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Un accord cadre de trois ans signé entre la CCSud et le Cerema

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La communauté de communes du sud (CCSud) a accueilli le vendredi 26 août 2022, à la salle de délibération de la mairie de Bandrélé, la délégation du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement conduite par Marie-Claude Jarrot, la présidente du conseil d’administration et maire de Montceau-les-Mines, accompagnée de Pascal Berteaud, le directeur général, de Séverine Bes de Berc, la directrice de la délégation Outre-mer, Bertrand Brohon, le responsable de l’antenne de Mayotte, et de José-Luis Delgado, le directeur de l’agence océan Indien dans la cadre de la signature de la première convention cadre de Mayotte.

Depuis 2021, le Cerema intervient en appui aux sévices de la CCsud sur les risques littoraux dans le cadre de l’appel à projet « gestion intégrée du littoral ». Satisfait de cet accompagnement, les deux entités ont décidé de signer un accord cadre qui les engagent sur trois ans. Cette convention de partenariat vise à apporter à la CCsud l’expertise de Cerema sur les domaines d’intervention suivants : les transports et la mobilité ; les politiques publiques d’aménagement du territoire dans le cadre de la transition écologique ; les risques naturels et la préparation à la gestion de crise ; le patrimoine bâti : l’atteinte de la performance énergétique du patrimoine bâti et dans l’optimisation de sa résilience, l’appui à la gestion du foncier ; le développement du numérique pour un territoire connecté ; l’adaptation du territoire aux conséquences du réchauffement climatique ; l’appui à l’exercice de la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) et à la mise en œuvre d’actions de gestion des inondations et leur suivi ; la résilience du territoire en lien avec les conséquences du réchauffement climatique ; la préservation et la mise en valeur de l’environnement ; la formation professionnelle en dehors des formations proposées par le centre national de la fonction publique territoriale.

De cette convention cadre découlera ultérieurement une convention opérationnelle qui se base sur les projets portés d’ores et déjà par la CCSud dont l’expertise de Cerema est nécessaire pour accompagner dans l’amélioration de sa résilience face aux conséquences du réchauffement climatique et dans la recherche des meilleures solutions d’adaptations aux changements climatiques.

Les trois vainqueurs du concours « Mon quartier entreprend »

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À l’occasion de la seconde édition du concours « Mon quartier entreprend » organisé par l’association Oudjerebou en partenariat avec la ville de Mamoudzou, les créateurs d’entreprise ont eu trois jours pour préparer leur projet dans l’espoir de remporter le concours, bénéficiant ainsi d’un premier financement et un accompagnement professionnel.

Fatima M’Soili, conseillère municipale déléguée à la jeunesse, l’emploi et l’insertion, et membre du jury du concours « Mon quartier entreprend », a profité de l’événement pour saluer l’initiative d’Oudjérebou et rappeler la volonté de la ville d’encourager et de mettre en place des dispositifs adaptés aux jeunes entrepreneurs.

Vainqueurs du concours : Ahamadi Nadjine Saindou, Chakroun Hajer et Kaambi Sitti Sitti Zouhoura. Coup de cœur du jury : Omar Anlidine.

Ces travaux de rentrée auxquels il faudra s’habituer

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Route de Tsingoni, pont de Dzoumogné, travaux à Koungou et Chirongui, plusieurs chantiers ont fleuri au cours des vacances scolaires. Voulus ou non, ils auront une incidence sur la circulation au cours de ces prochains mois.

Route de Tsingoni : la course avant la saison des pluies

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Depuis le glissement de terrain au mois d’avril, la route de Tsingoni est bosselée et réduite à une seule voie sur une partie de son tronçon.

Les automobilistes empruntant la route entre Tsingoni et Soulou doivent faire preuve de patience depuis le 29 avril. Ce jour-là, la préfecture de Mayotte a décidé la fermeture de l’axe victime d’un important glissement de terrain. Si la circulation a repris depuis, elle se fait toujours en alternance sur une chaussée très cabossée.  « Le conseil départemental a lancé une consultation en juillet pour des travaux de confortement », indique Olivier Kremer, le directeur de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). À partir de la deuxième quinzaine d’octobre, ces derniers doivent permettre d’ancrer la route dans la roche située en-dessous de la terre instable et ainsi éviter un nouveau glissement. « Notre objectif est de finir ces travaux avant le début de la saison des pluies », poursuit le directeur. L’utilisation de machines entraînera des microcoupures « d’une heure ou deux ».

Pont de Dzoumogné : un viaduc en métal prêt en octobre

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Le pont Bailey sera surplombé par un viaduc métallique au mois d’octobre, permettant le passage des véhicules
de plus d’une quarantaine de tonnes. C’était 19 tonnes maximum avant l’incendie de juillet.

Comme indiqué dans notre édition de vendredi, le pont de Dzoumogné est toujours fermé aux véhicules de plus de 3.5 tonnes. Cette décision a été prise après l’incendie du 8 juillet qui a fragilisé l’ouvrage vieillissant. La Deal a travaillé sur plusieurs scénarios avec le centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) et a retenu finalement l’acheminement d’un viaduc métallique de trente mètres comme solution provisoire. L’équipement sera placé au-dessus du pont Bailey et permettra le passage de véhicules de plus de quarante tonnes.  Pour Olivier Kremer, il s’agit de « la meilleure solution possible ». En effet, l’ouvrage actuel comporte une conduite pour l’eau potable, une autre pour les eaux usées, le réseau électrique et la fibre optique. Début septembre, les travaux du contournement du bourg de Dzoumogné vont commencer en parallèle. Ils devraient se terminer fin 2024. « C’est notre faute. On aurait peut-être dû communiquer en juillet », reconnaît le directeur, regrettant ainsi le feu volontaire du mois dernier qui complique leur travail.

En attendant la pose du viaduc au cours des vacances d’octobre (celle-ci pourrait prendre une dizaine de jours), les 1.700 élèves qui passent d’habitude à cet endroit doivent descendre du bus, prendre un itinéraire piéton en longeant le site de la Deal et remonter dans un autre autocar ensuite. Les forces de l’ordre, des parents d’élèves et du personnel de Transdev y assurent la sécurité.

Koungou : un affaissement de la chaussée

À proximité de la mairie de Koungou, la route nationale a connu un affaissement au cours de cet hiver austral. La voie côté mer a été fermée et un alternat a été mis en place. Les feux tricolores ayant entraîné des bouchons, du personnel sera présent toute la journée pour permettre de fluidifier la circulation qui dépend à cet endroit des heures de pointe. Comme sur la route de Tsingoni, des travaux de confortements sont obligatoires pour retrouver une circulation normale. Ils devraient prendre trois mois.

Travaux à Chirongui et M’Tsamboro : de belles routes toutes neuves

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Olivier Kremer, directeur de la Deal, fait le point sur les travaux, dont ceux de Dzoumogné qui ont mobilisé ses
services dernièrement.

Le chantier à l’entrée de Chirongui va prendre fin cette semaine, annonce la Deal. Très abîmée, la route dispose d’un tout nouvel enrobé, ce n’est pas sans conséquence sur la sécurité. La direction départementale a noté une vitesse excessive des véhicules à l’entrée du village et invite à la prudence. Des coussins berlinois (des surplombs sur la chaussée forçant les véhicules à ralentir) vont être installés. D’autres aménagements devraient intervenir sur les îlots et à l’entrée de la station Total. Les riverains devraient connaître un peu de répit avant de nouveaux travaux à l’intérieur du bourg en 2023.

Chirongui terminé, un autre chantier se prépare à M’Tsamboro et Hamjago. 4.5 kilomètres de la chaussée bénéficieront aussi d’un nouvel enrobé, à partir de début septembre. « Il faudra entre quinze jours et trois semaines », prévient Christophe Trollé, directeur adjoint de la Deal. Toujours dans le nord de Mayotte, Acoua sera la prochaine commune à y passer.

Plusieurs chantiers auront une incidence sur la circulation au cours de cette rentrée.

Avima-Ovoma va augmenter sa production d’œufs de 50%

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Pierre Baubet (au centre avec la veste bleue) avec une partie de ses collaborateurs, des élus de la commune de Dembéni et du ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, lors de la visite sur le site de la société Avima-Ovoma, le lundi 22 août 2022.

Lors de la visite ministérielle, Pierre Baubet a reçu sur son site situé à Ironi-Bé (Dembéni) le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, pour lui présenter sa société de production d’œufs, Avima-Ovoma, ainsi que les travaux en cours réalisés avec le soutien de fonds européen. L’occasion pour celui qui vit à Mayotte depuis quarante ans de donner son avis sur le devenir du monde agricole. Entretien.

Flash Infos : Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, vous a rendu visite le lundi 22 août. Quel était l’objet de son passage sur votre site ?

Pierre Baubet : C’était pour le ministre l’occasion de rentrer en contact avec le monde agricole et de voir de ses propres yeux les réalisations faites à partir du fonds européen agricole pour le développement rurale (FEADER). Il a d’abord visité l’abattoir de volailles de Mayotte (AVM) à Kahani avant de venir jusqu’ici pour se familiariser avec la production d’œufs et le centre de conditionnement de notre société Avima-Ovoma.

Nous avons actuellement deux bâtiments qui nous permettent de « produire » entre 39 et 40.000 œufs quotidiennement, sachant que les poules sont assez âgées, de facto leurs rendements sont un peu moins bons. Avec le troisième site actuellement en construction, l’objectif est d’atteindre, après sa livraison prévue d’ici la fin de l’année, une moyenne journalière comprise entre 50 et 60.000. Mais dans le cadre d’une telle réforme, il faut savoir « lisser » la production pour ne pas la faire chuter de 50%.

FI : La demande de fonds européen exige de la rigueur et de la patience. Quelles difficultés avez-vous rencontré lorsque vous avez décidé de monter votre dossier ?

P.B. : C’est un sacré bras de levier pour développer une filière. Si je peux me permettre la comparaison, c’est comme la loterie nationale, il faut acheter un billet pour gagner. La première condition pour y être éligible se résume à pouvoir apporter des garanties financières et à présenter les factures acquittées. Si les banquiers nous suivent généralement quand on leur présente un projet solide, cela reste de la haute-voltige pour réussir à convaincre l’ensemble des décideurs. Dans un tel investissement, il ne faut pas oublier ce que nous appelons le ruissellement. Il y a des retombées économiques non négligeables pour le Département à travers l’octroi de mer, pour les transporteurs, pour les monteurs, pour les entreprises d’intérim, pour les électriciens du coin…

Par ailleurs, je tiens à préciser que l’aide de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) se révèle précieuse dans l’accompagnement du dossier, qui s’avère tout bonnement fastidieux. C’est rassurant d’avoir une administration publique à nos côtés car cela demande de la débrouillardise et énormément de préparation, environ un an. Heureusement, le jeu en vaut la chandelle quand on voit le résultat final.

FI : En parlant de la DAAF, quel regard portez-vous sur le secteur agricole à Mayotte de manière générale ?

P.B. : Nous avons une nouvelle génération d’agriculteurs, ce qui laisse penser que le monde agricole est en devenir ! De toute façon, les gens mangeront toujours, que ce soient des œufs ou des tomates. Et quand nous voyons le prix de ces dernières, il y a de quoi prospérer, non ?! Par contre, nous ne pourrons jamais nous engager dans de la culture intensive. Il faudra plutôt s’orienter sur une production à taille humaine, ultra performante, avec une technologie de pointe. Selon moi, l’agriculteur de demain sera celui qui aura deux ou trois hectares au maximum.

FI : D’un point de vue plus personnel, quels autres projets avez-vous pour ambition de développer dans les années à venir ?

P.B. : Pour le moment, le site est complet comme cela avait été imaginé lors du premier coup de crayon en 2016, nous n’avons guère davantage de place. Néanmoins, nous avons un autre projet en tête : la transformation des fientes desséchées en granulé. L’idée consiste à créer une petite unité de granulation qui nous permettra de proposer un véritable engrais adapté aux besoins de l’agriculteur, du pépiniériste, du jardinier. C’est-à-dire que nous pourrons ajouter du calcium, de l’azote, etc. Ce sera beaucoup plus facile d’utilisation.

La difficile équation de l’offre et de la demande

« Le marché de l’œuf est destiné à plusieurs clients : la GMS, les grossistes, les boulangers, les cantines scolaires et les collectivités. Pour répondre à toute cette demande, nous proposons des œufs entiers en boîte, des œufs cuits durs et des œufs en poudre pour cuisiner des omelettes ou des gâteaux. Le problème est que les poules ne sont pas réglables en fonction de la demande. Il faut savoir tenir compte de la courbe de production. Par exemple, la période du Ramadan est délicate à gérer, car nous ne pouvons pas multiplier par trois ou quatre la production pendant un mois complet », admet Pierre Baubet.

Visite ministérielle, Issa Issa Abdou : « Au-delà des annonces, nous attendons de voir du concret ! »

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Élu MDM en charge du social au Département sous la précédente mandature, Issa Issa Abdou réagit aux annonces du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, sur la création d’un centre éducatif fermé pour mineurs délinquants et la possible révision du droit du sol à Mayotte. Au-delà des paroles, il attend du gouvernement des actes concrets pour juguler la question migratoire sur notre territoire.

Flash Info : Quelle réaction vous inspire cette visite à Mayotte de trois ministres, avec à leur tête, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer ?

Issa Issa Abdou : Ma première réaction est qu’il faut rester objectif et républicain, saluer cette visite d’un ministre d’État et non des moindres, puisque Gérald Darmanin est numéro deux du gouvernement, premier flic de France, à la fois ministre de l’Intérieur, mais aussi des Outre-mer, c’est lui qui porte la question si sensible de la sécurité de notre pays, et Dieu seul sait combien ce sujet est d’actualité à Mayotte. Il n’est pas venu seul, et ils ont tous les trois eut le courage de rester trois jours sur ce territoire. Il y a eu des annonces, nous pouvons ne pas être d’accord avec celles-ci, nous y reviendrons.

Ma deuxième réaction porte sur le fond de ces mesures annoncées, en particulier celle du centre éducatif fermé. Une mesure portée par le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti qui n’a pas été de ce voyage. À mes yeux, cette mesure répond réellement à une attente des Mahorais, je l’ai défendu à l’occasion du mandat que j’ai exercé au conseil départemental de même que dans lors de ma candidature aux dernières élections législatives. Là-dessus, je suis comme tout le monde, j’attends de voir sa concrétisation au-delà des effets d’annonce, qu’il y ait des précisions, des contours, des décrets d’applications, le lieu et la date d’implantation, etc. Ce sont là des questions qui intéressent l’ensemble de la population à Mayotte.

FI : Vous qui avez présidé aux affaires sociales sous la précédente mandature au Département, que pensez-vous de cette convention sur la question de l’enfance à Mayotte ?

I.I.A. : J’ai noté que la secrétaire d’État Charlotte Caubel a signé une convention sur la stratégie nationale sur la question de l’enfance. Je ne cache pas ma déception sur ce positionnement car il ne résout pas le problème. Il y a quelques années, nous avons déjà refusé cela à Adrien Taquet, qui avait précédemment la charge de ce portefeuille, nous avions fait une contre-proposition qui était plus précise sur les objectifs à atteindre sachant qu’il n’est pas possible de résoudre d’un trait tous les problèmes liés à l’enfance sur ce territoire. Qu’on ne dise pas qu’il y a 3.000 mineurs non accompagnés lorsqu’il y en a le double, chiffres à l’appui.

Je souhaiterai que l’État prenne en compte la réalité de Mayotte et surtout qu’on laisse une possibilité pour revoir nécessairement ces chiffres à la hausse dans l’avenir. À l’époque, cela nous avait été refusé, donc nous avions clairement dit que nous ne refusions pas de signer cette convention, mais que nous attendions un geste de Paris sur la prise en compte des chiffres réels afin de pouvoir avancer. Là visiblement, ils ont profité d’un vide, que sais-je, pour signer cette convention qui ne répond en rien aux problématiques du territoire. Pour dire un mot sur la question du droit du sol, je dirai que sur la forme on pourrait se réjouir de l’intention manifestée par Gérald Darmanin, mais que sur le fond il n’y a que du papier.

FI : Avez-vous le sentiment que le ministre va réussir à dépasser les barrières parlementaires sur cette question ô combien sensible à l’échelle nationale ?

I.I.A. : C’est pour cela que je suis très méfiant ! Je ne me fais pas le porte-parole de cette majorité, loin s’en faut, mais je pense que l’annonce est bonne. Maintenant, il faut aller au-delà. De quoi s’agit-il ? Pour éclairer tous nos concitoyens, il convient de rappeler que ce droit du sol dispose qu’un enfant né sur ce territoire devient citoyen français à sa majorité. Cela était valable jusqu’aux amendements « Tani » (du nom de l’actuel sénateur de Mayotte) issus de la loi sur l’immigration, lesquels imposent désormais que l’un des deux parents doit obligatoirement justifier d’un séjour régulier d’au moins trois mois sur le territoire. C’est toujours cela (à prendre), mais nous voyons bien que nous sommes loin du compte. Or, la situation de Mayotte veut que 50% de la population soit d’origine étrangère, ce sont plus de 10.000 naissances au CHM, en attendant les chiffres de 2022… Nous ne pouvons plus continuer comme ça !

Véritablement, nous ne pouvons qu’être d’accord avec la démarche du ministre, mais il faut d’une part la concrétiser, et surtout dire qu’elle n’est pas suffisante et que tous les autres paramètres soient mis à contribution, au premier rang desquels la coopération régionale. Les accords qui ont été signés, notamment en 2019, sont tout sauf respectés. Et puis, il faut que plus largement, chacun dans la chaîne joue sa partition pour que nous sortions vraiment de cette situation. J’attends donc de voir : nous pouvons saluer les annonces, mais je reste dubitatif quant à leur faisabilité, tant les réticences au niveau de Paris sont légion. En même temps, je dirai que quand bien même on nous annoncerait demain la fin du droit du sol à Mayotte, il faudra que nous soyons inventifs pour tenir compte de la singularité de ce territoire pour traiter cette question sous tous ses angles afin d’être efficaces demain.

FI : Beaucoup vous reconnaissent une action positive dans le social lors de votre passage au Département. Partagez-vous personnellement cette opinion ?

I.I.A. : Je reste très humble sur ce que nous avons fait au conseil départemental en matière social parce qu’en vérité, nous n’avons fait que notre devoir et c’est un sujet très sensible sur lequel il faut se garder de se jeter des fleurs. Et puis à en croire les autres, nous avons été battus aux élections parce que nous n’avons pas bien travaillé… Mais j’aimerai dire quand même que notre action a démarré par le début : en un mot, nous avons eu des schémas pour avancer dans chaque matière, je faisais feu de tout bois avec la permission du président Soibahaddine Ibrahim Ramadani, pour que le social prenne vraiment toute sa place, la première.

Sous notre mandature, certains ont trouvé que nous en faisions trop, alors que nous estimons que nous ne faisions pas assez. Je rappelle ici que le social est la première des compétences d’un Département, or nous avons l’air de le découvrir. Donc, le schéma à la fois pour les personnes âgées, la personne handicapée, l’enfance, une ambition pour le RSA, j’entends par là un public à insérer, etc. À défaut d’un alignement sur le droit commun, nous avons obtenu pour l’allocation pour le handicap et celle pour les personnes âgées. Le social, c’est une délégation qui est très large au-delà des domaines que je viens de citer et si nous l’avons fait en début de mandat c’est parce que cela nous permettait d’aller réclamer à qui de droit les compensations qui allaient avec, grosses difficultés que nous avions, notamment au niveau de la PMI (protection maternelle et infantile) et de l’aide sociale à l’enfance qui avaient été transférées au Département respectivement en 2004 et 2006 sans compensations. C’était contre l’esprit de la loi et toutes les mandatures successives se sont bagarrées sans succès.

FI : Comment avez-vous fait pour réussir là où vos prédécesseurs ont échoué ?

I.I.A. : Nous, nous les avons eues parce que, peut-être, nous avons commencé par le début. Donc, nous avons pu récupérer 120 millions d’euros pour la PMI et un peu moins de 100 millions d’euros pour l’aide sociale à l’enfance, ce qui nous a permis d’assoir vraiment la politique d’aide à l’enfance, de développer des structures inédites jusque-là. Je pense aux lieux de vie et d’accueil, aux maisons de l’enfance à caractère social, à tout ce que nous avons mis en place avec le tissu associatif pour permettre que soient exercées des actions en milieu ouvert, à cet appel à projets qui nous a permis de donner la possibilité à des familles de retrouver leurs parents aux Comores et dans la région.

Cela nous a également permis d’avoir un vrai personnel formé dans les PMI et reprendre la mission qui était la nôtre en matière de suivi des grossesses qui était jusque-là assurée par le CHM. Figurez-vous que des Mahoraises étaient obligées d’aller faire un suivi de grossesse à La Réunion et en métropole alors même que nous avions des PMI ici. Aujourd’hui, cela reste encore une réalité, mais ça l’est beaucoup moins. C’est une lacune que nous avons tenté de combler avec la construction de nouvelles PMI. On nous l’a reproché alors que c’était une nécessité pour nos compatriotes et non pas pour les étrangères comme nous entendons parfois.

FI : Revenons sur un point important, sujet à une grande interrogation auprès de la population de cette île : l’usage trop exagéré de cette expression d’appel d’air venu des Comores et d’ailleurs.

I.I.A. : Cet argument m’énerve au plus haut point. À chaque fois que l’État ne veut pas faire, ou ne veut pas développer ce territoire, il brandit cette histoire d’appel d’air en direction des Comores. La vérité c’est que le Quai d’Orsay est très ambigu sur la question de Mayotte. Il joue un double jeu qui consiste à donner des gages au pays voisins, cela s’appelle apparemment de la diplomatie. Et en parallèle, on dit aux Mahorais qu’on ne développe pas votre île pour éviter de provoquer un appel d’air en provenance des Comores. C’est une aberration, il faut en finir avec cela. L’une des choses qui m’a choqué à l’occasion de cette visite ministérielle et qui n’a pas été relevé par beaucoup de gens, c’est Gérald Darmanin répondant à une question sur les titres de séjour territorialisés made in Mayotte. Il utilise ce même argument parisien repris par les gouvernements de droite comme de gauche qui consiste à dire que les Comoriens ne demandent qu’à aller en métropole et que si la porte de ces documents n’est pas limitée, nous ne pourrons plus contrôler l’immigration. Ce n’est pas la vérité et c’est surtout pour le coup, faire de Mayotte un département à part quand cela n’arrange personne à Paris. Cela n’est pas acceptable !

Nous sommes un département de droit commun, il faut que nous fassions l’alignement dans tous les domaines, y compris pour le développement économique. C’est comme cela que nous parviendrons à être un département comme les autres. Donc pour moi, cet argument ne tient pas debout, mais alors pas du tout ! Cela est valable également pour la question de l’enfance que nous avons évoqué tout à l’heure. Je suis de ceux qui estiment très injuste le procès d’intention que nous faisons aux associations qui s’occupe de l’enfance, ou de l’aide sociale à l’enfance, parce que la question de l’immigration qui en est la source n’est pas bien gérée ou pas du tout gérée par l’État en termes de contrôle ou de fermeture des frontières. Résultat des courses, nous nous retrouvons avec des adultes dont il faut gérer la problématique des titres de séjours territorialisés, mais avec des mineurs dont il faut régler la question de la prise en charge.

FI : Que répondre alors à ceux qui dénoncent l’action de ces associations comme favorisant justement un afflux d’immigrés clandestins et par ricochet le département de Mayotte ?

I.I.A. : Heureusement que l’aide à l’enfance joue sa partition ! Je suis Mahorais et fier de l’être, mais je m’insurge contre ce débat qui consiste à dire que les services sociaux, par leurs actions, favorisent l’immigration clandestine. C’est tellement malhonnête sur le plan intellectuel parce qu’en vérité, ces associations ne sont pas en charge de l’immigration. C’est comme si on indexait un médecin parce qu’il soigne un patient en situation irrégulière… À chacun son rôle, le Département ou les associations qui conventionnent avec lui jouent leur partition, à charge pour l’État de faire son job de contrôle des frontières pour veiller à ce qu’il n’y ait pas d’avantages d’immigrés clandestins.

Heureusement également que l’action sociale est menée parce qu’en attendant, ces enfants sont présents sur le territoire, que nous le voulions ou non, ce n’est pas la faute d’un tel ou de tel autre. La question à poser à ce moment-là c’est « qu’est-ce que nous faisons ? ». Personnellement, je pense que nous pouvons stopper l’hémorragie en faisant en sorte de prendre en charge cet enfant-là afin qu’il ne nous coupe pas les routes, qu’il ne nous caillasse pas, qu’il ne nous pourrisse pas la vie si j’ose dire, et qu’il ne devienne un délinquant avec les conséquences que nous connaissons tous. De manière concomitante, il faut dire à l’État de faire jouer la solidarité nationale pour que ces enfants soient répartis sur l’ensemble du territoire national, exactement comme le prévoit l’esprit de la circulaire Taubira de 2013. Cela permet au territoire qui souffre le plus de respirer un peu.

FI : Le ministre a donné la tranche d’âges des délinquants que la loi n’autorise pas d’emprisonner. Une question fondamentale s’impose : n’avons-nous pas simplement raté quelque chose dans le rythme de la construction de la départementalisation de Mayotte ?

I.I.A. : La question est pertinente et je vous remercie de l’avoir posé. Juste d’abord réagir sur ce qu’a dit Gérald Darmanin, il fait écho à l’ordonnance de 1945 laquelle a justifié la création de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). De quoi s’agit-il ? C’est considérer qu’un enfant, parce qu’il est mineur, ne doit pas aller en taule, mais doit être considéré comme un être qu’il faut protéger. Moi je me suis toujours battu mordicus pour considérer un enfant délinquant tel qu’il est et non comme un mineur qu’il faut à tout prix protéger. Cela suppose de revoir cette ordonnance de 1945. Un travail a été réalisé il y a un an sous l’impulsion de l’actuel Garde des Sceaux, mais pas assez à mon sens. Nous avons accéléré la démarche administrative pour que les choses aillent vite, mais cela reste toujours au bout du compte un mineur qui ne doit pas être emprisonné.

Je pense que dans le cas de Mayotte, il faut être catégorique, vigoureux et radical. Pardon mais lorsqu’un mineur commet un crime, il reste un criminel. S’il tue, il reste un meurtrier ! Il faut trouver les voies et les moyens juridiques pour le condamner et là c’est cette ordonnance qu’il faut absolument retoucher. Au sujet de l’idée du ministre de l’Intérieur de ce centre de redressement, il faut dire que cela concerne d’abord la PJJ et non l‘aide sociale à l’enfance. La différence entre les deux c’est que la PJJ s’adresse aux jeunes majeurs ou mineurs qui ont fait l’objet d’une mesure judiciaire sanctionnée par un jugement alors que l’aide sociale à l’enfance ne s’inscrit pas dans cet esprit. Je dirai même qu’adosser progressivement le centre de redressement éducatif fermé à l’établissement de Mromouhou de quelque 2.000 places est une mesure nécessaire.

Il faut saluer l’annonce du ministre de l’Intérieur sur ce centre avec un encadrement militaire via une convention. Il faut encourager cette initiative, mais j’estime qu’il faut aller plus loin. Au-delà de cela ou à côté de cela, il faut que les actes commis par ces jeunes puissent être juridiquement condamnés, même si cela suppose que nous soyons obligés d’abaisser l’âge minimum légal si nécessaire.

FI : Selon vous, qu’est-ce que nous avons raté dans cette trajectoire ?

I.I.A. : Dans le cas de Mayotte, c’est quelque chose que nous pouvons regarder de très près, mais il faudrait en même temps que les autres paramètres soient développés. Je pense à une question cruciale qui est celle de la parentalité et par extension la question de notre société mahoraise et par ricochet le droit commun. Étions-nous réellement bien préparés à cette départementalisation ? Et c’est même la Cours des comptes qui le dit dans son rapport de 2016 : tout n’a pas été bien préparé dans cette évolution institutionnelle, y compris sur le développement humain. N’avons-nous pas cassé brutalement une société ? Il faut que les choses soient très claires, je suis un départementaliste convaincu, il n’y a pas débat là- dessus. Mais, je dis simplement que nous aurions pu mieux préparer la départementalisation à la fois sur le plan financier et économique, mais aussi sur le plan de l’humain, du Mahorais. La question des cadis en est une, la question des écoles coraniques, non pas sur le plan religieux strict mais plutôt dans la prise en charge de l’enfant dans son temps périscolaire qui est un sujet d’actualité, également.

FI : Que faire pour corriger le tir selon vous ?

I.I.A. : Nous voyons bien que si nous sommes obligés de nous pencher dessus c’est qu’il y a quelque chose qui a failli. Les premiers éducateurs d’un enfant ce sont ses parents. Que s’est-il passé ? Qu’avons-nous loupé ? Que font les parents lorsque des enfants de 11 à 14 ans sont dehors à trois heures du matin pour s’opposer aux forces de l’ordre ? La facilité pour nous c’est de dire que ce sont des enfants étrangers, mais l’honnêteté intellectuelle nous impose de reconnaître qu’il y a aussi nos enfants à nous, Mahorais, et nous les connaissons tous. Il faut scinder les choses en deux… La question de l’immigration et des enfants étrangers nous l’avons déjà évoqué tout à l’heure, je ne reviens pas là-dessus. S’agissant de nos enfants à nous, que font-ils dans la rue à cette heure-là ?

L’éducation et la parentalité sont l’une des mesures fortes mise en place au Département avec l’appui des associations parentales et des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. Ce n’est pas suffisant, il faut aller plus loin. Malheureusement, être parent ne se décrète pas, il faut donc vraiment provoquer cette prise de conscience collective. Et au-delà de cela, je pense qu’il faut s’interroger aussi sur le développement de notre société et aussi sur le développement de Mayotte tout court, dans un savant mélange entre droit commun et us et coutumes. Il faut trouver un juste équilibre de manière à ne pas perdre notre âme, car c’est bien de cela dont il s’agit.

Premier comité d’orientation annuel du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement

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C’est dans les locaux du pôle d’excellence rural de Coconi que s’est tenue la rencontre annuelle du comité d’orientation du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, établissement public placé sous la tutelle du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Récemment créée à Mayotte, cette instance composée d’un collège de personnalités accompagne l’État et les collectivités territoriales dans l’élaboration, le déploiement et l’évaluation des politiques publiques d’aménagement et de transports. Co-président de cette session, le 3ème vice-président Ali Omar, tout en insistant sur l’opérationnalité et la coordination de ce jeune comité, a rappelé combien les enjeux de protection de la biodiversité et de développement durable étaient primordiaux dans ces politiques, au terme d’un été marqué par une prise de conscience générale des enjeux liés au réchauffement climatique. L’ordre du jour de la réunion comprenait notamment un bilan après un an de mise en œuvre de cette structure dont la récente loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) a renforcé le rôle.

Covid-19 : le taux d’incidence passe sous le seuil d’alerte

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Au cours de la semaine glissante du 17 au 23 août, 109 cas de Covid-19 confirmés ont été identifiés parmi les patients domiciliés à Mayotte, soit un taux d’incidence de 36.4 pour 100.000 habitants. Le taux d’incidence est donc passé sous le seuil d’alerte fixé à 50 cas pour 100.000 habitants.

Si la situation sanitaire s’améliore, il importe d’amplifier encore la dynamique vaccinale sur le territoire et de ne pas relâcher la vigilance collective afin d’éviter une reprise de la circulation active du virus. Chacun est appelé à la responsabilité dans l’application des mesures sanitaires qui demeurent essentielles.

13ème forum économique des îles de l’océan Indien du 11 au 13 octobre

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« Repenser demain ». C’est le thème choisi pour le 13ème forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI). Cet événement, très attendu par la communauté des affaires régionale, se tiendra les 11, 12 et 13 octobre prochains à Maurice. C’est le Caudan Arts Centre, à Port-Louis, qui accueillera les conférences, tables rondes et ateliers de travail, ainsi que les rencontres B2B. De nombreux participants locaux et internationaux feront le déplacement, tels que des capitaines d’industrie, des entrepreneurs, des décideurs politiques, des investisseurs, des bailleurs internationaux ainsi que des universitaires, entre autres.

Après deux ans de pandémie de Covid-19, ce rendez-vous s’annonce comme un temps fort de la coopération économique régionale. « Une occasion pour les opérateurs de la zone de se revoir pour renouer le dialogue et consolider leur réseau de contacts. Cette année, nous voulons donner une autre ampleur à cet événement en invitant des femmes et hommes d’affaires des pays riverains de l’océan Indien, tels que l’Inde, le Kenya, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, entre autres. Le forum est la plateforme idéale pour qu’ils puissent explorer les opportunités qu’offre la région dans de nombreux secteurs, aussi bien traditionnels qu’émergents », explique Namita Jagarnath-Hardowar, la présidente de la chambre de commerce et d’industrie de Maurice.

Le programme de ce 13ème FEIOI, qui sera dévoilé dans les semaines à venir, tient compte des préoccupations du secteur privé régional dans un contexte économique complexe. Plusieurs thématiques importantes seront débattues par des intervenants locaux et internationaux de haut niveau. Le forum sera aussi une opportunité de sensibiliser la communauté des affaires aux grands enjeux, notamment à travers des ateliers ludiques sur « La Fresque du climat » les 12 et 13 octobre.

Les participants peuvent s’inscrire depuis la fin du mois de juillet à travers le site Internet officiel de l’événement. Chaque participant devra remplir un formulaire avant d’effectuer le paiement en utilisant une carte de crédit ou par le biais d’un virement bancaire. Il est à noter que les inscriptions se font uniquement en ligne.

Une nouvelle directrice générale des services au Département

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Vendredi, les membres du conseil départemental de Mayotte ont accueilli Christine Ayache (au centre, entre les vice-présidents Salime Mdéré et Ali Omar). Celle-ci remplace Antuat Abdourroihmane qui assurait l’intérim à la direction générale des services. Ex-sous-préfète des Andelys (Eure) et de La Trinité (Martinique), l’Iséroise de 65 ans était dernièrement directrice générale des services de la collectivité de Saint-Martin, puis du Département de Corrèze. À Mayotte, elle prend la tête d’une collectivité qui comprenait 3.250 agents en 2021, selon un récent rapport de la Cour des comptes, avec « 682 postes budgétisés qui n’étaient pas pourvus en décembre 2021 ».

Un nouvel outil émerge pour promouvoir « la Pépite de Mayotte »

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(de droite à gauche) L’équipe de l’office de tourisme, Saïd Salim, le président de l’office de tourisme, et Charaffoudine Ramadani Toto, directeur des services techniques de la communauté de communes.

Déjà en fonctionnement depuis quelques mois maintenant, l’office de tourisme de Petite-Terre a été inauguré, ce samedi 27 août. Les nouveaux locaux, au niveau du rond-point des pêcheurs, à l’entrée de Labattoir, sont la vitrine « d’un bijou » mahorais, comme l’explique le président de la structure touristique, Saïd Salim.

Flash Infos : L’inauguration, ce samedi, met un coup de projecteur sur l’évolution de l’office de tourisme.

Saïd Salim : Oui, nous étions au démarrage dans les locaux de l’intercommunalité, dans un mobile-home. Depuis fin avril, nous sommes ici. Actuellement, il y a quatre agents et un stagiaire qui travaillent ici.

FI : Les locaux accueillent déjà des touristes. Savez-vous combien de personnes viennent vous voir par jour ?

S.S. : Il n’y a pas de flux constant. Nous n’avons pas encore les statistiques. Nous devons encore finaliser l’installation. Il y a des ajustements et quelques modifications à faire. Par exemple, l’espace de stockage doit être encore amélioré.

FI : Avec ce nouvel outil, quel est l’objectif de l’office ?

S.S. : L’objectif de l’office de tourisme, cette année, est de travailler sur l’insalubrité. Nous voulons sensibiliser à la propreté de nos rues, de nos plages. Nous faisons d’ailleurs un jeu pour inciter les quartiers de la Petite-Terre à être plus propre. Nous allons aussi travailler avec les écoles, apprendre aux élèves à jeter à la poubelle et pas par terre. Cela vaut aussi pour les sites touristiques. Nous travaillons pour cela avec les partenaires, l’intercommunalité, les communes.

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Les nouveaux locaux accueillent du public depuis avril. Samedi dernier, de nombreuses animations ont marqué leur inauguration.

FI : Sur quels autres domaines souhaitez-vous travailler ?

S.S. : Nous voulons renforcer les conditions d’hygiène et la sécurité. Ce n’est pas de notre ressort, je le rappelle, mais nous pouvons proposer des solutions. Les gens se disent que c’est à l’État de faire. Nous attendons souvent des autres. Alors que nous pouvons trouver des jeunes motivés, les réinsérer dans le tourisme ou dans l’entretien des sites touristiques par exemple.

FI : À quel point la sécurité est importante à vos yeux ?

S.S. : Notre vocation est de faire de la promotion, ce n’est pas notre domaine. Mais si un mec se fait agresser en revenant de la plage ou sur un chemin de randonnée, il ne va pas revenir ou faire de la mauvaise publicité.

FI : Quels chantiers sont en projet ?

S.S. : Nous allons voir avec la communauté de communes de Petite-Terre, il y a quelques chemins de randonnée à rendre plus accessibles, surtout pendant la saison des pluies. Je pense aussi qu’il faut améliorer la signalisation. S’il y a des porteurs de projet, un jeune qui vend installer un point de vente, nous serons là aussi pour l’aider.

FI : Avec quels aménagements Petite-Terre pourrait être plus attractive ?

S.S. : Nous voulons conserver le territoire à l’état brut, ne pas faire simplement que quelques aménagements. Pour moi, Petite-Terre est un bijou, elle a déjà ses atouts et mérite son surnom de « Pépite de Mayotte ».

FI : Enfin, à quel public vous adressez-vous ?

S.S. : Notre grand objectif est de faire découvrir et redécouvrir Petite-Terre aux Mahorais. Avec les prestataires ici, nous pouvons le faire par la mer ou par les airs. Pour le tourisme extérieur, nous le voulons maîtrisé, pas de masse. Nous ne serions pas en capacité au niveau des hébergements de toute façon.

FI : De nombreuses animations marquent cette inauguration. Est-ce que ce type d’événement sera répété ?

S.S : Bien sûr, nous avons même envisagé de faire des animations sur plusieurs jours. Avec la création de cet équipement, nous voulons travailler avec la population et continuer à développer des activités touristiques et culturelles.

Sidevam : un nouveau service de collecte sélectif dans quatre intercommunalités

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Chaque camion est en capacité de transporter 12 tonnes de déchets.

Dès ce lundi 29 août, le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976) propose un nouveau service de collecte à la demande pour les encombrants, les déchets verts et la ferraille. Pour cela, quatre camions avec hayon vont sillonner les communautés de communes du Sud, du Centre-Ouest, du Nord et de Petite-Terre pour se rendre au plus près de la population, en attendant la construction des huit déchetteries fixes.

« Il y a une limite de 500 kilos sur le monte-charge », partage Attoumane Mela, le directeur de la collecte au syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), tout en simulant un diable dans ses mains. À ses côtés, Nourdine Islami, le coordinateur des chauffeurs, poursuit la démonstration d’un des quatre nouveaux camions avec hayon. « Ce n’est pas hydraulique, donc cela m’inquiète un peu… L’électrique, c’est moins puissant », appréhende-t-il. Raison pour laquelle les huit agents – conducteurs et éboueurs – doivent très prochainement suivre une formation auprès du prestataire pour éviter d’éventuels couacs.

Et le temps presse car ce lundi 29 août coïncide avec le lancement d’un service de collecte à la demande pour les encombrants, les déchets verts et dangereux, la ferraille, ou encore l’électroménager sur les communautés de communes du Sud, du Centre-Ouest, du Nord et de Petite-Terre. L’idée derrière ce nouveau dispositif ? Éveiller « une conscience collective » auprès des usagers, indique Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam 976 et maire de Sada. Et ainsi permettre de réduire les mélanges incongrus dans les quelque 6.000 bacs distribués sur le territoire, à l’origine de « nombreuses pannes » des véhicules et d’un remplissage « plus vite que prévu » de l’installation de stockage de déchets non dangereux.

Un sujet handicapant

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Chanoor Cassam, le directeur général de services, et Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam 976, ont pour ambition d’être au plus proche de la population pour faire évoluer les mentalités.

« Il s’agit d’un projet embryonnaire, mais il faut amorcer un premier pas car ce sujet nous gangrène et nous handicape », complète Chanoor Cassam, le directeur général des services. Pour tenter d’insuffler un élan nouveau, le syndicat souhaite jouer la carte de la proximité en mettant à disposition un numéro direct (06.39.27.44.44). « En retour, nous donnons le jour et l’heure de notre passage et nous nous assurons à la source qu’il y a déjà un tri. Nous nous inspirons de la collecte classique, à savoir trois déploiements par semaine. » Histoire de faire d’une pierre deux coups et de mutualiser les emplacements sur les quais de transfert de la Star, qui sont par exemple rarement remplis en milieu de semaine.

D’un montant proche de 700.000 euros, cet investissement roulant, « que nous essayons de faire financer par le fonds européen de développement régional (Feder) », offre une période de transition avant la construction des huit futures déchetteries. Le chantier de celle de Malamani doit selon toute vraisemblance débuter en novembre, suivi par Bandrélé en 2023. « Si la population n’adhère pas et continue ses incivilités, nous n’y arriverons pas. Alors que si tout le monde y met du sien, cela peut aller très vite », martèle le président. En d’autres termes, cette étape doit permettre au syndicat de monter en gamme durant cette mandature. À l’image de l’utilisation d’un système de compte-rendu cartographié en lien avec les partenaires pour évaluer l’évolution quotidienne du tonnage ramassé, qui pour le moment s’écrit en pointillés…

La liaison d’Ewa vers Pierrefonds suspendue jusqu’à nouvel ordre

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La ligne ouverte en décembre 2021 n’a pas trouver la clientèle escomptée. Ewa Air a préféré la suspendre.

Depuis mi-août 2022, les vols Ewa Air reliant l’aéroport de Dzaoudzi à celui de Saint Pierre-Pierrefonds (La Réunion) ont été suspendus par manque de voyageurs. Une situation qui met à mal certains clients qui se verront soit remboursés soit auront en échange un vol pour l’aéroport de Saint-Denis. Ayub Ingar, le directeur d’Ewa Air, explique qu’il lui faut « au moins 70 passagers par vol ».

Flash Infos : Pourquoi avez-vous décidez d’arrêter la liaison Dzaoudzi-Pierrefonds ?

Ayub Ingar : La liaison entre Mayotte et Pierrefonds n’a pas été arrêtée. Elle a été seulement suspendue par manque de voyageurs. Nous n’en avons pas assez en cette période de pointe et nous ne voulons pas voler à perte. Les vols ont donc été suspendus jusqu’à ce qu’on ait une demande assez conséquente pour pouvoir reprendre le trafic. Pour qu’ils reprennent, il nous faut au moins 70 passagers par vol.

FI : Le premier vol entre Dzaoudzi et l’aéroport de Pierrefonds date de décembre 2021. Quelle clientèle visiez-vous à ce moment-là ?

A.I. : Eh bien, nous ne visions pas de clientèle en particulier, mais celle que nous avions déjà sur nos autres destinations. C’était en notre avantage puisque aucune compagnie ne faisait Dzaoudzi–Pierrefonds. Nous avons fait un coup d’essai et je misais beaucoup sur la forte colonie mahoraise qu’il y a là-bas et également sur les hommes d’affaires de Saint-Pierre, au sud de La Réunion, pour les inviter à prendre l’avion chez nous. Mais malheureusement, les gens préfèrent passer par Saint-Denis pour cela.

F.I. : L’activité vers Madagascar représente une part importante de votre activité. Allez-vous vous concentrer davantage sur celle-ci ?

A.I. : Pierrefonds et Madagascar, ce sont deux trafics différents. Ils n’ont rien à voir ensemble. D’ailleurs, ce ne sont pas les mêmes appareils, ni la même clientèle. Mon activité vers Madagascar reste la même. C’est uniquement à Pierrefonds qu’il y a un problème qui j’espère se résoudra très vite.

Les 7 commandements de Darmanin en matière de sécurité et d’immigration

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Il est l’homme de cette rentrée politique 2022. Durant tout l’été, Gérald Darmanin a multiplié les annonces dans le domaine de la sécurité. Présent sur tous les fronts, le ministre de l’Intérieur l’était aussi à Mayotte, du 21 au 23 août. Point né de la dernière pluie, le premier flic de France a profité de cette visite pour raviver les espoirs du peuple mahorais, en proie à une incessante délinquance, en témoignent les évènements de la semaine dernière. Voici les principales promesses que Beauvau a faites à Mayotte.

1- L’armée pour « rééduquer » les mineurs délinquants

Durant sa pérégrination mahoraise, Gérald Darmanin a ressorti du placard une proposition de campagne d’Emmanuel Macron : des centres d’encadrement militaire. Lors du débat de l’entre-deux tours, le président de la République avait en effet évoqué la possibilité d’une « rétention dans un environnement militaire, ce qui est une de mes propositions ». Le pensionnaire de l’Élysée n’a cependant rien inventé. Le colonel Michel Goya, désormais écrivain et chroniqueur, a rappelé sur Twitter que les « Jeunes en équipe de travail », des stages encadrés par l’armée et la gendarmerie, avaient été déployés en France de 1984 à 2004.

Dans la même phrase, Emmanuel Macron avait également évoqué la possibilité de travaux d’intérêt général pour les mineurs délinquants. Une solution prônée par les patrons mahorais, qui déplorent l’impact de la délinquance sur le tourisme ou l’investissement : « Votre dernier passage signe d’espoir nous a laissés un sentiment amer que la situation empirait plutôt que s’améliorait », écrit dans une lettre publique Carla Baltus, présidente du MEDEF Mayotte.

2- Un centre éducatif fermé en 2024

Outre cette idée, le ministre de l’Intérieur a ressassé le besoin d’une seconde prison à Mayotte, sans néanmoins faire d’annonce concrète en ce sens. Il a cependant soutenu, à l’instar du député Kamardine, le projet d’Éric Dupond-Moretti concernant un centre éducatif fermé d’ici la fin de l’année 2024. Ce dernier aura pour objectif le « réapprentissage de la vie quotidienne, en collectivité, s’appuyant sur la responsabilisation quant à l’acte commis, la prévention des conduites à risques et la sociabilisation pour une meilleure réinsertion », selon le communiqué du ministère de la Justice.

3- Une meilleure coopération police-justice

Elles sont loin, les images de Gérald Darmanin au cœur des manifestations policières devant l’Assemblée nationale, symboles de la fracture entre police et justice. Les membres du gouvernement font tout pour rabibocher les deux corps, à l’image de ce centre éducatif fermé réclamé à l’unisson. Sur l’île au lagon, la coopération est cependant loin d’être optimale, avec une justice quasiment impuissante face à la jeunesse des délinquants, parfois récidivistes, et le sentiment prégnant des forces de l’ordre d’être inutiles.

4- Un quatrième escadron de gendarmes mobiles

L’augmentation des effectifs de police et de gendarmerie à Mayotte est l’une des grandes fiertés du camp présidentiel, qui ne cesse d’avancer ses chiffres, à l’image du ministre de l’Intérieur. Quarante agents supplémentaires sont d’ores et déjà présents sur le territoire. Couplés à une meilleure organisation des groupes de sécurité de proximité, ils permettront un meilleur déploiement des unités de police. Ce n’est toutefois pas assez pour les syndicats, qui ambitionnent une « reconquête des zones de non-droit ». Ni pour Ali Nizary, président de l’union départementale des associations familiales de Mayotte, qui réclamait le classement du département en « zone d’urgence sécuritaire absolue ».

5- Un droit du sol plus ferme

Le texte sera présenté dans les toutes prochaines semaines. M. Darmanin souhaite restreindre le droit du sol à Mayotte, comme il l’a déclaré en début de semaine : « Tant que les deux parents ne sont pas régulièrement sur le territoire mahorais, […] et s’ils n’y sont pas depuis au moins un an, il n’y a aucune chance que leur enfant devienne français ou que les parents soient régularisés ». Actuellement, un enfant est français si l’un de ses deux parents est à Mayotte depuis plus de trois mois. Si ce texte est adopté par le Parlement, cette durée sera donc de plus d’un an. Une mesure saluée par les uns, inadaptée pour les autres, à l’image de Saïd Omar Oili, qui soulève le problème des enfants « qui n’auront pas de nationalité » et dont Mayotte devra s’occuper.

La lutte contre l’immigration clandestine (LIC), l’un des chevaux de bataille du ministre de l’Intérieur, pousse ce dernier à « lutter contre l’attractivité sociale » de Mayotte. Polémique, cette formule a immédiatement été pondérée lors de sa visite au Centre hospitalier de Mamoudzou, en assurant que tout le monde serait soigné, étrangers sans papiers compris.

6- Un contrôle des reconnaissances de paternité

Lors d’un récent entretien au JDD, Gérald Darmanin a évoqué des « reconnaissances frauduleuses de paternité » de la part d’hommes en règle à Mayotte, envers des enfants immigrés des Comores, de Madagascar, ou des côtes d’Afrique de l’est. « Ces pères doivent prouver qu’ils entretiennent l’enfant pendant trois ans et non plus seulement deux », a déclaré l’ancien maire de Tourcoing. La protection de l’enfance, indissociable des biais de l’immigration, a notamment été abordée par Charlotte Caubel durant ces trois jours.

7- Plus de matériel pour la surveillance des côtes

Pour prouver son action dans les domaines de la sécurité et de l’immigration, Gérald Darmanin a débuté sa visite par des rencontres avec les différents organes de la LIC. Il a notamment promis deux nouveaux radars à terre, et le remplacement de quatre autres. Sur le volet matériel, difficile d’être sceptique : les deux bateaux intercepteurs dont le garde des Sceaux avait parlé en août 2021 sillonnent bel et bien les eaux mahoraises. Les syndicats policiers en réclament cependant un de plus, et plus d’effectifs en mer.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la visite ministérielle dans le Mayotte Hebdo n°1008.

La playlist exclusive de Zily pour What The France

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Il y a quelques mois, l’artiste mahoraise Zily a été sectionnée par le centre national de la musique (CNM) pour devenir l’une des ambassadrices de la promotion de la musique de Mayotte à l’international. À ce titre, dans le cadre du dispositif What The France (dispositif d’aide à l’export de la musique « Made in France » à l’international), il lui a été demandé de réaliser une sélection d’artistes qu’elle souhaiterait faire découvrir à de nouveaux auditeurs.

La playlist de Zily sera, en effet, relayée via une newsletter qui touche plus de 28.000 personnes hors de France, 700 radios hors de France et 200 music supervisors. Celle-ci est désormais disponible sur Deezer, Spotify, Qobuz et Napster, ainsi que sur Claro Music (Amérique Latine), Netease (Chine) et Vibe (Corée du Sud), Youtube, etc.

Parmi les artistes sélectionnés par Zily, on peut retrouver M’Toro Chamou, Baco, Mikidache, Bo Houss, Saina Manotte, Admiral T, Kassav, Lima Wild, Fanny J, Goulam, Meiitod, Lokygramme, Kueena, Pix’L, Terrell Elymoor, Reed Blowz, Youbbee, Bodo, Baré, Komo et bien d’autres…

Créée pour mettre en lumière la diversité de la musique produite en France, le dispositif What The France se veut un outil spécifiquement adapté à ces nouveaux modes de consommation de la musique. Avec le nouveau souffle donné par le streaming dans l’économie musicale, le CNM a souhaité développer cet outil à travers un site d’actualité, des playlists et des événements, What The France présente l’actualité musicale la plus excitante de la production française.

Lien linkfire de la playlist : https://whatthefrance.lnk.to/a-made-in-france-selection-by-zily.

Prix à la consommation : +1.4% en juillet 2022 et +6.1% sur un an

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L’augmentation des prix de l’énergie s’accélère en juillet : +4.4% après +1.8% en juin et +1% en mai. Ils sont tirés exclusivement par la hausse des tarifs des produits pétroliers (+9.8%) sur fond de tensions internationales. En revanche, le prix de la bouteille de gaz continue de baisser (-3.5% en juillet après –3.4% en juin). Avec +2.4% en juillet, les prix des services augmentent après le recul du mois précédent (-1.1%). Les prix des transports augmentent fortement (+7.4%), entraînés par ceux de l’aérien en haute saison. La hausse des prix dans la restauration se poursuit (+0.2%). Il en va de même pour les « autres services » (+0.5%) (hôtellerie, loisirs et culture, etc.). Les prix de l’alimentaire augmentent de nouveau en juillet : +0.7% après +0.5% en juin. La hausse concerne en particulier les produits frais (+1.1%), les viandes et volailles (+0.4%), les produits céréaliers (+0.7%), mais aussi les boissons alcoolisées (+2.8%) et non alcoolisées (+0.9%). En revanche, les prix des oeufs et produits laitiers baissent (-1.1%), sous l’effet du recul du prix des oeufs (-6.4%).

Les prix des produits manufacturés augmentent en juillet (+0.2%), alors qu’ils avaient baissé le mois précédent (-0.2%). Cette hausse est liée à l’augmentation des prix de la papeterie (+5.2%) du fait des achats des fournitures scolaires, des prix de l’audiovisuel et informatique (+0.7%), mais aussi des prix des véhicules, des appareils ménagers et autres articles d’équipement des ménages, et des produits d’hygiène et de santé. À l’inverse, les prix de l’habillement baissent légèrement (-1%), de même que ceux des meubles (-0.8%). Le prix du tabac est quasi stable en juillet (+0.1%).

Sur un an, à Mayotte, les prix augmentent de 6.1%. C’est autant qu’en France hors Mayotte. Cette hausse des prix résulte de l’augmentation très significative des prix de l’énergie et en particulier des produits pétroliers. À Mayotte, l’inflation est d’abord marquée par l’accélération des prix de l’énergie : +33.5% sur un an en juillet après +29.4% en juin et +26.6% en mai. La hausse sur un an en juillet est plus forte qu’en France hors Mayotte (+28.5%).

Les prix de l’alimentaire accélèrent également (+8.7% sur un an en juillet après +8.2% en juin), tirés essentiellement par la hausse des prix des produits frais (+19.4%) et des viandes et volailles (+11.8%). La hausse des prix des produits manufacturés se poursuit sur un an (+1.3% comme le mois précédent), tirés à la fois par le relèvement des prix des véhicules, des autres articles d’équipement du ménage, et des produits d’hygiène et de santé. Les prix augmentent aussi sur un an dans les autres secteurs de la consommation, que ce soit les services (+3.1%) ou le tabac (+3.7%).

Transport scolaire : les nouveautés pour cette rentrée

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Courant septembre 2022, la totalité du parc de bus scolaire opérant dans le réseau sera équipé de vidéoprotection. Le principe consiste en l’installation de caméras à l’intérieur et à l’extérieur des autocars à des fins de meilleure sécurité des personnes et des biens (lutte contre les dégradations, les violences, les vols, etc). C’est un dispositif contractuel mentionné dans les clauses des marchés de transports scolaires. Tous les véhicules affectés au réseau de transports scolaires doivent être équipés de vidéoprotection. Cette mesure résulte également d’un protocole d’accord impulsé par l’exécutif départemental en lien avec l’État, les opérateurs de transports et les syndicats.

Nouveauté également liée à la volonté de limiter les incivilités avec la mise en place de la verbalisation pour absence de carte scolaire : cette démarche de lutte contre la fraude vise à une meilleure sécurisation globale des transports et bien sûr des élèves. Le démarrage est prévu le 19 septembre 2022, de même qu’une fréquence accrue des opérations de contrôle avec le soutien des forces de l’ordre.

L’organisation des transports scolaires sur le territoire subira des perturbations (dont la portée sera autant que possible limitée) pouvant entraîner des retards ou encore nécessitant un dispositif spécial. En provenance de Koungou et de Soulou, la circulation sera ainsi basculée sur une voie alternée. Le risque de retard important est anticipé avec les différents établissements scolaires de l’île, pour ne pas pénaliser les élèves.

En provenance du nord, le pont de Dzoumogné sera interdit à la circulation. Un dispositif spécial de quatre navettes permettra d’assurer le transfert des élèves encadré par des médiateurs, les forces de sécurité, la police municipale de Bandraboua et des associations de la commune. Rappelons que ce pont est interdit à la circulation des véhicules de plus de 3.5 tonnes depuis les incidents ayant entraînés la dégradation de cette infrastructure. Pour pouvoir assurer le transport scolaire en cette rentrée, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement propose une passerelle piétonne au niveau de son centre d’exploitation, en face de la station-service de Dzoumogné. Celle-ci permettra aux élèves scolarisés au nord et au sud de franchir la rivière afin de prendre leur car scolaire en fonction de leur lieu de scolarisation.

Un partenariat pour la mise en œuvre du projet de territoire de l’interco du Sud

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La communauté de communes du Sud accueille ce vendredi 26 août, à la salle de délibération de la mairie de Bandrélé, la délégation du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, conduite par Marie-Claude Jarrot, présidente du conseil d’administration et maire de Montceau-les-Mines, accompagnée de Pascal Berteaud, directeur général.

Cette rencontre est l’occasion d’échanger sur la stratégie et le plan pluriannuel du Cerema, mais également d’établir un partenariat à long terme avec celui-ci pour la mise en œuvre du projet de territoire de l’intercommunalité. Sans oublier la signature d’une convention-cadre entre les deux parties pour l’accompagnement dans dix domaines d’intervention. Au programme également : une visite à l’écomusée du sel pour faire découvrir les étapes de production du seul selon un art ancestral.

Pont de Dzoumogné : un viaduc en métal installé en octobre

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Les élèves rejoindront à pied les bus par un raccourci passant au-dessus de la rivière et le long de la Deal.

L’interdiction faite aux véhicules de plus de 3.5 tonnes de circuler sur le pont Bailey a une incidence non négligeable sur le transport scolaire. L’État et le centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) ont donc prévu un ouvrage de substitution comportant une seule voie et qui sera opérationnel en octobre. En attendant, les élèves devront descendre de leur bus, franchir la rivière et emprunter un autre car de afin de rejoindre leur établissement scolaire.

Le 8 juillet dernier, les tensions de Dzoumogné avaient conduit à l’incendie volontaire du pont Bailey. Depuis, la préfecture de Mayotte a dû stopper le passage sur l’ouvrage des véhicules de plus de 3.5 tonnes. Construit dans les années 40 et décrié par les riverains pour sa vétusté, ce dernier est l’accès le plus direct de la commune de Bandraboua avec une bonne partie de l’île. Sa fermeture oblige les camions à faire un détour par M’Tsamboro, Acoua et M’Tsangamouji. La rentrée scolaire et le transport qui va avec étant un enjeu urgent, l’État et le centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) ont donc planché sur une solution de remplacement. Ce jeudi, la préfecture de Mayotte a annoncé que « la seule solution opérationnelle et réalisable dans un délai contraint » est d’installer « un viaduc métallique démontable d’une voie et de plus de trente mètres de long ».

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Les voitures continuent de circuler sur le vieux pont, mais pas les camions et camionnettes de plus de 3.5 tonnes.

Pour éviter un acheminement trop long, l’État fait venir l’équipement de La Réunion et non de la métropole. Il sera placé sur le pont existant, puisqu’un autre emplacement obligerait à déplacer le poste de refoulement des eaux usées. « Celui-ci pourra être acheminé à Mayotte, avec les moyens de transports routiers exceptionnels adéquats, dans le courant du mois de septembre et mis en place dans l’objectif de rétablissement du trafic sur cette voie d’ici la fin des vacances scolaires d’octobre », confirme la préfecture.

Les élèves devront descendre du bus

Le transport scolaire reprenant, une alternative est mise en place (voir plan). Comme sur la route de Tsingoni, après le glissement de terrain (voir Flash Infos du 16 mai 2022), les élèves sont invités à descendre du bus à l’entrée de Dzoumogné au niveau du collège, à rejoindre la station-service Total par un chemin passant au-dessus de la rivière et derrière le site de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Là, un autre car les attendra. Afin de veiller à la sécurité des piétons, « un éclairage public est présent tout au long du cheminement », « les forces de l’ordre ainsi que les personnels Transdev et accompagnants sont présents de chaque côté des aires de retournement » et « les navettes sont destinées à prendre en charge tous les élèves et ainsi éviter tout passage à pied par le pont actuel ou dans le village de Dzoumogné », assurent les services de l’État.

 

Les travaux de contournement commenceront simultanément

La déviation tant attendue par les habitants n’a pas été oubliée puisque des travaux « débuteront début septembre avec la première phase qui consiste à la réalisation du giratoire en amont du projet ». Le contournement consiste à faire la jonction entre les deux entrées au nord-est et sud-est du village de Dzoumogné et donc d’éviter à ceux qui veulent rejoindre la côte nord de traverser le bourg. Ce projet doit être finalisé fin 2024. Quant au devenir du pont Bailey une fois les travaux de la déviation terminés, la préfecture prévient « qu’un nouvel ouvrage sera réalisé en lieu et place de l’actuel ».

Une mission d’identification de l’association Les Ateliers pour « préparer le monde de demain »

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À la suite de l’atelier international à La Réunion « L’adaptation des territoires insulaires face au changement climatique » en octobre 2021, et à la table ronde sur « L’émergence de nouvelles centralités » à Mayotte en mars 2022, Les Ateliers et le conseil départemental préparent collectivement un atelier de dix jours sur le territoire, prévu fin janvier-début février 2023.

Depuis ce jeudi matin, quatre experts de l’association Les Ateliers se trouvent actuellement sur le territoire pour une mission d’identification dans le but de comprendre les enjeux du territoire à différentes échelles. Une première restitution avec les élus et les experts mobilisés doit se tenir mardi prochain avant l’organisation d’un atelier de dix jours du 28 janvier au 7 février 2023.

Congestion, pollution, qualité de vie diminuée, artificialisation des sols, éloignement des producteurs des consommateurs… À Mayotte, la liste est relativement longue pour résumer les maux subis par les habitants au quotidien ! D’où la question de savoir comment se projeter dans un département plus équilibré et résilient. C’est ainsi tout l’intérêt de la présence sur l’île depuis ce jeudi matin d’une équipe de l’association Les Ateliers, créée par les urbanistes de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) en 1982.

En quarante ans d’existence, la structure peut se targuer d’avoir organisé pas moins de 80 ateliers internationaux, principalement en Asie, en Afrique et dans les Amériques. « Nous sommes invités par les territoires pour travailler à leur service », insiste bien Véronique Valenzuela, géographe urbaniste. L’idée consiste à faire interagir des étudiants ou des professionnels bénévoles de toutes nationalités provenant de différentes disciplines (urbanisme, géographie, économie, paysage, sociologie, art, ingénierie, environnement…) et des experts locaux dans le but de susciter de l’originalité et de la créativité à travers des débats transversaux « pour préparer le monde de demain », comme le souligne Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de la ville chef-lieu.

Élaborer une stratégie à long terme et des actions à court terme

Voici en quelques mots l’enjeu des prochains jours et des rencontres dans les différentes intercommunalités avant une première restitution qui doit se dérouler mardi prochain à la mairie de Mamoudzou. « D’ici là, nous allons essayer d’assembler et de proposer un sujet écrit et défini », prévient Véronique Valenzuela. Et ainsi élaborer une stratégie à long terme et des actions à court terme. Autrement dit, il faut réussir à tenir un cap tout en gérant l’urgence. « Il faut pouvoir apporter des réponses pertinentes dans le temps et dans l’espace aux questions que vous vous posez. »

Et cette mission tombe à pic selon Salime Mdere, le premier vice-président du conseil départemental. « Les travaux doivent être en cohérence totale avec le futur schéma d’aménagement régional […] qui devra mettre en lumière nos différentes politiques publiques. » Exemples : la protection de l’environnement, la localisation des grands équipements des services publics et des principales infrastructures, le transport, les activités économiques, l’équilibrage du territoire… « Nous devons aménager en tenant compte des projets structurants », poursuit Ambdilwahedou Soumaïla.

En clair, il apparaît primordial que les élus, les acteurs économiques, les représentants des pouvoirs publics et la société civile apportent leur pierre à l’édifice. « Je forme le vœu que les rencontres soient riches et fructueuses pour que les conclusions du 30 août puissent éveiller l’attention de tous sur le défi de l’aménagement face à la lourdeur administrative et à la rigidité législative. » Car oui, plus cette plateforme de dialogue et d’échanges prendra de l’épaisseur, plus le séminaire de dix jours, prévu du 28 janvier au 7 février 2023, permettra de réellement se projeter dans les décennies à venir. « Mobilisez-vous », résume simplement Véronique Valenzuela. L’avenir de Mayotte en dépend !

Chaïma Assani sélectionnée pour le concours « Jeunes prodiges » à Paris

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La jeune chanteuse Chaïma Assani, primée dans la catégorie « encouragement autodidacte » au cours de la finale du quatrième concours Voix des Outre-mer en janvier dernier, s’est inscrite aux « Jeunes prodiges » dont la neuvième saison se déroulera du 2 au 10 septembre à Paris et sera diffusée sur France 2 à la fin de l’année. La lycéenne de Chirongui s’envole donc pour la métropole, ce dimanche, afin de participer à la semaine de préparation organisée par l’association Les contre-courants du 29 août au 2 septembre, juste avant le début de la compétition.

Âgée d’à peine 16 ans, la jeune Chaïma Assani, élève au lycée de Chirongui, a reçu un prix d’encouragement lors de la finale des Voix des Outre-mer qui s’est déroulé le 10 janvier 2022 à l’opéra de Paris. C’est suite à cet évènement que Fabrice di Falco, le chanteur lyrique et créateur du concours Voix des Outre-mer, lui a proposé de l’inscrire à celui des « Jeunes prodiges » organisé par France 2. L’évènement se déroulera du 2 au 10 septembre dans les locaux de la chaîne. La demi-finale est prévue le 7 septembre et la finale le 9. Leur diffusion sur France 2 est prévue pour le mois de décembre. Du 29 août au 2 septembre, une masterclass de préparation est organisée par l’association Les contre-courants, qui assistait déjà les finalistes des Voix des Outre-mer.

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Une jeune fille en quête d’apprentissage et d’évolution

Même si elle prend sa passion pour le chant très au sérieux, Chaïma Assani n’envisage pas pour le moment d’en faire une carrière et souhaite entamer des études de droit après le bac afin de devenir juriste. « Le chant sera peut-être une deuxième option, mais ce n’est pas ma priorité pour le moment », déclare-t-elle. Malgré tout, elle est enchantée de participer à ces différents concours qui lui font « découvrir beaucoup de choses ». « Je ne connaissais pas du tout l’opéra avant de participer aux Voix des Outre-mer. Au début, je croyais que ce n’était pas un type de chant fait pour moi, mais petit à petit, grâce aux conseils de Fabrice, j’ai réussi à accorder ma voix à cette nouvelle façon de chanter et j’y ai pris goût. Je peux même dire que cela a été un coup de cœur une fois mes appréhensions dépassées ! » lance la jeune fille avec enthousiasme.

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Son amour du chant lui vient principalement de sa mère qui pratique le debaa, ce chant traditionnel mahorais d’inspiration soufie, marié à des mouvements de danse n’impliquant que le haut du corps. Chaïma, elle, ne souhaite pas s’enfermer dans un seul style de musique et explore encore toute sorte de types de chants afin de trouver sa voie/voix. Sa participation au concours ultramarin lui a permis de découvrir l’opéra, et elle compte bien continuer à apprendre et à découvrir d’autres styles de chant. C’est pour cette raison que sa participation prochaine aux « Jeunes prodiges » ne l’effraie nullement. « Je ne suis pas stressée, mais plutôt impatiente d’y être ! » assure-t-elle. « Que je remporte ou non ce prix, j’aurais de toute façon appris des choses et c’est la seule chose qui compte vraiment à mes yeux », développe-t-elle avec une maturité étonnante pour une jeune fille de son âge.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes