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La ligne Réunion/Mayotte de Corsair affrétée sur Ewa du 7 au 20 décembre

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Le projet de renouvellement de la flotte de Corsair prévoit d’intégrer 5 A330neo entre avril 2021 et avril 2022. C’est un programme très ambitieux au terme duquel Corsair disposera d’une flotte de 9 A330 dont 5 neo, d’un âge moyen de 5 ans, une des plus jeunes du marché. Plus de 50% de la flotte sera renouvelée avec des avions de dernière génération, plus respectueux de l’environnement.
Le sujet de la formation des équipages est un élément crucial pour la réussite du projet flotte, qui a été intégré très en amont dans la gestion du projet. L’objectif est de 151 pilotes à fin décembre 2021.
Un programme de formation très complet a été mis en oeuvre pour atteindre l’effectif cible, grâce notamment à la reconversion de pilotes 747 vers A330, l’embauche de nouveaux officiers pilotes de ligne), 78 depuis l’été 2019, la promotion de commandant de bord, (16 déjà effectuées, 12 restent à réaliser sur les 12 prochains mois), la nomination de nouveaux instructeurs.

La prolongation de la crise et la baisse d’activité de vol au premier semestre 2021, combinées avec la saturation des moyens de formation (disponibilité des instructeurs et des simulateurs) pour les formations au sol et en vol, a provoqué un retard sur le programme de formation. En conséquence, la ligne Réunion/Mayotte sera affrétée du 7 au 20 décembre sur Ewa Air.

La desserte de Mayotte exigeant des qualifications pilote spécifique, détenues majoritairement par les instructeurs fortement sollicités par la formation des équipages, ne sera pas en mesure d’opérer la desserte sur cette période. Les vols seront donc opérés par Ewa Air, sans impact sur les réservations. Les clients seront prévenus individuellement des modifications éventuelles concernant leur vol.

Tentative de meurtre aggravée contre des militaires de la gendarmerie

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Le 24 juin 2018 vers 15h à Mgnambani, dans la commune de Bandrélé, un dispositif opérationnel est déployé par l’antenne du GIGN en vue d’interpeller un homme faisant l’objet d’un mandat de recherche pour des faits multiples d’agressions et de vols à l’encontre de touristes.

Après avoir localisé l’individu à pied sur le bas côté de la route, deux militaires en tenue civile procèdent à son interpellation mais l’intéressé se rebelle et sort un couteau. Il est désarmé et conduit au sol pour son menottage lorsque plusieurs individus surgissent de la végétation, prennent à partie les militaires par des jets nourris de projectiles et parviennent à les blesser avant de prendre la fuite avec la personne recherchée.

Très gravement blessées à la tête, les deux victimes sont exfiltrées par trois gendarmes en renfort avant d’être héliportés vers le centre hospitalier de Mamoudzou. Présentant une fracture du crâne, l’un d’eux fait l’objet d’une évacuation sanitaire vers le centre hospitalier de Saint-Pierre à La Réunion, où il ne sortira du coma qu’au bout du 6ème jour.

L’enquête diligentée par la section de recherche de Pamandzi permet d’identifier les trois principaux auteurs des coups ayant blessé les deux militaires. Ils sont successivement interpellés par l’antenne du GIGN à l’occasion d’opérations conduites durant l’enquête de flagrant délit dans les communes d’Acoua et de Bandraboua. Placés en garde à vue, ils reconnaissent leur implication respective aux faits et feront l’objet d’une détention provisoire à l’issue.

Jugés du 24 au 26 novembre 2021 en Cour d’assise pour « tentative de meurtre aggravée », les deux premiers accusés ont été condamnés à 20 ans de prison tandis que le troisième a écopé de 18 ans de prison.

Retour des tests pour tous les voyageurs de Mayotte

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Dans le cadre de l’augmentation des taux d’incidence actuellement enregistrée en métropole, et en application du décret n°2021-1527, depuis ce dimanche 28 novembre, toute personne de 12 ans ou plus, vaccinés ou non, souhaitant se déplacer entre Mayotte et La Réunion et entre Mayotte la métropole doivent présenter un test RT-PCR ou antigénique réalisé 48h avant l’embarquement.

Par ailleurs, à compter du lundi 29 novembre, la durée de validité des tests PCR et antigéniques, qui servent de Passe sanitaire pour les personnes non vaccinées, sera réduite à 24 heures (contre 72 heures actuellement).

Aïcha, Nazla, Samira, Nayla, Soilahoudine et Noël, ambassadeurs des JO 2024

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Du 9 au 17 octobre, six élèves de la classe Pierre de Coubertin-Alice Milliat sont allés enrichir leurs connaissances des Jeux Olympiques à Paris avant de se rendre au challenge Jeunes Officiels à Porticcio en Corse. Une expérience incroyable pour ces jeunes ambassadeurs du sport qui ont pu débriefer de leur séjour avec le recteur, Gilles Halbout.

« On m’a dit que vous aviez vu la médaille d’or de Tony Estanguet ?! » La question du responsable de l’académie, Gilles Halbout, a de quoi étonner. Pourtant, elle est loin d’être anodine au vu de ses interlocuteurs de ce jeudi 25 novembre. Face à lui donc, six élèves de la classe Pierre de Coubertin-Alice Milliat, de retour d’un séjour hors du commun, du 9 au 17 octobre, dans la ville Lumière et en Corse où ils ont pu notamment visiter l’institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et le siège de Paris 2024, mais aussi prendre part au challenge Jeunes Officiels à Porticcio.

« Je ne savais pas que le tennis de table était un sport international », s’esclaffe Nazla, du haut de ses 15 ans, comme pour détendre l’atmosphère.
Handballeuse, l’adolescente garde un souvenir particulièrement mémorable du centre d’entraînement olympique et paralympique, « une terre de champions », où ses camarades et elle ont pu rencontrer Olivier Belloc, le directeur du département performance à la fédération française d’athlétisme. « Nous avons découvert qu’il y avait une école et un internat… Mais ce qui m’a vraiment plu, c’est la cantine, elle était grande ! », lâche-t-elle.

Des « stars » sur l’île de Beauté

Une chance inouïe pour Aïcha, Nazla, Samira, Nayla, Soilahoudine et Noël, en compagnie de leurs trois référents, enseignants d’éducation physique et sportive à Doujani et Majicavo, Lysiane, Manon et Jean-Thomas. Ce voyage inédit s’inscrit dans le cadre d’un dispositif créé en 2018 à l’échelle de chaque académie. Ces regroupements de sportifs triés sur le volet ont pour but de former une cohorte de 1.000 élèves aux valeurs de l’olympisme et à la connaissance de l’institution et de constituer un groupe d’ambassadeurs des JO 2024.

Mais le point d’orgue de cette aventure se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de Paris, plus précisément sur l’île de Beauté. Au programme : une croisière dans la baie d’Ajaccio, un trail, une course d’orientation, un beach hand, une demi-journée écocitoyenne sur la plage pour ramasser les déchets, énumère Samira, jeune secouriste dans le cadre de l’UNSS. Et surtout une cérémonie pour récompenser la meilleure présentation des Jeunes Officiels. « Nous avons tourné une vidéo tout en images de 90 secondes à Sakouli pour montrer le rôle de chacun », relate Nayla, qui se souvient avoir improvisé un discours lorsque la délégation mahoraise a reçu le coup de cœur du jury. Un prix amplement mérité selon Jean-Thomas : « Ils ont fait rayonner l’académie, c’étaient des stars, ils ont mis l’ambiance du matin au soir en Corse. »

Fort de cette expérience enrichissante, le petit groupe de privilégiés doit désormais mener sa mission d’ambassadeur à bien. « Nous allons organiser des activités sportives dans nos établissements respectifs et prouver que nous, Mahorais, pouvons atteindre le plus haut niveau », résume Nazla, dont le rêve ultime serait de retourner à Paris en 2024… En attendant, la classe composée de 16 élèves scolarisés aux quatre coins de l’île va participer à une journée cohésion au collège de Chiconi et à Sohoa le 3 décembre prochain, dans le but de préparer la promotion de la semaine olympique qui aura lieu en janvier. Avant peut-être un nouveau déplacement en métropole à l’occasion des Gymnasiades 2022 qui se tiennent du 14 au 22 mai.

Les Naturalistes et 50 bénévoles paient un brin de toilette à l’îlot Mbouzi

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Samedi matin, une cinquantaine de volontaires répondait à l’appel des Naturalistes de Mayotte pour une opération de nettoyage de l’îlot Mbouzi. Interdite aux visiteurs, la réserve nationale naturelle essuie néanmoins les marées et les déchets qu’elles apportent sur ses plages. Les bénévoles ont donc collecté une cinquantaine de sacs de cannettes, tongs et autres ordures, avant que des pluies torrentielles ne viennent rincer l’îlot. Une matinée réussie pour les Naturalistes, qui reproduisent l’action chaque année.

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Tsunamis et séismes à Mayotte, la nouvelle campagne de prévention est lancée

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Le vendredi 26 novembre à la Case Rocher avait lieu le lancement de la nouvelle campagne de sensibilisation aux risques sismique et tsunamique à Mayotte. Une action réalisée en partenariat avec de nombreux acteurs privés et publics de l’île aux parfums.

On sera prêts !” Pour prévenir les différents risques naturels auxquels le 101ème département français est confronté, la préfecture de Mayotte lance une large campagne de sensibilisation. Séismes et tsunamis, deux mots qui font trembler les populations. Alors pour se protéger, une seule démarche à suivre : apprendre les gestes à appliquer en cas de catastrophe naturelle pour réagir au plus vite. “Notre objectif est de mener une communication simple et compréhensible par tous. Développer la culture du risque et sensibiliser la population”, explique le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Pour cela, la préfecture a mis en place en lien avec ses différents partenaires un réseau de détection, de prévention et de surveillance.

Un risque inédit

Situé à 50 kilomètres des côtes et à 3.500 mètres de fond, le nouveau volcan qui émerge au large de l’île au lagon se trouve au centre de toutes les attentions. Scruté par les scientifiques du monde entier, le phénomène s’avère aussi inédit que préoccupant. “Aujourd’hui, nous devons prendre conscience que ce risque est réel. Nous ne devons pas nous demander si un séisme ou un tsunami arrivera, mais quand il arrivera. Pour cela, cette campagne s’inscrit à la fois dans une démarche pédagogique pour expliquer le phénomène sismo-volcanique, mais aussi de transmission des consignes de sécurité à suivre”, détaille le délégué du gouvernement. Afin de mener à bien cette sensibilisation, l’État s’est associé aux élus, aux collectivités territoriales, aux assureurs, aux associations, mais aussi à des artistes et des personnalités connues de tous les Mahorais mises à profit dans les spots vidéos informatifs.

Quelques règles simples

En cas d’alerte, les 24 sirènes installées aux quatre coins de l’île retentissent. Dans le cas d’un tsunami d’origine lointaine, il est conseillé de préparer un kit d’urgence, comprenant de l’eau, de la nourriture, des vêtements, des médicaments et un post de radio à piles. Puis, de regrouper sa famille et de se rendre à pied dans la zone refuge la plus proche sans précipitation. Dans le cas d’un tsunami d’origine proche, il faut s’éloigner du rivage et se diriger rapidement à l’intérieur des terres et sur les hauteurs. Si vous avez des enfants, n’allez pas les chercher à l’école : les enseignants s’occupent d’eux. Enfin, si vous êtes en bateau, ne retournez pas sur le rivage.

Avec la campagne “On sera prêts”, nous allons marteler les gestes à suivre dans les semaines à venir. Notre plan d’action se résume en trois mots : alerter, par le biais des sirènes mises en place en août 2021, acculturer, en apprenant les bons réflexes et accompagner, à la fois les acteurs locaux et la population”, affirme Laurence Carval, la directrice du cabinet du préfet et la responsable de la protection civile. Une mission qui semble rondement menée car le département de Mayotte peut aujourd’hui se vanter d’avoir rattrapé les Antilles dans la création de dispositifs destinés à prévoir ces risques.

Les fonds européens se dépoussièrent au service des porteurs de projets mahorais

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Le groupement d’intérêt public de Mayotte consacré aux fonds européens s’est présenté aux porteurs de projets privés et publics ce vendredi 26 novembre à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. L’objectif est de rendre plus accessibles les subventions européennes qui sont très réglementées et parfois impossibles à obtenir pour les porteurs de projets mahorais.

La salle de réunion de la mairie de Mamoudzou était pleine à craquer ce vendredi matin. L’atelier consacré aux fonds européens a attiré de nombreux porteurs de projets provenant des secteurs privé et public. Un engouement qui n’étonne pas puisque le sujet intéresse les gens, mais manque de clarté pour certains. « D’une manière générale, les fonds européens ont une mauvaise image car les gens pensent que c’est trop compliqué, que ce n’est pas accessible, ce qui est faux. La réglementation est juste très exigeante parce que c’est le domaine de la dépense publique le plus contrôlé », indique Ali Soula, le directeur du groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte ». C’est pour cette raison que le GIP a créé un pôle animation afin d’être au plus près des intéressés et faciliter les démarches qui peuvent être fastidieuses.

Cette nouveauté est une nécessité pour les porteurs de projets qui se sentent souvent abandonnés et ne savent pas quoi faire. « Nous sommes le guichet unique, le portail d’entrée de tous porteurs de projets. Nous allons les recevoir, analyser les dossiers dans le cadre d’une pré-instruction avant de passer la main vers les services instructeurs », explique Naïla Louison Boura M’colo, responsable adjointe du pôle animation. Situé au port de Longoni, il a également pour mission de vulgariser le jargon lié aux fonds européens et pour cela, l’équipe est étoffée. L’ancien GIP Mayotte consacré à l’Europe pour la période 2014-2020 regroupait huit instructeurs, contre 19 pour 2021-2027. Ils pourront notamment résoudre les problématiques qui reviennent souvent lors de la construction des dossiers. « La rédaction du projet pose souvent problème, parfois la formulation peut tout changer et ne correspond pas forcément au fonds visés », affirme Naïla Louison Boura M’colo.

Objectif : consommer l’ensemble des fonds européens

La présidence du GIP l’Europe à Mayotte de 2021 à 2027 est partagée entre la préfecture et le conseil départemental. Une première pour le territoire, puisque les fonds européens régionaux ont toujours été gérés par l’État à Mayotte. L’enjeu est donc plus important pour le 101ème département qui doit faire ses preuves et montrer qu’il est capable de gérer les budgets attribués dans leur totalité. « Nous devons consommer l’ensemble des fonds qui sont mis à disposition de Mayotte. Notre premier objectif est que le fonds REACT-EU de 135 millions d’euros puisse être consommé totalement et que les opérations puissent être livrées au 31 décembre 2022 », précise Ali Soula. Autrement, l’enveloppe repartira à Bruxelles, alors que l’île a grandement besoin de cette somme pour son développement.
Le nouveau directeur de ce GIP, magnat de la finance et débauché à Bercy, a de grandes ambitions pour la programmation 2021-2027, période pendant laquelle les fonds européens attribués à Mayotte doivent être utilisés. « Tout doit être effectué à la fin de l’année 2025 parce que nous devons démontrer aux autorités nationales et européennes que nous sommes en capacité d’utiliser les fonds européens. Ce n’est pas de l’incantation, je le dis parce que j’en suis convaincu, et ça va se réaliser. » Rendez-vous donc en 2027 pour faire le point sur la situation et compter le nombre de projets qui auront vu le jour grâce à l’Europe.

Les taxis mabawa veulent plus que les miettes

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Alors que les taximen mahorais ont déjà fort à faire avec les projets de transports interurbains que développe le département, ils doivent aussi faire face à l’essor de la concurrence illégale. Les chauffeurs clandestins, communément nommés « taxis mabawa », ne cherchent pourtant qu’à vivre légalement de leur activité.

Devant la barge, à la sortie du village ou à l’atterrissage à l’aéroport, ils sont là. Bienvenue à Mayotte, où les chauffeurs de taxi ne représentent pas qu’un simple service impersonnel, mais bien une institution quasiment traditionnelle. Taxis-brousse ou taxis-ville, il peut cependant arriver que ces artisans du volant ne soient pas licenciés. Il s’agit des taxis mabawa, surnommés ainsi en référence aux ailes de poulet vendues pour quelques euros dans les brochettis. Qu’ils soient Mahorais, Comoriens, Malgaches ou Africains, tous sont informels, et une partie d’entre eux aimerait obtenir la licence – et parfois même des papiers – pour continuer d’exercer leur profession.

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Malgré ces bonnes intentions, les chauffeurs en règle ne peuvent que déplorer cette concurrence illégale. Car, quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Pour les lignes de taxi-brousse desservant le sud ou le centre de l’île, ce sont les chauffeurs non-licenciés qui prennent le relai à partir d’une certaine heure. « Après 19 heures, il est rare que des taxis pour Tsingoni ou Combani passent, déclare une habituée, patientant à l’arrêt des taxis centre de Mamoudzou. Donc on n’a plus le choix, il faut bien rentrer chez nous. » Le dimanche après-midi, lorsque les voitures des particuliers emplissent le parking réservé aux professionnels en semaine, de nombreux taxis mabawa se pressent également pour transporter les clients.

Des contrôles trop rares

Karim*, lui, attend la nuit tombée pour sillonner les routes de la commune de Mamoudzou. Chaque nuit, il transporte des dizaines de passagers, de Kawéni à Tsoundzou. Et, à cinq euros le trajet par tête, le chauffeur peut se permettre de prendre des risques. « Moi je dois dire non à des clients, s’étonne-t-il. Il y a beaucoup de gens qui m’appellent, que ce soit des Mahorais ou des mzungus. » Le chauffeur a même abandonné l’idée d’obtenir une licence, qui lui permettrait pourtant de passer outre les contrôles de police. Ces derniers, s’il ne parviennent pas à endiguer le flux de taxis illégaux, sont pourtant déployés sur le territoire. « En 2021, nous avons effectué deux contrôles conjoints police – préfecture sur les points de contrôle d’entrée de la ville, déclare Séverine Lucienne-Bonnotte, cheffe d’état-major à la Direction Territoriale de la Police Nationale (DTPN). C’était une opération spécifique aux taxis. »
Le commandant Lucienne-Bonnotte reconnaît néanmoins que les effectifs de police contrôlent majoritairement les taxis dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Environ dix chauffeurs illégaux sont ainsi interpellés tous les mois. « Quand le chauffeur n’a pas ses papiers, il fait l’objet d’une procédure de reconduite à la frontière, explique la cheffe d’état-major à la DTPN. Quand il est titré, puisque c’est souvent le cas, il fait l’objet d’une ordonnance pénale avec une réquisition de 400 euros du parquet. Les voitures sont également saisies et placées sous gardiennage dans les garages. La problématique majeure à laquelle nous devons faire face est que nous n’avons pas de fourrière. » Pour les taxis-motos, la situation est encore plus compliquée. « Ce que l’on sait, c’est que la majorité d’entre eux sont des demandeurs d’asile, continue-t-elle. Les motos sont mises de côté, puisqu’elles n’appartiennent que très rarement aux chauffeurs. Mais il est très compliqué de prouver la complicité du propriétaire, puisqu’il n’existe aucun acte de cession et que les paiements se font en liquide. »

Taxis-motos : « On donne 20 euros par jour au propriétaire du scooter »

Que ce soit sous les bosquets du centre de l’île ou dans la moiteur poussiéreuse de Kawéni, ils pullulent. Il s’agit des taxi-motos, ou taxi-scoots. Maurice*, un Burundais d’une trentaine d’années, est l’un d’eux. Casque accroché entre ses jambes, il balaie les trottoirs du regard, à la recherche de clients. « Mamoudzou, Chirongui, Sada… Je vais partout, s’enjoue le chauffeur. Il n’y a pas beaucoup de routes et donc beaucoup d’embouteillages. Quelqu’un qui sort de la barge et qui doit aller à un rendez-vous est obligé de prendre une moto. » Si Maurice parvient à gagner 50 euros dans un bon jour, il déplore le sort de ses pairs sans autorisation de travail.

« On n’a pas le droit de travailler, alors qu’on paie le loyer, la nourriture, les charges, témoigne-t-il. Beaucoup d’Africains sont obligés de faire taxi-moto, on n’a pas le choix, on doit vivre aussi, nourrir la famille. C’est mieux que d’aller voler les gens, non ? » Dans l’idéal, Maurice aimerait avoir une autorisation de travail, pour « trouver un boulot et me payer la formation de taxi, être comme les autres ». En attendant, il continue ses courses, pris en tenaille par les gardiens de la paix et les propriétaires véreux. « Tous les taxis-motos ne sont pas à nous, des gens achètent des motos et on leur donne 20 euros par jour, selon ce qu’on gagne, déclare-t-il. Et si la police t’attrape, c’est une amende direct, 135 euros mais de ta poche, tu donnes toujours les 20 euros au propriétaire. C’est difficile. »

Rozette Yssouf, le poids des mères au bout de la plume

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L’écrivaine et psychologue mahoraise vient de sortir Angie, Le combat d’une mère, aux éditions Cœlacanthe. Ce roman aborde l’histoire que nombre de femmes de l’île au lagon connaissent, celle d’une mère célibataire, victime de ses souffrances, d’un père démissionnaire et d’une société passéiste. Ces maux, Rozette Yssouf en a elle aussi souffert, et s’est armée de son expérience professionnelle pour les combattre et les dépasser.

« Ah non, ici c’est une bonne soirée qu’il faut me souhaiter ! », s’amuse Rozette Yssouf depuis Wallis-et-Futuna, qui avance de neuf heures sur Mayotte. Elle est devenue la première psychologue clinicienne de cet archipel du Pacifique, une aubaine pour celle qui se considère comme une « citoyenne du monde ». Après avoir vécu sur l’île au lagon durant les six premières années de sa vie, la jeune fille grandit d’ailleurs deux ans aux côtés d’une tante en métropole, avant de rejoindre sa mère sur l’île de La Réunion, jusqu’à ses 19 ans. « Petite, j’étais une petite princesse, se souvient-elle. Ma mère m’appelait même la mzunguette tellement j’étais sensible, je n’arrêtais pas de pleurer ! » Peut-être est-ce cette sensibilité qui développe chez Rozette une empathie la poussant à écouter les autres, presque machinalement.

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« Démerde-toi avec ton enfant »

« J’aimais écouter mes camarades de classe, je me prenais pour leur psy, avoue l’écrivaine. J’avais un classeur dans lequel je mettais des fiches sur ma mère, mes voisins, en listant leurs problèmes et les solutions adaptées. Au final, je leur donnais un poème. » Ces poèmes thérapeutiques, Rozette Yssouf les utilise toujours, pour les autres mais aussi pour elle. Notamment lors de ses premières années d’études, à Montpellier : « J’étais perdue. J’ai eu un questionnement existentiel car, quand j’étais avec des Mahorais de métropole, nous parlions de Mayotte comme d’une île extraterrestre. Je suis tombée en dépression, ma tante a vu que je maigrissais et a prévenu ma mère, qui m’a sommée de rentrer. » En 2004, c’est le retour aux sources pour la jeune femme, qui est alors « réanimée psychiquement ». Elle va de l’avant et poursuit ses études avec un master, lors duquel elle revient sur l’île pour un stage, en 2006.

Son sujet de mémoire, la résilience des femmes victimes de violences, répond aussi à une situation sociétale que la psychologue ne connaît que trop bien. « J’ai été élevée seule par une mère célibataire qui a beaucoup souffert de mon père biologique, raison pour laquelle elle a quitté Mayotte pour La Réunion, affirme-t-elle. Et j’ai reproduit la même chose que ma mère, j’ai eu un enfant avec un homme qui ne voulait pas de responsabilités. C’était violent d’entendre le père de mon aîné dire « Démerde-toi avec ton enfant »… » Ce combat, personnel, trouve aussi sa source dans la société mahoraise, qui « banalise les femmes victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles ». C’est cette société qui empêche l’auteure de revenir sur l’île aux parfums.

Pères démissionnaires…

« Mayotte, j’ai du mal, avoue-t-elle. J’y ai passé cinq ans et je ne me sentais pas chez moi, je n’aime pas le fait de voir qu’une société a du mal à changer, à bouger les lignes. » Un enlisement que Rozette Yssouf a également constaté dans son secteur. « Les psychologues cliniciens ne sont pas valorisés », déclare celle qui a participé à envoyer un courrier collectif de la profession au Département. « Les compétences sont là, pour aider les jeunes, continue-t-elle. Mais on nous a répondu qu’il n’y avait pas assez de fonds, que d’autres priorités existaient. » Les jeunes, et leur capacité à se sublimer après des épreuves traumatisantes, voilà justement le sujet de la thèse de la docteure en psychologie, qui s’est d’ailleurs appuyé sur des témoignages de Mahorais. Ces derniers ont marqué la chercheuse.

« Les résultats m’ont déprimé, témoigne Rozette Yssouf. Le point commun de tous ces jeunes ayant réussi, auxquels je m’identifiais, était le manque paternel ! » Chez ses sujets, la chercheuse observe le même besoin de compenser l’absence d’un père par la volonté absolue de faire quelque chose de sa vie, afin de « ne pas s’effondrer ». « Même quand le père est présent, il ne remplit pas ses devoirs envers son enfant, regrette-t-elle. Les mères sont celles qui poussent leurs enfants à aller de l’avant, à se sublimer. » Une démission du père qui empêche un développement correct de l’enfant, à moins d’y trouver un substitut salvateur. L’écrivaine évoque l’exemple d’un Mahorais, élevé par sa mère jusqu’à ses sept ans, âge auquel son père le prend de force en métropole.

… Mères célibataires

« Il était aux côtés d’un père négligent, d’une belle-mère qui ne l’a jamais aimé, témoigne Rozette Yssouf. Le manque de contact maternel lui a même fait oublier le shimaoré. C’était aussi compliqué à l’école, il a donc dû s’auto-éduquer, en quelque sorte, et c’est le karaté qui l’a fait tenir, et réussir. Aujourd’hui, il a créé une entreprise, s’est marié à une Bretonne, tout va bien pour lui. » Les pères démissionnaires, la poétesse les enjoue à « être plus forts que la peur », à « être la meilleure version d’eux-mêmes ». « À ceux qui ont eu un moment d’irresponsabilité, revenez vers votre enfant et demandez leur pardon, enjoue-t-elle. Prendre soin des enfants à deux est important pour leur équilibre psychologique et fait d’eux de grandes femmes et de grands hommes. »

Mais, si les pères manquent parfois à Mayotte, la majorité des mères sont là, et c’est à elles que Rozette Yssouf a destiné Angie, Le combat d’une mère. Ce roman, l’ouvrage qui lui « tient le plus à cœur », a pour objectif de montrer que les mères mahoraises souffrent. « Quand j’ai écrit ce livre, j’étais en plein combat juridique avec le père de mon enfant, qui réclamait des droits sur lui huit ans plus tard, alors qu’il ne m’avait jamais versé de pension », raconte l’auteure. Si elle avoue que ses personnages sont en partie basés sur son expérience personnelle, leurs destins ne sont pas communs au sien, et à celui qu’elle souhaite pour toutes les mères célibataires. « Ça ne veut pas dire que la vie est terminée, affirme-t-elle. Il est possible de concilier une vie de mère et une carrière, de hautes responsabilités. »

La psychologue remercie même ses enfants, ses « impulseurs ». « C’est grâce à mon fils que j’ai voulu aller de l’avant et reprendre les études, déclare-t-elle. Et c’est grâce à ma fille que j’ai soutenu ma thèse. » Les enfants seraient donc énergivores, mais aussi vecteurs d’une formidable énergie. « Il faut aller de l’avant rien que pour leur montrer que l’on ne s’effondre pas à la moindre difficulté, poursuit Rozette Yssouf. Il faut se relever, leur montrer qu’on peut être ambitieuse en étant mère célibataire. » Et ses ambitions, l’écrivaine les nourrit : « La thèse n’est que le début. Je veux continuer d’écrire, des articles scientifiques, des livres, des romans… » Et des poèmes, dont les vers, d’où qu’ils soient écrits, aideront celles et ceux qui souffrent intimement.

« On peut être ambitieuse en étant mère célibataire »

Un père

Être père, c’est plus qu’un devoir.
C’est une priorité absolue.
C’est être prêt à tout pour le bien-être de ses enfants.

Être père ne s’improvise pas.
Ce n’est pas un rôle à minimiser.
C’est le plus beau et le plus dur métier au monde à la fois.
C’est une formation tout au long de la vie
Car chaque enfant est unique.

C’est un métier qui ne connaît ni repos, ni arrêt maladie, ni congés.
Il faut être disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Et dès les premiers instants de la conception de notre futur bébé.

Être père, c’est une énergie permanente, un amour inconditionnel.
Qui passe avant toute autre obligation,
Même avant sa propre vie.
Cela réclame protection et amour infini.

Il n’y a pas de père parfait.
Mais des pères responsables
Qui ne sont ni abandonniques
Ni démissionnaires.

Être père, c’est tout un art.
Qu’il est indispensable de pratiquer chaque jour pour s’améliorer.

On ne naît pas père,
On le devient.

Être père, c’est prendre conscience
De nos lourdes responsabilités
Aimer et accompagner nos enfants.
À devenir les adultes sains et heureux de demain.

Notre mission première,
C’est prendre soin de nos précieux enfants
La prunelle de nos yeux…
Pour toujours.

Rozette Yssouf.

Florence Dabin, nommée à la tête du GIP « Enfance en danger »

Ce mardi 23 novembre, les membres du conseil d’administration qui regroupe l’État, les conseils départementaux et les associations, ont élu, à l’unanimité, Florence Dabin à la présidence du groupement d’intérêt public « Enfance en Danger », qui gère deux entités distinctes : le numéro national d’urgence 119 (service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger) et l’observatoire national de l’enfance en danger.

En charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, le 7ème vice-président du Département, Madi Moussa Velou, s’est félicité de la nomination de la vice-présidente de l’assemblée des départements de France chargée de l’enfance, à la présidence de cet organisme. « C’est une excellente nouvelle : la question de l’enfance figure en effet au cœur des préoccupations personnelles et professionnelles de Florence Dabin depuis 20 ans, notamment comme élue locale. Elle contribuera en particulier à l’évolution de ce groupement, qui a vocation à devenir l’organisme de référence en matière de protection de l’enfance. J’ajoute que les questions liées à l’intérêt de l’enfant sont centrales à Mayotte », indique le vice-président. « Il y a des aspects qui sont liés aux compensations financières de l’aide sociale à l’enfance, pour lesquelles je conduis, en lien avec le président et le préfet des discussions serrées au plus haut niveau. Il y a aussi tout ce qui relève de la protection de l’enfance qui représente une politique publique particulièrement sensible, et nous le savons bien à Mayotte. Le fait de disposer d’une interlocutrice investie dans ce GIP national est donc une très bonne chose. »

La fédération LR de Mayotte appelle le président Macron à se rendre utile pour les Mahorais

Dans un communiqué, la fédération LR de Mayotte dénonce les coupures d’eau sectorielles, les violences de plus en plus graves, une criminalité explosive qui amènent des fermetures d’écoles, collèges et lycées partout dans l’île. « Notre territoire est devenu une zone de non droit où l’autorité de l’État est bafouée au quotidien sans parler d’une immigration qui a atteint le summum de l’inacceptable même en période de Covid où les frontières sont censées être fermées. Au lieu de répondre aux inquiétudes, aux attentes sécuritaires, économiques et sociales de la population de Mayotte, le président Emmanuel Macron préfère lancer une pétition détournée de ses véritables fins tendant à manipuler les élus locaux. »

Face à ce bilan qu’elle juge « désastreux, qui n’a fait que diviser la France et plonger Mayotte dans le chaos total, il nous apparait inopportun et malvenu de demander le soutien des Mahorais à travers leurs élus locaux pour soutenir une probable candidature pour un second quinquennat ». La fédération des Républicains de Mayotte vient par le présent communiqué dénoncer ces manœuvres et invite Emmanuel Macron, en sa qualité de président, pour les jours qui lui reste à la tête de l’État, à se rendre utile pour le peuple Mahorais en y apportant les réponses immédiates attendues.

En conséquence, l’ensemble des élus – les Républicains – s’engagent à soutenir le candidat de leur parti désigné à l’issue du congrès du 4 décembre prochain pour redresser la France et redonner de l’espoir aux peuples d’Outre-mer.

Premier accord-cadre entre l’IRD et le CUFR

Valérie Verdier, la PDG de l’institut de recherche pour le développement, et Aurélien Siri, le directeur du centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, ont signé un accord-cadre de coopération scientifique et technique le 18 novembre dernier à la Case Rocher, en présence de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, de recherche et de l’innovation.
Cet accord s’inscrit dans le double contexte d’un renforcement des activités de l’IRD à Mayotte et d’une structuration progressive des activités de recherche au sein du CUFR. Il définit pour quatre ans un cadre de coopération pour des activités de recherche, de formation, d’expertise et d’information scientifique conduites en partenariat. Le domaine de coopération central identifié concerne les milieux littoraux et marins mahorais. Ces espaces fragilisés présentent de forts enjeux – démographique, économique, culturel et environnemental – dont la protection, la préservation et la valorisation constituent aujourd’hui une priorité pour l’IRD et le CUFR, qui réalisent des suivis des récifs coralliens mahorais depuis 2007.
Plus largement, les coopérations pourront porter sur les domaines suivants : connaissance, gestion, protection et en mise en valeur des socio-écosystèmes littoraux et marins ; valorisation de la biodiversité, restaurations des milieux naturels et solutions basées sur la nature ; caractérisation des aléas naturels et risques associés ; évolution des sociétés et leur résilience face aux pressions naturelles anthropiques ; étude des rapports entre humains et non-humains (communautés coralliennes par exemple) ; développement urbain durable ; éducation et sensibilisation à l’environnement ; développement d’une exploitation durable et vertueuse des environnements naturels. « Nous avons besoins aujourd’hui avec l’IRD de poursuivre les relations préexistantes, mais aussi de développer de nouveaux projets communs. Ce partenariat s’articule autour d’actions qui pourront prendre la forme d’accueil réciproque de personnels ou de collaborations plus structurées telles que des projets de recherche et de formations à la recherche pour les étudiants », a déclaré Aurélien Siri.

Crise de l’eau : la CFDT appelle à une action de désobéissance civile

L’union interprofessionnelle CFDT réagit à la crise de l’eau qui sévit sur le 101ème département. « Pour faire face à ces difficultés quantitatives, des rationnements en eau sont organisées », rappelle le syndicat. Qui évoque un puis deux tours d’eau hebdomadaires depuis le 11 novembre dernier. « Nous savons qu’en raison des conditions de vie très précaires de la population mahoraise, nous pouvons aggraver [leur] état de santé. » Une situation encore plus dégradée depuis la présence de manganèse dans l’eau dans plus d’une vingtaine de localités de l’île. « Je condamne le silence des autorités sanitaires (ARS), qui laisse d’autres acteurs (la SMAE) faire des déclarations qui vont entraîner des lourdes conséquences sur une autre crise sanitaire », regrette Ousseni Balahachi, le secrétaire général de l’UI CFDT. « De ce fait, j’appelle la population à observer une action de désobéissance civile, tant que les 17 maires et le préfet n’auront pas pris la décision de contraindre le SMEAM et la SMAE à réaliser les travaux nécessaires permettant de garantir la quantité et la qualité de l’eau potable sur le territoire. »

L’ancienne coopérative des producteurs de vanille de Chiconi s’offre une nouvelle vie

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Dans le cadre du plan de relance, et plus particulièrement du fonds de relance “friches”, la commune de Chiconi a obtenu une subvention à hauteur de 390.041 euros pour la rénovation de l’ancienne coopérative des producteurs de vanille. Dès 2022, le bâtiment accueillera un marché couvert, mais aussi des espaces de réunions et des bureaux destinés à dynamiser la vie associative de la municipalité.

La baie de Chiconi, son front de mer, ses pêcheurs et bientôt son nouvel espace de vente et de vie communale. Située non loin du lagon, l’ancienne coopérative des producteurs de vanille est un hangar en structure métallique des années 1950. À en croire les habitants de la commune, autrefois l’entrepôt servait de lieu de stockage et de séchage de gousses de vanille. “Le magazza vanille, comme on l’appelle, a accueilli différentes activités”, explique en bon professeur le DGS de la commune, Madi-Boinamani Madi Mari, qui joue les guides pour une matinée. Tantôt hôpital, puis école mais aussi évidemment lieu de vente et d’exposition de vanille, l’édifice a été laissé à l’abandon. “Pour nous, il est important de sauvegarder l’histoire architecturale des lieux, mais aussi l’histoire économique de la ville”, détaille-t-il. L’objectif ? Transformer cette friche en quelque chose d’utile afin de sauvegarder le patrimoine existant.

Un projet bien ficelé

Ce projet de réhabilitation s’inscrit dans une politique d’aménagement globale qui vise à équilibrer le territoire de la commune entre l’ancien village en front de mer et les nouveaux quartiers situés sur les hauteurs. À terme, la mairie souhaite redynamiser le centre historique en y implantant une zone d’activités économiques et touristiques, mais aussi en amenant une diversité d’acteurs. “Nous souhaitons mettre à disposition des porteurs de projets un lieu adapté pour développer l’économie locale et maintenir l’âme du site. L’artisanat faisant partie des atouts majeurs de la commune, ce lieu pourrait avoir un espace dédié spécifiquement à la filière artisanale”, argumente Youssfou Madjinda, le chef de projets aménagement et urbanisme à la commune de Chiconi. Avec la création d’un marché couvert, la ville de Chiconi affiche par ailleurs sa volonté d’offrir à la fois aux agriculteurs et aux consommateurs un lieu de vente répondant aux normes sanitaires et garantissant la traçabilité des produits.

Par ailleurs, avec le plan de relance “friches” le ministère de la Transition écologique a retenu 16 projets sur les territoires ultramarins. L’institution étatique affirme sa volonté de réhabiliter les friches qui constituent un “enjeu majeur d’aménagement durable des territoires pour répondre aux objectifs croisés de maîtrise de l’étalement urbain, de revitalisation urbaine, de limitation de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers, mais aussi de protection des sols contre leur artificialisation”.

Le magazza vanille en quelques chiffres

Avec ses 440 mètres carrés au sol, le hangar proposera au rez-de-chaussée un large espace de vente. Douze boxs réservés aux fruits et légumes, autant destinés aux épices, aux produits transformés et à l’artisanat et enfin un box destiné aux produits frais. À l’étage, huit bureaux et deux salles de réunion centraliseront les activités associatives de la commune qui veut en faire un lieu “ouvert à tous”. D’ici là, la mairie espère un début des travaux au mois de février 2022 et attend avec impatience la dernière commission liée à la commercialisation qui aura lieu au secrétariat général des affaires régionales en fin de semaine prochaine.

Les 85 adultes-relais de Mayotte savent enfin « à quelle sauce ils vont être formés »

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Linda Rabahi (debout), la directrice de Maoré Ouvoimoja, était chargée ce jeudi matin, dans une salle du collège de Kwalé, de présenter les 13 modules de formations en collaboration avec les directeurs des autres institutions publiques partenaires.

Ce jeudi matin, les 85 adultes-relais recrutés par des associations ou des collectivités territoriales dans le cadre d’un dispositif financé par l’État, ont pu assister au collège de Kwalé à un panorama de leurs futurs modules de formation lancés pour une durée d’environ un an dans le cadre d’un « plan départemental de professionnalisation ». Surtout connus pour leur rôle de médiateurs entre les jeunes et les riverains dans le cadre de la lutte contre la délinquance, ces salariés ont en réalité de nombreuses autres casquettes.

« Les adultes-relais ont pour mission de renforcer le lien social entre les habitants des quartiers prioritaires », explique Linda Rabahi, la directrice de Maoré Ouvoimoja. Constitué en 2019, ce groupement d’intérêts prioritaires est en fait un centre de ressources qui accompagne des acteurs de la politique de la ville et de la cohésion sociale et réunit dans ses rangs des membres de toutes les institutions publiques de Mayotte, dont le conseil départemental, la préfecture, la caisse de sécurité sociale, les communes, les intercommunalités et la caisse des dépôts et des consignations, entre autres.

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Echat, 43 ans, occupe le poste de chargée de prévention santé à la mairie de Sada, qui s’inscrit dans le cadre du dispositif Adulte-relais de la politique de la ville.

Lancé par le comité interministériel des villes en 1999, le dispositif adultes-relais n’a été mis en place que cette année 2021 à Mayotte. Financé à hauteur de 20.071,82 euros par l’État dans le cadre d’une convention signée avec la politique de la ville et de la cohésion sociale, il a pour objectif de renforcer le lien social entre les habitants des quartiers prioritaires. Concrètement, ces adultes-relais sont des salariés recrutés par des associations ou des institutions publiques et rémunérés sur la base du smic en fonction de leurs compétences, mais également de la nature de la structure qui les emploie. Ouverts sous condition d’avoir au minimum 26 ans, d’habiter un quartier prioritaire et d’être au chômage, ces postes ont la double fonction de créer du lien social, mais aussi des emplois. Mayotte a d’autant plus besoin de ressources humaines sur ce type d’emploi que les quartiers prioritaires, au nombre de 36, couvrent 70 % du territoire.

En revanche, « pas d’amalgame ! », comme aiment le rabâcher les tenants du « politiquement correct » : ces postes n’ont pas pour seule mission de prévenir la délinquance, confusion communément faite sur l’île aux parfums. En effet, si certains d’entre eux ont bien pour fonction d’effectuer une médiation entre les jeunes dangereusement attirés par les sirènes de la délinquance et les habitants « respectables », d’autres ont un objectif bien plus simple : assurer tout simplement la tranquillité des quartiers et marquer une certaine « présence de proximité ». Certains ont même vocation à pallier les manquements du système en termes d’alphabétisation ou d’actions culturelles. « Chaque métier exercé dans le cadre du dispositif adultes-relais est clairement défini, que ce soit dans la nature de ses interventions ou dans ses fonctions », informe Linda Rabahi. En tout cas, les adultes-relais sont susceptibles d’intervenir sur l’intégralité du territoire mahorais. « Les modalités de transport pour les salariés non véhiculés sont à définir avec les employeurs », précise la directrice de Maoré Ouvoimoja.

Présentation du volet 1 du plan de professionnalisation

Si la formation des adultes-relais se doit d’être garantie par les employeurs, le GIP Maoré Ouvoimoja a été chargé par la politique de la ville et de la cohésion sociale d’en assurer « une formation complémentaire » dans le cadre d’un « plan départemental de professionnalisation ». Sur les cinq volets prévus dans ce plan, ceux sur « l’accompagnement à la mobilité professionnelle » et « la valorisation des ressources existantes » ont d’ores et déjà été déployés depuis la fin du mois d’août dernier. Ce n’est que ce jeudi matin qu’a débuté le volet 1, à savoir la session de formation, qui a logiquement débuté par une présentation des 13 modules que les adultes-relais vont devoir ingurgiter sur l’année scolaire 2021-2022.

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Attoumani, 46 ans, assure des « évènements lecture » définis par la ligue de l’enseignement où il a été bénévole plusieurs années avant de décrocher un poste salarié en tant qu’adulte-relais.

Heureusement, tous les adultes-relais sont déjà en postes, certains de fraîche date, d’autres depuis de nombreuses années. Maoré Ouvoimoja et ses partenaires, dont le centre national de la fonction publique territoriale et la préfecture de Mayotte, notamment, n’auront donc qu’à affiner une formation déjà normalement mise en place par les structures employantes. Du pain béni pour tout formateur qui se respecte : quel enseignant n’a en effet jamais rêvé de former des employés motivés à des postes foncièrement utiles à la tranquillité et au lien social ?

Président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean joue la carte de la proximité

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En déplacement mercredi et jeudi à Mayotte, le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, a rencontré le mouvement local à quelques mois de l’élection présidentielle pour détailler la feuille de route. Il en a profité pour brasser les sujets majeurs qui touchent le 101ème département : la crise de l’eau, l’insécurité, l’abandon des électeurs et la force de frappe du Rassemblement national. Entretien.

Flash Infos : Vous êtes venu en visite express à Mayotte. Pour quelles raisons avez-vous souhaité faire ce déplacement ?

Ambroise Méjean : Ma venue était un engagement lors de mon élection à la présidence des Jeunes avec Macron en juillet 2019. Disons que j’aime tenir mes promesses ! La deuxième raison est que le mouvement à Mayotte recense plus d’une cinquantaine d’adhérents ici. C’est l’un des plus actifs parmi les territoires ultramarins. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons l’ambition de porter les propositions du 101ème département, donc il faut écouter les jeunes mahorais, parler avec les élus locaux et voir si nous pouvons les porter à l’échelle nationale.

FI : L’ensemble des maires ont signé la tribune dans le Journal du Dimanche de la semaine dernière pour défendre un second mandat d’Emmanuel Macron. Comment avez-vous reçu ce soutien connaissant les scores de la République en Marche et ceux Rassemblement national dans le 101ème département ?

A. M. : Avant tout, notons qu’il y a trois parlementaires mahorais dans la majorité présidentielle et que plusieurs conseillers départementaux et de nombreux élus locaux défendent le mandat d’Emmanuel Macron. Rappelons aussi que la majorité présidentielle est plurielle. : tous les mouvements travaillent ensemble ! Le nôtre le démontre bien.
Sur le débat avec Marine Le Pen, je perçois cela comme une forme d’espoir. Ses discours sont simplistes sur toutes les questions qui traversent l’île ! À l’inverse, le président de la République déploie des politiques précises. Quand il annonce le contrat Engagement Jeunes au début du mois de novembre pour les 500.000 jeunes de moins de 26 ans les plus éloignés de l’emploi, les Mahorais sont directement concernés. C’est tout simplement le signe qu’Emmanuel Macron essaie d’apporter des solutions sur le terrain quand d’autres prennent les électeurs pour des imbéciles… Qui peut croire que Marine Le Pen va répondre aux problèmes des Mahorais avec ses grandes formules ?

FI : Pourtant à Mayotte, la République en Marche séduit encore peu les jeunes électeurs, à l’image des réactions négatives lors des différentes visites ministérielles sur le territoire. Comment allez-vous vous y prendre pour inverser la tendance à quelques mois de l’élection présidentielle ?

A. M. : Si nous voulons que les jeunes croient en la politique, il faut que nous leur démontrions que cela peut changer leur vie. Regardez l’exemple du repas Crous à un euro mis en place depuis le 31 août dernier, qui a permis d’en distribuer 20 millions. Les Jeunes avec Macron ont demandé à élargir ce dispositif à tous les étudiants, notamment auprès des non-boursiers. Nos alertes peuvent donc être mises en application, la preuve ! Idem pour le plan « 1 jeune, 1 solution » lancé à l’été 2020 qui concerne près de 1.000 Mahorais en 2021, c’est 300 de plus que l’an dernier. À nous de faire le lien entre la réalité du terrain et les annonces.
Au-delà de la réalisation concrète, il faut trouver les canaux les plus adéquats pour toucher ces jeunes. Ainsi, le président de la République n’hésite pas à utiliser Tik Tok, Instagram et Snapchat. C’est plus pertinent pour les informer et les écouter… En ce sens, une campagne d’affichage va bientôt arriver pour mettre en lumière les 771 euros économisés par foyer depuis 2017 à la suite de la réforme de la taxe d’habitation. Plutôt que d’évoquer des milliards, mieux vaut se concentrer sur des chiffres qui parlent !

FI : L’un des sujets majeurs du moment est la crise de l’eau qui sévit sur le territoire. Alors que le syndicat de l’eau et de l’assainissement de Mayotte a été perquisitionné la semaine dernière, les habitants subissent deux coupures hebdomadaires… Cette situation catastrophique remonte à 2016. Malgré les différents plans d’urgence, l’État ne semble pas en capacité de régler le problème…

A. M. : Je ne suis pas spécialiste du sujet… Mais sans aucun doute cela me choque d’entendre que des habitants mahorais n’ont pas accès à l’eau une à deux fois par semaine. Effectivement, c’est une forme d’échec ! Peu importe que cela touche des Français en métropole, ceux dans les Outre-mer ou ceux à l’étranger. Il faut regarder les erreurs commises par le passé ! L’Etat doit être au rendez-vous par rapport aux investissements à réaliser mais aussi pour assurer les contrôles. Tout en gardant en tête que les acteurs locaux peuvent avoir une certaine gestion aléatoire. Cette problématique doit être mise à l’ordre du jour et devenir une priorité le plus rapidement possible.

FI : Quelle position défendez-vous face à l’insécurité délirante aux abords des établissements scolaires ?

A. M. : Il faut savoir garder une raison simple pour des problèmes complexes. Nous ne portons pas une politique sécuritaire sur trois, quatre ou cinq ans… Souvenez-vous que la droite a supprimé 12.500 postes sur un quinquennat. Cette décision renforce la délinquance aujourd’hui ! Ce que nous vivons est le résultat des politiques menées depuis 15 ans. Or cela prend du temps d’avoir des forces de l’ordre formées et efficaces. Toujours est-il que l’investissement de l’État à Mayotte est bel et bien réel : nous sommes fiers d’avoir augmenté de 60% les effectifs de police depuis le début du quinquennat. Mais la réorganisation des services à la suite de la création de la direction territoriale de la police nationale prend du temps, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Nous verrons les résultats dans le futur.

FI : De façon générale, le sentiment d’abandon est profond chez les Mahorais, qui se sentent complètement délaissés par le gouvernement. Qu’avez-vous à répondre ?

A. M. : Je crois à la politique de terrain ! Chez les Jeunes avec Macron, nous avons l’habitude avant chaque élection, quelle qu’elle soit, d’aller à l’écoute des citoyens. Nous posons des questions pour savoir ce qui va et ne va pas, ce qui leur a plu dans le quinquennat et leurs propositions pour l’avenir. Même quand nous tombons sur des opposants politiques, tous sont contents de discuter avec nous parce que nous allons à leur rencontre, ce qui est de plus en plus rare.
Dans ces conditions, le rôle du mouvement est crucial. Nous ne laisserons pas un pouce aux extrêmes. Marine Le Pen n’a pas de corpus idéologique. Elle veut simplement faire du bruit et s’appuyer sur le malheur des gens, c’est son fonds de commerce ! Or, il faut savoir écouter les doléances des électeurs et pouvoir leur apporter des solutions qui ont un impact. Dans le cadre de l’élection présidentielle, nous remettrons comme nous l’avons toujours fait des propositions sur les territoires ultramarins au président de la République. Et nous espérons bien qu’elles seront reprises.

À Mayotte, la vanille redore son blason

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Du 6 au 12 décembre, la vanille mahoraise et ses producteurs seront mis à l’honneur sur l’île aux parfums. Rencontre entre les producteurs et les scolaires, animations dédiées au grand public, découvertes d’exploitations… L’épice préférée des Français sera la star de cette fin d’année.

Pour vous, Noël a une odeur de pain d’épices ? Eh bien à Mayotte, il aura des parfums de vanille ! Pour ses dix ans, l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte organise la première édition de la fête de la vanille. Ateliers, visites, conférences, la perle noire de l’île sera présentée sous toutes ses formes.

Si la deuxième épice la plus chère du monde est connue de tous, sa culture a bien failli disparaître du territoire mahorais. “En 2018, nous avions réussi à ne récolter que 65 kg de vanille auprès des cultivateurs de l’île”, témoigne Julie Moutet, coordinatrice au sein de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte. Trois ans plus tard, la structure peut se féliciter d’avoir recueilli 750 kg de vanille et projette d’atteindre la tonne de la précieuse gousse pour l’année à venir. Dans les locaux où flotte un doux parfum sucré, l’employée de l’association et Adiamine, qui suit une formation en alternance, s’occupent de la transformation de la vanille, mais aussi de l’accompagnement des producteurs.

Une fête vanillée

Afin de célébrer la filière et les acteurs qui la font vivre, le grand public pourra se rendre le samedi 11 décembre de 9h à 15h au pôle d’excellence rurale de Coconi pour découvrir ou redécouvrir la précieuse épice. Dégustation, animation autour des cinq sens, atelier de plantation, film documentaire sur les systèmes de culture ou encore histoire de la vanille à Mayotte, il y en aura pour tous les goûts ! Grâce à ses partenaires, Le banga chocolat, Café cacao Maoré, Ouangani production et bien d’autres encore, l’association compte attirer les petits et grands gourmands pour une journée toute en douceur.

Le patrimoine de l’île aux parfums

Avec l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte, les agriculteurs adhérents et contractualisés peuvent déposer directement dans les locaux du pôle d’excellence rurale la vanille verte, prête à être transformée. « Les producteurs amènent entre 20 et 100% de leurs récoltes et la structure se charge du reste », précise la coordinatrice pendant qu’elle s’affaire à conditionner la vanille destinée à la vente. Pendant six mois, Julie et Adiamine s’occupent jour après jour de la transformation des gousses. Mais alors quelles étapes va subir la vanille pour passer de la liane à l’assiette ? Échaudée, égouttée, étuvée, séchée, affinée… La gousse n’a pas la vie facile avant de finir dans votre cuisine. S’il existe des productions de vanille partout à travers le monde, les terroirs se distinguent. Alors si vous aimez la vanille de Mayotte, le mieux est encore de venir la rencontrer au mois de décembre à Coconi pour connaître tous ses secrets.

Les enfants, les victimes collatérales des violences conjugales

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Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À l’occasion, l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes a mis la lumière sur les enfants qui sont les victimes collatérales. L’ACFAV a travaillé en collaboration avec des élèves du collège Ouvoimoja de Passamaïnty pour mettre en scène les violences conjugales et ses conséquences. Le groupe a présenté plusieurs scénettes ce jeudi matin sur la Place de la République à Mamoudzou.

Un homme qui frappe sa femme enceinte, un enfant qui assiste à la dispute, caché derrière une chaise… C’est le quotidien de certains foyers. Cette scène inspirée de la vie réelle a été jouée par des collégiens devant un parterre d’officiels et représentants de différentes structures. Objectif ? Sensibiliser sur les conséquences des violences conjugales, notamment sur les enfants qui sont parfois oubliés. « Celui qui agresse veut toujours avoir raison et la victime polarise sur les violences et l’intimidation qu’elle subit. Les préoccupations et les droits de l’enfant sont passés au second plan », souligne Étienne Aka, le directeur de l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes. Il est donc important pour la structure de mettre en avant cet aspect car la situation à Mayotte semble être préoccupante, même si pour l’heure il n’y a aucune donnée à ce sujet.

« À Mayotte, il y a des risques que ce soit un vrai problème. Sur les dernières interventions qu’on a faites, trois personnes sur sept qui participaient aux ateliers nous disaient qu’elles avaient grandi dans des familles où il y avait des violences. Trois sur sept c’est beaucoup et ça nous laisse imaginer l’ampleur réelle du phénomène », alerte Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes. La sensibilisation auprès des parents et des plus jeunes est donc essentielle pour éviter des drames et des traumatismes. C’est la raison pour laquelle l’ACFAV a placé la condition de l’enfant au cœur des débats sur les violences conjugales. Et qui de mieux pour faire passer le message que des enfants. Des élèves du collège Ouvoimoja de Passamaïnty ont relevé le défi et ont exposé le problème à travers différentes scénettes.

Des enfants conscients du problème

Âgés de seulement 12 et 13 ans, les comédiens en herbe portent déjà un regard très mature sur les questions de violences conjugales. « Je sais que beaucoup de femmes maltraitées ont honte et ont peur de parler parce qu’elles pensent que leurs maris vont encore plus les frapper. Alors que si elles ne parlent pas, les hommes vont croire qu’ils ont encore plus de pouvoir sur elles et ils vont continuer à frapper d’autres femmes », indique la jeune Zarianti. Cette dernière raconte avoir assisté à une scène de violences entre mari et femme, et l’évènement l’a marquée. « Il la frappait devant ses enfants qui regardaient. Ça m’a touchée j’étais très mal, je ne comprends pas comment on peut faire cela », témoigne-t-elle.

Pour cette raison, la jeune fille assure que quand elle sera grande, elle fera « quelque chose pour aider les femmes qui sont victimes de violences, mais aussi les hommes. » Sa camarade de classe, Francivia, n’en pense pas moins, elle qui s’est donnée corps et âme pour leur spectacle. « On a travaillé pendant trois jours et on s’est bien amusés. La pièce de théâtre m’a fait réfléchir. Je pense beaucoup aux femmes qui souffrent et aux enfants traumatisés », confie l’adolescente. Avant de collaborer avec l’ACFAV, la plupart de ces élèves de 5ème n’avait aucune idée de ce que pouvaient être les violences conjugales. Ce n’est pas un sujet qu’ils abordent facilement dans le cercle familial. « Mes parents ne m’en parlent jamais, mais depuis que je fais le spectacle, j’essaye de discuter avec eux sur ça, mais ils ne m’écoutent pas », révèle Francivia. Si ses parents se montrent réticents, la jeune fille n’a aucune difficulté à évoquer ces questions avec ses enseignants et ses amis. Francivia, Zarianti et tous leurs camarades qui ont participé à la présentation sont désormais sensibilisés à la cause des femmes et des enfants violentés. Ils peuvent à leur tour faire passer le message et ainsi contribuer à la lutte contre les violences conjugales.

Six lycéens ambassadeurs des Jeux Olympiques de 2024 reçus par le recteur

Durant les vacances scolaires d’octobre, six jeunes lycéens issus de trois établissements différents (lycée des Lumières, lycée de Sada et lycée Younoussa Bamana) sont allés enrichir leurs connaissances des Jeux Olympiques à Paris avant de se rendre au challenge Jeunes Officiels UNSS Maif à Porticcio en Corse. Ils ont l’honneur de rencontrer des sportifs de haut niveau comme Tony Estanguet, triple médaillé olympique français en canoë kayak ou encore Emmeline Ndongue, joueur de basket-ball professionnelle, médaillée d’argent aux Jeux de Londres en 2012.
Le recteur de l’académie, Gilles Halbout, doit rencontrer les six jeunes ambassadeurs ainsi que leur famille ce jeudi 25 novembre de 15h à 16h. L’occasion de revenir sur le parcours et les motivations de chacun, leur voyage en métropole, les différents échanges, etc.

Des stands pour échanger sur les enjeux de la sécurité des patients du CHM

Dans le cadre de l’opération annuelle de sensibilisation autour de la sécurité des patients organisée par le ministère de la Santé et des Solidarités, le centre hospitalier de Mayotte a réalisé ce mercredi 24 novembre une journée autour de la thématique du risque infectieux. Au sein de l’établissement, il était ainsi possible de découvrir un stand dédié aux infections sexuellement transmissibles et à la vaccination, un stand « labo » pour permettre aux usagers de visualiser des bactéries, un stand pour sensibiliser aux bonnes pratiques du lavage des mains et un stand de réalité virtuelle pour mettre en situation les usagers et professionnels sur plusieurs thématiques liées au risque infectieux.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes