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Transdev s’engage auprès de cinq associations de quartier

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Transdev Mayotte a signé des accords de partenariat avec cinq associations de quartier, habituées à intervenir en matière de médiation et d’accompagnement. L’objectif de ces collaborations est de permettre une unification sur le territoire de Mayotte et une coordination collective dans les quartiers. Ensemble ces structures œuvreront dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie dans les quartiers, les lieux de passages des bus scolaires, et aux abords des établissements scolaires.

Les associations concernées sont SOP Manga Télé, Les grands Frères SC, conseil local des parents d’élève du collège Frédéric D’Achery, comité de surveillance citoyenne de Dagoni Majicavo, Trévani En Action. Le 26 janvier 2022, Transdev Mayotte a réuni l’ensemble des associations partenaires pour une remise de tenues unique afin de symboliser le démarrage de ces partenariats. Comme le rappelle le slogan de cette une union : mastaha, msomo, maesha, Maoré Ensemble (respect, éducation, la vie, Mayotte ensemble).

Un dugong retrouvé mort par un pêcheur

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Ce mercredi 26 janvier, un dugong mâle a été retrouvé mort, flottant sur le lagon, par un pêcheur qui l’a signalé à l’opérateur nautique Mayotte Découverte, l’ayant à son tour averti au réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) animé par le Parc.

L’animatrice du REMMAT, des agents du Parc, des membres des Naturalistes de Mayotte et du centre universitaire de formation et de recherche, habilités à intervenir sur l’animal, se sont déplacés sur site afin de gérer cette situation exceptionnelle. Ils étaient appuyés à distance par un vétérinaire spécialisé et par le réseau national échouage. L’animal a ensuite été évacué au large pour garantir la sécurité des habitants et plaisanciers. Des analyses sont en cours afin de déterminer les causes de la mort de l’animal.

Un événement rare pour être noté. En effet, les derniers échouages répertoriés par le Parc Naturel Marin remontent à 2015 avec un cas de braconnage et 2008 lorsqu’un dugong avait percuté un engin à moteur.

Kawéni : un jeune homme meurt d’un coup de couteau à la gorge

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Jeudi, en milieu de matinée, un homme de 23 ans dénommé Bakri, défavorablement connu des services de police, a été tué à l’arme blanche au stade de Kawéni. Un vol de vélo serait à l’origine du coup de couteau porté à la gorge. Une enquête de voisinage a permis aux policiers d’avoir le surnom d’un suspect, puis de l’interpeller.

Il s’agit d’un jeune serveur de restaurant, âgé de 20 ans, bien intégré et inconnu de la justice. C’est en se rendant sur place pour récupérer son bien qu’il aurait retrouvé le voleur. Connue pour des affaires de violences et de vols à Kawéni, la victime est décédée à l’hôpital de Mamouzdou suite au coup de couteau. En garde à vue ce vendredi, le jeune suspect, devait être présenté devant un juge d’instruction ce samedi, a indiqué le parquet de Mamoudzou.

« Ma vie, je la vois déjà comme un film »

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Acteur du film "Tropique de la violence", Chakri va voir le 3 février pour la première fois le résultat du tournage réalisé fin 2020.

Connu à Kawéni où il a vécu ces dernières années, Chakri a fait partie des jeunes locaux recrutés par l’équipe de tournage du film « Tropique de la violence ».  À quelques jours des avant-premières organisées à Mayotte, rencontre avec cet acteur d’un seul film qui rêve de réussite.

Il prend souvent un air grave quand il évoque son passé. À 30 ans, Chakri n’en a pas fini avec lui. Arrivé à Mayotte à l’âge de six ans, d’un père malgache et d’une mère comorienne, il n’est pas encore sorti « de la galère ». Comme Moïse, le héros du livre « Tropique de la violence », il a dû parfois se débrouiller seul à Kawéni. La violence, la drogue, les bandes, ce garçon plutôt trapu aussi les a vues. Il est même tombé un temps dans la deuxième.

ma-vie-je-la-vois-deja-comme-un-filmChakri, ce n’est pas non plus son vrai prénom. Comme ses amis, il a hérité d’un surnom, ou, c’est ici son cas, a pu choisir le sien. La famille ayant déjà deux filles et six garçons, il est placé très jeune par sa mère dans une famille habitant Majicavo. Elève au collège, puis au lycée de Koungou, il ne garde pas un mauvais souvenir de ces années. C’est plutôt en septembre 2011 que « la galère » lui tombe dessus. Il est arrêté et envoyé à Madagascar, le pays qui l’a vu naître, mais dont il ne connaît pas la langue. Trois mois plus tard, il arrive aux Comores. Il y reste un an et demi, et après quatre tentatives par la mer, fait son retour à Mayotte. Adulte maintenant, il se retrouve livré à lui-même, surtout depuis le départ en métropole de sa mère biologique, avec qui il avait renoué, en 2017. Dormant chez des amis ou dans un container abandonné, il s’en sort grâce à un peu du travail au noir.

Un rôle de grand frère le temps du tournage

Toujours déterminé à réussir, il voit dans le tournage du film en octobre 2020 une opportunité. « J’étais sur mon scooter devant le collège K2 », raconte-il, en s’allumant une cigarette. « Un pote est passé. Il m’a dit qu’une équipe de tournage cherchait des jeunes de Kawéni. » Il rencontre la production, passe les sélections et se voit confier un petit rôle. Curieux de nature, il découvre avec envie le cinéma. « Ma vie, je la vois déjà comme un film », explique-t-il. Les conditions sont bonnes. La production lui donne un logement le temps du tournage et l’emmène également à La Réunion pour y filmer d’autres scènes. « J’ai adoré. Grâce au film, j’ai voyagé. J’ai vu plein de trucs, fait la connaissance de plein de gens », dit-il avec enthousiasme.

Plus âgé parmi les apprentis acteurs, il prend son rôle de grand frère à cœur. « Dès qu’il manquait un jeune, je prenais le scooter et j’allais le chercher. Je savais toujours où il se trouvait », se souvient-il. Apprendre son texte, crapahuter dans la montagne réunionnaise avec le matériel, tout ça ne lui fait pas peur. Manuel Shapira, le réalisateur de « Tropique de la violence », prend souvent du temps pour discuter avec ses jeunes acteurs. Chakri est d’ailleurs resté en contact. Volontaire, il a parfois dépassé son rôle de simple acteur avec l’équipe du film. « Il nous a beaucoup aidés », fait remarquer Manuel Shapira. « C’était tellement important pour moi. J’ai voulu tout faire pour que ça se passe bien », répond Chakri.

« Il a vécu beaucoup dans l’ombre »

ma-vie-je-la-vois-deja-comme-un-filmÀ le voir gentil et discret, on pourrait se demander pourquoi le cinéma l’attire autant. « Il a toujours voulu être une star, être mis en lumière. Il a vécu beaucoup dans l’ombre jusqu’à maintenant », dit de lui l’une de ses amies. Lui aussi reconnaît aimer les films, mais n’a pas encore de voie toute tracée. Poussé par ses amis, il continue de chercher un travail sur Mayotte, déclaré cette fois. Il a passé le Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et rêve d’être « éducateur sportif ». Loin de Kawéni, qu’il préfère éviter maintenant, il attend avec impatience de voir le film à l’écran. Ne serait-ce que pour comprendre l’histoire, lui qui ne l’a vu par bribes. Et aussi parce que l’histoire lui rappelle beaucoup de choses de son quotidien et de son passé. « J’y ai vu la réalité de ce qu’on vit à Mayotte. »

 

Des projections en avant-première

L’équipe du film « Tropique de la violence » et son réalisateur Manuel Shapira font leur retour sur l’île aux parfums cette semaine. Outre les interviews pour présenter leur travail, ils vont projeter le long-métrage plusieurs fois, avant la sortie officielle prévue le 23 mars. Deux séances (uniquement sur invitation) sont déjà programmées les 3 et 4 février à Chirongui. D’autres auront lieu dans les établissements scolaires.

Projet de loi Mayotte : « Les conseillers départementaux devront en assumer les conséquences »

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Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est entretenu jeudi soir avec les élus des départements et collectivités d’Outre-mer au sujet de la crise sanitaire. Présent durant cet échange, le sénateur Thani Mohamed Soilihi (LREM) en a profité pour évoquer le projet de loi Mayotte. Sur ce point, le parlementaire se montre particulièrement vindicatif à l’égard des conseillers départementaux, qui ont émis un avis défavorable.

Flash Infos : Jeudi soir, vous avez participé à la visioconférence avec l’Élysée et en avez profité pour évoquer le projet de loi Mayotte. À ce sujet, comment avez-vous accueilli l’avis défavorable émis par le Département le jeudi 13 janvier dernier ?

Thani Mohamed Soilihi : C’est une décision lourde de conséquence ! Je ne comprends pas cette nouvelle logique, cette stratégie qui consiste à dire « nous ne voulons pas soumettre ce projet de loi à la discussion du parlement ». C’est une méthode qui n’est pas dans les us et coutumes de Mayotte… Même si le conseil départemental n’est pas d’accord avec l’intégralité des 85 propositions du gouvernement, il aurait tout de même pu émettre un avis favorable avec des réserves pour que le bébé se retrouve ensuite entre les mains des députés et des sénateurs. Alors oui, je fais partie de la majorité présidentielle, mais j’aurais privilégié, comme à mon habitude, les demandes du Département et j’aurais été le premier à contribuer pour trouver d’autres dispositions. Je l’ai déjà fait par le passé, en 2018, avec l’amendement sur le droit du sol, alors que Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur de l’époque, était contre. Tout cela pour dire qu’il s’agit d’un mauvais calcul et que les conseillers départementaux devront en assumer les conséquences !

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FI : Si ce n’est qu’un simple avis consultatif, cela renvoie une image négative auprès du gouvernement, qui est censé donner son aval sur ce projet de loi lors du prochain conseil des ministres, le mercredi 2 février. Quelle va être sa position selon vous ?

T. M. S. : Après avoir reçu un avis défavorable à l’unanimité, je ne vois pas comment le gouvernement pourrait poursuivre les discussions… Je crains que toute la procédure ne s’arrête net ! Par rapport à ce qui a été dit par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, lors de la visioconférence, nous nous orientons vers cela. Ce serait vraiment dommage alors que chacun connaissait le processus, qui avait débuté par des consultations pour aboutir à ce projet de loi, avant transmission au parlement. Je m’étonne notamment de la position de Mansour Kamardine : c’est comme si le conseiller départemental ne faisait pas confiance au député… Il ne se donne pas la possibilité d’en discuter. Il ne peut pas dire qu’il aime les Mahorais et qu’il les défend pour derrière tout envoyer à la poubelle. Alors qu’à mon humble avis, le verre est plus plein que vide !

L’idée de présenter un projet de loi en conseil des ministres consiste à le graver dans le marbre et ainsi pouvoir le transmettre d’un gouvernement à un autre. Peu importe le sort des élections présidentielles au mois d’avril, cela veut dire que le prochain exécutif poursuivra le travail entrepris. Or, il n’est pas rare d’entendre qu’Emmanuel Macron a fait tout cela pour des raisons électoralistes. Soyons sérieux une minute : les quelque 91.000 électeurs mahorais représentent moins de 0.20% des voix en France. Il n’a pas besoin d’en faire un argument de campagne électorale !

FI : Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de Mayotte qu’un tel rétropédalage se produit…

T. M. S. : Tout à fait ! Aujourd’hui, c’est le même sentiment de dégoût et de frustration qui m’habite que lors de ma proposition de loi pour faire évoluer le mode de scrutin et augmenter le nombre d’élus à Mayotte. C’était une motion qui avait été voté à l’unanimité par le conseil général sous Daniel Zaïdani. Puis tout est tombé à l’eau parce que je n’ai jamais eu de retour… On ne m’avait jamais fait comprendre que cela pouvait créer un problème, alors que, pour l’anecdote, j’avais l’aval du gouvernement Valls.

Lors de son mandat, le président Soibahadine Ibrahim Ramadani avait missionné un cabinet spécialisé pour compléter ce projet de toilettage institutionnel. Quand il a rendu ses travaux, il a confié le dossier aux parlementaires. Je suis le seul à m’en être emparé ! Tout cela pour dire que nous nous tirons régulièrement des balles dans le pied alors que nous demandons tous ces évolutions. Ce qui me chagrine, c’est qu’il s’agit simplement d’un problème de méthode alors que nous sommes tous d’accord sur le fond.

Les populations de makis continuent de chuter à Mayotte

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Animal emblématique de l’île aux parfums, le maki est malheureusement dangereusement menacé de disparition. Selon Laurent Tarnaud, primatologue associé au Museum d’Histoire Naturelle de Paris, sa population aurait chuté de 43% entre 1974 et 2020. En cause : la déforestation croissante de l’île qui réduit son habitat naturel comme peau de chagrin. 

« Tant que le couvert forestier n’aura pas été stabilisé à Mayotte, les populations de makis continueront à chuter », affirme Laurent Tarnaud. Ce chercheur en primatologie au Museum d’Histoire Naturelle de Paris a consacré sa thèse de doctorat au maki de Mayotte, de son nom scientifique Eulemur fulvus. Longtemps considéré comme un lémurien spécifique (il était appelé autrefois Lemur fulvus mayottensis), il a maintenant été prouvé que l’espèce présente à Mayotte était la même que celle que l’on trouve au nord-ouest de Madagascar. Les quelques petites différences en termes de tailles et de pelage ne sont que des variations phénotypiques non suffisamment significatives pour en faire une espèce à part entière. Outre Madagascar, on trouve des makis dans toutes les autres îles de l’archipel des Comores, à l’exception de Grande-Comores. Selon les historiens, ils y auraient été importés par l’Homme depuis l’île Rouge pour servir de nourriture.

populations-makis-continuent-de-chuter-a-mayotteLe maki de Mayotte est une espèce protégée depuis de nombreuses années et un animal que l’on croise si fréquemment en zone habitable que l’on peine à croire qu’il puisse être en danger. Cette proximité avec l’Homme trahit au contraire toute l’étendue du problème : animal arboricole, le maki vit normalement au sein des forêts et c’est la destruction de son habitat qui explique qu’on le retrouve désormais dans les zones habitées. Si sa présence n’est pas particulièrement problématique dans les villages, elle l’est davantage au sein des cultures car les makis se servent allègrement en fruits cultivés, provoquant la grogne des agriculteurs. Ces derniers parlent d’ailleurs de « taxe makis ». En 2019, une conférence avait même été organisée au conseil départemental pour évoquer le problème en présence de Laurent Tarnaud qui terminait tout juste à l’époque son recensement des populations de makis sur l’île. Une indemnisation des agriculteurs par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) avait été évoquée, mais n’a toujours pas été mise en place à ce jour.

Seul un tiers des makis vivent aujourd’hui en forêts préservées

Le premier recensement des makis de Mayotte a été réalisé en 1974 par Ian Tattersall, un primatologue américain. Il avait alors compté environ 50.000 individus. Entre 2016 et 2019, Laurent Tarnaud, en collaboration avec une équipe de la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (DEDDE) du conseil départemental, encadrée par Mahamoud Ahmed Omar, a mené un recensement en zones agricoles en complément de celui réalisé en 2016 en zones forestières. Par projection intégrant le taux annuel de déforestation, la population de lémuriens bruns à Mayotte en 2020 est évaluée entre 25.000 et 33.000 individus. La chute de population estimée se situe donc autour de moins 43%. Par ailleurs, seul un tiers des makis vivent en forêts préservées, les deux autres tiers restent en zones agricoles autour des cultures.

Selon le spécialiste, le marqueur le plus significatif de la réduction de leur habitat se perçoit dans la réduction du nombre d’individus par groupes. « En 1974, les groupes étaient constitués de neuf individus en moyenne. Aujourd’hui, ce nombre s’est réduit à six afin d’éviter la compétition alimentaire entre les individus », indique-t-il. Une étude sur la réduction des forêts démontre en parallèle que le couvert forestier s’est réduit de moins 37% entre 1999 et 2008. Et il a naturellement encore bien chuté depuis, expliquant la présence de plus en plus nombreuse des makis en zones agricoles.

Si aucune action particulière n’est entreprise sur l’île pour protéger ces animaux (outre le fait que les tuer ou les blesser soit interdit par la loi), l’État lutte en revanche contre la déforestation qui a beaucoup de conséquences sur l’écologie du territoire. « Les forêts sont fondamentales car elles contribuent notamment à la préservation des ressources en eau en l’attirant et la filtrant et évitent l’envasement du lagon et l’érosion des sols », explique le chercheur. Une grande victoire a été gagnée dans ce domaine avec la création par un décret du 3 mai 2021 de la réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte, qui « couvrira 2.801 hectares de forêt relevant du régime forestier, répartis sur six massifs difficiles d’accès, soit 7.5% du territoire terrestre de Mayotte et 51% des forêts domaniales et départementales », peut-on lire sur le site étatique biodiversité.gouv.fr. L’arrêt de la déforestation sur le territoire de cette réserve (surveillée par des gardes de l’ONF) permettra, entre autres conséquences positives, une meilleure protection de l’habitat des makis.

La guerre avec les agriculteurs

La « taxe makis » sur les arbres fruitiers pose évidemment de nombreux problèmes avec les agriculteurs. Une étude commandée en 2015 par la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte a calculé que cette dernière s’élèverait à entre 7 et 29% des récoltes par an (selon les fruits, les types de parcelles et les saisons considérées). Si les makis s’attaquent à tous les types de fruits, les plus impactés sont les goyaves du fait de leur production plus faible que celle des litchis, des fruits de la passion ou des papayes, très prisés également du lémurien brun. Certains agriculteurs ont même décidé de stopper la culture de certains fruits à cause de ce problème, car ils produisaient à perte. Si la majorité d’entre eux respectent cet animal protégé par la loi, la grogne est cependant réelle et le conseil départemental avait organisé plusieurs réunions à ce sujet dans l’hémicycle il y a quelques années dans le but de trouver une solution avant que la colère des cultivateurs ne les amène à perpétrer des actes de violence contre les lémuriens.

Plusieurs solutions avaient alors été envisagées comme le fait d’entourer les arbres de filets ou encore faire pousser des lianes fruitières autour des parcelles afin que les makis s’en nourrissent en lieu et place des récoltes. Nous n’avons pas pu joindre la Capam pour savoir si ces solutions ont été mises en place, mais selon Laurent Tarnaud, il semblerait que ce ne soit pas le cas. « En revanche, certains cultivateurs ont testé des solutions comme déboiser l’espace situé entre les rivières arborées et les récoltes pour y faire pousser de l’herbe car les makis n’aiment pas aller au sol », précise-t-il. En tout cas, comme dans beaucoup de domaines à Mayotte, si des réunions ont été menées et des solutions évoquées, les paroles ne se sont malheureusement pas traduites en actions concrètes et le problème a été relégué aux oubliettes ! Espérons que cette inertie dans le domaine ne pousse pas un jour les agriculteurs à entamer une véritable « guerre » contre cette espèce protégée qui ne pose problème que dans la mesure où l’Homme a détruit son habitat naturel.

 

La légende du maki

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Le primatologue Laurent Tarnaud a effectué plusieurs missions à Mayotte. Il y reviendra du 1er au 15 mars 2022 pour une étude liée aux apprentissages alimentaires chez les makis.

À Mayotte, le maki est un animal traditionnellement très respecté. Une légende raconte en effet qu’il s’agirait d’un homme transformé en animal par la colère de Dieu. Les versions de cette légende diffèrent, mais dans chacune d’elle, une femme n’a pas respecté la sacralité de la nourriture. Tantôt, elle aurait utilisé de l’eau de riz pour laver son bébé et tantôt, elle aurait frappé son fils avec une cuillère en bois destinée à servir la nourriture. Dans tous les cas, Dieu s’est mis en colère et a transformé, soit la femme, soit l’enfant selon les versions, en maki pour la punir de ne pas avoir respecté la nourriture.

La MSP du lagon, un rempart au désert médical

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Labellisée en 2017, la maison de santé pluridisciplinaire du lagon accueille chaque semaine des centaines de patients. Inventée pour innover et étendre l’offre de soins sur Mayotte, la structure se définit comme un pôle de professionnels médicaux et paramédicaux au service de la population de l’île aux parfums.

Médecin généraliste, infirmiers, pharmaciens, endocrinologue, psychologue, diététicienne… À la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du lagon, les patients peuvent compter sur une équipe complète aux petits soins pour les petits et grands maux. En d’autres termes, la MSP du lagon a pour objectif de “coordonner, structurer et améliorer la prise en charge des patients”, explique Céline Boulineau, infirmière et dernière membre fondatrice encore en poste au sein de la structure. “Le travail d’équipe est vraiment bénéfique pour le diagnostic et le suivi des patients. Nous travaillons sur un logiciel commun. Nous avons l’occasion d’échanger sur les situations que ce soit dans des cas de pathologies chroniques ou aiguës”, détaille la professionnelle de santé. Une activité en étroite collaboration également avec le groupement des maisons et pôles de santé de l’océan Indien (GMPS OI), qui apporte au quotidien son expertise et son soutien aux membres de la MSP du lagon. En bref, la structure mahoraise veut rendre l’offre médicale “pratique, efficace et efficiente ».

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Le diabète comme bête noire

En complément d’un catalogue de traitements variés sur tous types de pathologies, les soignants de la MSP du lagon se sont également largement impliqués dans le dépistage et le traitement des cas de diabète à Mayotte. “Nous avons eu la chance de participer au montage du réseau diabète et dans cette démarche, nous avons mené diverses actions”, affirme Céline Boulineau. Le manque de diagnostic de cette pathologie dévastatrice sur l’île aux parfums peut entraîner des conséquences dramatiques sur les patients. Pour prendre le mal à la racine, un pôle de professionnels compétents s’est formé afin de répondre aux besoins des patients. Le docteur Dang, médecin généraliste, le docteur Brochot endocrinologue et diabétologue, mais aussi la diététicienne Stéphanie Durette ou encore les infirmiers rattachés à la maison de santé ont lancé une véritable guerre au diabète.

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En 2020, alors que le Covid était dans toutes les bouches, personne ne se préoccupait de nos assiettes. La maison de santé a alors créé un fascicule rempli de conseils pour manger mieux, bouger plus et s’adapter aux divers épisodes de confinement sans mettre en péril sa santé. Par ailleurs, pour prévenir les risques de diabète gestationnel, des créneaux de consultations ont vu le jour pour les femmes enceintes. Celles-ci pouvaient alors bénéficier de quatre séances gratuites avec une diététicienne dans les locaux. De plus, durant la crise sanitaire, elles ont pu réaliser des bilans sanguins et ne pas rompre leur suivi de grossesse. “Nous nous sommes rendus compte qu’avec la pandémie, il était compliqué de réaliser des examens sans risquer d’être en contact avec des personnes malades. Les futures mamans pouvaient alors bénéficier d’une matinée réservée”, commente l’infirmière.

Un avenir en péril ?

Après deux années de Covid-19, plus que jamais la MSP du lagon souhaite poursuivre ses activités. “Nous sommes l’une des maisons de santé labellisées les plus actives de toute l’île”, se félicite Mehdi Rezgui, coordinateur au sein de la maison de santé. Avec pas loin de 10.000 patients par an, l’attractivité de la structure n’est plus à prouver. Basée à Mamoudzou, elle offre un lieu accessible et ouvert à tous. “Nous avons la chance d’avoir une équipe dynamique et compétente, parmi eux notre assistante médicale et notre secrétaire sont deux professionnelles précieuses car elles assurent si nécessaire la traduction en shimaoré et kibushi à chaque consultation », avance Céline Boulineau. Tel un petit colibri perdu au beau milieu du désert médical mahorais, la MSP du lagon tente jour après jour d’apporter aux patients les soins qu’ils méritent. Un avenir qui pourrait bien être remis en question aujourd’hui car la structure n’a pas pu obtenir les subventions escomptées et nécessaires à son bon fonctionnement pour l’année 2022.

Message de soutien aux sinistrés de Madagascar

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Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a adressé un message de solidarité et de soutien aux sinistrés des inondations de Madagascar qui, selon un bilan provisoire, ont fait plus de 40 morts et au moins 47.000 sinistrés au terme d’un épisode pluvio orageux dans les quartiers en amont d’Antananarivo. « J’exprime ma solidarité aux victimes de ces événements météorologiques meurtriers survenus à Madagascar. Notre soutien est total aux autorités locales et nationales pour faire face aux conséquences dramatiques de ces pluies qui ont emporté les barrages », a indiqué le chef de l’exécutif de la collectivité, réaffirmant la force des liens avec la grande île.

Younous Omarjee élu président de la commission du développement régional au Parlement européen

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La commission du développement régional (REGI) a reconduit son président Younous Omarjee, en exercice depuis juillet 2019, à l’occasion des élections de mi-mandat qui ont pris place cette semaine au Parlement européen. Younous Omarjee, originaire de l’île de La Réunion, est le premier ultramarin nommé à la tête d’une commission parlementaire au Parlement européen.

À travers les fonds de la politique cohésion, la commission REGI contribue à réduire les écarts de développements entre les territoires européens. Dotée de 370 milliards d’euros sur sept ans, la politique régionale est le premier poste budgétaire européen, devant la politique agricole commune (PAC).

Pour le président de la commission du développement régional, cette deuxième moitié de législature doit permettre de faire démarrer l’exécution des fonds de cohésion dans toutes les régions. Les États membres et les gouvernements nationaux doivent être au rendez-vous et accélérer l’écriture de leur plan nationaux d’exécution des fonds appelés contrat de partenariat. Dans toute l’Europe, les régions attendent désormais ces fonds. Elle sera aussi l’occasion de mettre à l’agenda un nombre important de priorité : nouvelle stratégie européenne pour les RUP, politique pour les zones rurales, création d’un agenda insulaire et d’une politique européenne pour les îles, adaptation au changement climatique, mécanisme de résolution des conflits transfrontaliers, politique climatique européenne.

Deux projets de loi pour renforcer la coopération internationale dans l’océan Indien

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Ce mercredi 26 janvier 2022 en conseil des ministres, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, ont présenté deux projets de loi visant à renforcer la coopération internationale dans l’océan Indien.

L’un autorisant l’approbation de l’accord pour la mise en place d’un mécanisme d’échange et de partage de l’information maritime dans l’océan Indien occidental et de l’accord régional sur la coordination des opérations en mer dans l’océan Indien occidental.

Signés à Nairobi le 26 novembre 2018, ces accords visent à répondre de manière globale à l’ensemble des menaces maritimes présentes dans la zone de l’océan Indien occidental, en y associant les pays riverains. Entrent notamment dans le cadre de cet accord, les missions d’assistance à l’égard de navires, la participation à la recherche et au sauvetage des vies en mer, la protection de l’environnement marin, la protection du patrimoine culturel sous-marin et la coopération en cas de catastrophes naturelles ou environnementales. Deux centres régionaux ont notamment été créés : le centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM) et le centre régional de coordination des opérations (CRCO).

L’autre autorisant l’approbation de l’accord portant révision de l’accord général de coopération instituée en 1984 entre les États membres de la commission de l’océan Indien (Maurice, Madagascar, les Seychelles, les Comores et la France au titre de La Réunion).

Le 6 mars 2020, un nouvel accord a été signé, visant à moderniser le cadre d’intervention de la COI, de façon à répondre plus efficacement aux besoins des États membres. Il permet à la commission de se moderniser, en étendant ses compétences et en renforçant le pilotage politique de l’organisation par l’institutionnalisation d’un sommet des chefs d’État. Les domaines de coopération sont ainsi passés de quatre dans l’accord de 1984 à quatorze dans le présent accord : la paix, la stabilité, la gouvernance, l’État de droit, la défense des intérêts insulaires, l’économie bleue, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire, la sécurité maritime, la lutte contre la criminalité transnationale organisée, la connectivité aérienne, maritime et numérique pour le rapprochement des peuples, le changement climatique, la protection civile et la circulation des personnes et des biens dans l’espace de la COI.

Du travail illégal fait aux petits oignons

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Trois grossistes en fruits et légumes étaient jugés, mercredi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour avoir employé des travailleurs étrangers en situation irrégulière, essentiellement de pays africains, pour le tri, la vente et le transport d’oignons. Le 9 octobre 2018, à Kawéni, un contrôle de la brigade mobile de recherches (BMR) a mis au jour les petites combines des trois négociants.

Ce jour-là, les policiers tombent sur deux personnes sortant d’une parcelle avec un véhicule utilitaire. L’un est un réfugié, tandis que l’autre a vu son statut de demandeur d’asile expirer. Ils indiquent travailler pour le propriétaire, un grossiste rwandais de 34 ans. Plus loin, la BMR tombe sur deux autres personnes, un Burundais et un Zaïrois, chargées de faire le tri des oignons dans un entrepôt. Eux aussi n’ont plus de papiers valides et disent travailler pour le négociant, absent de l’audience ce mercredi.

Les policiers se rendent compte que dans les parcelles voisines, c’est une constante. L’un dit travailler pour un Comorien, tandis qu’un autre affirme être engagé par un grossiste rwandais. Les deux commerçants se retrouvent donc à devoir expliquer comment ils procèdent. Venus d’Inde et Madagascar, les tonnes d’oignons achetées des centaines d’euros sans qu’ils existent parfois les factures arrivent à Kawéni. Contre une dizaine d’euros, des salariés souvent sans papiers et sans contrat de travail procèdent au tri, puis au transport. L’un d’eux, le seul avec un contrat, a précisé aux enquêteurs « travailler beaucoup », alors que son temps de travail ne doit théoriquement pas dépasser la vingtaine d’heures.

Au tribunal, les grossistes préfèrent ne pas trop s’étendre sur les activités. Aux policiers, le troisième, un Rwandais de 39 ans, a expliqué : « Tout ce qu’on fait en arrivant ici, on le fait pour survivre ». Un avis que ne partage pas la substitute du procureur, Sarah Mbuta. « Vous portez préjudice au secteur économique de Mayotte. Les gens sont exploités et forcés à devoir travailler pour quelques dizaines d’euros par jour. » Alors qu’elle demande 5.000 euros d’amende pour chaque, le tribunal choisit de les différencier. Le grossiste comorien est finalement relaxé, le Rwandais absent ce jour-là est condamné à payer 3.000 euros, tandis que celui de 39 ans doit s’acquitter de 500 euros. Impliqué dans une autre affaire de travail dissimulé jugé le même jour, ce dernier s’est vu condamner à une autre amende de 5.000 euros.

…et jusque dans les cuisines d’un brochetti de Chirongui

« C’est le paradoxe mahorais. On y va tous, on le sait tous, mais on ferme les yeux », explique maître Nadjim Ahamada, au sujet d’une autre affaire de travail illégal. Sa cliente, une femme de 44 ans d’origine malgache, est bien connue à Chirongui où elle dirige un brochetti. Un lieu de passage où les cinq ou six salariés changent au jour le jour. « Les gens viennent quand ils veulent. On peut difficilement caractériser un lien de subordination », continue l’avocat, pour justifier la difficulté de sa cliente à maintenir tout le monde en règle. Déjà dans le collimateur de la justice, la gérante du brochetti a déjà été lourdement condamné pour les conditions insalubres dans lesquelles travaillent ses employés. « Pour rembourser les 75.000 euros qu’elle doit payer, il va falloir en faire des mabawas », ironise son avocat. Le tribunal correctionnel l’a finalement condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis.

La prison bloquée par les surveillants

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Le conflit autour des prestation familiales perdure à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Après des débrayages devenus quotidiens, une cinquantaine d’agents ont choisi de bloquer l’entrée du site, jeudi matin, suite à un appel de la CGT.

Le feu allumé devant les grilles de la maison d’arrêt n’était pas celui de la joie, jeudi matin. Une partie des agents, excédés que les négociations avec la direction n’avancent pas, ont décidé de bloquer la grille de 6h à 12h. À l’appel de la CGT, une cinquantaine d’agents ont participé à cette action qui s’inscrit dans un mouvement social qui dure depuis plus d’une semaine maintenant. Après un premier débrayage le 19 janvier, au cours duquel les contestataires ont refusé de rejoindre leurs postes de 7h à 8h, les surveillants ont choisi de renouveler cette opération tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. En effet, le paiement de prestations familiales autrefois versées par la Caf a été suspendu.

Un dialogue compliqué avec la direction

Et les négociations pour un retour de ces prestations traînent en longueur, au grand dam des syndicats. « Ils ne veulent rien entendre », regrette Ibroihima Condro Mohamadi, délégué CGT à la prison. Au cours des rencontres avec le directeur Didier Hoarau, ce dernier a pourtant expliqué avoir remonté les informations à la Mission des services pénitentiaires Outre-mer, le service qui chapeaute toutes les maisons d’arrêt des départements ultramarins. Mais les retours ne satisfont pas les organisations syndicales. « On a l’impression qu’on n’écoute pas nos propositions », poursuit le délégué CGT. Ce jeudi, le directeur adjoint est quand même venu à la rencontre des manifestants. « Il a pris note de nos doléances. Il nous a dit qu’elles seront transmises à la préfecture de Mayotte et à la Mission Outre-mer », raconte le syndicaliste.

Le contexte est d’autant plus tendu à la prison en ce moment, suite à deux agressions. Il y a deux semaines, une enquête a été ouverte contre un surveillant qui aurait répliqué à un coup donné par un détenu. Si aucune suite n’a été donnée pour l’instant, les syndicats ont promis d’être vigilant quant au sort de leur collègue. La deuxième agression est plus récente, puisqu’elle a eu lieu mardi midi. Un agent aurait été attaqué par un détenu.

Alors que nous aurions aimé interroger la direction de la maison d’arrêt sur le conflit social, la Mission Outre-mer, dont dépend le site de Majicavo, n’a pas donné suite à nos demandes.

Le brigade environnement de Mamoudzou lance la guerre aux déchets

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Depuis novembre 2021, des agents de prévention environnementale et d’incivilité de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de Mamoudzou interviennent toutes les deux semaines dans les quartiers les plus isolés de la commune afin de faire évoluer les mentalités sur la question des déchets. Si l’heure est à la sensibilisation, les verbalisations débuteront dès le mois de février.

Canettes, bouteilles, carcasses de voitures et déchets ménagers en tout genre poussent comme des champignons sur l’île aux parfums. Partout, des quantités astronomiques de détritus viennent polluer les paysages et les eaux du lagon. Armés de leurs chaussures de sécurité et de leur pédagogie, les agents de prévention environnementale et d’incivilité de la ville chef-lieu travaillent à faire changer les mentalités. “Odi… Caribou !” Mission après mission, l’équipe de quatre à cinq agents fait du porte-à-porte et sillonne les quartiers difficiles d’accès en amont de Mamoudzou. “Lorsque nous arrivons, nous nous répartissons en deux ou trois équipes pour élargir notre champ d’action. Au fil des semaines, nous nous rendons compte que les habitants comprennent et certains dénoncent ceux qui jettent leurs déchets n’importe où”, explique Ahmed Naïly, l’un des agents de terrain.

Faire changer les mentalités

Sur les hauteurs de Passamaïnty, les ordures sont partout ! Ici, pas de bennes ou de passage des camions poubelles. Conséquence ? De nombreuses décharges sauvages voient le jour. Sous un panneau “Dechet Interdi”, un monticule d’immondices attend la prochaine pluie pour dévaler la pente et filer directement dans l’océan Indien. Pour le directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) Chamassi Chaharoumani, la vraie problématique est avant tout éducative. “L’idée de la politique menée par la municipalité de Mamoudzou est de faire changer les mentalités. Que la population prenne conscience que ce n’est pas grand-chose de jeter ses déchets à la poubelle plutôt que n’importe où”, détaille l’ancien capitaine de la police nationale. Le but de la brigade prévention environnementale et incivilité consiste en la lutte contre l’insalubrité, les tags, ou encore les garages clandestins qui déversent des produits toxiques dans les cours d’eau mahorais.

Unis pour un avenir plus vert

Dès février 2022, les agents sur le terrain auront le pouvoir de verbaliser les contrevenants (voir encadré) qui continueraient à se débarrasser de leurs déchets où bon leur semble. “À terme, notre objectif est d’étoffer l’équipe et d’arriver à 15 agents sur le terrain”, affirme Chamassi Chaharoumani. Avant d’ajouter : “Leur rôle est avant tout celui de médiateurs, ils ont une connaissance fine du terrain. La répression viendra en complément de la prévention, mais les amendes ne sont pas une solution miracle et le plus important est d’apporter une réponse pérenne à ce problème.” Après quelques mois de dur labeur, Abou, Ahmed, Mohamed, Brahimou, se réjouissent de voir leur travail porter ses fruits. “À chaque sortie, nous réalisons des rapports. Nos équipes agissent en lien avec les services de la mairie et le Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) qui organisent ensuite des opérations de collecte sur les lieux indiqués”, affirme le groupe d’agents de la DPSU, heureux de voir son action récompensée.

 

Entre 38 à 1.500 euros d’amende en fonction de la nature de vos déchets

Pour le dépôt sauvage de déchets sur le domaine public, vous risquez 750 euros et jusqu’à 1.500 euros si l’abandon est effectué avec un véhicule.
Si vous brûlez ou éliminez des déchets par voie illicite, vous vous exposez à une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.
Si vous jetez un déchet par terre, vous risquez au minimum 38 euros d’amende, le prix de celle-ci étant déterminé par la nature dangereuse du déchet pour l’environnement.
Pour tout dépôt non autorisé de véhicule hors d’usage sur le domaine public, vous vous exposez à une amende allant jusqu’à 1.500 euros.

Les heures supplémentaires au cœur d’un litige entre la direction du CHM et le personnel soignant

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Au centre hospitalier de Mayotte, les heures supplémentaires des agents se comptent en centaines et sont parfois accumulées depuis plusieurs années. Face à cette situation, la direction a décidé de les payer, ce qui représente une somme de plus d’un million d’euros. Certains professionnels de santé, qui auraient privilégié les repos compensatoires, ont manifesté l’absence de choix ce jeudi 27 janvier.

« Nous demandons d’avoir le choix », s’égosille Benjamin, infirmier au centre hospitalier de Mayotte, en dessous des bureaux de la direction. Le devenir des heures supplémentaires accumulées depuis toutes ces années : voilà le nerf de la guerre de la grève de ce jeudi 27 janvier porté par le service Ursec (urgences, réanimation, Samu/Smur, evasan, caisson hyperbare). Alors que les professionnels de santé souhaitent pouvoir bénéficier d’un repos compensatoire, la direction veut les indemniser. Le bilan de cette opération s’élève tout de même à plus d’un million d’euros et concerne plusieurs centaines d’agents. « La direction a décidé de ce versement d’une manière jupitérienne », fustige Zakouoini Hamada, le président de la CFTC. Une attaque balayée d’un revers de la main par Christophe Blanchard, le directeur par intérim. Selon ce dernier, cette décision, prise en concertation avec les organisations syndicales, remonte au mois de septembre.

Et les chiffres en question s’avèrent vertigineux ! Exemple avec Jérôme qui totalise 401 heures pour la seule année 2021. « En sachant que j’ai pris huit semaines pour aller en métropole », précise celui qui est en poste depuis décembre 2019. Une situation causée par des effectifs en dents de scie et des turnovers constants, qui obligent à tirer sur la corde des contractuels pour boucler les plannings. « Nous sommes tellement en flux tendu qu’[ils] changent une dizaine de fois sur le mois. Nous ne pouvons rien prévoir… » Dans ces conditions, les soignants se retrouvent sur les rotules. « Nous aimerions bien avoir un peu de repos après les deux dernières années », souffle Benjamin.

Mais dans cette histoire, au-delà du choix « imposé », une autre problématique rentre en ligne de compte aux yeux des soignants. À savoir, la rémunération de ces fameuses heures supplémentaires. « Elles sont calculées par rapport à l’échelon de l’agent en 2022, donc ceux qui sont chez nous depuis 2014, par exemple, sont gagnants. Et en plus, elles ne sont pas imposables à hauteur de 5 000 euros », détaille Christophe Blanchard, qui ajoute que l’indexation est bel et bien prise en compte.

Un solde tous les six mois

Face à cet enjeu, la direction a décidé un changement radical à partir de cette année pour ne pas générer de compteurs d’heures. « Nous allons mettre en place un solde tous les six mois et les récup’ seront payées si elles n’ont pas été prises au fur et à mesure. Nous allons être au plus près de la gestion des plannings avec les cadres de santé et les ressources humaines. » Cela doit permettre d’offrir au CHM plus de visibilité à court terme, dans l’attente que « la politique d’attractivité commence à porter ses fruits » et « d’éviter les heures supplémentaires ».  Et à ce sujet-là, Benjamin a une idée bien précise derrière la tête pour favoriser le recrutement. « Plus tu améliores les conditions d’accueil, plus c’est facile d’embaucher », lâche l’infirmier. Toujours est-il qu’une réunion du comité technique d’établissement doit se tenir mardi prochain pour marquer d’une pierre blanche ce nouveau système. Et avec un tel pactole en poche, il reste la possibilité de prendre du congé sans solde et de s’accorder quelques jours de vacances pour recharger les batteries…

En 2022, le réseau EEDD Mayotte voit plus grand

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Mercredi 26 janvier, les membres du réseau de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) de Mayotte se sont réunis pour réfléchir ensemble à l’autonomie et la structuration de cette organisation, qui devrait intervenir à l’horizon 2023. L’objectif : lui donner un second souffle.

Autonomie financière et juridique, le réseau de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) volera bientôt de ses propres ailes. En visio-conférence, vingt-cinq représentants d’associations et d’institutions mahoraises soucieuses de l’environnement ont mis à plat lors d’une première réunion de travail leurs idées pour que le groupement fasse peau neuve. Oulanga Na Nyamba, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), le parc naturel marin, le conseil départemental, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou ou encore la communauté de communes du Sud ont pensé ensemble la gouvernance du réseau EEDD.

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“Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans les autres EEDD de France pour choisir le modèle qui correspondra le mieux à notre territoire, nos attentes et nos objectifs”, affirme Manuella Grimault, la coordinatrice du réseau EEDD Mayotte. En décembre 2021, les acteurs environnementaux de l’île ont décidé de donner un nouvel élan à cette organisation. “Depuis 2015, c’est l’association MNE (Mayotte Nature Environnement) qui coordonne le réseau. Lors des deuxièmes assises du réseau en décembre 2021 nous avons décidé de lui donner un second souffle et une indépendance”, poursuit-elle. Avec le temps, les besoins ont évolué et aujourd’hui, il est primordial pour le réseau EEDD de s’émanciper et d’obtenir un statut propre.

Un calendrier à tenir

Qui pourra adhérer au réseau ? Qui pourra siéger au sein du conseil d’administration ? Quelles seront les règles à respecter au sein de celui-ci ? Autant de questions fondamentales pour poser les bases solides du réseau EEDD 2.0. “Avec une vingtaine de participants, beaucoup d’avis divergent, mais nous avons ressenti une envie commune de convergence afin que ce réseau soit fort”, se réjouit Manuelle Grimault. Prochaines étapes : la décision finale sur la gouvernance du réseau en février, la rédaction des statuts le mois suivant ou encore la rédaction du règlement intérieur en avril. Un programme dense qui se déroulera sur l’année 2022 pour aboutir à l’autonomie du réseau EEDD à l’horizon 2023. De quoi donner le sourire aux amis de la nature mahoraise et l’envie de se retrousser les manches pour agir, toujours, pour préserver ce patrimoine unique au monde.

Allégement des mesures sanitaires et levée du couvre-feu

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À compter du vendredi 28 janvier matin (à 0h00) et en adéquation avec l’amélioration de la situation sanitaire, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a décidé d’alléger certaines mesures de freinage de l’épidémie de Covid-19. La levée du couvre-feu sur l’ensemble du département, la fin de la jauge de six personnes à table dans les bars et les restaurants, la fin de la jauge pour les sorties en mer, la fin de l’interdiction du sport en intérieur et le rétablissement de jauge dans les commerces à 75 % de leur capacité entreront alors en vigueur.

En revanche, le port du masque dans l’espace public urbanisé et dans les établissements recevant du public, l’interdiction des manzarakas, des voulés, des activités de prestation à domicile de traiteurs, de location de chapiteaux, tentes ou barnums à particuliers, d’animateurs de soirée à domicile, ainsi que le transport de matériel de sonorisation seront toujours d’actualité. L’état d’urgence sanitaire reste en vigueur à Mayotte. En cas de dégradation de la situation sanitaire, le préfet pourra reprendre de nouvelles mesures pour protéger la population.

Les cadis au centre du projet « médiation sociale et prévention »

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Le lundi 24 janvier, le 7ème vice-président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, s’est rendu dans les locaux du Grand Cadi pour échanger autour du projet « médiation sociale et prévention ». Les sujets abordés ont notamment porté sur le repositionnement et le rôle de ce service, la présence accrue dans les quartiers, un renforcement des moyens, le partenariat avec les services de l’État, l’accompagnement des espaces d’apprentissage coranique, ou encore la poursuite des travaux de fédération des mouvements islamiques… Un projet est en cours de finalisation et sera largement partagé avec les partenaires. Le conseil départemental entend mettre à profit le rôle social des cadis et leur visibilité pour contribuer, avec d’autres leviers, au mieux vivre ensemble.

Les jeunes gardiens de la paix mahorais de la 259ème promotion témoignent de leur aventure

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Après différentes démarches mises en place par le service administratif et technique de la police nationale de Mayotte pour leur intégration à l’école de police de Nîmes, est arrivé le temps du départ pour les jeunes gardiens de la paix de la 259ème promotion du 16 juillet 2021, issus du recrutement local. Quelques mois plus tard, voici leur retour d’expérience :

« Nous avons réussi à pallier les différentes difficultés, notamment financières, et nous avons pu alors débuter notre formation à l’école de police. Nous avons eu le plaisir de constater une certaine solidarité auprès de nos pairs. Par exemple, des repas sont organisés dans le respect des règles communes, au menu poulet grillé, manioc et bananes, de quoi nous rappeler notre culture mahoraise et donc se sentir presque comme à la maison.

Notre formation à l’école de police de Nîmes s’étale sur huit mois. Celle-ci est organisée de la façon suivante : de la théorie que nous étudions en classe et des mises en situation sur le terrain. Une période de stage dans différents commissariats de métropole vient compléter ces différents modules. Une fois la formation terminée, dans la mesure où nous avons obtenu le concours d’Île-de-France, nous nous retrouvons pour la majorité à Paris mais dans des services différents.

Une fois arrivés sur la capitale nous nous rendons compte que le plus dur n’est pas derrière nous. Nous comprenons très rapidement qu’il est très difficile de trouver un logement décent et à un prix raisonnable. Au travers de la préfecture de Police, nous avons eu des propositions et malgré les tarifs élevés nous avons trouvé des logements.

Nous intégrons très rapidement le monde du travail métropolitain et nous constatons immédiatement le rythme intense qui demande un certain niveau d’adaptation et de compréhension des différentes situations rencontrées. En quelques semaines, les responsabilités sont présentes et nous prenons rapidement conscience que nous ne sommes plus seulement des policiers adjoints, mais des gardiens de la paix qui doivent remplir leurs différentes missions et avec succès. Nos journées sont bien remplies ! »

Si tous pensent au retour sur leur île natale, celui-ci ne pourra se faire que dans quelques années, fort d’une expérience métropolitaine, riche des différentes situations vécues.

Toujours plus d’immatriculations sur Mayotte

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Alors que le marché de l’automobile a vu le nombre des immatriculations se réduire fortement en métropole ces deux dernières années, les Dom-Tom continuent d’afficher des chiffres records. Avec 59.857 immatriculations en 2021, ils ont enregistré une hausse de 11.8% par rapport à 2020, notent l’agence spécialisée en data Flashs et le site cartegrise.com.

À Mayotte, pas moins de 2.059 véhicules ont été immatriculés en 2021. Cela représente une hausse de 28.4% de leur nombre par rapport à 2020, soit la progression la plus forte parmi tous les départements ultramarins. L’année précédente, il y avait déjà une hausse de 19.4%. C’était pratiquement le seul département français à ne pas connaître de baisse malgré la crise sanitaire avec la Guyane (+0.9%).

https://www.cartegrise.com/blog/2023/01/france-les-immatriculations-de-voitures-neuves-chute-en-2022

Accidents du travail : les règles changent pour les employeurs

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Depuis le 1er janvier 2022, il faut désormais que les employeurs passent par un compte en ligne sur net-entreprises.fr pour gérer les cotisations liées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. « La création de compte (AT/MP) est une obligation légale, il est gratuit et actualisé quotidiennement », prévient la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Cette dernière indique aussi que ce compte « permet ainsi aux employeurs de consulter leur taux de cotisation AT-MP qui n’est désormais plus notifié par courrier par la CSSM ». Renseignements sur le site Internet www.cssm.fr, rubrique relations aux employeurs, ou par mail tarificationatmp@css-mayotte.fr.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes