En concertation avec son comité stratégique Outre-mer et avec les directions des affaires culturelles de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de Mayotte et de La Réunion, le centre national de la musique met en place un fonds d’un million d’euros dédié aux Outre-mer.
Le CNM soutient le secteur professionnel de la musique de l’Outre-mer. En raison de la complexité géographique des régions et de l’impact lié à la crise sanitaire, il a mis en place des dispositifs adaptés au contexte de ces territoires. Le fonds Outre-mer se décline en trois volets : le soutien exceptionnel aux festivals, le soutien aux diffusions alternatives, et le soutien à la présence digitale des artistes. Les dates limites de dépôt sont fixées au 7 février et au 21 mars. Le délai minimum pour l’analyse des dossiers est de quatre semaines. Les dossiers de demande d’aides pour ces trois volets peuvent être déposés « au fil de l’eau » exclusivement sur la plateforme monespace.cnm.fr.
Le code de l’environnement prévoit la mise en place de mesures en faveur de la qualité de l’air dans des agglomérations urbaines. L’article 119 de la loi Climat et résilience, publiée durant l’été 2021, est venue renforcer par, en particulier, l’instauration, avant fin 2024, de zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations métropolitaines de plus de 150.000 habitants. Un arrêté publié à la fin décembre établit la liste ces agglomérations et les communes qu’elles incluent. Cet arrêté met aussi à jour la liste des agglomérations (et communes y afférant) sur lesquelles doivent être adoptés des plans de protections de l’atmosphère (PPA), à savoir les agglomérations de plus de 250.000 habitants, et celles qui doivent mettre en place une surveillance adaptée de la qualité de l’air et des plans de mobilité, à savoir les agglomérations de plus de 100.000 habitants.
Ainsi, l’agglomération de Mamoudzou rejoint la liste des 64 agglomérations de plus 100.000 habitants qui doivent mettre en place un dispositif de surveillance de la qualité de l’air et un plan de déplacement urbain. Obligatoire, ce dernier est une démarche de planification pour élaborer un projet global en matière d’aménagement du territoire et des déplacements les moins polluants pour l’environnement. Son élaboration s’effectue par l’autorité organisatrice de transport avec l’ensemble des acteurs locaux.
Présentes sur l’ensemble du territoire, les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) sont habilitées à accompagner les collectivités territoriales dans leurs différentes démarches. Elles peuvent dresser un diagnostic territorial de la qualité de l’air pour connaître précisément les enjeux et les leviers d’action des territoires ; étudier différents scénarios pour définir et déployer des solutions adaptées aux territoires ; évaluer les actions mises en place pour améliorer la connaissance de l’impact des actions menées ; communiquer avec les citoyens pour sensibiliser et faire évoluer les comportements.
Le 11 janvier est à marquer d’une pierre blanche au sein du centre hospitalier de Mayotte avec la nomination de Karim Mechergui, praticien à temps partiel, comme chef du services des urgences (urgences, réanimation, SMUR, évacuations sanitaires, caisse hyperbare) en remplacement de Ludovic Iché, et de Nora Oulehri, praticien urgentiste, comme directrice du Samu en lieu et place de Christophe Caralp. La fin d’une ère !
La mise en place depuis dimanche soir du couvre-feu pour freiner la propagation du Covid-19 s’accompagne du retour des contrôles. À Tsararano, mardi soir, les gendarmes font encore preuve de pédagogie.
L’heure de pointe est déjà passée et les rares véhicules qui s’engagent sur le rond-point de Tsararano n’ont que quelques secondes pour apercevoir les gendarmes qui se signalent. À 20h30, ce mardi soir, une équipe de deux militaires arrêtent les voitures à l’aide de leur lampe. Au même moment, leurs collègues opèrent de la même manière à Longoni et à Chirongui. Voilà trois jours qu’ils sont de retour sur le bord des routes de l’île pour faire respecter le couvre-feu.
Et les nouvelles ne vont pas si vite à Mayotte, comme l’atteste ce conducteur appelé à se garer. « Jeff », un jeune gendarme récemment détaché sur l’île, s’avance vers lui. « Le couvre-feu, c’est 20h », rappelle-t-il, avant de demander les papiers du véhicule et la présence d’une attestation de sortie. De l’autre côté, « le chef Bakar », un officier bien connu de la gendarmerie de Dembéni, indique aux deux passagers de bien porter le masque s’ils sont plusieurs à l’intérieur de l’habitacle.
Le port du masque rappelé continuellement
L’heure est encore à la prévention, assurent les deux gendarmes. « Mais on sera là tous les soirs », n’oublie pas de dire le jeune gendarme à l’automobiliste. Seules quatre verbalisations auront lieu cette nuit-là (l’amende pour non-respect du couvre-feu est de 135 euros) et plutôt pour des véhicules où les passagers sont nombreux et sans masques. Un nouveau passager passe très près de prendre la sienne d’ailleurs. « Je m’excuse. Je l’ai jeté en sortant du boulot », tente-il de se justifier. Le conducteur, un mécanicien de Mamoudzou qui débauche, doit aussi s’expliquer. « Je ne savais pas qu’il y avait un couvre-feu… Je quitte le travail à 16h d’habitude », avant de promettre de demander une attestation à son patron.
Sur cet axe habituellement très fréquenté, les piétons se sont également rarifiés ce mardi soir. « Le chef Bakar » interpelle en shimaoré trois jeunes qui remontent vers Tsararano, vers 21h30. Ils précisent qu’ils sortent de leur entraînement de football et que deux d’entre eux accompagnent le troisième par sécurité jusqu’à Tsararano. Gentiment, le gendarme invite les deux jeunes de Dembéni à faire demi-tour.
Automobilistes, comme passants, se plient volontiers aux recommandations, même si on ne sait pas s’ils sont toujours s’ils sont sincères. « On habite juste là », se défend une jeune femme en pointant du doigt les maisons au-dessus du carrefour. Avec l’homme qui l’accompagne, ils sont allés rendre visite à sa sœur enceinte à Iloni. Les gendarmes lui signalent qu’il faut éviter ce type de sortie, surtout sans justification. «On ne le fera plus jamais », répond-elle, avant de s’évanouir dans la nuit noire.
À l’occasion de la rentrée de janvier 2022, le rectorat a mis en place trois centres de tests antigéniques répartis sur le territoire de l’île aux parfums. L’objectif ? Permettre aux enseignants et à ceux qui le souhaitent d’effectuer un dépistage au Covid-19 sans subir les files d’attente des pharmacies. Les élèves quant à eux peuvent compter sur leur infirmière scolaire pour se faire tester.
“58 tests mardi 11 janvier, dont presque 50% de positifs. » Le centre de dépistage du lycée de Tsararano est loin d’être un gadget. Depuis la rentrée, les infirmières de la réserve sanitaire voient défiler les Mahorais désireux de se faire dépister. Dès leur arrivée les patients sont pris en charge par l’un des quinze employés administratifs recrutés spécialement par le rectorat.
Nom, prénom, numéro de carte vitale, mail ou numéro de téléphone… Pour se faire tester, rien ne diffère des autres centres de dépistage de l’île ! “Face à la saturation des pharmacies, le rectorat a pris des mesures pour permettre à son personnel en première ligne de maintenir le service public d’éducation”, explique le recteur, Gilles Halbout. Un accès facilité donc et un moyen de recenser rapidement les cas de Covid-19 dans les classes afin de les isoler.
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Du lundi au vendredi, dans le lycée de Tsararano, le collège de Tsingoni et les locaux du service départemental d’incendie et de secours à Kawéni, les personnels de l’Éducation nationale sont prioritaires pour se faire dépister. Après 15 minutes d’attente, tous obtiennent le résultat de leur test et peuvent appliquer le protocole sanitaire en fonction de celui-ci.
Tester pour mieux protéger
“Les lycéens peuvent venir se faire tester à l’infirmerie sur la base du volontariat », affirme Gilles Halbout. Là-bas, l’infirmière scolaire apprend aux élèves comment réaliser un auto-test. À la suite de cas confirmés de Covid-19 dans trois classes de l’établissement ce mercredi 12 janvier, les élèves de celles-ci iront se faire dépister. Si les résultats des tests s’avèrent positifs, les jeunes devront s’isoler pendant une semaine et recevront un kit de trois tests à effectuer durant la septaine. “Nous dénombrons de plus en plus de cas parce que nous réalisons de plus en plus de tests. Statistiquement, il y aurait un élève positif dans chaque classe. Nous ne pouvons pas fermer tous les établissements”, défend le responsable de l’académie. En effet, si le rectorat ne compte pas jouer avec la santé de ses élèves, il ne souhaite pas non plus mettre en péril l’éducation des petits Mahorais.
“Nous faisons beaucoup de prévention. Lorsqu’un élève est testé positif, on l’invite à changer son comportement. Il s’isole, travaille à distance, porte le masque et applique les gestes barrières pour ne pas contaminer ses proches.” Des règles simples martelées depuis maintenant deux ans et qui viennent s’ajouter à la vaccination qui seraient les seuls moyens efficaces de lutter contre la pandémie…
Pierre angulaire du trafic maritime mahorais, le port de Longoni doit connaître une transformation majeure d’ici 2030 avec la réparation et le renforcement de ses deux quais. Si un premier chantier est actuellement en cours, une étude bathymétrique réalisée ces derniers jours doit permettre au Département de choisir les meilleures options sur la table pour faire de ce site une référence dans le Canal du Mozambique.
« Nous avons envoyé une sonde sous l’eau reliée à un GPS par une perche pour obtenir toutes les hauteurs d’eau. » Un travail d’orfèvre réalisé depuis un navire professionnel durant trois jours, du vendredi 7 au dimanche 10 janvier, par Marie Sciboz et son collègue hydrographe, Paul Dufour, à l’intérieur du port de Longoni. Dans le jargon scientifique, il s’agit ni plus ni moins de levés bathymétriques permettant de mesurer les profondeurs marines. Et aux premiers abords, le fond du site ne présente « rien de choquant ». Un constat relativement inhabituel pour être noté, selon la directrice de Ceres. « Souvent, il n’est pas rare d’y retrouver des voitures…. Même en surface, nous n’avons vu aucun déchet flotter. L’environnement est plutôt bien préservé ici. »
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De retour en métropole ce jeudi, les deux collaborateurs de la société spécialisée dans les recherches et les expertises sous-marines doivent désormais « pouvoir affiner le traitement des données » et ensuite « rendre un rapport définitif d’ici une dizaine de jours ». Une mission indispensable dans le cadre du projet d’extension mené par le conseil départemental. Mais cela n’empêche pas de prendre les devants puisque la réparation et le renforcement des structures en béton du quai n°1 sont en cours de réalisation depuis le début de l’année 2021. « Les travaux ont pris un peu de retard à cause de problèmes techniques, mais tout devrait être terminé pour la fin du mois de mars », assure Mustoihi Mari, le directeur général adjoint en charge de l’aménagement au sein de la collectivité. Et ainsi démarrer la deuxième phase, à savoir s’attaquer aux pieux qui supportent la dalle, pour une durée comprise entre 10 et 12 mois.
Prise en compte des repères géodésiques
Si cela laisse encore le temps de voir venir, la mission de la semaine dernière doit permettre aux élus départementaux de se projeter et de faire un choix sur le devenir du port de Longoni en fonction de l’emprise terrestre et maritime. « La spécificité propre à Mayotte sont les repères géodésiques avec l’enfoncement de l’île. Si nous ratons le référencement en état, nous pouvons nous tromper de quelques centimètres… Or, quand nous inspectons un quai, il faut être le plus précis possible », soutient Marie Sciboz, avant de préciser que les résultats lui permettent notamment de modéliser en 3D l’immersion des structures de déchargement des containers.
En d’autres termes, la finalisation des études bathymétriques va conditionner la suite des opérations. « En fonction de la faisabilité, nous pensons que nous pourrons afficher la solution technique retenue dans le courant de l’année 2022 », confie sans trop se mouiller Mustoihi Mari. À titre d’exemple, deux idées revenaient régulièrement sur le coin de la table en 2019 pour améliorer la desserte portuaire : le prolongement du quai n°2 vers l’intérieur ou l’extérieur de la darse ou l’installation d’un quai flottant de 270 mètres de long sur 35 mètres de large. Quelles que soient les options retenues, le Département table sur un investissement prévisionnel de l’ordre de 100 millions d’euros d’ici la fin de la décennie. Et ainsi permettre au port de Longoni de concurrencer les pays voisins, lui qui à l’heure actuelle ne représente que 0.6% du trafic maritime régional, avec un tonnage global estimé à 1.15 million en 2017…
Un jeune homme de 26 ans a été reconnu coupable ce mercredi 12 janvier 2022 d’aide à l’entrée d’un étranger en France, mais dispensé de peine par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 24 décembre 2020, il a été arrêté alors qu’il transportait celui qu’il considère comme son père pour qu’il puisse être soigné à Mayotte.
En contrôlant l’embarcation au large de Pamandzi, le 24 décembre 2020, les gendarmes sont tombés sur un équipage atypique. Seuls deux hommes, des Comoriens, tentaient d’accéder à Mayotte. L’un des deux, le plus âgé, présentait une paralysie des jambes et de la main droite. Âgé de 26 ans, le plus jeune était à la barre du bateau qu’il emprunte régulièrement pour pêcher.
Ce dernier habite sur l’île depuis longtemps et compte à son actif deux arrestations à bord de kwassas en 2014 alors qu’il tentait la traversée depuis les Comores. Intégré depuis, il est marié, a deux enfants et travaille par intermittence en fonction des contrats. S’il ne dit mot de son géniteur, il raconte à la barre ce mercredi que l’homme qui l’accompagnait ce jour-là fait figure de paternel « depuis mes trois ans ». Toujours en lien avec lui, il lui envoie régulièrement de l’argent, notamment pour le soigner. « Je ne pouvais plus l’entendre geindre », admet-il. « C’est comme un père, je lui devais au moins ça. »
C’est donc en décembre 2020 qu’il se décide à aller le retrouver. Expliquant ne pas pouvoir le soigner sur place, il a ramené « son père » à Mayotte pour le conduire au centre hospitalier. Ce qu’ont finalement fait les gendarmes.
« C’est un écran de fumée »
Représentant du ministère public, Tarik Belamiri ne veut pas croire à cette histoire de bon samaritain et demande de la prison avec sursis et une interdiction de territoire français. « C’est un écran de fumée », s’exclame-t-il au sujet de la version du jeune homme, rappelant la présence de 957 euros dans ses poches. Celui-ci répond, sans pouvoir rentrer dans les détails, que c’était pour trouver des soins aux Comores.
Quelques minutes plus tard, son avocat argue que son client a répondu à « une contrainte morale » en faisant l’aller-retour jusqu’aux Comores ce jour-là. Le jeune homme a également pour sa défense un titre de séjour, certes périmé depuis trois jours, mais qui était en phase de renouvellement au moment de l’interpellation.
N’ayant pu entendre la version de l’homme emmené à l’hôpital, la présidente du tribunal, Chantal Combeau, admet : « La preuve que votre explication serait fausse n’est pas avérée. » Le jeune homme est donc reconnu coupable, mais le tribunal le dispense de peine.
Du sursis pour un vol avec effraction dans une épicerie
Malgré un t-shirt noir sur lequel est écrit « Non au tabac », c’est bien pour un vol de cigarettes, d’alcool et d’argent liquide qu’un jeune Comorien de 21 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis, ce mercredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 4 novembre 2018, il s’était introduit par la fenêtre d’une épicerie grâce à un pied de biche et à un coupe-boulon, alors que le propriétaire dormait pourtant sur les lieux. « J’avais besoin de boire de l’alcool », justifie-t-il au tribunal.
Si son identification a mis un certain moment à être établie, c’est que le jeune homme arrivé à Mayotte à 13 ans a la bougeotte ces derniers temps. Des vols dans plusieurs endroits de l’île lui sont imputés depuis son interpellation en 2019. Aujourd’hui détenu à Majicavo, il a été condamné pour plusieurs vols avec violence, dont un en bande organisée qui lui a valu six ans de prison. Pour l’affaire concernant l’épicerie, ce sont ses empreintes digitales et le sang laissé sur place qui ont finalement mené à sa nouvelle condamnation.
Au tribunal pour des attouchements sur sa voisine de 14 ans
Sans avocat, un homme de 30 ans s’est présenté à l’audience de ce mercredi pour des faits datant du 27 janvier 2021 à Bouéni. Ce jour-là, vers 11h, la victime âgée de 14 ans rentre du collège quand le voisin de 30 ans qu’elle connaît bien l’aborde et l’attrape par le bras. La guidant chez ses parents, il l’emmène dans sa chambre. Après lui avoir caressé les seins et mis la main à l’intérieur de son soutien-gorge, il glisse sa main sur sa cuisse puis sur sa culotte.
Présent dans la maison au même instant, le petit frère de 7 ans part avertir la famille de la victime de ce qui se trame chez lui. C’est donc furieuse que la mère est venue chercher sa fille avant de l’aider à porter plainte. Nerveux, le trentenaire originaire de Bouéni triture le micro et peine à regarder la présidente quand elle lui pose des questions. « Est-ce que vous pensez qu’elle avait envie d’être touchée ? », demande à plusieurs reprises Chantal Combeau. À chaque fois, le silence et la gêne s’installent.
L’expertise psychiatrique n’ayant pu être faite, les débats n’ont pas pu continuer ce mercredi et le renvoi a été prononcé pour une nouvelle audience en avril. Le contrôle judiciaire, interdisant de quitter le territoire et de se rendre chez la victime, a été maintenu en attendant.
Maxime Ahrweiller Adousso, actuelle sous-préfète à la relance auprès du préfet de Mayotte, est nommée secrétaire générale pour les affaires régionales (SGAR). Elle prendra ses fonctions à compter du 17 janvier prochain. Après l’obtention de son diplôme à l’ENA en 2013 (Promotion « Jean Zay »), elle débute sa carrière professionnelle en 2014 comme inspectrice de l’administration puis comme sous-préfète en charge de mission auprès du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud, préfet des Bouches-du-Rhône, secrétaire générale adjointe de la préfecture, deux ans plus tard. En 2018, elle devient chargée de mission en charge de la coordination des politiques publiques au secrétariat général pour les affaires régionales de Mayotte, avant de rejoindre le ministère de l’intérieur en qualité de conseillère budget, administration territoriale de l’État au cabinet du ministre de l’Intérieur. Demuis 2020, elle était de nouveau en poste dans le 101ème département auprès du délégué du gouvernement à la suite de la crise sanitaire.
Alors que le projet de loi Mayotte doit être examiné en conseil des ministres le 22 janvier prochain, le président du mouvement Le Temps d’Agir, Soula Said-Souffou, invite le Département à demander son ajournement et la mise en place d’une concertation de fond pour enrichir le texte et améliorer plusieurs dispositions fondamentales qui, en l’état, pourraient porter préjudice aux intérêts supérieurs des Mahorais, aux collectivités et à l’économie.
Selon le candidat malheureux aux dernières municipales à Sada, ce texte comporte « toute une serie de changements sémantiques e de dispositions dérogatoires au droit commun qui maintiennent des inégalités économiques et sociales contraires à l’esprit de notre République ». Sur le volet institutionnel et le passage en Département-Région, il insiste pour une transformation profonde. Dans le cas contraire, « cette réforme ne sera qu’une mesure cosmétique à finalité politique et notre dépendance aux services déconcentrés de l’État à La Réunion restera tout à fait distincte ».
Concernant les propositions des Mahorais, « il n’est pas acceptable que des solutions qui font consensus localement ne soient pas reprises par le texte à l’image du renforcement de la protection des frontières avec l’agence Frontex ». Compte tenu de l’immigration incontrôlée et des régularisations massives, Soulai Said-Souffou estime que « le laissez-faire constituerait une fausse politique et une trahison morale du combat pour Mayotte française ». Pour ce qui a trait aux moyens de développement et à la fiscalité, il lui apparaît inconcevable d’être toujours autant dépendant de l’octroi de mer, « un impôt obsolète dans sa conception actuelle et qui contribue par sa nature à obérer les efforts de productions locales et à rendre la vie chère ».
En définitive, « il est urgent d’approfondir la concertation au risque d’aboutir à la présentation en conseil des ministres d’un texte relatif à Mayotte qui serait largement contesté par les Mahorais, car trop timide dans ses ambitions et intrépide par ses renoncements ».
À la suite d’un problème technique, l’équipage du vol UU977 du 9 janvier 2022 reliant Mayotte à Paris (via Nairobi) a pris la décision de dérouter vers l’aéroport d’Athènes. Ses équipes techniques s’attellent à la remise en ligne la plus rapide de l’appareil. Dans l’attente d’un diagnostic précis, la compagnie Air Austral a pris la décision de réacheminer l’ensemble de ses passagers sur les vols réguliers Athènes-Paris CDG de cette journée. Air Austral a pour cela fait appel à un correspondant de la société de handling GoldAir qui a coordonné les opérations sur place.
Ces opérations ont été rendues difficiles, en raison de l’escale technique effectuée à Nairobi, ville située hors espace Shengen. Malgré les explications de la compagnie Air Austral, les autorités grecques ont imposé aux passagers de repasser les formalités douanières et sanitaires.
Air Austral regrette la gêne occasionnée et souhaite présenter ses excuses à l’ensemble des passagers pour les désagréments causés. Elle rappelle que la sécurité et la sûreté de ses passagers est la priorité absolue de la compagnie. Le vol Paris CDG- Dzaoudzi de ce lundi 10 janvier 2022, qui devait être opéré au moyen de son Boeing 787-8, a été effectué en Boeing 777-300ER.
Forte de plus de dix ans d’expérience en politique à Mayotte, Hidahya Mahafidhou a été choisie par le conseil d’administration de Nayma pour prendre la présidence de l’association. Aujourd’hui adjointe de direction dans un établissement scolaire de Tsararano, elle a officié pendant deux mandants en tant qu’élue locale et a également présidé le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte pendant plusieurs années. « Nayma reflète la vision que j’ai toujours portée. À la fin de mon mandat, j’ai voulu continuer de participer à la création de projets structurants, et j’ai alors tout de suite adhéré au projet de Nayma. Nous sommes là pour aider la population en donnant aux jeunes un meilleur accès à la formation et à l’insertion professionnelle, tout en aidant les hommes et les femmes dans le besoin à retrouver une dignité grâce à l’accompagnement social. À travers nos chantiers de nettoyage des rivières et mangroves, nous espérons aussi redonner une belle image du territoire avec un environnement propre et préservé. Notre emblème sont nos fleurs, celles de l’île aux parfums. Il faut que Mayotte redevienne cette île et en finisse avec la pollution ! »
Hidahya Mahafidhou débarque dans une structure qui a pu réussi à faire ses preuves au cours de sa première année d’existence : 204 personnes précaires embauchées en contrat d’insertion ; jusqu’à 20 tonnes de déchets ramassés chaque semaine ; des centaines d’heures de formation dispensés à ses salariés et des centaines d’autres de sensibilisation auprès du grand public ; l’ouverture de deux nouvelles filières de BTS en alternance entre Paris et Mayotte pour encourager la réussite éducative des jeunes mahorais ; la création de nouvelles unités territoriales à la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, en Petite-Terre et dans le Centre-Ouest ; le lancement des espaces publics numériques afin de facilité les démarches en ligne et lutter contre la fracture numérique.
Alors que l’agence régionale de santé a recensé 6.601 cas entre le 1er et le 7 janvier 2022, le centre hospitalier de Mayotte retient son souffle pour éviter une nouvelle vague épidémique. Si le variant Omicron s’avère d’une contagiosité sans précédent, sa propagation suscite moins d’inquiétude que prévue selon le directeur médical de crise, Philippe Roche.
« Lors de la vague de février-mars, le nombre de cas doublait toutes les semaines… En ce moment, c’est tous les deux jours : il s’agit d’une progression fulgurante ! » Un constat indéniable qui met en alerte le centre hospitalier de Mayotte et son directeur médical de crise, Philippe Roche. Heureusement, la vérité d’hier n’est pas celle du lendemain. Et le mur épidémique tant redouté dans le 101ème département semble finalement se dissiper, à l’heure d’une troisième semaine « décisive », synonyme d’apparition de formes graves.
Face à ce cas de figure qui pourrait provoquer une certaine saturation, le système de santé se prépare à réagir en conséquence depuis la fin du mois de décembre. « Le danger d’Omicron est qu’il peut mettre à plat les services publics », insiste Philippe Roche. Toutes les éventualités sont ainsi sur la table : déploiement de l’élément militaire de réanimation « dans les 48 heures », mise en place d’un pont aérien avec la métropole pour procéder à des évacuations sanitaires, installation d’hôpitaux de campagne en dehors du CHM et transformation des services en unités Covid-19…
30% des soignants en arrêt maladie
La difficulté majeure réside dans la gestion des ressources humaines : environ 30% des personnels soignants se trouvent actuellement en arrêt maladie ! « Pour les renforts de la réserve sanitaire, il y a une compétition féroce avec les autres départements », prévient le directeur médical de crise. « L’agence régionale de santé s’est battue pour [en] obtenir, même si c’est moins que précédemment. » Exemple lundi soir avec l’arrivée d’une quinzaine de sages-femmes. Il faut donc être en capacité de jouer des coudes et de trouver les bons arguments le cas échéant pour obtenir gain de cause et ainsi soulager des effectifs sous tension.
Dans ces conditions, le motif de satisfaction se situe plutôt au niveau de l’activité « plutôt calme » des urgences, « sur un mois de janvier qui est d’habitude l’un des plus durs de l’année ». « Bien souvent, les patients qui se présentent ont une petit grippe avec des maux de tête et ont juste besoin d’aller voir un généraliste », rassure Philippe Roche. En témoigne le peu de malades en détresse respiratoire – seulement trois en réanimation et deux en médecine – sur les 81 hospitalisés pour cause de Covid-19 ce mardi 11 janvier. « Cela touche surtout les plus de 65 ans qui ne sont pas vaccinés ou qui ont un schéma vaccinal incomplet. »
« Ne crions pas victoire trop vite »
Toujours est-il que la vigilance reste de mise d’ici les dix prochains jours. D’autant plus que le centre hospitalier doit également prendre en considération l’épidémie de bronchiolite, qui « nous oblige à ouvrir des lits supplémentaires pour les enfants ». « Même si nous approchons du pic et si nous espérons une décroissance d’ici la semaine prochaine, cela joue dans les ressources allouées », dévoile le directeur médical de crise. Prudence donc car en parallèle, l’expérience des deux dernières années démontre un léger décalage entre l’infection au Covid-19 et le déclenchement de formes graves. Le nombre d’hospitalisations pourrait ainsi redoubler d’intensité sachant que le taux de positivité va « très vite » atteindre 50%. « À l’heure actuelle, nous pouvons dire que le variant Omicron nous a juste destabilisé, la crise est plus que contrôlée d’un point de vue logistique, mais cela ne veut pas dire que nous sommes sortis de l’auberge. Ne crions pas victoire trop vite ! »
Les chauffeurs de la société de transport Matis ont voté une grève illimitée en espérant qu'elle mène au départ de leur directrice.
La société Matis, qui est en charge du ramassage des élèves dans le nord et le sud de Mayotte, connaît un débrayage de ses employés depuis ce lundi. Pour faire face à ce nouveau mouvement social, le groupe Transdev, qui s’occupe de la partie gestion du réseau de transport scolaire pour le compte du Département, assure faire le nécessaire pour assurer sa mission.
La rentrée scolaire n’est pas seulement perturbée par la propagation du variant Omicron dans les établissements scolaires. Pour le transport des élèves, il existe aussi quelques difficultés. En effet, depuis ce lundi, la société Matis basée à Koungou fait face à la grève de plus d’une trentaine de ses chauffeurs. Ces derniers avaient posé un préavis la semaine précédente.
Leur mécontentement est grandissant depuis la rentrée. Outre les conditions de travail qui ont été modifiées, c’est la relation avec la direction qui est aujourd’hui le cœur du problème. Les employés sont même allés jusqu’à afficher sur le site une banderole demandant le départ de la directrice de la société, Lanto Thomas. « Il n’y a plus de dialogue social », regrette Rachid Colo, délégué du personnel. « On a accepté beaucoup de choses et souvent à la baisse. Aujourd’hui, on s’est réveillé. »
Ce conflit s’ajoute à un contexte tendu pour les chauffeurs. Ce n’est pas nouveau, dans le nord de l’île, les bus sont régulièrement victimes de jets de pierre. Les salariés des sociétés de transport en sont parfois réduits à conduire avec un casque de moto par peur pour leur intégrité physique.
« On essaye de les remplacer »
En attendant que la société Matis et ses chauffeurs trouvent une solution, le réseau de transport scolaire en pâtit. Une vingtaine de lignes dans le nord de l’île, ainsi qu’une quinzaine dans le sud, connaissent des problèmes depuis le début de semaine indique Transdev. « On essaye de les remplacer », assure Nadjima Saïd, chargée de communication au sein de l’entreprise délégataire du Département. « La société Matis tente également de trouver des solutions de son côté. » Quelques salariés non grévistes étaient ainsi appelés sur le pont.
La direction, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, a de nouveau rencontré le personnel ce mardi. Mais aucune avancée n’a été enregistrée. « On a voté la grève illimitée. Donc, on continuera demain », prévient le délégué du personnel. Sur le site halo.yt, où sont indiquées les informations concernant le transport mahorais, il est signifié que des perturbations sont « à prévoir sur le Nord et Sud du réseau halO’ pour les prochains jours ».
Depuis 2013, la SARL MayExperInfo travaille au service des Mahorais pour penser, créer et adapter des logiciels qui leur ressemblent. Avec MayGestCaisse, l’entreprise basée en Petite-Terre compte bien simplifier la vie des commerçants de l’île aux parfums.
Gérer ses comptes, ses ventes ou encore ses stocks… Quelle corvée ! Et si vous pouviez tout manier depuis une seule application pour votre confort et celui de vos équipes ? Avec MayGestCaisse, l’équipe de MayExperInfo promet à ses clients un logiciel de caisse facile d’utilisation et une équipe compétente prête à les accompagner, les conseiller et les former aux quatre coins du territoire. Créée par Issihaka Halidi, diplômé d’un Master 2 Informatique du logiciel à l’université de Bretagne Occidentale, MayExperInfo n’en est pas à son premier coup d’essai. Depuis presque dix ans, la structure est spécialisée dans la création de logiciels de gestion, de sites Internet, d’applications Web sur mesure, mais aussi le dépannage informatique ou encore la vente de matériel informatique. “En 2013, on a créé le logiciel MayGestCaisse, depuis grâce aux remarques de nos clients on travaille continuellement à son amélioration. Aujourd’hui, on peut dire qu’il est arrivé à maturité”, se réjouit Issihaka Halidi, le gérant de la société.
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Un outil pour tous
Épicerie, quincaillerie, boutique de vêtements… Le logiciel a su conquérir le cœur des Mahorais et s’inviter dans les locaux d’une trentaine d’entreprises sur l’île. “MayGestCaisse est adapté à tous types de vente”, affirme son créateur. Suivi du chiffre d’affaires, des documents comptables ou encore des références des produits, tout est centralisé. Grâce à un accès protégé pour chaque utilisateur, la vente devient un jeu d’enfant. “J’ai développé de nombreuses options qui permettent de configurer le logiciel pour répondre au mieux aux besoins du client”, explique l’informaticien.
Pour 2.300 euros, les commerçants de l’île peuvent s’offrir le pack complet MayGestCaisse. Ordinateur avec écran tactile, tiroir caisse, imprimante à ticket de caisse, scanette à code barre et bien entendu le fameux logiciel. “Nous prenons en charge, l’installation et la formation de l’acheteur pour qu’il puisse prendre en main le matériel et cela où qu’il soit implanté sur l’île”, affirme Issihaka Halidi. Par la suite, le client bénéficie d’une assistance en cas de besoin et de conseils pour utiliser au mieux son nouveau partenaire de vente. Vous avez déjà du matériel ou un budget plus serré ? Pas de souci, vous pouvez acheter le logiciel MayGestCaisse pour 650 euros et Issihaka Halidi s’occupe de sa programmation directement sur votre ordinateur.
Depuis ce lundi 10 janvier, tous les services de la ville de Chirongui sont réorganisés pour tenir compte aux consignes des autorités compétentes. Sont retenus en activité le service technique et la police municipale. Le service d’état civil assure quant à lui un service minimum (naissances et décès). Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez contacter Alima Boana au 06.39.09.74.67 ou par email à etatcivil@chirongui.yt. Tous les autres agents administratifs ainsi que les directeurs et les chefs de service sont en télétravail et restent mobilisables à tout moment. Toutes ces mesures sont susceptibles d’évoluer.
Entre le 1er et le 31 décembre 2021, le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA) a détecté, avec le réseau de stations terrestres, un total de 230 séismes volcano-tectoniques (VT ; séismes dont la gamme de fréquence est la plus large, de 2Hz à 40Hz), 105 séismes longue période (LP ; basse fréquence, entre 0,5 et 5 Hz) et 5 séismes très longue période (VLP ; très basse fréquence, entre 5 et 100 secondes) localisés entre Mayotte et le nouveau site éruptif à 50 km au sud-est de Mayotte
Après une augmentation de février à avril 2020, la sismicité a décru progressivement de mai à juillet 2020 et est depuis en lente décroissance, avec quelques fluctuations. Les séismes de plus forte magnitude (énergie), dont le dernier ressenti s’est produit le 16 novembre 2021 (M3.9), ont lieu majoritairement dans l’essaim distal ou entre les deux essaims depuis plusieurs mois (l’essaim distal est le plus éloigné de Petite-Terre et s’étend le long de l’alignement de cônes volcaniques jusqu’au site éruptif). En revanche, la sismicité basse fréquence (séismes longue-période et très longue-période) est toujours présente dans l’essaim proximal et est relativement stable.
Au total, 177 séismes ont pu être localisés manuellement (163 VT et 14 LP), dont 41 VT de magnitude M2 à M3 et 6 VT de magnitude M3 à M4. Ces séismes sont majoritairement localisés entre 0 et 30 km à l’est de Petite-Terre. Soit une moyenne de 6 séismes localisables par jour sur le mois décembre. De manière générale, malgré une contrainte sur les profondeurs et localisations qui sont moins bonnes à partir des seules données à terre, les hypocentres des séismes volcano-tectoniques se situent entre 20 et 50 km de profondeur. Cela est confirmé après les relevés réguliers des OBS.
Si l’activité sismique est plus faible que celle enregistrée au début de la crise, elle reste néanmoins importante. Pour de nombreuses éruptions, une diminution de l’énergie sismique dissipée est observée malgré la poursuite de la propagation du magma à faible profondeur et son émission en surface. Ceci témoigne d’un milieu déjà fragilisé et fracturé moins sismogène. L’activité sismique fluctue pendant une éruption et une recrudescence de l’activité sismique est toujours possible. Ainsi des magnitudes proches de 5.0, voire plus, sont toujours possibles comme le montre les deux séismes des 1 et 2 janvier 2020, et celui du 21 mars 2020.
À noter que plusieurs séismes « proches » de très faible à faible magnitude (M1-M2,5) sont toujours enregistrés entre l’essaim sismique proximal et Petite-Terre, voire même sous Petite- Terre. Le traitement des données OBS montre que ces séismes de faible magnitude sont présents depuis le début des enregistrements OBS.
La nouvelle édition de l’agenda annuel du Département vient de paraître. Chaque année, en effet, la collectivité édite à 5.000 exemplaires (dont 700 diffusés en métropole et à La Réunion via les délégations) un agenda incluant plusieurs cahiers : l’île de Mayotte, les communes et leurs élus, la géographie et le peuplement, le patrimoine (un nouveau cahier), l’assemblée départementale, ses conseillers et son organisation avec un trombinoscope détaillé, les services de l’État et les numéros utiles, un zoom sur des organismes utiles à la population (conseil économique, social et environnemental de Mayotte, société publique locale 976, service départemental d’incendie et de secours ou encore les délégations extérieures), un semainier illustré des grands rendez-vous de l’année à venir ou des dates déjà repérées (journées internationales, mondiales….). Parmi les nouveautés de cette année, le semainier a été prolongé jusqu’au 12 février 2023, permettant ainsi à ceux qui l’utilisent de ne pas connaître de rupture en début d’année, à l’arrivée de l’agenda suivant.
Dans son éditorial, le président du conseil départemental de Mayotte Ben Issa Ousseni rappelle les thèmes évoqués. « Nous avons choisi de traiter deux sujets qui nous semblent importants : les principaux chantiers de la mandature en vue du programme que nous présenterons très prochainement aux Mahoraises et aux Mahorais, la départementalisation, ses atouts, mais aussi ses limites, ou plus exactement ce qu’il nous faut encore conquérir dans les années à venir. » Un cahier traite donc des acquis à préserver et des avancées à conquérir de la départementalisation, à l’approche du projet de loi Mayotte. Le second cahier évoque, lui, les grands défis de la mandature auxquels est confronté le territoire de Mayotte. Cet agenda, qui regorge d’informations pratiques (horaires des barges, supports de communication…), est accessible à raison d’un exemplaire par personne auprès de la direction de la communication du conseil départemental. Les conseillers départementaux pourront également en remettre dans leurs cantons toujours dans la limite des stocks disponibles.
Officiellement dévoilé fin 2020, le projet Zena Airlines suit son bonhomme de chemin. Le choix du type d’avion se rapproche tandis que les tractations avec le Département pour un possible soutien financier sont toujours d’actualité. Malgré un calendrier serré, la compagnie aérienne devrait bel et bien voir le jour en 2022. Entretien avec l’ainé de la fratrie, Régis Novou.
Flash Infos : Vous vous êtes rendu à une réunion chez Airbus la semaine dernière. Quel était le but de cette visite et qu’est-il ressorti de vos échanges ?
Régis Novou : À l’origine, Airbus Consulting devait venir à Mayotte début décembre pour participer à plusieurs réunions avec le Département, mais a finalement dû annuler son déplacement. On m’a alors proposé de venir à Toulouse pour me présenter les dernières avancées par rapport aux cabines, j’étais le premier invité de l’année ! Actuellement, nous sommes dans l’organisation des galets (zones de préparation et de stockage des préparations alimentaires) et dans le choix « un peu » stratégique des sièges. Nous avons une short-list de cinq références !
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Au cours d’un déjeuner de travail, nous avons également fait le point sur notre projet. Nous restons persuadés que Mayotte piétine parce que nous ne maîtrisons pas nous-même notre ciel. Si c’était le cas, ce serait beaucoup plus simple selon nos interlocuteurs, ne serait-ce qu’en termes de visibilité internationale de l’île. Nous ne nous rendons pas compte de l’impact d’une compagnie locale identitaire : nous serions alors en capacité de faire parler de nous aux quatre coins du monde !
FI : En juin dernier, vous disiez être au stade des demi-finales sur le choix des avions. Où vous situez-vous dans votre réflexion ?
R.N. : Nous sommes passés de quatre à trois avions. Nous pouvons dire que nous nous trouvons dans les prolongations de la demi-finale. Nous avons vu que les performances du B737 Max ne correspondaient pas à nos attentes puisque nous perdions 30 centimètres de chaque côté, ce qui proposait un couloir trop réduit. Les A321, 330 et 350 sont encore en lice. Comme le carnet de commandes du neuf se retrouve saturé jusqu’en 2027, nous nous orientons vers le marché de location récent.
Le A321 est un couteau-suisse très demandé en ce moment. Quand il sort, il faut savoir réagir très vite… Sauf que les cabines ne nous conviennent pas. Or, il faut compter entre trois et quatre mois pour les remplacer ! Le A350 coûte, quant à lui, plus cher, mais est vraiment spécialisé sur le long courrier. De facto : il est disproportionné pour le trafic régional. Il exige donc une maintenance plus soutenue et un changement plus régulier des pièces pour éviter les soucis techniques. Le A330 s’avère être très pertinent et est la référence la plus disponible sur le marché actuel. Toutefois, cela reste un gros appareil, qui peut poser quelques difficultés pour se rendre dans des villes de province, telles que Majunga à Madagascar. Par contre, c’est un avion adapté pour le long courrier. À l’exception près qu’il demanderait de quasi tripler l’effectif du personnel naviguant…
Pour l’heure, nous sommes en contact trois lessors, des loueurs qui régulent le marché de l’aéronautique et recevons très régulièrement des propositions. Nous attendons la bonne offre, même si la deadline se resserre… Nous n’avons pas encore de fixé la planification avec Airbus Consulting, mais il faut vraiment contracter notre flotte d’ici la fin du mois d’avril, sinon nous râtons l’été !
FI : L’autre préoccupation des six derniers mois concerne la position financière du Département que vous avez rencontré le 18 août dernier. Où en sont les pourparlers avec la collectivité ?
R.N. : Nous discutons toujours avec le Département, qui a demandé la création de la société. Julien a justement rendez-vous avec l’avocat cette semaine pour analyser la dernière version des statuts. Cela prend du temps car il faut tenir compte des desiderata des différents actionnaires : certains attendent des performances économiques, d’autres investissent pour le projet en lui-même. Raison pour laquelle nous allons proposer en premier lieu des packs standards. Toujours est-il que les statuts seront amenés à évoluer au fil du temps, notamment si le conseil départemental souhaite entrer dans le capital. Mais nous avons naturellement besoin d’une position claire à ce sujet. Quand le premier avionneur au monde insiste sur l’importance pour un territoire comme Mayotte de bénéficier d’une compagnie locale qui propose du long courrier vers l’Europe, les élus doivent être en capacité de réaliser l’opportunité stratégique qui se présente sous leurs yeux… Ce n’est pas en passant par des opérateurs non locaux que la baisse des prix des billets et du fret, qui est sous tension, sera réalisable ! Il faut une compagnie de Mayotte, proche des Mahorais afin de comprendre les enjeux de l’île et pouvoir projeter son image à l’extérieur.
FI : Depuis fin décembre, Ewa Air dessert deux fois par semaine l’aéroport de Pierrefonds à Saint-Pierre à des prix jamais pratiqués jusque-là. Quelle est votre position sur ce sujet ?
R.N. : J’ai souri ! Quand nous avions annoncé vouloir desservir Saint-Pierre, le patron d’Ewa Air a annoncé la même stratégie sur un plateau de télévision trois jours plus tard… C’était la soupe à la grimace chez les syndicats d’Air Austral qui avaient alors menacé de faire grève. Sur le coup, je me suis dit qu’il s’agissait d’une réponse précipitée et non réfléchie. Quoiqu’il en soit, Ewa Air se rend à La Réunion avec un ancien appareil d’Air Austral, qui est actionnaire majoritaire, mais aussi avec le certificat de transporteur aérien de cette même compagnie. Avec du recul, cette nouvelle est une très bonne chose car cela démontre bien qu’il y a un trafic sur Pierrefonds, même si la politique tarifaire appliquée avec un voyage sans bagage ne correspond pas selon moi aux envies des Mahorais. La question est de savoir à qui profiteront ces tarifs mis en place ?
FI : Vous aviez annoncé l’an dernier une mise en service de Zena Airlines à partir du premier semestre 2022. Comment comptez-vous tenir ce calendrier ?
R.N. : Nous sommes dans les clous ! Nous avons encore le temps de pouvoir voler dès cet été selon nos critères. Nous sommes en train de convaincre certains investisseurs de nous rejoindre plus tôt pour clôturer le budget d’1.4 million d’euros, synonyme de lancement de la demande du certificat de transporteur aérien. La seule ombre au tableau est que certains d’entre eux ont peur des éventuelles répercussions, car dans ce milieu, on peut vite vous mettre des bâtons dans les roues… Je tiens à les rassurer : la certification est une procédure réglementaire, elle sera donc obtenue sans problème !
Avec le CTA en poche, nous pouvons voler sur n’importe quelle ligne communautaire. Et si nous accusons du retard, nous pourrons tout de même louer des avions avec un équipage extérieur. Exploiter pour exploiter, nous le pourrons le faire dans tous les cas ! Mais nous souhaitons démarrer notre aventure Zena Airlines avec nos appareils, nos numéros de billet, nos couleurs, etc. Nous souhaitons en premier pouvoir porter et promouvoir notre île. Le marché vers la métropole ne demande qu’à être développé car il a une marge très importante, avec un potentiel de 400 à 500.000 passagers par an. Le tourisme affinitaire deviendrait minoritaire au bénéfice des touristes et des voyages d’affaires. De l’argent extérieur pourrait alors être injecté directement dans l’économie locale !
Samedi 8 janvier, l’île aux parfums avait été placée en vigilance jaune fortes pluies et orages. Un épisode saisonnier qui n’a rien d’exceptionnel en soi, mais qui entraîne régulièrement des conséquences non négligeables.
Alors qu’en amont de la ville de Mamoudzou, certains continuent de prendre les caniveaux pour des décharges publiques, c’est en aval que les habitants trinquent. Dans le quartier de Cavani stade, Moinaidi Madi a vu son logement être entièrement envahi par les pluies samedi dernier. “L’eau est rentrée partout chez moi”, s’exclame la riveraine. Avec plus d’un mètre d’eau et de boue par endroit, l’intérieur de la petite maison mahoraise a été ravagé en un temps record. Entre 15h30 à 19h, aidée par son voisinage, l’habitante a lutté corps et âme pour sauver son cocon ! En vain… “La plupart de mes meubles ont pourri, je n’ai plus qu’à tout jeter. Sans parler de ma cour qui s’est transformée en piscine”, s’attriste-t-elle.
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En cause selon elle, une opération de rénovation des caniveaux et de remplacement des caillebotis en face de son domicile. Des aménagements réalisés par la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema), en lien avec la mairie de la ville chef-lieu, mais qui ne semblent pas être un franc succès ! “J’habite ici depuis 1985, je connais le quartier et j’ai dit aux personnes qui réalisaient les travaux de ne laisser aucun espace entre les gilles pour éviter de faire passer les déchets… Quelques heures après, tout était bouché et des vagues d’eau rentraient chez moi”, se désole Moinaidi Madi.
Remise en état du réseau d’évacuation
Le 30 novembre dernier, les personnels compétents de la Cadema, de la mairie et de la police municipale de Mamoudzou s’étaient réunis pour identifier ensemble les améliorations à apporter au territoire pour préparer au mieux la saison des pluies. L’objectif ? Curer et remettre en état l’ensemble du réseau d’évacuation des eaux pluviales. Des travaux en cours, qui n’ont pas suffi à éviter l’inondation de certaines habitations. “Actuellement, nous n’effectuons que des interventions d’urgence. Notre but est de réaliser davantage d’opérations pour améliorer durablement la situation, malheureusement nous ne pouvons pas agir partout à la fois”, précise Philippe Ramon, le directeur général des services au sein de la commune. “Par ailleurs, la lutte contre la prolifération des déchets n’est pas seulement une question d’embellissement, mais aussi et surtout de sécurité.”
Sur le qui-vive dès 7h du matin le lendemain, plus de 40 agents des services de la propreté urbaine, de la voirie et des réseaux divers ont été mobilisés pour nettoyer et déblayer les rues de Mamoudzou. Un nettoyage qui leur a permis de ramasser plus de 6 tonnes de déchets ainsi que 152 tonnes de boue. Toutefois, la résidente de Cavani stade n’a pu quant à elle compter que sur le soutien de ses proches et une brève visite du maire, Ambdilwahedou Soumaïla. Toujours dans l’attente du retour de son assurance habitation et du passage d’un expert qui viendra évaluer les dégâts, Moinaidi Madi espère pouvoir vite regagner son logement et reprendre le travail. Une bien mauvaise surprise en ce début d’année 2022…
L'entrée a été fracturée, mais l'alarme, coupée à cause d'un dégât des eaux, n'a pas pu fonctionner.
La maison bleue de l’Union départementale des associations familiales située à Mtsapéré, à proximité de la Poste, a été visitée par plusieurs personnes le week-end dernier. Des ordinateurs et un coffre-fort manquent à l’appel ce lundi 10 janvier 2022.
Les salariés et la directrice de l’Udaf (Union départementale des associations familiales) ont eu la désagréable surprise de voir leurs locaux mis à sac, ce week-end. Une première pour le siège de l’association. « C’est arrivé probablement samedi. Il y a de la boue et c’est le seul jour où il a plu », raconte Enrafati Djihadi, la directrice du site où travaille une dizaine de personnes. En effet, de nombreuses traces de boue visibles à la fois sur le carrelage et les murs de la propriété indiquent le passage des voleurs. Quatre ordinateurs fixes, deux autres portables, ainsi que des téléphones professionnels ont été subtilisés. Plus surprenant, le coffre-fort placé au premier étage a été lui aussi dérobé. « Il faut beaucoup de monde pour le porter », fait remarquer la responsable. Contenant peu d’argent liquide, il servait surtout à garder à l’abri les chéquiers de l’association.
Un coffre-fort et des ordinateurs au premier étage ont été emportés par les voleurs.
Stationnée dans la cour, la voiture a été également fracturée. « Ils ont voulu partir avec, mais ils n’ont pas pu », constate Enrafati Djihadi, qui est allée porter plainte à la police ce lundi matin. Si le véhicule est finalement resté sur place, la chance était toutefois du côté des voleurs puisque l’alarme était déconnectée ce week-end à cause d’un dégât des eaux… En attendant un retour à la normale, c’est le recours au télétravail qui est privilégié au sein de l’Udaf. « On n’est pas en sécurité sur le site », déplore la directrice. « Les gens de l’accueil n’ont plus de matériel et seront donc au chômage technique. » Les autres, équipés d’ordinateurs portables, continueront le travail depuis chez eux.
Les tiroirs des bureaux ont été fouillés à la va-vite par les voleurs.