Dimanche 5 décembre 2021, au terrain synthétique de Kavani s’est déroulé le championnat de rugby de Mayotte. Neuf équipes masculines étaient en compétition. Les matchs se sont joués en deux phases, en pool hausse pour les quatre premier groupes du classement, et en pool basse pour les derniers. Le Desperados Rugby club a remporté le trophée.
La rencontre organisée par le Comité Territorial de Mayotte a pour objectif de développer le rugby à Mayotte en dénichant les talents dans les jeunes équipes mahoraises.
De nombreux autres projets de ce type sont prévus dans les mois à venir selon le comité Territorial de rugby de Mayotte. La machine au développement du rugby est lancée à Mayotte et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Pour la première fois à Mayotte, un établissement scolaire propose une formation professionnelle de boulangerie et pâtisserie. Le lycée professionnel de Kaweni a accueilli sa première promotion à la rentrée scolaire 2021. À l’issu des trois ans de formation et à l’obtention de leur baccalauréat, ils pourront être sur le marché du travail. Le recteur de l’académie est partie à leur rencontre ce mercredi matin.
Un bâtiment flambant neuf avec du matériel dernier cri, c’est ce qui attend les élèves de seconde boulangerie pâtisserie dès la rentrée en janvier 2022. Les douze lycéens qui constituent la première promotion de cette filière à Mayotte ont commencé leur formation en septembre malgré le manque de matériel. Pour l’instant ils doivent partager leur espace de travail avec leurs camarades spécialisés en restauration, mais cela ne les empêche pas d’apprendre à fabriquer du pain et des gâteaux. Ils ont proposé une partie de leurs créations au recteur qui a tenu à visiter le nouveau local du lycée et à rencontrer les élèves. Le bâtiment sera opérationnel dans un mois et il fournira à la classe tous les outils nécessaires pour réussir. « C’est du matériel qu’ils vont retrouver dans les entreprises, ils ne seront pas perdus », assure Karl Delacroix l’un de leur professeur. Avec ses collègues ils ont pour mission de faire de ces adolescents des professionnels comme on n’en a jamais vu à Mayotte. « Nous voulons proposer des formations de qualité au même niveau que le national et même aller plus loin pour offrir l’excellence », insiste la proviseure de l’établissement, madame Amina Thienta. Cela leur permettra notamment de travailler dans les quatre coins du monde et ce dès l’obtention de leur baccalauréat.
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De la théorie à la pratique il n’y a qu’un pas
La formation de ces lycéens sera ponctuée de périodes de stages, la première a déjà eu lieu et tous en sortent grandis. « Pendant le stage j’ai appris à faire des gâteaux d’anniversaire, c’était mon objectif et j’ai réussi », se réjouit Nora Ali Ousseni, l’une des élèves. « Moi j’ai appris à faire des tartes, j’en n’avais jamais fait avant, je suis contente », surenchérit sa camarade Shamnaaz Said Hachim. Si les deux jeunes filles se sont inscrites dans cette filière c’est avant tout par passion. « La pâtisserie c’est ma passion, je n’en fais pas à la maison parce que je n’ai pas tout le matériel c’est pour cela que j’aime bien venir à l’école pour apprendre », indique Shamnaaz. Quant à Nora, elle a décidé de passer le cap après s’être entrainée plusieurs fois chez elle. « Je regarde beaucoup sur Youtube ou dans le livre de recette de ma mère pour apprendre. Alors j’ai pensé que je serais mieux en école avec des professionnels. » Si la promotion semble avoir un penchant pour la pâtisserie, la partie boulangerie n’est pas en reste. Les élèves fabriquent déjà le pain qui est fourni dans le restaurant d’application du lycée professionnel de Kaweni. Lorsque le nouveau bâtiment sera opérationnel, ils pourront découvrir les autres aspects du métier de boulanger et pâtissier. « Lorsque l’on est dans les métiers de restauration et boulangerie, on apprend à élaborer les produits mais aussi tous les services qui vont avec c’est à dire servir les clients, vendre, faire des commandes etc. », explique la proviseure. Prochaine étape ? Établir des partenariats avec les entreprises de Mayotte pour que les élèves puissent se confronter à la réalité du terrain.
Un hôtel d’application bientôt disponible
Le nouveau bâtiment du lycée professionnel comprend également une chambre type d’hôtel et un appartement, d’application. Les clients pourront bénéficier des services de restauration et de boulangerie des élèves en formation. Mais il faudra encore un peu de patience, car les chambres seront ouvertes au public uniquement lorsque les élèves seront en capacité d’assurer le service.
Mercredi 8 décembre, se tenait dans les locaux du régiment du service militaire adapté de Mayotte à Combani, la troisième édition de la journée de sensibilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes. L’objectif ? Mener une action de prévention auprès de 200 jeunes actuellement en formation dans l’établissement.
Violences physiques, psychologiques, sexuelles, verbales, économiques, administratives ou encore cyberviolences… Cet événement permettra aux jeunes du régiment du service militaire adapté de Mayotte de prendre conscience des répercussions qu’entraînent toutes les formes de violences sur les individus.
Depuis 2020, le RSMA-My est doté d’un pôle d’accompagnement médico-psychosocial (AMPS) qui a pour mission d’accompagner les volontaires. Le lieutenant Monthenol, psychologue au sein de cette unité nous explique comment a été pensé cet événement. “Avec l’aide de mes collègues médecins et assistantes sociales, nous avons créé cette journée en fonction de notre patientèle et de ses besoins.” En effet, les jeunes en formation au sein du RSMA-My sont ou ont été bien souvent confrontés à des difficultés. Des parcours de vie compliqués dont il n’est pas toujours facile de parler même à un professionnel.
Informer, écouter, accompagner
Pour libérer la parole des recrues de 18 à 25 ans en souffrance une vidéo de témoignage d’une jeune femme victime de violences intrafamiliales ouvre le bal des discussions. Après ce visionnage, les volontaires du RSMA passeront d’atelier en atelier pour discuter de sujets divers. Consentement, contraception, inceste, maltraitance, discrimination, déstigmatisation des victimes… Un moyen de montrer que malheureusement les violences concernent tous les milieux sociaux et touchent aussi bien les femmes que les hommes.
Tous unis face à la violence
Le centre d’information sur les droits des femmes et des familles, la maison de protection des familles, l’association pour la condition féminine et aide aux victimes et bien d’autres structures s’étaient rassemblés dans les locaux de Combani pour intervenir auprès des jeunes. À travers ces demi-journées, le RSMA-My espère responsabiliser les volontaires. “Grâce à ces interventions ils seront en capacité de repérer et de diffuser le message auprès de leur entourage extérieur. Ces ateliers permettront aussi aux victimes de violences de s’exprimer et de trouver des personnes-ressources pour les accompagner. Enfin, ces temps d’échanges pourront introduire et faciliter l’accès au droit, notamment par la rencontre avec les autorités ainsi que de systématiser les dépôts de plainte des jeunes en situation de violences”, explique le capitaine Vincent Pujol, officier supérieur adjoint au sein du RSMA de Mayotte.
À partir de ce mercredi 8 jusqu’au 22 décembre, une vingtaine d’artisans mahorais exposent leur travail au sein de l’Agence d’attractivité et de développement de Mayotte, anciennement Comité du tourisme, à l’occasion de la neuvième édition de l’exposition Made in Mayotte. Le projet mené par l’association du même nom met sur le devant de la scène des artisans habitués à s’isoler dans leurs ateliers et crée par la même occasion une solidarité entre eux.
Décoration, textile, vaisselle, tous aux couleurs de l’île au lagon. Difficile de ne pas trouver son bonheur à l’exposition Made in Mayotte. Les artisans présents ont sorti leurs plus belles œuvres d’art pour séduire les visiteurs. En ce premier jour d’exposition, il n’y a pas foule mais les organisateurs restent confiants, la fin de l’année est propice pour leurs affaires. « Notre dernière édition a eu lieu cet été et on avait compté 3000 visiteurs pour les 15 jours. Pour décembre on a pour objectif de faire plus parce que c’est la période de fêtes », précise Marlène Fraitag, artisan de l’entreprise Touch du bois et présidente de l’association Made in Mayotte. Et les participants l’ont bien compris puisque chacun s’affaire à embellir son stand et le rendre attractif à l’exemple de Shouhoura créatrice de mode de la marque Shoumi créations. « J’ai hâte que les gens viennent découvrir ce que je fais », lance-t-elle. Son travail consiste à créer des tissus et des vêtements qu’elle dessine elle-même et fait coudre par des couturiers. Son voisin Oumadi ben Said, artiste peintre et potier est tout aussi impatient. Sa collection de tortues fabriquées avec de la terre et décorées avec de la peinture attire le public présent. « Ils sont curieux, ils se demandent avec quelle matière je fais les tortues », raconte-t-il. L’exposition Made in Mayotte est une première pour Oumadi ben Said. En règle générale il préfère travailler seul dans son atelier en Petite-Terre. Cependant il est conscient de l’importance de s’ouvrir au monde pour pouvoir vivre de sa passion. « Cette exposition est un moyen pour moi d’avoir plus de clients, je peux distribuer mes cartes. J’espère avoir du succès car je travaille dur », continue le peintre et potier. Tout est mis en œuvre par l’association organisatrice pour aller en ce sens puisque Oumadi ben Said est l’invité d’honneur de cette neuvième édition.
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Une caisse collective pour être solidaire
Si cette exposition donne plus de visibilité aux artisans, elle leur permet également d’être solidaires entre eux. « Le concept est de pouvoir faire une caisse collective pour tous les participants. Elle va permettre à tout le monde d’avoir un petit confort et avoir plus de temps pour fabriquer. C’est un projet collectif qui a pour mission de créer du contact entre nous », explique Marlène Fraitag. Cette caisse a été un projet expérimental pendant quatre ans, au vu de son succès Made in Mayotte a décidé de la structurer et la mettre en place de manière plus pérenne à chaque évènement. L’association a l’ambition d’en organiser plusieurs dans l’année. « Dans l’artisanat d’art si on ne crée pas d’expositions nous sommes seuls chacun dans son atelier. On veut créer des rencontres avec la potentielle clientèle et faire découvrir les artisans de Mayotte qu’on ne voit pas assez », souligne la présidente de l’association. Un constat regrettable puisque les artisans du l’île ont sans aucun doute beaucoup de talent.
Avec plus de 31 000 téléchargements et près de 2 800 inscrits au tournoi Orange du Jeu Mobile Officiel Course de Pneus, la compétition est arrivée à son terme avec la grande finale ! La deuxième édition de cet événement, organisée conjointement par l’agence Angalia et Orange, s’est achevée dans la soirée du vendredi 3 décembre 2021, à l’Orient Express à Mamoudzou. Les sept finalistes se sont affrontés lors de différentes manches pour tenter de prendre la tête du classement. Le vainqueur, Dimitri, originaire de Kani-Kéli, remporte ce tournoi eSport, lui permettant de gagner un billet d’avion aller-retour Mayotte-Paris offert par Air Austral. Par ailleurs, la grande nouveauté de cette année sera l’organisation d’une finale inter-îles ! En effet, les trois meilleurs compétiteurs de Mayotte, de La Réunion et de Madagascar sont qualifiés lors des finales locales du tournoi Jeu Mobile Officiel Course de Pneus et s’affronteront en début d’année 2022. Désormais, le jeu s’exporte dans l’Océan Indien et pourra pourquoi pas à l’avenir, voguer vers d’autres territoires.
Après le personnel éducatif c’est au tour des élèves du lycée Gustave Eiffel de Kahani de se mobiliser pour lancer un SOS ce mardi matin. Lundi encore, vers 8 heures, un de leurs camarades s’est fait poignarder dans les sanitaires de l’établissement. Blessé au niveau de l’omoplate, il a été évacué par les pompiers mais heureusement ses jours ne sont pas en danger. En réponse aux innombrables faits de violence survenus à Kahani depuis des mois, les jeunes ont décidé de manifester pour lancer un appel à l’aide. “On en a marre !” S’insurge une élève de 1ère générale, “On veut étudier !” Punis par le comportement de délinquants, une majorité des lycéens de Kahani viennent chaque jour en cours la peur au ventre. “On veut être libres, on veut être entendus, on veut pouvoir travailler, on a besoin d’aide !”, conclut l’élève atterrée par la situation. Un contexte d’insécurité qui n’a que trop duré et qui menace la scolarité des étudiants. Lesquels s’inquiètent à l’approche des vacances du peu de notes qu’ils ont obtenues depuis le début d’année et ce qui pourrait bien mettre en péril l’obtention de leur baccalauréat au contrôle continu si leur scolarité ne reprend pas normalement…
Pendant 15 jours dans les locaux de l’Agence d’Attractivité et de Développement de Mayotte (AaDTM) anciennement appelé le Comité du Tourisme, petits et grands pourront venir découvrir les artisans de Mayotte et leurs boutiques éphémères. Basé en plein cœur de Mamoudzou plus de 20 entreprises présenteront leurs créations.
À l’approche des fêtes de fin d’année, l’exposition Made in Mayotte propose un choix varié d’idées cadeaux. “Produits du terroir, cosmétiques, bijoux, sculptures, coutures, céramiques….Notre force est : la diversité, la qualité et l’enthousiasme à mettre en place un projet collectif”, l’ensemble du territoire et de ses savoirs-faires seront représentés.
Pour cette édition 2021, la thématique du salon sera la tortue marine, symbole du lagon. Alors venez vite rencontrer l’association Mila-Zatrou, Smo Cosmétiques-savonnerie Mille Odeurs, May’Wax, Bambou Cocos ou encore Zamart Henné, du 8 au 22 décembre.
Aux alentours de 9h30 ce mardi à M’tsapéré, un scootériste d’une trentaine d’année a été violemment percuté par une grosse cylindrée à proximité du pont de Bonovo. Le scootériste est projeté sur plusieurs mètres, un témoin de la scène témoigne : « Le conducteur du scooter était garé devant une boutique. C’est au moment de partir qu’il a été percuté par la grosse moto qui roulait à vive allure« .
L’état du scooter littéralement coupé en deux témoigne de la violence du choc. Rapidement alertés, les sapeurs-pompiers suivis par le SMUR ont prodigué les premiers soins au scootériste. Après avoir subi un massage cardiaque durant une heure, la victime décédera des suites de ses blessures dans la camionnette des pompiers. Le conducteur du gros cylindré ainsi que son passager ont été transportés au CHM de Mamoudzou. La famille et les proches de la victime n’ont pas voulu qu’il soit transporté au CHM par crainte de devoir débourser de l’argent pour récupérer le corps. Il aura fallu l’intervention de la police pour que le véhicule puisse quitter les lieux. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.
Il est 11h15 le lundi 6 décembre 2021 lorsqu’une adolescente en classe de 3ème s’introduit dans le collège de Koungou, un grand bâton à la main. La collégienne anciennement scolarisée dans l’établissement commence par menacer un professeur d’anglais avant de le frapper à plusieurs reprises au niveau du thorax et de l’estomac. L’un des conseillers principaux d’éducation s’est alors interposé se faisant violemment agresser au cou. Après avoir déchiré le t-shirt de l’employé du collège, l’assaillante a réussi à être maîtrisée grâce à l’aide d’un enseignant de mathématiques. Le principal du collège Fréderic d’Achery s’est rendu peu après sur les lieux et a fait sortir de l’établissement l’auteure des faits sans prévenir la gendarmerie. Les membres du personnel agressés se sont quant à eux rendus au commissariat pour porter plainte.
Mardi 7 décembre, les enseignants du collège de Koungou ont décidé d’exercer leur droit de retrait. “Nous refusons que des faits graves soient minimisés ou étouffés”, affirment les membres du collectif des employés de l’établissement, avant d’ajouter “Comment peut-on assurer l’intégrité physique et morale de nos élèves à leurs parents si même celle des personnels n’est pas garantie ?” Après s’être rassemblés mardi matin, ceux-ci demandent une réunion avec les institutions compétentes afin d’initier un dialogue et trouver des solutions.
Mardi 7 décembre, Electricité de Mayotte (EDM), inaugurait la ligne 90 000 volts Longoni-Sada et le poste source qui a vu le jour non loin de Tahiti Plage. Une avancée considérable pour le Sud, l’Ouest et le Centre de l’île qui n’auront plus à redouter les coupures de courant selon le service public de production, de distribution et de commercialisation EDM.
60 pylônes, 108 kilomètres de câbles, 605 tonnes d’acier, 1240 mètres cube de béton, 80 000 heures de main d’œuvre et un budget de 30 millions d’euros, voilà ce que représente le projet titanesque de ligne haute tension et de poste source inauguré dans la commune de Sada ce mardi. Un projet déclaré “d’utilité publique” comme l’affirme Echati Issa, présidente du conseil de surveillance de la société Electricité de Mayotte. “Nous réalisons ici en lien avec nos partenaires un investissement pour l’avenir”, se félicite la présidente. À ses côtés, le directeur général d’EDM, Claude Hartmann, se dit très ému par cette inauguration de poste source, la seconde dans sa carrière.
Depuis le milieu des années 90, Mayotte connaît chaque année une forte augmentation de la consommation électrique. Afin de répondre à cette demande croissante du territoire les installations doivent être adaptées pour répondre au mieux aux besoins des foyers mahorais. “Nous entrons dans une nouvelle dimension”, se réjouit Claude Hartmann avant d’ajouter “Nous pouvons comparer l’ancienne liaison à une route départementale aujourd’hui cette ligne haute tension 90 000 volts est une autoroute !”
En effet, les deux transformateurs électriques mis en service le 25 novembre permettront, “Une meilleure continuité de desserte et de service, une meilleure qualité de l’alimentation électrique, un épanouissement du développement industriel et commercial mais aussi de faciliter l’intégration de nouveaux producteurs d’énergies renouvelables”, détaille la direction d’EDM.
Une démarche saluée par le maire de la commune de Sada, Houssamoudine Abdallah, premier concerné par cette installation qui s’intègre parfaitement à son environnement. “Ce nouvel outil va permettre d’équilibrer le territoire de l’île et de développer le Sud de celle-ci”, applaudit l’élu. En espérant que le courant passe bien du Nord au Sud et que ce dispositif offre aux Mahorais tout le confort de vie qu’ils méritent.
En visite à Mayotte pour deux jours, le directeur de la sécurité sociale Franck Von Lennep et le directeur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, Renaud Villard, sont partis à la rencontre des acteurs sociaux mahorais. Des moments de partage qui leur ont permis de s’imprégner de la réalité du terrain sur l’île, encore loin des standards nationaux. Le grand patron de la sécurité sociale se veut rassurant, la convergence des droits est en cours de réalisation, mais les Mahorais devront patienter encore quelques années.
Flash Infos : Quel est l’objet de votre visite à Mayotte ?
Franck Von Lennep : Je suis venu avec le directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) et si nous sommes là c’est pour écouter, discuter et échanger à la fois avec les équipes de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, et puis avec les acteurs extérieurs. On peut suivre les dossiers depuis son bureau mais c’est toujours mieux d’être sensibilisé au contact des acteurs. Puis je suis aussi là pour regarder les processus de gestion et faire remonter toute sorte de situation qui pourrait être améliorée. Donc nous repartirons avec toute une liste de choses que nous allons regarder avec Renaud Villard et faciliter la vie des agents de la caisse.
FI : Pendant deux jours vous avez rencontré les acteurs sociaux mahorais. Quelles sont leurs principales préoccupations ?
FVL : Je rencontre des acteurs très variés qui ne disent pas tous la même chose. Deux choses me frappent, l’une positive et l’autre plus complexe. La première est qu’il y a beaucoup de choses à construire dans le champ de la sécurité sociale et c’est enthousiasmant même si la charge de travail est lourde, on ne s’ennuie pas, on travaille ensemble. Je rencontre beaucoup de gens qui ont envie de construire la sécurité sociale à Mayotte. L’autre élément plus compliqué, qui va même au-delà de la caisse, c’est la difficulté à attirer les compétences. Par exemple en visitant le Centre hospitalier de Mayotte j’ai constaté qu’il est assez moderne mais sa première difficulté est le manque de compétences, ils n’arrivent pas à faire venir les médecins.
FI : Une ordonnance a été publiée le 1er décembre 2021 et elle réforme en quelque sorte le système de la sécurité sociale à Mayotte. En quoi sera-t-elle bénéfique pour les Mahorais ?
FVL : Elle a plusieurs objectifs. D’une part elle met en œuvre les engagements du président de la République qu’il avait pris en 2019 sur l’amélioration des droits retraite en validant les périodes exceptionnelles entre 1987 et 2002. C’est-à-dire si une personne a des trous dans sa carrière, on lui accordera un certain nombre de trimestres qui bénéficieront au calcul de sa retraite.
Cette ordonnance étend à Mayotte certaines prestations, des anciennes et des nouvelles. À l’exemple de la création du nouveau congé de paternité qui sera applicable en juillet 2022, la création de nouvelles aides d’allocations pour les personnes qui accompagnent ceux en fin de vie ou les enfants handicapés etc. Et puis elle permet l’accès à de nouvelles prestations familiales. On va installer le complément de mode de garde d’enfants en deux phases, en 2022 puis 2023.
FI : Les Mahorais réclament une convergence des droits depuis des années, et ici on a l’impression que cela se fait lentement. Pour quelles raisons ?
FVL : J’entends l’impatience des Mahorais d’être le plus possible dans le droit commun. Tout cela se construit dans la durée. Si le directeur général de la CNAV est venu avec moi c’est pour témoigner qu’on veut mettre tous les moyens possibles pour accélérer. Il faut rappeler que cette convergence a fait l’objet d’un accord avec l’Etat au moment de la départementalisation du territoire et il était prévu qu’elle s’étale sur 25 ans. On n’est pas encore en 2036. La sécurité sociale en France s’est construite en 50 ans et là on va mettre beaucoup moins de temps pour Mayotte. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a les prestations mais il y a aussi les cotisations, aligner cela à Mayotte signifie une augmentation des cotisations des employeurs. Ce n’est pas simple à anticiper. Les discussions sur ce calendrier ne sont pas fermées, on en aura d’autres pour l’accélérer. Il faut voir le verre à moitié plein, on est déjà allés au-delà des engagements initiaux.
La deuxième édition de l’émission musicale comorienne Nyora a débuté depuis la fin du mois de novembre et elle s’étend jusqu’au 8 janvier 2022. Elle regroupe douze artistes originaires de la Grande Comores, Anjouan, Mohéli et Mayotte. Parmi eux, deux chanteurs mahorais participent à l’aventure. Shefo et Kueena sont fiers de représenter leur île aux parfums et espèrent un soutien sans faille de leur public.
« Nyora », comprenez étoile en comorien. L’émission produite et diffusée aux Comores et sur les réseaux sociaux a pour ambition de faire émerger les nouvelles étoiles de la région y compris ceux de Mayotte. Pour cela, à l’occasion de la deuxième édition de Nyora, il était indispensable d’avoir des artistes mahorais. Les talentueux Shefo et Kueena ont répondu à l’appel. Ils ne pouvaient pas passer à côté d’une telle opportunité. « Je me suis lancé pour tenter ma chance. C’est l’occasion pour moi de pouvoir élargir mon public », explique Shefo. En effet, c’est le principal objectif des deux chanteurs puisqu’à Mayotte, il est difficile de vivre de sa musique. « Ici c’est quasiment impossible pourtant il y a de jeunes talents à Mayotte mais ils doivent travailler à côté pour pouvoir vivre. Cette émission leur permet de se faire connaître dans la région parce que se focaliser sur Mayotte n’est pas rentable », explique le chanteur mahorais Reed Blowz qui participe à l’aventure en tant que coach. S’ils vont jusqu’en finale, non seulement les chanteurs gagneront en visibilité, mais ils remporteront aussi la coquette somme de 10 000€ pour le grand gagnant et la réalisation d’un clip, 7000€ pour le deuxième et 3000€ pour le troisième. Ils seront également suivis par une équipe qui fera leur promotion. Et même s’ils ne remportent pas de prix, les participants auront bénéficié, pendant plus d’un mois, de précieux conseils, de coaching et de cours de la part des plus grands artistes de la région tel que Salim Ali Amir.
La musique, le meilleur remède contre la politique
Sur les douze participants, seuls deux sont mahorais. Manquerait-il de talents à Mayotte ? Pas vraiment. Le problème se trouve ailleurs. Si Mayotte est si peu représentée c’est notamment à cause de l’éternel conflit politique qui oppose le 101ème département de France à l’Union des Comores. « Ce ne sont pas les talents qui manquent à Mayotte mais certains artistes n’ont pas osé participer car ils ont peur des polémiques. Malheureusement l’aspect politique entre toujours en jeu », regrette le coach de l’émission. Mais pour la boîte de production Tartib et les artistes, ce programme est l’occasion de laisser de côté les querelles politiques et mettre en avant les talents de l’archipel des Comores. « On veut réunifier la culture de l’archipel car on a des point en communs », ajoute Reed Blowz. Et à Kueena d’ajouter, « Pour moi peu importe le lieu. Si ça avait été à Madagascar ou en Afrique je serais quand-même allée. J’ai envie de faire de la chanson mon métier donc si j’ai l’opportunité d’aller aux Comores et d’y arriver je le ferai. » Et même s’ils sont peu connus chez nos voisins, les deux participants mahorais ne perdent pas espoir quant à leur avenir dans l’aventure. « On peut penser qu’on est désavantagés mais nous avons beaucoup de soutien aux Comores », assure Kueena. Mais cela ne suffira probablement pas à passer les étapes, le public mahorais est primordial pour eux. Il peut leur permettre d’aller jusqu’au bout, et de comptabiliser des vues sur Youtube. Alors les fans mahorais seront-ils d’un soutien infaillible ? Réponse le 1er janvier lors de la demie finale.
Ils n’ont pas fini de faire rêver les Mahorais. Les jumeaux de M’zouasia sont en route pour préparer leur match du 19 décembre avec les Girondins de Bordeaux. Mais avant d’arriver en métropole, l’équipe de foot fait un transit à La Réunion. Les joueurs ont été reçus comme des rois par la délégation de Mayotte à La Réunion. Les différentes associations mahoraises de l’île au Bourbon se sont fortement mobilisées pour rendre cette journée festive et mémorable. La vice-présidente du département, Bibi Chanfi, de passage également à La Réunion en a profité pour saluer l’exploit des footballeurs et de leurs entraineurs et dirigeants. Le sénateur Hassani Abdallah faisait également partie de la fête. L’équipe et leurs supporters tous habillés en violet ont dansé et chanté sous le rythme des chansons mahoraises. Une escale qui donne du courage avant la préparation intense qui les attend.
Ce mardi 7 décembre, la comédienne et metteur en scène mahoraise Sitti-Thourayat Daoud présente son spectacle intitulé « Excusez-moi madame ». Il s’agit d’une adaptation de la pièce de théâtre de l’écrivaine Emilie Bonnafous. Le spectacle met en scène l’histoire de quatre femmes victimes de violences. Elles racontent leurs mésaventures, leurs vies brisées et leurs reconstructions. Il est inspiré de faits réels puisque l’ouvrage qui a inspiré le spectacle se base sur les témoignages recueillis au planning familial du département de l’Aude. Le spectacle sera rythmé de chants et de danses. La présentation débute à 19h30.
La délégation du conseil départemental de Mayotte à Paris et la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte s’unissent pour favoriser l’innovation sociale de l’île. Cela passe notamment par la diffusion d’une webserie qui a pour objectif de « de mieux communiquer sur les différentes opportunités qu’offrent Mayotte. » Quatre épisodes ont déjà été diffusés sous forme de webinaire avec divers intervenants « impliqués dans le Mayotte 2.0 », affirme la délégation. Entrepreneurs, porteurs de projets, experts, ont discuté de l’avenir de l’île. On a pu découvrir des projets innovants comme celui du Mob’Helios qui consiste à mettre en place des véhicules électriques partagés dans le département. Ou encore Jua School qui a pour souhait de proposer des solutions de soutien scolaire à domicile et à distance. La Cress de Mayotte a réitéré son envie de contribuer à l’innovation à Mayotte et a annoncé un plan d’action de plus de sept millions d’euros pour la période 2021-2024. Le webinaire est un tel succès, plus de 8 700 personnes ont suivi le quatrième épisode, que la délégation de Mayotte à Paris annonce d’ores et déjà un cinquième épisode prévu pour le 10 mars 2022.
La ville de Mamoudzou a pour ambition de redorer l’image du village de Kaweni. Mais elle ne compte pas y arriver seule, la population est mise à contribution. La commune chef-lieu appelle la population à émettre leurs avis, à proposer des idées pour le renouvellement urbain de Kaweni avant le début des travaux. La concertation tourne autour de quatre projets : l’aménagement d’îlots dits de « respiration » autour des mosquées du Vendredi, la création de cheminements et d’espaces publics refuges dans le quartier de Mahabourini, la création d’un lieu public partagé et l’aménagement des abords d’une opération de 36 logements. La concertation s’étend sur deux mois, à partir du 13 décembre 2021 jusqu’au 11 février 2022. Un registre sera mis à disposition de la population à l’accueil de l’hôtel de ville de Mamoudzou, ainsi tous ceux qui le souhaitent pourront mettre à l’écris leurs remarques et observations. Il est également possible de les envoyer par mail à l’adresse npru@mamoudzou.yt
Ce lundi 6 décembre, en début de matinée un élève du lycée de Kahani a été poignardé avec un couteau au sein même de l’établissement par l’un de ses camarades. Les faits se sont déroulés dans les toilettes. La victime est blessée à l’omoplate, mais selon le recteur de l’académie de Mayotte son pronostic vital n’est pas engagé. L’auteur des faits a été interpelé et mis en garde. Il s’agit d’un élève du lycée de Kahani. « C’est un incident très localisé, les cours ont continué normalement », assure Gilles Halbout. L’enquête est désormais dans les mains de la gendarmerie. Le représentant de l’académie de Mayotte insiste sur les mesures de sécurité mises en place dans cet établissement. « Il y a des fouilles à l’entrée, on fait de la prévention, un hélicoptère a survolé la zone toute la journée, qu’est-ce que vous voulez que l’on fasse de plus ? » interroge-t-il sans réellement attendre de réponse. Le lycée de Kahani inquiète le rectorat qui a décidé de prendre des mesures exemplaires. Le recteur demande une extrême fermeté dans les conseils de discipline. « L’établissement doit retrouver une dynamique pédagogique plutôt que d’être tout le temps dans la gestion de crise », lance Gilles Halbout.
La compagnie aérienne Ewa Air prend un nouveau départ à partir de ce mois de décembre 2021. Elle desservira l’île de La Réunion deux fois par semaine ainsi que Maurice à partir du premier semestre 2022. Ewa Air veut se positionner en tant que leader aérien dans la région, pour cela elle met en place toute une stratégie lui permettant de proposer des prix compétitifs jamais vus à Mayotte.
Un vol direct Mayotte-Réunion à des prix qui défient toute concurrence. C’est le défi que se lance Ewa Air. Le président directeur général de la compagnie aérienne a présenté ce lundi matin ses nouvelles ambitions à la presse. Marie-Joseph Male voit les choses en grand. Après avoir desservi les Comores, Madagascar et Dar es Salam depuis huit ans, Ewa Air va se poser sur le sol réunionnais à compter du 21 décembre 2021. Dans un premier temps les vols en provenance de Mayotte iront à l’aéroport de Pierrefonds à Saint-Pierre, une destination judicieusement choisie. « On sait qu’il y a une forte concentration de la communauté mahoraise vers le sud de La Réunion. Ces vols leur faciliteront les déplacements, ils n’auront plus besoin d’aller jusqu’à Saint-Denis », souligne Marie-Joseph Male.
Mais Ewa Air ne se cantonne pas à l’île de La Réunion. La compagnie envisage également d’effectuer des voyages à destination de Maurice en partant de Mayotte dès le premier semestre de l’année prochaine. « Maurice sera un vrai challenge parce que les conditions là-bas sont plus draconiennes », reconnait le PDG d’Ewa Air. De ce fait, la compagnie n’a pas encore eu toutes les autorisations lui permettant de se poser sur le territoire. Cependant ses responsables ne perdent pas espoir et promettent deux vols directs par semaine à destination de Maurice. Une proposition alléchante quand on sait que l’escale à La Réunion pour aller à Maurice peut durer plusieurs longues heures. À cela s’ajouteront les vols ponctuels pour le Moyen-Orient, notamment l’Arabie Saoudite pendant les périodes de pèlerinages musulmans.
Des prix compétitifs
Il n’est pas rare de voir des prix de billets pour l’île de La Réunion avoisinant les 700€ pendant les périodes de vacances scolaires. Une situation qui ne permet pas à tous les Mahorais de voyager. Ewa Air veut y remédier en proposant des tarifs compétitifs et abordables. La compagnie établit cinq types de tarifs pour La Réunion : 129€, 149€, 250€, 340€ et 410€ pour un aller retour toutes taxes comprises. « Ce sont des tarifs fixes, ça n’ira jamais au dessus. Ceux de Maurice seront dans les 410-450€ aller retour on n’ira pas au-delà non plus », promet Marie-Joseph Male. Ils varieront selon les périodes, les prix des billets seront naturellement plus élevés pendant la haute saison. Pour que la compagnie puisse suggérer cette gamme de prix, elle doit baisser les coups. Par conséquent, seule la classe économique est disponible, et les bagages en soute ne sont pas inclus dans les prix. Pour en rajouter un de 23 kilos, il faudra compter 50€ pour le premier et 70€ pour le deuxième.
Si tout cela est rendu possible c’est notamment grâce à la nouvelle acquisition d’Ewa Air. « Nous avons loué un avion à Air Austral, un Boeing 737 qui va permettre la phase de transition de la compagnie c’est-à-dire une montée en puissance moins risquée », explique le PDG. L’appareil à 183 places a un périmètre de vol assez étendu. Il peut aller jusqu’au Moyen-Orient et en Afrique australe. « Il a une dizaine d’années et dans le monde de l’aviation c’est jeune », précise le dirigent de la compagnie comme pour faire taire les rumeurs affirmant qu’il s’agit d’un vieil appareil d’Air Austral. « Ewa arrive à un moment où il y a une volonté de trouver une solution mahoraise. On veut réaffirmer notre encrage et notre appartenance à Mayotte », ajoute Marie-Joseph Male. L’opération de reconquête est donc lancée pour Ewa Air.
Le 30 novembre ainsi que les 1er et 6 décembre 2021 à la MJC de Dembéni, avaient lieu les deuxièmes assises de l’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte. Un événement organisé par le réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable 976 (EEDD) et porté par la fédération Mayotte Nature Environnement.
“Echange, valorisation, action”, voilà les maîtres mots de cette seconde édition des assises du réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable 976 (EEDD). Mais alors quelles sont les valeurs du réseau EEDD ? “Valorisation du développement durable, protection de l’environnement quel que soit le milieu, éducation à l’environnement et au développement durable pour tous les publics, le respect et la bienveillance entre les membres, la mutualisation de pratiques et enfin la neutralité syndicale, politique et cultuelle”, énumère Manuella Grimault coordinatrice de ce réseau au sein de l’association Mayotte Nature Environnement. Lors des assises 2021, les organisateurs ont accueilli au total une centaine de personnes et pas moins d’une cinquantaine de structures différentes. Les 30 novembre et 1er décembre les assises ont été l’occasion de réunir un large public au détour de six ateliers thématiques destinés à éveiller les consciences et rassembler les Mahorais autour de la question de la préservation de leur île.
Les jeunes au service de la nature
Mardi dernier, les élèves en première année de BTS Économie sociale familiale (ESF) du lycée de Bandrélé ont participé à l’atelier intitulé “Jeunes militants EEDD”. L’objectif ? Ouvrir les yeux aux jeunes générations sur les problématiques environnementales à Mayotte afin de pouvoir lister des actions militantes à mettre en œuvre. Parmi eux, Houssianti, revient sur son expérience “J’ai trouvé ces ateliers très enrichissants. Nous avons pu échanger sur des sujets et donner notre avis. Cette intervention a également été l’occasion de proposer des actions à mettre en place et j’espère qu’elles pourront voir le jour”, affirme la jeune étudiante. Encadrés par Paul CLOUET chargé de projet animation au sein de l’association des Naturalistes de Mayotte, les élèves ont pu se creuser les méninges et réaliser six cartes mentales sur les thématiques : Eau, forêt, mangrove, lagon, déchets et risques naturels.
“La première étape, consistait en l’écriture de mots en lien avec la thématique au stylo noir. La deuxième était d’écrire des problématiques et actions néfastes en rouge en les liant avec les mots. Et durant la troisième phase il fallait désigner des actions pouvant résoudre les problématiques”, précise en bon professeur l’animateur des Naturalistes de Mayotte.
Au total, une quarantaine de personnes ont pu participer à cet atelier. Aujourd’hui tous espèrent se rassembler à nouveau afin de s’orienter vers des actions militantes en rapport avec les résultats obtenus. Alors à quand la création d’une équipe de jeunes militants EEDD ? Peut-être en 2022…
Lundi 6 avait lieu l’inauguration du premier centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales (CPCA) du 101ème département français. Un dispositif visant à favoriser la prévention du passage à l’acte et de la récidive des conjoints violents.
Six places d’accueil, une psychologue, un assistant social et bientôt un éducateur spécialisé, le centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales (CPCA) est fin prêt. Cofinancé par le Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances et l’Agence régionale de Santé, ce lieu d’accueil est opérationnel depuis le 15 octobre à Mayotte. Un projet porté sur l’île aux parfums par l’association Mlezi Maoré en réponse à un appel à projet lancé par le ministère. Ce lieu se plie à un cahier des charges national au respect duquel veille la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE). Ce lundi, Thierry Suquet, préfet de Mayotte a officiellement inauguré le centre situé à Tsoundzou Un grand pas dans la lutte contre les violences conjugales sur l’île aux parfums.
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Un lieu de vie et de prise en charge
Le centre propose aux auteurs de violences conjugales un accompagnement psychothérapeutique et médical mais aussi socioprofessionnel visant notamment à l’insertion à l’emploi. “Au sein du CPCA, j’organise des journées de responsabilisation à destination des auteurs de violence conjugale”, explique la psychologue rattachée au centre d’accueil. “L’objectif de ces ateliers est de faire prendre conscience aux auteurs de la gravité de leurs actes mais aussi éviter les passages à l’acte, apprendre à gérer sa colère et surtout prévenir la récidive.” Dans un cadre serein et auprès de professionnels du milieu médico-social, les auteurs de violences pourront se rendre sur les lieux de leur propre initiative ou à la suite d’une décision de Justice. Ainsi, le tribunal, les forces de gendarmerie et de police et les associations d’aides aux victimes travailleront main dans la main pour protéger les victimes et mettre en place un suivi des auteurs.
Un programme national
Le 25 novembre dernier avait lieu la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Une inauguration qui n’arrive alors pas par hasard et qui s’inscrit dans le cadre d’un processus gouvernemental. “La création de centres de prise en charge des auteurs de violences a été identifiée comme un nouvel outil pour lutter contre les violences conjugales et figure parmi les 46 mesures du Grenelle sur les violences conjugales”, explique Roukia Lahadji, présidente de l’association Mlezi Maoré. En effet, face à la gravité et à l’ampleur de ce phénomène, la prévention et la fin du cycle des violences constituent un enjeu essentiel des politiques publiques sociales, judiciaires et sanitaires sur l’ensemble du territoire national. En France, tous les trois jours une femme décède sous les coups de son conjoint. Une situation intolérable qu’il est urgent de voir changer.