Dans un communiqué, le président de l’Union maritime de Mayotte, Norbert Martinez, explique avoir fait le 19 janvier 2021 au président du conseil départemental de l’époque, Soibahadine Ibrahim Ramadani, de ses doutes motivés concernant l’authenticité du document présenté par la société Mayotte Channel Gateway comme étant l’arrêté tarifiaire n°003/SP/CD2016 du 28 avril 2016. Il faudra attendre le 11 octobre de cette même année pour que le nouveau responsable de l’exécutif, Ben Issa Ousseni, saisisse un graphologue de La Réunion pour définir si l’ancien sénateur est bel et bien l’auteur de la signature contestée.
Selon Norbert Martinez, le rapport en identification d’écritures confirme que « nous sommes face à une situation de faux et usage de faux en écriture publique par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission ». Pour le président de l’Union maritime de Mayotte, l’arrêté tarifaire ne peut être reconnu comme base légale puisque le texte présenté par la président de MCG n’a pas suivi le parcours administratif normal devant le conduire à signature et à enregistrement dans le recueil des actes administratifs du département avant publication et entrée en vigueur.
Dans sa lutte pour un habitat digne pour tous, la Cimade a soutenu et défendu les habitants du quartier de la Pompa, dans le village de Combani, qui étaient menacés d’expulsion et de destruction de leur habitat précaire, sans pour autant être relogés alors même qu’il s’agit d’une obligation légale.Ce soutien à des populations précaires empêchées dans leurs droits fait partie de l’activité de l’association.
Pourtant, le 13 décembre dernier, à la sortie du tribunal administratif et jusqu’au siège de l’association, les équipes salariées et bénévoles ont directement été menacées par des membres d’un collectif hostile aux personnes étrangères. À ce jour, le local de la structure est encerclé et les parties privatives sont occupées par ce collectif. Depuis un mois, ses membres intimident et menacent les équipes d’une association présente de droit dans ce département français depuis 2008. « Nos élus de l’océan Indien rappellent la légitimité de l’antenne de Mayotte, tout comme celles de Marseille, Cayenne, Paris, Toulouse, Pointe-à-Pitre, Nantes, Lyon, Strasbourg, ou encore La Réunion, entre autres. Inlassablement, la Cimade œuvre pour la défense des droits : santé, éducation, logement, séjour, etc. Cette défense de la dignité humaine est un pilier du vivre-ensemble auquel l’association est attachée. L’association est indépendante et ouverte au dialogue, à l’échange, dans le respect de l’État de droit. Àce titre, elle poursuit ses actions à Mayotte et ouvre la porte à la discussion, en excluant la violence des paroles et des gestes. L’action de ce collectif hostile aux personnes étrangères est contraire à la liberté associative, à la liberté d’expression et la pluralité d’opinion ainsi qu’à l’exercice des droits, qui sont les piliers d’un État démocratique et républicain, y compris à Mayotte. »
Le centre de gestion de la fonction publique territorial de Mayotte organise pour la première fois le concours de gardien brigadier de police municipale. Celui-ci est ouvert aux personnes de nationalité française ou ressortissants européens ayant au minimum 18 ans.
Pour s’inscrire en externe, le candidat doit détenir un diplôme de niveau 3 au minimum (CAP ou BEP) ou être un sportif de haut niveau et enfin être père ou mère de trois enfants. En interne, il est ouvert aux agents publics exerçant depuis au moins deux ans en qualité d’agent de surveillance des voies publiques, de gendarme adjoint volontaire de la gendarmerie nationale) et d’adjoint de sécurité de la police nationale.
Les dossiers sont à retirer au siège du centre de gestion 10 rue de Cavani à Mamoudzou de 8h à 16h jusqu’au 17 février prochain. La date limite de dépôts des candidatures est prévue le 25 février.
Pour tout renseignement, veuillez contacter le service concours au 02.69.61.06.02 ou par email à cdg976@wanadoo.fr.
Des actes de malveillance ont été commis dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 janvier sur 18 autocars de la société Matis, dont les deux pneus avant ont été dégonflés, ce qui représente plus de la moitié des 35 services opérationnels exploités par la société Matis et assurant les transports scolaires. Ces faits viennent s’ajouter aux six autres, de même nature, recensés pour la journée du lundi 10 janvier. La direction de Matis condamne avec la plus grande fermeté ces actes de malveillance à répétition qui n’ont pour seul but de nuire à l’entreprise et d’entraver sa mission de service public. Des plaintes seront déposées pour rechercher et mettre en cause les responsables de ces dégradations.
C’est le souhait en tout cas du conseil départemental. Sur proposition de l’opposition, jeudi matin, la collectivité a voté à l’unanimité une motion demandant au préfet de Mayotte, Thierry Suquet, de réglementer les tarifs des packs d’eau afin de freiner l’inflation galopante de l’eau potable. Les coupures d’eau, ainsi que les problèmes de manganèse dans la retenue collinaire de Dzoumogné, ont poussé les Mahorais à acheter en masse des packs d’eau. « Cela génère de l’inflation indécente au niveau des distributeurs », a jugé Daniel Zaïdani, qui portait la motion au conseil départemental. « Le pack qu’on trouve habituellement à quatre euros cinquante est passé à dix. J’en ai même vu à douze. » Il ajoute : « Trop de fois, il n’y a pas de packs dans les rayons. Et d’autres sortent avec des caddies remplis ». Le président du Département, Ben Issa Ousséni, l’a rejoint sur la question de la discrimination, rappelant « qu’il n’y a jamais de coupure à Dzaoudzi », ni « dans l’administration préfectorale ». Du côté de la préfecture justement, on assure que la motion doit être transmise au gouvernement pour qu’une telle mesure soit prise. Dans un cadre légal, l’État peut effectivement fixer un prix sur un produit de première nécessité, dont l’eau fait partie.
: Sous l'œil du député Mansour Kamardine coincé en métropole, le président Ben Issa Ousséni a rappelé son opposition au projet de loi tel que présenté par le gouvernement français.
Afin que les élus locaux puissent donner leurs observations au gouvernement français, les conseillers départementaux ont eu accès aux 85 solutions figurant dans la loi Mayotte. Ce jeudi, ils ont fait part de leur mécontentement vis-à-vis du contenu qu’ils jugent insuffisant.
« Le compte n’y est pas. Je ne surprendrai personne », déclare, dès le départ de la séance du conseil départemental de Mayotte jeudi, Ben Issa Ousséni, le président de la collectivité. Amenés à donner un avis consultatif sur le projet de loi Mayotte, les conseillers départementaux n’ont pas été tendres dans la salle du conseil de l’Hôtel de ville de Mamoudzou. « Le timing et le contexte (sanitaire) ne sont pas bons », continue le chef du Département. Excédé d’avoir reçu les 85 solutions simplement la veille (voir ci-dessous), il ne cache pas son exaspération quant au contenu.
« La convergence des droits sociaux n’est pas au rendez-vous. Le volet financier est absent du projet. Il n’y a ni calendrier ni programmation », déplore-t-il. Effectivement, en regardant les mesures, on peut y découvrir des déclarations d’intention, mais les contours restent souvent flous aux yeux des élus. On y trouve par exemple la mention de la piste longue de l’aéroport sans qu’un calendrier ne soit donné. Et c’est ainsi pour plusieurs projets d’infrastructure… Retenu en métropole en raison d’un test positif au coronavirus, le député et conseiller départemental Mansour Kamardine a approuvé par visioconférence la réponse de ses collègues, rappelant que Mayotte a « le taux d’équipements le plus faible de France ». « Cela me paraît difficile d’accepter ce texte qui nous engage sur la décennie à venir », fait-il remarquer.
L’opposition, avec ici Daniel Zaïdani au centre, s’est rangé à l’avis de la majorité départementale.
Objet de tensions, le terme d’ « Assemblée de Mayotte » évoqué un temps pour remplacer le conseil départemental n’apparaît plus dans les lignes du projet visant aussi à « moderniser les institutions » . « Il y a un côté autonomiste inacceptable », met en exergue Hélène Pollozec, conseillère départementale issue de l’opposition, avant d’évoquer l’importance du combat pour que Mayotte devienne un département français. Un attachement que les élus de tous bords n’ont pas manqué de marteler. Ce statut départemental justement devrait toutefois évoluer, car la loi promet « d’ériger la collectivité en Département-Région » et faire passer le scrutin binominal dans chaque canton à une élection de listes à l’échelle de l’île. Sans surprise, la majorité départementale voit cela d’un mauvais œil, à l’inverse de l’opposition qui aimerait peser davantage.
« Réitérer le vœu d’une loi de programmation »
Au cours des débats, tous les conseillers ont tout de même souligné qu’ils n’étaient pas contre l’adoption d’une loi pour le développement de Mayotte. Au contraire, ils ont voulu le signifier dans leur réponse au gouvernement. Ainsi, après le « en l’état, le conseil départemental donne un avis défavorable au projet de loi », les élus ont tenu à ajouter « qu’ils réitèrent le vœu d’une loi de programmation pour le développement de Mayotte ». À cela, ajoute le président du Département, la collectivité « demande la prise en compte des propositions faites par les élus locaux, la société civile et le conseil départemental ».
Un motif de frustration évident au regard du travail de collecte réalisé dans l’urgence, ces dernières semaines. Mercredi, Ben Issa Ousséni rencontrait le collectif des citoyens de Mayotte et recevait à nouveau des propositions. Pour lui, c’est clair, le projet doit se faire avec l’avis des Mahorais. « Depuis 150 ans, les Mahorais savent ce qu’ils veulent. » « On se tient disponible pour retravailler sur un nouveau projet », affirme-t-il, sitôt l’avis défavorable adopté à l’unanimité. Cette volonté de concertation avec l’État, l’opposition a fait part de son souhait qu’elle fonctionne aussi avec son groupe. Une passe d’armes entre Ben Issa Ousséni, Abdou Kamardine (dans la majorité) et Hélène Pollozec a ainsi duré plusieurs minutes. Cette dernière a regretté que l’opposition « n’ait pas été conviée » à la réunion du 20 décembre avec la préfecture et que la dizaine de propositions de son camp n’aient pas été reprises. Preuve que si toute l’assemblée départementale s’oppose au projet de loi, les divergences perdurent.
Sur les 85 solutions proposées, beaucoup sont en cours ou déjà en vigueur
C’était un peu la soupe à la grimace pour les élus au moment de découvrir les solutions envisagées et classées dans cinq axes : la lutte contre l’immigration et la sécurité, le renforcement des droits sociaux, le développement accéléré du territoire, l’engagement en faveur de la jeunesse et de l’insertion, la modernisation des institutions. Une bonne partie, en effet, ne sont pas nouvelles et figurent dans, ce qui est appelé dans le texte, « les mesures législatives en cours de mises en œuvre ».
Parmi les nouveautés cependant, plusieurs mesures contre l’immigration devraient être prises. Le droit du sol pour un enfant sera conditionné au titre de séjour « depuis au moins un an » d’un des deux parents contre trois mois actuellement. L’État propose aussi un durcissement des conditions de délivrance des titres de séjour pour les parents d’enfants français ou de faciliter la destruction de bangas illégaux. On trouve également dans le texte l’extension de minimas sociaux et des prestations sociales grâce à des ordonnances, la modernisation du port de Longoni grâce à la création du statut de « grand port maritime » ou le renforcement de soins grâce à une disposition « permettant le recrutement de médecins diplômés de pays hors de l’Union européenne ».
Le conseil économique, social et environnemental préfère « un avis très réservé »
Souhaitant participer au débat, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) a émis « un avis très réservé » sur le projet de loi Mayotte. « Au-delà de ce calendrier contraint et peu opportun pour assurer l’expression du plus grand nombre, se pose la question de la pertinence des mesures proposées par rapport aux attentes exprimées à maintes reprises par les Mahorais », est-il écrit dans son dernier rapport. Sur la convergence des droits sociaux, il souhaiterait que l’État aille plus loin et plus vite. Et dans l’« attente de l’alignement, la proposition transitoire devrait être la création d’un Fonds d’action sanitaire obligatoire et sociale pour Mayotte permettant de transformer l’équivalent des montants individuels non servis à ce jour en prestations collectives ».
Comme les élus du Département, le Cesem a pointé la question du financement. « Dans ces conditions, il est difficile de faire une projection du financement des compétences départementales et régionales, à moins de convenir que la démarche de fusion poursuivie est d’ôter toute compétence au futur Département-Région », s’est inquiétée l’instance.
Jeudi 13 janvier 2022, les syndicats avaient appelé à la grève des professionnels de l’Éducation nationale sur l’ensemble du territoire français. Dans le 101ème département, le SNUipp-FSU Mayotte et la FSU Mayotte ont été reçus par le recteur, Gilles Halbout, le jour-même en fin de matinée.
“Une grève suivie par plus de 55% des collègues du 1er degré et avec au moins 87 écoles fermées.” Voilà ce qu’annonçait jeudi soir le syndicat SNUipp-FSU Mayotte. Alors que les élèves n’ont repris le chemin de l’école que depuis lundi, pour certains les revendications vont bon train. En début de semaine le recteur annonçait les nouvelles mesures mises en place afin de jongler entre maintien du service public d’éducation et crise sanitaire. Pour répondre aux besoins spécifiques du territoire, l’académie inaugurait en lien avec l’agence régionale de santé (ARS) des lieux dédiés au dépistage au sein même de certains établissements scolaires. “À Mayotte, plus qu’ailleurs, pour les élèves comme pour les personnels, l’accès aux tests peut s’avérer compliqué. C’est pourquoi nous souhaitons offrir à chacun la possibilité de se faire dépister et ainsi garantir la sécurité de tous”, expliquait le recteur, Gilles Halbout.
Covid et classes vides
Si pour certains professeurs mahorais la grève, à quelques jours de la reprise des cours, ne méritait pas d’être suivie pour d’autres, il était important de se faire entendre. “Faire respecter les gestes barrières alors qu’il y a des coupures d’eau… Comment voulez-vous ?”, témoigne Alice*, professeur dans le second degré. “Nous devrions avoir du gel hydroalcoolique dans toutes les classes et au lieu de cela, nous passons notre temps à courir après des kits distribués dans les administrations”, s’indigne t-elle. Des problèmes d’organisations qui compliquent le travail des personnels déjà peu nombreux, car pour une grande partie malade du coronavirus. Par ailleurs, afin de clarifier la situation, le recteur, a annoncé qu’au-delà de “20% de cas positifs dans une classe”, celle-ci sera considérée comme un cluster et donc fermée.
Un travail “au jour le jour”
Comme il l’avait annoncé précédemment, le rectorat travaille “au jour le jour” avec les moyens du bord. Si le recrutement de personnel afin de remplacer les agents testés positifs a bien été mis en place, les candidats manquent à l’appel. La réunion avec les syndicats a permis de confirmer que les autorisations spéciales d’absences peuvent être accordées aux personnels fragiles. Les difficultés matérielles de manque de savon liquide ou de solution hydroalcoolique, l’absence de nettoyage et de désinfection, continueront quant à elles à être gérées au cas par cas en lien avec les mairies de l’île. Enfin, concernant les désormais célèbres masques FFP2, la solution est claire… “Nous ne souhaitons pas créer une surenchère dramatique et imposer le port systématique du masque dans les établissements scolaires. Les personnels à risques ou qui le souhaitent pourront recevoir ces masques”, a affirmé le recteur. De quoi calmer la grogne des professeurs, las de l’ingérence du ministre de l’Éducation national, Jean-Michel Blanquer…
C’est sur la base de cette convention d’entraide judiciaire remontant aux années 76, que Madagascar s’est appuyée pour réclamer l’extradition de ses deux ressortissants soupçonnés de faire partie d’un vaste réseau de trafic d’or. Mais, certains pointent des manquements dans la procédure qui a abouti à la livraison des présumés trafiquants.
La délégation malgache dépêchée à Moroni s’est envolée hier jeudi. Et elle n’est pas repartie bredouille. Envoyé pour négocier l’extradition de ses deux citoyens arrêtés la semaine dernière en possession de 50 kg d’or, le ministre de la justice de la Grande île, Herilaza Imbiki peut s’enorgueillir d’avoir atteint son objectif. Après seulement deux jours de discussions, le Garde des sceaux de Madagascar a pu repartir avec Pacheco Azaly Failaza et Stenny. Ces deux individus, recherchés par la justice Malgache, sont soupçonnés d’être membres d’un réseau de trafic d’or. Ils étaient depuis le 5 janvier inculpés et placés en mandat de dépôt après la saisie de 28 lingots d’or, à l’aéroport de Moroni. Mais si l’État malgache n’a pas hésité à solliciter leur extradition, c’est parce qu’il y a un accord qui le lie à l’État comorien. Ce pacte, prévoit en effet des modalités d’extradition simplifiée. Dans son article 1, le texte dispose que » les parties contractantes s’engagent à se livrer réciproquement , selon les règles et sous les conditions déterminées par la présente annexe, les individus qui se trouvant sur le territoire de l’un des deux États, sont poursuivis ou condamnés par les autorités judiciaire de l’autre Etat. » Le gouvernement comorien s’est déjà appuyé de cette convention au mois de janvier 2020 pour obtenir « l’extradition » si on peut le dire de Bobocha. Ce fugitif s’était réfugié à Madagascar selon l’Onu.
Protocole de la Sadc
A l’époque, les autorités de la Grande île n’avaient pas tardé à répondre favorablement à la demande de Moroni. Aujourd’hui, c’est au nom de la réciprocité que Madagascar a obtenu gain de cause malgré l’absence de similitudes entre les deux affaires, comme l’a souligné avec insistance avant-hier, le ministre comorien de la Justice Djae Ahmada Chanfi. Si Pacheco Azaly Failaza et Pierre Stenny, se trouvent depuis hier matin en terre malgache, la procédure suivie elle, est loin de faire l’unanimité. L’avocat des prévenus, Me Aicham Itibar avait même soulevé mercredi, une avalanche d’arguments pour montrer qu’il y avait suffisamment de motifs dont Moroni pouvait se servir pour débouter la requête. Parmi eux , l’article 6 de ladite convention. La disposition en question stipule que » l’extradition pourra être refusée si les infractions font l’objet de poursuites dans l’État requis ou ont été jugées dans un état tiers« . La communauté de développement d’Afrique australe (Sadc), abonde dans le même sens. « Lorsqu’une action pénale portant sur l’infraction motivant la demande d’extradition est en instance dans l’Etat requis contre la personne réclamée, le demande peut être rejetée« , précise l’article 5 du protocole d’extradition de l’organisation régionale. Ce qui est le cas, puisque les deux ressortissants malagasy avaient déjà été poursuivis et inculpés par la justice comorienne, depuis le 5 janvier. Pour sa part le ministre Djae Ahmada n’y voit pas une obligation.
Audience
Concernant la convention elle-même, des questions restent jusqu’à présent sans réponse. L’accord judiciaire dispose dans son article 11, qu’un l’intéressé comparaitra devant le tribunal dans un délai de huit jours, à compter de la date de notification à la personne réclamée. « L’audience sera publique, le ministère public et l’individu visé par la demande seront entendus. Celui-ci pourra se faire assister d’un avocat et d’un interprète. Il pourra être mis en liberté provisoire à tout moment de la procédure », conclut ce même article. Lorsqu’on a posé la question au ministre comorien de la justice, Djae Ahmada Chanfi il n’a pas confirmé si l’audience a bien eu lieu ou pas. Pour des négociations qui se sont étalées jusqu’à tard hier, comment la justice aurait pu organiser l’audience dans la nuit et les laisser partir le lendemain matin ? Nombreux sont ceux qui sont convaincus que Moroni a simplement renvoyé l’ascenseur. Dans la mesure où il y a un an, Antananarivo a livré à deux reprises, Bococha qui selon les experts de l’Onu avait pourtant demandé l’asile auprès de haut-commissariat pour les réfugiés. Sur le déroulement de l’information judiciaire ouverte déjà aux Comores, les autorités comoriennes assurent que la collaboration sera de mise. L’autre paire de manche perdue par la délégation est le rapatriement des 50 kg d’or saisis le 28 décembre. Était-ce le prix à payer ?
Originaire de Mayotte, El Fardou Ben Nabouhane est l’attaquant-vedette de l’Etoile rouge de Belgrade et un cadre de la sélection comorienne. Alors que cette dernière joue la première Coupe d’Afrique des nations (CAN) de son histoire au Cameroun, l’ancien gamin de Passamaïnty et ex-joueur du RC Barakani revient sur cet événement.
Flash Infos : Quel est votre sentiment après ce premier match historique contre le Gabon lundi ?
El Fardou Ben Nabouhane : Dans l’ensemble, c’est mitigé. On est déçu par rapport au résultat (les Comores se sont inclinés sur le score de 1-0, ndlr.), on voulait bien débuter. Il y a sans doute eu de la pression par rapport à ce premier match. La plupart des joueurs n’ont jamais joué de grands matchs comme celui-là. C’est notre première CAN, on doit apprendre et j’espère qu’on le fera vite !
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FI : Une défaite n’est pas éliminatoire, mais quelle est votre motivation avant d’affronter le Maroc (vendredi) et le Ghana (mardi) ?
E. L. B. N. : Ce seront des matchs différents… Si on veut faire quelque chose, ça ne dépend que de nous maintenant. On va essayer de faire un résultat. Pourquoi pas chercher une victoire, voire deux ?
FI : Espérez-vous être le premier joueur des Comores à marquer à la CAN ?
E. L. B. N. : En tant qu’attaquant, évidemment, j’aimerais aider l’équipe en marquant des buts. Mais si mes coéquipiers en inscrivent et font gagner l’équipe, je signe tous les jours.
FI : Participer à ce type de compétition, était-ce un rêve quand vous êtiez un jeune footballeur mahorais ?
E. L. B. N. : Bien sûr. Quand on est jeune, on veut jouer dans les grandes compétitions comme la CAN et la Ligue des Champions. Je pense à la Coupe du Monde également…
FI : Comme de nombreux joueurs de l’équipe, vous êtes Franco-Comorien. Pourquoi avoir choisi de représenter l’archipel des Comores ?
E. L. B. N. : Pour moi, c’était un choix naturel. À l’instant où j’ai intégré l’équipe, je me suis dit que c’était le bon moment pour le faire.
FI : En tant que capitaine lors du premier match, considérez-vous avoirun rôle de grand frère avec cette sélection ?
E. L. B. N. : C’est vrai que je suis un cadre maintenant ! Même si d’autres étaient là avant, c’est quelque chose qui me tient à cœur. Mais je tiens à rappeler qu’on est plusieurs à remplir ce rôle.
FI : Quel attachement gardez-vous avec Mayotte ?
E. L. B. N. : Mayotte, c’est mon île. Là où sont mes parents. J’ai commencé le foot au RC Barakani. Je ne l’ai quittée qu’en rejoignant ma grand-mère à La Réunion, où je suis allé m’inscrire à la JS Saint-Pierroise.
FI : Depuis le Cameroun, ressentez-vous le soutien des fans de foot mahorais ?
E. L. B. N. : Oui, je le vois à travers ma famille tout d’abord. Depuis que je suis arrivé au Cameroun, je reçois pas mal de soutiens venus de Mayotte.
FI : On a parlé du rêve de jouer la CAN. Quels étaient les vôtres au moment de quitter l’île ?
E. L. B. N. : Comme je l’ai dit, c’était de jouer de grandes compétitions. C’était de devenir professionnel. Pas forcément en Europe, mais Le Havre m’a donné cette possibilité.
FI : Est-ce que vous avez l’impression d’être un exemple pour les jeunes footballeurs mahorais ?
E. L. B. N. : Je l’espère. C’est bien que des jeunes suivent des exemples. J’essaie de le faire à mon niveau.
FI : Vous jouez la CAN et la Ligue des Champions, vous êtes quadruple champion de Serbie avec votre équipe, l’Etoile rouge de Belgrade. Est-ce que vous voyez cela comme le sommet de votre carrière ?
E. L. B. N. : Vous le rappelez : j’ai joué toutes ces compétitions. Je ne peux qu’être satisfait de ma carrière.
FI : Qu’est-ce que vous aimeriez vivre de plus en tant que footballeur ?
E. L. B. N. : Vivre une Coupe du Monde, ce serait le summum ! Je veux continuer à jouer en coupe d’Europe et bien sûr la CAN.
En janvier 2021, l’association mangrove environnement avait lancé un grand plan de reboisement dans la mangrove de Tsimkoura au sud de l’île. Un an après, où en est l’équipe ? Quels sont les résultats ? Réponse avec Boina Said Boina, directeur de la structure et lauréat des Trophées mahorais de l’environnement en décembre 2021 dans la catégorie personnalité de l’année.
Fleur, rouge, jaune, blanc, gros poumon, pomme ou encore petites feuille… La mangrove de Tsimkoura offre une biodiversité unique avec pas moins de sept espèces différentes de palétuviers ! “On me demande souvent pourquoi je me concentre uniquement sur cet endroit”, s’amuse Boina Said Boina. “Mais si j’arrive à restaurer cette mangrove, je serais en capacité de venir en aide à toutes autres mangroves de Mayotte”, affirme-t-il. Dans son laboratoire à ciel ouvert, le trentenaire expérimente jours après jours de nouvelles méthodes pour tenter de sauvegarder cet écosystème qu’il aime tant.
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Au total, 5.000 plants ont été mis en terre depuis un an. Au gré des vents et des marées, certains n’ont pas survécu tandis que d’autres arborent fièrement de jeunes feuilles d’un vert très tendre. “Selon les zones où nous avons planté, les palétuviers ont plus ou moins tenu et aujourd’hui, j’ai bon espoir pour ceux qui poussent”, se réjouit le directeur de l’association mangrove environnement.
La main verte
Après un tour dans son terrain de jeu favori, Boina Said Boina révèle sa méthode de travail. “En temps normal, les palétuviers devraient se régénérer eux-mêmes. Mais à cause de l’érosion, du réchauffement climatique et de nombreux facteurs extérieurs, nous sommes obligés de donner un coup de pouce à la nature et de mettre en terre nous-mêmes les plantules.” Sous les palétuviers en fleurs, Tadjidine Madi œuvre quotidiennement pour le reboisement des parcelles entre terre et mer. Habitant de la commune depuis de nombreuses années, il a vu le paysage se détériorer… « Là, la mangrove allait beaucoup plus loin et ici avant, il y avait des poissons”. Autant de souvenirs d’une nature préservée que l’on peine par endroit à imaginer.
Une “course contre la montre”
Heureusement, tels des médecins urgentistes, les membres de l’association mangrove environnement viennent panser les plaies de cet écosystème trop souvent mis à mal. “Nous ne nous rendons pas compte de tous les rôles qu’a la mangrove”, affirme Boina Said Boina. Barrière naturelle contre les marées, tsunamis et l’érosion, captation de carbone, nurserie de poissons… Les forêts de palétuviers sont des écosystèmes primordiaux pour l’île au lagon. Une richesse unique mais très difficile à recréer. “À cause du réchauffement climatique, beaucoup de plantes sont cuites sur place. Les crabes sont aussi nos grands ennemis car ils n’ont pas de prédateurs et raffolent des petites feuilles de palétuviers. Ajouter à cela la pollution liée à l’activité humaine, nous avons encore du pain sur la planche”, annonce le directeur.
Grâce à divers financements, la structure associative espère pouvoir bientôt reconquérir une vingtaine d’hectares et freiner l’érosion des côtes. “Ce sera un projet sur trois ans, nous souhaitons commencer les travaux au plus vite car c’est une véritable course contre la montre pour sauvegarder notre patrimoine naturel.” Toujours motivé, Boina Said Boina, reste positif et se félicite du travail déjà accompli entre vase et lagon. Son rêve à présent est de voir fleurir les palétuviers par milliers au pays des makis…
Entrée principale de la mangrove d’Hajangua depuis la route principale par où sont acheminés les véhicules contenant les 2 roues.
Face aux embouteillages chroniques, bon nombre d’usagers préfèrent rouler en deux roues, scooters ou grosses cylindrées. Mais ces derniers sont une proie de choix pour les voleurs qui, très bien organisés, ont monté un trafic juteux entre Mayotte et les Comores. Le réseau se dissimule dans les mangroves de l’île où les deux roues sont ensuite envoyés par kwassa vers l’archipel voisin. Une source policière nous en a dévoilé le mécanisme.
Quel usager ne s’est jamais fait voler au moins un scooter à Mayotte ? S’ils sont pratiques pour slalomer entre les voitures dans les files d’embouteillages, les deux roues sont la proie préférée des voleurs, car plus simples à dérober que les voitures. « Ici, les voleurs n’ont pas la technicité nécessaire pour voler les voitures », nous explique un policier. « Même s’il ne faut pas généraliser, car cela peut arriver quand même de temps en temps », précise-t-il. Plus le deux roue est petit , plus le risque est grand… Plus simples à voler, ils sont également plus faciles à dissimuler au sein des mangroves où un véritable trafic en bonne et due forme a été repéré par les policiers, en particulier dans les mangroves d’Hajangua, de Bandrélé où, pire, de Nyambani qualifiée de « véritable zone de non droit » par notre source policière.
Plusieurs conteneurs sont installés dans la brousse située autour des mangroves. Non loin de là se trouve un point d’accostage pour les kwassas.
Un trafic très bien organisé par des voleurs professionnels
Plan de la mangrove d’Hajangua. Les bâtiments et conteneurs servant aux voleurs à stocker les 2 roues avant leur envoi vers Anjouan sont entourés en rouge.
Si ce trafic fait l’objet d’une surveillance policière, le sujet est extrêmement tabou et il est impossible d’obtenir des informations par voie officielle. Toutefois, une source policière, excédée par la politique de « laisser-faire » menée à Mayotte, a accepté de nous livrer des informations sous couvert d’anonymat. « Nos deux roues volés sont transportés pour certains vers la mangrove d’Hajangua en voiture ou en camion. Il y a une entrée depuis la route principale qui y mène », nous explique cette même source. Là-bas, les policiers ont repéré un bâtiment abandonné, souvent grand ouvert. « Je vous laisse imaginer à quoi il peut servir », poursuit le policier qui nous précise en outre que tout autour, c’est la brousse où n’importe qui peut se cacher où cacher des véhicules. « C’est un véritable labyrinthe avec de multiples chemins fréquentés », affirme ce professionnel de terrain qui, en suivant l’un de ces chemins, a repéré des conteneurs. « Il y a plus d’un an, l’un de mes amis a retrouvé sa moto volée devant ce conteneur. Il n’existe plus aujourd’hui, mais il y en a d’autres », indique-t-il.
Un peu plus loin, dans la mangrove d’Hajangua, se trouve une rampe faite avec des restes de bouée qui permet l’accostage et le chargement des kwassas, direction Anjouan. « Au vu de leur organisation, ces voleurs ne sont pas des amateurs. Ce sont des professionnels équipés et prêts à tout pour remplir leur commande ! », s’agace notre source. S’ils emploient bien souvent des mineurs désœuvrés pour accomplir « la première étape », c’est-à-dire le vol du deux roues auprès des usagers, la suite des opérations est néanmoins le fait de professionnels, dont les commanditaires sont basés aux Comores. Abusant des lois françaises sur la protection des mineurs, ils paient ces enfants parfois affamés ou en tout cas livrés à leur sort en sachant que de toute façon même en cas d’interpellation, il est rare qu’ils terminent en prison. Pas au terme d’une seule interpellation en tout cas.
Mayotte : une zone de non-droit ?
Le trafic de deux roues au sein des mangroves de l’île n’est que l’une des facettes du banditisme qui règne à Mayotte. Dans les forêts de l’île, plusieurs « repères » de délinquants sont connus des policiers et même parfois de la population, sans que rien ne soit fait pour régler le problème une bonne fois pour toute. Un éducateur s’occupant de jeunes délinquants nous a parlé notamment d’un célèbre repaire situé dans la brousse autour de Combani. Surnommé « le château », il est le refuge d’un bon nombre de jeunes voyous qui y amènent leur butin et son existence est presque de notoriété publique dans le centre de l’île. Pourquoi ne fait-il pas alors l’objet d’une intervention des forces policières ? « Des opérations sont organisées parfois, mais les délinquants connaissent bien mieux le terrain que nous et il nous est très difficile de les interpeler », nous confie un policier. Une réponse qui paraît un peu légère pour justifier de continuer à laisser la délinquance gangréner l’île, provoquant régulièrement l’exaspération des habitants. Si les policiers « classiques » n’ont peut-être pas les compétences requises pour éradiquer ces bandes organisées, les forces spéciales pourraient sans doute s’en charger sans problème.
À moins que l’État ne nous cache quelque-chose et qu’il n’ait un intérêt quelconque à laisser la délinquance s’installer ainsi sur l’île aux parfums… La question est : pourquoi ? N’étant pas dans les « petits papiers » du ministère des Affaires étrangères, nous n’avons pas de réponse à apporter à cette question, mais il est néanmoins clair que la gestion de Mayotte par la France est pour le moins étrange et que beaucoup d’éléments du problème sont dissimulés à la population. Mais nous sommes peut-être par trop complotistes…
L’appel à initiatives de la Fondation Crédit Coopératif distingue des projets exemplaires et novateurs pour les territoires. Il est ouvert à toutes les structures de l’économie sociale et solidaire poursuivant un objectif d’intérêt général.
Le dossier de candidature doit être dépsé avant le 31 janvier et se compose de deux parties : la première vise à décrire la structure et son projet et la seconde à préciser les besoins de la structure. Pour postuler, il faut joindre les pièces administratives (statuts, extrait de Kbis, composition de la gouvernance…), le budget, les comptes de résultats, les bilans comptables. Si vous le souhaitez, vous pouvez également joindre des photos, des témoignages vidéos ou tout autre document permettant de mieux comprendre ou compléter votre projet.
Après vérification de la validité des candidatures par chaque agence du Crédit Coopératif, la sélection sera réalisée par un jury composé de représentants de structures locales emblématiques de l’ESS, sociétaires du Crédit Coopératif. Les palmarès seront annoncés par région à partir du mois d’avril 2022.
Fin 2021, le réseau d’experts emploi-formation-compétences Akto a mis en place un « accompagnement social » pour les apprentis en difficulté dans les Outre-mer, qui vise à favoriser leur réussite en leur permettant de bénéficier d’un soutien multiforme adapté à leur situation durant tout toute la durée de la réalisation du contrat d’apprentissage.
Les publics visés en priorité par cet accompagnement sont les personnes en déficit de compétences comportementales et d’aptitudes professionnelles, celles en difficulté sociale et économique, mais aussi les signataires de contrats d’apprentissage issus du RSMA, de la garantie jeune et de l’école de la deuxième chance. Sans oublier celles qui n’ont pas atteint ou obtenu de diplôme de niveau 3 (CAP BEP) ou 4 (baccalauréat), celles qui sont en situation de handicap (reconnaissance RQTH) et les habitants dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville…
La déclinaison de l’accompagnement social d’apprentis en difficulté est réalisée par le centre de formation d’apprentis, qui s’engage à proposer un suivi individualisé renforcé et spécifique à de chaque apprenti, à permettre la reprise de la confiance en soi via notamment un accompagnement ciblé sur le développement des compétences liées au savoir-être et plus généralement aux soft skills, et à apporter des réponses adaptées aux problématiques de chaque apprenti, en lien avec des acteurs spécialisés (logement, service sociaux, médecins, etc…), les formateurs, les familles et les maîtres d’apprentissage dans les entreprises. En fonction des problématiques individuelles rencontrées, un soutien financier et/ou logistique est défini.
L’objectif d’Akto est de déployer 560 accompagnements correspondant à autant d’apprentis embauchés au sein de ses entreprises adhérentes.
En concertation avec son comité stratégique Outre-mer et avec les directions des affaires culturelles de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de Mayotte et de La Réunion, le centre national de la musique met en place un fonds d’un million d’euros dédié aux Outre-mer.
Le CNM soutient le secteur professionnel de la musique de l’Outre-mer. En raison de la complexité géographique des régions et de l’impact lié à la crise sanitaire, il a mis en place des dispositifs adaptés au contexte de ces territoires. Le fonds Outre-mer se décline en trois volets : le soutien exceptionnel aux festivals, le soutien aux diffusions alternatives, et le soutien à la présence digitale des artistes. Les dates limites de dépôt sont fixées au 7 février et au 21 mars. Le délai minimum pour l’analyse des dossiers est de quatre semaines. Les dossiers de demande d’aides pour ces trois volets peuvent être déposés « au fil de l’eau » exclusivement sur la plateforme monespace.cnm.fr.
Le code de l’environnement prévoit la mise en place de mesures en faveur de la qualité de l’air dans des agglomérations urbaines. L’article 119 de la loi Climat et résilience, publiée durant l’été 2021, est venue renforcer par, en particulier, l’instauration, avant fin 2024, de zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations métropolitaines de plus de 150.000 habitants. Un arrêté publié à la fin décembre établit la liste ces agglomérations et les communes qu’elles incluent. Cet arrêté met aussi à jour la liste des agglomérations (et communes y afférant) sur lesquelles doivent être adoptés des plans de protections de l’atmosphère (PPA), à savoir les agglomérations de plus de 250.000 habitants, et celles qui doivent mettre en place une surveillance adaptée de la qualité de l’air et des plans de mobilité, à savoir les agglomérations de plus de 100.000 habitants.
Ainsi, l’agglomération de Mamoudzou rejoint la liste des 64 agglomérations de plus 100.000 habitants qui doivent mettre en place un dispositif de surveillance de la qualité de l’air et un plan de déplacement urbain. Obligatoire, ce dernier est une démarche de planification pour élaborer un projet global en matière d’aménagement du territoire et des déplacements les moins polluants pour l’environnement. Son élaboration s’effectue par l’autorité organisatrice de transport avec l’ensemble des acteurs locaux.
Présentes sur l’ensemble du territoire, les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) sont habilitées à accompagner les collectivités territoriales dans leurs différentes démarches. Elles peuvent dresser un diagnostic territorial de la qualité de l’air pour connaître précisément les enjeux et les leviers d’action des territoires ; étudier différents scénarios pour définir et déployer des solutions adaptées aux territoires ; évaluer les actions mises en place pour améliorer la connaissance de l’impact des actions menées ; communiquer avec les citoyens pour sensibiliser et faire évoluer les comportements.
Le 11 janvier est à marquer d’une pierre blanche au sein du centre hospitalier de Mayotte avec la nomination de Karim Mechergui, praticien à temps partiel, comme chef du services des urgences (urgences, réanimation, SMUR, évacuations sanitaires, caisse hyperbare) en remplacement de Ludovic Iché, et de Nora Oulehri, praticien urgentiste, comme directrice du Samu en lieu et place de Christophe Caralp. La fin d’une ère !
La mise en place depuis dimanche soir du couvre-feu pour freiner la propagation du Covid-19 s’accompagne du retour des contrôles. À Tsararano, mardi soir, les gendarmes font encore preuve de pédagogie.
L’heure de pointe est déjà passée et les rares véhicules qui s’engagent sur le rond-point de Tsararano n’ont que quelques secondes pour apercevoir les gendarmes qui se signalent. À 20h30, ce mardi soir, une équipe de deux militaires arrêtent les voitures à l’aide de leur lampe. Au même moment, leurs collègues opèrent de la même manière à Longoni et à Chirongui. Voilà trois jours qu’ils sont de retour sur le bord des routes de l’île pour faire respecter le couvre-feu.
Et les nouvelles ne vont pas si vite à Mayotte, comme l’atteste ce conducteur appelé à se garer. « Jeff », un jeune gendarme récemment détaché sur l’île, s’avance vers lui. « Le couvre-feu, c’est 20h », rappelle-t-il, avant de demander les papiers du véhicule et la présence d’une attestation de sortie. De l’autre côté, « le chef Bakar », un officier bien connu de la gendarmerie de Dembéni, indique aux deux passagers de bien porter le masque s’ils sont plusieurs à l’intérieur de l’habitacle.
Le port du masque rappelé continuellement
L’heure est encore à la prévention, assurent les deux gendarmes. « Mais on sera là tous les soirs », n’oublie pas de dire le jeune gendarme à l’automobiliste. Seules quatre verbalisations auront lieu cette nuit-là (l’amende pour non-respect du couvre-feu est de 135 euros) et plutôt pour des véhicules où les passagers sont nombreux et sans masques. Un nouveau passager passe très près de prendre la sienne d’ailleurs. « Je m’excuse. Je l’ai jeté en sortant du boulot », tente-il de se justifier. Le conducteur, un mécanicien de Mamoudzou qui débauche, doit aussi s’expliquer. « Je ne savais pas qu’il y avait un couvre-feu… Je quitte le travail à 16h d’habitude », avant de promettre de demander une attestation à son patron.
Sur cet axe habituellement très fréquenté, les piétons se sont également rarifiés ce mardi soir. « Le chef Bakar » interpelle en shimaoré trois jeunes qui remontent vers Tsararano, vers 21h30. Ils précisent qu’ils sortent de leur entraînement de football et que deux d’entre eux accompagnent le troisième par sécurité jusqu’à Tsararano. Gentiment, le gendarme invite les deux jeunes de Dembéni à faire demi-tour.
Automobilistes, comme passants, se plient volontiers aux recommandations, même si on ne sait pas s’ils sont toujours s’ils sont sincères. « On habite juste là », se défend une jeune femme en pointant du doigt les maisons au-dessus du carrefour. Avec l’homme qui l’accompagne, ils sont allés rendre visite à sa sœur enceinte à Iloni. Les gendarmes lui signalent qu’il faut éviter ce type de sortie, surtout sans justification. «On ne le fera plus jamais », répond-elle, avant de s’évanouir dans la nuit noire.
À l’occasion de la rentrée de janvier 2022, le rectorat a mis en place trois centres de tests antigéniques répartis sur le territoire de l’île aux parfums. L’objectif ? Permettre aux enseignants et à ceux qui le souhaitent d’effectuer un dépistage au Covid-19 sans subir les files d’attente des pharmacies. Les élèves quant à eux peuvent compter sur leur infirmière scolaire pour se faire tester.
“58 tests mardi 11 janvier, dont presque 50% de positifs. » Le centre de dépistage du lycée de Tsararano est loin d’être un gadget. Depuis la rentrée, les infirmières de la réserve sanitaire voient défiler les Mahorais désireux de se faire dépister. Dès leur arrivée les patients sont pris en charge par l’un des quinze employés administratifs recrutés spécialement par le rectorat.
Nom, prénom, numéro de carte vitale, mail ou numéro de téléphone… Pour se faire tester, rien ne diffère des autres centres de dépistage de l’île ! “Face à la saturation des pharmacies, le rectorat a pris des mesures pour permettre à son personnel en première ligne de maintenir le service public d’éducation”, explique le recteur, Gilles Halbout. Un accès facilité donc et un moyen de recenser rapidement les cas de Covid-19 dans les classes afin de les isoler.
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Du lundi au vendredi, dans le lycée de Tsararano, le collège de Tsingoni et les locaux du service départemental d’incendie et de secours à Kawéni, les personnels de l’Éducation nationale sont prioritaires pour se faire dépister. Après 15 minutes d’attente, tous obtiennent le résultat de leur test et peuvent appliquer le protocole sanitaire en fonction de celui-ci.
Tester pour mieux protéger
“Les lycéens peuvent venir se faire tester à l’infirmerie sur la base du volontariat », affirme Gilles Halbout. Là-bas, l’infirmière scolaire apprend aux élèves comment réaliser un auto-test. À la suite de cas confirmés de Covid-19 dans trois classes de l’établissement ce mercredi 12 janvier, les élèves de celles-ci iront se faire dépister. Si les résultats des tests s’avèrent positifs, les jeunes devront s’isoler pendant une semaine et recevront un kit de trois tests à effectuer durant la septaine. “Nous dénombrons de plus en plus de cas parce que nous réalisons de plus en plus de tests. Statistiquement, il y aurait un élève positif dans chaque classe. Nous ne pouvons pas fermer tous les établissements”, défend le responsable de l’académie. En effet, si le rectorat ne compte pas jouer avec la santé de ses élèves, il ne souhaite pas non plus mettre en péril l’éducation des petits Mahorais.
“Nous faisons beaucoup de prévention. Lorsqu’un élève est testé positif, on l’invite à changer son comportement. Il s’isole, travaille à distance, porte le masque et applique les gestes barrières pour ne pas contaminer ses proches.” Des règles simples martelées depuis maintenant deux ans et qui viennent s’ajouter à la vaccination qui seraient les seuls moyens efficaces de lutter contre la pandémie…
Pierre angulaire du trafic maritime mahorais, le port de Longoni doit connaître une transformation majeure d’ici 2030 avec la réparation et le renforcement de ses deux quais. Si un premier chantier est actuellement en cours, une étude bathymétrique réalisée ces derniers jours doit permettre au Département de choisir les meilleures options sur la table pour faire de ce site une référence dans le Canal du Mozambique.
« Nous avons envoyé une sonde sous l’eau reliée à un GPS par une perche pour obtenir toutes les hauteurs d’eau. » Un travail d’orfèvre réalisé depuis un navire professionnel durant trois jours, du vendredi 7 au dimanche 10 janvier, par Marie Sciboz et son collègue hydrographe, Paul Dufour, à l’intérieur du port de Longoni. Dans le jargon scientifique, il s’agit ni plus ni moins de levés bathymétriques permettant de mesurer les profondeurs marines. Et aux premiers abords, le fond du site ne présente « rien de choquant ». Un constat relativement inhabituel pour être noté, selon la directrice de Ceres. « Souvent, il n’est pas rare d’y retrouver des voitures…. Même en surface, nous n’avons vu aucun déchet flotter. L’environnement est plutôt bien préservé ici. »
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De retour en métropole ce jeudi, les deux collaborateurs de la société spécialisée dans les recherches et les expertises sous-marines doivent désormais « pouvoir affiner le traitement des données » et ensuite « rendre un rapport définitif d’ici une dizaine de jours ». Une mission indispensable dans le cadre du projet d’extension mené par le conseil départemental. Mais cela n’empêche pas de prendre les devants puisque la réparation et le renforcement des structures en béton du quai n°1 sont en cours de réalisation depuis le début de l’année 2021. « Les travaux ont pris un peu de retard à cause de problèmes techniques, mais tout devrait être terminé pour la fin du mois de mars », assure Mustoihi Mari, le directeur général adjoint en charge de l’aménagement au sein de la collectivité. Et ainsi démarrer la deuxième phase, à savoir s’attaquer aux pieux qui supportent la dalle, pour une durée comprise entre 10 et 12 mois.
Prise en compte des repères géodésiques
Si cela laisse encore le temps de voir venir, la mission de la semaine dernière doit permettre aux élus départementaux de se projeter et de faire un choix sur le devenir du port de Longoni en fonction de l’emprise terrestre et maritime. « La spécificité propre à Mayotte sont les repères géodésiques avec l’enfoncement de l’île. Si nous ratons le référencement en état, nous pouvons nous tromper de quelques centimètres… Or, quand nous inspectons un quai, il faut être le plus précis possible », soutient Marie Sciboz, avant de préciser que les résultats lui permettent notamment de modéliser en 3D l’immersion des structures de déchargement des containers.
En d’autres termes, la finalisation des études bathymétriques va conditionner la suite des opérations. « En fonction de la faisabilité, nous pensons que nous pourrons afficher la solution technique retenue dans le courant de l’année 2022 », confie sans trop se mouiller Mustoihi Mari. À titre d’exemple, deux idées revenaient régulièrement sur le coin de la table en 2019 pour améliorer la desserte portuaire : le prolongement du quai n°2 vers l’intérieur ou l’extérieur de la darse ou l’installation d’un quai flottant de 270 mètres de long sur 35 mètres de large. Quelles que soient les options retenues, le Département table sur un investissement prévisionnel de l’ordre de 100 millions d’euros d’ici la fin de la décennie. Et ainsi permettre au port de Longoni de concurrencer les pays voisins, lui qui à l’heure actuelle ne représente que 0.6% du trafic maritime régional, avec un tonnage global estimé à 1.15 million en 2017…
Un jeune homme de 26 ans a été reconnu coupable ce mercredi 12 janvier 2022 d’aide à l’entrée d’un étranger en France, mais dispensé de peine par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 24 décembre 2020, il a été arrêté alors qu’il transportait celui qu’il considère comme son père pour qu’il puisse être soigné à Mayotte.
En contrôlant l’embarcation au large de Pamandzi, le 24 décembre 2020, les gendarmes sont tombés sur un équipage atypique. Seuls deux hommes, des Comoriens, tentaient d’accéder à Mayotte. L’un des deux, le plus âgé, présentait une paralysie des jambes et de la main droite. Âgé de 26 ans, le plus jeune était à la barre du bateau qu’il emprunte régulièrement pour pêcher.
Ce dernier habite sur l’île depuis longtemps et compte à son actif deux arrestations à bord de kwassas en 2014 alors qu’il tentait la traversée depuis les Comores. Intégré depuis, il est marié, a deux enfants et travaille par intermittence en fonction des contrats. S’il ne dit mot de son géniteur, il raconte à la barre ce mercredi que l’homme qui l’accompagnait ce jour-là fait figure de paternel « depuis mes trois ans ». Toujours en lien avec lui, il lui envoie régulièrement de l’argent, notamment pour le soigner. « Je ne pouvais plus l’entendre geindre », admet-il. « C’est comme un père, je lui devais au moins ça. »
C’est donc en décembre 2020 qu’il se décide à aller le retrouver. Expliquant ne pas pouvoir le soigner sur place, il a ramené « son père » à Mayotte pour le conduire au centre hospitalier. Ce qu’ont finalement fait les gendarmes.
« C’est un écran de fumée »
Représentant du ministère public, Tarik Belamiri ne veut pas croire à cette histoire de bon samaritain et demande de la prison avec sursis et une interdiction de territoire français. « C’est un écran de fumée », s’exclame-t-il au sujet de la version du jeune homme, rappelant la présence de 957 euros dans ses poches. Celui-ci répond, sans pouvoir rentrer dans les détails, que c’était pour trouver des soins aux Comores.
Quelques minutes plus tard, son avocat argue que son client a répondu à « une contrainte morale » en faisant l’aller-retour jusqu’aux Comores ce jour-là. Le jeune homme a également pour sa défense un titre de séjour, certes périmé depuis trois jours, mais qui était en phase de renouvellement au moment de l’interpellation.
N’ayant pu entendre la version de l’homme emmené à l’hôpital, la présidente du tribunal, Chantal Combeau, admet : « La preuve que votre explication serait fausse n’est pas avérée. » Le jeune homme est donc reconnu coupable, mais le tribunal le dispense de peine.
Du sursis pour un vol avec effraction dans une épicerie
Malgré un t-shirt noir sur lequel est écrit « Non au tabac », c’est bien pour un vol de cigarettes, d’alcool et d’argent liquide qu’un jeune Comorien de 21 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis, ce mercredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 4 novembre 2018, il s’était introduit par la fenêtre d’une épicerie grâce à un pied de biche et à un coupe-boulon, alors que le propriétaire dormait pourtant sur les lieux. « J’avais besoin de boire de l’alcool », justifie-t-il au tribunal.
Si son identification a mis un certain moment à être établie, c’est que le jeune homme arrivé à Mayotte à 13 ans a la bougeotte ces derniers temps. Des vols dans plusieurs endroits de l’île lui sont imputés depuis son interpellation en 2019. Aujourd’hui détenu à Majicavo, il a été condamné pour plusieurs vols avec violence, dont un en bande organisée qui lui a valu six ans de prison. Pour l’affaire concernant l’épicerie, ce sont ses empreintes digitales et le sang laissé sur place qui ont finalement mené à sa nouvelle condamnation.
Au tribunal pour des attouchements sur sa voisine de 14 ans
Sans avocat, un homme de 30 ans s’est présenté à l’audience de ce mercredi pour des faits datant du 27 janvier 2021 à Bouéni. Ce jour-là, vers 11h, la victime âgée de 14 ans rentre du collège quand le voisin de 30 ans qu’elle connaît bien l’aborde et l’attrape par le bras. La guidant chez ses parents, il l’emmène dans sa chambre. Après lui avoir caressé les seins et mis la main à l’intérieur de son soutien-gorge, il glisse sa main sur sa cuisse puis sur sa culotte.
Présent dans la maison au même instant, le petit frère de 7 ans part avertir la famille de la victime de ce qui se trame chez lui. C’est donc furieuse que la mère est venue chercher sa fille avant de l’aider à porter plainte. Nerveux, le trentenaire originaire de Bouéni triture le micro et peine à regarder la présidente quand elle lui pose des questions. « Est-ce que vous pensez qu’elle avait envie d’être touchée ? », demande à plusieurs reprises Chantal Combeau. À chaque fois, le silence et la gêne s’installent.
L’expertise psychiatrique n’ayant pu être faite, les débats n’ont pas pu continuer ce mercredi et le renvoi a été prononcé pour une nouvelle audience en avril. Le contrôle judiciaire, interdisant de quitter le territoire et de se rendre chez la victime, a été maintenu en attendant.