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La ministre de la Transition écologique s’attaque au braconnage pour commencer sa visite à Mayotte

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La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a commencé sa visite de Mayotte lundi soir, avec une opération de lutte contre le braconnage sur la plage de Moya. Photo : Préfecture de Mayotte.

En visite lundi et mardi à Mayotte, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, s’est rendue à la plage de Moya pour observer une action de lutte contre le braconnage de tortues. Une occasion de rappeler ce qui est mis en place pour combattre cette pratique.

Arrivée ce lundi à Mayotte, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, a entamé sa visite au cœur d’une action de lutte contre le braconnage de tortues. C’est à la nuit tombée qu’elle s’est rendue sur la plage de Moya, en Petite-Terre, pour observer une opération en ce sens menée par les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). “Le braconnage c’est vraiment un enjeu important si on veut préserver la biodiversité de Mayotte”, commente la ministre à l’issue de son observation.

Elle a alors rappelé les actions mises en place dans l’archipel pour lutter contre cette pratique, qui est la cause d’environ 80% des morts de tortues, selon le Réseau Echouage Mahorais des Mammifères marins et Tortues marines (REMMAT). Elle a évoqué le “plan d’action spécifique à la protection des tortues”, faisant vraisemblablement référence au Pacte de sauvegarde des tortues marines, qui mobilise aussi bien associations environnementales, institutions et gestionnaires. Un plan nécessaire pour la sauvegarde de l’espèce, permettant dans un premier temps de collecter des informations sur cette dernière et ainsi mieux orienter les actions. “Les personnes qui sont prises en situation de braconnage, il y en a à peu près une par mois, font l’objet de sanctions judiciaires”, rappelle également la ministre de la Transition écologique, ne manquant pas de souligner qu’un des risques encourus pour braconnage est la prison, comme ce fut le cas le mois dernier avec une condamnation à quatre ans de prison ferme. “Parce que c’est un sujet qui doit être pris très sérieusement”, souligne-t-elle.

Remonter les filières

Plutôt que d’alourdir encore les sanctions pour braconnage et consommation de viande de cette espèce protégée (trois ans de prison et 150.000 euros d’amende), la ministre insiste sur l’importance de remonter les filières, “comme on le fait sur les trafics de drogue”. Loin d’être des actes isolés, elle estime qu’il faut “regarder qui est le donneur d’ordre, comment tout le processus se met en place”. Selon elle, de vraies enquêtes sont primordiales, avec la collaboration de l’ensemble des forces de l’ordre, car “c’est rarement la personne qui est prise en flagrant délit qui est le principal auteur de l’acte”. C’est le type de démarche qui a permis, selon elle, à la lutte contre le braconnage de progresser ces dernières années.

En visite jusqu’à ce mardi

Ce mardi, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, va aborder la question de la ressource en eau, en visitant la retenue collinaire de Combani ainsi qu’en évoquant le projet de dessalement. Elle échangera également avec les équipes de Météo France et devrait alors faire une annonce importante pour les prévisions météo de l’île.

Le Défenseur des droits renforce sa présence à Mayotte

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Didier Lefèvre est chef de pôle régional La Réunion et Mayotte du Défenseur des droits. Daniel Agacinski est directeur de l’action territoriale et Alison Morano est déléguée territoriale auprès du Défenseur des droits.

Du 9 au 11 avril, Daniel Agacinski, directeur de l’action territoriale auprès du Défenseur des droits, a effectué une visite à Mayotte. L’objectif de cette mission était de réaffirmer l’engagement de cette institution sur un territoire où les inégalités d’accès aux droits demeurent particulièrement marquées.

« Nous ne sommes ni un coupe-file, ni un passe-droit », rappelle Daniel Agacinski, directeur de l’action territoriale auprès du Défenseur des droits, dans le cadre de sa visite à Mayotte, du 9 au 11 avril. Le Défenseur des droits, créé en 2011 et inscrit dans la Constitution, est une autorité administrative indépendante dont la mission principale est de garantir le respect des droits de toutes et tous, en particulier dans les relations avec l’administration.

Lorsqu’un citoyen estime que ses droits ne sont pas respectés, que ce soit pour un litige avec la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte, une inscription scolaire ou tout autre problème administratif, il peut saisir gratuitement le Défenseur des droits. L’objectif de l’institution ? Trouver une solution à l’amiable grâce à une expertise juridique pointue et à une médiation menée par des délégués bénévoles.

Bientôt deux nouveaux délégués

À l’échelle nationale, environ 620 médiations sont menées chaque année. À Mayotte, quatre délégués interviennent actuellement, et deux nouveaux seront bientôt installés à Bandrélé et Combani, portant à six le nombre de points de contact sur l’île. Ces points sont répartis sur plusieurs localités, dont Petite-Terre, Koungou, et Mamoudzou. Ces bénévoles reçoivent les citoyens sur rendez-vous, et interviennent également dans des lieux spécifiques, comme la maison d’arrêt de Majicavo, afin de faciliter les échanges entre l’administration et les usagers.

La résolution à l’amiable : la méthode privilégiée

La médiation est au cœur de la mission du Défenseur des droits, permettant d’éviter des recours longs et coûteux. La priorité reste de parvenir à une solution à l’amiable en favorisant le dialogue et la compréhension entre les parties concernées. « Il est évident qu’à Mayotte, l’écart entre le droit écrit et la capacité à le mettre en œuvre est important », constate Daniel Agacinski. L’institution joue alors un rôle central en trouvant des médiations adaptées, en identifiant les bons interlocuteurs et en tenant compte de la marge de manœuvre des administrations locales.

Le Défenseur des droits réaffirme que toute personne peut saisir gratuitement l’institution sur tous les champs de compétence. Selon Daniel Agacinski, « dans les trois quarts des cas, les situations se règlent par la médiation », ce qui montre l’efficacité de cette approche dans la résolution des conflits administratifs.

Merci Alexis, et bon courage pour tes nouveaux projets !

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis deux ans et demi, Alexis Duclos est parti pour de nouvelles aventures. Toujours au service des lecteurs mahorais, tu as sans relâche fait en sorte que Flash Infos se fasse l’écho de l’ensemble des voix de l’archipel, sans parti pris, et toujours avec les faits en ligne de mire. Ta rigueur et ton sérieux ont permis aux journalistes de la rédaction qui ont croisé ta route de progresser et de porter le journal, même dans les moments les plus difficiles. Crise de l’eau, barrages de 2024, Chido… On se souviendra longtemps de ces événements couverts ensemble. Toute l’équipe de la Somapresse te dit merci et fera tout pour poursuivre ton travail au service de Mayotte et de ses habitants. Ta fine lecture des enjeux politiques, ta connaissance poussée de l’histoire du département et ton œil vif sur l’actualité vont continuer de nous inspirer. Au plaisir de te recroiser sur l’île lors de tes nouvelles péripéties de journaliste indépendant et de lire tes articles, qui seront sans nul doute édifiants !

Budget, opérations de résorption de l’habitat insalubre à l’ordre du jour du conseil municipal de Mamoudzou

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Durant la séance du conseil municipal du vendredi 11 avril présidée par le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaïla, les élus ont examiné 30 rapports dont les emplois aidés (parcours emploi compétence) destinés à la reconstruction après les cyclones, le budget primitif 2025 ou encore l’instauration d’un périmètre insalubre pour les opérations de résorption de l’habitat insalubre (RHI) de Boubouni, Bonovo et Lacazera.

Le Crédit Agricole lance un prêt à taux zéro pour financer la reconstruction des logements

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À la suite de la publication des décrets au Journal Officiel du 1er avril 2025 et de l’arrêté préfectoral du 4 avril, les habitants de Mayotte peuvent désormais bénéficier au sein du Crédit Agricole La Réunion-Mayotte du nouveau prêt à taux zéro (PTZ), destiné à financer la réhabilitation ou la reconstruction des logements endommagés ou détruits.

Face à cette urgence, ce dispositif instauré par la loi d’urgence pour Mayotte, permet d’obtenir un financement allant jusqu’à 50 000 € sans intérêts remboursable sur une période de 3 à 20 ans. Les fonds devront impérativement être employés pour des travaux de reconstruction, de réhabilitation ou d’amélioration accessoires liés aux logements sinistrés dans le Département de Mayotte. Ils doivent concerner la résidence principale (d’un propriétaire ou d’un locataire).

Pour les clients habitant sur l’île de Mayotte : Prenez rendez-vous directement via l’application Ma banque /contact/ ou sur la site www.ca-
reunion.fr après vous être authentifié. En cas de non-disponibilité vous pouvez également appeler votre conseiller Crédit Agricole.
– Si vous ne parvenez pas à joindre votre conseiller, notre Agence en ligne reste joignable au 0269 640 640.

Un appel à la grève ce mardi dans l’Éducation nationale

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Le syndicat FSU Mayotte appelle les personnels enseignants et les agents du rectorat à
la grève mardi 15 avril. “La situation de sureffectif s’est aggravée après Chido compte tenu des destructions de salles de classes. L’insécurité et les crises de toutes sortes paralysent régulièrement le fonctionnement du service public d’éducation et créent une rupture dans la continuité du service. Tous les personnels sont exposés à des risques d’agression et particulièrement les équipes mobiles de sécurité (EMS) qui sont en première ligne. Ces derniers pourtant essentiels dans le fonctionnement du système éducatif sont privés de toute progressivité salariale”, écrit le syndicat. Le FSU revendique donc une hausse du taux de l’indexation des salaires pour passer à au moins à 60 %, l’alignement des droits (allocations familiales, aide au logement,..) et la dé conjugalisation de l’indemnité de sujétion géographique (ISG). Pour les EMS, il demande l’instauration d’une grille de progression salariale, la mise en place d’une prime de risque, et l’attribution d’équipements (téléphone et scooter de service, uniformes en nombre suffisant).

Un corps retrouvé à Majimeouni

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Ce dimanche matin, le corps d’un homme d’une trentaine d’années a été retrouvé à la sortie de Majimeouni, dans la commune de Bouéni, selon nos confrères de Mayotte la 1ère. Pour l’heure, les circonstances des faits n’ont pas pu être déterminées et une enquête a été ouverte pour mort suspecte.

Le bus des Diables Noirs de Combani réduit en fumée

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Après avoir perdu leur terrain de football lors du passage du cyclone Chido, c’est désormais leur bus que l’équipe des Diables noirs de Combani a perdu. Il a pris feu samedi dans la matinée sans cause identifiée alors qu’il était garé dans une rue du village.

Une grenade lacrymogène explose au lycée de Dembéni

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Ce vendredi matin, à 8h50, une grenade lacrymogène a explosé dans les toilettes du lycée de Dembéni. Tous les élèves ont été évacués afin de laisser les forces de l’ordre intervenir pour s’assurer qu’aucune autre grenade ne s’y trouvait. Le personnel et les élèves ont pu reprendre leurs activités à 11h.
Un agent technique a été commotionné par l’explosion et quelques élèves incommodés par les émanations du gaz lacrymogène. Ils ont été pris en charge très rapidement par les pompiers. Des investigations sont actuellement menées pour retrouver l’auteur des faits. Le dispositif de sécurité en vigueur fera l’objet d’un renforcement.

“Des étoiles dans les yeux” après avoir reconnu une orque déjà passée par Mayotte

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Mercredi dernier, Ceta’Maore et plusieurs prestataires nautiques ont pu faire l’observation rare d’une orque qui était déjà venue à Mayotte en 2023. Une rencontre qui va pouvoir faire avancer la recherche scientifique sur cette espèce.

Je suis avec un groupe d’orques.” Mercredi 9 avril, 17h05, le téléphone portable de David Lorieux sonne lorsqu’un un pêcheur prononce cette phrase au bout du fil. Ni une, ni deux, le coordinateur scientifique de l’association Ceta’Maore prévient Nicolas Chabot, gérant de Lagon Aventure et Denis Fabre, celui de Mayotte Explore, pour organiser une mission d’observation. “Seulement quinze minutes après l’alerte, on partait en bateau de la plage du Faré”, se souvient celui dont l’association a pour but d’étudier et de protéger les mammifères marins. À bord de la navette de Mayotte Explore, l’équipe de reconnaissance se dirige vers le large de la passe en S, où le pêcheur se trouve. Ce dernier ayant perdu de vue les orques, ils craignent d’arriver trop tard. Mais après seulement vingt minutes de navigation, le “miracle” se produit sous les yeux de David Lorieux, à 17h45 : “En cinq secondes, l’orque est apparue à 20 mètres du bateau.” Un véritable coup de chance pour Denis Fabre, qui a ensuite vu un deuxième aileron à 300 mètres de sa navette. “C’est rare. La dernière fois que j’en avais vu, c’était il y a trois, quatre ans”, se rappelle-t-il. L’embarcation a suivi le groupe de femelles vers le nord pendant vingt minutes, tandis qu’elles émergeaient à gauche et à droite, pour le plus grand bonheur des observateurs. “La première qu’on a aperçue nous regardait depuis sous l’eau. On a pu voir son ventre blanc”, se réjouit David Lorieux, qui a pu ajouter un grand nombre de photographies à la base de données de Ceta’Maore.

On était comme des fous, avec des étoiles dans les yeux”, s’émerveille Nicolas Chabot. La surprise ne s’arrête pas là pour ce dernier. Lorsqu’il observe mieux la tache oculaire blanche de l’animal, il reconnaît trois petites pointes. “J’ai reconnu l’orque, je l’avais déjà vue et prise en photo en octobre 2023”, affirme le gérant de Lagon Aventure. Pour reconnaître un individu, les scientifiques étudient en effet cette tache blanche qui se trouve au-dessus de l’œil du mammifère marin, ainsi que son aileron. Cette reconnaissance vient s’ajouter à la rareté de cette rencontre. “C’est seulement la deuxième ou troisième fois qu’on a un rematch”, explique David Lorieux, après avoir consulté Maeva Terrapon, doctorante qui étudie les orques de Mayotte. “Ça donne espoir de peut-être la revoir”, s’enthousiasme Nicolas Chabot.

Un nouveau pas pour la recherche

Les constatations continuent : cette fois-ci, la tache oculaire de l’orque était très jaune, alors qu’en 2023, elle était blanche. L’équipe d’observation en a conclu que l’individu se trouvait dans les eaux de l’Antarctique il y a seulement quelques semaines. Dans les eaux froides, les orques conservent leur peau, sur laquelle s’accumule une algue appelée diatomée qui donne cette couleur jaunâtre. Dans les eaux chaudes, les orques perdent leurs peaux mortes en quelques semaines et leurs taches retrouvent alors leur couleur blanche. Le coordinateur scientifique de Ceta’Maore a également pu enregistrer les sons des orques à l’aide de son hydrophone. “Des enregistrements clairs d’orques, il en existe peu pour le sud-ouest de l’océan Indien. Cela pourrait être une grande avancée pour la recherche”, explique-t-il. Autant d’éléments qui vont permettre de mieux comprendre le comportement encore mal connu des orques présents dans la région.

En attendant, c’est “une grande joie” pour Ceta’Maore, qui ajoute l’observation d’orques à sa collection, selon David Lorieux : “C’est la première fois que Ceta’Maore observe des orques. Ça devient la 13ème espèce observée par l’association.”

L’orque, une espèce protégée

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Ceta’Maore organise régulièrement des missions d’observation en mer, afin de collecter des données sur les mammifères marins. Photo : image d’archives.

Suite à cet événement, Ceta’Maore invite les usagers de la mer à lui envoyer toutes informations relatives à l’observation d’orques à Mayotte. En cas de rencontre, il faut envoyer un point GPS, la date, l’heure, et des photos des deux taches occulaires et des deux côtés de l’aileron, ce qui permettra d’alimenter le programme de suivi Wujua mené par Ceta’Maore. Ce projet a pour but de collecter des données sur les mammifères marins présents dans les eaux de l’archipel, à travers le travail des observateurs en mer de l’association. Toute nouvelle observation pourra aider à mieux comprendre les comportements des orques. David Lorieux rappelle néanmoins que les orques sont protégées, et que comme avec les autres cétacés de Mayotte, il faut rester à distance et ne pas se mettre à l’eau avec ces animaux sauvages.

“50 % de nos biens ont été détruits » : après Chido, l’immobilier de Mayotte en attente

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De nombreuses habitations ont été détruites par le cyclone Chido. Photo : images d’archives

Durement touché par le cyclone Chido, le secteur de l’immobilier tente de se remettre. Si les dégâts ont été importants, les professionnels locaux s’efforcent de trouver des solutions face à cette situation complexe, tout en reconnaissant que la route vers la normalisation sera longue.

Les premiers mois après le cyclone Chido ont nécessité une action rapide pour reloger les habitants dont les logements ont été affectés. « Nous avons pris des nouvelles de nos locataires et dû faire face à une gestion de crise dans laquelle il fallait immédiatement reloger les locataires impactés« , explique Nizar Assani Hanaffi, gérant de l’agence Deltah Immo. Certains ont dû quitter leur logement en raison de la destruction partielle, voire quitter l’île. « Ce qui a aggravé la situation, c’est la tempête Dikeledi, qui a fragilisé encore plus des bâtiments déjà partiellement sinistrés« , note celui qui est également président du comité territorial Action Logement Mayotte. Selon ses chiffres, la commune de Mamoudzou serait la plus touchée. « Mamoudzou a été particulièrement touchée sur le plan immobilier, bien plus que d’autres secteurs. Nous avons constaté que 50 % de nos biens ont été détruits« , indique le professionnel du marché local. Si ces chiffres témoignent de la gravité de la situation, ils montrent aussi les défis énormes auxquels font face les acteurs du marché pour se remettre sur pied.

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Nizar Assani Hanaffi est gérant d’une des plus grosses agences immobilières de Mayotte. Photo : image d’archives

Des délais lents, mais une volonté de relancer l’activité

La lenteur des procédures administratives, notamment en ce qui concerne le traitement des sinistres par les assurances, est un autre frein à la reprise rapide. « Les démarches avec les assurances sont longues, et cela retarde considérablement la reconstitution des biens« , indiquent Nadir et Yazid Djouma, tous deux co-gérants de Orpi Mayotte. Cependant, malgré ces lenteurs, les acteurs du secteur continuent de suivre les dossiers et d’accompagner les sinistrés dans leurs démarches pour faciliter la reprise de leurs activités.

En attendant que les indemnisations soient débloquées, les professionnels de l’immobilier font face à une situation de stagnation sur le marché. « Notre secteur de la transaction est actuellement en attente. Les gens se demandent s’ils doivent rénover avant de vendre« , expliquent les deux agents immobiliers. Ils espèrent tous une reprise des activités après une indemnisation des sinistrés.

Des mesures qui restent à ajuster

Les professionnels du secteur immobilier soulignent également l’insuffisance des mesures économiques mises en place par les autorités pour soutenir la reconstruction. « La loi d’urgence n’a pas pris en compte l’ampleur des dégâts économiques, un sujet qui n’a pas été suffisamment abordé« , déclare Nizar Assani Hanaffi.

« Cela va prendre du temps, mais la demande locative reste toujours présente, et des solutions commencent à émerger« , commente Nadir Djouma. Les travaux de réparation tardent aussi, à cause des pièces qui tentent encore d’être importées. La reprise complète de l’activité prendra probablement plusieurs mois, voire plus. Cependant, les acteurs du marché immobilier se montrent optimistes quant à une reprise progressive, sans pouvoir donner une date de reprise d’activité précise.

Beach-Foot : le rendez-vous sportif des entreprises de Mayotte de retour

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Le Beach-Foot Entreprises est organisé par l’agence Angalia.

Le Beach-Foot Entreprises revient pour sa 20ème édition dimanche 20 avril sur la plage de Sakouli. Le tirage au sort des poules a eu lieu le 10 avril au restaurant O’Chill Grill. Quarante équipes, dont huit nouvelles, s’affronteront sur huit terrains, dans un esprit de cohésion.

Le coup d’envoi de la 20ème édition du Beach-Foot Entreprises a été lancé ce jeudi 10 avril, dans la cour du restaurant O’Chill Grill, à Mamoudzou, à l’occasion du traditionnel tirage au sort des poules. « On avait à cœur de réaliser cette 20ème édition et les équipes ont répondu présentes », se réjouit Laurent Mounier, directeur général d’Angalia, agence de communication organisatrice de l’événement.

Quarante équipes, réparties en huit poules, s’affronteront sur huit terrains, avec deux arbitres par match et des rencontres en deux mi-temps de six minutes. Les entreprises habituées de la compétition seront de la partie, comme EDM (Electricité de Mayotte), Bureau Vallée ou encore la SIM (Société immobilière de Mayotte). Cette année, huit nouvelles formations rejoignent la compétition, dont l’association Mlezi Maore.

Besoin de convivialité après Chido

Le rendez-vous est donné dimanche 20 avril sur la plage de Sakouli, à Bandrélé, près de quatre mois après le passage du cyclone Chido. Un retour attendu, placé sous le signe de la cohésion et du partage. « Les entreprises ont besoin d’un moment de convivialité », souligne Laurent Mounier.

Comme lors de chaque édition, plusieurs récompenses seront en jeu : meilleure attaque, prix des arbitres, prix du fair-play ou encore prix des supporters. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amoureux du ballon rond.

Une délégation de France Volontaires accueillie à M’tsangamouji

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La commune de M’tsangamouji a eu l’honneur d’accueillir ce mercredi une délégation de France Volontaires, conduite par son directeur général Yann Delaunay, accompagnée d’Atanaska Guillaudeau, référente Outre-mer au sein de la plateforme française du volontariat international d’échange et de solidarité.

Cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) 2024 « Territoires Volontaires », pour lequel M’tsangamouji a été retenue en tant que territoire pilote à Mayotte. L’AMI vise à soutenir les collectivités engagées dans le développement de parcours citoyens et internationaux pour les jeunes, en lien avec les enjeux de coopération, de solidarité et d’ouverture au monde.

Le Département a participé à la conférences régions ultrapériphériques de l’Union européenne

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© Région Réunion

Les 7 et 8 avril 2025, le Conseil départemental de Mayotte a activement participé à la 29e conférence des présidents des régions ultrapériphériques (RUP) de l’Union européenne (CPRUP), organisée à La Réunion. Ce rendez-vous politique d’envergure s’est tenu dans un contexte stratégique marqué par les transitions climatiques, budgétaires et géopolitiques, au moment où l’avenir des politiques européennes post-2027 se dessine.

Zamimou Ahamadi, vice-présidente du Conseil départemental de Mayotte en charge des affaires européennes, a demandé, aux côtés des autres exécutifs, l’application systématique de l’article 349 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne « à chaque fois que nécessaire». Pour Mayotte, l’inclusion dans le périmètre du Fonds de cohésion est une condition essentielle à son développement structurel mais aussi l’accélération du rattrapage infrastructurel, en particulier en matière de connectivité aérienne, maritime, numérique et terrestre, pour l’agriculture, l’augmentation du budget POSEI et le financement du renouvellement des flottes de pêche en sortant des complexités administratives. Mais également que soient appliquées des normes équivalentes aux productions en provenance des pays tiers de l’UE afin d’améliorer la souveraineté alimentaire, que les périmètres des zones de coopération dans le cadre des programmes Interreg puissent être élargis, pour favoriser leur insertion régionale, la reconnaissance pleine et entière du rôle géopolitique des RUP, véritables avant-postes de l’Union sur la scène mondiale en les associant aux négociations d’accords qui les concernent directement et enfin la création d’un fonds européen en réponse aux crises multiples.

Une nuit de la lecture au collège de Bouéni

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Le rectorat de Mayotte est heureux d’annoncer qu’une Nuit de la Lecture sera organisée par le collège de Bouéni le vendredi 18 avril de 17h à 20h au collège de Bouéni. Ateliers et activités au programme : atelier musical, lecture de contes, exposition de répliques d’œuvres du Louvre, escape game et jeux de société. Cette manifestation, qui était initialement prévue en janvier, s’adresse aux élèves de 6e et 5e ainsi qu’à leurs parents.

Une proposition de loi déposée par S2O pour supprimer les titres de séjour territorialisés à Mayotte

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Média partiellement généré par une IA

Le sénateur Saïd Omar Oili a déposé une proposition de loi le 19 mars 2025 pour supprimer les cartes de séjour territorialisées. “Un héritage colonial qui assigne à résidence plus de 90.000 étrangers en situation régulière à Mayotte”, déclare-t-il.

A la demande du sénateur, le groupe socialiste, écologiste et républicain du Sénat ce jeudi matin a repris à son compte la proposition de loi pour la suppression des cartes de séjour territorialisées. “Il est important qu’elle soit aussi soutenue par les autres groupes politiques du Sénat et de l’Assemblée nationale”, affirme-t-il tout en faisant appel aux élus mahorais afin de convaincre leurs groupes politiques de soutenir cette loi “essentielle pour le développement de Mayotte”.

Guillaume Dupont nommé nouveau procureur de la République au tribunal judiciaire de Mamoudzou

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© L'Est républicain

Guillaume Dupont est nommé procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il était auparavant procureur auprès du tribunal de Compiègne. Après avoir été collaborateur parlementaire pendant sept ans, il intègre l’Ecole nationale de la magistrature à Bordeaux. Magistrat depuis près de vingt ans, il est passé par les tribunaux de Charleville-Mézières, de Boulogne-sur-Mer ou encore par la cour d’appel de Lille.

Loi programme : le conseil départemental de Mayotte émet un avis réservé

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Ce jeudi, les élus du conseil départemental ont émis un avis réservé quant au projet de loi de programmation sur la refondation de Mayotte. Convergence, immigration et expropriation sont au cœur de leurs doutes sur l’efficacité du projet.

C’était le dernier jour pour que les élus rendent leur avis sur le texte du projet de loi de programmation sur la refondation de Mayotte. Ce jeudi, les conseillers départementaux ont émis un avis réservé, qui deviendra favorable si les revendications mahoraises sont entendues. Et elles sont nombreuses, en témoigne la matinée mouvementée qui a accompagné la session plénière du conseil départemental. Plusieurs syndicats et associations étaient présents pour faire entendre leurs voix avant même qu’elle ne débute dans l’hémicycle Bamana, à Mamoudzou. “Tout ce qui est volet social ne nous convient pas, car on parle de convergence pour 2031. Les derniers engagements parlaient de 2025, on y est”, revendique le co-secrétaire départemental du syndicat FSU-SNUipp, Rivomalala Rakotondravelo. En 2015, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait pris l’engagement dans le document stratégique “Mayotte 2025” d’accélérer le rythme d’augmentation des allocations familiales pour se rapprocher, dès 2021 des montants en vigueur au niveau national. “On ne peut pas laisser passer cette loi discriminatoire”, appuie de son côté Haoussi Boinahedja, secrétaire départemental de la CGT, qui ne supporte plus les différences de minima sociaux avec le reste du territoire national.

Les élus ont bien statué en ce sens, en émettant de nombreuses réserves. “Nous demandons l’alignement global des minima sociaux dès 2026. […] Nos évaluations démontrent que l’alignement des minimas sociaux coûterait moins que 5 millions d’euros par an à l’État”, défend le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, donnant comme exemple le coût inférieur à 1,3 million d’euros que demanderait d’aligner le RSA (Revenu de solidarité active). Les élus ont d’ailleurs suggéré d’avoir recours à la caisse de sécurité sociale de Mayotte excédentaire pour financer une partie de cet alignement.

La fin du titre de séjour territorialisée absente du projet

Concernant l’immigration, les élus ont également voulu rappeler au gouvernement sa promesse faite en 2024, à l’issue des barrages : “La demande mahoraise c’est d’abord la fin du titre de séjour territorialisé. […] Il n’y a aucune disposition qui est prise, aucune perspective qui démontre qu’on va supprimer le titre de séjour territorialisé. […] Il est important à ce niveau-là qu’il y ait de vrais engagements”, développe le président du conseil départemental. Quant à l’article 20 portant sur la facilitation des expropriations en cas de déclaration d’utilité publique, “nous demandons sa suppression pure et simple”, affirme Ben Issa Ousseni, exception faite pour l’aéroport, la prison, l’hôpital et la maison de détention pour mineur, selon le rapport relatif à l’avis de Département, consulté par Flash Infos.

Si de nombreux points ont été soulevés, les élus n’ont pas souhaité émettre un avis défavorable pour autant. “Il faut construire Mayotte. Après Chido, on ne peut pas tergiverser”, admet le président du conseil départemental, qui se rappelle de l’avis défavorable du conseil à la Loi Mayotte de 2022, qui avait entraîné l’abandon du projet par le gouvernement. Puisqu’il ne s’agit d’un avis que consultatif, il soutient que le travail parlementaire doit désormais être entamé, et enjoint les chefs de groupe politiques de Mayotte de contacter les parlementaires pour appuyer la démarche des Mahorais : “Les vraies décisions se prennent à Paris, pas à Mayotte”.

Le Collectif citoyen 2018 fait irruption au sujet de la piste longue

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Safina Soula, présidente du Collectif citoyen 2018, a manifesté sa colère à la fin de la session plénière.

Alors que Ben Issa Ousseni levait la séance plénière, une vingtaine de membres du Collectif citoyen 2018 a fait irruption dans l’hémicycle Bamana, guidé par sa présidente, Safina Soula. “La piste longue sera à Pamandzi. Les élus vous avez eu assez de temps pour discuter, alors maintenant on décide”, hurle-t-elle à l’assemblée. Dans une ambiance tendue, le collectif a voulu bloquer la salle tant qu’une décision ne serait pas prise quant au lieu de la piste longue. Initialement promise à Pamandzi par le président de la République Emmanuel Macron en 2019, les études ont finalement désigné le site de Bouyouni-M’tsangamouji. Après plusieurs minutes d’échanges animés, Ben Issa Ousseni a fixé la date d’une session plénière extraordinaire d’urgence le 17 avril, qui sera pleinement consacrée au sujet.

Après Chido, il y a eu “une forme d’invisibilisation” du cyclone Kamisy à Mayotte

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Au lendemain de Chido, peu de références ont été faite au cyclone Kamisy de 1984, selon le maître de conférence Matthieu Le Duff.

Ce mercredi, lors du colloque « Mayotte entre passé, présent et avenir » à l’université de Mayotte, le chercheur Matthieu Le Duff a présenté une conférence sur la mémoire du risque cyclonique à Mayotte en prenant l’exemple du cyclone Kamisy en 1984.

Au lendemain de Chido, très peu d’articles journalistiques concernant la catastrophe ont fait référence au cyclone dévastateur Kamisy de 1984. C’est ce qu’a observé le maître de conférence en géographie, Matthieu Le Duff. Ce mercredi, il a présenté ses recherches sur « la mémoire du risque cyclonique à Mayotte, de la mémoire des habitants à la mémoire du paysage, le cas du cyclone Kamisy » lors du colloque « Mayotte entre passé, présent et avenir » à l’université de Mayotte, à Dembéni. Il note une « une forme dinvisibilisation » des cyclones Kamisy et Feliksa, ce dernier a eu lieu en 1985. « On est venu chercher plus ancien, celui de 1934 alors que nous disposons de très peu darchives. Comme si on mettait à distance les événements plus récents pour montrer lexceptionnalité de ce quon venait de vivre », commente-t-il.

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Le maître de conférence Matthieu Le Duff questionne dans son travail la mémoire du risque cyclonique à Mayotte en prenant l’exemple du cyclone Kamisy en 1984.

Le peu de références aux derniers cyclones dévastateurs à Mayotte s’explique selon lui par l’absence de mémoire collective. Il fait la distinction entre plusieurs types de mémoires. Celle historique mise en valeur dans les musées, les ouvrages scientifiques et scolaires et la mémoire partagée qui se « joue à l’échelon de l’individu ou de la cellule familiale, plus réduite qui correspond à une expérience vécue, qui est transmise au sein de la famille ou d’un groupe. ». La conjonction des deux forment la mémoire collective.

« Nous n’avons pas de documentations sur Kamisy »

Matthieu le Duff remarque que « si on met en application ce cadre-là aux événements Kamisy et Feliksa, on se rend compte que l’historiographie ne s’est pas investie sur ces catastrophes, nous n’avons pas de documentations, pas douvrages produits sur cette question », hormis un atlas publié en 2014 et quelques mémoires d’étudiants. La conséquence ? « La mémoire collective n’apparaît pas, elle reste cloisonnée à l’échelle de l’individu, de la famille ». Le problème avec la mémoire partagée, c’est qu’elle a « des biais de représentations », selon l’universitaire. A Mayotte, notamment, «un système explicatif autour de la raison divine. C’est Dieu qui a généré ce phénomène, cela ne relève pas à nous d’agir, les humains, face à cet événement ». L’absence de transmission autour de ces cyclones peut aussi trouver un facteur explicatif dans la jeunesse de la population puisque « la moitié de la population a moins de 20 ans » et par l’importance des non natifs de Mayotte qui n’ont pas connu les événements de 1984 et 1985.

Le géographe développe aussi une théorie autour de la mémoire paysagère. Il s’agit de l’ensemble des traces visibles ou implicites qu’un événement passé laisse dans le paysage. Celle-ci est « dynamique mais pas statique ». C’est le cas avec le paysage de la reconstruction. Il cite le témoignage d’un habitant de Bandrélé qui raconte que lorsque sa maison est tombée par terre, son père est parti chercher des feuilles de cocotiers pour fabriquer une maison provisoire. «Ce caractère provisoire a marqué à un moment donné les mémoires des habitants et le paysage qui aujourdhui disparu.»

La mémoire comme outil de prévention

Selon lui, la mémoire peut être un outil de prévention qui a une valeur opératoire. Le chercheur prend l’exemple d’un article de Mayotte Hebdo publié le 13 décembre : “Cyclone Chido : à Sada “les habitants veulent être prêts au cas où” où il est précisé qu’un homme se démarque par son chariot rempli de paquets de pâtes. En 1984, on ne sattendait pas aux conséquences du cyclone Kamisy. Cette fois, je préfère prendre mes précautions”, dit-il.  Pour le chercheur, cela illustre la valeur opératoire dans le comportement de prévention qui peut être mobilisé à travers l’expérience et la connaissance d’un événement antérieur. “L’idée est de valoriser cette mémoire-là et les pratiques qui peuvent sancrer à partir des témoignages”.

Le secteur du tourisme peine à se relever après Chido

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Le secteur du tourisme a été fortement impacté par Chido.

L’Agence de Développement et d’Attractivité Touristique de Mayotte (ADTM) a organisé une conférence de presse avec les professionnels du tourisme pour faire le point quatre mois après Chido.

Les différents métiers du secteur touristique de notre île ne continuent pas moins à avoir grise mine bientôt quatre mois après la catastrophe naturelle qui a ruiné Mayotte en seulement quelques heures le 14 décembre. S’ils font preuve d’une volonté farouche à être les premiers opérateurs économiques à se retrousser les manches pour sortir la tête hors de l’eau, les professionnels du tourisme n’ignorent pas une chose : sans aides publiques conséquentes, leur combat sera vain. Le désastre qui les a frappé est immense et tout (ou presque) est à revoir, à refaire, s’ils souhaitent réussir un jour prochain à retrouver leur niveau d’activités qu’ils ont connu avant le cyclone Chido.

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Le comité départemental du tourisme à Mayotte à organisé une conférence de presse ce jeudi.

L’Agence de Développement et d’Attractivité Touristique de Mayotte (ADTM) dont les équipes ont été sur le terrain dès le lendemain du cyclone travaille d’arrache pieds avec ses différents partenaires pour dégager des pistes et des stratégies destinées à asseoir des discussions solides avec le département, les services de l’Etat, la Commission européenne, mais également les communes et les intercommunalités, en vue d’obtenir des financements conséquents sans lesquels il sera impossible d’assurer la reconstruction d’un domaine crucial de l’économie du territoire. C’est elle qui a pris l’initiative d’organiser une conférence de presse ce jeudi dans les locaux de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) situés place Mariage à Mamoudzou. Autour de la table, Zaounaki Saïndou (sa présidente et conseillère départementale de Tsingoni), Charles-Henri Mandallaz (Président UMIH), mais également Antufaty Hafidhou (Reprséntante du collège des restaurateurs à l’Office de tourisme du grand sud), Inaya Salimini (Présidente de l’Office de tourisme de la CADEMA) et Antoine Tordeur (Président du Cluster tourisme de Mayotte).

« Pour l’ADTM, la relance du tourisme à Mayotte passera par trois phases précises, d’abord des aides d’urgences, ensuite des aides à moyen terme et une phase de reconstruction à plus long terme. Cela suppose plusieurs mesures qui ont été réfléchies avant et mise en place pour pouvoir sortir ce secteur d’activité d’une profonde détresse », a indiqué sa présidente, qui a tenu à rappeler qu’avant le cyclone, le tourisme local venait tout juste de sortir d’une série de crises dont la Covid 19, les mouvements sociaux, les crises sanitaires et hydrique. Autant d’éléments qui ont toujours frappé de plein fouet le secteur touristique d’où la nécessité ressentie par l’ensemble de la profession de trouver des mesures qui leur permettront de pérenniser leurs activités.

« Il nous est essentiel de pouvoir disposer de leviers capables de nous permettre, immédiatement après une crise, d’aider les professionnels à se sortir de la situation », fait observer Zaounaki Saïndou. Pour elle, il n’y a aucun doute sur l’urgence qu’il y a pour tout le monde, Etat, Département, Europe, communes et intercommunalités à se mobiliser pour relancer le secteur. Une mobilisation qui a pris la forme de nombreuses séances de travail avec les services étatiques et départementaux, avant une rencontre jugée capitale cette semaine avec Raffaele Fitto, vice-président de la commission européenne, venu s’enquérir sur place de la situation ce lundi.

Une urgence à réagir

Celui-ci a pris bonne note de l’urgence et du besoin de simplification des procédures européennes en vue de débloquer rapidement les aides financières attendues par les adhérents des différentes chambres consulaires qui étaient représentées lors de cette rencontre. «Oui, il a été question de pouvoir alléger certaines procédures pour permettre aux pêcheurs de pouvoir renouveler leur flotte, aux agriculteurs de s’équiper de façon à retrouver une production rapidement, car le tourisme c’est également plusieurs activités économiques connexes qui nous permettent de nourrir, loger et satisfaire les visiteurs », a conclu la présidente du Comité Départemental du Tourisme de Mayotte (CDTM).

De son côté, le Président de l’UMIH, Charles-Henri Mandallaz, a dressé un bilan chiffré de l’impact de Chido sur le secteur touristique, quatre mois après le passage du cyclone. « Les choses sont compliquées, encore une fois 20 % de restaurateurs confirmés, 40 % qui travaillent en capacité restreinte en mode dégradée, le reste qui essaye de travailler comme il peut avec la clientèle présente sur le territoire. Ils subissent des problématiques d’approvisionnement qui sont monstrueuses, filières pêche et agriculture détruites et de très gros soucis à faire venir du fret durant ces trois derniers mois », explique-t-il. La filière touristique fait face à un autre problème, la saison haute (juin/juillet/août) est très proche alors que la capacité hôtelière a perdu une grande partie de ses possibilités d’accueil, de nombreux établissements ayant perdu jusqu’à 40 % des chambres, et le restant (entre Mamoudzou et Petite-Terre) ont été potentiellement réquisitionné par différents services de l’Etat venus sécuriser et reconstruire l’île.

Le temps est à la reconstruction et à la rénovation des infrastructures impactés, ce qui augure des soucis pour les touristes qui ont programmés de passer l’été sur le territoire. Une autre problématique pointe son nez dans ce décor, la poursuite des formations scolaires et apprentissage en relation avec le Rectorat et ACTO. Les plateaux techniques sont hors d’usage, toute la filière qui est source d’emplois et de formation a besoin de personnel formé, et qualifié sur l’île. Charles-Henri Mandallaz estime que les professionnels du secteur sont les premiers à vouloir le faire, mais encore faut-il qu’ils en soient capables aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, il y a urgence à réagir car grand est le risque de voir nos jeunes scolaires entrer en déshérence et ne pas savoir vers quelles filières se tourner si l’on arrive pas à les relever.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes