Valérie Verdier, la PDG de l’institut de recherche pour le développement, et Aurélien Siri, le directeur du centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, ont signé un accord-cadre de coopération scientifique et technique le 18 novembre dernier à la Case Rocher, en présence de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, de recherche et de l’innovation.
Cet accord s’inscrit dans le double contexte d’un renforcement des activités de l’IRD à Mayotte et d’une structuration progressive des activités de recherche au sein du CUFR. Il définit pour quatre ans un cadre de coopération pour des activités de recherche, de formation, d’expertise et d’information scientifique conduites en partenariat. Le domaine de coopération central identifié concerne les milieux littoraux et marins mahorais. Ces espaces fragilisés présentent de forts enjeux – démographique, économique, culturel et environnemental – dont la protection, la préservation et la valorisation constituent aujourd’hui une priorité pour l’IRD et le CUFR, qui réalisent des suivis des récifs coralliens mahorais depuis 2007.
Plus largement, les coopérations pourront porter sur les domaines suivants : connaissance, gestion, protection et en mise en valeur des socio-écosystèmes littoraux et marins ; valorisation de la biodiversité, restaurations des milieux naturels et solutions basées sur la nature ; caractérisation des aléas naturels et risques associés ; évolution des sociétés et leur résilience face aux pressions naturelles anthropiques ; étude des rapports entre humains et non-humains (communautés coralliennes par exemple) ; développement urbain durable ; éducation et sensibilisation à l’environnement ; développement d’une exploitation durable et vertueuse des environnements naturels. « Nous avons besoins aujourd’hui avec l’IRD de poursuivre les relations préexistantes, mais aussi de développer de nouveaux projets communs. Ce partenariat s’articule autour d’actions qui pourront prendre la forme d’accueil réciproque de personnels ou de collaborations plus structurées telles que des projets de recherche et de formations à la recherche pour les étudiants », a déclaré Aurélien Siri.
Premier accord-cadre entre l’IRD et le CUFR
Crise de l’eau : la CFDT appelle à une action de désobéissance civile
L’union interprofessionnelle CFDT réagit à la crise de l’eau qui sévit sur le 101ème département. « Pour faire face à ces difficultés quantitatives, des rationnements en eau sont organisées », rappelle le syndicat. Qui évoque un puis deux tours d’eau hebdomadaires depuis le 11 novembre dernier. « Nous savons qu’en raison des conditions de vie très précaires de la population mahoraise, nous pouvons aggraver [leur] état de santé. » Une situation encore plus dégradée depuis la présence de manganèse dans l’eau dans plus d’une vingtaine de localités de l’île. « Je condamne le silence des autorités sanitaires (ARS), qui laisse d’autres acteurs (la SMAE) faire des déclarations qui vont entraîner des lourdes conséquences sur une autre crise sanitaire », regrette Ousseni Balahachi, le secrétaire général de l’UI CFDT. « De ce fait, j’appelle la population à observer une action de désobéissance civile, tant que les 17 maires et le préfet n’auront pas pris la décision de contraindre le SMEAM et la SMAE à réaliser les travaux nécessaires permettant de garantir la quantité et la qualité de l’eau potable sur le territoire. »
L’ancienne coopérative des producteurs de vanille de Chiconi s’offre une nouvelle vie
Dans le cadre du plan de relance, et plus particulièrement du fonds de relance “friches”, la commune de Chiconi a obtenu une subvention à hauteur de 390.041 euros pour la rénovation de l’ancienne coopérative des producteurs de vanille. Dès 2022, le bâtiment accueillera un marché couvert, mais aussi des espaces de réunions et des bureaux destinés à dynamiser la vie associative de la municipalité.
La baie de Chiconi, son front de mer, ses pêcheurs et bientôt son nouvel espace de vente et de vie communale. Située non loin du lagon, l’ancienne coopérative des producteurs de vanille est un hangar en structure métallique des années 1950. À en croire les habitants de la commune, autrefois l’entrepôt servait de lieu de stockage et de séchage de gousses de vanille. “Le magazza vanille, comme on l’appelle, a accueilli différentes activités”, explique en bon professeur le DGS de la commune, Madi-Boinamani Madi Mari, qui joue les guides pour une matinée. Tantôt hôpital, puis école mais aussi évidemment lieu de vente et d’exposition de vanille, l’édifice a été laissé à l’abandon. “Pour nous, il est important de sauvegarder l’histoire architecturale des lieux, mais aussi l’histoire économique de la ville”, détaille-t-il. L’objectif ? Transformer cette friche en quelque chose d’utile afin de sauvegarder le patrimoine existant.
Un projet bien ficelé
Ce projet de réhabilitation s’inscrit dans une politique d’aménagement globale qui vise à équilibrer le territoire de la commune entre l’ancien village en front de mer et les nouveaux quartiers situés sur les hauteurs. À terme, la mairie souhaite redynamiser le centre historique en y implantant une zone d’activités économiques et touristiques, mais aussi en amenant une diversité d’acteurs. “Nous souhaitons mettre à disposition des porteurs de projets un lieu adapté pour développer l’économie locale et maintenir l’âme du site. L’artisanat faisant partie des atouts majeurs de la commune, ce lieu pourrait avoir un espace dédié spécifiquement à la filière artisanale”, argumente Youssfou Madjinda, le chef de projets aménagement et urbanisme à la commune de Chiconi. Avec la création d’un marché couvert, la ville de Chiconi affiche par ailleurs sa volonté d’offrir à la fois aux agriculteurs et aux consommateurs un lieu de vente répondant aux normes sanitaires et garantissant la traçabilité des produits.
Par ailleurs, avec le plan de relance “friches” le ministère de la Transition écologique a retenu 16 projets sur les territoires ultramarins. L’institution étatique affirme sa volonté de réhabiliter les friches qui constituent un “enjeu majeur d’aménagement durable des territoires pour répondre aux objectifs croisés de maîtrise de l’étalement urbain, de revitalisation urbaine, de limitation de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers, mais aussi de protection des sols contre leur artificialisation”.
Le magazza vanille en quelques chiffres
Avec ses 440 mètres carrés au sol, le hangar proposera au rez-de-chaussée un large espace de vente. Douze boxs réservés aux fruits et légumes, autant destinés aux épices, aux produits transformés et à l’artisanat et enfin un box destiné aux produits frais. À l’étage, huit bureaux et deux salles de réunion centraliseront les activités associatives de la commune qui veut en faire un lieu “ouvert à tous”. D’ici là, la mairie espère un début des travaux au mois de février 2022 et attend avec impatience la dernière commission liée à la commercialisation qui aura lieu au secrétariat général des affaires régionales en fin de semaine prochaine.
Les 85 adultes-relais de Mayotte savent enfin « à quelle sauce ils vont être formés »

Ce jeudi matin, les 85 adultes-relais recrutés par des associations ou des collectivités territoriales dans le cadre d’un dispositif financé par l’État, ont pu assister au collège de Kwalé à un panorama de leurs futurs modules de formation lancés pour une durée d’environ un an dans le cadre d’un « plan départemental de professionnalisation ». Surtout connus pour leur rôle de médiateurs entre les jeunes et les riverains dans le cadre de la lutte contre la délinquance, ces salariés ont en réalité de nombreuses autres casquettes.
« Les adultes-relais ont pour mission de renforcer le lien social entre les habitants des quartiers prioritaires », explique Linda Rabahi, la directrice de Maoré Ouvoimoja. Constitué en 2019, ce groupement d’intérêts prioritaires est en fait un centre de ressources qui accompagne des acteurs de la politique de la ville et de la cohésion sociale et réunit dans ses rangs des membres de toutes les institutions publiques de Mayotte, dont le conseil départemental, la préfecture, la caisse de sécurité sociale, les communes, les intercommunalités et la caisse des dépôts et des consignations, entre autres.

Lancé par le comité interministériel des villes en 1999, le dispositif adultes-relais n’a été mis en place que cette année 2021 à Mayotte. Financé à hauteur de 20.071,82 euros par l’État dans le cadre d’une convention signée avec la politique de la ville et de la cohésion sociale, il a pour objectif de renforcer le lien social entre les habitants des quartiers prioritaires. Concrètement, ces adultes-relais sont des salariés recrutés par des associations ou des institutions publiques et rémunérés sur la base du smic en fonction de leurs compétences, mais également de la nature de la structure qui les emploie. Ouverts sous condition d’avoir au minimum 26 ans, d’habiter un quartier prioritaire et d’être au chômage, ces postes ont la double fonction de créer du lien social, mais aussi des emplois. Mayotte a d’autant plus besoin de ressources humaines sur ce type d’emploi que les quartiers prioritaires, au nombre de 36, couvrent 70 % du territoire.
En revanche, « pas d’amalgame ! », comme aiment le rabâcher les tenants du « politiquement correct » : ces postes n’ont pas pour seule mission de prévenir la délinquance, confusion communément faite sur l’île aux parfums. En effet, si certains d’entre eux ont bien pour fonction d’effectuer une médiation entre les jeunes dangereusement attirés par les sirènes de la délinquance et les habitants « respectables », d’autres ont un objectif bien plus simple : assurer tout simplement la tranquillité des quartiers et marquer une certaine « présence de proximité ». Certains ont même vocation à pallier les manquements du système en termes d’alphabétisation ou d’actions culturelles. « Chaque métier exercé dans le cadre du dispositif adultes-relais est clairement défini, que ce soit dans la nature de ses interventions ou dans ses fonctions », informe Linda Rabahi. En tout cas, les adultes-relais sont susceptibles d’intervenir sur l’intégralité du territoire mahorais. « Les modalités de transport pour les salariés non véhiculés sont à définir avec les employeurs », précise la directrice de Maoré Ouvoimoja.
Présentation du volet 1 du plan de professionnalisation
Si la formation des adultes-relais se doit d’être garantie par les employeurs, le GIP Maoré Ouvoimoja a été chargé par la politique de la ville et de la cohésion sociale d’en assurer « une formation complémentaire » dans le cadre d’un « plan départemental de professionnalisation ». Sur les cinq volets prévus dans ce plan, ceux sur « l’accompagnement à la mobilité professionnelle » et « la valorisation des ressources existantes » ont d’ores et déjà été déployés depuis la fin du mois d’août dernier. Ce n’est que ce jeudi matin qu’a débuté le volet 1, à savoir la session de formation, qui a logiquement débuté par une présentation des 13 modules que les adultes-relais vont devoir ingurgiter sur l’année scolaire 2021-2022.

Heureusement, tous les adultes-relais sont déjà en postes, certains de fraîche date, d’autres depuis de nombreuses années. Maoré Ouvoimoja et ses partenaires, dont le centre national de la fonction publique territoriale et la préfecture de Mayotte, notamment, n’auront donc qu’à affiner une formation déjà normalement mise en place par les structures employantes. Du pain béni pour tout formateur qui se respecte : quel enseignant n’a en effet jamais rêvé de former des employés motivés à des postes foncièrement utiles à la tranquillité et au lien social ?
Président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean joue la carte de la proximité
En déplacement mercredi et jeudi à Mayotte, le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, a rencontré le mouvement local à quelques mois de l’élection présidentielle pour détailler la feuille de route. Il en a profité pour brasser les sujets majeurs qui touchent le 101ème département : la crise de l’eau, l’insécurité, l’abandon des électeurs et la force de frappe du Rassemblement national. Entretien.
Flash Infos : Vous êtes venu en visite express à Mayotte. Pour quelles raisons avez-vous souhaité faire ce déplacement ?
Ambroise Méjean : Ma venue était un engagement lors de mon élection à la présidence des Jeunes avec Macron en juillet 2019. Disons que j’aime tenir mes promesses ! La deuxième raison est que le mouvement à Mayotte recense plus d’une cinquantaine d’adhérents ici. C’est l’un des plus actifs parmi les territoires ultramarins. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons l’ambition de porter les propositions du 101ème département, donc il faut écouter les jeunes mahorais, parler avec les élus locaux et voir si nous pouvons les porter à l’échelle nationale.
FI : L’ensemble des maires ont signé la tribune dans le Journal du Dimanche de la semaine dernière pour défendre un second mandat d’Emmanuel Macron. Comment avez-vous reçu ce soutien connaissant les scores de la République en Marche et ceux Rassemblement national dans le 101ème département ?
A. M. : Avant tout, notons qu’il y a trois parlementaires mahorais dans la majorité présidentielle et que plusieurs conseillers départementaux et de nombreux élus locaux défendent le mandat d’Emmanuel Macron. Rappelons aussi que la majorité présidentielle est plurielle. : tous les mouvements travaillent ensemble ! Le nôtre le démontre bien.
Sur le débat avec Marine Le Pen, je perçois cela comme une forme d’espoir. Ses discours sont simplistes sur toutes les questions qui traversent l’île ! À l’inverse, le président de la République déploie des politiques précises. Quand il annonce le contrat Engagement Jeunes au début du mois de novembre pour les 500.000 jeunes de moins de 26 ans les plus éloignés de l’emploi, les Mahorais sont directement concernés. C’est tout simplement le signe qu’Emmanuel Macron essaie d’apporter des solutions sur le terrain quand d’autres prennent les électeurs pour des imbéciles… Qui peut croire que Marine Le Pen va répondre aux problèmes des Mahorais avec ses grandes formules ?
FI : Pourtant à Mayotte, la République en Marche séduit encore peu les jeunes électeurs, à l’image des réactions négatives lors des différentes visites ministérielles sur le territoire. Comment allez-vous vous y prendre pour inverser la tendance à quelques mois de l’élection présidentielle ?
A. M. : Si nous voulons que les jeunes croient en la politique, il faut que nous leur démontrions que cela peut changer leur vie. Regardez l’exemple du repas Crous à un euro mis en place depuis le 31 août dernier, qui a permis d’en distribuer 20 millions. Les Jeunes avec Macron ont demandé à élargir ce dispositif à tous les étudiants, notamment auprès des non-boursiers. Nos alertes peuvent donc être mises en application, la preuve ! Idem pour le plan « 1 jeune, 1 solution » lancé à l’été 2020 qui concerne près de 1.000 Mahorais en 2021, c’est 300 de plus que l’an dernier. À nous de faire le lien entre la réalité du terrain et les annonces.
Au-delà de la réalisation concrète, il faut trouver les canaux les plus adéquats pour toucher ces jeunes. Ainsi, le président de la République n’hésite pas à utiliser Tik Tok, Instagram et Snapchat. C’est plus pertinent pour les informer et les écouter… En ce sens, une campagne d’affichage va bientôt arriver pour mettre en lumière les 771 euros économisés par foyer depuis 2017 à la suite de la réforme de la taxe d’habitation. Plutôt que d’évoquer des milliards, mieux vaut se concentrer sur des chiffres qui parlent !
FI : L’un des sujets majeurs du moment est la crise de l’eau qui sévit sur le territoire. Alors que le syndicat de l’eau et de l’assainissement de Mayotte a été perquisitionné la semaine dernière, les habitants subissent deux coupures hebdomadaires… Cette situation catastrophique remonte à 2016. Malgré les différents plans d’urgence, l’État ne semble pas en capacité de régler le problème…
A. M. : Je ne suis pas spécialiste du sujet… Mais sans aucun doute cela me choque d’entendre que des habitants mahorais n’ont pas accès à l’eau une à deux fois par semaine. Effectivement, c’est une forme d’échec ! Peu importe que cela touche des Français en métropole, ceux dans les Outre-mer ou ceux à l’étranger. Il faut regarder les erreurs commises par le passé ! L’Etat doit être au rendez-vous par rapport aux investissements à réaliser mais aussi pour assurer les contrôles. Tout en gardant en tête que les acteurs locaux peuvent avoir une certaine gestion aléatoire. Cette problématique doit être mise à l’ordre du jour et devenir une priorité le plus rapidement possible.
FI : Quelle position défendez-vous face à l’insécurité délirante aux abords des établissements scolaires ?
A. M. : Il faut savoir garder une raison simple pour des problèmes complexes. Nous ne portons pas une politique sécuritaire sur trois, quatre ou cinq ans… Souvenez-vous que la droite a supprimé 12.500 postes sur un quinquennat. Cette décision renforce la délinquance aujourd’hui ! Ce que nous vivons est le résultat des politiques menées depuis 15 ans. Or cela prend du temps d’avoir des forces de l’ordre formées et efficaces. Toujours est-il que l’investissement de l’État à Mayotte est bel et bien réel : nous sommes fiers d’avoir augmenté de 60% les effectifs de police depuis le début du quinquennat. Mais la réorganisation des services à la suite de la création de la direction territoriale de la police nationale prend du temps, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Nous verrons les résultats dans le futur.
FI : De façon générale, le sentiment d’abandon est profond chez les Mahorais, qui se sentent complètement délaissés par le gouvernement. Qu’avez-vous à répondre ?
A. M. : Je crois à la politique de terrain ! Chez les Jeunes avec Macron, nous avons l’habitude avant chaque élection, quelle qu’elle soit, d’aller à l’écoute des citoyens. Nous posons des questions pour savoir ce qui va et ne va pas, ce qui leur a plu dans le quinquennat et leurs propositions pour l’avenir. Même quand nous tombons sur des opposants politiques, tous sont contents de discuter avec nous parce que nous allons à leur rencontre, ce qui est de plus en plus rare.
Dans ces conditions, le rôle du mouvement est crucial. Nous ne laisserons pas un pouce aux extrêmes. Marine Le Pen n’a pas de corpus idéologique. Elle veut simplement faire du bruit et s’appuyer sur le malheur des gens, c’est son fonds de commerce ! Or, il faut savoir écouter les doléances des électeurs et pouvoir leur apporter des solutions qui ont un impact. Dans le cadre de l’élection présidentielle, nous remettrons comme nous l’avons toujours fait des propositions sur les territoires ultramarins au président de la République. Et nous espérons bien qu’elles seront reprises.
À Mayotte, la vanille redore son blason
Du 6 au 12 décembre, la vanille mahoraise et ses producteurs seront mis à l’honneur sur l’île aux parfums. Rencontre entre les producteurs et les scolaires, animations dédiées au grand public, découvertes d’exploitations… L’épice préférée des Français sera la star de cette fin d’année.
Pour vous, Noël a une odeur de pain d’épices ? Eh bien à Mayotte, il aura des parfums de vanille ! Pour ses dix ans, l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte organise la première édition de la fête de la vanille. Ateliers, visites, conférences, la perle noire de l’île sera présentée sous toutes ses formes.
Si la deuxième épice la plus chère du monde est connue de tous, sa culture a bien failli disparaître du territoire mahorais. “En 2018, nous avions réussi à ne récolter que 65 kg de vanille auprès des cultivateurs de l’île”, témoigne Julie Moutet, coordinatrice au sein de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte. Trois ans plus tard, la structure peut se féliciter d’avoir recueilli 750 kg de vanille et projette d’atteindre la tonne de la précieuse gousse pour l’année à venir. Dans les locaux où flotte un doux parfum sucré, l’employée de l’association et Adiamine, qui suit une formation en alternance, s’occupent de la transformation de la vanille, mais aussi de l’accompagnement des producteurs.
Une fête vanillée
Afin de célébrer la filière et les acteurs qui la font vivre, le grand public pourra se rendre le samedi 11 décembre de 9h à 15h au pôle d’excellence rurale de Coconi pour découvrir ou redécouvrir la précieuse épice. Dégustation, animation autour des cinq sens, atelier de plantation, film documentaire sur les systèmes de culture ou encore histoire de la vanille à Mayotte, il y en aura pour tous les goûts ! Grâce à ses partenaires, Le banga chocolat, Café cacao Maoré, Ouangani production et bien d’autres encore, l’association compte attirer les petits et grands gourmands pour une journée toute en douceur.
Le patrimoine de l’île aux parfums
Avec l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte, les agriculteurs adhérents et contractualisés peuvent déposer directement dans les locaux du pôle d’excellence rurale la vanille verte, prête à être transformée. « Les producteurs amènent entre 20 et 100% de leurs récoltes et la structure se charge du reste », précise la coordinatrice pendant qu’elle s’affaire à conditionner la vanille destinée à la vente. Pendant six mois, Julie et Adiamine s’occupent jour après jour de la transformation des gousses. Mais alors quelles étapes va subir la vanille pour passer de la liane à l’assiette ? Échaudée, égouttée, étuvée, séchée, affinée… La gousse n’a pas la vie facile avant de finir dans votre cuisine. S’il existe des productions de vanille partout à travers le monde, les terroirs se distinguent. Alors si vous aimez la vanille de Mayotte, le mieux est encore de venir la rencontrer au mois de décembre à Coconi pour connaître tous ses secrets.
Les enfants, les victimes collatérales des violences conjugales
Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À l’occasion, l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes a mis la lumière sur les enfants qui sont les victimes collatérales. L’ACFAV a travaillé en collaboration avec des élèves du collège Ouvoimoja de Passamaïnty pour mettre en scène les violences conjugales et ses conséquences. Le groupe a présenté plusieurs scénettes ce jeudi matin sur la Place de la République à Mamoudzou.
Un homme qui frappe sa femme enceinte, un enfant qui assiste à la dispute, caché derrière une chaise… C’est le quotidien de certains foyers. Cette scène inspirée de la vie réelle a été jouée par des collégiens devant un parterre d’officiels et représentants de différentes structures. Objectif ? Sensibiliser sur les conséquences des violences conjugales, notamment sur les enfants qui sont parfois oubliés. « Celui qui agresse veut toujours avoir raison et la victime polarise sur les violences et l’intimidation qu’elle subit. Les préoccupations et les droits de l’enfant sont passés au second plan », souligne Étienne Aka, le directeur de l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes. Il est donc important pour la structure de mettre en avant cet aspect car la situation à Mayotte semble être préoccupante, même si pour l’heure il n’y a aucune donnée à ce sujet.
« À Mayotte, il y a des risques que ce soit un vrai problème. Sur les dernières interventions qu’on a faites, trois personnes sur sept qui participaient aux ateliers nous disaient qu’elles avaient grandi dans des familles où il y avait des violences. Trois sur sept c’est beaucoup et ça nous laisse imaginer l’ampleur réelle du phénomène », alerte Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes. La sensibilisation auprès des parents et des plus jeunes est donc essentielle pour éviter des drames et des traumatismes. C’est la raison pour laquelle l’ACFAV a placé la condition de l’enfant au cœur des débats sur les violences conjugales. Et qui de mieux pour faire passer le message que des enfants. Des élèves du collège Ouvoimoja de Passamaïnty ont relevé le défi et ont exposé le problème à travers différentes scénettes.
Des enfants conscients du problème
Âgés de seulement 12 et 13 ans, les comédiens en herbe portent déjà un regard très mature sur les questions de violences conjugales. « Je sais que beaucoup de femmes maltraitées ont honte et ont peur de parler parce qu’elles pensent que leurs maris vont encore plus les frapper. Alors que si elles ne parlent pas, les hommes vont croire qu’ils ont encore plus de pouvoir sur elles et ils vont continuer à frapper d’autres femmes », indique la jeune Zarianti. Cette dernière raconte avoir assisté à une scène de violences entre mari et femme, et l’évènement l’a marquée. « Il la frappait devant ses enfants qui regardaient. Ça m’a touchée j’étais très mal, je ne comprends pas comment on peut faire cela », témoigne-t-elle.
Pour cette raison, la jeune fille assure que quand elle sera grande, elle fera « quelque chose pour aider les femmes qui sont victimes de violences, mais aussi les hommes. » Sa camarade de classe, Francivia, n’en pense pas moins, elle qui s’est donnée corps et âme pour leur spectacle. « On a travaillé pendant trois jours et on s’est bien amusés. La pièce de théâtre m’a fait réfléchir. Je pense beaucoup aux femmes qui souffrent et aux enfants traumatisés », confie l’adolescente. Avant de collaborer avec l’ACFAV, la plupart de ces élèves de 5ème n’avait aucune idée de ce que pouvaient être les violences conjugales. Ce n’est pas un sujet qu’ils abordent facilement dans le cercle familial. « Mes parents ne m’en parlent jamais, mais depuis que je fais le spectacle, j’essaye de discuter avec eux sur ça, mais ils ne m’écoutent pas », révèle Francivia. Si ses parents se montrent réticents, la jeune fille n’a aucune difficulté à évoquer ces questions avec ses enseignants et ses amis. Francivia, Zarianti et tous leurs camarades qui ont participé à la présentation sont désormais sensibilisés à la cause des femmes et des enfants violentés. Ils peuvent à leur tour faire passer le message et ainsi contribuer à la lutte contre les violences conjugales.
Six lycéens ambassadeurs des Jeux Olympiques de 2024 reçus par le recteur
Durant les vacances scolaires d’octobre, six jeunes lycéens issus de trois établissements différents (lycée des Lumières, lycée de Sada et lycée Younoussa Bamana) sont allés enrichir leurs connaissances des Jeux Olympiques à Paris avant de se rendre au challenge Jeunes Officiels UNSS Maif à Porticcio en Corse. Ils ont l’honneur de rencontrer des sportifs de haut niveau comme Tony Estanguet, triple médaillé olympique français en canoë kayak ou encore Emmeline Ndongue, joueur de basket-ball professionnelle, médaillée d’argent aux Jeux de Londres en 2012.
Le recteur de l’académie, Gilles Halbout, doit rencontrer les six jeunes ambassadeurs ainsi que leur famille ce jeudi 25 novembre de 15h à 16h. L’occasion de revenir sur le parcours et les motivations de chacun, leur voyage en métropole, les différents échanges, etc.
Des stands pour échanger sur les enjeux de la sécurité des patients du CHM
Dans le cadre de l’opération annuelle de sensibilisation autour de la sécurité des patients organisée par le ministère de la Santé et des Solidarités, le centre hospitalier de Mayotte a réalisé ce mercredi 24 novembre une journée autour de la thématique du risque infectieux. Au sein de l’établissement, il était ainsi possible de découvrir un stand dédié aux infections sexuellement transmissibles et à la vaccination, un stand « labo » pour permettre aux usagers de visualiser des bactéries, un stand pour sensibiliser aux bonnes pratiques du lavage des mains et un stand de réalité virtuelle pour mettre en situation les usagers et professionnels sur plusieurs thématiques liées au risque infectieux.
L’économie sociale et solidaire au cœur du quatrième épisode du webinaire #OuiMayotte
Pour le quatrième épisode du webinaire #OuiMayotte, la délégation de Mayotte à Paris évoquera l’économie sociale et solidaire (ESS) au sein de l’île. En effet, dans le cadre de ses missions de promotion et d’attractivité du territoire, en lien avec les acteurs économiques, la délégation de Mayotte à Paris se saisit du mois de l’ESS pour organiser des séquences d’information et d’échanges dédiées au modèle mahorais de l’économie sociale et solidaire (ESS) – modèle entrepreneurial partagé par de nombreux territoires ultramarins
Sous la forme de webinaires animés en partenariat avec la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte (CRESS), ces événements digitaux visent à sensibiliser la communauté d’étudiants, de jeunes entrepreneurs et dirigeants mahorais aux opportunités de développement économique offertes par l’ESS sur le 101ème département.
Pour aborder cette thématique, différents intervenants seront à l’honneur : Mohamed Zoubert, délégué de la Délégation de Mayotte à Paris, Jean-Luc Chautagnat, expert en innovation sociale, Ishaka Coumpani, référent ESS pour le département de Mayotte, Hachim Abdallah, porteur du projet JUA School, Cécile Perron, porteur du projet Mob’Helios, et Kamal Youssouf, directeur de la CRESS. Pour ne rien rater de ce quatrième opus rendez-vous ce jeudi 25 novembre à 18h, heure mahoraise ou 16h heure métropolitaine en live sur la chaîne Facebook de la délégation de Mayotte à Paris.
Une demi-journée d’action contre les violences faites aux femmes du RSMA
Le régime du service militaire adapté accueille au régiment la 3ème demi-journée de sensibilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes le mercredi 8 décembre de 14h à 17h. Cette action a lieu deux fois par an afin de sensibiliser un maximum de jeunes en fonction des arrivées et des départs des volontaires. Tout au long de l’année, le pôle d’accompagnement médico-psycho-social du RSMA travaille avec les partenaires du territoire pour organiser des ateliers (éducation à la sexualité, promouvoir l’égalité homme-femme, sensibiliser les volontaires sur les infections sexuellement transmissibles et sur les addictions et leur permettre d’accéder à des associations).
Le but de l’événement est de mener une action de prévention sous forme collective afin de permettre l’accès à la connaissance et à l’information de tous les volontaires du RSMA, de nommer et de leur parler des différentes formes que peuvent revêtir les violences à travers des stands ludiques et pédagogiques, de permettre une prise de conscience des répercussions qu’entraînent les violences sur les individus, de déstigmatiser les victimes et de montrer que les violences concernent tous les milieux sociaux et touchent aussi bien les femmes que les hommes, de responsabiliser les volontaires pour qu’ils diffusent le message auprès de leur entourage extérieur (familles, amis, futur milieu professionnel), de permettre aux volontaires victimes de violences de s’exprimer et de trouver des personnes-ressources pour les accompagner, d’introduire et de faciliter l’accès au droit, notamment par la rencontre avec les autorités ainsi que de systématiser les dépôts de plainte de jeunes en situation de violences.
Les thèmes abordés par les partenaires ce jour-là seront multiples : l’exercice de l’autorité parentale dans le contexte des violences conjugales, les violences économiques et administratives, les violences sexuelles (le consentement, la prostitution, l’inceste), la communication non violente, la polygamie et la médiation familiale (comment concilier les coutumes, la religion et la République), les violences intrafamiliales (maltraitance, enfants victimes, témoins des violences conjugales), les violences sexistes et sexuelles au travail, les discriminations (promotion de l’égalité), l’accueil des victimes (pré-plainte, circuit, procédure), la prise en charge des auteurs de violences…
Bascule d’office dans le statut auto-entrepreneur
Depuis 2020, l’offre de service auto-entrepreneur est disponible à Mayotte. Elle concerne les entrepreneurs individuels et exerçant une activité artisanale, commerciale ou libérale en qualité de travailleur indépendant, les porteurs d’un projet de création d’entreprise individuelle ou les travailleurs indépendants déjà en activité.
La caisse de sécurité sociale de Mayotte a adressé aux travailleurs indépendants un courrier qui propose de basculer vers le statut d’auto-entrepreneur depuis la mi-octobre et a rappelé qu’à défaut de réponse formelle par écrit avant le 26 novembre 14h, la bascule d’offre dans le statut d’auto-entrepreneur sera mis en place au 29 novembre. Dans ce cadre, un accompagnement spécifique est à disposition du public concerné avec un accueil physique au siège du centre Kinga à Kawéni de 13h à 15h du lundi au vendredi ou par email à relatioentreprises-ods@ccs-mayotte.fr
Ce statut simplifié permet de bénéficier d’une protection sociale dédiée et offre des facilités de gestion : des formalités administratives simples et souples accessibles intégralement en ligne à partir de votre espace personnel sécurisé ; un mode de calcul et de paiement simplifié de vos cotisations sociales, ainsi que de l’impôt sur le revenu (si vous optez pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu), sur la base de vos déclarations mensuelles ou trimestrielles de chiffres d’affaires ; un accès facilité à la formation professionnelle ; l’acquisition de droits sociaux notamment pour votre retraite de base.
Eau [3/3] Pénurie d’eau, la goutte de trop pour Mayotte
Les problèmes d’eau qui perturbent la vie des habitants de Mayotte depuis quelques semaines génèrent un effet de panique auprès de la population. Beaucoup se ruent dans les magasins à la recherche de packs d’eau, devenus une denrée rare. Les grandes surfaces et les petites boutiques sont à sec. Les prémices d’une pénurie d’eau se font déjà ressentir, et la situation n’est pas près de s’améliorer avant le début de l’année prochaine. C’est le sujet du jour consacré à notre série d’articles sur l’eau.
« On ne trouve plus d’eau en bouteille à Mamoudzou. Je n’arrête pas de tourner dans les magasins et il n’y a rien. » Le désespoir se fait sentir dans la voix de Sitti. Cette mère de famille a entamé une course contre la montre, elle doit absolument trouver de l’eau potable puisque celle qui coule dans son robinet ne l’est plus. « J’achetais déjà de l’eau en bouteille pour les enfants. Mon mari et moi buvions celle du robinet. Mais depuis qu’elle est jaune, ce n’est plus possible », explique-t-elle. Habitante à M’tsapéré, son quartier fait partie des zones touchées par le manganèse. Même si la SMAE affirme que cette eau n’est pas dangereuse pour les adultes, elle n’ose pas prendre le risque de la consommer. Conséquences, elle doit acheter deux fois plus de packs d’eau, mais encore faut-il qu’elle en trouve…
Depuis le début des coupures, l’eau se fait rare en magasin. Pour s’en procurer, il faut parfois jouer de ses connaissances. « En Petite-Terre, quand tu connais quelqu’un qui travaille dans un magasin, tu peux avoir de l’eau, autrement c’est compliqué », assure Nassem de Pamandzi. Les coupures et la qualité de l’eau ont précipité les ruptures de stock, certaines personnes allant jusqu’à stocker des bouteilles pour plusieurs semaines. « Il y a eu des abus, certains achètent des dizaines de packs en même temps. Mais je les comprends car c’est tellement la crise que les gens ne sont plus raisonnables », indique le trentenaire. Problème, cela génère davantage de panique auprès de la population qui achète encore plus, et les premiers arrivés sont généralement les plus chanceux. « Nous avions habituellement en permanence de l’eau dans nos magasins, avant les coupures. Maintenant, la livraison d’un stock d’eau ne tient que deux heures en magasin », indique Nassroudine Mlanao, le directeur du groupe Sodifram. Un phénomène qui fait exploser les chiffres des enseignes. « Depuis qu’ils ont mis en place la deuxième coupure d’eau, nous avons constaté une forte augmentation des ventes en bouteille. En une semaine, nous avons vendu l’équivalent de deux mois de stock », annonce Kemal Akbaraly, responsable import à la Somaco. Une situation qui ne réjouit pas forcément la grande distribution puisque les magasins sont à la limite de la rupture alors que les problèmes liés à l’eau courante ne sont pas près d’être résolus.
Les semaines à venir en flux tendu
Les groupes Sodifram et Somaco tiennent le même discours, leurs réserves ne tiendront pas longtemps. Une quinzaine de containers remplis de packs d’eau vont arriver dans les prochains jours, mais ils ne feront pas long feu. « Ça va aller vite puisque nous en écoulons un par jour et en plus, il n’arrive pas à tenir la journée. Donc ces quinze containers, c’est pour quinze jours », fait savoir le directeur de Sodifram. Il faudra ensuite attendre plusieurs semaines avant de recevoir un nouvel arrivage conséquent. « Nous avons un navire avec beaucoup de containers qui débarque tous les 30 à 40 jours. Donc c’est sûr que nous connaîtrons une rupture avant l’arrivée du prochain navire. Nous venons de sortir d’une rupture, mais nous allons replonger dans à peu près trois semaines », annonce Nassroudine Mlanao. Rien de très rassurant pour la population. Pourtant, les entreprises assurent avoir anticipé puisque la situation n’est pas nouvelle sur le territoire. « L’année dernière aussi il y a eu des coupures d’eau et il y a eu les mêmes phénomènes de rupture. Depuis toutes ces années, entre octobre et février il y a toujours des problèmes d’eau avec la SMAE. Nous avons donc commandé notre stock depuis des mois, mais le temps de transport a été beaucoup rallongé et les coûts d’acheminement ont augmenté », explique le responsable import de Somaco. L’île semble être bien partie pour vivre au rythme des ruptures de stocks d’eau pendant encore plusieurs mois.
De l’eau à n’importe quel prix
Ces derniers jours, il n’est pas rare de voir dans les petites boutiques indépendantes, des packs d’eau à des prix inhabituels. « Je suis allée dans un Douka à M’tsapéré et j’ai acheté un pack de petites bouteilles à 13 euros », raconte Sitti, la mère de famille qui ne lésine pas sur les moyens. Et elle n’est pas la seule dans ce cas. « Je ne compte pas combien je dépense pour l’eau. Dès que j’en trouve, j’en prends, je ne regarde même plus les prix. Si jamais demain les grandes surfaces vendent l’eau à 10 euros, j’achèterai », affirme Nassem. Pour l’heure, la situation ne devrait pas en arriver là, mais il faut tout de même s’attendre à une augmentation des prix en magasin. « Nous n’avons pas profité de la pénurie pour changer les prix, mais ces derniers mois, les coûts sur les transports maritimes ont augmenté alors il y aura forcément une répercussion sur les prix des bouteilles d’eau », souligne Kemal Akbaraly. Cependant, ce dernier assure qu’ils ne font que très peu de marge sur l’eau car il s’agit d’un produit de première nécessité. Sodifram aussi annonce que les tarifs augmenteront dans ses magasins pour les mêmes raisons de fret. Entre la pénurie d’eau et la hausse des prix, l’eau en bouteille est d’ores et déjà une denrée rare que tout le monde ne pourra pas se permettre d’avoir.
Le député Mansour Kamardine alerte le gouvernement sur la crise de l’eau à Mayotte
Lors de la séance questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le député Mansour Kamardine a rappelé au gouvernement, en la personne de Sébastien Lecornu, toutes les problématiques liées à l’eau, récurrentes à Mayotte depuis cinq ans. Il a évoqué les questions actuelles concernant la potabilité de l’eau et le plan d’urgence élaboré en 2017 qui prévoyait la construction sur Petite-Terre, d’une usine de dessalement produisant 6.000 mètres carrés d’eau par jour et d’une 3ème retenue collinaire. Aujourd’hui, le chantier de cette dernière n’est pas lancé et l’usine de dessalement existe ne produit pas la quantité d’eau demandée. Le ministre des Outre-mer rejette la faute sur l’entreprise Vinci, chargée de l’usine de dessalement « Le compte n’y est pas de la part du délégataire Vinci… Le dossier n’avance pas assez vite. » Concernant la troisième retenue collinaire, les élus locaux sont également épinglés. « Cela fait plusieurs fois que l’État propose aux élus locaux de se substituer en maîtrise d’ouvrage et nous n’avons toujours pas de réponses », indique Sébastien Lecornu.
Coupe de France : Les Jumeaux accueillis au Département avec un chèque de 16.000 euros
Rentrés à Mayotte ce mercredi 24 novembre après leur qualification en 32ème de finale de la Coupe de France le week-end dernier, les Jumeaux ont reçu un accueil populaire au Département où les élus de la collectivité ont félicité les joueurs et leur ont remis un chèque de 16.000 euros. Un engouement conjugué de promesses politiques pour le monde sportif mahorais.
« Bravo les gars ! » À peine descendus du bus stationné devant le conseil départemental, Djédjé, Ymad, Babana, Djidji et consort reçoivent une déferlante d’encouragements et de remerciements. « Mayotte l’a rêvé, l’AS Jumeaux l’a fait », indique une banderole aux couleurs du club. Un message de félicitations après la magnifique victoire trois buts à un face à Plancoët-Arguenon (régional 2) au 8ème tour de la Coupe de France.
Rentrés sur l’île aux parfums ce mercredi 24 novembre vers 11h30, l’équipe et le staff vivent une première scène de liesse à l’aéroport avant de prendre la direction du siège de la collectivité où une ribambelle d’élus les attendent de pied ferme. Vers 14h, les héros du week-end débarquent au compte-goutte sous le préau couvert pour vivre un nouvel accueil populaire. Les embrassades se succèdent avec le 1er vice-président Salime Mdéré, tout comme les selfies. Les sourires se mélangent aux larmes.
« J’ai kiffé ! »
Dans une atmosphère surchauffée par l’euphorie de ce retour gagnant, le président du Département, Ben Issa Ousseni, se fait difficilement entendre derrière son micro. « Tout Mayotte vous demande d’aller plus loin que les 32ème de finale », adresse-t-il aux joueurs en guise de propos introductif, avant de donner le relais à la 4ème vice-présidente en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben. « Bravo, bravo, bravo Jumeaux ! », s’enflamme-t-elle face à l’assemblée. « Courage, courage, courage pour la suite ! Nous avons tous été derrière vous, vous avez su montrer votre qualité de jeu. Et j’ai kiffé ! » Un discours rafraîchissant qui prend à contrepied la solennité habituelle.
Mais le naturel revient rapidement au galop… « Avec les collègues du conseil départemental, nous vous donnons notre parole : nous ferons le nécessaire pour que la prochaine [édition] de la Coupe de France puisse se jouer à Mayotte. » Une promesse audacieuse qui pourrait toutefois devenir une réalité si le chantier du stade de Cavani arrive à son terme d’ici là. Heureusement, cette projection n’enlève en rien la fierté de l’instant présent. Un honneur départemental symbolisé par la remise d’un chèque de 16.000 euros aux Jumeaux.
50.000 euros en cas de victoire
De quoi donner des ailes avant le tirage du prochain tour, qui doit se dérouler le 29 novembre. « Ma prière personnelle est de tomber sur le Paris-Saint-Germain », se met à rêver Ben Issa Ousseni, immédiatement conspué par son auditoire, qui préfère affronter l’Olympique de Marseille… Peu importe l’adversaire, tout le monde se permet de croire à un nouvel exploit le week-end du 18 et 19 décembre. « Et si vous vous qualifiez pour les 16èmes, ce sera 50.000 euros ! », s’emballe le président du Département. De quoi décupler la motivation des joueurs ?
Pendant ce temps-là, les associations sportives trinquent…
Alors que le conseil départemental vient d’attribuer un chèque exceptionnel de 16.000 euros à l’équipe des Jumeaux pour son parcours en Coupe de France, les associations sportives rongent leur frein. « Le Département, via son service sport, est censé nous accompagner financièrement », rappelle Youssoufa Abed-Ben, le président de Bandrélé football club. Or, la « bonne centaine » de structures attend toujours un signe de la collectivité pour les demandes de subventions validées en 2021, qui peuvent osciller entre 20.000 et 70.000 euros en fonction du coût des projets présentés… Malgré plusieurs emails envoyés à la vice-présidente en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben, c’est le « statu quo ».
Un mutisme qui risque de faire exploser la dette des associations sportives… « Nous n’avons aucune rentrée d’argent entre la saison blanche liée au Covid l’an dernier, le désistement des sponsors, l’absence de ventes d’accessoires », fait savoir Youssoufa Abed-Ben. Pis encore, selon le président de Bandrélé football club, les demandes pour 2022 sont accessibles depuis un mois ! « Je condamne le procédé. » Pour sa défense, le conseil départemental évoque ce retard en raison du changement d’exécutif en juillet dernier et annonce que la délibération sur les subventions est prévue à l’adoption ce mardi 30 novembre.
L’enjeu des classes Défense vu par le général de corps d’armée, Daniel Menaouine
Mercredi 24 novembre, le général de corps d’armée Daniel Menaouine, directeur du service national et de la jeunesse (DSNJ), s’est rendu au détachement de légion étrangère de Mayotte en Petite-Terre. Au programme : le général quatre étoiles a donné une conférence sur le thème « Ambition armées jeunesse 2022 » face à un parterre de chefs d’établissement et de professeurs de l’île aux parfums.
« Valeurs de la République, engagement et insertion. » Voilà les objectifs affichés par le rectorat de Mayotte en lien avec le ministère des Armées. Grâce aux classes Défense, les élèves de 3ème ayant choisi l’option abordent avec leurs professeurs de Lettres et d’Histoire-Géographie des repères pour comprendre la défense et la sécurité nationale. Découverte des acteurs, des enjeux, de l’histoire, de la mémoire, du patrimoine… Les élèves sauront tout de cette thématique ! “Notre objectif est la cohésion nationale”, affirme le général de corps d’armée Daniel Menaouine. “Chaque année, 793.000 jeunes participent à la journée défense et citoyenneté (JDC), dont 3.500 à Mayotte. Notre but est d’atteindre tous les jeunes. Ne laisser personne au bord de la route”, argumente le directeur du service national et de la jeunesse.
Si la JDC est la première étape du processus de sensibilisation des jeunes à leur future vie citoyenne et à la communauté militaire, la communication semble très bien passer. “Contrairement à certains de nos voisins en France, 80% des jeunes ont une image positive des Armées”, se félicite le général Daniel Menaouine. En effet, le ministère des Armées est l’un des principaux recruteurs de l’État, avec environ 20.000 jeunes militaires et civils engagés chaque année.
Des partenariats concrets
Accrochée à son Rocher depuis 1967, le détachement de légion étrangère de Mayotte s’ouvre à la jeunesse. Le 30 octobre 2017, la première convention classe Défense a été signée entre le collège Zakia Madi de Dembéni et le DLEM. De ce partenariat est né le programme élaboré par deux enseignants référents de l’établissement de la ville universitaire. Mais en quoi consiste-t-il ? Dans le cadre de la classe Défense, plusieurs rendez-vous sont fixés tout au long de l’année autour du devoir de mémoire, d’actions citoyennes et d’activités militaires. En ce sens, cette initiative représente un outil pour promouvoir “l’esprit citoyen et de défense” dans le cadre scolaire. À la suite de cela, le collège Kawéni 2 a également ouvert une classe similaire en 2018, en partenariat avec la police nationale. Puis, à la rentrée dernière, une troisième classe a vu le jour sur l’île au lagon au sein de l’établissement Boueni M’titi de Labattoir en lien avec la Marine nationale.
“Tous les mois, nous accueillons la petite dizaine de collégiens de Labattoir à la base navale”, explique le capitaine de frégate Patrick Musique. Afin de leur faire découvrir la marine et ses missions, les élèves participent à divers ateliers. Lancer des amarres, faire des nœuds, de petites activités ludiques qui présentent aux jeunes la défense de manière générale. “Nos élèves sont très motivés”, se réjouissent les professeurs du collège Boueni M’titi. À travers ces quelques heures d’option, les jeunes pourront entrevoir les possibilités d’avenir dans la fonction publique à Mayotte au sens large et aborder des thématiques en lien avec les trois piliers de la République comme le rappelle le recteur Gilles Halbout. “Par le biais de ce dispositif, les professeurs abordent les valeurs que nous ne rappellerons jamais assez : liberté, égalité et fraternité !”
Trois mois pour trouver sa voie avec la campagne « Trace ton Parcours »
Après une première édition tout numérique en 2020 dans un contexte de crise sanitaire, Mayotte Entraide Étudiants lance sa 2ème édition de campagne « Trace ton Parcours » pour informer et sensibiliser sur les métiers d’avenir et les différentes possibilités qui s’offrent à eux. Cela passe par la mobilisation de différents acteurs portant des dispositifs jeunesse. L’objectif de la campagne est d’inspirer, de faire rencontrer, de questionner, d’inviter à la réflexion les jeunes dans leur choix d’avenir professionnel.
La campagne comprend un salon le 27 novembre de 9h à 16h à Bandraboua sur la place remblai, une intervention en milieu scolaire le 10 décembre à Chirongui, la visite d’un chantier de la SIM le 17 décembre, des ateliers au CRIJ et à la Cité des métiers les 20 décembre et 12 janvier, la visite de la cocoteraie de Coconi le 12 février ainsi qu’une conférence sur les métiers de la fonction publique le 26 février. Par ailleurs, des webinaires hebdomadaires de personnes ayant un parcours inspirant pour motiver les jeunes dans leur réussite éducative se tiendront du 8 janvier au 19 février.
Campagne #wamitoo : bilan de deux mois de sensibilisation
Samedi dernier se déroulait le colloque de clôture de la campagne multi-acteurs de lutte contre les violences sexuelles sur mineurs à Mayotte. Plusieurs annonces ont été faites, notamment par le procureur de la République, qui a acté des rencontres tripartites trimestrielles avec le rectorat, la cellule de recueil des informations préoccupantes du Département et le parquet, la création d’une unité d’accueil pédiatrique de l’enfance en danger et la nomination de référents pour faire le lien et avancer sur cette problématique, entre la médecine urgentiste et la médecine légale.
La représentante du conseil départemental, Echati Issa, ainsi que le recteur, le procureur et le préfet ont rappelé l’utilité de la charte et l’importance de la faire signer à l’ensemble de leurs personnels, la nécessité de relayer massivement les supports de communication créés lors de cette campagne (4 clips vidéos, 13 affiches), de remplir et faire remplir le questionnaire, en attendant d’avoir une vraie enquête de fond sur le territoire – en mandatant un organisme, comme c’est le cas sur tant d’autres territoires – ainsi que leur volonté d’accroître les efforts de formation de leurs effectifs et de sensibilisation auprès de l’ensemble de la population, afin que la centaine d’actions menées lors de ces deux mois de campagne (soit trois fois plus que lors des deux précédentes campagnes) soit systématisée à l’ensemble des structures et communes partenaires, dans les mois et années à venir, et que d’autres puissent voir le jour, pour venir les renforcer et compléter.
Enfin, tous ont rappelé l’incroyable opportunité que constitue l’outil dévoilé à cette occasion, la BD « Des cailloux sur la mer ». Et si l’ensemble des exemplaires amenés par les Editions du Signe, présents lors de cet événement, sont épuisés actuellement, le reste des ouvrages arrivera sous peu par bateau et fera sans doute, au vu de la demande massive, l’objet, comme pour leur précédente BD sur le département de Mayotte, d’une réédition sous peu.
Les prix à la consommation reculent de 0.2% en octobre
Les prix à la consommation des ménages reculent de 0.2% en octobre 2021 à Mayotte. Cette baisse est essentiellement portée par les services. En revanche, les prix de l’énergie, de l’alimentaire et des produits manufacturés augmentent. Les prix du tabac restent stables. Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 2.7% dans le 101ème département et de 2.6% en France hors Mayotte.
Les prix des services diminuent de 1.2% en octobre. Cette baisse résulte du recul des prix dans les transports et communications (- 4.1%) du fait du repli des tarifs aériens. Ce recul n’est pas compensé par la hausse des prix de la restauration et des autres services. Sur un an, les prix des services augmentent néanmoins de 3.1% à Mayotte et de 1.8% en France.
Les prix des produits alimentaires augmentent de 0.5% en octobre, après +0.8% le mois précédent. La hausse des prix des produits frais se poursuit (+1.8%), tirée par ceux des salades. Les prix des boissons alcoolisées et non alcoolisées augmentent aussi (+1.1%), de même que ceux des « autres produits alimentaires ». À l’inverse, les prix des oeufs et produits laitiers diminuent très légèrement (-0.1%). Sur un an, les prix de l’alimentaire augmentent de 1.5% à Mayotte et de 0.7% en France.
Les prix des produits manufacturés augmentent de 0.2% en octobre. Les prix de l’habillement et chaussures croissent (+0.4%). Il en va de même pour la papeterie (+0.4%). Les prix des véhicules (+1.0%) et ceux d’autres articles d’équipement du ménage (+0.1%) rebondissent. À l’inverse, la baisse des prix est forte pour les meubles (-1.5%) et les produits d’hygiène (-1.1%). Sur un an, les prix des produits manufacturés augmentent de 0.6% à Mayotte et de 0.3% en France.
Après une baisse de 0.4% en septembre, les tarifs de l’énergie rebondissent en octobre (+0.8%). Ils atteignent ainsi un niveau supérieur à celui de décembre 2019, avant la crise sanitaire. Et ce niveau n’avait encore jamais été atteint depuis 2006. Les prix des produits pétroliers augmentent de 1.4%, tirés par la hausse des tarifs du gazole et du supercarburant qui rebondissent. À l’inverse, les prix de la bouteille de gaz et de l’électricité restent stables. Sur 12 mois, les prix de l’énergie croissent de 14% à Mayotte et de 20.2% en France.
Les prix du tabac se stabilisent en octobre, après une hausse constante depuis avril. Sur un an, ils augmentent de 9.4% à Mayotte et de 4.8% en France.
Opération de destruction de cultures illégales au Mont Combani
Le 22 novembre dernier, les militaires du peloton d’intervention et de surveillance de la gendarmerie ont été engagés au Mont Combani pour sécuriser une opération de destruction de cultures illégales conduite par les agents de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), de l’office nationale des forêts (ONF) et du conseil départemental. Trois parcelles dans lesquelles étaient plantées des bananiers ont été concernées, soit une superficie totale de 3.5 hectares dans les forêts domaniales et départementales. Pour rappel, le défrichement ainsi que l’occupation, sans autorisation, dans un domaine public forestier, constituent des délits réprimés par le code forestier.
Lutter contre la déforestation afin de préserver notre environnement reste une priorité du commandement de la gendarmerie de Mayotte.
Vols avec arme et enlèvement suivi d’un viol, deux individus placés en détention
Le 17 novembre dernier, vers 20h à Miréréni, commune de Tsingoni, deux individus pénètrent dans une habitation pour voler le téléphone portable de la personne présente avant de prendre la fuite. Peu après, ils se présentent devant un autre logement dans laquelle se trouve un couple. Sous la menace d’un coupe-coupe, ils dérobent un téléphone portable, un trousseau de maquillage et un portefeuille contenant un passeport. Ils quittent ensuite les lieux en obligeant la femme à les suivre. Les recherches immédiatement entreprises par l’époux, aidé de ses voisins, permettent de découvrir l’épouse qui vient de subir un viol à quelques mètres du domicile.
Recoupant les éléments recueillis, les militaires de la brigade territoriale autonome de Sada en charge de l’enquête identifient rapidement les deux mis en cause et procèdent à leur interpellation le 19 novembre. Placés en garde à vue, ils reconnaissent tous les deux leur implication respective dans les faits. Présentés le 20 novembre devant les magistrats, ils ont été mis en examen avant d’être placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo.