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Denis Robin : « Un intérêt majeur à retrouver un fonctionnement harmonieux du port »

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Denis Robin, ex-préfet de Mayotte, est secrétaire général de la Mer depuis 2019.

Ancien préfet de Mayotte, Denis Robin est de retour sur l’île en tant secrétaire général de la Mer, une fonction servant à coordonner la politique maritime du gouvernement français. En compagnie d’acteurs locaux du secteur de la mer, ce mercredi, celui qui a oeuvré à la départementalisation a assisté à l’une des premières réunions de travail du cluster maritime mahorais (CMM).

Flash Infos : Quelle est la raison de ce retour à Mayotte cette semaine ?

Denis Robin : Il n’y avait qu’à Mayotte où il n’y avait pas de cluster maritime. C’est fait, depuis au moins un mois. Avec le président du cluster maritime français, nous avions promis au président de celui de Mayotte (N.D.L.R. Norbert Martinez, à la tête également de l’Union maritime) de venir rencontrer les entreprises. C’est ce que nous avons fait aujourd’hui.

FI : Qui peut intégrer ce CMM ?

D.R. : c’est un lieu où les entreprises se rencontrent, débattent et construisent ensemble des projets autour du maritime. Il y a plein de filières, le transport, les chantiers, la pêche, la plaisance, le tourisme. Elles ne peuvent se développer que si elles ont une vision commune. Deuxièmement, ces filières ont besoin d’aide, d’un accompagnement par les pouvoirs publics comme le conseil départemental et les services de l’État. Le cluster devient l’interlocuteur des filières de ces derniers pour fédérer les énergies.

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De gauche à droite, Sittirati Mohamed, vice-présidente du cluster maritime de Mayotte (CMM), Norbert Martinez, vice-président du CMM, Denis Robin, secrétaire général de la Mer, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster maritime français (CMF), et Alexandre Luczkiewicz, coordinateur des clusters maritimes pour le CMF.

FI : Quelle importance a le port de Longoni dans ce cluster ? Les relations compliquées entre Ida Nel (PDG de « Mayotte Channel Getaway » qui gère le port) et Norbert Martinez ont-elles une incidence ?

D.R. : Le port est l’outil dont nous avons besoin pour que les filières maritimes se développent de façon harmonieuse à Mayotte. Si celui-ci dysfonctionne ou si les relations ne sont pas bonnes entre le port et les acteurs économiques, ça ne peut pas marcher. Donc il faut régler cette question. Le port étant une compétence départementale, je m’en entretiendrai [jeudi] avec le président du CD. Nous avons un intérêt majeur à retrouver un fonctionnement harmonieux du port.

FI : Et sur la possibilité qu’un jour il obtienne le statut de grand port maritime ?

D.R. : Les acteurs économiques, le CMF et moi n’interviennent pas sur la forme que doit prendre la gestion du port. Qu’il soit géré par les services publics ou confié à un acteur économique par une délégation de service public, nos interlocuteurs ne se prononcent pas. Ils disent qu’après tout, c’est à l’autorité portuaire d’en décider. Tout ce que nous voulons, c’est que le port fonctionne. Et qu’il fonctionne à des coûts économiques convenables. Cette question de la forme n’a pas été beaucoup débattue.

FI : Sur quels autres sujets le CMM peut-il intervenir ?

D.R. : Le cluster maritime doit porter des ambitions collectives dans plein de domaines. Par exemple, il y a le sujet de la décarbonation de l’économie maritime, que ce soient les bateaux, les ports ou le transport maritime. Le cluster maritime, en relation avec les administrations de l’État, porte cette ambition et permet l’émergence de solutions un peu nouvelles, que chaque filière dans son coin n’aurait pas forcément trouvé.

FI : L’environnement a-t-il été abordé justement lors de la réunion ?

D.R. : Nous l’avons abordé, mais ce n’est pas une question traitée par les clusters maritimes. Ils sont avant tout économiques. Mais sur ce point, j’étais un peu triste en revenant à Mayotte, après quatorze ans d’absence, de voir qu’il y avait toujours autant de plastique sur les plages, dans les mangroves. Le problème avec cette pollution, c’est que quand elle arrive en mer, il est déjà trop tard. Il faut traiter le sujet en amont.

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Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster maritime français (CMF), effectue sa première visite sur le territoire mahorais. Elles pourraient s’effectuer « tous les deux ans » ensuite.

 

Le cluster mahorais, le petit-dernier de l’Outre-mer

Créée en 2006, le cluster maritime français se décline sur plusieurs territoires, notamment en Outre-mer. « La Réunion était le premier de mémoire. Mayotte est le petit-dernier », rappelle Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster maritime français (CMF). Il prévient toutefois que ce n’est pas lui qui décide de cette création. « Un cluster ne peut marcher que si les acteurs du territoire sont d’accord pour se regrouper. C’est d’autant plus difficile si le territoire est petit, car quand les gens se connaissent, c’est plus difficile de les faire travailler ensemble », continue le président. Concernant la réunion, il confirme que des sujets comme la pêche, la formation, l’attractivité des métiers, le tourisme et l’environnement ont été abordés. « Au bout d’un mois, on ne peut pas dire : « voilà, ce qu’on va faire ». Mais les gens commencent à se connaître et à prioriser leurs thèmes de travail », prévient-il.

Maladies cardiovasculaires : forte prévalence du diabète et de l’hypertension artérielle

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Lancée fin 2018 par Santé Publique France, en collaboration avec l’agence régionale de santé, l’étude de santé « Unono Wa Maore » a été la première enquête menée à Mayotte permettant d’établir une photographie de l’état de santé de la population. La publication des résultats permet d’apporter un éclairage tout particulier sur la prévalence des affections chroniques dans le 101ème département, et en particulier, le diabète et l’hypertension artérielle.

« Elle apporte un éclairage sur l’état de santé de la population. » Laëtitia Huiart, la directrice scientifique de Santé Publique France, ne tarit pas d’éloge sur l’étude « inédite » intitulée Unono Wa Maore, réalisée entre le 24 novembre et le 14 juin 2019 auprès de 7.641 habitants vivant à Mayotte, depuis au moins trois mois au moment de l’enquête. Avec 91% de réponses positives, l’experte juge le taux de participation comme « exceptionnellement élevé », ce qui prouve à ses yeux qu’il y a « un intérêt et une attente de la population » sur les maladies chroniques dans le 101ème département.

Et le premier enseignement de cette photographie s’avère relativement inquiétant. « Le risque cardiovasculaire peut être particulièrement préoccupant… » La prévalence du diabète est estimée à plus de 12% chez les personnes âgées de 18 à 69 ans, tandis que celle de l’hypertension artérielle s’élève à 38.4%, avec une évolution inquiétante chez les femmes (+12% entre 2008 et 2019). « Plus d’un adulte sur trois est hypertendu », alerte Youssouf Hassani, le responsable de la cellule Santé Publique France à Mayotte. « En raison de la faible littératie, il y a une méconnaissance du diagnostic. » Par ailleurs, 55.9% des 15 ans et plus sont en surpoids ou obèses.

Malnutrition et dénutrition infantile

Ce dernier fait coexiste avec des situations de malnutrition aiguë chez les enfants : 7.1% des 3-5 ans recensés présentent une maigreur modérée à sévère alors que 21.6% des 5-14 ans affichent une prévalence de la maigreur. « L’insécurité alimentaire peut s’expliquer pour des raisons matérielles, économiques ou sociales, et varie selon le lieu de naissance. » En réponse à ce constat, l’agence régionale de santé propose un dispositif de prise en charge et d’accompagnement de ces mineurs depuis 2019.

« Nous avons besoin de ces données pour conduire nos actions et réduire les inégalités », insiste Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS. Ses recommandations ? La prévention bien évidemment ! D’où la signature en décembre dernier du programme mahorais, alimentation, activité physique, santé (PMAAPS) avec la préfecture, le conseil départemental et la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Fort d’un budget d’1.3 million d’euros, ce plan vient en complément de celui déjà lancé trois ans plus tôt qui a permis de former 375 professionnels de santé et de sensibiliser 2.200 personnes aux enjeux d’équilibre alimentaire et de pratique d’une activité physique.

Dépistage grandeur nature

Toujours dans la même lignée, le successeur de Dominique Voynet souhaite monter une vaste opération de dépistage durant dix jours au mois de septembre sur l’ensemble du territoire. Son idée ? « Créer un électrochoc au sein de la population », prévient-il. « Nous devons toucher les personnes qui ne connaissent pas leur statut pour les amener dans le système de santé. » Pour d’inverser toute cette tendance, Olivier Brahic compte s’appuyer sur le plan régional de santé, qui définit les actions à réaliser au profit des Mahorais pour les cinq prochaines années. « Nous avons commencé à faire un état des lieux et à brainstormer. Une chose est sure, la question des maladies cardiovasculaires sera une priorité. »

 

L’attractivité des professionnels de santé en ligne de mire

Olivier Brahic souhaite se pencher sérieusement sur l’attractivité des professionnels de santé. « Nous devons anticiper et identifier les profils pour les années à venir en vue de la construction du second hôpital », indique le directeur général de l’ARS. Pour y arriver, il veut mettre en place une instance avec les collectivités, le conseil départemental et la préfecture pour identifier les freins à leur installation. « Il y a aussi l’enjeu de mieux faire connaître le territoire à l’échelle nationale. Nous devons arrêter avec le Mayotte bashing ! »

 

Une convention entre l’ARS et Santé Publique France

À l’occasion de la présentation des résultats de l’étude, Olivier Brahic et Laëtitia Huiart ont paraphé une convention ayant pour objet de définir les conditions de mise en œuvre des missions de Santé Publique France auprès de l’agence régionale de santé et de préciser les modalités de fonctionnement de la cellule régionale de l’agence nationale à Mayotte.

En appui à l’ARS, Santé Publique France Mayotte exerce ainsi une veille et une fonction d’alerte sur les menaces sanitaires, produit l’analyse régionale des données issues des systèmes de veille et de surveillance régionalisés de Santé Publique France et conduit des enquêtes épidémiologiques sur le fondement de protocoles scientifiquement validés.

La signature de cette convention, pour cinq ans renouvelables, rappelle l’importance des expertises complémentaires de l’ARS et Santé Publique France dans un objectif commun : développer et promouvoir un environnement favorable à la santé de la population mahoraise.

Religion/Comores : à cause d’un verset coranique prononcé, un imam comorien se fait expulser de France

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Son épouse et ses trois enfants dont l’ainé est âgé seulement de 3 ans ont été contraints également de quitter le territoire français en raison d’un prêche, qualifié de sexiste fait par mari imam, au mois de juillet 2021. Une expulsion dont les motifs continuent à susciter interrogations. Son village natal tiendra une conférence de presse ce vendredi.

Au pays, tout  le monde avait presque oublié son histoire. Ce n’est qu’après la publication d’un communiqué , le 2 mai, annonçant son retour le lendemain que l’opinion a commencé à s’y intéresser. Dans le message mis en ligne sur la page facebook de Houriat Média, l’association Jamyat Al Nadhoit Al Islamiyat de Mdjoiezi Hambou, une localité située au sud de Ngazidja, où est originaire Ahamada Mmadi, a juste souhaité le bienvenu à l’imam et l’invitant à avoir confiance en Allah pendant cette épreuve. C’est à partir de ce communiqué que les internautes se sont rappelé de cette affaire qui n’en finit pas de faire des bruits. Ahamada Mmadi est en effet arrivé sur le sol comorien le 3 mai, qui coïncidait avec l’aïd el-fitr après s’être fait expulser par les autorités françaises. Arrivé à Mayotte abord d’un vol d’Air Austral, d’après le communiqué de l’association villageoise, il a d’abord rejoint Anjouan par bateau avant de regagner la Grande Comore, via un vol domestique. Un renvoi qui acte la fin d’un long feuilleton vieux de 10 mois. Principal Imam de la mosquée Saint-Chamond (Loire) en région Auvergne-Rhône-Alpes, le religieux d’origine comorienne s’est retrouvé dans le viseur du ministre de l’Intérieur depuis le 20 juillet 2021. Ce jour-là, à l’occasion de la célébration de l’aïd El-kebir, ce dernier devant les fidèles a fait un prêche qui serait contraire à l’égalité homme/femme et aux lois de la République, selon le communiqué de presse publié, le 3 mai par la commune de Loire. Certains médias français parlent carrément de « propos misogynes et discriminatoires« .

Conseillère du rassemblement national

La faute commise par le prédicteur qui lui a valu son expulsion c’est ce verset tiré du saint coran, le livre sacré des musulmans prononcé à la mosquée d’Attakwa.  » Ô femmes musulmanes(….) préserve son sexe de ce qui est haram interdit et obéit à son mari(….), tâchez de veiller aux droits d’Allah et à ceux de vos époux, c’est-à-dire vos maris, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes d’avant l’islam(…) et ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage afin que celui dont le cœur est malade, c’est-à-dire l’hypocrite ne vous convoite pas et tenez(…) un langage décent« . Ayant suivi le prêche, diffusé en live sur facebook, Isabelle Surply, conseillère municipale à l’époque membre du Rassemblement national, n’ a pas tardé à s’en servir pour interpeller le ministre de l’Intérieur. Ce dernier avait annoncé le 23 juillet avoir obtenu la suspension de l’Imam comorien de 35 ans. Saisie, la préfecture avait mis fin à ses fonctions en raison du prêche considéré non seulement comme étant  « attentatoire au droit des femmes mais qui par ailleurs serait aux antipodes des valeurs de la République« . 10 mois plus tard donc, l’imam arrivé en France en 2013 en tant qu’étudiant, selon les informations du journal Le Monde, a été expulsé vers les Comores, la préfecture ayant refusé de renouveler sa carte de séjour.

Motif politique et soutien du village

Mais c’est surtout le renvoi de son épouse et de leurs trois enfants, nés en France, qui soulève des interrogations puisque la mesure est censée être individuelle. A l’heure actuelle aucune autorité comorienne n’a réagi. Ni le ministère des affaires Étrangères de l’Union des Comores  ni l’ambassade des Comores en France ne se sont exprimés. Quant au village natal d’Ahamada Mmadi, qui a toujours affiché un élan de solidarité, il est allé l’accueillir à l’aéroport. L’association de Mdjoezi Hambou prévoit même d’organiser une conférence de presse aujourd’hui vendredi, après la prière hebdomadaire, sûrement pour lui témoigner de son soutien. S’il se trouve désormais dans son pays natal, l’ex imam de la mosquée de Saint-Chamond qui s’est toujours défendu des accusations portées à son encontre, expliquant qu’il a juste cité des versets du coran peut toutefois se réjouir d’avoir remporté une mince victoire. La tribunal de Lyon a rejeté le motif de « trouble à l’ordre public ». Il n’est donc pas interdit de retourner en France pendant une période d’un an. Mais cela ne tait pas les interrogations sur le vrais motifs de cette expulsion. Puisqu’il s’est toujours avéré que les religieux renvoyés chez eux se trouvaient dans le viseur des autorités car soupçonnés de faire l’apologie du terrorisme. D’ailleurs la fédération de la Loire de la ligue des droits de l’homme citée par AFP n’a pas manqué de dénoncer « une décision laissant libre cours à l’arbitraire en ne renouvelant pas le titre de séjour de l’imam« .  Le président du conseil départemental du culte musulman, Salim Agoudjil estime que c’est un dossier purement politique qui n’a rien à voir avec la religion, puisque le contenu du prêche était religieux, sans aspect discriminatoire ». Le 29 juillet, la même institution rappelait dans un communiqué que le discours relevait de la foi musulmane et dénonçait par la même occasion l’instrumentalisation à des fins électoralistes et politiques du prêche.

Randoclean : rendez-vous à M’Tsamboro pour la 16ème édition

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La 16ème édition de Randoclean dans la commune de M’tsamboro aura lieu le dimanche 15 mai de 8h à 17h. Il s’agit d’une randonnée qui permet de découvrir en famille, entre amis ou entre collègues les plus beaux sites naturels, touristiques et historiques de Mayotte tout en menant des actions de préservation de l’environnement.

Au programme du jour, trois étapes : mise en valeur de la plage de M’tsahara par une opération de nettoyage, départ en randonnée découverte en direction de la plage du préfet, moment de détente (repas et animations pour récompenser les participants). Degré de difficulté 1/3. L’événement convient aux enfants accompagnés à partir de six ans. Distance du parcours cinq kilomètres (aller/retour). Les animaux de compagnie sont autorisés dans le respect de la réglementation. Tenue et chaussures de sport exigées. Chaussures ou sandales de plage recommandées. Préférez les gourdes aux bouteilles d’eau.

Nouveauté : activités nautiques assurées par Maoré Jet. Les bouées tractées sont à partir de 10 euros et le tour en jet-ski à 30 euros. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à l’édition sur le lien Google Form : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSchPRaki95OZkcqLA1trg6uzg-Af384EhTXMYxC77OZzbtVzw/viewform. Pour tous renseignements concernant cet évènement, rendez-vous sur la page Facebook de l’association Randoclean.

Aïd el-Fitr : des cadeaux distribués aux enfants hospitalisés

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À l’occasion de la célébration de l’Aïd el-Fitr, et selon la coutume, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni s’est rendu au service pédiatrie du centre hospitalier de Mayotte. Des cadeaux ont été offerts aux enfants hospitalisés, qui n’ont pas pu passer ce jour de fête chez eux, en famille. Un geste symbolique visant à apporter du réconfort et du soutien à ces enfants, ces familles, sans oublier les équipes soignantes qui les accompagnent.

Une équipe du lycée des Lumières en finale du 15ème concours scientifique CGénial

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C’est avec son projet « La fibre de bananier, une alternative pour le développement durable : la fibre du bananier constitue-t-elle une alternative aux matériaux plastiques d’origine pétrolière ? » que l’équipe du lycée des Lumières participera le mercredi 18 mai à la finale du 15ème concours CGénial, dont la cérémonie de remise de prix sera animée par le producteur et animateur radio Mathieu Vidard (La Terre au Carré, France Inter). Pour une majorité des collégiens et lycéens, cette édition se place encore sous le signe de problématiques de développement durable et de consommation responsable.

Après la réussite de sa précédente édition en format digital, le concours CGénial propose de nouveau cette année une finale à distance. Marianne Gutierrez, en charge du concours CGénial au sein de la fondation CGénial, précise « qu’en navigant sur la plateforme, chacun pourra découvrir les projets innovants sur les stands d’exposition, et constater la diversité des disciplines concernées (physique-chimie, mathématiques, technologie, …) et des thématiques abordées (environnement, santé…). Famille et amis pourront également assister à la cérémonie de remise des prix qui suivra et être les spectateurs privilégiés de la motivation et de l’engagement de ces jeunes ».

Les équipes finalistes auront à cœur de convaincre les jurés de la valeur de leur projet lors de leur passage devant deux jurys successifs. Chacune des 49 équipes – 29 collégiens et 20 lycéennes – en lice sera évaluée selon des critères notant l’originalité, l’innovation, l’intérêt sociétale ou local, l’expérimentation, la démarche, la rigueur et la méthode, et, dans une moindre mesure, les partenariats réalisés et la communication menée autour de leur projet. Les équipes dont les projets seront sélectionnés recevront des prix remis par les entreprises partenaires du concours CGénial, qui leur permettront de visiter des sites (industriels, de recherche et développement, …) et d’avoir des échanges privilégiés avec des chercheurs, des ingénieurs et des techniciens.

Festival Baobab : quatre spectacles proposés par le lycée des Lumières

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Dans le cadre du festival Baobab, le lycée des Lumières organise quatre spectacles : « Le prophète malgré lui » des Laborateurs le lundi 23 mai à 18h, « Le sexe fort » le mardi 24 mai à 17h30, « Les pieds sur terre » de la plancha de tu madre le mardi 24 mai à 19h et « Banawassi » de la compagnie Stratagème le mercredi 25 mai à 14h.

Cluster maritime, de la fiction à la réalité

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Le 23 mars dernier s’est tenue l’assemblée générale constitutive du cluster maritime de Mayotte. Considérant que le développement de l’économie bleue constitue un levier de croissance durable et innovant pour l’Outre-mer, le conseil départemental a inscrit la stratégie de développement de l’économie bleue de Mayotte dans un ensemble de schémas directeurs. Il a confié la maîtrise d’œuvre à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) pour la constitution du cluster maritime mahorais. À l’issue de cette matinée d’AG, Norbert Martinez a été élu président, à l’unanimité du conseil d’administration composé de 13 membres, qui regroupe une grande diversité d’acteurs de l’économie bleue.

Chirongui : l’intérim assuré par le premier adjoint Youssouf Abdallah

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Jusque-là en charge des travaux et de la voirie, le premier adjoint Youssouf Abdallah (au centre) est devenu maire par intérim de la commune de Chirongui. C’est le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, qui a entériné cette décision dans la journée de mardi en appelant le principal intéressé. Il prend ainsi la place laissée vacante depuis la condamnation de Saïd Andhounani à 18 mois de prison avec sursis et surtout son interdiction pendant cinq ans d’exercer un mandat politique.

Pour les autres personnes de la mairie concernées par cette affaire ayant fait appel, elles restent à leur poste, confirme le nouveau premier magistrat de la commune du sud. C’est notamment le cas du directeur général des services. Une nouvelle réunion du conseil municipal devrait être organisée prochainement pour élire officiellement le nouveau maire. « La date n’est pas encore arrêtée. Nous avons le temps », prévient Youssouf Abdallah, par ailleurs membre du parti Les Républicains. Il n’exclut ni ne confirme son intention de se porter candidat.

Jean-Mathieu Defour : « Mener à bien la construction du nouvel hôpital et la restructuration de l’actuel »

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Jean-Mathieu Defour est le nouveau directeur général du centre hospitalier de Mayotte.

Depuis le 19 avril, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) compte un nouveau directeur général en la personne de Jean-Mathieu Defour. Arrivé récemment de Bastia (Haute-Corse), il a œuvré sur plusieurs restructurations et la création d’un nouvel hôpital. Deux missions qu’il est chargé de remplir à nouveau sur l’île.

Flash Infos : De quelle manière ce poste [N.D.L.R. Christophe Blanchard assure l’intérim depuis un an] vous a été proposé ?

Jean-Mathieu Defour : Cela a été décidé en janvier. On m’a demandé de mener à bien la construction du nouvel hôpital et la restructuration de celui de Mamoudzou. Ce que j’ai déjà fait en Guyane et à Bastia. Ils ne m’ont pas pris pour mes beaux yeux.

FI : Vous êtes sur place depuis une quinzaine de jours maintenant. Quelles sont, selon vous, les priorités ?

J-M. D. : Le plus urgent est d’assurer la continuité des soins. Il faut également que le personnel ait de bonnes conditions de travail. Et la troisième priorité est de lancer les travaux de restructuration dès cette année.

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L’objectif du directeur est d’assurer la restructuration du site de Mamoudzou et la construction du celui de Combani.

FI : Qu’en est-il de ce chantier justement ?

J-M. D. : La semaine dernière, nous avons eu la visite du Cnis (conseil national des investissements en santé). C’est la procédure sur les chantiers de plus de 150 millions d’euros (N.D.L.R. 120 millions d’euros ici). Ce groupe d’experts écrit un rapport, attendu pour juillet, qui doit ensuite être validé par un comité de pilotage. Vingt millions d’euros sont déjà engagés, dont trois chantiers sont prévus cette année. Il y a la psychiatrie pour quatre millions d’euros, la gynécologie avec 1.9 million et le service de néonatalité pour 500.000 euros.

FI : Votre prédécesseur a déjà avancé sur ce dossier. Est-ce qu’il va y être associé ?

J-M. D. : Oui, Christophe Blanchard, en plus de ses fonctions, assure la direction des opérations. Un ingénieur doit arriver cet été pour l’épauler. Il y a un médecin et un conducteur des travaux qui sont déjà mobilisés sur cette mission. Et j’ai demandé au directeur des soins qu’un cadre de santé les rejoignent.

FI : En tant qu’ex-directeur d’un hôpital en Guyane, quelles difficultés avez-vous rencontré sur un tel projet ?

J-M. D. : Bien sûr, il y a l’insularité. Vous savez que les matériaux sont plus compliqués à acheminer. Il faut aussi trouver les entreprises qui peuvent se positionner. Mais contrairement à la Guyane où il fallait construire un nouveau à la place de l’ancien, là, nous devons construire un hôpital neuf et rénover l’actuel par ce que nous appelons des opérations à tiroir.

FI : Quel est l’objectif d’un tel projet sur le long terme ?

J-M. D. : Ce n’est pas une petite opération. En restructurant, l’hôpital doit durer vingt ans de plus.

FI : Vous avez pu vous rendre dans l’hôpital. Qu’avez-vous constaté ?

J-M. D. : Au-delà des projets, il y a un vrai sujet sur l’entretien et la maintenance des locaux. J’étais surpris par les dégradations. Il y a beaucoup de travaux à prévoir.

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Ancien infirmier, Jean-Mathieu Defour a été directeur général des hôpitaux de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) et de Bastia.

FI : Vous pensez à un service en particulier ?

J-M. D. : Il y en a plusieurs. Mais vous pouvez regarder les urgences tout simplement, qui est pourtant la porte entrée de l’hôpital. Il faut que le personnel puisse travailler dans de bonnes conditions. J’y suis très attaché, sans doute à cause de mon passé en tant qu’infirmier. Cependant, il n’y a que du négatif. En termes d’équipement, je trouve qu’il n’y a pas à rougir par rapport aux établissements de métropole. Je pense aux services de réanimation, maternité, radiologie ou au laboratoire.

FI : Le recrutement sur un territoire comme Mayotte reste un problème. Vous avez sans doute déjà connu ça en Guyane.

J-M. D. : C’est vrai, il y a un manque de médecins et de sage-femmes. Mais sur ce dernier point, ce n’est pas spécifique à Mayotte, c’est le cas sur tout le territoire national. Elles sont très mobiles, donc elles ont la possibilité de pouvoir prendre de l’expérience où elles le veulent. Et ici, nous connaissons en plus une suractivité. En ce moment, nous avons des renforts de la réserve sanitaire, mais nous ne pouvons pas compter que sur elle. C’est pour ça qu’il faut renforcer notre attractivité.

FI : Avez-vous des moyens d’y remédier ?

J-M. D. : Nous sommes en train de mettre en place une cellule de recrutement. Elle fera un travail de chasseurs de tête et facilitera les conditions d’installation. Je sais que le logement est toujours un problème ici. Je vais travailler aussi avec les partenaires sociaux, nous devons éviter les micro-conflits en amont. Pour attirer, il faut que les gens s’y plaisent, et pour ça, il faut de bonnes conditions de travail.

FI : L’un de vos objectifs est la construction du second site à Combani. Où en êtes-vous ?

J-M. D. : Nous sommes encore en phase d’études. Les premiers coups de pioche sont prévus en 2025.

 

Un ancien infirmier à la tête du CHM

À 57 ans, le nouveau directeur général a un parcours atypique. « J’ai été dix ans infirmier. J’ai même été aide-soignant en maison de retraite », raconte-il. Il est notamment passé par les Hospices civiles de Lyon, avant de suivre une formation de directeur d’hôpital. Un métier qu’il a d’abord exercé dans le Sud-Ouest. Il y a été directeur général du centre hospitalier Ariège-Couserans.

Il a de plus de l’expérience en Outre-mer (voir par ailleurs), puisqu’il a été directeur général de l’hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane. Comme à Mayotte, il a supervisé la construction d’un nouvel hôpital qui a vu le jour en 2018. Bastia, où il y avait « une restructuration lourde » à effectuer, a finalement été son expérience la plus courte avec deux ans et demi.

Opération Ramadan : une pluie de contrôles pour lutter contre les pratiques anormales

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Durant le ramadan, la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) a multiplié les contrôles au port de Longoni, au marché de Mamoudzou ainsi dans les moyennes et grandes surfaces pour lutter contre les pratiques anormales sur un certain nombre de produits prisés à l’occasion du mois sacré. Bilan de cette opération interministérielle avec le préfet de Mayotte, Thierry Suquet.

« Nous avons suivi toute la chaîne, des grossistes importateurs jusqu’aux distributeurs, et nous avons veillé à ce que les produits fournis et les informations données soient conformes et loyales pour permettre aux consommateurs d’avoir une bonne connaissance des prix et des origines. » Voilà en résumé l’objectif de l’opération Ramadan menée par le pôle concurrence, consommation et répression des fraudes de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), mais aussi par l’inspection du travail en lien avec les services des douanes et ceux de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF).

En d’autres termes, il s’agissait de surveiller la disponibilité de 27 produits particulièrement consommés (huile, sucre, farines, etc.) durant le mois sacré, « sur lesquels nous avions pu constater certaines dérives les années précédentes », précise Michel-Henry Matera, le directeur de la DEETS. « Nous avions remarqué en 2021 des pratiques anormales, en particulier des effets inflationnistes », poursuit Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. Comment ? Tout simplement en conservant les stocks importés dans l’attente d’une pénurie sur le marché…

Procès-verbaux, injonctions, avertissements

Pour lutter contre certains abus, « nous avons effectué des contrôles plus conséquents qu’en temps normal », confie le délégué du gouvernement. À l’image de celui réalisé au port de Longoni sur un conteneur qui transportait deux tonnes d’oignon et de gingembre. Ou un autre à Kawéni pour effectuer des prélèvements dans le but de procéder à des analyses en laboratoire. Bilan des courses : un certificat de non-conformité (« nous avons interdit la commercialisation du produit »), sept injonctions pour non-respect par l’entreprise des règles de qualité et de provenance, des injonctions et des procès-verbaux pour manquement aux règles de facturation, notamment un avertissement pour absence d’étiquetage sur des produits emballés !

L’autre volet de cette opération consistait à la mise en place d’un thermomètre des prix pour les grandes et moyennes surfaces. « Nous avons fait des relevés pour connaître les évolutions. Nous avons regardé s’il y avait de fausses promotions liées au ramadan. Quand nous avons décelé des augmentations de manière déraisonnée, en particulier sur les oignons et les patates douces, nous avons été amenées à faire des remarques aux entreprises », relate le préfet.

Par ailleurs, deux contrôles ont également eu lieu au marché de Mamoudzou. Ce qui a abouti à dix procès-verbaux administratifs, en particulier pour des absences d’affichage et de vérification des filières d’approvisionnement. Idem sur le marché artisanal de Coconi qui a amené à vingt injonctions, deux procès-verbaux, dix sanctions pour des situations de travail illégal et une dissimulation d’activité.

Élargissement à l’ensemble du territoire

Si Thierry Suquet note une évolution des comportements entre la phase d’accompagnement des exposants et celle des sanctions, « il y a encore des efforts à faire, donc nous maintiendrons des contrôles aléatoires ». Ainsi, il précise avoir « pris la décision d’élargir la démarche à l’ensemble du territoire » et annonce d’ores et déjà « une douzaine de contrôles programmés en mai et juin avec le concours des polices municipales ». En ligne de mire : « les secteurs sensibles au travail illégal. »

Enfin, les différents services de l’État comptent continuer à « sanctionner les pratiques commerciales douteuses, que ce soit sur les produits ou les services ». Une concurrence déloyale « qui prédispose à la vie chère et à l’inflation ». Tout ce travail de l’ombre permet par ailleurs de consolider les dossiers en cours à l’encontre de certains importateurs dans le collimateur de la DAAF et de la douane. « Il y a des suites dont nous ne pouvons pas évoquer, mais les procès-verbaux entraînent des sanctions administratives et éventuellement pénales le cas échéant. »

Course de pneus : c’est parti pour les sélections dans les villages de Mamoudzou !

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les enfants étaient extrêmement motivés pour faire le meilleur chrono possible !

La finale de ce sport emblématique de l’île se déroulera le 25 juin prochain à Mamoudzou. Depuis 2016, des championnats sont organisés dans tous les villages de l’île pour sélectionner les enfants qui auront la chance d’y participer. Dans la ville chef-lieu, 20 filles et 40 garçons sont sélectionnés chaque année dans les circonscriptions nord, sud et centre par la mairie. Lundi dernier, une première sélection s’est déroulée à Kaweni et une deuxième s’est poursuivie, ce mercredi, à M’Gombani.

La course de pneus de Mamoudzou attire chaque année entre 1.000 à 1.500 enfants venus de toute l’île. L’agence Angalia, qui a repris l’organisation de l’évènement en 2008, organise des championnats dans tous les villages du territoire pour sélectionner les enfants qui auront la chance de participer à la grande course du mois de juin. Seule la mairie de Mamoudzou a préféré prendre les sélections elle-même en main via ses éducateurs. Ces dernières ont débuté, ce lundi, à la MJC de Kaweni, et se sont poursuivies, ce mercredi matin, à celle de M’Gombani.

Étonnamment, aux alentours de 10h, les enfants ne se bousculaient pas au portillon pour participer. « C’est le temps que l’information circule parmi les enfants », explique Ibrahim, l’un des éducateurs de la mairie en charge d’organiser les sélections pendant ces vacances de printemps. La vingtaine d’enfants présents était cependant extrêmement motivée pour réaliser le parcours établi sur le parvis de la MJC. Munis de pneus, bâtons et savon ou huile pour faire glisser le tout, ils se pressaient sur le parcours pour réaliser le meilleur chrono possible puisque les sélections se font sur le critère de la vitesse. À la fin de celles-ci, 40 garçons et 20 filles âgés de 10 à 12 ans seront sélectionnés pour la finale. Pourquoi une telle disparité de genre ? « Beaucoup moins de filles viennent aux sélections, tout simplement ! », confie Ibrahim. Ce mercredi matin, à M’Gombani, il n’y en avait d’ailleurs qu’une seule. Si les organisateurs de la course ne cessent d’encourager leur participation, les traditions ont malheureusement parfois la vie dure à Mayotte !

 

Toute l’île est concernée

Si les deux dernières éditions se sont déroulées à huit clos pour s’adapter aux restrictions sanitaires, celle de 2022 sera synonyme du retour du public et de l’effervescence habituelle pour le plus grand plaisir des organisateurs, l’agence Angalia, l’association Ufolep et des communes d’accueil.

Plusieurs intercommunalités seront le théâtre de sélections selon le programme qui suit : Acoua, le vendredi 6 mai (Intercommunalité du Nord) ; Pamandzi, le samedi 7 mai (communauté de communes de Petite-Terre) ; Chirongui, le mardi 10 mai (Intercommunalité du Sud) ; Tsingoni, le mercredi 11 mai (communauté de communes du Centre-Ouest) ; Dembéni, le jeudi 12 mai (communauté d’agglomération Dembéni Mamoudzou). Le top départ est donné à 8h chaque jour. À raison de 160 enfants par course, ce sont 800 enfants qui devraient au total participer à l’événement. Et pour chaque intercommunalité, les vingt premières filles et les vingt premiers garçons seront qualifiés pour la grande finale de Mamoudzou du 25 juin.

Journée mondiale de la presse aux Comores : les journalistes réclament la fin des intimidations

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Malgré une place gagnée dans le dernier classement annuel de Reporters sans frontières, le pays reste un mauvais élève en matière de liberté de la presse. Même s’ils  sont mieux lotis que leurs confrères de certains pays sur certains aspects, mais les journalistes comoriens sont toujours confrontés à de nombreux défis comme les menaces ou encore les censures.

Comme chaque 3 mai, le monde célèbre la journée internationale de la presse. A Moroni, l’évènement a été décalé d’une journée en raison de l’aïd El-fitr et s’est tenu hier mercredi, à la place de l’indépendance, en présence des journalistes comoriens. L’occasion pour ces derniers de découvrir officiellement les visages des membres du nouveau bureau du syndicat national des journalistes des Comores (Snjc), dont l’élection a eu lieu vendredi dernier. C’est donc sous le thème  « le  journalisme sous l’emprise du numérique » que la présidente du syndicat a prononcé le traditionnel discours devant ses confrères ayant fait le déplacement. Bien que la thématique retenue par les Nations Unies diffère un peu de la réalité locale ( aucun journaliste n’a pour le moment été espionné ou piraté), mais l’apparition au cours de ces dernières années de médias sociaux , très prisés par la population ne peut être ignorée estime, Faïza Soulé Youssouf, la toute nouvelle patronne du Snjc.  » Aucune étude nous permettant de connaître la genèse de ce phénomène, mais je ne suis pas loin de penser la fermeture complètement illégale de la radio La baraka Fm qui en est au moins partiellement la cause. Avoir un média sur les réseaux sociaux est un moyen de contourner la censure de l’État« , croit savoir l’ancienne rédactrice en cheffe du quotidien de service public, Al-Watwan.

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Censure dans les médias traditionnels

La Baraka Fm fut la  radio du très célèbre journaliste Abdallah Agwa [ condamné à 4 ans de prison pour atteinte à la sécurité publique]. Pendant plus de trois ans, celle-ci s’était taillée une place dans l’espace médiatique du pays grâce à ses émissions politiques surtout. Mais en 2017, soit un an après l’arrivée au pouvoir d’Azali Assoumani, la radio a été fermée. Une descente aux enfers qui a commencé par l’arrestation puis  la condamnation du directeur, Abdallah Agwa lui-même. Avant que le ministère de l’Intérieur de l’époque, par l’entremise du préfet de la région d’Itsandra n’autorise la signature d’une note  interdisant l’émission de la station. Un acte qui a servi de déclic dans l’ouverture des radios en ligne. Depuis, les médias sociaux se sont propagés comme des champignons. L’éclosion de ceux-ci a certes favorisé la liberté de la presse, mais dans les médias traditionnels, la censure est toujours présenté.  » Nous sommes tous les jours confrontés à ce problème. En écrivant l’article, on se pose des questions si nous ne serons pas censurés par nos propres rédactions, le plus souvent, on préfère s’autocensurer« , témoigne, Andjouza Abouheir, journaliste du quotidien indépendant La Gazette des Comores. Si ce n’est pas le média qui censure, lui-même, l’ordre peut venir d’en haut.  » Dans les médias de l’Etat, parfois si la présidence ou la mouvance présidentielle n’a pas apprécié un reportage  diffusé, on ne se gêne pas de passer un coup de téléphone au chef. Ce dernier va surement faire passer le message jusqu’au journaliste. Évidemment la prochaine fois, le reporter hésitera  à traiter l’information comme il l’aurait souhaité », déplore, Anziza M’changama, correspondante de Rfi.

Des pressions, délit de presse

Ces pressions ne sont pas sans impacts dans l’exercice du métier comme l’a souligné, la présidente du Syndicat des journalistes.  » Le climat aux Comores est particulièrement délétère pour les professionnels des médias. Il y a beaucoup de censure, pire de l’autocensure. Les licenciements ne respectent aucune procédure. Et il n’y a pas plus facile, que de bouffer du journaliste« , dénonce Faïza Soulé, par ailleurs correspondante de Mayotte la 1ère depuis Moroni. Pour  cette dernière qui déjà été la cible de menaces émanant de l’ex ministre de l’Intérieur, il est temps que les intimidations, les arrestations tout comme les licenciements visant les journalistes  cessent . Un  appel soutenu par son collègue, Nassila Ben Ali.  » Certains responsables peinent à comprendre qu’un journaliste doit être libre pour relater ce qu’il a vu« , regrette cet ancien rédacteur en chef d’Al-watwan qui demande la fin des arrestations des hommes de médias. « Si un journaliste dérape, on le rappelle à l’ordre mais on ne l’emprisonne pas« , insistera Nassila. Certes en 2022, la presse comorienne n’a enregistré aucune détention d’un professionnel, mais les velléités existent et personne ne saurait dire combien d’arrestations il y a eu en 2021, année où le pays a perdu 9 places dans le classement de RSF.  » Tant que les Comores n’adopteront pas la dépénalisation des délits de presse, le pays sera non seulement infraction par rapport à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, nos journalistes seront toujours sous la coupe des autorités exécutives de pays« , insistera, Me Abdoulabstoi Moudjahidi. On se rappelle des propos tenus par Kamalidini Souef, actuel argentier de l’Etat, lequel avait vanté les services de ses hommes de main, prêts à s’en prendre aux journalistes. Andjouza Abouheir, récemment élue vice-présidente du Snjc elle se remémore encore des intimations, les menaces de plaintes qu’elle a reçues pour des articles écrits pendant la pandémie du covid. Mais, pour faire bloc contre ces actes, la journaliste invite ses confrères à adhérer en masse au syndicat, qui réclame plus de protection et de sécurité de la part des autorités et des forces de l’ordre, lesquelles ne se gênent pas à un moment de molester les hommes de la presse pendant les manifestations.

Karaté : Mansara Abdou, une championne en devenir

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Native de Marseille et originaire de M’tsapere, Mansara Abdou vient d’obtenir une brillante 3ème place aux championnats de France de karaté à Villebon, au terme de cinq combats, sous l’œil de ses neveux et cousines venus la soutenir. Un superbe parcours pour cette jeune fille qui n’a débuté le karaté qu’en 2016 et qui jusqu’en juillet 2021 « combattait » pour le club EKM de Mamoudzou avant de rejoindre, en métropole, le Barros karaté club de Marseille. Un parcours qui l’a déjà amené à 13 ans à un titre de championne des Bouches-du-Rhône ou de Provence interrégionale avant ce beau podium. La vice-présidente aux sports Zouhourya Mouayad Ben la félicite chaleureusement de ce titre « qui fait briller Mayotte, qui en appelle beaucoup d’autres et qui honore les arts martiaux mahorais ».

Médaille de l’engagement ultramarin : 17 récipiendaires mahorais

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Thierry Suquet, préfet de Mayotte, son prédécesseur Dominique Sorain, Nassur Attoumani, écrivain (scénariste de la Bd Mayotte éditée par le Département), Nemati Toumbou Dani, présidente du comité Miss Excellence Mayotte, Ayub Ingar, directeur d’Ewa Air, Mohamed Zoubert, délégué de Mayotte à Paris, Adinani El Farouk, Hakime Ali Said, Michel Taillefer, Eddy Haribou, Chaima Assani, jeunes chanteurs et chanteuses lyriques soutenus par l’OCD et participants à la finale des Voix de l’Outre-Mer, Attoumani Kadafi, Josiane Henry, Hollande Chamssidine, Soulemana Noussoura, Ali Zainaki, Farrah Hafidou figurent parmi les récipiendaires de la première promotion de la médaille de l’engagement ultramarin. « Une grande fierté pour notre territoire », indiqué le président Ben Issa Ousseni. « Avec des fonctions et des rôles très divers, ils sont des voix et des visages de Mayotte qui contribuent à faire connaître notre île, bravo à eux », se félicite-t-il avant de saluer également les membres du SMA Mayotte distingués, « dont chacun connaît le rôle clef en termes de lien social ».

Le dispositif de remise de 15 centimes par litre financé par l’État toujours en vigueur à Mayotte.

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Pour rappel, les prix des produits pétroliers et du gaz à Mayotte sont fixés par l’État, en application des dispositions du code de l’énergie, notamment ses articles R. 671-23 à R. 671-37 et par un arrêté interministériel de méthode du 5 février 2014, par arrêté préfectoral.

La remise de 15 centimes d’euro hors taxes par litre de carburants prévue dans le plan de résilience sur les produits pétroliers précités reste applicable à Mayotte, et ce pour trois mois. Pour rappel, le mois dernier, le dispositif avait permis d’absorber l’augmentation de l’essence et d’atténuer significativement celle du gazole.

Pour ce mois-ci, le prix remisé de l’essence baisse d’un centime et celui du prix du gazole augmente de six centimes. Le prix du gazole s’établit à 1.57€/litre, il est ainsi inférieur au prix d’avant la remise qui est de 1.72 €/litre. En ce qui concerne le gaz, le prix de la bouteille de 12 kg reste à 29 euros. Pour rappel, un dispositif de chèques énergie est en cours de déploiement pour aider les ménages à supporter la hausse des prix de l’énergie de ces derniers mois.

Santé environnementale : une sensibilisation innovante grâce à la concertation des habitants

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Nettoyer l’environnement ne suffit pas… Pour attaquer le problème à la source, il faut aussi et surtout éduquer et sensibiliser le public à propos des déchets, de leur impact sur l’environnement et à terme, sur notre santé. La présence d’ordures ménagères près des rivières notamment peut favoriser la prolifération de rats et de moustiques. Ces nuisibles peuvent transmettre à l’homme des maladies comme la dengue et la leptospirose, toutes deux potentiellement mortelles en l’absence de prise en charge médicale. Alors, l’association Nayma s’est associé à l’agence régionale de santé pour lancer une vaste campagne de prévention autour de ces maladies. Et pour trouver les meilleurs moyens de porter ce message, « nous avons directement fait appel aux habitants de l’île aux parfums afin d’envisager et de concevoir ensemble les outils les plus efficaces pour toucher le plus large panel possible ».

Cette première phase de réflexion a permis de faire émerger plusieurs idées : concours sportif ou artistique, jeux de société, événements publics, exposition de rue… Toutes ont ensuite été discutées et sélectionnées en interne selon la faisabilité et la pertinence de chaque proposition. Durant les prochaines semaines, les équipes de Nayma suivront une formation dédiée à la dengue et à la leptospirose, avant de pouvoir dévoiler les différents outils et événements créés avec les habitants. « Aujourd’hui encore, nombre de personnes ignorent que la pollution ne nuit pas qu’à nos écosystèmes, mais aussi à notre santé. Il est donc capital que les populations les plus exposées aient connaissance des risques liés à la mauvaise gestion de leurs déchets et des meilleures façons de s’en prémunir. »

Une formation pour devenir guide accompagnateur de la randonnée

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En cohérence avec sa stratégie de développement touristique et dans une démarche d’accompagnement vers la structuration de l’offre autour de la randonnée pédestre à Mayotte, la communauté des communes du Centre-Ouest (3CO), au travers ses deux offices de sport et de tourisme, organise plusieurs temps forts de formations à destination des associations et bénévoles engagés dans la valorisation des sorties découvertes. Une première phase intitulée « sensibilisation au métier de guide accompagnateur » s’est déroulée au mois de février et a réuni huit structures, dont 42 bénévoles. Une formation de qualité dispensée par l’office de tourisme de la 3CO, l’association GEPOMAY (groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte) ainsi que le service de la ressource forestière du conseil départemental.

Une deuxième phase, certifiante, sera dispensée par la fédération de la randonnée pédestre par l’intermédiaire du comité de la randonnée de La Réunion et aura lieu du 2 au 9 mai au pôle d’excellence rurale de Coconi. Cette formation intitulée « brevet fédéral d’animateur de randonnée pédestre (BF ARP) » accueillera 15 stagiaires avec comme objectif d’acquisition de compétences diverses : lecture de carte, utilisation de boussole, connaissance de la réglementation sur les sentiers et des fonctions d’un animateur randonnée, maîtrise d’organisation d’une randonnée, etc.

Cette étape sera suivie d’un stage pratique entre le mois de mai et celui de juin, pour se clôturer par un stage d’approfondissement au mois de juillet. Devenir guide touristique ne s’improvise pas, la 3CO mets donc un point d’honneur à former ces acteurs pour une mise en tourisme sur mesure afin de favoriser la découverte raisonnée des atouts remarquables de Mayotte. Dans la continuité de la redéfinition de son tourisme vert, une autre formation s’ouvrira courant septembre/octobre, mais cette fois-ci autour de la valorisation de la pratique du VTT loisirs ou sportif.

Andhounani Saïd se voit priver de son fauteuil de maire de Chirongui

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Andhounani Saïd a été reconnu coupable de détournements de fonds, prise illégale d’intérêts et favoritisme.

La décision est tombée, ce mardi, le maire de Chirongui est démis de ses fonctions. Cela fait suite à sa condamnation, le même jour, à 18 mois de prison avec sursis, une amende de 15.000 euros, une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans avec exécution provisoire. Ses plus proches collaborateurs et trois de ses soutiens ont été également condamnés à de la prison avec sursis et des amendes par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

En ce jour de l’Aïd el-Fitr, ce mardi, aucun des onze prévenus n’a fait le déplacement jusqu’au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Une semaine après l’audience, le délibéré donné à 8h a été pourtant à la hauteur du retentissement de l’affaire qui frappe la commune de Chirongui. Son maire, Andhounani Saïd, ne peut plus exercer ses fonctions. En effet, outre la condamnation à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 15.000 euros, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, Yann Le Bris, en ordonnant une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans. L’exécution provisoire à la justice permet de le démettre de ses fonctions, et ce, même en cas d’appel. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a été informé de la décision, ce mardi.

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La justice prive le maire de ses fonctions depuis ce mardi.

Plusieurs faits sont reprochés à l’élu et ont été énumérés lors de l’audience du 26 avril. Il y a d’abord ces histoires de détournements de fonds avec deux voyages payés par la mairie, l’un en métropole et l’autre à Madagascar, que le maire de 53 ans a eu bien du mal à justifier. Le second fait concerne le recrutement de ses proches, en l’occurrence sa fille en tant qu’assistante de direction, sa sœur comme Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) et l’un de ses amis âgé de 68 ans aujourd’hui comme « garde du corps ». Les marchés distribués aux partisans ont été aussi à sujet à condamnation. Deux loueurs de voitures avaient ainsi obtenu des contrats très avantageux avec la mairie de Chirongui, tout comme un troisième commerçant dont les factures n’étaient, en plus, pas détaillées.

Son équipe punit elle aussi

Parmi les membres de la famille d’Andhounani Saïd, son fils, qui utilisait une voiture louée par la mairie, et sa fille sont les seules personnes relaxées dans cette histoire. Sa sœur reçoit une amende de 3.000 euros assortie d’un sursis. La peine est plus lourde pour « le garde du corps » avec une amende ferme cette fois de 3.000 euros et quatre mois de prison avec sursis. Celui-ci, en plus d’une fonction créée pour lui, a profité du voyage à Madagascar en décembre 2020.

Trois autres « voyageurs » sont condamnés. Le directeur de cabinet de 63 ans doit régler une amende de 6.300 euros, tout comme l’adjoint à la sécurité (également fonctionnaire de police). Le directeur général des services (DGS), âgé de 59 ans, a été condamné à verser 27.000 euros. Toutes ces sanctions sont appliquées sous forme de jours-amendes. Ils ont, en plus, interdiction d’exercer un emploi dans la fonction publique pendant cinq ans.

Concernant les loueurs de voitures, le tribunal a décidé de confisquer les véhicules déjà saisis. Le plus jeune des deux a été condamné à payer 14.400 euros (120 €/par jour, pendant 120 jours) et est interdit de marché public pendant cinq ans. L’autre a une peine de quatre mois de prison avec sursis et la même interdiction de marché public. Le dernier, un transporteur qui s’est diversifié dans le commerce de détail, doit régler 18.000 euros en jours-amendes et ne peut plus non plus participer à un marché public pendant cinq ans. Sa société devra verser également 30.000 euros.

Cet ensemble de peines satisfait ainsi le ministère public dont l’un des chevaux de bataille est l’exemplarité. D’autres dossiers sont d’ailleurs « en cours », prévient-il.

 

Kawéni : un an de prison ferme pour trois agresseurs d’un gérant d’une pizzéria

Trois ans et demi après les faits, une affaire de vol avec violence a été également jugée, ce mardi matin. Seule la victime était présente, et elle n’est pas restée longtemps. Ancien gérant d’une pizzeria de Kawéni, il a confirmé le déroulement de son agression, le soir du 3 décembre 2018, avant de prendre la tangente. Cette nuit-là, deux jeunes hommes âgés de 20 ans et un autre de 18 ans l’ont menacé en lui mettant une barre de fer au niveau de la gorge. « Je me souviens plutôt d’une lame », a été l’une de ses rares déclarations. Sa sacoche contenant de l’argent, ses cartes bancaires, ses clés de voiture et son téléphone lui ont été subtilisés. Frappé avec une pierre au niveau du coude et du ventre, il avait eu cinq jours d’interruption de travail temporaire (ITT).

Cette agression l’a profondément marqué puisque l’homme de 68 ans a stoppé son activité un an après, en 2019. Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet en condamnant les trois jeunes à un an de prison ferme avec mandat de dépôt, « si on les retrouve », prévient cependant la présidente du tribunal, Chantal Combeau.

Basket-ball « Il y a une rivalité, c’est vrai, mais elle n’est que sur le terrain »

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À 40 ans, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (à gauche) ne sera pas apte à disputer les finales. Il a toutefois promis d’être là la saison prochaine. Capitaine de Pamandzi, le meneur Saïd Hussein (à droite) espère emmener son équipe vers le titre.

Le Vautour de Labattoir affronte leurs rivaux des Rapides de Pamandzi en finales du championnat de basket-ball, jeudi et dimanche. Un duel qui commence déjà dans nos colonnes avec les capitaines des deux équipes, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (Vautour) et Saïd Hussein (Rapides).

Flash Infos : Quel est l’état d’esprit de l’équipe avant ces finales ?

Jordan Henri : Les gars sont très motivés [N.D.L.R. blessé au poignet pendant les demi-finales, il ne pourra pas participer aux finales].  Ça fait un moment qu’on n’a pas remporté un titre. On n’a eu qu’une coupe de Mayotte dernièrement. Donc je les sens motivés, ils ont coupé les cordes à l’entraînement.

Saïd Hussein : On est prêt, on va gagner. On est des outsiders, personne ne s’attendait à ce qu’on soit là. Mais on a fait la finale de la Coupe de France à Mayotte, et maintenant, nous disputons celles du championnat.

FI : Sur quelles qualités votre équipe peut-elle s’appuyer ?

J.H. : D’abord, il y a notre public. On est l’équipe du village. On a toujours du monde à nos matchs, on en refuse même. On a aussi l’habitude de jouer ensemble maintenant, on est capable de varier les systèmes de jeu. Il y a un vrai esprit de famille.

S.H. : C’est la vitesse, on est plus rapides. On peut compter sur notre jeunesse. On forme nos propres joueurs. Je joue ici depuis mes douze ans par exemple, il y a ce côté familial. L’équipe ne compte pas de stars non plus, il n’y a pas d’égos chez nous. J’estime qu’on a également le meilleur public, devant celui de Kawéni.

FI : De quelle manière pouvez-vous décrire votre jeu ?

J.H. : Comme la plupart des équipes mahoraises, le physique est important. On a aussi de très bons shooteurs fous. Ils ont un très bon pourcentage de réussite au tir.

S.H. : On a beaucoup d’énergie. Des fois, je suis même étonné par l’adrénaline qu’on peut dégager. Nos résultats le prouvent, on a un très bon mental.

FI : Qu’est-ce qui fera la différence selon vous ?

J.H. : La clé sera la forme physique justement. Pendant le ramadan, l’équipe a dû adapter ses horaires. Mais un mois sans match, c’est long. En général, en début de saison par exemple, il me faut trois ou quatre matchs pour être à 100%.

S.H. : Les pertes de balles seront importantes. Au basket, si tu perds trop de ballons, tu es mort. Il y a le mental comme je l’ai dit. On a toutefois un objectif, on veut gagner chez eux. Les deux équipes n’ont jamais perdu chez elles, donc en gagnant là-bas, on se rendrait la tâche plus facile.

FI : Pamandzi et Labattoir entretiennent une forte rivalité. À quel match, vous attendez-vous ?

J.H. : C’est sûr, c’est rare de voir deux communes voisines jouer à ce niveau. On s’attend à ce que ce soit dur là-bas. Mais bon, on nous disait pareil en demi-finales avec le BC M’Tsapéré et ils ont pris vingt points d’écart.

S.H. : Il y a une grosse rivalité, c’est vrai. Cependant, pour moi, elle n’est que sur le terrain. On peut facilement discuter ensemble à la fin du match. Il y a même deux joueurs de notre équipe qui habitent à Labattoir.

FI : Quel regard portez-vous sur vos rivaux ?

J.H. : C’est un collectif plus jeune. Ils courent vite. Ils n’ont pas un grand palmarès, mais ils sont ambitieux et ils progressent bien. Ils ont des bons éléments.

S.H. : Ils sont très focalisés sur l’attaque, parfois un peu trop. L’absence d’Henri va peser, il peut mettre quarante points comme ça. On peut d’ailleurs être qu’admiratif de ce qu’il a fait pour le basket mahorais. Après lui, je dirais que Soiz est leur meilleur joueur, il peut aussi bien shooter qu’aller marquer en pénétration.

FI : Selon vous, quelle équipe va remporter ces finales ?

J.H : Je nous vois gagner. Vu l’équipe qu’on a, je suis ambitieux. On a de l’expérience, chaque joueur de l’équipe a déjà gagné un titre de championnat. J’espère seulement que mon absence ne va pas trop les affecter.

S.H. : C’est nous ! Surtout s’ils font l’erreur de gagner chez eux. Je suis certain qu’on remportera le match chez nous.

FI : Si vous gagnez, que faites-vous de votre trophée ou de votre médaille ?

j.H. : L’objectif de l’équipe est d’honorer notre nouveau président. À titre individuel, si j’ai une médaille, ça fera un bon souvenir pour mon fils de huit ans. Dans la famille, le basket est très important. Mes sœurs et mes frères y jouent. Je prépare mon fils à prendre la relève.

S.H. : Je vais les chambrer de ouf ! C’est quand même Labattoir, ils ont monté une équipe pour remporter le titre. Ils ont même pris un de nos joueurs en milieu de saison. Si on gagne, je ne sais pas pendant combien de temps je vais faire la fête. Pour moi, ce qu’on a réalisé cette saison, c’est déjà énorme. Le titre, ça serait la cerise sur le gâteau.

Programme des finales : Jeudi, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 1 Vautour – Rapides. Dimanche, à 15 h, au gymnase             de Pamandzi, match 2 Rapides – Vautour. Mercredi 11 mai, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 3 (si nécessaire) Vautour – Rapides.

 

Duel à Mamoudzou en finales féminines

En prénationale féminine, c’est aussi la saison des play-offs. Deux équipes de Mamoudzou ont réussi à se hisser en finales, le Fuz’ellipse de Cavani et le BC M’Tsapéré. La première rencontre est prévue, ce mercredi soir, à 19h15, sur le terrain des gagnantes de la coupe de France à Mayotte, au gymnase de Cavani. Ensuite, les deux équipes se retrouveront au terrain de Baobab, samedi, à 17h. En cas d’égalité, un troisième match se déroulera le mardi 10 mai, à Cavani.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes