Dans le cadre de la présidence de la Commission de l’océan Indien par Madagascar, les huit îles (Madagascar, Union des Comores, Maurice, Seychelles, La Réunion, Mayotte, Maldives et Zanzibar) s’engagent à lutter activement contre le réchauffement climatique à travers des projets business concrets, ciblés et les impliquant transversalement.
Les 4 et 5 novembres prochains, ils se réunissent à l’occasion des Assises du développement durable de l’océan Indien du secteur privé, auxquelles sont invités trois pays investisseurs partenaires, le Maroc, les Émirats Arabes Unis et l’Inde. Trois thématiques ont été retenus pour ce rendez-vous : l’économie bleue, la lutte contre le changement climatique et la compensation carbone.
Les Assises délivreront 30 projets ad minima, soit 10 projets par thématique avec des synergies et des combinaisons évidentes entre des projets d’entreprises d’envergure, prêts à déployer, des projets tournés vers l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD) et du Green Deal (pacte vert), et des projets structurants, transformatifs et innovants tournés vers le développement économique durable des îles et de la sous-région.
Comme l’avait prévu la loi Climat et résilience du 22 août dernier, les loyers des logements les plus énergivores, classés F G par le diagnostic de performance énergétique, sont désormais gelés. Entrée en vigueur le mercredi 24 août en métropole, cette mesure doit s’appliquer à compter du 1er juillet 2024 en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte.
En pratique, à l’arrivée d’un nouveau locataire, il est donc désormais impossible pour le propriétaire d’appliquer un loyer supérieur à celui du précédent locataire, quelle que soit la localisation du logement, sur les logements loués vides ou meublés à l’exception des locations saisonnières, et pour les nouveaux baux comme pour les anciens. D’autres dispositions entreront prochainement en vigueur afin d’inciter les propriétaires à réaliser des travaux d’énergie.
Le centre hospitalier de Mayotte est premier parmi les établissements publics de santé de France au nombre d’études promotionnelles financées (en proportion de son effectif évidemment). Rien qu’en 2022, il a accordé 49 financements de diplômes, pour plusieurs millions d’euros : 19 financements de diplômes infirmiers, six cadres de santé, 17 infirmiers spécialisés, cinq préparateurs en pharmacie hospitaliers, deux agents de régulation médicaux (ARM). La plupart des formations étant pluriannuelles, cela est à cumuler avec les nombreuses formations déjà validées au cours des trois dernières années.
En août, les prix à la consommation évoluent de 0.1% à Mayotte par rapport à juillet. Les prix de l’alimentaire augmentent significativement (+ 0.7%), portés essentiellement par les oeufs et produits laitiers, les produits frais, les volailles et les produits céréaliers.
Les prix des services sont également hausse (+ 0.5%), tirés par ceux liés au logement et la restauration. Il en va de même pour les produits manufacturés (+ 0.1%). Ces hausses sont en revanche atténuées par le recul des prix de l’énergie (- 3.4%), lié exclusivement à la baisse des prix des hydrocarbures.
Sur un an, les prix progressent de 5.7 % à Mayotte. Les prix sont entraînés par la forte hausse des produits pétroliers, qui ralentit cependant en août. Cette flambée sur un an est légèrement moindre qu’en France hors Mayotte (+ 5.9%).
La 4ème édition de La Nuit du Droit se tient le mardi 4 octobre, jour du 64ème anniversaire de la Constitution de la Vème République. Dans les régions d’Outre-mer, plus de 23 institutions comptent ouvrir gracieusement leurs portes dans six villes pour sensibiliser le grand public aux principes et aux métiers du droit et d’aller à la rencontre de parlementaires, de magistrats, d’avocats, de notaires, d’universitaires, etc. Les thématiques librement retenues reflètent les grands mouvements de fond qui animent la société à un moment donné de son évolution : l’État de droit, l’environnement, les violences familiales, l’égalité entre les femmes et les hommes, les droits de l’animal et bien d’autres encore…
Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, en partenariat avec le conseil départemental de l’accès au droit de Mayotte, organise un événement intitulé « À la rencontre de la justice » de 15h à 18h. Pour y prendre part, il faut réserver par email à cdad976@gmail.com.
Depuis ce samedi 24 septembre, les commerçantes du marché de Tsoundzou 1 ne peuvent plus vendre leurs marchandises sur place. Le maire de Mamoudzou a pris la décision de le fermer temporairement, pendant un mois, pour des raisons de sécurité et de non-respect aux conditions imposées par la ville. Cependant, les vendeuses se sont rapidement installées ailleurs.
Le nouveau parc de Tsoundzou 1 paraît bien vide depuis le week-end dernier. Quelques enfants y jouent, des personnes âgées s’y retrouvent pour regarder les voitures passer, mais les étals de fruits et légumes exposés tous les jours par les vendeuses sont aux abonnés absents. Et pour cause, un arrêté municipal du maire de Mamoudzou a ordonné la fermeture du marché de Tsoundzou, du 24 septembre au 24 octobre. Dès le samedi à midi, les commerçantes ont dû plier bagage, mais on les retrouve à seulement quelques mètres de là… Tout simplement en face de leur ancien lieu de travail, au bord de la route.
Parmi ces dizaines de femmes, se trouve Rissalati. Derrière ses tas de tomates, de salades et d’aubergines, la mère de famille a encore du mal à digérer la décision prise par Ambidlwahedou Soumaïla. « Ce qui me dérange le plus dans cette histoire, c’est qu’ils ne nous ont même pas prévenues à l’avance. Samedi matin, on nous a dit que l’on pouvait vendre jusqu’à midi seulement, puis ils ne nous ont plus laissées revenir. » Elle affirme avoir subi des pertes puisqu’une grande partie de ce qu’elle vend a pourri.
Elle n’est pas la seule dans ce cas, chaque vendeuse tient le même discours. « Je fais mes achats tous les vendredis pour la semaine d’après. Donc je me suis retrouvée avec des kilos de produits frais et la plupart est partie à la poubelle parce que je ne peux pas vendre normalement », regrette-t-elle, avant d’indiquer gagner environ 50 euros par jour lorsqu’elle s’installait au marché. Désormais, elle aurait du mal à atteindre les 10 euros au quotidien parce que sa clientèle ne vient plus, notamment les restaurateurs qui se fournissaient chez elle et ses collègues.
Mères de délinquants ?
Nul doute que cette fermeture a un impact considérable sur le chiffre d’affaires de ces commerçantes, mais c’est visiblement le prix à payer pour que ces mères prennent en main leurs enfants. Officiellement, le marché est fermé « à cause des différents incidents et agressions perpétrés par certains jeunes de Tsoundzou 1 et Passamaïnty », annonce pour sa part Chaharoumani Chamassi, le directeur de la prévention et de la sécurité urbaine au sein de la commune de Mamoudzou.
Mais les principales concernées ont immédiatement saisi le message. « Ils l’ont fermé pour nous punir parce que le maire dit que ce sont nos enfants qui caillassent les voitures, mais je peux vous assurer qu’aucune d’entre nous ici n’a un enfant délinquant. Si c’était vrai, on ne resterait pas les bras croisés à les regarder agresser les gens », continue Rissalati. Pour cette dernière, cette décision est injuste mais surtout contreproductive. « Si on ne travaille pas pour nourrir les nôtres, c’est dans ce cas-là qu’ils vont finir par descendre dans la rue et traîner avec les vrais délinquants puisqu’ils n’auront rien à manger. Ils n’ont pas pensé à cela… »
Des vendeuses qui comprennent la décision
L’autre raison qui explique l’arrêté municipal est le non-respect des consignes données par la commune chef-lieu. « On leur a dit plusieurs fois de ne plus utiliser des cailloux et des palettes pour étaler leurs marchandises, parce que les jeunes s’en servent pour barrer la route », justifie celui qui est connu comme le Capitaine Chamassi. Mais force est de constater que certaines vendeuses continuent à exposer leurs produits avec ce matériel interdit.
Néanmoins, quelques-unes avouent comprendre et soutenir le parti pris du premier magistrat. « C’est vrai qu’il nous a demandées cela, mais tout le monde ne joue pas le jeu. Alors si on en est là aujourd’hui, c’est uniquement de notre faute », reconnaît Ma Hadidja qui a également son stand de fruits et légumes au bord de la route à Tsoundzou 1. « Ça nous apprendra ! Oui, un mois c’est long et on va souffrir, mais peut-être que comme ça, on retiendra la leçon ! », ajoute sa voisine Djamila. Elles ont désormais trente jours pour se procurer chacune une table pliante, une chaise et une tente si elles veulent revenir au marché.
Selon le chef de la police municipale de Mamoudzou, « les policiers municipaux passent régulièrement pour les chasser, et ils appréhendent l’ensemble de leurs produits pour une destruction ». Cependant, le constat est différent sur le terrain. Les femmes ont d’ores et déjà pris leurs marques sur ce tronçon de route et assurent qu’elles n’ont vu la police municipale qu’une seule fois depuis la fermeture du marché. « C’était le dimanche. Ils nous ont dit qu’on ne pouvait pas rester là et ont pris nos produits. Depuis, ils ne sont plus jamais revenus », précise Ma Hadidja. Alors malgré la poussière et le soleil qui tape, elles affirment toutes qu’elles vont continuer à vendre en bord de route, parce qu’elles n’ont pas le choix.
Un arrêté municipal interdisant la vente à la sauvette sur toute les RN 1 et 2 à Mamoudzou
Ambdilwahedou Soumaïlla semble être bien lancé dans sa lutte contre les vendeurs à la sauvette. Le 3 octobre prochain sortira un arrêté interdisant la vente à la sauvette sur les nationales 1 et 2 en partant de Tsoundzou jusqu’à l’entrée de Majicavo. « Le maire a étendu l’interdiction qui est en application pour [ceux] qui étaient devant le marché de Mamoudzou », indique Chaharoumani Chamassi, le directeur de la prévention et de la sécurité urbaine de la commune. Selon lui, contrairement à ce qui est souvent reproché, ils ne déplacent pas le problème, mais « déstabilisent les vendeurs à la sauvette. On ne peut pas mettre un policier derrière chacun d’entre eux, mais on ne va non plus les laisser vendre sereinement et impunément ».
Le quartier Gnambotiti est composé d’environ 70 d’habitats en tôle. Si une partie des habitants ont quitté les lieux, plusieurs familles sont encore sur place.
Initialement prévue le 13 septembre, l’opération de lutte contre l’habitat indigne au quartier Gnambotiti à Bandrélé a été annulée après le recours de plusieurs habitants toujours sur place. Celui-ci était jugé, ce mardi 27 septembre, au tribunal administratif de Mamoudzou, avant une décision rendue la semaine prochaine.
« Il ne reste que les familles des cinq requérants et une autre », estime Psylvia Dewas. Celle qui est en charge de la résorption de l’habitat illégal pour la préfecture était ce mardi matin, au tribunal administratif de Mayotte. Elle y a défendu le décasage du quartier Gnambotiti à Bandrélé, une opération finalement annulée le 13 septembre dernier à cause d’un recours de quelques habitants.
Cinq requérants s’opposent à la destruction des habitations et ont déposé un recours au tribunal administratif.
En effet, si quelques-unes des 112 personnes recensées sur ce secteur ont préféré partir ou accepté les solutions d’hébergement, d’autres sont déterminées à rester. « Ça fait trente ou quarante ans qu’on habite là », déplore l’une des requérantes, à la sortie de l’audience. Selon l’arrêté préfectoral daté du 6 juillet, « les habitats présentent des risques graves pour la salubrité, la sécurité et la tranquillité publiques, en l’absence notamment de réseau d’alimentation en eau potable, de collecte des eaux usées et des eaux pluviales, de voiries et d’équipements collectifs ».
En outre, la préfecture avance le risque d’inondations sur cette portion de Bandrélé située en bordure de lagon. Un principe de précaution contre les catastrophes naturelles qui a du mal à passer auprès des habitants. « On ne nous l’a jamais dit. Pourtant, la municipalité passe à côté de chez nous tous les jours », attestent-ils. Maître Érick Hesler, l’avocat des requérants, plaide la même chose : « Cela fait 40 ans qu’ils habitent là. D’un seul coup, on leur dit que c’est inondable ! »
Des propositions d’hébergement dès décembre 2021
Dans le recours, les habitants pointaient le manque de propositions d’hébergement en citant l’attestation faite par l’Acfav, l’association chargée de faire l’enquête sociale. Sur celle-ci, il était indiqué que quatre ménages ont accepté les propositions d’hébergement et que quatorze ont refusé. « Ceux que je défends ne sont pas dessus, alors que c’est une obligation légale », stipule leur avocat. « En décembre 2021, ils ont accepté une proposition d’hébergement. Depuis, ils ne sont plus sur la liste », ajoute-il. À ces mots, Gil Cornevaux tique. Le président du tribunal administratif estime que « ça ressemble à de l’obstruction », puisque quelques minutes avant, la préfecture a laissé entendre que cette liste « est évolutive » et peut intégrer d’autres noms.
Le décasage de Gnambotiti était prévu le 13 septembre, soit le même jour que celui de Trereni, un hameau situé sur les hauteurs de Bandrélé. @Prefecture de Mayotte
Sur les propositions d’hébergement, Psylvia Dewas fait remarquer « que certains ont accepté, puis n’ont plus voulu voir les enquêteurs ». Elle rappelle que des places au village Coallia de Tzoundzou II sont toujours disponibles. Prévue six mois, la durée de cet hébergement temporaire peut être rallongée. Un argument qui n’a pas fait mouche. Rejoindre Mamoudzou intéresse peu les habitants qui ont grandi à Bandrélé et dont les enfants fréquentent les écoles de la commune. « C’est compliqué de les faire scolariser ailleurs. Ils ne sont pas forcément pris en cours d’année », dit craindre une mère de famille.
À Mayotte la semaine prochaine, Gil Cornevaux a promis qu’il donnera sa décision à ce moment-là.
Cela fait bientôt une décennie que Mariama Christin se plie en quatre bénévolement pour développer la pratique du football féminin sur l’île aux parfums.
Engagée bénévolement dans le milieu du football depuis 2014, Mariama Christin marque un peu plus de son empreinte l’histoire du sport à Mayotte en intégrant le club des 300 femmes dirigeantes lancé par le comité national olympique et sportif français. La quadragénaire y voit l’opportunité d’approfondir ses connaissances, mais aussi de donner envie à d’autres « mamans » de s’investir dans l’associatif.
Mariama Christin effectue son premier mandat en tant que membre du conseil d’administration du comité régional olympique et sportif.
« Aujourd’hui, je suis complètement devenue accro. Je mange et je dors football ! Il suffit de venir chez moi pour vous en rendre compte », s’amuse Mariama Christin, derrière son sourire communicatif. Cet engouement pour le ballon rond, elle le doit à sa fille Shaana lorsque celle-ci décide à l’âge de huit ans de s’inscrire à l’association sportive Jumelles de Mzouazia. Une structure au sein de laquelle la quadragénaire s’investit bénévolement en tant que dirigeante, vice-présidente puis animatrice fédérale de 2014 à 2019, avant de migrer à la Jeunesse Sportive du Sud.
À force de détermination, la native de Sada réussit à faire son trou dans ce milieu majoritairement masculin. Au point de devenir vice-présidente de la ligue en charge du développement du football féminin et du programme éducatif fédéral, ainsi que présidente de la commission féminine. Fonction qu’elle occupe également au comité régional olympique et sportif, grâce à sa casquette de membre du conseil d’administration.
De multiples responsabilités qui lui vaut sa nomination au Club des 300 femmes dirigeantes, initié par le comité national olympique et sportif français. « Je ne me voyais pas figurer dans un truc pareil », dit en toute modestie la seule Mahoraise présente dans la première promotion de 100 noms divulguée en ce mois de septembre. « Je ne réalisais pas au début… C’est seulement en lisant les e-mails, notamment celui de Brigitte Henriques [la présidente du CNOSF], que j’ai pris conscience de l’importance de mon engagement. »
Première réunion le 22 octobre
Jusqu’en juin prochain, Mariama Christin va suivre des sessions d’accompagnement e-learning et en distanciel, bénéficier d’un coaching personnalisé, et participer à des temps de rassemblement, à l’instar de la première réunion prévue le 22 octobre à la Maison du sport français à Paris. « J’irai avec grand plaisir », s’enthousiasme-t-elle, impatiente d’échanger avec des « dames » qui viennent de disciplines diverses et variées pour leur faire connaître le 101ème département. « C’est une très très bonne idée ! »
À travers cette opportunité, celle qui se fait surnommer « Madame Marie » entend bien « apprendre et approfondir mes connaissances », mais aussi « écouter ce qu’il faut corriger et améliorer chez nous ». « C’est une chance d’aller voir [ce qu’il se passe] ailleurs », résume l’habitante de Bambo Ouest, prête à tout pour défendre des sujets qui lui tiennent « à cœur » tels que la sexualité dans le sport et le travail de l’ombre dans le monde associatif.
Reconnaissance et encouragements
Sans oublier d’apporter « de la reconnaissance et des encouragements aux autres femmes mahoraises » qui sont de plus en plus nombreuses au bord des terrains. En témoignent les 14 mamans présentes lors de l’événement, « À elles de jouer », organisé le 4 septembre dernier au stade de Bandrélé. « Cela commence à venir doucement, mais sûrement. »
De bon augure pour la suite. Pourtant, l’agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles (Atsem) à Mzouazia ne se voit pas – encore – passer la main malgré presque une décennie de bons et loyaux services. « Mes deux enfants, Shaana et Orhane, ont quitté le cocon familial et sont partis en métropole », confie la mère de famille, complètement dévouée auprès des jeunes. « Ils ont besoin de nous et de notre accompagnement. Regardez leur respect à notre égard quand nous nous donnons pour eux ! » Portée par cette mission, la passionnée Mariama Christin ne compte pas ranger son chasuble de « dirigeante » de sitôt.
Pourfendeuse d’une habile diplomatie comorienne nuisible aux intérêts de Mayotte, Estelle Youssouffa inaugure une nouvelle phase dans l’action des responsables politiques du territoire en déplaçant son combat dans les couloirs de l’Organisation des Nations Unies à New-York. À l’occasion de la 77ème assemblée générale de cette organisation qui s’est tenue tout au long de la semaine écoulée, la députée est allée contrer la revendication territoriale comorienne sur Mayotte.
Elle l’avait promis aux Mahorais à diverses occasions et elle a tenu parole ! La députée de la 1ère circonscription législative de Mayotte s’est déplacée au siège des Nations Unies toute la semaine dernière pour porter la voix de l’île aux parfums à l’internationale à l’occasion de la 77ème assemblée générale annuelle de l’organisation. Une semaine d’intense lobbying auprès des diplomates du monde entier pour contrecarrer l’activisme traditionnel de l’État comorien lors de ce rendez-vous annuel et incontournable pour la diplomatie internationale.
Depuis 1975, les chefs d’État et ministres des affaires étrangères des Comores se servent de cette tribune pour revendiquer, inlassablement, l’appartenance de Mayotte à leur pays. « Je suis fière d’être le premier parlementaire mahorais venu à New-York faire entendre aux diplomates la voix de Mayotte et notre choix souverain exprimé plusieurs fois par les urnes à rester Français. » Force est de constater que cette démarche d’Estelle Youssouffa tranche incontestablement avec les habitudes de ses prédécesseurs à l’Assemblée nationale. Elle marque, à coup sûr, un tournant majeur dans la politique mahoraise : la conquête des opinions des pays africains sur le choix de la population à demeurer française dans le cadre d’un statut de département d’Outre-mer.
Alors président du conseil général de Mayotte, Younoussa Bamana avait à maintes reprises avancé la nécessité d’apporter aux États africains un autre éclairage – que le son de cloche comorien – sur cette position assumée des Mahorais en 1975, allant dans le sens contraire des vents des indépendances qui soufflait encore sur le continent. En effet, les leadeurs politiques locaux ont toujours jugé molle la posture adoptée par les diplomates français à l’ONU sur cette question du maintien de Mayotte dans le giron français, se contentant de l’usage du droit de véto dont jouit Paris au conseil de sécurité et de la bienveillance de ses partenaires européens. Si Estelle Youssouffa n’est pas la première à avoir émise cette idée d’exporter la vision mahoraise de ce dossier en ces lieux et ailleurs, l’histoire retiendra qu’elle a été celle qui l’a mise en application.
Mettre en avant les atouts économiques et juridiques de Mayotte
Il s’agit ici d’une stratégie développée par différents candidats au cours de la campagne électorale des législatives de juin dernier, visant à assoir Mayotte dans son environnement régional dans une posture offensive en direction de États désireux d’établir des liens de coopération régionale décentralisée « gagnant-gagnant » avec le 101ème département. Au cours d’un entretien organisé mercredi dernier avec la représentation de la France à l’ONU, Estelle Youssouffa aurait à nouveau signifié son insatisfaction quant à la position de la France face aux revendications comoriennes en appelant à plus de fermeté du Quai d’Orsay et de sanctions contre Moroni. « Il important de souligner la gravité de la crise migratoire alimentée par les autorités comoriennes et instrumentalisée pour leur revendication territoriale sur Mayotte. Les violences quotidiennes dans notre île font écho à une politique d’ingérence et de déstabilisation orchestrée par Moroni », indique la parlementaire à la rédaction de Flash Infos.
Un déplacement onusien marqué par plusieurs rendez-vous de sensibilisation auprès de décideurs et investisseurs présents à cette AG des Nations Unies de l’intérêt des ressources gazières du Canal de Mozambique en cette période de crise énergétique. À Estelle Youssouffa de rajouter : « L’exploitation raisonnée des hydrocarbures de notre région serait une solution durable pour garantir la sécurité énergétique européenne et créer des emplois, générer une croissance locale durable. Je multiplie les rencontres pour valoriser le potentiel économique de Mayotte. » Elle estime par ailleurs que ce travail est indispensable pour mettre en avant les atouts géographiques et économiques ainsi que la sécurité bancaire et juridique qui peuvent attirer les investisseurs à Mayotte.
À souligner également que Mansour Kamardine, député LR de la 2ème circonscription de Mayotte, n’est pas en reste sur cette question d’internationalisation dans la défense du choix français des Mahorais même s’il communique moins que sa collègue. Selon certaines sources, il s’était rendu récemment à Kigali (la capitale du Rwanda), dans le cadre des missions d’une commission parlementaire dont il est membre.
Ce mardi 27 septembre est à marquer d’une pierre blanche pour le régiment du service militaire adapté à la suite de la signature par le colonel Guillaume Larabi d’une convention d’occupation temporaire du domaine public avec la société Albioma Solaire Mayotte, adhérente et certifiée par SOREN, éco-organisme sans but lucratif agréé par les pouvoirs publics pour la collecte et le recyclage des panneaux photovoltaïques usagés.
Désireux d’apporter sa contribution dans la réduction de l’empreinte énergétique, le RSMA souhaite ainsi valoriser son patrimoine immobilier. C’est tout l’intérêt de cette entente puisque l’entreprise gérée par Anthony Lucas compte équiper et exploiter une centrale de production électrique photovoltaïques de 2 mégawatt-crête sur les toits, qui sera raccordée au réseau de transport public ou de distribution d’électricité.
Le bénéfice annuel de ces équipements sera équivalent à la consommation de plus de 700 foyers et permettra d’éviter le rejet de plus de 2.000 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. « L’expertise de la société Albioma et la démarche du RSMA d’être plus respectueux de l’environnement auront permis l’installation de la plus grande superficie d’exploitation photovoltaïque sur toiture à Mayotte. »
La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamooudzou a mis en place la commission amiable de règlement et d’indemnisation (Cari) pour préserver l’activité économique des commerçants et des professionnels aux abords du chantier Caribus. Elle peut d’ores et déjà être saisie par tout professionnel qui constate une perte de chiffre d’affaires consécutive aux travaux engagés à proximité de son établissement depuis au moins trois mois. Pour ce faire, ne pas hésiter à contacter : cari.caribus@cadema.yt. Ce projet est financé par le fonds européen de développement régional et par le REACT-EU, dispositif de relance de l’Union européenne en réponse à la pandémie de Covid-19.
Plus de cent cinquante personnes se sont retrouvées dimanche sur le plateau sportif de Kani-Kéli pour supporter les hommes menés par Mandanga Abdallah face au Sohoa Handball. Une confrontation dominée de la tête aux pieds par l’équipe hôte. « Il y a encore du travail à faire. Nous devons renforcer notre spontanéité devant les buts et être plus incisifs. Cela passe par de la rigueur durant nos séances d’entraînement. L’adversaire du jour nous a causé quelques soucis, mais nous saurons tirer les leçons. D’ailleurs, le week-end prochain, nous affronterons l’équipe de Mamoudzou, nous devrons être vigilants », a noté le coach à la suite de la rencontre. « Nous jouerons sur tous les tableaux durant cette saison. Notre solidarité va être notre force ! Nous respecterons tous nos adversaires, mais nous ne reculerons devant personne », a précisé Bacar Soidri « Amou », le capitaine de Kani-Kéli. En effet, même si le Sohoa Handball a montré une volonté farouche, les locaux ont su faire corps et être solidaires. C’est ainsi qu’ils ont pu décrocher la victoire sur le score de 41 à 27.
Quant à l’équipe féminine de Kani-Kéli, elle a été surclassée par le Handball Club Select 976 de Tsingoni (voir Flash Infos du lundi 26 septembre). « Notre objectif cette saison est tout avant de jouer en prenant du plaisir, mais surtout de mieux nous connaître. Je ne sous-estime nullement nos capacités, mais il faut accepter que nous ayons encore beaucoup de travail à faire. En outre, ce qui est extraordinaire ici, c’est l’esprit famille qui prime. Malgré la défaite, nous reviendrons aux entraînements avec la même joie de nous retrouver », a indiqué Lina Ibrahima, joueuse et secrétaire générale de la ligue de handball.
Depuis l’incendie volontaire qui a dégradé le pont de Dzoumogné en juillet dernier, le travail commun réalisé par le centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) et l’État a convergé sur la seule solution opérationnelle d’urgence et réalisable dans un délai contraint, à savoir l’installation d’un viaduc métallique démontable d’une voie et de plus de 30 mètres de long qui permettra d’éviter de déplacer les réseaux existants et de rétablir la circulation sur cet axe tout en offrant la possibilité d’un passage des lourds jusqu’à 40 tonnes (alors qu’il était limité à 19 tonnes) à l’issue des vacances scolaires qui se termineront le 23 octobre.
Le pont de secours est programmé pour arriver sur Mayotte le 8 octobre depuis son lieu de stockage à La Réunion. D’ici là, des travaux préparatoires sur site sont nécessaires et ont commencé la semaine dernière. Il est indispensable de fermer totalement le franchissement à toute circulation le mercredi 28 septembre entre 20h et 2h ainsi que durant la période du lundi 3 octobre à 6h au 17 lundi octobre à 4h, qui consistera à créer les appuis bétons, à poser le pont, à réaliser les rampes d’accès et à mettre en place tous les équipements (signalisation verticale et horizontale, feux de régulation temporaires, garde-corps, chasse-roue, etc.).
Les travaux de la déviation de Dzoumogné ont démarré avec la phase de création du giratoire Sud et devraient s’achever fin 2022. Ils seront suivis par le préchargement des terres de part et d’autre du futur ouvrage (marché déjà attribué) courant 2023, puis la construction de l’ouvrage de franchissement de la rivière (fin 2023) et celle de la déviation et du giratoire Nord (début 2024). Une fois qu’elle sera en service, le pont de secours actuel sera entièrement démonté ainsi que les deux ouvrages anciens et un nouvel ouvrage avec deux voies de circulation et une passerelle piétonne sera édifié.
Depuis ce lundi 26 septembre et jusqu’au 2 octobre a lieu la 3ème édition de la semaine de la contraception. Dans ce cadre, les acteurs du territoire (associations, communes, institutions, professionnels de santé) en partenariat avec le réseau périnatal de Mayotte et soutenus par l’agence régionale de santé proposent différentes actions de sensibilisation sur la santé sexuelle. Cette semaine est l’occasion de réaffirmer la mobilisation sur le sujet de la santé sexuelle et en matière de contraception.
La contraception représente une avancée majeure pour les femmes, les familles et la société dans son ensemble car elle permet de planifier l’arrivée d’un enfant, dans l’intérêt de la santé de la mère et de l’enfant. En effet, la planification et l’espacement des naissances permet de limiter les risques pendant la grossesse et pendant l’accouchement. La campagne « Ma contraception, Mon choix » s’adresse à l’intégralité de la population, hommes et femmes, en âge de procréer.
Pour trouver des renseignements, vous pouvez vous rapprocher d’un professionnel de santé (sage-femmes, médecins généralistes et gynécologues) et des infirmières scolaires des collèges et lycées ou vous rendre en PMI (protection maternelle et infantile) ou en pharmacie.
Le Réseau Périnatal de Mayotte contribue à la qualité et la sécurité de la prise en charge des femmes enceintes, et mène également des actions de prévention autour de la vie affective et sexuelle chez les jeunes. Tout au long de l’année, l’ARS coordonne et soutient les actions de prévention et de soins en santé sexuelle.
Durant toute la semaine, la PMI propose des consultations de contraception sur tout le territoire, avec le camion de Répéma. Une dizaine d’associations, en lien avec les communes du territoire, sont également mobilisées pour proposer des actions de sensibilisation : interventions en milieu scolaire, ateliers santé sexuelle ou encore tables rondes autour de la contraception.
Le 17 août, de 13h à 21h30, affrontements avec la police, dégradations de véhicules et vols ont eu lieu dans le centre de Kawéni.
Depuis le 17 août 2022, jour des émeutes, les policiers ont interpellé une quinzaine de jeunes. En marge du jugement de deux d’entre eux, ce lundi (voir ci-dessous), le procureur de la République a accepté de faire le point sur la suite judiciaire de cette affaire. Yann Le Bris constate « des profils très variés » parmi les quatorze interpellés.
Les nombreuses images (drone, vidéos prises avec un téléphone portable, caméras de surveillance de la municipalité) ont permis au fur et à mesure l’identification des auteurs des violences de Kaweni, l’après-midi du 17 août 2022. Caillassages de voitures, jets de pierre sur les policiers, vols de scooters, de papiers, incendies de mobilier urbain, la liste des faits commis par « 200 à 300 émeutiers » selon la police est longue comme le bras. « C’était d’une extrême violence. Des centaines ou des milliers de pierres ont volé », raconte maître Érick Hesler, avocat des parties civiles, ce lund, et dont le cabinet est situé à l’espace Coralium, lieu particulièrement touché par les vols et les dégradations ce jour-là. Le procureur de la République, Yann Le Bris, annonce que « quatorze interpellations ont eu lieu. Je retiens une très forte réactivité de la police. Dans les jours suivant les faits, l’identification des auteurs a pu se faire par la police, la population et les victimes ».
La moitié des interpellés sont des mineurs, le plus jeune ayant quinze ans. Le représentant du ministère public note que « les profils sont très variés et ne sont pas ceux dans la délinquance ordinaire. Certains jeunes sont bien insérés, en formation ou lycéens. Il y en a même qui sont issus de familles reconnues ». Selon nos informations, le fils d’un ancien maire de Mamoudzou fait partie des interpellés par exemple. Quant aux mobiles, ils sont confus. « Il y en a qui ont entendu la rumeur d’une interpellation qui s’est mal passée (N.D.L.R. une opération de la police aux frontières avait lieu à Kawéni ce jour-là). D’autres qui voulaient en découdre avant la reprise des cours, ceux qui se greffent pour commettre des violences gratuites ou des vols », énumère le procureur.
Les mineurs en attente de jugement
Le procureur de la République, Yann Le Bris, a retenu « une très forte réactivité de la police » dans ce dossier qui a marqué l’île.
Plusieurs jeunes ont été jugés depuis le 17 août soit en comparution immédiate soit en CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). La peine la plus lourde prononcée a été dix-huit mois de prison dont six avec sursis, tandis que la plus basse est de quatre mois fermes. Yann Le Bris rappelle que ces sanctions sont élevées « puisqu’ils sont primo-délinquants ». Impliqués également, les mineurs qui doivent passer devant le juge pour enfants sont jugés sur un délai plus long. Une première audience doit déterminer s’ils sont coupables ou non, puis une deuxième six mois plus tard sert à fixer la peine à effectuer.
Interrogé sur le nombre d’interpellés bien inférieur aux « 200 » émeutiers estimés, le Parquet concède que « bien évidemment, ils étaient plus nombreux et qu’ils n’ont pas tous été interpellés ». Cependant, il défend l’idée que ceux qui sont passés par le commissariat de police de Mamoudzou avaient un rôle de « meneurs », « étaient particulièrement actifs » pendant les faits du 17 août et « étaient clairement identifiés ».
Une relaxe et une condamnation en comparution immédiate
Ce lundi, une nouvelle audience en comparution immédiate a permis de juger deux jeunes de Kawéni. Le premier est un Comorien de 23 ans lié à une dizaine de dégradations de véhicules, trois de deux-roues et surtout à des jets de pierre contre les forces de l’ordre. « Je suis sorti du travail. Un ami m’a dit qu’il y avait le bazar à Kawéni. On est allés voir. J’ai lancé deux pierres. Comme on m’a dit qu’il y avait des drones, je suis rentré chez moi », se défend-il, ce lundi, au tribunal judiciaire. Mécanicien et sans titre de séjour, il partage un logement de Bandrajou avec des amis, après avoir vécu chez son frère à son arrivée à Mayotte en 2017.
Son acolyte a un profil tout autre puisqu’il est Français et vit chez ses parents. C’est même son père qui l’a livré à la police. Le jeune homme de 19 ans est jugé pour le vol d’un scooter et de papiers administratifs. « Le rôle de l’institution judiciaire est de punir sévèrement par de la prison ferme », estime le ministère public dans ses réquisitions. Il demande deux ans de prison pour le plus âgé et six mois pour le deuxième. Leur avocate, maître Kassurati Mattoir s’offusque que « la qualification de la réunion soit utilisée pour mettre tout le monde dans le même bain ». « Le secteur a été quadrillé. On sait qui a fait quoi », poursuit-elle, relevant qu’il n’y a «aucun élément qui les lie aux événements » et que l’un comme l’autre n’ont pas de casier judiciaire. Le tribunal correctionnel a reconnu coupable d’une partie des faits le plus vieux et l’a condamné par décision contradictoire à dix-huit mois de prison dont douze avec sursis. Le plus jeune a été relaxé, les juges ont estimé que sa participation «aux faits précis » ne peut être établie. Une audience sur les intérêts civils est programmée au 1er décembre.
Patrick Croissandeau, le directeur de l’Iedom, indique que « les billets de 50 euros circulent plus à Mayotte qu’ailleurs ». Une coupure autant utilisée pour les événements culturels que sous forme d’épargne stockée au sein des foyers.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’Agence française de développement (AFD) et l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) ont diffusé ce lundi 26 septembre quatre publications pour relater les évolutions macroéconomiques de Mayotte, dix ans après la départementalisation. Une analyse réalisée dans le cadre du partenariat pour les Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer.
Depuis sa départementalisation en 2011, Mayotte fait face à de nombreuses mutations : forte croissance démographique, fiscalité, développement des emplois publics et du tissu productif, accès aux financements européens… Un ensemble d’indicateurs analysés dans le cadre du partenariat pour les Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer et présentés ce lundi 26 septembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’Agence française de développement et l’Institut d’émissions des départements d’Outre-mer pour « rendre l’image la plus complète des enjeux économiques du territoire ».
L’évolution macroéconomique
Premier élément : le produit intérieur brut augmente d’environ 7.5% chaque année entre 2011 et 2019, soit un rythme trois fois plus élevé que celui de la France, et s’établit à 2.660 millions d’euros. Alors oui, cette forte croissance permet à Mayotte de réduire progressivement l’écart de développement économique avec le niveau national, mais la convergence en matière d’activité économique ralentit depuis 2016.
Pour preuve, le PIB par habitant est 3.7 fois inférieur à la moyenne nationale. Ceci s’explique par un taux d’emploi deux fois plus faible… Seulement 32% des personnes âgées de 15 à 64 ans travaillent en 2021, contre 66% en Hexagone (voir plus bas). Si le revenu disponible s’élève à 7.200 euros, les inégalités se creusent lourdement ! Les 10% des Mahorais les plus aisés ont un niveau de vie plancher 6.8 fois supérieur au niveau de vie médian de la population en 2018.
Par ailleurs, le secteur public continue d’occuper une place prépondérante dans les richesses créées (62% du PIB en 2019). Heureusement, le tissu associatif se développe : la valeur ajoutée des sociétés marchandes est en hausse de 75% entre 2011 et 2019. Multiplié par sept sur la période, l’investissement des entreprises constitue un moteur important de la croissance économique, avec notamment une accélération depuis 2017 et le début de grands projets d’aménagement (agrandissement du port et de l’aéroport, nouveaux parcs de logements).
L’activité et le système bancaire
Les établissements de crédit installés localement dominent le marché bancaire mahorais et concentrent 81.8% du total des concours octroyés aux agents économiques. Sur le terrain, l’île aux parfums connaît une évolution lente en termes d’infrastructures, avec 39 guichets (un pour 7.635 habitants) et 74 distributeurs automatiques fin 2021.
Les publications proposées par Loup Wolf, le directeur interrégional de l’Insee, et Ivan Postel-Vinay, le directeur de l’AFD, permettent d’analyser « dix ans d’indicateurs économiques ».
Depuis 2011, les Mahorais ont de plus en plus recours aux services bancaires. En témoignent l’ouverture de 60.000 nouveaux comptes en dix ans et le triplement du nombre de cartes bancaires (147.217 unités contre 56.232). Pour autant, la monnaie fiduciaire reste le moyen de paiement préférentiel : l’entrée et la sortie de billets aux guichets de l’Iedom explose (+81%).
Les crédits accordés aux entreprises, aux ménages et aux collectivités atteignent respectivement 601.9 millions, 582.8 millions et 210 millions d’euros en 2021. Petite particularité propre au 101ème département, les crédits à la consommation enregistrent des taux de croissance beaucoup plus élevés (jusqu’à +19.3% en 2016) que ceux des crédits immobiliers (le maximum à +10.1% en 2015).
Enfin, le nombre d’incidents de paiement diminue sensiblement sur la période (1.244 personnes interdites bancaires en 2021 contre 1.700 en 2011), malgré l’augmentation de la population bancarisée. Une succession de constats qui fait dire à Patrick Croissandeau, le directeur de l’Iedom, qu’il y a « une appropriation des systèmes et des outils » sur le territoire.
L’emploi et le chômage
En 2021, 51.500 personnes occupent un emploi au sens du Bureau international du travail, soit 17.600 de plus qu’en 2009. Un dynamisme porté par la fonction publique qui recense 21.491 agents au deuxième trimestre de l’an dernier. À titre d’exemple, le Département concentre plus de 40% de l’emploi territorial alors que la moyenne nationale se situe autour de 19%.
Avec pas moins de 3.700 emplois salariés créés entre 2017 et 2019, soit davantage qu’au cours des huit années précédentes (2.600), les entreprises du secteur privé prennent petit à petit le relais, même si elles n’embauchent à l’heure actuelle que 11% des habitants en âge de travailler.
Pour autant, le chômage atteint des scores vertigineux : 30% de la population active depuis 2016 (22.000). En 2021, le taux d’emploi des femmes de manière générale s’élève à 25% et celui des 15-29 ans à 14%. Fait inquiétant au vu de l’âge de la population, 25.000 jeunes ne sont ni en emploi ni en études ni en formation…
Les collectivités locales
« La départementalisation a rebattu les cartes de la fiscalité », indique Anne-Gaël Chapuis, la directrice adjointe de l’Agence française de développement. Pour rappel, l’application de la fiscalité de droit commun remonte au 1er janvier 2014. Une mise en place qui permet au secteur communal mahorais de voir ses recettes d’exploitation passer de 98 millions d’euros en 2011 à 247 millions d’euros en 2020 et ainsi disposer des mêmes ressources que ses homologues domiennes.
Par contre, le faible niveau de revenus de la population et l’existence d’un foncier coutumier collectif non formalisé freinent les rentrées fiscales du conseil départemental, qui s’accroissent progressivement depuis 2015. Non négligeable, le rendement de l’octroi de mer (une taxe prélevée à la fois sur les importations et exportations de marchandises et sur la production locale) s’avère deux fois inférieur à celui de la moyenne des départements et régions d’Outre-mer, en raison du pouvoir d’achat des Mahorais et du tissu économique local majoritairement constitué de petites entreprises informelles.
Si la masse salariale croit fortement (+8% de 2011 à 2020), sous l’effet conjugué de nombreux recrutements, des revalorisations salariales et de l’embauche de contractuels sur des fonctions d’encadrement ou en substitution d’emplois aidés, les collectivités territoriales font encore face à un déficit de cadres pour piloter les politiques publiques et superviser les agents de catégorie C.
Par ailleurs, elles investissement davantage depuis 2018 pour atteindre 203 millions d’euros deux ans plus tard. « Ça a pris un peu de temps », admet Anne-Gaël Chapuis. Un quart des dépenses communales (26%) porte sur la construction et la rénovation d’écoles primaires. Arrivent ensuite les routes (20%) et les équipements culturels, sociaux et sportifs ou les aménagements d’espaces publics (12%).
Pour tenter de rattraper leur retard structurel et d’accélérer les opérations d’investissement, les collectivités locales jouissent d’une plateforme d’ingénierie financière rattachée à la préfecture pour l’appui aux projets financés par l’État et d’un groupement d’intérêt public pour l’appui au montage, l’instruction et le suivi des projets soutenus par les fonds européens.
Le régiment du service militaire adapté, le RSMA, a franchi une étape de plus. Il vient d’ouvrir une nouvelle antenne à Kawéni, au centre Maharajah, dans le but de se rapprocher de la jeunesse mahoraise. Ce lundi 26 septembre a eu lieu l’inauguration des locaux en présence du préfet et des partenaires. Le colonel Guillaume Larabi, chef de corps du RSMA, nous explique l’intérêt de ce rapprochement avec la commune chef-lieu.
Flash Infos : Pourquoi ouvrir une antenne du RSMA à Kawéni ?
Colonel Larabi : Pour la première fois depuis la création du RSMA à Mayotte en 1988, nous nous installons à Mamoudzou et nous avons fait le choix de Kawéni pour être au plus près de la jeunesse mahoraise, mais également de nos partenaires. Nous savons que c’est le poumon économique et social de l’île. Cela nous permet d’avoir un contact physique et adapté. En faisant la moitié du chemin vers les jeunes, nous allons réduire la distance. Il est parfois très délicat pour eux de payer les 4-5 euros de taxi jusqu’à Combani. Avec cette antenne, nous allons pouvoir démystifier cela, être plus proche d’eux, avoir des permanences. La base reste à Combani, mais Kawéni est un lieu d’accueil pour les jeunes. Nous allons les renseigner et faciliter leurs démarches administratives.
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FI : Comment va-t-elle fonctionner ?
C.L. : Il s’agit d’une maison de service militaire adapté. Il y aura trois personnes en permanence et le commandant Christophe Toussaint va gérer le pôle. Il sera secondé par un caporal qui apportera sa connaissance de Mayotte. Ils vont travailler comme un détachement de liaison, à la fois avec l’état-major, mais également avec l’ensemble des compagnies. Ils vont répondre aux objectifs de recrutement, de formations et d’insertion sociale et professionnelle.
FI : Le RSMA joue un rôle important dans l’insertion professionnelle des jeunes à Mayotte, mais jusqu’à quel point ?
C.L. : Le RSMA veut répondre à l’ensemble des défis de Mayotte pour cette jeunesse. C’est chacun, dans sa spécialité, que nous pouvons travailler ensemble et être complémentaires. Depuis dix ans, le RSMA a triplé ses effectifs. Aujourd’hui, il a cinq compagnies, dont deux nouvelles datent de juillet dernier. Nous créons cette maison du SMA tout en ayant à l’idée d’ouvrir un détachement dans le sud de l’île à 200-250 volontaires parce que les besoins sont là, parce que c’est une réponse pour accompagner le développement de Mayotte et les jeunes vers la réussite. Nous avons déjà une vingtaine de formations proposées, nous accueillons 850 volontaires. Nous avons 82% d’insertion professionnelle. Soit ils vont en emploi, soit ils reprennent les études. Nous avons aussi des sections particulières qui s’adaptent aux besoins de chacun pour avoir des formations personnalisées.
Le 11 mai 2016, une dizaine de jeunes ont stoppé un bus dans le centre de Passamaïnty. Dans le cadre d’une vengeance, l’un d’eux est monté et a asséné plusieurs coups de couteau au surnommé « Pilou », sans toutefois lui donner la mort. La bande issue d’un même quartier de Doujani est jugée devant la cour d’assises de Mayotte, jusqu’à jeudi.
« Je vais le tuer dès que je le trouverais », avait annoncé celui qui a porté la plupart des coups. Le mercredi 11 mai 2016, en début d’après-midi, alors que le bus scolaire est parti du lycée de Chirongui arrive à Passamaïnty, un passager a demandé qu’un arrêt soit marqué pour qu’il descende. La conductrice s’est exécutée sans se douter qu’une dizaine de jeunes entre 16 et 19 ans attendaient ce moment pour encercler le véhicule. Tout était planifié à l’avance. L’un s’est emparé des clés, un autre du téléphone portable de la conductrice. Celui chargé d’identifier « Pilou » dans le véhicule d’une vingtaine de places a fait signe à deux autres qui sont montés dans le bus armés respectivement d’un couteau et d’un bâton pour s’en prendre à la victime. « Ils lui ont donné plusieurs coups au thorax, à l’abdomen et au crâne », détaille Cyril Auzoux, le président de la cour d’assises de Mayotte, ce lundi. Âgé de 17 ans à l’époque, « Pilou » est emmené à l’hôpital où il est placé en réanimation. C’est son cousin qui va permettre à la police d’identifier de possibles auteurs. En effet, quelques jours avant, la victime qui habite M’gombani avait déjà croisé la bande dont la plupart des membres habitent quartier Mlimani à Doujani. Il avait même frappé leur chef pour une histoire de vol. Désireux de se venger, ce dernier avait alors monté une opération en ciblant les transports scolaires. Grâce un jeune du même village qui prenait le même bus que la victime, il a alors pu mettre en place un guet-apens à Passamaïnty, là où ils pensaient être moins reconnus.
Les rôles de chacun à déterminer
Pendant les quatre jours du procès, les débats doivent permettre de déterminer la présence et surtout le rôle de chacun dans la tentative d’assassinat. Et ce sont davantage les complices qui devront apporter des éléments car l’auteur des coups de couteau est le seul à avoir admis son geste lors de son interpellation et n’a pas dévié depuis. Selon le directeur d’enquête, il ne fait aucun doute qu’il s’agit du chef de la bande. « ça se voit à la façon dont ont été conduites les opérations de perquisition chez lui, il y a eu des violences urbaines à chaque fois. D’autres mis en cause parlent de lui avec craintes et d’autres témoignages du quartier confirment ce rôle », explique le policier. Sur le premier fait, maître Abdel-Lattuf Ibrahim, l’avocat du principal accusé âgé de 25 ans aujourd’hui, explique que des violences contre les forces de l’ordre dans ce quartier sont habituelles. « Je m’inscris en faux. En tout cas, ce n’était pas comme ça à l’époque où j’étais à Mayotte. C’est la seule fois où ça s’est passé comme ça. Les autres fois, j’y suis allé seul ou avec un interprète et je n’ai jamais eu de problèmes », fait remarquer l’enquêteur.
Les six autres prévenus écoutent avec attention (deux autres qui avaient moins de quinze ans ne sont pas jugés par les Assises, deux ne se sont pas présentés au tribunal judiciaire et un dernier a été renvoyé aux Comores avant son inculpation). Ils savent que ça sera bientôt le tour d’expliquer ce qu’ils faisaient ce jour-là. A noter qu’un seul est détenu dans cette affaire, il a été arrêté à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) alors qu’il avait interdiction de quitter le territoire mahorais.
Le président de la cour d’assises a rappelé à l’auteur des coups qu’il risque, ce jeudi, une peine de prison allant jusqu’à la perpétuité. Les autres peuvent prendre vingt ans, voire trente si les jurés ne retiennent pas l’excuse de minorité.
Le mardi 20 septembre de 13h à 22h se sont tenues les épreuves écrites du concours de Gardien de la Paix au stade de Labattoir en Petite-Terre. Organisée par le pôle recrutement du service administratif et technique de la police nationale, la session de septembre a vu près de 180 candidats se pencher sur les différents sujets, dont des tests psychotechniques et des cas pratiques.
La première campagne « Naridzi Tundé » organisée ces deux dernières semaines par l’agence régionale de santé a permis à plus de 10.000 personnes d’avoir accès à une offre de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle. Le succès de cette première campagne massive a permis d’enclencher une amélioration du diagnostic précoce et de la connaissance par la population de ces maladies, tout en assurant une diffusion large des messages de prévention et de sensibilisation associés.
6.845 personnes ont pu se rendre dans les stands mobiles et les centres médicaux de référence du centre hospitalier de Mayotte et 3.216 ont pu bénéficier de cette offre dans les entreprises volontaires.
Les personnes positives au dépistage ont d’ores et déjà été invitées à consulter un médecin pour obtenir une confirmation de leur diagnostic. La réalisation de cette consultation dans les semaines à venir est essentielle afin de débuter une prise en charge.
Dans cette optique, et à partir du 26 septembre, l’offre de consultation sera renforcée pendant six semaines dans les centres médicaux de référence du CHM. Des consultations sans rendez-vous seront disponibles tous les jours de 7h à 14h, et assurées par un binôme médecin et infirmier de la réserve sanitaire. En parallèle, il est toujours possible de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste qui effectuera cette consultation.