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« Monsieur est un Don Juan distributeur de téléphones »

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Le beau parleur n’a pas réussi à convaincre les juges. Il a été condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt.

Un homme de 38 ans a été condamné pour escroquerie, ce mardi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Il a convaincu plusieurs femmes d’acheter des téléphones portables à Labattoir, leur promettant de régler les factures d’abonnement.

« – Comment vous expliquez que ce sont les coordonnées de son compte bancaire qui ont été données alors que vous vous étiez engagé à payer ? – C’est juste… – C’est ça qui est compliqué avec ces mensonges, c’est qu’à un moment, on arrive au bout. » L’escroc peine désormais à répondre. Jugé par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin, l’habitant de Labattoir âgé de 38 ans est poursuivi pour deux escroqueries de nature différente. En Petite-Terre, il aurait convaincu plusieurs femmes de se rendre avec lui dans une boutique de téléphones portables pour ouvrir à chaque fois deux lignes, pour l’un et l’autre. C’est le cas pour la seule qui a été reconnue comme victime dans cette affaire et qui s’est présentée au tribunal. En novembre 2023, alors qu’elle n’a pas de téléphone, il propose de l’aider à en acquérir un à ses frais. « Monsieur est un Don Juan distributeur de téléphones », le présente ainsi Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel. En réalité, ce serait une version moins romantique puisque l’homme explique à la barre qu’il avait besoin d’un second téléphone pour que sa femme ne sache pas qu’il avait une liaison. Et surtout, malgré ses promesses, il n’a jamais réglé les factures d’abonnement.

Le mois d’après, la jeune femme reçoit une première facture de 160 euros, tandis que le « Don Juan » ne lui répond pas. Ce n’est que quelques mois plus tard qu’elle finit par le retrouver dans la même boutique de téléphones, avec une autre femme cette fois-ci. Là, les deux versions divergent. Selon lui, elle serait venue faire un scandale pour lui faire honte. « C’est faux, je suis restée calme. Il était au téléphone, j’ai attendu qu’il finisse. Il m’a ensuite menacée devant les gens, il m’a dit qu’il allait me gifler », conteste la victime, qui se retrouve avec des lettres de l’opérateur lui réclamant 1.264 euros en raison des pénalités.

Une plainte de la CAF de l’Allier

En métropole, le deuxième délit qui lui est reproché montre qu’il a sévi également dans un autre registre. Père d’une dizaine d’enfants, il déclarait auprès de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de l’Allier qu’il les avait à charge. D’abord cinq en 2018, puis jusqu’à dix, trois ans plus tard. En réalité, si les bambins existent bel et bien, ils étaient avec leurs mères respectives à Mayotte. Sur trois ans, il a réussi à percevoir une somme de 63.000 euros en prestations familiales, profitant de sa domiciliation à Nîmes. Il avait fini par se dénoncer sans le vouloir quand il avait dû fournir des justificatifs à la CAF. Il avait alors envoyé les véritables certificats de scolarité de ses enfants… dans leurs écoles mahoraises. « La CAF n’est pas une banque qui vous fait un prêt, puis que vous remboursez ensuite », explique la juge à l’homme qui promet de rembourser et présente ses excuses.

« Plus vous lui donnez la parole, plus il vous enfume »

Originaire de Bouéni, l’homme n’en est pas à son premier essai. Il a déjà été condamné à six mois de prison pour escroquerie, puis a écopé de quatre autres mois pour abus de confiance. Fanny Gauvin, la vice-procureure placée, demande aux juges de ne pas être dupes. « Le problème de l’escroc, c’est que plus vous lui donnez la parole, plus il vous enfume. Il prétend que c’est une querelle d’amoureux, mais la drague fait partie de l’escroquerie », fait-elle remarquer. Elle dit ne pas croire non plus à ses excuses. « Il dit qu’il veut faire un TIG (N.D.L.R. travaux d’intérêt général). Non, je ne crois pas. Ça ne va pas suffire », poursuit-elle, lui rappelant qu’il pourrait rembourser ce qu’il doit en travaillant en prison. Celui-ci échappe de peu à la récidive, puisqu’il avait déjà commencé à frauder la CAF avant sa première condamnation. Le Parquet demande un an de prison ferme avec un mandat de dépôt. Le tribunal a suivi les réquisitions en condamnant également Lahadjy Riziki à verser à la jeune femme la somme que lui réclame l’opérateur.

Six mois de prison pour des scooters non payés

Un employé municipal de 36 ans a lui aussi été condamné pour escroquerie, lors de la même audience. Habitant M’tsapéré, il avait acquis auprès du magasin Ballou à Mamoudzou deux scooters 125m3 pour son activité d’école de conduite (selon le tribunal, il n’aurait toutefois pas le permis de conduire). Si plus de la moitié du montant a été payée en espèces, 3.780 euros devaient l’être en chèques sous forme de paiements différés. Seulement, l’acheteur n’est jamais revenu et les trois chèques n’ont pas pu être encaissés à cause d’une injonction de l’établissement bancaire. En effet, entre le 7 janvier 2021 et le 7 février 2022, un total de neuf chèques a été refusé au jeune homme pour le même motif. Si celui-ci a reconnu auprès des policiers ne pas avoir payé son dû, il nie qu’une injonction vise ses comptes. « Il reconnaît les faits, mais rejette la responsabilité sur la banque », constate lui aussi maître Mansour Kamardine, l’avocat du magasin. A contrario, il relève que son client a fait preuve de « patience en essayant de travailler à une solution ». « La différence entre celui qui a des difficultés ou l’escroc, c’est la mauvaise foi », explique Fanny Gauvin, la vice-procureure placée. Elle relève que le prévenu ne s’est jamais acquitté de sa dette et ne s’est pas présenté à l’audience. Le tribunal a suivi ses réquisitions et lui inflige une peine de six mois de prison avec sursis, l’interdiction de faire des chèques pendant cinq ans et une inéligibilité pendant deux ans. Il devra rembourser la somme due au magasin et lui régler ses frais de justice.

Fonds européens : le Département de Mayotte représentée à Bruxelles

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Dans le cadre de la préparation de la future programmation post-2027, l’événement « Post 2027 Harvesting Event » a été organisé du 25 au 27 novembre à Bruxelles. Il a permis aux participants de discuter des propositions sur plusieurs thème comme une approche basée sur la performance et futurs objectifs de performance, la synergie et coopération, instruments territoriaux, flexibilité et adaptabilité des programmes, une Europe plus verte. En marge de cet évènement, une réunion des régions ultra périphériques (Rup) de l’Union européenne s’est tenue le lundi 25 novembre matin, à la Délégation du gouvernement des îles Canaries.

Ainsi, cette réunion entre toutes les Rup était une première discussion sur les modalités de financement Feder (Fonds européen de développement régional) -NDICI (voisinage, le développement et la coopération internationale), puis sur les questions plus globales de la dimension RUP dans la future programmation post-2027.

En sa qualité d’autorité de gestion du programme Interreg Canal du Mozambique, le conseil départemental de Mayotte, représenté par Soihirat El Hadad (ici en photo avec Pierre-Emmanuel Leclerc, de la Commission européenne), l’élue déléguée à la coopération régionale et à l’action internationale, a participé activement aux travaux qui définiront les futures programmations.

Quatre projets retenus à Mayotte pour préserver la biodiversité

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L’Union européenne s’est engagée à stopper et inverser le déclin mondial de la biodiversité dans les outre-mer européens. Le programme de subvention européen Bestlife 2030 permet de financer des projets de conservation de la biodiversité, de restauration des écosystèmes et d’utilisation durable des services écosystémiques.

Le financement des projets qui doivent mettre en œuvre des actions concrètes de préservation de la biodiversité est plafonné à 100.000 euros. Dans l’océan Indien, 12 sont lauréats pour un montant d’aide de 1.080.057 euros.
A Mayotte, trois sont lauréats : l’éradication du rat noir de l’îlot Mbouzi (Naturalistes, Environnement et patrimoine de Mayotte), restauration écologique des ripisylves de la rivière Bouyouni (Communauté de communes du Grand Nord de Mayotte) et la restauration de l’habitat et des populations de Cotylopus rubripinnis dans les cours d’eau du territoire (Ocean Consult, et Mayotte Nature environnement). Un projet sera réalisé à La Réunion et à Mayotte, pour une cohabitation durable du trafic maritime et de la mégafaune marine dans les eaux côtières françaises protégées de l’océan Indien (Globice).

Fédérer la population et les forces de l’ordre à Chirongui

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La commune de Chirongui a organisé une journée de rencontre entre la population et les forces de l’ordre ce samedi 30 novembre, en partenariat avec les services de la préfecture. Cet événement avait pour but de renforcer la cohésion entre les habitants et celles et ceux chargés de les protéger. Plusieurs stands étaient installés et ont permis à la centaine de visiteurs de poser des questions, d’observer ou de participer à des exercices d’interpellations. La mairie espère aussi que cette journée a pu susciter des vocations chez les jeunes de Chirongui. En parallèle, les sapeurs-pompiers de la Ville, en collaboration avec le centre communal d’action sociale (CCAS) de la commune, ont organisé une journée dédiée au Téléthon 2024 en proposant plusieurs animations autour du sport et une tombola.

Un projet de restauration des bords de la rivière Bouyouni

La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) lance un projet de restauration écologique des ripisylves (forêts présentes sur les bords d’un cours d’eau) bordant la rivière Bouyouni. Ce programme s’étendra sur une durée de trente mois, allant du 1er novembre 2024 au 30 avril 2027, et s’inscrit dans une démarche globale de préservation des habitats naturels. Le lancement officiel de ce projet aura lieu le mardi 10 décembre à 10h dans la salle de délibération de la CAGNM. Lauréat du premier appel à projet BESTLIFE2030, ce projet est financé à 95% par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Kira Bacar Adacolo reste à la tête de l’Union pour la sécurité de Mayotte

Candidat aux dernières élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte (2,5% au premier tour), Kira Bacar Adacolo a été reconduit à la présidence de son parti politique, l’Union pour la sécurité de Mayotte. Celui-ci tenait son assemblée générale à Combani, ce dimanche matin. Outre le président, huit autres membres composent le bureau, dont le secrétaire général, Abdoul Karim Ben Abeine, et le trésorier général, Oumar Ali Abdallah.

« Après le vote du bureau exécutif du parti, l’assemblée présente a validé le principe de mise en place d’un programme de travaux thématiques et programmatiques à partir de janvier 2025 », confirme l’USM.

Le chanteur Subo remporte le concours BigBanga d’Orange

Pour cette troisième édition de son tremplin musical BigBanga, Orange a annoncé les trois vainqueurs par un communiqué, ce mardi. Ainsi, l’artiste de Chiconi, Subo (@subo.skl), a obtenu la première place grâce à ses 50.000 vues sur sa vidéo performance diffusée sur Instagram et ses 2.155 réactions. L’artiste Faux Plan @faux_plan976) est deuxième, avec plus de 26.000 vues et 1.293 réactions. Les deux premiers ont ainsi gagné le droit de monter sur la scène et de la partager avec Naid, lors de la soirée événement de la sortie de son EP « Ololo » en décembre.

Troisième, l’artiste Marsouin (@marsouin_officiel) comptabilise plus de 19.448 vues et 1.551 réactions. « A eux trois, ils cumulent presque 100.000 vues en une semaine de concours. Orange offre aux trois artistes des smartphones », annoncent les organisateurs.

Un nouveau format était essayé, cette année, puisque le challenge se passait uniquement sur Instagram, en partenariat avec l’artiste Naid. Au total, Orange indique avoir validé 52 candidats. Puis, « le jury composé d’Orange, de Naid et de la Prod Big Banga s’est réuni du 12 au 15 novembre pour sélectionner douze artistes et valider les inscriptions de six participants au concours. Ces derniers se sont affrontés en ligne du 22 au 28 novembre sur @bigbanga_mayotte by Orange et @orangemayotte », explique l’opérateur, qui invite à retrouver les résultats sur ses comptes @bigbanga_mayotte et @orangemayotte.

Un bébé décède dans un incendie à Poroani ce mardi matin

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L'incendie s'est produit dans le quartier 100 Villas à Poroani, ce mardi matin.
Une case en tôles a pris feu, ce mardi matin, vers 8h30, dans le village de Poroani.  Quatre enfants, âgés d’un an à huit ans, se trouvaient à l’intérieur de l’habitation sans électricité qui est accolée à une ancienne case SIM. La dame qui s’en occupait était dans la cour quand le feu s’est déclenché. Les plus grands ont pu sortir à temps, mais pas le nourrisson. Malgré l’intervention du Samu et des pompiers, il était déjà trop tard. Choquée, la famille va être prise en charge par le centre communal d’action sociale de Chirongui.
Outre la gendarmerie, le maire de la commune, Bihaki Daouda, et son directeur de la sécurité et de la prévention de la délinquance, Charoumani Chamassi, étaient également sur place.
Selon les premiers témoignages des voisins, l’adulte qui s’occupait des enfants ne serait pas la mère du nourrisson. Cette dernière serait en train de faire l’objet d’une reconduite à la frontière au moment où l’incendie s’est produit. Une enquête confiée aux gendarmes est en cours pour déterminer les causes de la propagation du feu.

À Carobolé, « l’opération de reconstruction » commence

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De gauche à droite, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, le directeur de la SIM, Ahmed Ali Mondroha, le sixième vice-président du conseil départemental, Daoud Saindou Malide, et le directeur du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, Dominique Tessier.

Lundi, sous un soleil de plomb, la cérémonie du premier coup de pelle s’est tenue à Carobolé au cœur de Koungou. De quoi acter la construction des quelque 400 logements dont la livraison doit intervenir à l’horizon 2027. Hasard ou non, l’événement s’est déroulé en marge du décasage de Mavadzani (voir par ailleurs).

Les cours reprennent à Kahani sans apaiser la colère des parents

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Deux associations interviennent à proximité du lycée de Kahani, Malezi ya Kahani et Insertion sociale Kahani-Mayotte.

Seule une quarantaine de parents d’élèves du lycée Gustave-Eiffel de Kahani ont répondu à l’appel de la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE), ce lundi matin. L’établissement a repris son fonctionnement classique, cinq jours après un nouvel épisode de violences. Mais ce retour à la normale n’est pas concevable pour les parents d’élèves qui comptent faire banaliser les cours, ce mercredi, pour essayer de trouver de nouvelles solutions pour apaiser réellement les choses.

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Assis face aux parents, Fatima Mouhoussini, vice-présidente de la FCPE, Adidja Fatihoussoundi et Haïdar Attoumani Saïd, les deux coprésidents de la FCPE, veulent mobiliser pour trouver des solutions aux problèmes de violence qui ont lieu à l’intérieur et en-dehors de l’établissement de Kahani.

Devant le lycée de Kahani, les habitudes ont repris, ce lundi matin. Des agents des équipes mobiles de sécurité (EMS) sont postés à côté des hautes grilles fermées, des gendarmes à la fois départementaux et mobiles restent à proximité et discutent. Des adultes, gilets jaunes sur le dos, se sont mis à l’ombre, profitant du fait que tous les élèves (il y en a 2.400) soient désormais rentrés à l’intérieur. Le calme de ce matin-là tranche avec l’épisode de violences vécu le mercredi 27 novembre. L’établissement scolaire Gustave-Eiffel reste marqué par ce qui est arrivé à la sortie des classes. Ce jour-là, une vingtaine de jeunes en combinaison blanche sont venus caillasser les élèves, blessant une dizaine d’entre eux, un adulte a également été lynché. Des lycéens se sont retrouvés en état de choc. Si les deux jours suivants, les portes du lycée sont restées closes, cela n’a pas apaisé la colère des parents. La Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) a appelé à une mobilisation, mais son écho est resté limité, ce lundi matin. Une quarantaine d’adultes étaient présents pour discuter avec les forces de l’ordre, puis entre eux dans l’enceinte de l’établissement.

Une participation en deçà de celle espérée par les représentants de la FCPE.  « Les choses pourraient changer s’il y a une plus grande mobilisation. On a une situation intolérable, un personnel administratif à bout. Tous les jours, ils font face à la violence », déclare Haïdar Attoumani Saïd, coprésident de la FCPE Mayotte. Plusieurs problèmes sont pointés du doigt, notamment le fait que des élèves parfois difficiles et issus de tout le territoire se retrouvent à Kahani pour y suivre des formations professionnelles. « On a trop d’orientations à défaut. Trop d’élèves qui n’ont pas envie d’être là, mais qui le sont quand même », regrette Fatima Mouhoussini, la vice-présidente de la FCPE et la coordinatrice au sein de l’association Malezi ya Kahani. « Il faut arrêter de déplacer les élèves d’établissement en établissement. Ils créent à chaque fois des groupes qui posent problèmes. C’est comme une maladie contagieuse », rajoute Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE. La présence de forces de l’ordre sur une plus longue plage horaire ou la construction de nouveaux établissements pour éviter une trop grande concentration d’élèves sont aussi demandées. Un accompagnement psychologique est aussi espéré pour les élèves choqués. « La demande a bien été faite, l’établissement ayant été fermé, ça n’a juste pas encore commencé. Mais il y a aura bien des psychologues de l’Éducation nationale qui vont y aller », répond le rectorat.

Peu satisfaits du nombre de parents présents, leurs représentants comptent réunir le personnel et les autorités, en bloquant le lycée, mercredi, afin de trouver d’autres solutions.

Un sentiment d’abandon

Ce qui prédomine dans les témoignages des parents, c’est le sentiment de se retrouver seuls face à la violence. La gendarmerie a beau déployer chaque jour des militaires, le matin, en milieu de journée et à la sortie des classes, cela ne dissuade pas assez les affrontements issus de conflits inter-villageois trop connus (Miréréni-Combani, Ouangani-Barakani,…). Quand ce ne sont pas des bandes de Kahani qui s’y mettent aussi. Plusieurs parents regrettent l’absence des autorités départementales ou municipales à chaque fois que des faits graves éclatent (seul le conseiller départemental Saindou Attoumani est venu voir les parents, ce lundi). « Les élus municipaux, on ne les voit pas. La police municipale, on voit la voiture, mais les agents ne descendent pas », raconte la coordinatrice de l’association Malezi ya Kahani.

Le rectorat de Mayotte en prend aussi pour son grade. « Ils disent que c’est contrôlé, mais ils ne maîtrisent rien du tout », « le rectorat transforme ce lycée en centre éducatif fermé », fustigent les deux coprésidents. Plus de fermeté est aussi demandée à la justice ou aux gendarmes qui repoussent les assaillants et balancent des gaz lacrymogènes au milieu des habitations. Un autre exemple est cité avec des jeunes qui traînent avec leurs chiens aux abords du hub installé un peu plus loin dans le village. Côté gendarmes, c’est le dispositif classique qui prévaut pour cette reprise. « Il sera modulé si on se rend compte qu’il y a un besoin sécuritaire aux abords de l’établissement », confirme l’un d’eux. Concernant l’épisode de mercredi, « ce sont des troubles à l’ordre public comme il peut y en avoir fréquemment sur les établissements scolaires. On s’adapte et on fait en sorte que ça ne se reproduise pas d’ici la fin d’année. Il y a un gros besoin d’apaisement sur l’établissement et aux abords », constate le même militaire.

La question des parents d’élèves en situation irrégulière est également ressortie. En effet, des membres des deux associations de Kahani, porteurs de gilets jaunes, ont été contrôlés et interpellés récemment. Un mauvais signal envoyé aux autres parents d’élèves qui voudraient donner un coup de main pour apaiser les tensions. « Quand vous avez vos gilets, vous avez vos cartes de FCPE, on doit vous laisser. On ne peut pas vous reprocher de ne pas vous occuper de vos enfants et ensuite venir vous interpeller si vous le faites. Je ne l’accepterai pas », défend la coprésidente de la FCPE.

Dehors, le même bal recommence, les gendarmes reviennent s’installer près des grilles avant la sonnerie de 11h. En face, une rangée de parents se préparent à rejoindre leurs postes. « C’est la reprise aujourd’hui, les gens se regardent. Mais Kahani, ce n’est jamais calme, ça peut partir à tout moment. Il faut tout le temps être aux aguets, que ce soit à l’extérieur ou l’intérieur », prévient Fatima Mouhoussini.

Le data center de Mayotte, un symbole de souveraineté

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Au sein du data center de Mayotte, tous les appareils sont dédoublés pour empêcher les pannes.

Depuis 2022, Mayotte bénéficie d’un data center de dernière génération accessible à tous types de clients publics et privés. Ultra-sécurisé, tout est adapté pour qu’aucune panne n’ait lieu sur le site. Un reportage à retrouver dans notre Mayotte Hebdo numéro 1113, « Mayotte peine à se connecter ».

En journée, un flux continu de voitures passe devant cet imposant bâtiment brun qui surplombe la côte du boulevard Younoussa Bamana à Mamoudzou. Cette mystérieuse structure est l’unique data center ou centre de données de Mayotte. Ne rentre pas qui veut, l’accès à ce lieu stratégique est hautement contrôlé. Il faut dire que la sécurité est la principale promesse faite aux clients. Flambant neuf, le site a été inauguré en octobre 2022.

Héberger des données

D’une hauteur de deux étages, le centre de données, propriété de l’entreprise ITH Center, héberge, comme son nom l’indique, les données de ses clients. Ils sont de tous types, parmi eux, le Centre hospitalier de Mayotte (CHM), les mairies de certaines communes, des petites et moyennes entreprises. « En tout, nous en avons une quarantaine », détaille Zayed Mouhoussoune, le business manager relations clients, tous ne sont pas connus, certains tiennent à garder cela privé. Des opérateurs comme Orange, SFR ou Free utilisent également le site. Si on doit simplifier, le rôle d’ITH Center est comme celui d’une agence immobilière, il loue aux entreprises et institutions ses espaces pour accueillir les serveurs.

Ce data center dernière génération offre une disponibilité de 99,99 %. « Cela signifie que nous garantissons en permanence de l’électricité, du froid et de la sécurité. Il ne tombera pas en panne plus de 1,6 heure par an. Mais depuis son ouverture ce n’est jamais arrivé qu’il s’arrête », indique Johan Desmyter, responsable de production du site. Cela vaut au site d’être classé Data Center Tier III. « Ce niveau permet d’héberger les établissements de santé ou encore bancaires. » Le maximum est le Tier IV utilisé par l’armée.

Un maximum de sécurité

Pour assurer qu’il n’y a aucune panne, sur le bâtiment, « tout est redondé, cela signifie que tout est en double », précise Johan Desmyter. Cela commence dès l’extérieur. A l’entrée se trouve un poste haute tension avec deux arrivées de deux fois 20.000 volts, ainsi que deux transformateurs. A l’arrière, deux groupes électrogènes de secours sont installés. « Si une panne arrive ou qu’il y a une maintenance, le data center peut continuer à tourner », explique-t-il. Tout le site est construit ainsi. L’intérieur a des allures de labyrinthe sortie d’un film futuriste avec son dédale de salles d’un blanc immaculé et ces machines inconnues du grand public. Toutes les pièces y sont en double. Les locaux de télécommunication A font face aux B, toujours dans le même souci de redondance.

Un data center nécessite d’être maintenu dans le froid alors d’énormes climatiseurs sont installés dans les locaux “climatisation et incendie”. La surface brune de la construction est également recouverte de béton banché, une technique qui améliore l’isolation et conserve le froid. Le site est aussi équipé d’un double onduleur, un appareil qui lui permet d’être alimenté même en cas de panne et qui assure la transition le temps du basculement entre le groupe haute tension vers celui électrogène par exemple. Son rôle est aussi de nettoyer le courant. « Parfois, les tensions d’EDM sont très basses, c’est quelque chose que les serveurs supportent mal. L’onduleur lisse donc le courant pour le rendre propre », décrit Johan Desmyter.

Éviter les pannes

Grâce au data center, Mayotte n’est plus dépendante des autres territoires en termes de numérique. « Ce lieu illustre notre souveraineté numérique », se félicite Zayed Mouhoussoune. « Nous sommes le premier data center Tier III de l’océan indien. La Réunion a inauguré le sien il y a seulement deux semaines. » Il était souhaité de longue date par les professionnels du secteur. Arrivé à Mayotte en 2010, Johan Desmyter commence alors à travailler à Etic services, une société de service informatique, (aujourd’hui partenaire de ITH Center). « A cause de pannes, il fallait très souvent remplacer les serveurs des entreprises, j’en ai vu mourir à cause de ça mais aussi des mairies perdre leur état civil par manque d’équipement adapté », évoque-t-il. Précurseur dans l’océan Indien, ce lieu a été entre autres financé par le fonds européen de développement régional, la banque des territoires et la caisse des dépôts pour un total de 7,35 millions d’euros.

Des visites possibles

Dans ce temple de sécurité, il reste de la place pour les entreprises, des baies (armoires) qui hébergent les serveurs sont vides. L’équipe d’ITH Center met en avant les économies que cela peut représenter de migrer son serveur ici. Avec le travail sur l’isolation, le fait qu’ils soient tous réunis au même endroit, « on consomme moins d’énergie et finalement ça coûte moins cher », souligne Johan Desmyter. Beaucoup d’établissements à Mayotte ont leur système informatique en métropole, « cela crée une latence de quelques secondes, si on veut envoyer un document ça va mais s’il en y a beaucoup, cela prend du temps ». Zayed Mouhoussoune souhaite « démystifier ce lieu car personne ne sait ce que c’est ». Il propose de le faire visiter aux sociétés « pour faire comprendre l’importance de ce bijou à Mayotte », dit-il en souriant.

Pour stocker des données, le tarif commence à 260 euros pour un serveur unique hébergé dans une baie informatique.

Notre dossier sur la connexion internet à Mayotte est à lire gratuitement dans le Mayotte Hebdo n°1113

L’heure du bilan du Forum économique des îles de l’océan Indien

Le quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI) s’est tenu du 5 au 7 novembre à la Technopôle de Mayotte, les organisateurs en ont fait leur bilan. Réparti sur trois jours, il a permis de rassembler plus de 250 participants au plus fort de sa fréquentation, offrant une riche programmation : huit tables rondes, sept ateliers de travail, plus de 50 intervenants et plus de 80 rendez-vous business to business (B2B). « Un taux de participation qui confirme l’importance de la coopération régionale pour relever les défis communs et saisir les opportunités de développement », souligne les organisateurs. Le forum trace une voie vers un avenir économique durable pour la région en favorisant les échanges d’idées, le renforcement des partenariats et la valorisation des ressources locales. Le rendez-vous est donc pris l’année prochaine aux Comores pour la quinzième édition qui sera accueillie par l’Union des chambres de commerce d’industrie et d’artisanat des Comores (UCCIA), avec l’ambition renouvelée de bâtir un avenir prospère et solidaire pour toutes les îles.

Les dispositifs d’exonération de charges sociales applicables en Outre-mer préservés

Au cours des dernières semaines, la fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom) s’est vigoureusement mobilisée pour préserver les dispositifs d’exonération de charges sociales applicables Outre-mer dits « Lodeom ». La commission mixte paritaire (CMP) chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS ) pour 2025 a permis de conclure sur une rédaction de l’article 6 du PLFSS . Celui-ci préserve intégralement les régimes Lodeom de la réforme des allègements de charges nationales, et encadre strictement l’habilitation demandée par le Gouvernement à agir par ordonnance en la matière. « C’est un résultat majeur permis par le travail du Parlement », se félicite la Fedom. Si ces dispositifs n’étaient pas préservés, cela aurait directement et brutalement impactés les entreprises ultramarines.

« Nous avons estimé cet impact avec l’appui du cabinet Forvis-Mazars à plus de 260 millions d’euros au total dès 2025, sur un volume d’aide annuel spécifique d’environ 1,5 milliard d’euros. En 2026, pour les seules entreprises sous Lodeom, cela aurait représenté un rabot supplémentaire estimé de l’ordre de 250 millions d’euros », indique la fédération.

La convention économique avec le Kenya, « un réel tournant »

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C’était l’une des raisons de la venue à Mayotte de Thani Mohamed Soilihi, le secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats commerciaux, la signature d’un partenariat entre Mayotte et le Kenya. Ainsi, l’Adim (Agence de développement et d’innovation de Mayotte) et la Chambre de commerce et d’industrie de Kenya ont tous les deux signé le texte, le 25 novembre, par l’intermédiaire de Zamimou Ahamadi, présidente par intérim de l’Adim, et d’Erick Rutto, le président de la chambre kenyane. « Cette convention est un réel tournant car elle établit un cadre structurant, qui mobilise des ressources humaines et financières pour mettre en œuvre un plan d’action biannuel. Elle permet la mise en œuvre de projets de coopération économique. Sa première concrétisation est le projet Daraja, soutenu par Interreg, qui a pour but de renforcer les liens commerciaux entre Mayotte et le Kenya », explique l’Adim, qui cite plusieurs avantages à ce rapprochement vers un pays avec qui il y a des liaisons aérienne et maritime directes, un accord économique déjà existant avec l’Union européenne et peut offrir des opportunités pour les entreprises mahoraises.

« Des secteurs prioritaires ont été identifiés pour lancer cette coopération économique, dont l’agroalimentaire et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement ; les technologies de l’information et de la communication ; l’économie bleue, le tourisme et l’hôtellerie », liste l’Agence mahoraise. En plus de l’accord, une délégation de douze entrepreneurs mahorais a eu l’occasion de participer à une réunion de cadrage avec les acteurs français locaux (French Chamber of Commerce Kenya, BPI France, l’Ambassade de France au Kenya), à des rencontres BtoB organisées en partenariat avec Business France, des visites de sites stratégiques ainsi qu’à des tables rondes sur la tech, l’agro et le tourisme pour explorer les opportunités locales.

Santé : 128 cas de leptospirose confirmés en 2024

Si à Mayotte, des cas de leptospirose sont rapportés toute l’année, une recrudescence est observée en fin de saison des pluies entre février et mai. À l’approche de ce début de période, Santé publique France a publié un bilan des dernières épidémies. Ainsi, au 12 novembre 2024, 128 cas de cette maladie, transmise généralement par l’urine des mammifères, notamment les rats, ont été confirmés par test PCR depuis le 1er janvier. Par comparaison, en 2023, 57 cas avaient été confirmés : un chiffre plus faible que la normale en raison du déficit de précipitations, lesquelles favorisent normalement la propagation de la leptospirose. Santé publique France rappelle qu’il est obligatoire de déclarer les cas de cette maladie depuis le 24 août 2023, or seulement 14% des cas confirmés ont fait l’objet d’un signalement via la déclaration obligatoire.

L’Iedom est allé à la rencontre de différents acteurs en novembre

L’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) a fait le bilan de ses différentes activités au service du territoire en novembre. Ainsi, l’organisme a formé huit agents de France Travail à la procédure de surendettement le 12 novembre dernier à la mairie de Mamoudzou. Le 7 novembre, l’Iedom a présenté la conjoncture nationale et locale à différentes banques, à savoir la BFCOI et la Bred. Le 5 novembre, l’institut est intervenu au Forum économique des îles de l’océan Indien. Florence Mar-Picart, la nouvelle directrice de l’Iedom Mayotte, y a présenté un panorama de l’économie mahoraise lors de la séance inaugurale.

Deux jeunes danseurs en spectacle à Chirongui ce samedi

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Stoubou et Madjid, deux jeunes artistes danseurs hip-hop, proposent leur spectacle « Mlimiz » au pôle culturel de Chirongui ce samedi 7 décembre, à 19h30. Inspiré de la danse, l’art du cirque notamment avec le mât chinois, ce spectacle propose une création autour de leur enfance dans la malavoune. Ce rendez-vous est un point d’étape du Grand Tour de La Fédération des Lucioles, manifestation poétique et politique itinérante du 20 septembre au 20 mars. Pour assister au spectacle, il faut réserver sa place au lien suivant : https://billetterie-poleculturel-chirongui.mapado.com/event/441418-mlimiz

Thani Mohamed Soilihi rencontre les autorités somaliennes

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Secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi n’oublie pas Mayotte. Celui-ci a fait état de sa rencontre avec Ali Omar, cette semaine. Cet homonyme du vice-président du Département de Mayotte est le ministre des Affaires étrangères de Somalie. Le pays d’Afrique de l’Est, connaît une guerre civile depuis plus d’une trentaine d’années maintenant, poussant une partie de ses ressortissants à fuir, y compris vers Mayotte, ces dernières années. Localement, ils s’étaient regroupés un temps dans, puis autour du stade de Cavani, à Mamoudzou. Leur cas est d’autant plus compliqué à gérer pour les autorités françaises, qu’aucun accord de reconduite n’existe entre les deux pays. Un point sur lequel le Mahorais souhaiterait avancer. « Nous avons notamment pu aborder la perspective d’accords migratoires entre la Somalie et la France, y compris la lutte contre les migrations illégales vers Mayotte. J’ai aussi rappelé le soutien de la France auprès de la Somalie dans sa lutte contre le terrorisme et dans la poursuite d’une force africaine de maintien de la paix », indique le secrétaire d’État.

Changement d’horaires des navettes depuis Hajangoua vers Jumbo

Depuis ce lundi, les horaires de la ligne Hajangoua vers Jumbo changent. Les départs pour Iloni, avec ramassage à Dembéni, se font à 4h55 et 5h55. Concernant les lignes Vahibé-Passamaïnty, Hauts de Mamoudzou, et celles de départ du sud et du nord, aucun changement d’horaires n’est prévu, pour l’instant.

Football : M’roalé s’offre une deuxième finale cette saison

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Déjà finaliste en Coupe régionale de France, le Feu du Centre réitère l’exploit en allant disputer la finale de la Coupe de Mayotte. Le club de la commune de Tsingoni a sorti l’AS Papillon d’Honneur de Mangajou (0-2), ce samedi 30 novembre. La formation de Régional 4 va affronter pour la dernière rencontre l’AJ M’tsahara (Régional 2), qui avait réussi à sortir Les Enfants de Mayotte de Bandraboua (1-1 ; 4-3 aux tirs au but), deux semaines plus tôt.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes