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Les jeunes sortent couverts

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Si les mentalités progressent d’elles-mêmes au sujet de la natalité, il est un secteur sur lequel les institutions mahoraises peuvent agir : la contraception. Son accès et sa conception, encore trop archaïques sur le territoire, sont améliorés par l’ARS (Agence régionale de santé) et les associations, qui ciblent les nouvelles générations de l’île.

Les chiffres de l’enquête de l’INED et de l’INSEE, compilés en novembre 2020, sont troublants : 44% des personnes mahoraises âgées de 18 à 44 ans n’utilisent aucun moyen de contraception lorsqu’elles font l’amour. N’en déplaise à la technique du « retrait« , fortement citée par les interrogés. Pour Fatiha Djabour, directrice adjointe de la Santé publique à l’ARS de Mayotte, ce manque de recours à la contraception tient en trois points. « Il y a déjà le problème de l’accès, affirme-t-elle. On a des taux de natalité si importants qu’ils occupent toutes les professions de santé. Les structures de soins ont donc moins de moyens et de temps pour le sujet de la contraception. Le deuxième enjeu concerne toute la précarité que l’on a sur le territoire, et notamment la question de disposer ou pas d’une couverture sociale. »

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Une charge qui est aussi masculine

Le troisième facteur, sociétal, tient en une défiance à propos des moyens de contraception. « Nous avons des spécificités qui sont propres à notre territoire, donc on n’est clairement pas sur le même contexte que dans l’Hexagone« , continue Fatiha Djabour, explicitée par Mlaili Condro, docteur en sciences du langage. « Je pense que, pour beaucoup d’hommes, la capote est une sorte d’obstacle à l’épanouissement sexuel, analyse-t-il. Pour beaucoup d’entre eux, la contraception est l’une des charges que la femme a à porter dans un couple, ça relève de sa responsabilité. L’homme se donne toute liberté de jouir, d’avoir ce rapport non-protégé et de le vivre dans la chaleur du corps humain. » Rééquilibrer ce rapport homme-femme à la contraception est donc l’un des objectifs de l’ARS, qui multiplie les campagnes de sensibilisation.

« Nous sommes bien conscients que travailler sur une campagne de communication ne suffit pas, déclare la directrice adjointe de la Santé publique de l’agence. Nous souhaitons vraiment provoquer une réflexion. » Ainsi, l’ARS a profité de la journée mondiale de la contraception, le 26 septembre dernier, pour mettre en place une campagne d’affichage et plusieurs initiatives, avec notamment « un café intergénérationnel du Repema [Réseau périnatal de Mayotte, NDLR], des consultations menées par des sages-femmes de PMI dans le camion Repemobile dans différents villages avec prescription de contraceptifs et distribution de préservatifs « . Ces derniers sont justement au cœur de la stratégie de l’ARS, afin de remobiliser les hommes mahorais sur la contraception : « Nous avons un objectif bien précis, puisque nous visons une distribution de 300 000 préservatifs, majoritairement externes« .

Un billet d’avion pour un selfie avec un préservatif

Et l’agence régionale de santé n’est pas la seule à décapoter les tabous. C’est aussi l’objectif de l’AEJM, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte, qui lance depuis plusieurs années son concours « Selfise ton préservatif« . Du 30 novembre 2021 au 6 février 2022, les jeunes de 15 à 25 ans sont ainsi appelés à publier un selfie avec un préservatif, ainsi qu’un message de prévention. « L’objectif est de sensibiliser le maximum de jeunes sur l’utilisation du préservatif, explique Roukia Arfachadi, coordinatrice santé de l’AEJM. C’est plus facile de le mettre en avant avec leurs phrases que d’utiliser des formules toutes faites. » Le 14 février, les auteurs des meilleurs selfies seront conviés par l’association, qui leur remettra « de nombreux lots« , dont un aller-retour Dzaoudzi-Paris et un smartphone.

Au quotidien, l’AEJM intervient aussi dans les établissements scolaires sur les questions de prévention en matière de santé sexuelle et de contraception. « C’est ouvert, les jeunes peuvent poser leurs questions, continue Roukia Arfachadi. On a aussi un camion devant l’établissement, qui sert à la même chose. On va vers eux, on leur amène des préservatifs, et on a une mallette de contraception avec tous les moyens existants. » Les actions de sensibilisation se multiplient donc auprès des jeunes, qui étaient encore 31% à ne pas utiliser de contraception en 2016. Mais les choses changent. « Lors de nos événements, on a des jeunes qui viennent nous demander des préservatifs, parce qu’ils ont envie de se protéger, ne veulent pas avoir d’enfants, ni attraper des maladies« , affirme la coordinatrice santé de l’AEJM, rejointe par l’ARS.

« Les jeunes ont des aspirations autres, souhaitent avoir moins d’enfants que leurs aînés, confirme Fatiha Djabour. On ne fait pas les mêmes choix selon le niveau d’étude et les moyens dont on dispose. Les hommes viennent par exemple au camion de la Repemobile pour demander des informations. On a quand même distribué plus de 2800 préservatif, 67 plaquettes de pilules, 10 implants ont été posés… Les gens adhèrent. » L’objectif, que ce soit pour l’Etat ou les associations, est donc de vulgariser l’utilisation du préservatif et des autres moyens de contraception, en levant les tabous. Reste désormais aux jeunes mahoraises et mahorais d’assumer leur sexualité et d’avoir conscience des risques : en 2016, 70% des femmes ayant déjà eu un enfant utilisaient un moyen de contraception. Parmi celles qui n’avaient pas (encore) d’enfant, elles n’étaient que 14%.

La poterie made in Mayotte avec Saïd le potier

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Du 8 au 22 décembre, dans les locaux de l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte, Houmadi Ben Saïd dit « Saïd le potier » expose et vend ses œuvres hautes en couleurs. Leur point commun ? La thématique de l’exposition made in Mayotte : la tortue marine.

Œuvres colorées, objets aux formes diverses, caribou au stand de Houmadi Ben Saïd ! Il y a 20 ans de cela, Saïd, un artiste autodidacte originaire des îles de l’océan Indien se lance dans la fabrication de poteries. Aujourd’hui il aimerait viser plus loin, dans l’optique d’ouvrir, un jour, sa propre boutique à Mayotte. A l’origine de ses œuvres est née une passion. Pour Saïd, la poterie n’est pas un simple travail manuel mais bien une vocation. “C’est en forgeant qu’on devient forgeron”, s’amuse le potier en souriant. Bien qu’il n’ait jamais fait d’études en lien avec l’artisanat, l’artiste a toujours été doué de ses mains et a pris pour habitude de réaliser des œuvres pour ses amis et son entourage.

La tortue pour révélation

Un beau jour, Saïd décide de se consacrer à une réalisation particulière qu’il nommera “Nyamba” qui signifie tortue. A la suite de cela, il commence également à s’adonner à d’autres formes d’art dans son petit atelier de Labattoir en Petite-Terre. Connu sous le nom de Saïd le potier, il s’inspire des merveilles de l’île aux parfums pour créer. Il affirme également que ce sont ses clients qui lui ont donné le courage de se lancer et lui ont permis de se faire connaître à Mayotte. “Je fais presque de tout en art. Je manipule le bois, les tableaux, la peinture mais ce que je préfère c’est la poterie. Un art qui m’a conduit à tester plusieurs objets manipulables, de quoi rendre mes clients satisfaits et curieux”, s’extasie Saïd, fier de ses œuvres.

L’exposition made in Mayotte, un tremplin

Le passionné ne compte bien ne pas en rester là et redonner à la poterie ses lettres de noblesse. En effet, à une époque, le travail de l’argile était très répandu sur l’île au lagon, comme dans les villages Boueni, Sohoa ou encore Mtsahara. Devenu un artisanat assez marginal, cette semaine à l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte petits et grands pourront venir découvrir ou redécouvrir cet art ancestral. “C’est la première fois que je participe à une exposition comme celle-ci et j’espère pouvoir me faire connaître, faire aimer mon travail, et je suis ravi que l’exposition made in Mayotte m’ait laissé montrer à la population mahoraise et aux différents touristes mon travail”, se réjouit l’artisan. Alors fan de tortues, de poterie ou simplement de culture locale, rendez-vous à Mamoudzou jusqu’au 22 décembre pour contempler le travail de Saïd le potier.

Non à l’exclusion de nos journalistes

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Ce 17 décembre 2021, un membre de notre rédaction a été exclu sans ménagement du pôle presse chargé de suivre la campagne de Marine le Pen à Mayotte. Après deux jours de travail sans encombre, notre journaliste Cyril Castelliti s’est vu contraint d’interrompre ses activités. L’équipe de Mayotte Hebdo dénonce ce traitement qui menace la liberté d’informer sur le territoire.

Il lui est reproché d’être « en lien avec la mouvance antifa aux Comores ». Une accusation ridicule et fallacieuse. Cyril Castelliti et son collègue photoreporter Louis Witter ont été arrêtés arbitrairement aux Comores en avril 2019 alors qu’ils effectuaient leur travail de journalistes pour plusieurs médias (National Geographic, Vice News, l’Humanité, Komitid, Les Inrocks…). RSF avait alors manifesté son soutien

https://www.huffingtonpost.fr/entry/comores-les-journalistes-louis-witter-et-cyril-castelliti-arretes_fr_5cbb87b5e4b068d795cd2e3e

Le travail effectué par ce journaliste au sein de notre rédaction depuis 2018 n’a jamais fait l’objet d’un tel traitement. Sa carrière en tant que journaliste indépendant depuis 6 ans témoigne de son sérieux (Libération, Le Monde, TF1, La Provence, La Voix du Nord, Reporterre, Mayotte la 1ère….) Déjà ciblé par une campagne de harcèlement menée par l’extrême droite en 2017 pour des prétextes similaires, ce journaliste n’a pas relâché son investissement et continue son travail avec rigueur.

Mayotte Hebdo informe la population mahoraise depuis plus de 20 ans.
Son équipe condamne cet événement et apporte son soutien à tous les journalistes
au service d’une information de qualité sur le territoire.

Chirongui fait son cinéma

Le conseil municipal du dimanche 12 décembre 2021 a statué, sur le contrat délégation de service public qui lie la commune de Chirongui à l’association Ciné Musafiri pour l’exploitation commerciale de la partie cinéma du pôle culturel Moussa Tchangalana. Le conseil municipal a ainsi voté la résiliation du contrat de concession de service public avant son terme, dans le respect des articles le stipulant. La municipalité maintiendra les activités culturelles, spectacles vivants et cinéma, dans l’intérêt du public. Le conseil municipal a également voté la reprise en régie directe de l’activité cinéma, non commerciale et l’ouverture de deux postes techniques permettant la continuité de service public. La municipalité assure le public de la continuité de la partie cinéma du pôle culturel et entend développer une politique culturelle globale en direction des publics mais aussi répondre aux demandes des partenaires comme des habitants.

Point sur l’épidémie de Covid-19

Au cours de la semaine du 06 au 12 décembre, 85 cas de Covid-19 confirmés ont été identifiés parmi les patients domiciliés à Mayotte, soit un taux d’incidence de 30,4 cas pour 100 000 habitants. La situation en métropole et à la Réunion est préoccupante et entraîne une tension hospitalière de plus en plus vive. Pour protéger Mayotte d’un rebond épidémique, nous devons tous être responsables : les comportements de chacun sont essentiels pour se protéger collectivement. Dans ce contexte, l’ARS veille au strict respect des consignes sanitaires telles que : le port du masque, le lavage régulier des mains, la distanciation physique et le respect des mesures d’isolement dès que cela est nécessaire.  Le dépistage au moindre doute et l’administration de la dose de rappel sont des outils incontournables pour limiter la propagation du virus sur le territoire. La responsabilité individuelle et collective et le maintien de la vigilance, a fortiori en cette période de vacances scolaires sont de mise. Au total depuis le début de l’épidémie 21 139 cas de covid-19 ont été confirmés à Mayotte.

Mlezi Maore recrute des professionnels du social et du médico-social

Après avoir inauguré deux nouveaux dispositifs en septembre et décembre dernier, Mlezi Maore poursuit sa contribution à apporter des réponses aux problématiques sociales et médico-sociales du territoire. En effet, l’organisation mène chaque année, des actions envers plus de 15 000 bénéficiaires sur l’ensemble du territoire mahorais. Dans ce contexte, l’association propose une campagne de recrutement afin de faire face aux multiples défis, notamment aux besoins criants et aux grandes difficultés à embaucher dans les métiers de l’économie sociale et solidaire à Mayotte. Ainsi, la structure ouvre plusieurs postes dans le secteur. Infirmiers, psychologues, médiateurs, travailleurs sociaux, familles d’accueil, chefs de services… Des offres accessibles dès aujourd’hui sur le site internet de Mlezi Maore. L’association ambitionne de s’entourer de nouveaux professionnels souhaitant s’investir sur le long terme et acquérir en continu de nouvelles expertises. Par cette campagne, Mlezi Maore entend confirmer son engagement en faveur de l’emploi local en cette période de crise sanitaire. Intéressez ? Pour postuler, rendez-vous sur le site internet : https://www.mlezi-maore.com/emploi

La solution est dans l’océan

Vous avez une idée de solution basée sur l’océan pour répondre aux problématiques environnementales, agroalimentaires, énergétiques… Et vous rêvez de créer une start-up dans les prochains mois ? L’Ifremer lance la deuxième édition de son concours Octo’pousse.  L’objectif ? Accompagner le porteur d’un projet innovant pour le booster au sein de l’Ifremer et créer une start-up. Ouvert à tous les porteurs extérieurs à l’institut qui ont un projet pour développer une solution en lien avec l’océan et qui veulent passer à l’action en créant leur start-up dans des conditions optimales. Les lauréats pourront s’appuyer sur les compétences des équipes scientifiques de l’institut pour développer des solutions face aux enjeux actuels des secteurs de l’agroalimentaire, l’énergie, le transport, l’aquaculture, la santé, la surveillance environnementale, la décarbonation, la cosmétique… À la clé pour le lauréat ? Un contrat de travail de 18 mois sur le site Ifremer le plus pertinent pour votre projet en France métropolitaine ou en Outre-mer un financement de 60.000€ pour faciliter la mise en œuvre du projet, une collaboration avec une équipe de recherche de l’Ifremer et un accès aux moyens d’essais, accès à la mer, laboratoires, etc. de l’Ifremer. Le dépôt des candidatures en ligne est ouvert du 12 janvier au 28 février 2022. Pour en savoir plus sur le règlement du concours et les démarches de dépôt de candidature, rendez-vous sur la page du concours Octo’pousse à partir du 12 janvier.

Comment voyager au départ de Mayotte ?

Dans un communiqué à l’attention des voyageurs, l’ARS rappelle les principales règles en vigueur pour voyager au départ de Mayotte. Quel que soit votre schéma vaccinal (vacciné ou non), vous devez présenter un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48h pour voyager vers la métropole ou l’île de la Réunion. Pour voyager vers les Comores, vous devez présenter un test PCR négatif de moins de 72h. Les personnes présentant un schéma vaccinal complet sont dispensées de motifs impérieux. Les personnes non vaccinées devront quant à elles présenter les justificatifs de leur motif impérieux de déplacement. Par ailleurs, les tests antigéniques, qui sont valables également pour voyager, peuvent être réalisés dans votre pharmacie, chez votre médecin traitant, auprès de votre infirmier à domicile ou chez votre kinésithérapeute. A Mayotte, le centre de dépistage pour voyageurs est positionné dès aujourd’hui dans les locaux de l’école Cavani Sud 2 de 7h30 à 13h00 le mardi, mercredi et jeudi pour les tests PCR uniquement, le samedi pour les tests antigéniques et PCR et le dimanche uniquement pour les tests antigéniques. Enfin, les voyageurs devront présenter leur titre de transport pour accéder au dépistage.

Entrée en campagne sans surprise pour Marine le Pen

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En confiance et accompagnée de nouveaux soutiens, la présidente du Rassemblement National a entamé hier un voyage de campagne qui durera jusqu’à samedi. L’occasion de dérouler ses thématiques traditionnelles et consolider une base électorale déjà confortable.

Un spectacle aux airs de déjà-vu. Salouva traditionnel et colliers de fleurs jusqu’aux oreilles, Marine le Pen sort de la barge accompagnée d’une constellation de journalistes. Le masque chirurgical tombe, un large sourire se dévoile. Cette fois-ci, la foule n’est pas nombreuse. « La faute à la météo« , justifie-t-on dans son entourage. Qu’importe. La vingtaine de membres du Collectif des citoyens de Mayotte est là, Souffiane Moutouin en tête.

Vêtu d’un treillis militaire, le militant conserve son ton martial. « La Guadeloupe et la Martinique ont fait grève avec leurs barrages. Nous, notre barrage c’est Marine le Pen« . De quoi justifier une alliance entre le Collectif et le RN ? « Non, ce n’est pas une adhésion. Nous n’avons pas de carte au FN. C’est un ras-le-bol« , promet sa camarade. La faute aux positions belliqueuses de Marine le Pen à l’égard de l’islam ? « Non. Marine le Pen n’est pas islamophobe. Elle s’est embrouillée avec son père et sa nièce. Preuve qu’elle mène une autre politique« , suggère Souffiane Moutouin.
Néanmoins, Marine le Pen n’est pas revenue sur sa volonté d’interdire le voile dans l’espace public. Si elle le tolère à Mayotte pour des motifs « culturels« , cette tolérance s’arrête aux frontières de l’hexagone. Un parti-pris qui laisse un goût amer à certains passants sur la place de la République. « Je ne veux même pas m’arrêter pour la voir tellement elle m’énerve« , glisse une étudiante de 16 ans. « Elle est raciste. Je me sens menacée lorsqu’elle vient ici. Si on vote pour elle, ça sera catastrophique. Mayotte ne sera plus Mayotte« , déplore-t-elle avant de filer loin du spectacle.

Le tableau n’a rien de neuf : embrassades, selfies, et applaudissements. Pour cette nouvelle visite en terre conquise, un nouveau personnage fait son apparition : Daniel Zaïdani. Bien connu pour ses coups de gueule, le conseiller départemental s’est montré particulièrement discret. Il est pourtant bien présent. Posté dans l’ombre d’un parti pour lequel il n’a pas encore sa carte. Calme et silencieux. Comme s’il lui suffit de s’afficher aux côtés d’une personnalité d’envergure pour maintenir une existence politique malmenée par les scandales et les polémiques. Il s’en défend : « Je tiens à rappeler que ça fait 10 ans que je suis élu. C’est mon troisième mandat. Je ne crois pas être dans un besoin particulier de reconnaissance. Par contre, mes convictions n’ont jamais changé. Mon ADN politique, c’est défendre les intérêts de Mayotte au sein de la France. Il y a un besoin de développement, de sécurisation, de garantir une éducation et une santé. La personne qui incarne le mieux ces valeurs, c’est Marine le Pen. Elle les défend de manière constante sans attendre une élection présidentielle. Lui, a contrairement attendu l’événement pour afficher son adhésion. »

Daniel Zaïdani est-il un soutien embarrassant pour le RN. « Non« , répond d’emblée Moutouin. « Il a été condamné ? Et alors ! Moi aussi j’ai été condamné« , argumente-t-il. Un relativisme partagé par sa camarade du Collectif : « De toute façon à Mayotte, aucun élu n’est vierge sur ce sujet« . Argument massue.

La guerre de la salive

Direction l’hôtel Maharajah, temple éphémère du RN où sont désormais rassemblées plusieurs générations de militants. Ici, la jeune équipe de campagne croise la vieille garde du parti. Laquelle n’a pas toujours profité d’un accueil aussi populaire à l’époque de Jean-Marie. Anthony Lemoosy, ancien représentant du Front National analyse ce succès : « L’engouement des gens est consécutif aux problèmes qu’ils rencontrent. C’est dû à l’immigration clandestine qui submerge l’île. C’est tout. Il n’y a pas d’autres raisons« . Un moyen simple de résumer la teneur des échanges de l’après-midi. Car si les problèmes de Mayotte sont variés, Marine le Pen ne voit qu’une cause : l’immigration clandestine. Parmi ses solutions majeures : « Mener un bras de fer avec les Comores« .

Batailleuse telle les sultans d’antan, la candidate refuse de donner des moyens financiers à son adversaire. « Il est hors de question de verser des millions alors même que les Comores sont engagées dans un processus de destruction de Mayotte« , s’insurge-t-elle dans la cour intérieure de l’hôtel. Tant pis si cette aide au développement est justement allouée pour freiner les inégalités dans la région et limiter les candidats à l’exil. « Il faut que le président comorien arrête de raconter en permanence que Mayotte n’est pas française. C’est inadmissible« , martèle-t-elle. Encore faut-il convaincre l’ONU, la ligue arabe, et les quelque 900 000 Comoriens d’un archipel divisé depuis plus d’un demi-siècle. « Au travers de l’immigration massive organisée par le président des Comores, c’est l’intégrité territoriale qu’il cherche à atteindre« , attaque-t-elle. Reste à prouver qu’une organisation d’envergure soit nécessaire pour motiver l’exil d’un pays classé parmi les plus pauvres au monde.

Rares sont les conflits qui se gagnent sur un seul front. Celui de MLP se mène de part et d’autre de la frontière. Dans son viseur : les Comoriens les plus précaires, même les plus jeunes. « Il faut expulser les enfants avec leurs parents. Les renvoyer chez eux. Je pense que c’est la solution la plus humaine et la plus efficace« . Qu’importe si ces jeunes ont grandi à Mayotte où ils sont scolarisés. A chaque problème sa solution. Marine le Pen assume le sien face à celui des mineurs isolés. Autre témoignage de sa radicalité : le soutien affiché en début d’après-midi aux militantes qui bloquent actuellement les locaux de la Cimade. A ce sujet, l’association a annoncé en fin de journée une plainte au regard de « violences » jugées « inacceptables« .

Fin de journée chargée en émotion

Contrairement à certains de ses concurrents nationaux, la candidate d’extrême droite n’hésite pas à mouiller le salouva sur le terrain au contact des populations. Une proximité qui encourage les échanges et explique en partie ses succès électoraux. En fin de journée, la famille du jeune Miki décédé en avril dernier a ainsi accepté l’invitation de Marine le Pen pour un temps d’échange. Entre compassion pour les victimes et fermeté pour les agresseurs, la candidate a témoigné de son soutien aux familles. Lesquelles se disent satisfaites et n’y voient pas de « récupération politique« . « Elle s’est déplacée depuis la métropole. Elle m’a reçu et nous avons parlé. C’est bien. C’est une citoyenne, elle a le droit de venir me voir comme tout le monde. Ce n’est pas qu’une affaire de politique« , explique le père du jeune décédé.

Le temps d’une photo de groupe prise par Daniel Zaïdani (qui n’a toujours pas ouvert la bouche) le groupe se disperse. Au programme figurait ensuite la rencontre avec le grand Cadi. Celle-ci est annulée en raison « d’une erreur faite par ses collaborateurs dans son agenda. Cette fois, la candidate n’aura pas la bénédiction des autorités religieuses. A voir si le public lui donnera la sienne lors du meeting public organisé samedi sur la place de la République.

Plus de 10 000 naissances en 2021 à Mayotte

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Avec 9913 naissances à la fin du mois de novembre, l’île au lagon dépassera allègrement les 10 000 naissances en 2021. Ces chiffres, grimpant avec les années malgré la précarité caractéristique du 101ème département français, sont le résultat de la mentalité mahoraise au sujet de la parentalité.

Record battu. Plus de dix milliers d’enfants auront vu le jour à Mayotte cette année, surpassant les 9770 nourrissons de 2019. Plus que jamais, Mayotte confirme ainsi son statut de première maternité de France, enregistrant 30 naissances par jour en novembre, et même plus de 1000 par mois en mars, avril et mai 2021. Se réjouir de ces performances serait pourtant bien téméraire, à la lumière de la précarité dont est victime la société mahoraise, possédant le plus faible PIB par habitant de France. Pourtant, le CHM continue de faire naître de plus en plus d’enfants, 4,2 en moyenne par femme, contre 1,8 en métropole. Les parents sont en outre plus jeunes à Mayotte, avec un âge moyen déclaré de 25 ans à la naissance du premier enfant, alors qu’il n’est que de 30,7 ans dans la France entière.

Dans le 101ème département français, les enfants deviennent parents. 7% des pères l’ont été alors qu’ils étaient encore mineurs. Les hommes ont d’ailleurs plus d’enfants que les femmes, et en désirent plus qu’elles. Les femmes mahoraises questionnées par l’INSEE veulent 5 enfants en moyenne, et considèrent avoir « trop d’enfants » à partir de 6. Quant aux hommes mahorais, ils veulent 7 enfants en moyenne, et pensent que c’est trop au-delà de 8. Ces différences sont motivées par plusieurs facteurs, selon Mlaili Condro. Le docteur en sciences du langage a aussi un œil avisé sur la société mahoraise, et notamment au sujet de la parentalité. « Ce n’est pas étonnant que les désirs des hommes soient plus élevés, il y a une instabilité matrimoniale de leur côté due à la polygamie, explique-t-il. Et un mariage qui ne donne pas d’enfants est un mariage menacé. »

« C’est Dieu qui donne »

L’autre problème est la contraception, charge qui est encore considérée féminine sur le territoire. Si cette considération est inégalitaire, ce sont bien les femmes qui doivent subir les accouchements, sans parler de l’éducation, qu’elles assurent en grande partie pour beaucoup d’entre elles. Ainsi, c’est au-delà de trois enfants que les femmes mahoraises s’estiment en moins bonne santé. La religion est le dernier facteur de ces différences, symbolisé par le quart d’hommes ayant répondu « C’est Dieu qui donne » lorsqu’on leur demandait leur nombre d’enfants souhaités. « Il y aussi cette conception de la naissance régie par la foi, la croyance en Dieu, confirme Mlaili Condro. Mais c’est une conception qui n’est valable qu’à partir d’un certain âge, pas pour les nouvelles générations. »

Les jeunes de Mayotte sont en effet moins enclins à avoir de nombreux enfants, et le chercheur ne s’y trompe pas. Les 18-25 ans désirent avoir 3 enfants, contre 2,4 en métropole, et l’enquête MFV-Mayotte de l’INED (Institut national des études démographiques) et de l’INSEE prouve que l’âge souhaité du premier enfant croît avec le niveau d’études. « Ces nouvelles générations sont confrontées à une société de loisirs, à une envie de voyager, et au travail, beaucoup plus ouvert aux femmes, analyse Mlaili Condro. C’est aussi dû au fait qu’une bonne part des Mahorais ont fréquenté l’école et ont été exposés à des cours où il a été question de contraception, de la conception d’un enfant. C’est donc un constat à relativiser selon les générations. »

1% des Mahorais font un enfant pour leur épanouissement

Néanmoins, comment expliquer que ce le nombre d’enfants désirés soit plus fort à Mayotte qu’ailleurs, et ce malgré la génération ? L’histoire sociétale de l’île au lagon n’est évidemment pas étrangère à ces velléités de parentalité, qui trouvent aussi leur source dans le besoin matériel. Ainsi, les motifs avancés par les personnes interrogées sont le soutien dans la vieillesse (59%), l’aide au travail (40%), la solidarité des grandes familles (39%), l’affirmation de soi (21%) ou encore les allocations (4%). Alors que 21% des Mahorais ne trouvent « aucun avantage » à faire des enfants, seuls 1% font un enfant pour leur épanouissement personnel. Loin de considérer ces réponses comme égoïstes, Mlaili Condro y voit plutôt un « pragmatisme » : « Je vais certainement vieillir, avoir des difficultés. Il vaut donc mieux avoir quelqu’un avec soi, dans une société où le système social n’est pas performant« .

La solidarité envers les personnes âgées, c’est indéniable, prend une forme différente à Mayotte par rapport aux sociétés occidentales. « À Mayotte, ce sont les enfants, pour l’instant, qui garantissent la solidarité lors de la vieillesse, défend Mlaili Condro. Les gens préfèrent, afin de finir dignement, voir leurs enfants s’occuper d’eux. Ce qui pourrait paraître égoïste est plutôt une forme de devoir : j’attends ceci de mon enfant, et mon enfant attendra également ceci des siens. Mais ça se prépare, ça suppose que j’ai préparé mes enfants pour ça, que je leur ai donné tout l’amour nécessaire. Et le mot juste est donner, comme donner la vie à un être. » La patience est donc de rigueur, afin de voir la mentalité mahoraise liée à la parentalité se fondre à la modernité, et, enfin, accoucher d’une natalité contrôlée nécessaire au développement socio-économique de l’île.

Insee : Publication de la nouvelle enquête emploi 2021 à Mayotte

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Aujourd’hui sur l’île aux parfums, l’emploi revient à son niveau d’avant-crise avec 51 000 actifs sur le territoire. Un chiffre à nuancer car en effet entre 2019 et 2021, la population en âge de travailler a continué d’augmenter avec plus de 10 800 nouvelles personnes sur le marché de l’emploi à Mayotte…

Au cœur du 101e département français seuls 32 % des 15-64 ans ont un emploi. En 2020, la crise sanitaire de la Covid-19 avait mis un coup d’arrêt à la hausse de l’emploi, avec une baisse marquée lors du premier confinement du mois de mars au mois de mai de cette année noire. En 2021, les personnes employées à domicile, celles nées à l’étranger ainsi que les hommes de 30 à 49 ans sont les plus touchés par la crise avec un taux d’emploi qui diminue fortement. Chaque année depuis 2013, l’institut national de la statistique et des études économiques réalise au cours du deuxième trimestre une “enquête emploi”. Nous réalisons “une collecte combinant le téléphone et le face à face auprès de 3000 répondants”, explique Bertrand Aumand, chef du service territorial de l’Insee Mayotte. L’objectif de cette étude ? Avoir une vision globale et chiffrée du secteur de l’emploi à Mayotte et ses évolutions au fil des ans.

Retour à la case départ

Quand en France le taux de chômage s’établit à 8,1 % de la population active à Mayotte il correspond à 30 % de celle-ci… Un chiffre alarmant mais pas inhabituel selon l’Insee de l’île au lagon, “Aujourd’hui le chômage retrouve son niveau d’avant la crise sanitaire, et usuellement constaté depuis 2016. Mayotte reste ainsi le département français au taux de chômage le plus élevé. En 2020, le chômage avait baissé en trompe-l’œil (28 %) en raison du confinement qui avait conduit nombre de personnes sans emploi à réduire leurs recherches d’emploi.” Au deuxième trimestre 2021, 22 000 personnes sont au chômage et à ces chômeurs s’ajoutent 34 000 personnes sans emploi qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas considérées au chômage. Elles sont inactives, majoritairement parce qu’elles ne font aucune démarche active de recherche d’emploi et constituent ainsi le halo autour du chômage. Au total, qu’elles soient au chômage ou dans le halo, 56 500 personnes souhaiteraient travailler, soit 35 % des personnes de 15 à 64 ans, comme en 2019.

L’avenir de la jeunesse ?

A Mayotte, 25 000 jeunes de 15 à 29 ans ne sont toujours ni en emploi, ni en études, ni en formation. Ils sont communément dénommés NEET (pour neither in employment nor in education or training). Ces jeunes représentent 36 % des 15-29 ans de l’île, une part trois fois plus élevée que sur le reste du territoire français (13 %). Point positif : cette situation est un peu moins fréquente qu’en 2019 (39 %). En effet, avec la crise sanitaire et ses conséquences sur l’emploi, les jeunes prolongent leurs études et reportent ainsi leur entrée sur le marché du travail. Ainsi, en 2021, 48 % des 15-29 ans ne recherchent pas d’emploi car ils sont étudiants ou étudiantes contre 44 % en 2019. Par ailleurs, seuls 14 % des jeunes sont en emploi, un chiffre équivalent à l’année 2019.

L’élégante couronne de Miss Excellence Mayotte 2022 créée par Mzuri Sana

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Le bijoutier et horloger Mzuri Sana a remis ce matin la couronne qui sera portée par Miss Excellence Mayotte 2022, au terme de l’élection samedi. L’établissement se dit très fier d’avoir réalisé, pour la deuxième année consécutive, le diadème de la prochaine reine de beauté de Mayotte.

Les artisans bijoutiers de Mzuri Sana ont remis, hier matin, la couronne qui sera portée par Miss Excellence Mayotte 2022. Le diadème a été réalisé dans l’atelier Mzuri Sana à Mayotte et selon le savoir-faire de ses artisans en joaillerie. C’est la seconde année consécutive que Mzuri Sana réalise le diadème remis au comité Miss Excellence en amont du concours. Ce magnifique bijou, confectionné avec le plus grand soin, reflète les symboles de Mayotte comme la fleur d’Ilang, les palmiers et les traditionnels bangas. Les artisans bijoutiers ont dessiné aussi, en son centre, les contours de l’île hippocampe. En argent, assortie de pierres de couleurs, évoquant le soleil et le bleu du lagon, la couronne de Miss Excellence Mayotte 2022 est une pièce unique ayant nécessité des dizaines d’heures de travail. Un accessoire symbolique que la future reine de beauté pourra arborer fièrement pour représenter l’identité et les valeurs de l’île de l’Océan Indien lors de ses voyages et futures représentations. Mzuri Sana est dédié à la beauté de toutes les femmes, pour la vie de tous les jours ou les grandes occasions. Avec ses artisans bijoutiers, la bijouterie-horlogerie mahoraise revendique la création de ses propres bijoux traditionnels pour la clientèle locale ou une clientèle de passage. Ses créations sont à retrouver en boutique et sur le site internet https://mzurisana.fr/.

Deux Mahorais en demie finale du concours régionale de musique Nyora

Les artistes Kueena et Shefo Boy, tous deux chanteurs mahorais, participent au concours régional de chant, Nyora, organisé aux Comores. Les quarts de finale ont eu lieu le 12 décembre et la chanteuse Kueena est largement sortie du lot en obtenant une note de 72,85 sur 100. Les votes du public et ceux du jury confondus. Son compatriote ne faisait pas partie des six qualifiés pour la demie finale, mais il a été sauvé par le public qui l’a largement plébiscité en explosant les vues sur sa chaîne Youtube, seul critère pour être repêché. Pourtant les deux mahorais ont commencé l’aventure désavantagés puisqu’ils ne sont pas connus aux Comores contrairement à leurs concurrents. Mais leur talent a changé la donne. Ils décrochent leur place pour la demie finale qui aura lieu en janvier 2022.

Les conseillères départementales de Dzaoudzi-Labattoir et Mamoudzou unies pour l’ESS

Le 10 décembre s’est tenu le congrès de l’économie sociale et solidaire au collège des Bernardins à Paris. Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale de Dzapoudzi-Labattoir et Hélène Pollozec, celle de Mamoudzou 3, se sont rendues sur place pour défendre la cause mahoraise. Elles ont pu s’entretenir avec la secrétaire d’état en charge de l’économie sociale et solidaire, madame Olivia Grégoire, et ont abordé le sujet du financement des entreprises ESS à Mayotte ainsi que les structures d’accompagnements au développement de ces sociétés. On sait que le champ est vaste et qu’il y’a encore beaucoup à faire dans le territoire. Mais pour l’instant, le grand public ignore encore les retombées de cette rencontre.

Le secrétaire de Sud Santé Sociaux est à Mayotte pendant une semaine

Le syndicat départemental Sud santé sociaux Mayotte accueille cette semaine le secrétaire général de la fédération nationale. Ce dernier va partir à la rencontre des salariés et des institutions sociales et médico-sociales. Il pourra évoquer avec les principaux concernés la question de la couverture sanitaire et sociale à Mayotte, l’application du droit du travail et les statuts de la fonction publique. Des échanges très attendus par les acteurs sociaux mahorais puisqu’elles s’inscrivent « dans la continuité de dialogue sociale et permettrons un soutien plus éclairé des doléances locales dans les instances nationales », assurent les représentants du syndicat sur l’île.

La plage de Dzona fermée au public jusqu’à nouvel ordre

La plage de Dzona situé à Bambo-Est n’est plus accessible jusqu’à nouvel ordre. La cause de cette fermeture ? Lors d’un contrôle sanitaire habituel, le prélèvement effectué le 29 novembre fait état de la présence de bactéries pathogènes. Conséquence, les eaux de baignades sont infectées. Les résultats témoignent également la présence de contamination fécale. Il faudra alors être patient avant de pouvoir se baigner à nouveau à la plage de Dzona. Des nouveaux prélèvements seront effectués ultérieurement pour déterminer le niveau de contamination des eaux.

Les candidates de Miss Excellence Mayotte se préparent

Elles sont six. Six jeunes femmes qui se présentent à l’élection de Miss excellence Mayotte 2022. Leurs portraits et numéros dans le concours ont été dévoilés cette semaine. Afin d’être prêtes pour le jour de l’élection, les candidates sont préparées mais également choyées par le comité Miss Excellence Mayotte. Entre les apparitions officielles, les séances de relaxation, le coaching pour savoir s’exprimer en public, pour apprendre à marcher ou encore les séances de sport, les journées des six prétendantes au titre sont bien chargées. Vous pouvez suivre leur aventure à travers les réseaux sociaux du comité. Alors qui de Nassuria, Nourcan, Chadia, Rayda, Chifaou, Laïna, succèdera à Larissa Salim Bé l’actuelle Miss excellence Mayotte 2021 ? Réponse samedi 18 décembre.

Le grand Cadi de Mayotte dément avoir un entretien avec Marine Le Pen

En ce début de semaine, le programme de la présidente du Rassemblement National, qui sera à Mayotte pendant trois jours, a été  dévoilé, et une rencontre sortait du lot. Celle avec le grand Cadi de Mayotte. Mais à la veille de la venue de Marine Le Pen, le cabinet du grand Cadi de l’île dément cette supposée réunion à travers un communiqué. « Aucune rencontre dans ce sens n’est programmé avec notre service », indique-t-il. L’équipe de la candidate aux présidentielles aurait-elles vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ? Rien n’est sûr, mais du côté du grand Cadi, un rendez-vous avec Marine Le Pen n’est clairement pas à l’ordre du jour.

Ambdilwahedou Soumaila et Ben Issa Ousseni main dans la main pour le développement de Mamoudzou

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C’est un accueil en fanfare qui a été réservé au président du département Ben Issa Ousseni à son arrivée à l’hôtel de ville de Mamoudzou ce mercredi 15 décembre. En compagnie d’Ambdilwahedou Soumaila ils ont présenté les projets cofinancés par la ville de Mamoudzou et le département de Mayotte pour le développement de la commune chef-lieu. Et les équipements sportifs sont au premier rang des priorités.

Tapis rouge, police municipale au garde à vous, danses et chants traditionnels… Pour accueillir le président du département, Ambdilwahedou Soumaila a fait les choses en grand comme pour réaffirmer qu’il est à la tête de la commune chef-lieu de Mayotte. Cette rencontre officielle, en présence des élus du département et ceux de la municipalité était l’occasion de présenter les projets de développement du territoire communal de Mamoudzou. « C’est un moment important qui nous permet d’échanger et visualiser les subventions que le département octroie à la ville », se réjouit Ambdilwahedou Soumaila. Et le département ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de Mamoudzou puisque le total des subventions pour la mandature de cinq ans s’élève à plus de 120 millions d’euros. « C’est à Mamoudzou que nous allons faire le plus d’investissements sur ces cinq ans mais c’est normal. C’est le bassin où il y a plus d’habitants et Mamoudzou doit être la vitrine de Mayotte », justifie Ben Issa Ousseni. Éclairages publics, contournement de Mamoudzou, ou cité administrative, le département apporte très souvent la plus grosse enveloppe. À titre d’exemple, la cité administrative qui sera construite à l’endroit où se trouve actuellement l’hôtel du conseil départemental « a un budget de 40 millions d’euros, porté pratiquement tout seul par le département », affirme Ben Issa Ousseni. Ce projet d’envergure va permettre la création de 600 postes et son architecture sera certainement imposante et différente puisque le président souhaite qu’il soit visible de loin afin de donner de la visibilité au cœur de Mamoudzou. Quant au projet de contournement de la commune, très attendu par la population, le maire assure qu’ils vont tenir le calendrier. « En 2026 nous devrons recevoir le premier bus. Nous devons aller vite, on ne peut pas éternellement parler de projet, il faut passer à la réalisation et main dans la main avec le département nous allons le faire », insiste-t-il.

Les équipements sportifs, le grand enjeu de la ville et du département

Lors de cette rencontre entre les deux hommes, le sport a été au cœur des échanges. Tous s’accordent sur l’importance de créer plus d’infrastructures sportives à Mamoudzou, en perspective des jeux des îles 2027. « Même si nous n’organisons pas les jeux, nous avons besoin de ces équipements », indique Ben Issa Ousseni. « Nous devons créer les conditions pour permettre à nos sportifs d’arriver à l’excellence. Tout ce que nous allons mettre en place va permettre à la jeunesse du territoire de pouvoir s’épanouir dans le sport », ajoute Ambdilwahedou Soumaila. Certains sont déjà en construction depuis quelques années, à l’exemple du stade de Cavani ou du gymnase de M’gombani. Pour l’occasion, toute l’assemblée présente à l’hôtel de ville de Mamoudzou s’est rendue au gymnase de M’gombani pour constater l’avancée du chantier. Il est presque prêt, il pourra être réceptionné par la commune de Mamoudzou en janvier 2022. Quant au stade de Cavani qui a souvent fait polémique à cause de la durée des travaux, la date d’échéance est estimée à fin 2023 par le département.

D’autres structures sportives sont encore en phase de projet, à l’image de la piscine olympique de Kaweni, le complexe sportif de Passamainty, ou le stade de Bamana. Mais tous devront être prêts avant 2027. « La plupart des projets que nous finançons sont aujourd’hui en phase très avancée en matière d’études. Ils nous permettrons d’être au rendez-vous pour les jeux des îles 2027 », promet le président du département. Le maire de Mamoudzou se veut encore plus rassurant puisqu’il espère qu’en « 2025 l’ensemble de ces équipements seront livrés. » Quand on sait que la plupart des travaux réalisés à Mayotte ont systématiquement du retard, qu’importe le financement, le maire de Mamoudzou parait beaucoup trop optimiste.

Houssame Boinali, l’acharné

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Footballeur ayant grandi à Mayotte, Houssame Boinali a su faire preuve d’une abnégation sans limites pour devenir l’arrière droit du GFA Rumilly, en National 2. Combinant une routine d’entraînement quasiment ascétique à un job dans le bâtiment, le jeune homme a atteint avec son club les demi-finales de Coupe de France, il y a quelques mois.

Houssame est un garçon de l’Ouest, un vrai. Né à Mtsangamouji et ayant suivi sa formation scolaire et sportive à Tsingoni, le jeune homme partait courir avec son frère jusqu’à Mliha, de bon matin. « Pendant que tu dors, d’autres travaillent », répète cette force de la nature qui a fait du travail son mot d’ordre. Alternant entre rugby et football durant son adolescence, c’est le ballon rond qui a finalement ses faveurs, et qui voit l’attaquant de 17 ans être surclassé parmi les seniors.

houssame-boinali-acharneAprès un passage par le CREPS de Saint-Denis (Réunion), Houssame Boinali est recruté à Sainte-Marie, en Régional 1, en tant que latéral droit. « Quand Abidi Massoundi m’a appelé pour un rassemblement de la sélection mahoraise en 2015, j’ai dit que j’étais attaquant, parce que j’étais meilleur buteur à Mayotte, raconte-t-il. Mais le manque de niveau sur l’île fait que ça s’est très mal passé, et j’ai dû passer au poste de latéral droit. » À Sainte-Marie, le joueur est en concurrence avec le capitaine de l’équipe, emblématique de la sélection réunionnaise. « Le coach était emmerdé, avoue Houssame Boinali. Mais rivaliser avec lui a été une bonne chose, cette concurrence saine m’a poussé. »

D’attaquant à latéral droit

Et sa détermination paie. En 2019, Abidi Massoundi le convoque une seconde fois pour les Jeux des Îles, à Maurice : « Il m’a demandé si je postulais en tant que latéral droit cette fois, et je lui ai répondu que oui, que j’avais déconné la dernière fois », plaisante le natif de Mtsangamouji. Ce dernier est nommé meilleur latéral droit du tournoi, sous les yeux de… Toifilou Maoulida, qui lui conseille de partir en métropole. « On se parle souvent, apprécie Houssame Boinali. C’est un exemple pour nous, un grand frère qui nous a montré la voie. »

À 23 ans, le Mahorais arrive dans le froid de Rumilly, près d’Annecy. Il postule au club local, dont les dirigeants ne peuvent lui promettre que la réserve. Après avoir fini premier aux tests physiques et quelques matchs en R3, il intègre l’équipe 1, en National 3. Lors de son premier match, il est sur le banc, l’équipe perd 2-0 contre Clermont et il reste 15 minutes à jouer. L’entraîneur le fait rentrer. Lancé sur son côté droit, il centre pour une passe décisive. Rumilly égalise à la fin de la partie. Ce « match charnière » pour Houssame n’est que le début, puisqu’il est titulaire indiscutable du GFA, qui finit champion de N3 et monte en N2, la quatrième division française. L’exploit du club, qui atteint les demi-finales de Coupe de France, vient couronner une saison plus que parfaite.

« À Mayotte, ça joue ! »

Désormais, entre la naissance de son petit garçon et une saison tronquée par le Covid, le latéral droit vise le maintien pour son club, mais aussi le niveau supérieur. « Notre victoire mi-novembre en Coupe contre Annecy, premiers de National 1, a été un match référence, qui m’a prouvé que j’avais le niveau pour aller plus haut », se félicite-t-il. En attendant de le voir affronter les cadors de Ligue 2 que sont Toulouse ou Auxerre, Houssame Boinali se mobilise pour son île natale, qu’il voudrait plus concernée au sujet des infrastructures sportives.

« Il y a des jeunes footballeurs et footballeuses qui ont vraiment beaucoup de talent, à Mayotte, ça joue ! », affirme-t-il. En visite cet automne, le joueur a pu apprécier la passion et la motivation des jeunes Mahorais, auxquels il n’adresse que des encouragements : « Il n’y a que le travail qui paie, il faut s’accrocher, ne pas se dire que parce que l’on est à Mayotte, ce n’est pas possible. Même en quittant l’île, ce n’est pas parce que tu es Mahorais que tu ne peux pas y arriver. L’hygiène de vie est primordiale. Il faut bien manger, boire de l’eau, ne pas fumer et éviter les mauvaises fréquentations. Se réunir avec de mauvaises personnes ne sert à rien, ça n’est qu’une perte de temps. »

Le joueur de N2 regrette néanmoins que les infrastructures et formations mahoraises ne soient pas au niveau des jeunes. « Il n’y a pas assez de moyens humains, d’éducateurs formés, déplore-t-il. Quand j’ai été dans mon village, j’ai vu que les jeunes étaient encadrés par les mêmes personnes que moi quand j’y étais ! Et ce sont des pères de famille qui ont un travail à côté, ils ne sont pas formés, n’ont pas la pédagogie nécessaire. C’est dommage. » Autre point négatif, les infrastructures, telles que les terrains. « La Ligue mahoraise de Football fait beaucoup d’efforts, qui ne sont pas suivis par l’État ou le département, affirme Houssame Boinali. Même les municipalités ne s’occupent pas de leurs terrains, c’est aux clubs de tracer les lignes ! C’est très grave à mon sens. » De son côté, Houssame continue de travailler : « Je te laisse, je vais courir mon 10 kilomètres », dit-il en raccrochant.

Parcours

1996 : Naissance à Mtsangamouji
2015 – 2019 : US Sainte-Marie (R1 RUN)
2019 : Meilleur latéral droit des Jeux des Îles
2019 : GFA Rumilly-Vallières (N3 puis N2)
2021 : demi-finaliste de Coupe de France

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes