Le faré de Koungou vient d’être distingué du prestigieux prix national de la construction bois catégorie innovation sociale. Édifié en 2020, il est distingué comme un exemple créatif et innovant d’architecture frugale. Plus de 500 candidatures ont été déposées.
« Je dis ma grande fierté de voir notre territoire, à travers cette réalisation, récompensé et valorisé. Nous avons besoin qu’on parle aussi de ce qui va bien, des belles choses qui existent à Mayotte. Cette reconnaissance distingue notre territoire et je ne peux que m’en réjouir », a partagé sur sa page Facebook Echati Issa, la conseillère départementale de Koungou.
Le dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale (DEMOS) démarre le 17 octobre prochain à Mamoudzou. Financé à plus de 50% par plusieurs ministères, dont celui de la culture, initié et coordonné par la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, ce projet contribue à favoriser l’accès à la musique classique par la pratique instrumentale en orchestre.
Dans ce cadre, la ville chef-lieu lance un appel à candidature pour les 15 places disponibles. Les jeunes sélectionnés bénéficieront du dispositif durant trois ans et pratiqueront la musique en orchestre aux côtés d’autres jeunes issus de six autres communes mahoraises coordonnées par l’office culturel départemental.
Répartis en groupe de 15 par familles d’instruments (cordes, bois, cuivres), les enfants apprendront à jouer des instruments à raison de quatre heures par semaine en moyenne complétées par des temps de stage durant les vacances scolaires. Dès le début de l’apprentissage, ils se regrouperont en orchestre symphonique une fois par mois sous la direction d’un chef d’orchestre. Durant toute la durée de l’apprentissage, tout est mis en œuvre pour que les enfants puissent pleinement profiter de cette expérience. À la fin du cycle, ils auront acquis des bases techniques pour se préparer au jeu en orchestre afin, pour nombre d’entre eux, d’entrer dans un conservatoire.
Les places sont ouvertes aux jeunes âgés entre 7 et 9 ans, scolarisés et résidant à Mamoudzou, relevant des dispositifs sociaux (le relevé d’imposition des deux parents sera demandé), et ayant la possibilité de pouvoir voyager en métropole à l’issu des trois ans de formation pour le grand concert final.
Les personnes intéressées doivent adresser un email au plus tard le 10 octobre à 12h à c.fatou@mamoudzou.yt et a.taandhuma@mamoudzou.yt afin d’être recontactées pour l’entretien de motivation. La direction de la culture située à la place Zakia Madi (ancienne place du marché) se tient à la disposition des intéressés pour toute information complémentaire.
L’office culturel départemental et le Département, en partenariat avec les communes d’Acoua, de Dembéni et de Mamoudzou, organisent la troisième édition du festival de Mayotte, du lundi 17 au samedi 22 octobre prochains.
À l’affiche cette année, les artistes internationaux Ali Kiba le jeudi 20 et Gilbert Montagné le samedi 22. Une vingtaine d’artistes locaux et une trentaine d’associations culturelles sont également au programme.
L’évènement débutera à Acoua, sur la place de l’ancien plateau, le lundi 17 octobre avec des mbiwi et chigoma géants, de 15h30 à 21h30. Le lendemain, le festival se poursuivra au plateau sportif de Dembéni avec une scène de théâtre et de danse de 19h à 21h30. Enfin, du mercredi 19 au samedi 22 octobre, quatre soirées de concerts sont programmées au parking du marché couvert de Mamoudzou, de 18h30 à 23h.
La 8ème réunion plénière du conseil maritime ultramarin de bassin Sud océan Indien s’est tenue ce jeudi 6 septembre à Saint-Denis. C’est Zamimou Ahamadi qui s’y est rendue pour représenter le conseil départemental. Elle s’est attachée dans son propos à rappeler les nombreux défis que Mayotte doit relever pour sa façade maritime : protection du littoral, de l’environnement (pollution terrestre), développement des activités portuaires, de tourisme maritime ou de formation aux métiers de la mer.
Sujet également au cœur de son intervention : la pêche. Elle a rappelé que le 101ème département était le plus démuni en matière de collecte de données de pêche ou d’infrastructures. « Une situation déplorable quand les autres régions ultrapériphériques ne sont pas logées à la même enseigne. Les autorités régionales de l’État doivent donc nous faire part des mesures adoptées pour répondre à l’urgence de la situation de la pêche et des pêcheurs », a-t-elle défendu.
Sous l’autorité des préfets de La Réunion, de Mayotte et des Terres austral et antarctiques françaises, le CMUB SOI associe des élus, des représentants des entreprises et des salariés, des associations, des scientifiques pour échanger sur les grands axes de la politique maritime. Celle-ci est formalisée dans un document stratégique construit autour des problématiques de protection de l’environnement, de prévention des risques, de recherche et de sensibilisation des populations, et bien sûr, de développement durable des activités économiques.
Le collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en Action) invite ses militants et sympathisants de La Réunion à participer à un « Chidjabou ya Maoré » (Une prière pour Mayotte) qui aura lieu ce samedi 8 octobre au front de mer de Saint-Denis de 7h à 18h.
Le moment tant attendu se déroulera de 13h à 14h tandis que le reste de l’après-midi sera consacré à une succession de prises de parole pour réfléchir à des solutions pour la sécurité dans le 101ème département.
Si quelques-unes des 112 personnes recensées sur le quartier de Bandrélé ont préféré partir ou accepter les solutions d’hébergement, cinq familles étaient déterminées à rester et ont déposé une requête quelques jours avant le décasage prévu initialement le 13 septembre. Etudié la semaine précédente par le tribunal administratif de Mayotte, le dossier n’a pas reçu de réponse favorable du juge, Gil Cornevaux, ce jeudi 6 octobre. Celui-ci a penché en faveur des arguments de la préfecture de Mayotte et rejeté les requêtes des derniers habitants de ce quartier situé en bordure du lagon. Le décasage aura donc bien lieu et l’exécution de l’arrêté préfectoral ne serait qu’une question de jours ou de semaines maintenant.
(De gauche à droite) Anrifia Ali Hamadi, présidente de l’Asca, Nadjlat Attoumani, présidente de l’Amalca, le Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, et l’Aumônier régional, Saïd Ali Mondroha, lors de la signature de la convention, ce jeudi 6 octobre, au bureau du Grand cadi à Mamoudzou.
En plein mois de sensibilisation au cancer du sein, appelé plus communément « Octobre Rose », le Conseil cadial de Mayotte a paraphé, ce jeudi 6 octobre, une convention de partenariat avec l’Asca et l’Amalca. Ces deux associations locales, qui aident les malades atteints d’un cancer, comptent sur l’autorité religieuse pour briser certains tabous.
« Je préconise quand on est malade d’aller voir son médecin et ne plus aller voir de marabouts », proclame Mahamoudou Hamada Saanda, ce jeudi 6 octobre. Le Grand cadi de Mayotte veut en finir avec ce réflexe pris par certains malades d’avoir recours à la sorcellerie en guise de traitement, et il le fait savoir. À ses côtés, l’aumônier régional Saïd Ali Mondroha, ainsi que les présidentes de l’Amalca et l’Asca, approuvent le message. Ensemble, ils viennent de signer une convention de partenariat dans les locaux du Grand Cadi, à Mamoudzou. Celle-ci a plusieurs buts, notamment que les cadis fassent connaître davantage les associations ou que des événements conjoints puissent être organisés.
Nadjlat Attoumani et Anrifia Ali Hamadi espèrent que leurs associations respectives bénéficieront d’un coup de pouce des cadis pour aider les malades.
Cette entente va permettre de faire aussi un grand pas en avant dans la libération de la parole, selon la dirigeante de l’Amalca (pour Association mahoraise pour la lutte contre le cancer), Nadjlat Attoumani. « La maladie est encore taboue dans la société mahoraise. Dans la religion, on ne doit pas dire ce qu’on a, se mettre en avant », regrette-elle, rappelant qu’elle se trouvait elle-même démunie quand elle a appris qu’elle avait un cancer du sein. Une fois confronté à la maladie, il devient souvent difficile de trouver quelqu’un avec qui parler. Sa structure, basée dorénavant dans le quartier de M’Gombani, organise des activités telles que des événements, des groupes de parole ou des ateliers maquillages.
Autre organisme, l’Asca (Association des soignants contre le cancer) est davantage animée par des professionnels de santé comme son nom l’indique. « On essaie de trouver des solutions par rapport aux évasan (évacuations sanitaires). C’est souvent compliqué pour le patient. On [lui] annonce en même temps qu’il est malade, qu’il doit être transféré vers La Réunion et qu’il va devoir quitter sa famille », explique Anrifia Ali Hamadi, la présidente. Afin de faciliter les voyages, son association a créé des kits qui ont été distribués aux cadis à l’issue de la signature, ce jeudi matin.
« Visiter les malades fait partie de notre religion »
Pour le Conseil cadial, signer un tel partenariat est tout aussi logique, l’autorité religieuse a toujours un poids important dans la société mahoraise et « visiter les malades fait partie de notre religion », fait remarquer le Grand cadi. Car mêler sa foi et la santé, ce n’est pas incompatible sur le territoire. Des aumôniers sont, par exemple, déjà présents au centre hospitalier de Mayotte. Ils y pratiquent les rites funéraires, font des prières avec les familles ou écoutent les patients qui désirent se confier.
Ahamada Bacar, aumônier du centre hospitalier de Mayotte, sert ainsi d’interface entre les différentes cultures et la médecine moderne. « Aux Comores, c’est mal perçu d’annoncer à un malade, il faut d’abord que la famille soit au courant avant lui. Ici, on sait bien que c’est le premier concerné qui doit d’abord savoir », donne comme exemple ce religieux polyglotte. « Le cancer, les gens l’associent tout de suite à la mort. Alors qu’on peut guérir et vivre plusieurs années avec. » Sa présence dans un milieu où le vocabulaire médical prédomine rassure, tout comme la possibilité de garder un lien précieux avec la religion. La présence des cadis au CHM doit d’ailleurs se renforcer avec le nouveau partenariat.
« Souvent, les patients n’osent pas sortir leur Coran. Ils pensent que comme ils sont dans un pays laïc, ce n’est pas autorisé. Alors que c’est un droit le plus strict », note également l’aumônier avec un sourire.
Mohamadi Madi Ousseni, le maire de Chiconi, souhaitait un réaménagement de la plage pour que « les visiteurs puissent se stationner et être reçus dignement ».
Les travaux sur la plage de Sohoa ont débuté en juin dernier. Au total, une trentaine d’ouvriers s’affairent pour créer des places de stationnement, des espaces de sport et de loisirs ainsi que trois lieux de restauration. Deux millions d’euros sont investis dans ce projet.
Par deux, les ouvriers déposent les dalles en béton qui constitueront la nouvelle place surplombant la plage de Sohoa. Accompagnés par le bruit des tractopelles, qui poursuivent les travaux de terrassement, et sous l’oeil du maire de Chiconi, venu voir l’avancée du chantier. Depuis le mois de juin, le front de mer est en plein réaménagement. « Il n’y avait jamais eu de restructuration sérieuse sur ce site. La plage de Sohoa fait partie des plus fréquentées de Mayotte donc on a estimé qu’il fallait créer des places de stationnement pour que les visiteurs puissent être reçus dignement », explique Mohamadi Madi Ousseni, le premier magistrat de la commune.
Au total, une trentaine d’ouvriers se relaient sur le chantier depuis quatre mois.
Des aires de jeux et trois sites de restauration
Depuis quatre mois, une trentaine d’ouvriers se relaient pour effectuer les travaux d’assainissement du réseau, la pose des dalles ou encore la plantation d’arbres. À côté des 70 nouvelles places de stationnement, le lieu accueillera trois sites de restauration, des toilettes publiques, des aires de jeux avec des toboggans pour les enfants et même un terrain de pétanque. « Le lieu accueille également de nombreux scolaires, du lycée de Sada, de Kahani ou du collège de Chiconi. Nous allons donc également intégrer un terrain de beach volley pour leurs activités sportives », ajoute le maire, à deux pas d’un groupe d’élèves qui courent justement sur le sable.
Deux millions d’euros investis dans le projet
Au total, deux millions d’euros sont investis dans ce projet. Un investissement pris en charge à 50% par la ville de Chiconi. L’intercommunalité et le conseil départemental complètent cette enveloppe. Prévue initialement fin novembre, la livraison est finalement programmée pour fin décembre. Mais la municipalité anticipe à nouveau des retards. « Nous avons eu de grandes difficultés à trouver un ingénieur et à compléter l’équipe technique de la municipalité. Nous venons juste d’accueillir de nouvelles recrues, ce qui nous permettra d’assurer un meilleur suivi du chantier », assure Madi-Boinamani Madi Mari, le directeur général des services (DGS) à la mairie de Chiconi. Cinq entreprises travaillent sur place. « Mais certaines ont des difficultés financières, liées à un manque de trésorerie et d’autres rencontrent des problèmes d’approvisionnement de matériaux. Ce qui provoque inévitablement des retards. La construction des structures de restauration aurait déjà dû commencer », déplore le DGS.
Avant le réaménagement, le site accueillait deux bars de plage, délogés pour le début des travaux. Selon la mairie, un appel à projets sera lancé prochainement afin d’attribuer la gestion des trois nouveaux lieux de restauration. « Les personnes qui étaient précédemment installées sont invitées à déposer un dossier », souligne Mohamadi Madi Ousseni qui ne précise pas de date concernant le lancement de cet appel à candidatures. Plusieurs porteurs de projets se seraient pour autant déjà rapprochés de la municipalité pour manifester leur intérêt.
Le gérant de l’ancien bar de plage « Chez Madar » démuni
« On m’a demandé de partir en cinq jours, juste avant que les travaux démarrent », déplore Haidar Boinali, gérant du bar-restaurant « Chez Madar », qui avait installé un camion et une cuisine sous une structure en bois, sur la plage. Son véhicule a été déplacé mais la structure en bois et en tôles a été détruite. « On m’a également pris des tables, des chaises et j’ai perdu une partie de mon stock », assure le gérant. L’autre bar, installé dans des conteneurs, a été détruit également. Haidar Boinali attend désormais l’appel à projets de la ville de Chiconi avec impatience. « J’espère avoir une place dans les nouveaux espaces de restauration, mais je n’ai aucune nouvelle de l’appel à candidatures de la mairie », regrette-t-il.
Yann Le Bris, procureur de la République, a vu une libération de la parole concernant les violences sexuelles sur les mineurs.
Au tribunal judiciaire de Mamoudzou, les affaires de violences sexuelles sont de plus en plus nombreuses, grâce notamment aux signalements faits par le rectorat de Mayotte ou le centre hospitalier. Le procureur de la République, Yann Le Bris, constate aussi une libération de la parole dans les familles.
Flash Infos : Est-ce que les affaires de violences sexuelles sont récurrentes au tribunal ?
Yann Le Bris : Oui, ça l’est. Et on voit une amélioration de la remontée d’informations, notamment de la part de partenaires. Je pense au rectorat de Mayotte, aux associations et au centre hospitalier qui a désormais une psychologue et une infirmière pour faire le lien avec la justice. Dans l’année, on a plusieurs centaines de signalements en lien avec les violences sur mineurs. Ça peut être à caractère sexuel ou des violences physiques. Il y a aussi une libération de la parole, surtout chez les mères de familles. Elles accompagnent davantage les victimes, ce n’était pas le cas avant.
Il y a une amélioration de la prise en charge, même s’il y a encore à faire, au commissariat de police et dans les brigades de gendarmerie. Les limites de cette action sont encore dans la dénonciation. Nombre de faits concernant des personnes en situation irrégulière ne sont pas dits parce qu’elles sont réticentes à engager une procédure du fait de leur situation administrative. On lance parfois des enquêtes et personne ne dit rien.
FI : Il y a cette idée répandue qu’il s’agit souvent de proches ou de voisins.
L. B. : C’est la vérité. Les auteurs sont souvent des personnes qui vivent à proximité des victimes. Ce n’est pas propre à Mayotte, c’est le cas en métropole. Ça peut être des gens de la famille, des voisins ou des personnes à qui les enfants sont confiés. Ce n’est pas donc par hasard, même si ça arrive.
FI : Quel type de sanctions sont prévues pour les auteurs ?
L. B. : Tout dépend des infractions commises et de l’orientation que prend le Parquet. Si les faits sont graves, ça peut aller jusqu’à dix ans de prison. Il y a eu dernièrement la condamnation d’un foundi (un maître coranique) qui a agressé sexuellement une jeune fille. Il a pris huit ans. En cas de crime, ça peut monter à quatorze, seize ou dix-huit ans d’emprisonnement.
Je tiens d’ailleurs à souligner le travail des juges pour enfants (N.D.L.R. désormais trois à Mayotte depuis la rentrée) et de la juge aux affaires familiales.
Un dossier complet sur les violences sexuelles sur mineurs est à retrouver dans le Mayotte Hebdo n°1014. C’est en ligne et gratuit !
Auditionné par la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ce jeudi 6 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, est revenu sur sa feuille de route en vue de la réunion interministérielle annoncée par la Première ministre d’ici à six mois à la suite de la rencontre avec les élus ultramarins à l’Élysée le 7 septembre dernier.
Pendant près de deux heures, les membres de la délégation sénatoriale aux Outre-mer ont pu interroger, ce jeudi 6 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, sur leurs préoccupations. Avec son franc-parler, le haut-fonctionnaire n’a éludé aucune question.
Sur le rattachement du ministère à l’Intérieur.
Par décret relatif du 4 juillet dernier relatif à la composition du gouvernement, le ministère des Outre-mer est rattaché à celui de l’Intérieur. « Ce n’est pas une quelconque punition et une relégation ! Tous ceux qui disent ça racontent des sornettes », a tout d’abord insisté celui qui est sous l’autorité de Gérald Darmanin.
« Pour remettre les Outre-mer au troisième rang protocolaire dans le gouvernement, pour gagner les arbitrages, pour établir nos DROM-COM dans le périmètre ministériel des collectivités, de la citoyenneté, de l’ordre public, de la sécurité intérieure, de la liberté publique, de l’administration territoriale de l’État, de l’immigration, de l’asile et de l’intégration, c’est ce qu’il fallait faire. Pour remettre les Outre-mer sur un pied d’égalité avec les autres régions de l’Hexagone, cet attelage me semble efficace. »
Sur sa feuille de route.
Sa mission comprend ni plus ni moins cinq priorités. La première : répondre concrètement aux préoccupations quotidiennes – la vie chère, l’eau, les déchets, la continuité territoriale, le logement, la santé – des citoyens. « Sans réponses à [celles-ci], c’est la cohésion sociétale qui est en risque. » Selon lui, il est indispensable de mener un certain nombre d’actions concrètes en liaison avec tous les ministères.
La seconde : renforcer l’ambition républicaine « pour, par et grâce aux habitants des territoires ultramarins ». Cela sous-entend des efforts sur la sécurité, l’immigration, la formation et l’éducation. « Quatre sujets extrêmement lourds ! »
La troisième : favoriser la création de valeurs dans différents domaines, à savoir la culture, la transformation des modèles économiques, le renforcement de la production agricole locale, la transition énergétique, de nouveaux contrats de plan des investissements nécessaires « qui se chiffrent dans mon esprit à 30 milliards d’euros ». « Mettons-les par écrit et on pourra avancer. »
La quatrième : agir pour l’adaptation, la différenciation et la responsabilisation des acteurs. « Il faut que chaque texte prévoie un alinéa d’adaptation possible. C’est comme cela que l’on progressera », a-t-il insisté avant de renvoyer la balle dans le camp des sénateurs : « C’est aux législateurs que vous êtes de le faire ! »
La cinquième : encourager l’insertion et le rayonnement européen et international des territoires dans leurs bassins géographiques respectifs. « L’Europe, c’est notre famille, même quand on est à Maripasoula (Guyane). Les Outre-mer ne sont pas une charge, mais une chance pour la France. »
Sur les besoins d’évolution institutionnelle.
Tous les chantiers précédemment cités doivent aboutir à une réunion interministérielle annoncée par la Première ministre, Élisabeth Borne, d’ici à six mois. « À l’issue de ce travail, il sera possible d’évaluer les besoins d’évolution institutionnelle, pas pour satisfaire je ne sais quelle idée, mais pour permettre un développement économique ambitieux et un rayonnement plus efficace », a annoncé Jean-François Carenco.
Un débat ô combien délicat dans ces territoires ultramarins… « Je ne me sens pas soumis à l’opinion publique. Je ne crois pas aux indignations numériques. Je ne me fie pas aux débats des chaînes d’infos. Je crois en la démocratie représentative, c’est-à-dire le dialogue entre le gouvernement et les parlementaires. »
Sur l’éventuelle suppression de l’octroi de mer.
Pour le ministre en charge des Outre-mer, « ce sont des réformes éventuelles qu’il faut prendre avec une grande prudence ». En effet, le supprimer entraînerait une baisse significative des recettes pour les départements et les régions, mais aussi pour les communes. Or, cette taxe « est un outil économique et écologique majeur ».
Un véritable casse-tête chinois en soi. Pour autant, le gouvernement envisage une réflexion collective, d’où sa présence sur la table des négociations. Néanmoins, Jean-François Carenco a tenté de rassurer son auditoire du jour : « Aller trop vite en la matière nous assure que nous ferons des bêtises. » Statut-quo pour le moment donc.
Sur la politique énergétique.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’est pas sans conséquence d’un point de vue énergétique, surtout à l’approche de la fin de l’année et de l’arrivée des températures hivernales en métropole. « En Outre-mer, on ne manque pas d’énergie, ce n’est pas comme en France hexagonale. »
Sur ce sujet, l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, n’a pas souhaité couper la poire en deux. S’il est d’accord avec l’idée que les territoires ultramarins « peuvent être des laboratoires » concernant le développement des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, panneau solaire à hydrogène, etc.), Jean-François Carenco s’est montré favorable « à l’existence de moyens de production lourds (bioliquide, gaz) destinés à ne servir qu’en cas d’incidents ».
Sur la vie chère.
Le ministre chargé des Outre-mer n’a pas mâché ses mots sur ce point. « Il n’y a pas de croissance exponentielle des prix, elle est même en légère diminution. » À ses yeux, il s’agit simplement d’une « vision journalistico-médiatique ». « Halte aux mensonges, les mots ont un sens. Ce sont des carabistouilles. »
Concernant l’inflation actuelle, il a précisé qu’elle se situait plus ou moins au même niveau sur le territoire national. Seule différence : elle touche « une population qui a niveau de vie beaucoup plus faible ». « Pour qu’il y ait des salaires ultramarins décents, la seule solution est la création de valeurs, d’emplois et d’un tissu économique encore largement insuffisant. » Plus facile à dire qu’à faire…
Le 8 août dernier, le ministre comorien de l’Intérieur avait annulé par arrêté toutes les conventions de jumelage signées entre la municipalité de Mamoudzou et trois villes de la partie indépendante, dont Fomboni, Mutsamudu et Domoni. Saisie pour avis depuis juillet par un activiste de la société civile, la section constitutionnelle de la cour suprême reconnaît à son tour l’inconstitutionnalité de ces accords, décriés dès le départ par le collectif des citoyens de Mayotte, hostile à tout rapprochement avec Moroni.
Après avoir rejeté la requête à cause d’une erreur commise par l’auteur sur le nom de l’institution, la chambre constitutionnelle de la section constitutionnelle et électorale de la cour suprême s’est enfin prononcée sur la légalité des accords de jumelage liant la mairie de Mamoudzou et d’autres villes de l’archipel. La haute cour avait été saisie pour avis par Ahmed-Hachim Said Hassane. Ce membre de la société civile comorienne attendait donc depuis le 25 juillet dernier une réponse sur la constitutionnalité de ces conventions qui avaient suscité la controverse.
Samedi dernier, la section constitutionnelle a ainsi rendu son arrêt, lequel s’aligne sur la même ligne défendue jusqu’ici par l’unanimité des juristes comoriens. La plus haute juridiction des Comores estime de fait que « les accords de jumelage conclus entre la ville de Mutsamudu (Anjouan), le village de Tsidje (Grande Comore) et la commune de Mamoudzou, sur l’île comorienne de Mayotte encore sous administration de l’autorité occupante, ne sont pas conformes à la constitution ».
Un avis qui a été salué par les mouvements de la société civile, notamment le comité Maoré par la voix de son président. « Le comité Maoré accueille cette décision avec beaucoup de fierté pour notre haute juridiction. Le citoyen Said Hachim a fait valoir son droit, celui d’exprimer son amour envers sa nation. Un combat pareil ne reste jamais vain », a réagi Atick Youssouf.
« Les conventions n’étaient qu’un ballon d’essai »
Pour sa part, Ahmed-Hachim Said Hassane, auteur de la requête, parle de satisfaction « relative » puisque la cour suprême n’a pas eu le courage de prendre une décision dès le début, mais a attendu la réaction du gouvernement qui a rejeté les accords avant de se prononcer. Face au tollé, le ministre comorien de l’Interieur, Fakridine Mahamoud, avait annulé le 8 août les conventions pour non-respect normatif et des procédures applicables. « Maintenant, on se demande quelle stratégie le gouvernement va adopter pour mettre en place ces accords étant donné qu’on a compris qu’en fait les conventions n’étaient qu’un ballon d’essai destiné à sonder les politiques et la société civile sur la question », a analysé, Ahmed Hachim qui reste convaincu que sans l’aval du ministère de l’Intérieur, les communes n’auraient jamais ratifié les accords. « Il a préféré les annuler sachant que l’arrêté n’a aucune valeur juridique. ». En tournée dans les autres îles courant juillet, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, avait scellé plusieurs accords avec Domoni, Tsidje, Fomboni et Mustamudu. Le but de ces conventions : rapprocher les communes défendaient les signataires.
Capitulation et trahison nationale
Mais très vite, des voix ont commencé à s’élever pour les dénoncer. À Mayotte, des collectifs ont même accusé le premier magistrat de la commune de trahison. À Moroni en revanche, de nombreux juristes et activistes ont mis beaucoup plus en avant l’inconstitutionnalité des jumelages, contraires selon eux à la constitution comorienne qui ne reconnaît qu’une seule Union des Comores, composée de quatre îles, dont Mayotte. Les signer se serait résumé à reconnaitre la francité de l’île aux lagons.
Il faut noter que malgré cet avis de la section constitutionnelle rendu le 1er septembre, de nombreux citoyens n’arrêtent pas de pointer du doigt les gouvernements comoriens pour leur indolence dans la réclamation de Mayotte. Pas plus tard que le mois dernier, le discours prononcé par le président Azali Assoumani à la tribune des Nations Unies avait été perçu comme une « capitulation ». Au lendemain de la ratification des jumelages, le président du parti Ukombozi, Idriss Mohamed, était allé jusqu’à proposer l’enclenchement d’une procédure d’accusation contre le président Azali Assoumani pour trahison nationale.
Trente lycéens en classe de terminale vont participer du 10 au 14 octobre à une semaine d’immersion au centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte. Imaginé par le département sciences et technologies, ce projet est le fruit d’un travail collectif impliquant le rectorat, en lien avec l’agence régionale de santé, la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), Eliane Conseil et le centre hospitalier de Mayotte.
L’objectif est de présenter aux futurs bacheliers la licence accès santé (LAS) du CUFR. Au cours de cette semaine, ils pourront assister à une visite du campus et suivre une formation aux gestes de premiers secours assurée par la Croix-Rouge. Une journée sera dédiée à la présentation de la LAS, ainsi qu’à des présentations thématiques par les enseignants-chercheurs du CUFR et une équipe de médecins praticiens.
La réforme des études de santé, annoncée fin 2018, a connu une avancée majeure en 2020-2021 avec la fin de la première année commune aux études de santé (PACES), et a introduit une volonté forte de diversifier les voies d’accès aux études de santé et les profils des étudiants tout en répondant aux besoins de santé de chaque territoire. À Mayotte, elle se traduit par la possibilité de suivre une licence accès santé comprenant des unités d’enseignements de médecine au CUFR. Le parcours permet sur concours d’intégrer des études de santé (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie…).
Ce changement ne se résume pas pour autant à un allégement de la difficulté dans les filières de santé qui restent des parcours d’études exigeants et sélectifs. Aujourd’hui, le CUFR souhaite donner plus de visibilité à cette formation qui offre de nombreux avantages aux futurs étudiants de la filière MMOP (médecine, maïeutique (sage-femme), odontologie (dentiste) et pharmacie).
Lancé il y a quatre mois par l’association Maeva, la pétition stipulant l’abrogation de l’arrêté 2022-CAB-0095 du 20 avril 2022 portant régulation des meutes administratives de chiens errants posant des problèmes de sécurité, dressés au combat ou utilisées comme armes (https://www.change.org/p/arrêtons-dès-maintenant-les-tirs-à-vue-sur-les-chiens-errants-à-mayotte) vient de passer la barre des 58.000 signatures. « Selon nos informations, des opérations en application ont eu lieu dernièrement. Nous nous étonnons de la méthode employée qui consiste à tirer à vue sur des chiens seuls en divagation, sans possibilité d’identifier au préalable si l’animal appartient à un propriétaire privé ou non et sans recours à un vétérinaire comportementaliste apte à déterminer s’il est dangereux. »
La structure de protection animale sur Mayotte a pour ambition d’améliorer les conditions de vie animale sur l’île. « En un an, nous avons pu prendre en charge plus de 250 animaux, aussi bien des chiens que des chats, pour leur donner une seconde vie en métropole. » Elle multiplie ses actions comme la sensibilisation du grand public, la mise en place d’une aide à la stérilisation à destination des personnes sans ressources ou encore des programmes d’éducation canine. Le but ? « Limiter l’errance animale et toutes conséquences pour la population, la sécurité, l’hygiène et le bien-être animal. »
L’association Maeva prône d’autres méthodes de capture, à l’instar du filet, du fusil hypodermique et de la cage trappe. « Par cette pétition, nous demandons au préfet au titre de ses fonctions et en vertu de la loi d’abroger l’arrêté afin de cesser au plus vite ce massacre. »
La Caisse des écoles de la ville chef-lieu vous invite à l’exposition photos et la représentation théâtrale « C’est mon patrimoine » ce vendredi 14 octobre à la MJC de Mamoudzou. Au programme :
Vernissage de 14h à 15h30 et théâtre sur l’histoire de la canne à sucre à Mayotte de 16h à 17h30. « C’est mon patrimoine » est un projet qui a permis de sensibiliser les jeunes de Mamoudzou à leur histoire, leur culture et à leur environnement à travers le patrimoine industriel tel que les anciennes usines sucrières mahoraises.
Le délégué régional de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, Michel Mey, et le directeur délégué, Christian Hourlier, seront présents à Mayotte du jeudi 13 au samedi 15 octobre. Une permanence sera tenue à la bibliothèque de Chiconi de 14h à 17h les jeudi et vendredi, et de 10h à 16h le samedi, mais aussi au studio Biggy, situé au 102 rue Mayassa Boina à Acoua de 10h à 12h le samedi. Les deux représentants se tiendront à votre disposition pour tout entretien ou rendez-vous à votre convenance.
La délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sport (DRAJES) lance le 12 octobre au centre universitaire de formation et de recherche à Dembeni la deuxième édition de son forum JEunesse Mobile et Engagée (JEME). Elle entend favoriser l’insertion et la cohésion des jeunes de Mayotte l’inscrivant dans la stratégie régionale jeunesse et sport.
Les dispositifs en faveur de la mobilité et de l’engagement seront présentés aux jeunes de 15 à 30 ans durant cette journée : service civique, service national universel, bénévolat, comités jeunes, juniors associations, Erasmus+ Jeunesse & Sport, Corps Européen de Solidarité, dispositifs d’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale. Par ailleurs, se déroulera le recrutement de volontaires (service civique, service national universel), de bénévoles, de jeunes pour des départs en mobilité.
La matinée sera réservée à la présentation des différents dispositifs, sous forme de conférence. L’après-midi, vous pourrez assister à différents ateliers pour mieux les comprendre. Parallèlement à cela, toute la journée vous aurez accès aux stands des structures qui présenteront leurs activités.
Afin de faciliter la participation de tous, des bus passeront dans chaque village. Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter le 06.39.73.38.46 ou envoyer un email à drajes976-servicecivique@ac-mayotte.fr.
Une nouvelle réunion dans les locaux de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, ce mercredi 5 octobre, n’a pas calmé la colère des conducteurs de bus travaillant dans le nord de l’île. Le droit de retrait, pris lundi après de nouveaux caillassages à Longoni et Majicavo, va perdurer jusqu’au lundi de la rentrée.
La route nationale partant de Mamoudzou et menant jusqu’à Dzoumogné restera vide de bus scolaires, ces jeudi, vendredi et samedi. Axe très redouté, elle est constamment l’objet d’affrontements de plus en plus violents. Les derniers en date ont profondément choqué les conducteurs de transport scolaire. A peine ont-ils repris le travail lundi par exemple, que la situation s’est envenimée. A Longoni, dès le matin, neuf bus qui devaient se rendre au lycée de Dzoumogné ont été victimes de caillassages. Une heure plus tard, ce sont d’autres véhicules qui sont pris pour cibles à Majicavo-Koropa. « Je n’ai pas voulu ouvrir la porte. Donc ils ont fini par casser une fenêtre pour sortir », témoigne la conductrice, présente à la préfecture, ce mercredi matin. Ce sont d’ailleurs ce que montrent les images diffusées sur les réseaux sociaux par des élèves du bus suivant. Sur la cinquantaine de lycéens qui devaient être déposés chez eux à Kawéni, « une dizaine » est arrivée avec la conductrice à destination.
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Délégué CFDT de Matis, Kamal-Eddine Attoumane-Ahmed rend compte de la réunion devant ses collègues.
Kamal-Eddine Attoumane-Ahmed, veut une réponse pénale plus sévère pour endiguer la vague de caillassages dont sont victimes les chauffeurs.
Carla Baltus, patronne de la société de transport Baltus, confirme que ses conducteurs ne reprennent pas la route ce jeudi.
En cas de danger, des textos sont envoyés aux chauffeurs pour leur demander de faire demi-tour.
« Qu’ils soient étrangers ou Français, on s’en fout. On veut juste que ça s’arrête », demande un de ses collègues, qui souhaite dorénavant être armé. « Ça fait neuf ans que je suis là et c’est de pire en pire. » Tous décrivent des pièges tendus par les bandes pour s’en prendre à leurs passagers, des jeunes dans le bus qui invectivent ceux à l’extérieur, des pierres qui sont remplacées parfois par des machettes ou des collègues dorénavant. « Si on te met une machette sur le cou, qu’est-ce que tu fais ? », questionne le même. Selon eux, les débordements étaient mêmes prévisibles, la tension avant le droit de retrait n’étant pas encore retombée.
Des médiateurs ou des associations de parents réclamés
Malgré la répétition des réunions, comme celle de ce mercredi, peu de changements sont à noter. « On ne peut pas dire qu’on est déçu, on ne peut pas dire non plus qu’on est content parce que cette rencontre n’a pas apporté de solutions », juge Kamal-Eddine Attoumane-Ahmed. Le délégué CFDT était avec les transporteurs, le délégataire Transdev, la directrice du cabinet du préfet de Mayotte, Marie Grosgeorge, des représentants des forces de l’ordre et Soihirat El Haddad*, la conseillère départementale de Pamandzi. Le Département justement, qui a la compétence du transport scolaire, et l’État qui doit veiller au maintien de l’ordre, cristallisent la rancœur chez les chauffeurs et leurs employeurs. « Les politiciens prennent les chosesà la légère. On n’a plus confiance en eux. Tant qu’ils n’ont pas réglé le problème, on ne va pas reprendre le service », avertit le délégué syndical. Carla Baltus, dirigeante de la société de transport du même nom, ne dit pas autre chose. « Le Département ne prend pas ses responsabilités », constate celle qui dit cependant ne plus pouvoir assurer le paiement de ses conducteurs faute de trajets assurés (lire par ci-dessous).
La question des médiateurs ou des associations de villageois a de nouveau été abordée lors de la réunion. Cette solution permet, selon les conducteurs, de réduire considérablement les tensions sur les routes, aussi parce que la présence des forces de l’ordre attise parfois les conflits. « Ils ont mis des médiateurs de Mamoudzou à Koungou, alors qu’on avait demandé des médiateurs de Kaweni jusqu’à Dzoumogné. Et on va que c’est à Longoni que ça a bien dégénéré », regrette le syndicaliste.
En outre, il demande également une réponse pénale plus sévère et « que les élèves soient punis de manière exemplaire ». Les conducteurs le reconnaissent, comme ils font souvent les mêmes trajets, ils voient monter de nouveau des jeunes impliqués dans les affrontements parfois qui datent de la veille.
Une nouvelle réunion fixée au 21 octobre (« trop tard » selon Carla Baltus) doit permettre de préparer la rentrée et de savoir si oui ou non le retour des bus scolaires se fera plus sereinement.
*Contactée, elle ne nous a pas répondu.
Les transporteurs ne veulent plus assumer les droits de retrait
Ce nouveau droit de retrait pénalisant de nouveau financièrement le groupement Narendre M’beli, les entreprises qui assurent le transport scolaire dans le nord de l’île (Matis et les Transports Baltus) ont choisi de ne pas le reconnaître et donc de ne pas payer leurs salariés. « N’étant pas rémunérées par le Département pour les jours non travaillés, [elles] ont unanimement décidé de ne pas reconnaitre la validité d’une poursuite de ce droit de retrait au-delà de ce mercredi et ne rémunéreront donc pas les conducteurs qui le poursuivraient », signent conjointement les deux directrices, Lantoseheno Thomas et Carla Baltus.
« Nos entreprises qui supportent déjà seules toutes les conséquences directes et indirectes des caillassages à répétition des véhicules, sont au bord du gouffre et n’entendent pas être les victimes collatérales d’une incapacité des autorités à leur permettre d’exercer leur mission de service public dans des conditions normales », ajoutent-elles.
Hachim Abdallah a remporté le concours en 2021 pour son projet Jua School, qui propose du soutien scolaire à distance.
La troisième édition du concours « Innov’action 976 » démarre ce jeudi 6 octobre. L’objectif de cet événement, qui a fusionné avec le Start-up week-end, est d’initier des projets encore jamais réalisés sur le territoire et les accompagner jusqu’à leur concrétisation. Entretien avec Haouthani Massoundi, chargée de mission au sein de Mayotte in Tech, qui organise le concours « Innov’action 976 » aux côtés de l’Adim et de la CCI.
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Faïza Houmadi est arrivée en deuxième position en 2021 avec "Télé Urono", un projet e-santé.
Zanabou Abdallah est arrivé en 3ème position pour son projet Jivi Park qui a mis l'accent sur les loisirs.
Flash Infos : Innov’action 976 lance sa troisème édition à partir de ce jeudi 6 octobre. Quel est le but de ce concours ?
Haouthani Massoundi : L’idée est de favoriser l’innovation sur le territoire. Nous avons une trentaine de projets inscrits. Chaque porteur de projet pitchera son idée pendant une minute devant un jury qui jouera le rôle d’investisseurs. Le but est de ne sélectionner que des projets faisables, qui pourront se concrétiser durant l’année à venir. Au total, dix projets seront sélectionnés. Tous bénéficieront d’un coaching vendredi et samedi matin. A l’issue de cet accompagnement, ils repasseront devant le jury, qui sélectionnera trois lauréats. Le premier décrochera une enveloppe de 25.000 euros, le second bénéficiera de 15.000 euros et le troisième de 10.000 euros. Mais surtout, ils seront accompagnés pendant trois à six mois par des entreprises partenaires pour que leurs projets voient le jour et pour aller au-delà d’une simple aide financière.
F.I. : Comment se déroulera cet accompagnement ?
H.M. : Il sera assuré par des entreprises spécialisées dans le coaching financier, l’entrepreneuriat, etc. Les porteurs de projets pourront également être accompagnés pour lever des fonds ou pour une période de pré-incubation. Nous avons des partenaires spécialisés dans différents domaines.
Lors de la première édition, les projets lauréats étaient plutôt tournés vers le numérique. Mais l’idée est de cibler des innovations au sens large. Cette année, nous ne connaissons pas encore les projets, nous les découvrirons jeudi. L’objectif est de trouver des projets dans n’importe quelle filière. Et un projet innovant à Mayotte ne l’est pas forcément en métropole. Ici, l’innovation peut être partout.
F.I. : Où en sont les lauréats de la première édition ?
H.M. : Parmi les trois innovations ayant remporté la première édition, une est opérationnelle et une seconde est sur le point de l’être. La première, appelée Jua School, veut former les élites mahoraises de demain. Il s’agit d’une plateforme qui propose un suivi scolaire pour les élèves de tous niveaux, à partir de 3 ans. La personne qui porte le projet est actuellement en train de négocier avec le rectorat pour assurer des suivis au niveau des différents publics. Le second projet s’appelle Jivi Park. Il vise à mettre en place une aire de jeu virtuelle pour les enfants. A l’heure actuelle, le projet est accompagné par une mairie du territoire, qui met à disposition un local. Le jeu n’existe pas encore mais il est bien avancé. Enfin, le troisième lauréat de l’édition 2021 est un projet E-Santé, dont le but est d’utiliser les nouvelles technologies de l’information pour aider à transformer le système de santé au niveau local. Mais la personne qui l’a mis au point vient d’être recrutée en parallèle par une société pour déployer la plateforme « Mon espace santé » à Mayotte. Elle réfléchit donc à transformer son projet.
Mohamadi Chabhouli, enseignant en classe de CP à Sada, initie ses élèves à la méthode Néo. Le rectorat de Mayotte espère améliorer l’apprentissage de la lecture sur toute l’île grâce à ce nouveau dispositif.
Le rectorat de Mayotte a choisi de déployer la « méthode Néo », qui vise à faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture dans toutes les classes de CP. Pour la mettre en place, les 600 enseignants seront formés au fil de l’année. L’ambition : que tous les élèves soient capables de lire et écrire avant le passage en CE1.
« Le petit bonhomme va voir le meunier et il lui dit : donne-moi de la farine, je la donnerai au boulanger pour avoir du pain, parce que j’ai très faim. » Ce mercredi matin, Mohamadi Chabhouli, enseignant en classe de CP à Sada, raconte une histoire à ses quatorze élèves, âgés de 5 à 7 ans. Avant de les interroger, pour savoir ce qu’ils en ont retenu. « Qui peut me dire ce que demande le petit bonhomme ? », lance-t-il à la classe. Les doigts se lèvent, les enfants complètent. « Ces récits font partie de la méthode Néo, qui facilite l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Cela permet aux enfants d’apprendre une histoire et du vocabulaire. Ce matin, ils ont appris les mots meunier, moulin, etc », détaille Dominique Pince-Salem, inspectrice en maternelle et en maîtrise des langues pour le département de Mayotte.
Deux manuels pour accompagner les enseignants
Ce 5 octobre, l’inspectrice et deux des autrices de cette méthode d’apprentissage venaient rendre visite aux écoliers de l’école maternelle et des écoles élémentaires Sada 2 et 4. Dans le cadre du plan « Dire, lire et écrire », dont l’objectif est d’atteindre « 100 % de lecteurs en CP », le rectorat a en effet déployé « la méthode Néo », à l’échelle de tout le territoire. « L’idée est d’accompagner les enseignants pour l’enseignement de la lecture grâce à deux manuels », précise Isabelle Goubier, co-autrice de ces livres. Le premier se concentre sur le code : les lettres et les syllabes. Le second permet de travailler la compréhension. « En 2016, des chercheurs ont permis d’identifier la spécificité de cet apprentissage : il doit passer par un décodage précis des sons et des syllabes avec une entrée graphique par les lettres », souligne Dominique Pince-Salem.
Cinq ans ont été nécessaires pour mettre au point ces manuels. « Pour que les enfants se repèrent très vite, nous avons choisi un mode d’apprentissage très répétitif. L’idée est également qu’ils soient toujours capables de lire les lettres et qu’ils ne se retrouvent jamais en échec. Le tout, sans aucune illustration, pour ne pas attirer leur attention », poursuit Isabelle Goubier. Celle qui est aussi inspectrice de l’Éducation nationale à Paris a fait le déplacement avec sa co-autrice, Catherine Dorion, pour voir comment était déployé le dispositif.
« Même ceux qui ne sont jamais allés à l’école sont déjà capables d’écrire une suite de lettres »
Isabelle Goubier et Catherine Dorion ont inventé la méthode Néo qui favorise l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Dans la classe de Mohamadi Chabhouli, les élèves s’attèlent désormais à dessiner ce qu’ils ont compris de l’histoire du petit bonhomme. « Ils ont chacun un cahier avec des exercices de phonologie, de reconnaissance de lettres, etc », indique l’autrice. Et les élèves se prêtent au jeu. « Ils ont tous très envie d’apprendre à lire et à écrire. Ils veulent participer pour montrer aux autres leurs progrès », assure le professeur, qui apprécie le lancement de ce dispositif. Les enseignants bénéficient en effet de fichiers audio en plus des manuels et peuvent ainsi faire écouter toutes les histoires à leurs élèves. « Après seulement une semaine, la progression est très satisfaisante. Même ceux qui ne sont jamais allés à l’école sont déjà capables d’écrire une suite de lettres », continue celui qui va lui-même bénéficier d’une formation pour accompagner au mieux les enfants.
Au total, 600 enseignants de CP seront formés trois fois dans l’année, par l’inspectrice de la maîtrise des langues du département. « L’expérimentation durera trois ans », précise Dominique Pince-Salem. « Jusque-là, il y avait peu de cohérence dans l’apprentissage de la lecture. Chacun utilisait la méthode qu’il souhaitait. Et nous avons une vraie problématique à Mayotte puisque nous avons les résultats les plus faibles de France. » Au total, 120.000 euros ont été déboursés par le rectorat pour mettre en place ce dispositif, ce qui correspond à environ 7.000 élèves. Pour autant, Mayotte compte 10.200 enfants en classe de CP. « Nous aimerions que les municipalités prennent le relais pour distribuer des manuels et cahiers aux classes qui en manquent », insiste l’inspectrice.
La députée Estelle Youssouffa a fustigé l’aide apportée aux Comores alors que le conflit politique entre l’Union et la France n’est toujours pas réglé.
Lors d’une séance en commission des affaires étrangères, ce mardi, la députée Estelle Youssouffa a demandé au gouvernement français plus de fermeté et d’activisme en faveur de Mayotte française et interroge sur l’utilité de l’aide bilatérale au développement accordée à l’Union des Comores. La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a opposé un refus catégorique à la suppression de ces subsides appeléd à croître au cours des prochaines années.
Mardi soir, la députée de la première circonscription de Mayotte a relayé l’échange qu’elle a eu, en commission, avec Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Comme entrée en matière, Estelle Youssoufa a applaudi une hausse significative du budget du Quai d’Orsay et en a profité pour émettre le vœu que ces moyens supplémentaires puissent se traduire vers plus d’activisme de la part de ses services (ministériels) pour le département de Mayotte, notamment via une diplomatie plus agressive pour défendre sur la scène internationale le choix de notre île à rester française. Elle a rappelé que le mercredi 28 septembre, le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, avait déjà été auditionné par la commission des lois de l’Assemblée nationale sur l’immigration à Mayotte.
« La machine démographique et la pression migratoire à l’œuvre sur Mayotte déstabilise profondément notre département », estime la députée.
Et, que selon elle, au-delà des chiffres officiellement connus sur la natalité dans l’île (plus 10.000 naissances par an dont 7.000 provenant d’immigrées clandestines comoriennes), les gouvernements successifs à Paris ne cessent de dénoncer, de déplorer et condamner le problème alors que « la machine démographique et la pression migratoire à l’œuvre sur Mayotte déstabilise profondément notre département. Violence, accaparement de terres, saturation des services publics, prolifération de trafics et de l’économie clandestine, destruction de notre écosystème ». Selon la députée, le déploiement en parallèle de ces mêmes gouvernements, depuis des décennies, d’une stratégie d’aide financière aux Comores se fait en totale abstraction de la revendication de l’Union sur notre île. Sur la même lancée, elle a fait remarquer à la ministre que « cette aide est présentée (par Paris) comme un investissement pour endiguer les flux migratoires ». Lors de son audition auprès de la commission des lois du Palais Bourbon, le ministre Jean-François Carenco a bien rappelé que 150 millions d’euros auraient, dans ce cadre, été versés à Moroni.
« Vous ne réglerez pas le problème de l’immigration illégale si vous n’agissez pas sur les causes »
Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, répond que la réduction de l’immigration passe par « des solutions pour que les pays les moins développés, furent-ils près de nos côtes, se développent ».
Outre cette aide, et constatant la hausse constante de l’immigration clandestine en direction de Mayotte et ses conséquences connues, mais aussi des crédits alloués bilatéraux et multilatéraux, Estelle Youssouffa a interrogé Catherine Colonna sur l’aide au développement : « Quelle est la rentabilité de cette aide publique à l’État comorien ?Va-t-on continuer à dépenser l’argent du contribuable français en pure perte aux Comores ? Peut-on continuer à financer un pays qui colonise et déstabilise ouvertement le département français qu’est Mayotte ? » En réponse, la représentante du gouvernement a indiqué qu’elle avait conscience de toutes les difficultés auxquelles est confrontée Mayotte, mais que cependant, elle n’était pas favorable à une suppression de l’aide publique au développement d’un territoire dont le faible niveau de développement conduit nombre de ses habitants à émigrer. « Au contraire, il faut trouver des solutions pour que les pays les moins développés, furent-ils près de nos côtes, se développent et qu’il y ait moins d’immigrés. Vous ne réglerez pas le problème de l’immigration illégale, irrégulière si vous n’agissez pas sur les causes de cette migration », a-t-elle rétorqué à la députée de Mayotte.
La création d’opportunités économiques, accentuées sur l’île d’Anjouan en particulier – point de départ des migrants vers Mayotte – devrait permettre aux yeux de Paris de prévenir plus encore les flux migratoires vers nos frontières.
Une aide publique au développement qui augmente de 37%
Les crédits de l’aide publique au développement vont progresser de 37 % pour atteindre sept millions d’euros en 2025. Des augmentations sont prévues pour les crédits bilatéraux et multilatéraux dont bénéficieront notamment les Comores.