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Soliha et le Lions club viennent en aide à treize familles pendant le ramadan

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Rosa, une maman de cinq enfants bénéficiaire de l’aide alimentaire, aux côtés d’Anaëlle Zahary, une jeune fille de 17 ans membre du Léo Club Mayotte Arc-en-Ciel.

L’association d’aide au logement Soliha Mayotte et le Léo Club Mayotte Arc-en-ciel (la section « jeunes » du Lions Club Mayotte Ylang) ont uni leurs forces pour réunir des colis alimentaires en faveur de treize familles défavorisées du quartier Majicavo-Dubaï. La distribution, destinée aux plus défavorisés, s’est déroulée samedi après-midi dans la nouvelle zone de logements construite par la mairie de Koungou.

« Je suis très heureuse car c’est la première fois qu’on nous donne une aide alimentaire », s’enthousiasme Rosa, une mère de cinq enfants occupant actuellement l’un des treize nouveaux logements construits par la mairie de Koungou sur le talus du quartier Majicavo-Dubaï. Le lieu n’est pas, c’est expérimentation menée pour lutter contre les logements insalubres menée en partenariat avec l’association Soliha. « Notre association loue les logements à la mairie de Koungou. Puis, nous les sous-louons à un coût maîtrisé aux familles qui en ont le plus besoin », explique Anazade Amdjad, la directrice. Une aubaine pour les familles en difficulté qui ne déboursent donc que cinquante euros par mois de loyer. « Il ne faut pas oublier que pour ces familles, cela constitue quand même une certaine somme puisque la plupart d’entre elles n’ont pas de revenu régulier », précise-t-elle. Présente sur le talus de Majicavo-Dubaï en compagnie de M’Niri Mchami, le président de l’association, elle était ravie de pouvoir également faire un geste pour aider ces familles sur le plan alimentaire. « Nous savons que se procurer de la nourriture est parfois difficile pour ces familles, surtout en période de ramadan où les tablées sont souvent plus importantes », affirme-t-elle.

Les jeunes du Léo Club Mayotte Arc-en-ciel ont organisé la collecte

Afin de fournir les deux colis alimentaires par famille à l’occasion du ramadan, Soliha a fait appel au Lions Club Mayotte Ylang qui a confié la mission à sa « section jeunes », le Léo Club Mayotte Arc-en-Ciel. Agés de 17 à 25 ans, les jeunes motivés ont fait appel à la générosité des clients des grandes surfaces pour réunir les denrées. « Nous avons demandé l’autorisation aux directeurs de HD et Baobab pour aller vers les clients qui entraient dans le magasin les samedis et dimanches », nous explique Anaëlle Zahary, une jeune bénévole de 17 ans engagée dans le club. Huile, pâte, riz, sardines, farine, les treize familles ont bénéficié gratuitement de produits de base offerts par la population qui, en temps de ramadan, se doit traditionnellement de se montrer généreuse envers les plus démunis.

 

Une solution de logement « expérimentale » contre le logement insalubre

Soliha accompagne en tout 400 familles pour les aider à trouver un logement décent. Le dispositif expérimental de Majicavo-Dubaï est en réalité une « intermédiation locative », c’est-à-dire une solution provisoire de relogement qui ne doit normalement pas excéder 18 mois. Financé par la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), ce dispositif est évolutif en fonction de la situation des familles. « Au-delà de l’aspect purement financier, ces logements ont pour objectif de donner une autre culture à ces familles que celle du banga en tôle. Cela leur apprend à se responsabiliser en vivant dans un logement aux normes et en payant un loyer fût-il modique », révèle Anazade Amdjad. Au vu du grand nombre de logements insalubres présents dans la commune de Koungou, la directrice confie que le dispositif pourrait excéder les 18 mois puisque le but de l’Etat est de détruire progressivement tous les habitats illégaux et/ou insalubres. Soliha est d’ailleurs toujours sollicitée pour trouver des solutions de relogement aux familles lors des opérations de destruction des quartiers informels.

« Le même mécanisme qu’une meute assoiffée par l’odeur de sang »

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En voulant se faire justice elle-même, une bande de Kawéni a provoqué la mort un homme de 22 ans, en avril 2019, dans le quartier du Nouveau Bandrajou. La cour d’assises des mineurs a infligé à quatre membres des peines allant de six à dix ans de prison pour avoir porté des coups. Deux ont été condamnés à cinq ans pour complicité, tandis que deux autres ont été acquittés.

Qualifié de « cour de justice parallèle », « le chantier », ce lieu où se rassemblait la bande des accusés est aussi celui qui a précipité sa chute et sa condamnation par la cour d’assises des mineurs, ce vendredi. Pour la plupart originaires d’Hada (Comores), un village d’Anjouan, les huit hommes croisaient à l’époque régulièrement leur victime, « Sergent ». Ami, connaissance, celui qui habitait alors un autre quartier de Kawéni passait souvent à Nouveau Bandrajou où il suscitait parfois la méfiance, étant connu pour sa violence. En tout cas, c’est après s’en être pris une fois de trop à un mineur du groupe, que les choses ont dégénéré dans la nuit du 12 à 13 avril 2019. Décrivant « le même mécanisme qu’une meute assoiffée par l’odeur de sang », l’avocat général Albert Cantinol rappelle comment la bande est partie à la recherche de Sergent, l’a amené au point de rendez-vous habituel pour « des explications ». Malgré la volonté initiale du groupe, elles n’ont jamais eu lieu. Car celui qui a été frappé le matin même s’est emparé d’un morceau de bois pour atteindre la victime de 22 ans à la tête. Se sont ensuivis des coups de pied, deux autres avec un marteau ou avec le plat d’une machette. Le 13 avril, vers 17h, à l’hôpital de Mamoudzou, Sergent est déclaré mort des suites de ses blessures au crâne.

Les accusés répartis en deux groupes

Dans ses réquisitions, le ministère public a pris en compte les responsabilités de chacun. L’instruction et les témoignages démontrent en effet qu’il y avait deux catégories parmi les accusés. Ceux qui ont donné les coups et les autres qui ont assisté au « jugement », voire ont aidé. Le plus jeune, qui avait 17 ans à l’époque, a été condamné à la peine la plus lourde, dix ans de prison (le nombre maximum pour un mineur). Un autre mineur, qui a reconnu avoir porté le coup de marteau, écope de sept ans de prison. « Magnele », Cherdine Attoumane, qui a donné des coups de pied à la victime, obtient six ans à Majicavo. L’un des leaders du groupe, Saïd Anli, dit « Ali Bacar », est condamné à huit ans de détention.

Arkane Abou dit « Berto » et Saïd Tasmir dit « Eric », les deux plus âgés, ont été reconnus coupables de complicité. Ils font partie du groupe qui est allé chercher Sergent pour le ramener au chantier. Leur peine est de cinq ans de prison chacun. La cour d’assises des mineurs prononce, en outre, une interdiction de territoire français aux quatre majeurs condamnés.

Deux autres ont été acquittés. Il s’avérait que l’un des membres de la bande dormait dans un banga à proximité. L’autre était bien présent au « chantier », mais sa participation aux actes n’est pas avérée. Au contraire, c’est lui qui a recueilli la victime le soir-même, avant de la porter en bas du quartier pour faciliter l’accès aux secours.

 

Le coup d’épée dans l’eau des avocats

Alors que le quatrième jour de procès avait commencé et les réquisitions déjà été données, les avocats des huit accusés ont tenté d’obtenir le renvoi de l’affaire. Ils ont ainsi soulevé une disposition figurant dans le code de procédure pénale de la justice des mineurs. Celle-ci impose que l’un des deux assesseurs de la cour d’assises des mineurs soit un juge pour enfants. Une demande renvoyée finalement par le tribunal après une nouvelle suspension de séance. Une ordonnance de la cour d’appel de La Réunion indique justement que dans « l’impossibilité » d’avoir un juge pour enfants comme assesseur, un autre magistrat peut être nommé.

En outre, en réponse à la demande initiale des avocats, le président du tribunal Cyril Ozoux a confié aux plus jeunes accusés, avant les délibérations, que l’un des assesseurs était très qualifié dans le domaine de la justice des mineurs, ayant été juge pour enfants pendant cinq ans.

« Genesis » : un opéra en swahili bientôt joué à Mayotte ?

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« Genesis » a été joué en 2021 en Tanzanie grâce à une collaboration entre la compagnie Eastambul d’Alain Kamal Martial et le théâtre Lumumba.

Le célèbre dramaturge mahorais Alain Kamal Martial a écrit et composé un opéra régional qui retrace la création du monde selon la culture bantoue. Déjà joué en 2021 en Tanzanie et soutenu par l’Institut Français, ce spectacle professionnel mettant en scène de nombreux artistes d’Afrique de l’Est n’a toujours pas pu être représenté sur l’île d’origine de son auteur. En cause : aucun organisme culturel mahorais n’a pris la peine d’acheter le spectacle…

Ecrire la création selon les peuples bantous, tel est le projet de l’opéra régional « Genesis », entièrement écrit, composé et mis en scène par le dramaturge mahorais Alain Kamal Martial. « Les peuples bantous vivent majoritairement dans les pays entourant le fleuve Zambèze. C’est-à-dire en Zambie, au Zimbabwe, en Namibie et au Mozambique. Mais leur influence dépasse ces pays-là et une grande partie de l’Afrique de l’Est, canal du Mozambique compris, est grandement influencée par la culture bantoue », affirme le dramaturge. Mayotte elle-même tire une grande partie de sa culture chez les bantous, même si d’autres influences sont arrivées après. « Ce sont des peuples matriarcaux dont la mythologie est dominée par la croyance en la déesse créatrice Zambe. » L’auteur souhaite redonner une place d’honneur à ce qu’il appelle « le féminin supérieur », une énergie maternante qui permettrait notamment de recréer du lien entre les peuples d’origine de la région.

Cet opéra est en fait un extrait de son roman « Zambezia » dont il a voulu mettre en lumière l’une des parties. S’il se base sur la mythologie imprégnant l’Afrique de l’Est, la première partie du roman se déroule dans l’univers urbain avec tout ce qu’il implique de violence et de prostitution. L’opéra suit le parcours de Xamba, jeune fille qui se prostitue dans l’espoir de trouver un jour l’amour et la richesse, mais qui, au terme d’un parcours initiatique débuté en suivant une légende urbaine, finit par rencontrer la déesse Zambe. Elle redescend alors dans le monde matériel pour distribuer son énergie féminine chez les humains en chantant et dansant. « Il s’agit de désarmer la haine et la colère grâce à un art poétique touchant la sensibilité par rapport à la mère », explique Alain Kamal Martial. Pour lui, le salut des enfants de Mayotte passe donc par un retour aux sources de la culture bantoue et par le lien inter-régional. « Il faut proposer à la jeunesse une autre dynamique et réussir à les toucher à travers l’émotion », continue-t-il.

Une diffusion à Mayotte encore sous réserve

Le dramaturge plaide pour que ce spectacle soit joué sur l’île aux parfums. Il rêve d’une représentation à laquelle justement les enfants de la rue pourraient assister afin de s’imprégner de son message. « Dans mon opéra, il n’est nulle question de colonisation ou de traite négrière. J’ai voulu au contraire célébrer la vie et montrer qu’on peut voir l’histoire selon un autre axe », décrit-il. Il désigne son œuvre sous le terme de « bongo opéra », « bongo » signifiant « la saveur » et, par extension, « la chose du pays » en langue swahilie. Ce spectacle est soutenu par plusieurs organismes culturels dont la direction des affaires culturelles (Dac) Mayotte. Il a été acheté par La Réunion et l’Union Africaine et une grande tournée est prévue sous peu. Quid de la diffusion sur l’île d’origine de son auteur ? « J’ai prévu la date du 21 juin à Mayotte et j’ai fait pour cela une demande de subvention auprès de la coopération régionale. Mais pour l’instant, je n’ai toujours pas eu de réponse », déplore Alain Kamal Martial.

Le spectacle nécessite beaucoup d’artistes professionnels et donc une structure en mesure de l’acquérir. « Normalement, ce serait à l’Office départemental de la Culture de l’acheter. » En attendant, beaucoup d’artistes, comme le Mahorais, sont obligés de s’exporter dans d’autres pays pour voir leur œuvre enfin diffusée. « Je vais là où le travail m’appelle », indique d’ailleurs le dramaturge. « Genesis » sera ainsi joué au mois de juin en Tanzanie, où il a reçu le soutien de l’ambassade de France, et au Kenya. A Mayotte, l’avenir nous le dira en espérant que l’île retrouve bientôt un certain dynamisme culturel !

La promesse d’un nouvel élan pour l’agriculture mahoraise

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Mélanie Loriot, formatrice en agronomie, coordinatrice de la formation BPREA et responsable des formations au sein du CFPPA de Coconi.

Attendue depuis longtemps à Mayotte, la première promotion du brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) a débuté sa formation mi-février au centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi. De quoi donner un coup de pouce à la filière qui peine à se structurer sur l’île.

Quinze étudiants, neuf formateurs permanents, 35 heures de cours par semaine, voilà ce que représente le brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA°. Pendant dix mois, les élèves apprendront au détour d’ateliers pratiques et de cours théoriques comment gérer une entreprise agricole. « Les étudiants voient un peu de tout, que ce soit en maraîchage ou en élevage », explique Mélanie Loriot, formatrice en agronomie, coordinatrice de la formation BPREA et responsable des formations au sein du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi.

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La première promotion du brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) a commencé en février.

Du choix des plants en passant par le diagnostic des sols, les semis puis la récolte, ou encore les règles élémentaires de zootechnie, les agriculteurs sauront tout faire. « Nous avons la chance d’avoir un plateau technique parfait où nous pouvons tout faire sur place et nous complétons avec des visites d’exploitations », affirme la formatrice avant de poursuivre : « L’intérêt est avant tout de présenter des exemples concrets pour coller au contexte local ». De quoi donner aux futurs diplômés toutes les clés en main pour monter un projet viable et respectueux de l’environnement.

Un métier où tout doit être pensé

Les pieds dans la terre et la tête dans les chiffres l’agriculteur d’aujourd’hui doit également apprendre à être un responsable d’entreprise. « Tâches administratives, gestion et autonomie », telle est la thématique du cours du jour. « Nous allons voir comment réguler son activité en fonction de ses objectifs », s’exclame Mélanie Loriot, un feutre dans une main et une pile de petits papiers adhésifs dans l’autre. L’exercice ? Écrire une action, un objectif et une finalité à mettre en œuvre avec comme exemple l’exploitation agricole de Latouldine Madi, à Barakani, présentée comme un “cas d’école”.

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Une partie de la formation se déroule dans les serres du lycée agricole de Coconi.

Très studieux, les étudiants remplissent un à un les papiers de couleurs qui viennent compléter une arborescence bigarrée au tableau. “Ne pas polluer”, “vivre de son activité”, “faire découvrir l’agriculture mahoraise”, autant d’objectifs que s’est fixé l’agriculteur. “Cette formation me permet de bien ficeler mon projet et de mieux cerner certains points à améliorer”, confie modestement le Mahorais. Alors qu’il s’est lancé il y a quelques années dans l’aventure agraire, grâce au BPREA, le producteur pourra obtenir la capacité agricole et avec elle des aides lui permettant de développer son activité, mais aussi de se verser un salaire décent. “Mon souhait serait de faire de l’agrotourisme. J’ai toujours eu envie d’accueillir du monde chez moi, leur faire découvrir mon travail et vendre le fruit de mes récoltes. Avec le BPREA, je pourrais obtenir une légitimité supplémentaire”, dit Latouldine en souriant.

Celui-ci repart ravi avec un projet en pleine construction et peut-être des réservations toujours plus nombreuses pour les curieux qui souhaitent découvrir son jardin mahorais.

Deux spectacles vivants programmés au pôle culturel de Chirongui

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Le pôle culturel Moussa Tchangalana de Chirongui programme deux spectacles vivants le mardi 19 avril à 19h30 et le vendredi 22 avril à la même heure.

Le premier est un spectacle de cirque de la compagnie mahoraise Rêvons l’Envers. En 2011, l’association Atomix qui promeut les arts du cirque, les musiques nouvelles et électroniques développe une section circassienne, née de l’effervescence de passions communes à savoir la musique, la danse, le tissu aérien, le théâtre, la jonglerie et autres pitreries. Spécialisée dans les aériens (cerceau, tissu), la compagnie évolue au gré des rencontres et pratique aussi du théâtre, de la danse, des acrobaties.

Le second est à l’initiative de la compagnie réunionnaise Cirquons Flex. « Appuie-toi sur moi » est un conte circassien, une confidence impudique faite au public dans une grande promiscuité, qui nous fait voyager dans les aléas d’une rencontre improbable et étranger. L’acrobatie, le mouvement et la théâtralité des corps rentrent en résonance avec le récit oral, sans pour autant l’illustrer. Les spectateurs réunis autour de la piste se retrouvent plongés dans l’intimité des protagonistes qui se livrent à cœur ouvert.

Pour réserver vos places, rendez-vous sur https://yurplan.com/event/Revons-l-envers/78219 et sur https://yurplan.com/event/Cirquons-Flex/83481

Huit influenceurs européens partent à la découverte des Caraïbes, de la Guyane et de l’océan Indien

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Huit jeunes talents, originaires de plusieurs pays de l’Union européenne et sélectionnés parmi près de 600 candidats, partiront bientôt à la découverte des régions ultrapériphériques (îles Canaries, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Mayotte, La Réunion, Saint-Martin, Açores, Madère) dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (PFUE).

Du 5 au 17 mai prochains, ils découvriront ces territoires à travers deux parcours, « Caraïbes/Guyane » et « océan Indien », étudiés sous le prisme des projets financés par l’Union européenne dans les régions ultrapériphériques françaises. Dans ce cadre, ils contribueront à les valoriser sur les réseaux sociaux auprès de leurs communautés respectives.

Les lauréats retenus pour le #RoadTripEUR par le ministère des Outre-mer sont Afonso (Portugal) https://www.instagram.com/afonsantos/ ; Luna (Espagne) https://www.instagram.com/lunalionne/ ; Willem (France, Martinique) https://www.instagram.com/officialwillem/ ; Sara (France, La Réunion) ; https://www.instagram.com/ssandhyae/ ; Estelle (Belgique) https://www.instagram.com/estellemldrs/ ; Anatole (France) https://www.instagram.com/anatole_enicolo/ ; Roxana (Roumanie) ; https://www.instagram.com/roxadventures/ ; Esperanza (Espagne) https://www.instagram.com/hachemudayt/.

 

Pour suivre les dernières actualités relatives au projet #RoadTripEUR, n’hésitez pas à vous abonner aux comptes de réseaux sociaux des talents indiqués ci-dessus ainsi qu’aux pages et comptes de réseaux sociaux institutionnels suivants : https://www.outre-mer.gouv.fr/ ; https://twitter.com/lesoutremer ; https://www.facebook.com/lesoutremer ; https://www.instagram.com/lesoutremer/ ; https://cd.linkedin.com/company/minist%C3%A8re-des-outre-mer ; https://www.youtube.com/channel/UCx33M2vtomu6DCDUFWfr7gA.

Un nouvel appel à projets pour lutter contre les drogues et les conduites addictives

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Dans un environnement local en pleine mutation, les défis en matière de jeunesse, de santé, mais aussi de prévention de la délinquance nécessitent une mobilisation des différents acteurs dans le champ de la lutte contre les drogues et les conduites addictives. Depuis 2016, un appel à projets annuel est spécifiquement dédié à la prévention des drogues et des conduites addictives. En quatre ans, plusieurs dizaines de projets ont ainsi pu être soutenus et accompagnés, avec de nombreux professionnels formés, permettant la structuration d’un véritable réseau d’acteurs dynamiques promouvant des actions nouvelles sur le territoire en la matière.

La démarche partenariale engagée entre la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), l’agence régionale de santé (ARS), la politique de la ville (ANCT) et la caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) est reconduite en 2022. Ainsi, l’ensemble des financements publics en matière de prévention des drogues et des conduites addictives, de promotion des soins et de la réduction des risques, du respect de la loi ou de la lutte contre le trafic seront mutualisés dans cet appel à projets dédié.

L’effort de prévention reste orienté vers les populations qui, pour des raisons sanitaires ou sociales, sont les plus exposées aux risques et aux dommages dus aux substances psychoactives et auprès des publics en milieu scolaire, festif et professionnel. Une attention particulière sera portée sur les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Cet appel à projets s’inscrit dans un ensemble de priorités qui ont été définies par la MILDECA au niveau national : sensibiliser les publics fragiles et particulièrement exposés et prévention visant à éviter ou retarder les premières consommations ; limiter la disponibilité des produits et mieux encadrer la vente de tabac et d’alcool ; former et mettre en réseau les acteurs ; accompagner et soutenir les parents dans la politique de prévention ; communiquer sur le terrain en direction des populations ; prévenir et réduire les risques en milieu festif.

Tous les porteurs de projets, publics comme privés (collectivités, opérateurs, associations, etc.), qui souhaitent soumissionner à cet appel à projets pourront trouver son contenu et ses modalités, ainsi que le formulaire de demande de subvention, sur le site internet de la préfecture de Mayotte :

http://www.mayotte.pref.gouv.fr/Publications/Appels-a-projets.

Le dossier de candidature devra être déposé sur « Démarches simplifiées » avant le lundi 30 mai à 23h59 avec la mention « AAP-MILDECA 2022 » : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/demande-subvention-investissement-mayotte.

Avec sa marque de vêtements, Lovely Mayotte veut faire rayonner le territoire

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Depuis le 1er décembre 2021, Lovely Mayotte propose des t-shirts qui mettent en lumière les activités, les lieux et les expressions emblématiques de l’île aux parfums. Derrière ce projet, se trouve Ben Jung, un graphiste indépendant, qui associe sa communauté sur Instagram pour créer et développer les modèles. Une aventure éco-responsable qui fait son petit bonhomme de chemin et qui séduit de plus en plus d’adeptes.

« Samedi Sakouli », « Poutou Power », « Voulé Club », « Paka Tcho »… Depuis le 1er décembre 2021, la marque de vêtements Lovely Mayotte propose des t-shirts pour mettre en valeur des activités, des lieux et des expressions emblématiques du 101ème département. Derrière ce concept : Ben Jung, un graphiste indépendant.

Tout commence en mars 2018 lors de la fameuse grève qui paralyse l’ensemble de l’île aux parfums. Lassé de la « mauvaise presse » dont fait preuve le territoire à l’échelle nationale, il souhaite donner « un aperçu différent » et parler de « ses richesses », de « sa géographie », de « son lagon ». En clair, de toutes les merveilles qui caractérisent Mayotte ! Lors de son arrivée au mois de mai de la même année, le Strasbourgeois d’origine lance alors le compte Lovely Mayotte sur Instagram pour partager des photos. « Ça a assez vite pris et grandi. Aujourd’hui, cela fait bientôt quatre ans que ça dure. »

Des designs créés en lien avec la communauté

Puis lui vient l’idée d’aller encore plus loin et d’utiliser ses compétences professionnelles afin de ne pas se contenter de garder « tout ça en virtuel ». Covid oblige, le projet prend du retard, mais Ben Jung profite de la période pour proposer à ses « followers » de devenir des ambassadeurs de sa marque. « Tous les designs des t-shirts ont été créés en lien avec la communauté », assure le trentenaire, ravi de cette coopération. « L’objectif est vraiment que tout le monde puisse se retrouver dans un modèle. Samedi Sakouli, c’est un clin d’œil à tous ceux qui vont manger une salade au O’Lolo ou un tartare au 23. Le Voulé Club, c’est pour tous les amateurs du barbecue traditionnel. »

Et dès les débuts, l’engouement est au rendez-vous ! « Nous avons directement été en rupture de stock », rembobine le directeur artistique, qui vante le « potentiel important » de cette affaire. Preuve en est : « nous sommes toujours sur la même lancée » près de cinq mois plus tard. Même si les ventes (environ 250) s’avèrent encore très ancrées sur Mayotte, les produits sont accessibles en Hexagone et à La Réunion à destination de Mahorais qui y vivent ou d’anciens métropolitains nostalgiques de leur séjour sur le département.

Éco-responsables, coton certifié bio

Pas question pour autant d’avoir les yeux plus gros que le ventre. « Notre ambition n’est pas forcément d’avoir les résultats des grosses marques, mais plutôt de traduire visuellement les envies de la communauté », prévient Ben Jung. D’où les sept modèles seulement disponibles. « Les t-shirts sont éco-responsables, fabriqués avec un coton certifié bio. Nous prônons une expérience la plus éthique possible. Nous ne voulons pas de gros stocks en permanence. Au contraire, nous sommes davantage dans la recherche de nouvelles collections en fonction des demandes des uns et des autres. »

Pour la suite, Lovely Mayotte travaille sur la réalisation d’un guide pour les néo-arrivants qui souhaitent s’investir sur le territoire, mais aussi sur la possibilité de s’exposer dans des boutiques partenaires puisque la marque ne fonctionne que par livraison à l’heure actuelle. « Notre demande pour le marché de Coconi n’a pas été acceptée, faute de place. Nous restons ouverts aux autres propositions, mais ce n’est pas encore concret. » En tout cas, le pari est une franche réussite : faire briller Mayotte à travers le monde !

> Visiter le site Lovely Mayotte

Fin de la perquisition au Sidevam : ce que l’on sait

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Le lundi 4 avril, les gendarmes et les magistrats du parquet national financier (PNF) ont commencé leur perquisition au siège du Sidevam 976, à Dzoumogné. Cette intervention réalisée dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « détournement de fonds publics », « favoritisme », « recel » et « corruption » a pris fin ce mardi et concerne la gestion du syndicat des déchets entre 2017 et 2019. Deux personnes ont été placées en garde à vue, ce lundi, assure le PNF.

Créé pour traquer les affaires de délinquance économique et financière, le parquet national financier scrute souvent l’utilisation de l’argent public, comme ces derniers temps à Mayotte, où l’ancien fonctionnement du Sidevam l’a amené à ouvrir une enquête.

Que s’est-il passé ?

Comme nous l’indiquions dans notre édition du mardi 5 avril, une perquisition a eu lieu au siège du Sidevam, à Dzoumogné. L’ancienne gestion du syndicat chargé de la collecte des déchets à Mayotte intéresse le parquet national financier (PNF). Sept gendarmes parisiens, deux magistrats du PNF, ainsi que deux gendarmes de la section de recherche de Mamoudzou, ont procédé aux investigations à Mayotte du lundi 4 au mardi 12 avril.

Que reproche-t-on au Sidevam ?

L’enquête a été ouverte pour quatre chefs, « détournement de fonds publics », « favoritisme », « recel » et « corruption ». Tout part d’un rapport de la chambre régionale des comptes datant de fin 2020. Dans celui-ci, plusieurs irrégularités sont notées, outre un dysfonctionnement des collectes, il pointait des défaillances dans les ressources humaines. « La mise en place du nouvel organigramme n’a été accompagnée ni par la formalisation de fiches de postes ni par la fixation d’objectifs écrits. Elle a revanche conduit à créer de nouveaux postes dont le nombre et la pertinence peuvent être légitimement interrogés », constatait la chambre. Des manquements dans l’attribution des marchés publics ont aussi été observés. « Faute de compétences organisées dans ce domaine, la vingtaine de marchés passés par le syndicat, hors les achats plus importants confiés à l’UGAP, présentent de nombreux écueils », s’inquiétait l’instance.

Pourquoi maintenant ?

Le PNF peut se saisir lui-même de l’affaire s’il juge que les éléments le permettent. Emmanuelle Fraysse, secrétaire générale du parquet national financier, confirme que l’enquête a été ouverte « suite à la réception d’un rapport de la chambre régionale des comptes de Saint-Denis de La Réunion ». Lundi 4 avril, les salariés du syndicat admettaient qu’ils n’étaient pas été surpris par cette perquisition. Ils s’y attendaient un jour ou l’autre.

Qui est concerné ?

Du fait de la période concernée (de 2017 à 2019) et du turnover au sein du Sidevam 976, c’est plutôt l’ancienne équipe qui est dans le collimateur du parquet. Car, depuis, un nouveau directeur général des services a été recruté. Pareil pour la présidence du syndicat, c’est Houssamoudine Abdallah, l’actuel maire de Sada, qui en a la charge. La secrétaire générale du PNF précise toutefois que « deux personnes ont été placées en garde à vue, le lundi 11 avril ».

Que cherche le PNF ?

Si le parquet ne souhaite pas communiquer sur « les documents recherchés », celui-ci s’est concentré sur la recherche de mails envoyés à l’époque par l’équipe de direction, mais aussi les éléments comptables comme les factures.

Est-ce que cette recherche a porté ses fruits ?

Le PNF n’a pas souhaité dévoiler les éléments trouvés ni même si les gardes à vue ont fait avancer l’enquête, mais celle-ci se poursuit. « Aucune décision d’orientation ne prise à l’issue des actes d’enquête qui se sont déroulées à Mayotte, les investigations vont se poursuivre en préliminaire », annonce-t-il.

La pharmacie des Badamiers devra-t-elle fermer ses portes ?

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Par décision de justice, la pharmacie des Badamiers à Labattoir pourrait fermer. Accédant finalement à la requête d’un concurrent au terme d’une bataille judiciaire de près de cinq ans, la cour administrative d’appel de Bordeaux a annulé la création de l’officine des Badamiers. En cause : un déficit de documents liés au code de l’urbanisme.

Voilà près de cinq ans qu’un pharmacien souhaitant s’installer en Petite-Terrer contestait la création de la pharmacie des Badamiers. Il souhaitait en effet également créer son officine à Labattoir, mais le dossier de création de sa concurrente est parvenu plus vite à l’agence régionale de santé de l’océan Indien (ARS-OI). Cette dernière a jugé en 2017 que le dossier était complet et a autorisé la création du commerce des Badamiers, le troisième du genre en Petite-Terre.

C’était sans compter sur la détermination du plaignant. Après trois rejets de sa requête auprès du tribunal administratif de Mayotte, il a eu gain de cause auprès de la deuxième chambre de la cour administrative d’appel de Bordeaux. A l’encontre de l’opinion de l’instance mahoraise, celle de métropole a jugé la requête recevable et a fait annuler la décision de l’ARS-OI d’autoriser la création d’une officine à l’enseigne « pharmacie des Badamiers ». Elle a également fait annuler le rejet du dossier de création de la pharmacie des Orchidées à Labattoir, ainsi que les trois jugements précédents du tribunal administratif de Mayotte.

Un déficit d’autorisation d’urbanisme

La raison principale invoquée pour faire fermer cette pharmacie est le manque de documents administratifs liés au code de l’urbanisme. Mirasse Boussaïdi, la pharmacienne titulaire des Badamiers a en effet transformé un local à usage d’habitation en usage commercial sans avoir fait les demandes d’autorisation nécessaires. « En l’espèce, il est constant que le local en cause était, à la date du 23 mai 2017, destiné à un usage d’habitation, de sorte que la demande de création de pharmacie de Mme B… impliquait à tout le moins une déclaration de travaux en vertu des dispositions précitées du code de l’urbanisme, alors même que ce changement de destination ne se serait pas accompagné de travaux. », peut-on lire dans la décision de justice.

Mirasse Boussaïdi est stupéfaite par cette décision. « La plainte a été jugée trois fois par le tribunal administratif de Mayotte, une fois par cette même cour de Bordeaux, a été envoyée sans succès au Conseil d’Etat à Paris, puis est revenue à Bordeaux. C’est la première fois qu’un tribunal donne raison au plaignant ! » déplore-t-elle. Elle fermera les portes de sa pharmacie ce mardi 19 avril pour organiser une « journée d’information » à destination de sa patientelle. Cependant, elle ne sera forcée de fermer définitivement qu’à partir du moment où l’ordre des pharmaciens annulera sa licence. « Je n’ai aucune information concernant la date de fermeture obligatoire si bien que je suis obligée de travailler avec une épée de Damoclès au-dessus de ma tête », se désole-t-elle.

La pharmacienne des Badamiers souhaite se tourner vers le Conseil d’Etat pour faire revoir la décision de justice de la cour d’appel de Bordeaux. Cependant, les délais de cette démarche étant très longs, elle sera de toute façon obligée de fermer un temps pour rouvrir plus tard en recommençant tout à zéro. « En fermant du jour au lendemain, je vais crouler sous les dettes et serai dans l’impossibilité de payer mon local et mes employés », déclare-t-elle. Sans compter que cela nuira aux patients habitués depuis cinq ans à fréquenter cette pharmacie.

Une nouvelle pharmacie ouvrira-t-elle bientôt ?

Le jeu en valait-il la chandelle pour le pharmacien des Orchidées ? Rien n’est moins sûr. En effet, si la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux fait annuler son rejet de dossier de création d’officine déposé en 2017, elle ne lui assure pas pour autant que son dossier sera automatiquement accepté prochainement. « Eu égard au motif d’annulation, le présent arrêt n’implique pas que le directeur de l’ARS-OI délivre à la société Pharmacie Les Orchidées l’autorisation de création de pharmacie sollicitée, mais seulement qu’il procède à un nouvel examen de sa demande », peut-on lire dans la décision de justice.

En parallèle, l’ARS, dont la décision de justice a remis en cause, a maintenant deux mois pour statuer sur la licence de la pharmacie des Badamiers.

« Les Mahorais ont besoin de réponses claires »

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Les candidats aux élections législatives, Yasmina Aouny et Issa Issa Abdou, entourent la présidente du MDM, Moizari Ahamada.

Le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM), qui s’est réuni récemment à Bandrélé, entend peser de nouveau dans le paysage politique mahorais. Deux candidats sont d’ores et déjà été choisis pour le représenter aux élections législatives de juin, Yasmina Aouny et Issa Issa Abdou.

Autour de la présidente Moizari Ahamada, une partie du bureau du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM) a tenu une conférence de presse, ce jeudi, à Mamoudzou. Créé en 1963, celui qui était à l’époque le Mouvement départementaliste mahorais avait pour but, comme son nom l’indique, la départementalisation de l’île. Mais cette dernière actée, puis les divisions, ont peu à peu fait diminuer la voix du parti. Pourtant, plusieurs sujets concernant l’île méritent d’être portés, estiment ses membres. Scindé en deux camps, le MDM a donc acté sa réunion à Acoua l’année dernière.

Une réconciliation bienvenue pour les 900 adhérents sur l’île et qui va de pair avec le contexte actuel n’est pas loin de penser le bureau. « Il y a vingt ans, on m’a dit que Mayotte était une vraie poudrière, et aujourd’hui ,c’est en train d’exploser. Il faut agir. Si on rate ce virage, ce sera le chaos », dit Issa Issa Abdou d’un ton alarmiste. L’ancien vice-président du conseil départemental joue encore une place centrale dans un parti qu’il juge « rajeunie et féminisée ».

Conscient que les questions d’immigration et de sécurité sont devenues primordiales, le MDM compte s’en emparer, quitte à gommer son image centriste. « Notre slogan sera « Liberté, égalité, sécurité » », prévient d’ailleurs l’ancien élu, désormais candidat aux élections législatives. « Il y a un manque d’anticipation. Les Mahorais ont besoin de réponses claires, à la hauteur de la gravité de la situation », continue-t-il.

Un duo paritaire pour les élections législatives

Prochaine échéance dans le viseur du parti justement, le premier tour des élections législatives aura lieu les 12 et 19 juin. Deux candidats sont déjà désignés. C’est Yasmina Aouny, la militante associative de M’Tsamboro, qui se présente dans la circonscription nord. Issa Issa Abdou, lui, visera le sud. « On est le seul parti à présenter déjà ses deux candidats », fait remarquer Nadjim Ahamada, qui vient de laisser sa place de porte-parole du mouvement et a dorénavant les sénatoriales au programme.

Preuve que l’étiquette du MDM peut se marier avec une autre, la candidate du nord ne désespère pas d’obtenir l’investiture de l’Union populaire, elle qui a été un soutien actif de Jean-Luc Mélenchon ces dernières semaines. Le deuxième candidat lui aussi veut jouer l’ouverture, sans pour autant prétendre à une étiquette d’un parti métropolitain. « On est ouvert à toutes les bonnes volontés », avertit-il.

Ne reste plus qu’à convaincre les Mahorais d’en avoir aussi pour les prochaines échéances électorales.

 

Présidentielle 2022 : le MDM préfère ne pas choisir de candidat

A une semaine du deuxième tour de l’élection présidentielle, le Mouvement pour le développement de Mayotte a décidé de ne pas donner de consignes dans le choix des candidats. « L’heure est grave. On comprend la colère des Mahorais », répond Yasmina Aouny, qui tient quand même à « éviter l’abstention ». Leur parti, réputé centriste, a pourtant œuvré avec les différents présidents, qu’ils soient de gauche ou de droite. « On peut être aux côtés du gouvernement, mais on reste très exigeant. Et on a pleinement conscience qu’il faut pouvoir discuter avec lui, peu importe le bord », explique ainsi la candidate aux élections législatives.

“J’essaie de travailler pour que les sacrifices qui ont été faits pour moi ne soient pas vains”

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Wakil Elmoutawakil Soidri est étudiant en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles.

Étudiant en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) physique et technologie au lycée Bamana à Mamoudzou, Wakil Elmoutawakil Soidri traverse la dernière ligne droite avant les concours. Après une mention très bien au brevet des collèges puis au baccalauréat, l’élève de vingt ans continue de voir grand pour son avenir.

“Qu’est-ce que je veux faire plus tard ? Le problème, c’est que tout m’intéresse”, s’amuse Wakil. Après un baccalauréat scientifique, cet habitant de Doujani a intégré une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) au sein de son lycée. Bon élève et déterminé, l’élève parle de cette expérience comme d’un rite initiatique. “La classe préparatoire m’a permis de grandir, près de ma famille, dans un établissement que je connais, dans un cadre où je me sens en sécurité et surtout dans une ambiance positive pour se développer”, dit le jeune homme avec philosophie et un langage châtié. Comme partout, la première année d’enseignement après le baccalauréat peut paraître insurmontable pour les étudiants et nombre d’entre eux abandonnent. “Il y avait un gros décalage entre la terminale et la prépa mais dès que l’on réussit quelque chose on reprend espoir et on se dit que tout est possible, qu’on peut le faire”, témoigne l’étudiant, le sourire aux lèvres.

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Il fait partie de la première promotion du lycée Bamana.

Égalité des chances à Mayotte, utopie ou réalité ?

Cadre de vie, moyens, éducation au sein du 101e département, de grandes différences sociales subsistent entre les élèves. Né sur l’île aux parfums puis contraint de rentrer aux Comores, Wakil connaît l’importance du travail et des études. “Certains sont issus de familles aisés et n’ont pas à s’inquiéter de leur avenir, mais pour ceux qui viennent de milieux plus modestes, l’enjeu est tout autre”, détaille-t-il. Si certains pourraient prendre leur condition pour une fatalité, l’étudiant a quant à lui décidé d’en faire une force, « Certes il y a une inégalité mais c’est parce qu’elle est là qu’on doit se battre”, dit-il avec le sourire.

“Cela n’a jamais été un problème pour moi de vivre dans un banga avant le coronavirus”, affirme l’étudiant. Pas de connexion internet, isolement, lieu de vie exigu, il aurait pu tout lâcher. Toutefois, la détermination a pris le pas sur le quotidien. “Je me suis fixé une rigueur personnelle et j’ai pu obtenir un accès internet pour suivre mes cours à distance ce qui m’a permis de continuer à travailler à fond.” Un exemple de résilience pour une jeunesse souvent pointée du doigt pour son oisiveté.

« Malgré les chagrins et les nuits blanches »

Le nez dans les livres et la tête dans les concours, Wakil espère décrocher une place au sein d’une école d’ingénieur ou une université en métropole. “Malgré les chagrins et les nuits blanches peu importe le résultat du concours je n’aurai pas de regrets”, assure l’étudiant. Soutenu par ses enseignants et sa famille, il compte bien prouver qu’importe ses origines et ses moyens avec de la détermination le monde nous appartient. “Il y a plein d’obstacles qui font que dès lors qu’on tente de s’approcher de l’égalité il y a toujours un problème qui vient rebattre les cartes. Aujourd’hui, j’essaie de travailler pour que les sacrifices qui ont été faits pour moi ne soient pas vains.” Une fierté qu’il peut déjà lire dans le regard ses parents très fiers de lui et confiants pour son avenir.

 

L’égalité des chances à Mayotte avec les Cordées de la réussite PHOTO

Afin d’ouvrir à tous les élèves qui le souhaitent les portes vers un avenir universitaire, du 11 au 15 avril 2022, la délégation de Sciences Po Lille est à Mayotte. Grande école française d’enseignement supérieur dans les domaines des sciences sociales et politiques, des relations internationales et de l’économie, l’IEP de Lille fascine autant qu’elle attire. La venue de sa délégation a lieu dans le cadre du partenariat développé avec le rectorat de Mayotte dans le cadre des Cordées de la réussite « Excellence vers Lille » au profit du lycée Tani Malandi à Chirongui et des collèges Bakari Kusu de Dzoumogné, Marcel-Henry de Tsinkoura, Bouéni et Ylang Ylang de Kani-Kéli. L’objectif est d’offrir des perspectives aux élèves participants grâce à la réalisation d’un travail collectif et à l’intervention des étudiantes tutrices. Six autres lycées de l’île bénéficieront également d’une présentation de l’IEP de Lille et des parcours des étudiantes.

Appel à candidature pour les jeux de la CJSOI « Jeunesse »

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Dans le cadre de l’organisation des 12èmes jeux de la CJSOI à l’île Maurice en décembre 2022, la direction régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports lance un appel à candidature pour la préparation et la sélection des jeunes pour les concours culturels.

La CJSOI est une commission intergouvernementale régionale composée de sept îles/pays membres (Comores, Djibouti, Madagascar, Maurice, Mayotte, Réunion et Seychelles). Le but ? Promouvoir l’amitié et la fraternité entre les jeunes des pays membres et favoriser le développement de la coopération régionale, du sport et de la jeunesse par le biais d’échanges de jeunes et de sportifs âgés de moins de 18 ans provenant des pays membres, et d’actions de formation de cadres.

Pour ces jeux de la CJSOI, le comité organisateur des jeux a mis en place une série d’activités pour les jeunes qui se veut être le reflet de la culture et de l’art des pays membres. Ceci, dans le but de faire découvrir le talent culturel et artistique des jeunes venant de cette partie du monde. Le but ultime étant l’échange culturel en faisant la promotion de la culture à travers les jeunes de l’océan Indien. Pour la première fois, les « concours culturels » qui est la nouvelle formule du volet jeunesse comprendra une activité compétitive au même titre que les compétitions sportives, l’E-sports, en plus de l’assemblée des jeunes et du spectacle musicale.

Initialement prévue du 16 au 25 juillet 2021, les 12èmes jeux de la CJSOI ont été reporté du 4 au 11 décembre 2022. Pour participer, il faut que les jeunes et les encadrants soient natifs de l’île et de nationalité française, soient présentés par une association de jeunesse reconnue par la DRAJES, soient âgés de plus de 14 ans et de moins de 18 ans

L’appel à candidature est lancé jusqu’au 30 avril. La sélection des jeunes devra se faire avant le 30 juin, date qui correspond à l’engagement quantitatif aux jeux. L’engagement nominatif définitif sera à envoyer le 16 août. Pour toute aide, information, vous pouvez contacter Atua Attoumani par email à drajes976-vieasso@ac-mayotte.fr ou par téléphone au 06.39.73.38.46.

Tout savoir sur la campagne de déclaration des revenus en 2022

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Si vous réalisez votre déclaration de revenus 2022 par Internet, vous avez jusqu’au mercredi 8 juin. Autrement, vous devez l’envoyer dans la boîte aux lettres du centre des finances publiques de Boboka à Mamoudzou au plus tard le jeudi 19 mai. Sous réserve de validation par les services et en fonction du canal utilisé, votre avis d’imposition sera disponible sur votre compte usager à compter d’une date comprise entre fin juillet et début septembre.

En déclarant par internet, vous bénéficiez d’une estimation immédiate de votre impôt et d’un avis de situation déclarative ; vous disposez d’un accusé de réception vous assurant de la prise en compte de votre déclaration ; vous n’avez pas à vous déplacer ; vous pouvez gérer votre prélèvement à la source dès votre déclaration signée. Après avoir signé votre déclaration en ligne, vous pourrez, jusqu’à la date limite de déclaration, modifier cette dernière. Après réception de votre avis d’impôt, vous pourrez encore utiliser le service « Corriger ma déclaration en ligne » via votre espace particulier, et ce, dès l’ouverture du service et jusqu’à mi-décembre.

Attention : les données et montants pré-remplies sur votre déclaration, et notamment celles en lien avec votre état civil et votre situation de famille, vos revenus de toute nature, vos réductions et déductions, vos prélèvements et acomptes contemporains prélevés à la source (PAS) doivent être vérifiés, complétés et corrigés s’il y a lieu, avant validation en ligne.

Plus de vingt kilogrammes de résine de cannabis interceptés à l’aéroport

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Le 8 avril dernier, à l’aéroport de Pamandzi, les agents de sûreté détectent de la résine de cannabis dans le sac à dos d’un passager à destination de La Réunion. Les vérifications faites par les douaniers confirment le produit pour une quantité de 6.15kg avant de découvrir 14.105 autres kilos dans son bagage en soute.

Au cours de l’enquête diligentée par la brigade territoriale autonome (BTA) de Pamandzi avec le concours de la section de recherche (SR) de Mamoudzou, une perquisition est opérée au domicile de l’intéressé avec l’appui d’une équipe cynophile et permet de saisir une somme de 6.150 euros en numéraire qui, recoupée avec les investigations techniques, contraint le mis en cause aux aveux.

Le 11 avril, à l’issue de sa garde à vue, le mis en cause a été présenté aux magistrats du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il a fait l’objet d’une incarcération à la maison d’arrêt de Majicavo dans l’attente de son jugement qui est programmé pour le 13 juin prochain.

Ewa Air repart vers Madagascar dès ce vendredi

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Seul l’ATR, qui peut transporter 64 passagers, a l’autorisation de voler vers Madagascar.

Après deux ans d’attente, le premier vol Ewa Air atterrira sur le tarmac de l’aéroport de Majunga, ce vendredi. Un soulagement pour la compagnie aérienne qui n’a le droit, pour le moment, qu’à un vol par semaine pour cette destination, un autre pour Nosy Be et très prochainement un troisième vers Diego-Suarez. La Tanzanie sera elle de nouveau sur les plans de vol au départ de Mayotte, le samedi 30 avril.

La reprise du trafic vers la Grande Ile ne pourra se faire qu’en douceur en ce mois d’avril. L’Etat malgache, qui a annoncé il y a plusieurs semaines déjà la réouverture de ses frontières, temporise en limitant les vols vers son territoire. Pour Mayotte, la seule compagnie habilitée à faire le trajet, Ewa Air, s’attend à redécoller ce vendredi vers Majunga, mais à raison d’une fois par semaine seulement. « Les vols vers Nosy Be reprennent aussi ce dimanche. Là aussi, il y aura un vol par semaine », indique Ayub Ingar, impatient de « relancer la machine ». Le directeur de la compagnie Ewa Air évoque même « un soulagement » pour lui et son personnel, Madagascar représentant la majorité de son trafic habituellement. Troisième destination malgache de la compagnie, l’aéroport de Diego-Suarez n’est pas encore ouvert. Mais le directeur évalue à « une ou deux semaines » l’attente. « Ils sont en train de sécuriser l’aéroport. Ça fait deux ans qu’il n’a pas servi », rappelle-t-il. Les liaisons s’opéreront alors chaque vendredi.

La fréquence n’est pas la seule contrainte imposée par Madagascar. « Seul l’ATR, qui a 64 places, a été autorisé », concède le gérant d’Ewa. Ces réouvertures s’accompagnent également de mesures pour éviter une nouvelle propagation du coronavirus (voir ci-dessous), tant côté malgache que français. Ainsi, même si le pays voisin n’exige pas de schéma vaccinal complet, ce dernier est demandé par les autorités françaises à l’enregistrement et à l’embarquement. Et le motif impérieux (personnel ou familial, motif de santé relevant de l’urgence ou motif professionnel ne pouvant être différé) reste de rigueur pour les non-vaccinés.

« Nos tarifs sont les mêmes qu’avant la crise »

L’attente provoquée par la fermeture des frontières va-t-elle avoir une incidence sur les prix des billets ? Ayub Ingar assure que non. « Nos tarifs sont les mêmes qu’avant la crise », fait-il remarquer. A une exception près toutefois, le billet d’avion est soumis à pas mal de taxes. « C’est 60% à 70% du billet », précise-t-il. Et celles-ci sont en augmentation au grand désarroi des professionnels du secteur. « Toutes les compagnies utilisant la plateforme de Pamandzi ont fait une demande auprès de l’aéroport pour geler les tarifs. Celui-ci n’a pas voulu. Une lettre a donc été envoyée la direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Nous n’avons pas eu de réponse pour l’instant », constate le directeur, qui espère une fréquence également plus importante pour les vacances d’été.

Autre pays de nouveau accessible, la Tanzanie accueillera son prochain vol Ewa Air, le 30 avril prochain.

 

Covid-19 : des règles différentes entre Madagascar et Mayotte

Alors que les lignes s’ouvrent vers Madagascar ou la Tanzanie (pays classés en zone verte), la préfecture de Mayotte précise le protocole à suivre en raison de la crise sanitaire.

Les voyageurs vers ces destinations ayant un schéma vaccinal complet doivent présenter des pièces prouvant leur schéma et faire valoir un test PCR négatif de moins de 72h ou un test antigénique négatif de moins de 48h. Des contrôles ont lieu à la fois à l’enregistrement et à l’embarquement à l’aéroport de Pamandzi.

Dans les aéroports malgaches, c’est le test PCR négatif de moins de 72 h qui prévaut à l’arrivée. Toutefois, un test antigénique (payant) à faire sur place et une lettre d’engagement sont de surcroît demandés. En cas de résultat positif, un confinement de 7 jours sera à respecter dans un hôtel agréé.

Pour les voyageurs non-vaccinés, il faut également se plier aux mêmes tests. Attention toutefois, il faudra se munir d’un motif impérieux (personnel ou familial, motif de santé relevant de l’urgence ou motif professionnel ne pouvant être différé) dans le cadre d’un retour prochain à Mayotte.

Concernant la Tanzanie, sur place, si le schéma vaccinal n’est pas complet, c’est également le test PCR négatif de moins de 72 h qui est demandé. Et comme pour Madagascar, un motif impérieux devra être obligatoirement présenté au retour pour les personnes non vaccinées.

« D’ici cinq ans, Mayotte sera le département avec le plus d’enfants autistes en France »

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L’association d’Ernestine Bakobog, Autisme Mayotte, suit 250 enfants et jeunes adultes sur l’île.

Autisme Mayotte continue son combat pour améliorer la prise en charge quotidienne des enfants et des jeunes adultes autistes sur le territoire. Si plusieurs projets structurants sont en cours de réalisation, le nombre de places disponibles reste insuffisant. Entretien avec la directrice de l’association, Ernestine Bakobog.

Flash Infos : À l’occasion de la journée internationale de sensibilisation à l’autisme, vous avez organisé quatre événements entre le 28 mars et le 9 avril. Quel bilan tirez-vous de ces différents rendez-vous ? Et quelle rencontre vous a particulièrement marquée ?

Ernestine Bakobog : Le bilan est positif par rapport aux retours des participants, qui en redemandent. Ils veulent renouveler les colloques sur l’autisme parce qu’il s’agit d’un sujet très complexe à Mayotte… Les parents ont besoin aussi bien d’informations que de formations. Certains ne savent pas vers quelles structures se diriger pour détecter les troubles du spectre de l’autisme. Actuellement, nous sommes submergés par le nombre d’appels des familles et des professionnels de santé, cela veut dire que ces événements ont eu un impact, même s’il reste beaucoup à faire !

L’intervention de l’agence régionale de santé (ARS), qui nous accompagne depuis le début, nous a beaucoup émue, tout comme celle de Josef Schovanec. La présentation de l’accompagnement des jeunes adultes et des adolescents dans la découverte du corps et de la sexualité et celle des ambassadeurs de l’autisme au lycée de Kahani ont également énormément marqué les esprits. Par rapport à ces derniers, ils participent à l’inclusion de huit enfants autistes depuis 2019 à travers l’organisation d’activités sportives tous les mercredis. Au sein de leur établissement, ces élèves aident et vont vers. Ils ont pour mission de convaincre les familles à agir et de nous les orienter.

FI : Le 1er juin dernier, l’association pointait du doigt l’absence de structures spécialisées sur le territoire… Avez-vous pu avancer sur certains projets avec les autorités compétentes, comme la création d’une plateforme de dispositifs intégrés IME-Sessad ?

E.B. : L’accueil de jour est opérationnel depuis septembre 2021. Avec seulement huit places disponibles, il se retrouve déjà saturé. Dans ces conditions, un jeune ne peut s’y rendre cinq jours par semaine, nous sommes dans l’obligation de mettre en place un système de rotation… Pour ce qui est du centre de diagnostic et de ressource autisme, l’appel à projet est attribué. Il reste la mise aux normes des locaux de Doujani, avant d’envisager son ouverture d’ici deux ou trois mois. Cela sera une avancée énorme par rapport au fait que nous dépendions jusque-là de La Réunion.

Du côté des structures présentes sur le territoire, tout reste à faire ! Nous n’avons que deux instituts médico-éducatif, dans lesquels seulement 20% des places sont réservés pour les autistes ! Forcément, nous avons besoin d’avoir davantage accès aux accueils de jour, aux IME, aux services d’éducation et de soins spécialisés à domicile (Sessad), mais aussi aux écoles maternelles et élémentaires.

FI : Face à ce déficit d’infrastructures, de nombreux parents préfèrent quitter le territoire pour se rendre en métropole et ainsi jouir d’établissements adéquats. Que faites-vous pour accélérer la prise en charge des enfants atteints d’autisme ?

E.B. : Nous comprenons très bien leur position, même si certains parents rétropédalent et reviennent à Mayotte à la suite de l’ouverture de plusieurs IME. Toutefois, un autre problème se pose : la prise en charge des élèves sortis de l’école à l’âge de 16 ans. Les jeunes adultes sont laissés pour compte ! Il n’existe ni dispositifs pour leur insertion professionnelle ni entreprises adaptées…

Face à ce constat, nous ne baissons pas les bras. Au contraire, nous continuons à poser les diagnostics dès que possible et à collaborer avec la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Il faut que les officiels prennent conscience des besoins. Nous partons du principe que si beaucoup d’enfants sont orientés vers des structures inexistantes, ils bougeront ! En attendant, nous faisons notre possible pour les accompagner dans le cadre d’activités de jardinage pour leur permettre d’intégrer des codes sociaux, d’être autonomes et ainsi de se mélanger avec des « valides ». À partir du moment où nous commençons à avoir des adultes qui peuvent travailler dans un champ ou dans un jardin, nous démontrons aux autorités compétentes leur employabilité dans tel ou tel domaine.

FI : La dernière étude de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) recense pas moins de 1.500 autistes recensés à Mayotte. Comment analysez-vous ce chiffre ?

E.B. : Au sein de l’association Autisme Mayotte, nous suivons 250 enfants et jeunes adultes. C’est très compliqué, ne nous le cachons pas ! Si nous considérons que le territoire recense 300.000 habitants, il y aurait environ 6.000 autistes. Cela représenterait non plus 0.7, mais 2% de la population totale… Et chaque année, 200 nouveau-nés développent des troubles du spectre de l’autisme : c’est tout simplement énorme. D’ici cinq ans, nous serons le département avec le plus d’enfants autistes en France.

L’orientation comme crédo avec la maison des étudiants

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Volamena et Nayimina, étudiantes à Mayotte et habituées de la maison des étudiants.

Au sein du département le plus jeune de France, l’orientation socioprofessionnelle se pose comme un véritable défi. Infirmière, mécanicien, restaurateur… Certains ont depuis leur plus jeune âge une idée bien précise de leur avenir. Mais pour ceux qui tâtonnent davantage, pas de panique, la maison des étudiants de l’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), située à Dembéni, est là !

« Aider les jeunes à être autonomes, voilà notre objectif », affirme Moinecha Saïd, stagiaire au sein de la maison des étudiants de l’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM). Chaque jour la structure accueille une quinzaine d’étudiants. Conseils, documentation, espace de travail et connexion gratuite à un réseau wifi, plusieurs services sont mis à disposition. Abdallah Hafez, animateur relais, rencontre au quotidien les jeunes Mahorais. « Nous tentons d’apporter aux étudiants de la tranquillité dans un espace sécurisant non loin du centre universitaire », explique-t-il.

Implanté à Dembéni, le lieu où il travaille se pose comme un partenaire de la réussite de la jeunesse mahoraise. « Quand un jeune arrive, nous devons tout d’abord évaluer avec lui son parcours, ses attentes, ses compétences afin de l’orienter vers une formation », détaille Moinecha. Passionnée par son parcours en alternance, la jeune fille prend très à cœur son nouveau rôle de conseillère en insertion socioprofessionnelle : « Mon rôle n’est pas de forcer, mais de donner des pistes aux jeunes pour que le choix de métier vienne d’eux-mêmes ».

Un rôle qui ne fait que s’accroître

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Abdallah Hafe est animateur Relais AEJM au sein de la structure.

Son collègue Abdallah Hafez coordonne les animations et se tient à la disposition des étudiants pour toutes sortes de conseils. « On dialogue au quotidien avec le public que l’on accueille pour s’adapter à leurs besoins », explique le Mahorais. Même la disposition des locaux est faite pour répondre aux attentes des élèves. « Ici, on a de la place pour travailler, des ordinateurs, des tableaux pour les travaux de groupe. Ce lieu est nécessaire pour pallier le manque de place dans la bibliothèque universitaire », témoigne Lina, étudiante en master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF).

Avec la vie étudiante qui se développe à Mayotte, le rôle de la maison des étudiants dans l’orientation prend de plus en plus d’importance, estime Abdallah : « Nous avons besoin de compétences et de personnes dynamiques qui veulent travailler dans l’intérêt de notre communauté ». Comme lui, Moinecha affirme avec son parcours qu’un avenir professionnel est possible à Mayotte. Elle en veut pour preuve son objectif de vie. « Mon souhait est de me construire une carrière ici pour faire avancer mon île », confie la stagiaire.

Et même si le panel de formations reste encore réduit, les parcours post-baccalauréat se multiplient à Mayotte. De quoi assurer l’avenir de la maison des étudiants qui accompagnent jour après jour de plus en plus de jeunes.

L’aviation comorienne interdit les monomoteurs

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Cette décision de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), ne concerne que l’affrètement et la location des monomoteurs  pour des fins commerciales. La compagnie Int’Air Ile qui possède son propre un monomoteur peut en revanche continuer à travailler.

Le bruit courrait depuis un moment. Mais c’est désormais chose faite. Les monomoteurs ne peuvent plus effectuer des vols commerciaux sur le territoire comorien. Ainsi en a décidé le gendarme du transport aérien. Dans une décision publiée ce 12 avril, l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie  (Anacm) a officialisé la mesure.  » La présente décision a pour objet  d’interdire en Union des Comores tout contrat de location ou d’affrètement  des avions monomoteurs en transport commercial passagers« , annonce le directeur de l’Anacm Nassur Ben Ali. C’est-à-dire les monomoteurs peuvent seulement faire l’objet de location ou affrètement pour d’autres missions. Deux mois après le crash du monomoteur de la compagnie Ab Aviation, la sortie d’une telle mesure donne lieu à de nombreuses interprétations. Est-ce que cela signifie que la fabrication de l’appareil y était pour quelque chose dans l’accident survenu le 26 février au large de l’île de Moheli et qui a coûté la vie à 14 personnes ? Difficile de donner une réponse puisque l’enquête ouverte pour élucider les causes  du drame semble au point mort. Du côté du ministère des Transports pourtant, on ne nie pas l’existence d’un lien entre le crash et cette interdiction.  » Les monomoteurs doivent suivre un itinéraire spécial, mais les transporteurs comoriens ne le respectent pas pour des raisons économiques« , soufflera une source du ministère comorien des transports. De son côté, l’Anacm n’a toujours pas donné d’explications sur les raisons qui l’a poussé à interdire les vols commerciaux à bord des monomoteurs. Mais cela n’a pas empêché des spécialiste du domaine de donner leurs avis. Parmi eux, Ezi-eldine Youssouf. Ancien directeur technique de l’Anacm, cet expert en aéronautique fait partie de ceux qui ont salué la nouvelle mesure. S’il reconnait que techniquement les monomoteurs répondent aux normes internationales et sont reconnus partout, ce dernier estime par contre qu’ils ne sont pas adaptés pour un pays comme les Comores.  » Imaginez un vol décolle de Moroni à destination de Mutsamudu et qu’en plein vol une panne de moteur survienne. Si c’est un bimoteur, le pilote n’aura qu’à se servir du second moteur pour atterrir en urgence. Par contre pour un monomoteur il sera difficile de faire demi-tour ou se poser urgemment en rejoignant les cotes. Et  puisqu’on ne possède pas de dispositifs de recherches  et de sauvetages il vaut mieux interdire les mono pour réduire la probabilité des accidents« , plaide cet expert qui par ailleurs collabore avec Rkomor, un des compagnies qui assurent le transport domestique.

Fuir les responsabilités

Pour le moment, seule une compagnie comorienne exploite les monomoteurs : Int’Air Île. Mais un haut responsable de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie a assuré que la décision l’épargnera.  » On n’interdit pas les monomoteurs pour le moment mais plutôt la location pour transport commercial de passagers. Int’Air Île peut continuer à exploiter le sien« , a clarifié cette source autorisée de l’Anacm. Certes les appareils d’Int’Air Île, dirigée par Seffoudine Inzoudine ne seront pas cloués au sol, mais personne ne doute que les répercussions de cette décision se feront encore ressentir surtout en raison du psychose qui règne depuis le crash du vol d’Ab aviation. Déjà, avant que cette mesure ne tombe, Int’Air Île était confrontée à une sorte de rejet de la part de la population. L’appareil ne transportait que le ¼ des passagers. Ainsi, pour limiter les pertes financières, la direction  n’a eu d’autre choix que d’interrompre la circulation du monomoteur, loué pour combler le vide laissé par l’envoi en Afrique du Sud  de son principal avion pour maintenance. Même si son Cessna caravan 208  revenait, Int’Air Île va-t-elle pouvoir remonter la pente ? Seul l’avenir nous le dira. Pour certains en tout cas,  pointer du doigt le monomoteur est un moyen pour les autorités de fuir leurs responsabilités, elles qui n’ont pas été capables de porter secours aux passagers faute de moyens. Faut-il rappeler que jusqu’à présent les mauvaises conditions météorologiques sont considérées comme la raison du crash du vol d’Ab Aviation ?

Report de l’appel à projets « numériques » du Feder et lancement d’un nouvel appel à projets FSE

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Dans le cadre de l’enveloppe complémentaire de 134 millions d’euros au titre du programme opérationnel 2014-2020 des fonds européen de développement régional (Feder) et fonds social européen (FSE) (REACT EU), l’appel à projets publié le 17 septembre 2021 est ainsi modifié : l’avenant n°2, publié le 31 mars 2022, repousse la date limite de fin de candidature pour les porteurs de projet au 30 juin 2022. De plus, la date limite de fin d’exécution du projet, initialement fixée au 31 décembre 2022, est reportée au 30 juin 2023.

Pour mémoire, sont éligibles au présent appel à projets : les collectivités territoriales, le groupement d’intérêt public formation continue et insertion professionnelle (GIP FCIP) de la région académique de Mayotte, le centre universitaire de formation et de recherche, les établissements scolaires de premier et second degrés du territoire. Le détail de cet appel à projets et de ses modifications peut être consulté sur https://europe-a-mayotte.fr/projets-dinvestissement-en-faveur-dune-relance-verte-numerique-et-resiliente-a-mayotte.

Par ailleurs, le GIP « L’Europe à Mayotte » lance l’appel à projets qui s’inscrit dans l’axe 16 REACT EU du programme opérationnel Feder-FSE sur la période 2014-2020. Doté d’une enveloppe de 19.2 millions d’euros, il a pour objectif de soutenir financièrement tout projet pouvant atténuer les conséquences de la crise économique en mettant en place des actions contre la montée du chômage et de la pauvreté, notamment en facilitant l’accès à la formation et à l’emploi, en renforçant les compétences des publics en recherche d’emploi et en accompagnant la digitalisation des activités professionnelles. Sont concernées les opérations ayant démarré après le 1er janvier 2020 et qui ne sont pas terminées au moment du dépôt de la demande. La durée prévisionnelle de réalisation du projet ne doit pas aller au-delà du 31 mars 2023. La date limite de dépôt de candidature à cet appel à projets est le 8 juillet 2022 à 23h, heure de Mayotte. Le détail de cet appel à projets peut être consulté sur https://europe-a-mayotte.fr/appel-a-projets-react-eu-volet-fse.

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes