue car ils doivent passer par des séances de psychothérapie, des entretiens, pour trouver la source de motivation. En parallèle, les médecins leur prescrivent des patches qui réduisent considérablement le nombre de cigarettes fumées par jour. « Une fois qu’on a commencé et qu’on est dans la dépendance, ce n’est pas aussi facile d’arrêter. Les gens pensent que c’est un problème de volonté alors qu’il n’y a pas que ça. La personne souffre quand elle veut arrêter », précise le tabacologue. Une souffrance qui varie selon les patients, mais qui est plus difficile à supporter pour les fumeurs de longue date ayant commencé très tôt.

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Changement des mœurs mahoraises

La cigarette n’a jamais fait partie des us et coutumes de Mayotte, mais la société mahoraise a observé un changement des mœurs à travers l’occidentalisation. Les Mahorais ont copié les bonnes habitudes, comme les plus néfastes. « À Mayotte, avant, fumer devant ses parents était interdit. Maintenant, cette barrière culturelle est en train de tomber », regrette le docteur. La religion faisait également office de restriction puisque l’Islam interdit toute substance dangereuse pour la santé. Or, de nos jours, même les religieux ne prêchent plus contre l’usage du tabac. « Il fût un temps où ils le faisaient, aujourd’hui on ne les entend plus. Dans les mosquées, on parle souvent de l’interdiction de l’alcool, mais pas du tabac. C’est une erreur parce que je pense que les religieux peuvent jouer un rôle dans le travail de sensibilisation », estime le professionnel. De nos jours, toute action qui prévient contre les conséquences du tabac est nécessaire puisque, c’est un fait, « le tabac reste aujourd’hui la première cause évitable de mortalité en France », rappelle l’ARS de Mayotte.

La rénovation énergétique fait des étincelles à Mayotte

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Jeudi 4 novembre, l’espace Conseil FAIRE des Naturalistes de Mayotte a réuni les professionnels de la rénovation énergétique et de la construction pour un séminaire au pôle d’excellence rurale de Coconi. L’occasion d’échanger sur les outils et les aides à la disposition des professionnels en matière de rénovation énergétique.

95% de production au fuel et 5% de photovoltaïque…” À en croire Daniati Yves, cheffe de projet chez EDM, l’électricité de Mayotte est loin d’être verte ! Un comble pour l’île aux parfums qui sentira bientôt davantage les hydrocarbures que l’ylang-ylang si rien n’est fait en termes de consommation d’énergie…

À Mayotte, nous sommes face à une démographie dynamique et une demande croissante en électricité”, annonce Yann Lebigot, coordinateur à l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) de Mayotte. En effet, ce jeudi les professionnels de la rénovation énergétique et de la construction étaient rassemblés pour échanger afin de dynamiser ce secteur au sein du 101ème département français. Entrepreneurs, architectes et professionnels du bâtiment ont assisté à différentes interventions des partenaires de l’espace Conseil FAIRE des Naturalistes de Mayotte. L’objectif ? Présenter les enjeux de la rénovation énergétique et donner à ces professionnels les outils nécessaires pour entreprendre cette transition.

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Consommer moins, comment faire ?

Le logement représente plus de 50% des consommations électriques de l’île”, soupire Yann Lebigot. C’est pourquoi, il est urgent d’agir aujourd’hui pour notre planète et notre porte-monnaie. Pour faire baisser sa consommation d’énergie, pas de recette miracle, mais des gestes quotidiens et des aménagements afin de garantir le “confort thermique” des habitants, comme “éteindre les lumières en journée » et « ne pas laisser des appareils branchés ou en veille ». Comme l’explique Daniati Yves, les « éco gestes » sont simples à mettre en place. À cela s’ajoutent des travaux qui peuvent être réalisés pour rendre les édifices plus performants sur un plan énergétique. Avec la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, l’État s’engage à respecter l’objectif européen de baisse d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Particuliers et professionnels peuvent dès maintenant bénéficier d’aides afin de rénover leurs bâtiments. “Isoler, installer des protections solaires, un éclairage led ou encore des brasseurs d’air qui consomment 15 à 20 fois moins que les climatiseurs permettent de faire baisser la consommation énergétique et d’augmenter le confort des personnes”, insiste le coordinateur de l’Ademe.

Le rôle de l’espace Conseil FAIRE

Le pôle énergie de l’association des Naturalistes accompagne grâce à ses conseillers techniques les particuliers et les professionnels souhaitant se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. “Notre rôle est de faciliter, d’accompagner et d’informer”, scande Laura Sager, employée de l’association. Par le biais de leurs interventions dans les entreprises et à l’aide de leurs guides des écogestes et du photovoltaïque, disponibles en français en shimaoré, les conseillers techniques espèrent sensibiliser à cette problématique écologique et économique. Par ailleurs, n’importe qui peut également se renseigner sur la plateforme en ligne Simul’aides disponible sur faire.gouv.fr.

Pour le directeur de SOS jeunesse, « un gamin qui ne va pas à l’école, c’est d’emblée une difficulté majeure »

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En visite à Mayotte, Maxime Zennou, le directeur général du groupe SOS jeunesse, qui comprend l’association Mlézi Maoré, revient sur la protection de l’enfance dans le 101ème département. Il dresse sans langue de bois son constat sur la politique menée par le Département, l’hypothèse d’un centre éducatif fermé ainsi que l’importance de la scolarisation pour tous. Entretien.

Flash Infos : Quel état des lieux faites-vous de la prise en charge des mineurs non accompagnés ?

Maxime Zennou : Le dernier rapport sénatorial sur la sécurité à Mayotte de la semaine dernière évoque le nombre de 5.000 enfants déscolarisés. Il se peut qu’il n’y en ait que quelques centaines, soit dix fois moins, qui seraient sans présence parentale sur le territoire et sans solution durable d’hébergement. En réalité, un second rapport réalisé en interministériel par une demi-douzaine d’inspections générales, qui est en ce moment même aux Comores, est prochainement attendu. Dans la lettre qui leur est missionnée, il est déjà question de 8.000 mineurs. Donc les chiffres sont à géométrie variable et donnent une indication tendancielle. Ce qui est clair, c’est que le phénomène migratoire est loin d’être interrompu malgré les efforts déployés sur la reconduite et la sécurisation de l’île.

FI : Justement, ce fameux rapport sénatorial propose des « solutions » déjà entendues par le passé, à l’instar du centre éducatif fermé. Est-ce selon vous une bonne proposition pour faire face à la délinquance juvénile qui gangrène le département ?

M. Z. : S’il y avait une solution miracle, nous la connaîtrions, nous la travaillerions et nous la modéliserions ! Il n’y a pas une seule réponse car il y a énormément de questions qui se posent. Une chose est sûre : nous avons affaire à des gosses qui ont fait des choses graves, voire très graves par moment. Est-ce qu’il faut tous les faire arrêter par la police et les jeter en prison ? Et même les expulser pour ceux qui ont une qualité d’étranger ? Sachant que le droit international nous l’interdit jusqu’à l’âge de 18 ans… Est-ce qu’il faut construire des établissements de placement pénal ? Encore faut-il attendre qu’ils aient commis des infractions de plus en plus graves pour que le juge des enfants, après leur interpellation, décide de les placer au pénal dans un tel établissement. Nous en avons déjà deux à Mayotte : l’établissement de placement éducatif de Tsoundzou (12 places) et le centre éducatif renforcé de Bandrélé (8 places). Aujourd’hui, pour être très clair sur le sujet, nous prendrons nos responsabilités en fonction de notre autorité de contrôle, à savoir le ministère de la Justice. Nous sommes un gestionnaire d’établissements de toute nature, comme le handicap ou le vieillissement. Si demain, on nous demande de gérer un nouvel établissement, nous le ferons.
Un centre éducatif fermé, c’est 12 places. C’est un lieu dans lequel vont passer une vingtaine de gosses dans l’année. Cela coûte très cher à construire. Je vous laisse faire le ratio et la comparaison par rapport aux 8.000 mineurs évoqués précédemment et d’en tirer la conclusion que vous voulez ! Après, comme l’indique la commission sénatoriale, et comme va, sans doute, l’indiquer le rapport des inspections générales, il faut que Mayotte se dote de sa propre cour d’appel, d’une politique pénale renforcée, de moyens policiers supplémentaires et diversifiés, d’un dispositif de placement en éventail à présenter au juge des enfants. Mais selon moi, le sujet se joue largement en amont par la petite enfance et l’attention que nous lui portons, la scolarisation, le travail de prévention et de protection de l’enfance qui incombe au conseil départemental.

FI : Selon la PJJ de Mayotte, les places réservées pour le 101ème département dans le centre éducatif fermé de La Réunion ne sont pourtant pas toutes utilisées…

M. Z. : Le directeur territorial de la PJJ est mon autorité de contrôle ici. Je ne peux, évidemment, que m’inscrire dans son pas. Et je peux vous confirmer que ces établissements ne sont jamais plein ! Cela veut dire que si nous additionnons les places vacantes de l’EPE de Tsoundzou, du CER de Bandrélé et celui de la Plaine des Cafres ainsi que du CEF de Saint-Anne, le centre éducatif fermé envisagé à Mayotte existe déjà… Il y a peut-être un sujet d’articulation entre les juridictions des deux îles, les directions territoriales de la protection judiciaire de la jeunesse, les deux parquets, pour faire en sorte que ces places déjà financées puissent être utilisées à leur optimal avant d’entreprendre des travaux onéreux et conséquents. Encore une fois, s’il le faut, je répète la position de mon organisation, nous prendrons nos responsabilités !

FI : Comment jugez-vous la politique de l’aide sociale à l’enfance menée par le Département ?

M. Z. : Je ne blâme pas, je ne juge pas et je condamne encore moins quiconque. Le Département est jeune, il apprend encore à gérer l’action publique, à développer les missions qui incombent à la décentralisation. Pour l’exercer depuis longtemps, je peux vous dire que la protection de l’enfance est une mission complexe qui demande des équipements et du personnel formé. Une fois dit tout ça, nous voyons bien qu’il y a un écart entre le réel et l’objectif. Après, en dix ans, il ne s’est pas rien passé ! Nous sommes dans une dynamique de progrès, mais nous avons encore du chemin à parcourir. Ensuite, attention, même s’il doit mener une politique territoriale de la protection de l’enfance qui correspond à la réalité des besoins, toute la réponse ne relève pas du seul conseil départemental. Chacun dans le travail de prévention et de protection et dans l’accompagnement des familles a son rôle à jouer dans les départements ministériels et dans les pouvoirs publics locaux. En ce qui nous concerne à Mlézi Maoré, nous avons ouvert la première maison d’enfants à caractère social, le premier service d’aide éducatif en milieu ouvert, le premier lieu de vie mère-enfant !

FI : Quel manque serait préjudiciable pour accompagner plus efficacement ce public ?

M. Z. : L’école ! Pour moi, c’est là-bas que tout se joue, que tout doit se jouer et que tout peut se jouer. L’éducation fait des miracles, j’en suis profondément convaincu. L’enfant est très résilient. Même en ayant subi les pires avanies, il peut s’en sortir et devenir écrivain, musicien, et tout simplement un honnête homme. À la seule condition qu’il ait pu bénéficier de conditions d’éducation les plus favorables possibles. Un gamin qui ne va pas à l’école, c’est d’emblée une difficulté majeure qui va se poser puisqu’il ne sait pas lire, écrire et compter. Il va se débrouiller comme il le peut, se construire et grandir comme le père. Quand ce dernier se fait modèle, tant mieux. Quand ce n’est pas le cas, l’oisiveté est mère de tous les vices. Il faut que tout le monde – l’éducation nationale, les services de l’État et les associations – mette le paquet ! D’ailleurs à Mlézi Maoré, nous sommes dans un programme d’accompagnement d’associations mahoraises pour les inciter à déployer leurs propres projets.

FI : Depuis un peu plus d’un an, il y a eu une intensification des destructions d’habitats indignes. L’application de la loi Élan peut avoir un effet pervers sur la scolarisation et le suivi de certains jeunes, mais aussi sur le relogement…

M. Z. : Ce n’est pas moi en tant que fonctionnaire de justice qui vais proscrire le régalien ou crier au scandale. Expulser, empêcher de venir et sécuriser le territoire, cela fait partie de la feuille de route de l’État. Mais après, que faisons-nous des enfants ? Posons-nous la question, sans défaitisme. Il faut mailler sur l’ensemble du territoire, un plan d’action pour la protection maternelle infantile, pour la protection de l’enfance, pour les familles d’accueil, etc. Avec une commission de recueil des informations préoccupantes (CRIP) qui marche. Quand un professionnel, un enseignant ou un voisin voit une situation alarmante d’un enfant maltraité, il y a le déclenchement d’une procédure.
Nous parlons de relogement et décasage, très bien. Mais il y a encore des gosses qui dorment dehors au moment où nous parlons. Et ça, c’est juste insupportable ! Commençons par le commencement : nous occuper des enfants et des familles, et imaginer une politique du logement qui soit globale, qui n’écarte aucune possibilité et qui rassemble toutes les personnes concernées. Malheureusement, nous sommes dans une situation d’urgence à Mayotte.

FI : Que pensez-vous de l’installation ce mercredi d’un bataillon de la prévention dans les quartiers de Doujani et de M’Tsapéré ?

M. Z. : Toutes les actions de prévention sont bonnes à prendre. Tous les dispositifs de coordination sont intéressants. Cela vient apporter de la prévention spécialisée un peu différente avec des missions très précises. Attention, toutefois, à ne pas multiplier les dispositifs sans passer à côté de l’essentiel : construire des écoles et recruter des enseignants ; étayer le conseil départemental dans le déploiement d’une politique territoriale de protection de l’enfance, structurée, de plus en plus professionnelle, de plus en plus efficace. Une fois que nous avons fini les discours, les dénonciations, les manifestations, la réalité reprend le dessus. À savoir encore une fois, que faisons-nous des enfants ?

FI : Êtes-vous confiant pour l’avenir de Mayotte ?

M. Z. : Je suis confiant par nature et je suis un optimiste. Sinon, je ne ferais pas ce métier ! Nous avançons au rythme de l’histoire du département, de son attachement à la France, du soutien apporté par la puissance publique. La départementalisation a un coût. La loi Mayotte va générer d’autres dépenses : l’aéroport, le port, le programme de constructions, la sécurisation du territoire, les moyens militaires supplémentaires pour limiter les flux, les accords de coopération avec les Comores. Mais l’avenir de Mayotte appartient aux Mahorais ! Il faut encourager l’initiative locale et les jeunes mahorais qui ont la chance de faire des études de retour chez eux pour participer au développement de l’île.

Département : le monde culturel en rogne contre l’appel à projets culturels 2022

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Ce lundi 1er novembre devait être publié l’appel à projets culturels 2022, avant que celui-ci ne soit finalement retiré du site Internet. En cause : la présence d’une clause sur la propriété intellectuelle des œuvres publiées, qui revenait au conseil départemental. Une « erreur » qui fait grincer des dents les acteurs du monde culturel mahorais.

departement-monde-culturel-rogne-contre-appel-projets-culturels-2022« C’est une aberration. » À la découverte en amont de l’appel à projets culturels 2022 qui devait initialement sortir ce lundi 1er novembre, les acteurs culturels de l’île tombent littéralement de leur chaise. La raison de ce malaise ? La présence d’une clause stipulant que la propriété intellectuelle des œuvres publiées revenait de droit au conseil départemental… « C’est dangereux et surtout illégal », s’indigne d’emblée Jacqueline Guez, la gérante de Clap Productions, également juriste de formation. « Ce que les gens doivent comprendre c’est qu’une telle disposition suppose qu’un chanteur qui écrit une chanson n’aurait plus aucun droit sur sa propre chanson. Il ne pourrait même pas la chanter. Pour mon cas, supposons que le Département me finance sur un projet, je ne pourrais non seulement pas en avoir la propriété et encore moins la paternité. » Même son de cloche pour Sophie Huvet, la porte-parole du collectif Les Arts Confondus, qui dénonce son invalidité d’un point de vue juridique.

L’histoire remonte à ce week-end lorsque la société audiovisuelle Clap Productions partage sur sa page Facebook un post pour mettre en garde contre « la nouvelle manière qu’a trouvé le Département à travers son office culturel départemental pour soutenir les artistes et les professionnels du monde du cinéma ». De fil en aiguille, la fronde se propage sur la toile et pousse la collectivité à faire marche arrière, au point de retirer son appel à projets sans date de remise en ligne connue, indique par téléphone un agent de la direction de la culture et du patrimoine.

« Une maladresse due à une méconnaissance »

« Nous espérons que c’est une maladresse, encore une fois due à une méconnaissance », indique la directrice de Hip-Hop Évolution. Car oui, ce n’est pas la première fois qu’une telle bévue fait tache dans un tel document. Pour sa part, Dieynaba Sy, la coordinatrice du Mayotte Film Office, présidé par Faïza Saïd se montre moins vindicative que ses consœurs du milieu. « L’erreur est humaine ! Il arrive qu’il y [en] ait dans les appels à projets. Cela ne se passe pas qu’ici. C’est bien qu’ils aient réagi rapidement », indique la productrice, qui a par ailleurs demandé un éclairage par e-mail, en attente de réponse.

departement-monde-culturel-rogne-contre-appel-projets-culturels-2022Trop tard. Le mal est fait ! « Depuis des années, nous pointons du doigt des dysfonctionnements et derrière, on nous envoie balader », regrette Jacqueline Guez. « Nous revendiquons que les agents territoriaux soient formés sur les aspects juridiques, les droits et les devoirs de chacun et la méthodologie des politiques culturelles », ajoute Sophie Huvet. D’autant plus que Mayotte ne dispose pas encore de tous les dispositifs et de tous les statuts pour répondre à des cahiers des charges métropolitains. En guise d’avancée, la gérante de Clap Productions invite les principaux concernés à venir prendre le pouls sur le terrain « pour comprendre les subtilités des métiers de la culture ». « Nous ne sommes pas que des numéros de Cerfa… Parce que, de notre côté, tant que nous (à Mayotte) ne comprendrons pas que les projets culturels n’ont pas vocation à satisfaire l’égo des agents du conseil départemental, nous continuerons à ne pas y répondre. J’invite tous les acteurs de la culture, qui font vivre le cœur de Mayotte, à soutenir publiquement notre message et à faire part également des problématiques qu’ils rencontrent. Le mépris a trop duré. »

Rentrer dans une forme d’acceptation des mœurs

Selon elle, cette manière de procéder n’est ni plus ni moins qu’une galipette pour faire rentrer « les projets dans une forme d’acceptation des mœurs». « Si nous voulons créer quelque chose de différent et d’ambitieux, on nous oppose un droit à la censure. » En d’autres termes : interdiction d’heurter la sensibilité des agents du de la collectivité ou de susciter le débat dans la société. À l’image de Colocs !, la série événement écrite par Jacqueline Guez, diffusée dans tous les territoires d’Outre-mer, et financée par France Télévisions et la direction aux droits des femmes. « Le Département accuse les acteurs de la culture de manquer d’expertise et de rigueur en termes de comptabilité. C’est complètement faux ! Je refuse qu’on nous taxe d’incompétents ! […] Les millions d’euros à destination de la culture permettent l’ouverture au monde. Il suffit de regarder du côté de La Réunion pour voir ce qui est proposé. » Là encore, Mayotte en est à des années lumières… Prochain essai à l’occasion de l’appel à projets culturels 2023 ?

À 17 ans, Erika Blanc, mannequin mahoraise, défile pour les plus grandes marques

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Son nom figure déjà parmi les jeunes mannequins en herbe qui ont du potentiel. À seulement 17 ans, Erika Blanc défile pour les plus grandes marques et se fraie un chemin lors des fashion-week. Les podiums de Paris, Milan, Londres, n’ont plus de secret pour cette jeune métisse mahoraise qui vit un rêve depuis maintenant un an.

« Elle est incroyable, elle est courageuse, c’est une battante ! » Antissoimou Mdere, la mère d’Erika Blanc, ne tarit pas d’éloges lorsqu’elle parle de sa fille. Et du courage, il en faut lorsque l’on entre dans le monde du mannequinat à un si jeune âge. Erika Blanc en sait quelque chose : pour cette jeune femme originaire de Mayotte, l’aventure a commencé alors qu’elle n’avait que 16 ans. « Il y a un an, mon agent actuel m’a repérée sur les réseaux sociaux parce que j’avais posté des photos de moi, et c’est là que tout a commencé », raconte la principale concernée.

Tout s’enchaîne rapidement pour l’adolescente qui doit jongler entre le lycée et sa nouvelle vie. Après avoir passé le bac à 17 ans, Erika Blanc décide de quitter sa région de Haute-Savoie pour s’installer dans la capitale. « Quand on est mannequin, il vaut mieux habiter à Paris », remarque-t-elle. Bonne pioche ! L’habituée des objectifs se démarque rapidement de ses concurrentes lors des castings. Et en l’espace de quelques mois, elle signe dans trois agences de mannequins mondialement connues. « Une à Paris, une à Londres et l’autre à Milan », précise-t-elle. Cela lui permet d’être notamment au devant de la scène lors des défilés très convoités des fashion-week de Paris, Milan, et Athènes.

Dior, Sport Max, Ermanno Scervino, Giambattista Valli… Erika Blanc défile pour toutes ces grandes marques haute couture. « À Paris, j’ai clos le show de Giambattista Valli. Ouvrir ou fermer un show, c’est le Graal pour un mannequin car ça lance la carrière. Pour ma part, j’ai eu plein d’opportunités depuis cet événement », indique-t-elle. De quoi lui ouvrir des portes, mais aussi gagner confiance en elle. « Plus jeune, je ne me trouvais pas jolie, j’étais trop mince, je manquais d’assurance. Grâce à mon métier, je suis plus sûre de moi et je suis plus forte », assure l’adolescente.

« Mayotte c’est l’amour de ma vie »

Du haut de ses 17 ans, Erika Blanc a déjà tout d’une grande. Même si le succès a frappé à sa porte très tôt, elle sait que rien n’est acquis et qu’elle doit assurer ses arrières. « Le mannequinat ne va pas durer toute ma vie et il faut que j’ai quelque chose à côté, je poursuis donc mes études », analyse-t-elle avec une certaine maturité. Actuellement en première année de psychologie, elle n’imagine pas une seconde abandonner son cursus, même s’il lui est impossible d’assister aux cours. « Je n’aime pas l’échec, je vais tout faire pour réussir, quitte à ne pas dormir la nuit. Je veux réussir mes études et je veux continuer le mannequinat. »

Tout en vivant ce rêve éveillé, la top model se projette déjà dans l’avenir. Son horizon : Mayotte et nulle part ailleurs. Plus tard, elle veut « contribuer à faire développer l’île. » « Mayotte c’est l’amour de ma vie. J’ai eu le coeur déchiré quand j’ai dû la quitter il y a quelques années », confie-t-elle. Et même si Erika Blanc voyage partout dans le monde, rien ne peut égaler l’île aux parfums. « Quand on a vécu sur une île, ce n’est pas facile de s’adapter à la vie en métropole ou ailleurs en Europe. Ce n’est pas le même train de vie, les gens ne sont pas pareils. »

La famille, sa source de motivation

« Je pense qu’être mannequin à 16 ou 17 ans c’est trop jeune car c’est un monde méchant et très compétitif. Mais j’essaye de garder la tête sur les épaules et je fais preuve de responsabilité », poursuit la jeune fille. Heureusement, ses parents, qui gardent un œil attentif sur elle, ne sont jamais bien loin. « Son père et moi la suivons beaucoup, nous signons les documents parce qu’elle est encore mineure. Je me méfie de ce milieu, car il y a beaucoup de jalousie et les gens sont prêts à tout pour être les premiers », admet la mère d’Erika qui joue pleinement son rôle de maman poule. Antissoimou Mdere est le soutien infaillible dont a besoin Erika Blanc pour gravir les échelons.

Il faut dire que rien ni personne ne semble pouvoir la détourner de l’univers de la mode. Pas même le poids des traditions mahoraises. « Je suis musulmane, Erika est musulmane, mais cela ne l’empêchera pas d’être mannequin, ce n’est pas incompatible. Je l’encouragerai toujours à aller plus loin, car je sais qu’elle en est capable », explique sa mère. Prochaine étape ? La fashion-week de New-York qu’elle a manqué cette année, faute de visa. Une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler d’Erika Blanc.

Découvrez “Binti la Bavarde” jusqu’au 18 novembre

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Mardi dernier avait lieu la première journée de spectacle de lecture contée et dessinée au pôle culturel de Chirongui. Un événement animé par Véronique Massenot et Sébastien Chebret, respectivement auteure et illustrateur de l’album jeunesse “Binti la Bavarde” qui doit se reproduire jusqu’au 18 novembre. Écrit et illustré sur le territoire, cet ouvrage a vu le jour grâce à l’agence régionale du livre et de la lecture de Mayotte (ARLL).

Marre de Petit Ours Brun et de l’Âne Trotro ? Ras-le-bol des histoires venues de métropole ? Alors “Binti la Bavarde” saura vous charmer. Ce personnage né sur l’île aux parfums et qui adore, comme son nom l’indique parler, a su attirer l’attention des petits mahorais présents au pôle culturel de Chirongui ce mardi. “Binti suscite un réel engouement auprès des enfants même s’ils ne connaissent pas le personnage”, se réjouit Corinne Vigneaux, chargée de projet éducatif artistique et culturel à l’agence régionale du livre et de la lecture de Mayotte. Jusqu’au 18 novembre, les auteurs de l’ouvrage sillonneront le territoire à la rencontre des petits et grands lecteurs au détour de spectacles de lecture contée et dessinée afin de promouvoir le cinquième art dans le 101ème département.

Une première réussie

Lorsque l’on demande à Corinne Vigneaux ce qu’elle a pensé de cette première demi-journée de spectacle, la chargée de projet éducatif artistique et culturel à l’ARLL ne tarit pas d’éloges. “J’adore l’univers de Véronique Massenot, sa douceur, sa générosité dans la lecture. Elle a transmis un réel message aux élèves des écoles primaires de Chirongui présents aujourd’hui [mardi 2 novembre]”, s’extasie-t-elle. Quant à l’illustrateur… “Il est talentueux et perfectionniste et lui aussi généreux dans sa prestation”, souligne-t-elle. Un événement sans fausse note donc, qui a passionné les enfants tout sourire lors des ateliers de dessin.

Des rencontres humaines et culturelles

Quoi de mieux pour comprendre une histoire que de se la faire raconter par son auteur ? Véronique Massenot, auteure d’une cinquantaine de livres, traduits en de nombreuses langues, assurera avec passion la lecture de son dernier album sur l’île aux parfums. Son objectif ? “Que mes histoires passent les frontières et touchent de jeunes lecteurs “d’ailleurs” me procure une très grande joie, car le voyage, et les rencontres qu’il permet de faire, est certainement l’une de mes passions les plus anciennes et les plus vivaces !”, évoque-t-telle. À ses côtés, Sébastien Chebret, illustrateur touche-à-tout témoigne de sa passion : “dessiner en voyageant”. Dans l’illustration, il aime varier les techniques, mais aussi les supports. Aquarelle, gouache, acrylique, dessin numérique, livres, jeux, affiches et applications, rien ne lui résiste. Et avec Binti, il a découvert Mayotte. Des rencontres humaines et culturelles à consommer sans modération en ce début de mois de novembre.

Binti, d’où viens-tu ?

Fruit de la rencontre entre les auteurs-illustrateurs jeunesse Véronique Massenot, Sébastien Chebret et le territoire mahorais, Binti est née d’une résidence littérature jeunesse sur l’île aux parfums en 2020. Désireux de poursuivre le projet et œuvrer pour une littérature jeunesse adaptée à son territoire, l’ARLL, les établissements scolaires, ainsi que les structures culturelles de Mayotte proposent à travers diverses activités de découvrir l’ouvrage et les auteurs.

Madora fête ses vingt ans à Mayotte : “Nous avons fait le pari très tôt de nous reposer sur la jeunesse”

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L’entreprise spécialisée dans les parfums et les cosmétiques, qui a ouvert en 2019 la plus grande parfumerie de l’océan Indien, souffle ses vingt bougies cette année. Son crédo ? L’apprentissage, avec près de 50% de ses effectifs issus de ces parcours de formation professionnalisant pour les jeunes. Une aventure portée depuis 2014 par Marcel Rinaldy, le président du Groupe 3M (Madora, Celio, Adopt’, Jennyfer, Maya Lingerie, Case For You, Mzuri Sana, le salon de coiffure Ebena et le duty free de l’aéroport Dzaoudzi). Entretien.

Flash Infos : Madora fête ses vingt ans, comment est née l’entreprise et comment a-t-elle grandi au fil des années ?

Marcel Rinaldy : À la base Madora, c’est Mado Mayotte, la fille de Mado Réunion, une société qui est née en 1978, soit il y a plus quarante ans. Quand le centre commercial Jumbo s’est monté à Mayotte il y a exactement vingt ans, il a semblé naturel pour Mado Réunion, qui était un partenaire, de s’installer sur le territoire en même temps. Depuis, Mado Mayotte est devenue une société indépendante détachée de sa société mère il y a maintenant sept ans, pour devenir Madora. L’idée était alors de l’implanter dans le paysage mahorais avec un nom propre, qui la rapproche de notre territoire. C’est à ce moment que je suis arrivé à Mayotte, en 2014, pour impulser ces changements. Aujourd’hui, Madora Mayotte compte trois parfumeries, ainsi que le duty free de l’aéroport et emploie une trentaine de collaborateurs. Et avec notre point de vente à Jumbo, nous proposons la plus grande parfumerie de l’océan Indien, et la plus moderne avec un choix de taille en termes de produits.

FI : Quels produits proposez-vous ? La stratégie a-t-elle évolué ces dernières années ?

M. R. : Comme dans n’importe quelle parfumerie haut de gamme ! Nous travaillons directement avec les marques, Chanel, Dior, Yves-Saint-Laurent ou autre, nous ne passons pas par des centrales d’achat. Malgré tout, nous avons toujours essayé de garder une tarification alignée sur les prix de la métropole, de manière à offrir une certaine cohérence. Et ce, malgré les difficultés que l’on connaît. Quand on voit le prix du fret, les problèmes de logistique… nous aurions de bonnes raisons de vendre plus cher ! Mais nous considérons que nos clients voyagent, et qu’ils doivent pouvoir acheter un Chanel au même prix à La Réunion, en métropole, et à Mayotte. Bien sûr, cette stratégie n’est pas toujours facile à tenir. Il faut constamment optimiser chaque dépense, et faire des efforts sur les marges pour que tout le monde y trouve son compte : le client, le collaborateur et Madora !

FI : Vous évoquiez à l’instant le point de vente de Jumbo. À l’époque, il était en effet présenté comme la seconde plus grande parfumerie de l’océan Indien. Vous aviez fait travailler des entreprises et des artisans mahorais pour la conception de ce point de vente. Pourquoi était-ce important pour vous ?

M. R. : Je vous confirme que c’est la première ! L’autre a réduit sa surface entre-temps, et nous avons, pour être précis, 299 mètres carrés en surface de vente. C’est donc bien la plus grande parfumerie des environs. Et vous avez raison de le mentionner, nous avions à l’époque aidé quelques entrepreneurs à se lancer : des plaquistes, des électriciens, des peintres… Des gens en début de carrière en qui nous avions confiance et qui sont devenus membres de la grande famille. Ils ont participé à tous les magasins. Car au-delà de la parfumerie, Mado est aussi à l’origine d’autres sociétés comme Celio, Jennyfer, Mzuri Sana… Nous avons créé un GIE, un groupement d’intérêt économique, le groupe 3M, qui totalise 15 sociétés et 120 collaborateurs uniquement sur Mayotte.

FI : Madora n’est en effet pas votre seule activité sur le département, vous êtes aussi le président du collectif du monde économique de Mayotte (CMEM). Au vu de ces différentes casquettes, comment a évolué, selon vous, le paysage économique de Mayotte en 20 ans ?

M. R. : Je dirais que ce qui a évolué, c’est notamment le pouvoir d’achat. Notre clientèle devient plus exigeante. Elle est aussi de plus en plus informée, et veut trouver à Mayotte les mêmes choses qu’on peut trouver au national ou à l’international, qui plus est au même prix. Il ne faut pas faire semblant de s’occuper des clients, il faut avoir les mêmes codes que partout, et cela passe par la façon d’accueillir, par des enseignes présentables, jolies… Nous avons atteint une certaine maturité du marché.

FI : Le revers de la médaille, face à cette exigence nouvelle, ce sont les compétences, qui ne sont pas toujours au rendez-vous dans le 101ème département, avec, on le sait, beaucoup de jeunes peu ou pas formés, voire au chômage…

M. R. : Nous, dans le groupe, nous avons fait le pari très tôt de nous reposer sur cette jeunesse, qui est le socle de l’entreprise, j’en suis persuadé. Aujourd’hui 45% voire 50% des effectifs de nos magasins sont issus de l’apprentissage. C’est notre façon de faire : nous prenons des jeunes quel que soit le niveau de qualification, nous les formons en interne pour les amener à des postes qualifiés. Pour vous donner un exemple, la plus grosse parfumerie Madora à Jumbo est aujourd’hui dirigée par notre première apprentie, entrée chez nous en 2014 ! Et son parcours s’est tracé comme ça. C’est un moyen, je pense, d’aider la jeunesse à s’accaparer un outil de travail. Nous fonctionnons sur la promotion interne quand les postes s’ouvrent, ce qui permet alors de recruter à nouveau par la base. Et pas que chez Madora d’ailleurs ! Nous devons aujourd’hui avoir une trentaine d’apprentis sur les 120 collaborateurs du groupe.

FI : Comment avez-vous prévu de marquer le coup pour souffler ces vingt bougies ?

M. R. : Nous organisons une grande soirée, où nous avons invité nos collaborateurs, nos 150 meilleurs clients, et les officiels qui ont participé à l’aventure de Madora. Tout ce beau monde, réuni dans un lieu tenu secret ! Même les invités ignorent encore ce qu’on leur réserve. Par ailleurs, nous avons lancé une communication en magasin depuis le 1er octobre et qui court jusqu’à la fin de l’année avec un très gros cadeau à gagner en décembre. Mais là encore, je ne peux pas en dire plus… Ce sera la surprise !

L’économie sociale et solidaire et l’entrepreneuriat au féminin au coeur du mois de novembre

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La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte organise sa cinquième édition du « mois de l’ESS » en novembre. Plusieurs manifestations auront lieu dans différentes communes du territoire pour permettre au public d’assimiler ce concept. La Cress devra également composer avec la 4ème édition du salon de l’entrepreneuriat au féminin qui se tiendra ce mercredi 3 novembre à Coconi et qui a pour objectif d’inciter les femmes à devenir des cheffes d’entreprise au même titre que les hommes.

Un mois pour parler de l’économie sociale et solidaire, vulgariser le concept et le rendre plus accessible. C’est le challenge que se lance la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte depuis sa création il y a maintenant cinq ans. Ce mardi 2 novembre se tenait le premier évènement du « mois de l’ESS » à la place de la République à Mamoudzou. Une trentaine de structures, entreprises et associations ont participé à la matinée et ont pris part à la table ronde avec des professionnels de tout horizon.

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Les questions fusent, pourtant l’économie sociale et solidaire n’est pas inconnue dans le 101ème département. Elle existe dans la tradition mahoraise sous différentes formes. « L’ESS est déjà dans l’ADN des Mahorais. À titre d’exemple à Mayotte, nous avons le principe de la musada. Quand quelqu’un a un projet, tout son entourage se mobilise pour intervenir financièrement et faire aboutir le projet. Il y a aussi le chicoa, ailleurs c’est appelé la finance solidaire et les réglementations sont strictes, ici c’est nous qui faisons les réglementations », indique Kamal Youssouf, directeur de la CRESS Mayotte. La musada et le chicoa se font encore sur l’île, mais pour des occasions personnelles telles que les mariages ou la construction d’une maison. Le directeur de la Cress Mayotte aimerait que les Mahorais se servent de l’économie sociale solidaire à des fins professionnelles. « Tous les projets peuvent être accompagnés. C’est une économie du quotidien, qui répond aux problématiques de la population et qui est adaptée à toutes les activités humaines. »

Ce « mois de l’ESS » est également organisé pour donner la parole aux acteurs qui ont adopté l’économie sociale et solidaire. La Cress va récolter leurs témoignages afin qu’ils soient entendus au niveau national lors du congrès de l’économie sociale et solidaire qui aura lieu le 10 décembre prochain. « Nous avons programmé des débats sur la thématique de la résilience économique à la suite de la crise sanitaire. Nous allons sonder les structures ESS de Mayotte pour connaître leur réalité afin de mieux porter leurs voix. Lors de ce congrès en métropole, il y a aura un débat avec les candidats officiels à l’élection présidentielle », annonce le directeur de la Cress de l’île.

Encourager les femmes à devenir des cheffes d’entreprise

La Cress s’engage également dans l’entrepreneuriat au féminin en partenariat avec le BGE Mayotte, la direction régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes et la communauté de communes du Centre-Ouest. En ce sens, la quatrième édition du salon de l’entrepreneuriat au féminin se tient ce mercredi 3 novembre à Coconi. « Il s’agit de l’édition de l’émancipation. La femme est sujette à certains freins lorsqu’elle se lance dans l’entrepreneuriat, nous voulons donc proposer des méthodes, des aides qui permettront de lever ces freins et rendre les femmes totalement autonomes », précise Sonia Anli, la directrice de BGE Mayotte. Cette journée permettra de présenter l’écosystème en mesure d’accompagner celles qui veulent franchir le pas. La couveuse d’entreprises Oudjérébou, l’Adie, Créa’pépite, Pôle emploi, la Cress… Tous seront présents pour répondre aux questions du public !

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Et comme il n’y a pas d’âge pour se lancer dans l’entrepreneuriat, les étudiants de deux classes de BTS du lycée des Lumières et de celui de Sada seront les invités spéciaux de cet événement. Ils seront sensibilisés à l’écosystème entrepreneuriale et à l’ensemble des dispositifs. « La promotion de la femme doit permettre de susciter l’envie d’entreprendre, peu importe le genre, les études ou l’appartenance sociale », soutient Sonia Anli. Un travail grandement nécessaire puisque les chiffres sur les femmes créatrices d’entreprises sont à la baisse dans l’île, alors que Mayotte figurait parmi les bons élèves il y a quelques temps. Les femmes accompagnées par le BGE en 2021 représentent 24% des entrepreneures contre 41% en 2019 et en 2020. « De moins en moins de femmes qui viennent nous voir… À travers le salon de l’entrepreneuriat au féminin, nous voulons comprendre ces chiffres, définir les freins et trouver des solutions », annonce la directrice du BGE du département. Parmi ses propositions ? Le coaching consacré à la gente féminine. Cet accompagnement pourrait redonner confiance aux femmes qui sont parfois en proie aux doutes en raison du contexte social et traditionnel.

À Dembéni, la première laverie solidaire de la Cadema sort de terre

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Ce mardi 2 novembre avait lieu l’inauguration officielle de la première laverie solidaire de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. Une première pierre à l’édifice pour un projet de dix laveries de ce genre à l’horizon 2023.

Laissez passer, laissez passer. Nous voulons laver notre linge !” Dès le cordon tricolore coupé et la laverie solidaire inaugurée sur la place de la Rose à Dembéni, les habitants du quartier se ruent pour étrenner les nouveaux appareils. Dans le local, des machines flambant neuves de 8 à 14 kg permettront à tous ceux qui le souhaitent de bénéficier d’un service de lavage écologique et économique. “L’objectif de ce projet est avant tout de permettre à la population vivant dans une situation de précarité de laver et sécher son linge dans des conditions optimales”, déroule le maire de la commune, Saïdi Moudjibou, très enthousiaste à l’idée d’offrir ce service innovant à ses administrés.

Un projet aux multiples enjeux

80 centimes pour une machine de 8 kg, 1.30 euros pour 14 kg et 10 centimes les 10 minutes de séchage… Le tout avec une lessive écologique !”, se félicite le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, Rachadi Saindou. Des tarifs très attractifs destinés à attirer un large public et à endiguer le lavage en rivière. Liza Mahamoudou, la vice-présidente de la Cadema, en charge de l’eau, l’assainissement et la gestion des milieux aquatiques, évoque un projet “écologique, social et sociétal”. “Souvent, ces familles n’ont pas accès au réseau d’eau potable. La laverie solidaire est une avancée considérable pour le territoire et répond parfaitement aux problématiques causées par les lessives en rivière qui sont un désastre sanitaire et écologique.” Comme celle-ci, quatre autres laveries verront le jour en 2022 à Hajangua, Mtsapéré, Cavani et Kawéni. Des lieux de vie et d’échange où les élus espèrent voir les habitants nombreux.

La laverie en quelques chiffres

Du lundi au samedi, de 7h à 12h, les riverains pourront venir laver leur linge dans les tambours de la laverie solidaire. Pour les accueillir, un agent du centre communal d’action sociale de Dembéni se chargera de la mise en marche des machines tandis que les clients régleront les frais de lavage dans une borne automatique. Un investissement unitaire de 175.000 euros, simple et innovant, financé par l’agence régionale de santé, l’État et la Cadema. Reste à espérer que le projet continue à tourner rond.

Rapport “Sécurité à Mayotte” : le sénateur Thani défend son bilan annuel

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Comme chaque année, le parlementaire a tenu à faire un compte rendu de son activité annuelle au Sénat. Avec une actualité : les retours de la mission de la commission des lois sur la situation sécuritaire extrêmement tendue de l’île aux parfums. Si toutes les propositions ne passeront pas forcément les étapes du processus législatif, Thani Mohamed Soilihi veut convaincre de son implication dans la défense des intérêts du département.

Encore un ! Avec son nouveau rapport, “Sécurité à Mayotte”, présenté la semaine dernière en commission, la mission sénatoriale menée par les sénateurs François-Noël Buffet, Thani Mohamed Soilihi, Stéphane Le Rudulier et Alain Marc a remis une pièce dans la machine. “Notre rapport a occupé une partie de l’actualité nationale et c’est peut-être ça le plus important”, défend le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, à l’occasion d’une conférence de presse ce mardi pour faire le bilan de son activité parlementaire sur l’année écoulée.

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Le Figaro d’abord, suivi rapidement des médias d’extrême droite comme Valeurs Actuelles, ou le site Fdesouche.com, mais aussi Le Monde ou La Croix ont en effet repris les conclusions “chocs” de ce rapport, dont certaines donnent pourtant parfois l’impression d’un disque rayé de ce côté du globe. Coups et blessures en hausse de 153,5% en onze ans, vols violents de 263,8%, ou encore un taux d’homicide par habitant, cinq fois supérieur à celui de la métropole…

“Un message au gouvernement”

Oui, la violence explose à Mayotte et ces statistiques ne sortent pas du chapeau. “Je n’avais pas besoin de ce rapport pour savoir ce qui se passe ici”, explique le parlementaire. “Mais les autres 346 membres du Sénat, oui (soit 348 sénateurs, moins les deux élus mahorais, ndlr). Ce rapport, c’est un message, une demande envoyée au gouvernement.” Et l’avocat mahorais d’exhumer, en guise de démonstration par l’exemple, un premier rapport en date de 1975, lequel avait déjà formulé des préconisations… pas toujours suivies d’effet. “C’est pourtant après la publication de ce rapport qu’il a été décidé du vote île par île”, rappelle le sénateur.

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Parmi les 16 propositions phares du document, l’élu de Mayotte souligne “la nécessité d’une cour d’appel de plein exercice, c’est la première fois qu’un rapport parlementaire le constate”, mais aussi la création de nouveaux établissements pour faire face à la délinquance principalement juvénile, comme le centre éducatif fermé ou un deuxième centre pénitentiaire.

Droit du sol : une dérogation insuffisante ?

Étonnamment, le sénateur se montre moins enthousiaste au sujet de l’extension de son propre amendement, dans la loi Asile et Immigration, qui avait créé en 2018 une dérogation au droit du sol en ajoutant l’obligation d’un séjour régulier de trois mois de l’un au moins des parents avant la naissance. Ses raisons ? L’absence de campagne de sensibilisation à destination des candidats au départ, qui aurait déjà dû donner du poids à sa proposition initiale. Depuis l’entrée en application de la loi, les kwassas-kwassas n’ont pas arrêté d’affluer – au contraire, les traversées ont même augmenté de 30% entre septembre 2019 et août 2020. Par ailleurs, cette limitation du droit du sol ne peut être “efficace qu’à condition de lutter contre les reconnaissances frauduleuses”. Dernier obstacle : le conseil d’État, qui avait déjà émis des réserves en 2018, et accepté cette dérogation notamment en considérant qu’elle fixait “un délai de résidence régulière assez bref”. “Je souhaite bien du courage au gouvernement (qui a aussi fait cette proposition lors de la venue du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu en août, ndlr) pour persuader le conseil d’État d’augmenter de sept mois supplémentaires la proposition initiale”, avance le sénateur.

147 pages d’interventions

Si toutes les conclusions de la mission sénatoriale n’auront pas forcément de traduction immédiate pour la population mahoraise, “le Sénat profitera du moindre véhicule législatif pour les faire passer”, assure Thani Mohamed Soilihi. “En commission, à chaque fois que c’est possible, j’en profite pour évoquer la situation particulière de Mayotte.” Un travail parlementaire qui lui a notamment permis de contribuer à la loi sur la justice pénale des mineurs, entrée en vigueur en septembre, ou encore le projet de loi sur “la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et la simplification” (3DS, ex 4D), issu du grand débat national après les gilets jaunes.

Au total, le bilan 2020/2021 de Thani Mohamed Soilihi pour son activité au Sénat compte 147 pages d’interventions en séance publique, en commission, ou de questions et courriers au gouvernement. Avec un œil vigilant sur les problématiques d’insécurité ou d’immigration clandestine. “Il faut tordre le cou à l’idée que les élus, sur ces sujets, ne parlent pas d’une même voix”, martèle-t-il.

Le président du Medef France en visite à Mayotte : “Il faut un taux de chômage beaucoup plus bas avant de commencer à remonter les salaires”

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Geoffroy Roux de Bézieux a posé quelques jours ses bagages sur l’île aux parfums, dans le but de s’imprégner des réalités du territoire. Mais aussi de communiquer sur les opportunités des Outre-mer pour la France. Pour le Medef Mayotte, c’était aussi l’occasion de rappeler certaines de ses revendications, comme les moyens à mettre sur la table pour envisager sereinement la convergence sociale.

Après un passage de trois jours à La Réunion, le président du Medef France, Geoffroy Roux de Bézieux, a fait son premier déplacement à Mayotte, accompagné d’une délégation nationale. L’occasion de rencontrer les différents acteurs institutionnels et économiques à l’assemblée générale du Medef Mayotte, vendredi, après deux années de pandémie qui ont durement frappé l’économie mondiale et les territoires ultramarins, lesquels n’ont pas été épargnés par la crise.

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J’ai voulu me rendre compte par moi-même des problèmes, mais aussi des opportunités de ce territoire”, a expliqué le patron des patrons, à l’issue de cette journée où les sujets spécifiques au 101ème département ont été largement évoqués par les entrepreneurs et les institutionnels présents. Gestion de l’eau, accès à l’éducation, à la santé, au logement… “Et évidemment, il y a le défi de l’insécurité. Je partage les constats faits tout à l’heure, le rapport du Sénat est lucide sur la réalité de la situation, et une grande partie des propositions sont issues des entretiens avec mes services”, a ainsi rappelé le préfet Thierry Suquet, en référence aux conclusions de la mission sénatoriale “Sécurité à Mayotte”.

“Les Outre-mer sont une richesse pour la France”

Face à ces nombreux enjeux, le président du Medef avait plusieurs messages à faire passer. “Le premier, c’est que nous sortons de la crise au niveau national beaucoup plus vite que prévu à part quelques secteurs. Mais il y a quand même des inquiétudes à l’horizon”, a-t-il évoqué. Si Mayotte semble pour l’instant épargnée par une nouvelle vague du Covid-19, elle a en tout cas déjà fait les frais des tensions sur les approvisionnements, liés à la rapide reprise économique mondiale qui pousse aujourd’hui les prix à la hausse. “Le deuxième point, c’est que oui, c’est une île, et un département d’Outre-mer, avec des contraintes très fortes. Mais il faut aussi y voir des opportunités : les Outre-mer sont une richesse pour la France, c’est le deuxième domaine maritime mondial. Malheureusement, ce n’est pas assez connu des Français”, a développé Geoffroy Roux de Bézieux.

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Une convergence sociale à surveiller de près

Cette journée était aussi l’occasion de donner un écho aux combats propres au Medef Mayotte. Comme l’alignement des droits sociaux avant la date initialement prévue de 2036. “S’il faut accélérer, il faut mettre les moyens sur l’accompagnement de l’État, nous le répéterons, le CICE et la Lodeom renforcée pour avoir plus d’exonération de charges. Et des études d’impact”, a rappelé Carla Baltus, la présidente de l’organisation patronale à Mayotte. “Est-ce qu’on est prêt à être au niveau du SMIC national ?”, a-t-elle aussi mis en garde en référence à l’application du code du travail en 2018, faite “sans prendre le temps d’en mesurer les impacts”. Un argument auquel ne s’oppose visiblement pas le chef du mouvement national. “Avec 30% de chômage, il faudrait être à un taux beaucoup plus bas pour commencer à remonter les salaires de tout le monde… Il faut d’abord employer plus”, a acquiescé le chef d’entreprise.

La défense des petites entreprises

En termes d’opportunités, le président du Medef a reconnu le fort potentiel de croissance de Mayotte, “département le plus dynamique”, notamment en termes de créations d’entreprises. Un nouveau record de 1.353 entreprises créées a en effet été atteint en 2020, soit 33% de plus qu’en 2019. Reste que la plupart de ces créations concernent des petites, voire très petites entreprises qui peinent parfois à se faire une place face aux grands groupes. “Cela fait partie de nos objectifs de défendre toutes les tailles d’entreprise. Nous conseillons aux collectivités et à l’État de réserver des parts à ces petites entreprises mahoraises”, a souligné Carla Baltus. “Quand Colas gagne un marché, ils créent de l’emploi, donc du point de vue prospérité de l’île, c’est positif”, a complété Geoffroy Roux de Bézieux. Quant à la démographie galopante de l’île, “un territoire qui perd de la démographie, c’est un territoire qui va s’enfoncer à la longue dans la décroissance”, a-t-il mentionné, même si cela “pose aussi des risques”. “Il faut que les moyens suivent.

En octobre, vois la vie en rose

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Vendredi 29 octobre, les élèves en 2ème année de BTS services et prestations du secteur de la santé et du social (SP3S) au lycée de Tsararano ont réalisé des actions de sensibilisation et de prévention contre le cancer du sein. Une matinée de mobilisation à but pédagogique en collaboration avec l’association mahoraise de lutte contre le cancer à Mayotte (AMALCA) et le réseau de dépistage organisé des cancers (REDECA).

Défilé de flamants roses ? Costume de Barbie ? Cosplay de Barbapapa ? Et bien non ! Les jeunes du lycée de Dembéni ont revêtu leur plus belle tenue pour la bonne cause : l’octobre rose et la lutte contre le cancer du sein. En effet, le cancer à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme n’épargne pas les Mahoraises. “Sur 217 cas de cancers traités par chimiothérapie au CHM en 2020, 74 étaient des femmes atteintes de cancer du sein”, s’attriste Nadjlat Attoumani, ancienne malade et présidente de l’association mahoraise de lutte contre le cancer à Mayotte. Des chiffres inquiétants qui rappellent l’importance du dépistage et de l’autopalpation qui permettent de déceler cette pathologie.

Afin de sensibiliser la population dès son plus jeune âge, les douze étudiants en deuxième année de BTS SP3S (services et prestations du secteur de la santé et du social) au lycée de Tsararano ont réservé à leurs camarades une matinée d’information sur cette thématique. Tout de rose vêtu, les jeunes animateurs incarnent la nouvelle génération en action. “Cet événement permet d’instaurer un espace de dialogue entre les lycéens et les représentants des associations AMALCA et REDECA”, affirme Hamza Charfia, l’une des étudiantes organisatrices. Une démarche saluée par le chef d’établissement, Michel Toumoulin, qui se dit très fier “de ce travail fédérateur autour de la santé”.

Des interrogations pertinentes

Après l’intervention des associations et la vidéo de démonstration de l’autopalpation en français et en shimaoré, les rires font place au silence et les questions fusent. “Les hommes peuvent-ils être touchés par le cancer du sein ?”, “Les femmes subissent-elles encore des mastectomies ?”, “Le cancer est-il contagieux ?”, “Comment peut-on s’en protéger ?” Autant d’interrogations pertinentes lancées par l’assemblée d’élèves aux intervenants d’AMALCA et de REDECA. Accompagnée de son équipe, la présidente de l’association mahoraise de lutte contre le cancer à Mayotte, qui effectue au sein de sa structure de la sensibilisation, de la prévention et un accompagnement des malades, prend son rôle très à cœur. Touchée par la maladie alors qu’elle n’avait pas atteint la quarantaine, elle met un point d’honneur à informer la population le plus tôt possible afin de prévenir des formes incurables de cancer.

À ses côtés, les médiatrices du réseau de dépistage organisé des cancers mettent en avant le dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein. Chaque semaine, elles sillonnent l’île à la rencontre des femmes afin de leur apporter des informations et leur permettre d’accéder à un examen effectué par des sages-femmes. Toute la matinée, les élèves du lycée ont pu également venir s’informer dans l’un des stands monté spécialement pour l’occasion. Un événement plein de sens pour un avenir plus rose à Mayotte.

Une nouvelle agence pour ne « laisser personne sur le carreau »

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Vendredi dernier, le Département officialisait la création de la nouvelle agence régionale de formation professionnelle, dont le but est de repérer, d’informer et d’orienter les jeunes vers les dispositifs d’insertion et de formation professionnelle. Et ainsi de leur offrir un avenir meilleur et de les insérer qualitativement dans le monde économique.

« Je voulais tellement l’applaudir avant de finir ! » Un clin d’œil adressé par Daoud Saindou Malide, le 6ème vice-président du Département en charge de la formation professionnelle, à sa prédécesseure, Mariame Said, au moment d’officialiser, vendredi dernier, la création de la nouvelle agence régionale de formation professionnelle, actée par trois délibérations, en date du 25 novembre 2020. « [Elle] n’a eu de cesse de défendre ce projet jusqu’à sa mise en œuvre par l’assemblée départementale, six mois avant la fin de son mandat. […] Le conseil départemental continuera donc à exercer sa compétence formation professionnelle sur le volet stratégique tout en gardant une tutelle sur l’agence. »

Concrètement, l’établissement public local à caractère administratif « a vocation à mettre au centre de ses préoccupations l’intérêt des publics bénéficiaires ». C’est en soi tout l’esprit de la loi n°2018-771 du 5 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Sa gouvernance sous forme de conseil d’administration est assurée par six administrateurs – cinq élus de la collectivité et le président de l’association des maires. Car oui, « le véritable enjeu se trouve dans l’ouverture au territoire ». Et plus particulièrement auprès des communes. « Qui mieux qu’un maire connaît les personnes en difficulté dans sa commune ? Qui mieux qu’un maire connaît les jeunes qui posent des problèmes d’insécurité ? », s’interroge ainsi Daoud Saindou Malide, qui voit en cette agence « un outil pragmatique et efficace ».

« Il faut que nos jeunes soient accompagnés »

Ce partenariat doit permettre de nouer avec les centres communaux d’action sociale (CCAS) un nouveau pacte pour le repérage, l’information et l’orientation des jeunes vers les dispositifs d’insertion et de formation professionnelle. Mais aussi d’endiguer les problèmes de mobilité et de contribuer aux autres dispositifs de droit commun contre l’errance et les incivilités. « J’espère que cela va nous permettre de répondre aux ambitions de la nouvelle majorité », poursuit le nouvellement nommé président de la structure, convaincu que le manque de qualifications est un frein majeur à l’insertion dans le monde économique. « Il faut que nos jeunes soient accompagnés. La Mayotte de demain doit se développer en tenant compte de tout le monde. Nous ne voulons laisser personne sur le carreau, personne ! » Un discours ambitieux dont l’efficacité repose sur l’engagement et le dévouement de toutes les bonnes volontés. « Inshallah », comme dirait Daoud Saindou Malide, en guise de conclusion…

Six missions pour la nouvelle agence régionale de formation professionnelle

Par délégation du conseil départemental, l’agence va exercer les missions suivantes : la mise en œuvre des actions relevant de la politique départementale d’apprentissage, de formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle ; l’organisation et la gestion du réseau des centres et points d’information et de conseil sur la validation des acquis de l’expérience (VAE) ; la conduite directe ou indirecte, des activités de recherche, d’étude, d’évaluation, de prospective et d’ingénierie des formateurs au bénéfice de tous les opérateurs de la formation professionnelle ; la coordination des actions afférentes à la formation professionnelle, l’insertion et l’orientation portées par les acteurs privés et publics présents sur le territoire départemental ; l’animation opérationnelle des réseaux d’acteurs du service public départemental de la formation professionnelle, de l’insertion et de l’orientation ; le développement d’outils d’observation et de recensement destinés aux professionnels de la formation professionnelle, de l’insertion et de l’orientation.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes