Début août, la fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) a été alertée par des riverains. Ces derniers ont constaté un grand nombre d’animaux aquatiques morts dans la rivière de M’Tsangagnouni, située dans les hauteurs de Tahiti Plage (commune de Sada). Prévenue par l’association, l’office français de la biodiversité a découvert une quantité importante de Deltaméthrine (appelé plus communément « décis »), un insecticide hautement toxique pour la faune aquatique.
Il y a environ deux semaines, la fédération mahoraise des associations environnementales a été alertée par des riverains sur la présence anormale d’animaux aquatiques morts dans la rivière de M’Tsangagnouni. Celle-ci sillonne les hauteurs de Sada pour venir se déverser dans la mer au niveau de Tahiti Plage. « Sur place, c’était le choc », raconte Naïlane Attibou, le secrétaire général de la fédération. « Nous avons découvert une grande quantité de cadavres de crabes, d’anguilles et d’écrevisses d’eau douce », se désole-t-il. « Par ailleurs, nous avons également observé une flaque stagnante ressemblant à un dépôt d’hydrocarbure. »
Devant ce désastre écologique, Ali Madi, le président de la FMAE, a immédiatement pris attache avec la mairie de Sada, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement ainsi que l’agence régionale de santé. Si la Deal a envoyé l’office français de la biodiversité sur place pour effectuer des analyses, l’autorité sanitaire ne s’est quant à elle pas déplacée. « L’ARS n’intervient qu’en cas de pollution bactériologique », informe Rachika, la chargée de communication. « En outre, Monsieur Ali Madi ne nous a pas donné la localisation exacte de cette rivière et ne nous a jamais rappelé par la suite. » Une déclaration qui scandalise le président de la FMAE : « Alors comme ça je fais partie des victimes et c’est à moi d’insister pour que l’État vienne faire son travail ? » Quoiqu’il en soit, les analyses effectuées par l’OFB ont révélé la présence d’une forte dose de deltaméthrine (appelé plus communément « décis »), un insecticide hautement toxique pour la faune aquatique, qui peut également se révéler dangereux pour les animaux à sang chaud et donc les humains. « Les agriculteurs de la zone abreuvent leurs animaux à cette rivière ! », indique Ali Madi.
Un suspect arrêté par la police municipale
« Il n’y a aucun rapport entre le composé chimique retrouvé et la pollution aux hydrocarbures », précise Loïc Thouvignon, le chef de service de l’office français de la biodiversité, dont l’un des rôles est celui de « la police de l’eau ». La rivière de M’tsangagnouni est donc victime d’au moins deux types de pollution. « Il est possible que certains petits garagistes peu scrupuleux déversent leurs déchets dans cette rivière », avance-t-il prudemment. « La flaque d’hydrocarbure a été constatée en bas de la rivière alors que le composé chimique toxique, responsable de la mort de la faune aquatique, a été retrouvé en amont. » Frileux à nous révéler la nature exacte de ce « composé chimique », le chef de service souligne néanmoins qu’il faisait partie de la famille des insecticides.
« La Deal n’est intervenue que sous la menace d’alerter les médias », se plaint d’ailleurs le président de la fédération environnementale. Une déclaration à prendre évidemment avec des pincettes… La police municipale, dépêchée par la mairie de Sada, a quant à elle rapidement arrêté un suspect avec l’aide de la population. « Il s’agit d’un particulier dénommé Abdallah Base », révèle M’dzakou Saïd Assani, le chef de la police municipale de Sada. Surpris par un riverain en train de déverser du décis dans la rivière pour pêcher plus facilement, il s’est enfui. « Nous avons toutefois réussi à le retrouver », poursuit-il. L’homme a été immédiatement remis à la gendarmerie de Sada et une enquête est en cours pour établir les preuves de sa culpabilité. D’après le chef de la police et le président de la FMAE, ce n’était pas la première fois que cet homme était surpris en train de se livrer à cette pratique de pêche illégale. « Mais cette fois-ci, il y est allé vraiment fort ! Il a vraiment empoisonné la rivière ! », s’indigne Ali Madi, scandalisé, à la fois par cette pollution risquant d’engendrer des problèmes de santé chez les humains, mais également par le manque de réactivité, selon lui, des services de l’État.
La sixième édition de l’élection Miss Excellence Mayotte aura lieu, ce samedi 20 août, au lycée de Sada, à 20h. Ce concours mettant en avant la beauté de la femme mahoraise, ses valeurs ainsi que l’ensemble du patrimoine mahorais met en concurrence huit jeunes femmes. Chacune d’entre elles a l’ambition de succéder à Chifaoui Chaharoumani, miss Excellence 2021. Une seule gagnante, mais une expérience qui marquera vraisemblablement l’esprit de chacune d’entre elles. Qui décrochera l’écharpe et la couronne cette année ?
Plusieurs candidates ont eu l’audace et le courage de se présenter pour le concours Miss Excellence Mayotte, mais seulement huit d’entre elles ont été retenues pour participer au concours, ce samedi 20 août. «Les filles doivent respecter les règles du comité pour pouvoir être sélectionnées. Elles doivent être originaires de Mayotte, parler une des langues régionales, ne pas être marié, résider à Mayotte, mesurer minimum 1 mètre 68, connaître Mayotte pour pouvoir représenter correctement notre île au niveau départemental mais aussi à l’échelle nationale », détaille Némati Toumbou Dani, présidente du comité Miss Excellence. La thématique de cette année n’a pas été choisie au hasard. Le comité a choisi comme thème « Zama ni talouha », une façon de rendre hommage à ses ancêtres lors de l’élection mais aussi de remonter le temps, ne serait-ce que quelques heures.
Une vitrine du territoire mahorais
Les organisateurs attendent beaucoup de la miss qui sera couronnée. « Elle doit utiliser son titre et son écharpe pour promouvoir Mayotte, la culture mahoraise, le tourisme et toutes les actions que nous allons mettre en place tout au long de l’année. Elle sera la vitrine de notre comité », ajoute la présidente. Plusieurs séquences défileront sur la scène. « Il y aura le tableau d’ouverture, celui traditionnel, le passage des candidates en maillots de bain, en tenue de ville, et enfin, le tableau final. » Une soirée dense pour le plus grand bonheur des spectateurs. En perpétuelle évolution, le comité a renforcé son équipe en collaborant avec des professeurs d’histoire-géographie et a signé une convention avec Mlézi Maoré dans l’objectif de mettre en place des actions sociales. « Chaque miss qui sera élue au cours de ces prochaines années sera l’ambassadrice de Mlézi Maoré », souligne Némati Toumbou Dani.
En attendant le jour-J, les candidates sont dans les ultimes préparations. « Elles sont passées devant le jury de présélection et ont effectué leur test de culture générale, ce jeudi. Elles sont ensuite parties pour quelques mises en beauté. Nous allons inaugurer les chambres d’hôtes dans lesquelles nous allons loger ce vendredi à Barakani. Pas loin du site où aura lieu l’élection », annonce la présidente.
Une escale à Madagascar pour les candidates
Les candidates de Miss Excellence ont eu la chance de se rendre à Mahajanga pendant une semaine et ont été accueillies par des personnalités importantes de la ville. « On a été accueilli par le gouverneur, le maire de Mahajanga, l’Office de tourisme… », raconte Némati Toumbou Dani. Par ailleurs, elles ont eu la chance d’assister à un gala qui a été financé par l’hôtel local le Skar et d’effectuer leur vidéo de présentation dans le fameux hôtel Antsanitia. « Les candidates ont ramené des vêtements et des jouets qu’elles ont offerts aux orphelins de l’orphelinat de Mahajanga. C’est une compétition bien sûr, mais aussi une aventure humaine », affirme la représentante. Ce samedi 20 août, une seule sera couronnée Miss Excellence 2022, mais chacune aura vécu une expérience unique.
Gérald Darmanin a déjà visité le commissariat de Mamoudzou, fin août 2021.
La venue à Mayotte de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, du dimanche 21 au mardi 23 août, a lieu un an après sa dernière. Des promesses avaient été faites, notamment sur la vidéoprotection et l’immigration. Quelles sont les attentes des syndicats de police aujourd’hui ? Djamaldine Djabiri (SGT-FO), Abdel Sakhi (Alternatives) et Badrou Ali (Unsa) donnent leurs avis.
Flash Infos : C’est la deuxième visite en deux ans du ministre de l’Intérieur. Quelles annonces espérez-vous ?
Djamaldine Djabiri, SGT-FO police : Nous attendons des annonces concernant la lutte contre l’immigration clandestine, notamment un renforcement des mesures. Il nous faut plus d’intercepteurs et plus d’effectif en mer. A Mayotte, on expulse autant que tout le reste du territoire français. Il faut au moins un intercepteur de plus pour fonctionner 24h/24h. On intercepte des kwassas, c’est vrai, mais beaucoup arrivent à « beacher » (N.D.L.R. à débarquer). Nous voulons également une reconquête des zones de non droit, c’est-à-dire des quartiers où la police n’est pas la bienvenue et les contrôles sont refusés.
Abdel Sakhi, Alternatives police : C’est bien qu’il vienne se rendre compte que la coopération avec la justice n’est pas totale. De plus en plus de délinquants arrêtés sont libres dès la fin de leur garde à vue, même dans le cas de délits graves. Je ne mets pas en doute les compétences des magistrats, mais il nous faut une meilleure coopération.
Badrou Ali, Unsa police : Dans un premier temps, on veut que les promesses du président de la République soient tenues. Je pense à la construction d’un hôtel de police digne de ce nom. Celui-ci est trop petit. Il en faut un autre qui puisse accueillir l’ensemble des services. On voit ce qui se passe aussi à Kawéni (voir Flash Infos de jeudi), il nous faut une compagnie d’intervention. Si on avait plus de monde, on pourrait dégager la route plus rapidement.
F.I. : Il avait dit que l’effectif a été renforcé durant le mandat, est-ce le cas ?
D.D. : Oui, il a été renforcé, mais pas énormément non plus. Il y a une petite quarantaine de nouveaux agents à la rentrée, c’est une bonne nouvelle. Ça montre que l’Etat a pris en compte nos demandes.
A.S. : On va avoir une augmentation du nombre de policiers. C’est pas mal, mais ça n’est pas suffisant. On veut une amélioration du matériel et des locaux. Pour notre part, notre syndicat est le seul à proposer la création d’une unité capable de monter des opérations coup de poing, de réaliser des grosses descentes. On tient aussi à saluer l’action du directeur territorial de la police nationale (Laurent Simonin) pour la création d’une nouvelle unité, le GSP (Groupe de sécurité de proximité) jour. Le GSP nuit existait déjà, mais cette nouvelle unité qui utilise des véhicules banalisés va permettre des interpellations et de lutter contre les violences urbaines, grâce à une meilleure projection.
B.A. : Ce n’est pas suffisant. C’est vrai qu’on aura plus de monde avec le GSP nuit. Il faudra d’ailluers qu’on regarde les horaires avec les autres syndicats. Actuellement, on a le plus de problèmes dans l’après-midi. Mais on devrait avoir une intervention plus rapide et efficace.
F.I. : Les chiffres montrent une hausse de la délinquance (+9% des faits sur un an). Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
D.D. : Les policiers sur le terrain nous font remonter que ce sont souvent les mêmes individus qu’ils retrouvent. On attend davantage de la justice, on veut de la fermeté sur les auteurs âgés d’au moins seize ans.
B.A. : La répression n’est pas à la hauteur. Quand on voit notre collègue qui s’est fait casser le nez, dimanche matin, qu’il a 28 jours d’ITT (Interruption totale de travail) et que son agresseur a de la prison avec sursis. Ce dernier peut se dire qu’il peut réitérer. Au niveau judiciaire, la réponse devrait être ferme. Est-ce qu’il faut attendre qu’il y ait un mort pour faire quelque chose ? Tous les jours, on a affaire à ce genre de personnes, on a besoin de protection.
F.I. : Mamoudzou comporte plusieurs villages. Est-ce la même situation partout ?
D.D. : C’est très aléatoire. A Mayotte, il n’y a que le sud qui est épargné par les violences. Il y a une différence cependant entre la zone gendarmerie et celle de la police. Dans la première, la violence vient de conflits aux abords des établissements scolaires. A Mamoudzou, ils s’en prennent directement à l’autorité de l’Etat. C’est pour ça qu’on attend du ministre qu’il accentue la reconquête, cela passe par de l’effectif et du matériel.
A.S. : C’est aléatoire. Et on observe dorénavant une délinquance qui s’exporte. Un jeune de Doujani peut très bien agresser une personne à Passamaïnty et Cavani.
F.I. : L’utilisation de drones est envisagée depuis un moment. Où en est-on aujourd’hui ?
D.D. : Je tiens à rappeler que c’est une demande à 100% de notre syndicat. Ces drones vont nous faire gagner en efficacité sur les violences urbaines. Cette unité de quelques fonctionnaires de police formés est une nécessité à Mayotte. Elle devrait être en service en septembre ou octobre.
A.S. : On a vu à quel point s’était efficace avec l’équipe du Raid (Recherche, assistance, intervention et dissuasion), en février. Même si les individus partent dans la mangrove, on peut ensuite les interpeller. On peut saluer la direction qui a mis en place quelque chose qui n’existe pas encore en métropole.
B.A. : On espère les avoir, en tout cas des collègues ont été formés. C’est un bon outil. Si on avait eu un drone à Kawéni par exemple, on aurait pu identifier tous les participants.
F.I. : Les récents affrontements à Passamaïnty, Tsoudnzou et Kawéni ont lieu juste avant la rentrée. Est-ce que ça vous inquiète ?
A.S. : On se demande comment ça va être la semaine prochaine. Comment protéger les élèves ou les bus des caillassages par exemple ?
B.A. : On sait que c’est toujours très compliqué. On va voir quelle stratégie la direction veut mettre en place, tout comme celle de la Ville de Mamoudzou.
*Chiffres au premier trimestre 2022 de la préfecture de Mayotte pour la zone police.
Sébastien Halm quitte le commissariat de Mamoudzou
La rentrée est synonyme d’un changement de képis. Commissaire de Mamoudzou depuis 2020, Sébastien Halm prend la tête de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l’Yonne à la rentrée de septembre. Il se rapproche de la banlieue parisienne où il a exercé avant son arrivée sur l’île. C’est son adjointe, la commandante Frédérique Cornaille, qui assurera sa succession.
Omar Simba (à droite), en compagnie d'Alhamidi Aboubacar, veut constituer une grande formation sociale après les dernières élections marquées par le recul de la droite mahoraise.
Omar Simba sur les traces de son maître à penser Jean-Luc Mélenchon ? Quoi qu’il en soit, il fait sa rentrée politique cette semaine avec un appel à l’adresse des mouvements locaux s’inspirant de la gauche nationale en vue de constituer une grande formation sociale capable de bâtir un nouveau projet social sur l’île et regagner le terrain perdu au profit de la droite lors des deux derniers scrutins (présidentiel et législative) de cette année.
Flash Info : Omar Simba, vous êtes le premier à faire votre rentrée politique cet été. À cette occasion, vous lancez un appel à la construction d’une nouvelle force de gauche unifiée sur le territoire, pouvez-vous nous en dire plus ?
Omar Simba : En effet, c’est un message que j’ai adressé aussitôt après l’élection présidentielle, il m’a paru opportun de lancer un appel à tous les mouvements politiques se réclamant de la gauche pour nous rencontrer et impulser une vraie force politique de gauche sur le territoire. Force est de constater ces derniers temps un manque réel de ce côté-là. Nous observons une très forte droitisation de la politique à Mayotte, au point de consacrer une dominance de l’extrême droite à la dernière présidentielle, au 1er comme au 2ème tour. Les résultats des législatives nous ont aussi donné deux élus que je qualifie de droite puisque Mansour Kamardine est un représentant du parti Les Républicains et Estelle Youssouffa, sur certains thèmes, a mené campagne sur un ton plus que de droite. Il nous faut donc un mouvement qui puisse porter une vision de gauche sur des sujets récurrents que nous entendons ici et là dans certaines manifestations et discours sur Mayotte. C’est en particulier le cas en ce qui concerne l’égalité sociale, l’égalité de droits, la lutte contre la pauvreté, très criante dans cette île, etc. Il nous faut des hommes et des femmes dévoués pour porter ces combats, les faire aboutir concrètement dans notre société et faire avancer notre département.
FI : Question importante : la gauche a-t-elle réellement existée dans l’opinion mahoraise ?
O.S. : Oui, bien sûr ! À une époque, il y a eu ici un parti communiste rénové (PCR) et un parti Socialiste (PS). Il y a actuellement un parti social mahorais (PSM), un mouvement des radicaux de gauche (MRG). Des sympathisants sont là pour défendre les idéaux de la gauche. Mon idée est donc que nous puissions nous retrouver ensemble et construire une maison commune, à l’instar de ce qu’a fait la NUPES (nouvelle union populaire écologique et sociale) à l’échelle nationale, le regroupement des principaux partis de gauche autour d’un projet politique commun. Nous avons vu le résultat très intéressant obtenu !
FI : Il y a tout de même un paradoxe dans ce que vous nous dites là, lorsqu’on sait que la départementalisation en Outre-mer fut une œuvre de forces de gauche, alors qu’ici c’est plutôt la droite qui en est porteuse et la met progressivement en place, comment justifiez-vous cela ?
O.S. : Je ne partage pas trop cette affirmation selon laquelle la départementalisation de Mayotte est une œuvre exclusive de la droite. Je rappelle que si effectivement elle s’est produite sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il y a eu cependant au préalable un long travail fondamental réalisé par le gouvernement de Lionel Jospin. Il ne faut donc pas oublier tous ces apports qui ont conduit vers la consultation référendaire organisée sous Sarkozy en 2009. C’est donc la gauche qui a scellé les accords ayant conduit Mayotte au statut de DOM (département d’Outre-mer), il faut lui reconnaître tout ce qu’elle a fait pour notre île. Ici, les gens ont toujours tendance à dire que cette île n’avance que lorsque la droite est pouvoir, alors que c’est faux ! La droite est au pouvoir en France depuis Nicolas Sarkozy et pourtant, Mayotte n’avance pas au rythme souhaité par ses habitants et pire encore, nous constatons même un certain recul depuis quelques années. En dehors de cette seule départementalisation que tout le monde s’accorde à dire que c’est une coquille vide, j’aimerais bien que l’on me dresse un bilan de ce que cette droite a réalisé pour ce territoire. Ce serait peut-être l’objet d’un autre débat qui pourrait être intéressant.
FI : Si coquille vide il y a, cela sous-entend qu’il y a un large espace à remplir. Alors quel serait le projet de cette future union des forces locales de gauche pour combler ce vide ?
O.S. : Vous savez, il appartient avant tout à l’ensemble des Mahoraises et des Mahorais et non seulement aux composants de cette future force de gauche que nous voulons créer de contribuer à combler ce vide. Il sera d’autant plus facile à le combler dans la mesure où nos concitoyens ont déjà déterminé ses contours, à savoir davantage de droit commun, d’égalité sociale, d’égalité de droits et de développement économique. Il n’est pas nécessaire de sortir de l’ENA (école nationale d’administration) pour connaître les revendications légitimes de nos populations. Ce qui reste, c’est une réelle volonté politique de nos gouvernants actuels d’accéder à ces demandes mahoraises. C’est aussi simple que ça !
FI : Le propre de la politique et de la démocratie consiste à se battre en permanence pour arriver à des résultats. Dans le cas présent, quels seraient pour vous les contours de ce combat et de ce projet politique ?
O.S. : Mayotte ne fait que combattre depuis l’époque du TOM des Comores (territoire d’Outre- mer), à commencer par le simple droit d’exister en tant que tel dans notre environnement régional immédiat. Nous n’avons jamais cessé de combattre quand même semble-t-il, nos cris ne sont pas toujours entendus par les décideurs. Il est certain que nous aurions eu plus d’écoute de la part d’un gouvernement NUPES si nos camarades étaient au pouvoir puisque l’idée de Jean-Luc Mélenchon était d’apporter l’égalité partout sur l’ensemble du territoire français, en Hexagone comme dans les Outre-mer. Par conséquent, je dirais que ce combat pour notre île ne doit pas s’arrêter qu’à Mamoudzou. Il nous faut véhiculer nos doléances partout où c’est nécessaire, nous devons avoir de bons alliés à Paris pour amplifier le travail réalisé localement. Nous pouvons déplorer le fait que les alliés dont dispose Mayotte aujourd’hui à Paris ne soient pas d’une grande aide. Seuls les relais locaux des partis LR et La Renaissance pourront dire aux Mahorais s’ils disposent de sérieux alliés au sein de grands cercles de décisions parisiens, je ne peux pas répondre à leur place. En revanche, je pense que nous devons absolument avoir de bons alliés à notre écoute qui iront au charbon avec nous et pour moi, ce sont les élus de la NUPES !
FI : Pour être concret, une appartenance à la mouvance NUPES apportera quoi de plus à Mayotte ?
O.S. : Si nous lisons bien le projet politique présenté par Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle et la forme retravaillée pour les législatives, nous nous apercevons que Mayotte se retrouve pleinement dedans. Il est question d’égalité sociale, d’éducation, de développement économique et de développement durable, d’exploitation de la mer, ainsi de suite. Tout ce en quoi aspire Mayotte est dans ce projet, ce qui pour moi aurait pu impulser un vrai développement ici dans notre territoire. Tout a été pensé, il n’y avait pas besoin de rajouter grand-chose. Ce qui est appréciable dans ce mouvement politique, c’est que les projets sont bâtis de façon communautaire avec un apport de chaque composant de la mouvance. Il s’agit donc à mes yeux d’un projet qui ressemble aux Mahorais et qui rassemblerait sûrement les Mahorais.
FI : D’aucuns observent que la France n’a jamais confié sa gouvernance à des extrêmes, quels soient de gauche ou droite. Ne serait-ce pas inconsidéré de vouloir arrimer le développement de Mayotte à long terme sur une logique comme celle de la Nupes ?
O.S. : Je ne vois pas en quoi la Nupes peut être qualifiée de force d’extrême gauche, pas plus d’ailleurs que la France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon. Je rappelle que la Nupes rassemble notamment le parti socialiste, Europe Écologie-Les verts, le parti communiste français. Si je devais vous suivre, cela équivaudrait à penser que toute force n’appartenant pas à la mouvance présidentielle est à qualifier d’extrémiste, c’est un point de vue que je ne partage absolument pas. Cette force comporte dew personnes suffisamment intelligentes pour prétendre à gouverner la France.
FI : Comment voyez-vous l’avenir économique de Mayotte ? Comment faire pour inverser la tendance négative de ces vingt dernières années ?
O.S. : Les besoins de Mayotte en matière de développement économique sont effectivement énormes car il n’y a pas de réels investissements consentis depuis plusieurs décennies. Il faut investir énormément sur de grands chantiers publics pour relancer l’activité économique et non pas se contenter de quelques rares constructions scolaires ou rénovations ici et là, ce qui n’est pas grand-chose. Ce qu’il nous faut sur ce territoire, ce sont de grands et ambitieux chantiers comme La Réunion sait en avoir, de sorte que quand l’un se termine, l’autre démarre. C’est de cette façon que nous arriverons à impulser un vrai développement économique. La construction de la piste longue de l’aéroport est évoquée depuis de nombreuses années, ce serait assurément un grand chantier, mais démarrera-t-il vraiment un jour ? Je n’en sais rien… Il n’y a pas de nouvelles routes à proprement parler : quand est-ce que nous effectuerons le contournement de Mamoudzou ? Ailleurs, nous en comptons déjà plusieurs ! Comment voulez-vous lancer un développement économique sérieux dans un pays où il vous faut passer cinq heures pour parcourir 15 kilomètres ? Soyons sérieux ! Il y a beaucoup de choses à accomplir, et elles peuvent-être réalisées à court terme. Mais comment faire pour éviter à un entrepreneur de ne pas perdre tout son temps sur la route ? Force est de constater aujourd’hui que nous ne sommes pas dans une logique de grands travaux, mais encore dans des minuscules investissements publics pour ne pas dire des miettes. Ce n’est pas comme ça que nous allons pouvoir développer l’ile.
FI : Qu’est-ce qui bloque cette doctrine de grands travaux à Mayotte selon vous ?
O.S. : Je ne pense pas que le problème provienne du manque d’ingénierie comme nous nous plaisons souvent à l’avancer localement. L’ingénierie, ce n’est rien d’autre que de la compétence, lorsque tu ne l’as pas, il te suffit de l’acheter ailleurs. À présent que nous sommes dans un vaste marché européen, rien ne nous interdit de l’importer, y compris en dehors de la métropole, puisque nous arrivons à le faire avec les médecins. Je reste convaincu que la réalité est une absence de volonté politique au niveau de ceux qui gouvernent la France pour développer Mayotte. Il faut arrêter de répéter à tue-tête qu’il faut des Mahorais pour développer l’île. Il faut des investissements lourds, privés et publics, pour impulser un vrai développement économique.
FI : Y a-t-il suffisamment de niches et de projets pour asseoir véritablement un développement cohérent de Mayotte dans le long terme ?
O.S. : Bien entendu ! Il y a matière pour entreprendre un vrai développement économique sur cette île. J’ai cité tout à l’heure l’aéroport et la piste longue, les routes de contournement de l’île, mais il y a aussi tout ce qui est lié à l’économie bleue à développer à partir de la mer, etc. Les projets ne manquent pas : il faut juste s’accorder sur le principe de les lancer et planifier leur réalisation dans un espace de 15 à 30 ans. C’est de cette façon que nous procédons ailleurs, alors pourquoi ne saurions-nous pas faire de même ?
FI : L’actualité nous ramène sur un problème récurrent : celui de la jeunesse en générale et de la délinquance juvénile en particulier. Qu’est-ce qui peut-être fait pour mieux encadrer cette jeunesse et corriger au plus vite cette dérive à la violence pour en faire une force positive au service du développement que vous évoquez ?
O.S. : Vous avez raison, la jeunesse de Mayotte comme de tout territoire devrait constituer une force et des opportunités de développement contrairement à ce qui se passe en ce moment chez nous où nos jeunes font peur, parce qu’ils ont été délaissés durant de nombreuses années, n’ont pas été éduqués ou pas assez… Ils se retrouvent dans les rues, et pour certains depuis très très jeune, ils n’ont rien connu d’autre que cette rue. Il est impératif d’investir conséquemment dans la formation pour les sortir de la rue, parce-que celle-ci n’éduque pas et ne forme pas, sans quoi il n’y aura pas de paix sociale dans l’île. Nous réclamons sans cesse davantage de forces de l’ordre pour faire face à cette délinquance, c’est une bonne chose car la violence atteint des niveaux inacceptables, mais ce ne sera jamais suffisant pour régler le problème. Les solutions viendront aussi de ces investissements massifs dans l’éducation et la formation. C’est ainsi qu’il sera possible à cette jeunesse de constituer une vraie force de développement structurée et non l’inverse.
FI : Pour finir, que préconise la gauche mahoraise en matière de relations et de coopération avec nos voisins immédiats, après le bruit consécutif à cette affaire de jumelage entre Mamoudzou et des communes comoriennes ?
O.S. : Ce qui est sûr et certain c’est qu’il est clair dans l’esprit de chaque Mahorais que notre territoire est une partie intégrante de la République française et de l’Union européenne. Aucun doute à ce sujet dans nos têtes ! Après, que ce choix ne soit pas accepté de l’autre côté de l’archipel, c’est une autre chose. Ils ont la liberté d’accepter ou de refuser. Aujourd’hui, c’est d’abord ici, chez nous, en France, que l’État doit être clair avec ses ressortissants du département de Mayotte et affirmer là où c’est nécessaire leur appartenance à la nation française. Je peux comprendre nos concitoyens qui estiment que la seule départementalisation ne suffit pas ! Notre pays doit plus souvent monter au créneau auprès des instances internationales, telles que l’Organisation des Nations Unies) pour le clamer haut et fort et défendre son territoire. J’ai l’intime sentiment que ce qu’elle fait est insuffisant. Je trouve ridicule qu’au niveau local nous en arrivions à nous chamailler sur ce sujet, parce que du côté de nos voisins un tel a dit ceci ou cela. Notre défense incombe à l’État français et c’est à lui de défendre sa souveraineté sur Mayotte auprès de l’ONU ou de toute autre entité. C’est l’une des plus grandes puissances de ce monde : sa voix porte et compte, et ce n’est pas rien. Ensuite si des relations politiques s’avèrent compliquées entre nous et nos voisins, ce n’est pas cela qui doit nous arrêter de dénicher d’autres formes de coopération. À chaque fois que nous aurons la certitude de tirer profit d’un aspect donné de coopération entre les deux parties, nous devons nous y engager et essayer de parvenir à quelque chose. Il y a plein de domaines, autres que la politique, dans lesquels le besoin de coopération est réel entre nous pour améliorer le quotidien des populations. Que je sache, l’Union des Comores n’est pas habitée que par des politiciens, il y a également des habitants qui ont des besoins énormes de part de d’autre de l’archipel pour que nous réussissions à mettre en place un vrai projet de co-développement au bénéfice de nos populations respectives.
Les grands acteurs de l’éducation et du développement économique ont animés ce séminaire dont le recteur Gilles Halbout, Madi Madi Souf, le président de l’association des maires, Bibi Chanfi, élue au développement économique au sein du conseil départemental, et Madi Velou, septième vice-président en charge de l’action sociale.
Un grand séminaire s’est tenu dans la salle Samuel Paty du rectorat, ce jeudi 18 août. Son thème était le développement de l’offre de périscolaire à Mayotte. Initié par le conseil départemental, cette rencontre a réuni autour de la table les grands acteurs de l’éducation tels que l’Education nationale, bien sûr, mais aussi les élus des communes, la CSSM, la Deal, ainsi que les associations de parents d’élèves. L’animation était assurée par Nadia Toumji, directrice associée du cabinet Verso Consulting auquel le conseil départemental a fait appel pour dresser un diagnostic de l’état du périscolaire à Mayotte et envisager des solutions de développement viables stratégiquement et économiquement.
Constatant le gros retard dont souffre Mayotte en termes d’accueil et d’activités périscolaires, le conseil départemental a décidé de « prendre le taureau par les cornes ». Pour cela, il a fait appel au cabinet Verso consulting pour établir un plan de développement dans ce domaine qui respecte les objectifs du Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation (SRDEII). Ce cabinet a donc dressé un état des lieux du périscolaire à Mayotte et établi des perspectives de développement chiffrées. Ne pouvant assumer tout seul cette tâche titanesque, aussi bien techniquement que financièrement, le Département a organisé, ce jeudi 18 août, un séminaire de gouvernance partenariale au rectorat afin d’informer les acteurs concernés de ses projets et de solliciter une participation collégiale.
Le département de Mayotte a invité les grands acteurs du monde éducatif et associatif à venir assister à ce séminaire.
« L’objectif est d’unir nos forces afin de dépasser la traditionnelle logique de séparation des dispositifs et des compétences qui constitue souvent un frein », affirme le recteur Gilles Halbout, persuadé que le développement du périscolaire sur le territoire contribuera à réduire les actes de violences chez les jeunes. Même si, selon lui, « tout est encore à faire à Mayotte dans ce domaine », cette initiative du conseil départemental suscite son enthousiasme. Les enjeux du périscolaires sont, selon, lui multiples. Ils touchent à la fois le bien-être de l’enfant, l’attractivité du territoire, la dynamisation de la vie culturelle et sportive au sein des communes, le renforcement du tissu associatif, le travail sur le vivre-ensemble et les valeurs de la République et le développement économique via la création de nouveaux emplois.
Un développement qui prend en compte les spécificités locales
Le cabinet Verso consulting a établi trois grands axes pour mettre en place ce plan de développement. Les offres devront être qualitatives et répondre aux standards nationaux, tout en s’adaptant aux contraintes spécifiquement locales, comme le problème des transports scolaires, le manque d’infrastructures d’accueil, de cantines, la démographie galopante et les rotations qui ont toujours cours dans certains établissements du premier degré. « Les spécificités socio-culturelles seront également prises en compte », ajoute Nadia Toumji.
Le diagnostic dressé en 2020 démontre notamment un manque d’activités pendant la pause méridienne, un manque de professionnalisation des animateurs et un manque de locaux pour accueillir les enfants. « Le partenariat est la clé pour répondre à ces enjeux », estime Madi Velou, le septième vice-président en charge des actions sociales au sein du Département. Le plan de développement du périscolaire préconise donc une implication forte des communes via leur projet éducatif territorial (PEDT), une généralisation de l’offre à l’ensemble des établissements scolaires, la mise en place de cantines, une offre diversifiée et de qualité ainsi que la création d’un parcours de carrière valorisant pour les animateurs. Une feuille de route a d’ores et déjà été établie pour tenter de répondre à ces enjeux avec des pistes de financement. Cette dernière question reste toutefois encore en cours de réflexion.
Anne-Sophie Delarue, déléguée adjointe au continuum éducatif au sein de la Drajes, a insisté sur le rôle de cadrage de sa structure au sein du plan de développement de l’offre de périscolaire.
Par ailleurs, certains élus communaux insistent sur l’importance d’aller vers les enfants en errance pour les inciter à s’inscrire à ces activités afin de les réinsérer dans le tissu social. « Ce n’est que comme cela qu’on arrivera à sauver nos enfants », estime une élue de la commune de Pamandzi. Les familles seront également beaucoup sollicitées car, comme le rappelle Gilles Halbout, « sans les familles, on ne peut rien faire ! ». La délégation régionale académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (Drajes) est chargée de cadrer légalement les activités périscolaires et d’accompagner les structures qui souhaitent s’impliquer dans ce domaine. Elle s’assure notamment de la sécurité des enfants, de la cohérence des activités avec les projets d’école et de la professionnalisation des animateurs. « L’adaptation des modèles existants au contexte local ainsi que l’innovation sont au cœur de nos préoccupations », affirme Mme Delarue, la directrice de la Drajes. Cette structure sera également chargée d’aider les communes à mettre en place leur PEDT.
Un financement estimé à 835 millions d’euros
Ce plan de développement de l’offre périscolaire est estimé à 835 millions d’euros. « C’est ambitieux, mais réalisable si toutes les ressources du territoire sont mobilisées », estime Madi Velou. Pour lui, le plus grand investissement concerne la restauration scolaire qui devra faire l’objet d’une concertation avec les maires, mais également la région et le rectorat. 220 millions d’euros seront consacrés au recrutement de professionnels et à la montée en compétences des agents déjà en poste. Le cabinet Verso Consulting insiste sur le potentiel socio-économique de ce plan qui permettra la création de 8.000 nouveaux emplois sur une période de cinq ans.
À Mayotte, 42 cas de tuberculose ont été déclarés en 2020 et le taux de déclaration standardisé sur l’âge était de 17.8 cas pour 100.000 habitants selon un communiqué de Santé Publique France envoyé ce mercredi 17 août. Après la hausse observée en 2015 (45.6 cas pour 100.000 hab.), le taux de déclaration de la maladie semblait poursuivre sa décroissance atteignant 20 cas pour 100.000 habitants en 2017. Celui-ci est repartie à la hausse en 2018 (36.7 cas pour 100.000 hab.) puis a poursuivi sa diminution jusqu’en 2020 où le taux de déclaration enregistré est le plus faible des six années précédentes.
En 2020, Mayotte était le deuxième territoire comptabilisant le taux de déclaration le plus élevé, derrière la Guyane et avant l’Île-de-France. Le taux de déclaration dans le 101ème département était en diminution, en 2020 et se situait au-dessus du taux de déclaration de la métropole.
Les cas ayant recours au système de soins de façon spontanée représentaient 84.6% des cas déclarés, en hausse par rapport aux trois dernières années. Sur la période 2015-2020, 8% des cas de tuberculose maladie déclarés ont été diagnostiqués dans le cadre d’une action de dépistage. En effet, dans toutes les classes d’âge, le diagnostic dans le cadre d’un recours spontané aux soins est majoritaire dans toutes les classes d’âges excepté chez les 5-14 ans, où la majorité des cas ont été diagnostiqués dans le cadre d’une enquête autour d’un cas.
En 2020, 177 (74%) avaient une forme pulmonaire et 63 (26%) une forme exclusivement extra-pulmonaire. Parmi les formes pulmonaires (avec ou sans localisation extra-pulmonaire), 97 (55%) avaient une microscopie positive. En 2020, 10 formes méningées ou miliaires ont été diagnostiquées, aucune parmi les cas âgés de moins de 15 ans.
Dans le cadre de la loi pour le pouvoir d’achat, une revalorisation anticipée de 4% des prestations sociales a été votée par le Parlement le 3 août. Celle-ci vise à compenser la montée des prix due à l’inflation en 2022 et s’ajoute à la hausse de 1.1% survenue en janvier 2022. -Le différentiel des droits de juillet sera versé rétroactivement au mois de septembre avec les droits du mois d’août.
L’ensemble des prestations Famille applicables à Mayotte sont revalorisées de 4%, sauf l’aide au logement au taux de 3.5% : allocations familiales (Af), complément familial (Cf), allocation de rentrée de scolaire (ARS), prime pour l’activité (PPA), revenu de solidarité active (RSA), allocation adulte handicapée (AAH) et allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH).
L’ensemble des prestations Vieillesse versées dans le 101ème département sont également revues à la hausse, de l’ordre de 4% : retraite personnelle, pension de réversion, allocation de solidarité aux personnes âgées, allocation veuvage. Idem pour la pension d’invalidité ainsi que pour les rentes d’accident du travail ou de maladie professionnelle.
Tous les assurés du régime général percevant les prestations citées ci-dessus bénéficient de cette revalorisation. À noter que le versement est automatique, aucune démarche n’est à effectuer auprès de la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Les paiements seront réalisés aux dates habituelles de versement de chaque prestation. Exemple : le 8 septembre pour les pensions de retraite.
Le rectorat, le conseil départemental et l’association des maires de Mayotte s’associent pour l’organisation d’un séminaire de mise en place d’une gouvernance partenariale afin de soutenir le plan de développement du périscolaire, le jeudi 18 août à 9h, salle Samuel PATY du rectorat.
Le Département initie le projet, avec le soutien des partenaires, de réaliser un état des lieux, de fixer des orientations stratégiques et d’élaborer une feuille de route concertée et partagée avec l’ensemble des parties prenantes de l’offre de périscolaire à Mayotte. Des rencontres s’en sont suivies, tout au long du premier semestre 2022, proposées par le responsable de l’académie, Gilles Halbout, à chacun des maires, dans le but de finaliser ensemble leurs « projets éducatifs territoriaux ».
Le projet éducatif territorial (PEDT) formalise une démarche permettant aux collectivités territoriales volontaires de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi, dans le respect des compétences de chacun, la complémentarité des temps éducatifs.
Il s’agit d’un projet d’envergure qui vise à offrir les meilleures conditions de réussite à la jeunesse, à développer et à structurer une filière économique tout en soutenant l’ensemble des partenaires institutionnels et la société civile impliqués par cette compétence.
Sont conviés à cette présentation du plan de développement de l’offre périscolaire l’ensemble des acteurs des politiques éducatives du territoire (les maires, la caisse de sécurité sociale de Mayotte, les services de l’État, le centre national de la fonction publique territorial, Pôle emploi, la mission locale, les représentants des parents d’élèves, les représentants des fédérations populaires, les représentants du mouvement sportif, les acteurs de l’accompagnement sur le territoire).
Mamoudzou organise la première édition des Journées du vivre-ensemble les vendredi 19 et samedi 20 août 2022. Cosmopolite, la commune abrite de nombreuses communautés ainsi qu’une population riche de cultures variées. En organisant cet événement, la ville chef-lieu propose aux différentes communautés de se rencontrer et de se faire connaître.
Le temps fort de ces journées sera la conférence « Mieux comprendre la société mahoraise », animée par l’auteur et conférencier Salim Mouhoutar et l’historien et archiviste Inssa De N’Guizijou. Le sport, vecteur de valeurs fédératrice et de fraternité, joue un rôle déterminant et favorise la cohésion. À l’occasion de cette première édition, la ville inaugurera l’école municipale de l’excellence sportive de Mamoudzou. Enfin, vivre-ensemble est également synonyme de respect de l’autre et de son environnement. Évoluer dans un espace public propre contribue à la santé publique et à la protection de la biodiversité.
Vendredi 19 août : conférence sur le thème « Mieux comprendre la société mahoraise », animée par l’auteur et conférencier Salim Mouhoutar et l’historien et archiviste Inssa De N’Guizijou, à 9h à la MJC de Mamoudzou, clôture de la matinée par une prière œcuménique à 11h30, puis inauguration de l’école municipale de l’excellence sportive à 15h à la MJC de M’Tsapéré. Samedi 20 août : nettoyage collectif du front de mer et plantation de l’arbre du vivre-ensemble à partir de 7h à côté du parc Mahabou.
Les premiers affrontements ont eu lieu, vers 11h, à proximité des pompiers.
Des barrages enflammés ont compliqué le passage des véhicules par Kawéni, ce mercredi. En fin de matinée, une opération de la police aux frontières a mis le feu aux poudres et déclenché la réaction de plusieurs centaines de jeunes.
Les fumées des grenades lacrymogènes ont rempli l’air de Kawéni, ce mercredi. En réaction à une nuée d’interpellations de personnes en situation irrégulière de la part de la police aux frontières, des jeunes de Kawéni s’en sont pris aux forces de l’ordre. « Ils n’ont pas supporté ces interpellations. Ils ont enflammé des poubelles et du mobilier urbain qu’ils ont placés sur plusieurs points de la chaussée », indique le commissaire Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale (DTPN). Celui-ci dénombre « 300 émeutiers » au plus fort des affrontements, qui ont débuté devant le bâtiment des pompiers, vers 11h. À court de grenades lacrymogènes, les policiers ont alors dû redescendre vers le rond-point SFR pour attendre des nouvelles munitions arrivant de Petite-Terre. Pendant ce temps, « les émeutiers ont pulvérisé les vitres des voitures garées sur le parking de l’espace Corralium », raconte le commissaire.
Les policiers ont dû faire face à plusieurs centaines de jeunes.
Les résidus des barrages bloquent la circulation
Ces affrontements n’ont pas été sans conséquences sur le trafic routier de l’île. Une déviation a été rapidement mise en place aux ronds-points Méga et SFR pour éviter que les automobilistes soient pris entre deux feux. Le rétablissement de la circulation a été d’autant plus difficile que le mélange déchets-mobilier urbain a fortement détérioré la route et nécessité l’intervention des pompiers.
Le mélange déchets-mobilier urbain a endommagé la chaussée, retardant la remise en circulation sur la route nationale.
Aucune interpellation n’a pu être effectuée lors des premières rixes, mais elles pourraient être nombreuses dans les jours à venir, estiment les policiers.
Estelle Youssouffa demande « de reprendre le terrain »
La députée de la première circonscription de Mayotte a réagi par un communiqué aux récentes émeutes de Kawéni et à l’incendie des bâtiments de la communauté de communes de Petite-Terre (voir par ailleurs). Elle demande au gouvernement français « de ramener par tous les moyens l’ordre public et la paix à Mayotte : nous ne pouvons plus endurer cette terreur, la peur doit changer de camp et la République reprendre le terrain laissé aux voyous ».
Concernant le deuxième fait, elle souhaite « une réponse forte et concrète de l’État face à la destruction cette nuit des bureaux de l’intercommunalité de Petite-Terre ». « La population est toujours quasiment seule face aux vandales qui opèrent dans l’impunité totale, parfois à quelques dizaines de mètres des bâtiments des forces de police et de gendarmerie », fait-elle remarquer.
Place Zakia Madi : les réfugiés africains délogés par la police
Depuis samedi dernier, plusieurs familles de ressortissants africains s’installent de manière régulière sur la place Zakia Madi, à Mamoudzou (voir Flash Infos de mercredi). Originaires pour la plupart d’Afrique de l’Est, ils dénoncent leurs conditions de vie et demandent un meilleur traitement de la part des autorités françaises. Ce mercredi, vers 15h, une nouvelle intervention policière a permis de libérer la place. Toutefois, à chaque fois, les réfugiés finissent par y revenir.
Le "mawlida shenge" est inscrit au patrimoine culturel immatériel du ministère de la culture depuis le 27 juin 2022.
Le 27 juin dernier, la direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture a inscrit le « mawlida shenge » (une pratique sociale et spirituelle de tradition soufie comprenant toute une organisation sociale, du chant, de la musique, de la danse pouvant aller jusqu’à la transe) à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel. Une grande première pour le 101ème département et surtout une immense fierté pour ceux qui ont porté cette reconnaissance à l’échelle nationale. Entretien avec Zouhourya Mouayad Ben, la quatrième vice-présidente du conseil départemental en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, et Abdoul Karim Saïd, le directeur du Muma (Musée de Mayotte).
Flash Infos : Le « mawlida shenge » a rejoint fin juin la liste du patrimoine culturel immatériel. Comment s’est déroulée cette démarche ? Et pourquoi avoir proposé cette pratique sociale et spirituelle de tradition soufie ?
Abdoul Karim Saïd : Tout a commencé en 2019 sur une idée de Thomas Mouzard, chargé de mission pour le patrimoine culturel immatériel au ministère de la Culture, qui est venu en mission à Mayotte dans le but de nous sensibiliser les principaux intéressés à cet enjeu et à l’inscription. Il a alors formé une quinzaine de personnes. Une semaine plus tard, il a contacté Éric Alendroit qui a l’habitude de travailler avec La Réunion et qui a déjà inscrit « le maloya » par le passé, pour lui proposer d’inclure dans ses formations des agents de Mayotte. Il est ensuite venu deux fois sur le territoire pour la rédaction des fiches. Celle du « mawlida shenge », rédigée par Achoura Boinaïdi, la cheffe de service en charge de la recherche et de la conservation au Muma, a duré un an et demi en comptant une dizaine d’aller-retour entre nous et les personnes filtres et a été déposée en novembre 2021. Puis, nous avons reçu un avis favorable au début de l’année 2022.
Zouhourya Mouayad Ben : Cette nomination est une très bonne nouvelle pour Mayotte dans son ensemble. Les Mahorais l’attendaient depuis longtemps puisque c’est une manière d’honorer nos anciens. En recevant la notification, j’ai immédiatement pensé à nos parents et à nos grands-parents qui ont pratiqué ce chant et cette danse religieux. Je suis très émue rien qu’en en parlant, c’est magnifique… C’est tout simplement une chance énorme dans le sens où cela permet de parler de l’île autrement que sous la coupe de la violence et de l’immigration clandestine.
FI : Il s’agit ici du premier élément du patrimoine de l’île à figure dans la liste du PCI du ministère de la culture. Concrètement, qu’est-ce que cela peut changer pour Mayotte ?
Z. M. B. : Il y a cette reconnaissance aussi bien à l’échelle nationale que régionale dans le sens où nous apportons notre richesse culturelle à la France. Il y aura un peu plus de visibilité pour notre territoire. Les potentiels touristes qui chercheront notre destination sur Internet apprendront que le « mawlida shenge » est une pratique culturelle et spirituelle de Mayotte qui rassemblent des hommes et des femmes, même s’il y a une petite séparation entre les deux groupes. Assurément, cela va nous apporter une ouverture vers l’internationale !
FI : Plus largement, le département a-t-il l’ambition de présenter d’autres dossiers dans un avenir plus ou moins proche ?
Z. M. B. : Nous avons au sein du Département d’autres dossiers en cours, notamment celui concernant le lagon qui est l’un des plus beaux du monde. Même si nous rencontrons quelques difficultés, il se trouve déjà entre les mains du ministère de la culture.
A. K. S. : Au niveau du Muma, nous comptons présenter prochainement le « debaa » (un mélange de danse, de musique et de chant traditionnels pratiqué exclusivement par les femmes). Nous sommes actuellement à 80% de la rédaction. C’est un travail de longue haleine, cela ne se fait pas en un claquement de doigts puisqu’il faut répondre à un cahier des charges précis dans lequel nous revenons sur l’historique de la pratique, sur sa fonction, sur son rôle, sur les différentes communautés mobilisées, celles qui la jouent et celles qui en bénéficient. Sans oublier les faiblesses et les risques de disparition. Il y a énormément de rubriques à renseigner, il faut que tout soit cohérent !
Toute personne intéressée peut présenter une fiche, des gens comme vous et moi, des associations, des praticiens… C’est le cas pour le « mbiwi » qui est actuellement en phase d’études et le « shigoma » qui est en cours de rédaction.
Z. M. B. : Nous avons énormément de chants et de danses qui ne demandent qu’à être valorisés et à être reconnus aux yeux de tous !
Les trois préfabriqués n’ont pas résisté au feu. Les serrures des bâtiments adjacents ont même fondu à cause de la chaleur.
Trois préfabriqués sont partis en fumée, tôt ce mercredi matin, sur le site principal de la communauté de communes de Petite-Terre. Situés près du stade de Pamandzi, les locaux ont été également fouillés pendant la nuit. Une plainte a été déposée à la gendarmerie, par le président de la collectivité, Saïd Omar Oili.
Les préfabriqués complètement éventrés témoignent de la violence du feu. Dans la nuit de mardi à mercredi, un incendie a ravagé les trois locaux de la communauté de communes de Petite-Terre. Le bureau du directeur du cabinet, celui du Spanc (service public d’assainissement non collectif) et les services techniques étaient côte à côte sur le site principal de l’intercommunalité. Il ne reste que du mobilier calciné aujourd’hui. Un incendie dont l’origine pourrait être volontaire : d’autres bâtiments ayant été visités au cours de la même nuit. La gendarmerie scientifique était présente toute la matinée pour déterminer les causes et retrouver des indices menant à d’éventuels auteurs.
Les barreaux du service des finances ont été sciés pendant la nuit.
Une plainte déposée le matin-même
Sur les portes d’autres services, des traces d’effractions ont été relevés, mais sans confirmation que les cambrioleurs aient pu y entrer. Seul le bureau des finances et de la commande publique a été assurément fouillé. « Ils ont scié les barreaux », explique Denis Chopin, le directeur général des services de la collectivité. Il confirme que son président, Saïd Omar Oili, a bien déposé plainte le matin-même à la gendarmerie.
La gendarmerie a procédé aux constatations, toute la matinée, ce mercredi.
Ce n’est pas la première fois que le site est sujet aux cambriolages. Le directeur général des services déplore le vol de son ordinateur portable il y a quinze jours. S’il n’y a pas de gardiens, des caméras de surveillance sont censées dissuader les intrusions dans les locaux. Les services municipaux de Pamandzi, en contrebas, sont aussi régulièrement ciblés, regrettent les agents.
En attendant qu’une solution soit trouvée, le personnel pénalisé par l’incendie, et dont une partie est encore en vacances, partagera d’autres locaux de l’intercommunalité, annonce le directeur.
« Un sabotage » estime le président de l’association des maires
Lui-même membre de la communauté de communes en tant que maire de Pamandzi, Madi Madi Souf a réagi avec sa casquette de président de l’association des maires. Il « condamne avec gravité l’incendie volontaire », parlant même de « sabotage ». Il reconnaît que « la Petite-Terre vit des moments très difficiles ces derniers temps », rappelant le cambriolage récent d’une bijouterie, les vols au magasin Azad et de la soixantaine de voitures endommagés dans sa ville, la semaine dernière. « Cette situation chaotique, peut-être orchestrée par une bande de voyous qui s’amuse à semer la terreur chez nous, impacte fortement la vie quotidienne des gens et ne doit pas rester impunie », fait-il valoir.
Après neuf ans d’existence, l’association Chiconi FM monte d’un cran avec la création d’une chaîne de télévision émise sur la TNT. Elle se veut différente des autres en jouant sur la proximité avec la population. Chiconi FM-TV est désormais accessible sur le canal 10 de la TNT.
Depuis ce 16 août, Chiconi FM-TV vient s’ajouter aux deux autres chaînes locales. Il s’agit d’un projet datant de 2017 qui se concrétise après que l’association a répondu à un appel à projets de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. « C’était en juin 2021 et en décembre de la même année, nous avons eu les autorisations pour diffuser sur la TNT », précise Adolph Marssel, le président de l’association Chiconi FM. En réalité, la chaîne est déjà diffusée en continu sur le site www.chiconifm.fr. Passer sur la TNT est la réalisation d’un rêve pour les huit membres actifs de la structure. Cependant, il faut s’attendre à quelques chamboulements. « Depuis que nous sommes passés sur la TNT, nous sommes obligés de diffuser de manière craquée sur le site car il faut répartir le débit. C’est-à-dire que ceux qui regardent sur le web verront une image pas nette », avertit celui qui occupe également le poste de responsable de la programmation. Il assure cependant travailler d’arrache-pied pour y remédier.
Pour Adolph Marssel et ses collaborateurs, l’objectif est de se différencier des autres chaînes locales en étant proche de la population. « Nous irons à sa rencontre, nous échangerons avec elle pour lui proposer des contenus qui lui correspondent », assure-t-il. Et pour cela, il est primordial pour lui de proposer des programmes entièrement en shimaoré et en kibushi. Il s’agirait d’une première sur le territoire puisqu’aucune autre chaîne ne le fait. « Nous aurons des émissions de divertissement, centrés sur la culture mahoraise », précise Adolph Marssel. Et pour financer le tout, Chiconi FM-TV aura besoin de 40.000 euros par an.
Neuf ans au service des auditeurs mahorais
Si la chaîne de télévision est nouvelle, Chiconi FM existe depuis mars 2013. Au début, la radio était exclusivement diffusée sur le site de l’association et sur ses réseaux sociaux. « Nous sommes la première radio web de Mayotte ! » selon son président. Fort de leur succès, les membres de la structure veulent aller encore plus loin et entrent dans la cour des grands. « Nous avons vu les choses évoluer, la population était en demande et cela nous a incités à nous développer », se rappelle le président. En 2015, ils répondent à un appel à projets pour orienter la diffusion de la radio vers la voie hertzienne. Il a fallu attendre deux ans pour que le CSA de l’époque donne les autorisations d’émettre. En 2017, Chiconi FM arrive sur les ondes à travers la fréquence 104.5, mais seulement du côté ouest de Mayotte, au nord et au sud. « Pour le reste du territoire, ça va venir. Nous serons prochainement diffusés du côté de Mamoudzou, Dembéni, Pamandzi », annonce Adolph Marssel.
Avec la création de la chaîne de télévision, c’est deux fois de plus de travail pour toute l’équipe, mais ils assurent ne pas être inquiets. « Nous nous entourons de bonnes personnes, des gens de confiance. En plus, il n’y a pas de surcharge de travail grâce à la technologie. Nous avons des jeunes motivés qui nous font part de leur savoir-faire », indique le représentant de l’association. En effet, tout est programmé à l’avance et la diffusion se fait toute seule, que ce soit en radio ou en télé. Prochaine étape ? Négocier avec les opérateurs présents à Mayotte pour qu’ils intègrent Chiconi FM-TV dans leurs listes de chaînes.
Le conseil économique, social, et environnemental de Mayotte (Cesem) a tenu à réagir au décès de notre confrère et ancien collègue Faîd Souhaïli, survenu dans la nuit de samedi à dimanche (voir Flash Infos de mardi). « Monsieur Abdou Dahalani, président du conseil économique, social et environnemental de Mayotte, ainsi que les membres de l’institution, partagent le profond chagrin des Mahoraises et Mahorais avec la disparition de Faïd Souhaïli. Père de famille, journaliste aux talents unanimement salués par la profession et fervent défenseur du monde associatif, il nous lègue ses grandes qualités humaines », loue l’instance mahoraise.
Le samedi 20 août, à 15h, à l’école Longoni primaire, aura lieu un défilé sur l’évolution du mariage à Mayotte. En effet, durant les deux mois de vacances, une centaine de jeunes venant des quatre coins de l’île a été mobilisée autour de la thématique « Mariage d’hier et d’aujourd’hui ; entre tradition et modernité ». L’objectif était de faire réfléchir et prendre conscience des origines et influences multiples de notre culture. Mais également de réaliser qu’une culture n’est pas figée, sinon elle disparaît.
Basée à Longoni et existante depuis 2016, l’association a pour principal but de faire découvrir la richesse du patrimoine naturel et culturel de Mayotte aux habitants afin de se l’approprier pour mieux la protéger. Ainsi, elle s’occupe des jeunes pendant les vacances scolaires et hors vacances scolaires en favorisant leur épanouissement tout en les incitant à la protection de leur environnement. La structure a mis en place, cette année, le projet « Lire et s’exprimer ». Il s’agit d’un projet en trois phases : séjour de vacances pour les 6-13 ans, cours d’alphabétisation pour 30 parents et un accompagnement scolaire pour 24 enfants de 6 à 10 ans. Le théâtre, le chant, la danse, la photographie sont les disciplines qu’on peut y retrouver.
Absent depuis 2019, le concours de Miss Salouva a repris ses droits, samedi dernier, sur le parvis du comité de tourisme de Mamoudzou. Dans cette nouvelle édition, les huit jeunes femmes ont passé davantage de temps ensemble pour apprendre à se connaître et préparer les quatre tableaux mettant en valeur le vêtement typique de la femme mahoraise. Parmi elles, c’est Kheyra Attoumani, âgée de 20 ans et originaire de Mamoudzou, qui prend la suite de Rowena Montchéry, détentrice exceptionnellement du titre pendant trois ans à cause de la crise sanitaire. Mounia Radjabou, 21 ans et représentant de M’Tsamboro, est sa première dauphine. Étudiante domiciliée à Chiconi, Radhua Rachid prend la troisième place du concours.
Plusieurs quartiers ou rues de Dzaoudzi sont concernés par une interruption du réseau potable, ce mercredi, de 9h à 14h. Celle-ci permettra aux agents de la SMAE « de réaliser des travaux d’entretien sur le réservoir 1500 de Pamandzi », annonce la société mahoraise des eaux, via un communiqué. Le quartier de La Vigie, la rue de l’Antenne, la route de Moya, la rue de la Cetam et la rue Darssalama connaîtront une coupure.
L’entreprise conseille aux usagers de « veiller à la fermeture de tous les robinets de l’habitation et de laisser couler l’eau durant les premières minutes tout doucement », de « laisser couler l’eau ensuite jusqu’à ce qu’elle soit claire (en la récupérant dans un récipient pour un usage autre qu’alimentaire) » et de « faire bouillir l’eau pour des usages alimentaires (boissons, cuisine) dans la première demi-journée suivant la remise en eau ».
Depuis le samedi 13 août, des réfugiés d’origine africaine campent sur la place Zakia Madi à Mamoudzou. Des hommes et des femmes accompagnés de leurs enfants vivent sur cet espace iconique pour mettre en lumière leur désarroi et leurs conditions de vie.
Les enfants courent et jouent ensemble, pendant que leurs mères font la vaisselle et que les pères les surveillent, assis sur un muret non loin. Cette scène a l’air banale, sauf que ce n’est pas le cas puisqu’elle ne se déroule pas dans l’intimité d’un foyer, mais sur une place publique à Mamoudzou. La place Zakia Madi, dans la commune chef-lieu, a été transformée en camping sauvage depuis le week-end dernier par des réfugiés et des demandeurs d’asile africains. Les femmes plus âgées sont allongées sur des matelas délabrés, installés à même le sol. Certaines somnolent pendant que les autres veillent sur un nourrisson d’à peine trois semaines, endormi sur une natte verte. Sa mère dit n’avoir nulle part où aller… Et même si elle sait que ces conditions sont dangereuses pour un nouveau-né, elle préfère rester avec sa communauté et dormir dehors. Les hommes discutent à l’écart pendant que d’autres femmes sont « parties chercher à manger » pour les enfants, indiquent-ils. En réalité, elles sont parties demander un peu d’argent aux passants afin d’acheter de quoi se nourrir.
Certains toquent aux portes pour pouvoir faire une toilette. Ceux qui peuvent se le permettre payent les 50 centimes nécessaires pour utiliser les toilettes publiques situés à côté de la place. Quant aux enfants… « On creuse un trou pour qu’ils puissent faire leurs besoins puis on le recouvre », avoue Jacques, l’un des pères. Encore insouciants, les enfants ne semblent pas réaliser la dureté de la vie qu’ils mènent. Ils rient aux éclats et jouent au loup comme des jeunes de leur âge, à une différence près : ils n’ont plus de toit où s’abriter. Ces réfugiés et demandeurs d’asile vivent de cette manière depuis des jours, quand ils ont décidé de camper dans ce lieu public, pour mettre en évidence leurs conditions de vie. Selon eux-mêmes, ils seraient 200 à camper sur cet endroit. Un chiffre impossible à confirmer puisqu’en journée ils s’éparpillent pour chercher de quoi survivre.
Rejetés, traités comme des poubelles
Ces personnes viennent de différents pays de l’Afrique de l’Est. Beaucoup sont à Mayotte depuis plusieurs années, mais leur situation n’évolue de manière positive. « Je suis arrivé à Mayotte en 2017 et je n’ai jamais eu le droit de travailler. Je bricole à gauche à droite, mais rien de concret », raconte Shabani qui campe également sur la place Zakia Madi avec sa femme. Ce dernier n’a plus aucun espoir, il ne compte plus sur les associations humanitaires censées les aider. À l’image de nombreux réfugiés et demandeurs d’asile, Shabani et sa femme étaient auparavant aidés par Solidarité Mayotte. Ils étaient logés quelques mois et recevaient 30 euros par mois pour vivre. « Comment voulez-vous que nous vivions avec un euro par jour ? », s’indigne-t-il. Contactée à plusieurs reprises, l’association n’a pas donné suite à nos sollicitations. De son côté, le jeune homme désire juste avoir l’autorisation de travailler pour pouvoir aller de l’avant.
Shabani, Jacques et tous leurs amis tiennent le même discours : ils se disent victimes de racisme. « Nous sommes victimes de racisme dans les associations, quand nous cherchons du travail, et même dans les taxis ! Les gens ne veulent pas s‘asseoir à côté de nous », affirme Jacques qui dit regretter parfois d’être venu à Mayotte. « Ici nous sommes rejetés, traités comme des poubelles », ajoute-t-il, avec une pointe de déception dans sa voix.
Régularisé, Jacques travaille désormais dans une entreprise connue à Mayotte. S’il est dans la rue, c’est purement par solidarité. L’objectif selon eux est de faire valoir leurs droits. « Nous voulons savoir pourquoi nous ne sommes pas traités de la même manière que les réfugiés qui sont dans les autres départements de France ou en Europe ? Nous discutons avec eux et nous réalisons qu’ici nous sommes considérés différemment », insiste Jacques. L’exemple flagrant est le traitement consacré aux mineurs. Beaucoup d’entre eux ne vont pas à l’école car les démarches d’inscription sont fastidieuses. « Quand nous voulons les inscrire, on nous demande leurs actes de naissances, mais nous avons tout laissé chez nous et aujourd’hui en tant que demandeur d’asile, nous n’avons pas le droit d’avoir de contact avec notre pays d’origine », explique Serge, un père de famille. Et lorsque certains ont la chance d’être inscrits, ils ne peuvent pas se rendre à l’école par manque de moyens. « Les fournitures scolaires de mon fils coûtent plus de 80 euros ! Je n’ai pas l’argent pour les lui acheter. Je ne sais pas s’il ira à l’école à la rentrée », continue Serge.
Les campeurs sont décidés à rester sur la place Zakia Madi de manière indéterminée jusqu’à ce que les autorités trouvent une solution. La police nationale a essayé de les déloger à plusieurs reprises, en vain.
Suite à la suppression de son officine de l’annuaire de l’ordre des pharmaciens le 6 juillet dernier, Mirasse Gataa, la pharmacienne titulaire de la pharmacie des Badamiers, s’était résolue à fermer définitivement boutique le 15 juillet. Cependant, devant le désarroi de ses huit salariés et de sa propre situation financière délétère, elle a finalement décidé de rouvrir en se spécialisant dans la parapharmacie et la santé naturelle dès le 1er août. En parallèle, elle s’est résolue à reprendre le combat auprès de l’agence régionale de santé pour récupérer une nouvelle licence.
Dans notre édition du 18 juillet dernier, nous avions informé nos lecteurs de la fermeture définitive de la pharmacie des Badamiers située en Petite-Terre. La suppression de l’officine de l’annuaire de l’ordre des pharmaciens ayant engendré une interdiction de vendre des médicaments. Mirasse Gataa n’a alors pas vu d’autres solutions à l’époque que de fermer définitivement boutique. « Après réflexion et une fois le coup dur encaissé, j’ai finalement résolu de rouvrir en me spécialisant dans la parapharmacie et la santé naturelle le 1er août dernier. En effet, une fermeture totale de l’établissement aurait mis mes huit salariés au chômage total et ne m’aurait pas permis de conserver mon local », confie-t-elle. La vente des médicaments représentait toutefois 70% de son activité et le manque à gagner pour la pharmacie des Badamiers est énorme ! La pharmacienne titulaire a pourtant décidé, une fois passé le premier mouvement de découragement, de rouvrir son établissement tout en continuant à se battre pour récupérer sa licence auprès de l’agence régionale de santé
Encore quatre mois à attendre pour statuer du sort de la pharmacie des Badamiers
Après sa fermeture le 15 juillet dernier, elle a enfin reçu la réponse tant attendue de l’ARS concernant son dossier de demande de récupération de licence. L’institution de santé publique lui a expliqué que, comme l’ordre des pharmaciens avait radié son officine de son annuaire, il était caduc et qu’il fallait donc reprendre la procédure depuis le début ! Un véritable cauchemar kafkaïen ! La jeune femme ne s’est toutefois pas laissé démonter par la nouvelle et a réclamé une attestation de carrière auprès de l’ordre afin de pouvoir déposer une fois de plus son dossier auprès de l’ARS.
Entre temps en effet, d’autres pharmaciens ont profité de la situation pour déposer eux aussi des demandes de créations d’officine à Labattoir, qui doivent donc être examinées par l’ARS. La création d’officine obéissant à un quota strict de population (une pour 7.000 habitants), la place occupée jadis par la pharmacie des Badamiers fait l’objet de convoitise. Mirasse Gataa doit donc attendre encore quatre mois la réponse de l’ARS pour savoir si elle pourra récupérer sa licence et pouvoir à nouveau vendre des médicaments. En attendant, elle fait « contre mauvaise fortune bon cœur ». « Nous organisons également des ateliers de sensibilisation à la santé avec nos patients pour conserver une stimulation intellectuelle », précise la jeune femme qui a fait une demande de chômage partiel pour ses huit salariés auprès de la préfecture et est encore à ce jour en attente d’une réponse.
La pharmacie des Badamiers n’aura donc finalement complètement fermé ses portes qu’une dizaine de jours, le temps de rendre les médicaments aux grossistes et de détruire ceux qui ne pouvaient pas être restitués. En tout cas, un nouvel espoir se dessine pour l’établissement. Reste à savoir si l’ARS ne décidera pas d’accorder la licence remise en jeu à un autre pharmacien souhaitant créer une nouvelle officine à Labattoir… Affaire à suivre donc !
Une enquête menée auprès de professionnels du tourisme par l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte dresse la conjoncture de ce secteur d’activité pour le mois de juin 2022. Si la fréquentation des établissements est supérieure par rapport à l’année précédente, la clientèle étrangère semble plus réticente à l’idée de rejoindre le 101ème département.
Dans le cadre d’une enquête menée auprès de cinquante professionnels du tourisme de l’île (31% du panel interrogé), l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte dresse la conjoncture de ce secteur pour le mois de juin. Cette note permet d’évaluer la fréquentation et l’activité, mais aussi de déterminer l’origine et la typologie de la clientèle, sans oublier de faire un point sur les réservations à venir.
96%. Sur les cinquante structures interrogées, 96% déclarent avoir été ouvertes au cours du mois de juin, synonyme de début de saison touristique. « Les professionnels du tourisme affichent un bon taux d’ouverture », indique dans sa note l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Seules deux d’entre elles se trouvaient en reprise ou en lancement d’activité au moment de l’enquête.
62%. La fréquentation est jugée supérieure ou égale par 62% des répondants par rapport au mois de juin 2021. Sans grande surprise, ce sont les hébergements qui s’en sortent le mieux (supérieure à 42%) parmi les répondants. Toutefois, l’ensemble des professionnels du tourisme ne jouissent pas du même sentiment. En effet, la position géographique sur le territoire peut jouer des tours : 100% de ceux situés dans la communauté d’agglomération du grand nord déplore une récession… « Cela s’explique par une forte vague d’insécurité dans le nord de l’île au cours du mois dernier. »
Par ailleurs, l’heure est à l’optimisme en comparaison à la même période en 2019. Les intercommunalités de la 3CO et de Petite-Terre sont les territoires qui affichent les plus fortes hausses : 80% pour l’un et 70% pour l’autre ! « Nous pouvons observer une fréquentation supérieure pour 75% des activités, 60% des restaurants et 56% des hébergements. »
73%. Qui dit plus de fréquentation, dit plus de boulot. En d’autres termes, 73% des professionnels estiment avoir eu une activité supérieure ou équivalente à celle du mois de juin 2021. Encore une fois, les hébergements tirent leur épingle du jeu (supérieure à 41%), contre 30% dans son ensemble. Par contre, le panier moyen n’évolue pas d’un iota chez 59% des touristes. Signe que l’inflation provoquée par le conflit en Ukraine se ressent bel et bien dans le porte-monnaie.
41%. C’est le pourcentage de répondants qui avouent ne pas avoir vu de touristes étrangers dans leur établissement au moment du questionnaire. « Ce chiffre traduit le fait que [cette] clientèle a encore du mal à se diffuser chez tous les professionnels du territoire », prévient l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Plus largement, les Réunionnais (-36%) et les métropolitains (-31%) boycottent également la destination. Heureusement, la hausse des individuels (+31%) et des locaux (+26%) permet de pallier l’absence de ce public originaire de l’extérieur de l’île.
25%. Un quart de la clientèle ayant fréquenté le panel est mahoraise ! Suivie de près par celles en provenance de métropole (24%) et de La Réunion (23%). Loin derrière, nous retrouvons l’archipel des Comores (7%), l’Île Maurice (7%), Madagascar (7%) et le reste du monde (7%). Information importante qui caractérise le tourisme à Mayotte depuis la nuit des temps : nous recensons principalement deux types de clientèles. La première est affinitaire (des proches ou des amis de personnes installées à Mayotte) (38%) et la seconde est sur le territoire pour un motif d’affaires (37%).
78%. Le niveau de réservations en août ne s’avère pas très élevé lors du pointage de juin (38% des professionnels le juge faible et 40% le caractérise comme moyen). « Cela s’explique surtout par le fait que la clientèle s’y prend de plus en plus tard, principalement pour les activités et la restauration », précise l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte à l’occasion de cette enquête. « Les mois à venir permettront de dire si cette tendance se confirme. »
50%. Selon l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, les structures essayent de s’adapter aux nouveaux comportements de leur clientèle : réservations et annulations de dernière minute, baisse de la durée des séjours… Le climat autour de l’insécurité, surtout dans le nord de l’île comme dit précédemment, n’a pas permis à certains d’exercer pleinement leur activité. « Presque un professionnel sur deux a connu des difficultés de recrutement en ce début de saison touristique. » Conséquence : les professions les plus touchées sont celles de la restauration (71% des répondants) et les prestataires (57%).