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Tribunal correctionnel : « Si j’ai mon argent, vous avez ma parole »

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Un homme de 41 ans a été condamné à 36 mois de prison, dont 18 mois avec sursis. Cet habitant de Moinatrindri, réputé pour son « comportement erratique », a été reconnu coupable de deux agressions sexuelles sur son ex-compagne et de s’être introduit chez elle en cassant une fenêtre. Le père de sept enfants a promis d’arrêter les infractions s’il continuait de percevoir les allocations familiales.

Se promenant nu dans le village, agressif envers les voisins et ses proches s’il ne suit pas son traitement, l’homme de 41 ans est « bien » connu dans Moinatrindri, un village de la commune de Bouéni. Il y suscite la peur, jusque dans sa propre famille qu’il a mise à la porte en juillet dernier. Sa femme et ses sept enfants ont donc trouvé refuge chez la mère et l’oncle du prévenu déjà condamné pour une agression sexuelle en 2016 et des dégradations. Ce qui n’a pas arrêté le calvaire. « Il vient tous les jours. Il nous laisse pas tranquille », raconte celle qui ne souhaite plus être avec lui, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce lundi. Atteint de troubles bipolaires, il devient violent quand il remplace ses médicaments par du bangué ou de l’alcool.

Début août, il a commis ainsi sa première agression sexuelle en venant voir sa compagne et en lui caressant les seins. Sa deuxième a eu lieu une douzaine de jours plus tard, le 15 août, toujours au domicile de la famille situé également à Bouéni. Cette fois-ci, il s’est introduit au milieu de la nuit, en cassant la fenêtre des toilettes. Il a attrapé sa compagne, lui a ordonné de se taire et a mis deux doigts dans son vagin. « J’ai crié pour appeler son oncle », se souvient-elle, pouvant encore compter sur la famille pour l’aider.

Des doutes sur sa santé mentale

Excédées par les dénégations répétées, les juges lui demandent comment faire pour qu’il arrête les infractions. « Si j’ai mon argent, vous avez ma parole », leur répond-il, après s’être plaint plusieurs fois qu’on lui a retiré les allocations familiales qu’il ne reverse jamais. Sa santé mentale a été plusieurs fois évoquée. Le procureur de la République, Yann Le Bris, confirme « un comportement totalement erratique », rappelant que les gendarmes sont régulièrement appelés pour mettre fin à ses excès. « Chacun mesure la situation qui est la vôtre », note le Parquet, qui s’inquiète du risque de récidive avec ce prévenu qui n’accepte pas d’être qualifié de « malade » ou d’« handicapé ». Il requiert deux ans de prison, dont un an avec sursis et une obligation de traitement.

Son avocate, maître Mélie Rivière, plaide pour le renvoi le temps qu’une nouvelle expertise médicale soit faite, la première reconnaissant sa responsabilité pénale quand il est sous traitement. Les juges ayant rejeté la requête, elle sollicite un renforcement du suivi et de « privilégier les soins » plutôt que de le remettre en prison.

Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel est allé plus loin que les réquisitions en condamnant l’homme à une peine de 36 mois de prison, dont 18 mois avec sursis. Il devra suivre des soins, ne plus entrer en contact avec la victime, ne plus s’approcher de son domicile (sauf en cas d’obligation parentale) et verser les allocations familiales. Son nom va rester inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Il doit, en outre, verser 3.000 euros à son ex-compagne et 200 euros à son oncle.

 

De la prison pour des agressions violentes près du Barfly

« – Ça fait combien de fois qu’on doit vous incarcérer ? – Moi-même, j’ai arrêté de compter. » La réponse du jeune homme à la question de la présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard, pourrait faire sourire si elle ne traduisait pas la facilité avec laquelle il se retrouve dans les mains de la justice. Impliqué dans une quarantaine d’affaires, ce multirécidiviste de 18 ans était jugé pour des vols avec violence autour du Barfly, dans le centre de Mamoudzou dans la nuit du vendredi au samedi 20 août. Sa dernière sortie de prison datait pourtant du… 8 août. Le week-end dernier, après avoir consommé de la chimique, il a agressé un homme et lui a volé son sac à dos. Un de ses amis a fait la même chose un peu plus loin sur un autre, en utilisant cette fois sa banane pour porter un violent coup sur le crâne de la victime (cinq jours d’ITT). « J’ai demandé une cigarette. Le mec m’a dit non et m’a insulté. C’est vrai que je l’ai frappé, mais je n’ai jamais pris son téléphone », soutient le père de famille de 20 ans, avec un casier judiciaire beaucoup moins fourni (un vol). Ce dernier a été condamné à huit mois de prison, dont deux mois fermes, une obligation de travail et de soins, 210 heures de travail d’intérêt général et une interdiction de paraître près des bars et discothèques de Mamoudzou. Le multirécidiviste repart en prison pour un an (dont six mois avec sursis) avec les mêmes obligations et une interdiction similaire.

Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance : « Il ne faut pas perdre espoir »

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Charlotte Caubel n’exclue pas de faire évoluer cette contractualisation en une convention pluriannuelle.

En déplacement à Mayotte à l’occasion de la visite ministérielle, la secrétaire d’État auprès de la Première ministre chargée de l’enfance, Charlotte Caubel, a signé ce lundi après-midi un contrat départemental de prévention et de protection de l’enfance. Une première pierre pour la magistrate de formation qui entend bien réunir tous les ministères concernés par le sujet autour de la table afin de mener des actions spécifiques. Entretien.

Flash Infos : Quelles sont les grandes lignes de ce contrat départemental de prévention et de protection de l’enfance ?

Charlotte Caubel : Il y a une politique de contractualisation entre l’État et les conseils départementaux de manière générale, qui nous permet d’apporter un certain nombre de financements aux collectivités qui sont compétentes en matière de protection de l’enfance sur des points très spécifiques en fonction des besoins des territoires.

À Mayotte, ces derniers sont extrêmement importants tant la population est jeune et les difficultés nombreuses. Il y a de cela quelques heures, j’étais auprès de très jeunes mamans enceintes qui sont accueillies dans un lieu de vie adapté, donc il faut accompagner la parentalité, l’éducation à la santé… Il s’agit d’une enveloppe de 2.5 millions d’euros pour 2022-2023. Certes, ce n’est pas beaucoup par rapport au quelque 60 millions d’euros mis sur la table par le conseil départemental dans ce domaine, mais cela va nous offrir la possibilité de cibler quelques actions.

FI : Lesquelles par exemple ?

C. C. : Il y a des objectifs précis, notamment dans le renforcement des cellules de recueil des informations préoccupantes, qui sont les lieux où l’on envoie les signalements des enfants en danger, dans l’amélioration de la formation des professionnels du Département en matière de protection de l’enfance, dans l’accompagnement des mamans les plus jeunes… Nous pouvons parler ici de mesures très concrètes qui vont être financées « en partie » par l’État, puisque la collectivité s’engage à budgétiser la même somme !

FI : Une délégation mahoraise doit se rendre dans les prochains jours à Paris pour approfondir tous les sujets financés. À quoi faut-il s’attendre ?

C. C. : L’État aide les départements de plusieurs façons : soit via une contractualisation comme c’est le cas aujourd’hui, soit par le biais d’une dotation globale. Ce que demande le président [Ben Issa Ousseni], c’est que les deux parties passent leurs comptes en revue et que nous réalisions les balances pour savoir qui met quoi. Donc nous allons procéder à une photographie financière et ensuite nous déterminerons ce que nous voulons prioriser. Il y a tant à faire que nous devons nous focaliser sur des actions bien spécifiques. Les travaux vont démarrer au mois de septembre… Et j’espère pouvoir rapidement revenir sur le territoire pour établir une feuille de route pour les prochaines années.

FI : Encore plus ici qu’ailleurs, la protection de l’enfance est un sujet transversal sur le département. À l’image de l’annonce, vendredi dernier, par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, de la création d’un centre éducatif fermé fin 2024…

C. C. : Tout à fait ! Voici par exemple une contribution de l’État à une modalité d’accueil et de mise en protection des enfants qui sont passés sous la coupe de la délinquance. C’est ce que je disais : cette contractualisation est une première pierre en lien avec l’agence régionale de santé, la préfecture et moi-même ! Mon objectif à terme est de réunir deux autres acteurs de la table, à savoir l’Éducation nationale et la Justice, pour l’intégration des mineurs les plus en difficulté. Nous avons bien évidemment pour ambition d’avoir une approche globale.

FI : Malheureusement, les interventions publiques peuvent, bien trop souvent, mettre du temps à apporter leurs premières réponses par rapport à la réalité du terrain. Comment y remédier ?

C. C. : Nous avons toujours un sentiment de frustration entre l’énergie déployée sur le terrain et l’objectif commun, qui se résume à mettre en protection ceux qui sont en danger, à scolariser l’ensemble des enfants et à les insérer comme jeunes adultes. Malheureusement, il y a régulièrement un décalage, surtout sur un territoire avec autant de défis, entre la volonté politique, l’argent et la réalisation ! Il ne faut pas perdre espoir, d’autant plus à Mayotte où nous notons de magnifiques initiatives, et surtout ne pas être impatient.

L’attractivité médicale à Mayotte : l’autre mission plus « généreuse » de Gérald Darmanin

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Lors de sa visite à l’hôpital de Mamoudzou, ce lundi 22 août, Gérald Darmanin a souligné qu’avoir la première année de médecine à Mayotte est une nécessité pour former les Mahorais aux métiers de santé. Le deuxième hôpital mettra en place « un projet de recherche avec cette première année ».

Il n’est pas ministre de la Santé, mais Gérald Darmanin a tenu à visiter l’hôpital de Mamoudzou et à rencontrer le personnel. L’occasion pour le directeur du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Dufour, de lui parler des projets de restructuration des urgences et de celui du deuxième hôpital. Si le premier flic de France n’a fait aucune grande annonce, il a manifesté son envie de faire venir des médecins et de professionnels de santé, de manière plus pérenne dans le département.

Le manque d’effectif parmi les médecins et les autres professionnels soignants à Mayotte est un problème récurrent qui ne va pas en s’arrangeant, bien au contraire ! L’insécurité fait fuir ceux qui sont sur le territoire et ceux de l’extérieur n’ont pas envie de venir exercer dans ce bout de France de l’océan Indien. Cela est vrai à l’hôpital, mais également dans le libéral. Un point évoqué lors de la réunion entre les élus, les représentants du centre hospitalier de Mayotte et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

Pour Gérald Darmanin, le deuxième hôpital serait l’une des solutions. « Entre la rénovation du premier hôpital et la construction du deuxième, c’est un projet de 350 millions d’euros. L’État met les moyens pour faire venir des médecins et leurs spécialités. » Il faut aller les chercher, et les Mahorais qui exercent en dehors des frontières du 101ème département sont la principale cible. L’hôpital ne doit pas lésiner sur les moyens pour les attirer ! « Dès septembre, nous allons mettre en place une cellule de recrutement qui sera chargée de trouver des médecins, notamment des Mahorais pour leur proposer de venir en les aidant à s’installer », précise Jean-Mathieu Defour, le directeur général du CHM.

Offrir une surémunération, trouver un logement et une école pour les enfants ou encore payer les personnels administratifs des libéraux… Autant de propositions soulevées par le membre du gouvernement qui devraient selon lui, pallier ce déficit chronique. « Il faut aussi donner envie à ces professionnels de rester, une fois qu’ils sont là. Cela passe par des projets, parce qu’un hôpital est attractif quand il y a des projets », ajoute Jean-Mathieu Defour. Parmi les pistes ? La création de la première année de médecine à Mayotte. « Cela nous permettra de mieux les suivre, même quand ils partiront poursuivre leurs études », assure le directeur général du CHM.

« La République soigne tout le monde gratuitement »

Si Gérald Darmanin indique vouloir abaisser l’attractivité du territoire mahorais, cela ne s’appliquera visiblement pas dans le domaine de la santé. « C’est l’honneur de la République et l’honneur des médecins que de soigner toute personne qui se présente à l’hôpital. La République est à la fois ferme parce qu’elle renvoie 20.000 étrangers chaque année, et elle est en même temps généreuse puisqu’elle soigne tout le monde gratuitement », affirme-t-il. Un concept qui ne changera pas, malgré l’arrivée des « kwassas sanitaires » sur l’île. « 80% des accouchements à la maternité sont de mères étrangères. Nous les accueillons et les soignons », ajoute le ministre de l’Intérieur.

Alors oui, il faut s’occuper des urgences, mais selon lui, ce sont les politiques qui « doivent changer l’avenir parce que nous ne pouvons pas continuer comme ça ». Vous l’aurez compris, la visite de Gérald Darmanin à l’hôpital n’était finalement que symbolique : il a écouté les professionnels et assure remonter toutes les propositions au président de la République, Emmanuel Macron, ainsi qu’au ministre de la Santé et de la prévention, François Braun.

Jean-François Carenco, « très impressionné » par le nouveau quartier SPPM de Kawéni

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Ambdiwahedou Soumaïla a accueilli chaleureusement Jean-François Carenco pour lui faire visiter le nouveau quartier SPPM de Kawéni.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, se partagent depuis dimanche matin les différentes visites prévues dans leur programme et correspondant aux problématiques phare de Mayotte. La thématique de la lutte contre l’habitat insalubre a été incombée au second, auquel le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a présenté le nouveau quartier SPPM, situé autour de la MJC de Kawéni.

Alors que d’ordinaire, les ministres en déplacement Mayotte effectuent leur traditionnelle randonnée dans les bidonvilles de l’île, en insistant sur l’importance de « se rendre compte de la réalité du terrain », cette fois-ci les choses se sont passées différemment pour Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer. Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, a en effet souhaité lui montrer les efforts que son équipe a effectués afin de transformer le quartier SPPM, situé autour de la MJC de Kawéni, en véritable village où il commence à faire bon vivre !

Malgré la mutation de l’ancienne société des produits à parfums de Mayotte en groupe industriel principalement consacré aux matériaux de quincaillerie et d’agro-alimentaire, appelé Cananga depuis 2001, le terme de « quartier SPPM » continue d’être utilisé par la population. Il s’agit d’ailleurs d’une zone très peuplée, d’où la volonté de l’édile de la ville chef-lieu de la métamorphoser en quartier moderne, munie de tous les équipements nécessaires au bien-être des habitants.

La transformation s’est faite évidemment par étapes successives, mais les choses ont commencé à réellement prendre forme tout récemment avec l’inauguration de la grande place, désormais pourvue de jeux pour enfants. Une fierté qu’Ambdiwahedou Soumaïla a désiré partager avec Jean-François Carenco, afin de lui prouver que les élus de l’île au lagon s’engagent pleinement dans la lutte contre l’habitat insalubre et la mise en place d’une « vie de quartier » dans les villages de Mamoudzou.

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Une exposition sur l’histoire du quartier SPPM était organisée dans la MJC de Kawéni.

Une exposition, une petite rallonge et une évolution du droit

Le premier magistrat n’a pas fait les choses à moitié puisqu’en plus de montrer le quartier au ministre, il a organisé une exposition à la MJC retraçant toute l’histoire de la zone depuis les années 70-80, dans le but de mettre en lumière son évolution. À l’issue de la visite, Jean-François Carenco s’est dit « très impressionné » par les efforts du maire qui a, selon lui, « réellement pris le problème de l’habitat insalubre à bras le corps ».

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Que de changements depuis les années 70-80 !

Il a profité de l’occasion pour affirmer que le ministère de l’Intérieur allait soutenir ses efforts en tentant de lui octroyer davantage d’argent pour la construction de logements aux normes. « On m’a glissé lors de cette visite que les 90.000 euros prévus ne seraient pas suffisants pour mener à bien le projet et qu’il faudrait en réalité 130.000 euros. Nous ferons donc notre possible pour essayer d’obtenir cette somme », a-t-il déclaré à la presse.

Par ailleurs, il également évoqué un soutien aux fonctionnaires de l’État pour les aider à aller au bout de ces projets de rénovation impliquant des règles complexes qu’il n’est pas toujours aisé de respecter. « En faisant appel à l’Europe, il se pourrait que nous puissions faire bouger un peu le droit afin que les choses puissent aller plus vite », a-t-il conclu.

Aménagement : la voie d’accès à la plage de Sakouli rénovée et inaugurée

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Ce vendredi 19 août, la nouvelle voie d’accès à la plage de Sakouli a été inaugurée en présence de la conseillère départementale Zamimou Ahamadi. La livraison de ce projet très attendu par les usagers participe d’un triple objectif : la sécurisation du site notamment des véhicules de secours, le développement des activités économiques qui y sont liées, avec un accès facilité pour les usagers, et le renforcement de la dimension touristique du Sud, dont les atouts ne sont plus à rappeler.

Ce premier chantier livré s’inscrit également dans un projet plus vaste, incluant l’aménagement du front de mer et la création d’un poste de maîtres-nageurs sauveteurs à l’horizon 2023. L’élue s’est exprimée au nom de l’institution, en saluant la contribution de l’État ainsi que celle de la communauté de communes du Sud. Elle a également souligné que le conseil départemental entend prendre sa juste place aux côtés des communes et de l’État pour tous les projets de développement du territoire, et que renforcer encore davantage les relations avec les communes et les intercommunalités constitue l’un des objectifs de cette mandature.

100 cas de fièvre typhoïde signalés depuis le début de l’année

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Entre le 1er janvier et le 18 août 2022, 100 cas de fièvre typhoïde (dont 74 survenus entre la dernière semaine d’avril et le mois de juin) confirmés par hémoculture et/ou coproculture ont été signalés par le laboratoire du centre hospitalier de Mayotte au service de veille et sécurité sanitaire de l’agence régionale de santé, soit en huit mois, 61 cas de plus par rapport à la moyenne annuelle de 39 cas enregistrées au cours des six dernières années (de 2016 à 2021). La commune de Koungou concentre toujours le plus grand nombre de cas (49), suivie par Dzaoudzi-Labattoir (26).

Les personnes concernées sont principalement des femmes. Aucune notion de voyage n’a été déclarée. 62 cas ont été hospitalisés entre un et sept jours (62.6% des cas). 9 cas ont été admis en réanimation et 14 en pédiatrie. À ce jour, aucun décès n’est à déplorer. Parmi les cas investigués, 53 cas ont un accès à l’eau courante ou à une borne fontaine monétique à proximité et 9 cas ont précisé ne pas avoir accès à l’eau courante et s’alimentent en eau de rivière ou de puit.

La fièvre typhoïde est causée par la bactérie Salmonella enterica sérotype Typhi. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries provenant des selles d’individus contaminés, soit le plus souvent indirecte par ingestion d’eau ou d’aliments souillés. Il s’agit d’une maladie endémique à Mayotte.

La durée d’incubation est le plus souvent de sept à 14 jours, mais peut varier de trois jours à un mois. La fièvre typhoïde se manifeste classiquement par une fièvre prolongée, des maux de tête, une anorexie, une splénomégalie, une éruption, une somnolence (voire une obnubilation), des diarrhées ou plus fréquemment une constipation chez les adultes. Le retard de prise en charge adaptée est à l’origine de formes sévères.

Droit de vote aux étrangers : une motion adoptée à l’unanimité par le Département

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Juste avant la suspension estivale des travaux, le député de la Vienne Sacha Houlié (Renaissance) a déposé le mardi 2 août, à la présidence de l’Assemblée nationale, une proposition de loi constitutionnelle enregistré sous le nº178 visant à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales aux étrangers non ressortissants de l’Union européenne résidant en France. Ainsi, le nouveau président de la commission des lois proposera donc à la rentrée à son groupe Renaissance de la soutenir.

 « Avec près de 300.000 habitants à Mayotte, dont la moitié étrangère, il est évident qu’élargir le droit de vote aux étrangers non européens pour les élections municipales sera une catastrophe. Une véritable bombe électorale à retardement. Est-il nécessaire de rappeler qu’à Mayotte, la très large majorité des étrangers résidants sur notre département sont originaires de l’Union des Comores. Or, l’Union des Comores conteste depuis plus de 47 ans Mayotte française. Donc ne donnons pas le bâton pour se faire battre ! », a rappelé Daniel Zaïdani, le conseiller départemental du groupe d’opposition constructive, lors de la séance du 11 août dernier. Sa motion visant à donner un avis très défavorable a été adoptée à l’unanimité par les élus de la collectivité.

Covid-19 : le taux d’incidence en baisse de 22.3%

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Depuis la semaine 31, la circulation du virus Sars-Cov-2 est en diminution à Mayotte. Cette tendance se ressent dans toutes les classes d’âge, sauf chez les 45-64 ans où le taux d’incidence est encore en hausse. En semaine 32, avec 254 cas confirmés, celui-ci s’élevait à 84.9 cas pour 100.000 habitants, soit une baisse de 22.3% (327 cas confirmés, taux d’incidence de 109.3). Par ailleurs, le taux de positivité se maintient au-dessus du seuil de 10%. Il variait entre 2 et 4% depuis la fin de la 3ème vague épidémique fin janvier 2022 avant d’augmenter et d’atteindre 11% en S30.

« La diminution de la circulation du virus se poursuit avec une amélioration des indicateurs épidémiologiques sur le territoire. C’est un signal encourageant pour tous. Il nous appelle malgré tout à poursuivre nos bons réflexes de protection afin de maintenir la tendance actuellement favorable. En parallèle, le taux de dépistage est également en baisse. Il reste essentiel de suivre les mesures préconisées en cas de symptômes, de test positif ou de contact à risque. Au 19 août, huit personnes sont toujours hospitalisées au CHM, dont un en réanimation », détaille l’agence régionale de santé.

Pont de Dzoumogné : « L’ouvrage de substitution » en préparation

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Les automobilistes du nord de Mayotte ont finalement pu emprunter le pont de Dzoumogné, ce week-end. En effet, si la préfecture de Mayotte avait annoncé dans un premier temps l’interruption de la circulation sur le pont Bailey pour « une campagne de sondages géotechniques effectuée en urgence », celle-ci a fait machine arrière en précisant que les véhicules pouvaient y « rouler au pas ». L’opération s’agissait ainsi de « finaliser le dimensionnement de l’ouvrage de substitution » sur cet axe déjà interdit aux véhicules de plus de 3.5 tonnes depuis l’incendie du 8 juillet dernier.

Pour rappel, en attendant qu’une nouvelle route contourne le centre-ville de Dzoumogné, l’Etat veut remplacer le pont soumis à rude épreuve et qui provoque la colère des riverains. Dans son communiqué envoyé vendredi soir, la préfecture de Mayotte « remercie les usagers pour la compréhension de la gêne occasionnée ».

Myriam Ahamada, nouvelle miss Excellence Mayotte 2022

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Ce samedi soir à Sada, Myriam Ahamada est devenue la nouvelle Miss Excellence Mayotte 2022 et a succédé à Chifaou Chaharoumani. Une soirée à laquelle a pris part la présidente du comité, Christiane Lillio, qui a fait le déplacement depuis la métropole. « Elle aura la lourde charge de représenter l’excellence mahoraise durant un an et je formule des vœux de succès pour cette mission, en lui renouvelant mes félicitations pour son titre », a indiqué Ben Issa Ousséni, le président du Département. Originaire de Poroani, la jeune femme de 18 ans représentera l’île aux parfums à l’occasion de la finale nationale prévue en 2023.

Éric Dupond-Moretti annonce un centre éducatif fermé à Mayotte pour fin 2024

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Pour le sénateur Thani Mohamed Soilihi (à droite d’Éric Dupond-Moretti sur la photo), « ce CEF permettra une réponse adaptée à la situation de jeunes caïds qui sèment la terreur depuis trop longtemps dans notre île ».

Dans un communiqué en date du vendredi 19 août, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti annonce la mise en service d’un centre éducatif fermé à Mayotte pour la fin de l’année 2024. Si cette décision fait l’unanimité auprès des élus locaux et des parlementaires, quelques détails – nombre de places, localisation – manquent pour le moment à l’appel.

« C’est une annonce importante, attendue par beaucoup, et dont la réalisation va considérablement changer la donne du traitement de la délinquance juvénile à Mayotte. » À la suite du communiqué en date du vendredi 19 août du Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, portant sur la création d’un centre éducatif fermé dans le 101ème département, le sénateur Thani Mohamed Soilihi se réjouit de de l’installation de ce futur dispositif, dont la mise en service est prévue pour la fin de l’année 2024. « Ce nouveau CEF vient ainsi répondre aux enjeux démographiques de l’île et aux besoins exprimés par la juridiction en termes de placement judiciaire », précise la note du ministère de la Justice.

Une requête qui remonte à de nombreuses années – « le procureur [Philippe] Faisandier était l’un des tous premiers à le défendre » – selon le parlementaire de la majorité présidentielle ! « Cela doit faire plus de cinq ans ! J’étais de ceux qui avaient demandé un CEF à la place du CER (le centre éducatif renforcé a ouvert ses portes sur la commune de Bandrélé en 2019, ndlr) », avoue-t-il, avant d’indiquer avoir fait preuve « d’harcèlement » pour convaincre les gouvernements successifs de soutenir ce projet d’implantation lors de la préparation du budget. Un acte de persévérance à mettre également sur le compte de la députée sortante Ramlati Ali, qui salue l’engagement pris par le ministre de la Justice lors de leurs derniers échanges avant sa défaite aux élections législatives de juin 2022.

« Une vraie avancée »

Cette nouvelle ne laisse pas non plus indifférent le président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni : « C’est une vraie avancée […] dans un contexte où notre île en a grand besoin. » En ligne de mire ? Les violences perpétrées mercredi dernier à Kawéni par « 300 émeutiers » à la suite d’un coup de filet réalisé par la police aux frontières un peu plus tôt dans la journée, ainsi que l’incendie « criminel » des locaux de la communauté de communes de Petite-Terre.

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« Au-delà de cette excellente nouvelle », le chef de file du Département, Ben Issa Ousséni, réitère son soutien « à la création d’une cour d’appel de plein exercice, dont le parquet aura la mission de définir une politique pénale répondant aux spécificités de la criminalité à Mayotte ».

Plus concrètement, ce nouvel établissement doit proposer « une offre éducative dédiée, pensée comme une alternative à l’incarcération, pour les mineurs pris en charge par la direction de la protection judiciaire de la jeunesse ». Reste que quelques zones d’ombre subsistent, à l’instar du site retenu, du mode de fonctionnement élaboré (secteur associatif habilité ou public) ou encore du nombre de places envisagé. Sur ce dernier point, le programme de création de vingt nouveaux centres éducatifs fermés présenté par l’ancienne Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, le 27 septembre 2018, fait état d’un accueil de douze jeunes maximum, âgés de 13 à 18 ans.

« Nous devrons aller plus loin »

« Le placement d’un mineur en CEF s’inscrit ainsi dans une démarche de réapprentissage de la vie quotidienne, en collectivité, s’appuyant sur la responsabilisation quant à l’acte commis, la prévention des conduites à risques et la sociabilisation pour une meilleure réinsertion », détaille encore la Chancellerie. « Le maintien des liens familiaux y sera favorisé et la préparation à la sortie renforcée, dans l’intérêt des jeunes pris en charge, de leurs familles et de la société. »

Si Mansour Kamardine se félicite de la décision d’Éric Dupond-Moretti, l’élu Les Républicains de l’Assemblée nationale martèle son souhait d’aller encore plus loin. En témoigne sa proposition de sortir de terre « un centre innovant avec encadrement renforcé, de type des classes militaires d’avant, qui pourrait accueillir des centaines de jeunes par an », mais aussi de construire « un centre pénitentiaire pour mineurs ». Quoiqu’il en soit, le temps presse aux yeux de tous ces décideurs politiques ! À commencer par Thani Mohamed Soilihi pour qui « la situation empire de jour en jour ».

 

Une nouvelle juge des enfants à la rentrée

L’annonce de ce centre éducatif fermé arrive quelques semaines avant la prise de fonctions d’une troisième juge pour enfants au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Ce nouveau poste était une demande récurrente des magistrats au regard de l’ampleur de la délinquance des mineurs sur le territoire. Ce renfort intervient alors que la réforme du code pénal des mineurs est appliquée depuis le 30 septembre 2021.

Avec cette arrivée, l’une des trois juges occupera également le rôle de vice-présidente du tribunal judicaire dès la rentrée.

Laurent Ben Kemoun : « Être seize juges au lieu de dix-huit, c’est problématique »

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Laurent Ben Kemoun a été pendant trois ans président du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il devient vice-président du tribunal d’Évry (Essonne) en septembre.

Reconnaissant être éprouvé par ses trois ans à la présidence du tribunal judiciaire de Mamoudzou, Laurent Ben Kemoun quitte ses fonctions à la fin de la semaine. Le futur vice-président du tribunal d’Évry (Essonne) livre ses impressions avant de laisser son bureau à Catherine Vannier, qui arrivera lors de la deuxième semaine de septembre.

Flash Infos : Vous quittez la présidence du tribunal de Mamoudzou. Quel bilan personnel en tirez-vous ?

Laurent Ben Kemoun : J’ai aimé mon séjour à Mayotte, je serais même resté davantage. Cela n’a été possible pour des raisons administratives. Personnellement, je suis sensible aux charmes de Mayotte. Je me suis senti très à l’aise avec la culture mahoraise, notamment la pratique de l’islam à la mahoraise. Je ne suis pas musulman, mais je fais partie de ces gens qui se réveillent à l’appel du muezzin. J’ai bien aimé le rythme de vie qui est favorable aux esprits contemplatifs comme moi. Ma femme et mes enfants y ont été très heureux. Bien sûr, comme n’importe quel citoyen, j’ai pu remarquer une insécurité qui est un problème majeur ici. Les embouteillages, les coupures d’eau, ce sont des choses auxquelles j’ai réussi à m’adapter, mais cela pèse. Il faut s’adapter.

FI : C’était votre première expérience en Outre-mer ?

L. B. K. : Ah non, pas du tout ! J’ai vécu quatre ans en Guadeloupe. J’ai beaucoup pratiqué aussi l’Afrique subsaharienne dans le cadre d’ambassades ou de coopérations. J’ai vécu au Niger, en Centrafrique, en Éthiopie. C’est pour ça que je me sens bien ici, c’est ma sixième expérience africaine. Je sais que les gens ici ne se considèrent comme Africains, mais dans ma bouche, c’est un compliment.

FI : Lors de la dernière audience de rentrée, vous évoquiez à la fois le fait que vous n’étiez pas assez et le manque de place qui vous obligeait à « pousser les murs ». Est-ce que vous avez toujours ce sentiment aujourd’hui ?

L. B. K. : Pour ce qui est de « pousser les murs », c’est intéressant d’en parler. Nous allons emménager enfin, après deux ans et demi, dans le troisième bâtiment, celui le long de la route nationale, où il y a la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Nous nous installons au deuxième étage. C’est 400 mètres carrés, dont la moitié dévolue au conseil des prud’hommes. L’autre moitié va au tribunal judiciaire, pour tous les services civils, sauf état-civil et nationalité, et les affaires familiales. Ce seront des conditions de travail tout à fait plaisantes, même si ce sera dans un autre bâtiment. Ce sera temporaire, puisque dans quatre ou cinq ans, nous migrerons dans la cité judiciaire qui sera sur l’actuelle emprise de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), à Kawéni, en face du restaurant Haraka.

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Le bâtiment de la Bred, à Kawéni, va accueillir les prud’hommes et une partie du tribunal judiciaire.

Nous avons aussi, dans les deux bâtiments actuels, énormément contribué à mieux gérer l’espace, notamment en le désencombrant. Il y a certaines salles qui étaient encombrées de meubles, des bureaux cassés, des chaises à trois pieds. Les administrations sont spécialistes de ne jamais jeter. Je pense à deux salles du bâtiment 2 (N.D.L.R. celui du milieu) qui ont été entièrement refaites. L’une est devenue un open space pour l’état civil, l’autre est une salle de travail.

FI : Et concernant les effectifs ?

L. B. K. : Ce n’est totalement univoque. Nous avons un grand succès avec la création d’un troisième poste de juge des enfants, ce qui était un projet de longue date. Par contre, les deux postes des juges des libertés et de la détention n’ont pas été remplacés lors des départs des deux titulaires en septembre 2021 et janvier 2022. Il n’y a pas de candidats et ce sont des fonctions spécialisées. Donc j’ai dû en nommer un parmi mes vice-présidents. Un deuxième, sortant de l’école, arrive en septembre. Il y en a qui s’occupera plutôt de la partie pénale, placement détention provisoire, demandes de remise en liberté, perquisitions de nuit, … Un autre plutôt spécialisé en matière civile, comprenant la rétention administrative et l’hospitalisation en psychiatrie.

FI : Il y a aussi du renfort du côté du ministère public.

L. B. K. : Il y a deux substituts du procureur qui restent et deux dames qui arrivent. L’une sort de l’école, la deuxième était déjà substitut en Guadeloupe. Ils seront cinq pour un effectif théorique de six. Là, ça devient correct.

FI : Et les juges ?

L. B. K. : Pour nous, cela ne va pas du tout. Seize au lieu de dix-huit, c’est vraiment problématique. Il y a une tâche qui va croissant et que nous n’arrivons absolument pas à assumer, ce sont les assises. Il y en a de plus en plus, et comme les assesseurs sont issus du tribunal de Mamoudzou, c’est devenu un plein-temps de magistrat. Désormais, la cour d’appel fourni un ou deux assesseurs. Je me suis battu pour que le renfort soit dévolu aux assises et non pas aux autres fonctions du tribunal. L’avantage, c’est qu’il y a moins de risques d’incompatibilité, puisque les assesseurs n’ont jamais mis le nez dans le dossier. Et pendant ce temps-là, les juges de Mamoudzou en sous-effectif peuvent continuer à faire tourner leur boutique.

FI : En mars, un greffier a tenté de mettre fin à des jours en laissant une lettre dénonçant les conditions d’exercice de son métier (lire le Flash Infos du 11 mars 2022). Est-ce qu’il y a du changement depuis ?

L. B. K. : Il y a des changements, mais pas forcément à l’intérieur du tribunal. Des choses déjà dans les tuyaux ont été accélérées, peut-être il est vrai avec ce geste de détresse. C’est par exemple la revalorisation matérielle avec des places en crèche réservées, des appartements réservés également au personnel du tribunal, le versement de primes plus favorable et la possibilité de bouger au bout de deux ans et non plus trois. Pour certains, c’est un poids psychologique de moins. Je le vois déjà avec les nouveaux magistrats.

En interne, il y a toujours le problème du sous-effectif. C’est toujours source de stress. Par exemple, si vous êtes aux affaires familiales et que nous vous demandons d’aller tout à coup au tribunal pour enfants.

Il y a des choses que nous attendons aussi comme des concours propres à Mayotte. Cela existe déjà en métropole. Ici, cela serait souhaitable. Concernant les contractuels, c’est quelque chose qui paradoxalement marche très bien. Nous avons toujours plein de candidats.

FI : Toujours sur le plan du personnel. Vous avez réagi publiquement à l’agression de collaborateurs en juin. Pourquoi être sorti de votre devoir de réserve ?

L. B. K. : Il se trouve que je venais de recevoir une relance du réalisateur de « Tropiques de la violence » (N.D.L.R. Manuel Schapira) pour des séances de cinéma à Paris. J’étais au même moment au téléphone avec mes collègues au tribunal pour suivre ce qui se passait. J’ai eu une sorte d’impulsion. J’ai communiqué sur les réseaux sociaux sous le coup de l’émotion. Mes collègues étaient cernés par une centaine de jeunes, j’étais extrêmement inquiet. Et la soirée s’est finalement très mal terminée puisque deux collègues ont été agressées en rentrant chez elle, à Majicavo.

FI : Pendant votre présidence, la justice a connu la réforme du code pénal des mineurs. Est-ce qu’elle a été difficile à mettre en place ?

L. B. K. : Oui, tout à fait. C’est là que nous voyons que deux juges pour enfants, ce n’est pas suffisant pour Mayotte quand la réforme a été mise en place en septembre 2021. La situation dans la Creuse n’est pas la même qu’ici. Tout est plus compliqué, il y a des problèmes d’adressage, d’interprètes, pour faire venir les gens au tribunal. Il y avait un manque cruel de greffiers. Nous y avons mis bon ordre, il y a eu des recrutements et notamment un contrat d’objectifs avec du personnel affecté. Je suis relativement optimiste maintenant.

FI : Toujours sur ce sujet, la délinquance juvénile est hors norme par rapport à la métropole. Et parfois, les Mahorais ont dû mal à comprendre que la justice à l’encontre des mineurs ne soit pas plus sévère.

L. B. K. : Oui, la question est sensible. Je généraliserai. C’est toute la question de l’ancrage de Mayotte dans la communauté française. C’est un choix des Mahorais et à partir du moment où nous sommes Français, nous nous inscrivons dans des valeurs comme celles de l’ordonnance de 1945 (N.D.L.R date du dernier code pénal des mineurs), avec la proéminence de l’éducatif sur le répressif. Le nouveau code n’a fait que rappeler ce qui existe depuis très longtemps. Les mineurs se voient réserver un rôle différent des majeurs. Je ne serais plus un magistrat français si je disais le contraire. Qu’il y ait un émoi par rapport aux pratiques judiciaires, je le comprends. De même que nous nous évertuons à dire qu’il ne faut pas faire de mal aux tortues et que ce n’est pas toujours compris.

FI : C’est un sentiment partagé également chez les policiers. Ils demandent d’ailleurs une meilleure coopération avec la justice (voir FI du vendredi 19 août).

L. B. K. : C’est un discours que nous entendons partout. Je peux m’en tenir à un seul discours, il y a un état de droit. Si un jeune est remis dehors, c’est qu’il a quand même rencontré un magistrat qui a pris une décision. Ce qui pourrait être embêtant, c’est rarissime, cela arrive deux fois par an et c’est toujours un scandale, c’est quand il y a un vice de forme. Cela peut être le relâchement d’une personne qui n’a été présentée dans les temps devant un magistrat. Mais c’est rarissime. C’est d’ailleurs intéressant de remarquer que, vu les conditions de travail aussi difficiles, c’est déjà miraculeux que cela arrive aussi peu.

Gérald Darmanin : « Les Mahorais ne sont pas oubliés »

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Le ministre de l’Intérieur et désormais de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, a commencé ses visites au pas de course. Ici, avec le préfet de Mayotte, Thierry Suquet au deuxième plan.

La visite du ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer à Mayotte a commencé dimanche matin, par une rencontre avec les élus locaux et les parlementaires. L’après-midi, celui-ci s’est rendu à l’aéroport pour rencontrer les employés de Mayotte Fly Services, le prestataire qui assure la surveillance aérienne du lagon, puis il est allé au ponton de la marine où les deux derniers intercepteurs de la police et de la gendarmerie étaient amarrés. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite. En tout cas, pas publiquement, car devant ses interlocuteurs matinaux, il a fait part de son intention de remettre sur la table de nouvelles mesures pour lutter contre l’immigration illégale et de sortir la loi Mayotte de son placard (voir ci-dessus).

Les moyens utilisés par les forces de l’ordre pour interpeller les kwassas-kwassas ont occupé une large place de l’agenda du ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, dimanche après-midi. Au pas de course et accompagné de son ministre délégué, Jean-François Carenco, celui-ci est venu dire aux Mahorais « qu’ils ne sont pas oubliés » et leur « garantir un maximum de tranquillité, puisque vous savez que cette augmentation de l’immigration illégale provoque énormément de désordre, un habitat insalubre, des difficultés de sécurité et vient toucher une croissance économique importante ».

Et cette lutte contre l’immigration clandestine, elle passe d’abord par l’interpellation en mer avec de gros moyens. C’est ce que la délégation ministérielle a voulu montrer en visitant Mayotte Fly Services, l’entreprise installée aux abords de l’aéroport de Pamandzi. Car, outre des drones de renseignement qui maintenant survolent l’espace maritime mahorais, le prestataire intervient à raison de trois heures de vol par jour. Deux avions assurent les rotations, dont le dernier est un modèle Observer. « On a 90 heures de vol par mois. C’est quand même assez conséquent », rappelle le capitaine de frégate Patrick Musique aux ministres. « C’est complémentaire avec les intercepteurs. Ils peuvent être appelés pour déterminer si c’est un kwassa de pêcheurs par exemple », précise le nouveau sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration illégale, Frédéric Sautron. Sur la terre, mais en complément des moyens maritimes également, le ministre de l’Intérieur a d’ores et déjà promis le remplacement de quatre radars et l’installation de deux autres.

Deux intercepteurs arrivés comme promis

Deuxième temps-fort de ce dimanche, Gérald Darmanin a foulé le ponton de la marine, à Dzaoudzi, où l’attendait deux intercepteurs, l’un de la gendarmerie, l’autre étant dévolu à l’unité nautique de la police aux frontières. En mer depuis avril, ces deux bateaux étaient une promesse du ministre lors de sa dernière venue, en août 2021. Contrairement aux précédents, ils peuvent transporter une quarantaine de passagers. « Leur spécificité est que leurs défenses sont en dur. Aucun risque de crevaison. Sur l’une de nos dernières interventions, ils ont tenté de percer les boudins, mais n’ont pas pu, puisque c’est rigide », explique le brigadier Nicolas Floquet. Avec ses deux moteurs de 300 chevaux, le nouveau bateau tourne 24 heures sur 24, et ne reste qu’une heure à quai le temps de la relève. Prenant des notes sur l’embarcation, le membre du gouvernement s’est exprimé rapidement ensuite à la presse, avant de prendre le large à bord d’une vedette de la marine nationale, à destination de Longoni.

Il reprendra ces visites au pas de course dès lundi matin, en se rendant à la caserne de gendarmerie de Pamandzi.

 

La loi Mayotte prête à ressortir du placard ?

Les élus mahorais avaient été vexés que la loi Mayotte soit abandonnée en février, tout comme le gouvernement français l’avait été lors de l’avis négatif prononcé par le conseil départemental de Mayotte. Ce dimanche matin, les deux parties étaient en face à face, lors de la première étape de cette visite ministérielle. Et, selon Estelle Youssouffa, députée de Mayotte, son collègue Mansour Kamardine a demandé au ministre que l’État accepte de « la co-construction » « On a eu un discours qui nous a un surpris. La loi Mayotte ne serait pas abandonnée. Je n’ai pas tous les éléments. Elle reviendrait au parlement… ou pas. Il y a vraiment des discussions à mener à Paris et notre rendez-vous à l’Elysée, début septembre, permettra d’avoir de la clarté », raconte la parlementaire, demandant que l’État « change de méthode ».

Sur l’immigration aussi, Gérald Damarnin veut aller plus loin. Le droit du sol à Mayotte, aujourd’hui conditionné à trois mois de résidence d’un des parents sur le territoire, pourrait passer à un an (N.D.L.R. ce qui était prévu dans la loi Mayotte), mais avec la condition cette fois que les deux parents remplissent la condition de la résidence.

L’école de l’excellence sportive de Mamoudzou, une « passerelle » pour la jeunesse mahoraise

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Dévoilement de la plaque à la MJC de M’Tsapéré.

Vendredi 19 août dernier, Ambdiwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, a inauguré son école de l’excellence sportive à la MJC de M’tsapéré. Créée dans la lignée de son ambition de faire de Mamoudzou une « ville-monde », cette école a pour objectif de réunir les meilleurs jeunes sportifs de la commune afin de les accompagner vers le plus haut niveau. Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien du conseil départemental, du comité régional olympique et sportif et du rectorat dont les représentants étaient présents.

« Mamoudzou regorge de talents dans le domaine du sport. Ils ne demandent qu’à s’épanouir », affirme Ambdilwahedou Soumaïla lors de l’inauguration de l’école de l’excellence sportive organisée vendredi dernier à la MJC de M’Tsapéré. À ses côtés : de nombreux élus de la commune, du conseil départemental et des principaux clubs sportifs, tous ravis d’assister à cet évènement qui marque le début d’une nouvelle dynamique pour le sport mahorais.

Cet équipement multisports a pour ambition d’accompagner les jeunes sportifs à tous les niveaux : sur le plan physique et diététique, bien sûr, mais également dans le domaine de la préparation mentale. Un point qui pèche souvent quand cette jeunesse doit participer à des rendez-vous en dehors des frontières de leur île. « Cette école doit être une passerelle pour les préparer aux grandes compétitions de niveau régional, national et un jour, nous l’espérons, international », souligne le premier magistrat. Conscient du manque d’infrastructures sportive, il indique que sa commune « prend toute sa part dans le renforcement du cadre technique depuis déjà deux ans ». Par ailleurs, elle octroie une aide de 6.000 euros par an aux jeunes inscrits dans un centre de formation ou un club sportif où qu’il se trouve dans le monde. « Je suis conscient qu’accéder à un haut niveau sportif est un chemin long, difficile et qui demande un engagement sans faille au quotidien, d’où l’importance de l’accompagnement », admet-il.

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Madi Vita (à d.), le président du comité régional olympique et sportif, Hassani El Anrif, le président de l’office départemental des sports, et Anli Bedja (à g.), le chef de cabinet du recteur, étaient présents aux côtés du maire pour l’inauguration.

Créer des infrastructures sportives aux normes

En parallèle, le maire s’emploie pour sortir de terre de nouvelles infrastructures sportives ou pour mettre aux normes celles qui existent déjà. La pose de la première pierre du stade de Tsoundzou 1 se déroulera le 31 août prochain tandis que les études pour la création du complexe sportif de Passamaïnty touchent à leur fin et que le concours d’architectes pour sélectionner le cabinet chargé de créer le complexe de Kawéni suit son cours ! Bref, Ambdilwahedou Soumaïla s’efforce de compléter au mieux le maillage territorial dans ce domaine. Le terrain synthétique de M’Tsapéré est d’ores et déjà en fonction et peut accueillir huit disciplines différentes, dont le foot, le basket, le hand et même le tennis et le badminton. « Créer des équipements de proximité est essentiel pour faire évoluer le niveau de nos jeunes sportifs », insiste-il.

Président du comité régional olympique et sportif de Mayotte, Madi Vita salue l’ouverture de cette école et invite les maires des autres communes à suivre l’exemple de Mamoudzou. Il espère toujours que les Jeux des Îles de l’océan Indien prévus en 2027 pourront se dérouler sur l’île aux parfums. « L’Éducation nationale nous aide beaucoup sur le plan des infrastructures et je sais qu’il y a une vraie volonté au sein du Département de développer l’excellence sportive », estime-t-il. Une déclaration confirmée par Hassani El Anrif, le président de l’office départemental des sports, qui loue l’initiative de l’édile de la ville chef-lieu et qui le félicite d’avoir procédé à cette inauguration dans le cadre des journées nationales du vivre-ensemble. « C’est une sage initiative dans ce contexte de violences urbaines que nous vivons actuellement. Nous n’insisterons jamais assez sur le rôle essentiel du sport pour donner un projet de vie à certains jeunes et les éloigner ainsi du spectre de la délinquance », martèle-t-il.

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La promotion football de la nouvelle école de l’excellence sportive a participé à cette inauguration officielle.

Des félicitations également partagées par Anli Bedja, le chef de cabinet du recteur. « Cette initiative vient compléter et consolider les projets mis en place par l’Éducation nationale, c’est une très bonne chose », poursuit-il. Pour lui, le vivre-ensemble constitue l’ADN de la population mahoraise et le sport est un excellent moyen d’apaiser les conflits, de renforcer la santé des jeunes et de leur donner le goût de l’effort. « C’est grâce à sa jeunesse que Mayotte finira par briller dans la région océan Indien », conclut-il.

Une cinquantaine de futurs collégiens de Doujani en stage de réussite

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Alors que l’année scolaire ne reprend que mercredi prochain, certains élèves bûchent déjà au collège de Doujani, à l’instar d’une cinquantaine d’anciens écoliers du village venue prendre part au stage de réussite organisée toute la semaine dernière. Au programme : quatre heures de cours intensif quotidiens ! « Nous leur avons appris à utiliser la souris et à taper sur le clavier », explique Fazir Mohamed, professeur de mathématiques depuis 2017 au sein de l’établissement scolaire, à Gilles Halbout, le recteur. L’objectif ? Maîtriser l’outil informatique pour ensuite réaliser des exercices d’algèbre, de géométrie et de calcul. Un sacré challenge sachant que « beaucoup n’ont jamais utilisé d’ordinateur ».

Dans une autre salle, même son de cloche mais avec le français. « Ils ont l’air bien concentré », note le responsable de l’académie face au sérieux du petit groupe. « Nous leur demandons de faire des recherches en ligne sur un thème précis pour leur montrer ce que nous attendons d’eux », lâche l’enseignante, sous le regard avisé de Philippe Chatelard, le principal, et d’Aurélien Mas, son adjoint.

Sur la base du volontariat, ce stage de réussite permet aux futurs collégiens éprouvant certaines difficultés dans leurs apprentissages de consolider les acquis fondamentaux ou de combler des lacunes en travaillant en petit effectif. Une remise à niveau ou une piqure de rappel d’autant plus intéressante que la rentrée en sixième rime avec une évaluation en mathématiques et en français.

Comores : le ministre des Sports condamné à verser 10 millions de francs comoriens à Int’Air Îles

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Ce contentieux remonte à deux ans. À cette époque-là, Djaanfar Salim Allaoui qui, dirigeait la direction régionale des impôts de l’île d’Anjouan, commandait des billets auprès de la compagnie. Malgré les multiples relances, l’actuel ministre des Sports refusait de régler les factures de ces réservations, dont certaines étaient faites au nom de ses proches, jusqu’à ce que l’affaire atterrisse dans les mains de la Justice.

Le tribunal de commerce a rendu son verdict mardi dernier sur l’affaire opposant Int’Air Îles et Djaanfar Salim Allaoui, actuel ministre comorien de la Jeunesse et des Sports. Ce dernier est en effet condamné à payer 10.110.000 de francs comoriens [environ 20 000 euros] à la compagnie aérienne dirigée par Seffoudine Inzoudine. En plus de ce montant, l’ordonnance de Justice précise que l’ex-ministre de l’Éducation nationale doit également régler la somme de 500.000 francs de dommages-intérêts et un million à titre d’obligation de plaider.

Ce contentieux remonte à deux ans à en croire, l’avocat d’Int’Air Îles, Me Fahmi Saïd Ibrahim. « Djaanfar Salim Allaoui commandait des billets. Lorsqu’on lui a envoyé les factures, il a refusé de payer arguant que celles-ci auraient dû être adressées à la direction régionale des impôts. Un argumentaire qui a surpris les responsables de la compagnie puisque c’était lui-même qui appelait à l’agence. D’autant plus que parmi les bénéficiaires, on retrouvait des tierces personnes, notamment des membres de sa famille », détaille le conseiller au cours de notre entretien avant de préciser que ce n’est pas Djaanfar le ministre qui est condamné, mais le citoyen.

Toujours selon Me Fahmi, il y a d’abord eu une sommation avec une ordonnance d’injonction avant que la procédure ne se retrouve devant le tribunal. Si l’affaire est arrivée jusqu’à ce stade, c’est uniquement parce que Djaanfar Salim Allaoui, également connu sous le sobriquet de Sarkozy, contestait les créances, dont le montant s’élevait à un peu plus de 10 millions de francs comoriens, malgré la bonne volonté dont a fait preuve son ancien ami, le PDG d’Int’Air Îles.

Enfants, journalistes, amis…

Car il faut noter que ce dernier n’aurait jamais accepté de laisser une telle ardoise traîner si ce n’est parce qu’il avait confiance en Sarkozy. « Après sa nomination à la tête de la direction des impôts, j’ai moi-même ordonné au responsable de l’agence de toujours émettre des billets dès que Djaanfar Salim Allaoui le demandait. On était d’accord que je les mette à son compte. Quand il a hérité du ministère de l’Éducation, il a continué à [en] réserver. Un appel suffisait », nous raconte Seffoudine Inzoudine.

Lorsque on a cherché à connaître le nombre total de billets non payés, notre interlocuteur a donné un chiffre qui donne le tournis :  250 ! Le bémol est que le ministre n’en est pas le seul bénéficiaire. Pas du tout même… En effet, d’après nos informations, on retrouve sur la liste de ses amis quelques agents des impôts, ses enfants, ainsi que des journalistes qui l’accompagnaient pour couvrir ses évènements. Ayant réussi à se faire remarquer pour ses allers-retours incessants, Djaanfar Salim Allaoui voyageait dans les îles presque tous les trois jours comme s’il prenait des taxis.

17 billets en deux mois

En novembre, le journal Al-watwan lui avait même consacré un article dans lequel il dénonçait son comportement de « rock star ». Le quotidien de service public s’interrogeait sur la manière dont l’ancien ministre de l’Éducation pouvait occuper des problèmes du secteur, lui qui ne restait jamais au bureau. Une petite illustration. « En deux mois, il avait déjà à son compte 17 billets au moment où il était ministre de l’Éducation. Quand j’ai dit stop après lui avoir envoyé la facture, il m’a fait comprendre qu’il irait désormais chez nos concurrents de Rkomor », se rappelle encore Seffoudine qui affirme avoir été menacé par Sarkozy lorsqu’il a réclamé son dû.

Pour l’heure, ni le ministre lui-même ni les caciques de son parti, le Gnec, prompts à réagir à chaque fois que leur leader est cité dans une affaire, ni le gouvernement n’ont fait une déclaration. Sollicité, son avocat n’avait toujours donné suite à nos demandes au moment où nous écrivions ces lignes. Moins de trois mois après la polémique des athlètes disparus à La Réunion, l’opinion se demande quelle sera la réaction du président Azali Assoumani à la suite de ce nouveau scandale. Le chef de l’État va-t-il se séparer de son ministre à qui il a déjà confié deux portefeuilles ministériels ? Affaire à suivre.

Seconde édition des journées d’accueil des étudiants

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Le centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte organise la seconde édition des journées d’accueil des étudiants, les mercredi 24 et jeudi 25 août 2022. Réservées aux étudiants de première année de licence, elles visent à faciliter le passage des jeunes bacheliers vers le monde universitaire. Elles s’organisent autour de temps de présentation et d’ateliers leur permettant de découvrir les lieux, les services et les personnes ressources de ce nouvel environnement.

Organisé par le bureau des formations en collaboration avec les départements de formation et l’ensemble des services du CUFR, ces journées d’intégration s’inscrivent dans une volonté d’améliorer l’accueil des étudiants pour leur offrir un meilleur encadrement. Ils pourront, entre autres, découvrir les programmes de formation, les dispositifs d’aide à la réussite ainsi que l’intégralité des activités du campus et de la vie étudiante (équipes pédagogiques, administratives, techniques et associatives).

En parallèle de ces journées, des stands d’information animés par des partenaires institutionnels et les associations étudiantes seront mis en place sur le patio du CUFR afin de présenter la vie étudiante à Mayotte. Ainsi l’autre enjeu de ces journées est la découverte de la vie de campus du centre universitaire. Améliorer l’accueil des étudiants, c’est donc leur permettre d’appréhender le campus comme un lieu de vie et non un lieu de passage. Cette vie de campus s’organise autour de manifestations scientifiques, culturelles, sportives et associatives, dont ils sont les premiers acteurs !

Camille Dagorne rejoint la direction générale des Outre-mer

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Par décret du président de la République du 16 août dernier, il est mis fin aux fonctions de Camille Dagorne, sous-préfète, chargée de mission cohésion sociale et jeunesse auprès du préfet de La Réunion. Elle sera appelée à de nouvelles missions en tant que directrice de cabinet de la direction générale des Outre-mer à compter du 29 août prochain.

Ambdilwahedou Soumaïla face aux parents d’élèves de Tsoundzou

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En prévision de la rentrée, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a rencontré les parents d’élèves de Tsoundzou lundi dernier lors d’une réunion publique portant sur la sécurité dans le village et aux abords des écoles.

À travers cette rencontre, les parents ont pu échanger et partager avec le premier magistrat sur les phénomènes de violence pouvant subvenir dans la localité. Après avoir expliqué les différentes actions de la ville pour sécuriser les établissements scolaires, il a également rappelé les enjeux de la parentalité dans l’éducation des enfants et a encouragé les parents à s’inscrire dans le dispositif parent-relai afin de contribuer à la surveillance aux abords des écoles.

Une formation sur la reconnaissance des auxiliaires de cultures à destination des agriculteurs

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Le 22 août prochain, le chargé de mission surveillance biologique du territoire, Pierre Baby, organise une formation à destination des agriculteurs et conseillers agricoles qui portera sur la reconnaissance des auxiliaires de cultures et des différents groupes d’insectes impliqués. Ces organismes, prédateurs des ravageurs, constituent un atout majeur afin de protéger les cultures sans utiliser de pesticide.

Ce rendez-vous a aussi pour objectif d’apprendre aux professionnels du montre agricole à reconnaître les principales maladies et insectes ravageurs des cultures. Ainsi les agriculteurs pourront identifier rapidement les dégâts subit sur leurs parcelles et une partie des solutions à mettre en place. La formation sera réalisée au lycée agricole de Coconi. Elle débutera à 9h par une séance en salle suivie, vers 10h, d’une session d’observation sur l’exploitation de l’établissement.

Financé par l’office française de la biodiversité, le plan d’action national ECOPHYTO II+ a pour ambition de réduire l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2025. La sensibilisation des agriculteurs et des consommateurs est au coeur de l’animation régionale du plan à Mayotte. Elle s’inscrit notamment dans le plan régional santé environnement.

Sa déclinaison se base sur quatre actions phares : l’animation régionale qui appuie la gouvernance régionale du plan et déploie les actions de sensibilisation ; la surveillance biologique du territoire qui vise à améliorer les connaissances sur les ravageurs et les auxiliaires (insectes ou acariens prédateurs des ravageurs) et l’évolution de leur population au cours de l’année (le bulletin de santé du Végétale est publié régulièrement pour tenir informé l’ensemble de la communauté agricole) ; le réseau DEPHY qui regroupe un collectif d’une dizaine agriculteurs travaillant ensemble sur les problématiques de réduction des pesticides et qui met à l’épreuve des techniques innovantes ; le transfert qui invite les agriculteurs à découvrir ou redécouvrir des techniques permettant la réduction des produits phytosanitaires (pose de filet sur les tomates, préparation naturelle peu préoccupante).

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes