Qualifiée pour la finale de la Coupe de France de basket-ball de la zone océan Indien, l’équipe féminine de Fuz’Ellipse de Cavani ne sait toujours pas si elle pourra tenir son rang le 11 décembre prochain à La Réunion. En cause : l’absence de billets d’avion disponibles pour cette période. Une situation qui pousse le club à médiatiser l’affaire pour tenter de faire bouger les lignes.
Le rêve de l’équipe féminine de Fuz’Ellipse de Cavani tourne au cauchemar ! Qualifiées le 21 novembre dernier pour la finale de la Coupe de France de la zone océan Indien, les joueuses ne sont pas encore certaines de défendre leur chance à La Réunion, le 11 décembre prochain, contre la Tamponnaise. La faute a un casse tête chinois du côté du trafic aérien… « Quatre jours avant notre match, nous avons adressé une demande de réservation auprès d’Air Austral, nous engageant par écrit à payer l’avance forfaitaire réclamée dès le lendemain de la victoire, si celle-ci survenait », retrace Nassim Said Boana, un membre actif du bureau. Silence radio, jusqu’à ce que l’agence de la compagnie aérienne en question annonce le 22 novembre ne pas pouvoir donner suite à cette requête, faute de sièges disponibles.
Face à cette réponse négative, les dirigeants décident alors de réduire la voilure dans l’espoir de toujours s’envoler deux jours avant cette rencontre décisive. « Nous sommes passés d’une délégation de 24 à 18 personnes. » En vain ! L’incompréhension est d’autant plus grande qu’un groupe de taille identique « a réussi dans le même temps à avoir des places », fait savoir le bénévole. Qui regrette un manque d’accompagnement du sport amateur par la ligue de basket-ball et les autorités compétentes. « Nous avons alerté tout le monde, mais rien ne change… »
Un vol spécialement affrété ?
Au vu de l’enjeu, ce serait tout simplement dommage de passer à côté d’une telle opportunité, surtout pour une première fois à un tel niveau. Car d’un point de vue sportif, il s’agit d’une chance en or pour les filles et le rayonnement du territoire. En effet, La Tamponnaise marche sur la compétition depuis plusieurs années dans la région. « C’est la meilleure équipe de La Réunion, mais nous nous préparons sportivement pour partir au combat et gagner. […] Aujourd’hui, si le basket masculin mahorais joue d’égal à égal avec celui de nos voisins, c’est parce qu’il a réussi à emmagasiner de l’expérience à travers ces compétitions ! »
À l’heure actuelle, c’est toujours plus ou moins le flou artistique pour le Fuz’Ellipse. « Air Austral regarde s’il est possible d’affréter un vol supplémentaire. Mais nous ne pouvons pas nous baser sur du ‘peut-être’… Il faut anticiper car en attendant, nous ne pouvons pas non plus réserver les chambres d’hôtel », peste Nassim Said Boana, effrayé à l’idée de devoir déclarer forfait pour des raisons logistiques. Heureusement, le club peut compter un soutien inattendu dans ce chaos : celui de la ligue de basket-ball réunionnaise. « Leur président, que nous eu ce mercredi après-midi, s’étonne que ne nous bénéficions pas de soutien dans cette galère. » Finalement, la médiatisation de l’affaire semble porter ses fruits… « Tant que nous n’aurons pas d’écrit, nous ne serons pas rassurés ! »
Dans le cadre de la valorisation des patrimoines, le conseil département se mobilise pour créer un dispositif financier d’aide aux auteurs à travers un appel à projets intitulé « Soutien à la publication d’ouvrages sur le patrimoine naturel et culturel de Mayotte ».
Depuis plusieurs années, le Département participe à la production de nombreux ouvrages sur le patrimoine. Des ouvrages qui enrichissent les savoirs dans diverses thématiques et valorisent les richesses naturelles et culturelles de ce territoire.
Toutes ces productions ont créé une émulation sur le territoire. De nombreux auteurs se tournent vers la collectivité et sollicitent un soutien dans la publication de leurs œuvres. Par conséquent, le Département lance cet appel à projets dont la finalité est d’aider et d’accompagner l’émergence d’auteurs débutants ou expérimentés par la publication d’ouvrages, de rendre la connaissance des richesses accessibles à tous particulièrement aux plus jeunes, et de valoriser et promouvoir le patrimoine naturel et culturel au niveau territorial, régional et européen.
Le soutien du Département sera accordé à des ouvrages rédigés et prêts à être publiés sur le patrimoine naturel et/ou culturel de Mayotte. Pour cela, l’auteur devra répondre à l’appel à projets en fournissant son manuscrit pré-final ou final. Le conseil départemental pourra intervenir jusqu’à hauteur de 80% des dépenses retenues pour la réalisation et la production de l’ouvrage.
L’appel à projets est ouvert du 1er décembre 2021 au 1er décembre 2022. Toutes les candidatures s’effectueront sur le site internet du conseil départemental et les candidats auront six mois pour publier leurs ouvrages à compter de la date de contractualisation du projet.
La journée internationale du handicap, ce vendredi 4 décembre 2021, n’avait jamais suscité autant l’intérêt des associations mahoraises. En effet, pas moins de 12 actions seront menées le jour J, mais également le week-end qui suivra, le samedi 4 et le dimanche 5 décembre.
L’initiative du comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte, de faire venir la fédération française handisport (FFH) sur l’île en septembre dernier et d’organiser une formation sur le sport handicap, a un impact direct sur cette mobilisation exceptionnelle. 7 des 11 structures proposant une activité dans le cadre de cet événement, ont participé à cette formation.
Pour les stagiaires de la formation FFH (des éducateurs sportifs en clubs ou associations, mais aussi des salariés et bénévoles dans différents types de structures – sportives, culturelles, sociales, recevant ou non du public en situation de handicap), la journée internationale du handicap est l’occasion d’affirmer leur volonté d’œuvrer pour les personnes en situation de handicap.
Pour rappel, depuis deux ans, le CROS de Mayotte coordonne le mouvement mené par de nombreuses associations, ayant pour principal objectif la création de la ligue mahoraise handisport et sport adapté. Dans ce cadre, l’institution a présenté le projet « Handisport – Ouvoimoja » lors de l’appel à projets impact 2024 du CNOSF, et obtenu une subvention de 45.000 euros qui lui a permis, notamment, de se procurer un certain nombre de matériel de sport adapté.
Ce matériel demeure à disposition des associations sportives pour leurs actions autour du sport handicap, et sera d’ailleurs utilisé pour les différentes actions de la journée internationale du handicap 2021.
Le maire Ambdilwahedou Soumaïla a reçu Nadia Fanton, la sous-directrice Afrique australe et océan Indien au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, et Nathalie Gimonet, la sous-préfète chargée de la lutte contre l’immigration clandestine auprès du préfet de Mayotte. Les échanges ont porté sur l’impact de l’immigration à Mayotte et particulièrement dans la commune de Mamoudzou. La ville concentre le plus grand bidonville de France, elle est donc confrontée à de lourds défis. À cette occasion, le maire a demandé à être pleinement associé aux décisions d’attribution des titres de séjours des personnes qui s’établissent dans la commune de Mamoudzou.
Depuis lundi soir, la direction territoriale de la police nationale de Mayotte est renforcée d’un nouveau service, le service de commandement de nuit, dédié à la coordination et à la direction de l’ensemble des effectifs de nuit, qu’ils soient de sécurité publique, de police judiciaire ou de la police aux frontières.
Devant une augmentation de près de 85 % des violences urbaines commises à la nuit tombée, la nécessité de renforcer l’action de la police lors de services matinaux, en particulier la sécurisation des bus scolaires, la complexité grandissante des procédures criminelles, le commissaire général Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale a souhaité la création de ce service permettant ainsi de mieux appréhender l’ensemble des problématiques de voie publique, d’enquêtes judiciaires et de lutte contre l’immigration clandestine de façon pratique. Ce service opérationnel 365 jours sur 365 sera composé de quatre policiers, deux officiers et deux majors.
Le commandant de police, Hervé Mogne-Mali, officier de police aguerri, originaire de Mayotte, se retrouve donc tout naturellement investi dans cette mission prioritaire, mission dont il avait fait l’expérience sur l’ile voisine de La Réunion entre 2018 et 2020. Fort de sa parfaite connaissance de la ville de Mamoudzou et de la population, il bénéficie de toute la confiance du DTPN qu’il représente sur le terrain depuis le 29 novembre à 18h.
Fayrouse, Al Afiz, et Arussalati, tous trois lycéens et collégiens de Petite-Terre et du LPO du Nord, se sont retrouvés dimanche 28 novembre au matin sur l’aéroport devant le hangar qui abrite l’hélicoptère de Récif Hélicoptères. Les élèves étaient sur place pour honorer la promesse de Georges Chang Kuw, le fondateur de Récif Hélicoptère, d’emmener voler au-dessus du lagon les gagnants du tirage au sort qui s‘était tenu le 4 octobre lors du forum des métiers de l’aéronautique sur la plateforme aéroportuaire. Une manifestation qui avait été organisée par les nombreux acteurs engagés dans la filière aéronautique de la zone océan Indien, pilotée par l’association Aerotech ocean Indien dont sont membres fondateurs la chambre de commerce et d’industrie et le rectorat de Mayotte.
La CCI et le rectorat poursuivent ensemble les projets de construction d’un hangar de maintenance technique et de section aéronautique de maintenance aérienne dans le lycée de Petite-Terre afin de développer la filière aéronautique dans la région. 250 lycéens et collégiens avaient alors rencontré les professionnels de plus de dix métiers de la filière directement en conditions réelles et sur le site de l’aéroport qui avait été exceptionnellement ouvert par le gestionnaire Edeis et la direction générale de l’aviation civile. Les présentations de la police de l’air et des frontières, le passage dans l’avion d’EWA stationné sur le tarmac ou dans le centre de tri des bagages, sans oublier les pompiers juchés sur les camions d’incendie avaient fortement impressionné les élèves et les professeurs les accompagnants.
Ce vol a permis de vivre le quotidien des métiers qui avaient été alors présentés lors de cette journée. Après un accueil par Yasmine (personnel au sol), le pilote a réalisé le briefing du vol avec les équipes techniques, puis un point météo avec les services météo et la tour de contrôle. Christophe Boquen, le représentant de la DGAC, avait tenu à être présent pour partager ce beau moment. Juste après être sorti de l’habitacle et avec encore les émotions du vol, Al Afiz a déclaré à Laurent Georgault de la CCI avoir « trouvé le vol vraiment bien et extraordinaire ». « Cela était une première fois pour moi en hélicoptère, mais j’étais calme et cela s’est passé. » Un sentiment partagé par Fayrouse : « C’est trop bien de voir le paysage et la mer de là-haut…. Et les personnels et le pilote étaient trop gentils, merci ! » Malgré la météo capricieuse et les incidents techniques, ce vol en hélicoptère restera un grand moment dans la vie de ces jeunes et développera surement des vocations.
Depuis juin 2020, près de 15.000 personnes jusqu’alors suivies pour des pathologies psychiatriques se retrouveraient livrées à elles-mêmes. Face à ce constat, le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2, Elyassir Manroufou, a proposé une motion en assemblée plénière ce mardi 30 novembre sur la prise en charge et la nécessité de déclarer la santé mentale comme priorité départementale. En réponse, Ben Issa Ousseni a commandé une expertise dans le but d’apporter une réponse concrète à ce sujet dans les plus brefs délais.
Le chiffre de 2019 annoncé par Elyassir Manroufou fait froid dans le dos. « Il y a plus de 15.000 patients suivis en file active par le centre médico-psychologique de Mamoudzou et les consultations dites périphériques (Dzoumogné, Kahani et Petite-Terre) sur le département pour des pathologies psychiatriques », avance le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2. Un constat exacerbé par la crise sanitaire, synonyme en juin 2020 de la fermeture de cette unité, mais aussi de ces points d’accueil… Depuis cette date fatidique, la situation ne cesse de se dégrader pour ces patients qui « se retrouvent dans la rue, posent des problèmes de prise en charge et accélèrent la détresse des familles ».
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Face à cette situation chaotique, l’élu refuse de rester les bras ballants. Preuve en est avec la proposition de motion sur la prise en charge et la nécessité de déclarer la santé mentale comme priorité départementale présentée en amont de l’assemblée plénière de ce mardi 30 novembre. « Cela doit nous interpeller pour que les conséquences de cet abandon n’aient pas un impact sur la vie de nos enfants », poursuit Elyassir Manroufou. Avant d’ajouter : « Il suffit de prendre sa voiture pour voir toutes ces personnes déambuler. » Les conséquences s’avèrent dramatiques à ses yeux. « Huit personnes en rupture de médication ont été à l’origine de cambriolages et d’incidents sur M’Tsapéré la semaine dernière… »
Un service psychiatrie en Petite-Terre
Ces propos restent toutefois à nuancer. Officiellement, aucune institution ne peut confirmer ou infirmer ce chiffre délirant. Mais l’on pourrait s’en approcher en additionnant toutes les structures au sein du centre hospitalier de Mayotte : le service fermé de psychiatrie, les CMP de Mamoudzou et de Chirongui et le centre d’accueil thérapeutique à temps partiel. Auxquelles doit s’ajouter prochainement l’ouverture d’une maison de santé mentale sur Combani, en lien avec Mlézi Maoré. Seul hic face à toutes ces offres disponibles ? La difficile gestion des ressources humaines. « Nous avons beaucoup de mal à recruter des psychiatres de manière pérenne. Aujourd’hui, il est plus intéressant de ne pas travailler au CHM si les professionnels tiennent compte des horaires et des conditions salariales », confirme une source proche du dossier.
Mais la donne pourrait rapidement évoluer ! En effet, le CHM attend le feu vert du ministère de la Santé, notamment concernant les financements, pour construire un pôle de santé mentale digne de ce nom et ainsi augmenter le nombre de lits en hospitalisation, actuellement limité à dix… En attendant, un projet est actuellement à l’étude pour transformer l’ancienne maternité de Dzaoudzi en un service de psychiatrie temporaire. Une information confirmée à demi-mot par Ali Omar, le 3ème vice-président du Département en charge de l’administration générale.
Des avancées d’ici la fin de l’année ?
Face à l’alerte donnée par l’opposition, Madi Velou, en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, et Abdoul Kamardine, élu lui aussi de la majorité et membre du conseil d’administration du CHM, ne veulent pas mettre la charrue avant les bœufs et préfèrent éclaircir ces points avec les autorités compétentes. « Certains schémas sur l’autonomie des personnes vulnérables doivent sortir au premier trimestre 2022 », répond le premier des deux élus. Tandis que le second confirme une réflexion en cours par rapport à l’installation d’une unité spécialisée pour la psychiatrie.
Toujours est-il qu’Elyassir Manroufou souhaite que ses collègues de la collectivité « réaffirment ensemble un engagement solidaire, unitaire et le plus large possible afin de soutenir et d’accompagner les acteurs de la santé mentale à s’investir durablement sur notre département » et « demandent à l’agence régionale de santé les conditions pour la mise en place d’un projet territorial, conformément à la législation en vigueur ». Un appel du pied entendu par le président, Ben Issa Ousseni. « Vous nous donnez des éléments très concrets, mais permettez-nous de les analyser. Cette motion va être expertisée par notre DGA et de nouveau présentée très rapidement. » Probablement le 13 décembre prochain, lors de la prochaine assemblée plénière. Avec des réponses concrètes cette fois-ci ?
Emmanuel Baudin, le secrétaire général de Force Ouvrière justice était en déplacement dans le 101ème département en ce début de semaine, lundi et mardi. Il est venu pour rencontrer ses collègues de la prison de Majicavo et se rendre compte de la réalité de la situation carcérale à Mayotte. Après avoir passé une journée entière au centre pénitentiaire, le constat est sans appel : l’établissement est au maximum de sa capacité d’accueil, les conditions ne sont pas réunies pour permettre aux employés de faire le travail en sécurité et les détenus se marchent sur les pieds. Seule solution au problème, la construction d’un nouveau centre de détention.
Flash Infos : Vous avez passé la majorité de votre séjour à Mayotte au centre pénitentiaire de Majicavo. Qu’avez-vous constaté sur place ?
Emmanuel Baudin : Un problème que j’avais déjà constaté lors de ma dernière visite en 2018 : la surpopulation carcérale. Il y a plus de 110 matelas au sol ! Les conditions de détention sont difficiles pour les détenus, mais aussi pour les personnels. C’est toujours problématique quand vous ouvrez une cellule qui devrait accueillir une personne et que vous en avez quatre face à vous. C’est dangereux parce que vous êtes seul et eux sont nombreux à l’intérieur.
Le centre pénitentiaire de Majicavo est sous dimensionné. Je l’avais déjà dit à la précédente mi-nistre de la Justice, Nicole Belloubet, et je vais faire la même chose avec le ministre actuel, Éric DuponD-Moretti. Je vais lui écrire pour lui rappeler l’absolue nécessité de construire une deuxième prison à Mayotte, idéalement dans le sud de l’île parce qu’il n’y a plus de foncier disponible à Mamoudzou. Cet établissement devrait avoir 500 à 600 places pour anticiper l’augmentation des incarcération.
Dans l’idéal, il faudrait que ce soit un centre de détention. L’avantage est qu’il accueille des gens condamnés à plusieurs années d’emprisonnement. Et cela doit permettre de réinsérer davantage les détenus : ils sortiraient alors de prison avec un diplôme, ils pourront trouver un travail et ainsi s’éloigner de la délinquance.
FI : Le « Plan 15.000 places » voulu par le président de la République est déjà acté. Il annonce des constructions de prisons en France, mais aucun projet n’est prévu pour Mayotte… Pensez-vous réellement pouvoir changer la donne et être entendu cette fois-ci ?
E. B. : Effectivement, dans le « Plan 15.000 places », rien n’est prévu pour Mayotte et c’est bien dommage. À mon sens, la situation est très grave… Et il n’y a pas d’autres solutions qu’un autre établissement. À l’époque, je n’avais pas été entendu par Nicole Belloubet ! Désormais, il y a cette volonté de construire des établissements en France. Sachant cela, je vais de nouveau interpeller le ministre de la Justice pour réitérer ma demande.
Quand nous sommes à 200% d’occupation il y a un vrai problème. Le centre pénitentiaire de Majicavo est fait pour accueillir 275 personnes. Aujourd’hui, nous recensons 475 détenus… Même si nous essayons de limiter les incarcérations, les juges font leur travail. Je vais défendre ce projet et faire en sorte d’être entendu, avec le soutien du directeur du centre pénitentiaire de Majicavo. Il faut que nous fassions front commun, c’est la seule solution viable pour les personnels, pour les détenus et pour Mayotte. Et le temps presse : entre le moment où cela va se décider et celui où la prison sera construite, il va se passer quelques années. ! Donc soit nous anticipons dès maintenant, soit nous serons confronté à un vrai souci de gestion dans un avenir proche.
FI : La surpopulation carcérale touche l’ensemble du territoire français. À Mayotte parfois, la solution est de transférer les détenus à La Réunion. Est-ce une bonne alternative selon vous ?
E. B. : C’est complètement stupide ! Non seulement cela coûte énormément d’argent, mais en plus cela créé des problèmes de saturation à La Réunion. Et puis, ce n’est pas une bonne solution : c’est toujours mieux pour le détenu de rester dans son environnement pour lui évite de casser des liens familiaux.
FI : Vous êtes aussi sur le territoire pour discuter avec les représentants de votre syndicat, que vous disent-ils ?
E. B. : Ils sentent que la population pénale évolue comme la société, qui est de plus en plus violente. À Mayotte, nous avons en plus un problème qui n’existait pas auparavant : celui des gangs ! Conséquence, les collègues se retrouvent en première ligne face à ces affrontements. Il faut absolument séparer ces individus… Or, ce n’est pas toujours possible à cause de la surpopulation carcérale.
L’autre problématique rencontrée est le manque d’effectifs. Quand nous construisons une prison, nous avons a un organigramme de référence. Je milite pour que celui-ci soit amendé pour les établissements situés en Outre-mer, c’est-à-dire qu’il faut rajouter 10% de personnel pour anticiper les mouvements sociaux, les arrêts maladies ou encore les pandémies comme la crise Covid. En métropole, vous ne rencontrez pas ce genre de souci : lorsqu’il vous manque quelqu’un, vous appelez la prison d’à côté en renfort, ce qui n’est pas possible ici !
FI : Comment donner envie aux jeunes de s’engager dans ces métiers très difficiles de manière générale et plus particulièrement à Mayotte ?
E. B. : Nous travaillons sur la reconnaissance du métier ! Pour nous, c’est le but des États généraux de la Justice qui se tiennent en juin prochain. Nous voulons revoir notre statut. Pour l’instant, nous sommes référencés dans la catégorie C de la fonction publique d’État, c’est-à-dire que nous sommes recrutés à un niveau brevet des collèges. Nous voulons l’élever pour la simple et bonne raison que nous exerçons les rôles de psychologue, d’infirmier, de surveillant… En passant dans la catégorie B, le recrutement se ferait à partir d’un niveau Bac : cela ferait évoluer notre statut, mais aussi notre salaire. Il faut savoir que malgré l’enveloppe allouée par Bercy, nous n’arrivons pas à recruter, pire encore nous perdons des postes.
Il faut aussi revoir le rythme de travail des agents. La plupart d’entre eux n’ont qu’un week-end de repos sur sept. Certains travaillent le matin, l’après-midi et la nuit… Ce qui n’est tout simplement pas tenable pour l’organisme. Donc il faut repenser le rythme de travail pour qu’il corresponde à la société et à la vie de tous les jours. Si nous valorisons le surveillant pénitentiaire, nous pourrons de nouveau attirer du monde !
Depuis six jours, l’une des classes de petite section de l’école maternelle de Bandrélé est fermée pour cause de Covid-19. Il y a une semaine, leur enseignant a été testé positif. Afin de reprendre le chemin de l’apprentissage, les élèves ont été dépistés grâce à des tests salivaires ce mardi matin.
En rang serré et la main dans celle de leurs mamans, une vingtaine de maternelles de Bandrélé étaient réunis ce mardi matin pour se faire dépister au Covid-19. Les médiateurs santé du rectorat, masque sur le nez et gants aux mains, accueillent les enfants. En quelques mots, ils leur expliquent comment réaliser leur premier test salivaire. Très sages et disciplinés, les petits élèves s’exécutent sous le regard bienveillant du directeur de l’école, Said Baco-Ali. “Leur enseignant est en arrêt jusqu’au 1er décembre”, retrace-t-il avant de détailler la réactivité de son équipe éducative. “Leur professeur était en classe la journée. Le soir, il s’est senti patraque et m’a appelé. Le lendemain, il était à l’hôpital. À 10h, il était testé positif et dans la foulée, nous avons contacté la cellule Covid du rectorat pour mettre en place les démarches nécessaires.” Après une semaine à l’isolement comme ses protégés, l’instituteur sera lui aussi testé avant de revenir travailler au sein de l’établissement.
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La lutte contre le Covid continue
Dépister pour mieux protéger. Voici l’objectif affiché par le rectorat de Mayotte. Depuis le 29 novembre 2021, les classes du premier degré ne fermeront plus dès le premier cas de Covid-19. Par contre, un dépistage systématique de toute la classe aura lieu et seuls les élèves présentant un test négatif pourront revenir en classe. “Nous réalisons des tests salivaires sur les jeunes enfants qui sont moins intrusifs qu’un test nasopharyngé. La prudence de tous et nos efforts se poursuivent pour limiter la propagation du virus au sein de nos établissements. Notre objectif premier est d’assurer la réussite et le bien-être de nos élèves”, affirme le recteur, Gilles Halbout.
Avec l’arrivée d’un énième variant, les institutions publiques partout en France veillent plus que jamais à la mise en œuvre d’un protocole sanitaire strict. Retour des masques à l’école, tests, isolement des cas positifs… Un environnement qui peut sembler anxiogène, mais qui ne semble pas atteindre les jeunes élèves dont le Covid-19 fait désormais partie du quotidien.
Depuis 1959, l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (ALEFPA) accompagne les personnes vulnérables dans douze régions de France métropolitaine et d’Outre-mer. En 2021, c’est à Mayotte que l’association a posé ses valises. L’objectif ? Étendre son champ d’action au 101ème département français.
Une équipe mobile, dix professionnels et près d’une vingtaine de patients… Bienvenue à l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie. “Nous sommes une association entreprenante, solidaire et en réseau”, scande le président de la structure, Michel Caron. Avec une expérience de plus de 60 ans, la structure associative n’en est pas à son coup d’essai. Comme en témoignent les 3.000 salariés recensés à l’échelle nationale. Un effectif conséquent pour défendre un objectif principal : l’inclusion des personnes en difficulté dans la société. Installée depuis 2021 sur l’île aux parfums, l’association prévoit dans un premier temps de se concentrer sur l’un de ses pôles de compétence, à savoir l’accompagnement des personnes atteintes de polyhandicap.
En lien avec les acteurs publics et privés déjà en place, l’ALEFPA vient apporter toute son expertise et son savoir-faire afin d’accompagner les Mahorais en situation de polyhandicap. “À Mayotte encore plus qu’ailleurs, l’accès aux soins des personnes en situation de handicap est une question majeure. Le manque de structures d’accueil des enfants et adultes souffrant de polyhandicap est aujourd’hui un réel problème, c’est pourquoi nous souhaitons agir”, témoigne Aïcha Boukir, la directrice de l’ALEFPA dans le 101ème département. Depuis le premier octobre, plusieurs praticiens du milieu médical et paramédical interviennent à domicile auprès de ces personnes. “Nous voulons être au plus près des familles. Notre champ d’action s’étend à l’ensemble du territoire de Mayotte”, précise la responsable locale.
Des projets concrets
Reconnue d’utilité publique en 1973, l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie œuvre pour aider, consolider et développer des initiatives aux profits de personnes que la société auraient pu laisser de côté. Grâce à un investissement de neuf millions d’euros, la structure prévoit de construire un établissement spécialisé destiné à accueillir les personnes polyhandicapées à Mayotte. En lien étroit avec l’ARS, l’institution intervient d’ores et déjà dans les centres de consultations du CHM et va également pouvoir réaliser des permanences directement dans le centre hospitalier. “Notre travail s’inscrit dans la durée”, rassure Michel Caron. Un engagement appuyé par la directrice de l’ALEFPA à Mayotte : “nous sommes en phase de développement.” Un départ sur les chapeaux de roues donc pour la structure qui est déjà implantée à La Réunion.
Le 24 novembre dernier, la police nationale de Mayotte était destinataire d’une information relative à un enlèvement et séquestration sur la commune de Brandrélé par deux hommes s’identifiant comme fonctionnaires de la police aux frontières. Ces derniers, présentant tous les attributs de la fonction (T-shirt noir siglé spécifiquement GAO, brassard police, ceinturon d’arme) circulaient à bord d’un véhicule automobile de type Duster, de couleur blanche à l’identique de ceux utilisés par ce service.
Rapidement prise en charge par les enquêteurs de la police judiciaire, la victime déclarait avoir été arrêtée et conduite à l’intérieur du véhicule au motif qu’elle ne pouvait pas justifier d’un titre de séjour. Vulnérable au regard de sa situation administrative, elle devait s’acquitter de la somme de 200 euros en espèce pour obtenir sa libération. Mis en fuite par les habitants du quartier, les occupants du véhicule prenaient la direction de Mamoudzou, où ils étaient finalement interpellés par les policiers de la brigade anti-criminalité du service territorial de sécurité publique à Tzoundzou.
Placés immédiatement en garde à vue pour enlèvement, séquestration et extorsion aggravée, ils étaient formellement reconnus par la victime. Au cours de l’enquête, ils reconnaissaient procéder à de faux contrôles de police de clandestins en vue de leur soutirer de l’argent. Au domicile de l’un d’entre eux étaient découverts des effets vestimentaires liés à la fonction de policier. Une fausse carte de police était également retrouvée.
Il apparaissait que le véhicule Duster était un ancien véhicule de la brigade anti-criminalité de la direction territoriale de la police nationale, réformé et vendu au domaine public. Les deux individus, dont un mineur de 17 ans, reconnaissaient avoir, à raison de trois à quatre fois par semaine depuis un mois environ, tenté d’extorquer à multiples reprises de l’argent à des clandestins. Les gains reconnus de cette activité s’élevaient approximativement à 10.000 euros.
À l’issue des mesures de garde-à-vue, les intéressés étaient déférés le 26 novembre devant le parquet de Mamoudzou en vue de leur passage en comparution immédiate. Le majeur était écroué à la maison d’arrêt de Majicavo tandis que le mineur était placé sous contrôle judiciaire.
La 14ème édition de RandoClean se tiendra dans la commune de M’tsangamouji ce dimanche 5 décembre 2021 de 8h à 13h. Le parcours de 12 kilomètres permettra de découvrir le site de Soulou, sa cascade et son ancienne usine sucrière. Cette randonnée portera les couleurs du Sidaction, en soutien à cette action et sera organisée en lien avec la foire intercommunale.
Par ailleurs, Nassur Attoumani, écrivain, musicien, comédien et auteur de la bande dessinée « Mayotte rencontre de peuples et de civilisation« , sera présent pour une séance de dédicace de son dernier ouvrage. « Vous pouvez commander dès à présent votre BD qui sera dédicacée par son auteur, lors de la 14ème édition à M’tsangamouji. Le prix est libre à partir de 25 euros. » L’intégralité de la somme collectée lui sera reversée. Cliquez ici pour commander votre BD.
Pour vous inscrire, cliquez ici. Le pass sanitaire est obligatoire. Pour tous renseignements concernant cet évènement, rendez-vous sur la page Facebook de l’association Randoclean.
Un développement plus juste, durable et résilient de la zone océan Indien grâce au concours du secteur privé. C’est l’ambition de la nouvelle feuille de route 2021-2026 de Cap Business océan Indien qui dispose désormais de 4.2 millions d’euros pour lancer sa mise en oeuvre. Ce financement est un don de la France, accordé par l’agence française de développement (AFD), dont la mission est de financer, d’accompagner et d’accélérer les transitions vers un monde plus juste et durable. La convention de financement a été signée par la présidente de Cap Business Ooéan Indien, Joséphine Andriamamonjiarison, et le directeur régional océan Indien de l’AFD, Marc Dubernet, le jeudi 25 novembre à l’hôtel Mercure Créolia, à La Réunion.
Cet appui permettra la réalisation d’une part importante des initiatives prévues dans le plan d’actions 2021-2026 de l’association. Il s’inscrit dans la continuité du partenariat existant depuis 2014 entre l’AFD et l’organisation représentative du secteur privé des six territoires du sud-ouest de l’océan Indien. L’objectif est de s’engager aux côtés des acteurs privés pour accélérer l’intégration des enjeux de soutenabilité écologique et sociale dans un contexte de relance économique liée aux impacts de la pandémie de Covid-19.
La feuille de route présentée par Cap Business océan Indien compte pour les cinq prochaines années mettre l’accent prioritairement sur l’économie bleue, la connectivité, le tourisme, l’énergie, la construction et l’agriculture. Tous les projets et initiatives mis en place devront également relever les défis liés à l’économie circulaire, la biodiversité et la transition bas carbone des entreprises, en intégrant les enjeux d’égalité femmes-hommes.
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (anciennement AECUM) lance son concours selfise ton préservatif, le mercredi 1er décembre 2021 de 09h à 12h sur la place de la République à Mamoudzou. Il s’agit d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux par les jeunes sur l’utilisation du préservatif. L’idée étant de proposer aux jeunes âgées de 16 à 25 ans de devenir, le temps d’un concours, acteur de prévention de leur santé sexuelle.
Le principe du concours est le suivant : se prendre en selfie avec un préservatif sous emballage ; proposer une phrase de prévention à la santé sexuelle et/ou à l’utilisation du préservatif sur sa photo ; transmettre par courrier électronique une copie de sa réalisation à concours@aejm.fr pour validation et inscription au concours ; poster sa réalisation sur son mur Facebook ou Instagram personnel et indiquer en légende l’hashtag #Selfise_ton_préservatif. Les candidats ont jusqu’au 10 février 2022 pour s’inscrire au concours.
Les 10 réalisations qui auront reçu le plus de likes sur Facebook ou Instagram tout en respectant la sensibilité de tous seront présentées le 11 février 2022 au jury du concours. Ce dernier aura à se prononcer sur les cinq lauréats au concours. La remise de prix du concours selfise ton préservatif sera organisée le 14 février 2022. Un billet d’avion aller-retour Mayotte Réunion, un téléphone portable ainsi que nombreux lots seront offerts aux lauréats par la MGEN, parrain du concours.
Le dépistage est l’occasion pour chacun d’avoir une offre de prévention sur mesure, adaptée à sa situation et sa sexualité, pour réduire les risques de contracter une infection. Dans le cadre de cette 3ème édition, Nariké M’sada, la protection maternelle et infantile, et les associations du territoire, en partenariat avec l’agence régionale de santé, se mobilisent du 29 novembre au 5 décembre pour favoriser le dépistage et prévenir les infections sexuellement transmissibles.
À Mayotte, en 2019, ce sont 293 découvertes de séropositivité VIH/million d’habitants et 164 découvertes de séropositivité VIH/million d’habitants en 2020. Le nombre de test rapides d’orientation diagnostique réalisés en 2020 pendant la semaine du dépistage était de 277, en augmentation par rapport à 2019. 58% étaient des femmes et 42% des hommes. Parmi les personnes ayant fait l’objet d’un TROD, la moitié n’avait jamais effectué de dépistage VIH.
Pendant une semaine, Nariké Msada, le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic, la PMI et Rediab Ylang se mobilisent. Des dépistages du VIH et du diabète sont réalisés tout au long de la semaine. Des associations seront présentes autour des camions de dépistage afin de mener des actions de sensibilisation à la santé sexuelle. Tout le monde peut être porteur d’une IST sans s’en rendre compte, il n’y a pas toujours de symptômes ou de signes extérieurs visibles. Le dépistage permet de lever les doutes et de s’inscrire dans une démarche pérenne de prévention et de rappeler que l’utilisation du préservatif permet de se protéger contre la transmission du VIH et des infections sexuellement transmissibles.
Le préfet, Thierry Suquet, et le délégué départemental Météo France pour Mayotte, Laurent Floch, ont tenu une conférence de presse ce lundi 29 novembre à la Case Rocher pour faire le point sur la saison cyclonique 2021/2022. Selon les premiers éléments, elle s’annonce plus courte, mais plus risquée… Une tendance qui est en voie d’être la norme dans les prochaines années.
Le cyclone Belna a marqué les esprits des habitants de Mayotte. En décembre 2019, l’île n’est pas passé loin de la catastrophre naturelle, alors que l’alerte rouge avait été déclenchée. Cette saison, un tel scénario n’est pas épargné, mais pourrait survenir plus tard. « Nous avons un démarrage plutôt tardif de la saison, ce qui ne signifie pas que le risque est moindre, il va même augmenter au fil des mois avec un pic attendu pour février, mars, avril », annonce Laurent Floch, le délégué départemental Météo France pour Mayotte. Si cette tendance est valable à l’échelle du bassin sud-ouest de l’océan Indien, il est difficile pour l’heure de déterminer de manière précise quel sera l’impact sur Mayotte.
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De manière générale, la saison cyclonique s’étend de novembre à avril. Mais depuis cinq ans, la nature fait défaut et fausse les statistiques. La période des cyclones est de plus en plus courte et les intempéries plus dangereuses. Et encore une fois, le réchauffement climatique en est la cause. « Tous les services de météo nationaux le montrent, le sud-ouest de l’océan Indien s’assèche globalement sur l’année même si ce n’est pas très prégnant à Mayotte, mais surtout nous avons un dernier trimestre qui s’assèche beaucoup plus. Nous avons des niveaux d’assèchement qui sont de l’ordre de 10% dans les 50 ans à venir », affirme Laurent Floch. Une estimation valable également pour la saison de pluies. Les précipitations apparaîtront plutôt en début d’année,. Et surtout, elles seront plus condensées, plus importantes et plus violentes, selon Météo France.
Ce changement météorologique pousse les météorologues et scientifiques à s’adapter aux nouvelles tendances. Actuellement, la veille cyclonique s’effectue à La Réunion pour tout le bassin sud-ouest de l’océan Indien. Et Météo France promet de fournir des informations de plus en plus précises pour améliorer l’anticipation et avoir plus de visibilité. « Désormais, les prévisions de trajectoire et d’intensité sont produites avec une échéance de cinq jours, ce qui permet aux autorités d’être informées cinq jours avant et pas la veille », déclare le délégué départemental Météo France pour Mayotte. Et une fois que le potentiel cyclone est formé, « nous produisons un bulletin toutes les six heures qui permet de suivre son évolution, puis toutes les trois heures lorsqu’il est potentiellement menaçant », ajoute le professionnel.
Les habitats informels en période cyclonique, le grand défi de la préfecture
Il y a deux ans, le cyclone Belna avait alerté le préfet de l’époque Jean François Colombet. Sa dangerosité menaçait d’emporter en premier lieu les habitats informels et par conséquent tous ceux qui y vivent. On se souvient que les autorités ont eu du mal à convaincre une partie de la population à quitter leurs cases en tôles. Certains craignant de se faire cambrioler ou pire, de se faire arrêter par la police aux frontières… Pour cette saison cyclonique, la stratégie n’est pas encore définie, mais les représentants de l’État savent qu’ils ne pourront pas faire de miracles. « Nous n’avons pas les moyens d’extraire les gens de force, certaines personnes s’accrochent à leurs domiciles, il y a un travail à faire, notamment de communication », assure Laurence Carval, la directrice de cabinet du préfet.
Concrètement, cela consiste à rénover les systèmes d’informations sur la vigilance météo. « Nous avons engagé des campagnes de communication autour de l’acculturation sur la sécurité civile. Même si la saison est en train de se décaler et que le risque sera plus important plus tard, nous préférons en parler dès maintenant de façon à inciter à cette prise de confiance, mais nous n’avons pas de spot dans l’immédiat », souligne Thierry Suquet. Les sites de rassemblements sont également actualisés dans le plan O.R.S.E.C (organisation de la réponse de sécurité civile) que le délégué du gouvernement a signé ce 29 novembre. « De nouveaux sites sont apparus, d’autres ont disparu. Ce plan permet d’apporter des réponses aux problèmes que nous avons eus et de mieux informer la population », selon le préfet. Il ne reste plus qu’a espérer que la population soit plus réceptive et moins sceptique.
Créée depuis peu, l’association « Pas Crêpe » planche sur la question de l’éducation dans la commune de Dembéni et apporte son soutien aux parents d’élèves du collège Zakia Madi. La présidente, Adidja Fatihoussoundi, revient sur le mépris affiché par le chef d’établissement et demande son départ. Entretien.
Flash Infos : Vous venez de créer l’association « Pas Crêpe » dont vous êtes la présidente sur la commune de Dembéni. Qu’est-ce qui vous a poussé à monter cette structure et quel est son rôle ?
Adidja Fatihoussoundi : Tout est parti d’un comité de parents qui étaient membres des représentants délégués au sein du collège Zakia Madi dans lequel nous avons constaté plusieurs dysfonctionnements en interne. Malgré plusieurs tentatives de discussion, le chef d’établissement leur a fermé la porte. Face à ce constat, nous nous sommes rassemblés et nous avons décidé de créer l’association « Pas Crêpe » pour essayer de mettre les choses à plat.
Elle a pour but de favoriser et organiser l’échange avec les membres sur le thème essentiel de l’éducation dans l’intérêt de l’enfant, qu’il soit scolarisé en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée ou à l’université. Il s’agit de répondre aux préoccupations et aux questions de l’ensemble des parents, principalement sur le domaine de la vie et du fonctionnement des établissements scolaires.
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FI : Avez-vous déjà noté des problématiques dans les établissements de la commune, que ce soit dans le 1er ou le 2nd degré, voire même dans l’enseignement supérieur ?
A. F. : Effectivement, nous en avons constatées ! Et c’est toujours la même musique qui revient, à savoir le manque d’enseignants. C’est un sujet qui doit être pris au sérieux, il y a une légèreté inadmissible de ce point de vue-là. On nous répète constamment que le nécessaire va être fait pour prendre en charge la longue liste des enfants non scolarisés dans le 1er degré… Sauf que ce n’est ni défini ni concret. Idem dans le 2nd degré. Sans parler de la difficulté organisationnelle en raison de classes hyper chargées.
FI : Pour revenir sur le cas du collège Zakia Madi, un mouvement de grève perdure depuis le vendredi 19 novembre. Que reprochez-vous précisément au chef d’établissement ? Et qu’attendez-vous concrètement ?
A. F. : Nous portons les revendications des parents d’élèves qui désirent un fonctionnement juste et légal. De manière générale, nous lui reprochons de ne pas être à leur écoute, de ne pas respecter le règlement intérieur, de les mépriser et de ne pas les recevoir si nécessité il y a. Et quand c’est le cas, il missionne un agent à l’entrée de l’établissement pour confisquer leurs pièces d’identité comme s’il était habilité. Puis une fois à l’intérieur, il les laisse errer dans l’enceinte pendant des heures avant de repartir sans l’avoir vu…
Au jour d’aujourd’hui, ils avaient réussi à obtenir un rendez-vous auprès du rectorat en date du 12 novembre. Mais ils n’ont pas eu de retour comme promis, le lundi 15 ! Ils avaient donné comme date butoir le mercredi 17. Sans quoi, des actions seraient organisées par les parents, qui ont sollicité notre association pour manifester devant le collège et demander le départ du principal. Personne ne tient compte du mal-être des parents, des élèves et même du corps enseignant.
FI : Au vu du statu quo actuel, vous semblez déterminé à aller jusqu’au bout : soit le rectorat apporte des solutions concrètes, soit le chef d’établissement décide de quitter son poste… Dans le cas contraire, que comptez-vous mettre en place pour vous faire davantage entendre ?
A.F. : Nous nous relayons au sein de l’association pour apporter notre soutien. Et que le chef d’établissement l’imprime bien : nous resterons devant le collège tant qu’une médiation n’aura pas eu lieu ou qu’une solution n’aura pas été apportée par le rectorat. Nous ne pouvons plus travailler avec lui ! Il nous méprise sans cesse, même après plus d’une semaine de grève. Il s’entête dans sa logique de ne pas nous recevoir… Vous savez, nous agissons en fonction des retours de la direction. Nous attendons simplement un minimum de dialogue.
Mais dans les conditions actuelles, nous continuerons notre mouvement pacifique et nous ferons même en sorte qu’il prenne de l’ampleur s’il persiste à nous chauffer la tête ! Beaucoup de parents n’ont pas eu la chance de faire des études, donc ils ne connaissent pas forcément leurs obligations. Nous essayons d’instaurer ce relationnel avec eux pour qu’ils se réveillent et s’expriment dans l’intérêt de leurs enfants.
Du 22 au 29 novembre 2021, à Ironi Bé, avait lieu la première phase de la résidence documentaire organisée par l’association Mayotte Film Office en partenariat avec son homologue, Cinéastes, de La Réunion. L’objectif de ce dispositif ? Développer, structurer et soutenir la filière professionnelle du cinéma à Mayotte tout en favorisant l’émergence des talents mahorais.
Silence ça tourne ! Si pour l’instant, les documentaristes en herbe n’en sont qu’à la phase d’élaboration de leur projet, ce sont leurs méninges qui tournent à plein régime. “Je me suis essayé à toutes les formes d’écriture, sauf l’écriture documentaire. Il manquait cette corde à mon arc !”, s’amuse l’auteur mahorais, Nassur Attoumani. Comme lui, quatre autres personnes issues de milieux professionnels divers ont participé à cette résidence cinématographique du 22 au 29 novembre.
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Danse, histoire, culture… Les thématiques des futurs documentaires sont à la fois très différentes et éminemment liées au territoire de l’île aux parfums. “Je suis né et j’ai grandi en France hexagonale. Mais depuis 16 ans, je vis et travaille à Mayotte, terre de naissance de mes parents, grands-parents et de mon dernier frère. Aujourd’hui, je m’interroge sur l’identité mahoraise. Qu’est-ce qu’être Mahorais ? Et plus particulièrement quelle est ma place ici ? Dans un lieu qui parfois me semble étranger et familier à la fois. Est-ce chez moi ?”, se questionne le journaliste Faïd Souhaïli. D’abord sur papier puis derrière la caméra, il sera amené à raconter en image l’histoire de ce territoire de l’océan Indien qui signifie tant pour lui.
Une formation de qualité
Encadrés par les professionnels du cinéma, Chantal Richard et David Constantin venus de métropole et de l’île Maurice, les élèves ont suivi un atelier d’écriture documentaire de huit jours. À la suite de cela, ils s’engagent pour une période de six semaines d’inter-résidence constituée d’enquêtes de terrain, nécessaires pour approfondir leurs projets et chapeautées à distance par leurs formateurs. Enfin, une seconde résidence de dix jours attend les futurs documentaristes. L’objectif ? Participer à une session de pitchs devant des producteurs locaux et régionaux. Un saut dans le grand bain destiné à clôturer le dispositif et à engager le processus de mise en production des documentaires.
Financé et soutenu par le ministère chargé de la Ville, la préfecture de Mayotte via la direction de la politique de la ville et des affaires culturelles ainsi que la Scam (société civile des auteurs multimédia), le programme est entièrement gratuit pour ses participants. Il a lieu seulement dix jours après une autre résidence artistique dédiée quant à elle au cinéma de fiction et qui avait accueilli huit apprentis.
Rendre à Mayotte ce qui est à Mayotte
En offrant la possibilité à des auteurs mahorais de se former au documentaire, ceux-ci pourront par la suite donner à voir au monde entier toute la richesse de ce petit territoire souvent méconnu. Bien loin des clichés qui peuvent être véhiculés par des cinéastes qui ignorent tout de l’île aux parfums, les auteurs-réalisateurs pourront apporter toute leur expertise sur l’environnement culturel, humain et naturel de Mayotte. De beaux projets aussi typiques qu’inédits et que l’on espère voir bientôt fleurir au pays de l’ylang-ylang.
Le syndicat de l’eau et de l’assainissement de Mayotte sort la sulfateuse à l’encontre de la SMAE, et plus particulièrement de sa directrice, Françoise Fournial, qui a martelé dans nos colonnes, ce mercredi 24 novembre, ne pas être responsable de la crise actuelle. « Elle soutient n’être tenue que d’exploiter les infrastructures mises à sa disposition, lesquelles ne suffiraient pas à répondre aux besoins de la population. Toujours selon la SMAE, il reviendrait au SMEAM à la fois de trouver un traitement contre le manganèse et de réaliser des investissements. »
De quoi faire bondir le syndicat qui n’y va pas avec le dos de cuillère. Il rappelle que la SMAE est tenue, par l’effet du règlement du service, à fournir une eau présentant constamment les qualités imposées par la règlementation en vigueur et de garantir la continuité du service sauf circonstances exceptionnelles : accidents et interventions obligatoires sur le réseau, incendie, mesures de restriction imposées par la collectivité ou par le préfet. Concernant les infrastructures, le SMEAM prend l’exemple du fiasco de l’usine de dessalement de Petite-Terre. « Ce délai (la mise en service devait intervenir avant le 31 janvier 2018) n’a pas été tenu et la production attendue n’est pas atteinte… »
« Le SMEAM connaît ses obligations et les assume. Elle attend d tous, et en particulier de la SMAE, de faire preuve du même esprit de responsabilité. À défaut, si les mesures permettant de lever les contraintes imposées à la population mahoraise ne sont pas mises en œuvre rapidement, le SMEAM en tirera toutes les conséquences. »
La Mission locale de Mayotte et le centre communal d’action sociale de Pamandzi organisent un forum sous forme de job dating. Cet évènement aura lieu le 8 décembre 2021 à la place des congrès à partir de 8h, dans la commune de Pamandzi. L’opération vise à faciliter la mise en relation entre les jeunes et les organismes d’insertions et d’apporter une solution immédiate vis-à-vis de l’offre et de la demande sur le marché du travail.
Les objectifs de ce rendez-vous sont multiples : informer les jeunes sur les métiers porteurs et les formations qualifiantes, faire connaitre les organismes d’insertion, définir le parcours de recrutement d’un jeune…