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Les acteurs environnementaux de Mayotte récompensés samedi soir

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Les 3 et 4 décembre 2021 avait lieu la troisième édition des trophées mahorais de l’environnement organisée par la société d’édition Somapresse. Table ronde, conférence, débat et remise de prix… La fin de semaine était chargée pour les acteurs environnementaux de l’île.

Et la personnalité environnementale de l’année est…Boina Said Boina !” À l’image du directeur de l’association mangrove environnement, les Mahorais qui participent activement à la préservation de l’île aux parfums se sont vus récompenser lors de cette troisième édition. Alors parmi les 150 personnes massées dans la salle polyvalente du collège de Majicavo samedi soir, il y a eu des heureux, mais aussi des déçus. “Je suis ravi d’avoir remporté ce prix”, lance Boina Said Boina avec un large sourire. Avant d’ajouter : “Maintenant, nous nous devons de continuer nos actions et nos efforts pour pouvoir honorer ce titre.” Non loin de là, Faissal Said Adinane, le président de Randoclean, reste quant à lui très fair play “Nous n’avons pas remporté de trophée cette année, mais nous allons nous retrousser les manches pour rafler la mise l’année prochaine !”, s’amuse l’enseignant. Une remise de trophées qui se voulait également être un lieu d’échanges entre les différents acteurs du territoire sensibles au patrimoine naturel de l’île au lagon.

Du beau monde et un seul objectif

Aujourd’hui, Mayotte a beaucoup de travail à accomplir en termes de préservation et de valorisation de l’environnement. Sensibilisation, recyclage, énergies renouvelables, collecte et tri des déchets… Autant d’actions à mettre en œuvre dans le 101ème département. Heureusement, certains n’ont pas attendu pour se retrousser les manches et envisager dès à présent la façon de lutter efficacement pour la préservation de notre île au travers de petites actions quotidiennes, mais aussi par la mise en place de grands projets.

Pour la troisième année, la Somapresse a décidé avec ses partenaires, de récompenser et de valoriser les actions menées par les différents acteurs de l’environnement de la vie mahoraise. Élus du conseil départementale, maires, représentants et directeurs du Sidevam, de la CRESS, de la Deal, le recteur et ses inspecteurs d’académies mais aussi les présidents des communautés de communes, des associations de l’île ou encore des entrepreneurs… La soirée de samedi a été le lieu de rendez-vous des têtes pensantes de l’île aux parfums.

Tout au long de la soirée, les lauréats des cinq catégories (scolaires, entreprises, personnalités, associations et collectivités), ont pu monter sur l’estrade et se voir gratifier d’un trophée en bois brut représentant une jeune pousse. Tout comme cette plante en devenir, les gagnants mais aussi l’ensemble des Mahorais devront continuer leurs efforts pour offrir à Mayotte un avenir plus vert.

Une conférence-débat en amont de la grande soirée

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Des débats et des idées. Voilà qui résume bien la table ronde qui rassemblait divers acteurs environnementaux du 101ème département français vendredi matin au collège de Majicavo. À 9h, tous ont pris place dans la grande salle polyvalente de l’établissement pour trois heures d’intervention ponctuées de questions-réponses avec l’assemblée. Le thème du jour ? « L’impact de la démographie croissante sur l’environnement à Mayotte« . Une thématique qui a inspiré l’association Nayma, le Sidevam 976, le Gepomay et l’association Oulanga Na Nyamba, tous venus pour présenter leurs structures et leurs actions en faveur du patrimoine naturel mahorais. Un séminaire organisé par la Somapresse et dont le but était de mettre en avant les initiatives locales qui fleurissent à Mayotte et offrir à un large public un lieu d’échanges. Une matinée placée sous le signe de cohésion et qui a vu émerger des pistes pour préserver la biodiversité exceptionnelle de l’île aux parfums.
 
 

? Les grands gagnants 2021 :

 
Dans la catégorie association : Wenka Culture

Dans la catégorie entreprise : May Lav eco

Dans la catégorie collectivité : Communauté de Communes de Petite-Terre

Dans la catégorie scolaire : Seconde parcours 2020-2021 du lycée de Sada

Dans la catégorie personnalité : Boina Said Boina

Le CROS de Mayotte souhaite promouvoir les femmes au sein des associations sportives

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Entre les mois d’octobre et de novembre 2021, le comité régional olympique et sportif de Mayotte a organisé une formation CFGA (certificat de formation à la gestion associative) spécialement conçue pour aider les femmes à accéder à des postes de dirigeantes au sein des associations sportives de l’île. Ce CFGA a été sélectionné suite à un appel à projets lancé par la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Mayotte.

Ce n’est un secret pour personne : très peu de femmes occupent des postes de dirigeantes au sein des associations sportives. Si ce fait est général en France, il est encore plus marqué à Mayotte, société musulmane dans laquelle, traditionnellement, les femmes régnaient sur la sphère domestique et les hommes sur le monde extérieur. Bien évidemment, cette réalité n’est pas une particularité du monde du sport, mais s’étend à quasi tous les domaines de la société. La DRDFE, service déconcentré du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes, rattaché au premier ministre à l’échelle nationale et la à préfecture de Mayotte à l’échelle locale, s’appuie en effet sur les structures associatives locales pour impulser des actions promouvant les droits des femmes et l’égalité, ceci en finançant tout ou une partie de leurs projets. Cette année, c’est le comité régional olympique et sportif de Mayotte qui a répondu à son appel à projet en proposant une formation CFGA exclusivement conçue pour aider les femmes à accéder à des postes de dirigeantes au sein des associations sportives de l’île.

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Donner des outils aux femmes pour s’imposer

Entre les mois d’octobre et de novembre 2021, ce sont dix femmes qui ont participé à cette formation à la gestion associative dans le but, à terme, d’avoir les bons outils psychologiques et comportementaux pour accéder un jour aux postes de dirigeantes d’associations sportives. Le patriarcat régnant tout particulièrement dans le monde du sport fait bien souvent qu’inconsciemment les hommes laissent rarement les femmes accéder à ces postes à responsabilité. L’éducation qu’on donne aux femmes à Mayotte, souvent encore très traditionnelle, ne leur donne pas assez de confiance en elles et d’outils pour pouvoir s’imposer face aux hommes puisqu’on leur inculque plutôt la nécessité d’être dans une forme de soumission par rapport aux hommes, et tout particulièrement leurs maris. Ce CFGA leur a donc donné des billes pour apprendre à ne plus « s’écraser » face aux tentatives de domination des hommes.

La formation s’est déroulée en plusieurs sessions et a été plutôt intensive. En effet, l’une d’elle s’est déroulée sur cinq jours au Gîte Le Relais Forestier à Combani de 7h à 18h. Par ailleurs, pendant deux demi-journées, les dix stagiaires sélectionnées ont pu assister à une visio-conférence avec Femix’sports, une association nationale réputée, créée en 2000 pour promouvoir les femmes dans le sport. Ses dirigeantes sont d’ailleurs à presque 100% des femmes. La partie théorique de la formation s’est achevée ce samedi 27 novembre et les stagiaires ont encore 20 jours de stage à réaliser au sein d’une association sportive avant de pouvoir obtenir leur diplôme. Afin de pouvoir réaliser le bilan de cette première CFGA Femmes Dirigeantes, le CROS Mayotte et la DRDFE ont organisé une conférence de presse à la préfecture de Grande-Terre. Les dix stagiaires présentes ont toutes affirmé, chacune à leur manière naturellement, que cette formation « leur avait donné une nouvelle vision de la notion de dirigeance ». Afin de les féliciter pour leur travail et leur assiduité à cette formation inédite sur l’île, une cérémonie en leur honneur a suivi cette conférence. À cette occasion, les dix futures dirigeantes d’associations sportives de Mayotte ont reçu une attestation de participation à cette formation, inédite sur l’île aux parfums.

Une pétition pour empêcher la traversée de 300 camions dans le village de Kangani

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Le collectif des habitants de Kangani vient de lancer une pétition pour alerter sur l’exploitation d’une carrière de roches par Vinci. Un projet qui aurait pour conséquence le doublement du nombre de camions dans le village alors qu’une route de contournement est promise par la préfecture et la mairie de Koungou depuis plusieurs années.

« Les habitants sont résignés et considèrent que cela ne sert plus à rien de se battre. » À Kangani, la population vit au rythme des balais infernaux des camions et de la poussière quotidienne. Et depuis trois semaines plane la rumeur de voir Vinci « forcer le passage » du village en vue d’exploiter une carrière de roches. Pourtant, les services de l’État – préfecture et direction de l’équipement en tête – avaient promis en 2002 une nouvelle voie de contournement pour éviter ce désagrément. Un engagement réaffirmé en août 2020 après la signature d’un protocole d’accord. « Nous avons jusqu’au 12 décembre pour nous manifester. Après cette date, le dossier sera validé », interpelle Mathieu Lefevre, membre du collectif des habitants de Kangani à l’origine d’une pétition adressée le 29 novembre à Thierry Suquet, le délégué du gouvernement.

Le courrier en question rappelle la réglementation pour contrebalancer l’avis de mise à disposition. « Le plan d’aménagement durable prévoit que tout nouvelle carrière soit desservie directement par une voirie de niveau national ou départemental et ne pourra être située en continuité d’une zone d’habitat existante ou future. Quant au plan local d’urbanisme de la ville de Koungou, celui en vigueur prévoit textuellement que sont interdites dans la zone l’ouverture ou l’utilisation de carrières ainsi que les affouillements et les exhaussements du sol. »

350.000 tonnes par an

Or, toujours selon le citoyen, Vinci envisage avec ce projet de concasser 350.000 tonnes de granit par an. Une activité similaire à celle d’IBS, qui aurait pour conséquence de porter à 300 le nombre de poids lourds en circulation chaque jour. « Quand deux camions se croisent, il n’y a plus de place pour personne…Même le piéton peut se faire écraser. » À travers ces chiffres, Mathieu Lefevre espère éveiller les consciences. Seul hic : les signataires ne se bousculent pas au portillon ! « Il ne faut pas attendre qu’un drame se produise pour réagir ! » En coulisse, les villageois ne comptent pas rester les bras croisés pour autant. En effet, une action coup de poing serait en préparation pour jeudi prochain.

En attendant une réaction de son voisinage, le farouche opposant reste en alerte. « Il est incompréhensible que ce dossier ait été traité dans le plus grand secret. En faisant bénéficier d’un tel traitement au projet de Vinci, cela revient à condamner la sécurité, la santé et le bien-être des habitants de Kangani. » Suffisant pour pousser les principaux concernés à faire machine arrière ? L’avenir le dira.

Destruction de cultures illégales en forêt de Combani et Maévadoani

Le lundi 22 et le mardi 23 novembre, dans le cadre du plan d’actions établi par la mission inter-service de l’eau et de la nature de Mayotte (MISEN 976), les agents du conseil départemental, de l’office national des forêts (ONF) et de la direction départementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) ont détruit dans les forêts départementales de Combani et de Maévadoani ainsi que dans la forêt domaniale de Combani, avec l’appui de la gendarmerie nationale et de la police nationale, des cultures illégales d’une surface d’environ 5.5 hectares.
Ces actions menées régulièrement par le CD, l’ONF et la DAAF visent à préserver la forêt, l’environnement et la ressource en eau de Mayotte.

Une convention entre le Département et la ligue de football pour la mise en place de la section d’excellence sportive

L’adoption le 30 novembre dernier d’une délibération relative à la mise à disposition des locaux du centre Abdallah Mamy et des installations sportives du complexe de Cavani pour la ligue mahoraise de football, afin d’y développer une section d’excellence sportive scolaire, a donné lieu ce jeudi 2 décembre à la signature d’une convention au conseil départemental, en présence notamment du 1er vice-président Salime Mdéré, de la 4ème vice-présidente Zouhourya Mouayad Ben chargée des sports, de la culture et de la jeunesse, du conseiller départemental El-Anrif Hassani, et du président de la ligue de football de Mayotte, Mohamed Boinariziki.

« La signature de cette convention s’inscrit dans une démarche plus vaste visant à développer l’excellence sportive à travers des mesures concrètes comme la mise en place d’un programme d’accès au haut niveau, l’accompagnement des fédérations et le soutien des jeunes dans l’admission au sein des pôles espoir, la valorisation des champions et l’accompagnement à la reconversion ou encore le développement d’une coopération sportive durable avec les institutions sportives et collectivités partenaires », a indiqué la vice-présidente. Elle a également rappelé la volonté du conseil départemental de permettre au territoire de donner à sa jeunesse des horizons meilleurs et des perspectives en termes de développement local. À cet effet, la collectivité a décidé de mettre à disposition de la ligue mahoraise de football les moyens suivants : un éducateur sportif, adjoint du directeur de la section d’excellence, détaché par la fédération française de football ; un quota de 24 lits au centre Abdallahh Mamy, pour accueillir un groupe de garçons et un groupe de filles ; le terrain de football et le gymnase, tous situés sur le site de Cavani pour la période 2022 à 2025.

Tourisme : faire de Mayotte un territoire attractif

Une réunion relative à la restitution des études préalables à la définition de zones d’aménagement touristiques s’est tenue le jeudi 2 décembre à la Chambre de commerce et d’industrie. Cette action est pilotée par le conseil départemental en partenariat avec l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte, en concertation avec les différents acteurs économiques et touristiques du territoire.

La rencontre était présidée par la vice-présidente en charge du développement économique et de la coopération décentralisée, Bibi Chanfi avec, à ses côtés, la présidente de l’agence d’attractivité et de développement touristique (AaDTM), Zaounaki Saindou et le 1er vice-président en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier, Salime Mdéré. Cette étude s’inscrit parmi les objectifs du schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) voté par le Département en 2019, avec pour ambition le développement du tourisme durable à Mayotte en offrant des produits touristiques qui s’adressent à la fois à une clientèle extérieure et aux Mahorais.

Comme l’a souligné la vice-présidente, « le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs de Mayotte, validé en 2020, a confirmé un positionnement éco-touristique moyen/haut de gamme permettant de maximiser les retombées économiques, tout en préservant les richesses du patrimoine environnemental mahorais ». Après la validation des propositions des sites départementaux et leur inscription au schéma d’aménagement régional, la prochaine étape sera « le terrain » avec plusieurs objectifs à atteindre.

Visite de courtoisie de la présidente de la Cour nationale du droit d’asile

La Cour nationale du droit d’asile, compétente pour connaître des décisions relatives aux demandes d’asile, est une juridiction administrative spécialisée statuant en premier et dernier ressort sur les recours formés contre les décisions de l’office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Cette juridiction, placée sous le contrôle de cassation du Conseil d’État, a une compétence nationale. Sa présidente et conseillère d’État Dominique Kimmerlin a rendu, ce 3 décembre, une visite de courtoisie au président du Département Ben Issa Ousseni. Elle a annoncé qu’à compter de la semaine à venir, six nouveaux magistrats administratifs vont rejoindre le territoire pour statuer sur les demandes en instances (près de 1.500) ayant fait l’objet de refus de la part de l’OPFRA. Le président du conseil départemental a, de son côté, insisté sur la nécessité d’une stratégie nationale adaptée au cas de Mayotte, compte tenu de la situation particulière de l’île.

Zily, star mahoraise visant l’international

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Mayan'Art-Studio

À l’occasion de la sortie de son dernier titre « Amani » (« la paix » en shimaoré) le 26 novembre dernier, nous avons posé nos questions à Zily, la star de la chanson mahoraise. Connue depuis de nombreuses années sur l’île aux parfums, cette autrice-compositrice-interprète s’inspire des musiques et chants traditionnels de Mayotte, où elle a grandi. Récemment, la chanteuse est passée à un style plus universel, tout en restant fidèle aux sonorités et aux thématiques qui lui sont chères. Une stratégie qui fonctionne parfaitement puisque « Tsika » (« J’étais »), le premier titre de son EP sorti en juin 2021, a cartonné sur les plateformes. Son nouveau titre suit le même destin puisqu’en cinq jours, il a été déjà vu plus de 135 000 fois. Rien d’étonnant à cela puisque ses paroles mettent en avant la force et la valeur des femmes, un sujet très actuel. Rencontre avec une artiste mahoraise partie à la conquête de l’Hexagone et de l’Afrique de l’Est.

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Mayan’Art-Studio

Quel est le mon principal trait de caractère ?
S’il y a bien un trait de caractère qui me définit, c’est que je n’abandonne jamais. Quand j’ai un objectif en tête, c’est « Paka Mpakani« , comme on dit. Plus déterminée que moi, il n’ y a pas !

Quelle est ma principale qualité ?
J’aime les autres et le monde alors je dirais : généreuse et empathique. Oui, ça fait deux, mais pour moi, ces deux qualités vont ensemble.

Quel est mon principal défaut ?
Je suis perfectionniste. Dans la vie de tous les jours, quand je travaille, il faut que tout soit au plus près de la perfection, même si cela doit prendre des jours ou même des semaines, au grand dam de mon entourage !

Quelle est mon occupation préférée ?
Quand je ne travaille pas, et Dieu sait que je travaille beaucoup, je passe le reste de mon temps avec ma famille.

Quel est le rêve de ma vie ?
L’un de mes plus grands rêves est de faire connaître Mayotte, sa culture et ses traditions partout dans le monde, à travers ma musique.

Quel pays aimerais-je découvrir ?
Il y en a plusieurs. Le Sénégal, car je suis une grande fan de Mbalax [musique très rythmée du pays, NDLR] et j’espère pouvoir rencontrer des personnes qui pourront me faire découvrir un peu de ce qui est pour moi plus qu’un art. Le Nigéria aussi, car j’aime tout ce que ce pays dégage, tout ce que j’en entends, en termes de musique, mais aussi de business et de stylisme. Après tout, Lagos est considérée par beaucoup comme la capitale africaine de la mode. J’espère pouvoir m’y rendre, un jour ! Mais surtout, j’espère avoir la chance d’aller dans tous les pays de l’Afrique de l’Est : la Tanzanie, d’abord, et plus particulièrement Zanzibar, pour toutes ses similitudes avec la culture de Mayotte. Mais aussi le Kenya, le Mozambique, Djibouti…

Quelle est ma couleur préférée ?
Le bleu dans toutes ses déclinaisons, du bleu marine au bleu ciel. Chaque bleu a une signification qui me définit bien. Je vous invite à aller regarder ce qu’ils veulent dire.

Quel est mon héros ?
Ma mère reste et restera mon modèle. C’est mon héroïne de tous les jours. C’est une combattante. Elle ne lâche rien et ne s’est jamais laissée abattre par les difficultés du quotidien. Et elle garde toujours le sourire. C’est une personne qui n’a pas été épargnée par la vie, mais qui a toujours eu le cœur sur la main.

Qu’est-ce que je déteste par-dessus tout dans la vie ?
Les personnes malhonnêtes et la méchanceté gratuite.

Qu’est-ce que j’aime par-dessus tout dans la vie ?
Ma famille.

Quelle est ma devise ?
Viser plus haut. Viser plus loin.

Comment j’aimerais mourir ?
Entourée des miens, dans la sérénité, Inch’Allah.

Portrait chinois
Si vous étiez…

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Emsispix

Un plat
Je serais un kangué accompagné d’un bata bata que l’on mangerait à même le sol, à la main ! Le kangué est un plat extrêmement simple, convivial, mais qui demande de la patience et un certain doigté pour être réussi.

Un morceau de musique
« Amani« , mon nouveau morceau. Ce titre parle de nous, les femmes. De nos combats, de notre résilience, de notre volonté de nous élever et de ne pas nous laisser faire, mais aussi de notre amour pour les autres.

Un livre
« Devenir », de Michelle Obama.

Un film
« The Mask« , avec Jim Carrey.

Une couleur
Le jaune.

Un animal
Le shukuru. Vous savez, c’est cet oiseau qui répond et qui vient vers nous quand on chante : « Shukuru ! Mantawala ! » Je ne sais pas comment cet oiseau s’appelle en français.

Une ordonnance relative « à l’extension, à l’amélioration et à l’adaptation de certaines prestations de sécurité sociale à Mayotte »

Cette ordonnance met en oeuvre les engagements de réforme du régime local de sécurité sociale pris dans le cadre du Plan pour l’avenir de Mayotte et à l’occasion de la visite du président de la République dans le 101ème département en octobre 2019, notamment en matière d’amélioration des droits à la retraite. Par ailleurs, elle étend à Mayotte des prestations sociales existant sur le territoire métropolitain et dans les départements et régions d’Outre-mer selon des modalités adaptées aux spécificités du territoire, ainsi que la branche autonomie du régime général de sécurité sociale.

En matière de retraites, l’ordonnance met en place un dispositif exceptionnel de validation gratuite de périodes d’assurance vieillesse pour les personnes affiliées à la caisse de sécurité sociale de Mayotte ayant exercé une activité salariée entre 1987 et 2002 pendant une durée minimale, qui permettra de faciliter le départ à la retraite des personnes liquidant leur pension à compter de janvier 2022, en accordant des trimestres susceptibles de leur permettre d’atteindre plus rapidement la durée requise pour le taux plein.

En matière de prestations maladie, l’ordonnance ouvre de nouveaux droits aux assurés de la caisse de sécurité sociale de Mayotte ou élargit le bénéfice des prestations existantes : les pères, salariés ou travailleurs indépendants bénéficieront des indemnités journalières en cas de paternité et d’accueil de l’enfant, à compter de juillet 2022 ; le bénéfice des prestations paternité, maternité et adoption est étendu aux conjoints collaborateurs ; les chômeurs indemnisés et non indemnisés seront éligibles au dispositif du maintien de droits aux prestations en espèces.

Des allocations permettant d’accompagner des proches (allocation journalière d’accompagnement des personnes en fin de vie, allocation journalière du proche aidant) seront mises en place d’ici fin 2022.

La branche autonomie du régime général est rendue applicable à Mayotte en même temps que dans les autres territoires.

En outre, les professionnels de santé libéraux bénéficient désormais de la garantie de paiement de l’assurance maladie en cas de recours au tiers payant.

En matière de prestations familiales, l’allocation journalière de présence parentale, qui permet aux parents d’accompagner des enfants en situation de handicap et malades qui requièrent une présence continue ou des soins contraignants, sera mise en place d’ici fin 2022.

Le complément de libre choix du mode de garde (CMG), qui permet d’aider financièrement les familles qui confient leur enfant de moins de six ans à un mode de garde formel, sera également rendu applicable à Mayotte, à compter du 1er juillet 2022, pour le recours à une structure (crèches familiales, micro-crèches et prestataires de garde d’enfants à domicile) et avant la fin de l’année 2023 et dès que le dispositif Pajemploi sera opérationnel à Mayotte pour l’emploi d’un assistant maternel agréé ou d’une garde d’enfant à domicile.

Sport, économie bleue, social : les derniers rapports adoptés par le Département

Une commission permanente du conseil départemental s’est tenue ce mardi 30 novembre dans les locaux de la mairie de Mamoudzou sous la présidence de Ben Issa Ousséni avec 23 rapports et 2 rapports complémentaires à l’ordre du jour, tous adoptés.

Parmi eux, le rapport n°2021-1014 relatif à la création d’un établissement local dénommé « office départemental du sport » en charge de la gestion des infrastructures sportives de la collectivité. Le conseil départemental s’étant d’ores et déjà engagé dans une réflexion autour des projets de construction des équipements sportifs (dojo, centre de formation pour les sportifs de haut niveau, piscine olympique, gymnases et terrains), il ambitionne de se hisser à la hauteur de ces nouveaux enjeux en créant un Office départemental des sports. L’objectif est de mettre en place une nouvelle entité qui fédère l’ensemble des partenaires publics, et qui sera chargée de moderniser les équipements sportifs existants, et les adapter aux nouvelles pratiques sportives pour accueillir les associations, les acteurs des activités physiques et sportives, dans les meilleures conditions possibles.

L’approbation de la stratégie de développement de l’économie bleue à Mayotte a été adoptée dans le rapport n°2021-1048 de la commission développement économique et coopération décentralisée. Suite à une étude présentée dans un document intitulé « Stratégie de Développement de l’Économie Bleue à Mayotte » – qui entend proposer, par domaine d’activité maritime, une stratégie permettant une exploitation raisonnée et optimale de la mer, au bénéfice du développement économique de
Mayotte – il est attesté que la richesse remarquable du lagon offre de nombreuses pistes pour un développement intégré des activités maritimes.

De plus, il ressort un fort besoin de protection de cet espace maritime via la formation, la recherche et l’innovation pour le développement d’une économie bleue durable et résiliente. Cette étude met également en évidence la nécessité d’une gouvernance nouvelle, aussi est-il proposé une instance de concertation pilotée par le conseil départemental de concert avec l’État, réunissant entre autres les acteurs institutionnels, professionnels et associatifs avec la participation de la société civile.

Au titre de la commission solidarité, action sociale et santé, le rapport n°2021-1003 relatif à l’attribution d’une aide financière aux associations et institutions intervenant dans le domaine social et médico-social en direction des personnes âgées et handicapées au titre de l’année 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du schéma départemental de l’autonomie a été adopté.

La première promotion mahoraise des BTS comptabilité et gestion et prestations sociales et sanitaires s’envole pour Paris

Fondée en 2020 pour favoriser la formation et l’insertion professionnelle à travers le territoire de Mayotte, l’association Nayma et ses partenaires annoncent que la première promotion mahoraise de BTS a décollé de l’île aux parfums le dimanche 28 novembre en direction de Paris.

31 apprentis et apprenties âgés de 18 à 29 ans, de tous les profils et venant de toutes les communes s’apprêtent ainsi à découvrir la vie universitaire/des études supérieures en métropole et entrer dans le monde du travail à Mayotte.

Avec un taux de 30% de la population de Mayotte au chômage depuis 2016 (hors crise sanitaire), le département affiche en la matière le chiffre le plus élevé de France. Alors que les entreprises et collectivités locales peinent à recruter du personnel qualifié, 64% des demandeurs d’emploi n’avaient aucun diplôme qualifiant en 2017. Pourtant, aujourd’hui encore, l’offre de formation sur place fait cruellement défaut.

Dans ce contexte, l’association Nayma, l’opérateur de compétences AKTO, le centre de formation AKOR Alternance, le groupe TALIS Éducation et LADOM ont décidé de travailler main dans la main pour proposer des formations de qualité aux jeunes mahorais et mahoraise afin d’offrir un personnel qualifié aux entreprises. Ce projet a été possible grâce au soutien du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) au sein de la préfecture et de Pôle Emploi.

Ainsi, deux BTS ont été ouverts au cours de l’année 2021 : l’un en comptabilité et gestion, l’autre en prestations sanitaires et sociales, deux secteurs en tension à Mayotte. Convaincus de l’efficacité de l’apprentissage par la pratique et ayant la volonté de favoriser l’insertion professionnelle et l’autonomisation des jeunes, ces BTS se feront en alternance entre Mayotte… Et Paris !
Pour deux BTS destinés à accueillir une quinzaine d’apprentis chacun, l’association Nayma a reçu plus de 120 candidatures, preuve de la volonté des jeunes Mahorais de poursuivre leurs études, et d’un réel besoin de formation sur notre île.

Le BTS prestations sociales et sanitaires permettra à ces jeunes Mahorais d’accéder aux métiers du social : gestionnaire dans les organismes de protection sociale, responsable de secteur en service d’aide à domicile, coordonnateur d’activités sociales, assistant aux délégués à la tutelle, coordonnateur de secrétariats de services médicaux et d’accueil, assistant médical. Le BTS comptabilité et gestion, quant à lui, enseignera à traduire de manière comptable toutes les opérations commerciales ou financières et à établir les documents correspondants dans le secteur public ou le secteur privé.

Avec une rentrée début décembre 2021 et des examens finaux le 30 juin 2023, ces BTS dureront deux ans. Ils alterneront quatre mois de formation à Paris sur le campus AKOR et quatre mois d’apprentissage en alternance à Mayotte. Grâce à cette partie en alternance, ces jeunes mahorais seront formés directement sur le terrain, à Mayotte, en intégrant des collectivités mais également des entreprises, comme le conseil Départemental, les communes de Bouéni, Sada et Mamoudzou, le centre communal d’action sociale de Ouangani, le groupe Sogea, Sodifram, l’association Mlézi Maoré et la société Mayotte Channel Gateway, gestionnaire du port de Longoni. En ouvrant leurs portes à ces jeunes, ces partenaires se mobilisent concrètement pour l’avenir et la réussite de Mayotte.

Une collection de t-shirts éco-responsables destinés à faire briller Mayotte à travers le monde

Porter un t-shirt Lovely Mayotte, c’est non seulement devenir un ambassadeur du territoire, mais surtout de sa beauté. Les médias nationaux n’en finissent pas de parler des problèmes que peut rencontrer Mayotte au quotidien. La beauté de l’île en est de fait souvent occultée. La raison d’être de Lovely Mayotte est de la raviver. Non seulement sur le territoire, mais aussi dans l’Hexagone et dans le monde entier.

Les visuels des t-shirts sont pensés par et pour la communauté. Ils sont ensuite conçus graphiquement à Mayotte, par Ben Jung, directeur artistique et animateur de la communauté Lovely Mayotte. Les visuels sont pour la plupart soumis à des votes sur le réseau social Instagram, avant d’être envoyés en production. C’est ainsi que naît une co-création, et des t-shirts adoptés avant même d’être fabriqués.

Les t-shirts sont fournis par la marque Stanley&Stella, référence sur le marché : un textile en coton biologique d’une qualité inégalable, un grammage élevé vous assurant une excellente tenue dans le temps. Son tombé idéal fait de lui un produit unisexe de grande qualité. La marque ne travaille qu’avec du coton 100% biologique, et des matériaux recyclés. Les t-shirts sont ensuite marqués dans les ateliers de Main Gauche, à Montpellier, avant d’être acheminés à Mayotte.

« À Mayotte, les enseignants enseignent en saignant ! »

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Jeudi 2 novembre, les professeurs du lycée Gustave Eiffel de Kahani se sont soulevés contre les épisodes de violences incessants que connaît l’établissement. Une manifestation main dans la main avec plus d’une centaine d’enseignants venus
des quatre coins de l’île aux parfums pour appuyer leur action.

On en a marre ! On est fatigués d’être punis à chaque fois ! Il faut que ça change !” Dans la foule massée devant le lycée de Kahani ce jeudi matin, des pancartes, des T-shirts, des drapeaux et surtout de la solidarité. Si une grande partie du personnel, des enseignants mais aussi des parents d’élèves du lycée étaient présents, la nouveauté tient dans le soutien indéfectible des autres professeurs de l’île vis-à-vis de leurs collègues. “Ça nous fait chaud au cœur de voir autant de monde car il faut bien avouer qu’il y a des jours où on perd un peu espoir”, témoigne Baptiste, professeur d’éco-gestion au sein du lycée de Kahani. Dès 9h, plus de 200 personnes se sont retrouvées sur le parvis de l’établissement. À 10h30, les organisateurs dénombraient entre 350 et 400 manifestants venus les épauler.

Les mots contre les maux

L’école est un temple du savoir et non un terrain de guerre” ; “Tsingoni, Kahani, tous unis !” ; “On veut la paix !”… Dans la foule les slogans fusent ! En signe de soutien, les manifestants forment une haie d’honneur pour les professeurs du lycée Gustave Eiffel accueillis sous les applaudissements de leurs confrères. “Aujourd’hui, nous faisons ça pour nos élèves. Pour qu’ils puissent étudier dans un environnement apaisé, avoir droit à un suivi et une continuité pédagogique”, affirme Lucas, enseignant au lycée polyvalent. “Nous dénonçons une violence chronique”, ajoute Jérémie Saiseau, professeur de Lettres et secrétaire CGT. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : pas moins 14 caillassages recensés sur l’année scolaire 2020-2021, auxquels s’en ajoutent 7 autres depuis le mois de septembre. Une escalade de la violence au sein d’un lycée à bout de souffle…

Une mobilisation citoyenne

Armée de leurs gilets jaunes et de leurs salouvas, les mamans de Kahani sont toujours là. “Il est normal de venir supporter les professeurs. On revendique tous la même chose : plus de sécurité, moins de laxisme, plus de fermeté et surtout que nos enfants puissent travailler dans de bonnes conditions”, s’époumone Ramlati, parent d’élève. Avec elles, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles de Kahani ont aussi sorti leurs meilleures pancartes pour que la violence cesse dans la commune.

Tsingoni, Kawéni, Sada, Ouangani, Dzoumogné, Passamaïnty, M’Gombani, Bouéni… La manifestation rassemble et la cohésion se met en place. “C’est un grand pas pour fédérer la profession au sein des différents établissements”, argumente Brice, enseignant en mathématiques. Avant d’ajouter : “Maintenant il faut espérer que tout cela serve à quelque chose. Nous sommes face à un problème généralisé sur l’île. Le plus important sera de voir ce que l’on obtient derrière.

Un établissement au cœur des préoccupations

Malgré la présence permanente des forces de l’ordre aux abords du lycée, les rixes entre jeunes continuent de bouleverser la scolarité des lycéens. “On ne parle pas assez du traumatisme que les élèves subissent au quotidien. Ils viennent avec la peur au ventre, ils ne savent pas à quelle heure ils vont arriver ni quand ils vont rentrer chez eux chaque jour”, se désole Rachid, enseignant de génie mécanique depuis six ans dans l’établissement.

À l’image du slogan des T-shirts arborés par les professeurs stars du jour, “Kahani mon amour”, l’objectif de la manifestation n’est pas la haine ni la guerre mais bien de rétablir le calme et la sérénité nécessaire à l’enseignement. Les enseignants demandent plus de moyens humains et matériels pour que tous puissent reprendre le chemin de l’école sous les meilleurs auspices. Par leur action, ils espèrent pouvoir interpeller le ministère de l’Éducation nationale et obtenir une réponse concrète pour que cette situation insoutenable cesse une fois pour toute.

Douze années de travail pour convaincre de l’importance de la filière de brique de terre compressée

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L’association ART.Terre vient d’éditer un livre intitulé « Construire en terre mahoraise ». Un ouvrage né de la nécessité de rendre compte du caractère novateur, écologique et économique joué par la filière de construction en terre crue à Mayotte dès le début des années 1980. Mais aussi un moyen de justifier ses bienfaits dans le but de la relancer. Entretien avec Dominique Tessier, architecte de formation.

Flash Infos : Avec votre confrère Vincent Liétar, vous venez de sortir le livre « Construire en terre mahoraise », fruit de douze années de travail de l’association ART.Terre, qui ont mobilisé producteurs, constructeurs, donneurs d’ordres. Quelles sont vos intentions à travers cet ouvrage ?

Dominique Tessier : L’idée est de retracer les raisons de la mise en place de la filière de brique de terre compressée à partir de 1978. À cette époque, le port de Longoni n’existait pas, donc il était difficile d’importer du ciment et du métal… La seule ressource locale, le pouzzolane, permettait quand bien même de réaliser des constructions. Il y a alors eu des débats fournis entre les représentants des collectivités de Mayotte et la direction de l’équipement sur son devenir. Dans leur ensemble, les Mahorais avaient rejeté l’idée que nous puissions continuer d’ériger des maisons en torchis et en feuilles pour privilégier le « dur » ! La solution dite « brique » a été admise par la population bien que ce soit de la terre, pour laquelle elle était pourtant réticente… Mais dans la mesure où il s’agissait d’un produit « moderne », fabriqué localement, il a été retenu par les élus d’antan.

FI : Au cours des années 80, 17 briqueteries étaient installées sur l’île… Aujourd’hui, nous avons une coopérative qui se remet doucement en ordre de marche. Comment expliquer cette perte de vitesse mais aussi ce retour à la mode ?

D. T. : Je ne crois pas que ce soit une mode… C’est plutôt un besoin, une nécessité ! Tout d’abord, il y a moins de briqueteries pour la simple et bonne raison qu’il y a moins de production. Si vous fabriquez des briques mais vous n’arrivez pas à les vendre, forcément le producteur dit stop. Toutefois, nous en avons répertorié huit sur Mayotte, qui fonctionnent par intermittence. Ou alors comme vous l’avez dit, certains ont décidé de se regrouper en coopérative pour produire plus s’il faut plus.

Le retour de la filière sur le devant de la scène se justifie essentiellement par des questions environnementales. Comme je l’expliquais plus tôt, nous importons beaucoup de ciment et d’acier. Or nous n’avons pas de sable naturel, qui exige de casser de la roche. Primo ce procédé coûte cher, deuzio les collines exploitables se font de plus en plus rares. Nous avons pu faire le constat dans les années 80 lorsque la filière terre tournait à son maximum que la consommation de granulats diminuait… Donc non seulement cela permet de ne pas épuiser les ressources, mais aussi d’avoir un produit avec une meilleure tenue à l’hygrométrie par rapport à la chaleur !

FI : Quelles difficultés et spécificités un constructeur peut-il rencontrer lors de l’utilisation de la brique de terre ?

D. T. : Déjà, nous ne pouvons pas employer n’importe quelle terre n’importe comment. D’où les études réalisées par le BRGM sur les ressources disponibles et sur la nécessité d’ajouter un adjuvant, comme du ciment, lorsqu’elle n’est pas assez malléable ou trop collante. Donc il faut passer par des professionnels : bricoler sa brique chez soi n’est pas recommandé car elle doit avoir une tenue et être compressée préalablement. Quand elle a reçu une pression et perdu son eau, il faut la faire sécher huit jours sous abri, puis vingt-et-un jours au soleil avant de pouvoir l’utiliser.

Il y a eu une norme élaborée par l’Afnor (association française de normalisation), qui dispense toutes les règles de fabrication et de contrôle. Il y a aussi des règles de montée à respecter. Mais ce n’est pas très difficile, nous le faisons depuis le Xème siècle avant Jésus-Christ.

FI : Pouvons-nous envisager que la brique (re)devienne une marque de fabrique à Mayotte, notamment auprès des maîtres d’ouvrage les plus importants du territoire, tels que la SIM et le rectorat ?

D. T. : La norme Afnor qui vient d’être révisée en France avait le surnom de norme Mayotte. C’est une manière de faire qui a été conçue dans les années 80 et qui a gagné sa réputation « internationale » à partir de cette expérience-là. La SIM et le rectorat ont la possibilité de faire en sorte que la brique de terre soit un élément incontournable de leurs constructions et par la même occasion d’aider la filière à se relancer. Sans toutefois pointer du doigt les difficultés conjoncturelles. S’ils passent des commandes, cela permettra de la remettra en route ! Il faut recréer le marché en quelque sorte.

Ironie de l’histoire : en Suisse et en Île-de-France, des sites industrielles de fabrication de terre crue sur la base du savoir-faire mahorais viennent d’être installés. Pourtant, nous sommes encore en train de nous demander si c’est bien de poursuivre en ce sens… Alors qu’ailleurs, des chaînes de production de l’ordre de 500-600.000 briques annuelles sont mises en place !

FI : Pour relancer cette filière, ne faut-il pas également le soutien d’investisseurs qui pourraient apporter un appui financier ?

D. T. : Oui oui, tout à fait. Par exemple, EDM fait déjà un geste d’une certaine façon. Si vous utilisez de la BTC pour construire votre maison, votre bâtiment commercial ou industriel, vous pouvez bénéficier d’une aide de 25 euros par mètre carré. Il est aussi certainement possible de recevoir un soutien de la part de l’ADEME qui est très favorable à l’idée de ne pas seulement réaliser des économies d’énergie avec des ballons d’eau chaude et des lampes de basse consommation, mais aussi d’avoir des murs isolants. De manière générale, nous sommes épaulés par l’État car toutes les démarches nécessaires pour rééditer les normes et les règles professionnelles ont été subventionnées par le fonds de développement mahorais et par la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Nous pouvons toujours espérer que cet appui soit supérieur, mais il est bel et bien réel.

FI : Le malaise n’est-il pas plus profond ? Comme vous l’avez dit, dans l’histoire de la BTC, il y a eu une certaine forme de rejet de la part de la population…

D. T. : Vous savez, quand le rectorat passe des commandes d’ouvrage dont la construction est demandée en BTC, c’est un moyen d’aider la brique, mais aussi les Mahorais à de nouveau aimer ce produit. Je pense que les gens n’ont pas encore suffisamment pris conscience des changements climatiques et des effets nuisibles sur la diminution des ressources. Donc il y a un combat à la fois technique et représentatif !

FI : Ce livre est-il une simple volonté de retracer une histoire ? Ou bien au contraire, avez-vous la prétention de rééduquer les habitants sur les bienfaits de la brique de terre compressée ?

D. T. : Le message consiste plutôt à rappeler aux Mahorais qu’ils ont été les précurseurs et les inventeurs d’un produit. Et qu’il est temps pour eux de ressaisir leur chance ! Nous, les professionnels, sommes convaincus et prêts. Encore faut-il qu’il y ait une demande…

Nouvelle séance de dédicaces à La Bouquinerie

Après une première séance de dédicaces ce mercredi 1er décembre de 13h à 17h à La Maison des livres à Mamoudzou, les auteurs seront de nouveau présents ce samedi 4 décembre de 10h à 12h30 à La Bouquinerie à Passamaïnty.

Santé mentale à Mayotte : les précisions du directeur par intérim du CHM

Après la lecture de notre article en date du 1er décembre intitulé « 15.000 personnes suivies pour des pathologies psychiatriques dans la nature ? », le directeur par intérim du centre hospitalier de Mayotte, Christophe Blanchard a tenu à apporter quelques précisions. « Le CHM a pris la décision de créer un pôle de santé mentale intégrant les centre médico-psychologique et service de psychiatrie. Celui ci sera effectif à compter du 1er janvier 2022 et le projet de pôle sera rédigé au cours du premier trimestre. Les partenariats avec le secteur médico-social sont actés afin de ne pas perdre de vue les patients à la sortie d’hospitalisation, de passer de la prise en charge hospitalière à l’accompagnement médico-social et d’assurer l’offre en santé mentale de bout en bout. Il est prévu d’augmenter le nombre de lits d’hospitalisation de 10 à 30 lits sur l’ancien site de Dzaoudzi d’ici début 2023, qui est l’un des projets de restructuration du site de Mamoudzou. En parallèle, l’ouverture du second site permettra également d’étendre l’offre en santé mentale à horizon 2030. Les CMP Centre et Petite-Terre vont ouvrir leurs portes début janvier. Les recrutements d’infirmiers et psychologues sont réalisés ou en cours, la principale difficulté étant le recrutement de façon pérenne des psychiatres. En effet, aujourd’hui, l’offre de soins est assurée principalement par des praticiens contractuels : seuls quatre psychiatres (pédopsychiatre et psychiatres) sont permanents au sein de l’établissement. Des coopérations avec l’établissement public de santé mentale de La Réunion et le CHU de La Réunion sont à venir et à développer début 2022 afin d’organiser la stabilité du service et de rendre attractif le pôle de santé mentale. De belles perspectives donc. »

Mayotte Nature Environnement interpelle le ministre de la Justice

Dans une lettre ouverte adressée à la date du 25 novembre au ministre Éric Dupond-Moretti, le président de Mayotte Nature Environnement, Houlam Chamssidine, attire l’attention sur la recrudescence des atteintes portées à l’environnement sur le 101ème département qui méritent une réponse judiciaire renforcée et adaptée aux enjeux climatiques et environnementaux actuels et à venir. « En effet, si la destruction effrénée de la biodiversité n’est pas maîtrisée, dès à présent, les conséquences seront non seulement préjudiciables – et irréversibles – pour l’environnement, mais également tragiques pour les habitants de l’île à moyen et long terme, la nature n’étant plus en mesure de fournir ses précieux services à la population. »

L’association rappelle que le territoire accueille une avifaune exceptionnelle : 150 espèces d’oiseaux y ont été observées. Mais aussi que de nombreuses espèces animales et végétales, dont une grande partie sont endémiques à Mayotte, ont ainsi fait l’objet d’une protection particulière : 226 espèces animales et 264 espèces végétales sont protégées par arrêté préfectoral. « Le développement économique exponentiel de l’île combiné à l’expansion démographique de la population et aux problèmes sociaux-économiques auxquels sont confrontés une grande partie des habitants engendre une pression anthropique sur l’environnement grandissante », précise le courrier de
Mayotte Nature Environnement. « Des infractions environnementales sont ainsi quotidiennement constatées sur le territoire : défrichements sans autorisation de bois, forêts, et mangroves, pâturages incontrôlés en forêt, brûlis à des fins agricoles, charbonnières sauvages, dépôts illégaux de déchets, déversements de substances toxiques dans l’eau (lavage de vêtements ou voiture en rivière, rejet des déchets industriels) et les sols (utilisation abusive de pesticides), captage d’eau non autorisé, construction d’habitations en zone naturelle ou d’ouvrages sans autorisation environnementale, braconnage d’espèces protégées (notamment les tortues marines), pêche illégale dans le lagon. Les auteurs de ces atteintes à l’environnement doivent être sanctionnés et les préjudices résultant de ces infractions réparés. »

Toutefois, l’association regrette que la majorité des contraventions et délits environnementaux restent impunis et insiste pour que la protection de l’environnement ne soit plus relayée au second plan, en métropole comme dans les territoires ultramarins. « Nous attendons ainsi une impulsion politique forte et déterminante en faveur de la protection judiciaire de l’environnement et une application, sur le territoire, de la politique nationale en matière de justice environnementale fondée en partie sur la loi n°2020-1672 du 24 décembre 2020 relative au parquet européen, à la justice environnementale et à la justice pénale spécialisée et la circulaire visant à consolider le rôle de la justice en matière environnementale du 11 mai 2021 adressée par vos soins à l’ensemble des procureurs de la République. »

Enfin, Houlam Chamssidine demande la mise en place d’une « politique pénale claire et inconditionnelle sur la base des constatations tirées de l’état des lieux – mis à jour annuellement et rendu public – en lien avec la juridiction environnementale régionale. » « Afin d’atteindre les objectifs nationaux fixés en matière de lutte contre la délinquance environnementale, des moyens humains supplémentaires et formés en la matière nous paraissent, à ce titre, la première étape indispensable avec notamment la nomination d’un substitut du procureur entièrement dédié à ce type de contentieux. » Reste à savoir si Éric Dupond-Moretti entendra ces doléances…

Les Naturalistes recadrent Sea Sheperd France

Dans une publicité sur sa page Facebook, Sea Sheperd France avance que ses équipes auraient découvert sur la plage de Saziley un charnier de tortues marines découpées à la machette près du campement des Naturalistes qui y bivouaquent chaque semaine. L’organisation non gouvernementale maritime fait allusion aux dizaines de milliers d’euros perçus de la préfecture pour protéger ces espèces, mais aussi aux dons réclamés en ce sens. « Cette information est fausse et inutilement agressive à [notre] encontre », réplique la structure mahoraise. « C’est mal connaître les pratiques des braconniers que de les imaginer regrouper scrupuleusement dans un même lieu les restes de leurs méfaits. Ce serait encore plus stupide et aberrant qu’ils le fassent en bordure du campement des Naturalistes. La réalité est moins sensationnelle et si Sea Sheperd avait cherché à rencontrer les Naturalistes ils auraient eu l’explication de cette découverte de charnier. »

Avec l’accord du réseau échouage mahorais de mammifères marines et de tortues (REMMAT), les Naturalistes rassemblent sur le site de bivouac tous les ossements de tortues braconnées, dans un souci pédagogique : ainsi depuis près de deux ans, plusieurs centaines de personnes (participants à des bivouacs, randonneurs, visiteurs) ont pu constater l’ampleur du braconnage en voyant cette quantité d’ossements. « Et n’en déplaise à ceux qui cherchent toujours à se présenter comme les meilleurs, voire les seuls, protecteurs des tortues de Mayotte, les Naturalistes n’ont rien à envier à d’autres en matière de bilan. »

Depuis le 1er janvier 2021, les Naturalistes ont assuré 117 nuits de présence sur la grande plage de Saziley et 76 nuits sur les autres plages de la presqu’île. Ces actions ont été menées par 168 bénévoles renforcés depuis le mois de juin par des services civiques et PEC (parcours emploi compétences) mis à sa disposition par la préfecture et la communauté de communes du Sud dans le cadre du pacte de sauvegarde des tortues que Sea Sheperd avait bruyamment contesté. Le résultat de cette mobilisation peut se mesurer sur les faits de braconnage enregistrés par le REMMAT sur la plage de Saziley : 15 cas en 2019, 6 en 2020 et pour l’instant aucun en 2021.

« Nous sommes plusieurs chez les Naturalistes à avoir apprécié dans le passé des prises de position, parfois un peu fracassantes, de Sea Sheperd. Aujourd’hui, l’arrogance et l’agressivité manifestées à l’encontre d’une des associations les plus actives dans la lutte anti-braconnage sont totalement contre productives et portent atteinte à la crédibilité de Sea Sheperd. Nous le regrettons. Les Naturalistes restent disponibles lorsque Sea Sheperd sera disposé au dialogue. »

Opération séduction du préfet et du directeur de l’ARS pour inciter les Mahorais à faire la 3ème dose

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Le nouveau directeur de l’agence régionale de santé de Mayotte, Olivier Brahic, et le préfet, Thierry Suquet, ont visité le centre de vaccination de la MJC de M’Gombani ce mercredi matin. L’occasion pour les deux autorités de faire le point sur la situation sanitaire liée au Covid et appeler tous ceux qui sont éligibles à réaliser leur troisième dose de rappel.

Donner l’exemple. Voilà comment résumer en trois mots la visite d’Olivier Brahic, le nouveau directeur de l’agence régionale de santé de Mayotte, ce mercredi matin au centre de vaccination situé dans la MJC de M’Gombani. Et c’est naturellement devant les caméras que le successeur de Dominique Voynet s’est prêté au jeu de la troisième dose. Une médiatisation nécessaire car depuis les récentes annonces du gouvernement, les principaux concernés ne se bousculent pas au portillon… Pour preuve, seulement 2.000 personnes ont procédé à leur injection de rappel. Un chiffre bien en deça des espérances alors que « la population éligible au bout de cinq mois s’élève entre 25 et 30.000 personnes en ce moment ».

« Nous voyons bien que nous avons un effort complémentaire à faire pour que l’ensemble de la population se présente dans les centres de vaccination », admet Olivier Brahic. Pourtant, les semaines sont comptées ! À partir du 15 janvier, le pass sanitaire ne sera valide qu’à condition d’avoir reçu le précieux sésame pour les personnes majeures. Une échéance qui intervient d’ailleurs un mois plus tôt pour les plus de 65 ans. « La troisième dose, c’est la poursuite de la démarche. Nous n’avons pas connu de crise liée au variant Delta à Mayotte parce que les gens se sont vaccinés et cela a beaucoup contribué à protéger Mayotte, donc il faut continuer dans cette voie », ajoute Thierry Suquet, lui aussi présent, comme pour convaincre les plus réticents.

Convaincre la population par tous les moyens

À l’heure actuelle, « 71% de la population éligible est vaccinée avec les deux doses et 86% avec une dose », annonce le préfet de Mayotte. Un tiers de cette cible n’est donc pas encore convaincue par les discours des autorités. Pour inverser la tendance, la préfecture et l’ARS s’appuient une nouvelle fois sur les collectivités. « Elles ont un rôle très important via les centres communaux d’action sociale. Elles doivent aller vers ces personnes et les ramener dans les centres de vaccination », indique Olivier Brahic. Suffisant ? Pas sûr ! Raison pour laquelle l’agence régionale de santé va lancer une nouvelle campagne de communication pour sensibiliser davantage les plus réticents.

Ces rappels sont d’autant plus importants puisque le variant Omicron se situe aux portes de Mayotte. Un cas est déjà détecté chez nos voisins Réunionnais et les vacances imminentes risquent de le faire entrer sur le territoire mahorais. « Ce variant a des mutations très nombreuses, et l’organisation mondiale de la santé le qualifie de très préoccupant », rappelle le directeur général de l’ARS Mayotte. Heureusement, la situation sanitaire liée au Covid est toujours bonne sur l’île. « Nous avons l’un des taux les plus bas de France », précise Olivier Brahic. Il ne faudrait pas que ce variant Omicron vienne retirer à Mayotte sa casquette de bonne élève.

Journée mondiale de lutte contre le Sida : la sensibilisation ne suffit pas à Mayotte

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Le 1er décembre marque la journée mondiale de lutte contre le Sida. Les actions de sensibilisation se multiplient sur l’île, et les différentes associations et l’agence régionale de santé y ont mis les moyens. Cette mobilisation est nécessaire puisque malgré les actions de prévention qui se répètent chaque année, les chiffres à Mayotte ne sont pas rassurants.

C’est entre deux cours que Souraya décide de se faire dépister pour savoir si elle porte ou non le VIH. Âgée de 19 ans, elle se rend donc au stand installé devant le centre hospitalier de Mayotte et s’adresse à l’une des deux infirmières mobilisées pour l’occasion. Après quelques échanges sur sa sexualité, place à une piqûre sur le doigt. Cinq minutes plus tard, le résultat tombe : négatif ! Si elle en était pratiquement persuadée, la part de doute l’a poussée à passer le cap. « La plupart du temps, nous fréquentons des gens sans savoir s’ils prennent des risques ou pas, donc j’ai préféré me faire dépister », confie-t-elle. En se faisant dépister, Souraya se responsabilise ! Malheureusement, toute sa génération n’est pas aussi soucieuse de sa santé qu’elle peut l’être. La faute aux mentalités qui évoluent lentement à Mayotte. « Je ne pense pas que nous soyons assez sensibilisés sur ce sujet, car il est encore tabou chez nous. Nous avons du mal à parler de cela dans les familles alors que c’est très important, il vaut mieux prévenir et être en bonne santé », ajoute-t-elle.

Pour que la parole se libère et que chacun soit conscient des risques liés aux maladies sexuellement transmissibles, des actions de prévention s’organisent sur l’ensemble de l’île ce mercredi 1er décembre, synonyme de journée mondiale de lutte contre le Sida. Principale cible des associations : les jeunes. « Ils connaissent les risques du VIH, ils en parlent entre eux, mais il faut toujours rappeler l’importance du préservatif parce que dans un moment de plaisir, nous avons tendance à l’oublier », selon Raysate Abdallah, chargée en santé sexuelle et reproductive à la Croix Rouge française.

Le dépistage, le maillon faible à Mayotte

Malgré les actions de prévention, les chiffres à Mayotte ne sont pas bons. Actuellement, 350 patients atteints du VIH sont suivis par le CHM. Autre chiffre préoccupant : celui du nombre de positifs sur 1.000 testés. « Nous sommes à 2.7 positifs sur 1.000 sérologies réalisées, nous sommes au-dessus du niveau national, à l’exception de l’Île-de-France et de la Guyane qui ont les taux les plus élevés », informe Mohamadou Niang, infectiologue au CHM. Mayotte est donc la troisième région de France la plus touchée par le VIH, par rapport aux nombre d’habitants.

Et selon les professionnels, les mentalités sont une nouvelle fois la cause. « La culture est un frein, et le niveau d’études aussi puisqu’il intervient dans la compréhension de la maladie », affirme le docteur. À cela s’ajoute le dépistage, qui est « le maillon faible à Mayotte ». Pourtant, les moyens de dépistage sont bien présents sur l’île. Il existe la prise de sang, mais aussi les tests rapides que l’on peut faire dans certaines associations ou dans les dispensaires. Il y a également les autotests disponibles en pharmacie, qui coûtent environ dix euros. « Le prix est un frein c’est sûr, mais les pouvoirs publics peuvent les acheter et les donner gratuitement à la population pour se faire dépister », argumente l’infectiologue. Ceux qui le veulent peuvent déjà avoir des préservatifs gratuits disponibles dans les quatre coins de l’île et mis à disposition par l’agence régionale de santé.

La 5ème édition de Selfise ton préservatif est lancée

Comme chaque année depuis cinq ans, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte organise le concours « Selfise ton préservatif » destiné aux 15-25 ans. Le but est de sensibiliser les jeunes sur l’utilisation du préservatif. Il faut se prendre en photo, proposer une phrase pour faire passer un message et poster le tout sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SelfiseTonPréservatif. Les participants ont jusqu’au 10 février pour envoyer leurs photos et les gagnants seront connus le 14 février. Ils seront déterminés par un jury qui s’appuiera sur le message véhiculé et sur le nombre de like.

Les petites mains de Mayotte travaillent pour l’avenir

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Ce mercredi 1er décembre, l’agence française de développement (AFD) organisait à l’hôtel Sakouli une cérémonie dans le cadre du programme Mouv’Outremer. L’occasion de récompenser les porteurs de projet inscrits depuis plusieurs mois au sein de ce dispositif et engagés pour une transition durable à Mayotte.

Valoriser le patrimoine, les traditions et l’environnement mahorais, tel est l’objectif des porteurs de projets inscrits dans le programme Mouv’Outremer. Destiné aux acteurs des départements et collectivités ultramarines engagés pour un développement durable de leur territoire, il offre un parcours de formation adapté à chaque acteur et aux spécificités des territoires d’Outre-mer. Réunions, conversations, créations… Entre les mois de mai et d’octobre 2021, les huit lauréats récompensés ce mercredi 1er décembre à l’hôtel Sakouli n’ont pas chômé. Rencontre avec deux d’entre eux engagés activement dans la valorisation de l’île aux parfums et de ses richesses.

Association Made in Mayotte : la vitrine de l’artisanat mahorais

Couture, stylisme, céramique, sculpture, bijouterie, cosmétiques, produits du terroir…Notre communauté d’artisans réunit tous corps de métier”, affirme avec un large sourire Marlène Fraytag, la présidente de Made in Mayotte. “L’association a été créée officiellement il y a seulement 31 jours. L’objectif en participant à la saison 2021 de Mouv’Outremer était de nous structurer”, commente la sculptrice sur bois. Avec quinze adhérents et six membres fondateurs, la structure espère rassembler un nombre croissant d’artisans éparpillés aux quatre coins du territoire. “Cela fait quatre ans que nous organisons des événements. Participer à Mouv’Outremer a été un sacré challenge ! Le travail collectif était très stimulant et nous a permis de faire mûrir notre projet”, poursuit Marlène Fraytag. Mais le travail ne s’arrête pas là. Dès la semaine prochaine, les artisans se retroussent les manches pour le lancement de la 9ème édition de l’exposition Made in Mayotte sur le thème de l’animal totem de l’île : la tortue. Un rendez incontournable pour les artisans locaux à l’approche des fêtes de fin d’année et à consommer sans modération du 8 au 22 décembre dans le hall de l’agence d’attractivité et de développement touristique, anciennement connue sous le nom de comité du tourisme.

La relance de la filière ylang chauffe avec Neosent

Sauver, relancer, restructurer la filière ylang.” Voici l’objectif de Neosent. La société par actions simplifiée unipersonnelle, créée en novembre 2019 par Kassim Fidaly, espère bientôt participer au renouveau de l’ylang-ylang à Mayotte. “Notre projet est d’apporter une solution durable pour produire et consommer les huiles essentielles. » En lien avec l’institut national des sciences appliquées de Rouen, des études ont été menées entre 2019 et 2020 afin de définir la manière de créer la vapeur nécessaire à la destination de la fleur symbole de l’île aux parfums. “Nous cherchons une solution innovante et résiliente pour faire passer l’eau de l’état liquide à gazeux de manière durable grâce aux énergies renouvelables.” Une recette miracle encore tenue secrète qui pourrait bien permettre de relancer la filière à Mayotte. “L’ylang fait partie de notre culture, il ne faut pas qu’elle disparaisse. De plus, l’aromathérapie est aujourd’hui un marché en pleine expansion et il faut que Mayotte puisse mettre en valeur son patrimoine”, conclut le président fondateur de la société. En partenariat avec les producteurs de l’île, la jeune entreprise compte bien redonner à l’île aux parfums ses lettres de noblesse.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes