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CHM : une grève… contre les bus spécialement dédiés pour les agents

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Depuis le 3 janvier, le centre hospitalier de Mayotte propose à ses agents de Mamoudzou des trajets en bus entre leurs lieux de résidence et la ville chef-lieu. Le manque de places et certains dysfonctionnements ont provoqué un droit de retrait ce mercredi 26 janvier. En réponse, la direction et le prestataire promettent de réévaluer quantitativement et qualitativement ce dispositif.

« Quand j’arrive au CHM, tous mes habits sont trempés tellement je transpire dans le bus », se désole une manipulatrice en électroradiologie, résidente à Kani-Kéli. Des propos rapidement complétés par l’un de ses collègues : « En plus, on est serrés comme des sardines ! » Mis en place au tout début de la crise Covid, en mars 2020, pour assurer le transport des agents vers leur lieu de travail dans le respect des gestes barrières, ce dispositif a été pérennisé, contre la modique somme annuelle d’1.2 million d’euros, par la direction de l’établissement hospitalier le 3 janvier 2022 sur demande des professionnels de santé. « Rentrer en scooter à Bouéni à 19h après une garde de douze heures, c’est impensable », développe un néo-arrivant, ravi de pouvoir se faire raccompagner en toute sécurité.

Seul hic : les trajets entre les lieux de résidence et la ville chef-lieu s’avèrent parfois douloureux, à cause d’un certain nombre de dysfonctionnements (absence de climatisation, fuites d’eau, difficulté d’accès pour les personnes à mobilité réduite, insalubrité récurrente…). « L’autre jour, on est même tombé en panne d’essence à Tsoundzou », sourit jaune l’une des passagères régulières. Raisons qui ont poussé une cinquantaine d’employés à exercer un droit de retrait « pour faire bouger les lignes » ce mercredi 26 janvier. « Les véhicules ne sont pas conformes », répète avec insistance Fatima Abdallah, représentante du personnel à la CFDT. « Ce sont des exigences de base pour bénéficier d’un minimum de confort, pour nous permettre de récupérer une heure de sommeil et pour arriver au boulot en temps et en heure », renchérit Anli Rigotard, le porte-parole de l’intersyndicale.

Période de rodage

Pour désamorcer cette crise, deux réunions se sont tenues dans la matinée entre la direction, le prestataire (Carla Mayotte Transports Baltus) et les différentes organisations syndicales représentées. « La démarche s’est bien déroulée, mais encore une fois, pourquoi en arriver-là alors que tous les courriers et toutes les relances ont été envoyés », s’interroge Anli Rigotard, qui déplore « le manque d’anticipation ». Des promesses notables ont notamment été prises, comme l’augmentation du nombre de sièges (de 22 à 33) dans les bus, pour que ce nouveau marché réponde aux réels besoins des agents. Une première avancée majeure aux yeux du syndicaliste, qui garde en tête l’agression à Majicavo d’une de ses collègues lundi soir, contrainte de rentrer chez elle en voiture faute de place dans l’autocar. « Aujourd’hui, toutes les lignes sont effectivement pleines. Nous sommes en période d’ajustement car nous ne savions pas combien d’agents allaient les utiliser. Nous nous réadaptons », justifie Christophe Blanchard, le directeur par intérim du CHM, qui annonce par ailleurs que des véhicules neufs doivent prochainement arriver sur le territoire.

Les CMR dans la boucle

Reste à réussir à enrôler d’autres antennes du CHM dans la boucle… « Ce service n’est pas assuré pour les centres médicaux de référence », regrette un habitant de Hamjago, venu apporter son soutien durant quelques heures. Une anomalie facilement réparable selon Anli Rigotard : « La plupart de ceux qui travaillent là-bas habitent ces communes, cela ne doit pas être bien compliqué de faire tourner des navettes. » Si aucune date de lancement n’est encore prédéfinie, un prochain comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pourrait permettre d’apporter quelques éclaircissements sur cette doléance. « Une fois que Mamoudzou sera bien calibrée, nous allons adresser un questionnaire aux agents des CMR pour savoir s’ils en ressentent le besoin », promet Christophe Blanchard, qui rappelle qu’un bus roule déjà en Petite-Terre à la suite de l’ouverture du nouvel hôpital. Suffisant pour éteindre ce début d’incendie ? « Nous n’aimerions pas revenir avec les mêmes points de revendications », met-il toutefois en garde. Avant que sa binôme, Fatima Abdallah ne se montre un peu plus véhémente. « Nous attendons que les nouveaux bus soient opérationnels d’ici vendredi, sinon nous lancerons un préavis de grève. »

Un concours « jeune entrepreneur » pour susciter des vocations

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Réunis dans le cabinet du rectorat ce mercredi 26 janvier, la présidente de la couveuse d’entreprises Oudjerebou, Farrah Hafidou, le président du Rotary Club Mamoudzou Hippocampe, Jean-Baptiste Boko, et le recteur de Mayotte, Gilles Halbout, ont signé une convention tripartite pour la mise en place du concours « jeune entrepreneur ». Un projet qui vise à sensibiliser et à initier la jeunesse mahoraise à la création d’entreprises.

Rapprocher le monde socio-économique des élèves et de l’Éducation nationale, tel est l’objectif du concours “jeune entrepreneur”. Au total, 28 projets germent dans la tête des lycéens et des étudiants, scolarisés à Sada, Dzoumogné, Chirongui et Kawéni, participants au programme. Leur défi : créer un modèle entrepreneurial fictif et favorable au développement économique local !

Président du Rotary Club Mamoudzou Hippocampe, Jean-Baptiste Boko se réjouit de la signature de ce projet ce mardi 26 janvier. “En tant que professeur de lycée, je ne peux que soutenir et accompagner ce dispositif”, affirme-t-il.  Tout comme l’association internationale, la couveuse Oudjerebou voit grand pour l’avenir de Mayotte et compte bien apporter toute son expertise lors des différentes étapes, à savoir la présélection, le premier jury et enfin le grand jury au mois de mars pour désigner le lauréat final. “Depuis six mois, ces jeunes sont accompagnés”, souligne la présidente de couveuse Oudjerebou, Farrah Hafidou.

Après le top départ le 8 novembre dernier, les jeunes doivent à présent redoubler d’originalité pour tenter de remporter le concours jeune entrepreneur. “Notre objectif est de les rendre autonomes, insiste la présidente. Désignés dans chaque établissement scolaire, des référents travaillent au quotidien avec les aspirants entrepreneurs à l’élaboration de leur projet. Dossier de candidature, business plan, ateliers sur la communication, montage d’une étude financière, entraînement oral, réalisation d’un pitch… Les lycéens et étudiants auront toutes les cartes en main pour un jour pouvoir réaliser leur rêve entrepreneurial.

Construire Mayotte

“Nous n’aurons jamais trop d’initiatives de ce genre”, s’exclame le recteur, Gilles Halbout, impatient d’assister aux premières phases du jury. “Tout ce qui permet à la jeunesse de se projeter est bon à prendre : apprendre à vendre, à synthétiser un projet mais aussi à utiliser leur formation dans le monde professionnel », ajoute-t-il, très enthousiaste. Un projet exemplaire dans un monde de l’entreprise en mouvement perpétuel et qui se décloisonne au profit d’interactions avec l’Éducation nationale.

Si sur le papier, le projet entrepreneurial que les jeunes doivent développer est fictif, rien ne les empêchera plus tard de le concrétiser. En attendant, la couveuse Oudjerebou met l’eau à la bouche des signataires de la convention en évoquant des projets “très innovants » parmi les cinq thématiques (tourisme, environnement et mer, artisanat, numérique et animation). De quoi participer au développement harmonieux de Mayotte dans les prochaines années.

Harcèlement moral : une salariée de Mlezi Maoré relaxée

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La relation de travail compliquée entre deux employées de l’association Mlezi Maoré a débouché en octobre 2019 sur un mouvement social. Plus de deux ans après, les protagonistes sont venues s’expliquer à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi. Ce dernier a décidé de relaxer la plus jeune, âgée de 30 ans, ne pouvant caractériser le harcèlement moral. Le parquet a fait appel, l’audience est prévue au mois de juin.

L’affaire a connu une médiatisation en octobre 2019, quand les salariés du site Mlezi Maoré de Combani ont fait valoir leur droit de retrait. À l’époque, ils souhaitaient exprimer leur mécontentement au sujet de la gestion d’un conflit interne à la structure. Syndicats et employés reprochaient le traitement réservé à l’une des cadres du pôle handicap, dont les relations avec une ortophoniste travaillant sur plusieurs structures à la fois se sont particulièrement dégradées. Un conflit qui couvait depuis plus d’un an déjà et qui s’est retrouvé, ce mercredi, au tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Le point de départ est pourtant anodin. Deux salariées, qui s’entendent bien, décident de partir en vacances à l’île Maurice. Habituées à partir ensemble, elles passent un séjour horrible, sentant développer de moins en moins d’atomes crochus au fil des jours, et en viennent même aux mains. La plus âgé, aujourd’hui 36 ans, vient d’avoir une promotion au sein du site de Combani et doit prendre ses nouvelles fonctions. L’autre, une trentenaire originaire de Belgique, est orthophoniste et travaille sur plusieurs sites de l’association.

« Des humiliations, des brimades »

Le voyage, plus les nouvelles responsabilités, changent le rapport entre les jeunes femmes. Dès les premières réunions de service, où elles se côtoient forcément, les échanges deviennent plus compliqués. « Je vis des humiliations, des brimades, des propos violents à mon égard », raconte à la barre l’ancienne cadre, aujourd’hui professeur au lycée de Bandrélé. Son ancienne amie, en compagnie de deux autres salariées, n’hésite pas à « couper la parole » pour marquer sa désapprobation face aux décisions prises. « Je sais que je peux parler de façon virulente », reconnaît-elle. Ce petit manège, d’autres participants aux réunions l’ont également raconté au cours d’une enquête interne menée par le CHSCT (commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), aux côtés de la responsable des ressources humaines.

Si aucun de ses représentants n’est présent ce mercredi, la gestion de l’affaire par la direction a également été abordée à de nombreuses reprises au cours de l’audience. Car la victime a choisi de s’adresser assez vite au directeur. Se montrant d’abord compréhensif, celui-ci tente de calmer le jeu. « Il m’a dit qu’elle va finir par se calmer », se souvient la victime. Mais toutes les deux semaines, elle l’alerte, et celui-ci finit par s’énerver. « Je te préviens, tu vas te taire. Ou je te propose de supprimer le poste de chef de service », continue-t-elle en se mettant à la place de son supérieur.  Désemparée, elle note tout ce qu’elle remarque lors des réunions, avant d’essayer de le restituer lors de l’audience. Elle raconte ses douze kilos perdus en un an, ses insomnies, jusqu’au 7 octobre 2019, où un malaise déclenche son arrêt de travail, qui a duré finalement 23 mois.

Cinq heures de débat

Le dossier est « dense », et pourtant « facile ». À écouter les plaidoiries des deux avocats, on pourrait croire que l’affaire a été vite exposée, puis conclue. Au contraire, il a fallu presque cinq heures de débat avant que la présidente du tribunal et ses assesseurs se retirent pour délibérer. Un temps long où chacun a pu exposer ses arguments. L’avocate, maître Fatima Ousséni, reprend de nombreuses déclarations de la jeune Belge. « Je vois qu’elle minimise. Elle comprend l’importance de ce qu’elle a fait », croit savoir l’avocate, avant d’insister sur l’état physique de sa cliente. « Elle s’est tue des mois avant qu’elle tombe. » La substitut du procureur Sarah Mbuta revient également sur ce que dit l’orthophoniste, après avoir demandé une condamnation parce que « les faits sont constitués ». « Elle confirme qu’il s’agit d’un problème personnel qui arrive dans un cadre professionnel », rappelle-t-elle. Maître Charles Simon préfère s’en tenir à la définition du harcèlement moral et à son interprétation pour défendre sa cliente. « La victime demande que vous adoptiez sa subjectivité », fait-il valoir en référence au texte rédigé pendant l’année où les relations n’ont cessé de se détériorer.

Et, en effet, la présidente du tribunal Liselotte Poizat et ses assesseurs se montrent également dubitatives au cours du débat. Lorsqu’elles entendent la victime, elles lui demandent à plusieurs reprises de fournir des éléments concrets et font remarquer que si la souffrance au travail est reconnue par tous, le harcèlement moral ne l’est pas toujours. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a donc décidé la relaxe de la salariée de Mlezi Maoré et de ne pas suivre les réquisitions du parquet, qui demandait de suivre les demandes de l’avocate de la partie civile : 50.000  euros pour le préjudice et 3.888 euros pour les frais de justice d’avocat. L’affaire sera de nouveau jugée en juin.

Génération 2024 : à Mayotte, la semaine olympique et paralympique bat son plein

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À l’occasion de la semaine olympique et paralympique, le recteur de Mayotte, Gilles Halbout s’est rendu à l’école Foundi Adé de Tsoundzou 1 ce mercredi 26 janvier. Un événement annuel créé à la suite de la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux olympiques de 2024.

Marseillaise, flamme ou encore anneaux… À Mayotte, les Jeux olympiques et paralympiques se préparent dès le plus jeune âge. Réunis dans la cour, les écoliers participent ce mercredi 26 janvier à divers ateliers sportifs. “L’objectif de cette semaine est de promouvoir les valeurs de l’olympisme, le partage, l’amitié et le vivre ensemble pour tous les enfants”, affirme le recteur Gilles Halbout. Au-dessus de lui trône fièrement la plaque « École labellisée génération Paris 2024 » remise vendredi dernier à l’établissement de Tsoundzou 1. Un bon moyen de rappeler l’importance de l’activité physique à l’école et de créer des passerelles entre “le monde scolaire et le mouvement sportif”, ajoute Fahdedine Madi Ali, le chef de service sport, politiques publiques et haut-niveau au comité régional olympique et sportif.

Sport et culture

Relais, judo, sport de balle… En complément des différents ateliers sportifs mis en place pour cette semaine à thème, les enfants découvrent également les sports paralympiques. Housman*, élève de l’école primaire Foundi Adé, tient la main de son camarade Abdallah* pour un parcours d’obstacle à l’aveugle dans lequel il doit le guider. Bandeau sur les yeux, le garçon se laisse entraîner par son camarade. L’objectif ? Terminer le circuit le plus rapidement possible sans faire tomber ni les ateliers ni son copain. Un défi que Housman relève haut la main sous les hourras de ses compagnons de classe. Promouvoir l’inclusion et le sport pour tous, c’est aussi ça l’esprit olympique !

Plus loin sous le préau des maternelles, les écoliers participent aux jeux traditionnels mahorais. Au programme ce mercredi pour les petites sections : une course de sac de riz. Sourire aux lèvres, les élèves s’élancent devant une équipe pédagogique attendrie. Partout dans la cour, les rires et les cris de joie résonnent sur fond de Marseillaise. “Ici, nous sommes dans une école à la pointe en matière d’activités physiques et sportives. Nous espérons que cela donnera envie à tous établissements de se faire labelliser et de développer les infrastructures nécessaires à la pratique sportive en lien avec les communes”, conclut le recteur.

* les prénoms ont été modifiés

Un bain de foule et un beau chèque pour la chanteuse Kueena, gagnante du concours Nyora

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La chanteuse Kueena, gagnante du concours Nyora qui regroupe des artistes des quatre îles de l’archipel des Comores, est de retour dans son île. Elle a atterri ce mardi après-midi vers 16h et a été accueillie en grandes pompes par ses proches qui ont fait le déplacement jusqu’à l’aéroport. Un groupe de musiciens était également présent pour jouer la musique traditionnelle sur laquelle Kueena a esquissé quelques pas de danse tout en arborant fièrement son chèque de cinq millions de francs comoriens, soit 10.000 euros. « Je suis contente d’être rentrée à la maison et de voir que l’on m’accueille de cette manière », a indiqué la chanteuse, touchée par tant d’engouement autour d’elle. Elle se dit reconnaissante de tout le soutien qu’elle a eu durant son aventure au concours de chant et pense déjà à l’avenir. « Il y a un album qui va sortir et pleins d’autres choses », a-t-elle annoncé. Une chose est sûre, la carrière de Kueena va désormais prendre une toute autre tournure.

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L’association Nayma se déploie sur Petite-Terre

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Axée sur le développement solidaire et durable, l’association Nayma est encore toute jeune puisqu’elle a vu le jour en août 2020. Plutôt présente dans le sud de l’île, l’association compte désormais 204 salariés en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) chargés de nettoyer les rivières et mangroves et regarde vers le nord maintenant. « La fin 2021 a été marquée par le déploiement de nos premières équipes en Petite-Terre. Courant décembre, 24 salariés en insertion ont commencé le travail à La Vigie, un chantier délicat où certains déchets sont enfouis jusqu’à quatre mètres sous terre », fait valoir l’association dans sa dernière newsletter. Celle-ci ne manque pas de mentionne « qu’elle compte aussi denouvelles équipes dans le nord et très prochainement dans le centre ».

Outre le travail d’insertion, elle vient d’ouvrir son premier espace public numérique (EPN) à Malamani. Le matériel informatique y est en libre accès et des formations « animées par des    professionnelles pour vous guider dans votre découverte du numérique (initiation et perfectionnement) ». Des animations sont également réalisées à Dembéni et prochainement à Bandrélé. Il est proposé de l’aide pour la réalisation de démarches administratives (Améli, carte d’identité, impôts, factures…), de CV et lettres de motivation ; la maîtrise de Microsoft Office (Word, PowerPoint, Excel…) ou l’accompagnement des enfants à l’utilisation des réseaux sociaux. Pour vous inscrire, contactez l’animatrice de formation numérique au 06.39.71.73.20 ou à l’adresse salima.abdallah@nayma.yt.

Violences à Saint-Benoît : le président Ben Issa Ousseni adresse un courrier de solidarité au maire

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Dans un courrier adressé à Patrice Selly, maire de la ville de Saint-Benoît à La Réunion, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a réagi aux violences répétées qui ont fait deux victimes dans les quartiers de Bras-Fusil et Bras-Canot. « Je souhaite tout d’abord vous adresser un message de solidarité face à ces phénomènes que nous ne connaissons que trop bien à Mayotte », a entamé le président du Département avant de garantir la disponibilité de la délégation de Mayotte à La Réunion, service de la collectivité sis à Saint-Denis.

Par le passé, la ville de Saint-Benoît a déjà connu de tels événements. En réponse à ces faits, l’équipe de la DMR a mené des actions de proximité en s’appuyant sur le tissu associatif : organisation de groupes de paroles sur la parentalité et la sécurité des enfants avec l’association Nourouldjanati Madaniya, rencontre entre une magistrate et des jeunes de Bras-Fusil avec Aouladi Junior. Tout récemment, au mois de décembre, l’association d’insertion sociale et d’animation des jeunes et seniors de Saint-Benoît a été soutenue dans l’organisation d’un tournoi de football inter-quartier visant à promouvoir le vivre-ensemble et la fraternité dans la commune.

La semaine dernière, une délégation d’élus mahorais en mission à La Réunion, menée par le vice-président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, a rencontré des responsables associatifs locaux pour s’enquérir de la situation générale des Mahorais de La Réunion. « Si je regrette que de tels évènements puissent conduire à désigner telle ou telle communauté au risque de tensions plus graves, je ne peux que m’associer à la nécessité de mesures fortes et exemplaires ainsi qu’à celle, pour la commune, de ne pas agir seule », a conclu Ben Issa Ousseni.

Justice : « Elle, elle n’écoute pas »

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Grand, le haut des cheveux teinté en blond, le jeune homme de 21 ans présenté en comparution immédiate, vendredi après-midi, restera en prison. Cet habitant de Kawéni a été interpellé le 28 décembre dernier pour des violences sur l’une de ses compagnes. Il partageait ses jours, à raison de deux à chaque fois, avec ses concubines. Et c’est alors qu’il n’était pas chez l’une mais chez l’autre que la situation s’est envenimée. Se sentant flouée, l’une a débarqué chez l’autre pour demander des explications, débouchant sur une bagarre. « Vous vous êtes interposés et vous lui avez dit : « Dégage ou je te tue » », a rappelé la présidente du tribunal de Mamoudzou, Chantal Combeau. Il a alors saisi sa compagne à la gorge. « Je me suis senti partir », a-t-elle raconté ensuite, avant qu’il ne retourne dans la maison. En colère, la jeune femme a projeté la moto de son compagnon par terre. Il est alors revenu et l’a agrippé puis jeté au sol. Cette violence, la compagne dit en avoir été victime plusieurs fois. Elle a donc ajouté des photos de son visage tuméfié et d’un sérieux hématome sur l’épaule, des faits datant de 2020, pour appuyer ses dires. « Ça colore un dossier », ont convenu la présidente du tribunal et le substitut du procureur Max Goldminc.

Alors que la relation semble moins tumultueuse avec la deuxième compagne, Chantal Combeau a demandé pourquoi cette différence de traitement. « Elle, elle n’écoute pas », a répondu le jeune homme au sujet de la victime. Le tribunal l’a condamné à dix-huit mois de prison, dont seize avec sursis. Il devra en outre suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales, ne plus entrer en contact avec la victime, paraître chez elle et il devra lui verser 1.800 euros au titre du préjudice subi.

Une équipe héroïque des Comores sort de la CAN

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Sans gardien de métier, sans coach et avec un joueur en moins dès la sixième minute, les Coelacanthes ont fait sensation, lundi soir, en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. El Fardou Ben Nabouhane et ses coéquipiers ont créé la surprise en tenant tête au Cameroun, pays organisateur et grand favori de l’épreuve, s’inclinant d’un petit but (2-1). Une prouesse tant les derniers jours ont été compliqués. Touchée par le Covid-19, la sélection s’est retrouvée en effet sans sept de ses joueurs, deux kinés et surtout son sélectionneur Amir Abdou pour ce match.

Pire, parmi les joueurs sur le carreau, Ali Ahamada et Moyadh Ousséni étaient les deux gardiens restants, car le héros du match contre le Maroc, Salim Ben Boina, était blessé. C’est donc le défenseur Chaker Alhadur qui a dû mettre les gants. Dans un style peu académique et face à l’armada camerounaise, celui-ci n’a pas démérité. Tout comme ses coéquipiers d’ailleurs qui ont réussi à se procurer plus d’occasions que l’adversaire. Bien regroupés derrière et rapidement réduits à dix avec l’expulsion du capitaine Nadjim Abdou (6ème minute), ils ont réussi à contenir la Nation hôte tout en profitant de plusieurs contre-attaques.

Ils ont été battus une première fois par Karl Toko-Ekambi (29ème), avant de s’incliner à nouveau à la 70ème sur un but de Vincent Aboubakar. Un très beau coup-franc de Youssouf M’Changama à la 81ème a permis d’entretenir l’espoir pour le Comores, en vain. Pour leur première participation à la compétition, les Coelacanthes sortent donc fièrement au stade des huitièmes de finale.

Le nouveau centre de formation et d’apprentissage de la CMA, « l’arbre qui cache la forêt »

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Prévue ce lundi 24 janvier, la livraison du nouveau centre de formation et d’apprentissage de la chambre de métiers et de l’artisanat accuse du retard, en raison d’un défaut de paiement selon les entrepreneurs intervenus sur le chantier. Cette affaire vient mettre en lumière une gestion administrative et financière au bord du gouffre, qui pousse les salariés de la structure à envisager un mouvement de grève.

Face au bon de commande de 20.169 euros, Moustoifa Attoumani ne décolère pas. Retenu pour réaliser la peinture du nouveau centre de formation et d’apprentissage de la chambre de métiers et de l’artisanat situé sur l’ancienne place du marché à Mamoudzou, le fondateur de la société Deco Sol mange tant bien que mal son pain noir. « Je leur ai fait une confiance aveugle ! », déplore l’entrepreneur, agacé par la tournure des événements. « Quand nous avons fait 50% du travail, nous avons décidé d’arrêter pour défaut de paiement. Ils sont alors revenus vers nous pour nous passer la pommade… Et depuis, c’est silence radio. »

Premier imbroglio dans cette affaire : le non versement d’un acompte de 30% du chiffre d’affaires, qui selon Thierry*, un proche du dossier au sein de la chambre consulaire, n’aurait pas été stipulé dans le contrat. Toujours est-il que cette situation est loin d’être singulière puisqu’elle concernerait l’ensemble des entreprises intervenues sur ce chantier, estimé entre 50.000 et 70.000 euros. « Le règlement intervient lors de la livraison officielle », promet-il. Sauf que la date de réception, envisagée ce lundi 24 janvier selon un échange d’e-mails en notre possession, reste pour l’heure inconnue. Face à ce micmac, la prochaine nomination de Soulaimana Bamana à la tête de la commission de la formation professionnelle pourrait faire quelque peu bouger les lignes. « Il a dit aux artisans qu’il s’engagerait à faire le nécessaire. »

Mauvaise gestion, absence de suivi

Un optimisme loin de faire l’unanimité. « Cela fait un an que nous attendons la signature des devis », se désole Claude*, un autre collaborateur de la CMA, écoeuré par « la mauvaise gestion » et par « l’absence de suivi ». Des procédures préjudiciables pour le 101ème département, en proie à un déficit criant de qualification. « C’est la croix et la bannière pour accueillir la quarantaine d’apprentis qui ont commencé trois sessions d’apprentissage en 2021. » Et le retard accumulé sur la réhabilitation de ce bâtiment bloque l’obtention de subventions, nécessaires à l’ameublement des locaux. Preuve en est avec le non règlement d’une autre facture de 37.000 euros qui empêche le lancement dans le CFA en question d’une formation aux métiers de l’esthétique, alors que le matériel végète sur le territoire depuis octobre. Conséquence : une mise en demeure par le groupement d’intérêt économique 3M serait dans l’air du temps…

Les élus pointés du doigt

« C’est l’arbre qui cache la forêt », confie toujours ce même salarié. Selon lui, toute cette histoire met en exergue des dysfonctionnements beaucoup plus profonds au sein de la structure, apparus notamment au lendemain de l’élection en fin d’année dernière des 25 membres du bureau de la CMA. Une nouvelle épine dans le pied des employés : « Des abrutis qui n’y connaissent rien » pour Thierry, « des élus qui n’en ont rien à foutre » pour Claude. « C’est un merdier sans nom depuis leur arrivée, ils n’ont pas pris la mesure de leur fonction », assure le premier. « Nous avons dû pleurer pour être payés en novembre et décembre », s’indigne le second. Ambiance !

Difficile d’envisager une réconciliation dans ces conditions… « Il ne faut pas taper sur l’outil de formation des jeunes, le CFA va être top », insiste Thierry. À ses yeux, la solution passe par une feuille de route précise et des compensations financières à l’échelle nationale. Dans le cas contraire, le retour de bâton risque bien d’être douloureux. Car en interne, la fronde s’intensifie de jour en jour. « Nous allons envoyer un droit d’alerte à la préfecture, nous avons l’intention d’organiser un mouvement de grève », martèle Claude. Bien décidé à mettre un gros coup de pied dans la fourmilière.

* les prénoms ont été modifiés

Malgré nos tentatives répétées, aucun élu n’a donné suite à nos demandes d’interview

Dépistage dentaire : les petits Mahorais croquent la vie à pleines dents

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Mardi 25 janvier avait lieu le lancement de la mission 2022 de dépistage et de soins M’T Dents portée par l’union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). Cette cinquième campagne durera six mois et concernera les élèves de CP et CM2 des cinq écoles élémentaires publiques de la commune de Sada.

Bonbons, sodas, gâteaux… Vous adorez le sucre ? Pas vos dents ! Un problème de santé publique non négligeable additionné à un suivi dentaire encore trop souvent inexistant sur l’île aux parfums. “Les gens ignorent que la santé bucco-dentaire peut avoir des conséquences majeures pour leur santé en général”, insiste Gabrielle Trinqué, dentiste diplômée de la faculté de Bordeaux. Douleurs, troubles du sommeil, de la croissance ou encore de l’attention en classe, les caries et autres problèmes dentaires peuvent entraîner des conséquences importantes sur la santé des plus jeunes. Alors pour éviter cela, pendant six mois avec son assistante Harathati Tsimpou, la dentiste rencontrera les élèves de CP et de CM2 des écoles primaires situées à Sada et à Mangajou.

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Pédagogie et pédodontie

Accompagnée de sa maman, Loudmila, 10 ans, vient réaliser un premier dépistage dentaire. Bien qu’elle soit déjà allée chez le dentiste, l’écolière semble intimidée par les blouses blanches et serre les dents. Heureusement, les praticiennes savent la mettre à l’aise et lui posent quelques questions. “Tu les trouves comment tes dents ? Elles sont jolies ? Est-ce que tu as déjà eu mal aux dents ? Combien de fois par jour tu te brosses les dents ?” Peu à peu, sa langue se délie et derrière son masque, la jeune fille esquisse un large sourire.

Place maintenant à l’examen. “D’abord, je vais me désinfecter les mains et enfiler des gants. Ensuite, grâce à mon petit miroir et ma lampe, je vais aller regarder si tes dents vont bien.” Toujours très pédagogue et douce, la dentiste réalise un contrôle complet de la dentition de Loudmila. Verdict ? “Tout va bien !” Si sa maman confie que lorsqu’elle est chez ses grands-parents, l’élève de CM2 mange quelques bonbons et des chips, les sodas et le sucre à outrance sont interdits à la maison. “Je bataille avec elle pour qu’elle se lave les dents tous les jours”, affirme la Sadoise. Après la distribution de quelques conseils et d’un kit complet pour apprendre à bien se laver les dents, la jeune fille note son prochain rendez-vous dans un mois avec le médecin pour vérifier qu’elle a bien appliqué les consignes de la praticienne.

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Un réseau d’acteurs sur les dents

Si pour Loudmila, le bilan de cette visite de contrôle s’avère positif, à Mayotte, les mauvaises habitudes ont la dent dure. La malbouffe se retrouve partout dans les assiettes des habitants dès leur plus jeune âge. Pour lutter contre ce fléau, l’agence régionale de santé finance le projet de dépistage et de soins M’T Dents de l’union française pour la santé bucco-dentaire en partenariat avec le centre hospitalier de Mayotte et le rectorat. Dès le 22 février, un “dentobus”, véritable cabinet dentaire sur roues, viendra à la rencontre des élèves de la commune du centre-ouest pour réaliser des dépistages, des soins préventifs et curatifs. En attendant, du mardi au vendredi, les professionnels de la santé bucco-dentaire se déplacent directement dans les établissements pour des visites de contrôle et le samedi, le dispensaire de Kahani ouvre ses portes aux patients nécessitant des soins dentaires.

Avec ce quatrième dispositif déployé dans la commune de Sada, la responsable de la promotion bucco-dentaire à l’UFSBD 976, Latufatie Boina Mze, espère tirer un bilan concluant des moyens mis en œuvre pour prévenir les problèmes bucco-dentaires chez les plus jeunes. “Au départ, ce territoire avait été retenu car il n’y avait pas de cabinet dentaire public dans le centre de l’île. Même si en quatre ans, les enfants que nous recevons en consultations ne sont pas les mêmes, les parents sont souvent les mêmes et nous avons bon espoir que ceux-ci leur aient inculqué les bons gestes pour préserver la santé de leurs dents.”

Une nouvelle télévision mahoraise bientôt sur la TNT

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Originaire de Chiconi, Marssel Adolph a à cœur « d’offrir aux jeunes des outils de communication qui les inspirent ».

La radio associative Chiconi FM a officiellement obtenu l’autorisation de l’Arcom (structure récente issue de la fusion entre le CSA et l’Hadopi) de créer une nouvelle chaîne de télévision locale. Chiconi FM deviendra donc d’ici le mois d’avril Chiconi FM-TV et diffusera ses émissions sur la chaîne 10 de la TNT sur l’intégralité de l’île.

Beaucoup d’habitants de l’ouest de Mayotte connaissent déjà Chiconi FM, qui diffuse ses émissions sur Internet depuis 2013 et sur la fréquence 104.5 depuis 2017. Cette radio associative « œuvre pour l’intégration des nouvelles technologies de l’information et des télécommunications auprès des jeunes », explique Marssel Adolph, son directeur d’antenne. Cette radio à vocation éducative se veut donc au plus près du public. Une télé « expérimentale » issue de cette radio existe déjà depuis 2018 et, en juin 2021, Marssel Adolph a répondu à un appel à projets de l’Arcom (autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) visant à créer de nouvelles chaînes à Mayotte. Son projet a été retenu en même temps que l’autorisation de renouvellement de Kwezi TV. Finaliste également, la chaîne Télémante de Pamandzi, n’a en revanche pas obtenu sa reconduction. Officialisée le 15 décembre 2021, la jeune télé chiconienne espère commencer à diffuser dès avril 2022.

Une continuité de l’offre existante

Cette nouvelle chaîne de la TNT s’inscrira directement dans la continuité des émissions proposées en radio et sur le site internet www.chiconifm.fr. Marssel Adolph a mis en place son projet dès 2013 alors qu’il officiait en tant que comptable pour l’association Tama, devenue Mlezi Maore depuis. « En travaillant là-bas, je me suis aperçu que les jeunes de Mayotte avaient beaucoup plus à dire qu’on ne le pense », révèle-t-il. « Malheureusement, ils n’osent que rarement s’exprimer directement… Ils le font plus volontiers via des productions artistiques, souvent du rap, du chant ou parfois même du théâtre. Les membres de notre association vont à la rencontre de ces jeunes des quartiers prioritaires et s’aperçoivent que beaucoup souhaitent sincèrement s’en sortir. Nous tentons alors de les guider », confie l’homme de radio dont la spécificité est de faire participer directement les jeunes à la conception des émissions. « Nous leur faisons découvrir le matériel et leur expliquons comment il fonctionne », affirme-t-il, tout en précisant que son but est « d’intégrer les jeunes au monde réel et à la société dans laquelle ils vivent ». « Pour cela, il me fallait créer un outil qui les inspire », ajoute-t-il encore.  Mission réussie puisque le coordinateur permanent de Chiconi-FM, Madi Ousseni Ali, est lui-même un jeune que Marssel Adolph a formé de cette manière. « Il a bien accroché avec la radio et j’ai pu le professionnaliser. »

Depuis 2013, Chiconi FM n’a donc de cesse de diversifier ses outils. À travers sa ligne éditoriale axée sur la jeunesse, elle est naturellement aussi très active sur les réseaux sociaux et les plateformes comme Youtube ou Dailymotion. « Être présent sur les ondes hertziennes depuis 2017 était déjà une bonne chose, mais la radio est de moins en moins écoutée de nos jours, d’où ma volonté d’étendre le projet à la télévision », souligne Marssel qui est aujourd’hui enseignant en STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) au lycée de Pamandzi. Toute une carrière dédiée à la jeunesse de Mayotte.

Une passion née à l’adolescence

L’envie de monter un média est cependant née bien plus tôt chez le Chiconien. Au début de ses années de collège, il s’est retrouvé en classe avec Nassuf Djaïlani, devenu depuis un écrivain de renom et c’est ensemble qu’ils avaient monté le journal de leur établissement scolaire. « [Il] est né d’un exercice de mise en place d’un récit que nous avait donné l’un de nos professeurs », se souvient Marssel, collégien dans les années 90. « Depuis, j’ai toujours eu envie d’informer et de diffuser. » Pourquoi dans ce cas-là ne pas avoir entrepris d’études de journalisme ? « J’ai toujours été plutôt matheux et j’avais un esprit technique, j’ai donc préféré me tourner vers un Master d’AES (Administration Economique et Sociale) », explique le quadragénaire qui a quand même pu finalement réaliser son rêve de jeunesse.

S’inscrivant dans la dynamique de sa commune, il collabore aussi étroitement avec le festival Milatsika, qui a lieu tous les ans au mois d’octobre à Chiconi. « Les jeunes talents que nous allons chercher n’ont pas encore le niveau pour participer directement au festival, mais notre radio organise des actions autour de cet évènement de manière à les initier au monde de la musique professionnelle », indique-t-il. Éducation, culture et professionnalisation sont donc les maître-mot de cette radio qui, en ajoutant une chaîne de télévision à son arc, rencontrera sans doute encore davantage de succès, orientant les jeunes talents vers une éventuelle future carrière. « Le but est de leur montrer qu’il y a un avenir derrière ce qu’ils font ! »

Ana, la première tempête tropicale de la saison, est passée à 300 kilomètres de Mayotte

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Des vents violents et des pluies incessantes se sont succédé toute la semaine dernière, avant de s’intensifier ce week-end lors du passage à 300 kilomètres des côtes mahoraises de la première tempête tropicale de la saison. Retour sur cet épisode avec Laurent Floch, le directeur territorial de Météo France.

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Flash Infos : La saison des pluies s’est considérablement intensifiée au cours depuis une dizaine de jours. Comment analysez-vous la situation ?

Laurent Floch : La semaine dernière, nous étions sur un kashkazi des plus classiques : une rencontre entre des vents de mousson qui proviennent du nord-ouest et des vents d’alizés issues du sud de Madagascar qui remontent le long du canal du Mozambique. Nous appelons cela un thalweg de mousson ! Pour bien comprendre, il faut savoir que la nature a horreur du vide… En d’autres termes, quand elle est pleine, elle monte. Cela crée une élévation de l’atmosphère dans sa globalité et provoque un refroidissement et des précipitations. Ce sont des systèmes bien analysés et documentés qui permettent la recherche des retenus d’eau entre décembre et avril.

Au cours des deux ou trois prochaines semaines, nous risquons de connaître une alternance entre des périodes très humides et d’autres plus sèches. Dans ces conditions, nous nous attendons à subir des temps plutôt instables avec des orages, des passages d’averses très marqués et des cumuls de précipitations importants.

FI : Comment avez-vous procédé pour la surveillance de ce qui vendredi n’était même pas considéré comme une dépression tropicale ?

L.F. : Nous avons commencé à suivre un système qui était en train de naître au nord-est de Madagascar et qui portait le numéro 1. Sur le site meteofrance.yt, nous avons actualisé sa trajectoire moyenne estimée par nos ingénieurs spécialistes toutes les six heures. Nous faisions alors « tourner » les runs pour regarder ce que le modèle numérique nous renvoyait afin de réaliser un seuillage.

En fonction de l’évolution, nous avons trois paramètres de vigilance à notre disposition : « vents forts » ; « fortes pluies/orages » ; « vagues-submersion ». C’est la tempête Xinthia en métropole qui a donné naissance à cette dernière vigilance, qui vient d’être mise en place sur Mayotte et qui a remplacé la forte houle. Les bulletins sont transmis directement au service interministériel de défense et de protection civile et nous avons été en lien permanent avec la préfecture.

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FI : Finalement, nous avons vécu la première tempête tropicale (vents moyens sur dix minutes excédant les 33 nœuds, soit 60km/h) de la saison, qui a été nommée Ana. Comment l’avez-vous gérée et que pouvez-vous nous dire sur ce système ?

 L.F. : Nous ne sommes pas passés volontairement en pré-alerte, qui est habituellement déclenché 72 heures avant l’impact. Nous avons choisi de le traiter avec l’orsec vigilance, ce que nous faisons régulièrement. Pour la simple et bonne raison qu’il n’était pas utile d’affoler la population ! Le centre de la trajectoire a été plutôt bien anticipé par le modèle numérique européen appelé IFS (système de prévision intégré), qui nous a donné de bonnes indications tout au long du week-end.

Cette tempête tropicale a eu une trajectoire ouest tout au long de l’épisode, qui a causé des précipitations très importantes avec des rafales de vent de plus de 100km/h, et a atteint les côtés mozambicaines lundi midi. Ce mardi matin, le vent d’afflux a créé une surcote, une accumulation d’eau de mer qui ne peut s’évacuer du fait du vent, dans la baie de Beira, à l’embouchure du Zambèze, à proximité du sud du Malawi (à un peu plus de 300 kilomètres à l’ouest-nord-ouest de Quelimane).

FI : Plus spécifiquement au 101ème département, quel bilan tirez-vous du passage de ce système à 300 kilomètres des côtes mahoraises ?

 L.F. : En 72 heures, nous avons recueilli 70 millimètres de pluie sur les stations Météo France. Ce n’est un chiffre énormissime, cela reste une valeur que nous pouvons régulièrement constater au cours d’une saison des pluies. Nous avons également recensé des rafales de vent de l’ordre de 84km/h du côté de Pamandzi, ce qui reste inférieur à 90km/h, synonyme de vigilance orange.

La difficulté lorsque nous avons affaire à une trajectoire rectiligne, c’est que les vents tournent ! Ce qui a généré une petite mer du vent, d’une hauteur de 1 mètre 50 dans le lagon. D’où le placement de la côte ouest de Mayotte en vigilance jaune « vagues-submersion » le 23 janvier à 17h14.

Il y a également eu la publication d’une vigilance orange « fortes pluies » le 23 janvier à 8h46 car nous avons craint de plus importantes précipitations. Mais nous sommes rapidement revenus en vigilance jaune. C’était le paroxysme de ce système : même s’il s’éloignait à une vitesse de 15 nœuds, il prenait de la vigueur donc nous avons vécu des petites rafales et des averses toute la journée de dimanche jusqu’à lundi soir. Mais il n’y a pas eu d’inquiétude particulière !

Depuis ce mardi matin, nous sommes sur une nouvelle période d’accalmie, en attendant les prochains épisodes : les vents se cherchent encore avant de prendre une direction académique, c’est-à-dire une orientation nord-ouest, dans les jours à venir.

Lancement de la 5ème édition de l’appel à projets Manger Bouger

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À Mayotte, les femmes sont fortement touchées par le surpoids (1/2 en situation d’obésité), la dénutrition infantile persiste chez 8% des enfants, le diabète sévit chez 13% des adultes, et l’insécurité alimentaire frappe un foyer sur deux. Sept institutions – conseil départemental, direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) et l’agence régionale de santé – s’associent pour le lancement de la 5ème édition de l’appel à projets Manger Bouger.

L’objectif ? Améliorer la santé des populations par la prévention primaire autour de l’alimentation et/ou l’activité physique. Il s’agit ainsi de proposer des actions de prévention qui visent à réduire la survenue des maladies nutritionnelles et qui s’inscrire dans les axes suivants : l’éducation en santé/ l’éducation alimentaire et sur l’activité physique par la promotion de comportements sains, comme la valorisation des métiers de l’agriculture et de l’alimentation, de la production agricole locale, du savoir-faire culinaire traditionnel, des activités physiques traditionnelles, l’adaptation du concept « manger bouger » à Mayotte et l’information du consommateur ; l’amélioration de l’accessibilité à la pratique d’une activité physique, notamment pour les personnes les plus éloignées à tous les âges de la vie ; la lutte contre la précarité alimentaire ; la création d’outils de sensibilisation/promotion sur les deux thématiques, adaptés au territoire et à la population ; les initiatives de développement des circuits courts.

Le projet, en fonction de ses objectifs et de ses priorités, peut cibler différentes populations : enfants et jeunes, parents, étudiants, adultes, femmes enceintes, personnes âgées, personnes en situation de handicap, personnes en situation de précarité, personnes atteintes de maladies chroniques, aidants… Les lieux de vies peuvent ainsi également varier : milieu scolaire, ACM, dans les quartiers, en établissements de santé et médico-sociaux, en entreprises, en crèche, etc.

Pour être retenus et financés, les projets devront répondre à des critères de cohérence avec les besoins identifiés dans le cadre des diagnostics territoriaux et programmes locaux ; de pertinence des objectifs et des actions mises en œuvre ; de ciblage de la zone d’intervention (zones QPV notamment) ; de mise en œuvre de partenariats locaux ; d’ancrage avec les interventions locales déjà existantes ; de méthodologie de pilotage du projet ; de mobilisation adéquate des ressources humaines, matérielles et financières ; d’évaluation du projet à travers la définition d’indicateurs et d’outils. Le projet devra également tenir compte de la crise sanitaire liée au Covid-19 et devra mettre en œuvre l’ensemble des mesures nécessaires (gestes barrières, matériels adéquats, protocoles spécifiques au besoin…) pour la protection et la sécurité aussi bien des agents que de la population cible.

Le projet se déroulera sur une période de 12 mois à compter de la date du début du projet. Cependant, des projets pluriannuels pourront également être soumis, en lien avec la nature des actions proposées (trois années maximum). La demande de subvention doit être présentée sur la base du formulaire Cerfa n°12156*05. Les dossiers doivent être transmis à l’ARS de Mayotte, au plus tard le dimanche 27 février 2022, par voie électronique à anne-marie.aurousseau@ars.sante.fr.

70.000 euros de produits de contrebande saisis

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Le 23 janvier vers 7h, un dispositif de surveillance constitué des militaires du détachement de la légion étrangère de Mayotte (DLEM) et du commandement de la gendarmerie de Mayotte a été déployé dans le secteur de Soulou, sur la commune de M’Tsangamouji. À la vue des militaires, quatre individus se trouvant sur la plage ont immédiatement pris la fuite à bord d’une embarcation.

Le contrôle de zone opéré par les militaires leur a permis de découvrir un important stock de produits de contrebande dont la valeur est estimé à 70.000 euros. Outre les nombreuses cartouches de cigarettes « Coelacanthe », il y avait de la crème éclaircissante et de la cyproheptadine. Parallèlement à l’enquête judiciaire diligentée par la brigade territoriale autonome de M’Tsamboro pour notamment déterminer leur origine et leur destination et conformément aux instructions du magistrat, les produits saisis ont fait l’objet d’une destruction.

Découverte de 48 cartouches de cigarettes à l’aéroport de Pamandzi

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Les agents des douanes de l’aéroport de Pamandzi ont procédé au contrôle des bagages de trois passagers en provenance de La Réunion, qui ont répondu ne détenir aucune marchandise dans leurs bagages. La fouille exhaustive des trois bagages cabine de ces voyageurs a permis la découverte de 48 cartouches contenant chacune 200 cigarettes de marque Marlboro Red non déclarées au service des douanes par les détenteurs de la marchandise.

L’un des passagers a déclaré au service des douanes avoir acheté cette importante quantité de cigarettes dans un magasin duty-free de l’aéroport Roland-Garros, avec sa carte d’embarquement et celles de son épouse et d’une autre passagère au prix de 87 euros les 2 cartouches. La quantité détenue par chacun des passagers est largement supérieure à la franchise autorisée d’une seule cartouche par passager.

La valeur totale de ces cigarettes sur le marché intérieur est de 5.184 euros. Une proposition de règlement transactionnel acceptée par l’acheteur de cette marchandise a été effectuée par le service des douanes , à savoir le paiement des droits et taxes pour un montant global de 2.800 euros ainsi que le paiement d’une amende de 1.000 euros.

L’infracteur disposait d’un délai de trois jours pour en effectuer le règlement intégral, sous peine de poursuites judiciaires. L’administration des douanes prend une part très active et a un rôle prépondérant dans la lutte contre les trafics de cigarettes, avec des affaires marquantes constatées entre autres dans le fret maritime.

Le mouvement des surveillants de prison se poursuit

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Après un premier débrayage d’une heure, mercredi 19 janvier, les agents pénitentiaires de la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa ont décidé d’en faire d’autres tant que leurs revendications ne débouchent pas sur une solution. La suspension des paiements des prestations familiales est en la cause principale. En effet, des disparités existent entre la métropole et les collectivités ultramarines.

Malgré des échanges avec le directeur de la prison, qui a fait remonter l’information au ministère des Outre-mer, la situation est toujours bloquée. Ce vendredi, ils ont donc repris leur mouvement et comptent le prolonger chaque jour de cette semaine.

La première Maison de santé mentale de Mayotte ouvre ses portes

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À Combani, lundi 24 janvier, l’association Mlezi Maore et le centre hospitalier de Mayotte, soutenus par l’agence régionale de santé, inauguraient la première Maison de santé mentale du 101ème département. Un projet pilote qui proposera dans un premier temps, un accompagnement médico-social à destination des 0-19 ans et qui sera étendu à l’ensemble de la population dans les mois à venir.

Une équipe de dix-neuf professionnels motivés et compétents au service du bien-être de la population mahoraise, voilà ce que propose la première Maison de santé mentale de l’île. Son point de départ ? L’appel à projets national pour le fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie (FIOP) lancé par le ministère des Solidarités et de la Santé. “Cette structure est soutenue par l’agence régionale de santé de Mayotte et a été identifiée comme l’une des priorités du Projet territorial de santé mentale (PTSM). L’unité permettra de proposer une prise en charge en santé mentale pour les jeunes”, détaille le directeur général de l’association Mlezi Maoré, Dahalani M’Houmadi.

Une équipe pluridisciplinaire

De 0 à 11 ans puis de 12 à 19 ans, les petits Mahorais et leurs familles pourront venir pousser les portes de l’institution nommée “Oupara Makini » qui signifie “trouver la tranquillité”. En un même lieu, les personnes souffrant de problèmes psychologiques et émotionnels pourront rencontrer un panel de professionnels prêts à les aider. Médecins, infirmiers, psychologues, psychiatres, pédopsychiatres, aides-soignants, éducateurs spécialisés, médiateurs culturels, accompagnants éducatif et social, animateurs, assistants sociaux et secrétaires, seront au service des patients en attente d’une prise en charge. “Nous espérons que la population se saisisse de ce dispositif et qu’elle n’hésite pas à venir à la Maison de santé mentale de Combani”, affirme Dahalani M’Houmadi.

Un accueil quantitatif et qualitatif

Le bâtiment à peine inaugurée, les petites mains de la Maison de santé mentale se mettent au travail avec l’admission de leur premier patient dès ce lundi. “Cela fait quelque temps que l’on nous fait remonter un réel besoin d’une structure comme celle-ci à Mayotte”, affirme Alexis Singre, éducateur spécialisé et coordinateur de la Maison de santé mentale de Combani. Avant d’ajouter : “Nous sommes déjà sollicités par de nombreux partenaires comme le rectorat ou encore les centres communaux d’action sociale. Dès cette semaine, nous débuterons la prise en charge d’au moins une quinzaine de jeunes.” Du lundi au vendredi de 8h15 à 17h, la structure sera ouverte à tous. Un projet innovant sur l’île aux parfums, que l’on espère voir se multiplier.

Violences à La Réunion : des Mahorais ont peur de l’amalgame

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Dans cette image transmise par le collectif Ré-MaA, on distingue un homme frappé par une bande de jeunes. Les faits se seraient déroulés samedi soir à Saint-Benoît.

Les communes réunionnaises de Saint-André, Saint-Denis et Saint-Benoît connaissent une flambée de violences depuis quelques mois. Elles sont le fait de bandes de jeunes semant la terreur à la tombée de la nuit. Regroupant plusieurs membres de la communauté mahoraise vivant sur place, le collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en action) regrette une stigmatisation.

Le problème est simple pour la communauté mahoraise vivant sur l’île plantée au cœur de l’océan Indien. À chaque nouveau fait divers, la population locale la pointe du doigt en désignant les « Mahorais » comme les fauteurs de trouble. Un sentiment qui s’est développé ces derniers mois, au fur et à mesure que des groupes de jeunes s’en sont pris aux habitants de communes du nord et de l’est de l’île. Ces derniers jours, celles-ci ont été même plus de plus violentes. Saint-Benoît, une commune de l’est, a connu dimanche soir sa cinquième nuit de violences consécutive.

« Chaque soir, il y a des agressions gratuites, des incivilités », raconte Abdou-Roihmane Zoubert, secrétaire général du collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en action). « Ce week-end, ils ont frappé un vieil homme de plus de 70 ans et l’ont laissé pour mort. » S’il ne nie pas la présence de Mahorais, il défend l’idée qu’il y ait aussi « des Malgaches et des Comoriens », mais que les Réunionnais ne font pas la différence. Avec le collectif, il appelle l’État « à mettre hors d’état de nuire les auteurs des violences ». « Nous rappelons aussi que la communauté mahoraise n’a pas à être stigmatisée comme toujours de ces actes commis par des malfrats récidivistes », s’inquiète le collectif dans un communiqué.

Des élus locaux dépassés par la situation

À nos confrères de Réunion 1ère, ce lundi, le maire de Saint-Benoît Patrice Selly avouait son impuissance face à cette situation, alors que La Réunion connaît pourtant un couvre-feu en lien avec l’état d’urgence sanitaire. « Bras Fusil est un quartier qui a été communautarisé avec des difficultés d’intégration, des modèles sociaux et familiaux différents, et une démission totale des parents, pour certaines familles », regrette-il. « Ces jeunes et ces parents font du mal à notre ville, à leur propre communauté et à notre vivre ensemble. » Évoquant d’abord un tabou, il a ensuite parlé des « communautés mahoraise et comorienne ». Afin de lutter contre l’insécurité, il a demandé hier le renfort de gendarmes et la possibilité de prononcer des interdictions de territoire contre les personnes interpellées. De son côté, le Ré-MaA a proposé également son aide et doit rencontrer les autorités de l’île. « Nous devons trouver une solution », dit Abdou-Roihmane Zoubert en gardant espoir.

Le Quartier Gourmand, le restaurant marocain qui réveille les papilles

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Vous rêvez d’un bon couscous, d’un tajine ou de pâtisseries maghrébines ? Il n’y a désormais qu’une seule adresse à Mayotte pour satisfaire ces envies. Situé à Mamoudzou, le restaurant marocain Quartier Gourmand propose une série de mets qui vous emmènent au Maroc.

Caché par un arbre, au détour d’une ruelle reliant la rue du commerce et M’gombani, le restaurant Quartier Gourmand, également appelé « Le QG », a tout pour plaire aux plus gourmands. Les différentes odeurs qui émanent de la cuisine laissent deviner les douces saveurs des plats préparés. Couscous, tajine, pain marocain, pâtisseries orientales… C’est une véritable évasion culinaire que propose Amina, la gérante, derrière les fourneaux toute la journée. Originaire du Maroc, elle a voulu faire découvrir les spécialités de son pays, souvent copiées, mais jamais égalées ! « Par exemple pour le couscous, je passe des heures à préparer la semoule et les raisins secs à la vapeur, pour qu’ils soient moelleux », explique-t-elle. On est loin des conseils de préparation donnés sur les boîtes vendues dans la grande distribution.

Et les palets, même les moins exigeants, sentent la différence. Plus tendre, la semoule fond en bouche… Cette façon de cuisiner conquit les clients qui raffolent tous du couscous d’Amina. Il s’agit du plat le plus vendu depuis l’ouverture du restaurant. « Je viens pratiquement tous les jours depuis l’ouverture. J’adore le couscous ! J’en ai déjà mangé ailleurs à Mayotte, mais c’est ici que je retrouve les vraies saveurs », clame Noussra, une habituée. Dans ce restaurant intimiste et chaleureux, il y en a pour tous les goûts. La gérante travaille avec une commis de cuisine mahoraise qui l’aide à préparer les recettes traditionnelles du 101ème département. Mariée à un Mahorais, Amina a souhaité élargir sa clientèle et représenter les deux cultures de ses enfants. « C’est un concept innovant, on peut manger marocain et mahorais à la fois. Cela me permet de découvrir de nouvelles spécialités », se réjouit Djayda, une cliente.

Des ingrédients difficiles à trouver

La gastronomie marocaine requière des exigences auxquelles Amina essaye de répondre à Mayotte, territoire de tous les défis, même en cuisine. « J’ai du mal à trouver des amendes pour le tajine… Avoir des légumes frais est aussi une vraie difficulté », admet-elle. Alors parfois, elle est obligée de cuisiner avec des surgelés. « Je n’aime pas faire ça, mais je n’ai pas le choix. Chez nous, tout est frais. Et les légumes doivent être découpés d’une certaine manière. » Malgré cela, les clients ne lui en veulent pas, ils ne remarquent même pas la différence. « Ce sont des légumes surgelés ? Cela n’a pas le même goût quand je les prépare chez moi ! » s’étonne Siriny, une autre cliente.

Le bouche à oreille et les réseaux sociaux

Ouvert il y a tout juste une semaine, le Quartier Gourmand fait déjà sensation, principalement grâce au bouche à oreille. Une stratégie qui a fait ses preuves depuis des centaines d’années. La grande majorité des clients qui se rendent au QG ont été conseillés par un proche. « On a vu une story sur les réseaux sociaux d’une personne qui était venue et qui a recommandé l’adresse », indique Siriny. « Un ami m’en a parlé et m’a dit de venir manger ici », assure Noussra. Un constat qui pousse les gérants à redoubler d’effort. « Nous sommes en train de créer nos pages sur les réseaux sociaux car c’est comme cela que ça marche maintenant », annonce Nakib Subra, le conjoint d’Amina. Les deux sont confiants, leur affaire a tout pour réussir malgré le contexte sanitaire qui impose des restrictions aux restaurateurs. « Même si les gens mangent sur place, certains préfèrent prendre à emporter, mais cela ne nous inquiète pas. Logiquement, cela devrait fonctionner parce qu’il n’y a pas de restaurant Marocain en Grande-Terre », rappelle Nakib Subra. Cerise sur le gâteau, l’établissement propose également des après-midis gourmands où l’on peut déguster des pâtisseries marocaines, accompagnées de thé marocain pour réchauffer les coeurs et faire oublier la grisaille.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes