La signature de l’accord de jumelage a été effectuée, dans la mairie de Mutsamudu, le vendredi 22 juillet.
La coopération régionale décentralisée progresse avec la conclusion par la ville de Mamoudzou, en fin de semaine dernière, de deux accords de jumelage, l’un avec la capitale de l’île d’Anjouan, Mutsamudu, l’autre avec la ville de Tsidjé, en Grande-Comore.
« C’est une grande première qui doit nous amener à collaborer entre nos institutions, partager nos visions et nos démarches pour le bien de nos populations. La convention que nous avons signée a une portée générale. Elle va nous permettre de développer des actions de coopération et de co-développement dans des domaines variés entre nos deux villes », a estimé Magoma Hamidani, adjoint au maire de Mamoudzou, lors de la signature, vendredi 22 juillet, de la convention de jumelage entre la ville de Mamoudzou et celle de Mutsamudu, à Anjouan. L’accord de jumelage porte en effet sur le développement durable (eau, assainissement, gestion des déchets, protection de la biodiversité, amélioration du cadre de vie), les échanges scolaires, culturels, artistiques, sportifs et économiques, les politiques de gestion communale et de gouvernance, la formation du personnel communal, l’aménagement du territoire communal, l’encadrement de la jeunesse, l’implantation des entreprises.
« La coopération régionale est au cœur de notre plan de mandature », a précisé l’édile de la collectivité française de Mayotte devant ses homologues anjouanais. « Faire de Mamoudzou une “ville-monde” prend tout son sens lorsque nous valorisons nos acteurs culturels et sportifs au-delà de nos frontières, lorsque nous nous enrichissons de l’expérience de nos homologues étrangers, ou encore lorsque nous ouvrons de nouvelles perspectives éducatives et professionnelles à notre population. »
« Le jumelage entre nos deux communes nous ouvre d’immenses opportunités »
« Cette convention va graver dans le marbre notre volonté partagée d’une coopération mutuelle, fraternelle, positive et concrète en faveur de nos deux collectivités territoriales et pour le bien de nos populations”, a déclaré, lors de cette cérémonie, le maire de Mutsamudu, Zarouki Bouchrane. Il précise : « Le jumelage entre nos deux communes nous ouvre d’immenses opportunités ». « Nous sommes convenus avec la mairie de Mamoudzou de nous concentrer sur l’un des grands chantiers prioritaires, celui de la gestion des déchets. Non seulement parce qu’il est essentiel pour la protection de l’environnement, mais parce que la propreté et l’assainissement de nos villes sont des facteurs essentiels pour l’amélioration du cadre de vie, le bien-être de la population et le développement économique de nos territoires », a ajouté le maire de la capitale de l’île d’Anjouan.
La veille, l’adjoint au maire de Mamoudzou, accompagné de Claude Rakoto, conseillère municipale déléguée à la coopération régionale, à l’action décentralisée et aux jumelages et d’une délégation de la municipalité mahoraise, avait signé un premier accord de jumelage, cette fois en Grande-Comore, avec la ville de Tsidjé, en présence du député d’Itsandra à l’Assemblée nationale comorienne et du chef d’Etat-major de l’armée nationale de développement des Comores.
La coopération se fait aussi dans le domaine de la santé
36 sages-femmes comoriennes sont actuellement formées aux techniques de réanimation néo-natale par des professionnels de santé de Mayotte, dans le cadre de la coopération régionale. Une action menée sous les auspices de l’ambassade de France aux Comores avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD) et de France Expertise.
Diego-Suarez peut charmer les touristes de bien des façons grâce à ses habitants chaleureux et accueillants, et sa baie à couper le souffle. Mais la ville appelée aussi Antsiranana peut également séduire grâce à ses nombreux restaurants qui proposent tous types de plats aussi délicieux que variés à des prix très abordables. Ville portuaire, le poisson et les fruits de mer y sont abondants. Ceci-dit, le zébu est toujours présent sur toutes les cartes des restaurateurs. Nous vous proposons une liste non exhaustive des restaurants à tester à Diego-Suarez et ses alentours. Les tarifs tournent autour de huit euros par personne. De manière générale, il est rare que les prix des plats dans les restaurants y excèdent les dix euros.
Le Melville
Il fait partie de l’hôtel Allamanda, considéré comme l’un des meilleurs à Diego-Suarez. Son style chic incite les clients à se mettre sur leur 31. Son principal atout ? La vue imprenable sur la baie. Vous pouvez siroter votre cocktail en observant le coucher de soleil qui séduit petits et grands.
Le restaurant propose un plat du jour en fonction des arrivages, mais une carte est également disponible et suggère divers mets. Crevettes, langoustes, poissons, viande de zébu, il y’en a pour tous les goûts.
Il est également possible de prendre le petit-déjeuner au sein du restaurant, même si on ne loge pas à l’hôtel. Un petit-déjeuner à la française, avec des viennoiseries, une baguette, du beurre et de la confiture ou encore des oeufs.
La Kasa
Le restaurant est principalement connu pour faire les meilleures glaces artisanales de la ville de Diego-Suarez. Et pour cause ! Les saveurs sont variées : chocolat, caramel, fraise. Les ingrédients sont naturels et cela se ressent dans le goût. Les glaces ne sont ni trop sucrées, ni trop caloriques. On peut apprécier chacun des ingrédients.
Cependant, la Kasa ne fait pas que des glaces, on peut aussi y manger des plats chauds, tels qu’un tartare de poisson, un gratin dauphinois, un gaspacho de zébu ou encore des saucisses.
La Cambuse
Située en plein centre-ville, sur la rue Colbert, l’artère principale et commerçante, La Cambuse est facilement accessible et reconnaissable à son décor de pirate. Son gaspacho de zébu est particulièrement succulent. Mais à la Cambuse, on trouve de tout, de la viande, du poisson, des fruits de mer, cuisinés de différentes façons selon vos envies.
DS-Mandouk
Le DS Mandouk est devenu une référence à Diego-Suarez en l’espace de quelques mois. À l’origine, son propriétaire cuisinait seul dans son jardin et ses clients mangeaient chez lui. Victime de son succès, il a décidé de trouver un local plus grand afin de pouvoir accueillir plus de monde. Il a pu étoffer son équipe de travail, mais le chef cuisinier reste le même. Il régale les clients avec des plats malgaches typiques à l’exemple du romazava, les brèdes de manioc au coco, ou encore du poisson en sauce. Le tout accompagné de riz jaune ou blanc avec du rougail dont seul le chef a le secret.
Le Relais de la montagne d’Ambre à Joffreville
À quarante minutes de la ville de Diego-Suarez, se trouve un petit village appelé Joffreville. Il est connu pour son parc naturel qui cache plusieurs espèces endémiques. Au milieu de toute cette beauté, se trouve une maison entourée d’un jardin luxuriant, le Relais de la montagne d’Ambre. Les propriétaires proposent aux touristes qui visitent le village, des plats simples mais suffisamment bons pour réveiller les papilles : riz au coco, pommes sautées, brochettes de viande, poisson grillé. Les clients sont placés sur des bancs et tables artisanaux très simples, en bois. Les plantes, les fleurs et les arbres plantés tout autour apportent une certaine fraîcheur. Pour les amoureux de la nature, il est possible de dormir sur les lieux, dans une cabane à l’ancienne construite entre les branches d’un litchi centenaire. Le petit plus de cet endroit ? Son crocodile installé dans un puits au milieu du jardin et qui attire la curiosité des passants.
Les petits restaurants de Ramena
Ramena est l’endroit à ne pas manquer lorsque l’on visite Diego-Suarez. A une demi-heure de la ville, les bateaux des pêcheurs font d’ailleurs partie intégrante du paysage du village et on peut voir les hommes embarquer ou débarquer de leurs pirogues tout au long de la journée. Le charme atypique des lieux fait l’unanimité. Au bord de la plage, sont implantés des dizaines de petits restaurants qui proposent principalement des produits de la mer. Notre coup de cœur est pour « Chez Angela » où l’on peut déguster des langoustes, du poisson et divers fruits de mer, le tout grillé sous les yeux des clients. C’est accompagné de succulents légumes frais, de riz ou de pommes de terre. On peut aussi y prendre l’apéro en contemplant le coucher de soleil, ou tout simplement digérer en s’allongeant sur les transats installés sur la terrasse.
Le Badamera
Le domaine de Badamera se trouve dans le village de Ramena. Il s’agit en réalité d’un hôtel-restaurant-bar tenu par une veuve allemande qui était mariée à un Malgache. On peut y prendre le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, dans un cadre apaisant, entouré de fleurs et d’arbres. Chaque premier dimanche du mois, les gérants organisent un buffet musical et font jouer un groupe de musiciens. La propriétaire propose également des randonnées matinales une fois par semaine.
La ville de Mamoudzou organise une randonnée (dix kilomètres) à la découverte de la cascade de Doujani, ce samedi 30 juillet. Le départ sera à 7h, depuis la place Zakia Madi, les participants sont invités à se regrouper sur place à 6h45. L’activité, ouverte à toutes et à tous, dure cinq heures, avec un retour prévu à midi. La municipalité rappelle qu’il est préférable de s’équiper « de baskets fermées ou chaussures de randonnée, d’une casquette, de l’eau et un peu de nourriture en cas de fatigue ».
Afin de dynamiser son centre-ville, la municipalité de Bandrélé lance une enquête auprès des usagers des commerces de proximité grâce au programme national « Petites Villes de demain ». Aussi, un questionnaire visant à recueillir les pratiques et les attentes pour vous proposer une offre commerciale future adaptée à vos besoins et à vos envies.
Par participer à l’enquête, ce questionnaire est mis à la disposition des habitants en format papier à l’accueil de la mairie jusqu’au 31 aout ou soit se connecter sur la page Facebook de la mairie de Bandrélé. Pour toute question/demande de renseignement, la mairie invite à prendre contact avec Nasfa Madi Silahi, la cheffe de projet Petites Villes de Demain (02 69 62 19 81).
Dans son dernier rapport annuel, rendu public jeudi 21 juillet, l’ordre national des pharmaciens attire l’attention des pouvoirs publics sur la situation de Mayotte. “À Mayotte, 101e département français, la situation sanitaire est un motif majeur de préoccupation. La couverture sociale de la population n’est pas alignée sur celle de la métropole, engendrant d’importantes inégalités en matière d’accès aux soins. La crise liée à la Covid-19 a aggravé le contexte sanitaire et généré des tensions sociales fortes. Les officines mahoraises en ont été les premières victimes, avec des agressions aux comptoirs, des cambriolages, des fermetures préventives et des procédures d’acheminement de médicaments empêchées par l’insécurité sur les routes”, est-il indiqué dans ce rapport pour l’année 2021 qui ne livre toutefois pas de données précises pour le territoire mahorais.
La commune de Kani-Kéli, organise chaque fin d’année scolaire un événement destiné à récompenser les jeunes diplômés de la commune. Cette année, ce sont 107 jeunes qui recevront symboliquement, les félicitations de la commune pour la validation de leur diplôme. Cet événement, tant attendu par les jeunes et leur famille, prend une saveur toute particulière cette année car c’est la dixième édition consécutive. Celle-ci se déroulera au plateau de M’bouini, ce vendredi, à partir de 13h. Chifaou Chaharoumani, la miss excellence 2021, sera présente, tout comme l’artiste Npro Game invité à faire le show.
La commune invite à cette occasion près de 200 personnes, composées des familles des jeunes diplômés, des représentants d’entreprises, des présidents d’associations, des foundis de madrass, des représentants du rectorat ainsi que d’autre partenaires forces vives de la commune. Cette cérémonie est l’occasion pour la commune d’encourager la réussite de nos jeunes diplômés, de les valoriser dans leur parcours, de féliciter et saluer l’engagement personnel de nos lauréats, le soutien familial et tous les autres acteurs qui œuvrent pour la réussite de nos jeunes.
Au lendemain d’un colloque organisé par la délégation sénatoriale aux outre-mer et l’association des juristes d’outre-mer (AJDOM), le 29 juin dernier au Sénat, sur la place des outre-mer dans la constitution et les évolutions institutionnels des collectivités ultramarines, la délégation du Sénat a décidé d’actualiser les travaux qu’elle avait conduits en 2020 avec la remise d’un rapport d’information par l’ancien sénateur (LR) de Saint-Barthélémy Michel Magras en septembre 2020, “Différenciation territoriale outre-mer: quel cadre pour le sur-mesure?”.
A ce titre, l’actuel président de la délégation sénatoriale aux outre-mer, le sénateur (RDSE) de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Artano a écrit mi-juillet à tous les présidents des collectivités ultramarines pour les inviter à échanger sur leur vision de l’avenir institutionnel de leur territoire. Les auditions de la délégation sénatoriale débuteront au mois d’octobre, avec pour point d’aboutissement une nouvelle étude, conduite par Stéphane Artano et Micheline Jacques, sénatrice (LR) de Saint-Barthélémy, qui sera achevée d’ici la fin de l’année.
Rappelons que le conseil départemental de Mayotte était la seule collectivité ultramarine à n’avoir pas répondu à l’invitation de la délégation sénatoriale lors des travaux de 2020 et n’avait pas plus, à cette occasion, produit une contribution écrite à ces travaux.
Une cérémonie de remise d’attestation, a eu lieu, ce mercredi 27 juillet, à Tsoundzou où 16 jeunes ont été, six mois durant, initiés aux métiers du BTP en réalisant des travaux de maçonnerie/VRD, carrelage, peinture, plomberie, pose de placoplâtre et espaces verts (maçonnerie paysagère).
Au vu du contexte socio-économique de Mayotte, le Département, chef de file de l’action sociale, en partenariat avec l’État, a en effet mis en place un dispositif expérimental de formation d’initiation (découverte et pratique) aux métiers du BTP pour des jeunes dits « sans solution » non-inscrits dans un dispositif d’insertion et relevant d’une prise en charge ASE (aide sociale à l’enfance).
Sur une enveloppe globale de 159.534,50 d’euros, le Département a investi à hauteur de 84.934,50 euros, le reste, soit 74.600 euros, étant pris en charge par l’Etat.
Le Directeur général adjoint du Département en charge du pôle santé, famille et enfance, le Dr Abdoulkarime Abaine, le directeur de l’Aide sociale à l’enfance, Abdoul-Lihariti Antoissi, le chargé de mission cohésion sociale de la préfecture de Mayotte, Antoine Schwartz, et les formateurs ont tenu à féliciter et encourager ces jeunes pour leur exemplarité lors de cette formation en présence de leurs familles et du directeur de l’Agence de l’Emploi.
Il est ainsi envisagé, face au succès de cette première expérience, une seconde étape, celle d’aller vers une certification. Une trentaine de jeunes sont attendus prochainement.
Première école de management de l’hôtellerie et du tourisme sur l’île aux parfums, Vatel donne la chance à ses élèves d’acquérir de nouvelles compétences et surtout de les renforcer en leur accordant la possibilité de voyager. Trois jeunes étudiantes mahoraises – Yasmine Daoud, Léa Youssouf et Siti Boina – sont parties à la rencontre du monde hôtelier dans l’Hexagone dans le cadre d’un stage. Cinq mois de découverte, d’apprentissage et d’enrichissement professionnel. Retour sur leurs expériences respectives dans cette série.
Stagiaire polyvalente au Domaine de Manville dans Les Baux-de-Provence, Léa Youssouf se fond parfaitement dans ce nouvel environnement professionnel, à des milliers de kilomètres de son île natale. Dans cet hôtel cinq étoiles, la jeune étudiante ne tarit pas d’éloges sur cette aventure totalement inédite : « Ici, le métier est vraiment pris à cœur ! Je savais que cela allait être différent des stages que j’ai pu faire à Mayotte. »
Entourée d’une équipe parfaitement organisée, elle se retrouve sous la coupe d’une gouvernante, qui est également sa tutrice. « Chacun d’entre nous à ses missions à accomplir. En ce qui me concerne, je suis plus axée sur l’hébergement, c’est-à-dire que je remets en état les chambre. » Toutefois, elle touche à tous les corps de métier et bénéficie d’énormément d’autonomie. Ce qui n’est pas pour lui déplaire.
« Nos établissements à Mayotte ne sont pas aussi développés »
Après différentes immersions au sein même du 101ème département, Léa Youssouf dresse un constat édifiant qui scinde le monde de l’hôtellerie à Mayotte et celui en métropole… « Nous rencontrons du monde et nous nous mélangeons avec d’autres cultures. Et surtout le personnel parle différentes langues. Chaque membre aime ce qu’il fait et ce n’est pas dévalorisant », souligne l’apprentie. De quoi lui permettre d’acquérir des compétences diverses et variées. Son but ? S’en servir pour ouvrir son propre hôtel dans un avenir plus ou moins proche.
Encore faut-il réussir à gommer tous les « petits » défauts présents sur le territoire… « À Mayotte, nous avons juste une personne désignée comme chef de service, alors qu’ici, nous avons une gouvernante qui se charge de l’ensemble du service, du planning, du budget ! » Découvrant une tout autre méthode de management, Léa Youssouf prend conscience du retard accumulé sur son île. « Nos établissements ne sont pas aussi développés », regrette-t-elle. Ainsi, elle compte bien emmagasiner un maximum d’expériences pour faire bouger les lignes !
Dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 juillet, le banga traditionnel et emblématique de Mayotte, situé à Passamaïnty, a pris feu. La nuit précédente, ce sont deux écoles à Passamaïnty et Cavani sud qui ont été vandalisées.
Le banga avait déjà été incendié le week-end dernier, mais le feu avait été maîtrisé à temps. Cette fois-ci, la structure traditionnelle n’a pas survécu. Tout a brûlé : la toiture ainsi que le mobilier qui était à l’intérieur et qui représentait les scènes de vie de l’époque. Une portion de l’enclos (mraba) est aussi partie en fumée. Seuls les murs en terre n’ont pas succombé sous les flammes.
On ignore pour l’instant les causes de cet incendie. Serait-ce lié aux affrontements qui ont eu lieu dans la zone durant la même nuit ? Rien n’est sûr.
La mairie de Mamoudzou va déposer plainte afin qu’une enquête soit ouverte.
Des salles de classe saccagées à Passamaïnty et Cavani sud
Deux écoles de la commune ont été également vandalisées dans la nuit du lundi 25 à mardi 26 juillet. L’une se situe à Cavani sud et l’autre à Passamainty.
On observe avec désarroi la même scène dans les deux établissements. Les portes ont été cassées, les salles de classes saccagées. Les placards sont vidés et les outils de travail des élèves et enseignants ont été détruits et renversés par terre. Cahiers déchirés, bris de verre, chaises renversées… les malfrats n’ont rien épargné. Pas même les sanitaires qui ont également été abîmés.
Du côté de la mairie de Mamoudzou, c’est l’incompréhension totale. La Ville a déposé plainte, et une enquête est ouverte. Elle assure qu’elle est déjà en train de réparer les dégâts afin que les élèves et enseignants puissent reprendre les cours dans moins d’un mois.
Le fonctionnaire de police de Pamandzi travaillait avec un réseau de faussaires œuvrant depuis la région parisienne.
Avec l’aide d’un réseau de faussaires, un fonctionnaire de police de Pamandzi s’était lancé dans le commerce de « doublettes », des copies de véritables cartes d’identité sur lesquelles seule la photo est changée. Il fera un an de prison ferme, a décidé le tribunal correctionnel, tard dans la soirée de vendredi, pour avoir joué l’intermédiaire auprès d’étrangers en situation irrégulière et avoir empoché jusqu’à 4.000 euros par carte.
Vraies fausses cartes d’identité ou fausses vraies cartes d’identité, la finalité était la même pour les bénéficiaires du trafic. En usurpant l’identité via des copies du précieux sésame, ils pouvaient circuler en toute sécurité, prétendre à un logement ou travailler sans crainte. Et tout ça grâce à un policier municipal de Pamandzi qui jouait les intermédiaires entre un réseau de faussaires dont des membres basés en région parisienne et la clientèle locale. En effet, pendant un an et demi, le fonctionnaire de 31 ans trouvait des clients, envoyait des photocopies de vraies pièces d’identité aux faussaires, récoltait l’argent (1.500 euros d’avance, puis 2.500 euros à la livraison) et prévenait les bénéficiaires quand le document était prêt. Une combine, trouvée sur le réseau social Snapchat, qui pourrait rapporter « entre 36.000 et 48.000 euros », selon les policiers en charge de l’enquête. « J’étais dans un moment difficile. J’avais mon crédit automobile à payer, les assurances », a expliqué celui qui admet avoir vendu « une dizaine » de cartes, vendredi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Outre les témoignages de ses clients, ce sont les photos des cartes d’identité, les conversations téléphoniques et les virements importants qui ont précipité sa chute il y a quelques semaines.
A ses côtés, à la barre, une proche jouant à l’occasion le rôle de rabatteuse et un autre spécialiste de la vente de cartes d’identité étaient jugés en même temps. Pour la première âgée de 41 ans et originaire des Comores, il a été prouvé qu’elle a mis en relation au moins trois clients avec le policier, qui s’avère être de sa famille. « Je n’ai jamais reçu d’argent », a-t-elle affirmé toutefois. Le second a un rôle « plus indépendant ». De nationalité comorienne, cet habitant de Sada de 35 ans était lui aussi en contact avec un faussaire basé à Lyon jusqu’en 2019. Mais le trafic avait été interrompu. Depuis, il a dit se contenter « d’acheter et revendre des cartes d’identité ».« Je ne les modifiais pas », a-t-il soutenu. Selon lui, il les acquérait « entre 100 et 150 euros », puis touchait le double, voire le triple à la revente. Comme la photo n’était pas modifiée, la ressemblance physique était le premier critère de ses clients. « Parfois, quand je n’arrivais pas à revendre une carte, je la revendais au prix où je l’avais achetée », a raconté celui qui est arrivé en 2014 à Mayotte et vit « de bricoles dans le bâtiment ».
Une enquête qui manque de fond
Dans cette affaire, les avocats de la défense et les juges ont regretté des zones d’ombre dans l’enquête et une mauvaise caractérisation. Le fait d’avoir affaire à « une bande organisée », par exemple, n’a pas tenu bien longtemps. La hiérarchie est en effet difficile à établir entre les protagonistes, ces derniers semblant n’être que des intermédiaires locaux, tout comme il a été difficile pour les enquêteurs de faire un lien entre le Sadois et les deux autres prévenus. Ils ont toujours affirmé qu’ils ne se connaissent pas et aucun contact n’a pu effectivement être relevé entre eux.
Pourtant, pour Tarik Belamiri, le substitut du procureur, les trois prévenus « ne sont pas de petites mains », et il a décrit le policier de Pamandzi davantage comme « un chef de réseau ». Il a requis contre lui, 24 mois de prison, 40.000 euros d’amende et une confiscation de son véhicule acheté grâce à l’argent perçu de sa combine. Une peine similaire a été demandée à l’encontre du Sadois, excepté pour le véhicule. Une interdiction de territoire français d’une durée de trois s’y ajoutant. Concernant la femme de 41 ans, au vu de son rôle mineur, le procureur a souhaité une sanction plus légère avec six mois de prison avec sursis. Maître Charles Simon, l’avocat des deux derniers, a pointé « une procédure indigeste qui n’établit rien ». Son confrère, maître Soumetui Andjilani, a défendu le fonctionnaire de police en faisant remarquer « qu’il sait qu’il a beaucoup perdu » et que si « Monsieur ne serait pas amendé, vous n’aurez pas eu d’enquête ».
Par décision contradictoire, les trois juges ont reconnu coupables les trois protagonistes d’aide à l’entrée, à la circulation ou séjour irréguliers d’un étranger. Le policer a été condamné à un an de prison ferme et 5.000 euros d’amende. Son véhicule a été confisqué et une interdiction d’exercer la fonction de policier pendant cinq ans a été décidée. La seule femme de l’affaire a écopé de trois mois de prison avec sursis et la condamnation figurera bien dans son casier judiciaire (contrairement à la demande de son avocat). Le Sadois s’en sort lui avec du sursis, huit mois de prison, et une amende de 1.500 euros.
Au dernier passage des prévenus à la barre, le Pamandzien a soupiré : « J’ai vraiment honte par rapport aux collègues et à mon travail. J’ai prêté serment dans ce même tribunal et je n’imaginais pas me revoir là en tant que prévenu ».
Un membre d’un réseau de passeurs condamné
Plus tôt, ce même vendredi, Karim Abdou faisait face lui aussi aux juges pour de l’aide à l’entrée d’étrangers en France. Âgé de 26 ans, ce père de famille d’origine comorienne qui habite Dzoumogné fait partie d’un réseau de passeurs entre Anjouan et Mayotte. À raison de plusieurs voyages par semaine (« jusqu’à cinq »), entre 15 et 20 passagers prenaient place dans des kwassas, chacune payant 250 à 300 euros. Son rôle décrit par la présidente du tribunal, Chantal Combeau, était de jouer les intermédiaires à l’arrivée des clandestins à Mayotte. Recrutement des clients, collecte de l’argent, cette dernière pouvait se faire de manière plus poussée quand toutes les sommes n’étaient pas complètes. Débarqués parfois sur l’îlot M’Tsamboro, les étrangers en situation irrégulière pouvaient l’être ensuite sur la plage de M’Tsahara. « Il est dit que vous gardiez de force sur place les personnes qui n’avaient pas payé », rappelle Chantal Combeau. « Parfois, on les relâchait sans avoir l’argent », tente le prévenu. « Ce n’est pas ce « parfois » qui m’intéresse, c’est l’autre. Parce que si parfois vous les relâchez, parfois non », lui répond du tac au tac la présidente.
Sans casier judiciaire et se décrivant comme un vendeur de poissons qui n’a pas eu le choix, il reconnaît les faits, mais préfère les minimiser. L’obtention d’un titre de séjour au mois de mai a, en outre, réduit son rôle d’intermédiaire à celui de collecteur de l’argent, ces derniers mois, avant son interpellation en juin. Aux policiers, il a affirmé qu’il gagnait « entre 50 et 100 euros » par bateau, à raison de cinq voyages par semaine. Le substitut du procureur, Tarik Belarbi, rappelle également que 8.000 personnes par an auraient utilisé ce réseau et que le prévenu avait passé « 10.000 appels » pendant les deux ans visés par la procédure. « Je vous demande de prendre en compte son rôle majeur, l’ampleur du trafic et le positionnement de monsieur qui préfère minimiser les faits », défend le représentant du ministère public. Il demande trois ans de prison, assortis de 24 mois de sursis si une amende de 24.000 euros (qui correspond à la trace d’un virement vers le chef du réseau) est réglée, ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français. Le tribunal correctionnel a condamné Karim Abdou à deux ans de prison ferme et 5.000 euros d’amende.
La plage de Sazilé accueille cette nouvelle édition de la Rando Raid Mayotte, le dimanche 7 août.
La Rando Raid Mayotte fait son grand retour durant cette période estivale avec une nouvelle édition spéciale été. Au programme cette année, une course d’orientation partant de M’tsamoudou jusqu’à la plage de Sazilé et une chasse au trésor géante qui promet de nombreuses surprises. Les participants sont attendus le 7 août pour partir à l’aventure.
Se mettre dans la peau d’un chasseur de trésor, le temps d’une matinée, c’est ce que propose l’association Rando Raid Mayotte. Après le franc succès de la première édition l’année dernière sous le thème « Koh Lanta », les organisateurs reviennent cette année avec une course d’orientation et une chasse au trésor. Les participants sont attendus à 7h à M’tsamoudou pour un départ prévu à 8h. « Nous allons marcher jusqu’à Sazilé. Normalement, on fait ce parcours en vingt minutes, mais comme nous serons nombreux, je pense que l’on mettra une heure », indique Adjimal Badja, le trésorier de l’association Rando Raid Mayotte. En parallèle, dix équipes de cinq personnes participeront à la chasse au trésor. Il n’y a pas de critères spécifiques pour y prendre part, mais il faudra prendre son mal en patience. « Il faut juste savoir qu’il y aura beaucoup de marche. La chasse au trésor nécessite aussi énormément de patience. Il faudra vraiment être attentif, avoir l’oeil, bien observer, chercher et savoir collaborer en équipe », conseille le trésorier. Les chasseurs d’un jour seront choisis par les organisateurs et tous auront une carte. La participation au jeu est totalement gratuite, cependant un barbecue sera organisé à la fin et ceux qui souhaitent y prendre part doivent cotiser dix euros.
Préparer un tel évènement requiert un réel investissement personnel et une certaine organisation pour éviter toute mauvaise surprise. Les membres de l’association Rando Raid Mayotte ont fait du repérage pour définir le parcours. Ils s’assurent également que toutes les personnes présentes soient en sécurité. « Parmi les participants, on a identifié des forces de l’ordre et des soignants qui viendront avec leur matériel pour pouvoir intervenir en cas de besoin », assure l’organisateur. Pour motiver les troupes, plusieurs cadeaux seront mis en jeu, pour une valeur totale de 1.000 euros.
« On ne s’attendait pas à avoir un tel engouement »
La première édition spéciale été de l’année dernière avait fait carton plein avec près de 400 participants. Cette fois-ci, les organisateurs n’en attendent pas moins. Après la diffusion du teaser il y a quelques jours, les membres de l’association constatent que les « les gens sont impatients de partir à l’aventure » avec eux.
En plus de la course d’orientation, une chasse au trésor est organisée en parallèle.
Si on leur avait dit que leur concept de Rando raid Mayotte prendrait une telle ampleur, ils n’y auraient pas cru. Tout a commencé il y a il y a un an et demi quand deux amis décident de découvrir l’île en faisant des randonnées. « Quand on s’est lancés, c’était un petit truc, puis on a commencé à inviter nos connaissances, mais on ne s’attendait pas à avoir un tel engouement », déclare Adjimal Badja. Aujourd’hui, ils se sont officiellement structurés comme association, et durant chaque vacance scolaire, ils organisent des randonnées sur tout le territoire, en plus de l’édition spéciale été. « C’est devenu quelque chose que tout le monde attend. Nous avons même des participants qui viennent depuis l’île de La Réunion. » Une fierté pour les membres de l’association Rando Raid Mayotte.
La commission européenne a confirmé avoir coupé le robinet pour Mayotte, suite à des irrégularités sur des dossiers datant de la période 2017-2019.
L’île aux parfums privée de fonds européens jusqu’en 2023 (éventuellement), s’il n’y a pas de fausse note d’ici là. L’affaire embarrasse les pouvoirs publics. A Mamoudzou comme à Paris, on se serait bien passé d’une telle annonce qui plonge le territoire dans un grand pessimisme quant à son devenir économique à court et moyen terme. Du côté de la préfecture, on se veut plutôt rassurant sur les mesures correctrices pour ramener les choses à la normale dès l’année prochaine.
Si l’information n’est connue du grand public que depuis la fin de la semaine écoulée, l’interruption du versement des fonds européens n’est pourtant pas aussi récente que cela à en juger les mesures palliatives déjà annoncées. En effet, cette situation remonterait à plus d’une année et fait suite à un audit réalisé par les services de la Commission européenne au cours du deuxième semestre de 2020 et qui aurait porté sur des dossiers couvrant la période 2017-2019. En février 2021, Bruxelles a ainsi décidé d’interrompre le remboursement des demandes de paiement intermédiaires du Feder (Fonds européen de développement régional) et du FSE (fonds social européen pour notre département confirme une source autorisée de la préfecture de Mayotte.
La députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, a posé la question du devenir des fonds européens, lors d’une commission de l’Assemblée nationale, le 18 juillet.
Le détail de ce qui est reproché à notre département dans cette affaire a été donné par Estelle Youssouffa, la députée de la première circonscription de Mayotte, lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, le 18 juillet. La parlementaire mahoraise qui s’adressait à Laurence Boone, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, a expliqué que les services d’audit de Bruxelles ont trouvé des graves irrégularités et déficiences, entre autres sur la vérification des marchés publics, ainsi que celles des aides d’Etat et de l’éligibilité des participants aux formations.
La préfecture assure avoir rectifié le tir
Devant cette situation, la France s’est vue invitée par la Commission européenne, à mettre en place de mesures correctrices en vue d’une amélioration du système de gestion et de contrôle du programme concerné. Du côté de la préfecture de Mayotte, on assure que ces recommandations ont bien été suivies de faits et que les procédures ont été changées et sécurisées et qu’il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter davantage. Un groupement d’intérêt public (GIP) baptisé « l’Europe à Mayotte » a été mis en place il y a un an dans l’objectif de mieux coordonner les actions des services de l’Etat et du département dans la gestion des fonds européens sur le territoire.
Secrétaire d’état aux affaires européennes, Laurence Boone a répondu « avoir bon espoir que les versements reprennent en 2023 ».
Pour pallier la situation née de cette interruption des paiements européens, l’Etat français, à travers les services de Bercy, a mis en place un prêt relais de 49 millions d’euros (contre 100 millions demandés par le GIP). Il y a encore trois semaines, la mission d’audit de la Commission européenne était de passage sur l’île pour vérifier de la solidité des mesures mises en place par la France pour corriger les manquements aux règles mis en évidence. Un rapport provisoire est attendu dans les prochaines semaines et sera complété d’un rapport définitif cette même année. Au sujet de ce prêt relais de l’agence France Trésor, Estelle Youssouffa a regretté que ce dispositif ne permette, en réalité, qu’une reprise de l’ordre de 30 % du volume des paiements interrompus.
Elle a indiqué à la secrétaire d’état que « cette situation n’est que la conséquence d’une mauvaise anticipation de l’Etat des exigences de ce premier programme européen pour Mayotte. C’est une situation dramatique car c’est la population qui en paie le prix », avant de compléter : « Le doute est aujourd’hui permis quant au devenir de ces fonds, fonds qui semble hypothéqués ». Affaire à suivre donc au cours des prochaines semaines.
A Mayotte, il est inconcevable qu’une manifestation un tant soit peu festive puisse se dérouler sans distribution de colliers de fleurs. Les nombreux meetings politiques de ces derniers jours l’ont montré une fois de plus. En quelques années, le jasmin (anfu), cette petite fleur blanche à l’odeur enivrante parfois envoutante est devenue plus qu’un accessoire indispensable de toutes les célébrations villageoises, institutionnelles, publiques et privées.
Traditionnellement, dans chaque cour (mraɓa) comprenant à minima une maison, un poulailler, les toilettes et la cuisine, se trouvait également une plante appelée mvungué (le morenga) et le jasmin (anfu). Le mvungué, dont les feuilles peuvent être cuisinées de plusieurs façons, était un aliment de secours pour les jours où il n’y avait rien d’autre à mettre dans la marmite. Pour leur part, les fleurs de jasmin sur le point d’éclore étaient cueillies, juste avant le coucher du soleil. Avec le jasmin, la femme confectionnait avec application et délicatesse un tampa, complété par quelques fleurs odorantes enfilées sur épingle à nourrice ou attaché à une ficelle, qu’elle fixait sur ses cheveux en attendant son mari pour aller au lit après s’être mise délicatement du msindzano (une poudre humidifiée du bois de santal) sur sa figure. Le tampa restant pouvait être également accroché à la moustiquaire et quelques fleurs de jasmin étaient disposées dans le lit conjugal pour parfumer la chambre. Ainsi, en fonction de la présence ou non de l’odeur de tampa, le mari savait d’emblée s’il allait être sollicité ou pas ce soir-là. Enfin, les femmes célibataires disposaient de deux types de tampa. Porté à partir de 15h, le premier qui avait été fabriqué depuis la veille servait à éveiller discrètement l’intérêt des hommes croisés par la femme qui le porte. Le deuxième, fraichement confectionnée, était porté en début de soirée, en cas de rendez-vous galant.
En fonction de la saison et de ce que la femme trouvait, d’autres fleurs telles que l’ylang ylang, la rose (mauwa), le mgou, ou le ɗouwa (fleur de pandanus) étaient rajoutées au jasmin ou pouvaient s’y substituer. L’absence d’une plante de jasmin dans une cour était inconcevable. Au fil du temps, est venue l’idée de confectionner des colliers de fleurs pour honorer les invités de marque d’une cérémonie ou d’une réception ainsi que le marié (bwana harusi), les parents des mariés et tous ceux qui gravitent autour.
Un objet nécessaire aux grandes occasions
Peuple hédoniste s’il en est, les Mahorais savent mettre à profit chaque moment festif pour manifester leur gratitude à leurs chers convives et invités lors de mariages, de fiançailles, de visites officielles, de meetings politiques ou durant toute sorte de cérémonies. Jusque dans les années 1990, les colliers étaient composés de toute sorte de fleurs. Ensuite, des combinaisons de différentes fleurs et de feuilles sont apparues avec, comme point commun, l’utilisation de plus en plus fréquente du jasmin probablement pour la permanence de son odeur et sa résistance. Il y a ceux destinés aux mariages, aux investitures politiques, aux cérémonies de récompenses ainsi qu’à l’accueil. Pour ce dernier, Il faut savoir que la qualité du collier est fortement liée au statut de la personne qui le reçoit.
Le collier du marié (mwau wa bwana harusi) qui peut être remis également aux grandes personnalités (ma anaana, ma gaɗa kandzu) tels que les maires, le président du CD ou d’interco le jour de leur prise de fonction. Parfois, des ministres y ont droit. Lors des mariages et pour certaines les femmes, les colliers a parfois plus d’importance que le repas servis aux convives. Le collier constitué à 100% de jasmin est réservé aux personnalités (élus, invités de marque ou proches). Le siradji (collier de perles et de fleurs jasmin enfilés en boules) est spécialement destiné aux femmes notamment les belles-mères, les hadjati ou belles-sœurs. La belle-mère a l’apanage du mkandra qui se porte en bandoulière, telle une écharpe tricolore. Le kilabu, c’est du jasmin enfilé sur une épingle à nourrice. Le kilabu est agrafé sur la veste ou la chemise au niveau de la poitrine pour les hommes et dans les cheveux ou sur le kichali des femmes. Enfin, le collier composé de différents types de fleurs est pour le quidam, les amis des invités ou les accompagnateurs des officiels.
Le jasmin comme marqueur social
Assez vite un protocole s’est installé avec les usages au point de devenir des principes opposables. Comme vivre en société implique le respect du code social et des règles même tacites, l’usage du anfu (jasmin) ne fait pas exception. Remettre un collier de jasmin ou en recevoir est un signe de reconnaissance sociale, un honneur pour la personne distinguée par ce geste. Néanmoins, dans certains villages seuls les invités (à un mariage, par exemple) ont droit à un collier au risque de froisser voire de fâcher les personnes (surtout les femmes) estimant avoir été oubliées ou snobées. Certaines cérémonies (remises de récompenses, diplômes) ou meetings politiques mettent à rude épreuve la rivalité entre co-épouses ; chacune voulant remettre le plus beau collier de jasmin à son mari. On a déjà vu à maintes reprises une femme aller retirer le collier remis à son mari par une rivale (deuxième bureau ou maîtresse) sous l’hilarité générale ou devant un parterre médusé.
Aussi, il est possible d’imaginer le statut ou le rang d’une personne présente à une manifestation en fonction du type de collier qu’elle reçoit. Enfin, et par respect, le collier ne peut être retiré qu’une fois arrivé à la maison où il sera suspendu pour profiter de son parfum quelques jours de plus.
Une fois sec pilé et tamisé, le jasmin peut être mélangé à d’autres plantes (mkadi, mlaliya pana, duwa). Le résultat appelé zikuba peut être mélangé à de l’huile de coco pour fabriquer une huile odorante (manuka tro). Elle est utilisée pour des séances de massage sensuel (dziya la masingo) dans le cadre des étreintes préliminaires du couple.
Un business qui prospère
Naturellement, certaines femmes ont vite flairé le filon et se sont mises à vendre du jasmin brut ou déjà confectionné. Le prix d’un collier varie de 20 à plus de 40 euros en fonction de sa composition. Par exemple, une famille a dû débourser plus de 9000 euros pour acquérir des colliers afin d’honorer les 300 invités d’un mariage. Souvent des familles s’endettent pour s’approvisionner en colliers lors des manzaraka. De plus en plus de femmes créent des chikawo (sorte de tontine) de anfu pour être sûres d’en avoir le jour de la célébration du mariage de leurs enfants. Le commerce du anfu est donc un vrai business, informel, très lucratif et net d’impôt.
Par conséquent, des lianes de jasmin serpentent sur les clôtures des maisons ou sur les toits terrasses pour répondre à la demande en forte croissance en période électorale ou de célébration de mariage.
par Bacar Achiraf, vice-président du Conseil de la culture de l’éducation et de l’environnement
La semaine dernière s’est tenue, à la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture (Capam), l’assemblée constitutive du groupement des producteurs de bovins de Mayotte. Cette nouvelle structure, qui regroupe une trentaine de professionnels, veut défendre les intérêts et les projets des producteurs de bovins locaux auprès des institutions de l’Etat, du conseil départemental et de l’Europe. Parmi les projets figure le développement de la filière bovine avec la production de lait et de viande pour les besoins de la population mahoraise. La défense et la promotion du “zébu mahorais” compte au nombre des priorités de ce nouveau groupement, tout comme la relance du projet d’abattoir. C’est Mouhamadi Abdou Chebani, éleveur à Bandraboua, qui a été désigné pour en être le président.
Achmed Said Rovoay a été nommé par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), qui a succédé au CSA et à l’HADOPI depuis le 1er janvier 2022, dans les fonctions de membre du comité territorial de l’audiovisuel de La Réunion et de Mayotte pour une durée de quatre ans, à compter du 13 juillet 2022 (JORF 23 juillet 2022).
Les membres du CTA sont officiellement “dotés d’une compétence consultative auprès de l’autorité, dans le cadre de l’examen des dossiers lors des appels aux candidatures pour les radios et les télévisions locales”. Ce sont eux également qui veillent notamment à ce que les chaînes de télévision et de radio respectent bien leurs obligations et leurs engagements.
Longtemps enseignant, Achmed Said Rovoay, mieux connu par son surnom Archimède, exerce aujourd’hui au Ceméa, association d’éducation populaire. Il est réputé pour ses qualités de conteur et sa connaissance des légendes mahoraises.
Un appel à projets relatif au fonds de coopération régionale (FCR) pour l’année 2022 est mis en ligne et consultable sur le site internet de la préfecture. Le fonds de coopération régionale a pour objectif de renforcer la coopération entre Mayotte et les pays voisins de l’océan Indien. Il permet de financer des projets favorisant un développement économique et social par une meilleure insertion du territoire dans son environnement régional et géographique.
Pour cette année, l’accent a été mis sur des actions innovantes dans les domaines de l’éducation, la santé, l‘économie, la jeunesse, la culture, l’artisanat, l’éco-tourisme, l’énergie renouvelable et la connectivité numérique.
Toute personne morale (associations, institutions, etc.) localisée à Mayotte peut solliciter une subvention FCR, qui, en complément d’autres dispositifs financiers existants, pourrait financer des projets à hauteur de 30 %. Les demandes de subvention, ainsi que les modalités de transmission de dossiers, peuvent être consultées en ligne sur le site web de la préfecture : https://www.mayotte.gouv.fr/Publications/Appels-a-projets/2022/Appel-a-projet-relatif-au-fonds-de-cooperation-regionale-FCR-2022-Mayotte
La date limite de transmission des dossiers de subvention est fixée au 11 septembre 2022 à minuit.
Composée de 54 membres, la délégation aux outre-mer est un rouage politique essentiel pour traiter des problématiques des territoires ultramarins. Les 27 députés ultramarins y sont membres de droit. Les 27 autres sont nommés au prorata des groupes politiques composant l’Assemblée. Ce lundi, c’était jour d’élection puisqu’il fallait élire le président et les onze vice-présidents. C’est le Polynésien Moetai Brotherson qui a été élu, face au candidat sortant, le Guadeloupéen Olivier Serva. Soutenu par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), le nouveau président a déjà promis qu’il se pencherait sur les dossiers tels que « l’autonomie énergétique » et « l’autonomie alimentaire ». Dans la délégation, huit vice-présidences soit dévolues aux ultramarins, dont l’une sera assurée par Estelle Youssouffa, la députée mahoraise et membre du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires).
Face au contexte actuel d’inflation, le groupe CMA CGM a décidé de renforcer son engagement pris le 30 juin dernier pour soutenir directement l’économie française et les ménages français. Initialement prévue à 500€, CMA CGM a décidé d’augmenter la réduction des taux de fret à 750€ par conteneur 40 pieds pour l’ensemble des importations en France métropolitaine et en Outre-Mer. Initialement destinée à 14 grandes enseignes de la Grande distribution en métropole, elle est par ailleurs étendue à l’ensemble de ses clients en France, grands groupes comme PME et TPE.
Par ailleurs, une baisse de 100€ par conteneur 40 pieds pour toutes les exportations françaises sera elle aussi mise en place. Cette baisse permettra de soutenir la compétitivité des entreprises à l’export, tout particulièrement des TPE et PME qui font rayonner le savoir-faire de la France dans le monde. « Ces mesures représentent des réductions jusqu’à 25% du taux de fret », assure le groupe.
Elles entreront en vigueur le 1er août 2022 pour une durée d’un an. Elles ont été définies en concertation avec le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et ont fait l’objet de discussions avec des clients du groupe et certaines fédérations dont la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises). Il est essentiel que ces baisses soient répercutées sur les prix des produits destinés aux consommateurs finaux et que les services du ministère puissent s’en assurer. Dans les Outre-Mer, l’État pourra contrôler les prix à la consommation des produits (produits alimentaires, hygiène corporelle, produits de nettoyage, petit équipement ménager) via le dispositif Bouclier Qualité/Prix (BQP).
CMA CGM tient aussi à rappeler que ces mesures font suite à d’autres initiatives prises depuis plus d’un an, et notamment le gel des taux de fret « flottants » depuis septembre 2021 (et même mai 2021 dans les Outre-Mer). Le Groupe a par ailleurs alloué aux PME une capacité dédiée à bord de ses navires, sur les marchés où les tensions sont les plus fortes (Europe, Amérique du Nord), à un tarif négocié accessible habituellement pour des engagements de volumes beaucoup plus importants.
Les départements d’outre-mer connaissent une hausse très importante des décès entre 2019 et 2022, sur la période allant du 1ᵉʳ janvier au 11 juillet (+ 24 %), selon l’Insee. La hausse des décès est particulièrement élevée à La Réunion (+ 35 %) et la moins marquée en Guyane (+ 9 %). A Mayotte, cette augmentation atteint 20% sur la même période. Si l’institut fait le choix de privilégier la comparaison avec l’année 2019, c’est qu’il s’agit de la dernière année sans épidémie. En effet, 2020 et 2021 sont marquées par une hausse non négligeable du nombre de décès.
Du 1er janvier au 11 juillet 2022, 351 724 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 22 juillet 2022, soit 6% de plus qu’en 2019 (+ 20.034 décès). Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé à la hausse dans les prochaines semaines.