Le décret n°2002-647 du 25 avril 2002 stipule que les militaires à solde mensuelle domiciliés avant leur recrutement à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans les îles Wallis-et-Futuna, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie ou dans les Terres australes et antarctiques françaises, qui sont désignés, à la suite de leur entrée dans l’administration ou d’une mutation dans l’intérêt du service, pour servir en métropole, perçoivent une indemnité d’installation fixée à neuf mois d’émoluments soumis à retenue pour pension, non renouvelable, et assortie, le cas échéant, de majorations familiales.
L’indemnité d’installation est majorée à concurrence de deux mois et demi d’émoluments soumis à retenue pour pension pour le conjoint ou le partenaire d’un pacte civil de solidarité, et d’un mois pour chaque enfant à charge dans le cas où ces membres de la famille accompagnent le militaire dans son nouveau poste en métropole. Pour la détermination des enfants à charge, il est fait application des dispositions en vigueur en matière de prestations familiales.
Cette indemnité et ses majorations familiales sont liquidées sur la base des émoluments applicables au militaire intéressé à la date de son début de séjour en métropole. Elles sont payées en trois échéances égales, la première lors de l’installation du militaire dans son nouveau poste, les deux suivantes respectivement six mois et une année après cette date.
Comme chaque année, l’association des Jeunes du Patrimoine des Comores (JPC) organise de nombreuses activités liées à la lutte pour la sauvegarde de la culture et du patrimoine.
Parmi ces activités, le Moussbakak est un concours de lecture des versets coraniques par cœur par des jeunes sur l’ensemble des préfectures de l’île d’Anjouan.
Pour cette huitième édition, plus de 60 candidats se sont inscrits, âgés de 6 ans à 20 ans. Après les premières sélections, la finale qui permettra de connaître les lauréats aura lieu le 1er mai. Sponsor de l’évènement, la compagnie SGTM Maria Galanta aura le plaisir d’offrir un voyage gratuit aller-retour aux gagnants.
En mars 2022, les prix de l’énergie augmentent fortement (+2.3%), mais de manière bien moindre qu’en février (+15.1%). Cette hausse résulte de celle des prix des produits pétroliers (+5.2%) tandis que celle des tarifs de carburant est concomitante à celle de la bouteille de gaz. Les augmentations concernent également les services (+1.3%), l’alimentaire (+0.4%) – en particulier ceux des produits frais (+1.9%) – et le tabac (1%). En revanche, les prix des produits manufacturés reculent légèrement en mars (-0.3%), tirés à la fois par les prix de l’habillement et des chaussures (-0.3%), des meubles (-3.2%) et de la papeterie (-3.5%). Sur 14 mois, de janvier 2021 à mars 2022, les prix à la consommation explosent de 4.8% à Mayotte (0.7% sur le mois dernier).
Le maire de Chirongui, Andhounani Saïd, ici avec maître Céline Cooper, a été entendu par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, mardi.
Voyages « prétextes » à Madagascar et en métropole payés par la mairie, recrutements de proches sans qualification requise, marchés avantageux passés avec des partisans du maire, les faits énumérés au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi, paraissent suffisamment graves pour que le procureur requiert trois ans de prison dont deux années avec sursis à l’encontre du premier élu. Il risque aussi 30.000 euros d’amende, une peine d’inéligibilité de dix ans, dont l’exécution provisoire peut déboucher sur sa démission suite à une décision du préfet de Mayotte. Andhounani Saïd et les dix autres prévenus connaîtront le délibéré, le mardi 3 mai.
Quelques prévenus sur les onze sont présents, ce mardi, sur les bancs du tribunal correctionnel de Mamoudzou. Seul le maire de Chirongui, Andhounani Saïd, et trois de ses partisans visés par du recel sont sur les bancs. La fille, le fils et la soeur du maire, ainsi que plusieurs employés de la municipalité, n’ont pas fait le déplacement sans, pour certains, donner de motifs. Il faut dire que l’affaire embarrasse dans la commune du sud. Car l’enquête, débutée à la suite du courrier d’un soutien du maire éconduit, révèle plusieurs dysfonctionnements effectifs dès l’arrivée de la nouvelle municipalité en juin 2020.
Les recrutements, premièrement, ne se font pas dans les règles appliquées aux collectivités et souvent grâce aux liens amicaux et familiaux du maire. Sa fille, par exemple, occupe rapidement la fonction d’assistante de direction pendant six mois. Hormis sur des postes de vendeuse, la jeune femme de 24 ans n’a aucune expérience d’une collectivité ni de diplôme requis. « C’est mon directeur des services adjoint (DGA) qui m’a dit qu’on pouvait faire ça », tente de se défendre Andhounani Saïd. « Il m’a dit que ça posait problème uniquement si c’est un emploi fictif. Mais là, ce n’est pas le cas. Beaucoup à la mairie demandent son retour. » La présidente du tribunal de correctionnel, Chantal Combeau, lui demande alors : « – Quel est l’intérêt du DGA à recruter votre fille ? – Je ne sais pas, je regrette d’avoir accepté sa demande. – Quel est votre intérêt à recruter votre fille ? – Je ne sais pas, je n’en ai pas. – Quel est l’intérêt votre fille à être recrutée par la mairie de Chirongui ? – (il réfléchit) ». « La réponse est dans la question, celui d’avoir un travail dans une collectivité alors qu’elle est au chômage », conclut-elle.
Et les autres embauches sont aussi frappantes. Un ami du maire, âgé de 67 ans, devient ainsi « le garde du corps » du maire. « Dès mon élection, il y avait des gens mécontents. Ils venaient à la mairie avec des machettes », justifie l’élu. Une autre, femme d’un soutien du maire, devient officier de l’état-civil alors qu’elle ne sait ni lire ni écrire. Si le premier magistrat de Chirongui reconnaît ses fautes, il se réfugie derrière cependant le fait « qu’il ne connaissait pas les règles ».
« Presque drôle si ça n’avait pas coûté 25.000 € »
Le volet des détournements de fonds a aussi été largement abordé. La nature des déplacements du maire avec son équipe a un peu amusé les juges. « ça aurait été presque drôle si ça n’avait pas coûté 25.000 € », confirme la présidente. Deux voyages « prétextes » sont évoqués, le premier en septembre à Issoudun (Indre-et-Loire), petite ville au centre de la métropole. Le deuxième, plus proche, a lieu à Madagascar pendant deux semaines et demie à la fin du mois de décembre 2020. A chaque fois, le maire s’y rend avec une partie de son équipe. En métropole, le congrès de l’Actas (Association des cadres territoriaux de l’action sociale) ne concerne pourtant que les fonctionnaires en charge de ce sujet. Sauf pour la municipalité de Chirongui qui finance le déplacement d’une délégation de six personnes pour 13.000€. Outre l’adjointe aux affaires sociales et le directeur adjoint du CCAS, le maire, le directeur de cabinet, le directeur général des services (DGS) et l’adjoint à la sécurité participent à l’événement. Enfin, leur géolocalisation et la feuille d’émargement dudit congrès indiquent le contraire. « Vous n’y êtes présents qu’une matinée », fait remarquer la présidente du tribunal correctionnel. Selon le maire, le plan était plutôt de profiter du voyage pour se rendre à Paris, y déposer des dossiers aux ministères de l’Outre-mer et de l’Intérieur. Sans forcément donner la preuve d’un quelconque rendez-vous, il argue que c’est de cette manière que la commune a obtenu une subvention d’1,1 million d’euros. En tout, l’élu a passé douze jours en métropole, quand un autre y passera 26 jours. Et leur aventure en Indre-et-Loire ne s’est pas arrêtée là puisque, malgré les défraiements, la délégation a laissé une note de 3.000 € dans un hôtel de Châteauroux. « Je ne savais qu’il fallait que je paye », estime le maire. « Du coup, quand vous ne savez pas, vous partez sans payer », lui répond du tac-au-tac la présidente.
Pour le séjour à Madagascar, une nouvelle délégation passe deux semaines et demie à Majanga, en passant par Nosy Bé, pendant les vacances scolaires de décembre 2020 et janvier 2021. Toujours aux frais de la municipalité, Andhounani Saïd s’y rend en compagnie de son directeur de cabinet, de son DGS et son garde du corps. Ce dernier reste cependant dans sa chambre d’hôtel durant le séjour « ayant peur de l’insécurité sur place ». La raison invoquée pour ce voyage, « des échanges culturels avec Madagascar ». Le petit groupe, dont seul le maire est à la barre, a évoqué des rencontres avec le troisième adjoint de Majanga, le comité des douanes ou la ministre de l’Enseignement, qui n’est autre que la femme du DGS de Chirongui. Des entretiens qui se sont déroulés sans l’adjointe à la culture et le responsable de la culture, s’étonne alors le tribunal, les deux étant absents du village.
« A la mairie, il y a rien, pas de contrats »
La dernière partie du procès concerne le favoritisme et notamment l’attribution de certains marchés comme celui des locations de voitures. « C’est simple, à la mairie, il n’y a rien, pas de contrats », dévoile le procureur Yann Le Bris, qui s’appuie aussi sur les comptes du trésor public. « Heureusement que les loueurs ont gardé des doubles. » La mairie, ayant un parc automobile réduit, a souvent fait appel à la location. Cependant, les tarifs négociés différent en fonction des affinités. C’était le cas pour les deux loueurs de voitures sur la commune, présents sur les bancs. Le premier a 34 ans. Fidèle soutien du maire, il était sur la liste aux élections municipales, mais la fusion des listes entre les deux tours, l’a privé d’une place d’élu. Mais pas rancunier, celui-ci accepte un autre marché. Il développe son activité en louant quatre véhicules à la municipalité, dont trois à des tarifs « entre plus élevés que le prix du marché », indique le procureur. Deux véhicules sont, par exemple, loués à 43€ et 45€ par jour alors que le prix tourne d’habitude autour de 25€. Pire, « ils sont loués à d’autres loueurs de l’île, puis sous-loués ensuite à la commune », note la présidente. Le total des contrats dépassant les 40.000€ (N.D.L.R. 48.000€), ils auraient dû faire l’objet d’un appel d’offres. Le deuxième loueur, concerné par deux voitures, a bénéficié lui aussi de tarifs avantageux. Habitant le même village que le maire, c’est lui qui l’a démarché pour obtenir des contrats. Comme pour les recrutements, l’élu préfère nier son implication dans le montant des contrats : « Je n’y connais rien, je m’en remets au DGS ».
Carrure imposante, le dernier prévenu à la barre est aussi un soutien politique du maire. Avant que le maire ne devienne un soutien actif d’Emmanuel Macron, les deux se côtoyaient chez Les Républicains. Avec sa société de transport, l’homme s’est diversifié dans le commerce de détail. Une activité qu’il a beaucoup développé au cours du mandat actuel puisqu’environ 102.000€ lui ont été versés. S’il ne nie pas le chiffre et sa proximité avec le maire, il n’admet ne pas être trop regardant sur ses factures. « On me reproche de faire des factures à la louche », acquiesce-t-il. Le procureur va plus loin en parlant de « factures fictives ».« On nous dit que c’est livré. Facile à dire quand on ne sait où et quand, constate », Yann Le Bris. « On a une facture où c’est indiqué : « gros poisson : 3.600€. Et pourquoi pas gros pigeon ? »
C’est ce prestataire, après le maire, qui risque la peine la plus lourde. Le procureur demande une peine de six mois de prison avec sursis, 10.000€ d’amende et interdiction de marchés publics pendant deux ans. Il requiert aussi quelques mois de prison avec sursis et des amendes pour les autres. Jugeant l’enquête « déloyale », Maître Ahmed Idriss, qui défend tous ceux visés par le recel, a demandé la relaxe de tous ses clients.
Dans « ce dossier qui sort de l’ordinaire », le ministère public rappelle qu’un élu doit faire preuve de « probité, transparence et d’exemplarité ». Il requiert contre Andhanouni Saïd trois ans de prison dont deux années avec sursis, 30.000 € d’amende et une peine d’inéligibilité. En demandant l’exécution provisoire du jugement, le procureur précise alors que le préfet de Mayotte serait sollicité pour démettre le maire de ses fonctions. Son avocate, maître Céline Cooper, a plaidé pour sa relaxe. Réponse, le 3 mai.
Michel Charpentier, président des Naturalistes, a alerté sur l’urgence de préserver les forêts mahoraises.
Mayotte détient le triste record du département français au plus fort taux de déforestation. Si les services de l’État s’efforcent de préserver les forêts publiques, force est de constater que la question préoccupe peu les collectivités locales et la population mahoraise en général. Pourtant, la préservation du couvert forestier est vitale pour assurer au territoire un approvisionnement en eau potable. Dominique Paget, le directeur de l’office national des forêts à Mayotte (ONF) a présenté au public la forêt mahoraise et les enjeux de sa préservation au cours d’un « café naturaliste » qui s’est déroulé mardi soir au restaurant La Croisette.
Mardi soir au restaurant La Croisette, situé derrière le comité du tourisme de Mamoudzou, une petite trentaine de personnes est venue écouter Dominique Paget, le directeur de l’office national des forêts de Mayotte. Il a présenté les spécificités des forêts du territoire, les enjeux de sa préservation et le rôle de sa structure. Si la préservation des forêts est un enjeu capital pour l’avenir du 101ème département, notamment concernant la question des ressources en eau, la population mahoraise s’intéresse peu à la question. Le public de ce « café naturaliste » n’était d’ailleurs constitué que de métropolitains. Un fait que n’a pu s’empêcher de déplorer Michel Charpentier, le président de l’association des Naturalistes, qui organisait l’évènement. « La déforestation intensive ne fait pas réagir la population mahoraise. La préservation du couvert forestier est pourtant une solution naturelle au problème des ressources en eau. Si on n’arrive pas à préserver au moins les forêts publiques, l’île court à la catastrophe ! », alerte-il.
Le public du « café Naturaliste » n’était malheureusement constitué que de métropolitains.
Les forêts publiques se répartissent entre le Département (pour les deux tiers environ) et l’État (le tiers restant). Si une réserve naturelle des forêts a été créée il y a un an, elle est toujours en attente de l’affectation d’un gestionnaire et des moyens afférents. La spécificité de Mayotte est qu’elle est principalement constituée d’agro-forêt, soit un mélange d’arbres forestiers et non forestiers, ce qui lui confère un statut particulier au sein du code forestier. « 90% des forêts du territoire sont des forêts secondaires, c’est-à-dire détruites et reconstituées avec des espèces introduites », explique le directeur de l’ONF. « À Mayotte, la difficulté est de définir ce qu’on entend exactement par forêt, une question qu’on ne se pose jamais en métropole car c’est évident », ajoute-il. La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) a estimé qu’on entendait par « forêt » une étendue d’espaces boisés d’au moins un demi-hectare, de plus de cinq mètres de hauteur et possédant un couvert forestier de plus de 50%.
Les rôles de l’ONF dans la préservation des forêts
Les forêts d’État sont gérées par l’ONF et ce dernier aide également le département dans la gestion des forêts qui lui appartiennent. En revanche, les mangroves et les forêts du littoral sont gérées par le conservatoire du littoral. « Ces dernières années, on a pu constater une forte hausse du déboisement en forêt publique », déplore Dominique Paget. Beaucoup d’habitants de l’île pratiquent une agriculture illégale sur des terrains qui appartiennent à l’État ou au Département. L’un des rôles de l’ONF est donc la surveillance de ces forêts. Toutefois, avec seulement trois techniciens armés et assermentés, sa marge d’action est bien faible même s’il est aidé par les douze gardes et six agents de la DAAF. « La police municipale est également compétente pour verbaliser les infractions liées au code forestier », précise le directeur tout en reconnaissant qu’elle a souvent « autre chose à faire ». En outre, les spécificités du code forestier à Mayotte complexifient les actions de surveillance. « Par exemple, les défrichements de moins de quatre hectares sont exemptées de dérogation sur le territoire. Par ailleurs, les incinérations ne sont pas interdites, mais soumises à déclaration de juin à décembre », souligne Dominique Paget.
Dominique Paget a présenté les forêts de Mayotte et les rôles de l’ONF.
Les actions de reboisement des terrains défrichés illégalement impliquent de détruire les anciennes cultures, ce qui provoque toujours l’ire des cultivateurs. « C’est très difficile, on doit venir avec la police et s’y prendre à plusieurs reprises avant de pouvoir agir », révèle le directeur. En outre, le reboisement est très cher, il s’élève à 30.000 euros par hectare. « Ce prix est dû notamment à la faible mécanisation et au manque d’entreprises sur l’île », précise-t-il. Si les activités humaines sont les principales responsables de la destruction des forêts, les espèces envahissantes les menacent également et l’ONF est chargé de lutter contre. « Les écosystèmes insulaires sont très sensibles à cela et les espèces endémiques sont menacées », souligne Dominique Paget.
Outre la question des ressources en eau, les forêts de Mayotte permettent de lutter contre l’érosion et sont un réservoir de biodiversité participant à la richesse naturelle du territoire. Menacées par la forte pression démographique, les forêts sont en grave danger sur l’île et accroître les actions de protection est un enjeu majeur. « L’une des solutions serait de classer les espaces boisés dans les plans locaux d’urbanisme », préconise le directeur de l’ONF. En tout cas, Michel Charpentier nous prévient : « Si la déforestation continue à ce rythme, dans dix ans il sera trop tard ! » Une prise de conscience s’impose donc et vite !
Cela faisait longtemps que les moteurs de bulldozer n’avaient pas vrombi dans le 101ème département ! En cause ? Une série de contentieux concernant l’opération à Combani et Miréréni initialement prévue en fin d’année dernière. Après moult rebondissements, le tribunal administratif a finalement donné raison à la préfecture de Mayotte, qui a appliqué les dispositions des deux arrêtés du 3 février dernier ordonnant l’évacuation et la destruction d’une partie des cases en tôle construites illégalement dans les quartiers de La Pompa (Combani) et de Petite-Terre (Miréréni).
Ce mardi 26 avril, gendarmes et officiels ont défilé une bonne partie de la matinée parmi les débris des 122 habitations implantées sur des terrains appartenant au conseil départemental, au SMEAM (syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte) et à des propriétaires privés et recensées en novembre dernier. Entouré du maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, le préfet Thierry Suquet s’est rendu sur place : « La destruction des bidonvilles n’est pas humainement facile, mais c’est une décision fondée sur le droit, c’est une exigence de sécurité publique et de dignité humaine. » Le délégué du gouvernement a ajouté que le recours aux dispositions de la loi Élan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) permet de répondre « à une demande forte de la population, confrontée à un climat d’insécurité et de violence, après les graves troubles à l’ordre public qu’a connus la commune fin 2021/début 2022, avec l’affrontement régulier de plusieurs bandes rivales ».
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Au passage, 95 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés sur les deux sites et ont fait l’objet d’une mesure d’éloignement. En revanche, sur les 250 personnes ayant fait l’objet d’une enquête sociale de l’ACFAV (association pour la condition féminine et l’aide aux victimes), 43 d’entre elles, représentant huit familles, ont accepté une proposition de relogement temporaire.
Par ailleurs, cette opération vise à construire 34 salles de classes, une salle ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire), un réfectoire et un parking dans le quartier La Pompa. À ce titre, la commune de Tsingoni bénéficie de l’assistance à maîtrise d’ouvrage de l’État et de son soutien financier, avec un concours de huit millions d’euros déjà versé, sur un coût total estimé à plus de treize millions d’euros. Le différentiel étant apporté par la commune, via le fond de compensation de la TVA (FCTVA). Les travaux doivent débuter en juillet prochain, avec un accueil des 875 élèves prévu pour la rentrée 2024.
Chaque année, la France consomme plus de 900 millions de tonnes de matières premières et produit presque autant de matières polluantes. Au niveau local, l’agence de la transition écologique (Ademe) souhaite s’engager dans la transition des territoires de l’océan Indien. Avec l’appel à projets « Économie circulaire », sociétés, collectivités et associations pourront prétendre à une aide et mener à bien leurs actions en faveur de l’environnement.
Trois domaines, sept piliers, l’économie circulaire serait la clé du développement durable de nos territoires. Le 26 avril, par le biais d’un webinaire informatif, l’agence de la transition écologique (Ademe), en partenariat avec le conseil départemental, a lancé à Mayotte l’appel à projets « Économie circulaire ». Ce dispositif doit permettre d’accélérer la prise en compte de l’économie de la ressource par le territoire, les secteurs d’activités et les entreprises, mais aussi l’identification et le montage de projets, de favoriser et d’accompagner des synergies organisationnelles entre différents acteurs régionaux et enfin de développer des programmes cohérents et intégrés. Avec une aide allant de 20 à 50% en moyenne, les projets d’investissement innovants et nécessaires au territoire pourront fleurir.
L’économie circulaire comme credo
« L’économie circulaire est une solution adaptée pour réduire nos impacts sur la Terre », affirme Sophie Lebret Tahouo, ingénieure en économie circulaire à l’Ademe de La Réunion. Consommation responsable et éducation des citoyens à la consommation durable, allongement de la durée d’usage, recyclage et valorisation, équipements divers sur la thématique des déchets… Autant d’enjeux prégnants sur l’île aux parfums et qui n’attendent que les porteurs de projets pour apporter des solutions durables à ces questions locales. « L’objectif de cet appel à projets est d’accompagner au plus près les porteurs de projets afin de valoriser leurs actions en faveur des territoires », explique Frédéric Guillot, directeur régional Ademe La Réunion-Mayotte.
La gestion des déchets, enjeu mahorais
« À Mayotte, il y a une nécessité de coller aux besoins du territoire en développant des infrastructures déjà développées ailleurs comme les déchetteries », affirme Yann Le Bigot, coordinateur Ademe à Mayotte. Si l’économie circulaire s’attache à la préservation des ressources au sein du 101ème département français, une notion de “rattrapage structurel” intervient. Concernant l’épineuse question de la gestion des déchets, beaucoup de progrès restent encore à réaliser. « L’Ademe propose à Mayotte une aide à l’investissement qu’elle n’apporte plus en France métropolitaine », explique l’ingénieur. Projet d’innovation modérée mais d’importance capitale à Mayotte, les équipements divers sur la thématique des déchets constitue un sixième volet de l’appel à projets pour tendre vers une gestion plus responsable de l’île.
Économie circulaire, entrez dans la boucle
Depuis 26 avril et jusqu’au 23 mai à 8h (heure de Mayotte), les porteurs de projets peuvent déposer un dossier de candidature comportant une présentation synthétique de leurs entreprises futures. Du 30 mai au 7 juin, aura lieu la phase d’audition des porteurs de projets réalisée conjointement par l’Ademe et le conseil départemental. À la suite de celle-ci, les projets seront validés ou non et le cas échéant, les porteurs seront aiguillés afin de revoir la maturité de leur projet. Par la suite, les lauréats pourront déposer des dossiers de demande d’aide. Pour ceux qui le souhaitent, une seconde session de l’appel à projets « Économie circulaire » aura lieu à partir du mois de novembre 2022.
Dans son message de félicitations adressé à Emmanuel Macron, le député LR Mansour Kamardine demande au président de la République « d’envisager une révolution copernicienne sur le fond et sur la méthode Outre-mer, notamment concernant Mayotte, par la prise en compte des priorités locales ».
Le parlement rappelle que « les politiques de lutte contre l’immigration clandestine et l’insécurité se doivent d’être placées sous le sceau de l’efficacité », et que « l’égalité sociale réelle doit être atteinte selon un agenda resserré, clairement et définitivement établi ». « Dans une grande puissance comme la France, l’accès aux services de base comme l’eau, la santé, l’éducation et la formation professionnelle doit être accessible à tous sans tergiverser. Les infrastructures nécessaires au développement économique et social ne peuvent échapper à une planification budgétaire. Les libertés locales doivent être stimulées par des dotations de droit commun aux collectivités territoriales. Enfin, à Mayotte, la préservation de l’environnement et la transition énergétique ne peuvent demeurer au stade des incantations. »
En conclusion, Mansour Kamardine plaide pour une loi-programme Outre-mer afin de répondre au cri d’alerte lancé lors du second tour de l’élection présidentielle, qui a vu Marine Le Pen arriver très régulièrement en tête dans les territoires ultramarins.
Dans une démarche de valorisation des producteurs et artisans du territoire, les collectivités du Sud reprennent la mise en place des marchés évènementiels, chaque dernier samedi du mois. Ces marchés sont co-financés par la communauté de communes du Sud et l’agence nationale de la cohésion des territoires et organisés de manière collaborative, avec l’intercommunalité et les communes, et grâce aux exposants du Sud.
Le prochain marché agricole et d’artisanat se déroulera ainsi au carrefour de Majimeouni le samedi 30 avril de 8h à 13h. Comme à chaque marché, vous trouverez de nombreux exposants et produits locaux : fruits, légumes, plants, sel et épices. Mais aussi des produits d’artisanat tels que de la décoration, des ustensiles de cuisine, des broderies. Pour ce marché de fin de Ramadan, il y aura également des habits et tissus. Les exposants vous proposeront une diversité de produits pour préparer la fête de l’Aïd.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Facebook de la CCSud ou envoyez un email en vous adressant au service développement des activités économiques à economie@ccsud.yt.
Au début du mois d’avril, la direction territoriale de la police nationale avisait, via sa page Facebook, les usagers des distributeurs d’une nouvelle escroquerie en plein essor sur la commune de Mamoudzou, dite escroquerie de « la mule ».
Dans la lignée de ces faits, plusieurs plaintes étaient prises depuis le mois de février avec un mode opératoire également bien spécifique : l’escroc prenait attache avec sa victime identifiée comme étant client de la BFC. Prétextant qu’il n’était pas en mesure de réaliser un retrait, il demandait à la victime son numéro de compte pour réaliser un virement immédiat de 1.000 euros à son bénéfice. Un dépôt d’espèce fictif par formulaire était réalisé ce qui créditait temporairement la somme sur le compte de la victime. Cette dernière, à la consultation de ses comptes bancaires, constatait le crédit de la somme, et accédait à la requête de l’escroc : retrait au distributeur d’une somme de 1000 euros et remise en main propre à ce dernier. La somme de 1.000 euros était débitée du compte lorsque la banque constatait que le dépôt d’espèce était fictif à l’occasion du relevé de l’automate, parfois plusieurs jours après.
Une enquête minutieuse et approfondie des enquêteurs du service territorial de la police judiciaire, permettait l’identification du mis en cause, qui était rapidement interpellé par la brigade anti-criminalité le 19 avril. Il était formellement reconnu par l’ensemble des victimes et reconnaissait être l’auteur de l’ensemble des faits ayant donné lieu aux plaintes recueillies avec le mode opératoire défini ci-dessus. Neuf victimes au total, soit 9.000 euros de préjudice. Il était déféré le 21 avril et écroué au centre pénitentiaire de Majicavo.
Jeudi 21 avril, le service territorial de la police aux frontières organisait une opération de destruction de moteurs saisis lors des interceptions de kwassa-kwassa ayant tenté d’entrer sur le territoire national. C’est donc un total de 78 moteurs qui étaient escortés sur le site de l’entreprise de démolition avant d’être détruits par broyage, soit 4.8 tonnes de motorisation.
50 de ces moteurs avaient été saisis par l’unité nautique de la PAF (résultant de 33 embarcations interceptées) sur la période du 25 mars au 20 avril. Les 28 autres moteurs l’avaient été par la brigade nautique de la gendarmerie et la gendarmerie maritime. Depuis le 1er janvier, l’unité nautique de la police aux frontières a intercepté 90 des 155 barques de type kwassa-kwassa saisies dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine en mer.
Dans la nuit du 6 au 7 avril, un navire de plaisance est volé alors qu’il était au mouillage sur corps-mort à Mamoudzou. Saisie des faits, la gendarmerie maritime de Dzaoudzi diligente l’enquête avec le concours de la section de recherche (SR) de Mamoudzou. Les recherches immédiatement entreprises permettent de découvrir l’embarcation en échouage, dépourvue de son moteur, dans la mangrove de Dembéni. Les investigations techniques mises en œuvre permettent d’identifier les mis en cause qui se révèlent avec un lien de parenté, à savoir père et fils. Interpellés et placés en garde à vue le 18 avril, ils ont reconnu les faits avant de faire l’objet d’une comparution immédiate. Ils ont respectivement été condamnés à neuf et mois de prison et ont été immédiatement incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo.
À l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Mayotte, les élèves de 4ème du collège K2 ont participé à divers ateliers ce lundi 27 avril. Des activités qu’ils ont réalisé sous le regard attentif du préfet du 101ème département, Thierry Suquet, et du recteur, Gilles Halbout.
Traite, société et esclavage, abolition, telles étaient les thématiques abordées par les élèves en classe de quatrième au collège K2 de Kawéni. En collaboration avec les archives départementales de Mayotte, les professeurs d’histoire-géographie de l’établissement ont pensé des ateliers adaptés à tous pour aborder le passé esclavagiste de l’île aux parfums. “L’un des intérêts de ce projet est de pouvoir déconstruire les représentations des élèves concernant la pratique de l’esclavage sur leur territoire et de relocaliser à l’échelle régionale la notion de traite négrière. Ce projet s’inscrit dans le cadre des adaptations du programme d’histoire en 4ème”, explique Moana Mouniati, enseignante et coordonnatrice du projet.
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Mettre en lumière un pan de l’Histoire
Inssa de Nguizijou, représentant des archives départemental et employé au service des publics et de la communication détaille la plus-value de ce projet pour les nouvelles générations. “Nous avons mis à profit les ressources locales pour que les enfants saisissent la réalité de ce qu’a été l’esclavage à Mayotte.” Documents audio en shimaoré, images et textes en français, l’objectif est avant tout que chaque élève prenne conscience de ce qui a pu exister sur les terres mahoraises il y a seulement quelques siècles. “Ils sont très curieux, même les plus turbulents s’intéressent à la thématique”, se réjouit Inssa de Nguizijou, avant d’ajouter qu’ils découvrent que “certains mots utilisés régulièrement en shimaoré proviennent de ce passé.”
S’approprier son passé
“Cette journée permet d’aborder les différents types d’esclavages, d’apprendre d’où venaient les esclaves, mais aussi qu’il y avait des esclavagistes à Mayotte”, affirme la professeur de 4ème et 3ème, Moana Mouniati. Partis sur la route de la traite orientale, les enfants découvrent un sujet qu’ils connaissent très peu. “Nous avons l’obligation d’aborder la société coloniale en 5ème, mais nous ne travaillons pas en profondeur sur l’esclavagisme », commente l’enseignante.
Répartis en différents groupes, les élèves devront à la suite de cette journée réaliser une restitution de leurs connaissances. Le but ? Mettre en commun avec leurs camarades les informations qu’ils ont apprises et avoir une vision globale de cette thématique par le biais d’un cas concret : Mayotte. “Il est important pour nos élèves de prendre conscience de leur propre histoire”, affirme le recteur Gilles Halbout. Un pari sur une jeunesse qui ne doit pas oublier ses racines. “Quand on sait d’où l’on vient, on arrive à mieux construire son avenir et son parcours.”
« C’est notre histoire – esclavage et abolitions, une histoire de France » : une exposition à découvrir jusqu’au 6 mai
Habituellement associée au festival des arts traditionnels de Mayotte, la commémoration de l’abolition de l’esclavage se déroulera ce mercredi 27 avril avec deux temps forts, au regard du contexte religieux : exposition de tableaux proposés par les archives départementales sur le préau de la collectivité avec comme thème « C’est notre histoire – esclavage et abolitions, une histoire de France », à visiter jusqu’au mercredi 6 mai et dépôt d’une gerbe devant la stèle dans les jardins du Département par les autorités.
Avec une dizaine de films à son actif depuis 2016, le réalisateur, producteur et scénariste mahorais Anlygne se lance dans un nouveau projet avec l’écriture d’un long-métrage, dont plusieurs scènes seront tournées à Mayotte. Portrait d’un autodidacte de 27 ans, destiné à se faire un nom dans le milieu cinématographique.
« Ce qui était un passe-temps est devenu une passion, puis mon métier. » Au bout du fil, Anlygne se la joue discret lorsqu’il s’agit de déballer son parcours professionnel. En licence AES (administration économique et sociale), le jeune homme de 27 ans ne s’épanouit pas « spécialement ». Puis vient 2016, l’année du « déclic pour le cinéma » quand il commence à filmer ses camarades de promo et sort Tous responsable, qui comptabilise 800.000 visionnages.
La suite n’est qu’une série de succès, mais aussi et surtout de rencontres. La plus importante ? Celle avec Wil Aime deux ans plus tard « Il m’a inspiré ! Depuis ce jour-là, on ne s’est plus lâchés, on partage la même vision et les mêmes objectifs. » De cette connivence née la structure Chaque Détail Productions. D’abord acteur, comme dans Le Procès (23.7 millions de vues sur Facebook), Anlygne passe petit à petit derrière la caméra et à l’écriture. Ensemble, les deux amis produisent Le Gendre Idéal, qui fait un carton lors d’une séance exceptionnelle organisée en avant-première au Grand Rex en 2019 devant plus de 2.500 personnes.
Émotion et originalité
L’autodidacte se forme sur le tas, avec l’envie « de transmettre de l’émotion » et « d’apporter de l’originalité ». Tout cela avec un seul mot d’ordre à l’esprit : « rester soi-même ». « C’est un milieu très compliqué, car que l’on soit connu ou non, cela demande énormément de budget et de confiance de la part des distributeurs », admet l’originaire de Pamandzi, parti en métropole à l’âge de 17 ans.
Avec cinq nouveaux films à son compteur, Anlygne enchaîne les expériences aux côtés de Wil Aime. Toutefois, il travaille aussi en parallèle sur un long-métrage. Son premier grand projet comme il aime le définir. « C’est un sujet qui parlera à tout le monde. » Envisagé avant la fin de l’année, le tournage doit se dérouler en Hexagone, au Canada et à Mayotte. « Il y aura quelques scènes pour illustrer l’image et l’histoire de mon île, mais je veux garder tout cela secret pour le moment. »
Si le réalisateur et producteur mahorais se montre confiant pour dénicher des figurants et des acteurs sur place, il a également conscience du chemin à parcourir pour espérer une diffusion en 2023, avant l’ouverture des festivals en avril-mai. En ligne de mire : le volet financier. « Ce serait au minimum trois millions d’euros, mais c’est faisable avec les aides publiques, les partenariats et les co-productions », dévoile l’habitant de Tours. Confiant du destin qui est le sien, Anlygne vit aujourd’hui un rêve éveillé, comme dans un film. « Il faut être patient et ne jamais abandonner ! »
Le dzendzé et le gaboussi sont parmi les instruments qui ornent les murs de l’association Musique à Mayotte.
L’île aux parfums comporte un grand nombre de musiques traditionnelles dont certaines sont uniques dans la région. Pourtant, très peu de structures sur l’île enseignent cet art et Musique à Mayotte, créée en 1998, reste à ce jour la seule et unique école de musique du territoire. Cécile Bruckert, la directrice, coordonne une équipe de 16 salariés chargés d’assurer la formation musicale des enfants et des adultes. Une bien petite structure pour un territoire de près de 300.000 habitants.
Nichée en haut du quartier des cent villas, à l’angle du grand virage vers Cavani, l’école Musique à Mayotte est assez discrète. Il faut dire qu’à l’origine, le bâtiment n’est qu’une simple maison individuelle, transformée en école de musique associative à la fin des années 90 sous l’impulsion de trois familles métropolitaines. « À l’époque, il n’y avait aucune structure d’enseignement de la musique sur le territoire et nous souhaitions que nos enfants puissent continuer leur formation dans ce domaine », raconte Cécile Bruckert, la directrice et la seule co-fondatrice de l’association à être restée sur l’île. « Depuis, l’école a bien changé et accueille désormais une majorité d’élèves mahorais dont les parents ont pris conscience de l’importance de l’éducation musicale », poursuit celle qui compare la musique à « un médicament ». « La musique, et plus généralement la culture, peut remédier à beaucoup de choses dans les domaines émotionnels, sociologiques et identitaires. C’est un langage international qui permet aussi de travailler les mathématiques. »
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Musique à Mayotte est située en haut des 100 Villas à Mamoudzou, dans une ancienne maison d’habitation.
L’atelier de fabrication des instruments.
Une pépinière a été installée pour fournir les matières premières des instruments traditionnels de Mayotte
Malheureusement, force est pour Cécile Bruckert de constater que « les collectivités n’ont pas décidé d’en faire un enjeu de société ». La musique, quasi toujours associée à la danse, a pourtant toujours été très présente sur l’île à travers le debaa, le chigoma ou encore le wadaha pour ne citer que ces trois exemples. Les institutions ont d’autre priorités et les domaines culturels se retrouvent bien souvent relégués à l’arrière-plan. Qu’à cela ne tienne : l’association Musique à Mayotte continue d’avancer ses pions pour faire progresser l’enseignement de la musique appuyée en cela par la direction des arts et de la culture (DAC). « En 2017, nous avons signé la première convention triennale avec la DAC pour la démocratisation des enseignements », explique la directrice. Musique à Mayotte a ainsi contribué à mettre en place l’option musique au collège de M’Gombani et dispense un enseignement musical aux enfants de l’école primaire Boboka (Mamoudzou centre) à partir du CE1. « Ces établissements étaient les plus proches physiquement de notre école et ils restent relativement raisonnables en termes de nombres d’élèves. En tant que petite structure, nous ne pouvons malheureusement pas nous déployer partout, mais nous touchons quand même environ 300 enfants », se félicite Cécile Bruckert.
Un potentiel énorme de musiciens sur l’île
« Il y a un potentiel énorme de musiciens sur l’île, pourtant seuls trois ou quatre ont réussi à suivre la formation musicale indispensable pour se faire connaître à l’international », déplore la directrice de l’école de musique. Il faut dire que Mayotte est une culture de tradition orale et qu’à l’origine la musique ne s’écrivait pas. « La mémorisation est à double tranchant : d’un côté, elle permet une forme de liberté, d’improvisation ainsi qu’un sens du jeu collectif, mais le risque est de voir le patrimoine mémorisé disparaître au fil des générations si la transmission ne se fait plus », explique-t-elle. « C’est pour cela que nous incitons beaucoup les musiciens à apprendre à lire et écrire la musique et que nous effectuons des recherches sur les musiques traditionnelles de l’île. »
Si l’école offre un enseignement classique et jazz « comme au conservatoire » (Musique à Mayotte est affiliée à la confédération musicale de France), l’association s’inscrit dans son environnement régional avec des enseignants venant de toute la zone sud-ouest de l’océan Indien. Si des similitudes entre la musique de la région et la musique mahoraise sont évidemment à noter, le 101ème département possède également un patrimoine musical unique qu’on ne retrouve ni dans les autres îles de l’archipel des Comores ni à Zanzibar, comme le debaa, par exemple. Cela fait de nombreuses années que la structure participe à la préservation du patrimoine musical en collectant notamment des enregistrements. « Certaines choses ont déjà été perdues avec le décès des anciens. L’urgence de la préservation du patrimoine n’a malheureusement pas été perçue à temps », regrette Cécile Bruckert. Le travail de recherche, également soutenu par la DAC, se poursuit néanmoins et, dans le hall de Musique à Mayotte se trouve déjà une jolie collection d’instruments locaux. Une pépinière pour produire les matières premières nécessaires à leur fabrication a même été installée dans le jardin de l’association et des ateliers de fabrications sont régulièrement organisés avec les élèves de l’école.
À long terme, le travail de formation musicale offert par Musique à Mayotte a pour ambition de relier la musique mahoraise à la musique internationale en la fixant sous une forme écrite (sans pour autant négliger l’improvisation) et en contribuant à la professionnalisation des musiciens. « Nous souhaitons montrer aux musiciens mahorais qu’il est possible de vivre de son art, même si cela reste un chemin difficile », déclare la directrice qui, depuis 1998, a perçu un net changement des mentalités. « Les parents mahorais ont désormais un autre regard sur la musique. Avant, la notion de « haram » était un frein puissant pour la formation des enfants, surtout concernant les filles que les parents laissaient très difficilement jouer sur scène. Maintenant, les mentalités se sont détendues, surtout depuis que les Mahorais ont compris que notre école intégrait complètement leur culture », conclut Cécile Bruckert.
L’importance de la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique
Michel Mey, le directeur régional océan Indien de la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) est présent sur l’île jusqu’à ce mercredi 26 avril. Il tient une permanence de 17h à 19h dans les locaux de Musique à Mayotte afin d’informer la façon d’adhérer à cette société. « L’adhésion à la Sacem ne coûte que 100 euros à vie et assure une véritable protection des œuvres musicale pour les artistes », explique-t-il, surpris de constater que si peu de musiciens mahorais y adhèrent.
La candidate du Rassemblement national, Marine le Pen, a obtenu 59.1% des voix à Mayotte, au second tour de l’élection présidentielle. Elle progresse même de seize points entre les deux tours. De son côté, le président réélu Emmanuel Macron fait un peu mieux en termes de report avec presque 10 000 suffrages de plus (+165%) par rapport au premier tour.
La carte des résultats électoraux à Mayotte n’a finalement pas affiché une couleur uniforme, dimanche soir. Si Marine Le Pen est arrivée à nouveau en tête beaucoup des communes, elle en a perdu un petit peu au second tour. Chiconi ou Dembéni ont finalement donné une très courte majorité de leurs voix à Emmanuel Macron. Dans la deuxième, ça s’est même joué à huit voix près. Outre Dzaoudzi qui a déjà voté en faveur du président réélu, Mamoudzou a basculé dans son sens, après avoir plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour. La bataille pour la plus grosse ville de l’île s’est d’ailleurs jouée sur le report des voix. La candidate du Rassemblement national en a eu 1.000 de plus entre les deux tours, 1.077 pour être exact. Alors que le président de la République en a empoché 2.228, lui permettant de l’emporter avec 56% des suffrages.
Sur toute l’île, il n’y a d’ailleurs pas photo. 15.707 électeurs ont choisi de glisser un bulletin de vote Emmanuel Macron dans l’urne. Ils n’étaient que 5.936, deux semaines avant. Soit une augmentation de 165% de sa réserve de voix ! Une tendance qui s’explique facilement par l’envie d’électeurs déçus par les résultats du premier tour de voter contre l’extrême-droite. D’ailleurs, la participation a été plus importante qu’il y a quinze jours avec 45.5% de taux de participation, contre 40.3% au premier tour.
…mais Marine Le Pen aussi bénéficie de reports
Le barrage à Mayotte, d’habitude, on connaît. Celui mis en place contre le Rassemblement national a pourtant montré ses limites. Plusieurs villages ont même accentué son avance, dans le sud notamment. A Bouéni, par exemple, où elle a fait son meilleur score mahorais avec 77.6% des voix, elle en gagne même 459 entre les deux tours (314 pour le président élu). A Sada, c’est le même constat, les deux candidats ont convaincu plus de 500 électeurs chacun entre les deux échéances, permettant à Marine Le Pen d’y atteindre les 63%.
Sur l’ensemble de l’île, « Tata Mariama » augmente d’un tiers son électorat, ce dimanche, ce qu’elle avait déjà réussi à faire en 2017. Un résultat insuffisant au niveau national bien sûr, Emmanuel Macron étant élu grâce au soutien de 58.5% des Français. Mais il montre que la popularité du président de la République est en recul à Mayotte. Et même en profitant d’un report des voix, il n’a pas empêché son adversaire de bien se renforcer.
Réaction de Daniel Zaïdani, soutien de Marine Le Pen
Évidemment, la défaite de Marine Le Pen est une grande déception. Surtout par rapport au besoin de changements exprimés par les Mahorais. Emmanuel Macron n’a pas convaincu les territoires d’ultra-marins. Leur vote lui est totalement défavorable. Mais maintenant qu’il est élu, nous attendons des échanges, du respect. On peut ne pas être d’accords, mais il faut qu’il garde une capacité d’écoute.
Je pense à la loi Mayotte où les Mahorais se sont concertés pendant deux ans et quand le conseil départemental a donné un avis défavorable, c’était la fin des échanges. Il faut plus de considération.
Concernant le vote à Mayotte, Marine Le Pen a été jugée sur ce qu’elle propose. En outre-mer, les électeurs voient bien que les revenus sont minimes, il y a des inégalités de salaires, de retraite, voire même des indemnités pour les handicapés.
Vous avez vu ce lundi matin, dans les rues de Mamoudzou, les gens faisaient la gueule. Les Mahorais ont exprimé un besoin de changement, ils ont donné une vraie orientation politique qu’il faudra prendre en compte.
Réaction de Mounayat Ahamada, référente des Jeunes avec Macron
Les Français viennent de renouveler le mandat d’Emmanuel Macron, avec 58.54% des voix ! C’est avec une immense joie et un soulagement que les JAM Mayotte accueillent les résultats de cette élection présidentielle. Au regard des résultats dans les Outre-mer et à Mayotte (avec 59.10 des voix en faveur de Marine Le Pen), malgré les divisions, nous sommes confiants sur le fait qu’Emmanuel Macron saura rassembler pour bâtir une action commune au service de notre Nation.
Avec ambition, il saura être un président qui répond aux attentes et aux aspirations des Français, pour une France qui porte des progrès pour chacun, pour nos aînés, pour notre jeunesse, pour nos enfants. Une France qui protège les Français, qui s’inscrit dans une Europe forte et qui garde une place forte dans le concert des Nations.
Nous tenons à remercier tous les électeurs qui nous ont accordés leur confiance et les militants qui ont œuvré sans relâche dans tous les territoires. Avec détermination, le combat continue notamment pour les échéances prochaines où il faudra offrir une majorité à Emmanuel Macron, à l’Assemblée nationale…
Dans notre édition du 7 avril dernier, nous avions parlé de l’initiative du jeune Oirdi Anli, habitant de Cavani, de créer une cagnotte Leetchi pour aider les familles les plus démunies pendant le ramadan. Avec une somme de 4.000 euros, il a permis à 80 familles de recevoir des produits de base.
« L’année dernière, nous avions déjà récolté 1.000 euros. Cette année, les gens ont été beaucoup plus généreux en voyant le sérieux de notre action et nous avons atteint les 4.000 euros », lance le jeune Oirdi Anli. Cet habitant de Cavani, issu d’une famille défavorisée, connaît les problèmes liés à la pauvreté et a décidé de relier plusieurs de ses amis pour mettre en place une cagnotte Leetchi afin d’aider les familles les plus précaires du territoire.
« À l’origine, nous ne distribuions qu’à Mamoudzou, mais avec la somme que nous avons récoltée, nous avons pu élargir l’action », explique celui qui a donc réuni une dizaine d’amis pour réaliser son projet et distribuer une aide alimentaire à de nombreuses familles de Mamoudzou, de Koungou et de Tsingoni. Une tournée de distribution est aussi prévue à Petite-Terre ce mercredi. À raison de 50 euros le colis, c’est environ 80 familles qui seront aidées cette années grâce à cette initiative personnelle.
Une nouvelle distribution ce mercredi
Avec cette organisation « les premiers arrivés sont les premiers servis », mais le natif de Mayotte sait à peu près quel type de famille est dans le besoin sur le territoire. Tous salariés sur l’île, mais se rappelant « d’où ils viennent », les jeunes ont passé tout le week-end dernier à distribuer les colis aux familles démunies et y passeront encore ce mercredi férié.
Pourquoi une telle initiative seulement pendant le mois de Ramadan ? « Les gens ont tendance à être plus généreux que d’habitude. Évidemment, cette aide serait nécessaire toute l’année, mais il nous faudrait alors monter une structure, ce qui est différent », déroule le familier de Facebook, Instagram, Tik-Tok et Snapchat. En tout cas, les premiers bénéficiaires ont déjà pu recevoir de nombreux produits de base tels que du riz, de la farine, de l’huile, du sel et du sucre ! Une preuve de la générosité du peuple mahorais… Quand l’argent est utilisé à bon escient !
Une commission permanente du conseil départemental s’est tenue le jeudi 21 avril dans la salle du Cinéma Alpa Joe, sous l’égide du président Ben Issa Ousséni, avec 36 rapports à l’ordre du jour et 3 rapports complémentaires, tous adoptés.
Parmi eux, un rapport de la commission aménagement du territoire, infrastructures et foncier, relatif à la construction de la salle polyvalente de type « Arena » à Ouangani, qui répond à plusieurs ambitions : permettre l’équilibrage du territoire en infrastructures sportives, améliorer et accompagner la performance des sportifs et athlètes mahorais vers l’excellence et le haut niveau, et dans la perspective de l’organisation des Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI) en 2027, répondre favorablement aux attentes des scolaires et de la population, offrir un équipement capable d’accueillir de nombreux événements culturels à l’abri des intempéries et permettant l’organisation de congrès dans cette zone de l’océan Indien et du Canal du Mozambique. Ainsi, Mayotte pourra se positionner comme un lieu d’accueil pour de grands colloques, séminaires et congrès. Avec une enveloppe prévisionnelle de 27.782.330 euros, le projet est livrable en janvier 2026.
D’autres projets d’infrastructures sportives ont été adoptés, comme la construction de la salle des arts martiaux – dojo à Koungou et la construction d’un plateau couvert sportif à Acoua.
L’accompagnement d’un projet de maison de santé dans la commune de M’tsangamouji a également été adopté, par la mise à disposition du conseil départemental de Mayotte de l’ancien local du Cadi de M’tsangamouji.
Pour la commission des finances et affaires européennes, est adopté le rapport relatif à la participation du conseil départemental à la subvention d’équilibre de l’office culturel départemental (OCD) à hauteur de 500.000 euros et celui relatif à la participation du conseil départemental à la subvention obligatoire de la maison départementale des personnes handicapées pour un montant de 600.000 euros.
S’agissant de la commission administration générale, transports et transition écologique, un avis favorable a été donné au projet relatif à la dénomination des deux navires en commande pour le service des transports maritimes : Chatouilleuse et Imâne (en référence de l’hospitalité des mahorais). Un projet de décret relatif à l’extension de la retraite progressive, à l’aménagement de fin de carrière pour se rapprocher du droit commun a aussi été adopté.
Concernant la commission sports, culture et jeunesse, parmi les projets adoptés, figure un rapport relatif à la signature d’une convention de partenariat entre le Département de Mayotte et celui de la Réunion concernant le projet « Appropriation du patrimoine iconographique de l’océan Indien par les populations », ainsi qu’un rapport relatif à la validation du projet portant sur l’élaboration d’une encyclopédie de Mayotte, dont l’objectif est de promouvoir la connaissance de l’histoire de l’île aux parfums.
Au sein de la commission développement économique et coopération décentralisée, figure le projet relatif à la participation financière du conseil départemental au programme promotionnel 2022 autour de « Miss excellence Mayotte », piloté par l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), pour une enveloppe de 250.000 euros dans le but d’offrir une visibilité du territoire au niveau national, voire internationale, lors de la prochaine élection de Miss Excellence France en métropole, qui diffusera des images de Mayotte pour l’accueil des Miss.
Pour la commission formation professionnelle, éducation et insertion, les projets concernent l’accompagnement professionnel et social, au niveau de la mission locale, l’accompagnement de l’association national des apprentis de France (ANAF) pour l’ouverture d’une antenne ANAF à Mayotte.
Concernant la commission solidarité, action sociale et santé, un rapport relatif à la création d’un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH) a été adopté, comprenant 16 places sur le Département en partenariat avec l’agence régionale de santé. Un avis favorable a également été donné par l’assemblée aux rapports portants sur l’alignement au niveau national de deux sujets : la revalorisation du montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA) à Mayotte au 1er avril 2022, et la revalorisation du montant forfaitaire de la prime d’activité.
Le conseil de la caisse de sécurité sociale de Mayotte s’est réuni le jeudi 21 avril dernier pour installer ses 25 nouveaux conseillers, suite aux arrêtés de nomination du 1er avril (arrêté initial), des 11 et 19 avril 2022.
Nourdine Dahalani (CGT-FO) a été élu président pour les quatre prochaines années. Il succède ainsi à Salim Nahouda, président de la CSSM depuis 2012. En effet, après dix années à la présidence de la CSSM, le conseil du 21 avril 2022 ferme les chapitres d’une histoire commune. Cet événement marque la fin de son mandat, arrivé à terme le 31 mars dernier, en qualité de président de la CSSM. Cependant ce dernier reste membre du conseil.
Le Président du conseil est entouré de trois vice-présidents : Ali Nizary (UNAF), Ousséni Balahachi (CFDT) et Laini Mogne Mali (FNSEA). Cadre de la fonction publique à la direction régionale des douanes de Mayotte depuis 2006, Nourdine Dahalani connaît bien la CSSM du fait de ses anciennes responsabilités de président de la commission de recours amiable (CRA) de janvier 2018 au 31 mars 2022, au titre des organisations syndicales des salariés. Il est également président du comité local de la mutuelle des finances. Il a débuté sa carrière dans la fonction publique, au rectorat de Mayotte de 1994 à 1996. Ensuite, en tant qu’inspecteur de douanes en région parisienne de 2001 à 2006. Le nouveau président du conseil aura à cœur d’œuvrer pour la convergence des droits sociaux en négociant les moyens nécessaires, tout en s’assurant de l’accompagnement des entreprises.
La caisse de sécurité sociale de Mayotte est un organisme multi-branches qui recouvre les cotisations sociales et verse des prestations sociales sur le territoire. La CSSM est depuis sa création en 1977, l’organisme unique de sécurité sociale du régime général et gère cinq branches depuis le 1er janvier 2015, ainsi qu’une partie du front-office du régime agricole (dont la gestion est confiée à la MSA d’Armorique). La nouveauté du conseil de la CSSM à compter de 2022 est d’intégrer le droit commun quant à sa gouvernance. Le conseil comporte dorénavant en son sein des représentants des employeurs et des représentants des salariés et un troisième collège associant les représentants de la société civile.
Nourdine Dahalani a pour objectif d’être le président de l’ensemble des représentants des trois collèges, dans un souci de cohésion et d’efficacité collective. Il prévoit également une collaboration étroite avec la direction de la CSSM et son personnel. Dans les prochaines semaines, le président du conseil sera amené à rencontrer les différents partenaires locaux et nationaux de la CSSM.
Le réseau échouage mahorais de mammifères marins et tortues marines (REMMAT) assure depuis 2010 la prévention, le suivi et la gestion des échouages de tortues marines et de mammifères marins à Mayotte. Le samedi 16 avril 2022, le réseau a organisé une vaste opération de recensement et ramassage de carapaces et d’ossements de tortues marines, dans un objectif de sensibilisation et de facilitation des recensements ultérieurs de cadavres de tortues.
Près de quarante membres du REMMAT se sont retrouvés sur les plages de Petite-Terre les plus touchées par le braconnage : Papani, Poudjou, Moya 1, Moya 2 et Aéroport Est Océan. Au total, 9 carapaces et 345 kg d’ossements (dont 61% sur la plage de Papani) ont été ramassés, pour une évacuation ultérieure en haute mer. Pour compléter ces chiffres, une opération similaire aura lieu en Grande-Terre en fin d’année 2022. Cet événement fait suite à des ramassages organisés en 2013, 2015 et 2016 qui avaient permis de recenser plus de 223 carapaces sur une vingtaine de plages du Nord-Ouest, du Sud-est et de Petite-Terre.
Depuis la création du réseau en 2010, près de 2.000 carapaces de tortues ont été recensées à Mayotte par le REMMAT. Dans 83% des cas en moyenne, la cause de mortalité de ces tortues est liée au braconnage. À noter que ces chiffres ne reflètent que la partie visible du braconnage, révélée par les traces et carapaces laissées sur les plages. Ils ne sont donc qu’une estimation minimale du nombre réel de tortues mortes et d’actes de braconnage sur l’île.
En ramassant les ossements sur les plages, le REMMAT souhaite communiquer à travers des chiffres concrets auprès du grand public et des institutions pour sensibiliser à la problématique du braconnage, véritable pression pesant sur les tortues marines de Mayotte. Cette journée aura d’ailleurs permis de sensibiliser plus de 40 personnes sur leur passage vers la plage de Moya, dont 8 qui ont souhaité devenir membres du réseau.
L’opération de ramassage de carapaces était organisée à l’occasion des rencontres du REMMAT, un évènement de fédération des membres du réseau. Cette mobilisation du réseau échouage mahorais permettra d’améliorer la remontée d’alertes sur le territoire et de fluidifier les interventions sur des tortues en détresse ou mortes. Pour rappel, les tortues marines étant des espèces protégées, seuls les membres du REMMAT ayant suivi une formation spécifique et étant inscrits sur un arrêté préfectoral sont autorisés à manipuler des restes de ces spécimens.