La 14ème édition de RandoClean se tiendra dans la commune de M’tsangamouji ce dimanche 5 décembre 2021 de 8h à 13h. Le parcours de 12 kilomètres permettra de découvrir le site de Soulou, sa cascade et son ancienne usine sucrière. Cette randonnée portera les couleurs du Sidaction, en soutien à cette action et sera organisée en lien avec la foire intercommunale.
Par ailleurs, Nassur Attoumani, écrivain, musicien, comédien et auteur de la bande dessinée « Mayotte rencontre de peuples et de civilisation« , sera présent pour une séance de dédicace de son dernier ouvrage. « Vous pouvez commander dès à présent votre BD qui sera dédicacée par son auteur, lors de la 14ème édition à M’tsangamouji. Le prix est libre à partir de 25 euros. » L’intégralité de la somme collectée lui sera reversée. Cliquez ici pour commander votre BD.
Pour vous inscrire, cliquez ici. Le pass sanitaire est obligatoire. Pour tous renseignements concernant cet évènement, rendez-vous sur la page Facebook de l’association Randoclean.
Un développement plus juste, durable et résilient de la zone océan Indien grâce au concours du secteur privé. C’est l’ambition de la nouvelle feuille de route 2021-2026 de Cap Business océan Indien qui dispose désormais de 4.2 millions d’euros pour lancer sa mise en oeuvre. Ce financement est un don de la France, accordé par l’agence française de développement (AFD), dont la mission est de financer, d’accompagner et d’accélérer les transitions vers un monde plus juste et durable. La convention de financement a été signée par la présidente de Cap Business Ooéan Indien, Joséphine Andriamamonjiarison, et le directeur régional océan Indien de l’AFD, Marc Dubernet, le jeudi 25 novembre à l’hôtel Mercure Créolia, à La Réunion.
Cet appui permettra la réalisation d’une part importante des initiatives prévues dans le plan d’actions 2021-2026 de l’association. Il s’inscrit dans la continuité du partenariat existant depuis 2014 entre l’AFD et l’organisation représentative du secteur privé des six territoires du sud-ouest de l’océan Indien. L’objectif est de s’engager aux côtés des acteurs privés pour accélérer l’intégration des enjeux de soutenabilité écologique et sociale dans un contexte de relance économique liée aux impacts de la pandémie de Covid-19.
La feuille de route présentée par Cap Business océan Indien compte pour les cinq prochaines années mettre l’accent prioritairement sur l’économie bleue, la connectivité, le tourisme, l’énergie, la construction et l’agriculture. Tous les projets et initiatives mis en place devront également relever les défis liés à l’économie circulaire, la biodiversité et la transition bas carbone des entreprises, en intégrant les enjeux d’égalité femmes-hommes.
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (anciennement AECUM) lance son concours selfise ton préservatif, le mercredi 1er décembre 2021 de 09h à 12h sur la place de la République à Mamoudzou. Il s’agit d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux par les jeunes sur l’utilisation du préservatif. L’idée étant de proposer aux jeunes âgées de 16 à 25 ans de devenir, le temps d’un concours, acteur de prévention de leur santé sexuelle.
Le principe du concours est le suivant : se prendre en selfie avec un préservatif sous emballage ; proposer une phrase de prévention à la santé sexuelle et/ou à l’utilisation du préservatif sur sa photo ; transmettre par courrier électronique une copie de sa réalisation à concours@aejm.fr pour validation et inscription au concours ; poster sa réalisation sur son mur Facebook ou Instagram personnel et indiquer en légende l’hashtag #Selfise_ton_préservatif. Les candidats ont jusqu’au 10 février 2022 pour s’inscrire au concours.
Les 10 réalisations qui auront reçu le plus de likes sur Facebook ou Instagram tout en respectant la sensibilité de tous seront présentées le 11 février 2022 au jury du concours. Ce dernier aura à se prononcer sur les cinq lauréats au concours. La remise de prix du concours selfise ton préservatif sera organisée le 14 février 2022. Un billet d’avion aller-retour Mayotte Réunion, un téléphone portable ainsi que nombreux lots seront offerts aux lauréats par la MGEN, parrain du concours.
Le dépistage est l’occasion pour chacun d’avoir une offre de prévention sur mesure, adaptée à sa situation et sa sexualité, pour réduire les risques de contracter une infection. Dans le cadre de cette 3ème édition, Nariké M’sada, la protection maternelle et infantile, et les associations du territoire, en partenariat avec l’agence régionale de santé, se mobilisent du 29 novembre au 5 décembre pour favoriser le dépistage et prévenir les infections sexuellement transmissibles.
À Mayotte, en 2019, ce sont 293 découvertes de séropositivité VIH/million d’habitants et 164 découvertes de séropositivité VIH/million d’habitants en 2020. Le nombre de test rapides d’orientation diagnostique réalisés en 2020 pendant la semaine du dépistage était de 277, en augmentation par rapport à 2019. 58% étaient des femmes et 42% des hommes. Parmi les personnes ayant fait l’objet d’un TROD, la moitié n’avait jamais effectué de dépistage VIH.
Pendant une semaine, Nariké Msada, le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic, la PMI et Rediab Ylang se mobilisent. Des dépistages du VIH et du diabète sont réalisés tout au long de la semaine. Des associations seront présentes autour des camions de dépistage afin de mener des actions de sensibilisation à la santé sexuelle. Tout le monde peut être porteur d’une IST sans s’en rendre compte, il n’y a pas toujours de symptômes ou de signes extérieurs visibles. Le dépistage permet de lever les doutes et de s’inscrire dans une démarche pérenne de prévention et de rappeler que l’utilisation du préservatif permet de se protéger contre la transmission du VIH et des infections sexuellement transmissibles.
Le préfet, Thierry Suquet, et le délégué départemental Météo France pour Mayotte, Laurent Floch, ont tenu une conférence de presse ce lundi 29 novembre à la Case Rocher pour faire le point sur la saison cyclonique 2021/2022. Selon les premiers éléments, elle s’annonce plus courte, mais plus risquée… Une tendance qui est en voie d’être la norme dans les prochaines années.
Le cyclone Belna a marqué les esprits des habitants de Mayotte. En décembre 2019, l’île n’est pas passé loin de la catastrophre naturelle, alors que l’alerte rouge avait été déclenchée. Cette saison, un tel scénario n’est pas épargné, mais pourrait survenir plus tard. « Nous avons un démarrage plutôt tardif de la saison, ce qui ne signifie pas que le risque est moindre, il va même augmenter au fil des mois avec un pic attendu pour février, mars, avril », annonce Laurent Floch, le délégué départemental Météo France pour Mayotte. Si cette tendance est valable à l’échelle du bassin sud-ouest de l’océan Indien, il est difficile pour l’heure de déterminer de manière précise quel sera l’impact sur Mayotte.
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De manière générale, la saison cyclonique s’étend de novembre à avril. Mais depuis cinq ans, la nature fait défaut et fausse les statistiques. La période des cyclones est de plus en plus courte et les intempéries plus dangereuses. Et encore une fois, le réchauffement climatique en est la cause. « Tous les services de météo nationaux le montrent, le sud-ouest de l’océan Indien s’assèche globalement sur l’année même si ce n’est pas très prégnant à Mayotte, mais surtout nous avons un dernier trimestre qui s’assèche beaucoup plus. Nous avons des niveaux d’assèchement qui sont de l’ordre de 10% dans les 50 ans à venir », affirme Laurent Floch. Une estimation valable également pour la saison de pluies. Les précipitations apparaîtront plutôt en début d’année,. Et surtout, elles seront plus condensées, plus importantes et plus violentes, selon Météo France.
Ce changement météorologique pousse les météorologues et scientifiques à s’adapter aux nouvelles tendances. Actuellement, la veille cyclonique s’effectue à La Réunion pour tout le bassin sud-ouest de l’océan Indien. Et Météo France promet de fournir des informations de plus en plus précises pour améliorer l’anticipation et avoir plus de visibilité. « Désormais, les prévisions de trajectoire et d’intensité sont produites avec une échéance de cinq jours, ce qui permet aux autorités d’être informées cinq jours avant et pas la veille », déclare le délégué départemental Météo France pour Mayotte. Et une fois que le potentiel cyclone est formé, « nous produisons un bulletin toutes les six heures qui permet de suivre son évolution, puis toutes les trois heures lorsqu’il est potentiellement menaçant », ajoute le professionnel.
Les habitats informels en période cyclonique, le grand défi de la préfecture
Il y a deux ans, le cyclone Belna avait alerté le préfet de l’époque Jean François Colombet. Sa dangerosité menaçait d’emporter en premier lieu les habitats informels et par conséquent tous ceux qui y vivent. On se souvient que les autorités ont eu du mal à convaincre une partie de la population à quitter leurs cases en tôles. Certains craignant de se faire cambrioler ou pire, de se faire arrêter par la police aux frontières… Pour cette saison cyclonique, la stratégie n’est pas encore définie, mais les représentants de l’État savent qu’ils ne pourront pas faire de miracles. « Nous n’avons pas les moyens d’extraire les gens de force, certaines personnes s’accrochent à leurs domiciles, il y a un travail à faire, notamment de communication », assure Laurence Carval, la directrice de cabinet du préfet.
Concrètement, cela consiste à rénover les systèmes d’informations sur la vigilance météo. « Nous avons engagé des campagnes de communication autour de l’acculturation sur la sécurité civile. Même si la saison est en train de se décaler et que le risque sera plus important plus tard, nous préférons en parler dès maintenant de façon à inciter à cette prise de confiance, mais nous n’avons pas de spot dans l’immédiat », souligne Thierry Suquet. Les sites de rassemblements sont également actualisés dans le plan O.R.S.E.C (organisation de la réponse de sécurité civile) que le délégué du gouvernement a signé ce 29 novembre. « De nouveaux sites sont apparus, d’autres ont disparu. Ce plan permet d’apporter des réponses aux problèmes que nous avons eus et de mieux informer la population », selon le préfet. Il ne reste plus qu’a espérer que la population soit plus réceptive et moins sceptique.
Créée depuis peu, l’association « Pas Crêpe » planche sur la question de l’éducation dans la commune de Dembéni et apporte son soutien aux parents d’élèves du collège Zakia Madi. La présidente, Adidja Fatihoussoundi, revient sur le mépris affiché par le chef d’établissement et demande son départ. Entretien.
Flash Infos : Vous venez de créer l’association « Pas Crêpe » dont vous êtes la présidente sur la commune de Dembéni. Qu’est-ce qui vous a poussé à monter cette structure et quel est son rôle ?
Adidja Fatihoussoundi : Tout est parti d’un comité de parents qui étaient membres des représentants délégués au sein du collège Zakia Madi dans lequel nous avons constaté plusieurs dysfonctionnements en interne. Malgré plusieurs tentatives de discussion, le chef d’établissement leur a fermé la porte. Face à ce constat, nous nous sommes rassemblés et nous avons décidé de créer l’association « Pas Crêpe » pour essayer de mettre les choses à plat.
Elle a pour but de favoriser et organiser l’échange avec les membres sur le thème essentiel de l’éducation dans l’intérêt de l’enfant, qu’il soit scolarisé en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée ou à l’université. Il s’agit de répondre aux préoccupations et aux questions de l’ensemble des parents, principalement sur le domaine de la vie et du fonctionnement des établissements scolaires.
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FI : Avez-vous déjà noté des problématiques dans les établissements de la commune, que ce soit dans le 1er ou le 2nd degré, voire même dans l’enseignement supérieur ?
A. F. : Effectivement, nous en avons constatées ! Et c’est toujours la même musique qui revient, à savoir le manque d’enseignants. C’est un sujet qui doit être pris au sérieux, il y a une légèreté inadmissible de ce point de vue-là. On nous répète constamment que le nécessaire va être fait pour prendre en charge la longue liste des enfants non scolarisés dans le 1er degré… Sauf que ce n’est ni défini ni concret. Idem dans le 2nd degré. Sans parler de la difficulté organisationnelle en raison de classes hyper chargées.
FI : Pour revenir sur le cas du collège Zakia Madi, un mouvement de grève perdure depuis le vendredi 19 novembre. Que reprochez-vous précisément au chef d’établissement ? Et qu’attendez-vous concrètement ?
A. F. : Nous portons les revendications des parents d’élèves qui désirent un fonctionnement juste et légal. De manière générale, nous lui reprochons de ne pas être à leur écoute, de ne pas respecter le règlement intérieur, de les mépriser et de ne pas les recevoir si nécessité il y a. Et quand c’est le cas, il missionne un agent à l’entrée de l’établissement pour confisquer leurs pièces d’identité comme s’il était habilité. Puis une fois à l’intérieur, il les laisse errer dans l’enceinte pendant des heures avant de repartir sans l’avoir vu…
Au jour d’aujourd’hui, ils avaient réussi à obtenir un rendez-vous auprès du rectorat en date du 12 novembre. Mais ils n’ont pas eu de retour comme promis, le lundi 15 ! Ils avaient donné comme date butoir le mercredi 17. Sans quoi, des actions seraient organisées par les parents, qui ont sollicité notre association pour manifester devant le collège et demander le départ du principal. Personne ne tient compte du mal-être des parents, des élèves et même du corps enseignant.
FI : Au vu du statu quo actuel, vous semblez déterminé à aller jusqu’au bout : soit le rectorat apporte des solutions concrètes, soit le chef d’établissement décide de quitter son poste… Dans le cas contraire, que comptez-vous mettre en place pour vous faire davantage entendre ?
A.F. : Nous nous relayons au sein de l’association pour apporter notre soutien. Et que le chef d’établissement l’imprime bien : nous resterons devant le collège tant qu’une médiation n’aura pas eu lieu ou qu’une solution n’aura pas été apportée par le rectorat. Nous ne pouvons plus travailler avec lui ! Il nous méprise sans cesse, même après plus d’une semaine de grève. Il s’entête dans sa logique de ne pas nous recevoir… Vous savez, nous agissons en fonction des retours de la direction. Nous attendons simplement un minimum de dialogue.
Mais dans les conditions actuelles, nous continuerons notre mouvement pacifique et nous ferons même en sorte qu’il prenne de l’ampleur s’il persiste à nous chauffer la tête ! Beaucoup de parents n’ont pas eu la chance de faire des études, donc ils ne connaissent pas forcément leurs obligations. Nous essayons d’instaurer ce relationnel avec eux pour qu’ils se réveillent et s’expriment dans l’intérêt de leurs enfants.
Du 22 au 29 novembre 2021, à Ironi Bé, avait lieu la première phase de la résidence documentaire organisée par l’association Mayotte Film Office en partenariat avec son homologue, Cinéastes, de La Réunion. L’objectif de ce dispositif ? Développer, structurer et soutenir la filière professionnelle du cinéma à Mayotte tout en favorisant l’émergence des talents mahorais.
Silence ça tourne ! Si pour l’instant, les documentaristes en herbe n’en sont qu’à la phase d’élaboration de leur projet, ce sont leurs méninges qui tournent à plein régime. “Je me suis essayé à toutes les formes d’écriture, sauf l’écriture documentaire. Il manquait cette corde à mon arc !”, s’amuse l’auteur mahorais, Nassur Attoumani. Comme lui, quatre autres personnes issues de milieux professionnels divers ont participé à cette résidence cinématographique du 22 au 29 novembre.
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Danse, histoire, culture… Les thématiques des futurs documentaires sont à la fois très différentes et éminemment liées au territoire de l’île aux parfums. “Je suis né et j’ai grandi en France hexagonale. Mais depuis 16 ans, je vis et travaille à Mayotte, terre de naissance de mes parents, grands-parents et de mon dernier frère. Aujourd’hui, je m’interroge sur l’identité mahoraise. Qu’est-ce qu’être Mahorais ? Et plus particulièrement quelle est ma place ici ? Dans un lieu qui parfois me semble étranger et familier à la fois. Est-ce chez moi ?”, se questionne le journaliste Faïd Souhaïli. D’abord sur papier puis derrière la caméra, il sera amené à raconter en image l’histoire de ce territoire de l’océan Indien qui signifie tant pour lui.
Une formation de qualité
Encadrés par les professionnels du cinéma, Chantal Richard et David Constantin venus de métropole et de l’île Maurice, les élèves ont suivi un atelier d’écriture documentaire de huit jours. À la suite de cela, ils s’engagent pour une période de six semaines d’inter-résidence constituée d’enquêtes de terrain, nécessaires pour approfondir leurs projets et chapeautées à distance par leurs formateurs. Enfin, une seconde résidence de dix jours attend les futurs documentaristes. L’objectif ? Participer à une session de pitchs devant des producteurs locaux et régionaux. Un saut dans le grand bain destiné à clôturer le dispositif et à engager le processus de mise en production des documentaires.
Financé et soutenu par le ministère chargé de la Ville, la préfecture de Mayotte via la direction de la politique de la ville et des affaires culturelles ainsi que la Scam (société civile des auteurs multimédia), le programme est entièrement gratuit pour ses participants. Il a lieu seulement dix jours après une autre résidence artistique dédiée quant à elle au cinéma de fiction et qui avait accueilli huit apprentis.
Rendre à Mayotte ce qui est à Mayotte
En offrant la possibilité à des auteurs mahorais de se former au documentaire, ceux-ci pourront par la suite donner à voir au monde entier toute la richesse de ce petit territoire souvent méconnu. Bien loin des clichés qui peuvent être véhiculés par des cinéastes qui ignorent tout de l’île aux parfums, les auteurs-réalisateurs pourront apporter toute leur expertise sur l’environnement culturel, humain et naturel de Mayotte. De beaux projets aussi typiques qu’inédits et que l’on espère voir bientôt fleurir au pays de l’ylang-ylang.
Le syndicat de l’eau et de l’assainissement de Mayotte sort la sulfateuse à l’encontre de la SMAE, et plus particulièrement de sa directrice, Françoise Fournial, qui a martelé dans nos colonnes, ce mercredi 24 novembre, ne pas être responsable de la crise actuelle. « Elle soutient n’être tenue que d’exploiter les infrastructures mises à sa disposition, lesquelles ne suffiraient pas à répondre aux besoins de la population. Toujours selon la SMAE, il reviendrait au SMEAM à la fois de trouver un traitement contre le manganèse et de réaliser des investissements. »
De quoi faire bondir le syndicat qui n’y va pas avec le dos de cuillère. Il rappelle que la SMAE est tenue, par l’effet du règlement du service, à fournir une eau présentant constamment les qualités imposées par la règlementation en vigueur et de garantir la continuité du service sauf circonstances exceptionnelles : accidents et interventions obligatoires sur le réseau, incendie, mesures de restriction imposées par la collectivité ou par le préfet. Concernant les infrastructures, le SMEAM prend l’exemple du fiasco de l’usine de dessalement de Petite-Terre. « Ce délai (la mise en service devait intervenir avant le 31 janvier 2018) n’a pas été tenu et la production attendue n’est pas atteinte… »
« Le SMEAM connaît ses obligations et les assume. Elle attend d tous, et en particulier de la SMAE, de faire preuve du même esprit de responsabilité. À défaut, si les mesures permettant de lever les contraintes imposées à la population mahoraise ne sont pas mises en œuvre rapidement, le SMEAM en tirera toutes les conséquences. »
La Mission locale de Mayotte et le centre communal d’action sociale de Pamandzi organisent un forum sous forme de job dating. Cet évènement aura lieu le 8 décembre 2021 à la place des congrès à partir de 8h, dans la commune de Pamandzi. L’opération vise à faciliter la mise en relation entre les jeunes et les organismes d’insertions et d’apporter une solution immédiate vis-à-vis de l’offre et de la demande sur le marché du travail.
Les objectifs de ce rendez-vous sont multiples : informer les jeunes sur les métiers porteurs et les formations qualifiantes, faire connaitre les organismes d’insertion, définir le parcours de recrutement d’un jeune…
Le projet de renouvellement de la flotte de Corsair prévoit d’intégrer 5 A330neo entre avril 2021 et avril 2022. C’est un programme très ambitieux au terme duquel Corsair disposera d’une flotte de 9 A330 dont 5 neo, d’un âge moyen de 5 ans, une des plus jeunes du marché. Plus de 50% de la flotte sera renouvelée avec des avions de dernière génération, plus respectueux de l’environnement.
Le sujet de la formation des équipages est un élément crucial pour la réussite du projet flotte, qui a été intégré très en amont dans la gestion du projet. L’objectif est de 151 pilotes à fin décembre 2021.
Un programme de formation très complet a été mis en oeuvre pour atteindre l’effectif cible, grâce notamment à la reconversion de pilotes 747 vers A330, l’embauche de nouveaux officiers pilotes de ligne), 78 depuis l’été 2019, la promotion de commandant de bord, (16 déjà effectuées, 12 restent à réaliser sur les 12 prochains mois), la nomination de nouveaux instructeurs.
La prolongation de la crise et la baisse d’activité de vol au premier semestre 2021, combinées avec la saturation des moyens de formation (disponibilité des instructeurs et des simulateurs) pour les formations au sol et en vol, a provoqué un retard sur le programme de formation. En conséquence, la ligne Réunion/Mayotte sera affrétée du 7 au 20 décembre sur Ewa Air.
La desserte de Mayotte exigeant des qualifications pilote spécifique, détenues majoritairement par les instructeurs fortement sollicités par la formation des équipages, ne sera pas en mesure d’opérer la desserte sur cette période. Les vols seront donc opérés par Ewa Air, sans impact sur les réservations. Les clients seront prévenus individuellement des modifications éventuelles concernant leur vol.
Le 24 juin 2018 vers 15h à Mgnambani, dans la commune de Bandrélé, un dispositif opérationnel est déployé par l’antenne du GIGN en vue d’interpeller un homme faisant l’objet d’un mandat de recherche pour des faits multiples d’agressions et de vols à l’encontre de touristes.
Après avoir localisé l’individu à pied sur le bas côté de la route, deux militaires en tenue civile procèdent à son interpellation mais l’intéressé se rebelle et sort un couteau. Il est désarmé et conduit au sol pour son menottage lorsque plusieurs individus surgissent de la végétation, prennent à partie les militaires par des jets nourris de projectiles et parviennent à les blesser avant de prendre la fuite avec la personne recherchée.
Très gravement blessées à la tête, les deux victimes sont exfiltrées par trois gendarmes en renfort avant d’être héliportés vers le centre hospitalier de Mamoudzou. Présentant une fracture du crâne, l’un d’eux fait l’objet d’une évacuation sanitaire vers le centre hospitalier de Saint-Pierre à La Réunion, où il ne sortira du coma qu’au bout du 6ème jour.
L’enquête diligentée par la section de recherche de Pamandzi permet d’identifier les trois principaux auteurs des coups ayant blessé les deux militaires. Ils sont successivement interpellés par l’antenne du GIGN à l’occasion d’opérations conduites durant l’enquête de flagrant délit dans les communes d’Acoua et de Bandraboua. Placés en garde à vue, ils reconnaissent leur implication respective aux faits et feront l’objet d’une détention provisoire à l’issue.
Jugés du 24 au 26 novembre 2021 en Cour d’assise pour « tentative de meurtre aggravée », les deux premiers accusés ont été condamnés à 20 ans de prison tandis que le troisième a écopé de 18 ans de prison.
Dans le cadre de l’augmentation des taux d’incidence actuellement enregistrée en métropole, et en application du décret n°2021-1527, depuis ce dimanche 28 novembre, toute personne de 12 ans ou plus, vaccinés ou non, souhaitant se déplacer entre Mayotte et La Réunion et entre Mayotte la métropole doivent présenter un test RT-PCR ou antigénique réalisé 48h avant l’embarquement.
Par ailleurs, à compter du lundi 29 novembre, la durée de validité des tests PCR et antigéniques, qui servent de Passe sanitaire pour les personnes non vaccinées, sera réduite à 24 heures (contre 72 heures actuellement).
Du 9 au 17 octobre, six élèves de la classe Pierre de Coubertin-Alice Milliat sont allés enrichir leurs connaissances des Jeux Olympiques à Paris avant de se rendre au challenge Jeunes Officiels à Porticcio en Corse. Une expérience incroyable pour ces jeunes ambassadeurs du sport qui ont pu débriefer de leur séjour avec le recteur, Gilles Halbout.
« On m’a dit que vous aviez vu la médaille d’or de Tony Estanguet ?! » La question du responsable de l’académie, Gilles Halbout, a de quoi étonner. Pourtant, elle est loin d’être anodine au vu de ses interlocuteurs de ce jeudi 25 novembre. Face à lui donc, six élèves de la classe Pierre de Coubertin-Alice Milliat, de retour d’un séjour hors du commun, du 9 au 17 octobre, dans la ville Lumière et en Corse où ils ont pu notamment visiter l’institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et le siège de Paris 2024, mais aussi prendre part au challenge Jeunes Officiels à Porticcio.
« Je ne savais pas que le tennis de table était un sport international », s’esclaffe Nazla, du haut de ses 15 ans, comme pour détendre l’atmosphère.
Handballeuse, l’adolescente garde un souvenir particulièrement mémorable du centre d’entraînement olympique et paralympique, « une terre de champions », où ses camarades et elle ont pu rencontrer Olivier Belloc, le directeur du département performance à la fédération française d’athlétisme. « Nous avons découvert qu’il y avait une école et un internat… Mais ce qui m’a vraiment plu, c’est la cantine, elle était grande ! », lâche-t-elle.
Des « stars » sur l’île de Beauté
Une chance inouïe pour Aïcha, Nazla, Samira, Nayla, Soilahoudine et Noël, en compagnie de leurs trois référents, enseignants d’éducation physique et sportive à Doujani et Majicavo, Lysiane, Manon et Jean-Thomas. Ce voyage inédit s’inscrit dans le cadre d’un dispositif créé en 2018 à l’échelle de chaque académie. Ces regroupements de sportifs triés sur le volet ont pour but de former une cohorte de 1.000 élèves aux valeurs de l’olympisme et à la connaissance de l’institution et de constituer un groupe d’ambassadeurs des JO 2024.
Mais le point d’orgue de cette aventure se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de Paris, plus précisément sur l’île de Beauté. Au programme : une croisière dans la baie d’Ajaccio, un trail, une course d’orientation, un beach hand, une demi-journée écocitoyenne sur la plage pour ramasser les déchets, énumère Samira, jeune secouriste dans le cadre de l’UNSS. Et surtout une cérémonie pour récompenser la meilleure présentation des Jeunes Officiels. « Nous avons tourné une vidéo tout en images de 90 secondes à Sakouli pour montrer le rôle de chacun », relate Nayla, qui se souvient avoir improvisé un discours lorsque la délégation mahoraise a reçu le coup de cœur du jury. Un prix amplement mérité selon Jean-Thomas : « Ils ont fait rayonner l’académie, c’étaient des stars, ils ont mis l’ambiance du matin au soir en Corse. »
Fort de cette expérience enrichissante, le petit groupe de privilégiés doit désormais mener sa mission d’ambassadeur à bien. « Nous allons organiser des activités sportives dans nos établissements respectifs et prouver que nous, Mahorais, pouvons atteindre le plus haut niveau », résume Nazla, dont le rêve ultime serait de retourner à Paris en 2024… En attendant, la classe composée de 16 élèves scolarisés aux quatre coins de l’île va participer à une journée cohésion au collège de Chiconi et à Sohoa le 3 décembre prochain, dans le but de préparer la promotion de la semaine olympique qui aura lieu en janvier. Avant peut-être un nouveau déplacement en métropole à l’occasion des Gymnasiades 2022 qui se tiennent du 14 au 22 mai.
Samedi matin, une cinquantaine de volontaires répondait à l’appel des Naturalistes de Mayotte pour une opération de nettoyage de l’îlot Mbouzi. Interdite aux visiteurs, la réserve nationale naturelle essuie néanmoins les marées et les déchets qu’elles apportent sur ses plages. Les bénévoles ont donc collecté une cinquantaine de sacs de cannettes, tongs et autres ordures, avant que des pluies torrentielles ne viennent rincer l’îlot. Une matinée réussie pour les Naturalistes, qui reproduisent l’action chaque année.
Le vendredi 26 novembre à la Case Rocher avait lieu le lancement de la nouvelle campagne de sensibilisation aux risques sismique et tsunamique à Mayotte. Une action réalisée en partenariat avec de nombreux acteurs privés et publics de l’île aux parfums.
“On sera prêts !” Pour prévenir les différents risques naturels auxquels le 101ème département français est confronté, la préfecture de Mayotte lance une large campagne de sensibilisation. Séismes et tsunamis, deux mots qui font trembler les populations. Alors pour se protéger, une seule démarche à suivre : apprendre les gestes à appliquer en cas de catastrophe naturelle pour réagir au plus vite. “Notre objectif est de mener une communication simple et compréhensible par tous. Développer la culture du risque et sensibiliser la population”, explique le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Pour cela, la préfecture a mis en place en lien avec ses différents partenaires un réseau de détection, de prévention et de surveillance.
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Un risque inédit
Situé à 50 kilomètres des côtes et à 3.500 mètres de fond, le nouveau volcan qui émerge au large de l’île au lagon se trouve au centre de toutes les attentions. Scruté par les scientifiques du monde entier, le phénomène s’avère aussi inédit que préoccupant. “Aujourd’hui, nous devons prendre conscience que ce risque est réel. Nous ne devons pas nous demander si un séisme ou un tsunami arrivera, mais quand il arrivera. Pour cela, cette campagne s’inscrit à la fois dans une démarche pédagogique pour expliquer le phénomène sismo-volcanique, mais aussi de transmission des consignes de sécurité à suivre”, détaille le délégué du gouvernement. Afin de mener à bien cette sensibilisation, l’État s’est associé aux élus, aux collectivités territoriales, aux assureurs, aux associations, mais aussi à des artistes et des personnalités connues de tous les Mahorais mises à profit dans les spots vidéos informatifs.
Quelques règles simples
En cas d’alerte, les 24 sirènes installées aux quatre coins de l’île retentissent. Dans le cas d’un tsunami d’origine lointaine, il est conseillé de préparer un kit d’urgence, comprenant de l’eau, de la nourriture, des vêtements, des médicaments et un post de radio à piles. Puis, de regrouper sa famille et de se rendre à pied dans la zone refuge la plus proche sans précipitation. Dans le cas d’un tsunami d’origine proche, il faut s’éloigner du rivage et se diriger rapidement à l’intérieur des terres et sur les hauteurs. Si vous avez des enfants, n’allez pas les chercher à l’école : les enseignants s’occupent d’eux. Enfin, si vous êtes en bateau, ne retournez pas sur le rivage.
“Avec la campagne “On sera prêts”, nous allons marteler les gestes à suivre dans les semaines à venir. Notre plan d’action se résume en trois mots : alerter, par le biais des sirènes mises en place en août 2021, acculturer, en apprenant les bons réflexes et accompagner, à la fois les acteurs locaux et la population”, affirme Laurence Carval, la directrice du cabinet du préfet et la responsable de la protection civile. Une mission qui semble rondement menée car le département de Mayotte peut aujourd’hui se vanter d’avoir rattrapé les Antilles dans la création de dispositifs destinés à prévoir ces risques.
Le groupement d’intérêt public de Mayotte consacré aux fonds européens s’est présenté aux porteurs de projets privés et publics ce vendredi 26 novembre à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. L’objectif est de rendre plus accessibles les subventions européennes qui sont très réglementées et parfois impossibles à obtenir pour les porteurs de projets mahorais.
La salle de réunion de la mairie de Mamoudzou était pleine à craquer ce vendredi matin. L’atelier consacré aux fonds européens a attiré de nombreux porteurs de projets provenant des secteurs privé et public. Un engouement qui n’étonne pas puisque le sujet intéresse les gens, mais manque de clarté pour certains. « D’une manière générale, les fonds européens ont une mauvaise image car les gens pensent que c’est trop compliqué, que ce n’est pas accessible, ce qui est faux. La réglementation est juste très exigeante parce que c’est le domaine de la dépense publique le plus contrôlé », indique Ali Soula, le directeur du groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte ». C’est pour cette raison que le GIP a créé un pôle animation afin d’être au plus près des intéressés et faciliter les démarches qui peuvent être fastidieuses.
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Cette nouveauté est une nécessité pour les porteurs de projets qui se sentent souvent abandonnés et ne savent pas quoi faire. « Nous sommes le guichet unique, le portail d’entrée de tous porteurs de projets. Nous allons les recevoir, analyser les dossiers dans le cadre d’une pré-instruction avant de passer la main vers les services instructeurs », explique Naïla Louison Boura M’colo, responsable adjointe du pôle animation. Situé au port de Longoni, il a également pour mission de vulgariser le jargon lié aux fonds européens et pour cela, l’équipe est étoffée. L’ancien GIP Mayotte consacré à l’Europe pour la période 2014-2020 regroupait huit instructeurs, contre 19 pour 2021-2027. Ils pourront notamment résoudre les problématiques qui reviennent souvent lors de la construction des dossiers. « La rédaction du projet pose souvent problème, parfois la formulation peut tout changer et ne correspond pas forcément au fonds visés », affirme Naïla Louison Boura M’colo.
Objectif : consommer l’ensemble des fonds européens
La présidence du GIP l’Europe à Mayotte de 2021 à 2027 est partagée entre la préfecture et le conseil départemental. Une première pour le territoire, puisque les fonds européens régionaux ont toujours été gérés par l’État à Mayotte. L’enjeu est donc plus important pour le 101ème département qui doit faire ses preuves et montrer qu’il est capable de gérer les budgets attribués dans leur totalité. « Nous devons consommer l’ensemble des fonds qui sont mis à disposition de Mayotte. Notre premier objectif est que le fonds REACT-EU de 135 millions d’euros puisse être consommé totalement et que les opérations puissent être livrées au 31 décembre 2022 », précise Ali Soula. Autrement, l’enveloppe repartira à Bruxelles, alors que l’île a grandement besoin de cette somme pour son développement.
Le nouveau directeur de ce GIP, magnat de la finance et débauché à Bercy, a de grandes ambitions pour la programmation 2021-2027, période pendant laquelle les fonds européens attribués à Mayotte doivent être utilisés. « Tout doit être effectué à la fin de l’année 2025 parce que nous devons démontrer aux autorités nationales et européennes que nous sommes en capacité d’utiliser les fonds européens. Ce n’est pas de l’incantation, je le dis parce que j’en suis convaincu, et ça va se réaliser. » Rendez-vous donc en 2027 pour faire le point sur la situation et compter le nombre de projets qui auront vu le jour grâce à l’Europe.
Alors que les taximen mahorais ont déjà fort à faire avec les projets de transports interurbains que développe le département, ils doivent aussi faire face à l’essor de la concurrence illégale. Les chauffeurs clandestins, communément nommés « taxis mabawa », ne cherchent pourtant qu’à vivre légalement de leur activité.
Devant la barge, à la sortie du village ou à l’atterrissage à l’aéroport, ils sont là. Bienvenue à Mayotte, où les chauffeurs de taxi ne représentent pas qu’un simple service impersonnel, mais bien une institution quasiment traditionnelle. Taxis-brousse ou taxis-ville, il peut cependant arriver que ces artisans du volant ne soient pas licenciés. Il s’agit des taxis mabawa, surnommés ainsi en référence aux ailes de poulet vendues pour quelques euros dans les brochettis. Qu’ils soient Mahorais, Comoriens, Malgaches ou Africains, tous sont informels, et une partie d’entre eux aimerait obtenir la licence – et parfois même des papiers – pour continuer d’exercer leur profession.
Malgré ces bonnes intentions, les chauffeurs en règle ne peuvent que déplorer cette concurrence illégale. Car, quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Pour les lignes de taxi-brousse desservant le sud ou le centre de l’île, ce sont les chauffeurs non-licenciés qui prennent le relai à partir d’une certaine heure. « Après 19 heures, il est rare que des taxis pour Tsingoni ou Combani passent, déclare une habituée, patientant à l’arrêt des taxis centre de Mamoudzou. Donc on n’a plus le choix, il faut bien rentrer chez nous. » Le dimanche après-midi, lorsque les voitures des particuliers emplissent le parking réservé aux professionnels en semaine, de nombreux taxis mabawa se pressent également pour transporter les clients.
Des contrôles trop rares
Karim*, lui, attend la nuit tombée pour sillonner les routes de la commune de Mamoudzou. Chaque nuit, il transporte des dizaines de passagers, de Kawéni à Tsoundzou. Et, à cinq euros le trajet par tête, le chauffeur peut se permettre de prendre des risques. « Moi je dois dire non à des clients, s’étonne-t-il. Il y a beaucoup de gens qui m’appellent, que ce soit des Mahorais ou des mzungus. » Le chauffeur a même abandonné l’idée d’obtenir une licence, qui lui permettrait pourtant de passer outre les contrôles de police. Ces derniers, s’il ne parviennent pas à endiguer le flux de taxis illégaux, sont pourtant déployés sur le territoire. « En 2021, nous avons effectué deux contrôles conjoints police – préfecture sur les points de contrôle d’entrée de la ville, déclare Séverine Lucienne-Bonnotte, cheffe d’état-major à la Direction Territoriale de la Police Nationale (DTPN). C’était une opération spécifique aux taxis. »
Le commandant Lucienne-Bonnotte reconnaît néanmoins que les effectifs de police contrôlent majoritairement les taxis dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Environ dix chauffeurs illégaux sont ainsi interpellés tous les mois. « Quand le chauffeur n’a pas ses papiers, il fait l’objet d’une procédure de reconduite à la frontière, explique la cheffe d’état-major à la DTPN. Quand il est titré, puisque c’est souvent le cas, il fait l’objet d’une ordonnance pénale avec une réquisition de 400 euros du parquet. Les voitures sont également saisies et placées sous gardiennage dans les garages. La problématique majeure à laquelle nous devons faire face est que nous n’avons pas de fourrière. » Pour les taxis-motos, la situation est encore plus compliquée. « Ce que l’on sait, c’est que la majorité d’entre eux sont des demandeurs d’asile, continue-t-elle. Les motos sont mises de côté, puisqu’elles n’appartiennent que très rarement aux chauffeurs. Mais il est très compliqué de prouver la complicité du propriétaire, puisqu’il n’existe aucun acte de cession et que les paiements se font en liquide. »
Taxis-motos : « On donne 20 euros par jour au propriétaire du scooter »
Que ce soit sous les bosquets du centre de l’île ou dans la moiteur poussiéreuse de Kawéni, ils pullulent. Il s’agit des taxi-motos, ou taxi-scoots. Maurice*, un Burundais d’une trentaine d’années, est l’un d’eux. Casque accroché entre ses jambes, il balaie les trottoirs du regard, à la recherche de clients. « Mamoudzou, Chirongui, Sada… Je vais partout, s’enjoue le chauffeur. Il n’y a pas beaucoup de routes et donc beaucoup d’embouteillages. Quelqu’un qui sort de la barge et qui doit aller à un rendez-vous est obligé de prendre une moto. » Si Maurice parvient à gagner 50 euros dans un bon jour, il déplore le sort de ses pairs sans autorisation de travail.
« On n’a pas le droit de travailler, alors qu’on paie le loyer, la nourriture, les charges, témoigne-t-il. Beaucoup d’Africains sont obligés de faire taxi-moto, on n’a pas le choix, on doit vivre aussi, nourrir la famille. C’est mieux que d’aller voler les gens, non ? » Dans l’idéal, Maurice aimerait avoir une autorisation de travail, pour « trouver un boulot et me payer la formation de taxi, être comme les autres ». En attendant, il continue ses courses, pris en tenaille par les gardiens de la paix et les propriétaires véreux. « Tous les taxis-motos ne sont pas à nous, des gens achètent des motos et on leur donne 20 euros par jour, selon ce qu’on gagne, déclare-t-il. Et si la police t’attrape, c’est une amende direct, 135 euros mais de ta poche, tu donnes toujours les 20 euros au propriétaire. C’est difficile. »
L’écrivaine et psychologue mahoraise vient de sortir Angie, Le combat d’une mère, aux éditions Cœlacanthe. Ce roman aborde l’histoire que nombre de femmes de l’île au lagon connaissent, celle d’une mère célibataire, victime de ses souffrances, d’un père démissionnaire et d’une société passéiste. Ces maux, Rozette Yssouf en a elle aussi souffert, et s’est armée de son expérience professionnelle pour les combattre et les dépasser.
« Ah non, ici c’est une bonne soirée qu’il faut me souhaiter ! », s’amuse Rozette Yssouf depuis Wallis-et-Futuna, qui avance de neuf heures sur Mayotte. Elle est devenue la première psychologue clinicienne de cet archipel du Pacifique, une aubaine pour celle qui se considère comme une « citoyenne du monde ». Après avoir vécu sur l’île au lagon durant les six premières années de sa vie, la jeune fille grandit d’ailleurs deux ans aux côtés d’une tante en métropole, avant de rejoindre sa mère sur l’île de La Réunion, jusqu’à ses 19 ans. « Petite, j’étais une petite princesse, se souvient-elle. Ma mère m’appelait même la mzunguette tellement j’étais sensible, je n’arrêtais pas de pleurer ! » Peut-être est-ce cette sensibilité qui développe chez Rozette une empathie la poussant à écouter les autres, presque machinalement.
« Démerde-toi avec ton enfant »
« J’aimais écouter mes camarades de classe, je me prenais pour leur psy, avoue l’écrivaine. J’avais un classeur dans lequel je mettais des fiches sur ma mère, mes voisins, en listant leurs problèmes et les solutions adaptées. Au final, je leur donnais un poème. » Ces poèmes thérapeutiques, Rozette Yssouf les utilise toujours, pour les autres mais aussi pour elle. Notamment lors de ses premières années d’études, à Montpellier : « J’étais perdue. J’ai eu un questionnement existentiel car, quand j’étais avec des Mahorais de métropole, nous parlions de Mayotte comme d’une île extraterrestre. Je suis tombée en dépression, ma tante a vu que je maigrissais et a prévenu ma mère, qui m’a sommée de rentrer. » En 2004, c’est le retour aux sources pour la jeune femme, qui est alors « réanimée psychiquement ». Elle va de l’avant et poursuit ses études avec un master, lors duquel elle revient sur l’île pour un stage, en 2006.
Son sujet de mémoire, la résilience des femmes victimes de violences, répond aussi à une situation sociétale que la psychologue ne connaît que trop bien. « J’ai été élevée seule par une mère célibataire qui a beaucoup souffert de mon père biologique, raison pour laquelle elle a quitté Mayotte pour La Réunion, affirme-t-elle. Et j’ai reproduit la même chose que ma mère, j’ai eu un enfant avec un homme qui ne voulait pas de responsabilités. C’était violent d’entendre le père de mon aîné dire « Démerde-toi avec ton enfant »… » Ce combat, personnel, trouve aussi sa source dans la société mahoraise, qui « banalise les femmes victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles ». C’est cette société qui empêche l’auteure de revenir sur l’île aux parfums.
Pères démissionnaires…
« Mayotte, j’ai du mal, avoue-t-elle. J’y ai passé cinq ans et je ne me sentais pas chez moi, je n’aime pas le fait de voir qu’une société a du mal à changer, à bouger les lignes. » Un enlisement que Rozette Yssouf a également constaté dans son secteur. « Les psychologues cliniciens ne sont pas valorisés », déclare celle qui a participé à envoyer un courrier collectif de la profession au Département. « Les compétences sont là, pour aider les jeunes, continue-t-elle. Mais on nous a répondu qu’il n’y avait pas assez de fonds, que d’autres priorités existaient. » Les jeunes, et leur capacité à se sublimer après des épreuves traumatisantes, voilà justement le sujet de la thèse de la docteure en psychologie, qui s’est d’ailleurs appuyé sur des témoignages de Mahorais. Ces derniers ont marqué la chercheuse.
« Les résultats m’ont déprimé, témoigne Rozette Yssouf. Le point commun de tous ces jeunes ayant réussi, auxquels je m’identifiais, était le manque paternel ! » Chez ses sujets, la chercheuse observe le même besoin de compenser l’absence d’un père par la volonté absolue de faire quelque chose de sa vie, afin de « ne pas s’effondrer ». « Même quand le père est présent, il ne remplit pas ses devoirs envers son enfant, regrette-t-elle. Les mères sont celles qui poussent leurs enfants à aller de l’avant, à se sublimer. » Une démission du père qui empêche un développement correct de l’enfant, à moins d’y trouver un substitut salvateur. L’écrivaine évoque l’exemple d’un Mahorais, élevé par sa mère jusqu’à ses sept ans, âge auquel son père le prend de force en métropole.
… Mères célibataires
« Il était aux côtés d’un père négligent, d’une belle-mère qui ne l’a jamais aimé, témoigne Rozette Yssouf. Le manque de contact maternel lui a même fait oublier le shimaoré. C’était aussi compliqué à l’école, il a donc dû s’auto-éduquer, en quelque sorte, et c’est le karaté qui l’a fait tenir, et réussir. Aujourd’hui, il a créé une entreprise, s’est marié à une Bretonne, tout va bien pour lui. » Les pères démissionnaires, la poétesse les enjoue à « être plus forts que la peur », à « être la meilleure version d’eux-mêmes ». « À ceux qui ont eu un moment d’irresponsabilité, revenez vers votre enfant et demandez leur pardon, enjoue-t-elle. Prendre soin des enfants à deux est important pour leur équilibre psychologique et fait d’eux de grandes femmes et de grands hommes. »
Mais, si les pères manquent parfois à Mayotte, la majorité des mères sont là, et c’est à elles que Rozette Yssouf a destiné Angie, Le combat d’une mère. Ce roman, l’ouvrage qui lui « tient le plus à cœur », a pour objectif de montrer que les mères mahoraises souffrent. « Quand j’ai écrit ce livre, j’étais en plein combat juridique avec le père de mon enfant, qui réclamait des droits sur lui huit ans plus tard, alors qu’il ne m’avait jamais versé de pension », raconte l’auteure. Si elle avoue que ses personnages sont en partie basés sur son expérience personnelle, leurs destins ne sont pas communs au sien, et à celui qu’elle souhaite pour toutes les mères célibataires. « Ça ne veut pas dire que la vie est terminée, affirme-t-elle. Il est possible de concilier une vie de mère et une carrière, de hautes responsabilités. »
La psychologue remercie même ses enfants, ses « impulseurs ». « C’est grâce à mon fils que j’ai voulu aller de l’avant et reprendre les études, déclare-t-elle. Et c’est grâce à ma fille que j’ai soutenu ma thèse. » Les enfants seraient donc énergivores, mais aussi vecteurs d’une formidable énergie. « Il faut aller de l’avant rien que pour leur montrer que l’on ne s’effondre pas à la moindre difficulté, poursuit Rozette Yssouf. Il faut se relever, leur montrer qu’on peut être ambitieuse en étant mère célibataire. » Et ses ambitions, l’écrivaine les nourrit : « La thèse n’est que le début. Je veux continuer d’écrire, des articles scientifiques, des livres, des romans… » Et des poèmes, dont les vers, d’où qu’ils soient écrits, aideront celles et ceux qui souffrent intimement.
« On peut être ambitieuse en étant mère célibataire »
Un père
Être père, c’est plus qu’un devoir.
C’est une priorité absolue.
C’est être prêt à tout pour le bien-être de ses enfants.
Être père ne s’improvise pas.
Ce n’est pas un rôle à minimiser.
C’est le plus beau et le plus dur métier au monde à la fois.
C’est une formation tout au long de la vie
Car chaque enfant est unique.
C’est un métier qui ne connaît ni repos, ni arrêt maladie, ni congés.
Il faut être disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Et dès les premiers instants de la conception de notre futur bébé.
Être père, c’est une énergie permanente, un amour inconditionnel.
Qui passe avant toute autre obligation,
Même avant sa propre vie.
Cela réclame protection et amour infini.
Il n’y a pas de père parfait.
Mais des pères responsables
Qui ne sont ni abandonniques
Ni démissionnaires.
Être père, c’est tout un art.
Qu’il est indispensable de pratiquer chaque jour pour s’améliorer.
On ne naît pas père,
On le devient.
Être père, c’est prendre conscience
De nos lourdes responsabilités
Aimer et accompagner nos enfants.
À devenir les adultes sains et heureux de demain.
Notre mission première,
C’est prendre soin de nos précieux enfants
La prunelle de nos yeux…
Pour toujours.
Ce mardi 23 novembre, les membres du conseil d’administration qui regroupe l’État, les conseils départementaux et les associations, ont élu, à l’unanimité, Florence Dabin à la présidence du groupement d’intérêt public « Enfance en Danger », qui gère deux entités distinctes : le numéro national d’urgence 119 (service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger) et l’observatoire national de l’enfance en danger.
En charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, le 7ème vice-président du Département, Madi Moussa Velou, s’est félicité de la nomination de la vice-présidente de l’assemblée des départements de France chargée de l’enfance, à la présidence de cet organisme. « C’est une excellente nouvelle : la question de l’enfance figure en effet au cœur des préoccupations personnelles et professionnelles de Florence Dabin depuis 20 ans, notamment comme élue locale. Elle contribuera en particulier à l’évolution de ce groupement, qui a vocation à devenir l’organisme de référence en matière de protection de l’enfance. J’ajoute que les questions liées à l’intérêt de l’enfant sont centrales à Mayotte », indique le vice-président. « Il y a des aspects qui sont liés aux compensations financières de l’aide sociale à l’enfance, pour lesquelles je conduis, en lien avec le président et le préfet des discussions serrées au plus haut niveau. Il y a aussi tout ce qui relève de la protection de l’enfance qui représente une politique publique particulièrement sensible, et nous le savons bien à Mayotte. Le fait de disposer d’une interlocutrice investie dans ce GIP national est donc une très bonne chose. »
Dans un communiqué, la fédération LR de Mayotte dénonce les coupures d’eau sectorielles, les violences de plus en plus graves, une criminalité explosive qui amènent des fermetures d’écoles, collèges et lycées partout dans l’île. « Notre territoire est devenu une zone de non droit où l’autorité de l’État est bafouée au quotidien sans parler d’une immigration qui a atteint le summum de l’inacceptable même en période de Covid où les frontières sont censées être fermées. Au lieu de répondre aux inquiétudes, aux attentes sécuritaires, économiques et sociales de la population de Mayotte, le président Emmanuel Macron préfère lancer une pétition détournée de ses véritables fins tendant à manipuler les élus locaux. »
Face à ce bilan qu’elle juge « désastreux, qui n’a fait que diviser la France et plonger Mayotte dans le chaos total, il nous apparait inopportun et malvenu de demander le soutien des Mahorais à travers leurs élus locaux pour soutenir une probable candidature pour un second quinquennat ». La fédération des Républicains de Mayotte vient par le présent communiqué dénoncer ces manœuvres et invite Emmanuel Macron, en sa qualité de président, pour les jours qui lui reste à la tête de l’État, à se rendre utile pour le peuple Mahorais en y apportant les réponses immédiates attendues.
En conséquence, l’ensemble des élus – les Républicains – s’engagent à soutenir le candidat de leur parti désigné à l’issue du congrès du 4 décembre prochain pour redresser la France et redonner de l’espoir aux peuples d’Outre-mer.