Accueil Blog Page 364

Covid-19 : un mois de juillet inquiétant à Mayotte

-
covid-19

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le dernier bulletin concernant l’évolution de la crise sanitaire liée au Covid-19 n’a rien de rassurant. L’agence régionale de santé de Mayotte annonce une forte augmentation des cas ces derniers jours. Et à l’approche de la rentrée scolaire, la situation risque de devenir de plus en plus critique.

Depuis plusieurs mois, Mayotte faisait partie des départements les moins touchés par les virus du covid-19. Mais dès le début des vacances scolaires, la tendance tend à s’inverser. Au fil des semaines, on constate une augmentation régulière des cas et par conséquent du taux d’incidence. Durant les premiers jours de juillet, ce dernier a dépassé le seuil national d’alerte de 50 cas pour 100.000 habitants. Un scénario qui ne s’était pas produit sur l’île depuis bien longtemps. L’agence régionale de santé de Mayotte explique la multiplication des cas par « l’introduction et la diffusion majoritaire de nouveaux sous-variants d’Omicron, les BA.4 et BA.5. Les données de séquençage et criblage orientent sur le remplacement du variant originel Omicron par ces deux sous-variants ».

Autrement dit, ils sont désormais majoritaires. Problème, ils sont aussi plus contagieux et avec le brassage de la population pendant l’hiver austral, leur diffusion est plus rapide. « Nous sommes dans une période où les personnes viennent de l’extérieur pour rendre visite à leurs proches et potentiellement introduisent le virus et participent à sa diffusion », explique Maxime Jean, infectiologue à l’ARS. À cela s’ajoutent les Manzarakas, ces grands mariages qui réunissent des centaines de personnes venues des quatre coins de l’île et qui contribuent aussi à la propagation rapide du virus.

Pour l’instant, les professionnels de santé ne peuvent assurer si ces sous-variants sont plus dangereux ou pas, mais ils notent tout de même un changement depuis leur apparition sur le territoire. « Il y a à nouveau des personnes hospitalisées, y compris en réanimation pour cause de Covid sévère, chose qu’on ne voyait plus depuis des semaines, même avec le variant Omicron original », indique Maxime Jean.

 

Une rentrée scolaire sous haute tension

Les autorités le savent, la rentrée scolaire sera également propice à une forte augmentation des cas de Covid-19, alors ils essayent tant bien que mal de limiter la casse. La suspension du pass sanitaire pour entrer dans le département inquiète particulièrement l’ARS. Pour y remédier, elle propose à tous les voyageurs qui arrivent à Mayotte en avion ou par bateau, une boîte contenant cinq auto-tests. « On leur demande de les faire avant de reprendre leurs activités. Les enfants aussi car ils sont moins invasifs que les PCR ou antigéniques », assure l’infectiologue qui espère que chacun fera preuve de civisme à défaut d’être contrôlé.

Le civisme et la responsabilité individuelle sont également de rigueur lorsque l’on a des symptômes. Les professionnels de santé constatent que les gens ne pensent plus à aller faire un test lorsqu’ils sont symptomatiques. Une tendance certainement due à la banalisation de la maladie. De plus, la population est lassée d’entendre le même discours depuis plus de deux ans et pourtant « dans cette maladie, le seul moyen de limiter la diffusion du virus c’est de casser les chaînes de transmission et pour cela il faut faire des tests », rappelle Maxime Jean.

On aurait pu se rassurer avec l’émergence du vaccin, mais là encore les chiffres ne sont pas bons… « On vaccine trop peu. Le taux de vaccination est très moyen, surtout concernant la dose de rappel. On se rend compte que tous les gens qui ont fait les deux doses, n’ont pas du tout pris parti de la troisième. » Au 1er août 2022, seulement 15.7% de la population a reçu les trois injections. Un chiffre bien trop bas qui tend à diminuer l’immunité collective que bénéficiait Mayotte avec les deux premières doses.

Des animations de quartier pour les enfants de Mamoudzou

-
animation-association-prudence-jeunesse

L’association Prudence Jeunesse a mis en place des animations pour enfants et adolescents dans les quartiers sud de Mamoudzou pendant ces grandes vacances. Menée en partenariat avec la politique de la ville, cette initiative prévue jusqu’au 19 août permet aux jeunes de 4 à 18 ans de s’occuper sainement, évitant ainsi le désœuvrement, un terreau propice à une éventuelle délinquance.

Des châteaux gonflables aux mille couleurs ornent le terrain de basket situé derrière le gymnase de Cavani. Les enfants se pressent aux files d’attentes, bien encadrées par des animateurs reconnaissables à leurs T-shirt vert citron, quand des matchs se déroulent à côté pour les plus grands sur le terrain de foot. Sommes-nous bien à Mayotte ? C’est à se le demander en voyant ces adolescents s’amuser d’une manière saine et disciplinée sans discorde apparente. Eh bien oui ! Comme quoi, le désœuvrement est bel et bien l’une des grandes causes de la violence actuelle de la jeunesse mahoraise. C’était d’ailleurs le constat des créateurs de l’association Prudence Jeunesse, qui a mis en place ces activités en partenariat avec la politique de la ville qui les financent. « Notre objectif est de renforcer les animations dans les quartiers de Cavani, de M’tsapéré et de Doujani. S’ils sont occupés, les jeunes seront moins enclins à tomber dans la délinquance ! », affirme Ballou Kafé, le chargé de mission de l’association.

Et cela fonctionne à merveille ! Même sans campagne de communication, les jeunes se passent très rapidement le mot et les spots de jeux sont régulièrement pris d’assaut depuis le 18 juillet, la date de lancement. « C’est un projet que nous avions depuis trois ans, mais qui a été stoppé en plein vol par la crise Covid », explique Ballou Kafé. Qu’à cela ne tienne ! À chaque accalmie de l’épidémie, les membres de l’association ont essayé de relancer leur projet. C’est chose faite depuis ce mois de décembre 2021. « Nous avions mis en place des ateliers artistiques pendant deux semaines. Là, pendant ces grandes vacances, nous avons mis le paquet en lançant quatre semaines d’animation, du 18 juillet au 19 août. L’idée est de mettre en place des activités différentes lors des vacances scolaires pour ne pas lasser les jeunes. Toutefois, je pense que les jeux gonflables resteront un incontournable car les petits adorent ça », s’enthousiasme-t-il.

Des activités ludiques, mais également pédagogiques !

Prudence Jeunesse ne se contente pas d’offrir aux enfants des activités ludiques, elle mise également sur l’aspect pédagogique. « Nous avons mis en place des ateliers de sécurité routière et de secourisme », précise Ballou Kafé. Des randonnées ont aussi été organisées pour permettre aux enfants de découvrir leur île. Certains d’entre eux ne franchissent en effet jamais les limites de leur quartier ! « Pour les vacances d’octobre, nous souhaiterions organiser des sorties bateau car beaucoup d’enfants ne connaissent pas la mer alors même qu’ils vivent sur une île ! », s’exclame le chargé de mission.

En tout cas, les parents, qui ne savent souvent pas quoi faire de leurs enfants pendant les vacances, sont ravis de l’initiative et ont chaleureusement félicité l’association. Quant aux enfants, filles comme garçons, ils sont ravis. Beaucoup d’entre eux ont en effet avoué beaucoup s’ennuyer en période de vacances scolaires. « C’est super, on voit les copains et on fait des trucs amusants ! À la maison, on ne sait pas quoi faire », glisse un jeune garçon de 12 ans. Quant aux filles, souvent malheureusement davantage sollicitées pour les tâches domestiques, elles sont heureuses de pouvoir s’épanouir dans des activités bien plus enrichissantes pour leur corps et leur esprit !

Allaitement maternel : « Assurer aux enfants le meilleur départ possible dans la vie »

-
PMI-Bandrele-allaitement-maternel-expo-photos

Le Répéma (Réseau périnatal de Mayotte) et ses différents partenaires se sont réunis, ce vendredi 5 août, au centre de protection maternelle et infantile (PMI) de Bandrélé pour célébrer la semaine mondiale de l’allaitement maternel à travers une exposition photo pour montrer ses bienfaits et son utilité. Une démarche qui permet de toucher le plus grand nombre, mais surtout d’encourager les femmes à donner le meilleur pour leur bébé, même sur le long terme.

La semaine mondiale de l’allaitement maternel du 1er au 7 août réunit chaque année des femmes des quatre coins du monde pour encourager cette pratique. « L’allaitement est l’un des moyens les plus efficaces pour assurer aux enfants partout dans le monde le meilleur départ possible dans la vie. Le fait de donner uniquement le lait maternel aux nourrissons pendant les six premiers mois de la vie aide les jeunes enfants pour leur croissance, prévient la malnutrition, favorise le développement du cerveau et réduit le risque de surpoids dans l’enfance », affirme le docteur Diall Salimata. En effet, de moins en moins de femmes allaitent ou arrêtent d’allaiter très tôt et très peu de choses sont mises en place pour les accompagner dans cette démarche. C’est pourquoi l’exposition photo de ce vendredi 5 août au centre de protection maternelle et infantile (PMI) de Bandrélé où des femmes sont mises en évidence sur des clichés lors de leur allaitement est un tremplin vers la reprise d’une pratique qui disparaît peu à peu. « [Cette] inauguration est l’aboutissement d’un travail de plusieurs mois pour promouvoir l’allaitement maternel », déclare Amy Hecquet, sage-femme au Répéma (Réseau périnatal de Mayotte).

« L’allaitement maternel peut faire la différence entre la mort et la vie »

Cette journée à l’initiative du Répéma (Réseau périnatal de Mayotte) est une manière de rappeler que cette pratique est primordiale et exclusive jusqu’à l’âge de six mois. « L’allaitement maternel peut faire la différence entre la mort et la vie, c’est le premier vaccin du nouveau-né », déclare le docteur. L’enquête Unono Wa Mahore réalisée en 2019 sur la population résidant à Mayotte a montré que l’allaitement maternel a été initié sur 93.8% des enfants âgés de zéro à trois ans. Ce qui montre que 50% de cette tranche d’âge a été allaité pendant sept mois ou plus. « Mayotte a la meilleure performance nationale dans ce domaine », souligne Zamimou Ahamadi, conseillère départementale de Dembéni à l’occasion de son discours devant les invités présents à ce vernissage.

Par ailleurs, l’allaitement peut aller jusqu’à sept ans et la femme peut donner le lait à son enfant même lorsqu’elle n’est pas auprès de lui, en tirant son lait. Pour sensibiliser le maximum de personnes, « l’exposition photo aura lieu dans d’autres PMI et au centre hospitalier de Mayotte (CHM) pour toucher le plus de mamans possibles. On a choisi ces lieux puisqu’on sait qu’elles les fréquentent », conclut Amy Hecquet. Une façon particulière et ludique de montrer aux mamans que l’allaitement est le meilleur qu’on peut donner à son enfant.

Usine de dessalement : Il y aura désormais « une obligation de résultats »

-
L’usine de dessalement produit bien en-deçà du volume espéré. 1.300 m3 d’eau sortent chaque jour, il en faudrait au moins le triple.

L’usine de dessalement de Petite-Terre, à Pamandzi, produit péniblement 1.300 m3 d’eau par jour, loin des 4.700 m3 promis au syndicat les Eaux de Mayotte (le nouveau nom du syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, lire ci-dessous), et ce malgré d’importants travaux faits par le délégataire, la Société mahoraise des eaux (SMAE). Dans le nouvel avenant signé entre les deux parties, le 28 juillet, la filiale de Vinci a donc un an et demi et une nouvelle enveloppe de 4,2 millions d’euros pour atteindre enfin l’objectif initial.

La production d’eau potable grâce au dessalement de l’eau de mer en Petite-Terre n’a pas été un long fleuve tranquille, ces dernières années. Assurant une production de moins de 1.000 m3 d’eau par jour, l’usine de dessalement de Pamandzi devait connaître une extension entre 2017 et 2019 pour atteindre normalement les 4.700 m3 quotidiens. L’Etat et l’Europe ont mis largement la main à la poche pour que le délégataire, la Société mahoraise des eaux (SMAE), fasse les travaux nécessaires. 8,7 millions d’euros ont été ainsi alloués. Une somme importante mais dont le résultat final est loin d’être probant. En effet, depuis 2019, il ne sort de l’usine que 1.300 m3 d’eau par jour, et encore, si les conditions sont idéales.

Pourquoi l’usine n’atteint pas ses objectifs ?

Il y a plusieurs facteurs techniques qui expliquent ce faible rendement. « Fait à la hâte », « pas calibré », le directeur général adjoint du délégant, le syndicat les Eaux de Mayotte (N.D.L.R le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte a été renommé officiellement le 1er août), constate que le nouvel équipement n’a pas tenu ses promesses. « On est loin du compte », estime Ahamada Haribou. Il cite par exemple des moteurs pas assez puissants pour faire tourner les machines, des points d’entrée de l’eau de mer trop souvent confrontés à la houle. « Il y a des problèmes de turbidité à cause de la houle. Il y a trop de matières qui rentrent et bouchent les tuyaux », note-il.

Comment en est-on arrivé à cette situation ?

Pour le directeur général adjoint, « c’est l’urgence ». La menace d’une pénurie d’eau a entraîné une précipitation de l’État et du syndicat. L’avenant initial, même s’il y avait un cahier des charges et un objectif de production, n’impliquait aucune sanction si le délégataire ne respectait ni l’un ni l’autre.

Ahamada Haribou, le directeur général adjoint du syndicat les Eaux de Mayotte, espère que les nouveaux travaux améliorent enfin le rendement de l’usine de Pamandzi.

A quoi serviront les nouveaux travaux ?

Afin de régler le déficit de performance, de nouveaux travaux vont être entrepris dans un délai d’un an et demi, à partir de la signature d’un nouvel avenant, le 28 juillet. « Il s’agit de remplacer les outils techniques actuels par des plus modernes et mieux calibrés », annonce Ahamada Haribou. En tout, 4,2 millions d’euros seront débloqués par l’État pour réaliser ce projet.

Les déboires précédents pourraient-ils se reproduire ?

Le syndicat veut bien sûr l’éviter. Contrairement à celui signé en 2017, le nouvel avenant comporte des pénalités financières à l’encontre du délégataire en cas de non-respect du cahier des charges ou des délais. Si les travaux ne sont pas terminés à temps par exemple, le délégataire devra débourser 1.000 euros par jour pendant les quinze premiers jours, puis 4.000 euros par jour les quinze jours de retard suivants.

Ce type de sanctions, « ce n’était pas dans les habitudes du délégataire », fait remarquer le directeur adjoint, qui travaille sur le dossier depuis son arrivée au syndicat il y a un an. Cette fois-ci, les négociations entre les deux parties ont donc été plus longues, plus âpres et se sont mêmes faites par avocats interposés. La nouvelle équipe autour d’Ahamada Fahardine (élu président du syndicat en juillet 2020) n’a pas l’intention de réitérer les erreurs du passé. D’ailleurs, la réception des travaux de 2019 n’a toujours pas eu lieu. Le syndicat refuse de s’y soumettre tant que ceux engagés prochainement ne sont pas menés à terme.

Le contrôle va-t-il être renforcé ?

C’est l’idée de l’avenant. Plusieurs mentions y sont faites. « Pendant toute la durée des travaux, les représentants désignés par la collectivité (N.D.L.R. le syndicat) auront librement accès au chantier. Il en ira de même des services de l’État qui en manifesteront la demande », est-il ainsi conclu entre les parties. Comme pour les délais et les cahiers des charges, les dossiers devront être transmis dans les temps sous peine de sanctions financières.

Et même les travaux terminés, le délégataire devra répondre « à une obligation de résultats ». Là encore, un barème a été établi. Avec une tolérance de 5% (soit 4.500 m3 d’eau par jour), « le délégataire devra payer cinq euros par mètre cube s’il manque entre un et 2.500 m3. Au-delà, ce sera dix euros par mètre cube », détaille le directeur chargé des ressources et des moyens. Ainsi, s’il y a 4.000 m3 à la fin de la journée (500 m3 manquants) par exemple, la pénalité sera de 2.500 euros.

Est-ce la fin des pénuries d’eau avec cette solution ?

On pourrait le croire en Petite-Terre, une fois le chantier fini. Une production quotidienne de 4.700 m3 d’eau peut couvrir les 2.500 m3 consommés par les Petits-Terriens, et même être redirigée vers sa voisine plus peuplée. Cependant, les récents déboires de l’usine de Pamandzi invitent le syndicat à la prudence. En tout cas, il devrait être beaucoup plus attentif à ce dossier.

Une unité qui fonctionne enfin au niveau attendu pourrait faciliter l’implantation de deux autres du même type en Grande-Terre avant la fin de la délégation de service public en 2026.

Un nouveau logo accompagne le changement de nom du syndicat les Eaux de Mayotte.

Les Eaux de Mayotte ont jailli le 1er août

La confusion étant régulière avec d’autres syndicats et même parfois son délégataire, la SMAE, le syndicat mixte a souhaité changer de dénomination. Exit le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, un arrêté daté du lundi 1er août entérine officiellement le nom « Les Eaux de Mayotte ».

Cela répond aussi à cette tendance qui veut que chaque transfert d’une compétence entre les collectivités entraîne un changement de nom de syndicat. En 2019 par exemple, le syndicat avait dû remplacer « intercommunal » en « mixte », quand la communauté d’agglomération de Dembéni et Mamoudzou (Cadema) l’avait rejoint. Les Eaux de Mayotte doivent ainsi perdurer un long moment.

La troisième retenue collinaire bloquée par le foncier

Autre dossier régulièrement sur la table, la retenue collinaire qui doit voir le jour sur la rivière Ourovéni, à Ouangani, est toujours dans les tuyaux, confirme le syndicat. Cependant, le terrain choisi est détenu par de nombreux propriétaires pas toujours enclins à vendre, ce qui ne facilite pas les démarches. Le syndicat a sollicité les services de l’État dans le cadre d’une déclaration d’utilité publique (DUP). Cette troisième retenue collinaire permettrait d’assurer une complémentarité avec celles de Dzoumogné et Combani, notamment pendant les années plus sèches.

A Moroni, la société civile dénonce les accords de jumelage avec Mamoudzou

-
La signature de l’accord de jumelage a été effectuée, dans la mairie de Mutsamudu, le vendredi 22 juillet.

Une semaine avant la ratification, le ministère comorien des Affaires étrangères avait demandé un sursis. Mais les communes de Mustamudu et Tsidjé ont ignoré cette directive. Au lendemain de la signature des conventions, un citoyen a même saisi la section constitutionnelle de la cour suprême lui demandant de statuer sur la constitutionnalité de ces accords. Le comité Maoré, lui, condamne cette forme de rapprochement qui s’éloigne de la constitution et des résolutions des Nations unies.

Le débat n’en finit pas de faire parler aussi bien à Mayotte que dans l’autre côté de l’archipel indépendant. En effet, la signature des conventions de jumelage entre la mairie de Mamoudzou, Mutsamudu (Anjouan) et Tsjidjé (Grande-Comore) a créé un tollé. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ces accords ratifiés fin juillet à Moroni. Ce rapprochement passe mal surtout chez certains collectifs mahorais qui ont toujours manifesté leur hostilité envers toute forme de coopération entre Mayotte et les autres îles. A Moroni également, ces conventions suscitent la controverse, mais pour raison bien particulière, elles sont considérées comme « inconstitutionnelles ». Un membre actif de la société civile a d’ailleurs saisi la présidente de la haute cour. Dans un courrier daté du 25 juillet, Ahmed-Hachim Said Hassane a demandé à la section constitutionnelle de donner son avis. Ceux-ci violent selon lui l’article 6 de la constitution comorienne révisée en 2018. La disposition susmentionnée consacre l’indivisibilité de l’Union des Comores composée de quatre îles : Moheli, Anjouan, Grande-Comore et Mayotte. Or, signer ces conventions reviendrait à reconnaitre que Mayotte est française.

Ces accords « violent une exigence constitutionnelle »

Cette position est partagée par de nombreux juristes. C’est le cas notamment de Mohamed Rafsandjani, l’un des constitutionnalistes comoriens les plus respectés. « Les accords impliquant Mamoudzou sont, il est vrai, très particuliers et peuvent être considérés comme contraires à la constitution non pas tant parce qu’ils violeraient l’article 6 qui reconnait un territoire de l’Union composée de quatre îles, mais parce qu’ils violent une exigence constitutionnelle mentionnée dans le préambule », écrivait ce docteur en droit public sur son mur Facebook, le 26 juillet. En fait, depuis la proclamation de l’indépendance de l’archipel, en 1975, l’état comorien s’appuyant sur pas mal de résolutions des Nations Unies n’a eu de cesse de dénoncer l’occupation française de l’île comorienne de Mayotte. Ce conflit territorial empoisonne voilà maintenant quatre décennies les relations entre Paris et Moroni. Pour autant, la société civile, ainsi que de nombreux activistes militant pour le retour de l’île ont toujours accusé les gouvernements successifs de faire preuve d’inaction et de faiblesse devant l’ancienne puissance colonisatrice.

Le président Azali ne s’est pas prononcé

Pour la plupart d’entre eux, le silence du président Azali Assoumani et de la classe politique comorienne en général, malgré les remous suscités par ces accords, n’est pas acceptable. « Ces derniers mois, on a constaté amèrement que des pays proches du nôtre se sont résolus à considérer que Mayotte est française. La Tanzanie, le berceau de la lutte pour l’indépendance des Comores, le pays qui a envoyé ses militaires dans la bataille contre le séparatiste Mohamed Bacar, qui avait pris Anjouan en otage, traite Mayotte comme une terre française en acceptant d’aller y signer des accords avec la France. Madagascar, la Grande île avec laquelle nous menons un combat similaire pour l’intégrité territoriale contre le même pays, a reconnu officiellement que Mayotte est française. Malheureusement, rien ne signale une position de l’État comorien en la matière », soulignera Idriss Mohamed, militant de longue date et ex-président du comité Maoré, un collectif qui depuis des décennies milite pour le retour de Mayotte dans son giron naturel.

A ces accords signés par les pays de la région, s’ajoutent les conventions de jumelage de cette dernière semaine qui font couler beaucoup d’encre. Encore une fois, aucune déclaration ni du chef de l’État, déplore le numéro un du parti Ukombozi. Saisi pour donner son avis, le ministère comorien des Affaires étrangères a reconnu que signer les accords, c’est aller à l’encontre de la constitution et du droit international. Dans un document datant du 18 juillet, la diplomatie a juste demandé à ce qu’on sursoie la signature, « en attendant l’examen approfondi de ce dossier qui mérite une attention particulière ». Le problème, malgré cet avis dissuasif et timide, aucune commune ne s’est pliée. Interrogé, le comité Maoré n’a pas caché son opposition. Son président a bien avancé les raisons. « Le comité Maoré condamne fermement toute tentative de s’écarter et de capituler sur les résolutions des Nations Unies », a déclaré maître Atick Youssouf, qui ne s’oppose pas à toute coopération au contraire. « Le rapprochement entre les citoyens des quatre îles est un devoir civique. Toutefois, l’approche menée par la France est biaisée », a-t-il ajouté. Ces voies auxquelles il faisait allusion ? Il a cité entre autres la religion, la langue ou encore les us et coutumes. « Administrativement, la France n’a aucun droit de poser un acte sur une intercommunalité entre les localités de nos îles », a conclu l’avocat, qui appelle les conseillers dont les communes ont signé les accords à rendre public les délibérations.

Nassrati, une artiste autodidacte qui a conquis la toile

-

Difficile de passer à côté du phénomène Nassrati. Créatrice de contenu depuis cinq ans, cette Mahoraise fait rire la toile grâce à des vidéos humoristiques dans lesquelles elle tourne en dérision des scènes de vie. Plus d’une corde à son arc, l’artiste s’est également spécialisée dans le maquillage artistique et partage son savoir-faire sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, elle est sans aucun doute la créatrice de contenu mahoraise la plus suivie sur internet.

Ses chiffres font pâlir certains influenceurs nationalement connus. Plus de 300.000 personnes suivent Nassrati sur Tik-Tok, ils sont plus de 60.000 sur Instagram et le même nombre sur Facebook. Vous l’aurez compris, l’artiste a conquis toute une communauté adepte des contenus qu’elle poste sur ses réseaux sociaux. Tout a commencé avec le maquillage, il y a cinq ans, alors qu’elle était enceinte de son fils. « J’étais à la maison et j’avais beaucoup de temps, alors je regardais des tutos de maquillage », se souvient-elle. Au départ par simple curiosité, elle s’y intéresse plus sérieusement et commence à se maquiller. L’envie de transmettre ce qu’elle a appris par elle-même prend le dessus et elle finit par faire à son tour des tutos. « Je ne me suis pas réveillée du jour au lendemain en me disant que je vais faire des vidéos de maquillage. C’est venu naturellement. Plus j’en apprenais plus j’avais envie de le transmettre aux autres », précise la jeune femme.

Elle a débuté avec du maquillage simple, mais elle se tourne rapidement vers le maquillage artistique. Elle peint sur son visage les cartes de Mayotte, elle crée des effets, des visuels qui sortent de l’ordinaire. Elle se souvient qu’au début les gens ne comprenaient pas pourquoi elle faisait cela. « Ils n’en voyaient pas l’intérêt, mais à force de partager, maintenant ils attendent avec impatience les prochaines vidéos. » Nassrati n’a pas suivi de formation, elle a appris toute seule, en pratiquant devant son miroir.

Des vidéos humoristiques pour enrichir ses contenus

Elle se fait connaître grâce à ses vidéos de maquillage, mais pendant des années elle a caché un autre de ses talents à sa communauté. Définie par son entourage comme quelqu’un de très drôle, la jeune femme n’ose pas le montrer sur ses réseaux sociaux. « J’avais peur de dévoiler mon grain de folie parce que je pensais que ça allait choquer les gens », affirme-t-elle. Mais finalement c’est ce qui a plu dès le départ. Elle se souvient très exactement de sa première vidéo humoristique. « C’était un film indien très connu. J’ai choisi une partie et j’en ai fait une parodie. Cette vidéo a tout déclenché, elle a été partagée des milliers de fois. »

Motivée par les commentaires positifs, elle enchaîne les vidéos dans lesquelles elle aborde tous les sujets et elle tourne en dérision certains aspects de la culture mahoraise. Relations familiales, clichés, la réputation des Mahorais à l’extérieur, rien n’est épargné et plus elle en fait, plus ça plait. « Je ne reçois pas de critiques négatives. Les Mahorais comprennent le message qu’il y a derrière à chaque fois et ils ne le prennent pas mal, ils en rigolent », assure l’artiste. Elle va encore plus loin en se moquant d’elle-même, un moyen de faire taire les critiques qu’elle reçoit, notamment sur son physique. « J’ai de l’amour propre et les critiques sur mon physique ne me touchent pas, ce n’est même pas un problème pour moi. Par contre, si on insulte ma famille, là, c’est autre chose. » Sa famille est justement d’un grand soutien. Tous ses proches l’ont encouragée dès le début, « même mes oncles ! J’étais la première étonnée ! » déclare-t-elle.

« Créateur de contenu, c’est un métier à part entière »

Avec le nombre d’abonnés qu’elle a sur ses réseaux sociaux, et toutes les publications qu’elle fait, Nassrati gagne de l’argent aujourd’hui grâce à cela et elle refuse qu’on lui dise que ce qu’elle fait n’est pas un vrai métier. « Créateur de contenu, c’est un métier à part entière. Les gens pensent qu’il suffit de se filmer et poster la vidéo, mais en réalité, cela demande beaucoup de travail et de sacrifices », indique-t-elle. Elle admet prendre toute une journée pour créer une seule vidéo car il faut passer par plusieurs étapes : la préparation, le tournage, le montage. « Être créateur de contenu, c’est ne pas avoir d’horaires et ne pas savoir combien tu vas gagner à la fin du mois. Je prends des risques mais ça me passionne et c’est pour cela que je continue », souligne-t-elle. Plus elle crée, plus génère des revenus, et avec la multiplication des réseaux sociaux, elle doit être présente partout. 

Éblouir les Mahorais et redorer l’image de Mayotte

Consciente de son talent, elle veut pouvoir mieux l’exploiter afin « d’éblouir les Mahorais », comme elle aime si bien le dire. Et elle est soutenue par les entreprises de l’île, à l’exemple de Samani qui collabore avec elle depuis peu. Les gérants l’ont fait revenir sur le territoire après treize ans d’absence, pour donner des cours de maquillage au sein de leur boutique. « Je suis là pour transmettre mon savoir-faire parce que j’ai remarqué qu’à Mayotte toutes les femmes n’osent pas se maquiller ou ne savent pas comment faire. Je fais donc des cours individuels ou collectifs pour leur montrer qu’avec quelques astuces elles peuvent s’embellir », explique-t-elle. Elle a commencé depuis le début du mois de juillet et finira à la fin du mois d’août.

Cinq ans après ses débuts, le phénomène Nassrati a pris de l’ampleur et elle est suivie à Mayotte, à La Réunion, à Madagascar, dans l’Hexagone et même dans certains pays d’Afrique. « Et ma communauté n’est pas seulement mahoraise, les gens sont de toutes origines. » Devenue une personnalité publique, la jeune femme veut utiliser sa notoriété pour redorer l’image de son île natale, même si elle n’y a pas grandi. « Quand on dit Mayotte, on pense à la délinquance, alors qu’il y a tellement de belles choses chez nous. Je veux véhiculer le côté positif de mon île et je pense que chacun peut le faire à son niveau », ajoute-t-elle, pleine d’espoir pour l’île aux parfums.

Proposer de l’activité physique à des cocos et bacocos, c’est le pari d’Hairi Njema

-
Bacar Moissinga, 75 ans, s’est remise à l’activité physique avec Romane Sahuc.

De plus en plus isolées dans la société mahoraise, les personnes âgées se retrouvent souvent seules et sans activité. Msanda Mayotte, première structure d’aide et de maintien à domicile, a créé Hairi Njema, une association proposant des activités physiques adaptées à domicile pour accompagner les personnes ayant des pathologies chroniques ou en situation de handicap, Ce lundi 1er août par exemple, Bacar Moissinga, une habitante de Chiconi âgée de 75 ans, bénéficie de séances de sport supervisées par Romane Sahuc, 22 ans, chargée de prévention santé. Un moment de partage et de complicité qui change le quotidien des cocos et bacocos.

« Grâce au bouche à oreille, j’ai découvert Hairi Njema. On m’a dit qu’ils travaillaient bien et grâce à eux, aujourd’hui, je fais des activités. Alors qu’avant, je restais à la maison et je ne faisais rien », révèle fièrement Bacar Moissinga. C’est donc avec un peu de baume au cœur que la septuagénaire a rejoint ce nouveau système qui consiste à accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap n’est que positif. Elle s’est d’ores et déjà attachée à Romane Sahuc, la chargée de prévention santé de 22 ans, qui l’accompagne depuis moins de trois mois dans des activités sportives. « Elle est comme ma sœur, on fait des activités physiques. Elle est beaucoup à l’écoute et est très respectueuse. Lorsque je n’y arrive pas, elle ne me force pas. On fait les choses à mon rythme », indique la plus âgée.

Des activités physiques sur mesure

Afin de lutter contre la problématique de l’isolement, c’est Msanda Mayotte qui a décidé de créer ce dispositif proposant des activités physiques à domicile. « Durant la crise sanitaire, nous avons constaté un isolement assez important, c’est pourquoi nous avons mis en place ce dispositif qui va aider les personnes vulnérables à mieux vivre leur maladie. C’est ici que l’activité physique prend tout son sens. Elle est faite sur mesure, adaptée en fonction du patient », affirme El-Mahamoudou Chahid, le directeur adjoint de Msanda. Ouvert à tous, Hairi Njema accueille quinze personnes avec entrée et sortie permanente, et des accompagnements qui durent trois mois.

A la fin de cette période, les bénéficiaires sont orientés vers des structures telles que la CCAS (centre communal d’action sociale) d’Ouangani, la Maison de santé de Chiconi…qui sont dotés d’infirmiers qui peuvent prendre le relais. « Nous faisons en sorte que cet accompagnement soit subventionné afin qu’il soit totalement gratuit pour les bénéficiaires. On a la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports), l’ARS Mayotte, le Conseil départemental et le Dal (Document d’action Légale) », indique El-Mahamoudou Chahid.  Des structures qui sont en contact direct avec le public.

Les entreprises aussi concernées

« Nous souhaitons viser les entreprises d’ici la fin de l’année et leur proposer de pratiquer des activités physiques. Les trois points qui sont importants pour nous, c’est la santé, le bien-être et l’adaptabilité de nos services », considère le directeur adjoint. L’une des batailles de l’association est de toucher le plus grand nombre et d’obtenir des subventions pour continuer à accompagner les publics vulnérables et pérenniser ses actions. De quoi rassurer les cocos et bacocos mahorais qui sont au centre des préoccupations de Msanda et Hairi Njema.

#Sanaa, le nouveau festival de Mamoudzou, cherche ses sponsors

-
#Sanaa remplace le festival culturel de Mamoudzou, dont la dernière édition s’est déroulée en 2019.

La ville de Mamoudzou a lancé, ce vendredi 29 juillet un appel au sponsoring pour financer le futur événement culturel nommé #Sanaa, du 1er au 3 septembre. Le rappeur Niska et le chanteur malien Sidiki Diabate y sont attendus. Ce week-end musical remplacera le festival culturel de Mamoudzou (Fescuma), disparu depuis trois ans. Ce vendredi 5 août est le dernier jour dont disposent les sponsors pour se manifester afin de participer à l’aventure !

Il ne reste plus qu’une journée pour que les éventuels sponsors se manifestent auprès de la Ville de Mamoudzou. Celle-ci cherche des soutiens financiers pour le grand festival culturel #Sanaa prévu du 1er au 3 septembre. Il prend la suite du Fescuma (Festival culturel de Mamoudzou) dont la dernière édition a eu lieu en 2019.

Une dimension internationale

A ce changement de nom correspond également un changement de dimension : si le premier festival n’était que local, #Sanaa s’ouvre à l’international. « Sanaa » signifie « arts » en swahili et « beau, magnifique » en shimaore. Quinze artistes sont d’ores et déjà invités à participer à cette première édition dont cinq internationaux. Il s’agit notamment de Niska, rappeur parisien d’origine congolaise, et de Sidiki Diabate, chanteur malien de World Music. « Ce sont les deux artistes internationaux les plus connus du futur festival #Sanaa », précise Olivier Chauveau, le chargé de communication de la Ville de Mamoudzou. Mais il y aura également la Béninoise Queen Fumi et la Camerounaise Darina Victry. Quant au cinquième artiste international…cela reste pour le moment en cours de négociations !

Dix chanteurs mahorais seront également mis en avant et la population ne tardera pas à découvrir les noms des heureux élus. Toutefois, la présence de « stars internationales » assurera un rayonnement de Mayotte à minima dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien. « L’objectif est aussi d’attirer le public de la région », espère le chargé de communication. Une noble ambition qui nécessite une somme d’argent conséquente d’où l’appel au sponsoring !

Une opération qui porte ses fruits !

C’est la première fois que la Ville de Mamoudzou fait appel à des sponsors privés pour organiser un festival culturel et l’opération porte ses fruits, malgré le très court délai d’une semaine laissés aux structures privées pour se manifester. « Comme nous sommes une structure publique, l’appel aux sponsors est très encadré juridiquement, d’où ce court délai. Toutefois, les entreprises et associations se sont vraiment enthousiasmés et nous avons déjà reçu quelques beaux accords de principes », se réjouit Olivier Chauveau. D’autant plus que la concurrence fait rage pour être le seul de son domaine à apposer son logo sur l’affiche du nouveau festival #Sanaa !

Les personnes souhaitant sponsoriser le festival peuvent encore contacter la mairie de Mamoudzou aujourd’hui afin de lui recevoir le dossier à l’adresse : contact@mamoudzou.yt. Quoiqu’il en soit, #Sanaa promet d’être un bel évènement qui, nous l’espérons, pourra s’ancrer dans la région !

On a testé pour vous : le kite-surf dans la baie de Sakalava

-

A l’extérieur de la baie de Diego-Suarez, face à l’océan Indien, la baie de Sakalava est le paradis des kite-surfeurs. Sans cesse battue par les vents, le lieu est propice à un premier essai, quitte à finir le bec dans l’eau… C’est notre troisième épisode du carnet de voyage à Diego-Suarez (Madagascar).

A peine la voile se soulève qu’elle commence à tirer le corps vers l’avant. Cette première initiation au kite-surf dans la baie de Sakalava (à prononcer sans le dernier « a »), l’un des spots les plus connus de l’océan Indien, promet d’être sportif. A nos côtés, ce jeudi après-midi, Michel Zafa Theirahamba nous aide en nous tenant par le harnais. A 28 ans, c’est le seul local qui s’est lancé dans l’aventure du kite-surf en tant qu’indépendant, après avoir été longtemps moniteur chez les concurrents. « C’est une question de technique et de sentir les vents », prévient-il. Et sentir le vent, ça on peut dans la baie où la couleur émeraude prédomine. Il y souffle fort et constamment entre mars et novembre. Sur la plage, on ne s’y trompe pas d’ailleurs, une dizaine de prestataires de kite-surf se partagent le spot encore peu fréquenté en ce début juillet, malgré le retour de vols réguliers vers Antsiranana (Diego-Suarez).

Au moins, l’espace est davantage partagé. Il faut vraiment le faire exprès pour se rentrer dedans. Les plus aguerris multiplient les aller-retours. Les novices, comme nous, restent encore à proximité de la plage. C’est que le kite-surf demande un peu de pratique. « Il faut une dizaine d’heures pour être autonome », estime le moniteur. Et il faut surtout un peu de courage pour se dire qu’il va falloir maîtriser les éléments. L’eau, ça va, les quelques degrés perdus pendant l’hiver la maintiennent au stade de « fraîche ». C’est davantage le vent qu’il faut apprendre à dompter aujourd’hui.

« Pour avancer, ta voile doit faire des va-et-vient »

Les premiers essais ne sont pas très compliqués. L’expérience du cerf-volant dans notre jeunesse aura au moins servi à quelque chose. Dirigée par une barre où sont accrochés les lignes, la voile répond bien. « Dix heures », « midi », les consignes pour bien la placer rentrent également. Afin de laisser passer les badauds sur la plage qui jettent des regards un peu inquiets, le mieux est de quitter le sable pour se mettre déjà dans l’eau, immergé jusqu’à la taille.

Toujours avec le sourire, Michel « Kite Mada » Zafa Theirahamba enseigne son sport favori près du village où il a grandi.

Avant de monter sur une planche, la leçon consiste ce jour-là à savoir d’abord diriger sa voile. A gauche, à droite, l’exercice n’est pas difficile même si le souffle de vent est fort et continu. Après cette étape, ça se complique au moment où il faut commencer à se laisser glisser dans l’eau. « Pour avancer, ta voile doit faire des va-et-vient », indique Michel, en montrant d’un geste rapide la manœuvre à faire avec la barre. Facile à dire pour celui qui a grandi ici est arrivé quatrième aux derniers Jeux des îles à Maurice en représentant Madagascar. Le geste, d’abord peu sûr il est vrai, permet d’avancer timidement. Jusqu’à ce que la voile décide de nous projeter en avant, tête la première dans l’eau. Et si cette dernière paraissait fraîche au niveau de la taille, finalement, ça va.

Une, deux, finalement par trois fois, le vent nous projette. Le moniteur, qui en a vu d’autres et qui ne manque pas de patience, remontre la manière dont on doit manipuler l’objet. Encore quelques essais, parfois réussis, et les derniers rayons de soleil quittent déjà la baie.

Autour, les habitués ou touristes de passage profitent jusqu’au bout du spot avec une facilité déconcertante. Promis, la prochaine fois, on essaiera avec la planche.

Michel kite Mada, tél :+261 32 62 152 95, mail : michelkite1994@gmail.com. Page Facebook : Michel kite Mada. Tarifs : 40 euros l’heure, puis forfait six heures (250 euros), dix (400 euros), vingt…

Dahalani M’Houmadi devient sous-préfet dans les Alpes-de-Haute-Provence

-

Directeur de Mlezi Maore pendant trois ans, Dahalani M’Houmadi quitte ses fonctions mahoraises pour la sous-préfecture de Barcelonette, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il vient, en effet, d’être nommé « sous-préfet en service extraordinaire » par un décret du président de la République datant du 29 juillet. Lors d’une cérémonie au siège de la structure à Cavani, ce mercredi, il a tenu à remercier ses collaborateurs. « Mayotte est une population bienveillante. À Mlezi Maore, les personnes sont bienveillantes. Vous avez fait preuve de bienveillance envers moi, continuez de l’être entre vous et continuez à l’être vis-à-vis des bénéficiaires », reprend l’association sur sa page Facebook.

Anne Scheuber, actuellement directrice générale adjointe, assurera l’intérim jusqu’à la nomination officielle d’un nouveau directeur ou d’une nouvelle directrice.

Département : La plateforme des Jeunes Talents mahorais est lancée

-

Le conseil départemental de Mayotte a annoncé l’ouverture, depuis le lundi 1er août, de la plateforme pour les demandes d’aides individuelles et les subventions en faveur du développement de l’excellence sportive. Celle-ci est accessible sur le site de la collectivité dans la rubrique lecd976soutientmonprojet.fr.

Destiné aux jeunes athlètes mahorais, le dispositif entend les soutenir financièrement dans leur pratique et faire ainsi rayonner l’île au-delà des frontières du lagon. L’ouverture de la plateforme coïncide aussi avec la fin « des demandes non transmises sous forme matérialisées », prévient le Département. Pour tout renseignement sur le site, appeler le 02 69 66 55 44.

A Chirongui, la circulation sur la route nationale est modifiée avec les travaux

-

Les travaux entrepris sur la route nationale à Chirongui obligent la préfecture de Mayotte à prendre un arrêté mis en œuvre dès ce vendredi. En effet, jusqu’au 31 janvier 2023, la circulation des véhicules sera réglementée.

Des feux tricolores seront installés, le dépassement est désormais interdit et la vitesse est désormais limitée à 30 km/h sur le tronçon en réfection. « Aucun stationnement ne sera toléré », annonce la mairie de Chirongui. « La municipalité compte sur votre prudence et votre compréhension pour la gêne occasionnée », ajoute-elle.

Lancement de l’appel à projets Contrat  d’Engagement Jeune (CEJ) – volet jeunes en rupture

-

Lancé fin avril suite à la mise en œuvre du contrat d’engagement jeune le 1er mars, l’appel à projets Contrat d’Engagement Jeune, Jeunes en Rupture concerne le public de 16 à 25 ans (jusqu’à 29 ans pour les jeunes en situation de handicap) présentant un risque d’exclusion sociale. Il a pour principal objectif de pallier les freins périphériques à l’insertion des jeunes afin qu’ils puissent signer le CEJ et réussir leur insertion professionnelle. L’appel à projets sera clôturé le 31 août 2022.

« Toute personne morale publique ou privée en bonne santé financière, ayant au moins deux ans d’existence ou liée juridiquement à une personne morale ayant deux ans d’existence et étant dans la capacité technique de mettre en œuvre le projet présenté » est éligible. Il faut que le projet dispose de « toutes les pièces justificatives demandées et répondant aux objectifs et aux attentes de l’appel à projets ».

Les dossiers devront être déposés sur la plateforme demarches-simplifiees.fr. Le lien de candidature à cet appel à projets sera disponible sur le site de la DEETS, de la préfecture de Mayotte, de l’Agence régional de santé, du Conseil départemental, du rectorat et de la DEAL. Parallèlement, des mails contenant le lien ainsi que les informations liées à cet appel à projets seront diffusés par les services de la DEETS et les partenaires.

Mails : 976.insertion@deets.gouv.fr ou daammata.saidali@deets.gouv.fr

Plusieurs appels à projets du fonds européen agricole pour le développement rural sont arrivés à terme

-

À l’approche de la fin de la programmation du programme de développement rural de Mayotte 2014-2020, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt informe le public de la clôture de certains appels à projets (AAP) relatifs à l’attribution d’une subvention au titre du FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural).

Sont ainsi clôturés les AAP dans le domaine du développement agricole :

Mesure 2 « Services de conseil, services d’aide à la gestion agricole et services de remplacement sur exploitation », dont l’accompagnement technico-économique des exploitations agricoles (ouvert le 22/09/2020) et la réalisation et suivi des plans de développement des exploitations agricoles (ouvert le 15/02/2021).

Mesure 16 « Coopération » dont l’aide à la mise en place et au fonctionnement des groupes opérationnels du PEI pour la productivité et le développement durable de l’agriculture (ouvert le 30/12/2020)

Dans l’aménagement des territoires ruraux :

Mesure 7 : Services de base et rénovation des villages dans les zones rurales, dont le plan de gestion et de protection des espèces et des milieux forestiers et autres espaces naturels (ouvert le 28/06/2021), les aménagements touristiques pour l’accueil du public en zones forestières et autres zones naturelles (ouvert le 28/06/2021) et la préservation et restauration du patrimoine naturel (ouvert le 14/04/2021)

Concernant les investissements dans la gestion des eaux pluviales et la sécurisation des voiries, l’AAP ouvert le 6 mai 2021 est clos depuis le 3 novembre de la même année. Pour les services de base et équipements de proximité pour la population rurale ouvert le 4 mai 2021, l’AAP est clos depuis le 3 novembre 2021. Celui ouvert le 9 mai de cette année reste ouvert.

Pour toute information sur les AAP, se reporter au site internet de la DAAF :

https://daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr/programmation-2014-2022-r176.html

Le prix des taxis-ville passe à deux euros la course

-

Après plusieurs mouvements sociaux de protestation, les syndicats de taxis de Mayotte ont enfin obtenu une avancée. Vendredi dernier, ils ont signé une convention avec la préfecture faisant passer le prix de leur course à deux euros au lieu des 1,60 euro qui avaient cours depuis plusieurs années. Une victoire pour les syndicats, mais un risque de voir les clients se tourner davantage vers les « taxis mabawa » qui pratiquent des tarifs moins chers… Cette hausse des prix est entrée en vigueur, ce mardi 2 août.

L’augmentation du prix de la course était une vieille revendication des syndicats de taxis de Mayotte. En effet, ce dernier stagnait depuis plusieurs années à 1,60 euros par personne et par course. Or, avec les embouteillages croissants, l’augmentation du prix de l’essence et la prolifération des taxis illégaux dit familièrement « taxis mabawa », les artisans taxis ne s’y retrouvaient plus financièrement. Après moultes palabres avec la préfecture de Mayotte, les syndicats de taxis ont réussi à obtenir de cette dernière qu’elle fasse passer le prix de la course à deux euros.

« Nous souhaitions 2,50 euros, mais nous sommes déjà contents de cette avancée ! » déclare Idjady Zakaria, secrétaire général du syndicat des taxis de Petite-Terre. Ce même syndicat qui avait organisé une « opération escargot » à la fin du mois de juin pour protester contre les tarifs des courses jugés trop bas. « Tout a augmenté : le prix de l’essence, des véhicules, des réparations ! Il est normal que la course augmente aussi », déclare quant à lui Madi Baco, le président du syndicat des artisans taxis-ville de Mayotte.

Un risque de voir les usagers se tourner vers les taxis mabawa ?

Au fil du temps, le prix de la course des taxis n’a cessé d’augmenter passant d’un euro à 1,60 euro en l’espace d’une dizaine d’année. Inflation oblige, certes, mais les taxis mabawa pourront tirer leur épingle de ce jeu. « Nous comptons sur les forces de l’ordre pour régler ce problème », rétorque Idjady Zakaria, qui précise que la fourrière mise en place par la préfecture est d’ores et déjà opérationnelle. Tant que les lignes de bus ne seront pas mises en place sur l’île, les piétons seront bien obligés se plier aux règles imposées par les taxis qui, souvent, ne vont pas partout de peur d’abîmer leurs voitures sur des routes trop cabossées. Ils misent en outre de plus en plus souvent sur des minibus neuf places qui font perdre beaucoup de temps aux usagers alors que les taxis moto illégaux sont beaucoup plus rapides et se faufilent entre les files de voitures embouteillées…

Par conséquent, ces nouveaux tarifs seront-ils vraiment avantageux pour les artisans-taxis ? Rien n’est moins sûr…

Les tarifs du carburant et du gaz en baisse

En dépit d’une demande toujours aussi forte, le prix du pétrole est à la baisse en ce mois d’août au niveau mondial. Combiné à l’aide exceptionnelle de quinze centimes d’euros par litre mise en place par le Gouvernement, le tarif de l’essence connaît donc une diminution depuis ce lundi. Dans les stations-service mahoraises, il est au maximum de 1.89 euro par litre sur décision de la préfecture de Mayotte, contre 1.97 euro précédemment. Même chose pour le diesel qui passe à 1.62 euro par litre (1.77 euro en juillet).

Quant au prix du gaz, il « reste stable, la baisse de la parité euro/dollar compensant la baisse de la cotation mensuelle du butane », indique la préfecture. Une bouteille de gaz de 12 kg coûte ainsi 27 euros.

Le pétrole lampant (1.29 euro par litre), le mélange détaxé (1.37 euro par litre) et le GO Marine (1.24 euro par litre) sont également concernés par des diminutions.

Le service des urgences du centre hospitalier entame sa mue

-
Le service des urgences est devenu plus agréable pour les patients grâce aux travaux d’embellissement.

Désormais, les Mahorais pourront bénéficier d’un service des urgences beaucoup plus agréable qu’auparavant. La première phase des travaux de rénovation du service des urgences de l’hôpital vient en effet de s’achever. Pas d’agrandissement, mais des travaux de rénovation des sols, des peintures et davantage d’hygiène pour une atmosphère plus agréable pour les patients.

« Nous avons entendu les plaintes des Mahorais régulièrement publiées sur les réseaux sociaux concernant l’état du service des urgences et avons décidé de remédier à ce problème », expliquent de concert Abdallah Fahardine, le cadre soignant des urgences, le Dr Florence Greco, la cheffe du service des urgences par intérim, et Joël Patin, l’ingénieur en charge des travaux. Ceux-ci correspondaient de toute façon à une volonté du nouveau directeur de l’hôpital de mettre en route « un programme d’amélioration des locaux sensibles ». Les locaux du centre hospitalier de Mayotte sont vétustes, ce qui génère une atmosphère désagréable pour les patients qui doivent souvent attendre très longtemps avant d’être pris en charge, la faute au manque de personnel bien connu au sein du CHM en général et des urgences en particulier.

La salle de déchoquage a été entièrement rénovée.

C’est la raison pour laquelle ce service a été pris en charge en priorité par l’ingénieur Joël Patin. La première phase des travaux vient de s’achever à la fin de la semaine dernière, mais la phase 2 est déjà en cours de préparation. Il s’agira de terminer les revêtements des sols et surtout d’améliorer le circuit d’entrée des ambulances afin qu’elles puissent acheminer les patients vers les urgences sans avoir à effectuer les manœuvres fastidieuses qu’elles étaient obligées de faire auparavant. « Il s’agit de travaux visant à améliorer le confort et les conditions d’accueil des patients », précise l’ingénieur. Le flux de patients demeurera le même, mais il se peut que ces travaux génèrent un temps d’attente plus long que d’habitude étant donné que toute l’organisation du service a été revue pendant le chantier.

Les services dits « sensibles » progressivement rénovés

Après les urgences, ce sera au tour du service pédiatrique. « Nous devrons faire un peu de camping le temps des travaux, mais cela en vaut la peine ! » assure le Dr Florence Greco. Ensuite, l’ingénieur s’attèlera au service néo-natalité, l’un des plus surchargés de Mayotte, puis aux blocs opératoires qui en a bien besoin. Comme pour les urgences, les plâtres seront refaits pour limiter l’impact de l’humidité, les peintures rafraîchies et l’éclairage amélioré. « L’objectif est de faire des travaux pérennes qui tiennent le coup au moins quinze ans », précise l’ingénieur. En tout cas, la phase 1 des travaux de rénovation des urgences est désormais terminée, reste à finaliser le circuit des ambulances et quelques pièces annexes.

Quelques espaces restent encore à rénover…avant presque toutes les salles étaient dans cet état !

Certes, il ne s’agit là que de travaux de confort et d’embellissement, mais cela améliorera l’atmosphère, ce qui n’est guère un luxe lorsqu’on est souvent obligé de subir des heures d’attente tout en étant parfois atteint de pathologie pénibles à supporter. Quant aux travaux d’agrandissement du CHM, s’ils figurent dans le plan de route du nouveau directeur, ils restent pour le moment à l’état de projet et aucune date précise n’a été fixée concernant leur concrétisation pour le moment…

(de g. à d.) Joël Patin, l’ingénieur en charge des travaux, le Dr Florence Greco, la cheffe de service par intérim et Abdallah Fahardine, le cadre de service.

« Il y a deux semaines, on me demandait ce que je voulais pour le goûter »

-
De toute l’île, les nouveaux étudiants mahorais sont venus chercher des conseils, voire des solutions, à l’approche de leur départ vers la métropole ou La Réunion.

Conscient que le départ en métropole ou à La Réunion est une étape majeure dans la vie des étudiants mahorais, le Département les a invités, ce mardi, à une matinée axée sur la mobilité. Sur le parking de l’Alpa Joe, à Mamoudzou, conseils et encouragements ont été donnés à des jeunes qui plongeront bientôt dans le grand bain estudiantin.

Il reste un mois pour une partie d’entre eux, un peu plus pour d’autres. Une centaine de primo-étudiants mahorais qui s’apprêtent à rejoindre la métropole ou La Réunion ont répondu à l’invitation du conseil départemental de Mayotte, ce mardi, sur le parking de l’Alpa Joe. Venus de toute l’île, ils viennent chercher des réponses au sujet du financement de leurs études, aux démarches qu’ils doivent accomplir et même parfois leur autonomie. C’est le cas de Moinaecha, 18 ans, récente bachelière du lycée de Sada. « Il y a deux semaines, on me demandait ce que je voulais pour le goûter. Là, on me pose la question de ce que je veux faire plus tard », s’inquiète la future étudiante en licence d’Histoire de l’Université Jean-Jaurès de Toulouse (Haute-Garonne). Non boursière, elle peine à trouver un logement dans la Ville rose. Elle s’attend donc à « squatter » dans un premier temps chez son frère déjà installé sur place. Autrement, ce sont les nouveautés du quotidien, « comme prendre le métro », qui ne la rassurent pas pour l’instant.

Moinaecha et Larisse vont bientôt découvrir la vie étudiante en métropole, respectivement à Toulouse et Montpellier.

Larisse, lui aussi originaire de Sada, est un peu plus confiant. Pas encore majeur, il va pourtant vivre seul à Montpellier (Hérault) où il intègre la faculté Paul-Valéry. Il y étudiera les langues étrangères appliquées (LEA), avant peut-être de continuer dans le commerce international. Aimant bien sortir, il va falloir qu’il fasse attention à sa bourse en arrivant en métropole. « On n’a pas appris à gérer notre argent », concède-t-il.

« Ce n’est pas évident de quitter papa et maman »

Ces inquiétudes, le Département a tenté d’y remédier, ce mardi matin. Organismes départementaux et associations ont passé la matinée à prodiguer des conseils. A leurs pieds, les ex-lycéens ont également gardé un sac offert par le Département. Outre un t-shirt et une clé USB, les étudiants reçoivent un guide où figurent les aides auxquelles ils peuvent prétendre. Sur la dernière page, des coordonnées de médiateurs dans chaque académie et celles de la DPSU (direction de politiques scolaires et universitaires) montrent le soutien non négligeable reçu par ces jeunes qui approchent du grand départ. « Ce n’est pas évident de quitter papa et maman », admet Daoud Saindou-Malidé, vice-président du conseil départemental, au cours de son discours.

Rosette Vitta, conseillère départementale et présidente de la Coba, a prévenu les étudiants qu’ils sont « les premiers acteurs » de leur réussite.

« Vous êtes là aussi afin de vous sensibilises pour que votre année se passe dans les meilleures conditions », prévient celui qui est aussi président de la commission formation. Espérant « un retour sur investissement » grâce à ceux qui feront le choix de revenir à Mayotte après leurs études, il   regrette cependant « un taux non négligeable d’échecs ». Ainsi, les félicitations adressées aux nouveaux bacheliers se sont très vites transformées en encouragements à ne pas relâcher les efforts une fois atterris en métropole.

Rossette Vitta, elle aussi élue du Département et présidente de la Coba (commission d’octroi des bourses et aides), ne dit pas autre chose. « Vous êtes les premiers acteurs de votre réussite », avertit-elle.

Presqu’île de Bouéni : Un plan de gestion de l’espace naturel sensible (ENS) réalisé avec les habitants

-
La sauvegarde du patrimoine naturel de la presqu’île de Bouéni est au cœur du plan de gestion en cours d’élaboration.

Lassociation « Naturalistes, environnement et patrimoine de Mayotte » a pour but de protéger les richesses naturelles de l’île tout en les mettant en valeur. Une étude concernant les usages socio-économiques de lENS de la presqu’île de Bouéni est en cours. Sa mise en place demande une concertation avec les acteurs du territoire afin de les informer et d’évaluer leur perception du projet. Un questionnaire à destination des habitants a ainsi vu le jour (lire ci-dessous).

En stage chez les Naturalistes de Mayotte, Juliette Perea, 23 ans, est chargée de l’analyse des enjeux socio-économique de la presqu’île de Bouéni. En effet, Mayotte regroupe des espaces naturels à forte valeur écologique et patrimoniale, et le site de la presqu’île est l’un des huit sites pilotes validés par le conseil départemental de Mayotte dans son schéma des ENS sorti en 2019. Le but de ce projet est de protéger les dernières reliques de forêt naturelle en menant des actions de restauration écologique, en améliorant les connaissances et en proposant un plan de gestion pour le site. « Nous travaillons également avec des agriculteurs afin de comprendre comment ils travaillent et comment est-ce qu’on peut travailler avec eux », indique la stagiaire. Cette démarche permettra à l’association de préconiser des actions de gestion à destination des futures gestionnaires du site pour préserver l’environnement tout en permettant aux agriculteurs de poursuivre leur activité.

Une réunion publique avec les habitants le 10 août  

Dans le but d’établir un plan de gestion efficace qui doit voir le jour en août 2023, il est primordial pour l’association de travailler en concertation avec les usagers du site. « En parallèle, on va organiser une réunion publique au CCAS (centre communal d’action sociale) de Bouéni le 10 août, elle est ouverte à tous les habitants de la commune.  Une façon de permettre aux participants de nous aider à construire une réflexion autour des enjeux de l’espace naturel sensible de Bouéni », affirme Juliette Perea. En plus du questionnaire, cette réunion va permettre de connaître les aspirations des habitants concernant l’évolution de leur environnement.

Un engagement qui nécessite la participation du plus grand nombre.

La population appelée à répondre à un questionnaire

Afin d’évaluer les usages qu’il y a sur la presqu’île de Bouéni et savoir comment la population perçoit l’utilisation de cet espace naturel du sud de Mayotte, la stagiaire en charge de l’élaboration du plan de gestion a créé un questionnaire accessible jusqu’en septembre 2022. Grâce aux retours, l’association des Naturalistes espère mener des actions en accord avec les usages existants sur le territoire.

Lien vers le questionnaire :

https://docs.google.com/forms/ d/e/1FAIpQLSeaS0y8Jc65UJBK3Awo 4txLh96Pk0Z-O6kP_ 2706W1TR3tdmw/viewform?usp=sf_ link

Catherine Vannier sera la nouvelle présidente du tribunal judiciaire

-
Dotée d’une solide expérience en Polynésie française, Catherine Vannier prend la suite de Laurent Ben Kemoun. (@Tahiti Infos)

Laurent Ben Kemoun étant en partance, il fallait lui trouver un(e) remplaçant(e) au poste de président du tribunal judiciaire de Mamoudzou. C’est chose faite officiellement depuis la nomination, par décret du président de la République en date du 1er août (publié au Journal officiel de ce mardi) et sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature, de Catherine Vannier comme conseillère à la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion. Elle y assurera la fonction de présidente de tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Originaire de Bourgogne, Catherine Vannier a rejoint l’école nationale de la magistrature (ENM) en 1990, après avoir été sous-directrice d’établissements pénitentiaires. Auditrice de justice, elle devint en août 1994 substitut du procureur de la République auprès du tribunal de grande instance (TGI) de Laon, dans l’Aisne, avant d’être nommée, en août 1996, substitut du procureur de la République au TGI de Créteil puis, en 1999, juge de l’application des peines du TGI de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. Elle siégea à cette époque au conseil d’administration de l’école nationale de la magistrature en qualité de représentante syndicale, au titre du Syndicat de la magistrature (un syndicat classé à gauche).

Une longue carrière en Polynésie française

Elle a une solide expérience de l’outre-mer, notamment en Polynésie française. Ainsi fut-elle juge à Papeete de novembre 1991 à juillet 2009, avant de devenir juge de la section de Nuku-Hiva, dans l’archipel des Marquises. Lors de ce séjour, elle se passionna pour la réhabilitation de Pouvana’a a Oopa Tetuaapua, surnommé “te Metua”, le “père de la nation tahitienne”, figure du mouvement autonomiste polynésien dont la condamnation pénale de 1959 fut annulée par la Cour de cassation, saisie d’une requête en révision, en octobre 2018. Elle soutint en 2004 un mémoire de DEA intitulé « Le procès de pouvanaa a Oopa (1958-1960) » à l’Université de la Polynésie française, sous la direction de l’historien Jean-Marc Regnault, avec lequel elle signa un ouvrage, « Le Metua et le Général : un combat inégal. Un complot colonial en Polynésie française », publié aux Éditions de Tahiti en 2009.

Outre ses fonctions de juge itinérante aux Marquises, elle eut à connaître de questions foncières avec les spécificités polynésiennes puisqu’elle fut aussi juge chargée des terres puis juge chargée de l’expropriation pour tout ce territoire ultramarin. La principale difficulté à laquelle elle fut confrontée, a-t-elle expliqué en 2015 à nos confrères de Tahiti Infos, résultait du statut indivis de nombreuses terres de la Polynésie. Elle fut d’ailleurs auditionnée en 2016 par la délégation sénatoriale à l’outre-mer lors des travaux de celle-ci sur la sécurisation des droits fonciers, travaux dont le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, était l’un des rapporteurs.

Elle était présidente du TGI de Saint-Gaudens

Elle devint ensuite, en avril 2016, vice-présidente du tribunal d’instance de Cannes (Alpes-Maritimes) avant de retourner en outre-mer, cette fois à La Réunion, ou elle fut nommée en mai 2018 vice-présidente de la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion. Avant sa nomination à Mayotte, elle était depuis août 2020 conseillère à la cour d’appel de Toulouse, exerçant les fonctions de présidente du tribunal judiciaire de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne.

Passionnée de plongée sous-marine, de randonnée et d’archéologie, selon nos confrères de La Dépêche du Midi, Catherine Vannier succède à Laurent Ben Kemoun qui avait été nommé par un décret du 16 août 2019 président du tribunal de grande instance, devenu tribunal judiciaire de Mamoudzou et dont on savait le départ imminent après trois années passées à la tête de la juridiction mahoraise. La nouvelle affectation de ce dernier n’est pas encore connue.

 

Siti Boina, étudiante à Vatel : « Je me sens plus comme étant une employée qu’une stagiaire »

-
Siti Boina a intégré l’hôtel restaurant de La Bastide de Pierres à Gordes dans le Vaucluse comme stagiaire polyvalente.

Première école de management de l’hôtellerie et du tourisme sur l’île aux parfums, Vatel donne la chance à ses élèves d’acquérir de nouvelles compétences en leur accordant la possibilité de voyager. Trois jeunes étudiantes mahoraises – Yasmine Daoud, Léa Youssouf et Siti Boina – sont parties à la rencontre du monde hôtelier pour une durée de cinq mois dans l’hexagone. Cinq mois de découverte, d’apprentissage et d’enrichissement professionnel. Retour sur leurs expériences respectives dans cette série.

Après avoir obtenu son BTS tourisme en métropole, Siti Boina décide de revenir sur son île natale, où elle rejoint la première promotion de l’école Vatel à la rentrée 2021. Quelques mois plus tard, elle intègre l’hôtel restaurant de La Bastide de Pierres à Gordes dans le Vaucluse comme stagiaire polyvalente. Touche à tout, la jeune femme se fond parfaitement dans ce nouveau corps hôtelier, ce qu’elle ne manque pas de faire savoir : « Je me sens plus comme étant une employé qu’une stagiaire. Je suis au poste de runner boisson, mais cela varie régulièrement. En début de semaine, je peux par exemple être au runner nourriture. »

Ce qui montre bien que son statut n’est en aucun cas un frein aux missions à responsabilités qu’on peut lui accorder. Confiante et sûre d’elle, l’apprentie n’a pas eu d’appréhension lors de son arrivée au restaurant puisqu’elle estime tout simple que « cela ne sert à rien d’en avoir« .

« À Mayotte, il manque quelque chose »

Avant La Bastide de Pierres, Siti Boina a pris le pouls dans quelques établissements sur Mayotte. Ce qui lui permet aujourd’hui de soulever des aspects significatifs de ses différentes expériences. « Le restaurant est très pointilleux sur la motivation de ses employés au travail.  Ici, ils ne prennent que des gens qui ont envie de travailler. Si tu n’as pas envie, on te vire. Nous faisons partie intégrante du restaurant et nous ne sommes pas là pour nous amuser » souligne la stagiaire. De quoi montrer que le sérieux et la rigueur sont deux piliers importants de sa formation et de son futur environnement professionnel !

Soucieuse de voir le 101ème département évoluer dans le bon sens, Siti Boina compte bien profiter de son immersion dans l’Hexagone pour changer la donne et apporter son expertise. Une prise de conscience qui ne remet en aucun cas en question le chemin parcouru sur l’île aux parfums. Bien au contraire ! « À Mayotte, nous avons des restaurants qui fonctionnent plutôt bien, mais pour moi il manque quelque chose« , conclut Siti Boina, qui ne cache pas son envie de devenir sa propre patronne et d’ouvrir à terme son propre établissement culinaire. Une aubaine pour le territoire.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes