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Une collection de t-shirts éco-responsables destinés à faire briller Mayotte à travers le monde

Porter un t-shirt Lovely Mayotte, c’est non seulement devenir un ambassadeur du territoire, mais surtout de sa beauté. Les médias nationaux n’en finissent pas de parler des problèmes que peut rencontrer Mayotte au quotidien. La beauté de l’île en est de fait souvent occultée. La raison d’être de Lovely Mayotte est de la raviver. Non seulement sur le territoire, mais aussi dans l’Hexagone et dans le monde entier.

Les visuels des t-shirts sont pensés par et pour la communauté. Ils sont ensuite conçus graphiquement à Mayotte, par Ben Jung, directeur artistique et animateur de la communauté Lovely Mayotte. Les visuels sont pour la plupart soumis à des votes sur le réseau social Instagram, avant d’être envoyés en production. C’est ainsi que naît une co-création, et des t-shirts adoptés avant même d’être fabriqués.

Les t-shirts sont fournis par la marque Stanley&Stella, référence sur le marché : un textile en coton biologique d’une qualité inégalable, un grammage élevé vous assurant une excellente tenue dans le temps. Son tombé idéal fait de lui un produit unisexe de grande qualité. La marque ne travaille qu’avec du coton 100% biologique, et des matériaux recyclés. Les t-shirts sont ensuite marqués dans les ateliers de Main Gauche, à Montpellier, avant d’être acheminés à Mayotte.

« À Mayotte, les enseignants enseignent en saignant ! »

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Jeudi 2 novembre, les professeurs du lycée Gustave Eiffel de Kahani se sont soulevés contre les épisodes de violences incessants que connaît l’établissement. Une manifestation main dans la main avec plus d’une centaine d’enseignants venus
des quatre coins de l’île aux parfums pour appuyer leur action.

On en a marre ! On est fatigués d’être punis à chaque fois ! Il faut que ça change !” Dans la foule massée devant le lycée de Kahani ce jeudi matin, des pancartes, des T-shirts, des drapeaux et surtout de la solidarité. Si une grande partie du personnel, des enseignants mais aussi des parents d’élèves du lycée étaient présents, la nouveauté tient dans le soutien indéfectible des autres professeurs de l’île vis-à-vis de leurs collègues. “Ça nous fait chaud au cœur de voir autant de monde car il faut bien avouer qu’il y a des jours où on perd un peu espoir”, témoigne Baptiste, professeur d’éco-gestion au sein du lycée de Kahani. Dès 9h, plus de 200 personnes se sont retrouvées sur le parvis de l’établissement. À 10h30, les organisateurs dénombraient entre 350 et 400 manifestants venus les épauler.

Les mots contre les maux

L’école est un temple du savoir et non un terrain de guerre” ; “Tsingoni, Kahani, tous unis !” ; “On veut la paix !”… Dans la foule les slogans fusent ! En signe de soutien, les manifestants forment une haie d’honneur pour les professeurs du lycée Gustave Eiffel accueillis sous les applaudissements de leurs confrères. “Aujourd’hui, nous faisons ça pour nos élèves. Pour qu’ils puissent étudier dans un environnement apaisé, avoir droit à un suivi et une continuité pédagogique”, affirme Lucas, enseignant au lycée polyvalent. “Nous dénonçons une violence chronique”, ajoute Jérémie Saiseau, professeur de Lettres et secrétaire CGT. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : pas moins 14 caillassages recensés sur l’année scolaire 2020-2021, auxquels s’en ajoutent 7 autres depuis le mois de septembre. Une escalade de la violence au sein d’un lycée à bout de souffle…

Une mobilisation citoyenne

Armée de leurs gilets jaunes et de leurs salouvas, les mamans de Kahani sont toujours là. “Il est normal de venir supporter les professeurs. On revendique tous la même chose : plus de sécurité, moins de laxisme, plus de fermeté et surtout que nos enfants puissent travailler dans de bonnes conditions”, s’époumone Ramlati, parent d’élève. Avec elles, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles de Kahani ont aussi sorti leurs meilleures pancartes pour que la violence cesse dans la commune.

Tsingoni, Kawéni, Sada, Ouangani, Dzoumogné, Passamaïnty, M’Gombani, Bouéni… La manifestation rassemble et la cohésion se met en place. “C’est un grand pas pour fédérer la profession au sein des différents établissements”, argumente Brice, enseignant en mathématiques. Avant d’ajouter : “Maintenant il faut espérer que tout cela serve à quelque chose. Nous sommes face à un problème généralisé sur l’île. Le plus important sera de voir ce que l’on obtient derrière.

Un établissement au cœur des préoccupations

Malgré la présence permanente des forces de l’ordre aux abords du lycée, les rixes entre jeunes continuent de bouleverser la scolarité des lycéens. “On ne parle pas assez du traumatisme que les élèves subissent au quotidien. Ils viennent avec la peur au ventre, ils ne savent pas à quelle heure ils vont arriver ni quand ils vont rentrer chez eux chaque jour”, se désole Rachid, enseignant de génie mécanique depuis six ans dans l’établissement.

À l’image du slogan des T-shirts arborés par les professeurs stars du jour, “Kahani mon amour”, l’objectif de la manifestation n’est pas la haine ni la guerre mais bien de rétablir le calme et la sérénité nécessaire à l’enseignement. Les enseignants demandent plus de moyens humains et matériels pour que tous puissent reprendre le chemin de l’école sous les meilleurs auspices. Par leur action, ils espèrent pouvoir interpeller le ministère de l’Éducation nationale et obtenir une réponse concrète pour que cette situation insoutenable cesse une fois pour toute.

Douze années de travail pour convaincre de l’importance de la filière de brique de terre compressée

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L’association ART.Terre vient d’éditer un livre intitulé « Construire en terre mahoraise ». Un ouvrage né de la nécessité de rendre compte du caractère novateur, écologique et économique joué par la filière de construction en terre crue à Mayotte dès le début des années 1980. Mais aussi un moyen de justifier ses bienfaits dans le but de la relancer. Entretien avec Dominique Tessier, architecte de formation.

Flash Infos : Avec votre confrère Vincent Liétar, vous venez de sortir le livre « Construire en terre mahoraise », fruit de douze années de travail de l’association ART.Terre, qui ont mobilisé producteurs, constructeurs, donneurs d’ordres. Quelles sont vos intentions à travers cet ouvrage ?

Dominique Tessier : L’idée est de retracer les raisons de la mise en place de la filière de brique de terre compressée à partir de 1978. À cette époque, le port de Longoni n’existait pas, donc il était difficile d’importer du ciment et du métal… La seule ressource locale, le pouzzolane, permettait quand bien même de réaliser des constructions. Il y a alors eu des débats fournis entre les représentants des collectivités de Mayotte et la direction de l’équipement sur son devenir. Dans leur ensemble, les Mahorais avaient rejeté l’idée que nous puissions continuer d’ériger des maisons en torchis et en feuilles pour privilégier le « dur » ! La solution dite « brique » a été admise par la population bien que ce soit de la terre, pour laquelle elle était pourtant réticente… Mais dans la mesure où il s’agissait d’un produit « moderne », fabriqué localement, il a été retenu par les élus d’antan.

FI : Au cours des années 80, 17 briqueteries étaient installées sur l’île… Aujourd’hui, nous avons une coopérative qui se remet doucement en ordre de marche. Comment expliquer cette perte de vitesse mais aussi ce retour à la mode ?

D. T. : Je ne crois pas que ce soit une mode… C’est plutôt un besoin, une nécessité ! Tout d’abord, il y a moins de briqueteries pour la simple et bonne raison qu’il y a moins de production. Si vous fabriquez des briques mais vous n’arrivez pas à les vendre, forcément le producteur dit stop. Toutefois, nous en avons répertorié huit sur Mayotte, qui fonctionnent par intermittence. Ou alors comme vous l’avez dit, certains ont décidé de se regrouper en coopérative pour produire plus s’il faut plus.

Le retour de la filière sur le devant de la scène se justifie essentiellement par des questions environnementales. Comme je l’expliquais plus tôt, nous importons beaucoup de ciment et d’acier. Or nous n’avons pas de sable naturel, qui exige de casser de la roche. Primo ce procédé coûte cher, deuzio les collines exploitables se font de plus en plus rares. Nous avons pu faire le constat dans les années 80 lorsque la filière terre tournait à son maximum que la consommation de granulats diminuait… Donc non seulement cela permet de ne pas épuiser les ressources, mais aussi d’avoir un produit avec une meilleure tenue à l’hygrométrie par rapport à la chaleur !

FI : Quelles difficultés et spécificités un constructeur peut-il rencontrer lors de l’utilisation de la brique de terre ?

D. T. : Déjà, nous ne pouvons pas employer n’importe quelle terre n’importe comment. D’où les études réalisées par le BRGM sur les ressources disponibles et sur la nécessité d’ajouter un adjuvant, comme du ciment, lorsqu’elle n’est pas assez malléable ou trop collante. Donc il faut passer par des professionnels : bricoler sa brique chez soi n’est pas recommandé car elle doit avoir une tenue et être compressée préalablement. Quand elle a reçu une pression et perdu son eau, il faut la faire sécher huit jours sous abri, puis vingt-et-un jours au soleil avant de pouvoir l’utiliser.

Il y a eu une norme élaborée par l’Afnor (association française de normalisation), qui dispense toutes les règles de fabrication et de contrôle. Il y a aussi des règles de montée à respecter. Mais ce n’est pas très difficile, nous le faisons depuis le Xème siècle avant Jésus-Christ.

FI : Pouvons-nous envisager que la brique (re)devienne une marque de fabrique à Mayotte, notamment auprès des maîtres d’ouvrage les plus importants du territoire, tels que la SIM et le rectorat ?

D. T. : La norme Afnor qui vient d’être révisée en France avait le surnom de norme Mayotte. C’est une manière de faire qui a été conçue dans les années 80 et qui a gagné sa réputation « internationale » à partir de cette expérience-là. La SIM et le rectorat ont la possibilité de faire en sorte que la brique de terre soit un élément incontournable de leurs constructions et par la même occasion d’aider la filière à se relancer. Sans toutefois pointer du doigt les difficultés conjoncturelles. S’ils passent des commandes, cela permettra de la remettra en route ! Il faut recréer le marché en quelque sorte.

Ironie de l’histoire : en Suisse et en Île-de-France, des sites industrielles de fabrication de terre crue sur la base du savoir-faire mahorais viennent d’être installés. Pourtant, nous sommes encore en train de nous demander si c’est bien de poursuivre en ce sens… Alors qu’ailleurs, des chaînes de production de l’ordre de 500-600.000 briques annuelles sont mises en place !

FI : Pour relancer cette filière, ne faut-il pas également le soutien d’investisseurs qui pourraient apporter un appui financier ?

D. T. : Oui oui, tout à fait. Par exemple, EDM fait déjà un geste d’une certaine façon. Si vous utilisez de la BTC pour construire votre maison, votre bâtiment commercial ou industriel, vous pouvez bénéficier d’une aide de 25 euros par mètre carré. Il est aussi certainement possible de recevoir un soutien de la part de l’ADEME qui est très favorable à l’idée de ne pas seulement réaliser des économies d’énergie avec des ballons d’eau chaude et des lampes de basse consommation, mais aussi d’avoir des murs isolants. De manière générale, nous sommes épaulés par l’État car toutes les démarches nécessaires pour rééditer les normes et les règles professionnelles ont été subventionnées par le fonds de développement mahorais et par la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Nous pouvons toujours espérer que cet appui soit supérieur, mais il est bel et bien réel.

FI : Le malaise n’est-il pas plus profond ? Comme vous l’avez dit, dans l’histoire de la BTC, il y a eu une certaine forme de rejet de la part de la population…

D. T. : Vous savez, quand le rectorat passe des commandes d’ouvrage dont la construction est demandée en BTC, c’est un moyen d’aider la brique, mais aussi les Mahorais à de nouveau aimer ce produit. Je pense que les gens n’ont pas encore suffisamment pris conscience des changements climatiques et des effets nuisibles sur la diminution des ressources. Donc il y a un combat à la fois technique et représentatif !

FI : Ce livre est-il une simple volonté de retracer une histoire ? Ou bien au contraire, avez-vous la prétention de rééduquer les habitants sur les bienfaits de la brique de terre compressée ?

D. T. : Le message consiste plutôt à rappeler aux Mahorais qu’ils ont été les précurseurs et les inventeurs d’un produit. Et qu’il est temps pour eux de ressaisir leur chance ! Nous, les professionnels, sommes convaincus et prêts. Encore faut-il qu’il y ait une demande…

Nouvelle séance de dédicaces à La Bouquinerie

Après une première séance de dédicaces ce mercredi 1er décembre de 13h à 17h à La Maison des livres à Mamoudzou, les auteurs seront de nouveau présents ce samedi 4 décembre de 10h à 12h30 à La Bouquinerie à Passamaïnty.

Santé mentale à Mayotte : les précisions du directeur par intérim du CHM

Après la lecture de notre article en date du 1er décembre intitulé « 15.000 personnes suivies pour des pathologies psychiatriques dans la nature ? », le directeur par intérim du centre hospitalier de Mayotte, Christophe Blanchard a tenu à apporter quelques précisions. « Le CHM a pris la décision de créer un pôle de santé mentale intégrant les centre médico-psychologique et service de psychiatrie. Celui ci sera effectif à compter du 1er janvier 2022 et le projet de pôle sera rédigé au cours du premier trimestre. Les partenariats avec le secteur médico-social sont actés afin de ne pas perdre de vue les patients à la sortie d’hospitalisation, de passer de la prise en charge hospitalière à l’accompagnement médico-social et d’assurer l’offre en santé mentale de bout en bout. Il est prévu d’augmenter le nombre de lits d’hospitalisation de 10 à 30 lits sur l’ancien site de Dzaoudzi d’ici début 2023, qui est l’un des projets de restructuration du site de Mamoudzou. En parallèle, l’ouverture du second site permettra également d’étendre l’offre en santé mentale à horizon 2030. Les CMP Centre et Petite-Terre vont ouvrir leurs portes début janvier. Les recrutements d’infirmiers et psychologues sont réalisés ou en cours, la principale difficulté étant le recrutement de façon pérenne des psychiatres. En effet, aujourd’hui, l’offre de soins est assurée principalement par des praticiens contractuels : seuls quatre psychiatres (pédopsychiatre et psychiatres) sont permanents au sein de l’établissement. Des coopérations avec l’établissement public de santé mentale de La Réunion et le CHU de La Réunion sont à venir et à développer début 2022 afin d’organiser la stabilité du service et de rendre attractif le pôle de santé mentale. De belles perspectives donc. »

Mayotte Nature Environnement interpelle le ministre de la Justice

Dans une lettre ouverte adressée à la date du 25 novembre au ministre Éric Dupond-Moretti, le président de Mayotte Nature Environnement, Houlam Chamssidine, attire l’attention sur la recrudescence des atteintes portées à l’environnement sur le 101ème département qui méritent une réponse judiciaire renforcée et adaptée aux enjeux climatiques et environnementaux actuels et à venir. « En effet, si la destruction effrénée de la biodiversité n’est pas maîtrisée, dès à présent, les conséquences seront non seulement préjudiciables – et irréversibles – pour l’environnement, mais également tragiques pour les habitants de l’île à moyen et long terme, la nature n’étant plus en mesure de fournir ses précieux services à la population. »

L’association rappelle que le territoire accueille une avifaune exceptionnelle : 150 espèces d’oiseaux y ont été observées. Mais aussi que de nombreuses espèces animales et végétales, dont une grande partie sont endémiques à Mayotte, ont ainsi fait l’objet d’une protection particulière : 226 espèces animales et 264 espèces végétales sont protégées par arrêté préfectoral. « Le développement économique exponentiel de l’île combiné à l’expansion démographique de la population et aux problèmes sociaux-économiques auxquels sont confrontés une grande partie des habitants engendre une pression anthropique sur l’environnement grandissante », précise le courrier de
Mayotte Nature Environnement. « Des infractions environnementales sont ainsi quotidiennement constatées sur le territoire : défrichements sans autorisation de bois, forêts, et mangroves, pâturages incontrôlés en forêt, brûlis à des fins agricoles, charbonnières sauvages, dépôts illégaux de déchets, déversements de substances toxiques dans l’eau (lavage de vêtements ou voiture en rivière, rejet des déchets industriels) et les sols (utilisation abusive de pesticides), captage d’eau non autorisé, construction d’habitations en zone naturelle ou d’ouvrages sans autorisation environnementale, braconnage d’espèces protégées (notamment les tortues marines), pêche illégale dans le lagon. Les auteurs de ces atteintes à l’environnement doivent être sanctionnés et les préjudices résultant de ces infractions réparés. »

Toutefois, l’association regrette que la majorité des contraventions et délits environnementaux restent impunis et insiste pour que la protection de l’environnement ne soit plus relayée au second plan, en métropole comme dans les territoires ultramarins. « Nous attendons ainsi une impulsion politique forte et déterminante en faveur de la protection judiciaire de l’environnement et une application, sur le territoire, de la politique nationale en matière de justice environnementale fondée en partie sur la loi n°2020-1672 du 24 décembre 2020 relative au parquet européen, à la justice environnementale et à la justice pénale spécialisée et la circulaire visant à consolider le rôle de la justice en matière environnementale du 11 mai 2021 adressée par vos soins à l’ensemble des procureurs de la République. »

Enfin, Houlam Chamssidine demande la mise en place d’une « politique pénale claire et inconditionnelle sur la base des constatations tirées de l’état des lieux – mis à jour annuellement et rendu public – en lien avec la juridiction environnementale régionale. » « Afin d’atteindre les objectifs nationaux fixés en matière de lutte contre la délinquance environnementale, des moyens humains supplémentaires et formés en la matière nous paraissent, à ce titre, la première étape indispensable avec notamment la nomination d’un substitut du procureur entièrement dédié à ce type de contentieux. » Reste à savoir si Éric Dupond-Moretti entendra ces doléances…

Les Naturalistes recadrent Sea Sheperd France

Dans une publicité sur sa page Facebook, Sea Sheperd France avance que ses équipes auraient découvert sur la plage de Saziley un charnier de tortues marines découpées à la machette près du campement des Naturalistes qui y bivouaquent chaque semaine. L’organisation non gouvernementale maritime fait allusion aux dizaines de milliers d’euros perçus de la préfecture pour protéger ces espèces, mais aussi aux dons réclamés en ce sens. « Cette information est fausse et inutilement agressive à [notre] encontre », réplique la structure mahoraise. « C’est mal connaître les pratiques des braconniers que de les imaginer regrouper scrupuleusement dans un même lieu les restes de leurs méfaits. Ce serait encore plus stupide et aberrant qu’ils le fassent en bordure du campement des Naturalistes. La réalité est moins sensationnelle et si Sea Sheperd avait cherché à rencontrer les Naturalistes ils auraient eu l’explication de cette découverte de charnier. »

Avec l’accord du réseau échouage mahorais de mammifères marines et de tortues (REMMAT), les Naturalistes rassemblent sur le site de bivouac tous les ossements de tortues braconnées, dans un souci pédagogique : ainsi depuis près de deux ans, plusieurs centaines de personnes (participants à des bivouacs, randonneurs, visiteurs) ont pu constater l’ampleur du braconnage en voyant cette quantité d’ossements. « Et n’en déplaise à ceux qui cherchent toujours à se présenter comme les meilleurs, voire les seuls, protecteurs des tortues de Mayotte, les Naturalistes n’ont rien à envier à d’autres en matière de bilan. »

Depuis le 1er janvier 2021, les Naturalistes ont assuré 117 nuits de présence sur la grande plage de Saziley et 76 nuits sur les autres plages de la presqu’île. Ces actions ont été menées par 168 bénévoles renforcés depuis le mois de juin par des services civiques et PEC (parcours emploi compétences) mis à sa disposition par la préfecture et la communauté de communes du Sud dans le cadre du pacte de sauvegarde des tortues que Sea Sheperd avait bruyamment contesté. Le résultat de cette mobilisation peut se mesurer sur les faits de braconnage enregistrés par le REMMAT sur la plage de Saziley : 15 cas en 2019, 6 en 2020 et pour l’instant aucun en 2021.

« Nous sommes plusieurs chez les Naturalistes à avoir apprécié dans le passé des prises de position, parfois un peu fracassantes, de Sea Sheperd. Aujourd’hui, l’arrogance et l’agressivité manifestées à l’encontre d’une des associations les plus actives dans la lutte anti-braconnage sont totalement contre productives et portent atteinte à la crédibilité de Sea Sheperd. Nous le regrettons. Les Naturalistes restent disponibles lorsque Sea Sheperd sera disposé au dialogue. »

Opération séduction du préfet et du directeur de l’ARS pour inciter les Mahorais à faire la 3ème dose

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Le nouveau directeur de l’agence régionale de santé de Mayotte, Olivier Brahic, et le préfet, Thierry Suquet, ont visité le centre de vaccination de la MJC de M’Gombani ce mercredi matin. L’occasion pour les deux autorités de faire le point sur la situation sanitaire liée au Covid et appeler tous ceux qui sont éligibles à réaliser leur troisième dose de rappel.

Donner l’exemple. Voilà comment résumer en trois mots la visite d’Olivier Brahic, le nouveau directeur de l’agence régionale de santé de Mayotte, ce mercredi matin au centre de vaccination situé dans la MJC de M’Gombani. Et c’est naturellement devant les caméras que le successeur de Dominique Voynet s’est prêté au jeu de la troisième dose. Une médiatisation nécessaire car depuis les récentes annonces du gouvernement, les principaux concernés ne se bousculent pas au portillon… Pour preuve, seulement 2.000 personnes ont procédé à leur injection de rappel. Un chiffre bien en deça des espérances alors que « la population éligible au bout de cinq mois s’élève entre 25 et 30.000 personnes en ce moment ».

« Nous voyons bien que nous avons un effort complémentaire à faire pour que l’ensemble de la population se présente dans les centres de vaccination », admet Olivier Brahic. Pourtant, les semaines sont comptées ! À partir du 15 janvier, le pass sanitaire ne sera valide qu’à condition d’avoir reçu le précieux sésame pour les personnes majeures. Une échéance qui intervient d’ailleurs un mois plus tôt pour les plus de 65 ans. « La troisième dose, c’est la poursuite de la démarche. Nous n’avons pas connu de crise liée au variant Delta à Mayotte parce que les gens se sont vaccinés et cela a beaucoup contribué à protéger Mayotte, donc il faut continuer dans cette voie », ajoute Thierry Suquet, lui aussi présent, comme pour convaincre les plus réticents.

Convaincre la population par tous les moyens

À l’heure actuelle, « 71% de la population éligible est vaccinée avec les deux doses et 86% avec une dose », annonce le préfet de Mayotte. Un tiers de cette cible n’est donc pas encore convaincue par les discours des autorités. Pour inverser la tendance, la préfecture et l’ARS s’appuient une nouvelle fois sur les collectivités. « Elles ont un rôle très important via les centres communaux d’action sociale. Elles doivent aller vers ces personnes et les ramener dans les centres de vaccination », indique Olivier Brahic. Suffisant ? Pas sûr ! Raison pour laquelle l’agence régionale de santé va lancer une nouvelle campagne de communication pour sensibiliser davantage les plus réticents.

Ces rappels sont d’autant plus importants puisque le variant Omicron se situe aux portes de Mayotte. Un cas est déjà détecté chez nos voisins Réunionnais et les vacances imminentes risquent de le faire entrer sur le territoire mahorais. « Ce variant a des mutations très nombreuses, et l’organisation mondiale de la santé le qualifie de très préoccupant », rappelle le directeur général de l’ARS Mayotte. Heureusement, la situation sanitaire liée au Covid est toujours bonne sur l’île. « Nous avons l’un des taux les plus bas de France », précise Olivier Brahic. Il ne faudrait pas que ce variant Omicron vienne retirer à Mayotte sa casquette de bonne élève.

Journée mondiale de lutte contre le Sida : la sensibilisation ne suffit pas à Mayotte

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Le 1er décembre marque la journée mondiale de lutte contre le Sida. Les actions de sensibilisation se multiplient sur l’île, et les différentes associations et l’agence régionale de santé y ont mis les moyens. Cette mobilisation est nécessaire puisque malgré les actions de prévention qui se répètent chaque année, les chiffres à Mayotte ne sont pas rassurants.

C’est entre deux cours que Souraya décide de se faire dépister pour savoir si elle porte ou non le VIH. Âgée de 19 ans, elle se rend donc au stand installé devant le centre hospitalier de Mayotte et s’adresse à l’une des deux infirmières mobilisées pour l’occasion. Après quelques échanges sur sa sexualité, place à une piqûre sur le doigt. Cinq minutes plus tard, le résultat tombe : négatif ! Si elle en était pratiquement persuadée, la part de doute l’a poussée à passer le cap. « La plupart du temps, nous fréquentons des gens sans savoir s’ils prennent des risques ou pas, donc j’ai préféré me faire dépister », confie-t-elle. En se faisant dépister, Souraya se responsabilise ! Malheureusement, toute sa génération n’est pas aussi soucieuse de sa santé qu’elle peut l’être. La faute aux mentalités qui évoluent lentement à Mayotte. « Je ne pense pas que nous soyons assez sensibilisés sur ce sujet, car il est encore tabou chez nous. Nous avons du mal à parler de cela dans les familles alors que c’est très important, il vaut mieux prévenir et être en bonne santé », ajoute-t-elle.

Pour que la parole se libère et que chacun soit conscient des risques liés aux maladies sexuellement transmissibles, des actions de prévention s’organisent sur l’ensemble de l’île ce mercredi 1er décembre, synonyme de journée mondiale de lutte contre le Sida. Principale cible des associations : les jeunes. « Ils connaissent les risques du VIH, ils en parlent entre eux, mais il faut toujours rappeler l’importance du préservatif parce que dans un moment de plaisir, nous avons tendance à l’oublier », selon Raysate Abdallah, chargée en santé sexuelle et reproductive à la Croix Rouge française.

Le dépistage, le maillon faible à Mayotte

Malgré les actions de prévention, les chiffres à Mayotte ne sont pas bons. Actuellement, 350 patients atteints du VIH sont suivis par le CHM. Autre chiffre préoccupant : celui du nombre de positifs sur 1.000 testés. « Nous sommes à 2.7 positifs sur 1.000 sérologies réalisées, nous sommes au-dessus du niveau national, à l’exception de l’Île-de-France et de la Guyane qui ont les taux les plus élevés », informe Mohamadou Niang, infectiologue au CHM. Mayotte est donc la troisième région de France la plus touchée par le VIH, par rapport aux nombre d’habitants.

Et selon les professionnels, les mentalités sont une nouvelle fois la cause. « La culture est un frein, et le niveau d’études aussi puisqu’il intervient dans la compréhension de la maladie », affirme le docteur. À cela s’ajoute le dépistage, qui est « le maillon faible à Mayotte ». Pourtant, les moyens de dépistage sont bien présents sur l’île. Il existe la prise de sang, mais aussi les tests rapides que l’on peut faire dans certaines associations ou dans les dispensaires. Il y a également les autotests disponibles en pharmacie, qui coûtent environ dix euros. « Le prix est un frein c’est sûr, mais les pouvoirs publics peuvent les acheter et les donner gratuitement à la population pour se faire dépister », argumente l’infectiologue. Ceux qui le veulent peuvent déjà avoir des préservatifs gratuits disponibles dans les quatre coins de l’île et mis à disposition par l’agence régionale de santé.

La 5ème édition de Selfise ton préservatif est lancée

Comme chaque année depuis cinq ans, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte organise le concours « Selfise ton préservatif » destiné aux 15-25 ans. Le but est de sensibiliser les jeunes sur l’utilisation du préservatif. Il faut se prendre en photo, proposer une phrase pour faire passer un message et poster le tout sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SelfiseTonPréservatif. Les participants ont jusqu’au 10 février pour envoyer leurs photos et les gagnants seront connus le 14 février. Ils seront déterminés par un jury qui s’appuiera sur le message véhiculé et sur le nombre de like.

Les petites mains de Mayotte travaillent pour l’avenir

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Ce mercredi 1er décembre, l’agence française de développement (AFD) organisait à l’hôtel Sakouli une cérémonie dans le cadre du programme Mouv’Outremer. L’occasion de récompenser les porteurs de projet inscrits depuis plusieurs mois au sein de ce dispositif et engagés pour une transition durable à Mayotte.

Valoriser le patrimoine, les traditions et l’environnement mahorais, tel est l’objectif des porteurs de projets inscrits dans le programme Mouv’Outremer. Destiné aux acteurs des départements et collectivités ultramarines engagés pour un développement durable de leur territoire, il offre un parcours de formation adapté à chaque acteur et aux spécificités des territoires d’Outre-mer. Réunions, conversations, créations… Entre les mois de mai et d’octobre 2021, les huit lauréats récompensés ce mercredi 1er décembre à l’hôtel Sakouli n’ont pas chômé. Rencontre avec deux d’entre eux engagés activement dans la valorisation de l’île aux parfums et de ses richesses.

Association Made in Mayotte : la vitrine de l’artisanat mahorais

Couture, stylisme, céramique, sculpture, bijouterie, cosmétiques, produits du terroir…Notre communauté d’artisans réunit tous corps de métier”, affirme avec un large sourire Marlène Fraytag, la présidente de Made in Mayotte. “L’association a été créée officiellement il y a seulement 31 jours. L’objectif en participant à la saison 2021 de Mouv’Outremer était de nous structurer”, commente la sculptrice sur bois. Avec quinze adhérents et six membres fondateurs, la structure espère rassembler un nombre croissant d’artisans éparpillés aux quatre coins du territoire. “Cela fait quatre ans que nous organisons des événements. Participer à Mouv’Outremer a été un sacré challenge ! Le travail collectif était très stimulant et nous a permis de faire mûrir notre projet”, poursuit Marlène Fraytag. Mais le travail ne s’arrête pas là. Dès la semaine prochaine, les artisans se retroussent les manches pour le lancement de la 9ème édition de l’exposition Made in Mayotte sur le thème de l’animal totem de l’île : la tortue. Un rendez incontournable pour les artisans locaux à l’approche des fêtes de fin d’année et à consommer sans modération du 8 au 22 décembre dans le hall de l’agence d’attractivité et de développement touristique, anciennement connue sous le nom de comité du tourisme.

La relance de la filière ylang chauffe avec Neosent

Sauver, relancer, restructurer la filière ylang.” Voici l’objectif de Neosent. La société par actions simplifiée unipersonnelle, créée en novembre 2019 par Kassim Fidaly, espère bientôt participer au renouveau de l’ylang-ylang à Mayotte. “Notre projet est d’apporter une solution durable pour produire et consommer les huiles essentielles. » En lien avec l’institut national des sciences appliquées de Rouen, des études ont été menées entre 2019 et 2020 afin de définir la manière de créer la vapeur nécessaire à la destination de la fleur symbole de l’île aux parfums. “Nous cherchons une solution innovante et résiliente pour faire passer l’eau de l’état liquide à gazeux de manière durable grâce aux énergies renouvelables.” Une recette miracle encore tenue secrète qui pourrait bien permettre de relancer la filière à Mayotte. “L’ylang fait partie de notre culture, il ne faut pas qu’elle disparaisse. De plus, l’aromathérapie est aujourd’hui un marché en pleine expansion et il faut que Mayotte puisse mettre en valeur son patrimoine”, conclut le président fondateur de la société. En partenariat avec les producteurs de l’île, la jeune entreprise compte bien redonner à l’île aux parfums ses lettres de noblesse.

Coupe de France de basket-ball : l’équipe féminine de Fuz’Ellipse de Cavani obligée de déclarer forfait, faute d’avion ?

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Qualifiée pour la finale de la Coupe de France de basket-ball de la zone océan Indien, l’équipe féminine de Fuz’Ellipse de Cavani ne sait toujours pas si elle pourra tenir son rang le 11 décembre prochain à La Réunion. En cause : l’absence de billets d’avion disponibles pour cette période. Une situation qui pousse le club à médiatiser l’affaire pour tenter de faire bouger les lignes.

coupe-france-basket-ball-equipe-feminine-fuzellipse-cavani-declarer-forfait-faute-avionLe rêve de l’équipe féminine de Fuz’Ellipse de Cavani tourne au cauchemar ! Qualifiées le 21 novembre dernier pour la finale de la Coupe de France de la zone océan Indien, les joueuses ne sont pas encore certaines de défendre leur chance à La Réunion, le 11 décembre prochain, contre la Tamponnaise. La faute a un casse tête chinois du côté du trafic aérien… « Quatre jours avant notre match, nous avons adressé une demande de réservation auprès d’Air Austral, nous engageant par écrit à payer l’avance forfaitaire réclamée dès le lendemain de la victoire, si celle-ci survenait », retrace Nassim Said Boana, un membre actif du bureau. Silence radio, jusqu’à ce que l’agence de la compagnie aérienne en question annonce le 22 novembre ne pas pouvoir donner suite à cette requête, faute de sièges disponibles.

Face à cette réponse négative, les dirigeants décident alors de réduire la voilure dans l’espoir de toujours s’envoler deux jours avant cette rencontre décisive. « Nous sommes passés d’une délégation de 24 à 18 personnes. » En vain ! L’incompréhension est d’autant plus grande qu’un groupe de taille identique « a réussi dans le même temps à avoir des places », fait savoir le bénévole. Qui regrette un manque d’accompagnement du sport amateur par la ligue de basket-ball et les autorités compétentes. « Nous avons alerté tout le monde, mais rien ne change… »

Un vol spécialement affrété ?

Au vu de l’enjeu, ce serait tout simplement dommage de passer à côté d’une telle opportunité, surtout pour une première fois à un tel niveau. Car d’un point de vue sportif, il s’agit d’une chance en or pour les filles et le rayonnement du territoire. En effet, La Tamponnaise marche sur la compétition depuis plusieurs années dans la région. « C’est la meilleure équipe de La Réunion, mais nous nous préparons sportivement pour partir au combat et gagner. […] Aujourd’hui, si le basket masculin mahorais joue d’égal à égal avec celui de nos voisins, c’est parce qu’il a réussi à emmagasiner de l’expérience à travers ces compétitions ! »

À l’heure actuelle, c’est toujours plus ou moins le flou artistique pour le Fuz’Ellipse. « Air Austral regarde s’il est possible d’affréter un vol supplémentaire. Mais nous ne pouvons pas nous baser sur du ‘peut-être’… Il faut anticiper car en attendant, nous ne pouvons pas non plus réserver les chambres d’hôtel », peste Nassim Said Boana, effrayé à l’idée de devoir déclarer forfait pour des raisons logistiques. Heureusement, le club peut compter un soutien inattendu dans ce chaos : celui de la ligue de basket-ball réunionnaise. « Leur président, que nous eu ce mercredi après-midi, s’étonne que ne nous bénéficions pas de soutien dans cette galère. » Finalement, la médiatisation de l’affaire semble porter ses fruits… « Tant que nous n’aurons pas d’écrit, nous ne serons pas rassurés ! »

Appel à projets : soutien à la publication d’ouvrages sur le patrimoine naturel et culturel de Mayotte

Dans le cadre de la valorisation des patrimoines, le conseil département se mobilise pour créer un dispositif financier d’aide aux auteurs à travers un appel à projets intitulé « Soutien à la publication d’ouvrages sur le patrimoine naturel et culturel de Mayotte ».
Depuis plusieurs années, le Département participe à la production de nombreux ouvrages sur le patrimoine. Des ouvrages qui enrichissent les savoirs dans diverses thématiques et valorisent les richesses naturelles et culturelles de ce territoire.
Toutes ces productions ont créé une émulation sur le territoire. De nombreux auteurs se tournent vers la collectivité et sollicitent un soutien dans la publication de leurs œuvres. Par conséquent, le Département lance cet appel à projets dont la finalité est d’aider et d’accompagner l’émergence d’auteurs débutants ou expérimentés par la publication d’ouvrages, de rendre la connaissance des richesses accessibles à tous particulièrement aux plus jeunes, et de valoriser et promouvoir le patrimoine naturel et culturel au niveau territorial, régional et européen.
Le soutien du Département sera accordé à des ouvrages rédigés et prêts à être publiés sur le patrimoine naturel et/ou culturel de Mayotte. Pour cela, l’auteur devra répondre à l’appel à projets en fournissant son manuscrit pré-final ou final. Le conseil départemental pourra intervenir jusqu’à hauteur de 80% des dépenses retenues pour la réalisation et la production de l’ouvrage.
L’appel à projets est ouvert du 1er décembre 2021 au 1er décembre 2022. Toutes les candidatures s’effectueront sur le site internet du conseil départemental et les candidats auront six mois pour publier leurs ouvrages à compter de la date de contractualisation du projet.

Journée internationale du handicap : la mobilisation des associations mahoraises

La journée internationale du handicap, ce vendredi 4 décembre 2021, n’avait jamais suscité autant l’intérêt des associations mahoraises. En effet, pas moins de 12 actions seront menées le jour J, mais également le week-end qui suivra, le samedi 4 et le dimanche 5 décembre.
L’initiative du comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte, de faire venir la fédération française handisport (FFH) sur l’île en septembre dernier et d’organiser une formation sur le sport handicap, a un impact direct sur cette mobilisation exceptionnelle. 7 des 11 structures proposant une activité dans le cadre de cet événement, ont participé à cette formation.
Pour les stagiaires de la formation FFH (des éducateurs sportifs en clubs ou associations, mais aussi des salariés et bénévoles dans différents types de structures – sportives, culturelles, sociales, recevant ou non du public en situation de handicap), la journée internationale du handicap est l’occasion d’affirmer leur volonté d’œuvrer pour les personnes en situation de handicap.
Pour rappel, depuis deux ans, le CROS de Mayotte coordonne le mouvement mené par de nombreuses associations, ayant pour principal objectif la création de la ligue mahoraise handisport et sport adapté. Dans ce cadre, l’institution a présenté le projet « Handisport – Ouvoimoja » lors de l’appel à projets impact 2024 du CNOSF, et obtenu une subvention de 45.000 euros qui lui a permis, notamment, de se procurer un certain nombre de matériel de sport adapté.
Ce matériel demeure à disposition des associations sportives pour leurs actions autour du sport handicap, et sera d’ailleurs utilisé pour les différentes actions de la journée internationale du handicap 2021.

Rencontre entre Ambilwahedou Soumaïla et Nadia Fanton

Le maire Ambdilwahedou Soumaïla a reçu Nadia Fanton, la sous-directrice Afrique australe et océan Indien au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, et Nathalie Gimonet, la sous-préfète chargée de la lutte contre l’immigration clandestine auprès du préfet de Mayotte. Les échanges ont porté sur l’impact de l’immigration à Mayotte et particulièrement dans la commune de Mamoudzou. La ville concentre le plus grand bidonville de France, elle est donc confrontée à de lourds défis. À cette occasion, le maire a demandé à être pleinement associé aux décisions d’attribution des titres de séjours des personnes qui s’établissent dans la commune de Mamoudzou.

Création d’un service de commandement de nuit

Depuis lundi soir, la direction territoriale de la police nationale de Mayotte est renforcée d’un nouveau service, le service de commandement de nuit, dédié à la coordination et à la direction de l’ensemble des effectifs de nuit, qu’ils soient de sécurité publique, de police judiciaire ou de la police aux frontières.

Devant une augmentation de près de 85 % des violences urbaines commises à la nuit tombée, la nécessité de renforcer l’action de la police lors de services matinaux, en particulier la sécurisation des bus scolaires, la complexité grandissante des procédures criminelles, le commissaire général Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale a souhaité la création de ce service permettant ainsi de mieux appréhender l’ensemble des problématiques de voie publique, d’enquêtes judiciaires et de lutte contre l’immigration clandestine de façon pratique. Ce service opérationnel 365 jours sur 365 sera composé de quatre policiers, deux officiers et deux majors.

Le commandant de police, Hervé Mogne-Mali, officier de police aguerri, originaire de Mayotte, se retrouve donc tout naturellement investi dans cette mission prioritaire, mission dont il avait fait l’expérience sur l’ile voisine de La Réunion entre 2018 et 2020. Fort de sa parfaite connaissance de la ville de Mamoudzou et de la population, il bénéficie de toute la confiance du DTPN qu’il représente sur le terrain depuis le 29 novembre à 18h.

Trois lycéens et collégiens volent en hélicoptère au-dessus du lagon

Fayrouse, Al Afiz, et Arussalati, tous trois lycéens et collégiens de Petite-Terre et du LPO du Nord, se sont retrouvés dimanche 28 novembre au matin sur l’aéroport devant le hangar qui abrite l’hélicoptère de Récif Hélicoptères. Les élèves étaient sur place pour honorer la promesse de Georges Chang Kuw, le fondateur de Récif Hélicoptère, d’emmener voler au-dessus du lagon les gagnants du tirage au sort qui s‘était tenu le 4 octobre lors du forum des métiers de l’aéronautique sur la plateforme aéroportuaire. Une manifestation qui avait été organisée par les nombreux acteurs engagés dans la filière aéronautique de la zone océan Indien, pilotée par l’association Aerotech ocean Indien dont sont membres fondateurs la chambre de commerce et d’industrie et le rectorat de Mayotte.

La CCI et le rectorat poursuivent ensemble les projets de construction d’un hangar de maintenance technique et de section aéronautique de maintenance aérienne dans le lycée de Petite-Terre afin de développer la filière aéronautique dans la région. 250 lycéens et collégiens avaient alors rencontré les professionnels de plus de dix métiers de la filière directement en conditions réelles et sur le site de l’aéroport qui avait été exceptionnellement ouvert par le gestionnaire Edeis et la direction générale de l’aviation civile. Les présentations de la police de l’air et des frontières, le passage dans l’avion d’EWA stationné sur le tarmac ou dans le centre de tri des bagages, sans oublier les pompiers juchés sur les camions d’incendie avaient fortement impressionné les élèves et les professeurs les accompagnants.

Ce vol a permis de vivre le quotidien des métiers qui avaient été alors présentés lors de cette journée. Après un accueil par Yasmine (personnel au sol), le pilote a réalisé le briefing du vol avec les équipes techniques, puis un point météo avec les services météo et la tour de contrôle. Christophe Boquen, le représentant de la DGAC, avait tenu à être présent pour partager ce beau moment. Juste après être sorti de l’habitacle et avec encore les émotions du vol, Al Afiz a déclaré à Laurent Georgault de la CCI avoir « trouvé le vol vraiment bien et extraordinaire ». « Cela était une première fois pour moi en hélicoptère, mais j’étais calme et cela s’est passé. » Un sentiment partagé par Fayrouse : « C’est trop bien de voir le paysage et la mer de là-haut…. Et les personnels et le pilote étaient trop gentils, merci ! » Malgré la météo capricieuse et les incidents techniques, ce vol en hélicoptère restera un grand moment dans la vie de ces jeunes et développera surement des vocations.

15.000 personnes suivies pour des pathologies psychiatriques dans la nature ?

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Depuis juin 2020, près de 15.000 personnes jusqu’alors suivies pour des pathologies psychiatriques se retrouveraient livrées à elles-mêmes. Face à ce constat, le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2, Elyassir Manroufou, a proposé une motion en assemblée plénière ce mardi 30 novembre sur la prise en charge et la nécessité de déclarer la santé mentale comme priorité départementale. En réponse, Ben Issa Ousseni a commandé une expertise dans le but d’apporter une réponse concrète à ce sujet dans les plus brefs délais.

Le chiffre de 2019 annoncé par Elyassir Manroufou fait froid dans le dos. « Il y a plus de 15.000 patients suivis en file active par le centre médico-psychologique de Mamoudzou et les consultations dites périphériques (Dzoumogné, Kahani et Petite-Terre) sur le département pour des pathologies psychiatriques », avance le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2. Un constat exacerbé par la crise sanitaire, synonyme en juin 2020 de la fermeture de cette unité, mais aussi de ces points d’accueil… Depuis cette date fatidique, la situation ne cesse de se dégrader pour ces patients qui « se retrouvent dans la rue, posent des problèmes de prise en charge et accélèrent la détresse des familles ».

Face à cette situation chaotique, l’élu refuse de rester les bras ballants. Preuve en est avec la proposition de motion sur la prise en charge et la nécessité de déclarer la santé mentale comme priorité départementale présentée en amont de l’assemblée plénière de ce mardi 30 novembre. « Cela doit nous interpeller pour que les conséquences de cet abandon n’aient pas un impact sur la vie de nos enfants », poursuit Elyassir Manroufou. Avant d’ajouter : « Il suffit de prendre sa voiture pour voir toutes ces personnes déambuler. » Les conséquences s’avèrent dramatiques à ses yeux. « Huit personnes en rupture de médication ont été à l’origine de cambriolages et d’incidents sur M’Tsapéré la semaine dernière… »

Un service psychiatrie en Petite-Terre

Ces propos restent toutefois à nuancer. Officiellement, aucune institution ne peut confirmer ou infirmer ce chiffre délirant. Mais l’on pourrait s’en approcher en additionnant toutes les structures au sein du centre hospitalier de Mayotte : le service fermé de psychiatrie, les CMP de Mamoudzou et de Chirongui et le centre d’accueil thérapeutique à temps partiel. Auxquelles doit s’ajouter prochainement l’ouverture d’une maison de santé mentale sur Combani, en lien avec Mlézi Maoré. Seul hic face à toutes ces offres disponibles ? La difficile gestion des ressources humaines. « Nous avons beaucoup de mal à recruter des psychiatres de manière pérenne. Aujourd’hui, il est plus intéressant de ne pas travailler au CHM si les professionnels tiennent compte des horaires et des conditions salariales », confirme une source proche du dossier.

Mais la donne pourrait rapidement évoluer ! En effet, le CHM attend le feu vert du ministère de la Santé, notamment concernant les financements, pour construire un pôle de santé mentale digne de ce nom et ainsi augmenter le nombre de lits en hospitalisation, actuellement limité à dix… En attendant, un projet est actuellement à l’étude pour transformer l’ancienne maternité de Dzaoudzi en un service de psychiatrie temporaire. Une information confirmée à demi-mot par Ali Omar, le 3ème vice-président du Département en charge de l’administration générale.

Des avancées d’ici la fin de l’année ?

Face à l’alerte donnée par l’opposition, Madi Velou, en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, et Abdoul Kamardine, élu lui aussi de la majorité et membre du conseil d’administration du CHM, ne veulent pas mettre la charrue avant les bœufs et préfèrent éclaircir ces points avec les autorités compétentes. « Certains schémas sur l’autonomie des personnes vulnérables doivent sortir au premier trimestre 2022 », répond le premier des deux élus. Tandis que le second confirme une réflexion en cours par rapport à l’installation d’une unité spécialisée pour la psychiatrie.

Toujours est-il qu’Elyassir Manroufou souhaite que ses collègues de la collectivité « réaffirment ensemble un engagement solidaire, unitaire et le plus large possible afin de soutenir et d’accompagner les acteurs de la santé mentale à s’investir durablement sur notre département » et « demandent à l’agence régionale de santé les conditions pour la mise en place d’un projet territorial, conformément à la législation en vigueur ». Un appel du pied entendu par le président, Ben Issa Ousseni. « Vous nous donnez des éléments très concrets, mais permettez-nous de les analyser. Cette motion va être expertisée par notre DGA et de nouveau présentée très rapidement. » Probablement le 13 décembre prochain, lors de la prochaine assemblée plénière. Avec des réponses concrètes cette fois-ci ?

La surpopulation carcérale à Mayotte inquiète le secrétaire général de Force Ouvrière justice

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Emmanuel Baudin, le secrétaire général de Force Ouvrière justice était en déplacement dans le 101ème département en ce début de semaine, lundi et mardi. Il est venu pour rencontrer ses collègues de la prison de Majicavo et se rendre compte de la réalité de la situation carcérale à Mayotte. Après avoir passé une journée entière au centre pénitentiaire, le constat est sans appel : l’établissement est au maximum de sa capacité d’accueil, les conditions ne sont pas réunies pour permettre aux employés de faire le travail en sécurité et les détenus se marchent sur les pieds. Seule solution au problème, la construction d’un nouveau centre de détention.

Flash Infos : Vous avez passé la majorité de votre séjour à Mayotte au centre pénitentiaire de Majicavo. Qu’avez-vous constaté sur place ?

Emmanuel Baudin : Un problème que j’avais déjà constaté lors de ma dernière visite en 2018 : la surpopulation carcérale. Il y a plus de 110 matelas au sol ! Les conditions de détention sont difficiles pour les détenus, mais aussi pour les personnels. C’est toujours problématique quand vous ouvrez une cellule qui devrait accueillir une personne et que vous en avez quatre face à vous. C’est dangereux parce que vous êtes seul et eux sont nombreux à l’intérieur.

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Le centre pénitentiaire de Majicavo est sous dimensionné. Je l’avais déjà dit à la précédente mi-nistre de la Justice, Nicole Belloubet, et je vais faire la même chose avec le ministre actuel, Éric DuponD-Moretti. Je vais lui écrire pour lui rappeler l’absolue nécessité de construire une deuxième prison à Mayotte, idéalement dans le sud de l’île parce qu’il n’y a plus de foncier disponible à Mamoudzou. Cet établissement devrait avoir 500 à 600 places pour anticiper l’augmentation des incarcération.

Dans l’idéal, il faudrait que ce soit un centre de détention. L’avantage est qu’il accueille des gens condamnés à plusieurs années d’emprisonnement. Et cela doit permettre de réinsérer davantage les détenus : ils sortiraient alors de prison avec un diplôme, ils pourront trouver un travail et ainsi s’éloigner de la délinquance.

FI : Le « Plan 15.000 places » voulu par le président de la République est déjà acté. Il annonce des constructions de prisons en France, mais aucun projet n’est prévu pour Mayotte… Pensez-vous réellement pouvoir changer la donne et être entendu cette fois-ci ?

E. B. : Effectivement, dans le « Plan 15.000 places », rien n’est prévu pour Mayotte et c’est bien dommage. À mon sens, la situation est très grave… Et il n’y a pas d’autres solutions qu’un autre établissement. À l’époque, je n’avais pas été entendu par Nicole Belloubet ! Désormais, il y a cette volonté de construire des établissements en France. Sachant cela, je vais de nouveau interpeller le ministre de la Justice pour réitérer ma demande.

Quand nous sommes à 200% d’occupation il y a un vrai problème. Le centre pénitentiaire de Majicavo est fait pour accueillir 275 personnes. Aujourd’hui, nous recensons 475 détenus… Même si nous essayons de limiter les incarcérations, les juges font leur travail. Je vais défendre ce projet et faire en sorte d’être entendu, avec le soutien du directeur du centre pénitentiaire de Majicavo. Il faut que nous fassions front commun, c’est la seule solution viable pour les personnels, pour les détenus et pour Mayotte. Et le temps presse : entre le moment où cela va se décider et celui où la prison sera construite, il va se passer quelques années. ! Donc soit nous anticipons dès maintenant, soit nous serons confronté à un vrai souci de gestion dans un avenir proche.

FI : La surpopulation carcérale touche l’ensemble du territoire français. À Mayotte parfois, la solution est de transférer les détenus à La Réunion. Est-ce une bonne alternative selon vous ?

E. B. : C’est complètement stupide ! Non seulement cela coûte énormément d’argent, mais en plus cela créé des problèmes de saturation à La Réunion. Et puis, ce n’est pas une bonne solution : c’est toujours mieux pour le détenu de rester dans son environnement pour lui évite de casser des liens familiaux.

FI : Vous êtes aussi sur le territoire pour discuter avec les représentants de votre syndicat, que vous disent-ils ?

E. B. : Ils sentent que la population pénale évolue comme la société, qui est de plus en plus violente. À Mayotte, nous avons en plus un problème qui n’existait pas auparavant : celui des gangs ! Conséquence, les collègues se retrouvent en première ligne face à ces affrontements. Il faut absolument séparer ces individus… Or, ce n’est pas toujours possible à cause de la surpopulation carcérale.

L’autre problématique rencontrée est le manque d’effectifs. Quand nous construisons une prison, nous avons a un organigramme de référence. Je milite pour que celui-ci soit amendé pour les établissements situés en Outre-mer, c’est-à-dire qu’il faut rajouter 10% de personnel pour anticiper les mouvements sociaux, les arrêts maladies ou encore les pandémies comme la crise Covid. En métropole, vous ne rencontrez pas ce genre de souci : lorsqu’il vous manque quelqu’un, vous appelez la prison d’à côté en renfort, ce qui n’est pas possible ici !

FI : Comment donner envie aux jeunes de s’engager dans ces métiers très difficiles de manière générale et plus particulièrement à Mayotte ?

E. B. : Nous travaillons sur la reconnaissance du métier ! Pour nous, c’est le but des États généraux de la Justice qui se tiennent en juin prochain. Nous voulons revoir notre statut. Pour l’instant, nous sommes référencés dans la catégorie C de la fonction publique d’État, c’est-à-dire que nous sommes recrutés à un niveau brevet des collèges. Nous voulons l’élever pour la simple et bonne raison que nous exerçons les rôles de psychologue, d’infirmier, de surveillant… En passant dans la catégorie B, le recrutement se ferait à partir d’un niveau Bac : cela ferait évoluer notre statut, mais aussi notre salaire. Il faut savoir que malgré l’enveloppe allouée par Bercy, nous n’arrivons pas à recruter, pire encore nous perdons des postes.

Il faut aussi revoir le rythme de travail des agents. La plupart d’entre eux n’ont qu’un week-end de repos sur sept. Certains travaillent le matin, l’après-midi et la nuit… Ce qui n’est tout simplement pas tenable pour l’organisme. Donc il faut repenser le rythme de travail pour qu’il corresponde à la société et à la vie de tous les jours. Si nous valorisons le surveillant pénitentiaire, nous pourrons de nouveau attirer du monde !

Tests salivaires pour les petits écoliers de Bandrélé

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Depuis six jours, l’une des classes de petite section de l’école maternelle de Bandrélé est fermée pour cause de Covid-19. Il y a une semaine, leur enseignant a été testé positif. Afin de reprendre le chemin de l’apprentissage, les élèves ont été dépistés grâce à des tests salivaires ce mardi matin.

En rang serré et la main dans celle de leurs mamans, une vingtaine de maternelles de Bandrélé étaient réunis ce mardi matin pour se faire dépister au Covid-19. Les médiateurs santé du rectorat, masque sur le nez et gants aux mains, accueillent les enfants. En quelques mots, ils leur expliquent comment réaliser leur premier test salivaire. Très sages et disciplinés, les petits élèves s’exécutent sous le regard bienveillant du directeur de l’école, Said Baco-Ali. “Leur enseignant est en arrêt jusqu’au 1er décembre”, retrace-t-il avant de détailler la réactivité de son équipe éducative. “Leur professeur était en classe la journée. Le soir, il s’est senti patraque et m’a appelé. Le lendemain, il était à l’hôpital. À 10h, il était testé positif et dans la foulée, nous avons contacté la cellule Covid du rectorat pour mettre en place les démarches nécessaires.” Après une semaine à l’isolement comme ses protégés, l’instituteur sera lui aussi testé avant de revenir travailler au sein de l’établissement.

La lutte contre le Covid continue

Dépister pour mieux protéger. Voici l’objectif affiché par le rectorat de Mayotte. Depuis le 29 novembre 2021, les classes du premier degré ne fermeront plus dès le premier cas de Covid-19. Par contre, un dépistage systématique de toute la classe aura lieu et seuls les élèves présentant un test négatif pourront revenir en classe. “Nous réalisons des tests salivaires sur les jeunes enfants qui sont moins intrusifs qu’un test nasopharyngé. La prudence de tous et nos efforts se poursuivent pour limiter la propagation du virus au sein de nos établissements. Notre objectif premier est d’assurer la réussite et le bien-être de nos élèves”, affirme le recteur, Gilles Halbout.

Avec l’arrivée d’un énième variant, les institutions publiques partout en France veillent plus que jamais à la mise en œuvre d’un protocole sanitaire strict. Retour des masques à l’école, tests, isolement des cas positifs… Un environnement qui peut sembler anxiogène, mais qui ne semble pas atteindre les jeunes élèves dont le Covid-19 fait désormais partie du quotidien.

L’ALEFPA, nouvel acteur au service des personnes en situation de polyhandicap à Mayotte

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Depuis 1959, l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (ALEFPA) accompagne les personnes vulnérables dans douze régions de France métropolitaine et d’Outre-mer. En 2021, c’est à Mayotte que l’association a posé ses valises. L’objectif ? Étendre son champ d’action au 101ème département français.

Une équipe mobile, dix professionnels et près d’une vingtaine de patients… Bienvenue à l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie. “Nous sommes une association entreprenante, solidaire et en réseau”, scande le président de la structure, Michel Caron. Avec une expérience de plus de 60 ans, la structure associative n’en est pas à son coup d’essai. Comme en témoignent les 3.000 salariés recensés à l’échelle nationale. Un effectif conséquent pour défendre un objectif principal : l’inclusion des personnes en difficulté dans la société. Installée depuis 2021 sur l’île aux parfums, l’association prévoit dans un premier temps de se concentrer sur l’un de ses pôles de compétence, à savoir l’accompagnement des personnes atteintes de polyhandicap.

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En lien avec les acteurs publics et privés déjà en place, l’ALEFPA vient apporter toute son expertise et son savoir-faire afin d’accompagner les Mahorais en situation de polyhandicap. “À Mayotte encore plus qu’ailleurs, l’accès aux soins des personnes en situation de handicap est une question majeure. Le manque de structures d’accueil des enfants et adultes souffrant de polyhandicap est aujourd’hui un réel problème, c’est pourquoi nous souhaitons agir”, témoigne Aïcha Boukir, la directrice de l’ALEFPA dans le 101ème département. Depuis le premier octobre, plusieurs praticiens du milieu médical et paramédical interviennent à domicile auprès de ces personnes. “Nous voulons être au plus près des familles. Notre champ d’action s’étend à l’ensemble du territoire de Mayotte”, précise la responsable locale.

Des projets concrets

Reconnue d’utilité publique en 1973, l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie œuvre pour aider, consolider et développer des initiatives aux profits de personnes que la société auraient pu laisser de côté. Grâce à un investissement de neuf millions d’euros, la structure prévoit de construire un établissement spécialisé destiné à accueillir les personnes polyhandicapées à Mayotte. En lien étroit avec l’ARS, l’institution intervient d’ores et déjà dans les centres de consultations du CHM et va également pouvoir réaliser des permanences directement dans le centre hospitalier. “Notre travail s’inscrit dans la durée”, rassure Michel Caron. Un engagement appuyé par la directrice de l’ALEFPA à Mayotte : “nous sommes en phase de développement.” Un départ sur les chapeaux de roues donc pour la structure qui est déjà implantée à La Réunion.

Deux faux policiers de la PAF interpellés pour enlèvement, séquestration et extorsion aggravée

Le 24 novembre dernier, la police nationale de Mayotte était destinataire d’une information relative à un enlèvement et séquestration sur la commune de Brandrélé par deux hommes s’identifiant comme fonctionnaires de la police aux frontières. Ces derniers, présentant tous les attributs de la fonction (T-shirt noir siglé spécifiquement GAO, brassard police, ceinturon d’arme) circulaient à bord d’un véhicule automobile de type Duster, de couleur blanche à l’identique de ceux utilisés par ce service.

Rapidement prise en charge par les enquêteurs de la police judiciaire, la victime déclarait avoir été arrêtée et conduite à l’intérieur du véhicule au motif qu’elle ne pouvait pas justifier d’un titre de séjour. Vulnérable au regard de sa situation administrative, elle devait s’acquitter de la somme de 200 euros en espèce pour obtenir sa libération. Mis en fuite par les habitants du quartier, les occupants du véhicule prenaient la direction de Mamoudzou, où ils étaient finalement interpellés par les policiers de la brigade anti-criminalité du service territorial de sécurité publique à Tzoundzou.

Placés immédiatement en garde à vue pour enlèvement, séquestration et extorsion aggravée, ils étaient formellement reconnus par la victime. Au cours de l’enquête, ils reconnaissaient procéder à de faux contrôles de police de clandestins en vue de leur soutirer de l’argent. Au domicile de l’un d’entre eux étaient découverts des effets vestimentaires liés à la fonction de policier. Une fausse carte de police était également retrouvée.

Il apparaissait que le véhicule Duster était un ancien véhicule de la brigade anti-criminalité de la direction territoriale de la police nationale, réformé et vendu au domaine public. Les deux individus, dont un mineur de 17 ans, reconnaissaient avoir, à raison de trois à quatre fois par semaine depuis un mois environ, tenté d’extorquer à multiples reprises de l’argent à des clandestins. Les gains reconnus de cette activité s’élevaient approximativement à 10.000 euros.

À l’issue des mesures de garde-à-vue, les intéressés étaient déférés le 26 novembre devant le parquet de Mamoudzou en vue de leur passage en comparution immédiate. Le majeur était écroué à la maison d’arrêt de Majicavo tandis que le mineur était placé sous contrôle judiciaire.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes