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La société Miss France renvoie la balle au comité mahorais…actuellement en stand-by

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À la suite d’une apparition publique de Miss Mayotte affublée d’un pin’s aux couleurs des Comores, une lettre a été envoyée par des Mahorais mécontents en vue de destituer Anne Ousseni. La société Miss France, par l’intermédiaire de sa présidente Alexia Laroche-Joubert, leur a répondu que la procédure est du ressort des comités locaux. Cependant, celui de Mayotte n’est plus actif, n’ayant plus de délégué régional.

societe-miss-france-renvoie-balle-comite-mahorais-actuellement-stand-byFaute de personne en capacité de lui enlever, Anne Ousseni conserve son écharpe de Miss Mayotte. La jeune représentante de l’île a été très critiquée quand elle s’est affichée, lors d’un vernissage à Kawéni en mars, avec un pin’s représentant le drapeau de l’Union des Comores. Un geste mal interprété par des Mahorais en raison de l’histoire tumultueuse entre les îles de l’archipel. Des politiques ont même pris position pour demander au moins des excuses, voire sa destitution. Confuse, la miss avait répondu sur les réseaux sociaux : « Ma démarche était maladroite, mais n’avait d’autre but que de marquer cette rencontre d’un esprit d’ouverture, de respect et d’hospitalité. Je tiens à m’excuser en vous priant de croire dans ma volonté de continuer de toujours faire de mon mieux pour représenter la beauté de notre île et promouvoir sa richesse, ses spécificités culturelles et son patrimoine ».

Un aveu qui ne suffit pas à calmer certains esprits, qui ont fait part de leur mécontentement directement auprès de la société Miss France et notamment sa présidente, Alexia Laroche-Joubert. La célèbre productrice de télévision leur a répondu par une lettre datée du 12 avril. Alors qu’elle dit qu’elle « partage, bien entendu, votre surprise », elle rappelle que « l’utilisation par une miss régionale de son titre auquel est associé « Miss France » à des fins de propagande ou de militantisme politique est parfaitement contraire aux valeurs véhiculées par « Miss France » ».

Aucun délégué régional actuellement

Ce n’est pas tout, puisque la présidente évoque également la destitution de la miss. Cependant, elle se retranche derrière le fait que « celle-ci ne peut pas être décidée par la société Miss France qui n’est pas l’organisateur de l’élection de Miss Mayotte 2021 ». Pour rassurer ces interlocuteurs, elle ajoute : « Nous ne manquerons pas de nous rapprocher de la société Miss Mayotte afin de lui faire part de vos préoccupations. » Une intention louable, mais vaine, le comité mahorais étant actuellement en stand-by (voir ci-dessous). Aziz Patel, le délégué de La Réunion, qui fait office de relais actuellement pour Mayotte, assure que cela ne le concerne pas non plus. « J’ai déjà bien à faire avec l’élection de Miss Réunion », préfère-t-il répondre, laissant à la société Miss France le soin de gérer la suite de l’affaire.

Dans sa réponse, Alexia Laroche-Joubert dédouane cependant l’une des tenues de la candidate au cours de l’émission du 11 décembre 2021, que les protestataires jugeaient trop proche des couleurs de l’Union. « Sachez que Miss Mayotte n’a pas choisi elle-même son costume. Ce costume et son créateur ont été sélectionnés à l’occasion d’un concours », tient-elle à justifier.

Contactée, la société Miss France n’avait, pour le moment, aucune réponse à apporter sur la suite des événements dans ce cas très particulier. Celle-ci ne peut que constater le fait que la polémique ne devrait pas se renouveler, cette année, l’élection de Miss Mayotte 2022 étant compromise.

 

L’île sans représentante en 2022

Non liée à cette récente polémique, l’absence de Miss Mayotte au futur concours Miss France tient davantage à des questions d’organisation. En effet, le comité mahorais ne dispose plus de délégué régional. Franck Servel, qui en assurait la fonction depuis des années, a présenté sa démission en janvier. Le comité n’ayant pas trouvé de successeur adéquat pour l’instant, il est donc peu probable qu’une miss aux couleurs de Mayotte soit présente à la future soirée Miss France organisée d’habitude en décembre.

Le « coup de cœur du jury collège » du concours VideoDiMaths pour 13 élèves de Zakia Madi

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Dans le cadre du concours VideoDiMaths, 13 élèves de quatrième du collège Zakia Madi d’Iloni ont reçu la mention « coup de cœur du jury ». Ils ont été plébiscités ce vendredi 22 avril par le recteur, Gilles Halbout, qui leur a remis plusieurs cadeaux symboliques.

« On aime les maths ! » Élève de quatrième au collège Zakia Madi d’Iloni, Eliass ne cache pas sa joie au moment de recevoir sa calculette des mains du recteur, Gilles Halbout. « À Paris, on m’a dit tout le bien de votre projet, c’était normal que vous soyez récompensés », rétorque le responsable de l’académie, en déplacement ce vendredi 22 avril au sein de l’établissement scolaire pour plébisciter les 13 collégiens, qui ont remporté la mention « coup de cœur du jury » du concours VideoDiMaths 2021-2022.

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Tout remonte en fin d’année dernière lorsque Paul Nieto, leur professeur de mathématiques, se voit proposer par son inspecteur académique de candidater à cette expérience proposée par le centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une démarche qui s’inscrit dans la stratégie nationale de la culture scientifique, technique et industrielle. Fraîchement inscrite en décembre, la troupe débute alors l’écriture du texte un mois plus tard avant de procéder au tournage. « J’ai choisi d’aborder la question du Covid-19 », relate l’enseignant. « Dans les médias, on ne dit jamais combien de personnes sont vraiment protégées. On l’a démontré avec un raisonnement de classe de sixième. »

La notion de pourcentage

Que ce soit derrière ou devant la caméra, les jeunes s’impliquent dans ce projet durant leurs heures creuses. « C’était en plus des cours, on bossait dessus lorsqu’on avait des profs absents », confie Hamilati, convaincue par la thématique choisie. « Les calculs, c’était quand même dur. Et ce n’était pas si simple que cela de trier toutes les informations sur ce sujet », poursuit Eliass. Pour arriver à leur démonstration, à savoir le chiffre de 44.400.000 de Français totalement vaccinés, les camarades de classe mettent alors en lumière la notion de pourcentage. « L’idée était de rechercher de nouveaux acquis et d’apporter une nouvelle vision des mathématiques », résume Paul Nieto.

Un cheminement qui ravit Gilles Halbout, mathématicien de profession. « Vous êtes la fierté de ce territoire », leur lance-t-il. Avant de les pousser à poursuivre en cette direction. « En France, nous avons besoin de beaucoup d’ingénieurs. Mais pas seulement. Vous pouvez aussi travailler dans la finance ou les assurances en suivant la voie des mathématiques. » Si certains élèves s’imaginent déjà intégrer une filière bien précise dans l’enseignement supérieur, d’autres se montrent plus dubitatifs… Quoiqu’il en soit, tous font preuve d’une appétence indéniable pour cette matière !

Carburants : l’usine à gaz de l’inflation

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Crise ukrainienne, reprise d’activité post-Covid, ruée sur les bouteilles de gaz… Chacune de ces propositions est valable pour expliquer la hausse exceptionnelle des prix du gaz et des carburants à Mayotte ces derniers mois. Les foyers du 101ème département, qui ne peuvent se contenter que d’une remise de l’Etat sur l’essence, n’ont désormais qu’à prier pour que le prix des produits bruts baisse.

D’aucuns soutiennent que les Mahorais sont résignés face à la relative pénurie de gaz et l’augmentation – bien moins relative – de la hausse des prix des carburants. Que nenni ! Sur les réseaux sociaux, les internautes semblent adeptes du dicton « mieux vaut en rire qu’en pleurer ». Des dizaines de mèmes et d’espiègleries viennent fleurir le web mahorais au sujet de l’explosion des prix du gaz et de l’essence. Si le second degré est de rigueur en ligne, la population s’est néanmoins enflammée sur une potentielle hausse des prix. En se ruant sur les bouteilles de gaz disponibles sur l’île au lagon, les consommateurs ont provoqué une pénurie temporaire qui n’aurait jamais dû exister, à l’image des comportements observés dans les grandes surfaces lors des premiers confinements liés à la crise sanitaire. Le manque éphémère a donc été dû à un certain instinct grégaire, et non pas à une quelconque pénurie faisant suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À Mayotte, les bouteilles ne sont pas les mêmes que celles de métropole. Quand l’Hexagone doit compter en partie sur le gaz naturel de Russie, l’île au lagon tourne au butane importé des pays membres de l’OPEP, qu’il s’agisse de l’Inde ou de pays d’Amérique du Sud. Cependant, les hausses de prix, elles, sont bien réelles.

+ 25% pour le sans plomb, + 31% pour le gazole

En tout juste 14 mois, de janvier 2021 à avril 2022 plus exactement, les carburants et le gaz ont atteint des hauteurs inouïes. Alors que les prix de vente maximum du sans plomb et du gazole étaient respectivement de 1,39€ et 1,15€ le litre au début de l’année dernière, ils sont désormais à 1,74€ et 1,51€, d’après les publications de la préfecture de Mayotte. Cette explosion représente une hausse de 25% pour le sans plomb et de 31% pour le gazole. « La structure de prix est la même tous les mois, on prend le prix du pétrolier sur les 15 premiers jours du mois précédent, explique Karine Poisson, directrice générale de TotalEnergies Mayotte. Ce qui veut dire qu’à partir du moment où le marché augmente, le prix de base du produit également. Tout est formalisé de façon claire, que ce soit les taxes qu’il peut y avoir au niveau de l’Etat et du fret, ainsi que des marges, qui sont validées par la préfecture et qui sont fixes d’un mois à l’autre. »

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Seulement, si l’on observe les courbes, elles sont en hausse exponentielle depuis quelques semaines. Même sur le petit caillou de l’hémisphère sud qu’est Mayotte, la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis le 24 février a donc un effet, que l’on pourrait qualifier de papillon. « La crise en Ukraine pèse évidemment beaucoup sur le cours du pétrole mondial, continue Karine Poisson. Cela nous met dans une situation où la parité euro-dollar nous est aussi moins favorable, puisque le dollar augmente. Mais il y a aussi le post-Covid qui provoque une reprise d’activité, et donc beaucoup plus de demande, face à moins d’offre de l’autre côté. » Quant à la bouteille de gaz de 12 kilos, elle est passée de 22,50€ en janvier 2021 à 29€ en avril 2022, ce qui correspond à une hausse de 29%. Des dépenses superflues pour les Mahoraises et les Mahorais qui, faut-il le rappeler, vivent avec un PIB par habitant de 9380€ en moyenne (Insee, 2015) contre 32967€ en France, et dont 77% se situent au-dessous du seuil de pauvreté.

Ressentiment réunionnais

La situation est donc dramatique pour les ménages de l’île aux parfums, qui doivent faire face à « l’odeur de l’essence » ces derniers mois. Autre motif de grogne sociale : les différences de tarifs existant entre Mayotte et le département voisin de La Réunion. De l’autre côté de Madagascar, « au 1er février 2022, le prix de la bouteille de 12 kg était de 20,33 euros à La Réunion et de 25,43 euros à Mayotte, soit un surcoût à Mayotte de +25,43 %. Au 1er avril, le prix de la même quantité de gaz est de 22,96 euros à La Réunion et de 29,00 euros à Mayotte, soit un surcoût de +26,31 % », comme le rappelait Mansour Kamardine dans une publication du Journal officiel datée du 12 avril. Le député mahorais a notamment demandé au gouvernement « ce qui explique une augmentation plus importante des prix à Mayotte qu’à La Réunion. Il lui demande également ce qu’il entend mettre en œuvre pour réduire les différences de prix de plus de 26% au détriment des habitants de Mayotte. Il lui demande enfin s’il va décider d’une inspection des services de l’État sur les coûts d’importation des hydrocarbures par les opérateurs économiques ainsi que leurs marges sur ses produits. »

Quant aux différences de tarifs à la pompe entre l’île Bourbon et celle au lagon, Karine Poisson les résume en une « question de coût d’accès au produit ». « Les lignes de fret maritime ne sont pas du tout les mêmes pour La Réunion et Mayotte, déclare-t-elle. Nous avons un pétrolier par mois, qui vient pour remplir les stocks, mais ce coût d’approvisionnement est beaucoup plus élevé qu’à La Réunion. Sur le reste, c’est-à-dire les taxes et les marges, elles sont globalement les mêmes. » Bien que les explications de TotalEnergies, en situation de monopole à Mayotte, paraissent logiques, il est compliqué pour un ménage qui voit son budget diminuer de les admettre. Fort heureusement, les Mahorais ne semblent pas encore décidés à fouler le pavé comme ce fut le cas en 2011, lors des manifestations contre la vie chère, ayant en partie dégénéré en émeutes. Mais, alors que la France est sur le point d’élire son prochain président de la République, il faudra que ce dernier se retrousse les manches au sujet des carburants, et plus généralement du pouvoir d’achat. Au risque de voir les ronds-points refleurir en jaune, et les rues s’embraser une nouvelle fois de la colère populaire.

 

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’inflation dans le Mayotte Hebdo numéro 996.

Des éducatrices et des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse recrutés

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Le ministère de la Justice recrute par concours des éducatrices et des éducateurs pour sa direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Leur mission : accompagner les jeunes en conflit avec la loi et les aider à s’insérer dans la société. Au cœur de la mise en œuvre du code de la justice pénale des mineurs, son action s’inscrit dans les principes consacrés par cette réforme pour garantir une réponse éducative plus rapide et plus lisible et améliorer la prise en considération des victimes.

Au tribunal, l’éducateur a une mission d’aide à la décision du magistrat et rencontre le jeune avant son passage devant le juge des enfants. Il évalue la situation et formule des propositions éducatives.

Acteur de terrain, il est affecté au sein des services et établissements de la PJJ où il met en œuvre les mesures éducatives, les mesures de sûreté ou les peines prononcées par le juge. Cette intervention peut être menée soit à partir du lieu de vie habituel du jeune, soit dans un foyer (établissement de placement éducatif, centre éducatif renforcé, centre éducatif fermé, famille d’accueil…), soit en détention. L’éducateur travaille avec la famille du mineur dans une démarche de soutien et de respect de l’autorité parentale.

L’éducateur intervient également dans les procédures civiles afin d’évaluer la situation du jeune, son contexte familial, et apporter ainsi un éclairage au juge des enfants afin qu’il prenne les décisions adaptées, notamment en cas de situation de danger pour le mineur. La principale voie d’accès au métier d’éducateur de la PJJ est un concours de la fonction publique, accessible aux titulaires d’un diplôme de niveau bac +3. Les inscriptions au concours sont ouvertes jusqu’au 23 mai prochain. Les épreuves écrites auront lieu le 15 septembre, tandis que les épreuves orales d’admission se dérouleront à partir du 28 novembre.

À l’issue du concours, les futurs éducateurs et éducatrices bénéficient d’une formation rémunérée à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse pendant 18 mois. La rentrée de la nouvelle promotion aura lieu le 1er mars 2023. D’autres voies d’accès sont possibles : concours externe sur titres (être titulaire d’un diplôme d’État d’éducateur spécialisé), concours 3ème voie (avoir exercé pendant cinq ans une ou plusieurs activités au cours des dix dernières années, avec un contrat de droit privé), concours interne (être fonctionnaire ou agent public depuis au moins quatre ans). Pour s’inscrire, rendez-vous sur lajusticerecrute.fr.

Une ordonnance relative à la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte

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Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a présenté une ordonnance à l’occasion du conseil des ministres de ce mercredi 20 avril relative à la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM). Prise sur le fondement de l’article 79 de la loi n°2020-1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique, cette ordonnance a pour objet de redéfinir le périmètre d’action de cet établissement, au regard de sa situation actuelle, et de clarifier les dispositions qui lui sont applicables. Elle a pour effet, d’une part, de conforter le régime juridique particulier de cet établissement insulaire, en lui réattribuant une compétence dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture et, d’autre part, de sécuriser son action dès lors qu’elle dispose d’élus représentant ces secteurs d’activité.

Elle tire ainsi les conséquences de l’absence de mise en place, à compter du 1er janvier 2019, d’un comité régional des pêches maritimes et des élevages marins d’une part, et d’une chambre d’agriculture de droit commun d’autre part. Pour ce qui est du champ d’action et des missions exercées par la chambre, un alignement avec ceux d’une chambre départementale d’agriculture de droit commun est recherché, moyennant des adaptations liées à ses attributions spécifiques.
L’ordonnance vise aussi à prendre en considération les capacités humaines et financières de l’établissement, afin de l’accompagner dans son redressement. Elle ne rend ainsi pas applicable à cette chambre certaines dispositions susceptibles de l’exposer ou de la fragiliser et fait en sorte de la recentrer sur des missions de représentation, de consultation et d’appui.

Un espace d’échange expérientiel sur l’héritage du contexte post-colonial

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L’association Fikira de Mayotte et d’Ailleurs vous invite à participer à un espace d’échange expérientiel donnant voix aux histoires individuelles, sociales, familiales, dans la langue de son choix. Comment l’intime s’entremêle à l’histoire collective de Mayotte ? Comment celle-ci résonne en chacun d’entre nous ?

La journée du mercredi 18 mai organisée à la MJC de M’Gombani est le fruit d’une réflexion initiée il y a deux ans à la suite d’un ciné-débat, autour de la thématique de l’héritage du contexte post-colonial de Mayotte. Les participants se sont largement saisis de cet espace pour prendre la parole et témoigner. Animés par ces échanges, l’association a souhaité continuer à travailler autour de ces sujets. Au programme : restitution des témoignages, ateliers d’expériences groupales, interventions théoriques, table ronde, propositions artistiques. Comment l’art et la littérature peuvent permettre d’exprimer ce qui relève encore de l’indicible ? Qui est légitime à prendre la parole et à la donner ? Comment aborder le sujet de l’histoire de Mayotte sans tomber dans un débat politique enflammé, ni des considérations théoriques qui viennent mettre à distance le grand tourbillon d’émotions que ce sujet provoque ? La journée invite à réfléchir, professionnels et habitants, aux effets de la rencontre avec l’altérité.

Informations via Facebook ou par email à assofikira@gmail.com. Inscriptions sur https://www.helloasso.com/associations/fikira-de-mayotte-et-d-ailleurs/evenements/petites-histoires-et-grands-recits-journee-d-echange.

Les volailles Mon Pouleti certifiée « halal » par Le Grand Cadi

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Les représentants du conseil cadial ainsi que Le Grand Cadi, Hamada Saanda Mahamoudou, se sont rendus sur le site de l’abattoir de volailles à Kahani le jeudi 21 avril, afin de certifier que la composition et les procédés utilisés rendent les produits Mon Pouleti licites en vertu de la loi islamique. « Nous sommes particulièrement attentifs aux attentes des consommateurs mahorais et la question de la certification halal nous a souvent été posée. Bien que nous ayons toujours appliqué le même procédé de production, nous avons décidé d’officialiser les choses pour que chacun puisse manger en toute confiance nos volailles. À ce titre, nous remercions chaleureusement le conseil cadial et Le Grand Cadi de Mayotte pour leur regard avisé, sans eux, nous n’aurions pas pu valider cette certification localement », a précisé Elhad-Dine Harouna, le président d’AVM. Pour la société, c’est une réelle volonté de mettre à disposition des consommateurs des produits en adéquation avec les rites religieux très ancrés sur le territoire.

Présidentielle 2022 : pas le même débat, mais le même résultat ?

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Huit thèmes ont été abordés pendant les trois heures de débat.

Ce mercredi soir, avait lieu le traditionnel et extrêmement attendu débat de l’entre-deux tours, opposant les deux candidats à la présidence de la République française pour les cinq prochaines années. Si Emmanuel Macron a attaqué cet exercice tambour battant, se posant en donneur de leçons vis-à-vis d’une Marine Le Pen hébétée, la discussion s’est ensuite équilibrée, ce qui a permis aux deux finalistes d’exposer leurs idées, visions et désaccords.

En cette soirée du mercredi 20 avril 2022, nous étions plus de seize millions de personnes devant un écran. Bien plus que le nombre de voix amassées par les deux personnalités que nous regardions. Emmanuel Macron, candidat de La République en marche et accessoirement président de la République sortant, faisait face pour la deuxième fois en cinq ans à Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national. L’on annonçait un débat plus serré qu’en 2017, marqué par les gesticulations de Mme Le Pen, au point que les finalistes aient dû avoir recours à des sparring-partners. La cordialité des débuts laissait ainsi bien vite place au combat.

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Emmanuel Macron n’a pas fait que défendre son bilan. Il a aussi attaqué celui de la députée Marine Le Pen et son programme.

D’entrée de jeu, ce dernier est pour le moins déséquilibré. Emmanuel Macron arbore un doute méprisant lorsque Marine Le Pen se qualifie de « porte-parole des Français » et de « présidente du régalien ». Le président sortant sait que son quinquennat souffre de multiples critiques. Il parle donc de ses erreurs, recroquevillé dans son siège. Au fur et à mesure de sa minute trente d’introduction, l’homme se redresse, comme il compte redresser la France et continuer son fameux projet. Ce jeu particulièrement bien rôdé sert le rôle de donneur de leçons que prend M. Macron, se moquant quand Mme Le Pen affirme qu’elle souhaite « restituer aux Français leur argent ». Cette dernière torpille sa prime de 6.000 euros, car, « dans la vraie vie, un propriétaire ou une banque vous demande votre salaire ». Et, alors qu’Emmanuel Macron lui tient tête, en n’ayant pas toujours raison, mais en appuyant son propos, Marine Le Pen ne rétorque pas, laissant apparaître son adversaire comme le meneur du débat, le plus compétent pour la fonction qu’ils briguent tous les deux.

« La France est un pays mondial, pas continental »

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Un peu hébétée par le répondant de son adversaire, Marine Le Pen a quand même pu s’attarder un peu plus sur le fond par rapport à sa prestation en 2017.

Tout cet apparat aura pris place dans la partie réservée au pouvoir d’achat, préoccupation majeure des Français, qui attendent encore des propositions sur les minima sociaux ou les salaires. Quand vient le tour de l’international, inévitablement relégué à la crise ukrainienne, le président sortant lève le voile sur sa stratégie. Sa concurrente a elle aussi un bilan. « Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie », lance-t-il en référence aux prêts de campagne du RN contractés auprès de banques russes. Au jeu de trouver celui étant le plus complice avec Vladimir Poutine, Mme Le Pen rappelle le faste de la réception du président russe à Versailles en 2017. Mais aussi la supposée « préférence étrangère » du pensionnaire de l’Elysée, qu’elle n’hésite pas à taxer de complotiste au sujet de la sortie de l’Union européenne. « Venant de vous, je trouve ça séduisant », rétorque M. Macron, passablement agacé car se battant « pour la changer, cette Europe ». C’est lors de cette séquence internationale que les Français ultramarins auront la seule miette qui leur sera jetée. « La France est un pays mondial, pas continental », y a affirmé la candidate du Rassemblement national. Pour Mayotte, il faudra attendre un autre débat.

Vient ensuite la question des retraites, qu’Emmanuel Macron voudrait repousser à 65 ans, « une injustice absolument insupportable et injustifiée sur le plan budgétaire » pour Marine Le Pen. Titulaire d’une écrasante majorité chez les plus de 60 ans, le candidat en Marche ne se démonte pas, affirmant qu’il faut « travailler plus » pour « financer beaucoup de progrès » et « rembourser la dette ». Son interlocutrice ne se prive donc pas de lui rappeler plusieurs fois qu’elle a augmenté de 600 milliards durant son quinquennat : « Celui qu’on vous avait présenté comme le Mozart de la finance a un bilan économique très mauvais et un bilan social encore pire ». Sur la crise du Covid-19, le « Comment vous auriez fait ? » d’Emmanuel Macron restera une fois de plus sans réponse.

« Votre programme n’a ni queue ni tête »

Alors que minuit approchait sur l’île au lagon, c’est la question de l’environnement qui est abordée. Marine Le Pen se lance immédiatement dans une opération séduction de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (l’Union populaire), arrivé troisième à quelques voix de la candidate RN. Face caméra, celle-ci déblatère des mesures à la pelle. C’était la donner à Emmanuel Macron pour se faire enterrer, ce dernier lui lançant un acerbe : « Votre programme n’a ni queue ni tête », lors d’une énième leçon du président sortant sur le mix énergétique français. « Je ne suis pas climatosceptique, mais vous êtes climato-hypocrite », contre-attaque Mme Le Pen. Son interlocuteur n’est en effet pas tout blanc, et encore moins vert. Après s’être alerté d’un ton solennel du rapport du GIEC ne nous laissant plus que trois ans pour garder une planète vivable, M. Macron enjoint son adversaire à « ne pas aller trop vite » dans la planification écologique.

Si le thème du numérique cher au candidat LREM voit ce dernier survoler le débat, Marine Le Pen retombe bien sur ses pattes en dénonçant l’ubérisation des emplois et le besoin urgent d’une « couverture parfaite » de la fibre pour mettre en place l’e-médecine. Mais Emmanuel Macron se targue du nombre de start-ups créées durant son quinquennat, et prône « l’ouverture » et « le marché, le marché, le marché ». L’écologie ? C’était il y a cinq minutes.

« La jeunesse française a tellement souffert », introduit la candidate RN sur le thème de l’éducation, proposant la gratuité des trains pendant les heures creuses aux 18-25 ans, les primes d’Etat aux étudiants qui travaillent, et la fin de la réforme du baccalauréat, très décriée. Même quand elle pourrait avoir raison, par exemple lors d’une pique sur l’affaire McKinsey, Marine Le Pen a tort, restant coite face à un Emmanuel Macron insistant quoi qu’il arrive. « Vous ne vivez que de la peur et du ressentiment », déplore-t-il, usant de son attitude un poil arrogante pour déstabiliser la candidate d’extrême-droite, après avoir rappelé que la revalorisation des salaires des enseignants était entamée et qu’elle continuerait.

Séduire la gauche et les abstentionnistes

La salle devient ensuite le terrain de Marine Le Pen pendant trois thèmes, que les rédactions sollicitées ont cru bon de mettre à la suite : la sécurité, la laïcité et l’immigration. L’occasion pour la candidate du Rassemblement national de dire que « l’immigration anarchique aggrave l’insécurité », et de lâcher les mots « barbarie » et « ensauvagement ». Elle qui déclare « aimer » les policiers oppose dangereusement police et justice, deux pôles que le candidat de La République en marche réunit sur la question des féminicides. Mme Le Pen propose ensuite « sa loi sur la lutte contre l’idéologie islamiste », avec notamment l’interdiction du voile sur la voie publique et la fermeture de 570 mosquées aux prêches dits radicaux. « Vous allez créer une guerre civile », lui répond M. Macron, la taxant de « trahison à l’esprit français » sur la laïcité. « J’ai combattu l’islamisme comme un aucun autre avant moi », s’emporte-t-il.

Dernier thème, qui conclura ces trois longues heures de débat, les institutions. Le président de la République sortant n’a jamais eu recours au référendum ? « Cela doit pouvoir être une option », répond-il. Un changement de constitution ? Hors de question pour le pensionnaire de l’Elysée, qui avoue avoir « échoué » sur la proportionnelle. M. Macron promet en outre « une commission transpartisane » qui aurait pour but de proposer des réformes institutionnelles. « Ça s’appelle l’Assemblée nationale, Monsieur Macron, vous feriez mieux de vous reposer dessus un peu plus », attaque Mme Le Pen. Cette dernière souhaite « une renaissance démocratique », en donnant plus de pouvoirs à la chambre basse française, et en instaurant son fameux RIC à partir de 500.000 signatures.

Alors que les yeux des plus vaillants observateurs clignotent, Emmanuel Macron termine son propos en dépeignant le second tour comme « un référendum pour ou contre » l’Europe, l’écologie, la laïcité, la fraternité. Pour Marine Le Pen, qui fait du pied aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon en taclant son adversaire sur la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), il faut lutter « en haut et en bas », contre l’optimisation fiscale et les petits délinquants, et imposer « une identité, des valeurs, des traditions, sans complexes ». Aura-t-elle séduit au-delà de son camp ? Emmanuel Macron n’aura-t-il eu qu’à prendre de haut son adversaire pour s’assurer la victoire ? Les réponses seront dorénavant ce dimanche soir.

Dr Youmna Mouhamad : « Nyfasi peut créer une différence dans le monde entier »

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le docteur Youmna Mouhamad a lancé une levée de fonds pour mener à bien son projet de peigne révolutionnaire.

Fondatrice de Nyfasi Deluxe Detangler, une technologie brevetée qui permet aux femmes aux cheveux afros d’appliquer un après-shampoing tout en démêlant, le docteur Youmna Mouhamad vient de lancer une levée de fonds pour récolter 162.000 euros et ainsi pouvoir fabriquer et mettre sur le marché son peigne révolutionnaire. La chercheuse devenue aujourd’hui entrepreneur revient sur son projet, ses objectifs financiers et personnels. Entretien.

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Youmna Mouhamad : Je me suis associé à Olive Crowd, une société spécialisée dans le financement participatif permettant aux particuliers comme aux investisseurs professionnels de prendre des parts collectivement dans une entreprise. Plus concrètement, cela veut dire que toute personne intéressée peut devenir actionnaire à partir de 100 euros.

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L’invention permet un démêlage facile.

FI : Que diriez-vous à de potentiels investisseurs pour les convaincre de sauter le pas ?

Y.M. : Nyfasi Deluxe Detangler n’est pas simplement une innovation, mais une invention qui répond à une problématique qui n’a pas encore été résolue. Elle a été développée et testée avec 50 femmes. Toutes les participantes reconnaissent qu’il n’existe pas de produit sur le marché qui leur apporte les mêmes bénéfices, c’est-à-dire une application rapide, une répartition uniforme, un démêlage facile… C’est un problème qui touche des millions de femmes, aussi bien aux États-Unis qu’à Mayotte. Donc il s’agit d’un investissement avec une espérance de rentabilité très élevé.

De plus, notre technologie est brevetée, ce qui signifie que les concurrents ne pourront pas nous copier, ce qui nous donne un vrai avantage compétitif. Aujourd’hui, 2.600 femmes de France, du Canada, d’Afrique du Sud ont manifesté leur intérêt pour acheter le Deluxe Detangler ainsi que de nombreux distributeurs, tels que Tesco, l’équivalent de Carrefour en France.

FI : De quel budget avez-vous besoin pour mener à bien votre projet ?

Y.M. : Je réalise une levée de fonds de 162.000 euros dans l’océan Indien. Cette somme permettra de financer les premiers produit, de payer le brevet à l’international… Le Deluxe Detangler doit quoiqu’il en coûte aller sur le marché parce que l’abandon n’est pas une option.

FI : Pourquoi le choix de lever des fonds dans l’océan Indien ?

Y.M. : Olive Crowd a été fondée par Dhitoimaraini Foundi, un financier mahorais. C’est la seule société de ce genre dans notre région. À travers cette levée et ma collaboration avec Dhitoi, je souhaite que les jeunes Mahorais sachent qu’ils sont capables, qu’ils osent libérer leurs talents pour créer des entreprises qui contribueront au développement de Mayotte et qui façonneront le monde.

Nyfasi Deluxe Detangler va potentiellement se retrouver sur le marché international et créer une vraie différence ! Au-delà de cette aventure, le monde entier saura qu’il s’agit d’une belle histoire portée par deux jeunes Mahorais, soutenus par leur communauté.

FI : À travers ce projet, vous avez également un objectif plus personnel…

Y.M. : La raison d’être de ce business consiste à redéfinir les soins capillaires comme ce qu’ils devraient être depuis toujours : un moment de soins personnels où nous nous connectons à nous-mêmes et aux autres.

L’objectif est aussi d’impacter positivement la jeunesse. Il y a quatre ans, j’étais dans un trou noir. J’étais dans un tel mal-être, j’avais un manque de clarté et de confiance en moi. Pour toutes ces raisons, je souhaite reverser 5% des bénéfices dans l’accompagnement des jeunes, via un coaching personnel. Ce volet social me tient particulièrement à cœur.

 

La procédure à suivre pour investir

Si vous êtes intéressé par le produit développé par Youmna Mouhamad, il faut vous rendre sur olive-crowd.com, cliquer sur l’onglet « Commencer à investir » puis sur Nyfasi. Vous devrez vous inscrire en tant qu’investisseur avant que l’équipe d’Olive Crowd examine et valide votre profil.

Agression de policiers à Doujani : l’un des fonctionnaires blessés témoigne

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Les policiers ont essuyé des jets de projectiles alors qu’ils patrouillaient à Doujani.

Dans notre édition de mercredi, nous avons relaté l’agression dont a été victime une voiture de police, lundi soir, à Doujani. Deux fonctionnaires du groupe de sécurité de proximité (GSP) ont été blessés à la tête, sans trop de gravité toutefois. Le policier qui conduisait la voiture, âgé de 35 ans, a quand même tenu à témoigner dans nos colonnes notamment pour pointer du doigt les agressions récurrentes dont sont victimes les forces de l’ordre à Mayotte.

Flash Info : Tout d’abord, pouvez-vous nous rappeler les faits ?

Le policier : Nous patrouillions mes collègues et moi en direction de Passamaïnty après avoir effectué un contrôle routier à M’tsapéré. Tout à coup, à hauteur du rond-point de Doujani, nous avons reçu de violents jets de pierres et de barres de fer qui ont cassé la vitre côté passager, qui était pourtant blindée. Nous avons été extrêmement surpris par cette agression soudaine, car quelques secondes auparavant, c’était le calme plat. Mon collègue assis côté passager a été touché, et moi, je me suis carrément évanoui sous le choc. Même blessé au visage, mon collègue a eu la présence d’esprit et l’adresse de manier la voiture à ma place pour l’arrêter un peu plus loin. Je l’en remercie d’ailleurs vivement ! Nous avons appelé nos collègues en renfort et une autre patrouille, qui n’était pas loin, est intervenue pendant que les pompiers nous transportaient à l’hôpital. L’autre patrouille est entrée dans Doujani et a essuyé aussi des jets de pierre sans doute de la part de la même bande. Malheureusement, celle-ci était déjà loin et aucune interpellation n’a pu avoir lieu. Nous avons déposé plainte pour « violences sur agents de la force publique » et une enquête a été ouverte.

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L’équipe du syndicat Alternative Police CFDT : Aldric Jamey, secrétaire zonal, Abdel Sakhi, secrétaire zonal
adjoint et Karim Ahamada, représentant PA F.

F.I : Quelle a été la gravité de vos blessures ? Est-ce la première fois que vous êtes blessé dans l’exercice de vos fonctions ?

Le policier : Le chef de bord a eu l’arcade sourcilière éclatée et un hématome au visage. Moi, j’ai écopé d’une plaie au crâne avec hématome et d’une légère commotion cérébrale. Nous avons été transportés au CHM où on nous a fait un scanner de la tête et nous en sommes ressortis la nuit même vers 3h du matin. Je travaille à Mayotte depuis 2018, donc non, ce n’est pas la première fois que je me fais agresser dans l’exercice de mes fonctions ! Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois ! Mais là, j’ai vraiment eu chaud ! Pour que la vitre blindée se soit brisée, c’est que le coup a été porté avec une violence extrême ! Sans le blindage de la vitre, j’aurais pu y passer ! Les collègues qui ont examiné les projectiles m’ont dit qu’il y avait notamment de gros morceaux de parpaing et des barres de fer. Depuis le début de l’année 2022, déjà douze policiers ont été blessés lors de patrouilles, essentiellement par des jets de pierre.

F.I : Le nombre d’agressions de policiers est-il en augmentation ?

Le policier : la délinquance en général est en augmentation d’année et année et, nous policiers, le constatons en direct sur le terrain. Les forces de l’ordre sont la cible privilégiée des délinquants qui reconnaissent tout de suite nos véhicules. Il y a une véritable guerre à Mayotte entre les forces de l’ordre et les délinquants qui prennent ça pour un jeu. Ils s’amusent à détruire notre matériel et nous tendent régulièrement des guet-apens. On constate aussi une banalisation des jets de cocktails molotov artisanaux que les délinquants apprennent à fabriquer sur internet. Il y a environ un mois et demi, un collègue a eu le crâne fracturé par un jet de pierre à Tsoundzou. Qu’est-ce que l’Etat attend pour réagir ? Qu’il y ait un mort ? Oui, la délinquance explose à Mayotte, il y a de plus en plus de crimes, de délits et d’agressions sexuelles. Les enquêteurs sont surbookés ! Nous policiers sommes obligés d’être perpétuellement sur le qui-vive, ce qui génère une grosse fatigue physique et psychologique. Beaucoup de collègues ne tiennent pas le coup et rentrent en métropole avant la fin de leur contrat.

F.I : Que répondez-vous aux personnes qui affirment que la délinquance « n’est pas pire à Mayotte que dans certains quartiers de grandes villes comme Marseille » ?

Le policier : Pour moi, les personnes qui affirment cela ne vivent pas à Mayotte ou alors, elles sont complètement « dans leur monde ». Ici, c’est une petite île et il y a une concentration de délinquants énorme par rapport à la taille du territoire. Et puis, ce n’est pas le même type de délinquance qu’à Marseille. Ici, les jeunes vivent dans une misère noire que l’on ne retrouve pas en métropole même dans les quartiers les plus défavorisés. C’est une délinquance « de survie », beaucoup plus dangereuse qu’une délinquance « d’envie » car à Mayotte, les jeunes se disent qu’ils n’ont plus rien à perdre !

 

Le syndicat Alternative Police CFDT demande de nouveaux moyens

Le syndicat Alternative Police, dont le bureau mahorais a été créé en 2018, propose quelques solutions pour lutter contre la délinquance à Mayotte.  Il souhaite mettre en place des opération Slic (structures légères d’interventions coordonnées). Ces opérations « coup de poing » permettent à plusieurs unités de travailler ensemble sur une zone prédéfinie avec l’autorisation du procureur de la république. « Cela fait trois ans que nous demandons la mise en place de ces opérations sur le territoire, sans jamais obtenir de réponse. De la même manière, nous avons demandé à être reçu par le préfet, mais notre demande est restée lettre morte », déplore Abdel Sakhi, le secrétaire de zone adjoint du syndicat. Des véhicules de police mieux sécurisés et plus adaptés au terrain mahorais seraient là aussi bénéfiques. « Nous avons des difficultés à intervenir dans les zones de bangas avec nos véhicules actuels. En attendant, les victimes sont en danger ! » ajoute le secrétaire de zone, avant de pointer le manque d’armement adapté. « Ici, les affrontements entre délinquants et policiers se font la plupart du temps à distance et les flash ball ne sont pas assez efficaces. Il faut donc des lanceurs multi-coups ou des fusils type gomme-cogne. C’est un armement non létal permettant de couvrir une quarantaine de mètres. L’effet serait plus dissuasif et permettrait aux policiers de mieux pouvoir se défendre en cas d’agressions ». Un renfort d’au moins une cinquantaine de policiers supplémentaires serait ainsi souhaité, comme l’organisation de tables rondes entre tous les acteurs de la sécurité à Mayotte : police, gendarmerie et justice. « Tous les acteurs doivent se coordonner afin de trouver une solution viable au problème de la délinquance sur le territoire », conclut Abdel Sakhi.

Miss Excellence : les 22 candidates en lice pour la couronne en semaine d’intégration à Mayotte

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Némati Toumbou-Dani, la présidente du comité de Miss Excellence Mayotte, et Melina Nassur, la directrice, prépare cette semaine d’intégration depuis plusieurs mois.

Faute d’infrastructure, Mayotte ne peut accueillir l’élection nationale du concours Miss Excellence, prévue le 14 mai prochain. Toutefois, l’île aux parfums reçoit pendant une semaine d’intégration les 22 candidates en lice pour le titre. L’occasion pour le 101ème département de mettre en lumière son patrimoine et son histoire au cours d’un programme aussi bien chargé que diversifié aux quatre coins du territoire.

À la suite du succès de Larissa Salime Bé au concours de Miss Excellence 2021, le 12 juin 2021, la tradition veut que la région d’origine de la lauréate chapeaute l’événement l’année suivante. « Faute d’infrastructure, nous ne pourrons pas organiser l’élection nationale ici », regrette Zaounaki Saindou, la présidente de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Face aux faibles capacités d’accueil du 101ème département pour un tel événement, Némati Toumbou-Dani, la présidente du comité, préfère jouer la carte de la transparence. « Nous nous sommes battus, mais il fallait nous rendre à l’évidence : avec nos chapiteaux, cela n’aurait pas été classe… »

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Lauréate du concours 2021, Larissa Salime Bé lancera le jour de la finale, le 14 mai prochain, l’édition 2022 dans une vidéo tournée à Mayotte qui met en valeur les merveilles de l’île aux parfums.

Lot de consolation malgré tout : l’île aux parfums reçoit pendant une semaine d’intégration les 22 candidates en lice pour le titre. « Nous sommes quand même gagnants, c’est une opportunité rare et exceptionnelle. » Une « chance inouïe », même, qui permet de faire la promotion du territoire. En effet, du 28 avril au 7 mai, les cinq intercommunalités vont tour à tour accueillir la délégation et lui faire découvrir « leurs charmes, leur faune, leur flore et leurs spécificités ».

Un séjour riche en émotions et en activités

Au programme : le shooting de la présentation officielle des reines de beauté sur l’îlot de sable blanc, les visites du site archéologique du Ziara de Polé et du centre équestre de Majangua, la cueillette et la distillation d’ylang-ylang, la préparation du riz paddy, la découverte du lac Dziani et des îlots Choizil, la participation à un foutari à la MJC de M’Gombani et à la course de pneus, ou encore l’apprentissage de notions en shimaoré… « Nous avons un programme précis », assure Melina Nassur, la directrice du comité de Miss Excellence à Mayotte. « Il s’agit d’un séjour riche en émotions et en activités pour valoriser notre patrimoine et notre histoire. »

De quoi envisager une belle tournée promotionnelle et des retombées positives pour toutes les entités impliquées dans cette venue. Ce que d’ailleurs ne cache pas Toibrane Mogne Daho, le gérant de Mayan’art Studio, qui s’occupe de la stratégie de communication. « Sur les réseaux sociaux, l’une des miss régionales explique avoir hâte de venir, elle a même bouclé ses bagages depuis un mois », sourit-il au moment de partager cette anecdote. Cerise sur le gâteau : les douze sélectionnées porteront des robes confectionnées localement le 14 mai, jour de la grande finale, en direct de la Pyramide des Métiers d’Art à Saint-Amand-Montrond (Cher). Histoire de définitivement placer Mayotte en haut de l’affiche.

Les Mamas Shingo de Bandrélé récompensées au niveau européen

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La plage d'extraction du sel à Bandrélé.

Connues pour leur travail de saunières à Bandrélé, les Mamas Shingo ou « mamans du sel », sont montées sur la troisième marche du podium lors du prix européen Leader pour l’égalité femmes-hommes, en mars dernier. Ce prix organisé par Leader France, met en avant des réalisations concrètes financées par le programme européen qui participent à la parité au sein des territoires ruraux.

Des grains de sel pour s’émanciper ? Telle est l’histoire des Mamas Shingo. Au sein de la société matrilinéaire et matrilocale mahoraise, les productrices de sel de Bandrélé cultivent jour après jour un savoir-faire ancestral. Ressource naturelle sur l’île de Mayotte, le sel du petit village du sud-est tend à se faire connaître au niveau européen. « Nous avons porté avec le GAL Ouest Grand Sud un projet de valorisation du travail traditionnel des Mamas Shingo », explique Clara Bosznay, coordinatrice du programme Leader à la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) Mayotte.

Depuis l’an 2000, les Mamas Shingo sont organisées autour d’une association. Très fières de leur travail, elles assurent seules, la production, la vente et la promotion de leur précieuse récolte au sein de l’écomusée du sel. À l’aide du projet Leader, l’écomusée a pu acquérir une toute nouvelle enceinte sécurisée, du matériel, ainsi que des pancartes explicatives afin de redynamiser ce lieu et valoriser un savoir-faire qui se transmet de mère en fille.

« Mettre en lumière des actions positives qui se passent à Mayotte »

Grâce au prix européen Leader pour l’égalité femmes-hommes, les Mamas Shingo peuvent désormais se targuer d’une célébrité internationale. « Nous avons présenté l’activité de ces femmes et de l’écomusée du sel devant un public européen qui pour beaucoup ne connaissait rien de Mayotte. Cette présentation a été l’occasion de mettre en lumière des actions positives qui se passent sur l’île », témoigne Clara Bosznay. Leur trophée en main, les Mamas Shingo, vont peut-être enfin obtenir la reconnaissance qu’elles méritent. Femmes, mères et travailleuses acharnées, elles incarnent la force de la femme mahoraise trop souvent reléguée à son rôle d’épouse.

 

Une fabrication qui reste 100 % féminine

L’exploitation et la fabrication du sel de Bandrélé sont pratiquées à partir du limon, une boue argilo-sableuse. Sa récolte est réalisée de A à Z par des femmes, les Mamas Shingo. Une manœuvre qui se déroule en plusieurs étapes : tout d’abord le ramassage du limon, puis la réalisation de monticule de cette matière grâce à un grattoire, ensuite, la filtration du limon dans des bassines trouées pour obtenir un liquide concentré en sel, et enfin l’évaporation du liquide, pour laisser apparaître un sel extrêmement blanc. Réputé pour sa teneur en zinc, fer et magnésium, le sel de Bandrélé est très apprécié des consommateurs.

Un appel à candidature pour une résidence artistique à Zanzibar

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L’amicale APPEL lance un appel à résidence pour Zanzibar cet été, en collaboration avec l’association Franco-Zanzibarite. Elle est ouverte aux auteurs nés ou résidant à Mayotte ayant publié au moins un ouvrage à compte d’éditeur. Cet appel à candidature pour une résidence d’écriture est ouvert jusqu’au 15 mai.

Sur présentation d’un projet artistique et culturel d’une durée d’un mois, la résidence est prise en charge par l’association APPEL (billet avion, hébergement, restauration). Une répartition du temps qui préserve le travail de création tout en réservant des moments consacrés aux actions de médiation est définie avec l’auteur (les temps de médiation ne peuvent pas dépasser 30 heures du temps de résidence). Le perdiem remis au résident est de 1500 euros mensuel.

Pour pouvoir postuler, il faut avoir publié au minimum un ouvrage à compte d’éditeur, fournir le dernier contrat d’édition, être né ou résidé à Mayotte en 2022. La langue d’écriture est libre (français ou shimaore ou kibushi) ou bilingue ou trilingue. Les candidats doivent prendre connaissance des conditions de résidence avant de faire parvenir leur dossier.

Les pièces du dossier de candidature à transmettre sont à envoyer par courriel à l’adresse appel.mayotte@gmail.com : une présentation de votre parcours et de votre bibliographie dactylographiée en français, une lettre en français qui expose votre projet personnel et votre intérêt pour une résidence à Zanzibar, une revue de presse (si possible) concernant vos publications en une sélection de cinq articles maximum (sous forme de coupure de presse ou de capture d’écran lisible).

12 mois ferme pour des violences commises avec des branchages

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Le 8 avril dernier, une victime se présentait au commissariat pour déposer plainte pour des violences commises sur sa personne avec des branchages. Rapidement identifié et localisé, le mis en cause était interpellé cinq jours plus tard et conduit devant les enquêteurs de la police judiciaire.

Placé en garde à vue et entendu sur les faits, il reconnaissait l’agression et expliquait que la victime se serait mêlée d’une dispute entre sa conjointe et lui-même. Il allait même jusqu’à justifier les coups portés. Connu des services de police et déjà placé sous contrôle judiciaire pour une autre affaire, il était déféré le 14 avril. Avec de tels arguments si peu convaincants et un passé judiciaire déjà bien marqué, il a été reconnu coupable des violences et condamné à 12 mois de prison ferme.

4 mois ferme pour un cambrioleur, impliqué aussi dans une affaire de violences de Kahani

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Le 29 mars dernier à Mamoudzou lors d’un vol par effraction, deux individus étaient surpris par la victime. S’en suivait une altercation durant laquelle la victime était blessée. Un des auteurs perdait son téléphone portable. L’exploitation de celui-ci amenait à l’interpellation de son propriétaire. Placé en garde à vue et entendu, il niait sa participation en dépit de la description précise donnée par la victime, correspondant en tous points, et de la découverte de son téléphone.

Pendant le temps de sa garde à vue au sein du service de la police judiciaire, il était rapidement établi que cet individu était mis en cause dans une affaire de violences devant le lycée de Kahani, opposant des jeunes de quartier et village différents mais fréquentant ce même établissement. Entendu sur ces faits plus anciens par les enquêteurs, il reconnaissait plus volontiers sa participation tout en la minimisant. Pour ces deux délits, il était déféré le 14 avril dernier devant le procureur de la république, placé sous mandat de dépôt et jugé ce jour. Il était condamné à 4 mois de prison ferme et à 18 mois de sursis.

Lancement de l’appel à projets pédagogiques « Les p’tits fundis du lagon »

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Comme depuis plus de dix ans, le Parc naturel marin de Mayotte lance son appel à projets pédagogiques « Les p’tits fundis du lagon » pour l’année scolaire 2022-2023. Les projets doivent être soumis par voie électronique à educ.pnmm@ofb.gouv.fr avant le 27 mai prochain.

L’un des objectifs du Parc est de contribuer à la réduction des pressions directes (braconnage, déchets, pollutions…) et indirectes (déforestation, artificialisation des sols…) sur les écosystèmes marins par une modification des comportements en mer et à terre. Cette évolution passe par la prise de conscience de la richesse du lagon, de sa fragilité et de l’impact de nos actions sur son état de santé. Dans une île où 50% de la population a moins de 18 ans, le rôle des enseignants est fondamental et le Parc souhaite accompagner ceux d’entre eux qui partagent ce but.

À travers ce programme, le Parc peut apporter des contenus pédagogiques en classe, sur le terrain et en sortie en mer, ainsi qu’un soutien financier au projet.

Réponse du gouvernement sur l’équité de traitement Outre-mer entre adjoints de la police et de la gendarmerie

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Dans une question publiée au journal officiel le 4 mai 2021, le député LR Mansour Kamardine a interrogé le ministre de l’Intérieur sur le traitement indiciaire des adjoints de sécurité et des gendarmes adjoints volontaires affectés Outre-mer, sur les bonifications, sur l’indemnité particulière de sujétion et d’installation ainsi que sur les éventuels régimes des primes de déménagement et d’installation.

Près d’un an plus tard, le 19 avril dernier, le gouvernement a indiqué qu’une stricte comparaison entre policiers adjoints et gendarmes adjoints volontaires est « peu pertinente ». « En effet, ces derniers ne sont pas des personnels civils mais des militaires sous contrat soumis à l’obligation de servir « en tout temps, et en tout lieu » prévue par le code de la défense. De plus, la gendarmerie nationale fonctionne en casernement et les gendarmes adjoints volontaires sont logés gratuitement. Les modalités de rémunération sont donc très différentes et peu comparables. La gendarmerie nationale veille à ce que la situation indemnitaire globale des gendarmes adjoints volontaires reste comparable à celle des adjoints de sécurité de la police nationale. Ces situations peuvent, cependant, ne pas être exactement les mêmes, eu égard au statut militaire des gendarmes adjoints volontaires et des conditions d’exercice de leurs fonctions sensiblement différentes en raison des spécificités liées à l’organisation territoriale et aux conditions d’emploi. »

Un « café naturaliste » sur les forêts mahoraises

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On estime généralement que les reliques de forêt primaire à Mayotte représentent 5% du territoire et abritent la moitié de la biodiversité terrestre de l’île. La forêt joue aussi un rôle majeur dans le cycle de l’eau et la disponibilité de la ressource en eau.

Les forêts publiques de Mayotte se répartissent entre le département (pour les deux tiers environ) et l’État (le tiers restant). Ce patrimoine naturel particulièrement précieux sera totalement intégré dans la réserve naturelle nationale des forêts. Annoncée depuis plusieurs années et créée depuis plus d’un an, cette réserve est toujours en attente de l’affectation d’un gestionnaire et des moyens afférents.

Pendant ce temps le couvert boisé à Mayotte continue de régresser au rythme d’environ 300 hectares par an, particulièrement dans les agroforêts, les zones de forêt sèche et d’arrière-mangroves. Mayotte détient ainsi le triste record du département français ayant le plus fort taux de déforestation.

Le directeur de l’office national des forêts à Mayotte, Dominique Paget, animera une conférence sur la gestion forestière à Mayotte au cours d’un « café naturaliste » au restaurant « la Croisette » (derrière le marché de Mamoudzou) le mardi 26 avril à 18h.

Les city-stades poussent comme des champignons à M’Tsangamouji

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Construit au milieu des habitations, le city-stade des hauteurs de M’Tsangamouji accueille les enfants du quartier.

Les jeunes footballeurs des hauteurs de M’Tsangamouji et ceux de M’Liha ont testé les pelouses des nouveaux équipements sportifs de la municipalité, ce mercredi après-midi. Et ce n’est pas fini, un autre va voir le jour dans le troisième village, Chembényoumba.

A peine installés, les city-stades de la commune de M’Tsangamouji sont mis à l’épreuve des tirs des footballeurs en herbe (synthétique). Ce mercredi après-midi, alors que l’école a libéré depuis quelques heures les enfants des hauteurs du village-centre, ces derniers enfilent des chasubles de couleurs pour s’affronter dans un tournoi inaugural. La structure, entourée de filets pour respecter les voisins, est posée sur une petite place au milieu des bangas. « C’est sans doute celui qui sera le plus fréquenté », juge François Persée, le directeur général des services de la municipalité. En effet, éloignés des équipements plus bas dans le village, les adolescents ont maintenant de quoi taper la balle au milieu du quartier. « Ils jouaient déjà ici de toute façon », fait remarquer le maire Saïd Maanrifa Ibrahima. L’élu n’est pas mécontent de son coup, il aura fallu moins d’un an pour que cet équipement, ainsi que celui de M’Liha, voient le jour. Alors que l’équipe n’avait pas forcément annoncé que le projet accompagne la nouvelle mandature, puis « l’idée a été proposée ».

Une signature de convention en juillet 2021, puis quelques mois plus tard, tout le matériel était disponible. « En deux semaines, une structure comme ça est montée », indique le DGS, avant de rappeler que sur city-stade, deux jeunes du quartier étaient recrutés pour l’installation : « C’est une façon de les responsabiliser ».

Un projet rapide subventionné à 80%

Côté finances, l’affaire n’est pas trop mal non plus. Ces trois équipements, dont le montant total est 330.000 euros, ont été largement subventionnés. 80% ont été financés par l’Etat, par l’intermédiaire de la dotation de soutien à l’investissement local (Dsil). « C’est que ce que veut la municipalité : on veut consommer ce qu’on nous donne », estime le maire.

Ils seront vite rentabilisés si on se fie au nombre d’adolescents qui s’agglutinent déjà autour. En outre, dans les villages plus petits de M’Liha et Chembényouma, les city-stades sont placés près des écoles et pourront servir pendant les heures d’éducation physique. Les associations sportives vont être également sollicitées pour participer à la gestion de lieux dépourvus pour l’instant d’éclairage « pour éviter les activités nocturnes ». Le maire, cependant, n’est pas opposé à la pose de lumières à énergie solaire dans le futur. « On peut les régler. On ne veut pas qu’ils passent la nuit ici, surtout s’ils ont école le lendemain », admet l’élu en souriant.

A Chembényouma, les enfants peuvent commencer à gonfler les ballons, ils seront les prochains à fouler la pelouse de leur city-stade en juillet.

La foire du ramadan à Mayotte, une coutume ancestrale

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Du 3 avril au 3 mai, quatre braderies commerciales se déroulent dans la ville chef-lieu : sur le remblai sud de M’Tsapéré, au parc Amina Oili à Tsoundzou 1, sur la place Zakia Madi à Mamoudzou et sur la route de Farzal Katim à Kawéni.

Organisée du 3 avril au 3 mai, la foire du Ramadan est un événement incontournable du mois béni depuis des dizaines d’années. À Mamoudzou, quatre braderies commerciales sont actuellement organisées entre Tsoundzou 1 et Kawéni. Immersion dans celle située sur la place Zakia Madi, en plein centre-ville, avec Munia Dinouraini, adjointe au maire en charge de l’attractivité.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes