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André Martin, nouveau directeur général d’Orange Réunion-Mayotte

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Après quatre années comme directeur régional d’Orange Corse, André Martin prend la direction générale d’Orange dans les territoires français de l’océan Indien, faisant suite à Jean-Marc Escalettes. C’est dans la continuité de son prédécesseur qu’André Martin compte relever les nombreux défis spécifiques à Mayotte et à La Réunion. Premier challenge : celui de la proximité et de la compréhension des territoires. Cela passe selon lui d’abord par l’écoute des clients, qu’il s’agisse des particuliers, professionnels ou des collectivités. Son expérience en Corse lui a permis d’appréhender une partie des enjeux insulaires tels que la connectivité et l’aménagement des territoires, l’inclusion numérique, la sécurité des réseaux et des données, la préservation de l’environnement… Pour le nouveau directeur, « ce sont les territoires qui dictent la voie à suivre et nos services doivent répondre à toutes ces attentes ».

Deuxième challenge : inscrire Orange dans une croissance vertueuse reposant sur l’innovation et le développement. Ainsi, à Mayotte, le quinquagénaire mise sur une croissance forte en offrant toujours plus de connectivité sur les réseaux fixes et mobiles. La digitalisation des entreprises et du travail, accélérée par cette période de crise sanitaire, est également au cœur des priorités du nouveau directeur. Engagé pour un numérique inclusif, il aura à cœur de faciliter l’accès aux nouvelles technologies pour tous via des dispositifs d’accompagnement et de sensibilisation mis en place par Orange et sa fondation.

Pour porter ces ambitions, André Martin s’appuie sur les valeurs que sont la ténacité, l’humilité et surtout l’esprit collectif. Affectionnant particulièrement la randonnée, il retrouve cet état d’esprit lors de ses sorties en montagne. Des valeurs qu’il s’attache à appliquer en interne : « Il faut renforcer et souder le collectif. Cette solidarité, c’est l’une des grandes forces d’Orange et particulièrement ici, loin de la métropole. C’est un gage de bien-être au travail et cela nous permet de gagner en efficacité au quotidien pour nos clients. »

Issu d’un cursus supérieur commercial, André Martin possède un profil aux multiples facettes : salarié puis consultant dans les secteurs de la banque, la presse ou la grande distribution, il rejoint Orange en 2002. En vingt ans au sein du groupe, André Martin a multiplié les expériences professionnelles telles que la transformation des unités opérationnelles et le management d’unités d’intervention.

Pôle Emploi dresse un bilan encourageant de ses activités en 2021

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Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi matin dans les locaux du restaurant l’Orient-express, Christian Saint-Etienne, le directeur régional de Pôle emploi Mayotte, a dressé un bilan des actions de la structure au cours de l’année 2021. Dans presque tous les domaines, les chiffres se sont révélés plutôt encourageants dans le contexte actuel de crise sanitaire.

« L’objectif de cette conférence de presse est de regarder si Pôle Emploi Mayotte a réussi à atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la convention tripartite », déclare Christian Saint-Etienne, son directeur régional, au début de la conférence de presse organisée ce mardi matin. Cette convention, signée entre l’État, l’Unédic et Pôle emploi pour la période 2019-2022, comporte 11 indicateurs stratégiques dans lesquels la structure se devait de progresser. « En ce début de dernière année de la convention, il était important de communiquer nos résultats », poursuit-t-il.

Moins de demandeurs d’emploi sur le dernier trimestre 2021

Si le contexte de crise sanitaire depuis 2020 ne favorise pas l’activité économique et donc le recrutement, le directeur de Pôle emploi Mayotte se montre optimiste au cours de ce bilan en soulignant la baisse de 4% du nombre de demandeurs d’emploi au cours du dernier trimestre 2021. « Cela est dû à une forte mobilisation de notre structure sur les contrats aidés », précise-t-il. Par ailleurs, il met en avant l’alignement des services proposés avec ceux du national. « Le 3949 a été mis en place en 2020. Avant, ce numéro n’existait pas à Mayotte », souligne-t-il, tout en se félicitant du fait que Pôle emploi Mayotte ait été l’un des premiers à anticiper la notion de télétravail avant même la période de confinement. « Huit appels sur dix aboutissent, un taux quasi identique à celui des banques. Nous visons toutefois les 90% d’aboutissement des appels », dévoile-t-il.

Le directeur régional se félicite également d’une baisse de 900 demandeurs d’emploi longue durée au 31 décembre 2021. En sachant qu’ils désignent ceux qui n’ont donné aucun signe de reprise d’activité ou de formation sur une période de 24 mois. Un recul important qu’il explique par le fait que sa structure ait reçu 3.000 demandeurs d’emploi entre les mois d’octobre et décembre 2021. « Nos agents ont identifié leurs besoins et les ont redynamisés pour leur recherche », affirme-t-il. Une stratégie payante, matérialisée par le développement des actions de formation.

Priorité aux jeunes et aux habitants des quartiers défavorisés

« Notre politique est de faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin », insiste Christian Saint-Etienne. Pour cela, il peut compte sur la mise en place de nombreuses actions en faveur de l’insertion des jeunes , comme des jobs dating. « Nous visons en particulier les jeunes des quartiers défavorisés en sachant que ces quartiers constituent 90% de ceux de l’île », ambitionne le directeur. Devant le découragement à recruter observé chez beaucoup d’entreprises à cause des incertitudes de la crise sanitaire, ajouté au déficit de compétences que connaît malheureusement le 101ème département, Pôle emploi se tourne vers des outils permettant d’identifier des profils de personnes encore en cours de formation. « Nous sommes pragmatiques en identifiant les besoins des entreprises et en leur permettant de prendre contact avec des demandeurs d’emploi en cours de formation dans des domaines spécifiques en particulier sur les postes difficiles à pourvoir », explique -t-il.

En résumé, anticiper est la clé d’un retour efficace à l’emploi pour le directeur régional, qui révèle que le territoire ne fait pas face à un déficit de budget, mais plutôt à un défi concernant la planification des objectifs. « Pôle emploi Mayotte n’a été créé qu’il y a deux ans et demi… Avant nous dépendions de La Réunion. Beaucoup de choses sont donc encore à mettre en place dans notre département », rappelle Christian Saint-Etienne. Une collaboration renforcée avec les fédérations d’entreprises est notamment au programme et une convention a été signée avec le Medef. « L’objectif est d’identifier les causes des difficultés à recruter et de tenter, par nos actions, de les résoudre », martèle-t-il.  Gabrielle Kuola, la responsable formation et prestation de Pôle Emploi, ajoute que la structure s’efforce d’effectuer un maillage territorial en signant des conventions de coopération avec les communes de Mayotte. Grâce à elles, un service de proximité, lié à Pôle emploi, est assuré pour aider les demandeurs d’emploi dans leurs démarches.

Les rats, ce fléau de l’îlot Mbouzi

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À tas de blé, le rat s’y met. Multipliée lors de l’introduction de makis sur Mbouzi dans les années 1990, la population de rats y atteint jusqu’à 6.000 individus en saison humide. Pour éviter que les rongeurs ne dévastent la végétation et la faune ambiantes, une mission de dératisation est menée par l’équipe de la réserve, bien épaulée par les TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises.

Écartant toiles d’araignée et branches trop souples de son passage, Paul Defilion avance vers les caméras qu’il a placé sur les crêtes de Mbouzi. Il y a quelques mois, le jeune homme a été missionné par les Naturalistes de Mayotte et les Terres australes et antarctiques françaises pour y mettre en place le projet RECIM, ou « Restauration écologique de l’îlot Mbouzi ». L’objectif ? Débarrasser la réserve naturelle nationale des milliers de rats qui y pullulent. « C’est une espèce terrible qui s’attaque à tout, y compris aux espèces à protéger », affirme Paul, dépassant un tronc d’arbre ayant perdu son écorce, remplacée par des traces de crocs. Arrivée sur l’un des lieux où ont été disposées des caméras, l’équipe de la réserve constate le nombre de vidéos captées, mais aussi que les appâts disposés devant les appareils ont tous été mangés par les rats, comme le sont de nombreux œufs d’oiseaux sur l’îlot.

Comment tuer un rat ?

« Ma première mission a été de connaître leur nombre », explique Paul Defilion. Pour estimer leur population, le chef de projet met en place un protocole CMR – capture marquage recapture – à l’aide de bagues numérotées sur les oreilles des rats, tous les jours et pendant plusieurs jours. « À la fin, le nombre de recaptures sera plus grand que celui des nouvelles captures », continue-t-il. Le scientifique a donc estimé la population de rats sur Mbouzi à environ 1.500 individus en saison sèche, pour environ 5.700 en saison humide, soit 70 rats par hectare. « Les rats s’adaptent à leur ressource en nourriture et leur population fluctue », précise-t-il. « Autour de la léproserie, leur nombre a explosé à cause de la nourriture apportée pour les makis. »

Reste désormais le gros de l’opération : l’éradication de l’espèce sur l’îlot Mbouzi. « Le rat se reproduit très vite », affirme Paul Defilion. « S’il reste une seule femelle, avec ses petits, ils se reproduisent avec consanguinité et c’est reparti. En deux mois, la population est reconstituée. Il faut donc mener des actions pour l’endiguer. La réserve naturelle, c’est un statut juridique, les rats s’en foutent. » Avant son arrivée, seules de petites et régulières opérations de capture, notamment aux pieds de vanille de humblot, étaient menées sur l’îlot. Mais « le piégeage mécanique fonctionne très mal, seulement sur une île très petite, et demande un travail indéfini dans le temps », selon le chercheur. « Il faut faire un one shot, réduire la population à zéro et faire ce qu’il faut pour ne pas qu’ils reviennent. »

Brodifacoum ex machina

Pour cela, il privilégie un épandage de biocide chimique, le brodifacoum, en faisant des lignes régulières et espacées sur la totalité de l’îlot. « Mais, tu vois le relief ici », rétorque-t-il. « L’épandage à la main n’est pas possible à Mbouzi, avec ses falaises. On ne va pas trancher des lignes à la machette dans la végétation. Je suis là pour protéger la biodiversité, il faut que je garde ça en tête. » Paul Defilion préfère donc un épandage aérien, « plus rapide, plus précis ». Mais il n’est pas seul à décider de cela. Assis sur la terrasse de la léproserie, le jeune homme évoque le conseil scientifique du patrimoine naturel (CSPN), qu’il doit convaincre à propos du produit qu’il compte utiliser pour éradiquer les rats.

Ainsi se déroule son plaidoyer : « Le brodifacoum est un anti-vitamine K, qui empêche la coagulation du sang chez les mammifères. Or, les rats sont hémophiles, donc ils mourront d’hémorragies internes dans leur trou, sans laisser de cadavres au sol. Le brodifacoum disparaît très rapidement de l’environnement, n’est pas ou peu soluble dans l’eau, donc il ne rentre pas dans les plantes, donc pas dans la chaîne alimentaire, ni ne rentre dans les sols avec l’eau. Les crabes n’y sont pas sensibles, ni les reptiles, ni les insectes. » Les oiseaux, qui peuvent y être sensibles, ne semblent pas être intéressés par les appâts, selon les captures vidéo des dix caméras placées actuellement sur l’îlot.

Le plus grand problème, concernant ce biocide chimique, est son utilisation interdite en mangrove. « Les appâts peuvent tomber dans l’eau, être mangés par les poissons, et provoquer une possible faible bioaccumulation dans la chaîne alimentaire marine », reconnaît Paul Defilion. « J’aurai de la mortalité, je vais tuer des choses, si je fais comme ça », continue-t-il. « Je dois m’assurer que ce ne sont pas des espèces protégées, ou que je ne vais pas en mettre en danger. La chouette effraie, par exemple, aura du mal à survivre, mais il y en a des milliers sur Grande-Terre, ce n’est pas une espèce en danger ni endémique. » Concrètement, deux épandages aériens seront opérés en l’espace de 15 jours, en gardant une réserve d’urgence si des rats restent en vie. Puis, un dispositif de détection devra ensuite être mis en place pour empêcher le retour des rongeurs sur l’îlot. « C’est là où le bât blesse pour Mbouzi », conclut Paul Defilion. « Il suffit d’un pêcheur, qui a un vieux filet dans sa pirogue, avec un rat sous ce filet, pour le réintroduire sur Mbouzi. » Le rendez-vous est désormais pris à la saison sèche 2023, créneau prévu pour l’éradication.

 

466.728 euros pour éradiquer les rongeurs

C’est le montant alloué au projet RECIM contre les rats. Ce budget a trois sources de financement : un contrat plan État-région, une petite part de la dotation annuelle de la réserve, et une aide européenne prenant la forme de prêt de matériel et de conseil.

Allocations compensatrices : les collectivités doivent rembourser un trop-perçu de 12 millions d’euros versé par l’État

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Le montant initial des allocations compensatrices de la taxe d’habitation déterminé par la direction générale des finances publiques a été surestimé pour l’année 2021. Une erreur matérielle chiffrée à 12 millions d’euros. Selon Christian Pichevin, le directeur régional, les régularisations réalisées ou en cours ne risquent pas pour autant d’impacter le porte-monnaie des collectivités.

Chaque année, les communes et les intercommunalités perçoivent des allocations compensatrices de taxe d’habitation de la part de l’État. Jusque-là, rien de bien anormal ! À l’exception qu’une erreur « matérielle » chamboule quelque peu la trésorerie et la visibilité fiscale des collectivités pour l’année 2021. « Le montant initial déterminé par la direction générale des finances publiques a été surestimé », avoue Christian Pichevin, le directeur régional.

En d’autres termes, les calculs effectués sur la base d’estimation par Bercy affichent un trop-perçu d’un peu plus de 12 millions d’euros pour le 101ème département : 6.5 millions d’euros pour l’abattement de 60% de la valeur locative des immeubles – une minoration spécifique à Mayotte qui « n’a pas été suffisamment prise en compte » – et 5.6 millions d’euros pour la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales.

Encore 1.9 million d’euros à compenser

Notifié par courrier aux principaux concernés en fin d’année dernière, il s’agit désormais de procéder à un réajustement. « Ces indus ont été récupérés par compensation sur les allocations non encore versées pour partie en 2021 », poursuit Christian Pichevin. Douze communes doivent encore rembourser 1.9 million d’euros, « avec possibilité d’imputation sur les recettes mensuelles sur dix mois pour éviter que l’impact soit trop important ».

Néanmoins, le directeur régional des finances publiques assure que les conséquences de ce couac informatique sont inexistantes. « Globalement, après prise en compte de ces régularisations, l’addition des ressources fiscales 2021 et des allocations compensatrices des communes et établissements publics de coopération intercommunale de Mayotte est en augmentation par rapport à 2020 et 2019, avec des variations différenciées selon la situation spécifique à chaque collectivité. » Plus de peur que de mal, d’autant plus que « les autres ressources de fonctionnement sont également en hausse sous l’effet notamment de la dynamique de l’octroi de mer ».

Tropique d’une violence allégée

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Le film "Tropique de la violence" a été projeté pour la première fois la semaine dernière à Chirongui.

Six ans après la parution du roman, Tropique de la violence sort cette semaine en avant-première sur le territoire mahorais. Une production d’envergure, entièrement tournée sur le terrain, qui met en lumière la violence au travers de ceux qui en sont à la fois victimes et acteurs : les mineurs isolés. Portrait d’une œuvre honnête, bienveillante, mais limitée.

C’est l’histoire d’un choc entre deux mondes. Celui de Moïse : céréales au petit-déjeuner, dessins animés et vêtements propres. Celui de Bruce : chef de gang impitoyable à Kaweni. Catapulté de sa tour d’ivoire après le décès de sa mère adoptive, le premier plonge dans ce « nouveau monde » dominé par le second. De quoi inaugurer une rencontre aux allures de tragédie grecque, dans un décor plus semblable à la Cité de Dieu qu’aux colonnes de l’Acropole.

Filmer sans stigmatiser

Tropique de la violence permet d’entendre le quotidien d’une jeunesse via sa propre voix. Injustice, mépris, déclassement… Le portrait est rude, presque cruel. Difficile d’imaginer qu’il s’agit pourtant d’une version « light » du roman de Nathacha Appanah. « Quand j’ai lu le livre, je me suis dit : « C’est trop violent. Presque impossible à adapter en film » », confie le réalisateur Manuel Schapira. Pour pouvoir être distribué à un large public, le scénario a naturellement subi une certaine réécriture. Que le spectateur se rassure donc, Tropique de la violence est loin d’une production trash aux relents voyeuristes. Bien souvent, cette violence est d’ailleurs plus sociale que physique. Elle se lit dans le regard de Moïse lorsqu’il fait les poubelles des restaurants des wazungus. Elle s’entend dans la voix de Bruce lorsqu’il raconte l’humiliation endurée pendant son conseil de classe. Elle se voit dans l’impuissance des associatifs censés aider ces jeunes. Dans tous les cas, elle reste étroitement liée à la misère qui structure cette jeunesse, jusque dans son absence de perspectives.

Pour coller au plus près de la réalité locale, des jeunes amateurs de plusieurs quartiers ont ainsi découvert le métier d’acteur. Un pari risqué, mais incontestablement remporté. Dès le premier regard, la sincérité de ces jeunes plantés dans ce décor pique le cœur. Chacun interprète son rôle avec humilité, sérieux et conviction. Au-delà des quartiers précaires, Mayotte est filmée dans toute sa beauté et sa diversité. À cela s’ajoutent une BO locale et un rythme soutenu. À l’arrivée, le spectateur ne peut qu’apprécier un film de qualité. Presque une première, dans une île pas vraiment habituée à se voir sur grand écran. De quoi se réjouir, même si la réorientation du scénario limite la capacité du spectateur à comprendre les maux du territoire.

Civilisation contre barbarie ?

Entre le livre et le film, plusieurs personnages et intrigues ont naturellement été coupés. « Des choix de simplifications sont obligatoires dans une adaptation. Ne serait-ce qu’en raison du budget », justifie le réalisateur. Premier personnage à en payer les frais : l’homme politique. Celui qui distribue des cartons de mabawas en période d’élection, achète la confiance de Bruce et entretient la violence à défaut de l’endiguer. Par sa présence, le lecteur devine un vaste système d’injustices aux responsabilités partagées. Une sorte de machine infernale où chaque personnage constitue un engrenage : personnalités politiques, travailleurs sociaux, parents défaillants, jeunes désœuvrés, etc.

Sur grand écran, cette nuance disparaît au profit d’un monde bipolaire. D’une part, la barbarie causée par une misère dont on se garde de pointer les responsables. De l’autre, la civilisation épargnée par la pauvreté. Cette dernière rassemble des humanitaires sympas mais impuissants. On peut également y croiser la mère adoptive de Moïse : une Française qui, malgré son implication, ne parvient pas à le préserver des « mauvaises fréquentations ». Dans l’ouvrage, son geste égoïste est pourtant le péché originel de cette tragédie. C’est elle qui s’accapare un enfant pour l’éduquer loin de ses repères. C’est aussi Stéphane l’humanitaire qui, dans son impétueux besoin de success story exotique, va provoquer des drames. Autant d’éléments qui permettent de comprendre un point central occulté par le film : même les plus (à priori) bienveillants ne sont pas étrangers aux injustices du département.

Un film de qualité malgré ses limites

Tropique de la violence est le genre de film dont on se retiendra presque d’émettre une critique négative tant Mayotte a besoin d’œuvres culturelles pour débattre et se raconter à elle-même. Grâce à cette réalisation, la jeunesse possède enfin un film digne de ce nom pour témoigner de son quotidien. Devant certaines réactions qui évoquent déjà une « mauvaise pub » pour le territoire, Manuel Schapira se défend : « Ils n’ont pas vu le film et se contentent de juger à l’affiche. Les retours sont jusqu’à présent unanimes. Particulièrement les jeunes. Ils sont fiers de voir leur île filmée avec de beaux moyens. Ils sont également fiers de voir des mecs d’ici raconter leur vécu. » Si les jugements négatifs sont incontournables, le réalisateur semble davantage concentré sur ses convictions « Sortir Mayotte de l’indifférence et montrer les jeunes au-delà des raccourcis habituels ». Sage intention.

Néanmoins, impossible de ne pas relever certains travers du cinéma français dans le traitement de la misère en général, et de celle de Mayotte en particulier. Bien que nuancée par son impuissance en terre mahoraise, l’eternelle figure du « sauveur blanc » est encore présente. La pauvreté demeure un spectacle que l’on regarde avec fatalisme, sans en chercher les causes ni les portes de sortie. Les Comoriens sont majoritairement miséreux ou violents (quand ils ne sont pas élevés par une blanche, comme Moïse). Les Mahorais sont dépassés, parfois haineux, mais rarement (voire jamais) animés par une solidarité sociale ou familiale. Quant à la parole des femmes, elle se limite quasiment à deux expressions : celle d’une Comorienne qui abandonne son enfant, et celle d’une Française qui l’éduque.

Alors certes, une production ne peut pas tout montrer en une heure et demie. Certes, il est impossible de résumer en un film toutes les nuances d’un livre. Certes, on ne peut synthétiser en une œuvre toutes les subtilités d’une île aussi complexe. Critiquer est facile. Réaliser un film à Mayotte l’est nettement moins. Que celui-ci soit débattu, contesté ou examiné dans ses limites est une bonne chose. Dans tous les cas, il libère la parole et permet à chacun de projeter sa conception du territoire. C’est toujours mieux que de projeter des cailloux.

Plainte pour viol et actes de violences sur mineur dans une école privée de Petite-Terre

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Un parent d’élève de l’école maternelle privée Les Pitchnounes (association Maounga-Dounia), située à Pamandzi, a récemment porté plainte pour viol sur sa fille de moins de trois ans (entre autres sévices). L’enquête préliminaire est actuellement encore en cours, mais le témoignage de l’enfant, validé par un pédopsychiatre de La Réunion, est particulièrement éloquent.

Un parent d’élève nous a alerté récemment sur des faits très graves qui se seraient déroulés au sein de l’école maternelle privée Les Pitchounes. Sa fille de deux ans et demi y aurait subi des violences physiques et sexuelles de manière répétée. Les mis en cause seraient des membres du personnel périscolaire. Un homme et au moins deux femmes seraient impliqués dans ces méfaits. « Ma fille a subi des violences physiques, sexuelles et, après analyse de son témoignage par un pédopsychiatre, le viol a été établi », raconte le parent, qui a évidemment déscolarisée son enfant depuis. Si ce dernier a donné l’alerte en novembre 2021, les sévices avaient, semble-t-il, débuté dès la rentrée scolaire…

Des sévices physiques rapidement repérés

« Tout a commencé quand j’ai vu revenir ma fille de l’école avec un gros hématome dans le dos », raconte le parent de l’enfant concerné, qui maîtrise déjà très bien le langage. « Lorsque je l’ai interrogée sur la provenance de cette marque, ma fille a dit que c’était une « tatie » de l’école qui l’avait frappée », poursuit-il. Évidemment, il a tout de suite alerté la direction qui a assuré qu’elle enquêterait sur le sujet. L’une des « taties » (sont ainsi nommées les femmes du service périscolaire de l’école) a clairement été identifiée comme violente et a finalement été licenciée. « Mais seulement au bout de plus de 2 mois et avec l’appui du rectorat », se désole le parent de la petite fille.

Des agressions sexuelles et au moins un viol sont présumés

Les attouchements sexuels et le viol n’ont pas pu être présumés tout de suite car la psychologie du jeune enfant fait qu’il intériorise ce genre de sévices. Le parent a d’abord été alerté par un changement dans le comportement de son enfant. « Ma fille a commencé à faire des cauchemars toutes les nuits et à hurler dans son sommeil », nous raconte-il. « Elle me disait qu’elle avait mal au ventre, mais me désignait plus bas que le ventre et parlait d’un « monsieur beurk » de l’école », poursuit-il. Evidemment, ses soupçons l’ont conduit à emmener tout de suite sa fille au CHM pour un examen médical. Mais les médecins du CHM n’ont rien constaté d’anormal sur le plan physique. Le parent a donc demandé à la  gendarmerie de fixer un rendez-vous avec un médecin légiste. Ce 2ème examen ayant eu lieu 5 jour après que l’enfant a commencé à parler à son parent, le légiste n’a pas trouvé de preuves physiques de viol non plus. Toutefois, le comportement extrêmement perturbé de la petite fille en question, joint à ses gestes et propos troublants, permettait de laisser planer le doute.

Aucune prise en charge par un pédopsychiatre n’étant rapidement possible à Mayotte (le parent a eu des soupçons de viol dès novembre et le CMP pédiatrique ne lui proposait de rendez-vous que fin décembre), il a emmené sa fille chez un pédopsychiatre de La Réunion. C’est ce dernier qui a clairement établi le viol en réussissant à faire verbaliser l’enfant sur ce qui lui était arrivé.

La difficulté à établir des preuves concrètes

Malgré ce témoignage direct de l’enfant « à grand renfort de gestes qui ne laissent aucun doute », précise le parent, les preuves du viol par un personnel périscolaire de l’école sont difficiles à établir sur un plan judiciaire, d’autant plus que l’homme en question reste encore à ce jour non identifié. « Le délai de 3 mois après ma plainte est presque achevé, mais s’il n’y a pas assez de preuves, elle est susceptible d’être classée sans suite », se désole le parent. Ce dernier regrette également que 5 équipes d’enquêteurs se soient succédé sur cette affaire depuis le mois de novembre, entravant ainsi la possibilité d’un suivi rigoureux.

Le recteur Gilles Halbout a pris cette affaire très au sérieux, mais comme il s’agit « d’une école privée qui n’est pas sous contrat », il n’a pas le pouvoir de mettre directement à pied les membres de son personnel. Un inspecteur de l’Éducation Nationale a cependant été envoyé sur place et a demandé le licenciement immédiat de l’un des personnels soupçonnés de violences. « La directrice nous a affirmé que c’était fait et nous devons très bientôt renvoyer cet inspecteur pour vérification », affirme Gilles Halbout. Son pouvoir s’arrête toutefois à cette limite. En revanche, le procureur a été saisi. « Cette affaire est du ressort de la justice », nous a expliqué Gilles Halbout.  Joint par nos soins, le procureur Yann le Bris nous a juste confirmé que « l’enquête était en cours » sans souhaiter s’exprimer davantage.

Malgré nos multiples sollicitations, nous n’avons pas réussi à joindre la directrice de Les Pitchounes pour avoir son point de vue sur cette affaire.

Une compétition d’athlétisme sur piste au stade de Labattoir

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Samedi 5 février s’est déroulée une compétition d’athlétisme sur piste au stade de Labattoir, organisée par le comité d’athlétisme départemental de Mayotte. Sprint, demi-fond, javelot et poids étaient au programme. Des médailles ont récompensé les meilleures performances dans chaque épreuve pour toutes les catégories. Une soixantaine d’athlètes ont répondu présents pour concourir sous une chaleur éprouvante. Les clubs du CAL, du CAM, du NAC et du RCM étaient présents ainsi qu’une dizaine de juges bénévoles qui ont permis l’organisation de cette compétition initialement prévue le 29 janvier, mais annulée en raison de la boue recouvrant la piste !

Plus de 200.000 euros pour restaurer la presqu’île de Bouéni

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Suite à une concertation avec le conservatoire botanique national des mascarins (CBNM) et la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (DEDDE) du conseil départemental en 2021 sur la mise en place d’un projet de restauration et de gestion de l’espace naturel sensible (ENS) départemental de la presqu’île de Bouéni, les Naturalistes de Mayotte ont répondu à l’appel à projet de l’office français pour la biodiversité (OFB) MobBiodiv’Restauration et se sont vus attribuer une subvention de 237.884 euros, correspondant à 70% de la valeur totale du projet pour le mettre en place jusqu’en 2023.

Le projet a comme objectifs de réaliser des actions de restauration écologique d’urgence en forêt naturelle par une approche participative, d’apporter des connaissances en termes de biodiversité et d’usages socio-économiques de la zone, puis de stimuler la concertation des acteurs, nécessaires à la réalisation d’un plan de gestion qui permettra au département de pérenniser les actions entreprises.

La phase de préparation de terrain et lutte contre les espèces exotiques envahissantes a débuté ce lundi 7 février. Viendront ensuite la trouaison et la plantation de 5 000 plants indigènes de Mayotte, d’une dizaine d’espèces différentes avec notamment des pieds de tamarins (Tamarindus indica) ou encore de nato (Mimusops comorensis). Ces chantiers participatifs sont réalisés en partenariat avec Nayma, les Apprentis d’Auteuils, la FMAE, les ambassadeurs de la communauté de communes du Sud et le comité jeunes de la commune de Bouéni. L’opération de plantation prendra fin le dimanche 27 février avec une journée réservée aux adhérents des Naturalistes.

L’ENS de la presqu’île de Bouéni-Boungoudranavi, identifié comme site pilote dans le schéma départemental des ENS (SDENS) pour Mayotte en 2019, est une zone clé pour la biodiversité, abritant végétation naturelle sèche et espèces remarquables de reptiles et d’oiseaux. Soumis aux contraintes démographiques, aux espèces exotiques envahissantes et à la fragmentation des habitats, il est urgent de préserver ce site naturel des inclusions anarchiques de l’agriculture, de la monotonisation des paysages et de la biodiversité.

Premier comité stratégique du tourisme Outre-mer

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Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du tourisme, des Français de l’étranger, de la francophonie et des petites et moyennes entreprises, ont présidé jeudi 3 février le premier comité stratégique du tourisme Outre-mer (CSTOM), qui a rassemblé 200 participants.

À cette occasion, les ministres ont exposé leur vision stratégique pour le développement touristique des Outre-mer, et répondu aux questions des participants. La création du CSTOM est une mesure du Livre bleu des Outre-mer de 2018. Il vise à promouvoir un tourisme durable et résilient dans les Outre-mer en réunissant les représentants de l’État, des territoires et du monde économique. Annoncée lors des rencontres du tourisme en 2019, l’installation du comité dans sa formation plénière avait dû être reportée à plusieurs reprises en raison de la crise sanitaire. Le plan Destination France, présenté par le Premier ministre le 20 novembre 2021, en avait confirmé la tenue. Trois formations géographiques du CSTOM seront réunies par la suite à l’échelle des bassins régionaux : Atlantique, Indien et Pacifique.

Ce premier CSTOM a permis aux institutionnels et professionnels du tourisme d’évoquer en détails la déclinaison du plan Destination France dans les territoires ultramarins. Le plan Destination France a pour ambition d’appuyer la sortie de crise et de permettre au secteur touristique français de garder et d’accroître son attractivité à horizon 2030. Il se fonde sur quatre axes d’intervention (conquérir et reconquérir les talents ; renforcer la résilience du secteur et des acteurs du tourisme ; valoriser et développer les atouts de la destination France ; répondre aux enjeux de transformation du secteur) et doit mobiliser 1.9 milliard d’euros de crédits nouveaux sur les trois prochaines années. Des mesures concrètes et de nouvelles opportunités ont été présentées qui seront déclinées Outre-mer par bassin régional, avec l’appui de l’opérateur Atout France.

Le tourisme est un secteur vital pour les économies ultramarines : trois millions de visiteurs par an, près de 10% des effectifs salariés du secteur marchand, 10% du PIB ultramarin et jusqu’à 30% sur certains territoires en tenant compte des effets induits. Fortement impactés par la crise sanitaire et les mesures de freinage, les professionnels du secteur ont été accompagnés à travers des mesures d’aide d’urgence spécifiques, adaptées et prolongées pour tenir compte de la situation particulière des Outre-mer. Lors d’une visioconférence avec les élus des territoires d’Outre-mer en état d’urgence sanitaire le 27 janvier 2022, le président de la République a ainsi annoncé le maintien du fonds de solidarité dans les territoires touchés par des restrictions d’activité liées à la crise sanitaire.

Lancement de la première foire agricole et artisanale du Grand Nord

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En extension des foires et marchés locaux qui existent ou se créent à Mayotte, à Coconi, comme dans la communauté des communes du sud, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte ne pouvait que s’inscrire dans ces grands rassemblements populaires de tous âges, si constructifs pour l’économie locale.

Cette idée est née du Modef (mouvement des exploitations familiales), syndicat d’agriculture, de pêche et d’artisanat. « Ces familles ont besoin d’exposer leurs ressources et leurs savoir-faire », explique Madame Nazou, la secrétaire du syndicat. Selon Mounirou Ahmed Boinahery, DGA à la mairie de Koungou et mis à disposition de la CAGNM, « l’idée est de promouvoir ces talents pour qu’ils soient connus et reconnus, mais aussi pour qu’ils se professionnalisent ». L’intercommunalité leur propose une politique de contractualisation et d’engagements, pour fédérer ces projets et créer des filières, en l’occurrence agricole et artisanale.

En complément des produits proposés par les agriculteurs et éleveurs, une restauration locale et réunionnaise sera possible sur place. Autant de bonnes raisons de découvrir le 12 février prochain, à Bandraboua sur le remblai de 8h à 17h, cette parade de talents et de saveurs du grand nord de Mayotte.

Une cagnotte pour venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales

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Sept étudiants de l’école de management de Strasbourg ont lancé le projet Mahor’EM, une association humanitaire ayant pour objectif d’améliorer la condition des femmes en Outre-mer en venant en aide aux victimes de violences conjugales à Mayotte.

Le but de la cagnotte (https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/mahor-em) est de récolter des fonds qui leur permettront de fournir à l’association pour la condition féminine et aide aux victimes (Acfav) des denrées non périssables (pâtes, riz, conserves)et des produits d’hygiène (savon, couches, petits pots) pour pourvoir les logements de stabilisation et contribuer aux nombreuses charges auxquelles elles sont confrontées. À titre d’exemple, 130 euros permettent déjà de financer un kit d’urgence valable tout un mois.

Le concours « Castor informatique », révélateur de talents

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Le Seigneur des anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique. De manière inconsciente dans un premier temps, puis consciente lorsque je l'ai retravaillée.

La remise des diplômes du concours de l’Éducation nationale « Castor informatique » s’est déroulée ce lundi matin au collège de M’Gombani. Les 12 élèves arrivés en tête ont été récompensés par le principal de l’établissement scolaire qui les a chaudement félicités pour leurs brillants résultats. Étonnamment, les élèves arrivés en tête n’étaient pas forcément les plus impliqués sur le plan scolaire. 

Le concours « Castor informatique » a été mis en place pour la première fois à Mayotte cette année. Proposé par Xavier Meyrier, l’IA-IPR (inspecteur académique-inspecteur pédagogique régional) de mathématiques à tous les professeurs enseignant cette matière dans le second degré, le projet a su séduire ceux du collège de M’Gombani qui y ont inscrit leurs classes. « Ce concours s’adresse à tous les élèves du secondaire de la 6ème à la terminale », dévoile Xavier Meyrier.

Contrairement aux idées reçues sur les élèves mahorais, ceux-ci ont obtenu de très bons résultats sur le plan national. Siyam Youssouf, un élève de 6ème, est même arrivé 27ème sur 107.000 participants au niveau national dans sa catégorie. Autre sujet de satisfaction pour l’inspecteur : deux jeunes filles de 3ème, Nissya Mahamoud et Inshia Goulamali, s’y sont également brillamment illustrées. « C’est une victoire pour nous car cela montre que les femmes peuvent tout à fait intégrer l’univers traditionnellement très masculin de l’informatique, contrairement à ce que les préjugés de genre voudraient nous faire croire », se félicite l’inspecteur régional, qui précise que l’un des pionniers de la science informatique était Ada Lovelace, une femme de l’époque victorienne.

Une approche ludique qui a séduit les élèves

Les participants mahorais qui ont le mieux réussi ce concours ne sont pas forcément les meilleurs élèves de mathématiques. « L’approche ludique des questions du concours et la notion de défi à relever a réveillé l’esprit de certains qui, d’ordinaire, ne prêtaient pas beaucoup d’attention en classe », explique l’un des professeurs ayant préparé ses élèves depuis le mois de novembre. Le concours Castor informatique se compose de 12 questions faisant appel à plusieurs aspects de la science informatique : information et représentation, pensée algorithmique, jeux de logique, informatique et société, etc. « La particularité des questions est qu’il n’y a pas qu’une seule solution possible au problème posé et qu’il faut faire appel à sa créativité », souligne Xavier Meyrier. Et d’ajouter que le logiciel « donne un retour par rapport à ce que font les élèves, ce qui leur permet de pouvoir travailler tout seul sans avoir recours à l’enseignant ».

Ce concours s’inscrit également dans une vraie volonté de l’Éducation nationale d’insuffler une nouvelle dynamique à l’enseignement des mathématiques, une matière réputée « difficile ». « Pourtant, des enquêtes ont montré que c’est souvent la matière préférée des élèves dans leurs premières années, justement du fait de la dimension ludique. C’est plus tard que les difficultés apparaissent, ce qui prouve qu’une nouvelle pédagogie dans l’enseignement de cette matière est plus que nécessaire. » Par ailleurs, le fait de permettre aux jeunes de savoir comment fonctionne l’informatique est indispensable dans le monde d’aujourd’hui. « Avant, on ne faisait qu’expliquer l’usage des outils informatiques. À présent, on essaie de leur faire comprendre la logique qui sous-tend son fonctionnement », poursuit l’inspecteur.

De nombreux débouchés possibles

Le développement de l’enseignement des mathématiques et de l’informatique au sein de l’Éducation nationale vise évidemment à créer des perspectives d’avenir pour les élèves. « Le secteur informatique est en plein développement donc les débouchés dans le domaine sont nombreux », confirme Xavier Meyrier. Siyam Youssouf était déjà un passionné d’informatique avant sa participation au concours, qui lui a apporté « des billes en plus » pour s’améliorer dans cette voie. « J’adore tout ce qui touche à l’informatique », affirme-t-il. « Plus tard, j’aimerais devenir informaticien, codeur ou travailler sur des robots. Fabriquer des bras mécaniques me plairait aussi », déclare le jeune  garçon.

Le binôme féminin, constitué des deux élèves de 3ème, Nissya Mahamoud et Inshia Goulamali, s’est distingué en arrivant premières du collège et dans les 10% meilleures au niveau national. Passionnée d’algèbre, Inshia souhaite plus tard devenir prof de maths. Quant à Nissya, les mathématiques ne sont pas d’ordinaire sa tasse de thé, mais ce concours lui a prouvé qu’elle pouvait faire mentir les chiffres.

La ligue mahoraise de handball a suspendu ses compétitions le week-end dernier

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Des incidents le week-end des 29 et 30 janvier ont conduit la ligue de handball à annuler ses rencontres de samedi et dimanche. Un arbitre et un responsable de table de marque ont été agressés. Ils ont décidé de porter plainte, tandis que l’instance sportive va se constituer partie civile.

Deux matchs de handball ont été perturbés, le week-end des 29 et 30 janvier. Un phénomène rare, mais qui a poussé la ligue mahoraise de handball à prendre une décision exceptionnelle.”Nous avons tenu une réunion d’urgence et nous avons décidé la suspension des rencontres”, explique Haïria Abdallah, vice-présidente de la ligue mahoraise. Cette décision permet à la ligue de montrer son soutien au corps arbitral et d’endiguer les récentes violences sur l’île.En effet, lors d’un match entre M’Tsangamouji et l’ASC Tsingoni, en huitième de finale de la coupe de Mayotte, les joueurs de la première équipe s’en sont pris physiquement à l’arbitre, tandis que les supporters l’ont insulté. Blessé à l’épaule, l’officiel s’est vu attribuer dix jours d’interruption temporaire de travail.

La deuxième rencontre concernée par des violences a eu lieu à Passamaïnty, où l’équipe des moins de 16 ans affrontait celle de Chiconi. “Le score était à égalité quand l’équipe de Passamaïnty a marqué à la fin du match. Mais le temps était imparti”, raconte la vice-présidente. Frustrés de voir leur but refusé, les joueurs s’en sont pris au responsable de la table de marque. L’un d’eux a même donné un coup de poing à l’officiel.

Des plaintes déposées, la ligue partie civile

L’arbitre du match M’Tsangamouji-Tsingoni, ainsi que le responsable de la table de marque de Passamaïnty, ont décidé de porter plainte contre leurs agresseurs.”Nous aussi, nous allons réagir. Nous allons nous constituer partie civile”, souligne la dirigeante. Des sanctions seront également prises contre les auteurs des violences, une fois que la commission de discipline de la ligue se sera réunie. L’instance mahoraise annonce qu’elle va communiquer cette semaine auprès des clubs pour éviter tout nouvel incident. En attendant, les joueurs et les arbitres retrouveront dès ce week-end le terrain, en espérant pour les premiers que les mains ne servent maintenant qu’à jouer au ballon.

Un jeune homme mutilé à Passamaïnty

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Les règlements de compte entre villages et inter-quartiers ont été particuliérement violents à Passamaïnty, la semaine dernière. Un jeune homme a été attaqué et mutilé, dans la nuit de jeudi à vendredi. Des bangas situés derrière le collège ont été incendiés le lendemain.

Les rivalités entre les villages, voire même certains quartiers, peuvent déboucher sur des actes violents. Comme c’était encore le cas dans les nuits de jeudi et vendredi. Parmi les faits à déplorer, il y a celui d’un jeune homme de 17 ans qui s’est retrouvé mutilé et dont le pied n’a pas pu être sauvé. Selon des sources policières, une bande de jeunes est entrée dans le banga où il dormait, entre 2h et 3h, et l’a violemment frappé. Une enquête est en cours pour interpeller les suspects et déterminer le motif de ces violences. Elles pourraient être liées au conflit entre des jeunes de Passamaïnty et Doujani, ou entre quartiers du même village.

Des bangas incendiés vendredi soir

Vendredi soir, les affrontement ont repris de plus belle. Plusieurs bangas, à proximité du collège de Passamaïnty, ont été incendiés. Pour éteindre le feu, les pompiers ont dû être escortés par les forces de police. Mais celles-ci disposent d’éléments, aucune interpellation n’a encore eu lieu, lundi après-midi. Et pour ramener le calme et endiguer cette spirale de violence, de nombreux fonctionnaires de police ont notamment été déployés dans le secteur, samedi et dimanche.

 

Meutre à Cavani : un mineur écroué à Majicavo

Suspecté d’avoir porté les coups contre Maoulida Boinaidi, le lundi 31 janvier, un jeune homme a été placé en détention, a confirmé le procureur de la République, Yann Le Bris. Pour rappel, les faits se sont produits, rue Salamani, devant les locaux de la Somapresse. Le soir du 31 janvier, vers 19h, une bande de jeunes s’en est pris au père de famille de 44 ans qui descendait la rue. Plusieurs coups à l’arme blanche ont entraîné la mort de ce dernier. Si plusieurs interpellations ont eu lieu, le parquet s’est intéressé à quatre jeunes en particulier, âgés de 13 à 17 ans. Car, outre le principal susupect, trois autres mineurs ont été mis en examen pour complicité de meurtre et placés sous contrôle judiciaire. À M’Tsapéré, village où vivait Maoulida Boinaidi, des habitants se sont rassemblés en son honneur, dimanche. Le père de deux enfants était très connu dans la communauté, étant un ancien joueur du Football Club de M’Tsapéré.

Pamandzi 5 fermée suite à des violences aux abords de l’école

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Lundi 31 janvier et mardi 1er février, des violences à proximité de l’école élémentaire Pamandzi 5 ont choqué les enseignants. Ils ont donc choisi d’exercer leur droit de retrait, vendredi et ce lundi, entraînant la fermeture de l’école sur ces deux jours. Une manifestation est en outre prévue le mercredi 9 février devant la mairie de Pamandzi. La municipalité n’a pas donné suite à nos appels.

Une convention triennale pour accompagner les actions des CCAS

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Les centres communaux d’action sociale sont les fers de lance de l’action sociale à l’échelle municipale. En vue de mieux les accompagner, le 7ème vice président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, accompagné des services sociaux (MDPH, DPAPH, DPS, PMI, DASTI), a rencontré les 17 directeurs et directrices des CCAS de Mayotte. Après un tour de table rapide sur les difficultés et attentes qu’ils rencontrent, l’élu a présenté les grandes lignes d’une nouvelle collaboration CD-CCAS-MDPH, orientation qui seront formalisées prochainement dans une convention spécifique. L’objectif recherché est de mieux soutenir et accompagner les actions des CCAS au travers d »une convention triennale. Les moyens financiers débloqués permettront de mieux soutenir l’accompagnement des projets en direction des personnes âgées, handicapées, ou simplement isolées dans le montage de leurs dossiers de demande d’aides sociales. Une nouvelle manière de faire en étroit partenariat avec les acteurs locaux de proximité.

Inauguration d’un service d’accueil des jeunes en situation de handicap à Moinatrindri

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L’association départementale des pupilles de l’enseignement public de Mayotte (ADPEP976) et le conseil départemental ont procédé vendredi matin, à Moinatrindri, à la cérémonie d’inauguration du service expérimental d’accueil de jour des jeunes en situation de handicap placés en famille d’accueil (FA). Symbole d’un véritable engagement autour du handicap, la maison d’accueil « Djumba Laraha Nafuraha » est gérée par l’ADPEP976 et entièrement financée par le conseil départemental.

La cérémonie a eu lieu en présence d’Adams Ridjali, président de l’ADPEP, de Mouniati Check-Ahmed, vice-présidente de l’intercommunalité du Sud et conseillère municipale de Bouéni, de Rosette Vitta, conseillère départementale de Bouéni, et de Tahamida Ibrahim, 2ème vice-présidente du conseil départemental. À travers cette initiative qualifiée de révolution sociale, l’ADPEP976 dirigée par Abdourahamane Dayanou propose une solution innovante aux enfants en situation de handicap accueillis dans les FA – très sollicitées actuellement. L’idée est d’éviter tout simplement l’exclusion dont ces enfants peuvent faire l’objet, en les accompagnant en immersion pour leur trouver des emplois, des formations, des stages… Et ce projet entre bien en cohérence avec le schéma départemental de l’enfance et de la famille (SDEF) du Département, qui consiste à protéger les personnes vulnérables en vue de leur offrir une certaine autonomie ainsi qu’une opportunité de réussir. D’où l’aval de la collectivité pour ce projet expérimental de « Djumba Laraha Nafuraha ».

L’ensemble des élus sont particulièrement attachés à ces initiatives d’innovation sociale, qui permettent de trouver des solutions nouvelles aux problèmes des personnes handicapées et de répondre ainsi favorablement à leurs besoins. « Ce service expérimental vient à point nommé pour répondre ponctuellement à une problématique réelle du quotidien des personnes concernées. En tant que conseillère départementale du canton de Bouéni, je ne peux que m’en réjouir », a confié Rosette Vitta.

Généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans l’académie de Mayotte

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C’était un souhait du Ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Le voici enfin mis en oeuvre par le biais d’une circulaire de la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) publiée le 27 janvier 2022.

La généralisation de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) sera donc conduite dans l’académie de Mayotte par le coordonnateur du centre pour l’éducation aux médias et à l’information, service du réseau canopé.

Elle repose sur la mise en place de trois parcours :

– Parcours « Enseignants » en trois étapes : un séminaire annuel pour s’informer, prendre des contacts et échanger entre pairs ; un plan académique de formation (PAF EMI) pour approfondir et monter en compétence ; une mise en application concrète par le biais d’atelier interdisciplinaire dans les écoles et les établissements, conduits par les professeurs documentalistes des CDI.

– Parcours « Élèves » en quatre étapes : découvrir, connaître et comprendre l’EMI ; rencontrer les médias de Mayotte ; pratiquer avec les médias scolaires (journaux, webradio, webTV, etc.) ; valoriser les productions des élèves par le biais des dispositifs du CLEMI (semaine de la presse et des médias à l’école, concours « Médiatiks », concours « Zéro cliché pour l’égalité filles-garçons », etc.)

– Parcours « Thématiques » en EMI au profit des élèves : depuis la connaissance de ce qu’est l’information, savoir la rechercher, la vérifier, la diffuser, jusqu’au « Fact checking » (Fake News et fausses nouvelles) en passant par la maîtrise du dessin de presse, des caricatures, des stéréotypes sexistes, du pouvoir de l’image et des réseaux sociaux, de la liberté d’expression en démocratie, etc.

L’académie de Mayotte organise avant la fin de cette année scolaire les trois événements suivants : la semaine de la presse et des médias à l’école du 21 au 26 mars 2022 ; le concours « Médiatiks » en avril, concours de médias scolaires dans lequel rivaliseront les journaux scolaires, les webradios, les webTV des élèves (les lauréats seront sélectionnés pour le concours national à Paris) ; le concours « Zéro cliché » en avril-mai, pour sensibiliser les élèves aux stéréotypes sexistes dans la vie quotidienne, dans l’espace public, à l’école, au travail, etc.

Une convention entre le rectorat et la Somapresse permet « in fine » à des élèves volontaires accompagnés par leurs professeurs de participer au comité de rédaction de CHAB, magazine gratuit « Pour les jeunes et par les jeunes » et de pratiquer comme le feraient de vrais journalistes. Une autre convention avec la radio associative « SUN FM » permettra aux élèves de pratiquer aux seins d’ateliers radios dans les écoles et les établissements.

Une clinique privée et une structure pour les enfants polyhandicapés à Chirongui d’ici 2024

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L’offre d’accès aux soins est en passe de se décupler avec la construction de la première clinique privée et l’implantation d’une unité d’accueil et d’hébergement pour les enfants et les adolescents polyhandicapés à Miréréni, dans la commune de Chirongui. Deux infrastructures qui devraient voir le jour au plus tard en 2024.

L’heure est aux sourires à Chirongui, avec la construction d’une clinique privée dans le 101ème département et l’implantation d’une structure pour les enfants et les adolescents polyhandicapés. « Ces projets vont être bénéfiques pour tous les habitants du territoire », insiste Andhanouni Saïd, le maire de la commune. Deux dossiers bouclés en un temps record, puisque les premiers échanges remontent seulement à décembre dernier lors d’un déplacement officiel à La Réunion. L’annonce faite ce vendredi 4 février pourrait bien rebattre les cartes de l’accès aux soins à Mayotte. Et par la même occasion désengorger une île engluée dans les embouteillages.

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Le choix de Miréréni se justifie pour une simple et bonne raison : la disponibilité foncière. Une denrée rare qui freine régulièrement les investisseurs potentiels. « Les autorisations de permis de construire sont en cours », confie le premier magistrat. Une bonne nouvelle, car les maîtres d’ouvrage comptent rapidement passer la seconde. Tandis que l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie prévoit l’ouverture de son unité d’accueil et d’hébergement fin 2023, Clinifutur mise sur le début de l’année 2024 pour être opérationnelle. Un calendrier serré qui s’explique aussi par l’urgence des besoins et l’attente de la population.

En complément de l’hôpital public

« En 2019, nous avons obtenu l’agrément pour nous installer », rappelle Aïcha Boukir, la directrice de l’Alefpa, ravie de bientôt pouvoir accueillir une cinquantaine de bénéficiaires suivis par la MDPH (maison départementale pour les personnes handicapées) et pas moins de 48 équivalents temps plein (médicaux, paramédicaux, éducatifs). Une chance inouïe pour ce public « souvent caché » et « en manque de soins ». D’autant plus que « 70% des familles suivies par l’équipe mobile vivent dans une grande précarité ».

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Dans la même idée, l’installation d’une clinique privée avec un plateau technique de 8.000 mètres carrés et une capacité d’accueil de 200 lits n’est pas du luxe. En plus de la médecine générale, le groupe aspire à développer des spécialités qui font grandement défaut à Mayotte, telles que la cancérologie, la cardiologie, l’oncologie et la radiothérapie. « Nous venons en complément de l’hôpital public », assure Franck Delignac, chargé d’affaires et de développement pour Clinifutur, comme c’est déjà le cas avec le centre de dialyse de Mamoudzou. Ainsi, il défend vouloir « apporter une continuité » et « éviter l’éclatement du lien familial ». Concernant la prise en charge des futurs patients (assurés sociaux), la stratégie médicale repose sur un personnel soignant sédentaire et sur un roulement avec La Réunion.

Cette nouvelle offre dans le domaine de la santé arrive à point nommé. « C’est maintenant ou jamais que nous devons faire avancer ce département », insiste Andhanouni Saïd, pas peu fier de ce double investissement évalué à plusieurs millions d’euros, pour près de huit hectares. Ne reste plus qu’à tenir les délais afin que l’ambition affichée par le maire devienne réalité.

Le vie à Gaza projetée pour la première fois au cinéma

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Le film “Tropique de la violence” a été présenté en avant-première, les jeudi 3 et vendredi 4 février, au pôle culturel de Chirongui, avec la présence d’une dizaine de jeunes acteurs locaux jeudi soir. Cette projection est “un miracle” selon le réalisateur Manuel Schapira.

Flash Infos : Quelle est l’importance de cette avant-première ?

Manuel Schapira : Quand on vient de terminer le montage, on a vu beaucoup de fois le film. C’est le moment maintenant de prendre beaucoup de recul. C’est pour ça que c’est important de le découvrir avec du monde, d’autant plus ici avec un public qui connaît Mayotte.

FI : Quel regard portez-vous sur votre travail ici ?

M. S. : Le contexte y est particulier. Il y a des questions d’identité. Vu de France, c’est un territoire qu’on ne connaît pas très bien. Quand nous sommes arrivés, plein de gens nous ont dit que tout était compliqué. Qu’il y a des embouteillages, des problèmes d’insécurité… C’est vrai qu’il n’y a pas de matériel de cinéma, il faut tout faire venir de métropole. Mais on est venu ici parce que c’était nécessaire.

FI : Est-ce votre plus grand défi en tant que réalisateur ?

M. S. : C’était un film compliqué ! Heureusement, il y a toujours eu des gens pour trouver des solutions. Le financement n’a pas été simple [le conseil départemental a refusé d’aider le film, ndlr.], il y a eu beaucoup de critiques. C’est un miracle de le projeter ici. Mais ça montre qu’il n’y a pas de sujets tabous. C’est aussi le rôle de la fiction de montrer la réalité, elle peut servir de catharsis.

FI : À quel point le film ressemble-t-il au livre ?

M. S. : On a décidé de garder le même titre. Il correspond à une réalité. L’auteure, Natacha Appanah, a vu le film. Elle en a été très émue. Elle a hâte qu’il soit montré pour avoir d’autres retours.

FI : Était-ce primordial de faire appel à des acteurs locaux ?

M. S. : En regardant le montage, j’ai toujours eu autant de plaisir à regarder les jeunes jouer. Je suis toujours épaté par leur talent. Pour la plupart, ils ont des histoires assez chargées. Mais raconter cette histoire de jeunes en la tournant ailleurs, ça n’avait pas de sens. Quand on vient d’une île où il y a peu de cinéma, c’est un peu la découverte. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’enthousiasme.

FI : Parmi eux, qui vous a le plus marqué ?

M. S. : Je me souviens quand j’ai rencontré Fazal [Bacar-Moilim, qui interprète Bruce, ndlr.], il m’a pris pour un flic. Je trouvais qu’il avait un visage, mais il était timide. On a réuni tout le monde dans un amphithéâtre du lycée des Lumières le week-end. Et dès qu’il est monté sur la scène pour des exercices, il a pris une autre dimension. Les autres l’ont regardé différemment. En le ramenant en voiture, je lui ai proposé le rôle. Il m’a dit oui si ça lui permettait d’apprendre à lire. Ce qu’il a fait.

FI : Est-ce que ça vous a donné envie de tourner de nouveau avec les jeunes d’ici ?

M. S. : J’adorerais ! On verra quelles seront les occasions.

FI : Le rôle de Moïse n’a pas été donné à un local, pourquoi ?

M. S. : On a fait le choix de faire venir un garçon de métropole, ça collait mieux au personnage. Comme lui, l’acteur arrivait dans un monde qu’il ne connaît pas [le quartier de Gaza à Kawéni, ndlr.].

FI : Vous allez présenter ce film dans les écoles, qu’est-ce que vous en attendez ?

M. S. : Le rectorat nous a beaucoup aidé. Grâce à lui, on a décidé de faire le tour de l’île. Je suis très curieux des questions qui vont être posées. il y en aura peut-être sur le cinéma. Comment on fait telle chose par exemple ? Ou si on a fait appel à de vrais acteurs. J’ai hâte !

La sortie nationale de “Tropique de la violence”, par Manuel Schapira, est prévue le 23 mars.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes