Pour cette troisième édition de son tremplin musical BigBanga, Orange a annoncé les trois vainqueurs par un communiqué, ce mardi. Ainsi, l’artiste de Chiconi, Subo (@subo.skl), a obtenu la première place grâce à ses 50.000 vues sur sa vidéo performance diffusée sur Instagram et ses 2.155 réactions. L’artiste Faux Plan @faux_plan976) est deuxième, avec plus de 26.000 vues et 1.293 réactions. Les deux premiers ont ainsi gagné le droit de monter sur la scène et de la partager avec Naid, lors de la soirée événement de la sortie de son EP « Ololo » en décembre.
Troisième, l’artiste Marsouin (@marsouin_officiel) comptabilise plus de 19.448 vues et 1.551 réactions. « A eux trois, ils cumulent presque 100.000 vues en une semaine de concours. Orange offre aux trois artistes des smartphones », annoncent les organisateurs.
Un nouveau format était essayé, cette année, puisque le challenge se passait uniquement sur Instagram, en partenariat avec l’artiste Naid. Au total, Orange indique avoir validé 52 candidats. Puis, « le jury composé d’Orange, de Naid et de la Prod Big Banga s’est réuni du 12 au 15 novembre pour sélectionner douze artistes et valider les inscriptions de six participants au concours. Ces derniers se sont affrontés en ligne du 22 au 28 novembre sur @bigbanga_mayotte by Orange et @orangemayotte », explique l’opérateur, qui invite à retrouver les résultats sur ses comptes @bigbanga_mayotte et @orangemayotte.
L'incendie s'est produit dans le quartier 100 Villas à Poroani, ce mardi matin.
Une case en tôles a pris feu, ce mardi matin, vers 8h30, dans le village de Poroani. Quatre enfants, âgés d’un an à huit ans, se trouvaient à l’intérieur de l’habitation sans électricité qui est accolée à une ancienne case SIM. La dame qui s’en occupait était dans la cour quand le feu s’est déclenché. Les plus grands ont pu sortir à temps, mais pas le nourrisson. Malgré l’intervention du Samu et des pompiers, il était déjà trop tard. Choquée, la famille va être prise en charge par le centre communal d’action sociale de Chirongui.
Outre la gendarmerie, le maire de la commune, Bihaki Daouda, et son directeur de la sécurité et de la prévention de la délinquance, Charoumani Chamassi, étaient également sur place.
Selon les premiers témoignages des voisins, l’adulte qui s’occupait des enfants ne serait pas la mère du nourrisson. Cette dernière serait en train de faire l’objet d’une reconduite à la frontière au moment où l’incendie s’est produit. Une enquête confiée aux gendarmes est en cours pour déterminer les causes de la propagation du feu.
De gauche à droite, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, le directeur de la SIM, Ahmed Ali Mondroha, le sixième vice-président du conseil départemental, Daoud Saindou Malide, et le directeur du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, Dominique Tessier.
Lundi, sous un soleil de plomb, la cérémonie du premier coup de pelle s’est tenue à Carobolé au cœur de Koungou. De quoi acter la construction des quelque 400 logements dont la livraison doit intervenir à l’horizon 2027. Hasard ou non, l’événement s’est déroulé en marge du décasage de Mavadzani (voir par ailleurs).
Deux associations interviennent à proximité du lycée de Kahani, Malezi ya Kahani et Insertion sociale Kahani-Mayotte.
Seule une quarantaine de parents d’élèves du lycée Gustave-Eiffel de Kahani ont répondu à l’appel de la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE), ce lundi matin. L’établissement a repris son fonctionnement classique, cinq jours après un nouvel épisode de violences. Mais ce retour à la normale n’est pas concevable pour les parents d’élèves qui comptent faire banaliser les cours, ce mercredi, pour essayer de trouver de nouvelles solutions pour apaiser réellement les choses.
Assis face aux parents, Fatima Mouhoussini, vice-présidente de la FCPE, Adidja Fatihoussoundi et Haïdar Attoumani Saïd, les deux coprésidents de la FCPE, veulent mobiliser pour trouver des solutions aux problèmes de violence qui ont lieu à l’intérieur et en-dehors de l’établissement de Kahani.
Devant le lycée de Kahani, les habitudes ont repris, ce lundi matin. Des agents des équipes mobiles de sécurité (EMS) sont postés à côté des hautes grilles fermées, des gendarmes à la fois départementaux et mobiles restent à proximité et discutent. Des adultes, gilets jaunes sur le dos, se sont mis à l’ombre, profitant du fait que tous les élèves (il y en a 2.400) soient désormais rentrés à l’intérieur. Le calme de ce matin-là tranche avec l’épisode de violences vécu le mercredi 27 novembre. L’établissement scolaire Gustave-Eiffel reste marqué par ce qui est arrivé à la sortie des classes. Ce jour-là, une vingtaine de jeunes en combinaison blanche sont venus caillasser les élèves, blessant une dizaine d’entre eux, un adulte a également été lynché. Des lycéens se sont retrouvés en état de choc. Si les deux jours suivants, les portes du lycée sont restées closes, cela n’a pas apaisé la colère des parents. LaFédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) a appelé à une mobilisation, mais son écho est resté limité, ce lundi matin. Une quarantaine d’adultes étaient présents pour discuter avec les forces de l’ordre, puis entre eux dans l’enceinte de l’établissement.
Une participation en deçà de celle espérée par les représentants de la FCPE. « Les choses pourraient changer s’il y a une plus grande mobilisation. On a une situation intolérable, un personnel administratif à bout. Tous les jours, ils font face à la violence », déclare Haïdar Attoumani Saïd, coprésident de la FCPE Mayotte. Plusieurs problèmes sont pointés du doigt, notamment le fait que des élèves parfois difficiles et issus de tout le territoire se retrouvent à Kahani pour y suivre des formations professionnelles. « On a trop d’orientations à défaut. Trop d’élèves qui n’ont pas envie d’être là, mais qui le sont quand même », regrette Fatima Mouhoussini, la vice-présidente de la FCPE et la coordinatrice au sein de l’association Malezi ya Kahani.« Il faut arrêter de déplacer les élèves d’établissement en établissement. Ils créent à chaque fois des groupes qui posent problèmes. C’est comme une maladie contagieuse », rajoute Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE. La présence de forces de l’ordre sur une plus longue plage horaire ou la construction de nouveaux établissements pour éviter une trop grande concentration d’élèves sont aussi demandées. Un accompagnement psychologique est aussi espéré pour les élèves choqués. « La demande a bien été faite, l’établissement ayant été fermé, ça n’a juste pas encore commencé. Mais il y a aura bien des psychologues de l’Éducation nationale qui vont y aller », répond le rectorat.
Peu satisfaits du nombre de parents présents, leurs représentants comptent réunir le personnel et les autorités, en bloquant le lycée, mercredi, afin de trouver d’autres solutions.
Un sentiment d’abandon
Ce qui prédomine dans les témoignages des parents, c’est le sentiment de se retrouver seuls face à la violence. La gendarmerie a beau déployer chaque jour des militaires, le matin, en milieu de journée et à la sortie des classes, cela ne dissuade pas assez les affrontements issus de conflits inter-villageois trop connus (Miréréni-Combani, Ouangani-Barakani,…). Quand ce ne sont pas des bandes de Kahani qui s’y mettent aussi. Plusieurs parents regrettent l’absence des autorités départementales ou municipales à chaque fois que des faits graves éclatent (seul le conseiller départemental Saindou Attoumani est venu voir les parents, ce lundi). « Les élus municipaux, on ne les voit pas. La police municipale, on voit la voiture, mais les agents ne descendent pas », raconte la coordinatrice de l’association Malezi ya Kahani.
Le rectorat de Mayotte en prend aussi pour son grade. « Ils disent que c’est contrôlé, mais ils ne maîtrisent rien du tout », « le rectorat transforme ce lycée en centre éducatif fermé », fustigent les deux coprésidents. Plus de fermeté est aussi demandée à la justice ou aux gendarmes qui repoussent les assaillants et balancent des gaz lacrymogènes au milieu des habitations. Un autre exemple est cité avec des jeunes qui traînent avec leurs chiens aux abords du hub installé un peu plus loin dans le village. Côté gendarmes, c’est le dispositif classique qui prévaut pour cette reprise. « Il sera modulé si on se rend compte qu’il y a un besoin sécuritaire aux abords de l’établissement », confirme l’un d’eux. Concernant l’épisode de mercredi, « ce sont des troubles à l’ordre public comme il peut y en avoir fréquemment sur les établissements scolaires. On s’adapte et on fait en sorte que ça ne se reproduise pas d’ici la fin d’année. Il y a un gros besoin d’apaisement sur l’établissement et aux abords », constate le même militaire.
La question des parents d’élèves en situation irrégulière est également ressortie. En effet, des membres des deux associations de Kahani, porteurs de gilets jaunes, ont été contrôlés et interpellés récemment. Un mauvais signal envoyé aux autres parents d’élèves qui voudraient donner un coup de main pour apaiser les tensions. « Quand vous avez vos gilets, vous avez vos cartes de FCPE, on doit vous laisser. On ne peut pas vous reprocher de ne pas vous occuper de vos enfants et ensuite venir vous interpeller si vous le faites. Je ne l’accepterai pas », défend la coprésidente de la FCPE.
Dehors, le même bal recommence, les gendarmes reviennent s’installer près des grilles avant la sonnerie de 11h. En face, une rangée de parents se préparent à rejoindre leurs postes. « C’est la reprise aujourd’hui, les gens se regardent. Mais Kahani, ce n’est jamais calme, ça peut partir à tout moment. Il faut tout le temps être aux aguets, que ce soit à l’extérieur ou l’intérieur », prévient Fatima Mouhoussini.
Au sein du data center de Mayotte, tous les appareils sont dédoublés pour empêcher les pannes.
Depuis 2022, Mayotte bénéficie d’un data center de dernière génération accessible à tous types de clients publics et privés. Ultra-sécurisé, tout est adapté pour qu’aucune panne n’ait lieu sur le site. Un reportage à retrouver dans notre Mayotte Hebdo numéro 1113, « Mayotte peine à se connecter ».
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Les salles sont dédoublées.
Les serveurs sont stockés au deuxième étage du bâtiment.
Les serveurs sont installés dans des baies, des sortes d’armoires.
Les locaux ne sont pas pleins, ils peuvent encore accueillir des serveurs.
Zayed Mouhoussoune, le business manager relations clients d’ITH center et Johan Desmyter, responsable de production du site.
En journée, un flux continu de voitures passe devant cet imposant bâtiment brun qui surplombe la côte du boulevard Younoussa Bamana à Mamoudzou. Cette mystérieuse structure est l’unique data center ou centre de données de Mayotte. Ne rentre pas qui veut, l’accès à ce lieu stratégique est hautement contrôlé. Il faut dire que la sécurité est la principale promesse faite aux clients. Flambant neuf, le site a été inauguré en octobre 2022.
Héberger des données
D’une hauteur de deux étages, le centre de données, propriété de l’entreprise ITH Center, héberge, comme son nom l’indique, les données de ses clients. Ils sont de tous types, parmi eux, le Centre hospitalier de Mayotte (CHM), les mairies de certaines communes, des petites et moyennes entreprises. « En tout, nous en avons une quarantaine », détaille Zayed Mouhoussoune, le business manager relations clients, tous ne sont pas connus, certains tiennent à garder cela privé. Des opérateurs comme Orange, SFR ou Free utilisent également le site. Si on doit simplifier, le rôle d’ITH Center est comme celui d’une agence immobilière, il loue aux entreprises et institutions ses espaces pour accueillir les serveurs.
Ce data center dernière génération offre une disponibilité de 99,99 %. « Cela signifie que nous garantissons en permanence de l’électricité, du froid et de la sécurité. Il ne tombera pas en panne plus de 1,6 heure par an. Mais depuis son ouverture ce n’est jamais arrivé qu’il s’arrête », indique Johan Desmyter, responsable de production du site. Cela vaut au site d’être classé Data Center Tier III. « Ce niveau permet d’héberger les établissements de santé ou encore bancaires. » Le maximum est le Tier IV utilisé par l’armée.
Un maximum de sécurité
Pour assurer qu’il n’y a aucune panne, sur le bâtiment, « tout est redondé, cela signifie que tout est en double », précise Johan Desmyter. Cela commence dès l’extérieur. A l’entrée se trouve un poste haute tension avec deux arrivées de deux fois 20.000 volts, ainsi que deux transformateurs. A l’arrière, deux groupes électrogènes de secours sont installés. « Si une panne arrive ou qu’il y a une maintenance, le data center peut continuer à tourner », explique-t-il. Tout le site est construit ainsi. L’intérieur a des allures de labyrinthe sortie d’un film futuriste avec son dédale de salles d’un blanc immaculé et ces machines inconnues du grand public. Toutes les pièces y sont en double. Les locaux de télécommunication A font face aux B, toujours dans le même souci de redondance.
Un data center nécessite d’être maintenu dans le froid alors d’énormes climatiseurs sont installés dans les locaux “climatisation et incendie”. La surface brune de la construction est également recouverte de béton banché, une technique qui améliore l’isolation et conserve le froid. Le site est aussi équipé d’un double onduleur, un appareil qui lui permet d’être alimenté même en cas de panne et qui assure la transition le temps du basculement entre le groupe haute tension vers celui électrogène par exemple. Son rôle est aussi de nettoyer le courant. « Parfois, les tensions d’EDM sont très basses, c’est quelque chose que les serveurs supportent mal. L’onduleur lisse donc le courant pour le rendre propre », décrit Johan Desmyter.
Éviter les pannes
Grâce au data center, Mayotte n’est plus dépendante des autres territoires en termes de numérique. « Ce lieu illustre notre souveraineté numérique », se félicite Zayed Mouhoussoune. « Nous sommes le premier data center Tier III de l’océan indien. La Réunion a inauguré le sien il y a seulement deux semaines. » Il était souhaité de longue date par les professionnels du secteur. Arrivé à Mayotte en 2010, Johan Desmyter commence alors à travailler à Etic services, une société de service informatique, (aujourd’hui partenaire de ITH Center). « A cause de pannes, il fallait très souvent remplacer les serveurs des entreprises, j’en ai vu mourir à cause de ça mais aussi des mairies perdre leur état civil par manque d’équipement adapté », évoque-t-il. Précurseur dans l’océan Indien, ce lieu a été entre autres financé par le fonds européen de développement régional, la banque des territoires et la caisse des dépôts pour un total de 7,35 millions d’euros.
Des visites possibles
Dans ce temple de sécurité, il reste de la place pour les entreprises, des baies (armoires) qui hébergent les serveurs sont vides. L’équipe d’ITH Center met en avant les économies que cela peut représenter de migrer son serveur ici. Avec le travail sur l’isolation, le fait qu’ils soient tous réunis au même endroit, « on consomme moins d’énergie et finalement ça coûte moins cher », souligne Johan Desmyter. Beaucoup d’établissements à Mayotte ont leur système informatique en métropole, « cela crée une latence de quelques secondes, si on veut envoyer un document ça va mais s’il en y a beaucoup, cela prend du temps ». Zayed Mouhoussoune souhaite « démystifier ce lieu car personne ne sait ce que c’est ». Il propose de le faire visiter aux sociétés « pour faire comprendre l’importance de ce bijou à Mayotte », dit-il en souriant.
Pour stocker des données, le tarif commence à 260 euros pour un serveur unique hébergé dans une baie informatique.
Le quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI) s’est tenu du 5 au 7 novembre à la Technopôle de Mayotte, les organisateurs en ont fait leur bilan. Réparti sur trois jours, il a permis de rassembler plus de 250 participants au plus fort de sa fréquentation, offrant une riche programmation : huit tables rondes, sept ateliers de travail, plus de 50 intervenants et plus de 80 rendez-vous business to business (B2B). « Un taux de participation qui confirme l’importance de la coopération régionale pour relever les défis communs et saisir les opportunités de développement », souligne les organisateurs. Le forum trace une voie vers un avenir économique durable pour la région en favorisant les échanges d’idées, le renforcement des partenariats et la valorisation des ressources locales. Le rendez-vous est donc pris l’année prochaine aux Comores pour la quinzième édition qui sera accueillie par l’Union des chambres de commerce d’industrie et d’artisanat des Comores (UCCIA), avec l’ambition renouvelée de bâtir un avenir prospère et solidaire pour toutes les îles.
Au cours des dernières semaines, la fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom) s’est vigoureusement mobilisée pour préserver les dispositifs d’exonération de charges sociales applicables Outre-mer dits « Lodeom ». La commission mixte paritaire (CMP) chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS ) pour 2025 a permis de conclure sur une rédaction de l’article 6 du PLFSS . Celui-ci préserve intégralement les régimes Lodeom de la réforme des allègements de charges nationales, et encadre strictement l’habilitation demandée par le Gouvernement à agir par ordonnance en la matière. « C’est un résultat majeur permis par le travail du Parlement », se félicite la Fedom. Si ces dispositifs n’étaient pas préservés, cela aurait directement et brutalement impactés les entreprises ultramarines.
« Nous avons estimé cet impact avec l’appui du cabinet Forvis-Mazars à plus de 260 millions d’euros au total dès 2025, sur un volume d’aide annuel spécifique d’environ 1,5 milliard d’euros. En 2026, pour les seules entreprises sous Lodeom, cela aurait représenté un rabot supplémentaire estimé de l’ordre de 250 millions d’euros », indique la fédération.
C’était l’une des raisons de la venue à Mayotte de Thani Mohamed Soilihi, le secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats commerciaux, la signature d’un partenariat entre Mayotte et le Kenya. Ainsi, l’Adim (Agence de développement et d’innovation de Mayotte) et la Chambre de commerce et d’industrie de Kenya ont tous les deux signé le texte, le 25 novembre, par l’intermédiaire de Zamimou Ahamadi, présidente par intérim de l’Adim, et d’Erick Rutto, le président de la chambre kenyane. « Cette convention est un réel tournant car elle établit un cadre structurant, qui mobilise des ressources humaines et financières pour mettre en œuvre un plan d’action biannuel. Elle permet la mise en œuvre de projets de coopération économique. Sa première concrétisation est le projet Daraja, soutenu par Interreg, qui a pour but de renforcer les liens commerciaux entre Mayotte et le Kenya », explique l’Adim, qui cite plusieurs avantages à ce rapprochement vers un pays avec qui il y a des liaisons aérienne et maritime directes, un accord économique déjà existant avec l’Union européenne et peut offrir des opportunités pour les entreprises mahoraises.
« Des secteurs prioritaires ont été identifiés pour lancer cette coopération économique, dont l’agroalimentaire et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement ; les technologies de l’information et de la communication ; l’économie bleue, le tourisme et l’hôtellerie », liste l’Agence mahoraise. En plus de l’accord, une délégation de douze entrepreneurs mahorais a eu l’occasion de participer à une réunion de cadrage avec les acteurs français locaux (French Chamber of Commerce Kenya, BPI France, l’Ambassade de France au Kenya), à des rencontres BtoB organisées en partenariat avec Business France, des visites de sites stratégiques ainsi qu’à des tables rondes sur la tech, l’agro et le tourisme pour explorer les opportunités locales.
Si à Mayotte, des cas de leptospirose sont rapportés toute l’année, une recrudescence est observée en fin de saison des pluies entre février et mai. À l’approche de ce début de période, Santé publique France a publié un bilan des dernières épidémies. Ainsi, au 12 novembre 2024, 128 cas de cette maladie, transmise généralement par l’urine des mammifères, notamment les rats, ont été confirmés par test PCR depuis le 1er janvier. Par comparaison, en 2023, 57 cas avaient été confirmés : un chiffre plus faible que la normale en raison du déficit de précipitations, lesquelles favorisent normalement la propagation de la leptospirose. Santé publique France rappelle qu’il est obligatoire de déclarer les cas de cette maladie depuis le 24 août 2023, or seulement 14% des cas confirmés ont fait l’objet d’un signalement via la déclaration obligatoire.
L’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) a fait le bilan de ses différentes activités au service du territoire en novembre. Ainsi, l’organisme a formé huit agents de France Travail à la procédure de surendettement le 12 novembre dernier à la mairie de Mamoudzou. Le 7 novembre, l’Iedom a présenté la conjoncture nationale et locale à différentes banques, à savoir la BFCOI et la Bred. Le 5 novembre, l’institut est intervenu au Forum économique des îles de l’océan Indien. Florence Mar-Picart, la nouvelle directrice de l’Iedom Mayotte, y a présenté un panorama de l’économie mahoraise lors de la séance inaugurale.
Stoubou et Madjid, deux jeunes artistes danseurs hip-hop, proposent leur spectacle « Mlimiz » au pôle culturel de Chirongui ce samedi 7 décembre, à 19h30. Inspiré de la danse, l’art du cirque notamment avec le mât chinois, ce spectacle propose une création autour de leur enfance dans la malavoune. Ce rendez-vous est un point d’étape du Grand Tour de La Fédération des Lucioles, manifestation poétique et politique itinérante du 20 septembre au 20 mars. Pour assister au spectacle, il faut réserver sa place au lien suivant : https://billetterie-poleculturel-chirongui.mapado.com/event/441418-mlimiz
Secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi n’oublie pas Mayotte. Celui-ci a fait état de sa rencontre avec Ali Omar, cette semaine. Cet homonyme du vice-président du Département de Mayotte est le ministre des Affaires étrangères de Somalie. Le pays d’Afrique de l’Est, connaît une guerre civile depuis plus d’une trentaine d’années maintenant, poussant une partie de ses ressortissants à fuir, y compris vers Mayotte, ces dernières années. Localement, ils s’étaient regroupés un temps dans, puis autour du stade de Cavani, à Mamoudzou. Leur cas est d’autant plus compliqué à gérer pour les autorités françaises, qu’aucun accord de reconduite n’existe entre les deux pays. Un point sur lequel le Mahorais souhaiterait avancer. « Nous avons notamment pu aborder la perspective d’accords migratoires entre la Somalie et la France, y compris la lutte contre les migrations illégales vers Mayotte. J’ai aussi rappelé le soutien de la France auprès de la Somalie dans sa lutte contre le terrorisme et dans la poursuite d’une force africaine de maintien de la paix », indique le secrétaire d’État.
Depuis ce lundi, les horaires de la ligne Hajangoua vers Jumbo changent. Les départs pour Iloni, avec ramassage à Dembéni, se font à 4h55 et 5h55. Concernant les lignes Vahibé-Passamaïnty, Hauts de Mamoudzou, et celles de départ du sud et du nord, aucun changement d’horaires n’est prévu, pour l’instant.
Déjà finaliste en Coupe régionale de France, le Feu du Centre réitère l’exploit en allant disputer la finale de la Coupe de Mayotte. Le club de la commune de Tsingoni a sorti l’AS Papillon d’Honneur de Mangajou (0-2), ce samedi 30 novembre. La formation de Régional 4 va affronter pour la dernière rencontre l’AJ M’tsahara (Régional 2), qui avait réussi à sortir Les Enfants de Mayotte de Bandraboua (1-1 ; 4-3 aux tirs au but), deux semaines plus tôt.
La Maison France Services de Petite-Terre sera fermée du lundi 23 décembre 2024 au vendredi 3 janvier 2025, à l’occasion des fêtes de fin d’année. La CCPT invite ses usagers à anticiper leurs demandes. Elle rouvrira le lundi 6 janvier 2025.
Au départ de l’aéroport de Paris-Orly, les passagers de vols Corsair pourront profiter de deux nouveaux salons, a fait savoir la compagnie dans un communiqué. Une option a ajouté lors de la réservation. Elle propose désormais un menu Burger lors de ses vols, également disponible en option à l’achat du billet, et a élargi son offre de divertissement avec l’ajout de plusieurs dizaines de films.
Le décasage de Mavadzani, quartier informel de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé ce lundi.
Prévu depuis plusieurs mois, le décasage de Mavadzani, sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé ce lundi 2 décembre. Les démolitions de ce quartier informel qui vont durer entre deux et quatre semaines se sont passées dans le calme ce premier jour.
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Les pelleteuses et les bulldozers ont détruit une centaine de cases durant la matinée.
Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l'habitat insalubre à la préfecture de Mayotte, était présente pour le début de l’opération.
François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, s’est rendu sur place ce lundi matin.
La rue de fortune dont les cases tenaient encore debout vendredi est devenu un champ de décombres.
Une fois rasées, les cases laissent place aux dalles de béton qui leurs servaient de fondations.
Les pelleteuses s’activent ce lundi matin sur les hauteurs de Mavadzani. Le décasage de ce quartier informel du village de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé vers 8 h. Il y a un an, en novembre 2023, ce sont 466 cases qui ont été numérotées, indiquant qu’elles allaient être détruites. « Nous avons mené des enquêtes sociales auprès de 236 familles », relate Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture de Mayotte, présente pour le début de l’opération. Une solution de relogement a été proposée à 156 d’entre elles. Si 33 foyers avaient déjà accepté l’hébergement proposé ce lundi en début de matinée, ils étaient 46 après le passage de 13 d’entre eux à la permanence sociale, installée à proximité du quartier depuis mercredi dernier. « Cela fait environ un tiers de personnes qui ont accepté, ce qui est supérieur à d’habitude, donc tant mieux », commente celle qui travaille sur l’ensemble des dossiers de ce type. Une satisfaction pour le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, également sur place ce lundi. « L’objectif premier est de lutter contre l’habitat indigne », appuie-t-il, rappelant que ce sont généralement « les personnes les plus vulnérables qui en souffrent, les femmes, les enfants, les personnes âgées et les mineurs isolés ». Cette opération permet donc selon lui « de les mettre à l’abri ».
Lutter contre la « violence des bangas »
François-Xavier Bieuville voit également dans ce décasage une façon de lutter contre l’insécurité. Il décrit le quartier de Mavadzani comme « une poche d’insécurité comme un certain nombre de quartiers à Koungou ». Une situation qui génère « un certain nombre d’exactions. On a ce que j’appelle la violence des bangas, des personnes qui descendent sur la route, qui font un barrage, qui volent des téléphones ».
Ce lundi matin, au premier jour de la démolition, un calme étonnant règne sur le site, seuls les sons de tractopelles se font entendre. Une ambiance très différente de celle de précédents décasages, en particulier celui de Carobolé en septembre 2021, durant lequel la mairie de Koungou avait été incendiée. Là, à Mavadzani, presque tous les habitants ont quitté leurs lieux de vie. Un calme permis grâce au renfort de deux escadrons de gendarmes mobiles, soit 144 militaires de plus. « Ils ont procédé à la sécurisation de la zone », explique Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, venu sur le terrain ce lundi. « Au cours des dernières semaines, nous avons conduit beaucoup d’actions de sécurisation afin de prévenir toutes les actions d’exactions, de freinage de cette opération ou de vengeance de la part de délinquants qui voudraient éviter qu’elle ait lieu. » Les forces de l’ordre seront présentes 24h/24h jusqu’à la fin du décasage pour assurer leur mission. Les pouvoirs publics expliquent également ce bon déroulement par l’amélioration de la situation sécuritaire sur le territoire au cours des derniers mois. « Cela fait pratiquement neuf mois que je suis ici et Mayotte avance, l’île s’est apaisée sur le plan de la sécurité, on note une baisse de la délinquance générale. Nous avons encore des faits spectaculaires mais ils sont moins nombreux », se félicite François-Xavier Bieuville.
« C’est très compliqué d’aller habiter en Petite-Terre »
En descendant à travers le quartier, les mains sont nombreuses pour désosser les cases de fortune et dégager les morceaux de tôles. Le long du chemin escarpé, les habitations que l’on pouvait encore observer debout la veille ne sont plus que des tas de décombres, dans lesquels on devine plusieurs objets du quotidien, tels que des cartables, des chaussures, ou encore des ustensiles de cuisine. Des poules laissées derrière courent sur les restes des maisons de leurs anciens propriétaires. Après une marche rythmée par les signaux sonores des camions de chantier, les services de l’État arrivent aux logements d’urgence récemment inaugurés à Massimoni, en aval du bidonville. Là, une vingtaine de personnes ayant perdu définitivement leurs cases lundi matin ont trouvé un nouveau toit, pour au moins dix-huit mois, en échange d’un loyer allant de 50 à 150 euros par mois. « On a proposé cette solution à des personnes solvables », précise Psylvia Dewas, ajoutant que des hébergements gratuits mais pour des périodes plus courtes ont été proposés à d’autres. Le préfet a souhaité se rendre auprès des nouveaux locataires pour savoir comment se passaient leurs installations. « Nous n’avons pas l’électricité », se plaint l’un d’eux. Cette dernière a en effet dû être coupée pendant les travaux de démolition. Kalix, qui récupérait les clefs de son nouveau logement provisoire vendredi dernier, a commencé à installer ses affaires. « Pour l’instant, ça se passe bien », confie-t-il avant de se rendre à la permanence sociale pour finaliser ses démarches.
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Les démolitions doivent durer entre deux et quatre semaines.
Les services de l’État ont rendu visite aux nouveaux résidents des logements d’urgence de Massimoni.
Treize familles devant être relogées se sont rendues à la permanence sociale installée à proximité du bidonville depuis mercredi pour finaliser leurs démarches d’hébergement.
C’est là-bas que se rend ensuite le personnel de la préfecture présent ce lundi. Nous y rencontrons Nourdati Ahamadi, une habitante en difficulté face à la proposition de logement qui lui a été faite. « On m’a attribué une habitation en Petite-Terre ; mais c’est très loin pour mes enfants. J’en ai six, un est scolarisé au lycée de Mamoudzou Nord, un autre au collège de Majicavo et les autres sont à l’école de Koropa 3. C’est très compliqué d’aller habiter à Petite-Terre. » Par ailleurs, cette mère de famille sans emploi affirme devoir payer 200 euros de loyer, « pour moi c’est très difficile, car je suis célibataire, ce prix est très cher au vu de ma situation ».
Partir construire ailleurs
Certains habitants en situation régulière ont donc décidé de partir construire ailleurs, comme ceux en situation irrégulière, qui n’ont pas d’autres choix. Vendredi, ils étaient ainsi plusieurs à commencer à démolir leur maison de leurs propres mains, pour ne pas perdre la tôle et le bois sous les coups des engins de chantier. Pour éviter qu’un autre bidonville s’installe ailleurs, le préfet entend avoir recours aux opérations de flagrance. Lorsque la construction d’une nouvelle case de fortune est constatée, les forces de l’ordre ont 96 heures pour intervenir et la détruire, sans avoir à passer par les démarches prévues par la loi Elan.
Dans le cas de Mavadzani, la Ville de Koungou a acquis les treize hectares du site en recourant à la déclaration d’utilité publique (DUP) Vivien, qui permet d’exproprier les propriétaires pour raisons sanitaires. Cette loi a ainsi pour but de responsabiliser les propriétaires de terrains insalubres, notamment en retirant des indemnités qui leur sont versées le coût de la remise en état du site. La Ville de Koungou, une fois le foncier maîtrisé grâce à cette DUP, a pu demander à la préfecture d’enclencher la loi Elan pour procéder au décasage.
Les démolitions devraient être terminées au plus tard pendant les vacances de Noël, selon les prévisions des services de l’État. Vers lundi midi, une centaine de cases avaient déjà été détruites. Le terrain vierge doit à l’avenir servir à la construction de logements, projet piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Si aucune date ne peut encore être donnée concernant la pose de la première pierre du chantier, la préfecture assure que les procédures iront vite, le foncier étant déjà maîtrisé. Pour convaincre de leur volonté de construire, les membres de la préfecture se sont ensuite rendus à la cérémonie du premier coup de pelle de Carobolé, à Koungou (voir par ailleurs), où plus de trois ans après le décasage, les travaux commencent.
Le décasage de Mavadzani, quartier informel de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé ce lundi.
Le décasage du quartier informel de Mavadzani, à Majicavo-Koropa dans la commune de Koungou, a commencé ce lundi matin. Les pelleteuses ont entamé la destruction des 466 cases visées par l’opération. Sur les 236 familles ayant fait l’objet d’une enquête sociale, 156 se sont vu proposer une solution de relogement. Parmi elles, 33 ont déjà accepté l’hébergement proposé et 13 doivent se rendre, ce lundi, à la permanence sociale ouverte mercredi dernier afin de l’accepter également. Une vingtaine d’entre elles a déjà récupéré les clefs d’un des logements d’urgence de Massimoni, inauguré en octobre dernier en contrebas du bidonville. Les habitants en situation irrégulière ne sont pas concernés par le relogement, et ont commencé à quitter le quartier dès vendredi.
L’opération, qui doit permettre de libérer près de 13 hectares de terrain, doit durer entre deux et quatre semaines. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, sur place cette matinée, a ainsi indiqué qu’il espérait que les démolitions soient terminées avant Noël. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) prévoit, pour la suite, la construction de logements en dur. Pour le préfet, cette opération revient à “reprendre possession d’un terrain qui nous appartient et offrir aux Mahorais un cadre de vie plus agréable.”
La cérémonie de remises des prix des sixièmes Trophées de l’environnement s’est déroulé, vendredi 29 novembre, dans la zone Nel à Kawéni. L’événement, organisé par la Somapresse (société éditrice de Flash Infos et Mayotte Hebdo) a mis à l’honneur le sud de Mayotte avec les récompenses attribuées à la commune de Bouéni (prix Mon village a du charme), à la CCSud (prix collectivité locale) et à Naïlane-Attoumane Attibou (prix de la personnalité)*.
Association : les Naturalistes de Mayotte
« Merci pour cette Semaine de l’environnement. Les associations environnementales n’ont pas toujours bonne presse, parce qu’on titille, on demande des rapports supplémentaires, des expertises, des études et on s’oppose aux interventions qui impactent les espaces naturels. »
Michel Charpentier, président de l’association.
Entreprises : Ecol’eau
« On vous remercie. Aujourd’hui, le grand gagnant, c’est l’environnement, qui est mis à l’honneur. On vend des filtres à eau, mais l’objectif, c’est d’initier un changement durable : on peut consommer différemment et protéger l’environnement. Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. »
Isaac Tamine et Nourdine Said Kalame, les cogérants.
Collectivités locales : communauté de communes du Sud
« C’est très important de se retrouver et de parler d’environnement. La CCSud s’est engagée depuis des années à travailler pour l’environnement et donc pour Mayotte. Pour mieux préserver l’environnement, il faut le connaître et l’’aimer. C’est le rôle de nos ambassadeurs. »
Bouchourani Colo, conseiller communautaire et élu de Bandrélé.
Scolaire : lycée des Lumières
« Ce sont mes deux collègues, qui en dehors de leurs heures de travail, prennent de leurs temps pour sensibiliser leurs élèves dans un lycée de plus de 1.200 élèves et notamment une classe de seconde. »
Le proviseur adjoint Jospeh Nzaou et les deux professeurs Alexis Schoone et Jocelyn Jackot.
Mon village a du charme : commune de Bouéni
« Encore merci. C’est un honneur parce que c’est une nouvelle catégorie et parce que l’environnement va nous porter à l’avenir, on en a besoin. Nous avons été nominés parce qu’il y a une opération « Sud fleuri ». Il y a beaucoup d’évènements organisés dans notre village. Nous faisons en sorte que vous continuez à venir sur Bouéni, notamment pour nos plages. »
Hadel Laou Madi, directeur général des services de la commune de Bouéni.
*Naïlane-Attoumane Attibou (prix de la personnalité) et le Parc naturel marin de Mayotte (Eaux et rivières) n’étaient pas présents lors de la remise de leurs trophées.
Une partie du bidonville de Mavadzani doit être détruite ce lundi.
Alors que le décasage du quartier informel de Mavadzani, à Majicavo-Koropa, doit commencer ce lundi (voir encadré), nous avons rencontré ce vendredi plusieurs des habitants dont la case doit être détruite. Reportage.
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Kalix et sa famille vont être relogés temporairement dans un des logements de la résidence de Massimoni.
Kalix ne sait pas ce qu'il va faire de ses animaux, qu'il ne peut pas emmener dans sa nouvelle habitation.
Plusieurs habitants ont d'ores et déjà commencé à détruire leur case pour récupérer les tables.
Rachida se prépare à perdre la maison qu'elle a construit il y a dix ans.
474 cases doivent être détruites lors de cette opération de décasage.
Kalix va vivre dans cette pièce avec six autres membres de sa famille.
Le son des marteaux et le bruit de la tôle qui tombe résonnent dans le bidonville de Mavadzani, ce vendredi matin. Plusieurs habitants du plus grand quartier informel de Mayotte, situé sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, ont décidé de démolir eux-mêmes leurs cases, plutôt que de laisser la tâche aux pelleteuses et perdre les matériaux qui leur serviront pour rebâtir une maison ailleurs. Car ce lundi, l’opération de décasage dans ce quartier de la commune de Koungou doit débuter. « On a commencé tôt ce matin », lance un des résidents en train d’apporter des plaques de ferraille vers un camion après avoir désossé sa maison. Sur les 474 habitations visées par l’opération, plusieurs dizaines auraient d’ores et déjà été désertées.
Si certains ont décidé de reconstruire ailleurs, d’autres attendent qu’on leur remette les clefs d’un des hébergements d’urgence récemment inaugurés à Massimoni, en aval du bidonville. Kalix, 21 ans, a reçu une proposition de relogement dans ce bâtiment avec sa mère et sa fratrie. Mais quand il voit la pièce quasi vide dans laquelle il va bientôt habiter avec six autres personnes, il s’inquiète. « Je ne comprends pas pourquoi ils cassent nos maisons. Ils ne construisent rien derrière après », s’interroge-t-il. Ce dernier nous conduit sur les hauteurs de Mavadzani, dans sa maison qui ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Il est fier de présenter le pigeonnier qu’il a fabriqué, où logent également ses chèvres. « Mes pigeons, ce sont comme des fleurs, j’en ai parce que je trouve qu’ils sont jolis », commente-t-il en nous faisant visiter. Des animaux qu’il va devoir abandonner, ne pouvant pas les amener dans sa résidence temporaire. « Ce n’est pas juste ce qui arrive. Mais bon, on n’a pas le choix », se résigne-t-il.
« On a construit cette maison »
D’autres habitants dont la case a été marquée par un numéro, signe qu’elle est vouée à disparaître, ne se sont pas vu proposer de solution. En effet, le relogement n’est prévu que pour les citoyens français ou les étrangers en situation régulière. Rachida, la voisine de Kalix, est une des résidentes sans papier qui ne pourra compter que sur elle-même à partir de ce lundi. « Avec mon mari, on a construit cette maison », indique celle qui est arrivée à Mayotte, il y a treize ans, et qui habite dans cette case depuis 2014. C’est d’autant plus dur pour la maman de voir son fils détruire les murs qu’elle a bâti. « On s’était dit qu’un jour, on rachèterait ce terrain. Mais là on va en chercher un ailleurs pour enfin être chez nous », indique, entre deux coups de massue, le jeune homme qui a fait toute sa scolarité à Mayotte.
Même avec un titre de séjour, la solution n’est pas toujours évidente. Natacha, à la tête d’une famille de cinq, s’est aussi vu proposer un studio dans la résidence de Massimoni gérée par Coalia. Mais avant de devenir une voisine de Kalix, cette dernière attend de voir l’agencement de la pièce. « On doit payer environ 150 euros par mois, alors que je peux louer une autre case pour cent euros où je pourrais avoir plus d’intimité », raisonne celle qui n’arrive pas à se défaire de sa colère. « On nous traite comme des animaux. Mes enfants ont grandi dans ma maison, c’est traumatisant pour eux. »
Des relogements éloignés
Une de ses amies, qui l’a accompagnée devant la résidence, ne sait pas ce qu’elle va faire à partir de ce lundi, bien qu’elle soit sur la liste de celles et ceux qui ont droit à un hébergement de trois mois, renouvelable jusqu’à un an. « On m’a proposé un logement en Petite-Terre. Mais comment je fais, moi, avec mes enfants qui sont scolarisés à Koungou ? », questionne-t-elle, alors que la loi Vivien prévoit de proposer un hébergement d’urgence dans le secteur où la famille habitait jusqu’alors. Elle n’est pas la seule à qui on a proposé un logement éloigné. Petite-Terre, Kahani, Hajangoua… des domiciliations qui ont été refusées par les futurs décasés pour assurer la continuité de la scolarité de leurs enfants.
Alors qu’une partie des néo-résidents du bâtiment de Massimoni prend ses repères dans ce nouveau lieu de vie éphémère, un camion qui s’est rempli de tôles toute la matinée part en direction d’un nouveau quartier informel.
Ne pas revivre les débordements de Carobolé
Prévue de longue date, l’opération de Mavadzani va concerner 465 cases, soit la plus importante en termes de nombre d’habitats. Au vu de sa nature, il y a « un fort enjeu au sujet de la sécurité », admet Aurélien Diouf, le directeur de cabinet du préfet lors d’une conférence de presse, vendredi 29 novembre. Pour cette raison, le périmètre de la zone sera bouclé par des gendarmes, qui bénéficient du renfort de deux escadrons supplémentaires de gendarmes mobiles (soit 144 hommes) par rapport aux quatre qui sont en permanence à Mayotte. Les cases sont installées sur un site en relief rendant l’intervention plus complexe, celle-ci pourrait durer quinze jours. Suite au décasage, un projet d’aménagement est prévu sur ce foncier avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Du logement sera construit.
Alors que des heurts ont pu éclater lors des précédents décasages, le sous-préfet se veut rassurant et déclare que « l’expérience a parlé, nous en avons tiré les leçons ». A la préfecture, tout le monde a en tête le décasage de Carobolé à Koungou et l’incendie de la mairie qui avait eu lieu en septembre 2021. La municipalité espère d’ailleurs tourner définitivement la page en organisant, en même temps que celui de Mavadzani, une cérémonie pour le premier coup de pelle de Carobolé, ce lundi, à 10h. « Environ 420 logements créés, dont en accession, en locatifs (libre, social, très social, LLTSA) et des lots libres, plus de 2.000 m² de surfaces commerciales et services, une école, une crèche, une police municipale, un parc d’un hectare, des jardins, places publiques, espaces de jeux, etc », liste la commune qui a prévu un direct sur sa page Facebook, à partir de 10h.