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Élection départementale partielle : un scrutin les 25 septembre et 2 octobre

Les électeurs du canton Sada-Chirongui savent désormais quand ils iront aux urnes. La préfecture de Mayotte a annoncé que le premier tour est prévu le dimanche 25 septembre et le second le 2 octobre. Celui-ci doit permettre l’élection de deux nouveaux conseillers départementaux, après que celle de Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim en 2021 ait été annulée par le tribunal administratif, puis confirmée par le Conseil d’Etat le 19 juillet. En effet, le score étriqué du second tour et un doute soulevé sur des bulletins ont conduit à l’invalidation.

Pour le premier tour du nouveau scrutin, les candidats sont invités à se faire connaître auprès de la préfecture de Mayotte du lundi 22 au mardi 30 août, de 8h à 16h. Les imprimés de déclaration de candidature ainsi que le guide du mandataire sont en ligne sur le site des services de l’État : www.mayotte.gouv.fr/Politiques-publiques/Citoyennete-ElectionsCollectivites-Territoriales/Election-departementale-partielle.

À Mamoudzou, des conflits minent le sud depuis quelques jours

Au sud de Mamoudzou, plusieurs affrontements ont eu lieu ces derniers jours. Le week-end dernier, les policiers ont notamment été appelés à Passamaïnty et Tsoundzou 1. « Les fonctionnaires de police se sont interposés et ont procédé à l’interpellation de deux mineurs », confirme la police de Mamoudzou. La rixe proviendrait de « rivalités connues ». Mardi soir, c’est un autre conflit qui a provoqué des incidents à Tsoundzou 2. Cette fois-ci, il s’agirait davantage de différents internes au village.

Le quatrième escadron de gendarmerie est remplacé

Depuis le mois de juin, les effectifs de la gendarmerie mobile à Mayotte ont augmenté. Alors que trois escadrons assurent d’habitude des missions de sécurisation et de lutte contre l’immigration clandestine, un quatrième avait été envoyé en juin suite aux rixes répétées dans les villages de Koungou et Majicavo. Un jeune de 18 ans avait été notamment tué par arme blanche le 6 juin et plusieurs gendarmes avaient été blessés au cours des affrontements avec les bandes. Ces renforts provisoires avaient pour but de « restaurer l’ordre républicain » selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et l’éphémère ministre de l’Outre-mer, Yaël Braun-Pivet.

Après presque deux mois sur l’île, l’escadron de Dugny composé de 72 gendarmes laisse sa place à un autre de Mayenne. Il est intégré dans le groupement tactique de gendarmerie mobile IV/2 Limoges, commandé par le colonel Laurent Audoin. Ce mercredi 10 août, les militaires ont été accueillis à Pamandzi par le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte, et Marie Grosgeorge, directrice de cabinet du préfet de Mayotte, qui leur ont exposé les enjeux de leur mission dans le département.

Cédric Kari-Herkner devient sous-préfet chargé de mission à Mayotte

Conseiller d’administration de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Cédric Kari-Herkner « est nommé sous-préfet chargé de mission auprès du préfet de Mayotte », par décret du président de la République, ce mercredi 10 août. Il s’agit de son premier poste en tant que sous-préfet. Il était dernièrement directeur de cabinet du préfet de l’Ariège.

Sa venue à Mayotte n’est pas sa première expérience en Outre-mer pour ce diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. En effet, il a été chef des services du cabinet du préfet administrateur supérieur des îles Wallis et Futuna, dans l’océan Pacifique. Il remplace Jérôme Millet qui a demandé à mettre fin à ses fonctions à la préfecture de Mayotte selon un décret du mois de mai.

Une première formation dédiée aux animateurs et coordinateurs du réseau EEDD 976

Les membres du réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte ont mis en avant un besoin de réunir les animateurs/éducateurs nature du territoire pour une montée en compétence. Il est ainsi proposé une semaine de séminaire en pension complète. Gratuite, la formation se déroulera du 17 au 21 octobre au gîte du Mont Combani.

La problématique principale est de savoir comment convaincre un public en situation de précarité à la préservation de l’environnement. Pour cela, divers ateliers seront organisés ainsi que des temps de travaux collectifs. Des temps d’échanges et de réflexion seront également prévus. Sachant que les places sont limitées, les inscriptions se font sur le site Internet du réseau EEDD www.reseaueedd976.com.

Ouverture des inscriptions au diplôme universitaire compétences complémentaires en communication digitale et multimédia

Le centre universitaire de formation et de recherche met en place une nouvelle formule pour préparer les étudiants aux métiers du numérique et des nouvelles technologies. À la rentrée 2022, un nouveau diplôme universitaire (DU) compétences complémentaires en communication digitale et multimédia accueillera sa première promotion. Élaborée dans l’objectif d’étendre les compétences numériques des étudiants et de faciliter leur insertion professionnelle, la formation répond à un réel besoin du territoire de monter en compétences les professionnels aux usages du numérique.

La formation vise à transmettre un tronc commun de compétences transversales et indispensables axées sur la production audio-visuelle et le multimédia, le webdesign et l’informatique. D’une durée d’un an et réparti en différents modules, le programme de formation s’adresse aux étudiants en formation classique, mais également aux demandeurs d’emploi et aux professionnels dans le cadre de la formation continue.

Afin de répondre aux problématiques actuelles de continuité pédagogique, les cours seront également dispensés en présentiel et en distanciel. À l’issue de cette formation orientée projet, les étudiants seront capables de réaliser un site vitrine, de développer une stratégie de marque le tout avec créativité grâce aux outils de publication assistée par ordinateur (PAO). Les diplômés pourront acquérir différentes compétences utiles aux fonctions de webmaster, de rédacteur web, d’infographiste, de vidéaste institutionnel, de community manager, etc.

Pour candidater, il faut envoyer d’ici le 15 septembre à bruno.girard@univ-mayotte.fr un curriculum vitae et une lettre de motivation. Des réalisations ou des créations peuvent être annexées au dossier.

L’eau coupée sur une partie de Koungou, ce vendredi matin

La société mahoraise des eaux (SMAE) annonce que des travaux réalisés sur le réseau d’eau potable à Koungou entraîneront une interruption de l’alimentation, ce vendredi 12 août, de 8h à 11h30. Les quartiers ou rues concernés sont Koropa Piscine, quartier bas Hamachaka, zone commerciale, tous les quartiers du bas de Majicavo 2, la rue Barakani et le lotissement Majikoro.

La SMAE conseille de « veiller à la fermeture de tous les robinets de l’habitation et de laisser couler l’eau durant les premières minutes tout doucement, de laisser couler l’eau ensuite jusqu’à ce qu’elle soit claire (en la récupérant dans un récipient pour un usage autre qu’alimentaire) et faire bouillir l’eau pour des usages alimentaires (boissons, cuisine) dans la première demi-journée suivant la remise en eau ».

« À Mayotte, on bloque systématiquement les projets innovants » : le constat amer d’Alain Kamal Martial

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Suite au blocage de la mairie de Mamoudzou par le collectif des citoyens la semaine dernière, l’écrivain Alain Kamal Martial a établi ce triste constat : dès qu’un projet innovant est lancé à Mayotte, il est systématiquement entravé par une poignée de personnes qui s’amusent à réveiller de vieilles peurs qui n’ont plus lieu d’être. Pour lui, cette histoire de jumelage entre Mamoudzou et deux villes des Comores (Mutsamudu et Tsidjé) n’est qu’une triste illustration de plus de cette mentalité « d’un autre âge qui entrave le développement de l’île ». Explications.

« Les actions de blocage comme celle réalisée par le collectif des citoyens de Mamoudzou à la mairie ne sont plus possibles ! Comment voulez-vous que Mayotte puisse appréhender son avenir sans connaître son entourage ? », s’insurge Alain Kamal Martial qui soutient vivement pour sa part ce projet de jumelage avec les villes comoriennes de Mutsamudu et Tsidjé. Il regrette d’ailleurs son annulation récente par le gouvernement comorien. « Le collectif des citoyens n’a rien compris : ce projet de jumelage ne comportait aucun risque de retour de Mayotte dans le giron comorien. Il impliquait au contraire par, son essence même, une reconnaissance de l’île en tant que territoire français ! », explique l’écrivain et directeur de la bibliothèque de Cavani qui se désole de voir « des personnes qui ne maîtrisent pas les problématiques réelles de Mayotte bloquer toute tentative de projets innovant pour prôner un repli sur soi délétère pour l’île et ses habitants ».

Le collectif des citoyens mène un combat « d’un autre âge »

« Nos grands dirigeants d’autrefois comme Younoussa Bamana ou Marcel Henry ont tout donné pour faire de Mayotte un département français. Ce combat est gagné depuis 2011. En 2014, l’île est devenue une région ultrapériphérique européenne (RUP). Il n’y plus de retour en arrière possible dans le giron comorien. Le collectif des citoyens entretient de vieilles peurs qui n’ont plus lieu d’être ! Il est temps de passer à autre chose et de trouver une nouvelle vision pour l’avenir de Mayotte ! », affirme l’écrivain qui déplore l’absence d’évolution de la mentalité mahoraise, restée bloquée sur des problèmes qu’il juge obsolètes.

Pire encore, il estime que ce collectif « manipule les vieilles dames en leur affirmant à chaque fois que la France risque de retourner dans le giron comorien alors que c’est complètement faux ». « Le combat des chatouilleuses d’autrefois a été remporté, il faut maintenant arrêter de ressasser les vieilles peurs du passé et se tourner vers l’avenir et l’intégration de notre île au sein de la région océan Indien », clame-t-il haut et fort, au risque de ne pas se faire que des amis au sein de la population mahoraise. Un risque qu’il assume pleinement : « J’ai déjà été victime de calomnies en tout genre sur les réseaux sociaux, surtout lorsque j’ai proposé un projet d’ouverture de Mayotte sur l’Afrique de l’Est, mais à un moment donné il faut bien que quelqu’un dise les choses. » L’écrivain constate d’ailleurs amèrement que la toile sert d’outil de manipulation des masses pour empêcher Mayotte d’évoluer.

À qui « profite le crime » ?

Pour le directeur de la bibliothèque, cette mentalité de repli sur soi et de destruction systématique des projets innovants prendrait sa source dans des conflits et des luttes d’ambition purement personnelles. « À Mayotte, certaines personnes sans aucune vision pour l’avenir de l’île bloquent les porteurs de projets innovants par peur d’être larguées et de perdre leur petit pouvoir », déclare-t-il. Par ailleurs, il estime que le 101ème département est « bloqué dans des schémas mentaux datant des années 70 » et qu’il est temps « de soutenir ceux qui ont une vraie vision ». Pour Alain Kamal Martial, le maire de Mamoudzou en fait partie et son projet de jumelage avec deux villes des Comores s’inscrivait dans une ambition plus générale de faire du chef-lieu une « ville-monde ». « Actuellement, on ne parle que d’immigration clandestine et de délinquance dans les médias. Certes, ce sont des problèmes majeurs, mais il ne faut pas oublier tous les autres sujets ! », ajoute-il.

Par ailleurs, il condamne les stratégies de blocage des routes régulièrement mises en œuvre par le collectif des citoyens, qui entravent le développement de l’île. « Nous devons arrêter d’aller pleurnicher constamment à Paris. La France nous a donné tous les outils pour nous prendre en main, à nous de savoir les utiliser ! », conclut-il, en précisant « qu’il appartient à Mayotte d’apprendre à s’imposer par elle-même dans la région océan Indien en tant que département français ».

La grève des employés de Somiva rentre dans son cinquième jour

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Les négociations restent compliquées chez le garagiste de Kawéni. 90% des salariés sont en grève depuis lundi. Ils ont même créé un bouchon sur la route nationale, jeudi matin, en faisant une marche. Ils réclament une augmentation de salaires en fonction de l’inflation, un treizième mois pour tous et une prime de transport de cinq euros par jour.

Peu de monde travaille dans l’atelier de Somiva, cette semaine. Le garage, qui dépend de Renault et qui se situe dans le centre de Kawéni, tourne au ralenti depuis lundi. En cause, une grève d’une bonne partie des 77 salariés, à la suite d’une première réunion de NAO (négociation annuelle obligatoire) en juillet qui n’a pas abouti. Direction et syndicats n’ont, en effet, pas réussi à s’entendre sur différents points. Les plus importants concernent une augmentation des salaires de 10% pour prendre en compte l’inflation récente, un treizième mois sans conditions et une prime de transport de cinq euros par jour. Comme la deuxième réunion, le vendredi 5 août, n’a rien donné non plus, 90% des salariés ont entamé un mouvement social.

Pourtant, ils disent être ouverts aux négociations. L’augmentation des salaires a été ramenée à 8% dans leurs demandes et plusieurs doléances concernant le manque de véhicules de fonction ou un protocole de passage aux 35 heures ont été abandonnées par exemple. Sur la prime de transport aussi, ils se disent prêts à réétudier leurs exigences. « C’est honteux que la Somiva laisse nos revendications à zéro. Tous les salariés sont payés au Smic », défend Asmaoul Combo, déléguée CFDT.

Côté direction, on rappelle que « quatre augmentations de salaire ont eu lieu au cours des douze derniers mois » et que l’entreprise subissant une baisse importante de son chiffre d’affaires en raison de l’envolée des coûts des matières premières et du transport, elle peut difficilement faire de nouveaux efforts. Une nouvelle réunion organisée ce jeudi, après une marche organisée à Kawéni en début de matinée, « n’a pas donné satisfaction », considère la syndicaliste.

Les salariés fatigués « des objectifs trop élevés »

Point de crispation des négociations, le treizième mois existe déjà à la Somiva. Seulement, il est conditionné au rendement des salariés. Ainsi, un employé peut toucher un demi-mois de salaire, un treizième mois, voire un quatorzième. Un système mis en place en 2017 qui ne convient plus aux grévistes, à la grande surprise de la direction qui le pensait bien ancré dans l’entreprise. Selon ses détracteurs, les objectifs seraient « trop élevés », des services étant parfois exclus de toute prime. En carrosserie par exemple, aucun salarié n’a réussi atteindre les objectifs fixés l’an dernier par la direction. Surtout, la politique de rendement serait « dure humainement » à moyen et long termes.  « C’est comme une voiture. Si vous ne mettez pas la bonne huile, vous allez finir par user le turbo », image l’un des garagistes.

Du côté de la direction, on souhaite que le dispositif reste en l’état. « C’est un levier de motivation », estime Maxime Gandolfi, le directeur des ressources humaines. Il rappelle qu’en 2021, les salariés n’ayant pas atteint leurs objectifs ont quand même obtenu un demi-mois de salaire en plus. Reconnaissant que les carrossiers n’ont pas eu de treizième mois en 2021, il explique que les paliers peuvent être revus pour créer un équilibre entre les services. Selon lui, ce système « coûte même plus cher à l’entreprise qu’un treizième mois donné à tout le monde ».

Les salariés entament un cinquième jour de grève, ce vendredi, mais une nouvelle réunion entre les deux parties pourrait avoir lieu dans la journée.

La carte Namine, la carte qui peut changer la vie des étudiants mahorais

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Créée en octobre 2013, l’association des étudiants du centre universitaire de Mayotte change de nom pour devenir l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte en septembre 2021. Après différents constats sur la vie étudiante des Mahorais, la structure décide de mettre en place la carte Namine propre au territoire dans le but de lutter contre la précarité étudiante en visant un panel de jeunes mahorais en activité âgés de 17 à 25 ans. Said Mohamadi, directeur de la structure, nous explique le lancement de cette carte qui pourra changer leur quotidien.

Constituée d’une dizaine de salariés, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte fait un constat frappant sur les avantages qu’accorde la seule université du 101ème département à ses étudiants. « Au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, la seule carte mise à disposition des étudiants leur permet uniquement d’emprunter des livres à la bibliothèque », affirme Said Mohamadi, le directeur et fondateur de la structure.

En plus de l’accompagnement, elle œuvre au quotidien pour l’amélioration des conditions d’apprentissage. « Nos agents ont remarqué qu’il n’y avait ni action sociale ni prévention santé ni animation et promotion de la vie étudiante », souligne Said Mohamadi. Une situation qui ne laisse pas de marbre les membres de l’association qui ont pris conscience du manque considérable d’avantages pour les étudiants mahorais. Pour mettre en place ces manquements et répondre à ces besoins, l’AEJM décide de se restructurer et de se convertir en menant des actions professionnelles.

Des réductions et des avantages sur leurs achats

Parmi celles-ci, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte souhaite mettre en place la carte Namine. Son objectif ? Lutter contre la précarité étudiante et soutenir le pouvoir d’achat des jeunes mahorais. Elle est à destination d’un public âgé de 17 à 25 ans et/ou en formation professionnelle d’une durée supérieure à six mois. « Le but est de leur permettre d’avoir des réductions et des avantages sur leurs achats mais pas que. Cela va nous assurer une base de données importante pour les informer de ce dont ils peuvent bénéficier », déclare Said Mohamadi.

Pour la fin septembre, ce sont près de 7.500 jeunes qui seront concernés par ce dispositif. Dans cette démarche, l’AEJM a fait le choix de travailler avec différents partenaires économiques qui pourrait intéresser les étudiants : « Nous ciblons des boutiques de vêtements, des bibliothèques, des cinémas… Ils nous demanderont sûrement ce qu’ils auront en échange, mais nous avons prévu de relayer gratuitement leurs communications sur les différents réseaux sociaux de la carte Namine, mais également par SMS. »

« On souhaite faire quelque chose de spécifique à chez nous »

L’association des étudiants et des jeunes de Mayotte est actuellement en phase d’expérimentation et souhaite d’ici sous peu pouvoir collaborer avec des établissements bancaires. « Nous nous donnons jusqu’en 2024 pour savoir quelles banques seraient les mieux adaptées pour nous », affirme Said Mohamadi. Actuellement en contact avec trois d’entre elles sur le territoire, le directeur de l’association espère que cela aboutira dans la mesure où « elles adhèrent complètement à la proposition à l’heure actuelle ». Soucieuse de la vie étudiante et des jeunes mahorais qui s’accrochent à leurs études, l’AEJM met tout en œuvre pour leur apporter un confort dont certains peinent à bénéficier. « Nous souhaitons faire quelque chose de spécifique à chez nous », conclut Said Mohamadi. De quoi permettre à la jeunesse mahoraise d’envisager l’avenir en rose.

« Mayotte n’est pas du tout exclue de l’observatoire des agricultures de l’océan Indien »

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Une information selon laquelle Mayotte ne ferait pas partie du futur observatoire des agricultures de l’océan Indien porté par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) circule depuis quelques jours sur la toile. Face à ces rumeurs, Isabelle Mialet-Serra, l’animatrice et coordinatrice de la plateforme régionale en recherche agronomique pour un développement durable dans l’océan Indien, tient à mettre les points sur les i.

« Les Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion, les cinq membres de la COI, exclusivement insulaires, sont confrontés au défi de générer une exploitation agricole en faveur de systèmes de production durables et résilients, adaptés aux réalités et contraintes de leurs territoires. » Relayée par outremer360 ce mercredi, l’information selon laquelle le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) travaille sur la création d’un observatoire des agricultures de l’océan Indien a eu l’effet d’une bombe. Car oui, quid de l’île aux parfums dans tout cela ? En coulisse, cette indiscrétion sonne comme une douche froide dans la mesure où le nom de Mayotte n’est pas cité…

« C’est évidemment inacceptable. […] Quand de tels scandales vont-ils enfin cesser ? Qu’attendent les élus et parlementaires pour saisir le gouvernement et lui demander de ne pas donner de suite à ce projet si Mayotte n’en est pas bénéficiaire à part entière et en sa qualité de département français et de régional européenne de l’océan Indien ? », s’insurge-t-on parmi les sympathisants du 101ème département qui y voient un coup de pression de certains pays membres de la commission de l’océan Indien.

Phase de faisabilité à Madagascar

Jointe par téléphone, Isabelle Mialet-Serra, l’animatrice et coordinatrice de la plateforme régionale en recherche agronomique pour un développement durable dans l’océan Indien (PRéRAD-OI), tente de tuer dans l’œuf cette escarmouche ! « Nous avons l’ambition de développer un observatoire régional », explique celle qui pilote le projet. Avant de confier que seul Madagascar se trouve pour le moment à un stade avancé. « Nous avons un volontaire qui fait tout un travail de terrain remarquable. Nous sommes actuellement en phase de faisabilité depuis avril 2021. Nous commençons petit à petit ! »

Devraient suivre l’Île Maurice et La Réunion. Par contre, c’est encore le statu-quo pour l’Union des Comores et les Seychelles à en croire la coordinatrice qui confirme néanmoins que « Mayotte reste éligible et n’est pas du tout exclue ». Pour preuve, une délégation de l’organisme s’est rendue sur le territoire peu avant le début de la crise sanitaire pour présenter à différents acteurs institutionnels l’intérêt de cet outil d’aide à la prise de décision et aller à la pêche aux financements.

Beaucoup de bruit pour pas grand-chose en soi… L’ambition de cet observatoire se résume à construire une connaissance partagée et harmonisée de la diversité des systèmes agricoles, de leurs fonctionnements, de leurs performances et de suivre dans le temps leurs évolutions différenciées et leurs progrès. Mais aussi à proposer des produits et des services pour les acteurs du développement agricole et rural sur un territoire, pouvant aller de la restitution de résultats technico-économiques et de bilans d’exploitations simplifiés, en passant par la mise au point de référentiels technico-économiques et environnementaux par type de système de production, d’un appui au conseil et/ou l’établissement de plaidoyers.

Reste maintenant aux organisations de producteurs et aux pouvoirs publics de se saisir de ce dossier pour ne pas raviver une polémique inutile…

Carnet de voyage à Diego-Suarez : Le Golden House, une empreinte mahoraise dans l’hôtellerie malgache

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Les chambres, de 16 à 20 mètres carrés, sont sur trois niveaux.

Établissement bâti sur un terrain de 220 mètres carrés à seulement dix minutes de l’aéroport de Diego-Suarez, le « Golden House » s’adresse en particulier à une clientèle en provenance de Mayotte. Il lui offre une prestation de qualité dans un grand confort et une grande sécurité.

Situé dans le quartier très animé du Grand Pavois, le Golden House appartient à un homme d’affaires de M’tsapéré, Wissam dit « Cisco ». Il se compose de douze chambres très modernes et très spacieuses (16 à 20 mètres carrés) au confort international sur trois niveaux et possède tout ce dont on peut rêver pour passer des vacances agréables et tranquilles. À seulement cinq minutes en taxi de la mairie de Diego-Suarez, l’hôtel jouit d’une grande sécurité, étant à une vingtaine de mètres d’un commissariat de police et d’une caserne de gendarmes mobiles.

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Le quartier du Grand Pavois, où se situe l’hôtel le Golden House, est animé de jour comme de nuit.

À quelques pas du grand marché de Diego-Suarez

Et surtout, il dispose d’un atout majeur : une immense terrasse couverte de 150 mètres carrés, agrémentée d’une grande cuisine qui lui permet d’assurer un service petit déjeuner et diner à la demande. C’est le paradis des amateurs de « voulés » et grillades de toute sorte ! D’ailleurs, les tables modulables sont équipées d’un dispositif à barbecue. En outre, le grand marché à côté de l’hôtel permet de s’approvisionner en viande fraîche (zébu, cabri et mouton) et poissons. Concernant les loisirs, l’établissement dispose d’un service de location de voitures, de quads et de motos.

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La terrasse au dernier étage permet de faire des voulés.

Dans la perspective d’une reprise de l’activité économique après la crise du Covid-19 qui a durement impacté le secteur du tourisme et de l’hôtellerie de la Grande Île, le Golden House est en cours d’extension pour s’ouvrir à une autre catégorie de clientèle, à savoir le tourisme de groupe. Une annexe disposant d’une piscine et de chambres d’hôte est en phase de finition. Elle est destinée à l’accueil de familles, de comités d’entreprises et également d’équipes sportives.

Golden House, quartier du Grand Pavois, à Antsiranana (Diego-Suarez). Tél. : 06.39.21.60.35 ou +261.38.97.600.00. Email : resa.hotelgolden@gmail.com.

Miss Salouva : « On a hâte de retrouver l’élection »

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Le concours mettant en avant le vêtement traditionnel mahorais n’a pas eu lieu depuis trois ans maintenant. Il est de retour, ce samedi 13 août, à 20h, sur le parvis du comité de tourisme, à Mamoudzou. La présidente de l’organisation, Hanafi Charfati, fait le point sur ce qui a changé pendant tout ce temps.

Flash Infos : Soulagés de cette reprise du concours ?

Hanafi Charfati : Ah oui, nous avons hâte de retrouver l’élection. Nous sommes impatients. Cela fait un an que notre équipe se prépare. Nous avons même vu sur les réseaux que des gens pensaient que miss Salouva, c’était fini. Ce n’est pas le cas !

FI : Pourquoi le retour de ce concours est si important ?

H.C. : Il l’est parce que les Mahorais sont fiers de voir des candidates dans cette tenue traditionnelle. Une petite fille, par exemple, peut tout à fait s’identifier à elles.

FI : Ce retour se fera-t-il sous une autre formule ?

H.C. : Non, nous serons toujours sur la même organisation. Le seul changement notable, c’est qu’elles passeront trois nuits ensemble pour apprendre à se connaître. Cela va avec le thème de la famille que nous avons retenu cette année. Cela sera aussi la première fois que nous quittons le cocon de Cavani (N.D.L.R. les dernières éditions ont eu lieu sur le plateau) pour le comité du tourisme. Ce qui correspond à notre envie de grandir.

FI : Quelle incidence a eu cette absence de concours ?

H.C. : Rowena Montchéry a été élue miss Salouva en 2019 et l’est donc restée pendant trois ans. Cela a été particulier pour elle, elle n’a pas assisté à beaucoup d’événements. Mais elle sera quand même là samedi soir, pour remettre l’écharpe.

Présidente de l’association Miss Salouva depuis 2015, Hanafi Charfati est impatiente que le concours reprenne ses droits.

FI : Après un si long moment, est-ce qu’elle est prête à la rendre ?

H.C. : [elle sourit] Oui, absolument. Elle attend ça avec impatience puisqu’elle a des projets. Au cours des trois ans, elle ne pouvait pas trop s’y plonger, puisqu’elle était susceptible d’être appelée sur des événements. Aujourd’hui, elle veut donner sa chance à une autre jeune femme.

FI : Y a-t-il toujours autant de motivation chez les candidates privées de compétition pendant trois ans ?

H.C. : Bien sûr. Nous avons sillonné toute l’île et reçu des candidatures de La Réunion et de la métropole. Au total, il y en a eu 25, soit un nombre habituel, puis nous avons retenu huit filles après des entretiens. En effet, nous accordons de l’importance à leurs projets.

Les répétitions s’enchaînent avant le spectacle prévu samedi soir, sur le parvis du comité de tourisme.

FI : De quelle manière le salouva sera-t-il mis en valeur au cours de la cérémonie ?

H.C. : Il y aura quatre tableaux, donc quatre tenues différentes. Dans le deuxième tableau, les salouvas sont des créations spéciales réalisées par Asmir. Elles ne seront dévoilées que ce samedi. Si la troisième est une robe moderne, pour la dernière, les candidates pourront présenter le salouva de leur choix.

Élection de miss Salouva 2022, samedi 13 août, sur le parvis du comité de tourisme, à Mamoudzou. Lancement de la soirée à 19h30 et début du concours à 20h. Gratuit. L’événement est visible en direct grâce à Yatru tv sur la page Facebook Miss Salouva Mayotte.

Jumelage avec Mamoudzou : le ministère de l’Intérieur des Comores annule les accords

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Le gouvernement comorien a pris la décision d’annuler les conventions liant Mamoudzou à des villes comoriennes.

De nombreux citoyens et des associations de la société civile considéraient comme inconstitutionnelles les conventions de jumelage de Mamoudzou avec les villes comoriennes de Fomboni, Domoni et Mutsamudu, élaborées ou signées en juillet. En effet, la Constitution ne reconnaît qu’une seule Union des Comores composée de quatre îles, y compris celle de Mayotte. Si la décision de révoquer ces actes, ce lundi 8 août, a suscité des réactions mitigées, l’arrêté du ministre lui-même fait aussi l’objet d’un débat, notamment chez les hommes de droit. De son côté, la mairie de Mamoudzou n’a pas souhaité réagir.

Nouveau revirement sur les accords de jumelage de la ville Mamoudzou. Après un long silence, les autorités fédérales, par la voie du ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation et l’Administration territoriale, ont décidé d’annuler les conventions ratifiées ou élaborées par Mamoudzou et les trois communes comoriennes de Domoni, Mutsamudu et Fomboni. Celle signée avec Tsidjé n’est pas concernée.

Le motif avancé par le premier flic du pays, Fakridine Mahamoud, dans son arrêté datant du 8 août ? Les accords ne sont pas conformes au cadre normatif et aux procédures applicables. « Toute lettre d’intention de jumelage et d’entente intercommunale avec la municipalité est annulée », précise l’article premier du document. Depuis fin juillet, ces conventions font des vagues autant du côté de Mayotte que de l’Union des Comores. À Mamoudzou par exemple, des manifestants avaient même bloqué la mairie le 1er août et exigeaient des explications. « Avec les Comores, c’est cinquante ans de batailles. On ne veut pas d’un jumelage qui met un coup d’éponge », dénonçaient-ils [lire Flash Infos du lundi 2 août]. Au sein de l’archipel, la société civile était également montée au créneau. Pour la plupart des associations, signer de tels accords avec Mamoudzou alors que la ville se réclame du département français voisin est une violation flagrante de la constitution comorienne.

« La stratégie française de passer en force a échoué lamentablement »

Celle-ci en son article 6 est claire. « Le territoire de l’Union des Comores se compose des îles et îlots de (Moheli), Ndzuani (Anjouan), Ngazidja (Grande Comore) et Maoré (Mayotte) ». Par conséquent, il est hors de question pour une quelconque commune comorienne de ratifier des conventions de jumelage avec Mamoudzou sinon cela reviendrait à renier le droit international et les résolutions des Nations Unies qui ont toujours reconnu la « comorienneté » de l’île de Mayotte. C’est peut-être la raison pour laquelle le ministre de l’Intérieur a sorti cet arrêté pour sauver les meubles comme l’écrivait avec ironie un internaute lundi, sur Facebook. Ce mardi, le président de la République, Azali Assoumani, a pour sa part reçu le comité Maoré à Beit-Salam, probablement pour faire taire la gronde. « Même si la réaction s’est fait attendre, force est de saluer la décision prise par les dirigeants du pays. La stratégie française de passer en force comme d’habitude a échoué lamentablement. Certains maires qui se réjouissaient des jumelages font grise mine », a réagi en début de semaine, Idriss Mohamed, défenseur de longue date du retour de Mayotte dans son giron.

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L’arrêté stipule que « toute lettre d’intention de jumelage et d’entente intercommunale avec la municipalité de Mamoudzou est annulée ».

Cet ancien président du comité Maoré estime qu’il faut désormais se demander s’il s’agit d’un acte isolé ou d’un réveil dans la défense de Mayotte comorienne. « Car la stratégie française se poursuit et remporte des succès auprès de certains pays. Une forte délégation tanzanienne est attendue à Mayotte pour envisager une coopération étroite. Le gouvernement doit parler avec les autorités tanzaniennes en faisant valoir nos liens traditionnels », a ajouté le numéro un du parti Ukombozi. Au sujet des Jeux des îles de 2027, Idriss Mohamed rappelle que Mayotte ne peut pas les accueillir à cause de son statut. « Il faut que le régime d’Azali se dote d’un secrétariat d’État ou un commissariat dédié à la question de Maoré pour que notre pays puisse se doter d’une stratégie intelligente et la suive de façon cohérente. Tout en faisant en sorte à ce que la question soit réinscrite à la prochaine assemblée générale de l’ONU », a-t-il proposé.

L’arrêté du ministre lui aussi contesté

Sur l’aspect juridique de la décision du ministre de l’Intérieur, de nombreuses questions restent en suspens. Exemple : pourquoi la révocation ne concerne pas toutes les communes, y compris la ville de Tsidjé ? Quant à l’annulation des accords par arrêté, là encore les juristes sont divisés. Le premier à donner son avis est Mohamed Rafsandjani. « Aucune autorité de l’État, pas même le ministre, ne peut annuler un acte fait par des collectivités territoriales, dans la mesure où ces dernières jouissent du principe de libre administration. Les autorités de l’État peuvent les contester, mais par le biais du préfet en général qui saisit le juge administratif et lui demande de contrôler un acte qu’il considère illégal », a éclairé ce docteur en droit public à qui nous avons posé la question.

Un avis que maître Abdou Elwahab Msa Bacar, consultant du président de la République en matière juridique, ne partage pas. Ce dernier, au contraire, donne raison au ministre. Il cite l’article 82 alinéa 2 de la loi sur la décentralisation. « Il faut noter que la question revêt d’une haute importance juridique, politique et diplomatique liée à la sécurité et à la défense du territoire. La loi, bien qu’elle admette la libre administration des communes et autorise la coopération, ne fait pas obstacle à la prise des mesures conservatoires par le gouvernement », s’est-il défendu. Sauf que la mesure conservatoire n’a rien à voir avec l’annulation tente de rectifier Yhoulam Athoumani, docteur en droit public, installé en France. « Lorsque l’exécutif édicte une mesure conservatoire, il le fait de façon provisoire en attendant l’intervention du juge. Car celui-ci a le pouvoir d’annulation », a-t-il détaillé.

« Ha shibabu ya maore » : le 2ème essai sociologique de Mohamed Moindjié

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Mohamed Moindjié (au centre), entouré de son éditeur Foumo Silahi ( à d.) et de son diffuseur, le libraire Ben Amine Inssa, dont la librairie se trouve à Passamaïnty

Mohamed Moindjié, homme politique bien connu dans le 101ème département, vient de sortir un essai intitulé « Ha shibabu ya maore », qui pourrait se traduire en français par « L’espoir ensemble pour Mayotte ». Dans ce petit ouvrage de 73 pages, il dissèque les problématiques de l’île aux parfums et propose des pistes de solutions basées sur une redécouverte de l’identité mahoraise qui intégrerait harmonieusement les nouveaux modes de vie modernes liés à sa départementalisation.

Mohamed Moindjié n’en est pas à son premier coup d’essai dans le domaine de l’écriture. Il y a quelques années, il avait déjà publié un premier ouvrage, beaucoup plus long, intitulé « Aux noms de mes ancêtres qui ne sont pas des Gaulois ». « Cette fois-ci, j’ai voulu [en] écrire un plus court afin qu’il soit plus facile d’accès pour les personnes peu habituées à lire », déclare-t-il lors de la conférence de presse donnée le vendredi 5 août dernier au restaurant le 5/5. Cette fois-ci cependant, il ne s’est pas débrouillé seul : il a fait équipe avec Foumo Silahi, qui gère les éditions Hiziri Na Maore créées en 2022, et la librairie de Ben Amine Inssa, située à Passamaïnty, chargée de la diffusion du livre. Grâce à cette association, l’écrivain espère que son livre sera facilement accessible au plus grand nombre.

Objectif : donner de l’espoir aux gens concernant l’avenir de Mayotte

Cet essai part d’un diagnostique de la situation de l’île au lagon : il en dissèque les problématiques et en déduit que les solutions pour rétablir l’harmonie ne peuvent être les mêmes que celles qui étaient utilisées avant la départementalisation. « La société mahoraise a connu de grands bouleversements, qui ont généré certains problèmes, dont celui de la délinquance des jeunes », affirme-t-il. « La première étape est de prendre conscience de ce changement de société, induit notamment par la départementalisation de l’île et l’entrée dans la mondialisation qui s’en suit. Il nous faut faire avec ces évolutions, c’est inévitable. Mais, pour les intégrer harmonieusement, il me paraît essentiel de retrouver nos valeurs spécifiquement mahoraises. » Pour l’homme politique, il est primordial de rompre avec certaines pratiques qui ne collent plus avec le nouveau statut de Mayotte département tout en se réimprégnant de l’essence de la culture mahoraise, qui a eu tendance à se perdre ces dernières années, surtout chez la jeune génération.

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Mohamed Moindjié s’est rapproché de quelques grands noms de la littérature mahorais dont Ambass Ridjali (à g.) et Bacar Achraf.

« Nous sommes une civilisation plurielle marquée par des influences multiples dont la civilisation arabe, swahili et occidentale. Il nous faut valoriser cette identité, même si celle-ci évolue inévitablement avec le temps », déclare l’essayiste. Ce dernier liste dans son ouvrage quelques spécificités de la culture mahoraise : plurielle certes, mais aussi imprégnée par le respect des aînés et de l’autorité. « L’une des grandes causes à mon sens du chaos actuel est l’absence de peur dont fait preuve la jeune génération face aux autorités quelles qu’elles soient », analyse-t-il. D’autre part, Mayotte mêle des valeurs issues de l’islam et de l’animisme avec celles de la France républicaine. Un curieux camaïeu qui forme la spécificité culturelle de l’île. « Il n’est pas rare de voir des Mahorais assister toute une soirée à un patrossi (cérémonie animiste) tout en allant prier Allah à la première heure le lendemain matin et saluer avec respect le drapeau français dans les cérémonies laïques », souligne-t-il. « Maintenant, il défi est d’intégrer la mondialisation sans déroger à notre identité. » L’autre grande valeur mahoraise selon Mohamed Moindjié est l’hospitalité. Traditionnellement, la « personne qui vient d’ailleurs » se doit d’être accueillie avec respect. « Mayotte a une histoire, une culture particulière qui est malheureusement en train de disparaître progressivement. Tout le défi est de réussir à conserver notre identité tout en l’adaptant au monde moderne. »

Encourager les Mahorais à écrire

Au-delà de son livre, l’écrivain a également pour ambition encourager les Mahorais à se tourner davantage vers l’écriture. Pour cela, il a réuni autour de lui plusieurs grands noms du monde de la littérature mahoraise tels que Ambass Ridjali ou encore Bacar Achraf, le pionnier de la création du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. « Il est important de valoriser les écrivains mahorais et, d’une manière générale, les savoir-faire locaux », insiste-il. C’est la raison pour laquelle, les écrivains en herbe sont également les bienvenus au sein de cette société littéraire encore en cours de création. « Notre ambition est de préserver la culture mahoraise tout en se tournant vers l’avenir. Certes, la situation actuelle de Mayotte laisse à désirer, mais je suis persuadé qu’il y a matière à conserver de l’espoir pour le futur. C’est ce que je souhaite prouver à mes lecteurs au travers de Ha Sibabu ya maore », conclut-il.

La scène mahoraise bien représentée au Bambo beach festival ce week-end

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Artistes et djs se relaieront sur la scène du festival 100% mahorais.

La seconde édition du Bambo beach festival aura lieu les 12, 13 et 14 août au snack de la plage de Bambo-Ouest, dans la commune de Bouéni. Organisé par le label Almawt Music, il réunira une douzaine de talents 100% mahorais, dont Patsaou, Komo ou LokyGramme, à partir de 16h. Chaf Masta, le président du label, mais également artiste mahorais, donne plus d’informations sur ce rendez-vous qui en a déjà séduit plus d’un l’an dernier.

Flash infos : Plus que quelques jours avant le Bambo beach festival. Comment est venue l’idée de cet événement ?

Chaf Masta : Ce festival est vraiment né d’une frustration. C’était une scène qui n’existait pas à Mayotte. Étant moi-même artiste mahorais, je trouve qu’il y avait un manque de considération de nos artistes locaux. Les gens favorisent plus ceux venant de l’extérieur, alors qu’on nous qualifiait de « jeunes artistes » et très souvent nous n’étions pas payés.

FI : Est-ce la première fois que vous organisez ce festival ?

C. M. : Non, il s’agit de la deuxième édition. Nous souhaitons réunir les grandes têtes d’affiches mahoraises. Comme la fois précédente, le festival aura lieu à la plage de Bambo-Ouest sur le site de Bambo Beach, à ne pas confondre avec Bambo-Est.

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Président du label Almawt Music, Chaf Masta est l’organisateur de ce week-end dédié à la musique.

FI : Plusieurs artistes mahorais étant mis à l’honneur, comment faites-vous votre choix ?

C. M. : C’est simple, nous effectuons une veille informationnelle des artistes qui ont performé tout au long de l’année ou lors de l’année précédente. Et selon ce qu’ils produisent, nous mettons leur travail en considération. Nous ne faisons pas de préférences.

FI : Quel type de public ciblez-vous et combien de personnes attendez-vous ?

C. M. : Nous ne ciblons pas de public particulier. Nous sommes dans un esprit festival, et comme l’an dernier, les gens viennent comme ils veulent pour faire la fête, que ce soit en famille ou entre amis… Nous attendons le maximum de monde dans la limite de ce que nous pouvons accueillir légalement.

Je tiens également à préciser qu’il y a de quoi se loger dans le sud pour toutes les personnes qui font des trajets assez longs pour se rendre au festival. Il y a Sakouli, la Case Robinson, le Jardin Mahorais…

Bambo beach festival, du vendredi 12 au dimanche 14 août, au snack de la plage de Bambo-Ouest. Tarifs : 25 euros en prévente, 30 euros sur place. Tél. : 06.39.60.89.89. Les billets en prévente sont uniquement en ligne sur my.bizouk.com/bambo-beach-festival-2022.

Convoquée au tribunal pour avoir proféré des injures publiques à l’endroit des militaires

Le 6 août, mécontente d’une interpellation effectuée la nuit écoulée d’un individu découvert en état d’ivresse sur la voie publique, une dame a proféré des injures publiques à l’endroit des militaires intervenus, à l’occasion d’un « direct » sur sa page Facebook. Entendue deux jours plus tard, la mise en cause fait l’objet d’une convocation pour l’audience correctionnelle du 24 janvier 2023 au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Pour rappel, les injures publiques envers un corps constitué, un fonctionnaire, un dépositaire de l’autorité publique ou un citoyen chargé d’une mission de service public, par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique, constituent des délits et peuvent être réprimées par une sanction allant jusqu’à 12.000 euros d’amende.

Coopération : arrivée de la délégation de Tanzanie à Mayotte

Une délégation de Tanzanie, composée de sept personnalités avec à sa tête, Paul Koyi, président de la chambre de commerce et d’industrie, a été accueillie ce mercredi 10 août à l’aéroport de Pamandzi par diverses institutions locales. Parmi elles, le conseil départemental, représenté par le 3ème vice-président, Ali Omar, accompagné de la conseillère départementale de Pamandzi, Soihirat El Hadad, la présidente de l’agence de développement et d’innovation de Mayotte (ADIM), Zamimou Ahamadi et le maire de Pamandzi, Madi Souf Madi.

Ce partenariat s’inscrit dans l’objectif de mieux intégrer Mayotte dans son environnement géopolitique et d’orienter plus fortement la politique de coopération du Département en faveur de l’économie, de la culture, de la formation, du sport, de la recherche et de l’innovation. Des temps d’échanges sont prévus lors de cette visite dans lesquels plusieurs thèmes seront évoqués notamment les opportunités bilatérales de coopération entre Mayotte et Tanzanie.

Recherche de partenaires pour le lancement de la carte Namine

Dans le cadre du lancement de la carte Namine prévu à la fin du mois de septembre, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM) fait un appel aux acteurs économiques du territoire pour devenir partenaire de ce nouveau dispositif.

Celui-ci a pour objectif de lutter contre la précarité étudiante, de soutenir le pouvoir d’achat des jeunes et de participer à la promotion de la vie étudiante à Mayotte. Sur le même principe que les cartes étudiantes et autres cartes jeunes dans les grandes villes d’Europe, la carte Namine permettra à son détenteur de bénéficier d’une tarification avantageuse dans les commerces partenaires de l’ile.

Sur présentation de cette dernière dans un commerce partenaire, le détenteur de la carte Namine pourra bénéficier d’une tarification préférentielle sur un certain nombre de produits qui auront préalablement fait l’objet d’une convention entre le partenaire économique et l’AEJM.

Le dispositif carte Namine est ouvert aux étudiants scolarisés à Mayotte (étudiants de BTS, de classe prépa, du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, de l’institut de formation en soins infirmiers et de l’institut régional du travail social), aux stagiaires du régiment du service militaire adapté et aux jeunes de 17 à 25 ans inscrits localement à formation professionnelle d’une durée supérieure à six mois. Pour la fin septembre 2022, ce seront près de 7.500 jeunes qui seront concernées par ce dispositif.

À l’horizon 2024, l’association ambitionne de faire de la carte Namine une véritable carte de bancaire afin de lutter contre la bancarisation des jeunes de Mayotte. Dans le cadre de ce dispositif, l’AEJM proposera aux partenaires économiques de relayer gratuitement leurs communications sur les différents réseaux sociaux de la carte Namine.

Les entreprises intéressées sont invitées à se manifester et à contacter l’AEJM à secretaire@aejm.fr ou au 02.69.66.68.16 pour toute demande d’information complémentaire.

« Premières bulles au pays du Corail » dans le Nord : 80 jeunes au plus proche contact de la mer

Mardi 9 août, le Parc naturel marin de Mayotte et ses partenaires ont réitéré l’opération Premières bulles au pays du corail sur la plage de Mliha, dans la commune de M’Tangamouji. Cette 9ème édition comportait une dizaine d’ateliers. Les 80 participants, âgés de 12 à 18 ans, ont ainsi pu approfondir leur connaissance des oiseaux marins, des mangroves et des tortues en général avec les animations pédagogiques du GEPOMAY, de l’UICN et d’Oulanga Na Nyamba, appréhender les menaces sur l’environnement marin liées aux déchets et aux activités humaines non maîtrisées avec l’animation sur le bassin versant des Naturalistes, environnement et patrimoine de Mayotte et un atelier sur le tri des déchets animé par le Parc, se réapproprier la pêche traditionnelle au djarifa, pratique traditionnelle réalisé par les femmes de Mayotte, grâce à l’association des pêcheuses de Mtsahara, s’initier à la natation avec le Cercle des Nageurs de Mayotte, et s’évader dans les fonds marins pour découvrir, pour la première fois chez la plupart, les récifs coralliens et la vie marine associée avec des baptêmes de plongée réalisés par les clubs de plongées O°Bulles et Happy Divers. Un concours de land-art a permis aux équipes ayant réalisé les plus belles créations de gagner des agendas scolaires, abécédaires des mangroves et autres documents lié aux richesses marines.

En 2023, le Parc renouvellera l’opération « Premières bulles au pays du corail » sur une autre plage de Mayotte. Pour en faire bénéficier le plus grand nombre, chaque année, la manifestation se déroule dans une commune différente et a déjà été réalisée à Bandrélé, Bouéni, Labattoir, M’Tsangamouji cette année… À qui le tour ?

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes