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Citeo : un acteur majeur de la gestion des déchets à Mayotte

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Suite à notre article de mardi dernier sur le problème de la gestion des déchets à Mayotte, Nicolas Moulin, le responsable territorial Outre-mer de Citeo, a tenu à nous préciser le rôle exact de son entreprise sur l’île aux parfums. Éco-organisme national en charge du recyclage des emballages ménagers et des papiers, Citeo s’occupe de la mise en place des bornes de tri et de la sensibilisation de la population au geste. Il gère également l’Écopôle de Longoni.

En France, départements d’Outre-mer compris, chaque type particulier de déchets est géré par des entreprises privées agréées par l’État appelées « éco-organismes ». Citeo est l’acteur français de la responsabilité élargie des producteurs pour les papiers et les emballages ménagers. Financé par les entreprises, il prend en charge leur fin de vie, dont leur recyclage comme le veut la loi. Mais Citeo assure également le recyclage des déchets des particuliers. À Mayotte, c’est Citeo qui a mis en place les 200 points de collectes des déchets recyclables comprenant chacun trois bennes : une pour les papiers/cartons, une pour les plastiques/métaux et une pour le verre. « L’objectif en 2022 est d’installer 90 points de collecte de plus », révèle Nicolas Moulin, le responsable territorial Outre-mer.

Mettre en place tous les maillons de la chaîne

« Notre éco-organisme assure la mise en place de tous les maillons de la chaîne pour le recyclage des emballages ménagers et papiers », explique Nicolas Moulin. Citeo achète donc les bennes (les fameux Tri-O) et fait en sorte de les installer à des endroits stratégiques afin d’assurer un bon maillage du territoire. Elle paye ensuite des prestataires pour la collecte. « C’est Star Mayotte qui assure la collecte. Ses camions emmènent les déchets dont nous avons la charge à l’Écopôle de Longoni, géré également par nos soins », détaille-t-il. Là-bas, des agents retrient les déchets, notamment pour séparer plastiques des métaux recueillis dans la même benne. Ce système se fait en collaboration avec le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte qui agit comme un facilitateur entre les communes ou intercommunalité et l’éco-organisme.

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« La masse des déchets recyclables s’avère pour le moment trop faible pour envisager un recyclage en local. Les déchets sont donc envoyés à l’étranger. Le verre, dans des verreries en Afrique du Sud pour la fabrication de bouteilles, le plastique en Asie pour les tuyaux ou divers aspects de la production industrielle et les métaux dans des aciéries », révèle Nicolas Moulin qui confirme que Citeo a une obligation de traçabilité des déchets. L’éco-organisme encourage toutefois autant qu’il le peut les initiatives locales que ce soit à un niveau entrepreneurial ou associatif. « Sur le territoire de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, cinq Doukas Bé expérimentent actuellement la récupération de bouteilles plastiques contre de petits produits comme des savons », souligne le responsable de Citeo, qui précise que le concept sera élargi s’il trouve un écho favorable auprès de la population.

Densifier le réseau pour aller au plus près de la population

Citeo est également en charge de la sensibilisation au geste de tri, encore difficile à Mayotte. C’est pour l’encourager qu’il souhaite densifier un maximum son réseau de points de collecte afin « d’aller au plus près de la population ». Pour les actions de sensibilisation, il s’appuie beaucoup sur les associations environnementales locales, notamment Mayotte Nature Environnement. Des maraudages dans les quartiers, des animations à Jumbo et des actions dans les établissements scolaires sont régulièrement organisées pour convaincre les habitants de la nécessité de trier ses déchets. En 2022, Citeo compte également produire de petites vidéos explicatives. « Plus les gens trieront leurs déchets et plus nous pourrons accompagner de porteurs de projets pour un recyclage en local. Développer une économie circulaire à Mayotte est essentiel », conclut le responsable territorial.

Cyclone Batsirai : 87 tonnes de matériel d’urgence envoyées par la Croix-Rouge à Madagascar

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Le cyclone tropical intense BATSIRAI qui a été atteri le samedi 5 février à 14 kilomètres de la ville de Mananjary, dans la région sud-est de Magascar, a entraîné des dommages très importants. Selon le dernier bilan provisoire du bureau national de gestion des risques et des catastrophes en date du 9 février, 80 personnes sont décédées, 112.115 personnes sont sinistrées et 61.489 personnes sont déplacées dans 99 sites d’hébergement. Les évaluations font également état de 7.488 habitations détruites, 2.714 endommagées et 6.978 inondées. Ce bilan pourrait s’alourdir dans les prochains jours. Le contexte d’intervention est d’autant plus difficile car 130.000 personnes avaient déjà été déplacées après le passage de la tempête tropicale ANA fin janvier 2022.

Suite à la constante évolution des évaluations sur le terrain, la Croix-Rouge française, via la plateforme d’intervention régionale de l’océan Indien, active son dispositif de réponse aux catastrophes en soutien à la Croix-Rouge malgache et la fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Dans ce cadre, la PIROI déploie 87 tonnes de matériel humanitaire à partir de ses entrepôts de Madagascar (Antananarivo et Tamatave) et de La Réunion – comprenant des outils de reconstruction de l’habitat, des kits d’hygiène et d’assainissement (savons, seaux, jerrycans…) et des biens de première nécessité.

Un avion d’Air Austral spécialement affrété par la Croix-Rouge française au départ de La Réunion décollera ce vendredi 11 février vers Antananarivo à Madagascar. Par ailleurs, la Croix-Rouge française déploie des équipiers d’urgence spécialisés (logisticiens et responsable des opérations) en renfort de la FICR. Le budget pour cette opération humanitaire est actuellement estimé à 667.000 euros.

C’est parti pour la 27ème édition du festival de l’image sous-marine

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Pour sa 27ème édition, le festival de l’image sous-marine de Mayotte se déroulera à Mamoudzou du 26 au 29 mai 2022. Le festival est un lieu de rencontre, de partage et d’échange pour tous les amoureux de la mer. Son objectif principal est la sensibilisation du public le plus large possible à la beauté et la richesse de l’environnement marin, ainsi qu’à la nécessité de sa préservation.

Quatre concours sont proposés depuis le 10 février : un concours de dessin réservé aux jeunes (deux catégories : moins de 12 ans et de 12 à 19 ans) ; un concours de photographie comprenant deux catégories, amateur et expert ; un concours de film (grand format 52 minutes, petit format 26 minutes, clip de moins de 3 minutes, scolaire) ; un concours de musique sur le thème de la mer. Toutes les œuvres reçues avant le report de 2021 ont été conservées.

L’inscription aux différents concours est gratuite. Les règlements et fiches d’inscription obligatoires sont à retirer auprès de l’agence Angalia à Kawéni, de l’agence d’attractivité́ et de développement touristiques (ex CDTM) à Mamoudzou, des offices de tourismes de Petite-Terre (Pamandzi), du Centre-Ouest (Coconi) et du Sud (Banadrélé) ou bien à télécharger directement sur le site officiel du FISM https://soireesdelimagesousmarine.fr/ et sur la page facebook « Festival de l’image sous-marine de Mayotte ». La date limite des concours est fixée au jeudi 14 avril à 18h.

10 millions d’euros pour réaliser une première route d’accès dans la Vigie

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La situation critique de la colline de la Vigie impose à la communauté de communes de Petite-Terre de mettre en place des actions fortes pour répondre aux problématiques locales de ce quartier. Localisation où il n’y a pas de collecte des déchets, où l’accès aux secours y est impossible, où les voies d’accès et venelles existantes sont difficilement praticables en saison sèche et dangereuses en saison des pluies, où les équipements publics sont absents et où il n’y a que très peu de commerces de proximités.

C’est pour répondre à ces désordres, que l’intercommunalité a décidé de mettre en œuvre un ambitieux projet urbain sur la colline de la Vigie (160 hectares). La première phase structurante consiste à réaliser une première route d’accès dans la Vigie. Montant de l’opération : dix millions d’euros, financés par l’agence nationale pour la rénovation urbaine (70%), le conseil départemental (15%) et la communauté de communes (15%). Une fois cette réalisation achevée, la collectivité se lancera dans la création d’écoles, de zone d’habitats, de commerces, de services et d’espace d’appropriation collective pour ce quartier.

Ce mercredi 9 février, le président Saïd Omar Oili a participé au piquetage (pose de repère visuelle) de la route. Cette opération de repérage a permis d’expliquer aux occupants et propriétaires de ce quartier, les bénéfices de cette route et son impact réelle sur leur quartier. Cette future route de 1.5 kilomètre de long devra relier la rue Abasse Ali à la rue Abdourahmane Soubra en passant par les hauts du quartier.

Cinéma de Chirongui : clap de fin pour l’équipe Musafiri

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L’ordonnance du juge administratif a été rendue le 4 février à la suite de la demande de suspension en référé de la résiliation du contrat de concession de l’équipe Musafiri avec la mairie de Chirongui. Le juge a rejeté cette requête sans donner plus de détails.

Ciné Musafiri n’est donc plus dans les locaux du pôle culturel. « Cette cabale est donc allée à son terme et tout aura été dit sur nous, jusqu’aux pires mensonges et calomnies. » Composée de quatre salariés, l’équipe a donc interrompu ses activités dans la commune et se dit désolée pour les spectateurs mahorais qui l’ont suivie depuis deux ans. « Nous disons au revoir aux 25.000 assidus, aux communes, aux associations, aux écoles, aux enfants, aux parents et à tous ceux qui aiment le cinéma que nous diffusons depuis dix ans. Et nous leur souhaitons bonne chance pour retrouver un service et une programmation à la hauteur, métissés et populaire, et non pas réservée à une élite. »

Des premières interpellations pour l’agression violente de Passamaïnty

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Deux hommes majeurs ont été interpellés, mercredi soir vers 20h, par la brigande anti-criminalité de la police de Mamoudzou. Ils seraient liés à l’agression violente du jeune homme de 17 ans survenue dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 février. Un groupe d’hommes est entré cette nuit-là dans le banga et l’a frappé à de multiples reprises avec des armes blanches. Sous la violence des coups, le pied de la victime a été sectionné.

« Un moment historique » pour le projet Caribus à Mayotte

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Ce jeudi 10 février se déroulait la pose de la première pierre du terminus sud du projet Caribus. Une concrétisation pour la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou après plus de dix ans d’attente. Et une énorme bouffée d’oxygène pour les habitants de l’île aux parfums.

Casques sur la tête et truelles dans les mains, les élus rayonnent derrière le mur de briques de terre compressée. Et ce sous une pluie torrentielle. Réunis bras dessus, bras dessous à l’entrée de Passamaïnty, tous ont conscience de l’importance de leur geste, ce jeudi 10 février, avec la pose de la première pierre du terminus sud du projet Caribus. « C’est un moment historique, n’ayons pas peur des mots », se permet d’introduire Rachadi Saindou, le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. « Notre volonté après notre élection (le 12 juillet 2020, ndlr.) était d’aller encore plus vite et plus loin pour [le] rendre concret. » Un an et demi plus tard, mission accomplie !

Mais que de chemin parcouru, comme le rappelle le maire de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla. « Projet utile ou inutile ? Projet dépassé ou d’actualité ? Autant de questionnements qui se sont posés » depuis les débuts en 2010. L’annonce de sa mise en service en 2020 à la suite de la signature d’une convention de coopération entre Soibahadine Ibrahim Ramadani (conseil départemental) et l’intercommunalité (Mohamed Majani) en mai 2017 en est la parfaite illustration. Peu importe le retard accumulé, Rachadi Saindou préfère louer « l’investissement personnel et politique » des uns et des autres plutôt que de raviver de vieilles blessures (ou rancunes).

Désenclaver les quartiers

L’heure est plutôt à la fête. « Enfin ! », se réjouit pour sa part Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, persuadé que ce transport collectif urbain « aura un fort retentissement auprès du grand public ». Amélioration du trafic, réduction de la congestion automobile, désenclavement des villages… Autant d’exemples qui démontrent l’intérêt du Caribus. « Nous allons rendre les quartiers, situés aux abords des abris de bus, plus attractifs », assure Ambdilwahedou Soumaïla. À l’image de Vahibé, excentré de Mamoudzou. « Le territoire a besoin de ce projet d’envergure, cela va transformer le visage de notre île. C’est une étape importante pour développer l’accès à l’éducation, à la culture et au sport », renchérit Rachadi Saindou.

Et l’ambition affichée ne s’arrête pas à la simple réalisation des quatre lignes (des Hauts-Vallons à Passamaïnty ; de Passamaïnty à l’université de Dembéni ; les hauts de Mamoudzou ; de Passamaïnty à Vahibé), qui « ont vocation à desservir du nord au sud et d’est en ouest ». À cela s’ajoutent 5 kilomètres de voies cyclables (le schéma directeur cyclable est en cours de réalisation), 20 kilomètres de voies piétonnes, trois pôles d’échanges multimodaux, deux parkings au terminus de la ligne 1 et 41.551 végétaux plantés… De quoi donner le tournis d’ici 2025, année de livraison prévue. L’objectif, aussi : insérer des jeunes éloignés de l’emploi. « Donnons-nous les moyens de construire un avenir éco-responsable », insiste le président de la Cadema.

« Ce projet est une première réponse majeure à la problématique de la mobilité » dans cette agglomération qui concentre 80% de l’activité économique, considère Ben Issa Ousseni, le chef de l’exécutif du conseil départemental. Avant que le délégué du gouvernement rappelle que « le tout voiture individuel n’est plus possible » au vu des projections démographiques d’ici 2050. Reste à faire intégrer ce mode déplacement plus vert à la population. Ce serait dommage que les 245 millions d’euros investis ne servent qu’à faire rouler des bus vides…

« Nous allons dépenser cinq millions d’euros par mois dans le BTP »

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Le lancement officiel du projet Caribus permet d’y voir plus clair sur les quatre lignes, le calendrier affiché, les montants investis ou encore sur l’après-travaux. Entretien avec Romain Girault, chargé de mission mobilités au sein de la direction générale aménagement et environnement de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou.

Flash Infos : La première phase de la ligne 1 a officiellement débuté ce jeudi 10 février avec la pose de la première pierre du terminus sud. En quoi consiste-t-elle ? Et quel calendrier la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou s’est-elle fixée ?

nous-allons-depenser-cinq-millions-euros-par-mois-dans-le-btpRomain Girault : Il faut savoir que sur les quatre lignes, il n’y en a qu’une seule en site propre à construire. En d’autres termes, c’est celle qui nécessite le plus de travaux, à savoir l’élargissement de l’emprise de la voirie pour créer une voie dédiée aux bus. Cette première phase est le tronçon entre Passamaïnty et Baobab, qui va prendre 18 mois à partir d’aujourd’hui et qui doit être finalisée en août 2023. Date à laquelle nous pourrons mettre en service, de manière provisoire, cette ligne 1 sur toute la partie sud.

Le chantier de la seconde phase entre la rue Martin Luther King (rond-point SFR) et les Hauts-Vallons se déroulera sur la période 2023-2025. Sans oublier en parallèle la réalisation du dépôt de bus en face du Jumbo. Pour les trois autres lignes, nous utilisons la circulation classique. Les travaux consistent à la relation des arrêts. Ce sera beaucoup plus simple et cela impactera moins le trafic. Par exemple, ceux des lignes 2 et 3 seront réalisés au cours de l’année 2022.

FI : Pourquoi ne pas avoir fait le choix de tout réaliser d’un coup pour limiter les désagréments dans le temps ?

R.G. : D’un point de vue technique, nous ne pouvons pas procéder à tous les travaux sur l’ensemble du linéaire en simultané en raison notamment des capacités matérielles et humaines des entreprises. Pourquoi ? Parce que tous les grands projets structurants du département commencent en même temps : le second hôpital à Combani, les collèges et les lycées, la piste longue… Tout cela alors que nous n’avons que deux entreprises de BTP sur l’île ! Donc elles ne peuvent pas être partout à la fois. Mais nous restons très ambitieux sur le Caribus : nous allons dépenser cinq millions d’euros par mois dans le BTP. Une première dans l’histoire de Mayotte selon le gouvernement. Et puis, il faut aussi prendre en compte le volet financier. La réalisation de la première tranche, évaluée à 86 millions d’euros, va aussi permettre de rassurer les investisseurs.

FI : Août 2023, synonyme de mise en service provisoire, arrive à grands pas. Il ne va pas falloir traîner par rapport à l’après-travaux…

nous-allons-depenser-cinq-millions-euros-par-mois-dans-le-btpR.G. : Le matériel roulant est en cours de définition : nous n’avons pas encore choisi si nous allons prendre des bus standards de 12 mètres ou des bus articulés de 18 mètres. Dans tous les cas, le dépôt bus est compatible avec les deux options ! Nous réfléchissons également à abaisser à sept ou huit minutes la fréquence de passage qui est pour le moment fixée à dix minutes. Même si tous les giratoires seront transformés en carrefours multicolores, les feux disposeront de boîtiers permettant de détecter les bus et leur donner la priorité.

Pour la ligne 2, entre Passamaïnty et l’université de Dembéni, ce sera beaucoup plus compliqué d’avoir cet ajustement de timing ! Nous serons davantage sur une fréquence au quart d’heure ou à la demi-heure, mais nous espérons que ce projet va réduire le nombre de véhicules en amont et ainsi limiter la congestion.

« L’ennemi numéro un d’une route, c’est l’eau »

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Le réseau routier du 101ème département de France est souvent au coeur des préoccupations des habitants, notamment en saison des pluies, période durant laquelle les routes sont inondées par l’eau non évacuée. Sous-dimensionnement des fossés, entretien difficile à réaliser, les causes de ce fléau sont nombreuses, même si des solutions existent pour résoudre le problème.

C’est devenu une habitude. À chaque saison des pluies, certaines routes de Mayotte deviennent quasiment impraticables à cause de l’eau qui stagne sur la voirie. La principale cause de ce problème est l’assainissement pluvial, qui n’est plus à la hauteur du développement des villes. Les fossés réalisés il y a des décennies correspondaient à un environnement naturel, avec peu de constructions autour. L’eau s’infiltrait donc naturellement dans la terre, mais l’époque a changé. « Nous avons un environnement plus urbain autour des routes et les réseaux d’eaux pluviales ne sont plus en adéquation avec la réalité d’aujourd’hui », explique Christophe Trollé, directeur adjoint de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, la DEAL.

De plus, l’aménagement urbain ne suit pas la progression démographique, en particulier celle des bidonvilles. « Il n’y a pas du tout de gestion pluviale dans ces endroits. Chacun construit comme il veut et l’eau suit des chemins qui n’ont pas été prévus. C’est ce qui crée les désordres sur les habitations et les routes », ajoute le directeur adjoint de la DEAL.

« Chacun construit comme il veut et l’eau suit des chemins qui n’ont pas été prévus »

D’autres facteurs viennent s’ajouter à cette problématique, notamment le curage des fossés qui n’est pas toujours bien réalisé. « Le défaut de curage des réseaux d’évacuation des eaux de pluies, le défaut de continuité des réseaux et celui d’élagage le long des voies… Le défaut de surveillance du réseau pendant les épisodes pluvieux, il n’y a pas d’analyse des points sensibles. Tout cela explique ce phénomène », reconnaît Salime Mdere, le premier vice-président du Conseil départemental en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier.

Comment sortir de l’impasse ?

« L’ennemi numéro un de la route, c’est l’eau », indique Christophe Trollé. Alors comment faire pour que la pluie ne soit plus un obstacle ? Lorsque l’on aménage une ville, il est important de créer un réseau d’assainissement pluvial suffisamment dimensionné qui prend en compte le climat tropical, où l’on a généralement de fortes pluies. Il est également primordial de les entretenir. Les routes nationales et départementales sont entretenues par la DEAL avec un budget de cinq millions d’euros par an. « L’Etat fournit les moyens humains et matériels, le Département assure l’immobilier et du matériel », précise le premier vice-président du conseil départemental. Les routes communales sont la responsabilité des communes ou des intercommunalités, et c’est là tout le problème, car « elles n’ont pas forcément les moyens », selon le directeur adjoint de la DEAL.

Les autorités doivent aussi maîtriser l’eau qui provient des hauteurs, dont le circuit a été modifié à cause de constructions sauvages. « Ça n’est pas insupportable mais cela nécessite de dimensionner tout un réseau de gestion pluvial », indique Christophe Trollé.

« Ça n’est pas insupportable mais cela nécessite de dimensionner tout un réseau de gestion pluvial »

Les autorités veulent investir dans la voirie. À travers le contrat de convergence, l’État octroie 31,5 millions d’euros pour réaliser des travaux sur les routes nationales. Le département met également la main à la poche. « Pour les années à venir 2022-2025, une enveloppe de 30 à 35 millions d’euros est à prévoir afin de lancer, en plus de l’entretien classique des routes et de leurs dépendances, les opérations de sécurisation des traversées d’agglomérations » assure Salime Mdere. Malgré cet apport financier, nul ne peut assurer la fin des inondations des routes en saison des pluies. Les différents responsables des réseaux routiers ont-ils réellement la capacité de les entretenir en bonne et due forme ? C’est la question cruciale, qui n’a pour l’instant pas de réponse.

Collège de Dembéni : une situation qui empire

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Les relations entre la direction et le personnel sont tendues depuis des années estiment les enseignants.

La tentative de la gestionnaire de l’établissement de mettre fin à ses jours, mercredi soir, a choqué parents d’élèves et le personnel du collège Zakia Madi. Le management du principal est de plus en plus contesté à la fois par les enseignants et les parents d’élèves. De son côté, le rectorat affirme que “[ses] premières pensées vont vers [sa] collègue” et qu’il n’a ”jamais fermé les yeux” sur ce qui se passait à Dembéni.  

La grève en novembre n’avait pas franchement réglé le problème. Des enseignants du collège de Dembéni et les représentants de parents d’élèves sont formels, il est de plus en plus compliqué de travailler avec l’actuel chef d’établissement. Ils décrivent “un climat toxique”, “des insultes”, “des collègues avec la boule au ventre”, un traitement différent selon tel ou tel professeur. Mercredi soir, la tentative de la gestionnaire de l’établissement de mettre fin à ses jours et le fait qu’elle soit aujourd’hui dans le coma a plongé le personnel dans la stupeur. Une cellule psychologique a été mise en place ces jeudi et vendredi.

Les difficultés ont pourtant été maintes fois remontées, les relations conflictuelles entre le personnel du collège et le principal ne sont pas allées en s’arrangeant selon les enseignants depuis la grève du 23 novembre 2021. Une tentative de médiation a bien été tentée le 9 décembre, sous l’impulsion de la fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et l’association “Pas crêpe”, mais elle a tourné court. Le chef d’établissement aurait refusé la présence de membres de la FCPE à cette réunion.

De son côté, le rectorat est intervenu et a mis en place une cellule d’écoute, mais parents d’élèves et enseignants estiment que cela n’a pas été suffisant. ”On a franchi la ligne jaune”, s’inquiète Raïna*, une professeure qui a vu les relations entre le principal et sa gestionnaire continuer à se dégrader. D’après les enseignants, en réunion de direction mercredi matin, le niveau de compétences de la gestionnaire aurait été remis à nouveau en cause. Elle en serait sortie particulièrement marquée.

“Jamais fermé les yeux”

Les enseignants admettent que le rectorat a bien mis en place des entretiens avec la direction des ressources humaines depuis novembre, mais s’avouent déçus de ne pas avoir vu de résultats assez probants. ”C’est très grave. Il y avait des signes annonciateurs de ce que [la gestionnaire de l’établissement] était en train de vivre”, fait remarquer une autre professeur qui travaille souvent en lien avec elle.

”Nous avons demandé à la direction de changer de comportement et sa façon de communiquer”, se souvient toutefois Gilles Halbout, le recteur de l’académie, après avoir précisé que “ses premières pensées allaient à notre collègue”. Sans vouloir l’accabler et craignant “une chasse à l’homme” envers le principal, il reconnaît que l’acte de la gestionnaire est “lié à une souffrance professionnelle”. Il se défend de n’avoir “jamais fermé les yeux” sur la situation de Dembéni.

Sur place, jeudi matin, une réunion était organisée par la direction à 9h30. Prévenu du sort de leur collègue, le personnel présent a choisi de banaliser l’après-midi. Des psychologues seront présents ce vendredi.

(*) les prénoms ont été modifiés.

« Notes mineures » : d’essayiste à musicien, Liziba prend son envol

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Enseignant-chercheur depuis de nombreuses années au centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, Buata Malela se lance désormais dans la musique sous le pseudonyme de Liziba. Il vient de sortir en janvier dernier un premier EP intitulé « notes mineures ». Ce dernier comprend sept titres pour 19 minutes de chansons mêlant la pop, l’électro et le rock.

notes-mineures-essayiste-musicien-liziba-prend-son-envolBien connu dans le milieu universitaire par ses recherches en littératures francophones, Buata Malela a ressenti le besoin de faire vivre sa fibre artistique en se lançant dans la musique. Sous le pseudonyme de Liziba, qui est déjà le nom de la collection qu’il dirige au sein de la maison d’édition Anibwé, il vient de sortir « notes mineures », un EP de sept titres chantés mêlant plusieurs tendances musicales, mais avec une prédominance certaine pour l’électro. « Il s’agit d’une musique expérimentale. J’ai tenté de conférer à cet EP une coloration sonore en décalage par rapport à la pop urbaine et le rap contemporain », dévoile l’artiste. Né au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo) en 1979, ce dernier est arrivé très jeune en Belgique où il a grandi aux sons des musiques électroniques, du rap, mais aussi des chansons de rumba congolaises. « J’ai justement tenté de mêler ces trois dimensions au sein de mon EP », détaille-t-il.

Une passion à double visage

« Liziba » signifie « la source » en lingala, l’une des langues parlées au Congo. « Ce pseudo reflète une valeur d’authenticité qui me tient beaucoup à cœur », explique le musicien qui a composé et écrit chacun des sept titres. S’il chante sur certains d’entre eux, il a également fait appel à deux chanteuses professionnelles pour l’interprétation : Janis Martin et Priscilla. Lorsqu’on connaît la production universitaire de Buata Malela, on ne s’étonne guère de ce passage à la musique. Outre ses études sur les littératures francophones, l’enseignant-chercheur a beaucoup étudié l’influence de la musique pop sur la société et la littérature. Il a d’ailleurs publié récemment un ouvrage intitulé « Cover culture : la reprise dans la pop musique urbaine francophone » aux éditions Cerf Patrimoines. On se souvient également de son essai sur Michael Jackson en 2014.

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Après s’être longuement intéressé à l’analyse intellectuelle de la musique, c’est tout naturellement que l’universitaire a souhaité « passer de l’autre côté ». « J’ai ressenti le besoin de toucher les gens émotionnellement », confie-t-il. Si ce désir n’est sorti de l’ombre que récemment, il existait chez l’homme depuis très jeune puisqu’il a commencé à composer dès l’âge de 12 ans et qu’il a écrit trois albums au cours de son adolescence. S’il avait un peu mis un peu la musique de côté lors de sa carrière d’universitaire, il n’avait jamais complètement arrêté. « Notes mineures » est en quelques sorte l’aboutissement d’une vie artistique restée jusqu’à présent confidentielle.

Une ambiance mélancolique

« Les thèmes abordés ont une nette prédominance mélancolique », explique Liziba. Les paroles traitent principalement des relations humaines, mais aussi de la relation à soi.  L’artiste tente de donner sa vision artistique du monde à travers ses chansons. « J’essaie de montrer l’importance de la musique dans les relations et dans la compréhension du monde », ajoute-il.

« Notes mineures » n’est que le prélude d’un futur album. Les clips des chansons sont mis en lignes au fur et à mesure sur la chaîne Youtube Lizibamusic, qui est devenue officielle depuis ce jeudi soir avec la mise en ligne du troisième . En attendant, il promeut beaucoup sa musique sur Instagram (@lizibamusic). Souhaitant s’éloigner de la musique dite « commerciale », Liziba assume complètement la dimension « expérimentale » de son œuvre. Il espère ainsi toucher un public qui s’intéresse à une forme de musique qui s’éloigne des standards actuels.

Gymnase au Nord, soutien à la SIM, sécurisation des bus scolaires : plus de 15 millions d’euros sur la table

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Une commission permanente du conseil départemental s’est tenue ce mercredi 9 février dans les locaux de la mairie de Mamoudzou, sous l’égide du président Ben Issa Ousséni, avec 22 rapports inscrits à l’ordre du jour et un rapport complémentaire, tous adoptés à l’unanimité. Quelques rapports phares ont suscité l’attention des élus, notamment un premier de la commission d’aménagement du territoire, infrastructures et foncier relatif à la construction du gymnase du Nord, un second de la commission des finances et affaires européennes concernant le soutien de la SIM dans la construction des logements sociaux, sans oublier un troisième de la commission d’administration générale, transport et transition écologique relatif à la sécurisation des bus et trajets scolaires à Mayotte.

Des thèmes d’actualité ! En effet, le projet de construction du gymnase du Nord coïncide avec la candidature de Mayotte à l’organisation des Jeux des Îles de 2027. Le coût prévisionnel de l’opération est évalué à 13 millions d’euros pour une livraison prévue en décembre 2025. Quant à la SIM (Société immobilière de Mayotte), elle a sollicité le Département pour garantir un prêt haut de bilan contracté auprès de la caisse des dépôts et consignations, destiné au financement de construction de logements sociaux : « Les Terrasses » à hauteur de 396.000 euros ; « Singuiziou » pour 156.000 euros et 589.000 euros pour les logements dits « Miboukini« . Le Département est sollicité pour une garantie de 50% sur le montant emprunté. S’agissant du rapport relatif à la sécurisation des bus et trajets scolaires, le projet « Les déplacements de nos enfants en toute tranquillité » propose de sécuriser les parties vitrées des 307 bus scolaires, de faire des études de recherche de matériaux fiables et de solutions pour améliorer les surfaces vitrées des issues de secours, ainsi que de créer une application téléphonique dédiée aux transports scolaires. Elle indiquera en temps réel les horaires de passage des bus à chaque arrêt pour ainsi éviter aux élèves d’attendre aux stations. Le coût est estimé à 2.657.060 euros par une demande de subvention de 100% de l’opération par les fonds FEDER REACT EU. La prochaine séance est fixée au 28 février et portera surtout sur des questions d’orientations budgétaires.

Deuxième édition du salon de l’étudiant de Mayotte

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Le Département, en partenariat avec l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte, organise l’édition 2022 du salon de l’étudiant du 28 février au 4 mars. Cet événement s’adresse aux étudiants et élèves de terminale générale et technologique scolarisés sur le territoire et réunit différents acteurs de l’enseignement supérieur, de la formation et du monde-économique. Cinq dates sont prévues : le lundi 28 février au centre universitaire de formation et de recherche, le mardi 1er mars au pôle culturel de Chirongui, le mercredi 2 mars à la maison des jeunes et de la culture de Combani, le jeudi 3 mars sur la place de la République à Mamoudzou et le vendredi 4 mars à M’Tsamboro.

Création de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin

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Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, annonce la création de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin par un décret publié au Journal Officiel ce 9 février. Cette breloque – avec ses trois échelons bronze, argent et or – est destinée à mettre à l’honneur les personnes s’étant distinguées par leur engagement personnel au service des Outre-mer. Elle a notamment vocation à récompenser ceux qui, forts de mérites exceptionnels, servent au quotidien ces territoires, ainsi que les volontaires les plus méritants du service militaire adapté (SMA), principal dispositif d’insertion socio-professionnelle à destination des jeunes ultramarins. Il n’existait pas, jusqu’à présent, de titre honorifique spécifique destiné à valoriser cet engagement. C’est ainsi que de nombreuses personnalités, pourtant méritantes, n’étaient éligibles à aucune décoration existante de notre République. Le ministre signale que « cette création est une marque de considération et de respect vis-à-vis de nos territoires d’Outre-Mer. Elle vient compléter les moyens de récompense que la République peut proposer aux personnalités qui s’engagent. J’ai par ailleurs veillé, conformément aux instructions du président de la République, à ce que les promotions annuelles dans l’ordre de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite n’oublient pas les candidats méritants vivant en Outre-Mer. De même pour les promotions annuelles dans les palmes académiques, du mérite agricole, du mérite maritime et des Arts et des Lettres« . Une première promotion, qui devrait compter près de 700 récipiendaires à titre normal, paraîtra au cours du premier semestre de l’année 2022.

Rencontre d’auteur avec Ambass Ridjali

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Dans le cadre du dispositif Lire et faire lire, la ligue de l’enseignement organise le mercredi 16 février de 8h à 11h et de 16h à 16h au tiers lieu de la structure situé à Mamoudzou une rencontre avec Ambass Ridjali. Passionné de théâtre, de romance et de dramaturgie, cette auteur mahorais racontera son voyage d’auteur d’ici et d’ailleurs à une classe de CM2 de l’école primaire de Briqueterie de Cavani le matin avant d’aller découvrir l’après-midi « Les aventures de Kassim« .

Deux écoles élémentaires équipées en salle informatique par la fondation Ippon

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Créée en 2017 par Stéphane Nomis, la fondation Ippon a pour objectif principal de réduire la fracture numérique à travers le monde en luttant contre les inégalités d’accès aux équipements et aux technologies informatiques pour les enfants. Les 14 et 15 février, la fondation et ses volontaires vont équiper les écoles élémentaires de Doujani 2 et de Kahani en salle informatique. Ce don va permettre aux élèves de pouvoir être sensibilisés à l’outil informatique et de travailler de manière ludique.

Prolongation de la campagne de subventions aux associations de Mamoudzou

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La ville de Mamoudzou informe les associations que la campagne de subventions pour l’année 2022 est prolongée jusqu’au 18 février. Un soutien financier indispensable afin de développer et favoriser les activités de proximité dans les villages et quartiers. Cette aide sous forme de subventions est accordée aux associations oeuvrant dans les domaines de la jeunesse, des sports, de la culture, de la citoyenneté, de l’environnement, du socio-éducatif et de l’insertion afin de leur permettre d’exercer leurs activités courantes dans de bonnes conditions ; de financer la réalisation de leurs activités et projets spécifiques ; de contribuer au financement des opérations particulières et exceptionnelles. Désormais, les associations doivent effectuer leurs demandes de subvention sur le site www.mamoudzou.yt. Les dossiers papier ne seront pas considérés comme recevable. Aucune dérogation ne sera accordée en 2022. Pour toute information complémentaire, contactez le 02.69.66.66.64.

Une pétition de la CGT Éduc’action pour placer tous les établissements en REP+

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La CGT Éduc’action de Mayotte a lancé une pétition en ligne (https://www.mesopinions.com/petition/social/classez-etablissements-scolaires-mayotte-rep/132991) pour demander le classement de tous les établissements scolaires de l’île. Pour justifier cette revendication, le syndicat explique que 75.4% mahorais qui entrent en 6ème ont une maîtrise insuffisante ou fragile du français, contre 21.5% à La Réunion, 25% en Martinique, 28.7% en Guadeloupe ou 44.2% en Guyane. Autre exemple : 73.7% des jeunes de 17 ou 18% sont en difficulté de lecture lors des évaluations menées lors des Journées défense et citoyenneté. Par ailleurs, l’indicateur « nombre d’élèves par structure dans le second degré » est de 23.8 à Mayotte, contre 20.8 pour l’ensemble des départs et régions d’Outre-mer. Pour l’organisation syndicale, « il faut un plan massif pour l’éducation publique à Mayotte« . Selon elle, le seul moyen d’y parvenir est de classer la totalité du territoire en zone REP+. « Cette mesure, qui doit être incluse dans le plan massif pour l’Éducation nationale à Mayotte, permettra d’obtenir plus de moyens, de réduire le nombre d’élèves par classe, de mieux former les personnels, mais aussi de rendre visibles et de faire reconnaître les difficultés auxquelles l’Éducation nationale doit faire face. » La pétition destinée à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, et Gilles Halbout, le recteur dans le 101ème département recueillait, au moment où nous écrivions ces lignes, 738 signatures.

Gilles Martin s’en est allé à l’âge de 54 ans

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Le village de Poroani s’est réveillé endeuillé par la disparition de Gilles Martin. Fondateur du parti Ouvoimoja, Gilles Martin, candidat malheureux aux élections législatives en 2012, vivait seul, selon un voisin depuis quelques années. Personnage discret, il était cependant très apprécié dans le village. « La dernière fois que je l’ai aperçu remonte à vendredi dernier. Il était assis dans son balcon. Mes enfants le saluait souvent« , raconte son voisin. C’est son absence prolongée et une odeur suspecte qui ont poussé son propriétaire à aller frapper à sa porte. Malgré plusieurs appels restés sans réponse, il décide alors d’alerter la gendarmerie. Arrivés sur place les gendarmes en compagnie des sapeurs-pompiers décident de défoncer la porte et découvrent Gilles Martin étendu sur le sol. Il a été transporté par les pompes funèbres au CHM où une autopsie sera pratiquée dans les prochains jours. Selon son propriétaire, Gilles souffrait de diabète et de problèmes cardiaques. Mort naturelle ou accidentel ? L’autopsie révèlera la cause.

Le contournement de Mamoudzou : le fantasme va-t-il enfin devenir réalité ?

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Construire une route qui contournerait le chef-lieu encombré de Mayotte est un fantasme qui a commencé à naître dans les esprits de certains élus de l’île dès 1981. Sans jamais voir le jour. Or, depuis 2020, Jean-Michel Lehay, l’ingénieur en chef chargé de mission au conseil départemental, a conçu un nouveau projet, plus réaliste que les précédents, et annonce le début des travaux pour décembre 2025 dernier délai.

Le projet de contournement de Mamoudzou est, à l’instar de celui de la piste longue de l’aéroport, une véritable arlésienne à Mayotte. On en parle depuis 40 ans sans que rien n’ait jamais été fait pour le réaliser concrètement. Toutefois, Jean-Michel Lehay, l’ingénieur en chef chargé de mission infrastructure routière au CD, a pris le taureau par les cornes en 2020. Ancien agent de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, il a été spécialement recruté par Soibahadine Ibrahim Ramadani, l’ancien président du conseil départemental, pour faire enfin de ce fantasme une réalité. Pragmatique, le spécialiste a établi un cahier des charges précis et travaille dans l’ombre depuis environ deux ans pour le faire aboutir. Il annonce le début des travaux pour décembre 2025 dernier délai.

Pourquoi les précédents projets n’ont-ils pas abouti ?

Les différents projets de contournement de Mamoudzou ont déjà fait tellement couler d’encre sans jamais aboutir que plus personne n’y croit ! Il faut dire que la première réflexion à ce sujet date de 1981. Il s’agissait à l’époque de « mailler les quartiers » en créant une voie sur les hauteurs de Kawéni reliées aux différents secteurs urbains. « Si rien n’a été concrètement entrepris de 1981 à 2011 c’est faute d’un cahier des charges qui tienne la route », explique avec un certain humour Jean-Michel Lehay. Ce dernier se désole qu’en 30 ans, entre les projets du conseil général de l’époque et ceux de la DEAL, deux millions et demi d’euros aient été dépensés en études stériles. « Faute d’un maître d’ouvrage compétent, prenant en compte la réalité du terrain, les bureaux d’étude ont toujours proposé à Mayotte des projets aberrants et bien trop coûteux », poursuit-il.

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Deux fuseaux (= zones) de travail possible ont d’ores et déjà été déterminées. Ce n’est que lorsque ce choix sera fait que l’itinéraire exact pourra être créé.

En 2011, juste après la départementalisation, la collectivité a lancé un marché pour une nouvelle étude de faisabilité. Vainqueur de l’appel d’offres, le bureau d’étude SETEC a établi un projet qui a été intégré au plan global de transports et de déplacements de 2018. Ce projet évoquait la construction d’une route de contournement allant de Kaweni à Tsoundzou 1. En juin 2019, lors d’un comité de pilotage du PGTD, le secrétaire général des affaires régionales de l’époque et la DEAL ont annoncé que l’État n’assurerait pas la maîtrise d’ouvrage du projet. La question de savoir qui d’autre pourrait s’en charger s’est donc posée. La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou a refusé. Soibahadine Ibrahim Ramadani hésitait, mais était gêné dans la mesure où le projet se situait dans le secteur de la Cadema. C’est alors que Jean-Michel Lehay, qui travaillait à l’époque pour la DEAL, a émis l’idée d’allonger un tantinet la route de contournement. « Si on la faisait passer de Koungou à Tsoundzou 2, elle devenait intercommunale et la légitimité du CD était alors préservée », retrace-t-il. Enthousiasmé par l’idée, l’ancien sénateur a donc fait modifier le projet et l’a transmis à la DEAL où il a fini par atterrir sur le bureau même de l’ingénieur en chef à l’origine de la suggestion. Ce dernier étant spécialisé en géométrie routière et auditeur en sécurité routière (une double qualification que seules deux personnes possèdent de nos jours en France), c’était parfaitement cohérent.

L’aventure a véritablement commencé en 2020

Intéressé par ce projet de nouvelle route, il a préparé le cahier des charges et s’est occupé de trouver un bureau d’étude en collaboration avec ses collègues de la DEAL. « Créer une nouvelle route ne se fait pas en claquant des doigts. Douze procédures règlementaires impliquant 445 opérations sont à suivre avant d’entreprendre quoique ce soit », prévient-il. Des procédures concernant notamment l’environnement, l’urbanisme, la faune, la flore, le bruit, la qualité de l’air, etc. En parallèle, la loi française exige l’organisation de débats publics. Jean-Michel Lehay a également fait en sorte de pouvoir placer le projet en déclaration d’utilité publique afin d’avoir « les mains libres » pour pouvoir agir. « Évidemment, si toutes les études préalables ne sont pas correctement menées, cette DUP peut être attaquée, d’où l’importance de faire les choses dans les clous », précise-t-il.

Alors qu’il travaillait sur ce projet, des désaccords avec la DEAL l’ont conduit à demander sa mutation pour la métropole. L’ordre de mutation tardant à arriver à cause de la crise sanitaire, il a été « rattrapé au vol » par Soibahadine Ibrahim Ramadani en décembre 2020 alors même qu’il était en train de préparer son déménagement. « Souhaitant que ce projet de contournement se réalise enfin, il m’a proposé un poste au CD en tant que prestataire privé. J’ai donc pris une disponibilité de mon poste de fonctionnaire et j’ai accepté », confie l’ingénieur en chef. Anticipant un remodelage des équipes, ce dernier a alors préféré prendre un poste de « chargé de mission infrastructures routières » plutôt qu’un poste de DGA auquel il aurait été susceptible d’être remplacé. « J’ai pris mes fonctions en 2021 et n’ai fait que continuer à travailler sur le projet comme j’avais commencé à le faire au sein de la DEAL », rembobine-t-il. « Normalement, un projet de ce type nécessite en moyenne sept ans de procédures avant le début des travaux. J’ai fait en sorte de le mener en cinq ans pour des raisons financières », ajoute-t-il, en expliquant que « la clé pour aller plus vite est l’anticipation ».

Où en est le projet aujourd’hui ?

« Je souhaite lancer la DUP milieu 2023 », affirme l’ingénieur en chef. Naturellement, il compte réaliser cette route en « respectant les projets urbains des communes » qui sont régulièrement consultées. Une partie du foncier a déjà été trouvée (celui appartenant au Département). L’autre devra être négociée avec les différents propriétaires. Suite au comité de pilotage du 12 octobre 2021, deux fuseaux de travail possibles ont déjà été déterminés. Salim M’Déré, le 1er vice-président en charge de l’aménagement, les a validés après qu’ils ont été acceptés à l’unanimité par les élus. « La 2ème phase de travail est l’organisation des débats publics », enchaîne Jean-Michel Lehay. Organiser des débats publics implique encore trois procédures différentes débutant par la saisine de la commission nationale de débat public. Il faut ensuite déterminer si ce seront des « débats publics » sous l’égide de la commission nationale ou des « consultations publiques » sous l’égide du maître d’ouvrage, ici le conseil départemental. Le 5 janvier 2022, une visio-conférence avec la CNDP a été organisée et cette dernière a tranché en faveur d’une consultation publique. La collectivité a donc la main. Le dossier de saisine de la CNDP a été envoyé le 28 janvier. « Normalement, il faut 40 à 70 jours pour avoir une réponse. Là, ils ont été étonnamment réactifs puisque j’ai reçu l’autorisation de présenter le dossier dès le 2 février », raconte Jean-Michel Lehay.

Huit consultations publiques sont donc désormais à organiser sur l’intégralité de l’île afin que chacun puisse donner son avis sur le projet. « Chaque question trouvera sa réponse et les débats seront filmés », promet l’ingénieur en chef qui espère débuter les consultations « fin mars, début avril ». Un site Internet dédié aux questions sera également ouvert.

Un budget total de 900 millions d’euros

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La nouvelle route de contournement de Mamoudzou comportera deux voies comprenant chacune une voie pour les voitures, une autre pour les bus/poids lourds et une pour les piétons.

Au mois de février 2021, le budget total du projet était estimé à 900 millions d’euros. « Quoiqu’il se passe, les travaux débuteront au plus tard en décembre 2025 sur les terrains appartenant au Département », assure-t-il. Par ailleurs, il sait déjà que, quel que soit le fuseau choisi, il y a déjà deux zones où le foncier est assuré par le conseil départemental, d’où sa certitude sur la date de début des travaux. « Évidemment, personne ne nous donnera les 900 millions nécessaires en une seule fois, mais comme la route est sectionnée en huit à onze tronçons, ça nous laisse le temps d’obtenir cet argent au fur et à mesure. Il va falloir monter un plan de finance », expose Jean-Michel Lehay. Toutefois 700 millions ont déjà été engagés à hauteur de 40% par les fonds européens FEDER et 16.5% par l’État. Le Département y a investi 100 millions et les établissements publics de coopération intercommunale, 10 millions. Le seul obstacle qu’il voit encore à la concrétisation du projet réside dans le fait de trouver des entreprises compétentes à Mayotte. « En particulier en ce qui concerne les ouvrages d’art en béton car personne ne fait cela pour le moment sur le territoire », déplore-t-il. Une situation qui pourrait évoluer d’ici 2025… Dans le cas contraire, l’ingénieur en chef, qui ne manque pas de ressources, saura trouver une solution innovante à ce problème !

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes