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Signature d’une convention entre le conseil pour l’architecture, l’urbanisme et l’environnement et la 3CO

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Récemment doté de locaux, le conseil pour l’architecture, l’urbanisme et l’environnement poursuit son implantation. La journée de vendredi se voulait un temps convivial de présentation des activités de cette instance, en présence de son président Salime Mdéré, également premier vice-président du conseil départemental, et du préfet, Thierry Suquet. À l’instar de celle signée le jour même avec le représentant élu de la communauté de communes du Centre-Ouest, Ibrahim Boinahery, le conventionnement CAUE avec les intercommunalités, les communes ou les services déconcentrés de l’État permet de les accompagner dans des missions de conseil en architecture, en urbanisme et en aménagement.

La convention cadre signée entre la 3CO et la CAUE permet de venir à l’appui durant un an sur un grand nombre d’opérations de conseil ou d’accompagnement à la réalisation de cahiers des charges. Dans son propos, Salime Mdéré a insisté sur le fait que le CAUE était désormais un « outil opérationnel », bien installé dans le paysage institutionnel mahorais.

Concours de photo Monument de beauté de l’océan Indien : Les collégiens de la 407 de Boueni M’Titi tout en haut de l’affiche

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Ces journées européennes du patrimoine 2022 conserveront un goût bien particulier pour huit des dix collégiens de la classe 407 et leur enseignante qui ont reçu le premier prix du concours de photo Monument de beauté de l’océan Indien, dans les jardins de la villa Daramond-Barre de Saint-Denis, en présence de la vice-présidente en charge de la culture au Département de La Réunion, Béatrice Sigismeau, et du délégué de Mayotte à La Réunion, Mohamed El Anrif Bamcolo.

Ces collégiens de petites terre âgés de 12 à 14 ans ont choisi la résidence des gouverneurs et le traitement en noir et blanc pour leur image, capturée le 24 mai dernier et qui a fait l’unanimité auprès du jury. Ce concours est organisé par le Département de la Réunion et l’Union européenne. Il vise à porter un autre regard sur le patrimoine local. Les jeunes lauréats mahorais ont été salués pour leur contribution à l’appropriation du patrimoine local.

La vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, Zouhourya Mouayad Ben, a tenu à féliciter ces jeunes collégiens pour leur créativité. Un film disponible sur le site de l’iconothèque raconte leur travail. Une belle image de l’île aux parfums et de sa jeunesse, de ses talents !

Trois dugongs observés ensemble jeudi dernier

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Jeudi dernier, trois dugongs, deux adultes et un jeune, se sont donnés en spectacle autour catamaran Mayotte Explo. Tandis qu’un autre dugong a été vu lors d’un vol en ULM dans la matinée.

L’effectif exacte de la population de dugongs à Mayotte est méconnu, mais ne dépasserait pas la dizaine d’individus. La cause majeure de ce déclin a été la surpêche, même si l’utilisation du filet est réglementée dans le lagon depuis 1997. Malgré ces mesures de protection, quelques captures accidentelles ont été recensées au cours de ces dix dernières années et suffisent à les menacer à très court terme. Viennent s’y ajouter des pressions humaines plus récentes mais en expansion : le trafic maritime qui entraîne des risques de collision, la dégradation des habitats de l’espèce dont la diminution de la qualité des eaux côtières et la détérioration des herbiers à phanérogames marines, ainsi que la pollution acoustique.

Depuis 2021, une nouvelle loi nationale s’applique à toutes les aires marines protégées et concerne donc le Parc naturel marin. Pour rappel, celui-ci comprend toutes les eaux mahoraises, c’est-à-dire le lagon, les eaux territoriales et l’ensemble de la zone économique exclusive délimitée autour de Mayotte.

La loi encadre la manière d’approcher tous les mammifères marins en interdisant la perturbation intentionnelle (comprenant la poursuite et le harcèlement) afin de les protéger tout en privilégiant la pérennité de l’activité d’observation. Le dugong est un mammifère marin, plus précisément un sirénien (la famille des vaches de mer).

Développer les outils et connaissances utiles à la préservation et la valorisation du patrimoine culturel dans l’océan Indien

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En tant que partenaire du programme opérationnel INTERREG océan Indien 2014-2020, le conseil départemental de Mayotte informe que la Région Réunion, autorité de gestion du dit programme, lance le présent appel à manifestation d’intérêt afin de favoriser l’émergence de projets collaboratifs visant à développer les outils et connaissances utiles à la préservation et la valorisation du patrimoine culturel dans l’Océan Indien.

Association, acteur public, organisme de recherche, organisme d’espace naturel ou établissement d’enseignement supérieur, répondez au plus tard le 4 octobre avant minuit. Les formulaires et documents utiles sont accessibles sur le lien ci-joint : https://regionreunion.com/actualite/toute-l-actualite/article/ami-patrimoine-culturel-dans-l-ocean-indien. Les dossiers devront être transmis par mail sur : guidde@cr-reunion.fr ou par voie postale en recommandé avec accusé de réception à l’adresse suivante :  conseil régional de La Réunion, service courrier, avenue René Cassin – BP 67190 97801 Saint-Denis Cedex 9.

Rectificatif : la piste longue sera réalisée dans le prolongement de la convergente

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Dans notre article de jeudi dernier sur le projet de piste longue, il était indiqué que celle-ci serait construite en prolongeant la piste actuelle d’une longueur aujourd’hui de 1.930 mètres. Il s’agit d’une erreur puisque, conformément au scénario 2 envisagé, il devrait être question du prolongement dans un deuxième temps de la piste provisoire de 1.840 mètres qui doit voir le jour au nord du site actuel.

Elle devrait faire 2.600 mètres une fois les travaux terminés. Pour rappel, ce mercredi, la préfecture de Mayotte et la direction générale de l’aviation civile ont déclaré que ce projet maintes fois annoncé devrait commencer en 2026 et connaître un surcoût en raison de l’acheminement de matériels plus importants que prévus. La facture est estimée entre « 550 et 700 millions d’euros ».

Malgré la fin de l’« Île morte », les élus continuent de mettre la pression

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Le vice-président du Département, Salime Mdéré, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et Madi Madi Souf, le président de l’association des maires de Mayotte, ont parlé une nouvelle fois d’une même voix, ce vendredi matin.

Ce lundi 19 septembre, les élèves reprennent le chemin des écoles mahoraises, les mairies ayant décidé de suspendre leurs arrêtés. Cette décision, qui s’accompagne d’un retour du transport scolaire, fait suite aux différentes réunions entre élus locaux. Pas forcément convaincus par leur entrevue avec le préfet Thierry Suquet, ces derniers comptent pousser l’État à en faire davantage.

« On ne voit pas encore les effets sur le terrain, mais les médias nationaux nous sollicitent de plus en plus », constate Madi Madi Souf, le président de l’association des maires de Mayotte, à la fin d’une nouvelle réunion, ce vendredi matin, à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. La démarche des élus locaux n’est pas passée inaperçue, se satisfait le Pamandzien. Marqués par un nouveau week-end de violences sur toute l’île, lui et ses collègues-maires avaient pris la décision de fermer écoles et administrations. Le conseil départemental, « par solidarité », a suivi en demandant à son délégataire (Transdev) de stopper le transport scolaire pendant trois jours. Les uns, comme les autres, ont finalement pris la décision d’un retour à la normale, dès lundi. Mais est-ce que le mouvement de protestations est fini pour autant ? Non, estiment les élus. Ils veulent poursuivre leurs efforts en poussant l’État à augmenter la lutte contre les bandes et l’immigration illégale.

Pourtant, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a essayé de les rassurer, jeudi matin. Outre son bilan, il a rappelé que les policiers nationaux allaient être formés à l’utilisation d’armes proches de celles utilisées par le Raid pendant leur court passage à Mayotte à la fin du mois de février (voir interview du préfet de Mayotte, ce jeudi 15 septembre). Il a évoqué le sujet des drones qui serviront à la surveillance maritime dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.  Un discours que les élus ont écouté, sans forcément en sortir convaincus. « Ce sont toujours les mêmes choses. On veut aller au-delà des mesures proposées », réplique Salime Mdéré, le vice-président du Département. « Notre détermination et notre vigilance restent […] intactes pour avancer différemment et autrement au service de la population. J’ajoute avoir trouvé intéressante et riche la démarche consistant à faire primer l’urgence, à parler d’une seule et même voix », ajoute le président de la même collectivité, Ben Issa Ousseni, absent toutefois vendredi matin.

Une action en justice des élus

Les élus mahorais n’ont d’ailleurs pas hésité à faire part de leurs revendications, au cours de la rencontre de la veille. À Mamoudzou par exemple, le maire Ambdilwahedou Soumaïla veut que la police se rende dans les bidonvilles pour aller chercher les délinquants. « Ils viennent caillasser et repartent aussitôt », estime celui qui a présidé la réunion de vendredi matin. Voulant que l’État « accélère » la lutte contre l’habitat illégal, il indique que plusieurs actions sont déjà décidées. Jeudi prochain par exemple, le préfet de Mayotte est invité à la réunion du bilan des Assises de la sécurité.

Il y recevra un inventaire, « fait par chaque maire », des logements illégaux sur leurs communes respectives. Avec cela, les chefs des 17 communes souhaitent, tout comme le Département qui est le premier propriétaire foncier de l’île, « un schéma directeur de destruction des habitations et un calendrier très précis des décasages ». Ils comptent d’ailleurs saisir la justice pour arriver à leurs fins, Madi Madi Souf confirmant qu’un juriste va être sollicité pour les aider. L’action portera à la fois sur les expulsions et sur les marchands de sommeil. « Beaucoup de nos frères ont permis aux clandestins de s’installer dans leurs bangas contre des sommes d’argent. L’action visera aussi bien les propriétaires fonciers que ceux qui hébergent des personnes sans titre de séjour », prévient le maire de Mamoudzou.

Troisième point nécessaire selon lui, une délégation d’élus arborant l’écharpe tricolore doit également défiler à Paris. La date, peut-être en octobre, n’est pas encore calée. « On doit se faire entendre d’une autre façon. On a déjà des parlementaires qui le font sur place, on doit l’accentuer », poursuit-il.

Les collectifs invités à participer

Dans la salle de réunion du conseil municipal, une vingtaine de personnes ont pris place, un peu en retard, parmi les rangs du public. Les collectifs, mobilisés sur la place de la République depuis jeudi et soutenant la démarche des élus, ont pu participer aux échanges. Lors de prochaines entrevues, leurs représentants seront à chaque fois invités autour de la table, conformément à une promesse des élus. Satisfaits des propos entendus lors de cette rencontre, ils souhaitent aller même plus loin sur les questions d’immigration. « On n’a pas parlé d’éducation, de l’environnement », regrette Safina Soula, la présidente du Collectif des citoyens 2018, qui a réitéré sa demande « d’état d’urgence ».  

Dès la fin de la réunion, elle et les autres membres de collectifs ont rejoint la place de la République pour annoncer les différentes propositions aux passants. Ils ont promis d’être très attentifs à ce que leur ont promis les maires.

L’arrêté du maire de Mamoudzou contesté au tribunal

La fermeture des écoles n’a pas fait que des heureux à Mamoudzou. Un instituteur d’une école située dans le centre-ville de la commune a carrément contesté l’arrêté pris par le maire, devant le tribunal administratif de Mayotte. Cette tentative a provoqué le courroux d’Ambdilwahedou Soumaïla. « Je n’accepterai plus aucun droit de retrait si les professeurs estiment que leur école n’est pas sécurisée », a-t-il prévenu. « Ce n’est pas nous qui prenons les enfants en otage, c’est Mayotte qui est prise en otage. »

Andhounani Saïd a tenté (en vain) de reprendre le poste de maire de Chirongui

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Andhounani Saïd, en compagnie de son avocate, maître Céline Cooper, lors de son procès fin avril 2022.

L’exécution provisoire prononcée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, le 3 mai 2022, entraînait le départ immédiat d’Andhounani Saïd du bureau du maire de Chirongui. Condamné à de la prison avec sursis pour détournements de fonds, prise illégale d’intérêts et favoritisme, il a déposé un recours pour au moins conserver sa fonction, avant son procès en appel. Le tribunal administratif de Mayotte a rejeté sa requête, le 12 septembre.

Sa condamnation en mai 2022 n’était pas passée inaperçue. Élu deux ans auparavant maire de Chirongui, Andhounani Saïd avait rapidement intéressé la justice pour des soupçons de détournements de fonds, de prise illégale d’intérêts et de favoritisme. Outre l’embauche de proches sans qualifications requises, il avait effectué des voyages en métropole et à Madagascar financés par la mairie qu’il avait bien eu du mal à justifier lors de son procès.

Le délit de favoritisme concernait, lui, des contrats passés avec des soutiens du maire en dépit des règles de marché public imposées normalement aux collectivités. Ayant fait appel de sa condamnation à 18 mois de prison avec sursis, à une amende de 15.000 euros et à une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans, il aurait pu conserver son poste si l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité de dix ans n’avait pas été prononcée.

Une requête déposée au tribunal administratif

Déterminé à revenir, il a essayé une nouvelle manœuvre en ce sens au cours du mois de juillet. En effet, dans une requête déposée au tribunal administratif de Mayotte, le maire déchu et son avocat Me Moussa ont demandé les annulations à la fois de l’arrêté préfectoral confirmant qu’il est démis de ses fonctions et de l’élection du nouveau maire, et de « déclarer qu’il demeure toujours maire de Chirongui ». Il soutenait « qu’il n’a pas pu saisir dans le délai imparti par les dispositions légales le tribunal administratif d’une réclamation à l’encontre de l’arrêté préfectoral contesté, ce que ne lui a pas permis de faire valoir son droit à exercer un recours effectif ».

Il clamait également que la décision lui étant notifiée le 13 mai, son premier adjoint « ne pouvait donc légalement assurer l’intérim dès le 4 mai du même mois ». La préfecture de Mayotte, représenté par son secrétaire général Claude Vo-Dinh, a rétorqué que si l’accusé réception de la décision date du 13 mai, l’ex-maire  a « régulièrement reçu notification de l’arrêté ». De plus, sa requête datée du 15 juillet dépasse largement le délai de recours fixe à dix jours.

Le tribunal administratif a conclu que la préfecture était dans son bon droit et a donc rejeté la requête d’Andhounani Saïd qui n’était pas présent lors de l’audience de ce mois de septembre, mais devrait l’être lors de son futur procès en appel.

Rozette Yssouf parmi les 52 nouveaux talents de l’Outre-mer 2021

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Ce jeudi 15 septembre au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris, le comité d’action sociale en faveur des originaires des départements d’Outre-mer en métropole a décerné le diplôme « Talent de l’Outre-mer 2021 » à trois Mahorais*, dont la psychologue et écrivaine Rozette Yssouf. L’occasion pour elle de revenir sur ses combats pour prévenir toutes les formes de violences, mais aussi pour accompagner les enfants abandonnés.

Flash Infos : Ce jeudi 15 septembre, vous avez reçu le prix « Talent de l’Outre-mer 2021 » pour votre excellence et votre parcours méritoire par le comité d’action sociale en faveurs des originaires des départements d’Outre-mer en métropole (CASODOM) ? Que vous inspire cette récompense et que vous rapporte-t-elle ?

Rozette Yssouf : Cela m’inspire une belle récompense de tout le chemin parcouru jusqu’à maintenant ! Je suis partie de très loin, d’abord en étant une mauvaise élève ayant appris à lire très tardivement – vers la classe de CE2, CM1 – à une diplômée de troisième cycle (doctorat). Ce qui prouve que tout est possible, qu’il faut persévérer : tôt ou tard le travail finit par payer. J’ai fait du mieux que j’ai pu pour faire de bonnes études malgré mes origines modestes et malgré le fait que j’ai été élevée par une mère célibataire et que j’ai manqué d’une image paternelle stable.

Être devenue un talent de l’Outre-mer est une opportunité d’en inspirer plus d’un, car mon parcours est atypique et semble réellement « exceptionnel ».

FI : Quelles raisons vous ont poussée à déposer votre candidature ?

R.Y. : Je pense que c’était un défi. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? Qui ne tente rien n’a rien ! » et j’étais arrivée à un stade de ma vie où je n’avais plus rien à prouver. J’ai fait du mieux que je pouvais et j’ai réussi à dépasser mes limites, en allant jusqu’au bout de mes rêves même s’il me reste tant à faire, tant à produire et tant à découvrir.

FI : En tant que psychologue clinicienne, vous souhaitez sensibiliser et prévenir de toutes les formes de violences causées aux femmes en particulier et à l’être humain en général. Ce sujet est d’autant plus d’actualité que le 101ème département est actuellement confronté à une vague d’insécurité qui a poussé les maires à fermer les écoles et les administrations publiques en fin de semaine… Pourquoi selon vous ni l’État ni les élus locaux n’arrivent à enrayer ce phénomène qui gangrène l’île aux parfums ?

R.Y. : En effet, c’est l’un de mes plus grands combats : les violences sous toutes ces formes qui ont un impact considérable sur la santé mentale car cela développe des traumatismes graves et difficiles à soigner dans le temps.

Oui, j’ai pu observer qu’en ce moment les violences sont récurrentes à Mayotte jusqu’à la décision des élus de fermer les écoles, etc. La lutte contre l’insécurité s’avère être un enjeu majeur tant au niveau de Mayotte que dans les autres territoires de l’Outre-mer et l’Hexagone. Est-ce à l’État, seul, de trouver les solutions ? Ne faudrait-il pas mettre en place un travail collectif local entre les institutions, les associations, les familles et les jeunes pour identifier des mesures concrètes afin de lutter contre cette insécurité quasi quotidienne ?

Du point de vue personnel, derrière ces violences, se cachent beaucoup de souffrances psychiques ! Peut-être qu’il serait temps de s’en préoccuper et de réfléchir à des dispositifs d’accompagnement individuel et de groupe pour contenir tout ce mal-être palpable, qui semble s’exprimer surtout par la violence. Et si on mettait des mots à ces maux pour mieux les contenir et réguler à court, moyen et long terme. D’accord pour déployer les militaires et les forces de l’ordre et pour installer des caméras pour nous sécuriser, mais mettons-nous des moyens de sensibilisation et de prévention pour calmer ces tensions et ces souffrances aussi bien individuelles que collectives ?

FI : Cela rejoint également votre idée selon laquelle il faut aider les enfants à grandir dans un bon environnement même s’ils ont été abandonnés et les accompagner à devenir des adultes sains et stables dans leur vie. Or, le nombre de mineurs isolés ne cesse d’augmenter d’une année sur l’autre. Difficile dans ces conditions de ne pas tomber dans l’oisiveté et la délinquance juvénile…

R.Y. : Très certainement, le problème des mineurs isolés est à prendre très au sérieux. Il n’y a pas assez de structures pour les accompagner, pas assez d’écoles pour les scolariser, pas assez de familles d’accueil pour les accueillir et les aider à grandir dans de bonnes conditions. Et puis politiquement c’est compliqué, il ne faut pas trop en faire pour [les] protéger de peur de favoriser plus d’immigration, c’est un cercle vicieux qui n’en finit pas… Et même pour les jeunes qui arrivent à obtenir le bac, ils ne peuvent pas continuer leurs études faute de papiers et de visas ! C’est délicat de résoudre tous ces problèmes, il y en a tellement et de tous les côtés que nous ne savons pas par où commencer et en plus, il faut faire attention à ne pas heurter les sensibilités des uns et des autres.

Les enfants ont besoin de nourritures, de soins et d’affection pour bien grandir et ne pas être incité à prendre le mauvais chemin ni à commettre des délits et des crimes. Que fait-on aujourd’hui à Mayotte pour aider [ceux] qui se retrouvent paumés, en perte de repères, délaissés ou abandonnés ? Qu’attend-on d’eux ? Qu’ils deviennent les meilleurs êtres humains du monde ?

Encore une fois, la violence est aussi une expression d’un mal-être profond : sommes-nous conscients de cela à Mayotte ? Je n’en suis pas si sûr… Autrement, c’est pour cela que je suis passionnée par l’écriture, parce qu’elle est pour moi thérapeutique, elle m’aide à m’exprimer et à apaiser tous ces maux en manque de mots et qui font terriblement mal en tant qu’être humain.

* Les deux autres Mahorais récompensés sont Youmna Mouhamad, fondatrice-gérante de la marque Nyfasi Deluxe Detangler, et Kateb Zainouddini, ingénieur conseil et consultant.

Les mammifères marins peuvent compter sur Ceta’maore

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Créée fin 2021, Ceta’Maore est une association à but non lucratif qui vise à protéger et valoriser les mammifères marins de Mayotte, ainsi que leur habitat. Ce mercredi 21 septembre, à l’ACHM-école de voile à Dzaoudzi, aura lieu la soirée du lancement officiel de l’association à partir de 19h. Ce sera l’occasion pour les personnes présentent de découvrir et de soutenir la protection des baleines, dauphins et dugongs de Mayotte.

En tant que présidente, Cyrielle Randrianarivony se réjouit de lancer officiellement Ceta’Maore, ce mercredi 21 septembre. L’association lui tient particulièrement à cœur, elle qui souhaite la développer au fil des années. « À Mayotte, nous avons l’un des plus beaux lagons du monde. L’île a vraiment une richesse et il faut qu’elle soit reconnue », déclare-t-elle. La structure compte déjà une dizaine de bénévoles. « Nous savons que beaucoup de personnes sont intéressées par notre démarche et nous savons que cette soirée sera l’occasion de rencontrer de futurs bénévoles », poursuit la responsable de la structure. Au programme, un temps ludique et festif où les personnes seront familiarisées à cet environnement marin qui fait la beauté de l’île.

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« On veut accompagner les acteurs locaux »

Engagée, Ceta’maore s’appuie sur quatre objectifs principaux : mieux connaître les mammifères marins et leur habitat ; sensibiliser tous les publics notamment en intervenant dans les écoles mais aussi hors de l’école – « nous comptons entreprendre cette dernière action en 2022-2023 » – ; accompagner les acteurs locaux tels que les collectivités, les prestataires, l’office de tourisme ; coopérer avec les différents acteurs de l’océan Indien, mais aussi dans le monde. Sur une île située à quelques kilomètres du Kenya et du Mozambique, la présidente est totalement consciente que collaborer avec l’extérieur sur la protection du lagon de l’île aux parfums est une démarche qui ne peut être que bénéfique. Un rapprochement régional qu’elle envisage fortement.

À la recherche de financements

N’ayant actuellement aucun local, l’association est à la recherche de soutiens financiers. Elle a cependant trouvé un appui récent chez l’office français de la biodiversité. En effet, quelques bénévoles de Ceta’maore sont formés à La Réunion par Globice Réunion dans le but de « connaître pour mieux protéger », déclare Cyrielle Randrianarivony. Dans son engagement de protection des mammifères marins, la structure n’oublie pas ce qui se fait déjà localement. « Les pêcheurs ont un savoir traditionnel et nous sommes persuadés qu’ils ont certaines compétences dont nous avons besoin », estime la présidente. La soirée du 21 septembre permettra ainsi d’échanger ces premières connaissances sur ces animaux rares que Mayotte a la chance de pouvoir regarder.

Mercredi 21 septembre, à 19h, soirée de lancement de l’association Ceta’maore à l’ACHM-école de voile de Dzaoudzi. Page Facebook Ceta’maore. Mail : cetamaore@gmail.com. Possibilité d’adhérer ou de faire un don via la page web.

Comores : vague de licenciements et de suspensions après une grève au port de Moroni

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Selon le syndicat du personnel de la société comorienne des ports, environ 19 employés sont actuellement suspendus pour avoir pris part au mouvement de grève déclenché le 29 août dernier par les agents de sécurité du port. Ces derniers contestaient le recrutement d’une société externe de gardiennage qui viendrait les épauler d’après la version de la direction.

Et la sanction est tombée. Une dizaine d’agents de sécurité du port a été radiée. 19 autres écopent d’une suspension [la durée varie d’une personne à l’autre]. Certains prennent deux semaines, pendant que d’autres ne peuvent pas remettre les pieds avant un mois a-t-on appris samedi. Ainsi en a décidé le patron de la Société comorienne des ports (Scp), Mohamed Said Salim Dahalani, moins d’une semaine après la manifestation du 29 août qui avait paralysé pendant deux heures le port de Moroni. Ces mesures, ont été communiquées le 5 septembre.

Selon Farkri Hachim, chef du département des affaires juridiques et de la coopération au sein du Scp, un autre groupe d’employés a reçu des avertissements. Tous les concernés sont passés devant un conseil de discipline a-t-il précisé. Leur tort ? Ils ont pris part au mouvement de contestation déclenché il y a trois semaines par les agents de sécurité de la maison. Ces derniers avaient observé une grève pour dénoncer l’arrivée d’une nouvelle société de sécurité.

Officiellement, cette entreprise déployée depuis le 1er septembre a été recrutée pour former et renforcer les équipes se trouvant déjà sur place. Toutefois, craignant des licenciements systématiques, le personnel de sécurité soutenu par les autres collègues s’était révolté. Il a fallu l’intervention des gendarmes ce jour-là pour que les activités du port reprennent vers midi. Bilan des courses : un blessé et près de 17 personnes arrêtées, dont une femme. Ils ont été libérés le lendemain après 24 heures de garde à vue.

Aucun préavis déposé en amont ?

Une démarche qui n’a pas du tout était du goût du directeur de la société comorienne des ports, un fidèle du pouvoir actuel accusé déjà à tort selon ses défenseurs de suspendre des employés sans motifs.  « Nous leur avions expliqué qu’aucun agent de sécurité ne serait licencié et que la société en question serait là pour renforcer l’effectif et les manager. Au lieu de cela, ils sont entrés en grève. Vous imaginez les préjudices engendrés après des heures d’arrêt des activités au port, surtout dans un contexte de crise comme celui-ci. Certains insultaient même le directeur, nous avons les vidéos relayées sur les réseaux sociaux. C’était inacceptable, il fallait donc sanctionner pour que de tels actes ne se reproduisent plus. C’est ce qui s’est passé », s’est justifié, Fakri Hachim qui refuse de les qualifier de grévistes. Pour lui, les agents ayant manifesté ne peuvent s’accaparer de ce qualificatif car aucun préavis n’avait été déposé en amont. Problème : cet attachement au respect des textes semble aller dans un seul sens.

Fils du président

Selon la secrétaire générale adjointe du syndicat du personnel, Allaouia, les droits des employés déférés en conseil de discipline ont été bafoués révèle. « L’agent reconnu fautif doit pendant le jugement être assisté par un représentant. Or, aucun délégué du personnel n’a été invité. Ce sont des proches du directeur qui ont siégé pendant la réunion du conseil », a-t-elle déploré, elle aussi suspendue. Cette dernière assure pourtant n’avoir pas pris part à la manifestation. Elle reconnaît seulement s’être mobilisée pour la libération des agents qui se trouvaient à la gendarmerie.

Au sujet des propriétaires de la société de sécurité dont certains l’attribuent au fils du président Azali Assoumani, le chef du département des affaires juridiques jure qu’il n’a pas vu le nom de l’enfant du chef de l’État dans un quelconque document. Lorsqu’on lui a demandé les montants du contrat, Fakri a botté en touche évoquant le secret professionnel. « Il n’y a rien d’alarmant comparé aux factures de prestations présentées par les autres entreprises de sécurité de la place », s’est-il empressé de répondre. Sur les autres revendications mises en avant le jour de la contestation, à l’instar du rétablissement de la mutuelle de santé, ou encore du versement de la cotisation à la caisse des retraites, Fakri a assuré que globalement tout a été réglé. Même s’il avoue qu’il y a des choses à améliorer. Des informations qui restent à confirmer.

Émeute à Kawéni : 12 majeurs condamnés

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Le 17 août dernier, un épisode de violences urbaines très important a eu lieu dans le quartier de Kaweni à Mamoudzou. À cette occasion, les jeunes émeutiers ont créé des barrages sur la chaussée sur une distance d’environ un kilomètre pour interdire toute circulation. Ceux-ci étaient constitués de poubelles enflammées sur lesquelles brûlaient des pneus récupérés, des palettes de bois, des encombrants et des arbres.

Les 200 jeunes de Kawéni ont alors repoussé avec des jets de pierre les forces de l’ordre qui tentaient de réduire les barrages afin de permettre un accès sécurisé aux sapeurs-pompiers. Les émeutiers avaient utilisé principalement des morceaux d’agglo et des fers à béton pour repousser les policiers de la direction territoriale de la police nationale de Mayotte.

De plus, ces mêmes individus se sont attaqués au centre d’affaire Coralium où travaillaient alors plusieurs centaines de personnes, pour y saccager les véhicules en stationnement sur le parking et pour voler une dizaine de scooters. Ils ont également attaqué la façade du bâtiment provoquant ainsi un grand effroi chez les occupants de l’immeuble. Les portes du bâtiment ont été défoncées à coup de barre de fer, mais les forces de l’ordre les ont empêchés de rentrer à l’intérieur.

Des enquêteurs du service territorial de la police judiciaire saisis des faits, ont mis tout en oeuvre pour rassembler les preuves contre ces individus et pour les identifier. Un long travail de recoupement, d’auditions, de transports et de constatations, d’enquête de voisinage a alors commencé.

Moins d’un mois après les faits, ces enquêteurs ont réussi à identifier 21 participants à cet épisode de violences urbaines. À l’issue des mesures de garde à vue prises à leur encontre, douze mis en cause majeurs ont été déférés devant la Justice, présenté à un magistrat de permanence, et sont passés en comparution immédiate.

Tous ont été écroués avec des peines allant de 9 à 18 mois de prison fermes. La plupart d’entre-eux étaient des primo délinquants. Les neuf autres mis en cause, mineurs, ont quant à eux tous été convoqués devant le juge des enfants à une date ultérieure.

Rapprochement en perspective entre les Missions locales de Mayotte et de La Réunion

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La présidente de la Mission locale de Mayotte, Farianti Mdallah est en mission à La Réunion où elle a pris part à des rencontres avec l’association régionale des missions locales (ARML) et avec la mission locale Est. Reçue notamment par le président de la Mission locale Est et maire de Bras-Panon, Daniel Gonthier, sa directrice et la vice-présidente, elle a rencontré le président de l’ARML (qui devrait changer de nom pour un intitulé plus lisible incluant l’océan Indien), Jacques Lowinsky.

Les discussions portent sur les modalités d’un rapprochement avec la mission locale de Mayotte, sur les modalités de soutien à la jeunesse et sur les partenariats possibles. Rappelons que les missions locales soutiennent les jeunes dans leur recherche d’emploi et leurs démarches d’orientation professionnelle, d’accès à la formation, à la santé, au logement, aux droits ou encore à la citoyenneté. Des enjeux dont Farianti Mdallah a rappelé l’importance à l’échelle de Mayotte.

Une réunion de travail sur la transformation de l’économie informelle

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La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte et le Département se sont réunis ce mercredi 15 septembre à la MJC de M’Gombani dans le cadre de la continuité des travaux autour de la transformation de l’économie informelle en une opportunité économique.

L’évènement a porté sur le plan d’actions qui permettra la transition des entreprises informelles de Mayotte vers des modèles économiques formels et durables à travers l’ESS. Un travail élaboré à partir d’un diagnostic territorial socio-économique ou encore sur l’analyse des freins et levier de l’économie informelle. Cette réunion a permis aux parties prenantes d’exprimer leur positionnement sur les actions et d’échanger sur les spécificités de leur mise en œuvre. C’est une étape préliminaire à l’intégration du plan d’actions dans le schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation de Mayotte.

Lancement de la 5ème campagne en faveur des Droits de l’enfant sur le territoire

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Porté par l’association Haki Za Wanatsa, le collectif CIDE (pour la promotion de la convention internationale des Droits de l’enfant), qui rassemble 27 associations soutenues par l’ensemble des institutions du département, oeuvre depuis 2018 pour une meilleure protection de l’enfance à Mayotte.

Alors que le phénomène des violences sexuelles sur mineurs est massif, il nécessite l’union et la cohésion de l’ensemble des acteurs de la société pour mettre fin à ces crimes, en brisant les chaînes du silence. Dans le prolongement de la précédente campagne #wamitoo 2021 – qui avait vu les dix personnalités politiques majeures de l’île et les représentants associatifs CIDE signer de concert la charte de l’engagement à lutter contre les violences sexuelles sur mineurs – l’ensemble des maires de Mayotte s’engageront solennellement à leur tour ce samedi 17 septembre pour lancer officiellement la 5ème campagne annuelle en faveur des Droits de l’enfant sur le territoire.

Aux côtés des élus, maillons essentiels des politiques locales, Charlotte Caubel, Secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’enfance, interviendra à distance pour évoquer avec eux ce combat décisif et commun. La clôture du programme aura lieu le samedi 19 novembre, à l’occasion du 33ème anniversaire de la CIDE, et permettra de valoriser l’ensemble des actions qui seront menées durant deux mois sur le territoire.

Les élus ultramarins rassemblés pour endiguer la crise du logement en Outre-mer

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Sous le parrainage des sénateurs de la Polynésie française et de la Guyane, respectivement Teva Rohfritsch et Georges Patient, l’ensemble des élus des Outre-mer, regroupés au sein d’Interco’ Outre-mer et de l’association des communes et collectivités d’Outre-mer organisent en partenariat avec l’union sociale pour l’habitat Outre-mer le colloque sur le logement social Outre-mer qui se tiendra au Palais du Luxembourg le 26 septembre prochain sur le thème : « les territoires, clé de l’efficience des politiques de l’habitat ».

Ce rendez-vous réunira les élus des Outre-mer, les parlementaires, l’État ainsi que les professionnels du secteur. Il sera l’occasion de traiter des questions liées à la crise du logement avec les impacts sociaux et sociétaux induits. Les perspectives du secteur dans un contexte inflationniste induisant une surenchère sur les coûts de revient des logements, doublé d’une situation sociale particulièrement détériorée par les impacts de la crise Covid et du conflit russo-ukrénien, appellent le soutien de la puissance publique à ce secteur stratégique pour le développement économique et social de ces territoires.

Le dialogue entre l’État et les élus est une première réponse pour pallier aux contraintes structurelles et conjoncturelles qui pèsent sur l’habitat Outre-mer. Le Ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, a d’ores et déjà annoncé sa présence à cet évènement.

« Ile morte » : Sur la place de la République, on attend les solutions

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Safina Soula, présidente du Collectif, demande que soit décrété « l’état d’urgence » à Mayotte.

La fermeture des écoles et des services publics a marqué le départ du mouvement, ce jeudi. Si une manifestation s’est déroulée sur la place de la République, à Mamoudzou, la journée s’est passée de manière très calme. Ce vendredi, les arrêtés des mairies sont toujours en vigueur. Quant au Département, il avait déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de transport scolaire jusqu’à samedi inclus.

À voir l’activité continue sur Mamoudzou et le peu d’embouteillages sur ses axes, la journée ressemblait davantage à un samedi qu’une réelle « ville morte ». Ce qui est certain, c’est que les écoliers munis de leurs habituels cartables plus larges que leurs épaules manquaient au tableau. Conformément à la volonté des maires, les parents ont choisi de garder leurs progénitures auprès d’eux. Et si les rues n’étaient ainsi pas encombrées, près de 300 personnes ont rejoint la place de la République où une mobilisation pacifique contre l’insécurité a eu lieu.

Un chiffre un peu en deçà des espérances du collectif des citoyens 2018 qui intervient régulièrement pour dénoncer l’insécurité et l’immigration illégale. Le mouvement, qui « montre depuis des années son impatience » selon sa présidente Safina Soula, approuve totalement l’initiative des élus locaux de fermer écoles et services publics. « La situation devient chaotique. On demande au préfet de Mayotte que l’état d’urgence soit décrété », soutient cette dernière, avant d’arguer « que si la situation ne change pas, ça peut dégénérer rapidement ».

Parmi la série de discours prononcés toute la matinée sur le parvis, le sien a été l’un des plus applaudis, tout comme ceux des conseillers départementaux, Salime Mdéré et Maymounati Moussa Ahamadi. Accompagnés par Laïni Abdallah-Boina, élue de Mamoudzou 2, ils ont fait part des mêmes difficultés dans leurs cantons respectifs et ont aussi appelé une réaction de l’État pour endiguer les faits de délinquance.

Le préfet de Mayotte face aux maires

Quelques minutes après, toujours à Mamoudzou, sous le préau du conseil départemental, le préfet de Mayotte a rencontré élus municipaux et départementaux. Thierry Suquet, qui s’inquiète de ne pas voir les enfants à l’école (voir Flash Infos du 15 septembre 2022), a redit la détermination de l’État à lutter contre la délinquance.

Ses interlocuteurs ont demandé un changement de méthodes. Ambdilwahedou Soumaïla, le premier édile de Mamoudzou, en a profité par exemple pour demander aux autorités un plan de reconquête sur le territoire de sa commune. « Le maire a demandé au préfet de lancer des opérations quotidiennes avec les forces de l’ordre pour aller chercher les délinquants dans les bidonvilles situés dans les zones reculées de Mayotte, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, tout en mettant en place des mesures à l’encontre de tout parent ou personne qui les soutiendraient », a ainsi indiqué la municipalité de Mamoudzou.

En attendant que les élus obtiennent satisfaction, ils ont déjà prévu de maintenir leurs arrêtés de fermeture des écoles et des services, ce vendredi. Le transport scolaire, stoppé par le Département jusqu’à samedi, pourrait faire son retour lundi.

Le plan blanc levé au centre hospitalier

Inquiet de ne pas avoir de personnel suffisant à la fois pour assurer les consultations et les hospitalisations programmées, le centre hospitalier de Mayotte avait décidé d’instaurer son plan blanc pour la journée de jeudi. La démarche exceptionnelle a été rapidement abandonnée par l’hôpital dans la soirée de ce même jeudi. « Constat fait du faible impact sur l’absentéisme au sein de l’établissement suite à la fermeture des écoles et de l’absence de transport scolaire, la cellule de crise du centre hospitalier s’est prononcée en faveur de la levée du plan blanc », indique le CHM via un communiqué.

SFE et Pot Concept veulent valoriser les déchets inertes et verts

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De g. à d. : Antoine Renaud de la société ESF, Amélie Springer de la commission environnement, cadre de vie et tourisme, Abdallah Ibrahim de Pro Concept.

Sur proposition de la commission environnement, cadre de vie et tourisme, le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) apporte son soutien aux sociétés SEF et Pot Concept qui souhaitent valoriser les déchets du bâtiment et de travaux publics pour l’un et transformer les déchets végétaux en compost pour l’autre. Un moyen d’arrêter de « taper dans nos ressources ».

Face à « l’échec relatif des bornes de tri », le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte encourage les initiatives locales tendant à la valorisation des déchets. Les auditions menées dernièrement par la commission environnement, cadre de vie et tourisme mettent en lumière trois projets* prometteurs dans la transformation et le recyclage, qui « ne se limite pas seulement aux déchets ménagers », rappelle Michel Charpentier, le président de l’association les Naturalistes.

Parmi eux : la création d’une unité de compostage rapide, fiable et aux normes environnementales de tous types de déchets organiques par la société Pot Concept. L’idée ? Récupérer ceux générés par le BTP et par l’entretien paysager et les broyer via un process d’oxygénation forcée. Un projet d’intérêt collectif évalué à 2.279.000 euros, subventionné à 63% par l’agence de la transition écologique. « Nous partons sur un objectif de transformation de 2.000 tonnes par an pour commencer, mais nous espérons rapidement atteindre 7.000 tonnes », précise Abdallah Ibrahim, le gérant. « C’est moins compliqué de se réapproprier la valorisation des déchets verts que celle des déchets putrescibles. »

Mise en route partielle en mars 2023

Si Pot Concept envisage déjà d’intégrer ce futur compost dans son activité de pépiniériste et de le proposer pour l’aménagement des espaces verts, l’entreprise doit faire face à un planning serré dans la mesure où elle espère démarrer les travaux en janvier prochain pour une mise en route partielle de sa plateforme dès le mois de mars. Encore faut-il régler la problématique foncière – l’installation complète requiert deux hectares – et mettre en place une délégation de service publique pour le ramassage des déchets verts.

Autre concept : la société SFE porte un projet de création d’une installation classée pour la protection de l’environnement, dont la ressource principale provient des déchets du BTP, « dont 70% sont de la terre », précise Antoine Renaud, conducteur de travaux, en se basant sur une étude réalisée en juillet 2019 sur le potentiel mahorais de développement des matériaux et produits de construction bio sources locaux. L’objectif ? « Les réutiliser pour du remblai et de l’enrobage. »

Un crible et un concasseur dès novembre

Et le potentiel est énorme puisque près de 230.000 tonnes de déchets sont issues du bâtiment et des travaux publics. Pour mettre en œuvre cette filière, la filiale d’EBE table sur des investissements conséquents, à commencer par un crible et un concasseur mobile de 45 tonnes pour un montant d’un million d’euros. « Les machines devraient arriver courant novembre. » Reste à dénicher un terrain de minimum 30.000 mètres carrés pour installer les sites de collecte, de traitement et d’enfouissement… « Nous avons une piste à Dzoumogné et une autre à Longoni. »

Au vu des chantiers en cours et à venir, ces solutions « novatrices pour l’île » enchantent Amélie Springer, architecte et membre de la commission. « Il faut arrêter de taper dans nos ressources. Avec les commandes, ça ne tiendra pas… Nous n’avons plus le choix de toute façon », prévient-elle. Pour autant, le chemin risque d’être encore un peu long avant que la population mais aussi les entreprises ne soient totalement sensibilisées à la revalorisation des déchets. « Notre démarche n’est pas nouvelle. Nous voulons juste donner plus de poids à tous ceux qui veulent apporter leur pierre à l’édifice. »

* La fonderie Ulalusa qui porte un projet sur la fonte des cannettes en aluminium et la récupération du cuivre destinés à l’exportation ou à la fabrication d’objets n’a pas pu être représenté ce jeudi 15 septembre au conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte. Mais vous pouvez retrouver notre précédent reportage sur sa démarche dans le Flash Infos du 4 février 2022.

« La jeunesse de M’Sayidie doit continuer à garder espoir, il n’y a que comme cela qu’elle arrivera à avancer »

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Daniel Ali Attoumani, l’un des coordinateurs pédagogiques du dispositif M’Sayidie, et Kadafi Ahamada, le chef de service, sont fiers d’accompagner quotidiennement les 250 jeunes déscolarisés pris en charge.

Le dispositif M’Sayidie des Apprentis d’Auteuil a célébré son dixième anniversaire, ce jeudi 15 septembre, au Jardin des Pères à Mamoudzou. Une journée marquée par plusieurs activités réalisées par les jeunes et l’ensemble du personnel avec la collaboration de divers prestataires. L’occasion surtout de faire un point général avec Kadafi Ahamada, le chef de service, et Daniel Ali Attoumani, l’un des coordinateurs pédagogiques.

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En dix ans, le dispositif M’Sayidie est passé de trois à 26 salariés.

Flash Infos : Lancé en 2012, le dispositif M’Sayidie des Apprentis d’Auteuil célébrait ce jeudi 15 septembre son dixième anniversaire. Que vous inspire cette date ?

Kadafi Ahamada : J’ai une pensée toute particulière pour les 250 jeunes, âgés de 10 à 18 ans, que nous suivons chaque année, et dont environ 80-90 d’entre eux arrivent à retrouver le chemin de la scolarisation ! Si ce chiffre est louable, cela reste compliqué de les insérer à partir de 14-15 ans en raison du nombre de places limité dans les établissements scolaires.

Daniel Ali Attoumani : Personnellement, je suis très fier d’assister à ces dix ans et de faire partie de cette association. À l’avenir, j’espère qu’elle continuera de grandir et d’accueillir de nouveaux collaborateurs pour poursuivre la production de supports pédagogiques de qualité. Ici, chacun trouve sa place et le « chef » nous laisse la possibilité de pouvoir mettre en œuvre toutes nos idées et nos projets. C’est une réussite !

FI : Dix ans, ce n’est pas rien en termes de longévité… Comment résumeriez-vous l’évolution du dispositif sur cette décennie ?

K.A. : Actuellement, nous avons 26 équivalents temps-pleins, contre seulement trois en 2012… En 2016, il y a eu la mise en place du financement FSE (fonds social européen) ainsi que la participation du Département. Vous l’aurez compris, il y a eu une importante évolution en termes de moyens. L’argent est souvent le nerf de la guerre, mais il ne faut pas oublier les ressources humaines qui nous ont permis de former une équipe pluridisciplinaire avec un chef de service, une conseillère en insertion professionnelle, des travailleurs sociaux, des formateurs, des intervenants socio-éducatifs…

FI : Avec de tels effectifs, comment procédez-vous au quotidien dans l’accompagnement ?

D.A. A. : Les jeunes accueillis font de la remise à niveau en français et en mathématiques toute la semaine, du lundi au vendredi, revoient les savoirs de base et se familiarisent avec la culture générale, c’est-à-dire tout ce qui est en lien avec l’hygiène, la vie au quotidien…

On parle ici d’un public non scolarisé qui se trouve en situation irrégulière si je peux me permettre ce terme. Si la plupart de ces jeunes sont nés à Mayotte, ils n’ont pas la possibilité d’aller dans une école dite classique. Du coup, nous les accueillons pour leur donner l’opportunité d’avoir les mêmes chances que ceux inscrits dans l’Éducation nationale.

FI : Concrètement, quelles portes de sortie s’offrent à ces jeunes ?

D.A. A. : Soit nous les orientons vers d’autres structures internes ou partenaires, soit nous réussissons à leur faire intégrer un cursus scolaire dans la mesure où nous travaillons en étroite collaboration avec le rectorat, qui réalise les positionnements en amont avec nous. Nous faisons ce lien pour les insérer un maximum dans les écoles de la République.

K.A. : L’espoir fait vivre ! La jeunesse de M’Sayidie doit continuer à garder espoir, il n’y a que comme cela qu’elle arrivera à avancer et que nous réussirons à faire changer la vision de la population. Il ne faut pas retenir que l’aspect négatif, c’est important de ne pas l’oublier.

Le loto du patrimoine apporte « sa pierre à l’édifice »

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L’usine sucrière de Hajangoua, l’une des plus anciennes de Mayotte, fait partie des 18 projets emblématiques des régions retenus par la Fondation du patrimoine et la mission Stéphane Bern cette année. Grâce à cette dernière et à son soutien financier, qui a déjà profité à l’usine sucrière de Soulou, la mosquée de Tsingoni et l’ancien tribunal de Mamoudzou, la Cadema pourra opérer un défrichement de la zone et le déplacement des pièces restantes.

Acheter un ticket pour préserver les monuments mahorais ? C’est possible depuis 2018, et la première édition du loto du patrimoine. Ce dispositif, imaginé par la mission Stéphane Bern et la Française des Jeux afin de récolter des fonds pour la Fondation du patrimoine, bénéficie cette année au projet de la Cadema concernant l’ancienne usine sucrière de Hajangoua, sur le territoire de la commune de Dembéni. Ce site remarquable fait effectivement partie des 100 projets retenus par la Fondation en 2022, mais aussi des 18 « projets emblématiques des régions ». Si la dénomination de cette sélection est assez vague, l’enveloppe y étant dédiée est elle plus parlante.

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Un demi-million pour la Cadema ?

loto-patrimoine-apporte-pierre-edificeC’est en effet l’intérêt premier de ce loto du patrimoine, qui a octroyé plus de 18 millions d’euros aux projets soutenus l’année dernière. Sur le montant du chèque accordé à l’intercommunalité, qui devait être initialement dévoilé ce samedi, Monique Ozoux, la déléguée de la Fondation du patrimoine à La Réunion et à Mayotte, ne livre qu’un maigre indice : « Le montant maximum alloué aux emblématiques est de 500.000 euros, mais la Fondation du patrimoine est un petit financeur, elle va apporter sa pierre à l’édifice. » En effet, le montant global des travaux approche les trois millions d’euros. De quoi débroussailler (ce qui avait été fait en marge de l’événement finalement annulé), décaper, terrasser et effectuer une mise en sécurité du site. Ce dernier est effectivement en proie à des chutes de pierre, à cause de la végétalisation déstabilisant les cheminées.

L’usine sucrière de Hajangoua fête ses 152 ans

Il faut dire que les structures ne datent pas d’hier. Créé en 1870, le domaine sucrier de Hajangoua est l’un des plus anciens de Mayotte. Parmi ses vestiges, on compte par exemple une grande maison de maître, des cheminées, des chaudières, un moteur à vapeur ou des hydroextracteurs. Cet ensemble est abandonné en 1898, à la suite d’un cyclone. Au milieu du XXème siècle, le domaine est occupé par une cocoteraie et une bambouseraie, que l’on peut encore voir aujourd’hui.

Dernière étape des travaux, qui seront suivis par la Fondation du patrimoine, le déplacement des pièces de l’usine. « Il va y avoir un gros travail de valorisation sur ce site, puisque les vestiges seront remis en lumière et déplacés », précise Monique Ozoux. « Ça occupe un pôle important, puisqu’il faut préserver mais aussi valoriser, qu’il y ait des actions sur site, et que la population prenne la mesure de son patrimoine. » La Cadema envisage d’ailleurs d’autres travaux ensuite, comme la réhabilitation de la voie d’accès, un cheminement piéton, un point de vue avec belvédère ou de la signalétique, afin de mettre en valeur ce site historique.

L’ancien tribunal de Mamoudzou, c’est pour bientôt

L’usine sucrière de Hajangoua est le quatrième projet mahorais retenu par la Fondation patrimoine. En 2018, c’est l’usine sucrière de Soulou qui en avait bénéficié, avant de laisser la place à la mosquée de Tsingoni en 2019, et à l’ancien tribunal de Mamoudzou en 2020. Situé au croisement des rues Mahabou et Mgombani, ce dernier a progressivement été transformé en squat plein de graffitis et de déchets en tout genre. Il y a deux ans, c’est encore la Cadema qui est à l’origine du projet de restauration. « Nous n’avons pas de nouvelles récentes du porteur de projet, alors que le prévisionnel indiquait un démarrage des travaux début 2022 », tance la déléguée de la Fondation du patrimoine.

Signée en août 2021, la convention prévoyait un montant total de 174.500 euros pour les travaux de rénovation, retardés par la crise sanitaire. « La subvention de la Fondation est de 25.000 euros pour financer principalement des opérations de sécurisation et de mise en accessibilité du site », déclare Monique Ozoux. La Direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte apportera un autre soutien financier à la Cadema, comme l’affirme Michaël Tournadre, en charge des monuments historiques, de l’architecture et de l’archéologie. « On a une association qui porte un projet dessus, et qui devrait le présenter sur site durant ces journées du patrimoine », précise-t-il. « Il s’agit de restaurer le bâtiment en remettant une charpente en bambou, on s’inscrit donc sur le patrimoine durable. Avec le début des travaux, il devrait normalement y avoir un soutien financier, de notre part et de la part de la Fondation du patrimoine. »

Désormais, « il n’y a plus qu’à ». Et si vous souhaitez aider, achetez un ticket loto du patrimoine, vous aurez une chance d’y voir figurer les vestiges de Hajangoua.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au patrimoine mahorais dans le numéro 1011 de Mayotte Hebdo.

« Il faut du capital en cas de besoins de trésorerie ponctuels »

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Commissaire à la vie des entreprises et au développement productif (CVEDP) à la préfecture de Mayotte, Marjorie Paquet a entamé les discussions aux côtés de Patrick Croissandeau, directeur de l’Iedom.

Une quarantaine de membres du Medef ou de partenaires se sont donné rendez-vous au centre des affaires, situé à Kawéni, mercredi 14 septembre, pour une matinée dédiée au financement des entreprises. Cette thématique, rarement abordée avec les chefs d’entreprise, a permis des échanges instructifs.

« Quand on a organisé cette matinée, on s’est aperçus qu’il y avait peu de temps d’échanges comme celui-là », a noté Carla Baltus, la présidente du Medef mahorais et dirigeante des transports Baltus. Dans la salle de réunion bien remplie du centre des affaires, en plein cœur du centre Maharajah, le sujet du financement a trouvé son public, semble-t-il. Une quarantaine de chefs d’entreprise « et aussi de directeurs financiers » sont venus écouter les conseils distillés tout au long de la matinée.

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Une quarantaine de participants ont répondu à l’invitation du Medef mahorais présidé par Carla Baltus, ce mercredi matin.

Sujet parfois lourd, les différentes interventions ont ainsi été confiées à plusieurs services de la préfecture de Mayotte chargés d’aider l’économie locale comme le Codefi (qui apporte du soutien aux entreprises en difficulté financière), la Dreets (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) ou même la DRFIP (direction régionale des finances publiques). Des organismes de financement ont également été invités, c’était le cas de banques présentes sur Mayotte et du Gip (Groupement d’utilité publique) l’Europe à Mayotte, ce dernier gérant les fonds attribués aux projets soutenus par l’Union européenne.

« La situation est assez compliquée quand l’entreprise vient nous voir »

Avant même que des solutions soient données, les premières interventions ont servi à faire un point sur l’importance du financement dans la vie d’une entreprise. Marjorie Paquet, la commissaire à la vie des entreprises et au développement productif (CVEDP), a ainsi introduit la séance. Celle qui dépend du Secrétariat général des affaires régionales (Sgar) à la préfecture de Mayotte a insisté « sur l’anticipation » et a déploré que les chefs d’entreprise ne demandent conseil « peut-être par fierté » qu’au moment où l’activité est à un stade critique. « Ce que je constate, c’est que la situation est assez compliquée quand l’entreprise vient nous voir. »

À sa droite, Patrick Croissandeau a tenu le même discours. Le directeur de l’Iedom (Institut d’émission des départements d’Outre-mer) est un observateur attentif de la santé économique du territoire. « J’entends de la part des chefs d’entreprise : « Le financement, ce n’est pas pour moi. Je préfère travailler, je n’ai pas besoin de banques ». C’est bien sûr faux. Il faut du capital pour développer l’activité journalière. Il en faut aussi en cas de besoins de trésorerie ponctuels », a-t-il défendu, devant un parterre de chefs d’entreprise déjà bien conscients que c’est au nombre de «+ » sur leurs comptes que dépendent la survie de leurs activités.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes