Constatant que peu de sportifs mahorais arrivaient à percer hors des frontières de leur île, le jeune Houssalam Houdjati a eu l’idée de monter Cosporma, une agence en conseil sportif. Officiellement née en 2022, cette dernière s’occupe déjà de deux sportifs mahorais à haut potentiel et s’est spécialisée dans les domaines du foot, du hand et de la boxe. Son objectif est d’accompagner, de guider et de conseiller.
« Lors de mes études secondaires à La Réunion, j’ai vu beaucoup de sportifs à haut potentiel partir en métropole et revenir bredouille », affirme Houssalam Houdjati. Passionné de sport, il se pose alors des questions sur la raison de ces échecs récurrents des sportifs réunionnais dès qu’ils passent les frontières de leur île et en arrive à « un manque de préparation mentale ». « On constate un taux d’échec important chez les sportifs réunionnais et mahorais alors que ce n’est pas le cas des sportifs antillais par exemple. Pourquoi ? Car aux Antilles, ils sont mieux accompagnés et soutenus », confie le tout nouvel agent sportif.
Revenu à Mayotte en 2016, il commence par monter une entreprise d’agro-alimentaire, le business familial, sans jamais perdre de vue son ambition d’aider les sportifs locaux à percer. Profitant du bon fonctionnement de sa première société, il ouvre officiellement Cosporma afin « de pouvoir s’y consacrer à 100% ». Ayant passé la majeure partie de sa vie à La Réunion, il se lance en repérant les jeunes sportifs à haut potentiel de l’île voisine. Constatant que ces derniers « ne réussissaient qu’à un niveau régional, jamais national », le jeune Houssalam Houdjati a pour ambition de changer cet état de fait.
Deux sportifs déjà accompagnés à Mayotte
Installé désormais sur l’île au lagon, Houssalam Houdjati compte évidemment apporter aussi son soutien aux jeunes sportifs mahorais. Il en accompagne déjà deux : Fouad Dina Kamal, attaquant au sein de la fameuse équipe des Jumeaux de M’zouazia, et Fazir Mari, pratiquant de boxe anglaise au sein du Maore Boxing Club de Majicavo. « En ce qui concerne Fouad Dina, nous avons déjà réussi à obtenir des pré-accords avec deux clubs nationaux de Ligue 1 », se félicite l’agent sportif.
Sa technique pour accompagner les sportifs réside principalement dans la préparation mentale. Pour cela, il travaille en collaboration avec un professionnel du domaine. Un nutritionniste et un conseiller juridique guident également les jeunes sportifs. « Le nutritionniste élabore des menus pour optimiser leurs performances. En sport, une bonne hygiène de vie est essentielle », rappelle Houssalam Houdjati. Ce dernier ne s’arrête toutefois pas là et apporte également des conseils aux parents pour qu’ils puissent accompagner au mieux leur enfant. « Quand on prend l’exemple de Kylian Mbappé, c’est flagrant. Il ne serait jamais arrivé à son niveau sans l’énorme soutien qu’il a reçu de ses parents », explique l’agent sportif qui a bien étudié quelles étaient les clés de la réussite des grands sportifs avant de lancer son agence. Espérons que ses techniques apportent un réel soutien aux jeunes sportifs mahorais afin que leur réussite dépasse enfin les frontières du 101ème département !
Des mamans et des enfants ont décidé de bloquer l'entrée du collège Zakia Madi, ce mardi.
Alors qu’une réunion de médiation a eu lieu, mardi matin, au collège Zakia Madi, des parents accompagnés de collégiens ont manifesté à l’extérieur. Appuyant une partie des enseignants et du personnel, ils réclament du changement dans l’établissement en raison de relations conflictuelles avec la direction. Le rectorat de l’académie tente de calmer la situation et préfère parler de “marges de progression”.
La scène était peu commune ce mardi matin, au collège Zakia Madi, situé à la sortie d’Iloni. Du gaz lacrymogène a été utilisé contre une maman qui tentait de s’interposer contre l’interpellation d’une autre. Cette intervention des gendarmes a fait suite à la manœuvre des enfants et parents pour bloquer l’entrée afin de dénoncer une situation interne. En effet, ce même matin, une réunion a eu lieu entre le rectorat et le personnel de l’établissement au sujet des tensions entre une partie de ce dernier et la direction du collège.
Après leur intervention en début de matinée, les gendarmes se sont postés aux entrées du collège.
La situation n’est pas nouvelle : une grève avait déjà eu lieu en novembre, mais un événement la semaine dernière l’a remise au goût du jour. Mercredi 9 février, vivant mal ce conflit, la gestionnaire de l’établissement a tenté de mettre fin à ce jour.Transportée à l’hôpital, celle-ci est sortie du coma. Ce geste a choqué l’ensemble de l’établissement et révélé de nouveau les tensions. Un droit de retrait d’une partie des enseignants a d’ailleurs été exercé lundi. “La situation est tendue. On a cru qu’elle s’était réglée”, concède Gilles Halbout. Le recteur de l’académie reconnaît l’existence de trois groupes, “un qui soutient la direction”, “un ventre mou” et “un autre dans la défiance”. Ne voulant pas blâmer plus l’un que l’autre, il préfère évoquer “des marges de progression” et “un souci de communication”.
Un conflit étendu aux parents et au rectorat
En parallèle de la situation dans l’établissement, le dialogue paraît tout aussi difficile entre parents d’élèves et rectorat. La discorde s’est ainsi étendue à mesure que le conflit s’est éternisé. Le recteur de l’académie vient maintenant à parler “d’éléments extrêmes” pour désigner une partie des mamans présentes devant le collège. Face à leurs critiques, il répond fermement : “Moi, je ne coupe pas des têtes, autant dans la direction que chez les enseignants. Ce n’est pas la manière de faire de l’Éducation nationale.”
Des collégiens munis de pancartes ont rejoint le groupe de mamans en début de matinée.
À l’extérieur du collège, ce mardi et sans doute de nouveau ce mercredi, Adidja Fatihoussoundi ne décolère pas. Si celle-ci n’a plus d’enfant dans le collège, elle suit de près l’évolution de la situation aux côtés d’autres mères de famille. Elle était aux premières loges quand une mère a été gazée avec une bombe lacrymogène, puis transportée chez le médecin. “Il n’y a pas d’avancée”, regrette-elle. “Le rectorat aurait dû protéger la gestionnaire de l’établissement. Pourquoi il protège la direction peu importe les conséquences ?”
De son côté, Gilles Halbout n’est cependant pas fataliste et voit la réunion de mardi matin comme une première étape. Il se dit même prêt à rencontrer les parents d’élèves par la suite. “On attend que ça”, lui répond Adidja Fatihoussoundi. “Tant que les quatre parties [direction, rectorat, enseignants et parents d’élèves] ne sont pas réunies autour d’une table et que tout le monde ne sera pas écouté, aucune solution ne sera retrouvée.”
Menée par l’opérateur immobilier réunionnais CBo Territoria, la construction du centre commercial Ylang Ylang à Combani suit son cours. Prévu pour le deuxième semestre 2023, cet ensemble d’envergure permettra de drainer la clientèle de l’ouest de l’île, et donc de désengorger les communes de Mamoudzou et Koungou. Un développement qui en amènera d’autres, et permettra au village de la commune de Tsingoni de devenir le pôle économique du Centre.
Un Jumbo Score, un Mr Bricolage et un C’Tam regroupés dans le même ensemble commercial… À Combani ! C’est ce que pourront apprécier les Mahorais, et surtout les habitants du centre et de l’ouest de l’île, à la fin de l’année 2023. Dans environ un an et demi, en effet, les chalands se presseront sur le parking du centre commercial Ylang Ylang. Celui-ci sera situé sur un terrain de 2.9 hectares, derrière la station-essence Total, au niveau de la sortie sud du village. Quant aux bâtiments commerciaux, ils s’étendront sur quasiment 8.000 mètres carrés. « À ce jour, les surfaces sont commercialisées à hauteur de 79% », affirme Cédric Giraud, directeur du développement de CBo Territoria La Réunion – Mayotte. Le groupe réunionnais côté en bourse, qui s’occupe du projet, est déjà bien connu à Mayotte, puisqu’il est à l’origine du rachat de l’immeuble où se trouve C’Tam, à Kawéni, en 2016. C’est dans le même village que l’entreprise construisait en 2018 le centre Kinga, dans lequel se trouvent aujourd’hui les locaux de l’ARS, de la CSSM ou du SDIS.
24 mois, 24 millions d’euros
En octobre dernier, CBo Territoria récidivait donc sur l’île au lagon, en annonçant le début de la construction d’un centre commercial à Combani. Depuis, les baux commerciaux ont été signés avec des enseignes telles que Carrefour, pour un supermarché Score de plus de 1.900 m2 qui sera géré par le groupe Bernard Hayot (BDM-GBH). Mais aussi C’Tam, qui occupera une surface de 1.200 m2 pour son second magasin à Mayotte, comme Mr Bricolage, qui s’implante dans le centre en plus du Jumbo de Majicavo. L’ensemble commercial sera complété par une galerie de 17 boutiques (1.400 m2), un comptoir de vente et un entrepôt Distrimax (groupe Cananga, 955 m2), et une enseigne de restauration rapide (300 m2). De plus, 2.8 hectares supplémentaires ont été acquis par CBo Territoria, qui y construira de l’immobilier « en foncière et en promotion », selon le groupe.
Débutés en fin d’année 2021 par le groupe Colas, les travaux devraient s’achever au second semestre 2023, même si les imprévus sont nombreux. Mais, plus que les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 ou les affrontements des bandes de Combani et de Miréréni, c’est la pluie qui freine le chantier. « L’avancement des travaux du futur centre commercial Ylang Ylang de Combani ne souffre pas particulièrement des restrictions sanitaires », déclare Cédric Giraud. « Il suit son cours malgré les difficultés normales de la saison des pluies à Mayotte. » Même son de cloche chez Philippe Enfru, responsable de la promotion immobilière de Colas : « Les intempéries que l’on a depuis la fin de l’année dernière nous ont fait prendre 20 jours de retard, durant lesquels nous n’avons pas pu travailler, et notamment faire le terrassement. » Quant aux frasques des délinquants, qui bloquent régulièrement le pont de Combani, elles ne représentent qu’un jour ou deux de retard. « Les machines peuvent passer de l’autre côté, et si le terrassement ne peut pas être fait le jour même, il l’est le lendemain ou le surlendemain », tempère Philippe Enfru. Le décalage sur les délais de livraison, s’il existera, ne sera donc vraisemblablement pas important.
Un développement général de Combani ?
De quoi rassurer CBo Territoria, qui a consenti à investir entre 23 et 24 millions d’euros sur le projet. Une somme conséquente, compte tenu de la réputation chaotique de Combani, que le groupe réunionnais tente d’oublier en promouvant le potentiel économique du secteur. « Le futur équipement bénéficie d’une position centrale stratégique sur l’île », récite Cédric Giraud. « À la croisée des routes départementales reliant le nord, le sud et l’ouest du territoire, le nouveau centre répond à un déficit d’équipement commercial de la zone. » Le directeur du développement ajoute que le choix ministériel de Combani pour l’implantation du second hôpital de Mayotte a été déterminant. « La position stratégique de Combani se confirme par le choix d’implantation du deuxième hôpital à Combani », continue-t-il. « Aussi, nous croyons fermement que l’implantation d’entreprises et d’activités commerciales génèrera du développement local et de la création d’emplois. Les principales enseignes du futur centre ont d’ailleurs tout intérêt à recruter du personnel local et formé. Tous ces ingrédients devraient permettre à Combani de se faire connaître sous un meilleur jour. »
Tous les espoirs sont permis, en effet, pour le village de la commune de Tsingoni. La construction de ce centre commercial sera non seulement vectrice d’emplois pour la jeunesse de la zone, mais permettra aussi la mise en place de voies de contournement permettant de fluidifier le trafic, qui est actuellement infernal au niveau du carrefour du Douka Bé. Ces nouveaux axes seront aussi les bienvenus pour les automobilistes, qui doivent régulièrement passer par Tsararano – Coconi ou par le nord de l’île pour esquiver le pont de Combani lorsque les jeunes le bloquent. À plus large échelle, cet ensemble sera vraisemblablement un bienfait pour la commune de Mamoudzou, constamment en quête de solutions pour lutter contre les embouteillages. Le fait d’avoir un supermarché dans le centre évitera aux clients de se déplacer dans le chef-lieu de Mayotte. Désormais, aux pouvoirs publics locaux de s’emparer de cette initiative commerciale, afin de proposer le meilleur quotidien possible aux habitants dans les prochaines années.
Vers 8h30, une coupure d’électricité a touché l’ensemble de Mayotte. Le courant est revenu progressivement vers midi. Toutefois, il a grandement perturbé le réseau d’alimentation en eau, notamment dans le centre et le sud de l’île. Lundi soir, la préfecture de Mayotte a annoncé que « la Société Mahoraise des Eaux (SMAE) maintient la coupure d’eau sur l’ensemble du centre et du sud du territoire, ainsi que les villages de Passamaïnty, Tsoundzou 1, Tsoundzou 2 et Vahibé. Le retour du service est à prévoir [mardi] matin, à partir de 7h ». Vers 18h, lundi soir, 95% de la clientèle était alimenté en électricité selon les chiffres d’EDM. Les opérations de réalimentations étaient en cours dans la commune de Kani-Kéli qui était entièrement alimentée par groupe électrogène dans la soirée. Seuls 100 clients n’avaient toujours pas de courant dans le secteur des Hauts-Vallons, zone Lukida.
Compte tenu de l’évolution de la situation, le préfet de Mayotte Thierry Suquet a clôturé le centre opérationnel départemental (COD) mis en place dans la jounée pour répondre à cette crise. En fin de matinée, il avait également accepté la proposition du rectorat de fermer l’ensemble des établissements secondaires du sud et d’une partie du centre, les élèves et le personnel n’ayant pas accès à l’eau. « Le préfet de Mayotte salue la mobilisation des transports scolaires et l’engagement des forces de l’ordre présents aux abords des établissements scolaires et sur les hubs scolaires qui ont permis que les élèves soient ramenés chez eux dans de bonnes conditions », a félicité hier soir la préfecture dans un communiqué.
Jeudi dernier, l’unité nautique du service territorial de la police aux frontières de Mayotte interceptaient une kwassa-kwassa à un nautique au nord de l’îlot M’Tsamboro. À bord de l’embarcation se trouvaient douze passagers, sept de nationalité malgache et cinq de nationalité comorienne. Y était également découvert un chargement de treize colis contenant 650 cartouches de cigarettes « La Coelacanthe ». Les passagers faisaient l’objet d’une procédure administrative en vue d’un éloignement vers les Comores. Poursuivi pour des faits d’aide aggravée à l’entrée irrégulière, entrée irrégulière et importation en contrebande de produit de tabac manufacturé, le passeur était déjà connu pour des faits similaires commis en 2020 et était également visé par une fiche de recherche d’interdiction de territoire pour trois ans. La procédure judiciaire est en cours, tandis que les cigarettes ont été remises au service des douanes de Pamandzi.
Après Mamoudzou et Antananarivo, Samani Concept s’est lancé le 23 décembre dernier à Aixe-sur-Vienne, vers le sud-ouest de Limoges. En attendant le showroom, cette nouvelle étape doit permettre à l’entreprise la promotion de sa marque et de ses différents produits mahorais déjà présents dans son catalogue. « L’objectif est également de devenir un acteur économique qui compte dans la région de la Nouvelle-Aquitaine et ce, afin de pouvoir se développer dès 2023 en occupant des locaux plus conséquents. »
Dans un communiqué en date du 14 février le syndicat de l’administration et de l’intendance – UNSA (union nationale des syndicats autonomes) réagit à la tentative de suicide de la gestionnaire du collège de Dembéni. Malgré la saisie du ministère de l’Éducation nationale et l’intervention du recteur, l’organisation regrette que « les mesures nécessaires n’aient pas été prises » en temps et heure. « Mais il ne s’agit pas de chercher des boucs émissaires ou de désigner des coupables, nous ne pouvons que déplorer profondément l’absence de réactions face au mal-être qui touche de nombreux collègues sur le territoire. »
Si la violence endémique aux abords des établissements scolaires joue sur le moral du personnel éducatif, le syndicat s’insurge que les cris d’alarme ne soient entendus et traités avec diligence, en particulière lorsqu’il est fait mention de cas de harcèlement. « La loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires garantit aux agents de la fonction publique une protection contre les violences physiques et verbales dont ils pourraient être victimes, ainsi que contre les situations de harcèlement moral et sexuel. La Direction générale de l’administration et de la fonction publique
(DGAFP) a établi un guide à destination des agents publics pour éviter que de tels agissements ne puissent avoir lieu et puissent être dénoncés sans crainte en application de la loi. Mayotte fait partie de la République et l’on est en droit d’attendre que les lois de la République s’appliquent également sur ce territoire », rappelle Laurence Pollozec, la secrétaire académique. Compte tenu des évènements récents, le syndicat A&I – UNSA demande « que des décisions soient prises rapidement afin d’éviter la réitération de telles situations au sein du collègue de Dembéni, comme ailleurs dans d’autres établissements ».
Les cardiopathies congénitales sont des malformations du cœur survenant au cours de sa formation dès le début de la grossesse. Celles ne sont pas obligatoirement héréditaires et peuvent être bénignes permettant la croissance de l’enfant sans aucun problème ou parfois très graves, voire même incompatibles avec la survie du nouveau-né.
Profitant de la journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales, le 14 février, le réseau de périnatalité de Mayotte rappelle que plus de 100 enfants naissent avec une cardiopathie congénitale, que plus de 1.000 patients sont porteurs d’une cardiopathie congénitale et que plus de 50 enfants quittent le territoire chaque année pour se faire opérer.
Le suivi de grossesse et les échographies de dépistage sont donc importants dans la détection de ces malformations. La qualité de la prise en charge et le suivi sont essentiels. Dans le 101ème département, le service du diagnostic anténatal et les cardiopédiatres du centre hospitalier de Mayotte assurent ce suivi en partenariat avec leurs collègues du CHU de La Réunion et de Paris (centre de référence pour les cardiopathies de l’enfant).
En 2021, une centaine d’agriculteurs ont perdu l’accès aux aides européennes de la politique agricole commune, sur la base de critères administratifs injustes. Selon la confédération paysanne, cela a pour conséquence de « mettre en danger l’autonomie alimentaire de l’île » et a pour répercussion l’augmentation « des prix lors du Ramadan ». Face à ce constat, les agriculteurs feront grève ce mercredi 16 février. Rendez-vous sur la place de la République à Mamoudzou à 9h pour se rendre jusqu’à la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. Parmi leurs revendications, on retrouve notamment le paiement intégral des aides de la PAC 2021 pour les agriculteurs exclus.
Des nouveaux blocages perturbent le fonctionnement de la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Lundi matin, une trentaine de surveillants ont refusé de laisser entrer les véhicules, entre 4h et 13h. En plein conflit social, le versement d’une prime la semaine dernière, sous forme d’une avance sur salaire du mois de février, a mis le feu aux poudres.
“Là, on touche à nos salaires. On est prêt à aller très loin”, s’emporte Ali Madi Saindou. Le représentant de la CGT fait partie de ceux postés devant la grille d’entrée de la maison d’arrêt de Majicavo, ce lundi matin, qui empêchent les véhicules de passer. Deux grandes rangées de voitures sont ainsi garées de part et d’autre de l’impasse menant à l’établissement. Quelques mètres plus loin, une trentaine de surveillants pénitentiaires observent la scène sous un manguier. S’ils ne bougent pas, c’est qu’ils approuvent le mouvement appuyé par la CGT.
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: Derrière la grille d'entrée de la maison d'arrêt fermée, le directeur adjoint Jean-Luc Golob tente de faire l'appel des surveillants.
Les échanges ont été particulièrement tendus entre le directeur adjoint Jean-Luc Golob et le syndicaliste Ibroihima Condro.
Cela fait plusieurs semaines que les surveillants de prison manifestent leur colère par des débrayages et des blocages du site.
Depuis plusieurs semaines maintenant, ils demandent un retour de leurs prestations de la caisse d’allocations familiales, supprimées en 2021, ainsi que le paiement de leurs heures supplémentaires. En réponse, la semaine dernière, le versement d’une prime a bien eu lieu, mais une note datant de jeudi dernier expliquait qu’il s’agissait d’une avance sur le salaire du mois de février. Un geste intolérable pour la CGT. “Il est hors de question qu’on accepte ça, répond le syndicaliste. On n’a déjà pas grand-chose en janvier, on va faire comment pour faire vivre nos familles en février ?”
“En cours de régularisation”
Pour remédier à cette situation, des rencontres ont eu lieu avec la direction, mais elles n’ont rien donné font remarquer les syndicalistes. Pire, cela a continué à détériorer les relations entre les deux parties. Jointe par téléphone, Muriel Guégan, la directrice interrégionale de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer, tente de calmer le jeu. Elle rappelle que le sujet des prestations familiales “ne relève pas de l’administration pénitentiaire”. En effet, cela ne concerne pas que le corps des agents pénitentiaires, mais plusieurs catégories de fonctionnaires. ”Une réunion à la préfecture de Mayotte est prévue”, continue-t-elle.
Par contre, pour les heures supplémentaires, elle précise qu’elles “sont en cours de régularisation”. Le versement de l’avance sur le salaire de février ne serait qu’un moyen “d’étaler la récupération de ces heures dans le temps”. Elle assure que “l’ensemble des services de l’État sont mobilisés ». Est-ce que ces explications apaiseront la colère des surveillants ? Sur place, le directeur adjoint, Jean-Luc Golob, a beau revenir faire l’appel des surveillants en milieu de matinée, aucun agent ne souhaite prendre la relève de l’équipe de nuit. Cette dernière doit, dans ce cas-là, assurer la garde suivante tant que la relève n’est pas là… Ce mardi, un nouveau blocage étant prévu, le directeur adjoint devrait connaître le même problème.
Après de nouveaux actes de violences perpétrés sur le secteur de Combani-Miréréni en milieu de semaine dernière, une énième réunion entre le Département et les gestionnaires du transport scolaire s’est déroulée ce lundi 14 février. Tandis que les transporteurs font état d’une situation insoutenable, Ali Omar, l’élu en charge du dossier pour le compte de la collectivité, prône le dialogue et les actions de sensibilisation.
« Si nous n’avons pas de réponse de la justice, nous aurons beau dépenser des millions et des millions d’euros, nous n’y arriverons pas. » Le constat dressé ce lundi matin à l’occasion d’une nouvelle réunion entre les gestionnaires du transport scolaire et le conseil départemental par Anis Boinaidi, le président du GIE Ouvoimoja Transports, semble faire mouche parmi l’assemblée, à en croire l’acquiescement – discret – des uns et des autres. « Toutes les plaintes sont remontées au niveau national », assure Frédéric Delouye, le directeur de Transdev, en charge de la gestion du réseau pour le compte de la collectivité. Néanmoins, il regrette l’absence d’un contrat d’objectif qui aurait eu le mérite d’obliger tous les acteurs de la sécurité à s’asseoir autour d’une même table.
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Que faire alors face à une situation qui s’enlise de jour en jour ? « Certains de nos chauffeurs se sont retirés ce matin sur la zone centre », confie Houlame Chaharmane, le directeur du GIE Tama Ya Leo Na Messo. Une décision intervenue après le nouvel acte de violences perpétré la semaine dernière sur le secteur de Combani-Miréréni (voir encadré), qui avait eu pour conséquence la suspension du ramassage samedi dernier. « Il y a eu un mort, donc nous savons pertinemment que les autres vont vouloir se venger. Le terrain est miné… Ce sera peut-être même encore plus dangereux que d’habitude », poursuit-il pour défendre la réaction de ses collaborateurs un peu plus tôt dans la journée.
« Les conditions de sécurité ne sont jamais réunies pour rouler »
Depuis la rentrée scolaire 2021/2022, les transporteurs recensent 37 caillassages, dont pas moins de 22 pour la seule nouvelle année… Un bilan chiffré qui fait froid dans le dos et qui cristallise les tensions. « Nos conducteurs pleurent comme des enfants alors qu’ils aiment leur travail », regrette Houlame Chaharmane, relativement virulent à l’égard des forces de l’ordre, déployées régulièrement sur le terrain. « Elles nous menacent quand nous n’envoyons pas nos bus en zone de guerre alors que les conditions de sécurité ne sont jamais réunies pour rouler. » D’autant plus que ces attaques répétées ont des répercussions financières non négligeables pour les transporteurs. « Lorsque les réparations dépassent un certain seuil de la franchise, il ne devient même plus pertinent de déclarer une casse… Sans compter les défauts d’assurance puisque les assureurs n’acceptent plus de nous couvrir. » En somme, c’est la double peine comme le fait remarquer Lanto Thomas, la directrice de la société Matis.
Malgré la signature de différents protocoles d’accord, un choc frontal paraît inévitable dans ces conditions. Abdallah Abdallah Djaha, le directeur GIE Ouvoimoja Transports, préconise des mesures drastiques, comme de brouiller le réseau satellitaire à l’intérieur des autocars pour éviter que les jeunes ne communiquent l’état d’avancement du véhicule, mais aussi d’équiper l’extérieur des habitacles de vidéosurveillance. Deux requêtes difficilement réalisables pour Frédéric Delouye. La première « pénaliserait l’ensemble des bus » tandis que la seconde est interdite par la loi. « Nous n’avons pas le droit de filmer le domaine public en mouvement, il faudrait faire une demande de dérogation auprès du ministère de la justice. »
Prendre exemple sur Tsoundzou
Face à ces multiples témoignages, le vice-président en charge des transports, Ali Omar, tente de garder la tête hors de l’eau. « Nous allons beaucoup trop loin et nous dépensons beaucoup trop [alors que tout ne relève pas de la compétence du Département] », souligne-t-il. « Nous allons mettre l’État et les communes, notamment celles de Tsingoni et de Ouangani, devant leurs responsabilités. » Suffisant ? Pas totalement de son propre aveu. Si l’idée d’une réunion de concertation régulière avec les principaux intéressés ressort du lot, l’élu souhaite aller encore plus loin et prendre exemple sur Tsoundzou, le 7 février dernier. « Depuis notre échange avec les associations, nous n’avons plus eu de caillassages alors que nous en avions vécus 13 en l’espace de quatre jours », dévoile Abdallah Abdallah Djaha. Cette option de sensibilisation et de médiation – sans garantie aucune et sans calendrier établi – semble être la solution la plus adaptée à court terme. « Ayez foi en ce que nous faisons et croyez en nous. J’entends vos maux, mais il ne faut pas tomber dans le fatalisme », insiste Ali Omar. En attendant, les chauffeurs n’ont d’autres choix que de reprendre la route, la boule au ventre. « En clair, nous prions pour qu’il ne nous arrive rien ? », peste Houlame Chaharmane, en chemin pour annoncer la « nouvelle » à ses chauffeurs.
Affrontements entre jeunes : un vendredi particulièrement chaud à Combani
Après la mort d’un jeune de 24 ans, mercredi 9 février, de nouvelles confrontations ont eu lieu vendredi à Combani. De premiers jets de pierre ont été signalés par un conducteur de bus, vers 14h, près du stade de la commune. Trois vitres latérales ont été brisées par des pierres lancées par une trentaine de jeunes. À l’intérieur, un garçon de 17 ans a été touché sérieusement à la tête. Après avoir été emmené premièrement au dispensaire de Kahani, il a été héliporté dans un état grave au centre hospitalier de Mamoudzou.
Toujours à Combani, de nouveaux affrontements ont eu lieu ensuite à la frontière entre Combani et Miréréni. Selon la gendarmerie, une trentaine de jeunes faisaient face à une cinquantaine d’autres. Pour les disperser, une soixantaine de gendarmes ont été déployés et 345 tirs de grenades lacrymogènes ont été effectués. Un hélicoptère et deux véhicules blindés ont été dépêchés sur les lieux. Un dispositif a été mis en place jusqu’à minuit, ce soir-là. La situation est revenue au calme pendant le week-end, alors qu’une marche blanche était organisée ce dimanche en mémoire du jeune homme tué le 9 février. L’enquête est en cours, indique le parquet de Mamoudzou. Aucune interpellation n’a eu lieu.
Ayant quitté plusieurs années son poste de directeur régional océan Indien au sein de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), Michel Mey l’a réinvesti en janvier 2022. Constatant que très peu de musiciens mahorais adhéraient à la Sacem, il s’est donné pour mission de faire connaître sa société sur l’île aux parfums.
« Il y a un grand nombre de musiciens à Mayotte et pourtant 100 d’entre eux seulement sont adhérents à la Sacem », constate Michel Mey en reprenant le poste de directeur régional océan Indien de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique qu’il avait déjà occupé de 2007 à 2010. À son retour, il s’étonne de constater ce faible nombre, qu’il qualifie même de « ridicule ».
Pour pouvoir adhérer, il suffit en effet d’avoir composé une seule chanson diffusée sur les plateformes Internet telles que Youtube, Deezer ou Spotify. La Sacem s’assure alors de la protection des droits d’auteurs et de l’accès des musiciens à d’éventuelles aides à la création. Afin de recréer des liens avec les musiciens mahorais, Michel Mey s’est rendu sur l’île la semaine dernière, notamment pour installer une permanence de la Sacem à l’école « Musique à Mayotte », située rue des cent villas.
Une permanence d’une semaine tous les 2 mois
Après cette première permanence, Michel Mey compte rééditer l’expérience du 24 au 28 avril prochain (du mardi au samedi de 17h à 19h). L’adhésion ne coûte que 100 euros à vie et assure une véritable protection des œuvres musicales. « Il y a une méconnaissance du système à Mayotte », déplore le directeur régional qui a alerté la semaine dernière les différentes instances publiques sur le problème. « J’ai rencontré le conseil départemental, la direction des affaires culturelles ainsi que la préfecture pour essayer de mutualiser les aides aux artistes », explique-t-il. Ces aides sont en effet multiples, mais éparpillées ce qui décourage beaucoup d’artistes noyés dans « la paperasse ». Ils se privent toutefois ainsi de soutiens qui pourraient encourager leur vie artistique. « En 2020, lors du confinement, un fond de secours a été mis en place par la Sacem pour venir en aide aux auteurs-compositeurs. Ce fond était exonéré d’impôts. Pourtant, aucun artiste mahorais n’a fait la demande », se désole-t-il.
Une réflexion sur le statut des artistes à Mayotte
Michel Mey espère bien en tout cas faire évoluer cette situation. Il travaille également avec les différents partenaires sociaux pour tenter d’aider les artistes. Le statut d’intermittent n’existant pas encore sur l’île, il s’agit d’un véritable défi. « De toute façon, même s’il existait, il serait très difficile pour les artistes mahorais d’y prétendre puisque, selon la loi, il faut avoir fait au moins 507 heures par an de concerts, ce qui est quasi impossible ici », confie Michel Mey. Il révèle également que si la situation de l’île aux parfums dans ce domaine est particulièrement difficile du fait du manque de structures, ce n’est pas simple non plus dans les autres Outre-mer, même à La Réunion pourtant réputée pour la richesse de ses évènements. « Sur les îles, le territoire est trop petit pour permettre aux artistes de faire autant de concerts », indique-t-il. Résultat des courses : très peu d’artistes arrivent à obtenir le statut d’intermittent.
Le directeur régional réfléchit donc, en collaboration avec les instances publiques et les associations d’artistes, à mettre en place un statut d’intermittent « allégé » à Mayotte qui prendrait en compte les interventions en milieu scolaires et autres masterclass artistiques. Il espère aussi récupérer les fonds d’aide à l’autoproduction pour en faire bénéficier l’île au lagon et aider financièrement les restaurateurs à organiser des concerts. « Cela prendra du temps, mais il est essentiel d’encourager et d’accompagner la création musicale à Mayotte », conclut-il.
Infos pratiques
Depuis le 31 janvier 2022, un créneau d’accueil téléphonique Réunion/Mayotte a été installé tous les mercredis de 13h à 16h. La Sacem répondra à toutes les questions au 02.62.94.82.22 ou au 02.62.94.82.24. Les artistes peuvent aussi trouver des informations sur le site de la Sacem sur www.sacem.fr.
À gauche de Mariama Ibouroi Mze, la chargée de communication d'Oudejerebou, Yazdale Saïd Halifa sera le référent des nouveaux programmes.
Grâce à un appel à projets, la couveuse d’entreprises Oudjerebou met en place deux nouveaux programmes pour aider les futurs créateurs d’entreprise ou ceux qui viennent de se lancer issus de quartiers prioritaires. Ils seront lancés dans le mois de mars pour les candidats sélectionnés par la structure.
Intervenir dans les quartiers prioritaires aux côtés des entrepreneurs, la couveuse d’entreprises Oudjerebou sait déjà le faire depuis plusieurs années maintenant. Depuis 2010, la structure a déjà aidé plus de 300 créateurs d’entreprise. Cette fois-ci, deux nouveaux dispositifs sont mis parallèlement en place grâce à un appel aux projets auquel a répondu l’Union des couveuses dont fait partie Oudjerebou. “La première s’appelle Emergence. Elle dure six mois et vise à soutenir les entrepreneurs jusqu’à la création d’entreprise”, indique Yazdale Saïd Halifa, le référent du projet.
Fonctionnant en deux promotions d’une quinzaine de personnes, le programme y sera intensif. Les futurs créateurs d’entreprise auront le droit à “des formations”, “des rencontres », “des masterclass”.
La couveuse d’entreprises a aidé plus de 300 créateurs d’entreprise depuis douze ans maintenant.
Si le lancement de la première promotion est prévu pour le 21 mars, le dépôt des candidatures est possible jusqu’au 6. “La sélection se fera sur dossier. Les candidats devront pitcher leur projet”, souligne Mariama Ibouroi Mze, chargée de communication d’Oudjerebou. Grâce à ce programme, les participants auront la possibilité d’obtenir une certification entrepreneur de la TPE de niveau bac +3.
Un autre programme destiné aux nouveaux entrepreneurs
Le deuxième “accélérateur” mis en place concerne plutôt les récents créateurs d’entreprise. En effet, il s’adresse à des entrepreneurs en activité depuis 24 mois. Une vingtaine sont appelés à intégrer “Création”, qui est cette fois plus long puisqu’il dure douze mois. Ils bénéficieront “de conseils, de formations et de mise en réseau” pendant ce laps de temps. Comme le premier dispositif, il est mis en place le 6 mars et Yazdale Saïd Halifa en sera aussi le référent.
Des “couvés” à la découverte de l’Europe
Outre les nouvelles formations, Oudjerebou développe deux nouvelles choses cette année. La première est également une réponse à un appel à projets. Il s’agit du dispositif Erasmus +. Il permet à cinq “couvés” de partir en stage à l’étranger pour découvrir une autre facette de leur métier dans un autre pays. “Cela correspond à notre volonté d’internationalisation. Les stagiaires en profitent en plus pour se faire un réseau à l’étranger et renforcer leurs compétences linguistiques”, dit avec enthousiasme Mariama Ibouroi Mze. Initialement prévu à Malte, le premier voyage s’effectue actuellement en Espagne. La structure mahoraise ne s’interdit pas cependant de mettre en place ces stages, qui durent trois semaines, en Afrique.
Le dernier dispositif s’appelle “Marraines et moi”, il s’agit de développer un réseau féminin de créatrices d’entreprise. Il n’est pas totalement nouveau puisque des tentatives ont déjà été faites pour apporter une aide aux créatrices d’entreprise. Mais cette fois-ci, cette nouvelle version diffère sur les profils recherchés. 25 femmes d’affaires ayant créé leur entreprise dans les trois ans rencontreront 25 dirigeantes ou cadres féminines avec plus de cinq ans d’ancienneté. Un premier rendez-vous sera organisé en mars.
Samedi 12 février, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte ainsi que mouvement des exploitations familiales lançaient la première foire agricole et artisanale du grand nord. Malgré les orages inhérents de saison, plus d’une vingtaine de stands et la population locale ont répondu présent à cet événement.
Huiles essentielles, savons parfumés, ylang, vanille, noix de coco, aloé verra, avocats 100% locaux… Un véritable patchwork bigarré d’épices locales, ou de tous les territoires de la région – de Mayotte à Madagascar, en passant par les Comores, la Tanzanie ou encore l’Inde – s’étend face aux amoureux de la gastronomie et de l’artisanat. Bienvenue à la première fois agricole et artisanale du grand nord de Mayotte, organisée ce samedi 12 février à Bandraboua !
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Munies de leurs Sumups, toutes les représentantes aux stands se tiennent prêtes à accueillir les chalands. Ici des sacs, des chapeaux de paille, là des bougies qui fondent et se transforment en huile de massages… Des salouvas, des vêtements, des poupées, des chaussures, du sel de Bandrélé parfumé au combava, du henné en bâtons de M’Biwi. Un large choix de produits locaux déborde de toutes ces tables.
Un fitness pour finir en beauté
Même si la police municipale se déplace pour assurer la sécurité de cet événement, l’humeur est plutôt bon enfant et de multiples animations font le bonheur de petits et grands. Une dame fait décorer sa main de henné, d’autres maquillent ceux qui le souhaitent ou peignent des toiles… Et quand la pluie cesse enfin vers 15h, une grande session de fitness s’organise sur le remblai, avec des curieux âgés de 7 à 65 ans, plusieurs coachs et une bonne sono !
« Du public comme des stands, tout le monde est très satisfait de cette première ! Ne nous reste qu’à refaire cet événement », Nazou Tchak, la secrétaire du mouvement des exploitations familiales. En effet, le président du syndicat, Ali Fouad, et la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte déclarent même leur intention d’en faire un rendez-vous incontournable dans cette zone de l’île. Alors affaire à suivre !
Le nombre de passages aux urgences pour infections respiratoires aigues (IRA) basses chez les plus de 15 ans continue de diminuer et se situe, en S05, à un niveau inférieur à celui des deux saisons précédentes. On enregistre quatre passages aux urgences avec un taux d’activité de 0,9% en S05, contre 1,1% en S04.
De la S32-2021, date de confirmation biologique d’un début de circulation du virus à Mayotte, à la S05-2022 ce sont au total 315 passages aux urgences et 71 hospitalisations secondaires qui ont été enregistrées, soit un taux d’hospitalisation de 22,5%. Le pic de l’épidémie a été enregistré en S42-2021 avec 37 passages aux urgences, soit un taux d’activité de 7,9%. Deux autres pics de moindre importance ont également été enregistrés en S47-2021 (22 passages) et en S50-2021 (31 passages).
Les remontées du réseau des médecins sentinelles ont été impactées en S01-2022 et S02-2022 par la survenue de la 3ème vague de circulation du Sars-Cov-2 à Mayotte faisant fortement augmenter les consultations pour infections respiratoires aigues attribuables à des formes symptomatiques du Covid et en l’absence de confirmation virologique pour grippe. Le taux d’activité pour IRA au sein du réseau des médecins sentinelles ne permet pas d’observer l’épidémie survenue en 2021-2022 qui semble avoir impacté plutôt le secteur hospitalier que la médecine de ville.
La stratégie de surveillance repose sur le test des patients hospitalisés avec une symptomatologie respiratoire, dans l’un des services du CHM ou l’un des quatre centres de soins qui y sont rattachés. L’analyse biologique en PCR recherche 21 germes respiratoires (dont les Influenzavirus, le virus respiratoire syncytial et le Sars-CoV-2). Le premier cas confirmé d’Influenzavirus a été enregistré en S32-2021. Entre le 11 août 2021 et le 6 février 2022, au total 482 cas confirmés de grippe A ont été détectés à Mayotte. Aucun prélèvement positif n’a été enregistré en S05 et seulement un en S04. Les indicateurs de la grippe étant revenus à leur niveau de base, Mayotte sort de la phase post-épidémique en S05.Deux pics ont été observés en S42-2021 (48 cas et un taux de positivité de 48,5%) et en S50-2021 (46 cas et un taux de positivité de 42,2%).
Les prélèvements analysés par le centre national de référence des virus respiratoires de Lyon appartenaient tous au sous-type A (H3N2). Sur les 76 premiers prélèvements séquencés, la quasi-totalité (97%) sont apparentés à la souche vaccinale A/HongKong/2671/2019 qui était présente dans le vaccin Hémisphère Sud 2021 mais pas dans le vaccin Hémisphère Nord utilisé à Mayotte cette année. Ces données préliminaires ne permettent pas encore de déterminer avec précision une perte d’efficacité du vaccin vis-à- vis de cette souche et les analyses virologiques se poursuivent afin de caractériser les virus ayant circulé sur le territoire cette saison.
Depuis la semaine 37-2021, 14 cas graves ont été admis en réanimation, dont 1 en semaine 52-2021. Il s’agissait de 11 hommes et 3 femmes : 9 adultes et 5 enfants de moins de 5 ans, dont un bébé de 4 mois ancien prématuré. Des comorbidités étaient rapportées pour 11 cas sur les 14. Parmi ces cas grave, un seul décès a été enregistré en semaine 46-2021. Il s’agit d’un jeune homme sans comorbidités, ne faisant pas partie de la cible vaccinale.
Jeudi, une structure naturelle et artificielle s’est désolidarisée soudainement et brutalement vers Hamzimambé à Sada. Le conseiller municipal, Mikidadi Assani Ndzakou, a expliqué que pour éviter l’effondrement d’une habitation qui se trouve juste au-dessus de l’éboulement, « nous allons dans un premier temps aménager de sorte pour que les usagers puissent aller et venir en tout sécurité ». Et a ajouté que « le mur effondré sera laissé sur place sinon la terre va continuer de couler et on pourrait craindre un nouveau glissement de terrain ». Une signalisation adaptée sera mise en place et la route sera renforcée. Dans un second temps, une étude approfondie permettra de réaménager les lieux.
Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a reçu ce vendredi11 février pour une visite de courtoisie la nouvelle présidente du conseil des prud’hommes, Gaelle Biguet, également directrice du centre des affaires de Mayotte. Celle-ci était accompagnée de sa vice-présidente, Ambaria Madi, de la greffière et du représentant de la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi en charge du dialogue social. L’élu s’est félicité de ce moment d’échange avec des représentants du premier conseil de prud’hommes, composé de 28 salariés et qui sera officiellement installé le 14 février prochain. Le chef de l’exécutif départemental est d’ailleurs convié à l’installation de cette nouvelle instance en présence (annoncée) du Garde des Sceaux, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.
La tente en évidence devant la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, marque symboliquement le bivouac, ce vendredi soir
Voulant dénoncer un sentiment d’insécurité croissant sur Mayotte, une quinzaine de personnes ont choisi de bivouaquer devant les grilles de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. Après un premier essai, le samedi 5 février, ils ont remis ça vendredi soir.
“C’est le seul lieu où l’on peut rien risquer”, fait remarquer Mohamadi Attoumani, assistant social et formateur. Le jeune homme fait partie de la quinzaine de personnes présentes, le 5 février et vendredi soir, devant la préfecture de Grande-Terre. Une tente qui vole au vent, une table avec des biscuits apéritifs, ce rassemblement est un peu spécial pour une institution habituée davantage aux pancartes. Les protestataires avaient érigé leur campement dans un but bien précis : alerter sur le niveau de violence à Mayotte. ”C’est un ras-le-bol. À un moment donné, il faut réagir. On a souvent manifesté, bloqué des routes, parfois pendant des heures. Ça n’a servi à rien”, estime Chadhouli Youssouf, le quadragénaire à l’initiative de cette idée originale. Connu pour l’organisation du Challenge Mayotte Tour, il avait envie de faire à nouveau quelque chose de différent pour se faire entendre.
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Une dizaine de personnes ont débuté la soirée autour d'un table de camping. On y raconte parfois les déboires rencontrés sur l'île ou l'on donne des nouvelles des amis.
: Les pizzas, commandées parfois par des soutiens au groupe, arrivent au fur et à mesure de la soirée.
Chadhouri Youssouf (à droite) compte renouveler cette expérience avec ses amis.
En effet, persuadé qu’un bâtiment comme celui de la préfecture est bien gardé, lui et son équipe ont investi les lieux jusqu’à trois heures du matin la première fois et de nouveau vendredi. ”Et ça a marché”, raconte Mohamadi Attoumani. ”Les policiers sont passés plusieurs fois pour voir si tout allait bien.” Amis, famille, tous ne restent pas pour la nuit, le bivouac étant un prétexte pour se retrouver tous ensemble. De toute façon, l’engouement n’est pas le but recherché par les organisateurs. “Ce n’est pas le nombre qui compte”, souligne d’ailleurs Mohamadi Attoumani.
“On ne reconnaît pas l’île sur laquelle on a grandi”
Parmi les copains de “Chad”, on trouve Ali, un ex-militaire de 43 ans. Après vingt ans en métropole, il est rentré sur sa terre natale. “On ne reconnaît pas l’île sur laquelle on a grandi”, dit-il, attristé.Citant les affrontements récurrents entre jeunes, l’ex-élève du collège de Doujani se souvient de rivalités qui se limitaient “à chambrer”. Alors quand il voit les générations devenir de plus en plus violentes, il met ça sur le compte d’un abandon de la part des familles. “Il faut responsabiliser les parents”, propose-t-il. “Ce n’est pas normal que ces jeunes traînent dehors.”
Chadhouli Youssouf poursuit en expliquant que le ras-le-bol de la population et des forces de l’ordre provient d’une jeune délinquance difficile à maîtriser. “[Les policiers] nous disent qu’ils arrêtent un jeune et que le soir-même ils le retrouvent ailleurs”, raconte-il. Pour lui, la solution serait de séparer ces jeunes afin d’éviter le phénomène de bandes. “Le problème, c’est qu’ici, même en famille d’accueil, ils n’ont besoin que de quelques heures pour se retrouver. Pourquoi nous n’en envoyons pas dans d’autres départements ?”, s’interroge-t-il.
Autour de la table, tous acquiescent et proposent leurs idées pour endiguer la violence. Tous ont été témoins ou ont connu une agression. Le fait de pouvoir se réunir en toute sécurité près de la préfecture est donc le meilleur moyen de se rassurer. Ils aiment tellement ça qu’ils ont déjà prévu de se retrouver dès samedi prochain, dans la journée cette fois.
L'insécurité aux abords de l'école primaire Pamandzi 5 ont poussé les enseignants à exercer leur droit de retrait, le vendredi 4 février.
Les problèmes d’insécurité à ses abords et le manque de moyens minent le quotidien de l’école primaire Pamandzi 5. Preuve du ras-le-bol, les enseignants ont exercé leur droit de retrait le 4 février et les parents d’élèves ont organisé une manifestation inter-écoles mercredi matin.
La position géographique de l’école primaire 5 de Pamandzi est déjà en soi problématique. Situé au 22, rue des écoles, l’établissement scolaire est à mi-chemin entre le collège et le lycée. Un lieu qui est souvent le théâtre d’affrontements entre bandes de jeunes. Des pierres atterrissent parfois dans la cour. “La semaine dernière, on a vu des voyous avec des haches et des coupe-coupes à 16h, à la sortie d’école des maternelles et des primaires”, raconte une représentante des parents d’élèves. Après avoir mis les enfants à l’abri à l’intérieur, les parents d’élèves ont dû eux-même intervenir. Face à cette situation, les enseignants ont choisi le geste fort en exerçant leur droit de retrait, le vendredi 4 février.
Lors d’affrontements à proximité de l’école, des pierres atterrissent parfois dans la cour.
Deux problématiques s’imposent. La première concerne le lieu qui n’était pas complètement fermé. Le second porte sur la présence de policiers pour assurer les sorties des élèves. Pour régler la situation, la municipalité s’est entretenue ce même 4 février avec les enseignants. “Il y a un plateau sportif qui n’est pas fermé.Le personnel de l’école voulait qu’il le soit pendant la journée. Le renforcement a été fait [la semaine dernière] “, explique Marie-Angèle Mac-Luckie, adjointe à l’éducation de Pamandzi. Pour la sortie des enfants, la demande a été faite au chef de la police de mettre un deuxième agent de surveillance de la voie publique (ASVP) pour épauler celui déjà présent sur l’établissement. Celle-ci a été acceptée, souligne l’adjointe.
Des réunions de plusieurs heures avec la municipalité
Remontés aussi contre le manque de sécurité aux abords de l’école, les parents d’élèves alertent aussi la municipalité depuis des mois au sujet de différents problèmes rencontrés à l’intérieur. Plusieurs entrevues ont eu lieu entre la commune de Pamandzi, les enseignants et les parents d’élèves, mais rien n’a changé estiment ces derniers. Après la manifestation de mercredi matin, qui a réuni des représentants de plusieurs écoles de Pamandzi, trois heures de discussions avec la mairie ont suivi. ”À quoi bon faire des réunions s’il ne se passe rien ?”, déplore la représentante des parents d’élèves. Les griefs sont nombreux. Les parents demandent de la climatisation dans les salles de classe, “les enfants dorment à cause de la chaleur”, un véritable réfectoire (à Pamandzi 5, il a été installé dans une bibliothèque) ou des changements de rythmes scolaires mis en place en 2014. “Les élèves ont une pause méridienne de trois heures. Et de 12h30 à 13h30, il n’y a pas d’accueil périscolaire”, continue la parente d’élèves.
Si l’adjointe à l’éducation “comprend” la colère, elle indique clairement qu’il faut aussi faire avec les moyens de Pamandzi. “Nous n’avons pas le budget pour mettre des clims dans chaque salle. Vous imaginez le coût ? » La solution retenue pour lutter contre la chaleur reste donc de mettre des ventilateurs. Elle précise d’ailleurs qu’en cas de panne, “ils sont réparés dans les jours qui suivent”. Elle ne ferme pas la porte, par contre, à un changement de rythme, tout comme à un réfectoire en reconnaissant cependant “ne pas pouvoir donner de date”. “Pour changer les rythmes scolaires, il faut de la concertation avec les enseignants et le rectorat”, rappelle Marie-Angèle Mac-Luckie. Ainsi, des propositions ont été faites par chaque école. Mais une harmonisation serait, selon elle, nécessaire pour que de nouveaux rythmes soient mis en place, et ainsi apaiser un peu la colère des parents.
Pour transformer le territoire et accélérer le changement, la municipalité de Chirongui a décidé la création d’une direction de l’attractivité, de la stratégie et de l’innovation territoriale. Des investisseurs privés s’installent de plus en plus sur la commune. Un choix payant détaillé par le directeur de ce pôle, Jean-Paul Pineau-Saindou.
Flash Infos : La ville de Chirongui a mis en place une direction de l’attractivité, de la stratégie et de l’innovation territoriale (DASIT) il y a quelques mois. En quoi consiste-t-elle ? Et quelle est l’ambition de la commune ?
Jean-Paul Pineau-Saindou : La direction de l’attractivité, de la stratégie et de l’innovation territoriale a une lecture transversale du territoire communale et de Mayotte, ce qui permet avant tout de dresser des constats, d’analyser les besoins réels, et de croiser ces derniers avec les subventions existantes à l’échelle locale, nationale et européenne, de façon à construire une stratégie pluriannuelle d’au moins un mandat. Nous avons ainsi sélectionné un certain nombre d’espaces fonciers pour rencontrer des investisseurs, notamment à La Réunion, et leur partager notre ambition, qui se résume à devenir la capitale du Sud.
Pour le moment, nous avons deux gros projets identifiés, Clinifutur et Alefpa, et évalués à plusieurs millions d’euros qui vont aboutir à la création de plus de 2.000 emplois directs et indirects. Et d’autres vont suivre dans la foulée ! Cette activité économique va permettre de générer moins de flux routiers et par la même occasion de drainer la nécessité de développer des restaurants et des espaces de différentes natures. Sans oublier la cuisine centrale, opérationnelle en juin 2023, qui va produire 21.000 repas par jour à destination de nos établissements scolaires et de tous les acteurs divers et variés. Ce développement va également se rapprocher de d’autres niveaux de gouvernance puisque nous avons obtenu l’accord de l’intercommunalité pour que notre ingénierie se mette au service de projets intercommunaux. Le but n’est pas de grandir égoïstement, mais bel et bien ensemble !
FI : À quoi pouvons-nous nous attendre dans un avenir plus ou moins proche ?
J.-P. P.-S. : Cette attractivité est la base du développement économique à venir. Quand des médecins viennent travailler par chez nous, ils ont envie de se divertir. Il y a par exemple le projet de piscine olympique. Pourquoi ne pas prévoir un espace foncier supplémentaire à côté pour un bowling avec un restaurant ou un magasin de sports de renom ? En sachant que tout cela se situe à proximité du futur centre sportif de haut-niveau à Miréréni. Et voilà un espace sport-santé en bonne et due forme. Une logique qui commence à intéresser des entreprises du CAC 40 et qui nous fera faire un bond en avant de 15 ou 20 ans si ces pourparlers se concrétisent. Avec un potentiel de 100 hectares, nous avons la chance de disposer d’abondamment de foncier, donc nous avons la main sur le choix de nos opérateurs privés et publics. Notre travail est de croiser ces intérêts avec nos besoins, et non pas d’être à la merci des deniers !
FI : Vous portez également une certaine importance aux nouvelles technologies…
J.-P. P.-S. : Au-delà d’aujourd’hui, nous avons obtenu dans le cadre du Plan de relance le financement d’une application numérique qui doit sortir d’ici un mois. Celle-ci va permettre de mettre tous nos projets en ligne pour que la population puisse les suivre en temps réel, de façon à offrir une approche participative. Chaque habitant de Chirongui pourra rentrer sur cette application à partir d’une géolocalisation. Idem pour nos potentiels investisseurs, via un code sécurisé, qui pourront ainsi voir si notre vision d’ensemble leur correspond.
Dans cette même logique, nous allons dématérialiser le conseil municipal des jeunes pour nous rapprocher de la côte est du continent africain et ainsi créer des habitudes de relation avec des pays comme le Mozambique, qui pourront aboutir à des échanges de type Erasmus. Ces contacts seront dans les futures années amenés à devenir des socles importants d’amitiés et découler sur des relations commerciales. Certes, l’avenir de Mayotte est en France, mais il est surtout dans la zone régionale de l’océan Indien. Le projet de Chirongui, qui a commencé à la base pour répondre à un défi en lien avec la santé, n’a pas de limites !
FI : À vous entendre, nous avons l’impression qu’il suffit d’un claquement de doigts pour convaincre des investisseurs privés de s’implanter à Mayotte… Quel est votre secret ?
J.-P. P.-S. : Il y a tout simplement une rencontre entre la volonté politique et un savoir-faire en termes d’ingénierie. La municipalité a accepté de jouer le jeu et de prendre ce risque. Pour tout vous dire, ma direction est sur un objectif d’investissements public et privé de l’ordre de 20 millions d’euros en 2022 et de 40 millions d’euros l’année prochaine. Ce n’est pas la notion du rêve américain… Quand vous avez la chance d’avoir un maire qui vous écoute, eh bien vous foncez et vous avancez ! Nous pensons que tout est possible, tout est réalisable. Rêvons plus haut et ayons l’ambition « fou » de faire de Chirongui la première smart city de Mayotte.