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Religion : dans les coulisses de l’émission « Jour du seigneur » à Mayotte

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Pour la chargée de liturgie, il est primordial d’adapter les textes choisis durant la messe, car télévisée.

Diffusé sur France 2, tous les dimanches, le « Jour du Seigneur » a tourné son direct dans l’église de Notre-Dame-de-Fatima, à Mamoudzou, dimanche 24 novembre. Si l’émission passe environ tous cinq ans sur l’île aux parfums, la préparation est toujours primordiale, car 700.000 téléspectateurs regardent la messe.

« On fait rentrer presque 800.000 personnes dans cette église », commente frère Marc-Antoine, qui concélèbre la messe, aux côtés du curé Bienvenu Kasongo de la paroisse de l’église Notre-Dame-de-Fatima de Mamoudzou. L’émission réunit effectivement chaque dimanche de plus de 700.000 téléspectateurs sur France 2, à 11 heures (heure de Paris), qui grâce à elle visitent les églises de France. Le religieux estime que ce rendez-vous dominical permet à toutes celles éloignées des paroisses de célébrer la messe. Et donc dimanche 24, elle l’est à Mayotte. « Une heure de direct à Mayotte, diffusée sur France 2, ce n’est pas tous les jours que ça arrive », contextualise le prêtre. Un moyen de représenter toutes les communautés chrétiennes de France.

Deux jours de préparation

La veille, vers 14h, les répétitions battent leur plein. Car si la messe est célébrée chaque dimanche au sein de l’église de Notre-Dame-de-Fatima, quelques changements sont à prévoir. « La plus grosse contrainte, c’est le direct. Il faut faire tenir la messe en 55 minutes. Qu’on ait fini ou non, France 2 reprendra l’antenne », explique Maïgwen Valleys, chargée de liturgie télévisé pour le « Jour du Seigneur ». Alors pour éviter les retards, les séquences sont répétées la veille. Deux jours suffisent à l’équipe venue de métropole pour organiser le direct, puisqu’elle s’appuie sur les moyens techniques de La 1ère. Il aura tout même fallu un repérage de quelques jours, effectué en septembre dernier pour permettre au réalisateur d’appréhender les lieux. Un temps primordial pour Maïgwen Valleys, car « rien ne vaut le contact humain ». Les premières discussions avec la paroisse datent quant à elles d’avril dernier.

Gérer le décalage horaire

L’émission a déjà fait plusieurs directs sur l’île, et vient environ tous les quatre ans, car elle ne passe que deux fois par an dans les territoires d’outre-mer. Et pour conjuguer les horaires avec ceux de la métropole, c’est parfois complexe : « ici, il n’y a que deux heures de décalages. Alors, ça peut être embêtant avec la chaleur, mais c’est bien plus difficile en Guyane, par exemple, qui compte six heures de décalage », détaille la chargée de liturgie, tandis que les musiciens accordent leurs instruments. Il est déjà arrivé d’écouter pendant le direct, et d’enlever certaines séquences de la messe par faute de temps. Alors pour que cela ne se reproduise pas, les répétitions sont les maîtres-mots. Les sept caméras, qui servent à filmer la messe dans son intégralité, tant l’autel que les croyants, sont fin prêtes. Les répétions s’enchainent, de la procession à la clôture de la messe. Les paroissiens, dont certains ont déjà revêtu leurs vêtements liturgiques, refont les gestes et répètent les lectures. Les fidèles, qui ont assisté à la messe télévisée ont eu aussi été briefés, une heure environ avant le début du direct.

Pour la chorale qui chante tous les dimanches à l’église, ce n’est pas la même préparation. Jean-Louis Redjakra écoute attentivement les recommandations de Maïgwen Valleys, qui s’aide d’un micro et d’une oreillette pour guider tous les participants. Il est chef adjoint de chœur et très fier de participer à l’émission. « C’est une grâce », s’exclame l’homme qui donne le ton et le la à la chorale d’une vingtaine de personnes. « Ce n’est pas donné à tout le monde, c’est participer à la mission d’évangélisation », s’enthousiasme-t-il. Lui et son chœur s’entraînent depuis près de trois mois, en concertation avec l’équipe de tournage, pour ce dimanche matin.

Tribune libre : « Le collège Zakia Madi, le grand bond en arrière ! »

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Des travaux au collège Zakia-Madi pour rajouter des classes perturbent l’organisation des cours.

Coprésidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) à Mayotte, Adidja Fatihoussoundi dénonce la gestion de l’établissement situé dans le village d’Iloni : au cœur de ses dénonciations, des travaux pour augmenter le nombre de classes, qui feraient courir des risques « physiques, psychologiques et sanitaires » aux élèves. 

Depuis cette rentrée scolaire 2024, sous l’impulsion de la cheffe d’établissement et avec la complicité du rectorat, près de 2.000 élèves ont été entassés dans un bâtiment initialement pensé et construit pour environ 700 élèves. Un peu d’histoire pour mieux comprendre.

En 2006, le collège Zakia Madi ouvre ses portes sur la commune de Dembéni. Conçu pour 700 élèves, il est malheureusement très vite saturé et dès 2016 le projet d’un second collège est à l’étude au Rectorat. Huit ans plus tard, rien n’a avancé ! En 2017, les séismes ont grandement fragilisé le bâtiment qui souffrait déjà de nombreuses malfaçons. Il a dû alors être entièrement étayé et les 2 étages supérieurs abritant les classes ont été condamnés. Dans l’urgence pour faire face aux besoins, deux séries d’une vingtaine de classes ont été construites en 2018 et en 2019, dans la cour de récréation et sur le parking des enseignants. Après ces années d’adaptation et de réorganisation, le collège semblait fonctionner correctement malgré le nombre sans cesse croissant d’élèves scolarisés.

« L’intérêt supérieur des enfants est bafoué »

Depuis 2023, des travaux ont été initiés pour réhabiliter les classes des 2 niveaux condamnées, travaux toujours en cours à ce jour. A cette rentrée 2024, sans aucune concertation avec les parents d’élèves, la cheffe d’établissement a décidé de libérer la vingtaine de classes construites sur le parking des enseignants pour les remettre à disposition du Rectorat, et de rapatrier l’ensemble des élèves dans le bâtiment historique. Nous, les représentants FCPE des parents d’élèves au conseil d’administration, nous nous indignons face à cette décision inique, car l’intérêt supérieur des enfants est bafoué. Nous dénonçons le quotidien anxiogène que doivent subir les élèves confrontés à de nombreux dangers.

Les risques physiques : les travaux sont toujours en cours dans les étages déjà exploités, générant son lot de nuisance, bruit, poussières potentiellement toxiques, et un risque réel d’accident lié au chantier. D’ailleurs, la commission de sécurité n’a pas été saisie pour avaliser l’ouverture au public, ce qui représente un grave manquement. De plus, couloirs et coursives ne sont pas dimensionnés pour une telle affluence et nous craignons le pire en cas d’évacuation d’urgence.

« Un WC pour 200 élèves »

Les risques sanitaires : le nombre de toilettes n’a pas été adapté au nombre d’élèves. Imaginez une dizaine de WC, tous au rez-de-chaussée, pour 2.000 élèves. C’est-à-dire un WC pour 200 élèves alors qu’il est préconisé en moyenne un WC pour 40 élèves. Vu l’affluence aux intercours et pendant la récréation, certains élèves n’ont d’autre choix que de se soulager là où ils le peuvent, dégradant encore plus les conditions sanitaires. Les enseignants et les personnels, régis par le code du travail, ne sont pas mieux lotis. De plus, les classes remises en exploitation ne possèdent ni ventilation, ni climatisation. Élèves et enseignants travaillent dans des salles étouffantes ce qui nuit aux apprentissages.

Les risques psychologiques : imaginez une cour de récréation initialement prévue pour 700 élèves, amputée par la construction d’une vingtaine de salles, dans laquelle évolue 2.000 élèves. Pas d’espace ! Une cohue permanente oppressante !

Nous dénonçons également l’absence de salle de permanence, les élèves étant « parqués » sous les abris-bus pendant les trop nombreuses heures d’attente entre 2 cours ou lors des absences de plus en plus fréquentes d’enseignants, eux aussi sous pression.

« Les parents dénoncent la qualité de cette collation »

Face à cette situation catastrophique, la direction du collège joue l’obstruction, dissimule des informations, et édulcore les procès-verbaux des conseils d’administration pour montrer à sa hiérarchie que tout va bien. Prenons l’exemple des bourses qui ne sont plus versées aux élèves depuis décembre 2023. Ce dysfonctionnement majeur, qui concerne des centaines de familles, ne figure pas au procès-verbal. Dans un autre registre, le contrat des collations froides de Panima a été renouvelé pour un an, sans concertation, par la cheffe d’établissement au mois de septembre, alors que le contrat devait échoir en fin d’année. Pourquoi une telle précipitation alors que les parents dénoncent la qualité de cette collation et que le Rectorat a l’ambition de fournir des repas chauds aux élèves ? Pourquoi les documents fournis par la cheffe d’établissement au conseil d’administration s’arrêtent à fin 2023 ? Pourquoi le procès-verbal mentionne que le contrat court jusqu’en septembre 2026 contrairement aux déclarations de la cheffe d’établissement ? Questions sans réponse malgré nos relances ! Soupçons … !

« Des milliers de nos enfants sur le chemin de l’échec »

Bien qu’alerté, le Rectorat ferme les yeux préférant se fier à ces fameux procès-verbaux « arrangés » qu’écouter les parents d’élèves. Vous me direz pourquoi et à qui profite le crime ? Pour le Rectorat, c’est une trop belle opportunité. Il compte installer le centre de formation des maîtres dans les salles libérées dans l’enceinte du collège.

Avoir l’ambition d’une université de plein exercice sans en avoir les moyens conduit des milliers de nos enfants sur le chemin de l’échec. Pour la cheffe d’établissement, carrière et ambition personnelle. Quel mépris pour nos enfants, pour nous-mêmes et pour notre avenir !

Nous, parents d’élèves concernés par la réussite de nos enfants, ne pouvons que dénoncer ce grand bond en arrière et espérer enfin être entendus.

Nous exigeons, sans tarder, la réintégration des élèves dans les salles indûment confisquées afin de respecter les droits de nos enfants, de retrouver une situation propice aux enseignements et à la réussite de nos enfants.

Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE 976

Visite de Thani Mohamed Soilihi : « un moment de fierté collective » dans sa ville de Sada

Pour son premier déplacement à Mayotte en tant que secrétaire d’État, Thani Mohamed Soilihi a eu le droit à un accueil chaleureux, ce samedi 23 novembre.

A Sada, une foule en liesse a accueilli Thani Mohamed Soilihi, le secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats internationaux, ce samedi. Après un passage par Pamandzi et Dembéni, il s’agissait du premier retour dans sa commune de naissance pour le premier Mahorais à devenir membre d’un gouvernement. Reportage.

« Caribou monsieur le ministre », peut-on lire, ce samedi, à l’entrée de Mangajou, le premier village de la commune de Sada. Au son du maoulida shengue, Thani Mohamed Soilihi a naturellement choisi sa ville natale pour terminer sa première visite ministérielle à Mayotte. Pour accueillir « le fils de Sada, de Mangajou et de Mayotte »– son père vient de Mangajou et sa mère de Sada- la commune a mis les plats dans les grands. « Depuis un mois, on sait qu’il va venir alors on se prépare, ces deux dernières semaines ont été particulièrement intenses », confie un agent de la commune. La cérémonie qui s’est déroulée place Tihoni avait des airs de manzaraka. Une effervescence populaire a accueilli le premier Mahorais devenu membre d’un gouvernement français, à sa nomination, le samedi 21 septembre.

« C’est avec une joie immense et beaucoup d’émotions que je vous accueille ici », lui a adressé Houssamoudine Abdallah, le maire. Pour célébrer cette nomination historique, les femmes étaient parées de salouvas à l’effigie du drapeau français, les drapeaux tricolores flottaient dans les airs et des enfants arboraient des t-shirts « Thani Mohamed Soilihi, TMS ministre ». « Votre présence est bien plus qu’un événement officiel, elle est un moment de fierté collective. Cette nomination est plus qu’une reconnaissance individuelle, c’est une victoire collective. Une victoire pour nos anciens qui ont lutté pour que Mayotte reste dans la République française », a poursuivi l’élu, avant qu’une Marseillaise soit entonnée par les enfants des écoles de Sada et du conseil municipal des jeunes.

« Contribuer à ce que les causes de Mayotte soient entendues »

Thani Mohamed Soilihi n’avait pas foulé la terre mahoraise depuis qu’il est devenu secrétaire d’Etat à la Francophonie et des partenariats internationaux en septembre. « Trois mois sans voir notre magnifique lagon, respirer les parfums de notre île, manger du trovi ya nadzi », raconte-il à la foule. « Enfant, je n’aurais jamais imaginé que je serais le premier Mahorais à entrer dans un gouvernement. C’est le plus bel honneur de ma vie », souligne-t-il, en admettant mesurer aussi « la responsabilité qui en découle ».

Parmi les Sadois présents ce samedi, c’est la fierté qui domine et également beaucoup d’espoir. Yasmine, adolescente, espère que le ministre « pourra aider sur tout ce qui se passe à Mayotte et qu’il pourra faire quelque chose contre la violence ». De son côté, Moizany Ali qui est par ailleurs sa cousine espère aussi que le fait « d’être au plus proche » du Premier ministre Michel Barnier et du chef d’État, Emmanuel Macron, « fera bouger les choses ». Ces fortes attentes, le secrétaire d’État en a bien conscience. « Je ferai tout pour y répondre à ma place mais aussi en tant qu’intermédiaire entre les revendications de nos compatriotes mahorais et mes collègues membres du gouvernement », affirme-t-il. Sa position lui permettra-t-il d’influer pour Mayotte ? Il estime que par sa simple présence dans l’équipe gouvernementale, « les gens savent que je suis de Mayotte et cela contribue à ce que les causes de Mayotte soient entendues ».

Au terme de cette rencontre avec les Mahorais, Thani Mohamed Soilihi n’a pas caché son émotion. « Je m’attendais à un accueil chaleureux, mais franchement pas à ce point, les Mahorais m’ont encore étonné. Mayotte a toujours été championne de l’accueil », s’enthousiasme-t-il.

Un partenariat économique avec le Kenya

La visite du secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats internationaux n’était pas seulement de courtoisie. Elle avait pour but de préparer une convention économique entre le Kenya et Mayotte. A cet effet, dès son arrivée à Mayotte, il a présidé à Pamandzi une réunion de travail avec l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (l’Adim), les élus et les représentants de l’État. Dès dimanche, il s’est envolé pour le Kenya pour signer cet accord avec la Chambre du commerce de du pays d’Afrique de l’Est. Celui-ci vise à développer une coopération économique dans l’économie bleue, l’agroalimentaire, le numérique ou le tourisme.
Interrogé sur ce qu’il peut faire à son niveau sur la Loi Mayotte et la suppression du droit du sol, il a indiqué que ces sujets ne font pas partie de son portefeuille, « ils relèvent de Bruno Retailleau [ministre de l’Intérieur] et de François-Noël Buffet, le ministre des Outre-mer. Vous pouvez compter sur moi pour faire remonter ces sujets sensibles à mes collègues qui en ont la compétence première », a-t-il assuré.

Crise de l’eau : des coupures avancées à 10h dans les nouveaux tours d’eau

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Plusieurs manifestations ont eu lieu l’année dernière pour protester contre la gestion de la ressource en eau, organisées par le collectif Mayotte a soif. Photo d’archive.

Avec la communication du nouveau planning des tours d’eau, ce vendredi, la Société mahoraise des eaux (SMAE) entérine le rallongement de deux heures des coupures d’eau pour ce lundi 25 novembre. Interrogé un peu plus tôt dans la semaine, le syndicat Les Eaux de Mayotte nous a apporté plus de précisions sur les enjeux, ainsi que les niveaux des retenues collinaires et l’état des travaux actuels.

Le dernier planning de la Société mahoraise des eaux (SMAE) est tombé et sans surprise, Mayotte passe aux 30 heures de coupures d’eau théoriques, contre les 26 heures actuelles. Dans les trois premiers secteurs (soit tout Mayotte hormis la zone industrielle de Kawéni), les interruptions de l’alimentation en eau commenceront entre 10h et midi, au lieu de 14h à 16h, à partir de ce lundi. Les ouvertures restent inchangées et auront toujours lieu entre 16h et 18h. « La ZI de Kawéni, continue à bénéficier toujours de l’eau la nuit deux fois par semaine comme auparavant, mais à des jours glissants d’une semaine à l’autre », confirme la filiale de Vinci, qui conseille de se référer au planning.

Du côté de son délégant, le syndicat Les Eaux de Mayotte, on se fait plus précis sur le pourquoi de cet allongement. « Le niveau des consommations à deux jours sur trois, avec la plage d’ouverture actuelle qui est celle en place depuis mai 2024, par l’augmentation annuelle normale sur six mois, excède les capacités de production. Il est distribué 39.500 m3/j pour une production maximale de 40.800 m3/j. Il devient donc compliqué de gérer un peu partout sur le territoire les pointes de consommation, les réservoirs se vident et engendrent des coupures techniques : la moindre solution pour y remédier est d’élargir la plage de coupures », dresse comme tableau le directeur général des services, Ibrahim Aboubacar.

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Ibrahim Aboubacar, directeur général des services du syndicat Les Eaux de Mayotte, au moment d’une visite d’une des retenues collinaires avec Philippe Vigier, alors ministre délégué aux Outre-mer. Photo d’archive.

A la consommation en augmentation, s’ajoutent les captages de rivières et les forages moins performants en fin de saison sèche. Le syndicat des eaux est d’ailleurs lancé dans la course contre la montre pour rattraper le retard important en matière d’infrastructure. Si cela passe par l’usine de traitement d’eau de mer d’Ironi Bé et de la troisième retenue collinaire d’Ourovéni, le chantier actuel est la recherche de fuites (30% de l’eau produite est perdue) et les nouveaux forages. Concernant ces derniers, trois sont mis en service ou en passe de l’être. Coconi 1 l’est déjà avec ses 200 m3/j, Coconi 2 (200 m3/j) est en cours de test et d’analyse. Quant au forage de Combani et ses 900 m3/j, sa mise en service est « prévue courant décembre ». 

L’usine d’Ourovéni réparée

Ibrahim Aboubacar se veut rassurant sur l’incident à l’usine de potabilisation d’Ourovéni, qui a eu lieu dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 novembre et était dû à « un événement d’origine électrique ». Pour l’une des plus grosses installations de ce type sur l’île (10.000m3 par jour), il décrit une réparation en trois temps. En premier lieu, « la remise en état de l’unité de production a été réparée dans les 24 heures qui ont suivi l’accident ». Deuxièmement, le captage d’eau sur la rivière qui borde l’usine a été réparé et le pompage a pu reprendre, « évitant ainsi une prise d’eau excessive dans la retenue de Combani ». Quant au mur de soutènement de l’installation, « qui s’est effondré lors de l’incident », les consultations d’entreprises sont en cours pour réaliser les travaux.

Concernant les retenues collinaires qui sont davantage sollicitées à cette période de l’année, on indiquait mercredi dernier que leurs niveaux étaient en deçà de 50%, mais en précisant qu’il s’agit d’un constat normal à l’approche de la saison des pluies. Le syndicat des eaux confirme cette information, puisqu’au 13 novembre, la retenue de Combani était à 30% de stock (c’était 5% à la même période en 2023 au plus fort de la crise due à la sécheresse) et celle de Dzoumogné est à 40% (8% en novembre 2023).

Rappel des restrictions en cours

Comme rappelé en marge de l’article sur le départ de Sabry Hani, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, un arrêté préfectoral est sorti et liste plusieurs restrictions pour deux mois afin de préserver la ressource en eau, mise en tension par une augmentation de la demande que la production n’arrive pas à suivre. Ainsi, le lavage des véhicules en dehors des stations professionnelles équipées d’un système de recyclage, des trottoirs, bâtiments, façades, terrasses, etc. est interdit sauf en matière d’hygiène ou de santé publique. Est également prohibé l’arrosage des pelouses, espaces verts et jardins, exception faite des jardins potagers qui peuvent être arrosés entre 18h et minuit. Le remplissage et maintien à niveau des piscines privées et des bassins individuels dans les établissements recevant du public est également interdit, sauf si les bassins sont équipés d’un système de récupération totale et de ré-usage de l’eau.

Un jeune homme de 23 ans retrouvé mort à Musicale plage

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Le corps d’un jeune homme a été découvert, jeudi soir, vers 21h45, par son père à Musicale plage, dans la commune de Bandrélé. Agé de 23 ans, il aurait tenté de rejoindre sa pirogue et avait disparu vers 21h.
La gendarmerie confirme qu’une enquête judiciaire est ouverte. « Des investigations sont en cours pour déterminées les causes du décès », nous est-on indiqué.

« Il nous faut des maternités de proximité au plus près des populations précaires »

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Un préavis de grève a été déposé pour le mardi 26 novembre, dans le but de dénoncer les conditions de travail dans les maternités. Photo d’archive.

Le syndicat Sud Santé Sociaux a déposé un préavis de grève illimité pour le mardi 26 novembre, afin de dénoncer les conséquences de la fermeture des maternités de Dzoumogné et M’ramadoudou sur le personnel soignant et les patients.

Avec l’Ademe, opérateur de l’état, les entreprises s’engagent dans la transition énergétique

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Grâce à différentes aides de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) de Mayotte, l’hôtel le Jardin Maoré a pu installer des panneaux solaires sur le toit de son restaurant.

Face aux défis du changement climatique, la transition énergétique s’impose, y compris dans les entreprises. À Mayotte, l’Agence de la transition écologique (Ademe) et ses partenaires proposent une trentaine d’aides financières aux entreprises qui souhaitent réduire leur impact énergétique.

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Yann Le Bigot est le directeur régional délégué de l’Ademe Océan Indien.

Alors que la Semaine de l’Industrie bat son plein, l’Ademe a souhaité publier un guide sur les différentes aides financières qu’elle peut offrir avec ses partenaires à l’ensemble des entreprises sur des projets de transition énergétique à Mayotte. “Il existe déjà des documents nationaux, mais ils ne prennent pas forcément en compte le contexte local. On a décidé de regrouper dans ce guide à la fois les aides publiques et privées”, détaille Vincent Chausserie-Laprée, ingénieur et référent Ademe Océan Indien pour les sujets de la transition énergétique auprès des entreprises. Disponible sur internet ( https://librairie.ademe.fr/changement-climatique/7758-synthese-des-dispositifs-d-aides-a-la-transition-energetique-pour-les-entreprises-de-mayotte.html) ce document détaille les modalités d’accès et d’éligibilité à une trentaine d’aides réparties en trois catégories : aides aux accompagnements et études, aides aux investissements liés à l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables,.

Des projets en réflexion

Quatorze dispositifs pour l’accompagnements des études sont ainsi disponibles. “Par exemple, nous présentons les aides existantes pour effectuer un diagnostic énergétique, des études de faisabilité sur le solaire, la géothermie”, illustre Vincent Chausserie-Laprée. Certaines peuvent aller jusqu’à financer 80% des coûts de l’étude. Néanmoins, les porteurs de projets doivent solliciter l’aide de l’Ademe avant toute commande. “C’est important de nous contacter dès que le projet est en réflexion. Un porteur de projet peut nous présenter un devis, mais il ne doit pas y avoir encore d’engagement”, détaille l’ingénieur. De plus, l’Ademe peut apporter son expertise et aiguiller le porteur de projet sur certains sujets essentiels, comme la chaleur renouvelable. C’est ainsi que l’agence a pu accompagner l’hôtel le Jardin Maoré, situé à N’gouja dans la commune de Kani-Kéli, en finançant une étude de faisabilité sur l’autoconsommation photovoltaïque. Concluant, ce diagnostic a permis à l’infrastructure d’être désormais équipée de panneaux solaires. “Nous avons aussi accompagné l’hôtel Trévani sur une étude de faisabilité pour des installations de production d’eau chaude solaire”, ajoute Yann Le Bigot, directeur régional délégué de l’Ademe Océan Indien, qui souligne que de nombreuses structures utilisent encore des chauffe-eaux électriques alors que l’ensoleillement à Mayotte peut permettre d’avoir de la chaleur renouvelable via des panneaux solaires thermiques.

Financer l’installation d’équipements

Vient ensuite l’étape de l’investissement dans les installations. À ce stade, treize dispositifs existent sur le territoire mahorais, pouvant financer jusqu’à 65% du projet, que ce soit une installation de production d’eau chaude solaire thermique ou encore sur des sujets innovants comme la méthanisation ou la production de froid. C’est ainsi que le Jardin Maoré a pu installer les panneaux solaires photovoltaïques sur une partie du toit de son restaurant et sur celui d’un bâtiment annexe. Il existe également une aide pour inciter les entreprises à proposer des infrastructures de stationnement vélos pour inciter au développement des mobilités actives. Au-delà de cette synthèse des aides, l’Ademe propose de nombreux appels à projets à retrouver sur la plateforme www.agirpourlatransition.ademe.fr, ce qui peut aussi permettre aux entreprises d’obtenir un accompagnement.  “Nous avons notamment aidé la société de location de vélo Mob’hélios pour l’installation de ses conteneurs de location de vélos à assistance électrique”, cite Yann Le Bigot.

Un ensemble d’aides que l’Ademe considère comme des moteurs du développement de l’économie de demain sur l’île. “Nous sommes sur une zone non-interconnectée, ce qui nous oblige à être très attentifs à la question de l’énergie”, insiste le directeur régional délégué, ajoutant que ces aides peuvent permettre aux porteurs de projet de contribuer à la production d’énergies renouvelables tout en agissant sur leurs consommations énergétiques. L’intérêt est donc à la fois économique et environnemental. L’Ademe encourage donc les entreprises à solliciter son aide.

Une guerre des restaurants sur le rocher de Dzaoudzi

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A peine trois mètres séparent les tables du restaurant Le Dagoni de la clôture de protection du chantier du futur snack de son concurrent.

Un restaurant obligé à fermer par la municipalité, tandis qu’un snack est autorisé à ouvrir cinq mètres plus loin, une autorisation d’occupation temporaire du domaine public (AOT) et un permis de construire qui auraient été obtenu en un temps record, un chantier tagué avec des amabilités et même des dépôts de plainte, la place de France à Dzaoudzi voit se livrer une rude bataille entre deux restaurateurs locaux.

Irwan Kamoula et Frank Ibanez, gérants respectifs du Dagoni et du Tour du monde à Dzaoudzi, ont beau être en vis-à-vis, ils ne peuvent plus se voir. L’histoire est connue d’un grand nombre d’habitants de la Petite-Terre, y compris des plus jeunes, qui n’hésitent pas à s’exprimer sur les réseaux sociaux en soutien à l’un des deux protagonistes, en l’occurrence le plus jeune. Ce qu’il convient de désigner par « un conflit de voisinage » oppose ces deux restaurateurs installés sur le Rocher, à deux pas l’un de l’autre, en face de la nouvelle place de France. Si Irwan Kamoula porte un nom très connu localement pour être le fils et le petit-fils de restaurateurs connus de la place, Frank Ibanez a présidé des années durant le syndicat des restaurateurs de l’île. C’est une figure connue du microcosme économique mahorais et d’entités décisionnelles, qui possède plusieurs établissements dans l’agglomération.

L’affaire prend de la consistance en 2023 lorsque la commune de Dzaoudzi-Labattoir décide d’aménager un parc botanique sur l’emplacement de l’ancien parc du bicentenaire de la Révolution française que Daniel Limodin (alors préfet de Mayotte) avait fait aménager pour marquer cet événement. Les nouveaux travaux ont permis d’y accueillir la place de France déplacée du rond-point conduisant au camp voisin de la Légion étrangère. « Du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans une goutte d’eau pour assurer mon activité professionnelle. J’ai été contraint de m’adapter à la situation, les travaux engagés devant officiellement durer de juillet 2022 à septembre 2023. En décembre, les travaux n’étaient toujours pas terminés et finalement le parc a été inauguré en juillet 2024. J’ai été obligé d’ouvrir un nouveau restaurant à Labattoir », explique Irwan Kamoula. Selon ses dires, son voisin d’en face serait venu lui proposer de lui racheter son établissement dans le courant de juillet 2023. Une proposition qu’il aurait amicalement rejetée. Il rajoute qu’à sa grande surprise, il aurait reçu, deux semaines plus tard, la visite du chef de la police municipale de Dzaoudzi-Labattoir, Issouf Saoudi, lequel lui annonce que la collectivité locale allait entamer des projets sur le site, notamment un parking pour les voitures des futurs clients d’un magasin Sodifram appelé à ouvrir dans l’ancien night-club « le Ninga » et qu’elle entendait récupérer le foncier sur lequel est installé le restaurant. Un courrier de révocation de son autorisation d’occupation temporaire (AOT) allait officialiser la chose.

Un deux poids deux mesures à Dzaoudzi ?

Le courrier est bien arrivé au début du mois d’août, annonçant une obligation de libérer les lieux de toute installation à la date butoir du 13 septembre 2023. Un courrier lourd de conséquences pour le jeune restaurateur et remis en main propre par un policier municipal. « J’ai investi 150.000 euros dans cette affaire et j’emploie six salariés à plein temps, je ne comprenais rien à tout cela dans la mesure où la présence de ce restaurant figurait sur le panneau de chantier de ce parc », interroge le gérant du Dagoni. Il précise qu’en quatre ans d’existence, son établissement a essuyé deux procédures de fermeture administrative (et des amendes) dont une datant de mars 2024 dans laquelle le directeur de la police municipale de Dzaoudzi l’accuserait de « défaut de licence ».

Le jeune restaurateur n’est pas au bout de ses peines puisqu’il apprend de la bouche même de son voisin que celui-ci s’apprêtait à ouvrir un snack, plus en bas, à proximité de la mer et du détachement de la marine nationale. Et pour gagner du temps, il aurait trouvé une meilleure idée, demander une autorisation d’occupation temporaire du domaine public (AOT) pour installer son snack juste à côté du Dagoni. Il aurait ainsi été autorisé à faire couler une dalle de béton de 36 m² pour asseoir sa future structure, un chantier que le jeune Kamoula dénonce haut et fort, y compris à travers le réseau social Facebook où il prend une forte résonnance. Il estime que cette procédure est entachée d’irrégularité et cherche à comprendre comment un permis de construire a pu être délivré à son voisin en seulement trois jours. Cette différence de traitement de la part de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir lui est devenu insupportable et finit par atteindre son moral. Il est même allé taguer la barrière de tôles délimitant le chantier du futur snack.

Dépôts de plainte

L’affaire a pris encore une nouvelle dimension, judiciaire cette fois, avec dépôt de plainte de part et d’autre. Frank Ibanez affirme avoir été calomnié et menacé de mort par son jeune voisin. Il s’est bien gardé de commenter cette affaire, au motif qu’il a engagé une procédure devant la justice, via son avocat, aux fins de faire déclarer officiellement dément Irwan Kamoula et le faire interner. Ce dernier ne nie pas la violence de ses propos. « Oui, je reconnais avoir été violent dans mes propos, mais j’ai promis de tuer uniquement le pouvoir qu’exerce Frank Ibanez auprès de certains individus dans cette île, jamais sa personne physique », se défend-il. « Comment se fait-il que cette personne arrive à passer des coups de fil aux services de la préfecture pour obtenir des faveurs alors qu’il n’est qu’un ancien président du syndicat des restaurateurs de Mayotte ? Je ne suis pas le seul à poser cette question, j’ai 300 signatures de pétitionnaires qui demandent à comprendre », rajoute le patron du restaurant Le Dagoni.

A son tour, il aurait également déposé plainte et demandé une protection pour sa famille qui se sentirait menacée « par une personne prête à tout pour parvenir à ses fins ». Il accuse son concurrent « d’avoir maille à partir avec d’autres confrères que lui, d’avoir manipulé ses propos dans le seul but de le faire passer pour un fou ». le jeune homme déclare se battre pour Mayotte et sa jeunesse dans un contexte difficile et compliqué consécutif à la crise du Covid-19 et aux mouvements sociaux à répétition. Il fustige les positions ambivalentes des élus locaux qui ne soutiennent pas assez les initiatives des jeunes qui veulent créer de l’emploi et de la richesse sur le territoire. « J’ai conscience d’avoir plus à perdre qu’à gagner dans cette affaire, mais je ne souhaite pas que d’autres jeunes Mahorais aient à vivre la même mésaventure que moi, les mêmes injustices. »

La police rejette le favoritisme

Côté police municipale, le directeur Issoufi Saoudi déclare avoir agi dans le cadre strict de sa fonction et n’avoir rien de personnel contre Irwan Kamoula. Il a expliqué que l’AOT dont a bénéficié le jeune restaurateur stipule qu’il a obligation de tenir les lieux propres, et qu’à l’époque où il a été amené à intervenir au Dagoni en 2023, l’endroit était insalubre. Ce serait à ce titre qu’il a recommandé à la municipalité le retrait de l’autorisation en question. Il précise, en outre, avoir été informé (par des connaissances qui l’ont vu sur les réseaux sociaux) d’une plainte déposée contre lui par Irwan Kamoula et attend d’être convoqué et entendu par les enquêteurs en charge de ce dossier. Autre précision qu’il apporte, il n’est en rien concerné par la procédure d’attribution de permis de construire pour la construction du futur snack de Frank Ibanez.

Un grand embarras règnerait du côté de la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir. « Le maire actuel, Mikidache Houmadi, met tout sur le dos de son prédécesseur Saïd Omar Oili, actuel sénateur de Mayotte, alors que les documents sont bien signés de lui », complète le patron du restaurant Le Dagoni.

« Sabry Hani aura assuré son rôle avec brio, engagement, solidité et loyauté »

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Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a remercié son secrétaire général Sabry Hani pour « sa loyauté ».

Dernière semaine à Mayotte pour Sabry Hani, le secrétaire général de la préfecture rejoint Meaux (Seine-et-Marne) où il va devenir sous-préfet d’arrondissement. Au cours de son pot de départ, ce jeudi midi, celui-ci a remercié ses collaborateurs, les autres services de l’État et les élus pour ses deux ans passés sur le territoire.

François-Xavier Bieuville n’est pas avare de conseils à l’heure du départ de Sabry Hani, son secrétaire général. Il y a encore quelques mois, il était lui aussi sous-préfet d’un arrondissement (celui de Dunkerque), fonction que le numéro 2 de la préfecture de Mayotte va remplir à Meaux (Seine-et-Marne) prochainement. « Je voudrais souligner à quel point Sabry Hani, dans l’exercice de ses fonctions ici à Mayotte, aura assuré son rôle avec brio, engagement, solidité et loyauté », déclare le préfet, devant un parterre d’invités composé de collaborateurs, d’élus ou de représentants d’autres services de l’État, ce jeudi midi, à la préfecture de Mayotte à Mamoudzou. Il cite son rôle dans la relation avec les collectivités locales, les fonctions support, les ressources humaines, le dialogue avec les syndicats ou encore dans son rôle de suppléant quand le délégué du gouvernement est absent. « Chez Sabry, il y a une qualité essentielle, chère à mes yeux, c’est le courage managérial. C’est-à-dire assumer ses fonctions de chef de personnel, de dire quand les choses ne vont pas, ou de mettre en œuvre les moyens à sa disposition pour faire en sorte que nos collaborateurs soient valorisés ou accompagnés dans leur évolution », poursuit François-Xavier Bieuville, avant de citer divers dossiers sur lesquels le partant a travaillé dernièrement (le contrat d’échange de foncier avec le Département, le contrat d’engagement signé entre l’État et le Département en décembre 2023).

« Des moments où on prend des décisions vite »

Des nombreuses crises que le territoire a vécu pendant les deux ans où Sabry Hani était en poste à Mayotte, celle de l’eau est celle qui l’a davantage marqué. « Je me souviens du plan « 1.000 cuves ». Il fallait commander à l’arrache ces cuves pour permettre la continuité du service public, sur les plans sanitaire, sécuritaire et scolaire », raconte-il à propos de la sécheresse de 2023. « Je m’en souviens parce que ce sont des moments où on prend des décisions vite, rapides et parfois mêmes pas encore budgétées. » Il a remercié une bonne partie des personnes présentes et l’ex-préfet Thierry Suquet auprès duquel « il a grandi ».

Il n’a pas caché non plus qu’il s’est retrouvé parfois au cœur de l’actualité, en étant vilipendé par le collectif des citoyens de Mayotte 2018 lors du blocage (toujours en cours) du bureau des étrangers à Mamoudzou, un service qui dépend directement du secrétariat général. « Au-delà des propos, des assertions, des affirmations, des banderoles, je voudrais revenir sur deux ou trois faits concrets. » Il énumère 350 dégradations de titres de séjour pour des troubles à l’ordre public, des reconnaissances frauduleuses de paternité ou de domicile, ainsi que 450 reconduites à la frontière après des exécutions de peines. « Ils ont quitté Majicavo le matin et se sont retrouvés à Anjouan dans l’après-midi. C’est aussi simple que ça », dit-il, évoquant un taux record de ce type d’expulsion. « Je remercie fondamentalement la DIIC (N.D.L.R. direction de l’immigration, de l’intégration et de la citoyenneté) si injustement décriée, qui bénéficie de chants funéraires en bas de ses fenêtres », tient-il à rappeler, entraînant des applaudissements impulsés également par le préfet.

Remerciant à nouveau tous les services préfectoraux, le nouveau sous-préfet de Meaux a promis d’être « un porte-parole de Mayotte » dorénavant.

Frédéric Sautron sur le départ aussi

Il n’y a pas que le secrétariat général qui change de tête, le sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, rejoint bientôt sa Réunion natale. Croisé ce jeudi, il admet qu’il est triste de quitter « un territoire attachant ». Il l’est d’autant plus qu’il travaillait actuellement sur la mise en place du « rideau de fer » maritime et qu’il ne sera donc plus là quand celui-ci sera « posé ». Plutôt discret et adepte du « off » lorsqu’il croisait les médias sur des opérations, il a notamment œuvré au démantèlement du camp de migrants à Cavani et noué des partenariats avec les pays d’Afrique des Grands lacs comme le Congo pour procéder à des reconduites à la frontière.

Son successeur est attendu pour la mi-décembre.

Des restrictions d’usage de l’eau confirmées

Alors qu’un allongement des coupures d’eau est prévu, dès lundi prochain, l’arrêté préfectoral daté du 19 novembre met en place des interdictions ou des restrictions d’usage de la ressource. « Sont interdits les lavages, sauf obligation en matière d’hygiène ou de santé publique des véhicules en dehors des stations de lavage professionnelles équipées d’un système de recyclage de l’eau (minimum de 70% de l’eau recyclée) et des trottoirs, bâtiments, façades, terrasses, cours, murs de clôture, des voiries et des pistes de toute nature », rappelle la préfecture. Concernant les arrosages, il est formellement interdit pour les pelouses, espaces verts, jardins d’agrément, des massifs fleuris, des espaces sportifs de toute nature, ainsi que pour « les jardins potagers à partir du réseau d’eau potable de minuit à 18h ».

Les piscines privées ne doivent plus être remplies ou maintenues à niveau avec de l’eau du réseau d’eau potable, pareil pour les bassins individuels dans les établissements recevant du public (ex : jacuzzis, spas) « dès lors qu’ils ne sont pas raccordés à un système de récupération totale et de ré-usage des eaux ».

Madi Fahar, un président pressé à se mettre au travail

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Madi Fahar et son équipe ont été proclamés vainqueurs des élections du 20 novembre à la CMA Mayotte.

Des trois listes engagées dans la course aux commandes de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte (CMA), il ne pouvait en rester qu’une à l’issue du dépouillement des voix et c’est celle conduite par Madi Fahar qui remporte la mise (277 votants favorables) avec seize sièges au total sur 25 (voi encadré). Des chiffres suffisamment éloquents pour dissuader tout recours en annulation de la part de ces challengers. Les responsables de la plus perdante des trois listes assurent préférer se consacrer à préparer l’échéance de 2026. 

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Le scrutin s’est déroulé un temps dans la cacophonie, ce mercredi.

Madi Fahar a le sourire depuis mercredi soir à l’issue du dépouillement des bulletins de vote. Il ne s’est pas trompé dans ses prédictions de campagne, il est assuré de devenir le nouveau président de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte. Une très forte majorité d’artisans et de commerçants ont choisi de reporter leurs voix sur la liste qu’il a conduit dans le but de reconstituer une nouvelle majorité et pour poursuivre la destinée de cette chambre consulaire. Sa liste, « Les artisans de Mayotte », sort vainqueur du scrutin en remportant 277 voix contre 220 et 158 pour ses opposants de « Réunir les artisans » d’Abdou Fouadi et « Réussir ensemble » de Madi Baco.

Tout au long de sa campagne, mais aussi devant le bureau de vote, mercredi, durant les perturbations qui ont émaillé la journée électorale, il a répété à qui voulait l’entendre, « il faut mettre de l’ordre dans notre institution et reprendre au le travail au plus vite, il en va de la survie de nos différents secteurs d’activité et de nos entreprises. Il faut tisser un maximum de relations qui puissent nous permettre de faire redécoller l’artisanat et sauver ce qui peut encore l’être ». Madi Fahar est convaincu qu’il est l’homme de la situation pour redonner un nouveau cap à la CMA mise à mal par une année et demie de quasi-inactivité et une tutelle qui n’a résolu aucun problème.

Régler les finances

La nouvelle assemblée ne tardera pas à être convoquée dans les prochains pour élire son président, son bureau et ses commissions. Elle se trouvera aussi devant une réalité, valider les comptes de l’ancienne équipe dont Madi Baco a été le porte-drapeau au cours de ces élections du mercredi 20 novembre. Pour rappel, ce sont ces mêmes comptes qui ont été la source d’un bras de fer entre les services de la préfecture et la majorité sortante à la CMA, en raison des chiffres avancés par les uns et contestés par les autres, s’agissant du déficit budgétaire de l’exercice 2023. Pour les services de l’Etat, ce déficit se monte à seulement 800.000 euros alors que l’équipe qui était aux commandes de la CMA soutient qu’il s’élevait à 2,8 millions d’euros. Comment faire pour sortir de l’impasse quand on sait que seule l’assemblée délibérante est compétente pour entériner ces comptes ? « Wait and see », nous répond un membre de l’équipe Madi Baco, qui confirme avoir reçu des appels du pied des vainqueurs du scrutin de ce mercredi pour renforcer encore leur majorité de seize sièges et travailler ensemble.

« Une trahison » chez les sortants

Très proche de Madi Baco, Soulaïmana Bamana confirme cette main tendue, laquelle a très peu de chance d’être suivie de faits d’après lui. « Outre les manœuvres de l’administration, nous avons été trahis par des gens avec lesquels nous avons pourtant beaucoup travaillé. A croire que les gens ne savent pas ce qu’ils veulent vraiment. Il est certain que nous ne participerons pas à la prochaine majorité car il est hors de question que nous validions les comptes 2023 tels que la préfecture entend les présenter », persiste et signe « Solo » Bamana. A l’instar d’autres membres de sa liste, il exclut toute perspective de recours en annulation contre l’issue de ce scrutin malgré « les nombreux manquements à la loi dont s’est autorisé le préfet dans l’organisation de ces élections ».

Il annonce préférer se retirer pour mieux se préparer à l’échéance de 2026, estimant qu’une année et demie est un timing beaucoup trop court pour permettre à Madi Fahar et ses collègues de réaliser quoi que ce soit. « On va les contraindre à tomber dans l’escarcelle des lobbys réunionnais et alimenter leurs centres de formation avec nos jeunes, au lieu de se battre pour créer à Mayotte nos propres CFA. » Autre membre de la liste et proche soutien de Madi Baco, Midladj Mnémoi enfonce le clou, « l’argent des Mahorais va être distribué aux entreprises réunionnaises à raison de 90.000 euros par an alors que l’économie de notre île qui est sinistrée depuis plusieurs années en a tant besoin. Allez comprendre la logique de ces hauts fonctionnaires sensés sortir Mayotte de ses difficultés ».

Preuve que si la nouvelle majorité veut aller de l’avant, les rancœurs sont toujours là chez les sortants.

Les résultats confirmés

La commission d’organisation des élections s’est réunie, jeudi matin, dans les locaux de la préfecture de Mayotte à Mamoudzou pour proclamer les résultats officiels. Nombre d’inscrits : 5.061 ; Nombre de votants : 657 ; Nombre de suffrages valablement exprimés : 653 ; Taux de participation : 13%.

La liste « Les artisans de Mayotte » obtient seize sièges, « Réunir les artisans pour construire Mayotte » a cinq sièges, et « Réussir ensemble », les quatre qui restent. Pour rappel, lors des élections de renouvellement quinquennal de 2021, le nombre de suffrages exprimés était à 744.

Chirongui, première commune d’Outre-mer distinguée par le label 100 % EAC

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Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, l’adjointe à la culture de Chirongui, Intia Abdallah, et le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ont salué ce label.

La commune de Chirongui, à travers son pôle culturel, a été distinguée par le label 100 % Education artistique et culturelle. Elle a été récompensée pour ses actions culturelles à destination des enfants. La ville devient ainsi la première commune d’Outre-mer à le recevoir en même temps que Le Port à La Réunion.

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Lisa Patin, la directrice du pôle culturel et du service culture de Chirongui, est l’artisane de ce label en compagnie des équipes de la commune.

Les sourires étaient sur toutes les lèvres ce jeudi 21 novembre au pôle culturel de Chirongui. Ce dernier a permis à la Ville de décrocher le label 100 % Education artistique et culturelle (EAC), qui récompense les actions de la commune en termes d’éducation de la jeunesse à l’art. Une fierté pour Mayotte, tandis que Chirongui est la première commune des départements d’Outre-mer à obtenir cette distinction en même temps que la commune du Port à La Réunion. Elle a été décernée par le rectorat et la préfecture de Mayotte. “Pour l’obtenir, il faut respecter trois principes : la rencontre entre l’artiste et l’œuvre, la pratique artistique et l’acquisition de connaissances”, récapitule Lisa Patin, directrice du pôle culturel et du service culture de la commune de Chirongui. Depuis 2021, la structure a mis en place un parcours EAC à destination des enfants en lien avec la saison culturelle . “L’un d’entre eux a été le parcours de sable et de bois. À partir de dessins de sable sur le plateau, un échange était organisé avec l’artiste mais aussi un temps d’atelier”, illustre la directrice. Il y avait aussi la tournée hors les murs du spectacle “Elles avant nous” avec sept représentations sur l’ensemble de l’archipel. Le but du label est que 100 % des enfants soient touchés par l’art.

Sensibiliser dès la crèche

Pour y parvenir, les professionnels s’y emploient dès le plus jeune âge. “Depuis peu, nous avons commencé une tournée dans les crèches suivis d’ateliers de lecture”, évoque la directrice. Une récompense qui a nécessité un long travail. Lisa Patin est arrivée à la tête de la structure en 2021, en ayant déjà monté un dossier 100 % EAC avec la ville d’Angoulême. Depuis sa prise de poste, elle travaillait avec les vingt salariés du service culture vers cet objectif. Un label qui vient donc “valoriser tout le travail effectué, nous sommes très très fiers”, se réjouit-elle. “C’est toute une équipe que j’ai embarquée dans ce projet : la médiathèque, le cinéma, le spectacle vivant… Elle s’est tout de suite investie dès le début.” Il est valable cinq ans.

“La culture peut donner du sens”

“Dans une société en perte de sens, la culture peut en donner”, croit le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic. Ce label encourage sa pratique alors qu’il existe à Mayotte “un potentiel dans le domaine artistique qui ne demande qu’à s’exprimer, il faut offrir aux jeunes la possibilité de le mettre en place”, affirme-t-il. “La culture conduit à changer de regard sur les choses, elle fait changer et fait grandir”, estime pour sa part, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Parce qu’à ses yeux elle est capitale, il soutient l’action du pôle culturel. “C’est un outil unique, extraordinaire et irremplaçable. L’Etat veille à son fonctionnement”, promet-il, “car c’est le fer de lance de la culture à Mayotte, il faut chérir et mettre en valeur ce lieu. Il doit  aussi être pris en modèle par les autres communautés de communes.”

Cette année, la structure a également obtenu l’appellation “scène conventionnée d’intérêt national”, mention “art, enfance, jeunesse” octroyée par le ministère de la Culture pour quatre ans. Comme pour le label 100 % EAC, le pôle culturel est le premier établissement d’Outre-mer à l’avoir obtenu, en même temps qu’une structure des Antilles.

Le lycée de Chirongui veut faire une place au bambou dans l’industrie

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Les lycéens en menuiserie ont construit une tour Warka pour les portes ouvertes du lycée professionnel de Chirongui et pour la semaine de l’Industrie.

À l’occasion de ses portes ouvertes, ce jeudi, et de la semaine de l’Industrie, le lycée professionnel de Chirongui a voulu mettre en avant le bambou. Pour les différents membres du personnel, cette matière, déclinable sous diverses formes, est un matériau majeur pour construire l’industrie de demain.

Le bambou était au cœur des portes ouvertes du lycée professionnel de Chirongui, ce jeudi matin. À l’occasion de la semaine de l’Industrie, l’établissement a souhaité faire coïncider les deux événements afin de mettre davantage en avant ce matériau innovant. Sébastien Schalck, professeur de menuiserie, a ainsi présenté aux 600 collégiens, venus de toute l’île pour découvrir les différentes formations professionnelles (voir encadré), les réalisations en bambou effectuées par ses élèves et les fiches explicatives fournies par l’association BAM – Bambou Mayotte. « Ici, vous pouvez voir une tour Warka en bambou. Grâce à la condensation, cette structure permet de produire de l’eau potable », détaille-t-il en présentant l’ouvrage, qui participe au concours de la semaine de l’Industrie. « On s’est dit que ce serait bien de présenter un projet qui répond à une problématique actuelle », ajoute Hamidi Chanfi, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique du lycée.

« C’est du solide »

Venu rendre visite, le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a pu tester les assises faites avec ce matériau naturel. « C’est du solide, c’est l’industrie de demain », déclare-t-il assis depuis un fauteuil en bambou, après avoir pu observer cette matière sous toutes ses formes. En effet, étaient exposés sièges, jardinières, mais aussi porte-encens, verres, range-couverts ou encore bijoux en laiton incrustés de bambou réalisés par les élèves en bijouterie. Car tout le monde a mis la main à la pâte, jusqu’aux élèves en arts qui ont créé l’affiche avec une typographie inspirée de ce bois spécialement pour cet événement.

De par sa résistance et ses vertus isolantes, le bambou est de plus en plus sollicité dans les nouvelles constructions. Le lycée de Chirongui ne fait pas exception : la plante sera utilisée dans le projet d’agrandissement du lycée général, qui accueillera alors aussi les filières professionnelles. « Toute la façade sera en bambou, pour faire office de brise-soleil. Cela va permettre de limiter l’importation d’autres matières », indique Éric Keiser, proviseur de l’établissement.

Des portes ouvertes pour s’orienter

Pas moins de 600 collégiens ont visité le lycée professionnel de Chirongui, afin d’avoir une meilleure idée des différentes formations que ce dernier propose. Menuiserie, couvrage, bijouterie, métiers d’art… Par groupe, ils sont allés d’ateliers en ateliers où ils ont pu avoir explications et démonstrations de chaque profession. « On essaye de recevoir tous ceux qui pourraient être intéressés par la voie professionnelle », explique Éric Keiser, proviseur de l’établissement qui forme 650 élèves. Pour encourager également les jeunes filles à suivre une formation dans le domaine de l’industrie ou de l’artisanat, des affiches présentant des femmes ayant réussi dans ce domaine ponctuaient l’ensemble de la visite. « Tous les enseignants sont mobilisés pour mettre davantage en avant les femmes dans l’industrie », commente Pascale Amouroux-Counil, proviseure adjointe.

La Ville de Mamoudzou prête à verbaliser contre les dépôts sauvages

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C’est un tas d’ordures qui faisait mauvais genre en plein centre-ville de Mamoudzou, en haut de la rue M’chindra Saïd rénovée, il y a quelques mois seulement. Ce mercredi, un amas de poubelles obstruait l’accès au service foncier du Département de Mayotte. La Ville de Mamoudzou indique qu’il a été retiré ce jeudi et qu’elle devrait aller plus loin. « Le maire déplore l’incivilité chronique de certaines personnes alors même que la rue a bénéficié d’une requalification. Réunion publique et sensibilisation ont été faites ainsi que l’incitation à s’équiper gratuitement de bac à ordures individuels auprès de la Cadema. Malgré tout cela, les dépôts sauvages perdurent, la ville va procéder à la verbalisation », a réagi la municipalité.

Mayotte au Salon Paris pour l’emploi : une première historique

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Pour la première fois, le Département de Mayotte, représenté par sa délégation à Paris (DMP), participe au salon Paris pour l’emploi, un rendez-vous incontournable pour les acteurs de l’emploi en France. Cet événement majeur marque une étape historique dans la stratégie du département pour valoriser ses talents et accompagner les Mahorais en quête de nouvelles opportunités professionnelles.

Cette première participation traduit la volonté affirmée du Département de soutenir les jeunes Mahorais, souvent confrontés à des défis liés à l’éloignement et aux spécificités du territoire. En rejoignant le pavillon Outre-mer, Mayotte renforce sa visibilité et son attractivité auprès des recruteurs, tout en mettant en avant les compétences de sa jeunesse. « Cette initiative symbolise notre engagement à offrir aux Mahorais les outils nécessaires pour s’intégrer pleinement dans le marché national de l’emploi », déclare un représentant de la délégation de Mayotte à Paris.

La DMP a tenu à souligner l’importance des étudiants mahorais, véritables ambassadeurs du territoire. Leur vivacité, leur engagement et leur volonté de contribuer au développement de Mayotte sont salués. Ces jeunes talents incarnent l’avenir du département et illustrent la richesse de son potentiel humain. En parallèle de sa participation au salon, la délégation organise un grand événement le samedi 23 décembre, ouvert à tous les originaires des Outre-mer. Cet événement vise à faire de Mayotte un véritable tremplin pour les autres territoires ultramarins, en renforçant les liens et en impulsant des projets communs au bénéfice de tous.

Saïd Omar Oili interpelle la ministre de l’Éducation nationale

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Lors de la séance publique du 20 novembre au Sénat, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili a interrogé la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet sur la situation inquiétante des écoles primaires de Mayotte. Il s’appuie sur les chiffres de la chambre régionale des comptes et des services de l’Éducation nationale à dresser un constat alarmant de la situation scolaire du 101ème département. « 20% d’augmentation des élèves inscrits entre 2019 et 2023, un déficit de 1.200 classes, 57% des élèves qui disposent de deux jours d’enseignement via un système de rotation. » Selon l’ancien instituteur, ses statistiques illustrent l’origine de « la progression fulgurante de la délinquance juvénile de ces dernières années ». « Quelles mesures d’urgence le ministère de l’Education compte mettre en place face à cette situation aux conséquences d’ores et déjà catastrophiques pour l’avenir de Mayotte et ses futures générations ? » En période de discussion budgétaire, Anne Genetet rappelle que « l’école n’est jamais une dépense, mais un investissement ». Ainsi un milliard d’euros sont prévus au total pour pallier les dysfonctionnements, 500.000 euros d’ici 2027 et 138 millions d’euros sont prévus au sein du budget 2025. A terme, ce serait 14.000 élèves supplémentaires que ministère de l’Éducation nationale souhaiterait pouvoir scolariser à Mayotte.

Estelle Youssoupha au siège de l’Onu

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Ce mercredi 20 novembre, Estelle Youssoupha a communiqué sur sa visite auprès de l’Organisation des Nations unies à New York. La députée mahoraise de la première circonscription est aux États-Unis pendant quatre jours afin de rencontrer de la commission des Affaires étrangères et discuter des différents conflits du monde avec des représentants palestiniens, ukrainiens, russes et chinois. Cette mission ayant pour but de défendre Mayotte française, elle souhaite y revenir avec le secrétaire d’État Thani Mohamed Soilihi afin de « contrer le discours mensonger des Comores ».

Football : les Diables noirs de Combani de retour ce samedi

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Après leur défaite scellée à la fin du temps additionnel, les Diables noirs de Combani sont de retour sur l’île ce samedi matin. Les joueurs devraient prendre la barge à partir de 10h30. Un cortège sera mis en place jusqu’à Tsingoni. Le tour d’honneur est prévu dans les quatre villages de Tsingoni, Miréréni, Combani et M’roalé. Le cortège devrait s’achever à la MJC de Combani où un déjeuner est prévu avant le discours du représentant du conseil départemental de Mayotte et du président du club de Combani.

Football : deux joueurs de Combani sanctionnés

Club ayant posé une réclamation contre les Diables noirs, l’US Crépy-en-Valois a communiqué la décision de la Fédération française de football, ce mercredi, qui n’a pas complètement blanchi le club de Tsingoni. En effet, l’instance du football français a bien conclu qu’un même certificat médical rédigé par un médecin du village a servi à la création de trois licences. Toutefois, il est établi que l’original est celui de Liane Daurin, un jeune joueur de 18 ans qui a participé aux deux rencontres de Coupe de France en métropole. Les deux autres n’ayant pas fait le déplacement, cela veut dire que les Diables noirs ont donc aligné des joueurs uniquement avec des licences dûment établies.

En tout cas pour les matchs en métropole, parce que la FFF enjoint la ligue mahoraise à se pencher sur la participation des deux joueurs incriminés aux rencontres disputées à Mayotte. Elle dit annuler la licence des deux joueurs pour la saison 2024 (qui arrive bientôt à son terme) et demande « l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre des Diables noirs et des deux joueurs, ainsi qu’une procédure d’évocation s’agissant des rencontres de niveau régional non homologuées auxquelles les intéressés auraient pris part ».

Six artistes participent au concours #Bigbanga par Orange

Six artistes ont été sélectionnés pour participer au concours #Bigbanga organisé par Orange. Le but est de produire un freestyle de 80 secondes sur une instru imposée, issue du répertoire du chanteur Naid. Chaque clip freestyle est ensuite soumis au vote du public sur les réseaux sociaux : 1 like = 1 vote, les partages, les commentaires, et le nombre de vues comptent également. Les deux artistes avec les meilleures performances se produiront en concert live avec Naid à l’occasion de la sortie de son EP “Ololo” en décembre prochain et remporteront plusieurs lots offerts par l’opérateur et l’artiste. Le jury composé d’Orange, de Naid et de la Prod Big Banga ont choisi Flamingo Santana @flamingosantana, Inad IK @inadikofficiel, Marsouin @marsouin_officiel, Subo @subo.skl, Faux Plan @faux_plan976, Nael Hassani @_itss.nael.street

C’est donc grâce aux votes des fans que les heureux gagnants du concours #BigBanga by Orange, seront connus, le 29 novembre prochain. Pour voter, rendez-vous sur les comptes Instagram @bigbanga_mayotte et @orangemayotte.

Un an de prison pour de la maltraitance sur treize chiens

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Fin septembre 2024, une enquête est ouverte par la division de lutte contre les bandes de la section de recherche de Mamoudzou de la gendarmerie pour mettre un terme à un élevage clandestin de chiens maltraités afin de les rendre agressifs. Des membres de bandes utilisent régulièrement des chiens pour commettre vols et agressions. Des combats de canidés sont également organisés.

Le 13 novembre, une opération judiciaire est menée dans le quartier de Majicavo-Dubaï, dans la commune de Koungou, en coordination avec un agent de la Daaf (direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), un vétérinaire et un représentant d’une association de protection animale. Un individu est interpellé. Sont découverts chez lui treize chiens vivant dans des conditions déplorables, sans eau ni nourriture, plusieurs sont mutilés et blessés. Identifié, l’un d’eux avait été volé en 2018. Apeurés, les animaux sont tous pris en charge par une association. Jugé en comparution immédiate le 15 novembre, le mis en cause a été condamné à douze mois d’emprisonnement.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes