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Journées d’Interco’ Outre-mer les 7, 8 et 9 septembre

Les prochaines Journées d’Interco’ Outre-mer se tiendront les 7, 8 et 9 septembre 2022 à Chalon-sur-Saône. Elles sont accueillies par Sébastien Martin, président du Grand Chalon et d’Intercommunalités de France, et ont pour thème général « Les capacités et pouvoir d’agir des intercommunalités d’Outre-mer à l’aune des transformations des territoires ».

Se questionner et susciter le débat sur ce qu’est la mission d’un élu intercommunal aujourd’hui, aborder la complexité des sujets fonciers et de planification ou encore nourrir les réflexions sur les grands enjeux de la transition écologique et énergétique dans les territoires d’Outre-mer, le choix des séquences résonnent avec les préoccupations de premier ordre des intercommunalités ultramarines.

Alternant témoignages d’élus et techniciens des collectivités d’Outre-mer et du Grand Chalon et bénéficiant de l’appui d’experts (Intercommunalités de France, Cerema, Anel, …), les journées d’Interco’ Outre-mer mobilisent des intervenants aux profils divers qui contribuent aux réflexions à caractère politique et stratégique pour lesquelles une large place est laissée aux débats et à des temps de visites de sites d’intérêt communautaire du Grand Chalon.

La caravane « Mon quartier entreprend » repart sur la route

La caravane du concours « Mon quartier entreprend » sillonnera les quartiers prioritaires de 11 communes (Mamoudzou, Dembéni, Kani-Kéli, Chiconi, Sada, M’Tsangamouji, Ouangani, Tsingoni, Acoua, Bandraboua et Koungou) du 23 août au 25 novembre dans le but de sensibiliser les populations les plus éloignées du monde de la création et gestion d’entreprise. La mission de cette tournée ? Susciter des vocations entrepreneuriales aux porteurs de projets, accompagner les très jeunes créateurs d’entreprise (moins de deux ans) à se professionnaliser entant que chef d’entreprise, et faire vivre une expérience enrichissante aux concurrents.

À l’origine de ce concours, il y a le dispositif Oudjerebou proximité. La première édition a mobilisé près de 37 candidats répartis sur trois communes (Kani keli, Koungou et Mamoudzou). Durant 96 heures, les équipes de Oudjerebou ainsi que ses partenaires vont challenger les porteurs d’idée en les mettant en situation de gestion de projet.

 

« Stop à la discrimination contre les travailleurs à Mayotte »

Par décret en date du 29 juillet dernier, le ministère du Travail a fixé le SMIC applicable en métropole et dans les départements d’Outre-mer, y compris Mayotte. Pour la confédération générale des travailleurs à Mayotte, les salariés de l’île aux parfums sont discriminés sur le taux de SMIC appliqué qui est de beaucoup inférieur au taux du SMIC horaire dans l’Hexagone et dans les autres territoires ultramarins.

Sachant que l’ordonnance du 25 octobre 2017 donne la possibilité au DOM-TOM d’appliquer un taux de SMIC supérieur au taux national, la CGT-Ma demande que « le préfet organise une commission consultative du travail en urgence afin de proposer un taux du SMIC pour Mayotte qui tiendrait compte à la fois de l’inflation locale et aussi du rattrapage que nous avons à faire pour aligner le taux du SMIC de Mayotte au taux national, soit 11.07 euros ».

Jetez vos déchets à Sada avec l’opération de déchèterie mobile

La communauté de communes du Centre-Ouest en partenariat avec la ville de Sada et le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (SIDEVAM 976) organisent ce samedi 13 août une opération de déchèterie mobile de 8h à 14h sur le parking du terrain de pétanque de Sada. L’occasion pour les habitants de se débarrasser de leurs encombrants (meubles, matelas, canapés, sommiers), ferrailles (vélos, pièces en fer, bouts de tôle), déchets verts (branchages, feuilles mortes, tontes de gazon), déchets électriques-électroniques (réfrigérateurs, micro-ondes, machines à laver, téléviseurs) ainsi que de leurs textiles, linge de maison, chaussures qu’ils n’utilisent plus. Adoptez les bons gestes et optez pour la déchetterie mobile !

Devenez famille d’accueil pour la protection judiciaire de la jeunesse

Le placement en familles d’accueil des mineurs suivis au titre de l’enfance délinquante est l’une des modalités de prise en charge proposées par le ministère de la justice. L’idée est d’accueillir temporairement des jeunes ayant commis une infraction, de les accompagner, de participer à leur éducation et à leur insertion, mais aussi de leur offrir un cadre rassurant. Cela peut convenir à certains mineurs qui ont besoin d’un cadre rassurant, sûr, mais différent de leur environnement social ou familial.

L’essentiel de ce mode de placement est de disposer de qualités relationnelles, d’écoute, d’autorité et de patience. Les jeunes accueillis, âgés de 13 à 17 ans, ont avant tout besoin de personnes solides et disponibles, en mesure de comprendre leur situation et de s’y adapter. L’une des missions principales est de les aider dans des démarches administratives.

Être famille d’accueil, c’est aussi des responsabilités : collaborer avec une équipe de la protection judiciaire de la jeunesse au quotidien (éducateurs et éducatrices, psychologues, encadrement). Les accueils peuvent être modulables et adaptés aux contraintes de chacun (semaines, week-ends ou vacances scolaires uniquement). Les familles reçoivent une indemnité journalière de 40 euros, qui a été revalorisée en janvier 2020. Le reste des dépenses (transport, habillement, soins etc.) est pris en charge par la PJJ.

Pour candidater, il suffit de contacter l’unité éducative d’hébergement diversifié de Mamoudzou au 06.39.69.54.92 ou par email à uehd-mamoudzou@justice.fr.

 

« Uzuri Wa Mwendro » : les inscriptions sont ouvertes

Pour la 4ème année consécutive, l’événement intercommunal « Uzuri Wa Mwendro », les plaisirs de la marche, revient pour transporter les habitants de Mayotte à la découverte des richesses du coeur de l’île. Organisé en partenariat avec la communauté de communes du Centre-Ouest et son office de tourisme, l’objectif est de faire connaître les cinq communes du territoire, leurs atouts historiques et culturels, leur patrimoine ainsi que leurs acteurs touristiques. Du samedi 20 août au dimanche 18 septembre, les participants auront cinq week-ends pour explorer les cinq localités du Centre-Ouest entre randonnées pédestres et VTT, visites d’exploitations agricoles, activités nautiques, animations culturelles et gastronomiques.

Samedi 20 août : randonnée pédestre à Mtsangamouji de neuf kilomètres, départ à 7h du « Petit Banga ». Dimanche 21 août : randonnée VTT, niveau expert, départ à 7h du pôle d’excellence rurale de Coconi et visite de la ferme agricole de Boinahéry à Combani à partir de 8h30. Samedi 27 août : randonnée pédestre à Tsingoni, départ à 7h de la Mosquée. Dimanche 28 août : visite de l’exploitation de vanille de Foundi Madi à Tsingoni, rendez-vous à 8h30. Samedi 3 septembre : randonnée pédestre à Chiconi, départ à 7h de place Sicotram. Dimanche 4 septembre : randonnée VTT, niveau débutant et intermédiaire, départ du terrain de Bahédja et visite de l’exploitation de Dani Salime à Kahani, rendez-vous à 8h30. Samedi 10 septembre : randonnée pédestre à Sada, départ à 7h de la Maison de l’artisanat. Dimanche 11 septembre : visite de l’exploitation Maora Land à Kahani, rendez-vous à 8h30 et initiation à la pêche au djarifa à Chiconi et activité kayak à Tanaraki. Samedi 17 septembre : randonnée pédestre à Ouangani, départ à 7h du pôle d’excellence rurale de Coconi. Dimanche 18 septembre : immersion au pôle d’excellence rurale de Coconi – village agricole et exposition.

Afin de soutenir les agriculteurs locaux, cette année, les visites d’exploitations sont payantes. Pour s’inscrire, rendez-vous sur la page Facebook « Tourisme Centre Ouest Mayotte » ou appelez au 06.39.21.42.24. Les inscriptions sont possibles jusqu’à la veille de chaque sortie.

Réforme de la réserve civile : dix élèves en formation

Le lundi 18 juillet, le commandant de police Frédéric Devise, le chef du service territorial du recrutement et de la formation de la DTPN 976, ouvrait la première promotion de la réserve opérationnelle de la police nationale, issue de la réforme de la réserve civile. Le 29 juillet, les dix élèves réservistes terminaient la première partie de leur formation, et tous validaient leur aptitude au port de l’arme. Ils poursuivront leur formation du 22 au 26 août par l’apprentissage des techniques d’intervention au cours de mises en situation. « Tous se sont montrés motivés et engagés à servir au sein de nos rangs. Rejoindre notre réserve opérationnelle, c’est être utile aux autres, c’est simple, rémunéré et près de chez soi, jusqu’à 90 jours par an. Vous serez formés à intervenir sur la voie publique, encadrés par des policiers, pour assurer, avec nous, la sécurité de la population. »

« On m’a blessé comme si on me découpait »

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Avec toujours le bras en écharpe six semaines après les faits, la victime âgée de 15 ans a reçu 45 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Deux jeunes hommes de 22 et 19 ans ont été condamnés à trois ans de prison, dont une année avec sursis, ce lundi après-midi, pour s’en être violemment pris à des adolescents de 15 et 17 ans. Les deux auteurs originaires de Doujani ont visé arbitrairement les seconds domiciliés à M’Tsapéré, blessant sérieusement le plus jeune à l’épaule avec un couteau.

« Je n’ai jamais compris pourquoi les gars de Doujani et M’Tsapéré se tapent dessus ! » lance, perplexe, le président du tribunal, Laurent Ben Kemoun. Ce lundi après-midi, au cours d’une comparution immédiate, victimes comme auteurs des faits n’ont pas su l’aider sur ce point. Le 1er juillet dernier, devant le centre commercial Baobab, à Mamoudzou, c’est pourtant dans le cadre d’un énième conflit inter-villages que les deux prévenus ont pris à partie deux adolescents en plein milieu de l’après-midi. Alors que le plus jeune, âgé de 15 ans, était en train d’acheter à manger, son ami était devant, à l’attendre à côté de son vélo. « On m’a attrapé le t-shirt et on m’a demandé d’où j’étais. J’ai dit : « M’Tsapéré », et on m’a frappé », se souvient le jeune homme de 17 ans, à la barre. Plus grand et plus costaud que lui, son adversaire âgé de 19 ans lui a en effet mis un coup de poing dans le visage. « Un geste gratuit », selon le président du tribunal, qui serait une réponse à un caillassage qui se serait produit la veille entre des jeunes des deux villages.

Et l’agression ne s’est pas arrêtée là. Le plus jeune, qui est sorti du centre commercial, a tenté de s’interposer. Mais l’assaillant et l’un de ses amis l’ont poursuivi, cette fois-ci en sortant un couteau pour l’un et une machette pour l’autre. Le premier est arrivé à hauteur du jeune homme et l’a blessé gravement à l’épaule. « On m’a blessé comme si on me découpait », raconte la victime, avec toujours le bras en écharpe. Un autre coup a été aussi porté au bras. Courant pour échapper à ses agresseurs, la victime a réussi à se réfugier dans le Somaco à proximité, avant de s’évanouir.

 « Soyez cohérent avec vous-même »

Reconnaissant le coup de couteau qui aurait pu être fatal si un organe vital avait été touché, le jeune de 19 ans ne présente aucune excuse devant le tribunal correctionnel. Au contraire, les juges ont rappelé que pendant son audition, il a dit aux enquêteurs : « Je m’en fous de lui », quand on lui a demandé sa réaction si la victime venait à décéder.

Le rôle attribué au second est plus flou, aucun témoignage ou vidéo ne démontre qu’il a porté des coups. Son défenseur, maître Soumetui Andjilani, demande même sa relaxe. « Il n’y a pas de preuves que la machette a été utilisée. » À 22 ans, ce rappeur connu localement pour des clips sur Youtube a déjà été condamné pour des vols avec violences. « J’ai simplement brandi ma machette pour leur faire peur », insiste-il, face à des juges qui lui rappellent que se balader avec une arme blanche, « après six mois à Majicavo », n’est pas la meilleure chose à faire. Le président du tribunal lui demande par exemple : « Dans vos chansons, vous n’incitez pas à la violence ? – Non. – Donc soyez cohérent avec vous-même. » Pour le procureur Yann Le Bris, l’utilisation de la machette au cours des événements ne fait aucun doute. « La victime a raconté que le couteau est resté planté dans l’épaule. Elle l’a attrapé et jeté par terre. Le deuxième coup est arrivé dans l’instant d’après », décrit le représentant du ministère public. Ainsi la machette serait, selon lui, à l’origine de la profonde entaille sur le bras du garçon.

Il requiert donc trois ans de prison, dont douze mois avec sursis, contre les deux prévenus, une interdiction de rentrer en contact avec les victimes et une obligation de les indemniser. Le tribunal correctionnel a décidé de suivre les réquisitions du Parquet, ajoutant une obligation de travail et une interdiction de port d’arme pendant trois ans. Concernant les sommes, 3.000 euros devront être versés au jeune de 17 ans pour préjudice moral, puis 5.000 euros à celui blessé gravement à titre de provisions. Une nouvelle expertise médicale suivie d’une audience sur les intérêts civils en février 2023 permettront de déterminer le montant de son préjudice.

Défenseur des droits : « Nous constatons un dysfonctionnement assez chronique et lourd à Mayotte »

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Avec près de 115.000 réclamations en 2021, le Défenseur des droits est plus que jamais présent au contact des usagers, en particulier des plus vulnérables, qui font face à la déshumanisation et à l’éloignement des services publics. Dans le 101ème département, encore plus qu’ailleurs, les délégués se retrouvent surbookés face à des dysfonctionnements récurrents sur le territoire. Entretien avec Didier Lefèvre, le chef de pôle régional pour La Réunion et Mayotte.

Flash Infos : En 2021, vous avez reçu près de 800 réclamations. Comment évaluez-vous ce chiffre par rapport aux années précédentes ?

Didier Lefèvre : Il s’agit d’un chiffre plutôt stable d’une année sur l’autre. Nous tournons autour de 700-800 réclamations par an. Pour les traiter, nous nous reposons sur trois délégués qui tiennent des permanences au sein du réseau France Services et du CDAD (conseil départemental de l’accès au droit) sur Mamoudzou, sur Dembéni et sur Petite-Terre. Si cela nous permet de nous rapprocher du public, cela n’est pas suffisant ! Nos collaborateurs sont débordés… Raison pour laquelle nous sommes sur un processus de recrutement pour en embaucher un quatrième d’ici la fin de l’année afin de couvrir le plus largement possible le territoire, notamment dans l’Ouest et le Nord.

FI : La majeure partie des saisines concernent des dysfonctionnements des services publics et des questions liées aux droits de l’enfant. Quelles seraient les solutions selon vous pour améliorer la prise en charge et éviter les stigmatisations ?

D. L. : Nous ne sommes pas là pour trouver des solutions à proprement parler ou faire à la place de ! En effet, nous n’avons pas de pouvoir de contrainte. Notre rôle consiste simplement à intervenir lorsque des personnes, qu’elles soient étrangères ou françaises, s’estiment lésées dans leurs droits, par rapport à une décision d’une administration ou d’un service public. Mais attention, nous ne sommes en aucun cas leur ennemi. L’idée est de mettre de l’huile dans les rouages et d’agir en tant que facilitateur. Par exemple, en rappelant le cadre légal. Toutefois, nous pouvons également mobiliser nos pouvoirs d’instruction quand il y a un licenciement discriminatoire. Par ailleurs, nous menons des actions de sensibilisation et d’éducation aux droits, principalement dans les établissements scolaires.

FI : Comment avez-vous vécu le blocage de La Cimade pendant plusieurs mois ?

D. L. : Nous avons été interpellés par l’association et nous avons été saisis sur plusieurs champs (N.D.L.R. un groupe a empêché l’accès aux locaux de Cavani aux bénévoles et salariées de l’association de décembre 2021 à mai 2022), à l’instar de la déontologie des forces de sécurité ! Selon nos informations, certaines personnes auraient subi des propos incitant à la discrimination. Si le personnel de La Cimade a pu réintégrer ses locaux, l’instruction est toujours en cours auprès du Défenseur des droits.

FI : D’un point de vue plus général, comment analysez-vous la situation à Mayotte ?

D. L. : Au fil de nos années de présence sur le territoire, plusieurs rapports et recommandations ont été rédigés pour faire en sorte que les lignes bougent. Nous constatons un dysfonctionnement assez chronique et lourd… Est-ce que nous pouvons dire que les choses évoluent dans le bon sens ? Même si nous pouvons noter un certain nombre d’avancées, il est difficile pour nous de dire que cela va mieux. À travers nos rencontres fréquentes avec les différents interlocuteurs, nous voyons que certains points peuvent aussi bien avancer que reculer ! Ainsi, nous avons parfois le sentiment d’un éternel recommencement… Malgré tout, nous restons optimistes. Pour Claire Hédon (la Défenseure des droits depuis le 22 juillet 2020), qui souhaite dès qu’elle le peut venir à Mayotte, la présence des délégués et du dispositif Jade (jeune ambassadeur des droits auprès des enfants) reste une priorité.

 

Les thématiques dont les délégués sont les plus saisis

La majeure partie des saisines des délégués concernent en grande partie des situations liées aux dysfonctionnements des services publics, notamment dues aux difficultés d’accès au service des étrangers de la préfecture de Mayotte pour obtenir un rendez-vous en vue de la délivrance ou le renouvellement d’un titre de séjour et des questions liées aux droits de l’enfant.

Pour ces dernières, sont particulièrement visés les refus de scolarisation en raison de l’origine (exigences abusives de documents supplémentaires par certaines mairies), des situations de maltraitance ou des rattachements fictifs de mineurs à des adultes sans lien de famille dans le cadre de reconduites à la frontière. Les dysfonctionnements de l’Aide sociale à l’enfance (plusieurs mois à plusieurs années avant de prendre en compte une situation d’enfants en danger, manque de suivi des mineurs accueillis par des familles d’accueil…) sont aussi pointés. Ces difficultés sont renforcées en raison du fort turn-over des interlocuteurs au sein des différentes administrations.

L’isolement, le fléau des étudiants mahorais

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La semaine dernière a été dramatique pour la communauté estudiantine mahoraise. En l’espace de quelques jours, deux étudiants originaires de Mayotte ont été retrouvés morts dans leurs logements. Les circonstances de leurs décès sont encore floues, mais une chose est sûre, l’isolement a joué un rôle prépondérant dans leur histoire, à l’image de nombreux étudiants mahorais.

Il avait 22 ans et était originaire de Chiconi… Étudiant à Montbéliard (Bourgogne-Franche-Comté), un jeune homme a été retrouvé sans vie dans son studio. Sa mort remontait à plusieurs jours et c’est l’odeur du corps en décomposition qui a alerté le voisinage. Un peu plus tôt, un autre étudiant originaire de Majicavo a été retrouvé pendu dans sa chambre à Lunéville (Lorraine). Deux drames successifs qui viennent rappeler à quel point les Mahorais qui partent étudier à l’extérieur sont vulnérables face à l’isolement et autres problèmes.

Les associations étudiantes mahoraises sont présentes et actives, mais semblent impuissantes. Même si elles multiplient les actions pour que les jeunes mahorais s’adaptent à leur nouvel environnement, ces derniers ont du mal à s’intégrer. « Nous les accueillons quand ils arrivent en métropole, nous les aidons à s’installer, mais une fois que c’est fait, ils disparaissent et ne donnent plus de nouvelles. Pourtant, les associations proposent différentes activités qui leur sont bénéfiques », assure Ibrahim M’colo, le président de Caribou Maoré. Malheureusement, force est de constater que cela ne fonctionne pas et certains étudiants se renferment sur eux-mêmes sans demander de l’aide lorsqu’ils en ont besoin. « Je pense que les associations font leur job, ce sont les jeunes qui doivent faire un effort », ajoute Ibrahim M’colo. Un effort pour s’intégrer, pour aller vers les autres ou encore pour chercher les informations qui leur seront utiles.

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Différence de culture

Les structures mahoraises assurent faire le nécessaire pour aider les jeunes qui vont en Hexagone ou à La Réunion. Sachant cela, pourquoi assiste-t-on encore à des drames ? Pour quelles raisons certains ne vont pas jusqu’au bout de leurs études ? Selon le président de Caribou Maoré, cela est dû notamment à la différence culturelle. « Nous, Mahorais, avons tendance à être réservés, nous restons dans notre coin parce que les gens ont toujours fait à notre place. Nous ne prenons pas les choses en mains, nous attendons qu’elles viennent vers nous alors qu’en métropole chacun doit se débrouiller. » De plus, certains ne maîtrisent pas parfaitement la langue française et sont victimes de préjugés qui les incitent à s’isoler davantage. « Ils ont honte, mais cela ne devrait pas être un frein. Quand nous allons ailleurs, il faut s’adapter au territoire d’accueil », rappelle Ibrahim M’colo.

Les parents aussi ont un rôle crucial à jouer. Une fois que leurs enfants quittent le nid familial, beaucoup ignorent la réalité que leurs progénitures vivent à des milliers de kilomètres. « C’est primordial que les parents suivent leurs enfants dans leurs parcours. Ils doivent les encourager à adhérer à des associations, à participer à des activités afin de mieux s’intégrer et ne pas être seuls », martèle Ibrahim M’colo. Il tient ce discours à chaque forum étudiant, à chaque fois qu’il a l’occasion d’échanger avec les familles, mais là encore, toutes ne sont pas présentes quand il le faut. « Nous demandons aussi aux familles de toujours garder le contact avec leurs enfants et de connaître leur entourage. Si un parent n’a pas de nouvelles de son enfant au bout de deux, trois jours il doit contacter ses amis pour avoir des informations, et alerter en cas de problème », ajoute-t-il. Cela peut en effet éviter des drames ou des fins moins tristes que celles des deux étudiants mahorais décédés récemment, seuls chez eux.

Les travaux du Caribus portent préjudice au bar-restaurant « Chez Cousin »

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Les travaux d’enlèvement du gabier n’étaient toujours pas terminés à 13h.

Le chantier pour mettre en place la ligne de bus Caribus a débuté depuis déjà quelques mois. Ce mardi 9 août, la société SMTPC a enlevé le gabier hors d’usage situé devant le bar-restaurant « Chez Cousin », situé au niveau du rond-point du Baobab. Problème : ces travaux ont été effectués sans aucune considération pour l’établissement qui en subit de plein fouet les désagréments.

« Je suis d’accord à 100% avec le fait de développer Mayotte, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment des petits commerces », s’insurge Cousin, le patron du bar-restaurant du même nom. Le chantier de la ligne Caribus se déroule en effet juste devant son établissement, qui en subit de plein fouet les désagréments : poussière, destruction de son parking et abattage des palmiers qu’il avait planté de ses propres mains…

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Le sol est recouvert d’une épaisse couche de poussière.

« Certes, une personne de la société SMTPC était venue me prévenir que le gabier hors d’usage situé devant mon établissement allait être détruit, mais il ne m’avait pas donné de détails sur le déroulement des travaux ni sur leur durée. Or, les ouvriers sont ici depuis 7h du matin (il était 13h au moment de l’interview, ndlr.). Je pensais que j’allais avoir à faire à de vrais professionnels qui allaient protéger mon établissement de la poussière à l’aide de bâches. Or là, ils s’en fichent complètement et cela fait fuir mes clients ! », s’exclame le restaurateur. Bruit infernal, plus de place pour se garer, poussière à outrance… Il est de facto difficile pour un client d’apprécier un bon repas dans ce genre de conditions et Cousin craint que cela ne fasse chuter significativement son chiffre d’affaires.

Un manque flagrant de communication

« Les ouvriers m’ont demandé d’enlever le fil permettant d’alimenter mon camion à sandwich (situé juste en face du bar) en l’électricité », explique Cousin. Une requête immédiatement refusée dans la mesure où il n’en a jamais été question. « On ne m’a prévenu qu’une semaine à l’avance sans me donner aucun détail, ce n’est pas normal ! », estime-t-il.

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Cousin, patron du bar-restaurant du même nom, a tenu à signaler son mécontentement dans nos colonnes.

Ce problème illustre le manque de communication dont font régulièrement preuve les institutions publiques de Mayotte. Sans prendre la peine d’informer correctement les personnes impactées par les chantiers qu’ils mettent en place, ils envoient régulièrement leurs prestataires sans égard pour les commerces ou habitations alentours. Le même problème s’était posé en 2019 quand la mairie de Mamoudzou avait entrepris la refonte de la route principale de Passamaïnty : les petits commerces avaient vu leurs établissements envahis de poussière, dégradant même parfois certaines marchandises. D’autant plus que, pour d’obscures raisons, les travaux s’étaient éternisés.

Nous n’avons malheureusement pas réussi à joindre la Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) pour lui demander des explications sur cette absence de dialogue. À quand un partenariat véritablement harmonieux entre les différents acteurs économiques et politiques de l’île ? La question reste entière !

Chez Hippocampe 976, « je suis passée d’animatrice à directrice stagiaire »

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La jeune femme travaille actuellement au centre de loisirs de Passi-Kéli.

Employée depuis moins d’un an chez Hippocampe 976, Farida Fanida est en contrat PEC (parcours emploi compétence). À la fois animatrice et directrice stagiaire, elle travaille avec les enfants dans un centre de loisirs à Passi-Kéli avec l’objectif de les divertir lors des vacances scolaires. Sa structure, qui accueille des mineurs avec et sans hébergement, favorise également l’insertion professionnelle en proposant des formations telles que le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur. Retrouvez tous les mercredis notre série sur les petites mains des associations ou des entreprises sociales et solidaires.

Basée sur plusieurs sites à Mayotte, Hippocampe 976 donne la chance aux jeunes de se divertir, mais aussi d’entreprendre des formations professionnelles. Après avoir effectué son brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur dans l’association en 2018, Farida Fanida y a ensuite enchaîné les jobs d’été qui lui ont permis de devenir salarié pour une durée d’un an. « J’ai travaillé avec eux en tant que saisonnier pendant les vacances et puis nous avons gardé contact. Ils m’ont ensuite proposé de signer un contrat en tant que PEC (parcours emploi compétences) », déclare la jeune femme. Directrice stagiaire en ce mois de juillet au centre de loisirs à Passi-Kéli, elle gère les équipes d’animatrices, ainsi que les groupes d’enfants. « Cette année, nous avons comme thème les cerfs-volants et on [leur] apprend à comment les fabriquer et quel est leur origine », souligne l’animatrice. En plus de cela, les jeunes sont également emmenés en plein air pour s’entraîner avec l’objet et faire des exercices sportifs.

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Farida Fanida a commencé à travailler dans l’association Hippocampe en 2018 par l’intermédiaire d’un job d’été. Elle y est devenue directrice stagiaire.

« Le métier d’animatrice est évolutif, on ne stagne pas »

À l’approche des vacances scolaires, les animateurs se chargent de faire du porte-à-porte pour informer les parents de l’ouverture du centre et également de distribuer des fiches d’inscriptions. « Pour les enfants qui étaient précédemment dans le centre, nous avons déjà leur contact et nous les contactons tout naturellement », souligne la directrice stagiaire. En collaboration avec Famille Rurale, association qui agit en faveur des familles sur tout le territoire, Hippocampe 976 élabore les formations pour les jeunes adultes. « Nous sommes 75 personnes et même plus en contrat PEC. Certaines partent et d’autres viennent. Les contrats durent un an. Par exemple, le mien se termine en décembre », indique Farida Fanida.

Après avoir été renouvelé à plusieurs reprises, elle a évolué et est passée d’animatrice à directrice stagiaire. Un poste qui lui tient à cœur. « Le métier d’animatrice est évolutif, on ne stagne pas. On passe d’animatrice à formatrice ou directrice. Et moi, j’ai acquis les trois fonctions », affirme la jeune femme. Sa nouvelle fonction permet de rencontrer beaucoup de personnes et d’acquérir des compétences. Sur le plan personnel, elle a appris à être patiente et à travailler en équipe, alors qu’elle est d’habitude assez timide. De plus, ce qu’elle estime être le plus important c’est la tolérance. « Après mon baccalauréat littéraire, j’avais pensé à être institutrice, mais le métier d’animatrice m’est tombé dessus », affirme Farida Fanida.

Bilan de la dernière campagne océanographique

Afin de mieux comprendre et observer le phénomène sismo-volcanique qui touche Mayotte depuis mai 2018, une nouvelle campagne océanographique de 14 jours vient de se dérouler du 8 au 22 juillet à bord du navire océanographique Marion Dufresne, dans le cadre des actions menées par les pouvoirs publics. Cette mission MAYOBS 23, du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte, qui a regroupé 40 scientifiques et techniciens, avait pour objectif de maintenir le réseau de stations de mesure en fond de mer (sismomètres, capteurs de pression à dérive contrôlée, hydrophones), d’effectuer des analyses de l’eau de mer, de suivre l’évolution de l’activité éruptive, des reliefs sous-marins, et des émissions de fluides depuis la dernière campagne réalisée en septembre 2021 (MAYOBS 21).

Des prélèvements géologiques par drague à roche ont également été réalisés sur des édifices volcaniques anciens afin d’améliorer la compréhension du fonctionnement du système magmatique et volcanique de Mayotte. La campagne MAYOBS 23 a permis d’enrichir le réseau sismologique en déployant deux sismomètres fond de mer supplémentaires dits « large bande », qui améliorent la détection de phénomènes sismique longue période, caractéristiques de phénomènes de résonance et de mouvements de fluides (magmatiques, hydrothermaux). Enfin, un courantomètre à effet Doppler (ADCP) a été déposé au cœur du Fer à Cheval pour connaitre la dynamique des courants dans cette zone d’émission de fluides.

La mise en œuvre de moyens d’observation conséquents, incluant les sondeurs multifaisceaux et monofaisceau de coque, un engin sous-marin autonome (AUV) et un dispositif photo-vidéo (Scampi), a permis de prospecter une zone de 2.600 kilomètres carrés. Aucune modification de relief sous-marin n’a été détectée dans la zone du nouveau volcan Fani-Maore, autour du Fer à Cheval ou de la Couronne, ni sur la zone intermédiaire de la ride volcanique est (à l’aplomb de l’essaim sismique distal). En revanche, l’analyse de la colonne d’eau par les différents sondeurs (EM122, EK80, AUV) dans la zone du Fer à Cheval a révélé une augmentation du nombre de points d’émission des sites connus C, D, et I, ainsi que l’apparition d’un nouveau site J. Ce dernier est situé sur la périphérie sud du Fer à Cheval. Aucune activité au site F n’a été détectée lors de cette campagne, portant à 22 le nombre de sites actif en date du 20 juillet.

Mise à disposition des locaux du centre Abdallah Mamy prochainement

Dans la continuité de la signature le jeudi 2 décembre avec la ligue de football de la convention relative à la mise en place de la section d’excellence sportive, la 4ème vice-présidente du conseil départemental, en charge du Sport, Zouhourya Mouayad Ben, a tenu à se rendre sur le terrain samedi dernier, accompagnée des parents des jeunes sportifs.

Cette visite était l’occasion de faire l’état des lieux des travaux relatifs à la mise à disposition des locaux du centre Abdallah Mamy et des installations sportives du complexe de Cavani pour y développer une section d’excellence sportive scolaire. Ceci permettra la réussite du double projet des sportifs visant à atteindre le plus haut niveau de leur discipline tout en assurant leur scolarité et leur préparation à la vie professionnelle.

Cette démarche se complète avec le souhait du Département de participer aux Jeux des Îles de 2027. Elle se traduira à travers des mesures concrètes comme la mise en place d’un programme d’accès au haut niveau, l’accompagnement des fédérations et le soutien des jeunes dans l’admission au sein des pôles espoir, la valorisation des champions et l’accompagnement à la reconversion ou encore le développement d’une coopération sportive durable avec les institutions sportives et collectivités partenaires. L’inauguration des locaux est prévue prochainement.

Le réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte devient officiel

Le réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte existe depuis 2015 et est coordonné par Mayotte Nature Environnement. Sa mission : la mutualisation des moyens et des compétences, la diffusion des informations, l’accompagnement des acteurs de terrain et le développement de projets collectifs expérimentaux.

L’objectif du réseau est le changement des comportements et des pratiques favorisant la préservation de l’environnement et un développement local et global durable. Depuis plusieurs mois maintenant, la création d’une association loi 1901 pour une autonomie du réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte était en cours. Le 19 mai dernier, en marge de la 10ème fête de la nature, l’assemblée générale constitutive a eu lieu. Sept structures composent le conseil d’administration. Trois personnes ont été élues au bureau : Christelle Weil, représentante de la Régie de Territoire de Tsingoni, présidente, Faiz Abdallah, représentant de Hawa Mayotte, trésorier, et Mariane Harmand, représentant de Gepomay, secrétaire.

Retour de l’opération « Premières bulles au pays du corail »

Après deux années d’interruption, la 9ème édition de l’opération « Premières bulles au pays du corail » est organisée ce mardi 9 août de 9h à 16h par le Parc naturel marin de Mayotte et accueillie par la commune de M’Tsangamouji sur la plage de Mliha. Elle a pour but de renforcer la sensibilisation des jeunes aux enjeux environnementaux du milieu marin sur une journée intense d’activités nautiques et d’ateliers pédagogiques. Des animations sur les oiseaux marins, les tortues marines, la gestion des déchets, le continuum terre-mer, la mangrove, le corail et des initiations à la nage, à la pêche au djarifa et un baptême de plongée seront offerts à 100 enfants inscrits par les communes de M’Tsangamouji, de M’Tsamboro et d’Acoua. Un concours de land-art entre les équipes sera organisé.

Baisse du tarif du conteneur de 40 pieds pour une durée d’un an

Le ministre en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, a rencontré fin juillet le président-directeur général de la CMA-CGM, Rodolphe Saade, dans le cadre des échanges engagés pour lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins. Ce dernier a confirmé la mise en œuvre de la baisse de 750 euros du tarif du conteneur de 40 pieds à destination de l’Hexagone et des Outre-mer, à compter du 1er août et pour une durée d’un an.

Le DGA du Département Abdoulkarim Abaine, chevalier de l’ordre national et du mérite

La date du 7 août restera à jamais gravée dans la mémoire du docteur Abdoulkarim Abaine. Et pour cause, le DGA du conseil départemental en charge du pôle santé, famille et enfance est élevé au rang de chevalier de l’ordre national et du mérite pour l’exemplarité de son parcours professionnel. Cela s’est passé en présence de hautes personnalités dont le député Mansour Kamardine, le président Ben Issa Ousséni, ses confrères médecins, une délégation des sapeurs-pompiers, des anciens collègues, plusieurs notables du Sud de Mayotte et surtout ses proches.

Pour rappel, l’ordre national du mérite est un titre honorifique français institué le 3 décembre 1963 par le général De Gaulle en remplacement des anciens ordres ministériels et coloniaux. Il récompense les mérites distingués, militaires ou civils, rendus à la nation française.

Dans son allocution, le chef de l’exécutif a précisé que « cette distinction vient reconnaître pleinement les engagements, la constance, la longévité et sans nul doute la personnalité du DGA et son rôle précieux pour notre territoire et sa population ». Pour nuancer ces propos, il a été rappelé au public son apport et son implication particulière durant la crise sanitaire ducovid-19 où il a été un interlocuteur très mobilisé avec un professionnalisme hors du commun pour faire face aux enjeux.

Le nouveau chevalier de l’ordre national du mérite n’a pas caché pas son émotion : « Je suis évidemment très fier et très content. Je pense à mes parents, à tous ceux qui nous ont devancé, à tous mes collaborateurs car c’est un travail collectif. J’ai une très grande reconnaissance envers eux. Cette médaille est aussi la leur puisqu’on ne peut pas tout faire tout seul. »

Jeux des Îles 2027 : encore cinq mois pour préparer la candidature de Mayotte

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La sélection mahoraise aimerait recevoir pour la première fois les Jeux chez elle. Ici, Maurice face à Mayotte au cours de l’édition 2019.

Alors que la prochaine édition des Jeux des Îles de l’océan Indien se profile à Madagascar, l’année prochaine, Mayotte doit boucler son dossier de candidature pour 2027 d’ici fin décembre. Les Comores et probablement les Maldives postulent également à l’accueil de l’événement sportif. Chef du service sport, politiques publiques et haut niveau au comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte, Fahdedine Madi Ali supervise l’élaboration du dossier.

Flash Infos : Il ne reste que cinq mois avant le bouclage des candidatures. Où en est celle de Mayotte ?

Fahdedine Madi Ali : Les candidatures sont en stand-by pour le moment. On attend la publication des règlements techniques de Madagascar pour les Jeux des Îles 2023. Ils doivent nous servir de références.

FI : Qu’est ce qui pourrait favoriser le dossier mahorais du point de vue politique ?

F. M. A. : L’État français a déjà annoncé qu’il soutiendrait la candidature d’un seul territoire français. La Réunion n’étant pas candidate cette fois-ci, il faut désormais qu’il nous soutienne…

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Ayant obtenu l’or au lancer de javelot en 2015, Fahdedine Madi Ali supervise la constitution du dossier en tant que chef du service sport, politiques publiques et haut niveau au comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte.

FI : Candidate pour l’édition 2023, pourquoi l’île aurait plus de chances aujourd’hui ?

F. M. A. : Oui, mais en 2023, c’est Mayotte qui avait choisi de retirer sa candidature. L’État français a jugé que 2027 était préférable. On vient de lancer une consultation pour une assistance à maîtrise d’ouvrage (N.D.L.R. celle-ci est close depuis ce lundi). Cinq ans sont passés, beaucoup de choses ont évolué. Il faut donc mettre à jour le dossier. Il y a des choses sur lesquels on peut déjà s’appuyer comme la programmation du conseil départemental en ce qui concerne les infrastructures, ainsi que le cahier des charges des Jeux.

FI : Pour 2023, un plan d’investissement de 73 millions d’euros était annoncé. Sera-t-il du même ordre ?

F. M. A. : L’enveloppe budgétaire débloquée sera au-delà de ce montant. Le conseil départemental est déjà bien impliqué. Toutefois, il n’y a pas que le côté sportif, il faut aussi des garanties en termes de sécurité, de mobilité et d’accueil touristique.

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L’augmentation récurrente du nombre d’épreuves (24 en 2023) rend le défi encore plus grand.

FI : L’hébergement sur l’île justement est un point crucial. Comment accueillir tout le monde ?

F. M. A. : En effet, il y a des exigences, il faut notamment des hébergements « VIP ». C’est l’enjeu de la maîtrise d’ouvrage, faire le point sur nos capacités. Mais je voudrais rappeler pour ceux qui penseraient que Mayotte ne serait pas capable d’accueillir les Jeux qu’il y avait les mêmes doutes lors la première édition à La Réunion (N.D.L.R. en 1979).

FI : Qui seront les concurrents pour 2027 ? Les Comores ont déjà annoncé leur candidature.

F. M. A. : Oui, ce n’est pas la première fois qu’ils souhaitent accueillir les Jeux des Îles. Ils ont d’ailleurs déjà été choisis par le passé (N.D.L.R. L’Union devait organiser l’édition 2019, mais celle-ci est finalement revenue à Maurice). On s’attend à ce que les Maldives soient également candidates.

« Les mesures prises par la commune de Pamandzi pour redresser ses comptes sont insuffisantes »

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La commune de Pamandzi n’a pas d’autre choix que d’augmenter ses taux d’imposition si elle veut sortir la tête de l’eau.

Dans un nouvel avis budgétaire publié le 21 juillet dernier sur le compte administratif 2021 et le budget primitif 2022 de la commune de Pamandzi, la chambre régionale des comptes de Mayotte dénonce une dégradation du déficit et prône la mise en œuvre d’un plan de redressement drastique pour résorber le trou abyssal dans les caisses de la ville.

Visiblement, l’entente n’est pas au beau fixe entre la chambre régionale des comptes de Mayotte et la commune de Pamandzi. Dans un nouvel avis budgétaire en date du 21 juillet, la juridiction constate que « les mesures de redressement prises sont insuffisantes » malgré les recommandations des 11 août et 5 octobre 2021.

Après corrections, le compte administratif de 2021 fait apparaître un déficit total de 2.216.933 euros, « lequel s’écarte sensiblement de la trajectoire qui prévoyait un excédent global de 0.5 million d’euros ». Ceci s’explique par une surévaluation des restes à réaliser en recettes de la section d’investissement, de 5.633.420 euros à 2.788.046 euros… En cause : la non-transmission de l’intégralité des arrêtés et des conventions correspondant aux sommes inscrites. « Le contrôle opéré sur certaines opérations a révélé des anomalies significatives. »

Un déficit multiplié par trois

Et forcément, avec des telles inexactitudes, cela se répercute sur le budget primitif 2022 aussi bien dans la section de fonctionnement que dans celle d’investissement, puisque le déficit cumulé prévisionnel s’élève à 4.401.629 euros : 3.402.465 euros pour l’une et 999.164 euros pour l’autre. Rien à voir avec celui prévu par la municipalité (1.504.374 euros)… Pour retrouver un semblant d’équilibre budgétaire dès cette année, la cour des comptes propose « de réduire la masse salariale de la commune d’ici la fin de l’exercice, notamment en agissant sur les contrats à durée déterminée » et « de ne pas dépasser le plafond de 8.05 millions d’euros ».

Mais aussi de porter les taux de la taxe foncière sur le bâti et de la taxe foncière sur le non bâti respectivement à 22.56% et 12.26%, contre 12.56% et 7.26% actuellement, pour générer une recette complémentaire de 500.000 euros. Autres préconisations : la révision de certains coûts sur des opérations d’équipement (aménagements de l’air de loisirs, sportives et urbains, de la place du congrès, et du jardin de la bibliothèque municipale, acquisition de matériel de transports et étude de développement) pour dégager quelques 410.000 euros. L’objectif ? Abaisser le déficit global à 3.491.629 euros.

Continuer à se serrer la ceinture

Un certain nombre d’efforts seront à poursuivre en 2023 et en 2024. « La maîtrise des charges de personnel constitue un enjeu majeur, sans lequel la commune ne pourra pas reconstituer des marges d’autofinancement nécessaires à son bon fonctionnement et à son développement », insiste par exemple la chambre. En ligne de mire également : un meilleur suivi des recettes tant de fonctionnent, en collaboration avec les services des finances publiques, que d’investissement en sollicitant régulièrement les remboursements des subventions auprès des financeurs.

En respectant cette feuille de route, la ville de Pamandzi pourrait dégager un excédent de 400.000 euros d’ici deux ans dans la section de fonctionnement et résorber le déficit de la section d’investissement. « Si elle venait à s’écarter de cette nouvelle trajectoire de redressement, la chambre ne pourrait, pour redresser la situation, que de proposer une nouvelle hausse des taux d’imposition », prévient l’instance. Les élus ont une nouvelle fois toutes les cartes en main pour tenter d’inverser la tendance. Au risque à terme de s’attirer les foudres de ses administrés !

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes