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Eau [2/3] Qualité de l’eau, factures, coupures : la directrice de la SMAE répond à toutes les polémiques

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Il ne passe pas un jour sans que la SMAE – Mahoraise des eaux, ne soit pointée du doigt par les consommateurs. Entre les coupures d’eau, sa potabilité et les factures anormalement élevées, l’entreprise est accusée de toute part. Sa directrice, Françoise Fournial, sort du silence et répond aux polémiques. C’est le sujet du jour consacré à notre série d’articles sur l’eau.

Flash Infos : Depuis quelques jours, l’eau de la retenue collinaire de Dzoumogné est contaminée par un taux de manganèse très élevé. Quelles solutions mettez-vous en place pour le faire baisser ?

Françoise Fournial : Nous envoyons une partie de la retenue de Combani vers l’usine de Bouyouni pour diluer l’eau de la retenue de Dzoumogné. Nous avons fait des prélèvements vendredi dernier, ils sont bien meilleurs que ceux d’avant, mais nous ne sommes pas encore en dessous des seuils réglementaires. Nous essayons de trouver des solutions parce que c’est quelque chose de nouveau. Sur l’usine de Bouyouni, il n’y a pas de traitement prévu de manganèse puisqu’il n’y avait pas de problèmes de manganèse. Nous sommes en train de voir avec le SMEAM (syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte) pour trouver un traitement puisqu’il est maître d’ouvrage. Quand il y a un investissement à faire, c’est le SMEAM qui décide de le réaliser ou pas, nous nous sommes simplement force de propositions. Mais quoi qu’il en soit, cela va prendre quelques semaines parce que nous devons acheminer le matériel d’ailleurs, il n’est pas sur le territoire.

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FI : Quelles alternatives avez-vous trouvé pour approvisionner les consommateurs en attendant de résoudre le problème ?

F. F. : Nous avons mis en place des citernes d’eau sur cinq emplacements que nous remplissons deux fois par jour. Chacune d’elle contient 8 mètres cube, soit 8.000 litres. Si les gens font preuve d’un peu de civisme et n’utilisent pas l’eau pour autre chose que pour les enfants, il y a nettement ce qu’il faut pour les alimenter. Nous avons calculé, cela concernerait 13.000 abonnés, ce qui veut dire 85 à 90.000 personnes. Je sais que dans ce cas de figure certains ont peur, il y a cette couleur jaune qui ne donne pas forcément envie de la boire… Mais pour les adultes, il n’y a aucun souci !

FI : L’installation des citernes est-elle réellement une bonne solution ? Certaines personnes en profitent pour utiliser cette eau à des fins autres qu’alimentaire.

F. F. : Nous ne pouvons pas mettre des agents pour surveiller en permanence. Il faut que les habitants fassent preuve d’un minimum de civisme et comprennent que chacun doit être modéré dans ses pratiques. L’eau est une denrée rare et il ne faut pas faire sa lessive avec l’eau potable des citernes. En plus, il y a de l’eau aux robinets et les gens peuvent l’utiliser.

FI : Quand est-ce que nous pouvons espérer un retour à la normale dans la retenue collinaire de Dzoumogné ?

F. F. : Si les investigations que nous sommes en train de mener nous permettent de redescendre à des seuils acceptables, nous pourrons revenir à la normale. Si ce n’est pas le cas, nous devrons traiter l’eau. Mais j’ai peu d’espoir sur le fait de recevoir le matériel rapidement pour réaliser le traitement avant la saison des pluies. J’ai malheureusement peur qu’il faille attendre que les retenues collinaires remontent un peu pour avoir à nouveau de l’eau avec moins de manganèse. Ce qui m’inquiète c’est que nous prenons l’eau de Combani alors que la retenue collinaire n’est pas non plus éternelle, elle va descendre plus vite, ça risque d’être compliqué.

FI : Les coupures d’eau rythment la vie des habitants de Mayotte depuis 2016, pourquoi n’arrivez-vous pas à trouver une solution pour éviter cela à chaque fin d’année ?

F. F. : Ce n’est pas de mon ressort ! Nous exploitons les installations qui sont mises à notre disposition. Elles étaient suffisamment dimensionnées il y a quelques années, la population était beaucoup moins importante. Mais aujourd’hui, elle est en croissance exponentielle à Mayotte et les investissements qui vont avec doivent être énormes pour arriver à maintenir des installations à la hauteur de la croissance de la population. Les exploitations utilisées aujourd’hui sont limitées en capacité, aussi bien au niveau de la ressource, que de la production. Pourtant, nous produisons 24/24h sur l’intégralité de nos usines, c’est quelque chose que je n’ai jamais vu ailleurs. Nous sommes au maximum de notre capacité de production.
À un moment donné, il faut qu’il y ait des investissements, qu’il y ait de nouvelles usines, de nouvelles retenues, mais cela ne dépend pas de nous. Donc sachez que c’est extrêmement frustrant pour nous, à la SMAE, de nous faire taper dessus à longueur de journée. Ce n’est pas que nous sommes des guignols, que nous ne savons pas faire notre travail… C’est tout simplement que nous ne pouvons pas faire plus !

FI : Cette année, vous avez commencé les coupures d’eau à raison d’une fois par semaine, puis nous sommes passés à deux, pour quels motifs ?

F. F. : Nous avons procédé à une première vague au cours de laquelle nous n’avions qu’un seul tour d’eau par semaine, sauf que les cours d’eau ont continué à baisser, le forage aussi. Et nous avons eu des difficultés de production à Bouyouni, donc nous avons dû mettre en place un deuxième tour parce que nous n’arrivions plus à tenir. Quand nous commençons à réaliser des coupures d’eau irrégulières et que nous envoyons des communiqués en milieu de journée c’est parce que nos réservoirs sont à plat et que nous n’arrivons plus à alimenter les gens jusqu’à la fin de la journée.

FI : Devons-nous nous attendre à un troisième tour d’eau par semaine dans les prochains jours ?

F.F : Je n’espère pas ! J’espère qu’il va pleuvoir rapidement. Pour l’instant, avec deux jours par semaine le système tient. Il y a deux pointes de consommation dans la journée, le matin et le soir. Le fait de couper de 17h à 7h du matin le lendemain permet d’écrêter ces deux pointes et d’économiser toute cette eau dans les réservoirs. Nous avons calculé pour faire en sorte de ne couper que le volume dont nous avons besoin pour faire remonter les réservoirs. Pour l’instant, cela fonctionne, mais il faut aussi que chacun soit responsable et fasse attention à son utilisation d’eau.

FI : Beaucoup de personnes se plaignent aussi des factures d’eau exorbitantes. À quoi est-ce dû ?

F. F. : Cela ne reflète pas la réalité des choses. Le prix de l’eau à Mayotte n’est pas plus cher qu’ailleurs. La référence, sur une consommation d’une famille de quatre personnes c’est 120 mètres cube par an. Pour une telle facture, nous sommes dans la moyenne des prix en métropole, c’est un prix normal. Mais il faut que les gens se responsabilisent sur leur consommation. Nous demandons à ces clients de nous envoyer leurs factures pour analyser ce qu’il se passe. Ces gens-là transportent des messages en disant que la SMAE sont des voleurs. C’est faux, c’est aussi à l’abonnée de faire attention ! Il y a des personnes qui arrêtent de payer parce qu’ils ont une facture plus élevée que d’habitude. Souvent, c’est lié à une fuite. Si vous en avez une, il faut la faire réparer par un plombier, qu’il vous fasse une attestation que vous amenez chez nous pour avoir droit à un dégrèvement de votre consommation. Mais il faut le faire dans le mois qui suit la constatation de la fuite, cela fait partie de la loi Bartmann. Par contre, si vous attendez deux ans, que nous arrivons avec les huissiers et que vous nous dites que vous aviez une fuite, nous ne pourrons rien faire !

FI : Ce phénomène a été révélé depuis environ un an. Est-ce que soudainement de nombreux consommateurs ont eu des fuites ou ont arrêté de payer ?

F. F. : Nous en entendons parler depuis un an parce que depuis 2019, il y a un avenant entre le SMEAM et la SMAE qui dit qu’il n’y a plus qu’une seule relève réelle sur deux, la facture suivante est une estimation. Nous avons fait ça parce que nous nous sommes rendu compte que le taux d’impayés était en explosion à cause de la loi Brottes qui dit que nous n’avons pas le droit de couper l’eau. Plein de gens qui ont compris que même s’ils ne payaient pas, il ne leur arriverait pas grand-chose… Et donc, pour pouvoir libérer des agents et faire des recouvrements, nous avons décidé de faire une relève sur deux pour permettre aux agents d’aller faire du recouvrement le reste du temps. Ce qui fait qu’il y a une estimation sur deux et que nous nous basons sur l’historique de consommation du client. Ici, les consommations des gens sont très fluctuantes. Si par exemple vous avez une consommation moyenne de 10 mètres cube, au moment de l’estimation nous vous facturons 10 mètres cubes. Mais si vous en consommez 50 sur la période complète, en l’occurrence sur quatre mois, nous vous facturons 40 mètres cube lors de la deuxième facture. C’est ainsi que les gens ont l’impression d’avoir des factures très élevées.

Chaharoumani Chamassi, nouveau directeur de la police municipale de Mamoudzou

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Ce mardi 23 novembre avait lieu la cérémonie d’accueil en grande pompe du nouveau directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de la police municipale de Mamoudzou. Retraité depuis le mois d’août dernier, Chaharoumani Chamassi revient sur le devant de la scène pour apporter toute son expertise.

Un nouveau “challenge” pour Chaharoumani Chamassi. Quelques mois après son départ à la retraite, le capitaine de police reprend du service. À 57 ans, il devient le nouveau directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de la police municipale de Mamoudzou. “Je change de cadre mais pas d’objectif », affirme l’officier mahorais sous les drapeaux tricolores. Né dans la ville chef-lieu, il revient sur les terres qui l’ont vues grandir avec pour but de “lutter contre la délinquance”. Pour cela, le fonctionnaire de police privilégie le “travail en bonne collaboration avec les services de l’État« . Une feuille de route qu’il veut en continuité avec celle de ses prédécesseurs, Éric Zuber et Anfane Mdogo.

Le candidat idéal

Courageux” et “dévoué” ! Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou ne tarit pas d’éloge sur le nouveau directeur de la DPSU de la police municipale de la commune. “Son engagement de longue date au sein des services de l’État, mais aussi au niveau associatif sur l’île auprès des jeunes mahorais, son expérience professionnelle en métropole et sa connaissance fine du terrain en font un profil remarquable”, se réjouit l’élu, fier d’avoir pu attirer un tel renfort dans ses rangs. Grâce à ce nouveau directeur et ses équipes de policiers municipaux, la mairie de Mamoudzou ambitionne de devenir une ville “apaisée”. Ému de prendre ses fonctions, le principal intéressé rappelle qu’il est avant tout un homme d’action. “La sécurité est notre priorité à tous, elle est un droit. La police municipale est une police de proximité et représente le premier niveau d’intervention”, souligne l’ancien chargé de mission auprès de la préfecture.

Une police au plus près de la population

Après l’inauguration d’un poste de police avancé sur la place de la République puis dans le quartier de Kawéni, la mairie de la Mamoudzou confirme sa volonté d’avoir une police “plus accessible et plus proche de la population”. Brigade canine, outils perfectionnés, moyens humains… La ville ne lésine pas sur les moyens et prévoit même l’ouverture prochaine d’un autre poste avancé à Passamaïnty. “Actuellement, nous avons un effectif de 30 agents, l’objectif pour l’année à venir est de passer à 45 policiers municipaux puis de doubler leur nombre d’ici à la fin de ma mandature”, détaille Ambdilwahedou Soumaïla. Aux côtés des policiers nationaux et des gendarmes, les policiers municipaux vont-ils réussir à ramener le calme sur l’île au lagon ? En tout cas, ils pourront compter sur l’expérience accumulée au cours des trente dernières années de leur nouveau directeur, Chaharoumani Chamassi.

Football : Mirhane Abdallah, un arbitre à la précocité, à la longévité et à l’engagement déroutants

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Arbitre de football depuis près de 20 ans, Mirhane Abdallah est une référence en la matière sur le territoire. Précoce et considéré comme un futur grand, Gazlacoca a dirigé plusieurs tournois en dehors de Mayotte ainsi que des rencontres de Coupe de France. Néanmoins, il n’a jamais souhaité franchir l’échelon supérieur, afin de pouvoir continuer à développer l’arbitrage mahorais. Entretien.

Flash Infos : Vous avez commencé l’arbitrage à l’âge de 16 ans. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous orienter vers le sifflet plutôt que de percer comme joueur ?

Mirhane Abdallah : Au départ, j’y suis allé pour la simple et bonne raison que mon club, l’UCS Sada, soit à jour sur son quota d’arbitres. Je suis rentré dans le moule en participant à cette aventure avec des amis. Ça a commencé par l’apprentissage des règles du jeu par cœur ! En 2002, la ligue de football mettait en lumière la formation des jeunes arbitres. Avec une douzaine de collègues, nous nous sommes envolés pour La Réunion afin de prendre part à un tournoi : c’est ce genre de manifestation qui m’a définitivement convaincu et qui m’a plu ! Cerise sur le gâteau, il y avait aussi une soirée de gala annuelle pour valoriser les arbitres, ça nous donnait envie de continuer en ce sens.

Puis vers 19-20 ans, on m’a fait comprendre que j’avais un bon niveau, que j’avais un avenir radieux dans ce milieu. Sachant cela, Ahamada Tostao, le président de la commission d’arbitrage, m’a alors convié aux formations destinées à l’élite. Un bon moyen de rencontrer les grands arbitres mahorais de l’époque ainsi que la série de formateurs venus de l’extérieur. Cette expérience m’a forgé, j’ai pu prendre davantage confiance en moi et du recul par rapport à la gestion des matchs.

FI : Dans le football, les arbitres sont régulièrement décriés par les joueurs, les dirigeants, les supporters… Comment faites-vous pour canaliser toute cette animosité autour de votre maillot ?

M. A. : Je dirais que ma sérénité naturelle et mon calme se transmettent aux joueurs. Ce qui permet d’avoir moins de tension pendant le match. Je suis pédagogue dans l’âme, mais je sanctionne quand il le faut, je reste intransigeant sur les fautes. Lors de l’avant-match, je discute avec mes assistants, mais aussi et surtout avec les capitaines des deux équipes pour leur donner mon mot d’ordre : ne pas finir la rencontre avec des blessés ! Je mets avant tout l’accent sur l’intégration physique des 22 acteurs. Depuis tout ce temps, les formations connaissent mon style d’arbitrage. Je m’emploie à garder cette ligne de conduite pour être prévisible.

FI : Au fil des années, vous êtes devenu une référence dans l’océan Indien avec plusieurs tournois à votre actif en dehors des frontières, notamment à La Réunion, aux Seychelles et en métropole. Comment faites-vous pour jongler entre votre activité professionnelle d’entrepreneur, celle d’infirmier sapeur-pompier volontaire et votre passion pour l’arbitrage ?

M. A. : Tout est question d’organisation car il faut aussi savoir que j’ai une vie de famille. Heureusement, ma femme est très compréhensive. Elle sait à quel point je suis passionné d’arbitrage ! Elle fait tout pour être arrangeante. Pour mes activités professionnelles, j’ai fait en sorte de ne pas me rendre indispensable tout en m’assurant qu’elles fonctionnent sereinement. Vous savez, arbitrer des rencontres seniors à seulement 18 ans m’a apporté une réelle plus-value dans ma vie d’entrepreneur, comme la gestion humaine, la gestion du stress…

FI : Le 14 novembre dernier, la fédération française de football a fait appel à vos services pour diriger la rencontre entre Petit-Quevilly Saint-Julie et l’AS Poissy à l’occasion du 7ème tour de la Coupe de France. Près de quatre ans jour pour jour, après avoir arbitré un 8ème tour à La Réunion. Quel souvenir en gardez-vous ?

M. A. : C’était vraiment un moment exceptionnel car il s’agit d’un niveau que nous ne connaissons pas ici. Ce moment m’a fait penser à mon examinateur, l’ancien arbitre professionnel, Éric Poulat, lors de la validation de mon niveau fédéral 4 en 2014. Lors de sa venue, il était choqué de voir qu’il n’y avait pas de vestiaire pour nous à Mayotte. Je lui ai alors dit que ce mot n’existait pas dans le dictionnaire (rires). Il a trouvé très courageux d’évoluer dans de pareilles conditions. Au vu des infrastructures sur l’île, c’est d’autant plus valorisant d’arriver à arbitrer de tels matchs !

FI : Comme les Jumeaux de Mzouazia, allez-vous pouvoir prolonger le plaisir ?

M. A. : Ma femme est originaire de Mzouazia, c’est une grande supportrice des Jumeaux ! Lors du 8ème tour, j’ai laissé la place à un jeune arbitre mahorais qui devait valider son niveau fédéral 4. Pour la suite de la Coupe de France, je ne sais pas ! Jusqu’à maintenant, l’opportunité ne s’est jamais présentée… L’entrée en lice à ce stade de la compétition des clubs de ligue 1 ne joue pas en ma faveur. En tant qu’amateur, cela me paraît compliqué d’être désigné sur ce genre de match. Après si ça arrive, ce serait tout simplement monstrueux !

FI : À 35 ans, quelles sont vos inspirations pour la suite de votre carrière ?

M. A. : Mes différents formateurs m’ont tous poussé à partir en métropole à un moment ou à un autre pour essayer de percer comme arbitre professionnel. Or, je reste persuadé qu’il faut que je reste à Mayotte pour participer au développement de notre arbitrage. Je suis très épanoui. Peu importe le niveau, quand je suis sur le terrain avec un sifflet dans la bouche, je suis comme un gamin de deux ans. Je me vois encore officier encore quelques années tant que le corps continue de répondre.

J’ai été élu meilleur arbitre de Mayotte à plusieurs reprises, mais tout cela n’aurait pas été possible sans le travail de la commission, des formateurs et de nos assistants qui ne sont pas assez mis en lumière et qui excellent. La ligue de football travaille d’arrache-pied pour nous offrir la possibilité de rayonner à l’extérieur du territoire. Si j’ai encore l’occasion d’arbitrer des tournois régionaux ou des matchs de Coupe de France, j’irai avec grand plaisir. Ça apportera une autre image du département !

De nouvelles directives pour le financement des structures qui œuvrent dans le social et le médicosocial

Ce lundi 22 novembre s’est tenue au conseil départemental la première rencontre entre le vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, accompagné du vice-président en charge de l’administration générale, du transport et de la transition écologique, Ali Omar, et les structures partenaires qui œuvrent dans le social et le médicosocial à Mayotte.
L’ordre du jour portait sur la politique sociale de la collectivité, à savoir les attentes, les orientations et les perspectives. À cette occasion, plusieurs sujets ont été abordés tels que les relations entre le Département et ces associations, les réussites, les procédures, les bilans, les demandes de subventions et les difficultés rencontrées. À ce titre, le montant versé aux structures dans le cadre de la solidarité, soit 123 associations, 17 centres communaux d’actions sociales, et deux communes celle de Dembéni et Koungou, s’élève à 9.241.227,07 euros pour la période de 2018 à 2021.
Il était question surtout de présenter les ambitions de la nouvelle mandature 2021-2027 du conseil départemental en matière d’accompagnement de ces associations, notamment au niveau de la transparence des fonctionnements des associations, le financement des actions prioritaires selon les missions des structures. À cet effet, le vice-président s’est engagé à faire le nécessaire au niveau des services du Département afin que les associations puissent obtenir leurs financements dès le 1er trimestre 2022 et non plus à la fin de l’année pour que les associations puissent assurer au mieux leurs missions et établir leurs rapports et bilans dans les meilleurs délais.

Série de violence à Kahani : la SGEN-CFDT apporte son soutien aux personnels éducatifs

Dans un communiqué envoyé dimanche soir, la SGEN-CFDT Mayotte apporte son soutien et se déclare solidaire de la communauté scolaire du lycée Gustave Eiffel de Kahani qui subit « depuis longtemps les violences grandissantes qui secouent l’île ». Selon le secrétaire général, Yacouba Galledou, la tension, les difficultés d’accomplir leur mission, les risques physiques réels, les atteintes psychologiques que les personnels doivent affronter tous les jours « minent leur résilience et la confiance en l’institution ». « Aucune action des pouvoirs publics ne montre son efficacité à défaut de moyens conséquents. La surpopulation scolaire aboutit évidemment à des concentrations de jeunes issus de secteurs déjà en conflit. Les violences de certains jeunes, guidés par de vrais voyous au sein des établissements, constitués en bandes de leurs villages sont couvertes et aidées par une partie de leurs camarades. » Dans ces conditions, les droits de retrait déposés par le corps enseignant du lycée sont légitimes aux yeux du syndicat et « ne pourront trouver de fin que si des gestes forts sont engagés par la préfecture, accompagnée du rectorat ».

Visite de Frédérique Vidal : pour Mansour Kamardine, le compte n’y est pas

Pour le député LR Mansour Kamardine, les annonces de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, lors de sa visite de deux jours sur l’île aux parfums, « sont particulièrement décevantes ». Selon lui, l’accès du CUFR au statut d’institut national universitaire (INU) en 2024 cantonne institutionnellement l’enseignement supérieur mahorais à une sous-université ; l’arrivée du CROUS de La Réunion à Mayotte en 2023 perpétue le positionnement du 101ème département, par le gouvernement, comme sous ensemble de La Réunion ; l’absence de création d’un observatoire permanent du volcan et de laboratoires de recherche dédiés au phénomène sismo-volcanique mahorais, qui est d’intérêt mondial, marque un manque d’ambition de l’exécutif en place concernant le territoire.

« Le gouvernement n’aura finalement que confirmer son engagement en mi teinte en matière d’enseignement supérieur et de recherche à Mayotte. En effet, le contrat d’établissement 2020-2025 n’aura pas évolué pendant les deux ans et demi qui séparent son établissement en 2019 et sa contractualisation fin 2021. En outre, les mêmes erreurs qu’avec l’agence régionale de santé océan indien, dont Mayotte n’était qu’une antenne, sont réitérées. Mais, comme pour le rectorat de plein exercice, comme pour l’ARS de plein exercice, nous poursuivrons notre combat jusqu’à l’obtention d’une université de plein exercice, d’un CROUS, du développement de la recherche associant les scientifiques locaux et l’élévation du système hospitalier mahorais en centre hospitalier universitaire à l’occasion de la construction du 2ème hôpital », défend le parlementaire. Avant d’ajouter que « les discussions vont se poursuivre dans le cadre de la rédaction en cours de la loi « Mayotte » et bien évidemment au-delà du 1er trimestre 2022 ».

Trois projets de réhabilitation de friches soutenus à Mayotte

Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement déploie un fonds de 650 millions d’euros sur 2021-2022 pour le financement des opérations de recyclage des friches et plus généralement de foncier déjà artificialisé. Pour cette 2ème édition, une enveloppe de 280 millions d’euros était encore disponible pour des projets. La sélection s’opère autour de deux grands volets. Le premier autour du recyclage des zones foncières sur lesquelles l’arrêt de l’activité a été brutal, laissant derrière un bâti à l’abandon et aujourd’hui dégradé. Le second concerne la dépollution d’anciens sites industriels, anciens logements ou zones naturelles.

La réhabilitation des friches constitue un enjeu majeur d’aménagement durable des territoires pour répondre aux objectifs croisés de maîtrise de l’étalement urbain, de revitalisation urbaine et, par conséquent, de limitation de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers et de protection des sols contre leur artificialisation.

Le ministère de la Transition écologique a retenu 16 projets sur les territoires ultramarins.
L’État apporte son soutien à trois projets sur le territoire de Mayotte : la rénovation de l’espace de commercialisation de vanille d’une exploitation agricole à Chiconi pour 390.041 euros ; la réhabilitation de la route de la maison de la société immobilière de Mayotte à Bandraboua à hauteur de 1.307.952 euros ; la zone d’aménagement concerté (ZAC) pour le projet immobilier porté par la société immobilière de Mayotte pour 602.007 euros. Toutes les informations sur le fonds friches sont disponibles sur https://www.ecologie.gouv.fr/laureats-du-fonds-recyclage-des-friches.

Vol à main armé et tentative de meurtre : 20 ans de prison pour deux individus

Le 5 juillet 2017 vers 1h20 à Labattoir, deux individus aux visages dissimulés et armés d’un coupe-coupe et d’un marteau pénètrent dans un restaurant au moment où le gérant procède à sa fermeture. Ce dernier se réfugie immédiatement dans la cuisine en fermant derrière lui la porte grillagée. Alors que le premier individu s’affaire à ouvrir le tiroir-caisse, le second suit le propriétaire, porte un violent coup de marteau à travers les mailles de la grille avant de vainement essayer de forcer la porte. Les deux individus quittent les lieux après avoir dérober le téléphone et la sacoche du gérant.

 

Le 29 août 2017 vers 1h45, de nouveaux faits sont commis dans un autre restaurant situé à une centaine de mètres du premier. Alerté par les aboiements de son chien, le gérant dont le domicile est attenant au restaurant se rend au portillon où il est frappé par surprise de plusieurs coups de barre de fer par un individu au visage dissimulé. Pendant qu’un autre individu fait le guet, l’agresseur poursuit la victime jusqu’à son domicile tout en lui assénant des coups. Aidée de son épouse, la victime parvient à s’enfermer dans la maison. Évacuée par les secours dans un état de santé critique, la victime s’en est sortie mais a gardé des séquelles ainsi qu’une infirmité permanente.

Les éléments recueillis lors des constatations ne permettent pas d’identifier les mis en cause. En revanche, l’analyse des deux faits permettent de relever des similitudes, notamment en lien avec la description des auteurs et leur détermination. Par ailleurs, un tatouage particulier est remarqué sur l’un des mis en cause lors du visionnage des images de vidéosurveillance du premier restaurant.

Quelques mois plus tard, alors qu’ils procèdent à la signalisation anthropométrique d’une personne mise en cause pour des faits de violences, les enquêteurs se montrent perspicaces en constatant que l’intéressée porte un tatouage identique à celui de la vidéosurveillance. Confortée par le rapprochement d’un ADN découvert sur le deuxième restaurant, l’enquête a finalement permis d’établir son implication aux deux faits et d’identifier le co-auteur. Jugés en Cour d’assise les 17 et 18 novembre derniers, les deux accusés (qui étaient jusqu’alors en détention provisoire) ont été condamnés à 20 ans d’emprisonnement chacun.

Sébastien Lecornu reporte sa venue à Mayotte

Sur son compte Twitter, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a annoncé ce lundi sa décision de reporter son déplacement à Mayotte et à La Réunion prévu du 25 au 29 novembre afin d’être pleinement disponible dans les jours prochains pour suivre la crise en Guadeloupe et la préparation de la 3ème consultation en Nouvelle-Calédonie !

Eau [1/3] : Contamination par le manganèse, les risques réels sur la santé

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Les tours d'eau du week-end dernier n'ont pas permis d'équilibrer les réservoirs sur la zone nord-est de Mayotte.

Depuis quelques semaines, l’eau est au coeur des préoccupations des habitants. Coupures, factures au montant excessif, qualité de l’eau… Autant de sujets qui inter-rogent les habitants de l’île et que nous traiterons cette semaine dans une série d’articles consacrée aux problématiques de l’eau. La SMAE a annoncé vendredi 19 novembre la présence de manganèse à un taux plus élevé que la norme habituelle dans la retenue collinaire de Dzoumogné. Les consommateurs sont inquiets, et pour cause, ce métal peut provoquer des effets secondaires sur une partie de la population. C’est le sujet du jour.

Les photos montrant de l’eau colorée provenant des robinets de Mayotte pullulent sur les réseaux sociaux ces derniers jours. La couleur jaunâtre inquiète les consommateurs, et certains accusent même la Mahoraise des Eaux de vouloir « les rendre malades ». Ce phénomène est en réalité lié à une présence anormalement élevée de manganèse dans la retenue collinaire de Dzoumogné. « La station de traitement d’eau potable de Bouyouni n’étant pas équipée d’un dispositif de traitement du manganèse, le taux de celui-ci est supérieur à la référence qualité en sortie de l’usine de Bouyouni », annonce la SMAE dans un communiqué. Conséquences, les habitants du nord de l’île jusqu’à Labattoir ne peuvent utiliser l’eau du robinet pour la consommation alimentaire.

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Le manganèse est un métal qui est naturellement présent dans les sols et le corps en a besoin « en petite quantité », précise le docteur Albert Ducastel. Mais lors d’un contrôle, la SMAE s’est rendue compte que « le taux de manganèse est plus élevé que le taux réglementaire qui est de 50 microgrammes par litre et nous nous étions aux alentours de 300 », affirme Françoise Fournial, la directrice de l’entreprise. Cette dernière se veut rassurante et avance que les conséquences sur la santé sont minimes. « Dans les taux qui sont présents actuellement dans les distributions, ça ne peut avoir un impact sur le long terme, ce n’est pas parce que vous buvez de l’eau avec du manganèse à ce taux-là que vous allez être malade, il n’y aucune crainte. » Une version contestée par le docteur Albert Ducastel qui met en garde sur les risques sanitaires. « Si le manganèse se trouve en grande quantité dans les eaux, il va devenir dangereux, toxique pour le corps humain. Ça va créer une neurotoxicité, cela veut dire que ça peut avoir des effets sur le développement neurologique de l’enfant », affirme le professionnel de santé. Il peut souffrir de vertiges, de surdité, de problèmes d’apprentissage ou encore de troubles du langage, dans le cas où il est exposé à l’eau contaminée pendant une longue période.

Les adultes ne sont pas épargnés

Dans ces conditions, la SMAE recommande une restriction d’usage de l’eau contaminée par le manganèse uniquement pour les enfants âgés de zéro à quatre ans. « L’agence régionale de santé nous dit que c’est à cet âge-là qu’ils ont un développement important de leur système nerveux. Alors par mesure de précaution, nous disons aux gens d’arrêter de donner de l’eau aux tous petits. Il n’y a pas de crainte pour les adultes et les grands enfants », se défend Françoise Fournial. Mais selon le docteur Albert Ducastel, la recommandation doit s’étendre pour toutes les catégories de personnes. « Une personne adulte en bonne santé aura les mêmes risques puisque que c’est toxique », insiste-t-il.

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Les témoignages de maux de ventre après avoir consommé l’eau du robinet se multiplient mais la directrice de la SMAE ne trouve pas d’explications à ce phénomène. « Je ne sais pas pourquoi certains disent qu’ils ont mal au ventre, c’est peut-être psychologique… », suppose Françoise Fournial. Pourtant, les effets secondaires sur le court terme sont indéniables selon le médecin. « Si nous consommons une eau dans laquelle le manganèse est trop élevé pendant plusieurs jours, nous pouvons avoir des problèmes de santé d’ordre digestif. La personne souffre de maux de ventre, de nausées et même de maux de tête », assure-t-il. Et inutile de faire bouillir l’eau pour la consommer, cela est contre productif. « L’eau va s’évaporer et le manganèse va rester, sa concentration va donc augmenter », prévient le professionnel de santé. Un retour à une situation normale n’est pas prévu dans les prochains jours. L’eau infectée par le manganèse va couler dans certains robinets mahorais pendant encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Echati Issa, première femme présidente du conseil de surveillance d’EDM

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Ce lundi 22 novembre se déroulait l’élection de la présidence du conseil de surveillance d’EDM. Actionnaire majoritaire à hauteur de 50.01%, le Département a ainsi défendu la nomination d’Echati Issa. L’élue du canton de Koungou souhaite faire de la transition énergétique sa priorité.

Flash Infos : Vous venez d’être élue présidente du conseil de surveillance d’EDM. Quelle est votre sentiment après cette prise de fonction ? Quelles seront vos missions et vos marges de manœuvre ?

Echati Issa : Je suis très heureuse dans la mesure où je suis la première femme présidente du conseil de surveillance. Je suis honorée de représenter le Département, qui est actionnaire majoritaire, à hauteur de 50.01% dans le capital social d’EDM. Mon rôle sera d’accompagner l’équipe dirigeante et de veiller à ce que les bonnes décisions soient prises au profit de la population. Au cours de cette élection, j’ai rappelé ma volonté d’accompagner EDM dans le développement de l’énergie à Mayotte.

FI : Plus largement, quelles seront vos priorités durant votre mandature ?

E. I. : La transition énergétique est l’un des grands projets de Mayotte. Le photovoltaïque se développe de plus en plus… Le siège d’EDM vient d’ailleurs d’installer des panneaux sur son toit (cf le Flash Infos n°5111). Cette énergie renouvelable prolifère de plus en plus sur le territoire, comme sur Mamoudzou, sur Kawéni et bientôt sur Tsoundzou. Et demain ce sera le biocarburant ou autre chose pour essayer de limiter la pollution. C’est vraiment l’objectif de ma mandature !

FI : Comme vous l’avez dit, il y a un projet solaire sur la résidence Jardin des Épices à Tsoundzou 2 menée par la société immobilière de Mayotte, dont vous êtes membre du conseil d’administration. Avec vos différentes casquettes (EDM, Département), comment allez-vous vous y prendre pour démocratiser l’installation de panneaux photovoltaïques sur les infrastructures communales, mais aussi pour faire aboutir d’autres réflexions sur les énergies renouvelables ?

E. I. : Avec les différents partenaires, il faut faire en sorte que tous les projets bénéfiques pour les Mahorais soient mis en place. Nous verrons tous ensemble comment nous pourrons par exemple valoriser le photovoltaïque sur le territoire. Et comme je vous le disais, nous souhaitons vraiment avoir des résultats probants pour réduire notre empreinte carbone. L’essai sur le bio-liquide avec de l’huile de colza mené en juin dernier est un succès. Tout ce qui pourra permettre d’agir en ce sens, nous y travaillerons avec EDM et le conseil départemental.

L’espace citoyen, le nouveau dispositif pour faciliter la vie des habitants de Mamoudzou

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Ce lundi 22 novembre avait lieu sur la place de la République le lancement officiel de l’espace citoyen de Mamoudzou. À l’heure du numérique, la capitale du 101ème département souhaite devenir une ville connectée. Pour cela, les services municipaux ont mis en place un service en ligne destiné à ses citoyens.

Fini les files d’attente interminables dans les services administratifs de la mairie de Mamoudzou. Dès le 1er décembre, les habitants pourront se rendre sur le site de la ville pour réaliser leurs démarches administratives. Acte d’état civil, inscription sur les listes électorales, prise de rendez-vous pour déposer ou récupérer son titre d’identité, dépôt d’un dossier de mariage ou de PACS, demande de rectification matérielle ou de changement de prénom… Autant d’actes administratifs qui demandaient autrefois aux citoyens de se déplacer jusqu’à l’Hôtel de ville et qui seront désormais accessibles en ligne à l’aide d’un “guichet unique”, explique Soiyinri Mhoudhoir, l’adjoint au maire de Mamoudzou en charge du numérique. Grâce à leur tableau de bord, les utilisateurs pourront également consulter l’historique de leurs demandes, suivre l’état de traitement et disposer d’un « coffre-fort » destiné à leurs pièces justificatives.

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Quatre conseillers et une dizaine de techniciens

Notre politique en matière de numérique prend forme”, se félicite l’adjoint à la mairie de la ville chef-lieu. En août dernier, la municipalité a inauguré son premier hotspot Wifi, qui s’inscrit lui aussi dans la lignée de la dématérialisation des services, censée faciliter les démarches des Mahorais. Avec le lancement du nouveau portail numérique disponible directement sur le site de la mairie, Mamoudzou poursuit son objectif de “smart city” à l’horizon 2030. “Ce dispositif répond directement à la politique d’inclusion numérique à l’échelle du territoire communal”, affirme Soiyinri Mhoudhoir. En février 2022, les habitants pourront se connecter à la plateforme en ligne via leurs identifiants FranceConnect (un dispositif d’authentification unique qui se substitue à la fédération de comptes proposée jusqu’alors par mon.service.public.fr et ses partenaires et qui permet d’accéder aux sites et services publics numériques l’ayant intégré sans avoir à créer de nouveau compte). Pour gérer ce tout nouvel outil numérique, quatre conseillers numériques et une dizaine de techniciens travailleront chaque jour pour garantir aux usagers une expérience optimale. Alors tous à vos clics, Mamoudzou entre dans une nouvelle ère…

EDM se met au vert avec son plan solaire

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Électricité de Mayotte poursuit son virage « vert » avec son plan solaire. Depuis plusieurs mois, le service transition énergétique et innovations s’emploie pour déployer des centrales photovoltaïques sur le territoire. D’ici 2030, le département a pour ambition de produire 30% d’énergie renouvelable, contre seulement 5.5% actuellement.

En installant 294 panneaux photovoltaïques sur le toit de son siège, Électricité de Mayotte souhaite montrer « l’exemple » pour développer l’offre sur le territoire et par la même occasion réduire son empreinte carbone. Un projet qui complète celui finalisé sur le poste source de Longoni, en attendant l’imposante couverture de la centrale thermique située sur la même commune. Un virage « vert » que la société aspire à consolider dans le temps. « Nous ne sommes pas là pour faire un one-shot », assure Christian Freu, le chef du service transition énergétique et innovations. Une équipe de six salariés opérationnelle depuis seulement quelques mois.

Cette diversification est surtout une manière de réduire la dépendance du département aux hydrocarbures importés. À l’heure actuelle, « les 5.5% d’énergie renouvelable produites absorbent les 3% de croissance annuelle de la demande en électricité », avoue Claude Hartmann, le directeur délégué d’EDM. Une production qui s’approche de celle de la Martinique (7%). À titre de comparaison, la part de La Réunion et de la Guyane atteint respectivement 33% « grâce au biomasse et à l’éolien » et 64%. Un écart abyssal qui se justifie par l’étroitesse de l’île aux parfums et la difficulté à dénicher du foncier pour implanter des fermes solaires.

Plusieurs facteurs en ligne de compte

D’autant plus que la production électrique solaire n’est pas sans peine… Elle exige de prendre en compte la localisation du site, l’orientation (plein Nord) et l’inclinaison des modules (entre 10 et 20 degrés). « Les ombrages, comme les arbres et les bâtiments, sont le plus gros problème. Ils peuvent impacter tout la chaîne, donc il faut bien adapter le calculage », détaille Azatassou Dessa, l’ingénieur d’études. En tout, les différentes étapes avant la livraison peuvent durer jusqu’à deux ans, comme le souligne Nabil Koudsi, le chargé de prospection.

Après une période creuse, de 2013 à 2018, le photovoltaïque revient en force. Mayotte comptabilisait 120 installations en 2020 pour une puissance cumulée de 23 mégawatt-crêtes, contre 93 un an plus tôt. « La commission de régulation de l’énergie a décidé de donner un nouveau coup d’élan à la suite de l’arrêt des investissements », relate Claude Hartmann. Pour autant, le tarif d’achat évalué à 15.24 centimes le kilowatt-heure au 1er octobre s’avère beaucoup moins incitatif qu’il y a une dizaine d’années !

Toujours est-il que le département a pour ambition d’atteindre 30% d’énergie renouvelable d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, EDM compte bien apporter sa pierre à l’édifice, comme en témoignent les trois projets contractualisés qui verront le jour en février prochain. « Nous avons signé l’équivalent de trois mégawatt-crêtes en 2021 », se réjouit Christan Freu, impatient de pouvoir recouvrir davantage de toitures. Avec un taux annuel d’ensoleillement de près de 365 jours, Mayotte a une vraie carte à jouer.

La première édition du rallye environnement à Chiconi fait un tabac

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Samedi 20 novembre avait lieu la première édition du rallye environnement organisé par la maison des jeunes, de la culture et des sports de la commune de Chiconi (MJCSC) en partenariat avec l’association Randoclean. Au programme : une randonnée fléchée au cœur du village situé dans la baie éponyme et un ramassage de déchets tout au long du parcours.

Parcours plante ou parcours eau, à 9h les 120 randonneurs s’élancent. Gants et sacs poubelles à la main, c’est parti pour trois heures de marche sur les routes de Chiconi ! Répartis en 21 équipes et âgés de 6 à 56 ans, les participants sont prêts à découvrir le village tout en nettoyant ses rues. “Ce premier rallye environnement s’inscrit dans l’objectif de la maison des jeunes, de la culture et des sports de la commune de Chiconi (MJCSC) qui est de mener un maximum d’actions culturelles, sportives et environnementales”, affirme quelques minutes avant le départ le secrétaire général de la structure, Rifay Abdou Boina. Au détour d’un jeu de piste géant, les équipiers doivent résoudre des énigmes et s’orienter pour visiter un à un les points d’étape. Sur le “parcours plante”, ils découvrent différentes plantes médicinales de l’île et apprennent à les reconnaître. Puis sur le “parcours eau”, ils visitent les “vovous” ou puits traditionnels utilisés autrefois par les habitants.

La jeunesse au rendez-vous

Arrivées les premières sur la ligne d’arrivée, l’équipe Tseki Matandzaka ou les jeunes dynamiques composée de Zoulaika, Nayma, Razafinah et Tanyia, âgées de 15 à 17 ans et habitantes de la commune de Chiconi sont ravies de leur matinée. “Nous nous sommes trompées d’itinéraire au début, nous n’aurions jamais pensé arriver en tête. Notre but était de participer et de nous amuser.” Et à en croire leurs sourires, c’est la mission accomplie ! Maintenant, ils ne leur restent plus qu’à présenter au grand public une chanson inventée durant la course et rendre le quizz qui leur a été distribué en début de journée afin de déterminer si oui ou non elles ont les grandes gagnantes de ce rallye…

Peu après elles, les groupes rejoignent la plage de Sohoa, point d’arrivée de cette course d’orientation grandeur nature. Parmi eux, quatre autres jeunes filles du village – Ahmfaty, Elia, Melya et Nawel – foulent le sable ravies de leur parcours. “Nous étions sur le parcours plante. Nous avons appris beaucoup de choses mais ce que nous retiendrons surtout c’est la quantité incroyable de déchets que nous avons ramassés”, s’insurge Ahmfaty du haut de ses 13 ans. “Au bout d’un kilomètre, nous avions presque déjà rempli tous nos sacs”, se désolent ses amies. Si ce bilan s’avère désastreux pour l’environnement, l’idée des organisateurs qui était d’éveiller les consciences des participants semble atteint.

Victoire des chiconiennes

Suspense… Parmi les 21 équipes engagées, qui remporte le premier prix ? Et c’est la Golden Force qui se distingue, suivie de ses camarades de Tseki Matandzaka, puis de l’équipe Mbongi 976 de Petite-terre et des membres de Jeunesse en cours de Tsoundzou. Les quatre vainqueurs repartent avec un tour en bateau dans le lagon. De quoi motiver de nouveaux participants pour la prochaine édition…

Coupe de France : Les Jumeaux de Mzouazia filent en 32èmes de finale

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Une semaine près avoir écrit l’histoire au 7ème tour de Coupe de France en devenant la première équipe mahoraise à vaincre un club métropolitain, les Jumeaux ont réédité l’exploit au 8ème tour face à Plancoët-Arguenon (3-1). Mzouazia se qualifie pour les 32èmes de finale de la compétition, comme le FC Mtsapéré la saison dernière.

Une fois encore, les chants et couleurs de la diaspora mahoraise auront fait vivre les tribunes du Stade du Roudourou, sans pour autant provoquer d’incident comme celui ayant lieu à Saint-Brieuc, au tour précédent. Ce dernier s’était soldé par un large triomphe de Mzouazia sur le CS Plédran (5-1), première victoire mahoraise contre un club de métropole. Après une semaine de préparation dans l’Hexagone, les héros de l’île avaient donc un nouveau rendez-vous avec l’histoire, à Guingamp, face à Plancoët-Arguenon (Régional 2). Et force est de constater que les Mahorais l’ont honoré de la plus belle manière. Si la mairie de Plancoët a chaleureusement accueilli quatre membres de l’AJM dans la semaine, il n’y a pas de place pour les sentiments sur le terrain. Ce dernier, gorgé de l’eau des pluies guingampaises et refroidi par une température n’excédant pas les 9 degrés, aurait dû compliqué la tâche des joueurs du sud de l’île.

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Ce sont bien eux, pourtant, qui se montrent les plus en jambes, enchaînant les passes et portant le danger jusque dans la surface adverse. Et ces efforts paient : le début de match disputé bascule à la 34ème minute, avec une tête rageuse de Ben Djadid Dina Kamal à la suite d’un corner. Le capitaine des Jumeaux, déjà buteur lors du 5-1 contre Plédran, double la mise à la 42ème, permettant à son équipe de compter deux buts d’avance à la mi-temps. Mais la seconde période voit entrer des Bretons bien plus entreprenants. Ce regain de détermination aboutit au but de Maxime Letonturier, à la 53ème minute. À 2-1 avec encore plus de 35 minutes à jouer, les observateurs pouvaient légitimement craindre pour Mzouazia. Mais ces derniers, poussés par leurs soutiens mahorais, n’ont pas baissé les bras.

La « magie de la Coupe »

La fin du match procure beaucoup d’émotions aux supporters. L’espoir d’abord, avec une frappe de l’AJM sur la barre transversale. La frayeur ensuite, avec ce même montant touché par un tir de Plancoët-Arguenon. La tension est à son comble dans les dernières minutes de la partie, avec ce petit but d’avance en guise de maigre avantage pour Mzouazia. Puis, la délivrance finale intervient dans les arrêts de jeu, avec le but du 3-1 marqué par Fouad Dina Kamal. La tribune visiteurs explose : ça y est, les Jumeaux sont en 32èmes de finale. Le club mahorais inscrit son nom dans l’histoire de la Coupe de France en atteignant ce stade de la compétition, à l’image du FC Mtsapéré la saison dernière, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Mais aussi en éliminant deux clubs métropolitains coup sur coup, exploit unique du foot mahorais.

Les yeux et les esprits de l’intégralité de l’île sont désormais tournés sur ces fameux 32èmes de finale de Coupe de France, qui auront lieu lors du week-end des 18 et 19 décembre. Les Jumeaux de Mzouazia pourront alors tomber sur de grands clubs de Ligue 2, tels que l’AJ Auxerre ou Toulouse, et même sur l’élite de la Ligue 1, qui ne fera son entrée dans la compétition qu’à ce moment. Un système inégalitaire contre lequel de nombreuses voix s’élèvent, mais qui réserve de belles surprises pour les plus déterminées des équipes amateur. La « magie de la Coupe », comme on l’appelle, réservera-t-elle justement un bon sort aux vaillants Mahorais ? Une chose est sûre, ils ont déjà prouvé à la France qu’elle ne doit pas sous-estimer les sportifs de son 101ème département.

Frédérique Vidal en immersion dans la mangrove mahoraise

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La ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a achevé sa visite à Mayotte dans la mangrove de la vasière de Dzaoudzi. Enseignants-chercheurs et doctorants lui ont expliqué l’importance de préserver cet écosystème et de continuer les recherches. La ministre a promis que l’État était déjà en train d’apporter des réponses pour satisfaire leurs besoins.

La mangrove, une richesse mahoraise que la ministre de l’Enseignement supérieur a pu découvrir à l’occasion d’une immersion dans la vasière de Dzaoudzi. Frédérique Vidal a montré un réel intérêt pour le sujet, pour le grand plaisir des chercheurs qui ont assuré la visite guidée. « Il y a une curiosité intellectuelle, elle comprend ce qu’on lui dit et c’est très agréable pour nous parce qu’on se demande toujours si notre interlocuteur trouve de l’intérêt dans ce qu’il apprend », a indiqué Claire Golléty, maître de conférence en écologie marine et responsable du département sciences et technologie au CUFR de Mayotte. Durant près d’une heure, la ministre a pu constater l’état de la mangrove de Dzaoudzi qui se porte plutôt bien. « Celle de la vasière des Badamiers est en pleine croissance », a assuré Claire Golléty.

Contrairement à celles situées dans le sud de l’île qui sont en train de disparaître sous l’effet naturel et les autres dégradées par l’urbanisation. « Il ne suffit pas de dire que la mangrove est importante, la population doit comprendre pourquoi elle l’est », a ainsi déclaré Anliati Ahmed Abdallah, doctorante en géographie de l’environnement au CUFR. La mangrove est en réalité essentielle pour l’équilibre de l’écosystème marin et elle est bénéfique aux riverains. « Elle est une ressource pour certaines espèces marines, elle permet aussi de filtrer les eaux usées qui arrivent du côté terrestre, elle limite l’énergie des vagues et protège les villages qui se situent à proximité des mangroves », a rappelé Anliati Ahmed Abdallah. Pour arriver à faire passer le message, les chercheurs doivent être en mesure de faire leur travail dans de meilleures conditions, chose pas toujours évidente au centre universitaire de Mayotte.

Besoin de soutien humain pour continuer la recherche

Les enseignants-chercheurs ont profité de la visite pour faire part de leurs difficultés quotidiennes. Le manque de personnel au sein du CUFR de Mayotte a un impact sur leurs travaux. Claire Golléty l’a évoqué, pour faire de la recherche au même niveau que les autres universités, ils ont besoin d’un soutien administratif, « pour aider au montage de projet, répondre aux appels à projet, etc » et de personnel technique « pour travailler dans les laboratoires de recherche, sur le terrain ». La ministre de l’Enseignement supérieur a écouté d’une oreille attentive les doléances de chacun et a assuré que des réponses à cette problématique sont déjà prévues dans le contrat pluriannuel pour la période 2020-2025. « Dans les priorités évoquées, les postes ont été identifiés, ils vont arriver et on est bien en phase entre ce que l’État va proposer et la réalité du terrain, ce qui est important parce que des fois on propose des choses à Paris qui ne sont pas adaptées à la réalité du terrain », a-t-elle promis. Des propos qui semblent satisfaire les principaux concernés. « La ministre a tout à fait compris et entendu notre demande », s’est réjoui la responsable du département sciences et technologie du CUFR de Mayotte. Cependant, aucune échéance n’a été annoncée pour le recrutement de ce personnel manquant. Les enseignants-chercheurs de l’île doivent encore composer avec cette configuration qui les oblige à faire un travail interdisciplinaire.

Ben Issa Ousseni aux Açores pour défendre le cas de Mayotte et des régions ultrapériphériques

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À l’occasion de la 26ème conférence des présidents des régions ultrapériphériques, le chef de l’exécutif du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, est revenu en exclusivité pour Flash Infos sur l’importance de ce rendez-vous, mais aussi sur les grands enjeux qui attendent Mayotte dans le cadre de la nouvelle programmation 2021-2027.

Flash Infos : La semaine dernière, vous vous êtes rendu aux Açores dans le cadre de la conférence des présidents des régions ultrapériphériques. Quelles étaient vos attentes d’un point de vue général ?

Ben Issa Ousseni : D’abord, c’était ma première participation en tant que président de la collectivité départementale à cette conférence annuelle – dont c’était la 26ème édition – et il me tenait à cœur de rencontrer mes homologues des RUP et d’échanger sur les nombreuses problématiques communes que nous rencontrons. Situées dans plusieurs bassins géographiques, les RUP, « terres d’Europe dans le monde », contribuent en effet au rayonnement international de l’Europe. Du fait de leurs liens historiques, culturels et de leurs diasporas, elles constituent des points d’appui pour la coopération de l’Union européenne avec les pays tiers, y compris en dehors de leurs zones géographiques. Leurs atouts uniques constituent une réelle valeur ajoutée européenne et les positionnent en tant que véritables bases stratégiques de l’UE.

L’autre aspect essentiel, c’était d’affirmer par ma présence l’enjeu de la défense de l’ultrapériphérie, avec ces neuf territoires très différents, mais qui ont bien des points communs. Et puis bien sûr, au sortir d’une crise sanitaire sans précédent et à ses conséquences, il fallait défendre et évoquer le cas de Mayotte face aux grands défis mondiaux du changement climatique, du défi de la transition vers l’économie durable et numérisée ou bien sûr de la desserte en transports.

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FI : Les sujets évoqués reviennent régulièrement sur le devant de la scène à Mayotte : l’énergie, le numérique, la gestion des risques, la recherche et innovation, la croissance bleue… Qu’est-ce que cette conférence peut réellement changer dans l’émergence de ces secteurs à fort potentiel ?

B. I. O. : La conférence permet d’affirmer des positions le plus souvent communes, de les partager, d’être entendus dans les instances européennes et nationales. Une déclaration finale a été adoptée. Nous pouvons peser sur les futures orientations de la Commission européenne à l’heure du renouvellement de sa stratégie envers les RUP. Pour cette nouvelle période de programmation 2021-2027, de nombreuses avancées ont d’ailleurs déjà été obtenues pour les RUP, notamment sur le fonds social européen. Certaines spécificités des RUP doivent pouvoir faire l’objet d’une plus grande attention. Je pense, en particulier à l’amélioration de l’accessibilité physique, notamment le développement du port de Mayotte. L’augmentation du volume des trafics maritimes favoriserait le désenclavement de département. La nouvelle période de programmation qui s’annonce inclut des avancées pour les RUP… Le maintien de ce dialogue politique ainsi que le renouvellement du partenariat construit au fil de ces 26 dernières années avec les institutions européennes, demeurent donc une priorité forte.

FI : D’autres thématiques intéressent fortement l’opinion publique : la pêche et l’immigration. Pour l’un comme pour l’autre, quelles positions avez-vous défendu ? Et quelles réponses espérez-vous de l’Union européenne ?

B. I. O. : Notre filière pêche demeure en attente d’une véritable concrétisation des aides au renouvellement de la flotte. Notre pêche artisanale mahoraise reste impuissante face aux géants que représentent les pavillons étrangers. Dans cet esprit, les accords internationaux tels que l’accord UE-Seychelles affaiblissent la protection nécessaire de notre zone économique exclusive. Il faut donc agir et vite.
La question de la gestion de flux migratoires constants est, bien sûr, une préoccupation majeure pour notre région. Mayotte se trouve, depuis plus de dix ans, au cœur d’une croissance démographique exponentielle, d’une urbanisation spontanée et d’une pression sur ses moyens financiers. Elle ne peut faire face seule à ses défis. Avec une moyenne de 27.400 reconduites aux frontières en 2019, les enjeux sont colossaux.
Au-delà des compétences nationales en la matière, j’ai donc lancé un appel pour que Mayotte soit considérée comme une zone d’urgence et pour que les dispositifs Frontex puissent être déployés. Cette approche est vitale pour la cohésion sociale de notre région.

FI : En avril dernier était installé le groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte » pour la période 2021-2027 qui permet au Département de gérer à parts égales les fonds européens avec la préfecture. Six mois plus tard, quelles premières conclusions pouvez-vous tirer ?

B. I. O. : Il s’agit d’une structure partenariale innovante entre l’État et le conseil départemental pour la gestion des fonds européens créée en avril 2021 : FEDER (fonds européen de développement régional), FSE (fonds social européen) et FEDER CTE (programmes opérationnels 2014-2020 et REACT EU), FEDER, FSE+ (programmes opérationnels 2021-2027). Il prend pleinement son essor, maintenant que ses équipes sont constituées et opérationnelles. Il y a une ambition très forte de la Commission européenne, de l’État et du Département pour relever avec succès les défis majeurs qui se posent à Mayotte et consommer tous les crédits fléchés vers notre territoire dans le cadre des programmes opérationnels autour du défi du développement économique, du défi de l’insertion sociale et de la réussite de la jeunesse, du défi du numérique, du pacte vert, du défi environnemental, du désenclavement et de l’indispensable citoyenneté. Les moyens alloués dans le cadre du GIP vont permettre d’accompagner les porteurs de projets et de réaliser des contrôles en amont pour disposer de dossiers de qualité. Je suis donc confiant pour consommer l’enveloppe restante. L’Europe croit en Mayotte qui y est pleinement intégrée au titre des RUP et qui bénéficie des fonds structurels, comme du plan de relance européen à hauteur de 135 millions d’euros dans le cadre du REACT EU.

FI : L’enveloppe allouée pour Mayotte a semble-t-il doublé, de 211.3 millions à 479.3 millions d’euros. Quelles sont vos priorités, sachant que les chantiers structurants sont pléthoriques ?

B. I. O. : Pléthoriques, je ne sais pas, mais nombreux c’est certain ! Je note que la raison d’être du GIP « L’Europe à Mayotte », c’est de permettre l’aboutissement des projets, de stimuler les initiatives, de communiquer sur les réussites afin d’en susciter de nouvelles et ainsi de créer cette dynamique positive qui permettra l’essor rapide du territoire. J’ai énuméré un certain nombre de défis et d’enjeux dans lesquels devront s’inscrire ces projets structurants qui visent notamment à mieux équiper Mayotte qu’ils s’agisse des grandes infrastructures (piste longue, port), de nos modes de transports (barge et amphidromes), des équipements nécessaires au développement de Mayotte, en vue des Jeux des Îles 2027 et de la pratique quotidienne qui est aussi importante.

FI : Selon vous, que faut-il faire et mettre en place pour que les RUP soient davantage reconnues aux yeux de Bruxelles ? Et surtout que les Mahorais se sentent davantage européens ?

B. I. O. : Depuis 26 ans, les RUP agissent et leurs prises de position sont entendues. Prenons l’exemple de la récente présidence de Mayotte : elle a permis l’augmentation à 40 euros par habitant de l’allocation additionnelle pour les RUP dans le cadre du FEDER ; l’augmentation de l’allocation additionnelle prévue dans le cadre du FSE+ pour les RUP et les régions septentrionales à faible densité de population, passant de 175 millions d’euros à 473 millions d’euros ; ou la création d’une allocation spécifique pour les RUP dans le cadre de l’initiative REACT EU. Enfin, le rétablissement du taux historique à 85% des taux de cofinancement du FEDER et du FSE pour les RUP est aussi un acquis ! Ceci pour souligner que, même si le grand public ne le voit pas toujours, il y a des avancées réelles. À nous – mais ce n’est pas propre à Mayotte – de montrer en quoi l’Europe contribue à soutenir et financer des projets de notre vie quotidienne. C’est déjà me semble-t-il l’un des enjeux des prochaines échéances présidentielles qui s’annoncent !

Les parents d’élèves du lycée de Kahani disent “STOP !”

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Stop à la violence, stop aux agressions, stop à l’insécurité. Les mamans de Kahani se sont soulevées jeudi matin pour crier haut et fort leur mécontentement. Alors que le lycée devait rouvrir ses portes en jauge réduite après deux jours de fermeture administrative, les parents d’élèves ont bloqué l’accès à l’enceinte de l’établissement et comptent bien reconduire ce mouvement tant que la sécurité de leurs enfants ne sera pas assurée.

Dès 5h, les mamans se sont massées devant le lycée afin de bloquer l’arrivée des bus et des élèves. “Tous les matins, on tend l’oreille pour savoir si ça va péter. Aujourd’hui, on dit stop ! On veut que les autorités nous prennent au sérieux et nous n’arrêterons pas tant que ce ne sera pas le cas”, s’exclame l’une des mères. De bloc face aux caillasseurs, ces héroïnes des temps modernes ont même réussi à repousser les fauteurs de troubles venus une nouvelle fois pour en découdre. Une méthode bien à elles et non violente qui semble marcher mais qui ne résout pas le climat de tension auquel doivent faire face les élèves depuis des mois.

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Avec elles, les professeurs incrédules se réjouissaient de voir les parents se mobiliser pour que les lycéens de Kahani puissent enfin étudier dans des conditions de travail décentes. Brandissant une banderole “Bienvenue au pire lycée de France”, rappelant les tristes résultats obtenus au baccalauréat par les élèves de l’établissement les années précédentes, les mamans espèrent faire entendre leur cri de détresse et ne céderont pas. Leur réclamation ? Obtenir une discussion avec le recteur, le préfet, le procureur, le maire de Kahani et le président du conseil départemental. En attendant, celles-ci ne décolèrent pas et attendent dans les jours à venir des réponses concrètes afin que leurs enfants puissent reprendre décemment le chemin de l’école.

La ministre Frédérique Vidal réaffirme l’engagement de l’État auprès du CUFR

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En déplacement à Mayotte pour deux jours, la ministre de l’Enseignement supérieur s’est rendue au centre universitaire de formation et de recherche ce jeudi 18 novembre pour poser la première pierre d’une nouvelle extension, mais aussi et surtout pour réaffirmer l’engagement de l’État à travers la signature d’un contrat d’établissement pour la période 2020-2025. Avec toujours en ligne de mire, l’évolution en institut national universitaire à l’horizon 2024.

Un mois après avoir soufflé sa dixième bougie, le centre universitaire de formation et de recherche accueillait un invité de prestige ce jeudi 18 novembre, en la personne de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Un déplacement à marquer d’une pierre blanche, notamment pour la famille Bacar, dont le père Achiraf, décédé le 11 septembre dernier, n’était autre que le premier directeur de l’institut de formation des maîtres, dont l’enceinte se situait dans ses mêmes locaux. « C’est une belle histoire », admet avec une certaine émotion l’un de ses fils, Abdallah, membre de la première promotion diplômée 21 ans plus tôt en présence de Jean-Jack Queyranne, le secrétaire d’État à l’Outre-mer de l’époque.

Une mise en bouche empreinte de nostalgie qui en dit long sur le chemin parcouru par l’établissement depuis sa mise en activité. Aujourd’hui, le site de Dembéni recense 1.800 étudiants et s’étend sur 2.3 hectares. Pas suffisant au vu de la réalité démographique. « En 2030, nous tablons sur 3.700 élèves », prévient Aurélien Siri, le directeur du CUFR. Des prévisions qui exigent une nécessaire restructuration des bâtiments, alors qu’il faut déjà pousser les murs. « Ici, nous disposons de 2.13 mètres carrés par étudiant, contre 3.50 en métropole. Nous devons mener une stratégie immobilière ambitieuse. »

Un nouveau bâtiment à 6.5 millions d’euros

Ce besoin d’agrandissement rebondit avec la pose de la première pierre de l’extension du CUFR, en lieu et place de l’actuel parking du personnel. Un projet évalué à 6.5 millions d’euros, inscrit dans le contrat de convergence et de transformation. La surface de 1.000 mètres carrés prévue à cet effet permet ainsi la construction d’un nouvel amphithéâtre reconvertible en salle de spectacles, de cinq salles de cours et de cinq bureaux. Coïncidence ou pas, la livraison envisagée en décembre 2024 doit tomber pile poil l’année du passage en institut national universitaire. « L’idée est aussi de sortir de terre un campus avec des logements et des commerces », promet Frédérique Vidal, comme pour rassurer l’assemblée sur son émancipation.

D’où la signature d’un contrat d’établissement pour la période 2020-2025. « Il s’agit d’un engagement réciproque », insiste la ministre. D’un côté, le centre universitaire continue de porter haut et fort les couleurs de la recherche et de l’enseignement supérieur. De l’autre, l’État épaule le CUFR dans sa transformation institutionnelle, qui lui permettra de gagner en autonomie (accréditation pour la délivrance de diplômes spécifiques), sans toutefois avoir les pleins pouvoirs sur la gestion financière et les ressources humaines. « Il faut qu’il y ait plus d’offres de formation pour que [vous] décidiez de [vos] créations d’emploi. » En d’autres termes, ce futur statut ne lui assurera pas une mainmise sur la masse salariale. Un mode opératoire somme toute classique pour les petites structures, à l’instar de celle de Mayotte, qui restent sous la tutelle du ministère.

En clair, le CUFR doit encore faire ses preuves pour mériter le nom d’université. Cela commence avec le lancement de deux nouveaux projets de recherche financés à hauteur de 250.000 euros. L’un sur la biodiversité et l’évolution du lagon, l’autre sur l’accompagnement des cultures maraîchères et l’amélioration de la qualité alimentaire. « L’engagement de l’État ne se résume pas à la signature d’une ministre, il survit à tout quinquennat », défend Frédérique Vidal. Histoire de faire taire les plus sceptiques. Et de rappeler que la balle est dans le camp des Mahorais.

Quinze projets touristiques expérientiels accompagnés par l’AaDTM

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L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte a dévoilé ce jeudi 18 novembre les quinze projets qu’elle va accompagner pour développer des offres touristiques expérientielles. Les touristes, habitants de Mayotte ou venant de l’extérieur, ne seront plus observateurs, ils pourront vivre pleinement les traditions mahoraises. Pour cela, un travail de fond et de forme est à faire pour que les porteurs de projets puissent répondre aux nouvelles exigences du tourisme.

Avez-vous déjà voulu pêcher au djarifa, organiser un manzaraka ou voir une usine sucrière en réalité virtuelle ? Si ce n’est pas déjà fait, cela sera bientôt possible sur l’île aux parfums. L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte se mobilise pour développer des offres touristiques expérientielles. Quinze porteurs de projets font partie des heureux élus choisis par la structure pour être accompagnés dans la concrétisation de leurs idées. « On va travailler sur l’accueil, sur les tarifs que les gens vont payer, sur la mise en scène. L’objectif est que ces offres soient uniques, qu’on ne puisse les vivre qu’à Mayotte », insiste Michel Madi, le directeur de l’AaDTM, convaincu des bienfaits de cette opération séduction.

Pour ce faire, l’agence a fait appel à un cabinet de conseil dont la mission consiste à rendre ces offres attractives. L’accompagnement se fera durant les six prochains mois et sera individualisé. « Chaque porteur de projet aura sa feuille de route avec ses besoins. On va les aider à répondre aux questions qui se posent et qui ne se posent pas pour que ça marche », indique David Martin, le directeur du cabinet Ted conseil. En commençant par définir le contenu des projets. Puis en trouvant une appellation qui marque les esprits et qui soit assez vendeur pour attirer les clients. « Le choix du nom est important parce que c’est le premier contact qu’aura le futur client, qu’il soit Mahorais ou extérieur à Mayotte. Le nom est une évocation de la promesse qu’on lui fait, du voyage qu’on lui propose. »

Cet accompagnement est crucial pour ces porteurs de projet qui manquent cruellement d’outils pour s’inscrire dans le temps. « Le projet ne doit pas disparaître au bout d’un an, on va les accompagner pour que ça soit viable et pour cela, ils doivent générer de l’argent. Le tourisme est un secteur économique, certaines de ces activités sont déjà pratiquées, mais elles n’ont pas cette approche expérientielle ni commerciale », selon Michel Madi. Les touristes devront donc apporter une participation financière pour vivre l’expérience mahoraise !

Les consommateurs deviennent des consom’acteurs

En partenariat avec les différents offices de tourismes de l’île, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte a choisi les quinze projets. Triés sur le volet, tous proposent une autre forme de tourisme, qui sort de l’ordinaire et qui répond aux besoins des touristes de plus en plus exigeants. « Les gens ne veulent plus être observateurs, ils veulent essayer, vivre les expériences. Ils passent de consommateurs à consom’acteurs », prévient le directeur du cabinet Ted Conseil. De nos jours, le secteur du tourisme ne cesse de s’innover et si Mayotte veut devenir une destination prisée, elle doit jouer de ses atouts. L’environnement, la gastronomie ou encore les traditions doivent être mises sur le devant de la scène selon le directeur de l’AaDTM. « Il s’agit de faire de l’ADN de Mayotte des offres touristiques. Les touristes veulent vivre ce que nous vivons et c’est pour cela que ces projets ont été retenus. » Rendez-vous courant 2022 pour voir leur concrétisation.

Participer à un manzaraka

Il est indéniable que les manzaraka, les grands mariages mahorais, font désormais partie du paysage de l’île. Attoumani Harouna, le porteur de ce projet veut faire vivre pleinement l’expérience aux touristes qui viendront visiter l’île. « Ils ne vont pas simplement regarder le mariage et s’habiller comme les Mahorais, ils vont participer à l’organisation, cuisiner avec la famille, préparer les mariés et tout ce qu’il s’en suit », explique-t-il. Et pourquoi pas donner envie à un touriste d’organiser son mariage à Mayotte comme les Mahorais.

La pêche au djarifa

C’est une pratique qui est en train de se perdre et que Taambati Moussa veut préserver coûte que coûte. Cette fervente défenseure des traditions mahoraises propose aux touristes locaux et étrangers de découvrir la pêche au djarifa. « Cela se faisait beaucoup avant, mais aujourd’hui ça se fait de manière anecdotique. Pourtant, je sais que les touristes adorent cela car ceux que j’accueille me le réclament sans cesse », affirme Taambati Moussa. La pêche au djarifa consiste à aller attraper des petits poissons avec de longs tissus de six mètres que l’on plonge directement dans l’eau, au bord de la mer.

Usine de Soulou en réalité virtuelle

Le tourisme 2.0 est également très apprécié par certain, et El Farouk Adinani l’a bien compris. Ce porteur de projet a l’idée de « faire découvrir les usines sucrières et autres sites anciens en réalité virtuelle ». Vous vivrez le temps passé comme si vous y étiez.

Découverte de la mangrove

Les scientifiques ne cessent de le répéter : la mangrove mahoraise est en danger ! Elle a complètement disparu à certains endroits de l’île alors qu’elle préserve une biodiversité riche. L’association Haïdo veut participer à cette préservation en faisant découvrir la mangrove de Mayotte tout en proposant des activités. « On pourra faire du kayak et de la pirogue pour prendre soin de la santé environnemental. »

Apprendre les danses traditionnelles

Le debaa et le mbiwi sont des danses traditionnelles mahoraises agréables à regarder, mais difficiles à réaliser. L’association Fleurs des îles veut initier les touristes à la pratique de ces danses. Ils apprendront la technique, mais pourront également choisir les tenues et les fleurs qui font partie intégrante de ces moments artistiques.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes