Bweni Mariame a remporté le championnat de France féminin de kickboxing le 17 avril dernier.
Mariame Ahmed, dite Bweni Mariame, a remporté le 17 avril dernier le championnat de France de kickboxing féminin dans la catégorie des 16 ans. Une fierté pour cette jeune fille originaire de Passamaïnty et élève en classe de première au lycée Younoussa-Bamana ! Et une nouvelle récompense sportive pour cette passionnée des sports de combat qui pratique le karaté depuis son enfance. Interview.
FIash Info : Bweni Mariame, vous venez de remporter la médaille de France du championnat de kickboxing, comment avez-vous vécu cette compétition ?
Bweni Mariame : Le combat a été fatiguant, mais j’étais portée par l’adrénaline ! J’ai affronté en finale une jeune fille venue de Corse, Noémie. Je suis fière d’avoir remporté cette médaille et j’ai aussi été très touchée par les encouragements de tous mes supporters ! A Mayotte, les clubs ne sont pas forcément solidaires entre eux, mais à l’occasion du championnat, ils sont tous venus me soutenir. C’était donc vraiment émouvant ! Par ailleurs, j’ai trouvé que l’ambiance était sympathique, car il n’y avait pas de barrière entre les gens, et il y avait vraiment un très haut niveau, surtout chez les enfants de 7-8 ans !
F.I. : Vous avez déjà reçu plusieurs récompenses sportives en karaté. Pourquoi avoir changé de discipline ?
B.M : En effet, j’ai été trois fois championne de Mayotte en karaté et une fois vice-championne de La Réunion. C’est cependant la première fois que je gagne un championnat de France. J’ai commencé le kickboxing il y a six mois, parce que je voulais découvrir une autre discipline. Je fais du karaté depuis mes sept ans donc je trouvais intéressant de découvrir une autre manière de combattre. C’est sûr que la pratique du karaté m’a aidé, mais il a quand même fallu que je m’adapte et que je suive un entraînement intensif car ce ne sont pas les mêmes mouvements.
F.I : Quel est le rythme de votre entraînement et comment conciliez-vous cela avec votre vie de lycéenne ?
B.M : J’ai des entraînements de deux heures à raison de trois fois par semaine. Comme je termine souvent le lycée à 17h, je n’ai pas le temps de rentrer chez moi et je vais directement au club. Je travaille pour le lycée à mon retour, vers 21h, jusqu’à environ 22h30. Comme je n’ai pas beaucoup de temps, j’essaie d’être régulière et je m’adapte en fonction des évènements qui ont lieu. J’adore les sports de combat, mais j’aime aussi étudier, en particulier les sciences. Je suis d’ailleurs en 1ère spécialité sciences de la vie et de la terre, sciences économiques et sociales et physique. Plus tard, je souhaite devenir criminologue.
F.I : Souhaitez-vous quand même vous professionnaliser en kickboxing ?
Oui j’y pense, mais je crois qu’il est également important que je suive des études et que j’apprenne un métier en parallèle. Pour moi, les deux choses sont compatibles ! Je continue les entraînements et je fais les choses par étapes. Pour l’instant, mon prochain défi est le championnat d’Europe. L’année prochaine, je pars faire ma terminale en métropole et j’ai reçu un accompagnement financier de la part du conseil départemental de Mayotte pour m’aider à m’intégrer dans le milieu du sport là-bas. Dans le kickboxing, je souhaite aller aussi loin que je le pourrai !
La pharmacie reste pour l’instant ouverte. La gérante attend désormais l’avis de l’ordre des pharmaciens.
La pharmacie des Badamiers se retrouve en soins palliatifs après s’être vue retirer sa licence d’exploitation. Si l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte affirme que c’est à l’ordre des pharmaciens de décider, elle doit réexaminer, de son côté, la demande de création d’officine du pharmacien qui devait s’installer initialement en Petite-Terre.
“Depuis 2020, l’ARS a octroyé trois nouvelles licences à Ouangani, Mamoudzou et Dembéni. À horizon 2027, ce sont cinq nouvelles pharmacies qui pourraient être créées.” Des chiffres radieux qui ne font pas sourire tout le monde. Installée depuis 2018, Mirasse Gataa, docteur en pharmacie au sein de l’officine des Badamiers, s’est vu retirer le 3 mars 2022 sa licence par la cour administrative d’appel de Bordeaux. Conséquence d’une bataille acharnée entre un concurrent pharmacien et l’Agence régionale de santé (ARS) Océan Indien qui avait accordé à la pharmacie de Dzaoudzi sa licence en 2017.
Alors que les fautifs désignés se rangent derrière la décision du tribunal, l’avenir de la pharmacie des Badamiers reste encore incertain. “Il revient désormais à l’ordre des pharmaciens de statuer sur le devenir de la pharmacie des Badamiers du fait des prérogatives qui lui incombent sur le contrôle de l’exercice professionnel”, explique Aurélien Nortier, expert conseil à l’ARS Mayotte. Une situation si simple ? Pas vraiment. Pour ouvrir ses portes, une pharmacie doit disposer d’une autorisation d’exploitation délivrée par l’ordre, mais aussi d’une licence quant à elle dispensée par l’ARS.
Quel avenir pour les Petits-terriens ?
A compter du jugement, l’agence dispose d’un délai de deux mois pour réexaminer la demande de création présentée par la pharmacie Les Orchidées, celle qui devait s’installer initialement en Petite-Terre. Quant à Mirasse Gataa et ses employés, ils se retrouvent au pied du mur, la pharmacie restant toutefois ouverte en attendant la décision de l’ordre. “Nous espérons que l’ARS reconnaîtra le travail quotidien que nous réalisons depuis des années. Nous avons été les petites mains de l’institution pendant la crise du Covid-19. Sans compter le préjudice pour la population qui est habituée à nos services et ceux des praticiens reliés à notre structure”, explique la professionnelle de santé. Mais alors, qu’arrivera-t-il si l’ordre des pharmaciens accorde à la praticienne une autorisation d’exploitation et l’ARS une licence à son concurrent ? Nul ne le sait ou du moins ne veut bien le dire… Une situation inextricable qui risque de créer de nouveaux maux sur la petite île de Mayotte.
Une île aux vingt-cinq croix vertes
En 2022, Mayotte compte 25 pharmacies. Pour obtenir l’autorisation d’implanter une nouvelle officine, différents prérequis sont nécessaires. Diplôme, expérience, accessibilité, garantie horaire, mais aussi proportion au nombre d’habitants. “Le cadre réglementaire autorise l’implantation d’une nouvelle pharmacie et précise que celle-ci doit couvrir une population non ou mal desservie dans la commune”, explique l’Agence régionale de santé. En 2021, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi permettant de réduire, sur le territoire mahorais, les conditions démographiques exigées pour la création d’une nouvelle pharmacie, réduisant le quota de population à 7.000 habitants par commune. Avec ses 17.800 habitants, Dzaoudzi-Labattoir n’a de place que pour deux officines alors qui des Orchidées ou des Badamiers obtiendra gain de cause ?
Depuis le 4 avril dernier, le régime douanier a évolué à Mayotte. Les opérations de dédouanement et de taxation sont désormais sous la responsabilité des transporteurs de marchandises.
À La Poste, cette évolution va se traduire par un processus de dédouanement modernisé via des outils numériques permettant ainsi de fluidifier les flux entrants sur le territoire. Pour se conformer à la nouvelle règlementation, La Poste mobilise ses équipes et renforce les process de collecte de taxes pour simplifier la démarche de ses clients destinataires.
En fonction des franchises douanières et fiscales en place, La Poste proposera le règlement des droits de douane pour que les clients s’acquittent rapidement et facilement de leurs taxes via plusieurs solutions de paiement : le paiement en ligne sur le site laposte.fr par carte bancaire ; le paiement à la livraison auprès du facteur ; le paiement en bureau de poste au moment de récupérer le colis.
À noter que si l’achat a été réalisé chez un e-commerçant et que celui-ci a transmis à La Poste l’adresse email du client destinataire, elle pourra le contacter et lui proposer de régler ses taxes en ligne sur laposte.fr jusqu’à minuit la veille du jour de la livraison, lui permettant ainsi de bénéficier de frais de gestion réduits.
En cas de doute sur la provenance du mail, le client peut se rendre sur le site sécurisé de La Poste (https://www.laposte.fr/frais-douane ) avec son n° de suivi d’envoi pour payer les droits et taxes en ligne.
Le nouveau processus de dédouanement intègrera davantage d’informations et l’utilisation d’outils numériques, offrant la possibilité de payer les taxes en ligne. Ce transfert de responsabilité impliquera l’instauration de frais de gestion : deux euros ou cinq euros selon le type de colis (colis, petit paquet international ou courrier) pour un paiement en ligne sur laposte.fr et sept euros cinquante dans le cas d’un paiement auprès du facteur ou en bureau de poste. Pour de plus amples renseignements sur les implications fiscales et douanières, rendez-vous sur https://www.douane.gouv.fr/
L’association Village Websit, en partenariat avec la ville de Chirongui, organise un concours d’écriture ouvert à toute Mayotte pour les jeunes âgés de 12 à 30 ans. Les textes admis à concourir devront être rédigés en français, en shimaoré ou en kiboushi dans l’un des genres suivants : slam, poésie, nouvelle, conte… Vous avez jusqu’au 30 mai prochain pour transmettre votre œuvre soit par mail à village.websit@gmail.com ou directement sur place au 3 boulevard Abdou Bamana à Tsimkoura. La cérémonie de remise de récompense se tiendra au pôle culturel le vendredi 1er juillet. Pour obtenir le règlement et des informations complémentaires, vous pouvez téléphoner au 06.39.96.48.32 ou suivre la page Facebook Villagewebitsimk. À vos plumes, prêt, écrivez.
La 31ème édition de la fête de la science 2022 se déroulera du 10 au 27 novembre 2022 à Mayotte. Un événement sur le thème du changement climatique : Comment observe-t-on l’impact de l’activité humaine sur le climat ? Qu’est-ce que l’effet de serre ? Pourquoi la planète se réchauffe ? Quelles sont les conséquences sur les océans ? Quelles sont les conséquences pour la faune et la flore ? Comment s’organiser face au changement climatique ?
Les manifestations à destination du grand public ou des scolaires peuvent prendre des formes très variées : atelier, exposition, jeu, conférence, rencontre, débat, spectacle, visite de site, autre… et se dérouler dans divers lieux tel qu’un établissement scolaire, un lieu d’accueil, ou même vos locaux. Vous êtes un acteur de la culture scientifique à Mayotte, vous avez un projet et souhaitez y participer en proposant un projet scientifique ingénieux (en lien ou non avec la thématique) ? Rien de plus simple, il vous suffit d’inscrire d’entrer en contact avec le pôle recherche innovation du rectorat de Mayotte, vous serez accompagnés tout au long de la démarche.
L’ensemble des projets sont soumis au comité de pilotage pour validation et obtention du label ‘’Fête de la science’’. Son obtention s’appuie sur les critères suivants : caractère scientifique, technique ou industriel du projet, présence d’un référent scientifique, spécialiste de la discipline qui valide le contenu scientifique du projet, qualité de la médiation, qui doit être compréhensible et à la portée du grand public, neutralité du projet, surtout en cas de thème faisant l’objet de débats d’actualité, gratuité de la manifestation pour tous les publics, respect de la période officielle (du 10 au 27 novembre 2022).
Ce mardi matin, les parents d’élèves de l’école Cavani Stade ont été pris d’un mouvement de colère en constatant qu’ils ne pouvaient plus déposer leurs enfants à 6h20 comme à l’accoutumée. La police municipale est intervenue pour calmer les esprits. C’est en effet des agents de la ville qui sont censés surveiller les enfants avant leur entrée en classe comme l’exige l’arrêté du maire. Or ce mardi matin, apparemment sur décision du directeur de l’école, les agents étaient absents. Nous n’avons cependant pas pu savoir la raison exacte de ce manquement, faute de pouvoir parler au directeur, mais il a en tout cas provoqué la colère des parents d’élèves, gênés pour aller travailler. Une longue réunion a donc eu lieu pour résoudre la question et, finalement, les choses sont revenues à la normale. « J’ai pris cet arrêté il y a déjà longtemps et je ne l’ai jamais fait annuler », a déclaré Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou.
Opposés au deuxième tour de cette élection, Daniel Zaïdani et Thani Mohamed Soilihi ont confronté leurs points de vue dans cet entretien.
A quatre jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, Daniel Zaïdani et Thani Mohamed Soilihi ont accepté de répondre à une interview croisée. Le seul conseiller départemental à soutenir Marine Le Pen et le sénateur issu du parti d’Emmanuel Macron défendent deux projets bien distincts.
Flash infos : Vos candidats sont arrivés en tête en premier tour avec une abstention importante pour un scrutin présidentiel (26.3%). Comment mobiliser les électeurs pour le deuxième tour ?
Thani Mohamed Soilihi : Effectivement, nous avons affaire à une abstention importante pour une élection présidentielle, spécialement à Mayotte (59,69 %) où Marine Le Pen arrive en tête. En vue du second tour, nous, la Team Macron, nous mobilisons en nous adressant en priorité aux abstentionnistes en réalisant un important travail d’explication du bilan du président de la République et de son projet sur le terrain.
Daniel Zaïdani : Il y a trois paramètres à prendre en compte. A Mayotte, l’engouement est souvent moindre pour les élections nationales. On a aussi le problème des procurations. Beaucoup de gens sont inscrits uniquement pour continuer à voter aux élections locales, mais elles ne le font pas pour la présidentielle. Enfin, vous l’avez vu dans le travail que nous faisons, nous privilégions le contact direct. Après le meeting de Marine Le Pen en décembre, nous n’en avons pas fait d’autre.
Le conseiller départemental Daniel Zaïdani est un fervent soutien de la candidate Marine Le Pen.
F.I. : Sur quels points justement, ce duel peut-il se décider ?
T.M.S. : Le sérieux et la solidité du projet d’Emmanuel Macron sont les éléments moteurs de notre campagne. Le président a fait ses preuves, malgré une succession inédite de crises majeures : d’abord celle des gilets jaunes, la pandémie du Covid, la guerre en Ukraine. Nonobstant ces circonstances, il s’est engagé pour une Europe solidaire qui nous protège face aux crises, le chômage est au plus bas (7,4 % au national), la France n’a jamais été aussi attractive pour l’investissement international, notre pays a retrouvé un leadership certain au niveau européen et mondial, la pandémie a été convenablement gérée, le pouvoir d’achat des Français a augmenté, les impôts ont diminué pour tous… A Mayotte aussi, quoiqu’en disent ses détracteurs, Emmanuel Macron a un bilan largement positif. En face, le projet de Marine Le Pen est mouvant, peu crédible, non financé, dangereux, inconstitutionnel. Se rendant compte de la fragilité de son projet, elle rétropédale sur nombre de ses promesses, notamment sur la sortie de l’Europe, la tenue de référendums, le voile, la double nationalité…Son manque d’expérience, et son populisme exacerbé ne sont plus à démontrer, soulignant ainsi qu’elle n’a nullement l’étoffe d’une cheffe d’Etat.
D.Z. : En premier lieu, nous considérons qu’Emmanuel Macron a eu la chance de pouvoir exercer pendant cinq ans. Il est même venu ici en 2019 pour faire des promesses. Et on peut dire qu’après trois ans, le compte n’y est pas. Il n’a pas eu les solutions escomptées. Il y a eu un échec total, rien n’a été fait. Même sous François Hollande, il y a eu l’indexation, le revenu de solidarité active (RSA) est passé de 25 à 50 % en l’espace de trois ans. Avec Emmanuel Macron, il n’y a eu aucune augmentation des aides sociales. Enfin, il ne faut pas sous-estimer la déception des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ou Valérie Pécresse. Ils seront moins décidés à aller voter ce dimanche.
F.I. :Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont choisi tous les deux de s’adresser par vidéo aux électeurs mahorais. Quelle est l’importance de Mayotte à leurs yeux ?
T.M.S. : L’importance de Mayotte aux yeux d’Emmanuel Macron est incontestable, le président connaissant et saluant notre attachement atavique et viscéral à la France. Il a manifesté cet intérêt par un investissement et un engagement sans précédent au profit de Mayotte, de par l’augmentation des dotations aux collectivités, sa proximité durant la pandémie à l’occasion de laquelle les Mahorais avons été traités à l’égal de nos concitoyens. La circonstance que les résultats sur l’insécurité et l’immigration, aux origines anciennes, peinent encore à se voir, ne doit pas nous décourager ni nous fourvoyer, la continuation de ces efforts étant seule à même de redresser la situation de façon pérenne. L’intérêt d’Emmanuel Macron et des Macronistes pour Mayotte au quotidien tranche considérablement avec les apparitions de Marine Le Pen à l’occasion des élections européennes et présidentielles seulement.
D.Z. : Marine Le Pen a un attachement particulier pour l’outre-mer. Dans le cadre de son mandat de député, elle a fait plusieurs interventions en évoquant Mayotte. Elle venue présenter en décembre son projet pour Mayotte. Elle l’a fait même avant de donner son programme national. Il est clair et défini. Malgré l’éloignement de la métropole, elle a rappelé l’attachement de Mayotte à la France. En retour, elle est consciente que l’île a besoin de gages.
F.I. :Parlons programme maintenant, plusieurs points sont annoncés de part et d’autre. Mais comment les financer ?
T.M.S. : Les spécialistes affirment que le programme d’Emmanuel Macron est l’un des plus crédibles, avec des financements fléchés. Quant à celui de Marine Le Pen, il contient un chiffrage et dépenses hasardeux et démagogiques avec la baisse de la TVA (12 milliards), la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans (4 milliards), la nationalisation des autoroutes (50 milliards). Le projet de Marine Le Pen est déficitaire de presque 90 milliards selon l’institut Montaigne. Pour finir de s’en convaincre, il suffit de rappeler les propos suivants du prix Nobel d’économie Jean Tirole : « Le programme de Marine Le Pen est une liste à la Prévert de dépenses supplémentaires, largement sous-estimées à 69 milliards d’euros par an, financées à l’aide de recettes hélas en partie fictive ».
D.Z. : Nous n’avons pas d’argent magique comme Emmanuel Macron. Celui-ci veut financer son programme par l’endettement alors qu’il atteint déjà 600 millions d’euros au cours de son mandat. Il y aura des mesures qui permettront de réduire le déficit de l’Etat, notamment par la suppression d’un certain nombre de choses. Il y aura un une réduction et un contrôle des allocations versées aux étrangers. Concernant la quotepart versée par la France à l’Union européenne, Marine Le Pen veut la réduire. Nous ne touchons que 25 % de ce que nous donnons à l’Europe. Et malgré la baisse de la TVA sur le panier de la ménagère, notre budget s’équilibre à 68 milliards en recettes et en dépenses.
F.I. :A Mayotte, les électeurs attendent des mesures sur les domaines régaliens (immigration, sécurité, justice). Quelles réponses pouvez-vous leur apporter ?
T.M.S. : En la matière, comme précisé plus haut, les efforts durant le quinquennat d’Emmanuel Macron ont été sans précédents : destructions records de bidonvilles et reconduite à la frontière de 100.000 clandestins, augmentation de 40 % des forces de l’ordre avec la création de deux brigades supplémentaires de gendarmerie, adaptation du droit de la nationalité, mise en place d’une brigade de prévention de la délinquance juvénile, d’un centre éducatif renforcé, etc… Ces efforts seront continués et intensifiés par Emmanuel Macron, qui a d’ores et déjà annoncé la construction d’une cité judiciaire. Une lutte plus soutenue devra être menée contre l’aide à l’entrée et au séjour irréguliers ; un centre éducatif fermé devrait également voir prochainement le jour.
D.Z. : Il y a un projet de loi déjà prévu au niveau de la justice. Il comporte une meilleure représentation des juges. Nous souhaitons également encourager les policiers dans leurs fonctions. Je prends par exemple l’exemple de Petite-Terre, ce week-end (voir par ailleurs). Les gendarmes ne sont pas en nombre et il n’y a pas eu d’interpellations. Il y a sur l’île clairement des donneurs d’ordre qui font défaut. On veut également renforcer les policiers en termes d’effectif. Emmanuel Macron a annoncé que le nombre de forces de l’ordre avait augmenté de 40%. Les policiers eux-mêmes n’ont pas vu cette augmentation.
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi porte les couleurs de La République en marche, le parti d’Emmanuel Macron.
F.I. :Toujours sur le domaine de l’immigration, les relations avec les Comores dont sont originaires la majorité des migrants sont primordiales. Quelle est la meilleure approche selon vous ?
T.M.S. : La meilleure approche est celle entreprise par Emmanuel Macron : d’abord commencer par la mise en place d’un accord-cadre d’Etat à Etat sur la base duquel des échanges doivent se développer ; faut-il rappeler qu’il s’agit du premier du genre ? Ensuite faire vivre cet accord par l’aide au développement afin de permettre aux Comores de mieux fixer sa population chez elle et en usant de fermeté lorsque ses termes ne sont pas respectés. Là aussi, les résultats viendront avec le temps. La méthode qui consisterait à ignorer le voisinage en entretenant uniquement des rapports de force ne mènerait nulle-part.
D.Z. : Dans les premières actions du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères ira aux Comores pour faire un point sur la situation. Ce qui n’a pas été durant les derniers mandats. Il rappellera que Mayotte, c’est la France, et qu’aucune revendication ne sera tolérée. Les vagues d’immigration doivent cesser et les reconductions acceptées. S’il n’y a pas de collaboration, il y aura des sanctions comme l’arrêt des visas vers la métropole. Ils sont utilisés par les commerçants et les politiques notamment. Je pense également au gel des avoirs comme c’est fait actuellement avec les oligarques russes.
F.I. :Le département est connu pour être le plus jeune de France (60% de la population a moins de 24 ans selon l’Insee). Comment leur assurer un débouché à la sortie d’école ?
T.M.S. : Par la formation et la création d’entreprises et d’emplois. Sur ces trois points, le quinquennat qui vient de s’écouler a été exemplaire, malgré la crise sanitaire. Il convient naturellement de poursuivre dans cette voie, en faisant mieux coïncider les formations aux besoins du territoire. Il faudra également développer l’ingénierie locale afin de plus et mieux réaliser et résolument s’engager dans les domaines de l’environnement et du développement durable.
D.Z. : Marine Le Pen est la seule à proposer des exonérations d’impôts pour les moins de 30 ans. Il s’agit d’une politique volontariste qui va créer des emplois. C’est le cas également avec la retraite à 60 ans. En faisant partir les plus anciens, on permet qu’ils soient remplacés par les jeunes. Concernant l’éducation, il y a une réelle volonté de construire des établissements et de subdiviser les classes en école primaire. Il y a également une nécessité d’améliorer le niveau de français par des heures supplémentaires en primaire, mais aussi aux collèges.
F.I. :La convergence des droits est poursuivie depuis des années. Quand sera-t-elle complète ?
T.M.S. : Le projet départemental avait prévu une convergence des droits à l’horizon 2036. Le récent projet de loi Mayotte avait ramené cette échéance à 2031, au motif qu’une date plus rapprochée entraînerait des conséquences économiques négatives, notamment par l’incapacité des employeurs à l’assumer. Les partenaires sociaux et le Gouvernement devraient entrer en discussion pour trouver une échéance acceptable par tous et en finir avec cette aberration constituée par l’exode de centaines de Mahorais vers d’autres départements où les droits sont meilleurs.
D.Z. : Nous proposons une loi-programme sur quinze ans. Elle doit nous permettre de faire tous les rattrapages nécessaires. Certains mettront que quelques années, mais au plus tard, elle devra se faire dans les quinze ans.
F.I. :La mer est souvent citée comme un atout pour Mayotte, mais peu de choses ont vu le jour. Avez-vous des idées à défendre pour développer le littoral ultramarin ?
T.M.S. : Pour Mayotte, la construction de quais intercommunaux et du transport maritime serait une véritable bouffée d’oxygène pour la circulation au sein du département. La valorisation de nos magnifiques plages également. Une montée en puissance de l’ingénierie et des capacités de nos collectivités, notamment les intercommunalités, est nécessaire pour y parvenir. C’est le cas actuellement, accélérons le mouvement ! Pourquoi ne pas à terme céder la zone des pas géométriques et le foncier du littoral aux collectivités ?
D.Z. : Parmi ses mesures, Marine Le Pen veut relancer l’activité aquacole. Celle-ci a disparu parce qu’elle n’était pas soutenue ni accompagnée par le gouvernement, alors qu’elle créait de la richesse. Il faut tout reprendre à zéro. Concernant l’éolien en mer défendu par Emmanuel Macron, nous nous y opposons. Nous ne voulons pas de ces bâtons dans le lagon.
F.I. :L’environnement est un défi majeur sur un territoire densément peuplé. Comment le préserver ?
T.M.S. : Il s’agit en tous cas d’une impérieuse nécessité et d’une priorité qu’il convient de traiter d’urgence, sous peine de voir notre environnement et notre lagon, en particulier, rapidement se dégrader et mourir. Un plan d’urgence devrait être mis en place par les collectivités avec l’aide de l’Etat, pour sauver notre environnement et sa biodiversité. Cette protection n’aurait que des avantages, en assainissant nos lieux de vie, développant l’attractivité de Mayotte et créant des emplois. L’Europe nous serait aussi d’une grande aide, de par notamment les fonds RUP (destinés aux régions ultrapériphériques). La préservation de l’environnement doit en parallèle faire l’objet d’une éducation et d’une sensibilisation dès le plus jeune âge.
D.Z. : Dans le projet présenté ici, elle s’est engagée à créer une usine d’incinération (N.D.L.R. les déchets sont actuellement enfouis) afin de réduire la production de déchets. Il faut également mieux accompagner les collectivités par rapport à l’organisation du traitement. On parle beaucoup du Sidevam (le syndicat en charge de la collecte), mais celui-ci est mal doté pour ses missions. Le projet est une amélioration de ses finances.
F.I. :Les élus locaux attendent des réponses sur plusieurs grands projets (Piste longue, grand port maritime). Lesquels sont susceptibles de voir rapidement le jour ?
T.M.S. : La réélection d’Emmanuel Macron est le gage que ces grands projets verront le jour le plus rapidement possible. La piste longue, le grand port maritime, le second hôpital, la cité judiciaire, sont des promesses qu’il mettra un point d’honneur à réaliser. Mais cela ne pourra se faire sans le concours étroit des élus locaux. Le projet de loi Mayotte prévoyait notamment de faciliter le recueil de matériaux le temps de la construction de la piste. Un travail en confiance entre les élus d’une part et l’Etat et ses services d’autre part, doit se nouer ; l’importance des parrainages mahorais pour Emmanuel Macron va grandement y contribuer.
D.Z. : Marine Le Pen s’est positionnée pour le projet gazier. Les investissements pour celui-ci seront soutenus. La piste longue est également dans la loi-programme qui doit voir le jour en janvier 2023. La candidate se laisse au moins six mois pour travailler sur cette loi avec toutes les collectivités d’outre-mer.
La candidate du Rassemblement national a vu son nombre d’électeurs grandement augmenté entre 2017 et 2022.
F.I. :Jean-Luc Mélenchon a terminé deuxième à Mayotte avec 24% des voix, en prévenant « qu’aucune voix irait au RN ». Quel message souhaiteriez-vous passer aux électeurs de gauche dont le choix peut s’avérer déterminant le 24 avril ?
T.M.S. : Le candidat Emmanuel Macron n’a pas écarté la possibilité d’inclure des parties des programmes des autres candidats pour enrichir, et compléter le sien ; il a souvent pris en compte les contributions de la sorte, notamment à l’occasion des débats qu’il a multipliés durant son quinquennat. Au demeurant, Emmanuel Macron a d’ores et déjà pris plusieurs mesures qualifiées de « gauche » (reste à charge zéro, valorisation des retraites des agriculteurs, boulier énergie, baisse des impôts, sans oublier le « quoiqu’il en coûte » au plus fort de la pandémie…). Les électeurs de gauche n’ont par conséquent pas de souci à se faire. En revanche, ils en ont à se faire du côté de Marine Le Pen qui n’a pas hésité à les qualifier de « punks à chiens », « marginaux crasseux », montrant son irrespect envers une partie des Français, qu’elle tente malhonnêtement de séduire maintenant.
D.Z. : Pour moi, le report des voix de Jean-Luc Mélenchon ne peut pas se faire. Le seul et unique argument avancé pour contrer Marine Le Pen est sur le volet du racisme. Je tiens à rappeler que le Rassemblement national est un parti patriote, nationaliste et souverainiste. C’est donc l’équivalent à Mayotte d’un parti départementaliste. Marine Le Pen voit bien que les Mahorais sont attachés comme elle à la France. En lisant son programme, ce que je comprends, c’est qu’elle est la seule aujourd’hui à défendre le pouvoir d’achat, la sécurité et le rattrapage social. Alors que tout le monde est conscient que le programme d’Emmanuel Macron est creux. Il a d’ailleurs pris les idées de Valérie Pécresse et Yannick Jadot. Et dernièrement, il reprend celles de Marine Le Pen concernant le septennat et le vote à la proportionnelle. Il n’a pas de projet structurant.
L’attaque a eu lieu sur la route nationale, à Doujani. Les policiers ont ensuite eu maille à partir sur l’axe menant à Passamaïnty.
Alors qu’ils circulaient sur la route nationale, entre Doujani et Passamaïnty, des fonctionnaires de police ont reçu des pierres lancées par des jeunes, ce lundi soir. Les deux agents à l’avant du véhicule ont été sérieusement touchés à la tête. Leur pronostic vital n’est pas engagé.
La vitre du véhicule de police n’a pas résisté au projectile envoyé par la bande de jeunes.
« Un groupe de jeunes attendait un véhicule de police à Doujani. Ils ont lancé des pierres, dont l’une a traversé la vitre », raconte une source policière. À la sortie du village, en direction de Passamaïnty, c’est après avoir effectué un contrôle routier que les policiers ont été pris pour cible, ce lundi, peu avant 22h. Une attaque violente puisqu’une pierre a atteint la tête à la fois du conducteur et du chef de bord installé à sa droite. Si les deux agents âgés respectivement de 35 et 45 ans, ainsi que leurs deux collègues à l’arrière, ont pu faire quelques centaines de mètres pour s’extirper, le plus jeune a été assommé par la pierre qui a ricoché dans l’habitacle. Selon un policier qui a constaté les dégâts, il s’agit ni plus ni moins « d’une agression crapuleuse ».
Les renforts venus en nombre pour aider leurs collègues blessés ont également dû faire face à « un attroupement plus important » et d’autres jets de pierre. La bande de jeunes a ensuite rejoint les hauteurs entre Doujani et Passamaïnty pour échapper aux interpellations.
Un précédent très récent à Tsoundzou
Une enquête a été ouverte pour tenter d’identifier les responsables de l’attaque. Un geste que les policiers ne peuvent que déplorer à nouveau. En effet, ce n’est pas la première fois que les agents de Mamoudzou sont pris dans un guet-apens. Le 10 mars, à Tsoundzou, une voiture en patrouille avait déjà été la cible d’un jet de parpaing. Un jeune policier avait été blessé et 45 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail) lui avaient été prescrits. Ses collègues étaient alors montés au créneau en voyant le peu de sanctions contre le jeune agresseur. Le procureur de la République, Yann Le Bris, avait alors repris la main sur le dossier pour tenter de calmer leur colère.
Un homme retrouvé pendu près de la plage du Pendu
Samedi après-midi, un groupe de jeunes a découvert un homme dans la mangrove, à plusieurs centaines de mètres de la plage du Pendu, à Kawéni. En raison de la marée, la police judiciaire n’a pu récupérer le corps que dimanche matin. Agé d’une trentaine d’années, l’homme avait une sangle autour du cou. Son état de décomposition avancée indique que la mort a pu intervenir plusieurs jours plus tôt. Plusieurs éléments retrouvés sur place devraient permettre son authentification.
Les premières agressions ont été recensées autour de l’hôpital Martial-Henry.
Des bandes de jeunes ont, plusieurs soirs durant, commis des exactions à Pamandzi et Labattoir. Le phénomène est allé en s’amplifiant au fur et à mesure du week-end. En réponse, les gendarmes ont déployé une soixantaine d’hommes en renfort, lundi soir. Les riverains espèrent maintenant un retour au calme.
Les habitants de Pamandzi se disent exaspérés, ces jours-ci. Depuis vendredi, des bandes de jeunes s’affrontent à la nuit tombée et terrorisent une partie de la population. « Ça a commencé autour de l’hôpital Martial-Henry par du racket », fait remarquer Mohamed Elamine, l’adjoint au maire de Pamandzi en charge de la sécurité. « Puis, ça a empiré quand ils sont rentrés dans la ville et ont agressé gratuitement les gens. » Entre les jets de projectiles, les vols et les agressions, l’atmosphère a été effectivement tendue durant ce week-end pascal. Les rues étant parfois jonchées de cailloux au lendemain des affrontements. « Des habitants ont subi des agressions jusque dans leurs jardins », raconte l’élu.
S’il évoque des jeunes « extérieurs à la commune », la gendarmerie se fait moins catégorique. « On est confronté à des jeunes qui demeurent sur les hauteurs de Dzaoudzi et Pamandzi », indique le colonel Olivier Capelle, le commandant de gendarmerie, qui évalue leur nombre entre « 30 et 100 ».
Les gendarmes pris à partie également
Mais les affrontements ne se sont pas limités aux seuls habitants de Labattoir et Pamandzi, les gendarmes en ont fait également les frais. « Quand on arrive, on devient l’adversaire », déplore leur chef. Pour les repousser, les militaires utilisent les grenades lacrymogènes, quitte à ce que la population en subisse les conséquences. « On aimerait plutôt des interpellations. Surtout que ces jeunes sont connus », estime l’élu pamandzien. Ainsi, des habitants ont voulu également en découdre, ce lundi soir. « C’est un réflexe très souvent sur Mayotte », observe le gendarme. « On aimerait surtout qu’ils nous aident à calmer ces jeunes qu’ils connaissent. »
Les moyens ont d’ailleurs permis de restreindre ces heurts à Labattoir, dans la soirée de lundi. Une soixantaine de gendarmes a en effet été mobilisée ces jours-ci pour endiguer ce phénomène, notamment autour du plateau sportif de Labattoir, lieu habituel de regroupement. Des contrôles à la barge sont également intervenus pour éviter que des jeunes de Grande-Terre ne viennent « participer aux échauffourées ». « Ça nous est déjà arrivé », assure le colonel de gendarmerie. Il confirme que les forces de l’ordre « seront très présents » dans les jours à venir pour apaiser la situation.
: Ambdilwahedou Soumaila et Gamil Kakal ont signé un acte de mise à disposition pour vingt ans.
La signature d’un contrat de prêt à usage entre la ville de Mamoudzou et la société Cananga se tenait, ce mardi 19 avril, pour acter la mise à disposition de terrains pour l’exploitation d’un parc agricole. Un projet qui doit permettre de lutter contre l’érosion et de regénérer « cette coulée verte », mais aussi de favoriser l’insertion sociale des jeunes de Kawéni.
« Nous le faisons à titre gracieux pour information », confie sur le ton de la boutade Gamil Kakal. Le président exécutif du groupe Cananga se dit « heureux » d’accompagner la mairie de Mamoudzou dans « cette action », quelques minutes avant d’acter, ce mardi 19 avril, la mise à disposition de terrains pour l’exploitation d’un parc agricole. Et ainsi confirmer « la transformation » et « la rénovation urbaine de Kawéni », complète Ambdilwahedou Soumaïla, le maire.
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La parcelle se trouve dans la zone de Kaweni réhabilitée dans le cadre de l’ANRU.
La parcelle se trouve dans la zone de Kaweni réhabilitée dans le cadre de l’ANRU.
Les lopins seront végétalisés en fonction de la structure du terrain.
Ce contrat de prêt à usage d’une durée de vingt ans est par la même occasion un moyen de « récupérer du foncier », une denrée rare dans le 101ème département… Située en amont du domaine familial, qui s’étend jusque Trévani, et « occupée de manière illégale », la parcelle de quinze hectares doit permettre dans un avenir plus ou moins proche « la diffusion de pratiques agricoles respectueuses », à l’instar de la prolifération des circuits-courts. Mais pas que ! « Lutter contre la dégradation de l’environnement » s’avère être depuis plusieurs mois maintenant l’autre cheval de bataille du premier magistrat.
Périmètre agro-forestier et coulée verte
Un engagement qui rend nostalgique Gamil Kakal. Lui qui s’imagine « recréer ce périmètre agro-forestier » du temps de son grand-père, Fidahoussen et « regénérer cette coulée verte à moins de deux kilomètres du centre » de la ville chef-lieu. La municipalité prévoit de réserver certains lopins en pente forte aux plantations arborés et d’autres, plus exploitables, à des usages particuliers pour des pratiques innovantes encadrées. Tout cela dans l’optique d’imaginer dans le prolongement de cette « reconquête des terres agricoles » des activités de maraîchage, de culture ou encore d’élevage.
L’autre objectif ? « Restaurer le caractère collectif et favoriser l’insertion », confie Ambdilwahedou Soumaïla. Ce qui n’est pas non plus pour déplaire au président de Cananga, qui insiste sur les « enjeux de réinsertion » à destination de ces jeunes, qu’ils préfèrent voir travailler plutôt que d’errer dans la rue. Une émulation à la fois « sociale » et « économique » qui caractérise le leitmotiv du groupe Cananga, implanté à Mayotte depuis 1958. Un acteur « historique » certes, mais aussi et surtout « éco-responsable ».
Professeurs de géologie, Marin Auger et Sofia El Meknassi sont à l’origine de cette intervention.
Les professeurs du collège de M’Gombani ont eu droit, ce mardi 19 avril, à une petite conférence sur la biodiversité mahoraise menée par cinq étudiants en 3ème année de la licence Sciences de la vie et de la terre. Cet évènement avait pour but de solidifier les connaissances des professeurs afin qu’ils puissent au mieux les transmettre à leurs élèves et les éduquer ainsi au développement durable.
Vulgariser les connaissances scientifiques en termes de biodiversité : tel était l’objectif des cinq étudiants en L3 de Sciences de la vie et de la terre, qui ont donné une petite conférence d’une heure aux professeurs du collège de M’Gombani, ce mardi matin. En parallèle de leurs études, ils font partie de l’association universitaire Tanitsika (= « notre terre » en kiboushi). Celle-ci a pour objectif de sensibiliser la population mahoraise à la protection de l’environnement. A l’initiative de deux professeurs de géologie, Marin Auger et Sofia El Meknassi, ils ont chacun présenté un aspect de la faune ou de la flore de l’île aux parfums. « Nous avons constaté une certaine méconnaissance de la biodiversité locale chez les enseignants du second degré et même parfois chez les universitaires dont ce n’est pas le domaine », affirme la deuxième. « C’est la raison pour laquelle nous avons soufflé cette idée aux membres de l’association Tanitsika », poursuit-elle.
Les étudiants ont réalisé chacun une présentation de dix minutes sur un sujet concernant la biodiversité.
Les deux passionnés de géologie jugent la vulgarisation scientifique indispensable à une meilleure protection de l’environnement. « Plus on connaît les enjeux et plus on est conscient de la nécessité de protéger le vivant », assurent-ils de concert. Les cinq étudiants bénévoles ont été laissés libres du choix du thème de leur présentation, mais ils ne pouvaient cependant pas faire l’impasse sur les coraux et la mangrove, les deux écosystèmes les plus représentatifs de la nature mahoraise. Si la biodiversité leur a paru prioritaire pour une première conférence, les deux professeurs n’en oublient pas moins leur passion et comptent renouveler prochainement l’expérience sur des thématiques géologiques.
Des étudiants fortement engagés dans la préservation de l’environnement
L’initiative a, en tout cas, ravi les cinq étudiants qui ont réalisé une présentation de dix minutes chacun sur leurs thèmes respectifs. Djabaoudine, qui souhaite devenir océanographe, s’est logiquement penché sur les coraux. « J’ai grandi à Mayotte et je suis inquiet pour l’avenir des coraux de mon île », nous confie-t-il. La hausse des températures jointe à l’acidification de l’eau provoque en effet leur blanchiment. Il a notamment rappelé aux professeurs présents que les coraux sont des animaux et non des végétaux comme le croit souvent le grand public. Pénielle a, quant à elle, présenté les mangroves et leurs fameux palétuviers, ces arbres capables de respirer même en poussant dans la mer grâce à leurs pneumatophores. Les coraux et la mangrove sont tous deux des écosystèmes fortement menacés par les activités humaines et les étudiants ont rappelé l’importance de limiter les rejets de CO2, les déchets sauvages ainsi que la culture sur brûlis.
Les cinq étudiants sont en troisième année de licence Sciences de la vie et de la terre.
Mouyna et Farda se sont penchées sur les plantes endémiques de l’île et sa faune terrestre. Si l’île ne comporte que quinze espèces de mammifères dont la roussette et le maki, elle héberge en revanche 140 espèces d’oiseaux et de nombreux insectes. Un premier herbier a été constitué par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts en 1992, mais les scientifiques continuent à découvrir aujourd’hui encore de nouvelles espèces de plantes endémiques dont certaines ne poussent qu’au mont Choungui !
Au-delà de l’aspect purement scientifique, cette conférence a également été l’occasion de créer un pont entre les étudiants du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) et les professeurs du secondaire. Si ces derniers ne se sont pas bousculés au portillon malgré les aménagements d’horaires proposés par le collège, ceux qui étaient présents ont été ravis par cette présentation et ont affirmé « avoir appris des choses ». Cette conférence a également été l’occasion pour les étudiants d’annoncer leur participation cet été à la prochaine mission scientifiques menée par le Marion Dufresne. Une belle aventure pour ces jeunes passionnés qui seront aux premières loges pour assister à d’éventuelles nouvelles découvertes des scientifiques !
Dans une tribune publiée dimanche , Seffoudine Inzoudine n’a pas été tendre envers l’ancien directeur l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, Jean Marc Heintz. Ce dernier , qui est également le chef de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le crash du 26 février chercherait selon lui le patron d’Int’Air îles la facilité en interdisant les monomoteurs alors que l’enquête bat de l’aile.
Seffoudine Inzoudine a dit ce qui l’avait dans le cœur. Silencieux depuis le crash du vol d’Ab Aviation, le patron de la compagnie Int’Aire îles s’est exprimé pour la première fois sur cet accident mais pas que. Dans une tribune publiée sur son mur Facebook, avant-hier dimanche, l’entrepreneur est aussi revenu surtout sur la récente décision prise par l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, laquelle a interdit aux monomoteurs d’effectuer des vols commerciaux. S’elle bénéficie d’une dérogation, étant propriétaire d’un Cessna caravan 208, Seffoudine Inzoudine ne s’est pas empêché de s’attaquer à cette mesure prise le 12 avril. Pour ce dernier, on ne peut prématurément attribuer la faute au moteur de l’appareil d’Ab Aviation sans mener des investigations. » Lorsqu’un aéronef est accidenté, une commission d’enquête est créée. En l’espèce, Jean Marc Heintz a été désigné enquêteur en chef par un arrêté du ministre chargé des transports. Il doit répondre à certaines exigences de l’OACI ; dont la principale est d’avoir suivi le cours d’enquêteur accidents d’aéronefs et obtenu le diplôme sanctionnant ce dernier. Ce qui n’est pas le cas pour ce pilote retraité d’office il y a une dizaine d’années, et sans aucune formation en accident d’aéronefs« , relèvera-t-il dans un premier temps. A l’en croire, pour tirer des conclusions sur un accident, il faut d’abord compiler un certain nombre d’éléments .
Épave non retrouvé
Parmi eux, la transcription radio entre la tour de contrôle et l’équipage de l’aéronef accidenté, le résultat des boites noires si l’aéronef en est équipé, ou encore l’examen de l’épave. Chose qui n’a pas été faite un mois et demi après le drame qui a coûté la vie à 14 personnes. » A ce jour, aucune transmission de rapport n’a été faite. Pourtant, l’enquêteur en chef a préconisé l’interdiction des nouveaux monomoteurs aux Comores. En clair, il veut nous faire comprendre que l’enquête est terminée et que la mesure à prendre pour éviter d’autres accidents avec des causes similaires est d’interdire les monomoteurs. Je rappelle que cette décision ne respecte pas les recommandations de l’OACI et risque d’éveiller une éventuelle black-liste de l’aviation civile comorienne« , a prévenu Seffoudine Inzoudine. Le président directeur général de la compagnie Int’Aire île se demande par conséquent sur quelles bases on s’est appuyé pour pointer du doigt une défaillance du moteur alors que l’épave du Cessna de la compagnie Ab Aviation disparu n’a jamais été retrouvé. Si c’était le moteur, s’est-il argumenté, le pilote aurait eu le temps de communiquer avec les contrôleurs de la circulation aérienne, tout en prévenant les passagers de l’utilité de porter les gilets de sauvetage. Ainsi, ces derniers seraient sauvés puisque l’aéronef aurait amerri.
Moteur fiable
Ceux qui soutiennent la décision de l’Anacm avancent enfin l’argument selon lequel, il serait sage d’interdire les monomoteurs, étant donné que le pays ne dispose pas de moyens de recherche et de sauvetage en mer. » Faut-il rappeler au chef de l’enquête qu’il n’existe pas non plus de secours en montagne. Sinon pourquoi autoriser la traversée des bateaux entre les îles alors qu’on ne dispose d’aucun moyen de venir à leur rescousse« , a taclera-t-il. Pour répondre aux détracteurs des monomoteurs, Seffoudine Inzoudine a rappelé que le Cessna Textron Company, comme celui d’Ab Aviation est équipé d’un puissant moteur à turbine PT6 (même type que ceux qui équipent les avions ATR) efficace, un des meilleurs moteurs à turbine sur le marché réputé pour sa fiabilité. Depuis 2008, le Cessna Caravan qui a déjà fait ses preuves dans les missions de transport telles le fret, l’évacuation sanitaire, est équipé d’un ensemble d’équipements techniques appelé Garmin G1000. « Cet instrument de bord facilite la recherche et le traitement des informations sur des aspects comme la météo, le terrain, la circulation, le moteur. Ainsi, la fiabilité de cet avion n’est donc plus à prouver« , a assuré le patron.
L’Islam est la religion dominante à Mayotte. Elle rythme la vie des Mahorais, mais force est de constater qu’elle est de moins en moins pratiquée. Les jeunes sont les premiers à la délaisser, trop occupés à vivre une vie avec moins de contraintes. Afin de vérifier ce constat, nous sommes partis à la rencontre d’un groupe d’adolescents et sans grande surprise, ils admettent pratiquer l’Islam par obligation.
Dimanche, 7 heures du matin. Les voitures défilent devant le centre éducatif et culturel de M’tsapéré. Les parents viennent déposer leur progéniture, avec l’impression d’accomplir leur devoir de père et mère. Ils pressent leurs enfants pour qu’ils descendent des véhicules, les cours vont bientôt commencer. Mais les jeunes ne semblent pas pressés de monter les escaliers et rejoindre leurs classes respectives. Certains traînent des pieds, d’autres marmonnent… La matinée risque d’être longue pour eux. Mais ils n’ont pas le choix, chaque week-end c’est le même rituel et, à chaque fois, les adolescents essayent de négocier avec leurs parents pour ne pas se rendre au centre. Il s’agit en réalité d’une madrasa, autrement dit une école où les enfants apprennent l’Islam, à lire et à écrire arabe.
Du haut de ses 14 ans, Sayel se rend à la madrasa depuis maintenant 6 ans. On pourrait croire qu’il a pris l’habitude, mais il n’en est rien. « Je n’aime pas venir ici. Je viens simplement parce que ma mère me force à venir. J’aurais préféré rester chez moi et dormir », lance-t-il d’un air ronchon sous son kofia*. Mais Sayel sait que ses parents ne lui laissent pas le choix, alors il joue le jeu, à l’image de la majorité de ses camarades qui ont à peu près le même âge. Si les plus jeunes semblent heureux de retrouver leurs amis au centre, les adolescents ont plus de mal et ne s’en cachent pas. « Après 5 jours d’école, j’estime que j’ai le droit à 1 ou 2 jours de libre pour me reposer, dormir, jouer à la play. Mais non… On m’oblige à venir ici et ensuite je dois rentrer à la maison réviser mes cours », se plaint Sayb qui a également 14 ans. En effet, durant les semaines d’école, les enfants inscrits au centre doivent s’y rendre à chaque fin de semaine de 7h30 à 11h. Pendant les vacances scolaires, c’est tous les jours de 7h à 9h, sauf le vendredi. Un rythme que les jeunes ont visiblement du mal à supporter.
Un enseignement pas assez strict ?
Au centre éducatif et culturel de M’tsapéré, les cours commencent à 7h30. Les enseignants sont des oustadhs** chargés de transmettre leur savoir à ces jeunes musulmans. « On enseigne l’Islam de manière pédagogique. Ici on ne frappe pas l’enfant, on ne le force pas à faire ce qu’il ne veut pas faire, on l’écoute », indique Mouhamadi Bourhane, administrateur du centre éducatif et culturel de M’tsapéré. On est bien loin des écoles coraniques classiques mahoraises appelées chioni où le foundi, c’est à dire le professeur, est autorisé à frapper son élève, à lui faire faire des tâches ménagères. Savoir compter en arabe, lire et écrire la langue ou encore connaître les histoires des prophètes, c’est tout ce que les enseignants et les parents attendent de ces jeunes. Mais après des années d’apprentissage, certains ont l’impression de ne pas évoluer. « J’ai 15 ans et cela fait 11 ans que je suis ici. Après tant d’années, j’aurais pensé avoir plus de connaissances mais j’ai toujours le même niveau », réalise Mayssoon.
« La jeunesse délaisse la religion, elle a d’autres préoccupations »
D’autres, comme le jeune Sayb, ont leurs préférences. « Ce que j’aime le plus ici ce sont les hadiths*** qu’on nous raconte sur l’Islam et les prophètes, mais je n’aime pas lire le Coran », admet l’adolescent. C’est pourtant l’essence même des madrasas et des écoles coraniques. Les professeurs doivent aussi leur apprendre à faire la prière, mais ils n’ont pas les moyens de les obliger à la faire une fois chez eux et les jeunes en ont bien conscience. « Je ne fais pas la prière. Pourtant j’aimerais la faire, mais je n’arrive pas à m’y mettre », révèle Mayssoon. Idrisse, l’un de ses camarades réagit. « Ce sont des barrières psychologiques qui t’incitent à ne pas la faire. » « C’est le sheitan ! », lance un autre.
Mais la jeune fille n’est pas la seule à vivre la même chose, dans ce groupe d’une dizaine d’élèves seulement deux affirment faire la prière et ce n’est pas de leur plein gré. « Je fais la prière mais c’est parce que mes parents m’y obligent, je sais que si on ne me forçait pas je ne l’aurais pas faite », reconnaît Sayb. Ceci-dit, ces révélations n’étonnent pas les adultes qui les entourent. « Pour les jeunes qui sont ici la religion est une option. Ce n’est pas du tout leur préoccupation première. Ils viennent ici surtout parce que les parents sont derrière », reconnait Mouhamadi Bourhane. Et certains parents ont retiré leurs enfants du centre car ils estimaient que « les professeurs n’étaient pas assez stricts avec eux », ajoute l’administrateur.
Obligations religieuses et envie de liberté
Malgré leurs réticences, ces jeunes qui vont à la madrasa baignent dans la religion musulmane et certains, les plus rares, respectent à la lettre les obligations religieuses. Idrisse, âgé de 16 ans en fait partie. « La religion c’est ma vie, je fais la prière, je fais le ramadan, je vais à la mosquée, pour moi c’est normal. Je ne porte pas de short par conviction religieuse parce que dans l’Islam les hommes doivent se couvrir jusqu’aux genoux. » Le jeune homme refuse même de partir au Canada pendant ses études supérieures par amour pour sa religion. « Je voulais y aller mais j’ai appris qu’il y a beaucoup d’islamophobie alors j’ai décidé de ne pas y aller. Je ne veux pas être oppressé », raconte-t-il. Ses camarades comprennent ses choix, mais sont plus souples quant au respect de leur religion. Par exemple, les filles doivent couvrir leurs cheveux quand elles sont au centre, mais, une fois à l’extérieur, les règles ne sont plus les mêmes. « Moi je le mets uniquement quand je ne suis pas coiffée », révèle Réhéma, une autre élève. Elle n’est pas la seule dans ce cas, toutes les filles du groupe avouent faire la même chose, exception faite pour Mayssoon. « Je mets le châle à l’extérieur pour cacher mes cheveux par conviction religieuse, même au lycée. » Cependant, elle ne se sent pas prête à passer l’étape supérieure. « Je ne veux pas porter le voile car il faut vraiment avoir la foi, être sûr de son choix. »
Avoir foi en sa religion, un concept qui échappe de plus en plus à ces jeunes qui ont plutôt envie de s’émanciper et vivre autrement. La pression des parents les oblige à pratiquer l’Islam, mais cette pression a ses limites. « De nos jours, je trouve que la jeunesse délaisse la religion, elle a d’autres préoccupations », note Sayb, qui s’inclut dans le lot. Mais à l’exemple de ses camarades, il n’a pas l’intention de changer ses habitudes.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré aux jeunes de l’île dans le Mayotte Hebdo numéro 995.
*Kofia : le couvre-chef que les hommes musulmans portent pour aller à la mosquée ou lors d’évènements religieux.
** Oustadh : professeur de l’Islam
*** Hadiths : les histoires racontées par le prophète Mahomet et reprises par la suite
Nayma, organisation non gouvernementale et à but non lucratif, couvre l’intégralité de ses frais de fonctionnement et d’investissement grâce à des subventions, mais aussi des appels à projets. Problème ? Il est fréquent que, pour des raisons logistiques, ces financements soient perçus en retard par rapport à la date initialement annoncée. L’association se retrouve alors sans solution pour avancer ses divers frais de fonctionnement. Aujourd’hui, la structure souhaite se constituer une trésorerie afin d’avoir quelques mois d’avance et ainsi éviter de se retrouver “coincée” dans l’attente du versement des subventions. “Avec 204 salariés en insertion, on a une masse salariale très importante et de gros besoins en matériel, notamment pour les nettoyages de rivières et mangroves”, explique Solène Peillard, chargée de communication chez Nayma. L’association rappelle par ailleurs soutenir une structure comme Nayma c’est “soutenir la protection de l’environnement de Mayotte”, “s’engager durablement pour qu’on puisse protéger la biodiversité”, mais aussi “encourager l’emploi des publics les plus précaires avec le travail de salariés en insertion”. En bref, “se mobiliser pour le développement de Mayotte sur le plan écologique, social et sur le plan économique.” Pour soutenir l’association, particuliers comme entreprises peuvent effectuer des dons ponctuels ou réguliers.
Cela fait soixante ans que l’association pour adultes et jeunes handicapés existe par la volonté de citoyens qui ont souhaité s’engager pour l’intérêt général et universel. Mouvement citoyen, uni par des valeurs et des combats communs, l’APAJH affirme qu’aucune voix ne peut être donnée à Marine Le Pen le dimanche 24 avril, au deuxième tour de l’élection présidentielle. Si le quinquennat d’Emmanuel Macron laisse des mécontentements : la réduction des aides personnalisées au logement, la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), le mépris des corps intermédiaires, jusqu’à l’oubli affiché envers certains professionnels du médico-social lors du Ségur de la Santé. La déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé n’est pas effective en 2022, parce que le gouvernement s’y est opposé alors qu’il s’agit d’une mesure de justice et d’émancipation de chaque personne en situation de handicap. Malgré ce constat, « il s’agira de faire barrage à la candidate d’extrême droite en utilisant le bulletin de vote Macron ».
Après plusieurs mois de suspension due au contexte de la crise sanitaire (Covid-19), Air Austral, avec l’accord de ses autorités de tutelle, de la direction générale de l’aviation civile et des autorités thaïlandaises, annonce la réouverture tant attendue de sa ligne Réunion-Bangkok. La reprise de ses vols se fera de façon ponctuelle pour la période des vacances scolaires de juillet/août. La compagnie aérienne propose à sa clientèle du 2 juillet au 21 août deux fréquences hebdomadaires opérées en Boeing 787-8, comme suit : chaque mercredi et samedi, décollage de La Réunion Roland Garros à 20h, arrivée à Bangkok à 6h25 le lendemain et chaque jeudi et dimanche, décollage de Bangkok à 9h25, arrivée à La Réunion Roland Garros à 13h35.
Par ailleurs, Air Austral annonce la reprise progressive de ses vols de/vers Nosy Bé. La compagnie aérienne propose à sa clientèle à compter du 2 mai, deux fréquences hebdomadaires chaque mardi et samedi, et jusqu’à quatre fréquences chaque semaine à compter de la mi-juin. Ces vols seront opérés au moyen des Airbus A220-300, appareils de dernière génération, modernes, au confort renouvelé.
Les vols sont d’ores et déjà disponibles à la réservation, en point de vente Air Austral ou sur le site internet de la compagnie www.air-austral.com. Air Austral reste par ailleurs dans l’attente d’une approbation de son programme de/vers les autres provinces malgaches (Tamatave, Diego, Tuléar et Fort-Dauphin).
La quatrième vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben, élue de M’tsamboro, et la deuxième vice-présidente Tahamida Ibrahim ont pris part à la cérémonie de signatures autour du contrat régional de transition énergétique, dont les grandes lignes avaient été récemment présentées, à la MJC de Bouyoni, en présence des maires, des élus intercommunaux et du préfet Thierry Suquet (le Département de Mayotte signera officiellement une fois la délibération prise). « Une convention qui va sceller profondément le second départ après la première étape franchie le 24 décembre dernier pour un fructueux partenariat entre nos différentes institutions et pour le bien-être des habitants des communes du Nord », s’est félicitée Zouhourya Mouayad Ben, rappelant que « outil indispensable dans la conduite traditionnelle de la politique de cohésion sociale, cette convention doit également nous permettre de recentrer les programmations sur des actions innovantes et structurantes. Ceci en lien avec les enjeux prioritaires tels l’accès aux droits, l’amélioration du cadre de vie et le renouvellement urbain, la lutte contre l’illettrisme, la lutte contre les phénomènes de violence et ce dans toutes ses facettes, le développement des actions socio-éducatives, l’insertion par l’activité économique ». « Au nord de l’île, ce sont quelques 40 millions d’euros que nous avons apporté en soutien aux projets d’investissement des quatre communes du Nord. Il s’agit plus généralement des projets d’aménagement du territoire, de réhabilitation des voiries communales, de rénovation d’équipements sportifs, de soutien aux activités économiques ou encore des opérations basées sur l’équilibre social, notamment à travers des actions tournées vers des politiques de renouvellement urbain, ou encore d’amélioration de l’habitat, etc. », a-t-elle notamment évoqué, en saluant l’ensemble des partenaires institutionnels réunis autour de la table.
Le « non karivendzé* » de feue Zena M’déré, la plus célèbre des chatouilleuses mahoraises, lors de la séparation entre Mayotte et les trois autres îles de l’archipel des Comores, résonne encore aujourd’hui dans l’esprit des Mahorais. Plus de 45 ans après cette décision, les mentalités ont-elles évolué ? La jeune génération mahoraise partage-t-elle les mêmes combats que ses aïeux ? Les jeunes locaux semblent s’être affranchis de ces conflits intercommunautaires, mais les rapports entre Mayotte et les Comores restent toujours aussi délicats.
Un seul pin’s et tout s’effondre. C’est ce que l’on retient de la récente polémique de Miss Mayotte 2021. En accrochant ce petit bout de métal sur son écharpe lors d’un vernissage, Anna Ousseni a ravivé les tensions qu’il y a entre les Mahorais et les Comoriens depuis des décennies. Manque de respect, provocation, insulte envers les Mahorais, la jeune femme a été accusée de tout par tous, certains appelant même à sa destitution. Mais alors pourquoi un simple pin’s a-t-il mis le feu aux poudres ? Cette polémique reflète la situation ambigüe qu’il y a entre Mayotte et les îles voisines de l’Union des Comores. Pourtant la jeune génération mahoraise essaye d’établir de bonnes relations avec celle des Comores. Les artistes de l’île sont les premiers à vouloir aller au-delà de ces conflits.
Il y a quelques mois, deux chanteurs mahorais ont participé au concours musical comorien Nyora et la gagnante, Kueena, est originaire de l’île aux parfums. « Sa participation a fait du bruit uniquement sur Facebook. En réalité elle a été soutenue et accueillie en grandes pompes à Mayotte et aux Comores. Les artistes apprennent à se connaître et travaillent ensemble, je suis agréablement surprise », relève Julie Cudza, jeune Mahoraise de 24 ans. Est-ce un signe d’une évolution des mentalités ? C’est ce que pense la jeune femme. « Cette jeunesse a mûri. La nouvelle génération prend plus le temps de comprendre, elle ne réagit pas à chaud et c’est valable des deux côtés. Je trouve que les gens ont beaucoup évolué de manière positive», continue Julie Cudza.
« On peut améliorer la relation en proposant un dialogue »
Elle donne pour exemple l’actuelle Miss Mayotte, Anna Ousseni. « Tout le monde savait qu’elle étaitAnjouanaise et elle a gagné l’élection. Il y a dix ans, une Comorienne n’aurait jamais pu représenter Mayotte. » Elle n’est pas la seule à partager ce sentiment. Azrah Ali Abdou a 28 ans, c’est un jeune Mahorais qui dit entretenir des relations courtoises et fraternelles avec les Comoriens qu’il côtoie. Et selon lui, c’est une nouvelle fois l’art qui réussit à jouer les entremetteurs. « Il ya eu beaucoup de collaborations ces dernières années sur le plan culturel avec les Comoriens donc je suis convaincu que nous pouvons cohabiter en parfaite harmonie avec eux», explique-t-il. Ceci dit, la culture a ses limites, et la question politique prend le dessus.
« La limite est d’ordre politique »
Si les artistes mahorais et comoriens se placent au-dessus des problèmes qu’il y a entre leurs territoires respectifs et essayent d’apporter la paix à travers leurs arts, il est évident qu’ils ne peuvent pas mettre fin à la relation conflictuelle qu’il y a entre les deux communautés. « Nous avons montré que nous sommes capables d’entretenir de bonnes relations mais la limite est d’ordre politique. C’est avec la politique que l’on régit un territoire et ce problème ne peut pas être réglé autrement », soutient Azrah Abdou Ali. Selon lui, la situation est ambiguë à cause des instances internationales. « L’union Africaine et l’ONU donnent raison à l’union des Comores mais, dans les faits, Mayotte est administrativement gérée par la France… Alors à qui profite cette ambigüité ? D’un côté nous avons l’état comorien qui refuse d’assumer clairement son indépendance sous prétexte qu’il lui manque une île.De l’autre, nous avons une classe politique mahoraise qui use de cette situation pour en faire des grands débats en période électorale.Et au milieu, on a l’état français qui trouve des arguments pour ne pas développer Mayotte au rythme espéré par les Mahorais », analyse-t-il.
La relation entre Mayotte et les Comores peut cependant être améliorée si les politiques s’unissent pour trouver des solutions avantageuses pour les deux territoires. « On peut l’améliorer en proposant un dialogue qui aurait pour objectif de conclure sur des échanges et une étroite collaboration dans le but de nouer une vraie relation et de créer des coopérations car on parle beaucoup de coopération régionale sauf qu’en réalité elle n’existe pas entre Mayotte et les Comores », estime Houssalam Houdjati, 25 ans. Et selon lui, tout le monde peut y contribuer, qu’il s’agisse des acteurs politiques, mais aussi économiques, sportifs ou encore dans le domaine de la santé.
Mahoraise et Comorienne
Malgré la séparation de Mayotte et des Comores, la population n’a cessé de se mélanger. Aujourd’hui, une grande partie de la population mahoraise a des origines comoriennes, à l’image de Jasmounah Mohamed, âgée de 25 ans. Mère anjouanaise, père mahorais, la petite fille qu’elle était a baigné entre les deux cultures. Elle a grandi à Mayotte mais passait ses vacances à Anjouan. Elle a eu une enfance heureuse, loin des conflits qui opposent les deux peuples.
Désormais, la jeune femme pointe du doigt les clichés attribués aux Comoriens. « On a tendance à assimiler la délinquance aux Comores alors que tous les délinquants ne sont pas Comoriens. À cause de cela, la relation se détériore chaque jour un peu plus », regrette Jasmounah Mohamed. Elle prône une prise de conscience des deux côtés. « Les mentalités doivent évoluer. J’en connais certains qui pensent que Mayotte a toujours été française et donc pour eux les Comoriens sont des étrangers ici, mais moi j’estime qu’ils ne le sont pas et qu’on doit pouvoir tous cohabiter. » Un rêve qui n’est pas prêt de se réaliser, puisque plus le temps passe, plus la situation s’envenime. Ce constat inquiète Jasmounah mais n’ébranle en aucun cas son amour pour ses deux îles. « J’aime Mayotte tout autant qu’Anjouan et je considère qu’aucune île n’est mieux que l’autre. »
On a souvent tendance à dire que la politique fait fuir les plus jeunes, qu’ils ne s’y intéressent pas. À raison ou à tort, mais pendant des années, la jeunesse s’est sentie délaissée par les discours des politiciens. Aujourd’hui, ces derniers essayent de changer la donne, mais leurs efforts sont-ils suffisants ? Nous avons interrogé des lycéens qui livrent sans filtre leurs avis sur la politique.
Vous intéressez-vous à la politique ?
Yanta, 17 ans
Oui, parce que c’est un domaine qui attise beaucoup ma curiosité. Pour me maintenir informée de l’actualité politique je vais sur les réseaux sociaux et parfois je regarde les chaînes d’informations.
Ben Rayan, 18 ans
Oui je m’intéresse à la politique. J’aime bien écouter et analyser les idéologies des candidats, leurs programmes et voir qui peut tout changer.
Darkaoui, 17 ans
Non pas vraiment car lors des élections beaucoup de candidats nous mentent.
Bintitany, 18 ans
Oui parce qu’on ne me laisse pas vraiment le choix. Beaucoup de membres de ma famille font de la politique donc je dois aller aux meetings et j’écoute ce qu’ils racontent. Ils font de belles promesses mais qui ne sont pas toujours réalisées donc c’est dommage.
Nasrine, 17 ans
Pas vraiment. Je ne me suis jamais réellement intéressée à la politique, je me tiens juste informée de temps en temps grâce au bouche à oreille.
Que pensez-vous des politiciens mahorais ?
Yanta, 17 ans
J’estime qu’ils ne font pas grand-chose. Ils parlent toujours de projets mais ils ne font rien. Ils passent leur temps à faire des débats, à se disputer mais derrière on ne voit rien. Je trouve ça dommage parce qu’à Mayotte la majorité de la population est jeune et on a besoin de représentants, d’élus qui pensent à nous, qui réalisent des projets pour la jeunesse.
Ben Rayan, 18 ans
Je ne m’intéresse même pas à la politique mahoraise parce qu’à chaque élection on a toujours les mêmes personnes qui reviennent et ce sont toujours les mêmes idées. Au niveau national on a plus de diversité.
Darkaoui, 17 ans
La politique mahoraise m’intéresse plus que la nationale parce que je me sens plus concerné. Les élus mahorais peuvent nous aider directement alors que les nationaux ne s’intéressent pas à nous.
Bintitany, 18 ans
J’entends les gens dire que les élus de Mayotte ne font rien mais qu’est-ce qu’on en sait ? On n’est pas avec eux, on ne peut donc pas juger. Cependant je reconnais que sur certains sujets ils laissent à désirer. Ici on pense aux jeunes que lorsqu’il faut aller voter mais dès qu’ils sont élus on nous oublie. Il n’y a pas d’accompagnement des jeunes.
Nasrine, 17 ans
Les élus mahorais sont inexistants pour moi. Peut-être parce que je ne m’intéresse pas à la politique ou parce qu’ils ne font rien…
Pour qui voteriez-vous à l’élection présidentielle ?
Yanta, 17 ans,
Je ne peux pas voter mais j’aurais voté pour Jean-Luc Mélenchon car son projet de supprimer Parcoursup est une bonne idée.
Ben Rayan, 18 ans
Je peux enfin voter et je vais voter pour Jean Luc Mélenchon.
Nasrine, 17 ans
Je ne suis pas encore en âge de voter mais le seul à qui j’aurais donné ma voix c’est Jean Luc Mélenchon.
Que faudrait-il faire pour que les jeunes s’intéressent plus à la politique ?
Ben Rayan, 18 ans
Pour que les gens de mon âge s’intéressent à la politique il faudrait que les politiciens se mettent à notre place, qu’ils essayent de nous comprendre parce que tant qu’ils ne le feront pas on ne les comprendra pas non plus.
Bintitany, 18 ans
Les politiciens pourraient passer dans les établissements scolaires, discuter avec les jeunes et expliquer leurs rôles parce que les rares cours de politique qu’on a à l’école ne suffisent pas.
Darkaoui, 17 ans
Les élus doivent prouver qu’ils sont capables de faire des choses pour les jeunes. S’ils s’occupent bien de la population, là on pourrait s’intéresser à eux.
Nasrine, 17 ans
Je pense que nos représentants politiques devraient arrêter de faire de beaux discours et être plus en contact la jeunesse. Ils peuvent venir dans les écoles discuter avec les jeunes, interagir avec eux.
Si on vous dit « Mayotte département », quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit ?
Yanta 17 ans
Je pense à Zena M’déré parce qu’elle a beaucoup contribué pour que Mayotte soit un département.
Ben Rayan, 18 ans
Je dirais « évolution » parce que Mayotte est devenu un département et cela a permis de mieux mettre en valeur l’île.
Bintitany, 18 ans
Je pense à la fameuse phrase « Mayotte est française et le restera à jamais ». Depuis que je suis née, c’est ce que j’entends tout le temps.
Darkaoui, 17 ans
Je pense au conseil départemental parce que c’est le siège de Mayotte. C’est le président du département qui est responsable du territoire.
Nasrine, 17 ans
Ce qui me vient à l’esprit c’est l’égalité et l’équité avec les autres départements français. Je trouve qu’on est assez délaissés à tous les niveaux.
Mardi dernier, le conseil départemental a voté son budget primitif pour l’année 2022. L’occasion pour le chef de l’exécutif de présenter le projet de mandature. Ben Issa Ousseni revient en exclusivité pour Flash Infos sur les grandes lignes de celui-ci. Entretien.
Flash Infos : Mardi dernier, vous avez annoncé le lancement de votre projet de mandature. Quels sont les contours de cette stratégie mise en place et comment avez-vous procédé pour définir les trois thématiques prioritaires ?
Ben Issa Ousseni : C’est le résultat d’un travail de longue durée avec l’ensemble des élus d’abord, avec le regard des services et des directions aussi, pour proposer un cap clair pour la population. Sur le fond et à l’issue d’un état des lieux qui était nécessaire, notre projet pour Mayotte 2021-2028 se trouve construit autour de trois grands axes : le développement avec les déplacements, les infrastructures, l’économie ; les questions liées au mieux vivre ensemble autour des solidarités, de la culture, du sport, de la formation ; enfin, une partie intitulée « changer d’ère » axée autour de la gouvernance, des questions liées aux aspects institutionnels. Ces grandes thématiques et les questions qu’elles intègrent résument bien, me semble-t-il, les enjeux pour Mayotte.
FI : Vous avez expliqué que ce document n’était pas celui d’un groupe ou d’un camp, mais bel et bien celui d’une équipe qui œuvre pour Mayotte. Pourtant, certains élus de l’opposition disent en « off » que cette feuille de route est une coquille vide… Que leur répondez-vous ?
B.I.O. : Je ne sais pas d’où vous tenez ces propos auquel je n’ai pas à répondre. Ce que je trouve, au contraire important, c’est que ce document a été enrichi par l’ensemble des élus et qu’il a été adopté à l’unanimité. Et je crois qu’il est très riche et complet, très loin d’une coquille vide….
FI : Parmi vos engagements clés, nombreux sont déjà en cours de réalisation tels que le schéma d’aménagement régional, l’accès au numérique ou encore la réduction des embouteillages… Quelles réelles nouveautés proposez-vous ?
B.I.O. : Les engagements clés dont vous parlez doivent ensuite se décliner en mesures opérationnelles dont toutes ne sont pas déployées. Le schéma d’aménagement régional n’est pas encore validé. Nous ne sommes pas obsédés par la nouveauté à tout prix : il y a des mesures nouvelles (gratuité de la barge, création d’un office des sports, développement des lieux d’accueil parents enfants… pour n’en citer que quelques-unes) et d’autres qui prolongent la mandature précédente mais doivent être réalisées. Je pense que c’est déjà une ambition importante de mener à bien ce projet.
FI : Vous avez en ligne de mire l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027. Comment comptez-vous vous y prendre pour respecter les délais en termes de construction (exemple avec le gymnase de M’Tsangamouji) lorsque l’on voit les années de retard pour la livraison du stade de Cavani ?
B.I.O. : Un volet important de la mandature sera effectivement consacré à la réalisation des infrastructures dont notre territoire a besoin, en vue des Jeux des Îles 2027, mais plus largement pour la vie quotidienne de la population : jeunes, familles, usagers… Nous aurons besoin d’un engagement clair de l’État sur le financement de ces infrastructures et nous reprendrons ces discussions dès le nouveau gouvernement constitué. Quant aux blocages que vous évoquez, nous y travaillons – par exemple sur Cavani ou le cinéma – pour ne plus être tributaire de ces aléas. Notre organisation administrative doit prendre en compte ces enjeux essentiels.
FI : Au vu des projets structurants qui germent aux quatre coins de l’île, n’y-a-t-il pas un risque de saturation pour les entreprises du BTP ?
B.I.O. : Là encore, il y a des calendriers, des temporalités qui doivent permettre d’harmoniser des chantiers, qui témoignent tous d’un important besoin de rattrapage de notre territoire en termes d’équipement publics. Nous devrons nous en donner les moyens.
FI : L’idée de la gratuité de la barge pour les piétons est annoncée comme une mesure sociale et un coup de pouce aux mobilités douces. En ce sens, vous souhaitez poursuivre les études quant à la viabilité technique et financière du projet de réseau ferroviaire lancées par l’ancienne mandature. Ce projet est-il par exemple compatible financièrement avec le contournement de Mamoudzou ?
B.I.O. : Ces projets ne s’opposent pas et leurs temporalités sont bien distinctes. La gratuité de la barge pour les piétons est une mesure phare et symbolique de notre projet pour le mandat 2021-2028. S’agissant du projet ferroviaire, nous souhaitons pousser les études de faisabilité et de viabilité pour décider en pleine connaissance de cause. Le boulevard urbain est, quant à lui, bien lancé avec de nombreuses étapes à venir. Des financements importants existeront par ailleurs. Encore une fois, seule la combinaison des projets et des calendriers doit permettre des avancées concrètes.
FI : D’un point de vue écologique notamment, pourquoi ne pas faire pression sur Paris pour faire de Mayotte un territoire d’expérimentation en termes d’énergie solaire et maritime ?
B.I.O. : Parmi les discussions que nous aurons avec le nouveau gouvernement, une fois nommé, celles liées à la transition énergétique doivent avoir toute leur place.
FI : Comment comptez-vous vous y prendre pour faire adhérer la population à votre projet ?
B.I.O. : Nous souhaitons déjà mieux associer la population aux choix qui la concerne directement. Je pense également que l’adhésion viendra surtout de notre capacité à faire avancer les projets et les dossiers. Nous sommes jugés sur les avancées.
FI : À combien chiffrez-vous votre projet, sachant que dans son avis, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte explique que la collectivité ne dispose plus de marge pour investir ? Et quand dans le même temps, le territoire a toutes les peines du monde pour consommer les fonds européens…
B.I.O. : Le projet conjugue des mesures très différentes : des infrastructures avec des coûts bien précis, des ajustements et des changements dans nos fonctionnements ou encore des mesures d’ordre plus sociétal. Il est difficile de chiffrer cela globalement, mais ce qui est certain, c’est que nous agirons au rythme de nos capacités, en allant chercher les financements nécessaires. Dans le cas des Jeux des Îles, par exemple, l’engagement de l’État à nos côtés aura toute son importance.