En partenariat avec le Département, l’association Moultaqanour a organisé le dimanche 9 octobre à la MJC de Dembéni la 8ème édition du concours de poésie shimaoré et kibushi. La structure a pour ambition le partage et la transmission de la culture à travers l’Islam. À cet effet, plusieurs actions sont menées sur l’éducation des enfants et des parents.
La collectivité encourage l’expression par ses langues régionales, dans le respect de l’autre, de ses croyances et de sa foi, au sein d’un cadre identifié, et à des fins d’éducation et de la cohésion sociale. C’est à cette occasion qu’une centaine d’enfants âgés de 4 à 15 ans ont fait le déplacement des quatre coin l’île pour concourir.
Présente pour l’occasion, la conseillère départementale de la commune, Zamimou Ahamadi, a tenu à encourager ceux qui œuvrent particulièrement en faveur de la préservation et de la diffusion des langues mahoraises, notamment les associations SHIME et Moultaqanour. « Nous espérons qu’avec ce type d’événements, la jeunesse saura suivre le chemin de la paix, dont notre territoire à grandement besoin. »
La participation des enfants s’est faite individuellement et ou collectivement. À l’issue du concours, six concourant ont retenu l’attention du jury. Parmi les meilleurs éloges poétiques dans la catégorie madrasa, le 1er prix a été attribué à Ar-Rahman de Moinatrindri, le 2ème prix à Nissai Zahra de Bouéni et le 3ème prix à Riyadhui Al-Djannah de Bouéni. Dans la catégorie individuelle, c’est Yamina Ousseni qui l’a emporté, suivi de Naima Billerot et de Said Yassine. Tous les lauréats ont reçu des chèques cadeaux allant de 200 à 1.000 euros.
Dans la continuité des actions menées dans le cadre de la journée mondiale de la contraception, qui s’est tenue le 26 septembre dernier, le réseau périnatal de Mayotte en partenariat avec l’agence régionale de santé et les partenaires institutionnels et associatifs, organise un café-débat ce samedi 15 octobre de 8h à 12h à la MJC de M’Gombani à Mamoudzou pour une grande restitution.
Tout au long de la semaine de la contraception, des tables rondes et ateliers ont été organisés aux quatre coins du territoire et ont permis d’échanger et d’aborder des pistes de réflexions autour de la contraception.
Pour vous inscrire, contactez directement la chargée de prévention au 06.39.66.62.59 ou par mail à projets-prevention@repema.org. L’ensemble de ces actions de terrain est réalisé en collaboration avec l’ARS, la ville de Mamoudzou, la protection maternelle et infantile, le centre hospitalier de Mayotte et d’autres partenaires associatifs.
Ce samedi 15 octobre se déroule le 3ème rendez-vous mahoréunionnais à la délégation de Mayotte à La Réunion. Ce rendez-vous mêle une table ronde, des démonstrations d’arts traditionnels de combat, des danses et la découverte des arts culinaires de l’océan Indien.
Au programme : le dévoilement de la fresque réalisée par Papajan et Oner dans le cadre du festival Réunion Graffiti à 9h15, des échanges interactifs sur l’histoire et le peuplement de La Réunion, sur la pratique du moringue et sa codification, sur le sport, un outil de cohésion sociale et support d’inclusion, sur le cadre réglementaire et sécuritaire d’une manifestation sportive et culturelle, et sur l’approche anthropologique et socio-culturelle des arts traditionnels à 10h, mais aussi une initiation aux arts et sports de combats à 13h30.
À la suite de l’installation au mois de juin du Comité intersectoriel mahorais pour l’attractivité, l’installation et la pérennisation des professionnels de santé (CIMAIPPS) à Mayotte, plus de 400 professionnels de santé ont répondu à une enquête réalisée par l’agence régional de santé. Celle-ci aborde ainsi l’observation des motifs de venue à Mayotte, les principales difficultés rencontrées en arrivant sur le territoire, la durée de présence ou encore l’évaluation de la qualité de vie. On y apprend notamment que 39% des praticiens sont venus pour motifs professionnels et que six répondants sur dix encourageraient à leurs confrères ou consœurs de venir y exercer.
En parallèle, ils sont plus de la moitié à envisager ne rester vivre que moins de trois ans sur l’île. En cause notamment les difficultés pour ces professionnels à pouvoir trouver un logement ou les difficultés administratives qui complexifient leur bonne installation. Les professionnels de santé estiment par ailleurs que les problématiques liées à la sécurité, à l’enseignement ou aux transports complexifient leur exercice au quotidien, et pourraient constituer des motifs de départ.
Ces dernières semaines, l’ARS a organisé plusieurs groupes de travail thématiques réunissant les professionnels de santé, mais aussi des représentants de la gendarmerie, de la Maison de Mayotte à Paris, du MEDEF, etc. Ces réunions ont permis de dessiner les contours d’un plan d’action concret dans lequel chaque partenaire s’engagera à hauteur de ses compétences pour augmenter substantiellement le nombre de professionnels de santé sur le territoire. L’objectif est à présent de pouvoir finaliser et présenter d’ici la fin d’année cette feuille de route lors d’un nouveau CIMAIPPS, afin d’engager dès janvier 2023 les premières actions dans ce domaine.
Dans son dernier rapport présenté lors d’une séance plénière au rectorat, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) a mis en exergue les compétences politiques de chacun sur l’île. Il fait apparaître plusieurs difficultés liées à la départementalisation et l’existence d’un régime d’exceptions qui perdure.
Le temps des vacances a fait craindre un moment que le quorum ne serait pas atteint, ce lundi après-midi, dans la salle Samuel-Paty du rectorat. Cette séance avait pourtant un grand intérêt pour le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte), celui d’entendre et d’adopter un rapport d’un an intitulé : « À Mayotte qui fait quoi ? Entre opportunité d’agir et l’intérêt à réagir ». L’étude, qui devait s’intéresser au départ aux dix ans de la départementalisation, a été recentrée sur la répartition des compétences entre État et collectivités locales. « Dans les faits, l’exercice des compétences des collectivités se heurtent à plusieurs difficultés, comme la faiblesse des dotations ou le manque de maîtrise d’ouvrage », lance en introduction la présidente de la commission des affaires générales, financières et internationales, Saouda Abdou. « Avec le contrat de convergence 2019-2022, après les manifestations de 2018, il y avait pourtant de grands espoirs », poursuit-elle. « Mais sur le 1.6 milliard d’euros promis, 681 millions sont valorisés, c’est-à-dire sans engagements fermes. »
Un manque de chefs de file
Plusieurs problèmes sont ainsi relevés par l’instance qui s’est entretenue avec une vingtaine de personnalités ayant ou ayant eu des fonctions politiques sur le territoire (sous-préfets, anciens ou actuels élus). « Pour chaque politique publique, on se demande qui est le chef de file », donne comme exemple celle qui cosigne le rapport. En effet, en intégrant petit à petit le millefeuille administratif français, les collectivités mahoraises n’ont eu de cesse de voir des changements de compétences. « Les évolutions statutaires et règlementaires se sont faites avec une méconnaissance des institutions », ajoute Saouda Abdou. Toutefois, les rapporteurs ne veulent pas être trop durs avec les élus locaux. « Ce n’est pas une fuite en avant. Il y a un manque de moyens, notamment financiers et humains. » À cela s’ajoutent, selon eux, des difficultés d’ingénierie.
Plus que faire un constat, ils émettent aussi huit propositions à destination des acteurs politiques locaux, en commençant par demander « une rénovation et un rééquilibrage des relations entre l’État et les collectivités territoriales ». La présidente de la commission va même plus loin en demandant la fin de « la relation parent-enfant » que les deux entretiendraient. Renforcement des moyens du conseil départemental, une structuration des activités primaires, une valorisation de la culture locale, des actions pour l’environnement figurent également dans les préconisations que le Cesem est prêt à développer sous forme de forums.
Des dérogations à tire-larigot
Pointée régulièrement comme un frein à la convergence, l’existence de dérogations n’a pas échappé à la commission rédigeant le rapport. « Mayotte est devenue un territoire de dérogations institutionnalisées », regrette Saouada Abdou. Ce système est notamment pointé par le rapporteur de l’étude, Boina Hebja Haoussi. Le syndicaliste de la CGT parle d’ailleurs de « discriminations organisées ». « Normalement, on prend une dérogation pour faire autrement. Là, c’est pour ne pas faire », estime-t-il.
Les autres membres, dont des syndicats ou représentants d’organisations professionnelles, ont remercié la commission pour son travail et pu émettre un premier avis. Sur la différenciation avec la métropole, plusieurs ont convenu qu’il ne faut plus forcément attendre de l’autre, mais « savoir expérimenter ».
Rachadi Saindou, le président de la communauté d'agglomération de Dembéni-Mamoudzou, a signé une convention avec Chamssia Mohamed, la présidente de Hawa Mayotte, pour installer des capteurs dans 144 classes de 48 établissements scolaires.
L’observatoire de la qualité de l’air vient de signer une convention avec la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) pour surveiller la qualité de l’air dans 144 salles de classes. Et ainsi, éviter les troubles et les pathologies liées à l’inhalation de polluants.
« Nous passons 85% de notre temps dans des espaces clos où nous pouvons être exposés à de nombreux polluants comme les particules fines, les moisissures ou le dioxyde de carbone. » C’est le constat que dresse Hawa Mayotte, l’observatoire de la qualité de l’air sur le territoire. Ce lundi 10 octobre, l’association signait la première convention de surveillance de la qualité de l’air intérieur, avec la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou.
La présence de trois polluants détectée
144 classes, dans 48 établissements scolaires publics de la collectivité, seront ainsi équipées de capteurs afin de cibler trois polluants : le CO2 (dioxyde de carbone), le benzène, un hydrocarbure, et le formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable. Au total, deux ans de campagne de mesures permettront de contrôler la présence de ces substances chimiques. L’objectif : répondre à l’obligation réglementaire de surveiller la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public, qui émane de la loi du 12 juillet 2010.
Les capteurs pourront cibler trois polluants : le CO2 (dioxyde de carbone), le benzène, un hydrocarbure, et le formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable.
Cette réglementation concerne principalement les lieux accueillant des populations sensibles ou exposées sur de longues périodes, telles que les écoles maternelles et élémentaires. En parallèle, ce projet répondra aux objectifs que s’est fixée la collectivité dans le cadre du « Plan climat air énergie et territoire (PCAET)« , qui vise à garantir une bonne qualité de l’air à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments publics.
Les causes des émanations et les conséquences de l’inhalation
Les matériaux, peintures et vernis ou le mobilier peuvent être responsables des émanations de polluants dans une pièce. L’aération et le transfert de pollution extérieure sont d’autres facteurs pouvant altérer la qualité de l’air. Et l’inhalation de polluants peut avoir plusieurs effets sur la santé tels que des somnolences, une irritation des yeux et de la peau, mais aussi l’apparition ou l’aggravation d’allergies respiratoires, d’asthme voire de cancer, d’intoxication mortelle ou invalidante.
Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a réalisé une étude en 2017, 19 milliards d’euros sont ainsi dépensés chaque année pour des pathologies liées à une mauvaise qualité de l’air. Quant au coût humain, 48.000 personnes, par an, décéderaient prématurément à cause de ces pollutions en France.
L’équipe d’Hawa Mayotte, autour de la présidente de l’association, Chamssia Mohamed, sensibilise les citoyens et surveille la qualité de l’air sur le territoire.
La journée nationale de la qualité de l’air le 15 octobre
Hawa Mayotte, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, a installé la première station de mesure fixe à Mamoudzou, en 2021. Son rôle : surveiller, modéliser, alerter et sensibiliser les citoyens, mais aussi réaliser des études sur la qualité de l’air et évaluer les actions mises en œuvre pour l’améliorer. Chaque année, l’observatoire organise la journée nationale de la qualité de l’air. Elle aura lieu le 15 octobre, sur la place de la mairie de Labattoir en Petite-Terre.
Alors qu’elle serait dans l’incapacité de justifier l’usage d’importantes subventions perçues pour des missions non réalisées, la Chambre des métiers enregistrerait des factures impayées pour un montant proche du million d’euros. La nouvelle direction paie des erreurs à mettre au compte de la précédente et son trésorier s’est vu signifier le 4 octobre dernier une suspension de ses prérogatives pur une durée de 12 mois.
Mais que se passe-t-il vraiment au sein de la chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte ? Chaque nouvelle semaine apporte son lot de révélations sur des pratiques ahurissantes dans un organisme public pourtant placé sous tutelle de l’État depuis la départementalisation de Mayotte. Sévèrement attaquée par son opposition dans nos colonnes (voir Flash Infos n°5313 du mercredi 5 octobre), l’équipe dirigeante n’a pas tardé à répliquer. Le couvercle de la boîte de Pandore s’est ouvert avec des indications qui nous mènent de « Charybde en Sylla ».
L’heure semble être venu aux règlements de comptes et au grand déballage au sujet des finances de cet honorable maison, faisant des arroseurs d’hier les arrosés d’aujourd’hui. Au centre de ce capharnaüm, l’ancien secrétaire général de la CMA, Jean-Denis Larroze, sur lequel sont portées des graves accusations de malversations financières supposées. Des faits, qui pourraient, s’ils se vérifient, embarrasser beaucoup de personnes dans l’ancienne équipe dirigeante, et qui, d’ores et déjà, interrogent sur l’attitude passive adoptée en pareilles circonstances par la tutelle. En effet, les choses se compliquent pour les premiers accusateurs dans la mesure où des élus issus de leurs rangs confirment certaines informations données par le trésorier actuel, Saïndou Attoumani. Il y a de quoi s’y perdre tant cette affaire semble tarabiscotée et biscornue.
À la base, une nouvelle équipe présidée par Halima Andjilani remplace celle précédemment dirigée par Salime « Raïs » Soumaila, au terme des élections consulaires du 12 novembre 2021 dans des modalités plus ou moins contestées, mais que la préfecture laisse passer. En arrivant aux affaires, les primo arrivants demandent un état des finances de l’institution. Le compte affichait alors en tout et pour tout 246.000 euros avec une masse salariale mensuelle oscillant entre 60 et 75.000 euros.
Pour la régler, la CMA se reposait sur un transfert de 50.000 euros assuré par sa maison mère nationale, CMA France, qui s’additionnait à d’autres fonds issus de plusieurs conventions locales pour des missions déléguées et des actions concrètes et ciblées prises en charge par l’Europe et le Département. Avant d’entrer dans le détail des sommes en jeu, il importe de souligner que dès le premier contact avec le Commissaire aux comptes, celui-ci annonce la couleur, son refus de valider les comptes 2018 ainsi que l’absence des comptes 2019, 2020 et 2021. Autre découverte de taille, pour ces différentes périodes énumérées, la CMA a navigué à vue sans budget arrêté.
Aucune justification des dépenses
Secret de polichinelle : celle-ci est très endettée et arrive à peine à assurer les salaires de ses agents. Énorme paradoxe dans la mesure où des sommes importantes auraient été versées à cette chambre consulaire. Au travers de deux conventions distinctes, l’Europe lui a versé chaque fois 30% d’une enveloppe de 1.4 million d’euros et de 338.000 euros. À cela s’ajoute une autre convention pluriannuelle (2019-2021) en date du 24 juillet 2019 conclue avec le conseil départemental pour un montant de 1.9 million d’euros : 1.780.000 euros de la collectivité et 120.000 euros des fonds européens (Feder, FSE, Interreg, autres). La subvention était répartie comme suit : 630.000 euros en 2019, 550.000 euros en 2020 et 600.000 euros en 2021.
Problème majeur, nul ne sait comment ont été utilisé les sommes déjà versées et par l’Europe et par le Département. La CMA est dans l’incapacité totale de justifier les actions concrètement menées parmi la ribambelle de missions qu’elle s’était engagée à réaliser au travers des différentes conventions précitées. Une situation qui prêterait à rire si l’instant n’était pas aussi gravissime, car il apparait que la totalité des 630.000 euros de 2019 ont bel et bien été attribués ainsi que 80% des 550.000 euros de 2020. Qu’est-il advenu de tout cet argent lorsqu’il s’avère que des factures restent impayées pour un montant avoisinant un million d’euros pour des prestations justement liées à ces actions ?
Avec une petite dose de machiavélisme, il échoit à la nouvelle équipe dirigeante d’apporter des éclaircissements à l’autorité de tutelle pour une gestion de plusieurs années qui n’est pas la sienne. Avant d’être débarqué de force de son inamovible strapontin, l’ancien secrétaire général aurait, à plusieurs reprises, y compris en assemblée générale et en présence du commissaire aux comptes, affiché une méthode de travail pour le moins opaque et à l’ancienne. À en croire les explications fournies par les nouveaux maîtres des lieux, il refusait toute touche de modernité proposée par la CMA France en vue d’une harmonisation avec les outils utilisés par les autres départements.
Les comptes de la CMA sont dans le rouge
Toujours selon les mêmes sources, ce personnage aurait de la répartie à chaque fois qu’une justification lui était demandée, au point qu’il aurait emporté avec lui le disque dur de son ordinateur, laissant la CMA Mayotte sans repères aucuns. Il se serait offert le luxe de s’attribuer des avances sur salaires ainsi qu’une quantité de billets d’avions pour Madagascar, la métropole et La Réunion pour des missions non justifiées. La décision du nouveau trésorier d’annuler tous ces titres de transports aurait mis le feu aux poudres entre lui et l’ancien secrétaire général jusqu’à aboutir à son remerciement fin juin 2022. Autre grief soulevé par les responsables de la CMA, le mis en cause aurait continué à accéder aux comptez bancaires de la chambre consulaire à la BFCOI, à l’insu de sa nouvelle hiérarchie en utilisant les signatures électroniques d’anciens dirigeants dont il disposait encore.
Toujours est-il qu’au lendemain de son départ, le compte se serait révélé complètement au rouge au point qu’il faille négocier une ligne de trésorerie pour assurer le strict minimum vital. Ce qui n’empêche guère Jean-Denis Larroze de demander à ses anciens employeurs, via un SMS, pas moins de 134.710,08 euros de prime de départ. C’est dans ce capharnaüm que le Département a gelé la convention passée avec la CMA à partir de 2020 et que l’Europe demande la restitution de plus de 400.000 euros alors que seulement 79.000 euros de prestations auraient été payés au titre des forums de métiers déjà organisés.
Le 4 octobre dernier après que l’affaire a commencé à s’étaler dans la presse, la préfecture convoque le trésorier de la CMA Saïndou Attoumani pour lui signifier la suspension de ses missions pour une durée de 12 mois, avec cependant la possibilité d’un recours en annulation auprès du Tribunal administratif du 101ème département. L’institution quant à elle se voit mis à rude épreuve pour continuer à valider d’AG en AG des comptes de gestion pour lesquels elle n’a aucune lisibilité sous peine de mettre la clé sous la porte. Du jamais vu ailleurs sur le territoire national. Que va-t-il advenir de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte ? Attendons de voir la suite qui sera donnée à ce feuilleton.
De 5 à 7 ans, Nicolas a été violé par son cousin, dans le grenier de leur grand-mère. Après plusieurs tentatives de suicide et divers excès lui permettant de supporter ses « flashs quotidiens », il décide d’écrire son histoire, 43 ans plus tard. Mais aussi d’autres, comme celle d’un violeur retrouvé par les villageois avant la police.
Mayotte Hebdo : Pourquoi avoir choisi d’écrire une nouvelle sur les agressions dont vous avez été victime ?
Nicolas : Il y a encore quatre mois, je n’avais pas du tout envie d’écrire. J’ai commencé début juillet, et ai écrit quatre nouvelles, dont la mienne. L’objectif est d’en faire un petit roman, avec cinq nouvelles aux stratégies de survie différentes, dont deux réelles et trois fictions.
MH : C’est votre moyen de supporter le traumatisme ?
Nicolas : Depuis toujours, je suis colonisé par ces images, tous les jours. Ça n’est jamais passé. Les seules façons pour les atténuer étaient de picoler, prendre de la coke, fumer… Tout un tas de choses qui m’ont fait plus de mal que de bien mais m’ont permis de faire passer les années. Beaucoup de gens n’ont jamais su à quel point je n’étais pas bien et touché par les addictions, y compris des proches. Et aujourd’hui, écrire, c’est un exutoire total pour moi. La musique m’a aussi beaucoup aidé, c’est pourquoi j’intègrerai un QR code à la fin du bouquin, qui redirigera le lecteur vers une playlist contenant tous les titres que j’aurais abordé.
MH : Dans la nouvelle, vous revenez sur le fait que le délai entre le crime et la révélation est parfois très long chez la victime, si la révélation a lieu. Comment l’expliquez-vous ?
Nicolas : Quand tu as cinq ans, au mieux, tu peux te rendre compte que ce qui se passe n’est pas normal. Quand ça devient insupportable, ton esprit se détache, tu le vis comme si tu étais spectateur, et tu ne sais plus vraiment si ça a existé, si c’est un rêve… Une fois que tu prends conscience que ce n’est pas bien, tu sais que si tu en parles, ça va provoquer des problèmes familiaux. Je sais que ma famille aurait totalement explosé, donc je n’ai pas voulu en parler. À 11 ans, lorsque je l’ai revu, ça me détraquait à chaque fois mais ce n’était plus possible. Mes parents m’auraient cru mais je n’avais pas envie de foutre la merde. Mais j’ai rapidement commencé à fumer, picoler, et les images reviennent tout le temps. Je suis incapable de dire pourquoi tout est ressorti, un soir.
MH : Quelle a été la réaction de vos proches lorsque vous leur en avez parlé ?
Nicolas : C’était compliqué. Avec ma femme, j’étais ivre, je ne m’en souviens plus trop, mais vu sa réaction, je lui ai donné tous les détails. C’était un immense choc pour elle, et j’ai regretté d’avoir parlé car ça a changé nos relations au début. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais cette double-peine. En fait, elle craignait que je sois capable de faire la même chose. J’en ai parlé à mes parents, qui en ont parlé à mes frères, mais jamais on ne m’en a reparlé. Je pense qu’il y a un tabou là-dessus.
MH : À Mayotte, on observe une véritable omerta sur ce sujet, de la part des victimes comme de leurs parents. Quel conseil livreriez-vous à une jeune personne victime d’agression sexuelle ?
Nicolas : Si je l’avais en face de moi, je lui dirais qu’il faut en parler. Sinon, la vie est un vrai calvaire. Je ne dis pas que c’est tout de suite plus facile après, mais dès qu’on se sent prêt, il faut le faire. C’est surtout que plus tôt on en parle, plus tôt on peut arrêter le coupable. En fermant ma gueule, j’ai laissé un mec dans la nature qui a forcément reproduit ça sur d’autres personnes. Donc j’ai aussi vécu avec cette culpabilité. Il faut que la honte change de camp.
MH : Si les femmes parlent peu, les hommes encore moins. Le virilisme, dans nos sociétés, est-il en cause ?
Nicolas : Bien sûr, et pas seulement à Mayotte. Quand j’étais jeune homme, je ne me voyais pas du tout parler de ça. Sans être macho, c’est tellement dégradant d’imaginer ce par quoi tu es passé que tu n’as pas envie d’en parler. Tu as honte d’avoir subi ce genre de choses, d’avoir été en érection. Le psychiatre que j’ai vu m’a rassuré en me disant que c’est juste mécanique, c’est quelque chose que toutes les victimes subissent, mais c’est un tel sentiment de honte…
MH : Comment avez-vous fait pour aller mieux, aujourd’hui ?
Nicolas : J’ai passé beaucoup de temps à réfléchir à la manière dont j’allais pouvoir essayer de m’en sortir. Des idées noires, j’en ai eu, et je ne me suis jamais senti à l’abri d’un coup de cafard qui me soit fatal. J’ai beau tout avoir pour être heureux, des enfants en bonne santé, une super bonne situation, un métier que j’adore, mais les images sont tellement insupportables que tu peux souffrir des jours entiers, sans pouvoir l’expliquer, et tu as juste envie d’en finir, quoi. D’où l’intérêt d’en parler le plus vite possible.
Extraits de la nouvelle « Lutter pour vivre », de Nicolas.
« Dis donc, tu ne me prêterais pas ton baladeur pour la semaine ? Je te le rapporte vendredi. » interroge PC au moment du départ… Et comment refuser une chose aussi simple à quelqu’un à qui on n’a jamais rien refusé ? Même les choses qui ne se demandent pas, même celles qui ne se font pas à un enfant…
Et sur la table de chevet… en morceaux… son baladeur Sony. Celui qu’il ne lui a jamais rendu et dont il n’a plus jamais été question. Un casque salement scotché auquel il manque une mousse est relié à l’appareil par un câble dénudé par endroits. Le baladeur, fendu sur un angle, n’a plus de porte pour protéger la K7 et des inscriptions y sont gravées. Ce monstre détruit décidément tout ce qu’il touche… Le baladeur doit probablement encore fonctionner. Mal. Mais il doit fonctionner.
Comme lui, finalement…
Christophe Fontfreyde, le directeur du parc naturel marin de Mayotte, Miguel Gonçalves, le directeur du parc national de Maputo, et Karine Pothin, la directrice de la réserve naturelle marine de La Réunion, lors de la signature du mémorandum d’entente.
En déplacement à Maputo (Mozambique), fin septembre, le directeur du parc naturel marin de Mayotte, Christophe Fontfreyde, a signé en marge de l’événement Mar Nosso 2022 un mémorandum d’entente avec ses homologues mozambicains et réunionnais dans le but de développer un programme de coopération régionale en matière de gestion environnementale.
Après la réserve des Glorieuses (Terres australes et antarctiques françaises) et Mohéli (Comores), le parc naturel marin de Mayotte vient d’entériner un mémorandum d’entente avec Maputo, en marge de l’événement Mar Nosso 2022, une conférence organisée du 24 au 30 septembre derniers. Le but de cette signature ? Renforcer les partenariats à l’échelle de la bio-région dans le but de préserver les écosystèmes marins, de promouvoir l’économie bleue et de protéger les activités maritimes dans le canal du Mozambique.
Cet accord de principe vise à développer un programme de coopération régionale en matière de gestion environnementale. En ce sens, ce rapprochement permet d’envisager la mise en place d’un suivi global et d’une base données communes qui regroupe les pays de la zone. « Nous pourrions imaginer des projets scientifiques sur la génétique, notamment celle des tortues et des dugongs », évoque Christophe Fontfreyde, le directeur de l’aire marine protégée mahoraise dotée d’une superficie de 70.000 kilomètres carrés. Et ainsi permettre d’apprendre à mieux connaître les migrations de celui que l’on surnomme « la vache des mers ». « À ce stade, nous en savons très peu sur ce sujet… » Seule certitude : il en reste au moins trois dans le lagon du 101ème département !
Venue prochaine de l’homologue mozambicain
Même son de cloche concernant la situation des herbiers situés entre le récif et la mangrove, l’état du corail, le degré de pollution, encore la gestion des déchets. Sur ce dernier point, « nous allons nous échanger nos protocoles pour procéder à des analyses des pressions marines ». Prochaine étape avec la venue en début d’année prochaine de Miguel Gonçalves, le directeur du parc national de Maputo, dans l’optique de réfléchir et de mettre en œuvre un plan d’actions dès 2023.
Sans aucun doute, cette nouvelle entente apparaît comme logique et nécessaire. « Si nous regardons les caractéristiques respectives de nos milieux marins, nous sommes plus proches du Mozambique que de La Réunion », souligne Christophe Fontfreyde, ravi d’avoir « trouvé des interlocuteurs ouverts à la discussion ». « Je suis revenu avec le sentiment qu’il existait des pistes réelles. » Seul bémol : l’absence de liaisons aériennes directes entre les deux territoires ! En effet, il faut emprunter pas moins de trois vols. « C’est assez chronophage. »
Si ce protocole n’en est qu’à ses balbutiements, l’heure tourne. « Pour l’instant, nous essayons de monter des opérations pratico-pratiques et d’être assez concret. Ce genre de partenariat ne se fait pas en un claquement de doigts. » Toutefois, le directeur du parc naturel marin de Mayotte affiche un certain optimisme. « Cela va prendre des années, certes, mais nous pouvons construire des choses simples rapidement, bâtir une prise de conscience collective de cet intérêt environnemental et la faire grandir à petit pas. » Et le plus tôt sera le mieux…
Le conseil départemental a sollicité par appel à projets une structure pour réaliser un diagnostic sur « l’offre et les besoins des proches aidants à Mayotte » concernant les proches aidants de personnes âgées en perte d’autonomie et de personnes en situation de handicap. L’idée ? Permettre de structurer sur le territoire l’aide aux aidants et de coordonner les politiques et les actions mises en œuvre par les différents acteurs institutionnels et opérationnels afin d’assurer une couverture territoriale et la lisibilité de l’offre, pour les professionnels et les usagers.
Dans un second temps, un axe sur l’accompagnement psychosocial des aidants est en cours dont un bilan sera fait prochainement. Le Conseil départemental accompagne l’association départementale des aidants familiaux de Mayotte (ADAFM) pour la mise en place de ces projets, qui permettront aux aidants de souffler, d’échanger, de se ressourcer le temps d’un moment. L’institution soutient à hauteur de 83.810 euros les porteurs de projets en 2022, contre 21.000 euros en 2021.
Dans le cadre de l’appel à projets de la direction des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, le Département renforce et soutient les projets de prévention de la perte d’autonomie. Exemple avec l’inauguration du projet expérimental d’accueil de jour occupationnel et intergénérationnel à Bandrélé ce samedi 8 octobre.
Il s’agit d’un lieu ludique qui a pour but d’accueillir les personnes âgées. L’un des objectifs principaux de l’association Fahamou Mahecha est d’exploiter le capital socioculturel des personnes âgées pour maintenir le contact social entre les générations.
L’accueil est ouvert du lundi au jeudi de 7h30 à 15h. La structure comprend six pièces qui peuvent accueillir plusieurs personnes âgées avec les équipements suivants : une pièce de détente et sieste, une salle à manger rafraîchie, une cuisine aménagée et adaptée aux personnes à mobilité réduite, une petite salle de remise en forme pour faire du sport, une salle de maquillage et une grande terrasse avec potagers à l’extérieur.
Mayotte sera représentée cette année à la 9ème édition du festival Visa For Music au Maroc grâce à la présence de Zily. Sélectionnée parmi près de 500 artistes de talent, elle s’envolera avec son groupe pour Rabat du 16 au 19 novembre prochains pour participer à cet évènement qui réunit les professionnels du secteur musical venus du monde entier et qui contribue à mettre les artistes sous le feu des projecteurs.
Depuis plus de 20 ans, Zily fait la promotion du patrimoine immatériel de Mayotte à travers des chants et danses traditionnelles de son territoire. Elle a notamment sorti son dernier EP Imani Na Amani le 8 mars dernier à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Composée de 21 personnes, dont 18 jours, la sélection communale de football U18 de Kani-Kéli est en déplacement du 9 au 17 octobre à La Réunion pour participer au tournoi du FC Moufia. Une action pilotée par le service animation et politique de la ville de la ville, initiée en partenariat avec AJ Kani-Kéli et financée pour partie via le fonds destiné à promouvoir les échanges éducatifs, culturels et sportifs à hauteur de 10.400 euros par la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports.
Cette sélection est un projet ambitieux de cohésion sociale, du vivre ensemble et de lutte contre les conflits intervillages porté par la municipalité. Cette initiative avait permis de participer en 2019 au tournoi intitulé « Coupe des communes » organisé par la ligue mahoraise de football. Pérennisée dans la commune, la sélection permet à ces jeunes de s’exprimer hors de leurs clubs en portants les valeurs et l’image d’un territoire riche par son patrimoine.
Ce vendredi 7 septembre a eu lieu l’inauguration du marché intercommunal de M’tsangamouji dans l’enceinte des services techniques de la ville. À l’initiative de la communauté des communes du Centre-Ouest (3CO), ont pris part à l’invitation pour couper le ruban et dévoiler la plaque inaugurale Ibrahima Saïd Maanrifa, maire de Mtsangamouji et président de la 3CO, Thiery Suquet, le préfet, Ali Ahamada, le secrétaire général de la chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM), Mohamed El-Amine, le président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI), Zaounaki Saindou, la conseillère départementale de Tsingoni, également présidente de l’Agence d’attractivité et de développement touristiques de Mayotte (AADTM), et Soula Said-Souffou nouvellement élu dans le canton de Sada.
Cet équipement structurant de 328 mètres carrés résulte d’un partenariat dans le cadre d’une convention tripartite entre l’État et le Département qui ont chacun participé à hauteur de 350.000 euros et la 3CO qui a engagé 428.253 euros. Il garantira le respect strict des normes sanitaires et permettra aux consommateurs de trouver sur un même lieu des espaces de vente des produits agricoles, une poissonnerie, un coin de brochetterie ainsi qu’un espace de bureau pour sa gestion.
Ce projet vise à mobiliser les citoyens et acteurs de l’agriculture et de l’alimentation vers la structuration de la filière agro-alimentaire locale, un enjeu de taille pour le territoire et la population. Le marché couvert s’inscrit aussi pleinement dans une démarche de développement durable qui se traduit dans la construction du bâtiment par une isolation de qualité et l’implantation en toiture de 200 mètres carrés de panneaux photovoltaïques garantissant l’autoconsommation énergétique totale du bâtiment et de la chambre froide qui sera bientôt installée. À noter également que c’est le premier marché couvert de Mayotte doté d’un ascenseur, en pensant aux personnes à mobilité réduite.
Ludovic Julia, fonctionnaire-stagiaire de l’institut national du service public (INSP), a rencontré des collégiennes et des lycéennes, faisant partie de l’association Msomo Wa Maore (Éducation à Mayotte) afin de présenter le métier préfectoral et les différents parcours d’études supérieures pour intégrer la fonction publique.
Cet événement a été organisé par Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité. À travers une activité ludique sur Smartphone, les élèves ont pu aborder les différents recrutements dans la fonction publique, les missions des fonctionnaires et leur évolution dans l’administration. S’en est suivi un échange direct avec l’assemblée de jeunes étudiantes.
Créé le 1er janvier 2022, l’INSP est le nouvel opérateur public français de référence pour le recrutement, la formation initiale et la formation continue des cadres supérieurs et dirigeants de ֤l’État. Il remplace l’École nationale d’administration (ENA).
Fragilisé en juillet par un incendie volontaire, l’ouvrage qui permet de rejoindre le centre du bourg de Dzoumogné sera remplacé cette semaine par un viaduc débarqué à Longoni, ce jeudi. Il facilitera la circulation de véhicules pouvant atteindre les quarante tonnes, en attendant qu’une déviation permette de rejoindre plus rapidement la route de Bandraboua.
En même temps que le soleil se couche, le pont temporaire de Dzoumogné est descendu par une trentaine d’hommes sur le quai du port de Longoni, ce jeudi 6 octobre. Devant l’urgence de la situation, l’État a décidé de faire venir un viaduc temporaire de La Réunion qui se superposera au vieux pont dont les planches de bois montrent des signes de faiblesse.
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Arrivé quelques heures plus tôt à Longoni, le pont métallique est débarqué vers 17h30, ce jeudi 6 octobre.
Lors de la manoeuvre, l’équipement est maintenu avec des cordes pour éviter qu’il ne tourne.
Deux grues ont déplacé le viaduc métallique pour
le placer sur le port. Il doit être convoyé jusqu’à
Dzoumogné, ce lundi soir.
Sur le pont actuel, seuls les véhicules de moins de 3.5 tonnes ont le droit de passer depuis l’incendie du 8 juillet.
(De gauche à droite) Christophe Trollé, directeur adjoint de la Deal, Christophe Begon, adjoint à la chef du
service infrastructures, sécurité et transport à la Deal, Thierry Verneuil, commandant de port adjoint à la
Capitainerie, Ida Nel, PDG de Mayotte Channel Getaway, et Thierry Suquet, préfet de Mayotte.
Quand est-ce que la circulation pourra reprendre ?
« On devrait rouvrir le pont de Dzoumogné à la fin des vacances scolaires », prévient Thierry Suquet. Le préfet de Mayotte est sur le quai, ce jeudi soir, pour assister à la manœuvre. Selon le calendrier prévu, le viaduc métallique doit rejoindre, ce lundi soir, Dzoumogné. Il sera placé le lendemain sur le pont existant. Il faudra ensuite le fixer sur ses appuis en béton. « On est dans les délais », confirme Christophe Begon, adjoint à la chef du service infrastructures, sécurité et transport à la Deal (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Les derniers travaux de signalisation, d’installation d’un garde-corps et de feux de régulation se termineront le dimanche 16 octobre. « La mise en exploitation de l’infrastructure » est prévue le 17 octobre au matin.
Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps ?
Voilà soixante ans qu’un nouveau pont est promis aux habitants de Dzoumogné. L’an dernier, une réunion avec les habitants avaient eu lieu, mais depuis, plus rien. La colère des riverains s’est donc transformée en barrages érigés début juillet et a même débouché sur l’incendie volontaire du pont le 8 juillet. « Pourquoi ça ne s’est pas fait plus tôt ? C’est un dossier compliqué, pour lequel il faut des crédits. Vous avez vu qu’entretemps, on a fait le pont de Mangajou. On travaille un pont à l’autre », défend le préfet.
Le nord de l’île étant pénalisé par la fermeture, il fallait au moins répondre à l’urgence. « Ça été compliqué. Comme on s’était engagés au mois d’août, il a fallu travailler avec le Céréma et le Centre des ponts de secours. On a trouvé à La Réunion un pont pré-installé qui devait servir si nécessaire », poursuit-il. Un autre ouvrage, parti de métropole, remplacera celui manquant à La Réunion dans six mois.
Qui pourra passer ensuite ?
Le viaduc comporte une voie (le prochain en aura deux) et nécessitera donc une circulation alternée comme auparavant. C’est au niveau du poids des véhicules qu’il y aura du changement, puisque la limite sera de quarante tonnes, « depuis l’incendie, c’était 3.5 t », rappelle le préfet. Les bus scolaires (une fois que les chauffeurs auront mis fin à leur droit de retrait) pourront donc de nouveau l’emprunter au retour des vacances scolaires.
Pour les piétons, « la passerelle piétonne qui complétera l’infrastructure est en cours de fabrication à Mayotte et sera mise en place avant la fin du mois d’octobre pour qu’[ils]n’empruntent pas ce pont de secours », prévient la préfecture de Mayotte.
Et la déviation ?
En amont du pont actuel, une nouvelle route va voir le jour. Elle permettra d’éviter le bourg de Dzoumogné et de rejoindre plus directement la route vers Bandraboua. L’objectif est qu’elle soit en service « en 2024 ». Ensuite, le viaduc qui vient juste d’arriver doit être remplacé (il restera à Mayotte en cas de besoin) par un nouveau pont à deux voies cette fois.
La circulation interdite sur le secteur de lundi soir à mardi matin
Entre Longoni et Dzoumogné, les neuf kilomètres seront fermés à la circulation, à partir de ce lundi, 19h, et ce, jusqu’à mardi, 4h. Cette interdiction permettra au convoi long de 35 mètres de longueur et acheminant le pont d’arriver à sa destination finale. La préfecture annonce que « le stationnement sur l’ensemble de l’itinéraire [est] interdit de part et d’autre de la voie » jusqu’à ce mardi, 4h du matin. Il l’est déjà depuis ce dimanche après-midi puisqu’un test était programmé dans la soirée.
Selon le directeur des ressources humaines du centre hospitalier de Mayotte, Matthieu Guyot (4ème en partant de la droite), il n’est pas question d’attendre patiemment que des candidats répondent à une annonce d’emploi, mais véritablement d’adopter une stratégie du « aller vers ».
Fin septembre, le centre hospitalier de Mayotte a reçu le grand prix de l’innovation en ressources humaines 2022 pour son agence territoriale de recrutement, qui doit permettre d’accompagner les candidats, d’augmenter l’attractivité du territoire et de fidéliser les personnels. Lancé depuis un an en phase d’expérimentation, ce dispositif commence déjà à faire ses preuves. Entretien avec Matthieu Guyot, le directeur des ressources humaines du CHM.
Flash Infos : À l’occasion des rencontres RH de la santé qui se sont tenues à Marseille les 29 et 30 septembre derniers, le centre hospitalier de Mayotte a remporté le grand prix de l’innovation RH 2022. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Matthieu Guyot : C’est tout d’abord le prix de référence en matière de ressources humaines hospitalières ! Nous ne nous en rendons peut-être pas bien compte mais cette distinction est habituellement remise à un CHU (centre hospitalier universitaire) ou à l’AP-PH (assistance publique – hôpitaux de Paris). C’est donc rare et prestigieux qu’une administration comme la nôtre la reçoive…
D’autant plus que tous les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux peuvent candidater. Il faut qu’il y ait un critère d’efficience et de pertinence, mais aussi que le projet soit reproductible à plus grande échelle. C’est un moyen pour la Fédération hospitalière de France de faire remonter nos idées et nos petites expériences en local et d’amener à les généraliser.
FI : Comment fonctionne cette agence territoriale de recrutement ?
M.G. : Elle est à la fois un centre de réflexion et une agence opérationnelle. En phase d’expérimentation depuis un an, nous la mettons progressivement en place et nous augmentons le dispositif au fur et à mesure. Comme il s’agit d’une révolution, cela ne peut naturellement pas se faire en une fois… Le plan de développement court en quatre phases jusqu’à mi-2023, mais il faudra environ trois ou quatre ans pour que ce soit purement « opérationnel ».
Notre philosophie se base sur le design thinking, une méthode centrée sur l’humain afin d’identifier les points de difficultés. L’idée consiste à améliorer la qualité du parcours de recrutement ainsi que les procédures administratives pour réduire au maximum les complications et les interlocuteurs. En clair, cette agence doit faire en sorte que cela aille vite et bien et surtout que le candidat soit satisfait. Depuis le lancement, l’agence a déjà montré son utilité dans la mesure où nous avons déjà doublé le nombre de candidatures (+59.38% en quatre mois).
FI : Le CHM souffre d’un manque d’attractivité, dans le sens où il doit recruter 1.400 personnes sur des métiers en tension (médecins, sage-femmes, infirmiers spécialisés) chaque année. Idem pour la médecine de ville et la protection maternelle et infantile gérées par l’agence régionale de santé et le conseil départemental.
M.G. : L’attractivité du territoire repose sur l’ensemble de ses acteurs. Si nous ne travaillons pas tous main dans la main, nous réduisons notre efficacité ! Comme l’île est petite, nous devons pouvoir collaborer sur certains aspects capitaux. L’idée de ces partenariats en cours et à venir consiste à définir une réflexion commune.
Si nous voulons que les gens restent, il faut améliorer leur accueil en leur proposant un système de crèche que nous essayons de mettre en place et un logement, mais aussi et surtout revoir leurs conditions de travail. Quand les soignants ressentent de la frustration car rien ne fonctionne en raison du sous-effectif, ils repartent aussi vite qu’ils sont venus. Nous devons bosser en collaboration sur le problème organisationnel et l’augmentation du nombre de professionnels de santé. Si nous ne planchons pas sur ces deux aspects en même temps, cela ne marchera pas !
De la quatrième à la seconde, Rasmina a subi de nombreux viols par un habitant du même village que ses parents. Sans aucun soutien, ni même de la part de sa mère ou de son compagnon, la jeune femme a témoigné d’une force considérable pour parler, obtenir son bac avec mention, se reconstruire et aider les autres.
Flash Infos : Comment avez-vous trouvé la force de parler de votre calvaire ?
Rasmina : Il faut savoir que mon agresseur était apprécié de tous au village, parce qu’il leur donnait de l’argent. Un soir, alors que j’avais 13 ans, je me suis disputée avec mon frère, je suis sortie dehors, et il m’a emmené chez lui. Il a commencé à me toucher, à pratiquer le « gouroua » [frottement du sexe contre celui de la victime, NDLR], et m’a dit de ne rien dire à personne. Il savait que ma famille était pauvre et m’a proposé de l’argent en échange. Mais quand j’ai voulu arrêter tout ça, il a fait du chantage en menaçant de dire à ma mère que je sortais avec des garçons. Ça a donc continué, il m’agressait et je n’en pouvais plus, je n’avais personne à qui parler.
À l’école, je m’inventais des maladies pour aller à l’infirmerie, parce que je me disais que si l’infirmière me posait des questions, je lui parlerais. Un jour, j’ai écrit une lettre, j’ai été à l’infirmerie pour une migraine, elle m’a donné du paracétamol et j’ai laissé la lettre. Elle m’a conseillé de porter plainte, la gendarmerie est venue me récupérer chez moi mais les gens se posaient des questions. Je ne voulais pas que ma famille soit au courant mais ça a été le cas lorsqu’ils sont venus arrêter le violeur.
F.I. : Quelle a été la réaction de vos proches ?
Rasmina : Le jour même, tout le monde m’a reproché d’être la fautive, sans même savoir ce qu’il s’était passé. Des personnes de l’extérieur sont venues pour me demander ce qu’il se passait. J’ai fait confiance au père de mon amie, qui a immédiatement tout raconté aux autres. Ma mère m’a dit de retirer ma plainte contre lui, je suis donc retournée à la brigade pour dire que j’avais menti. Je me suis dit que ça allait le stopper, mais c’était pire, il m’attachait, me menaçait, les gens pensaient que c’était faux étant donné que j’avais retiré ma plainte.
Heureusement, une tante m’a cru et hébergé, donc ça allait beaucoup mieux. C’est elle qui m’a raccompagnée pour porter plainte. C’est là que j’ai eu des examens psychologiques et gynécologiques. C’était la partie la plus blessante, mon pire cauchemar était de ne plus être vierge, même s’il faisait du gouroua et passait par les fesses. La gynéco m’a dit « Votre hymen est à moitié détruit », et j’ai eu peur de dire ça à ma mère. Jusqu’aujourd’hui, elle ne sait pas si je suis encore « une petite fille ou une vieille », comme on dit.
F.I. : Comment vous êtes-vous rapprochée du mouvement #wamitoo ?
Rasmina : J’ai toujours été très investie, déléguée de classe, je participais aux associations de l’école. J’avais vu une exposition d’une association et j’avais demandé à mon proviseur de les faire venir pour une intervention dans les classes, ce qu’il a accepté. C’était une période très compliquée, mes notes étaient catastrophiques, donc ça m’a aidé, comme les psychologues que j’ai vus. Arrivée en première, je me suis promis de ne plus jamais me laisser abattre, et j’ai réussi à me reprendre en main. Même lorsque l’homme qui m’a agressée est sorti de Majicavo après un an de prison, j’ai refait les cauchemars d’avant pendant un mois, mais mes idées noires se sont calmées grâce à la thérapie.
F.I. : Ces agressions impactent-elles vos relations ?
Rasmina : Malheureusement, avec mon ancien petit copain, j’étais renfermée, comme un poing qu’il fallait ouvrir. Quant à celui avec qui je sortais, ça s’est terminé récemment, parce qu’il veut certaines choses sexuelles que je ne peux pas tolérer à la suite des viols que j’ai vécus. On voulait se marier, mais il m’a annoncé qu’il voulait prendre une deuxième femme pour le sexe. Ça ne passe pas avec moi, et j’ai donc dû mettre un terme à cette relation.
F.I. : Comment outrepassez-vous les moments de traumatisme ?
Rasmina : C’est souvent le soir que ça revient. Soit je fuis la réalité en regardant des séries, soit j’écris des chansons, ou j’écoute de la musique, et ça passe. En écouter, et chanter, m’éloigne de ma vie, me libère. Maintenant, en parler, comme ici, et participer à des actions de sensibilisation, m’aide aussi au long terme.
F.I. : Quelles seraient vos solutions pour stopper cette véritable culture du viol à Mayotte, ainsi que la loi du silence l’accompagnant ?
Rasmina : À Mayotte, une chose a été normalisée : le fait que nos grands-pères nous touchent les seins, les fesses, disent « C’est ma petite-fille, j’ai le droit », et que nos parents nous poussent à ne rien dire. Alors que c’est ignoble, c’est là que commence le viol. Il faut aussi que les parents soient plus proches de leurs enfants, plus à l’écoute, aient plus de sentiments. Enfin, il faut arrêter de considérer le sexe comme un tabou, et en parler dès l’enfance. Après, arrêter le viol à Mayotte, je pense que c’est impossible. Comment arrêter un homme qui n’est pas bien dans sa tête ?
F.I. : Un conseil à celles et ceux qui sont victimes d’agressions sexuelles ?
Rasmina : Il faut aller vers les personnes de confiance et parler. Sinon, il faut se tourner vers les professionnels de santé, les psychologues. On dit que c’est pour les gens fous, alors que pas du tout. C’est en allant les voir que je suis devenu ce que je suis, que je peux parler de viol sans pleurer. Avant, il suffisait que quelqu’un parle de sexe pour que les larmes viennent. Il ne faut jamais se dire que c’est une honte, ce sont les personnes qui font ça qui doivent avoir honte, on ne leur a pas demandé de nous faire ça. Et ne jamais se laisser abattre, parce que ça voudrait dire qu’ils ont gagné.
Vendredi 7 octobre, Gilles Halbout, recteur de Mayotte, présentait la cérémonie de remise des palmes académiques. « Il s’agit du seul héritage qu’il nous reste du Premier Empire, a-t-il souligné. Cette distinction récompense le mérite et honore une carrière selon trois grades : chevalier, officier et commandeur. »
Vendredi 7 octobre, des enseignants, chefs d’établissements, des personnels administratifs ou techniques ont reçu « la plus ancienne distinction civile française ». Des palmes académiques leur ont été attribués. 19 d’entre eux ont obtenus le grade de chevalier, les deux autres sont devenus « officier » et « commandeur ».
Attoumani Bina, chef de service de la division des personnels enseignants du second degré a été décoré et a obtenu le grade de chevalier. « Je suis très ému de recevoir cette récompense. Avec mes collègues, nous œuvrons pour l’avancement de l’éducation à Mayotte. Les enjeux sont forts ici sur le territoire », a-t-il déclaré.Colette Cabort a également été nommée chevalière des palmes académiques. « Vous être entrée à l’Éducation nationale en 1999 en tant que professeur des écoles stagiaire à l’IUFM de la Guadeloupe », détaille Gilles Halbout, le recteur. L’enseignante est ensuite devenue inspectrice et travaille aujourd’hui au sein de la circonscription Mamoudzou Nord.Alain Charier a, lui aussi, été nommé chevalier après 42 ans de carrière. Après avoir commencé à travailler à La Réunion, puis rejoint la Nouvelle-Calédonie, le professeur agrégé de lettres modernes, qui enseigne actuellement au lycée des Lumières à Mamoudzou, s’est établi à Mayotte. Il y travaille depuis 2001. « Il y a de grosses difficultés sur le territoire mais également des choses passionnantes et des élèves motivés, qui ont envie d’apprendre », a-t-il témoigné.
Après le cadavre retrouvé le 2 octobre, à Sohoa, le Parquet n’exclut pas qu’il y ait une deuxième victime dans cette affaire.
L’arrestation d’un homme âgé de 36 ans, mercredi, a permis d’avancer sur l’affaire du cadavre retrouvé brûlé dans un hameau de Sohoa, le dimanche 2 octobre. Une information judiciaire du chef d’assassinat a été ouverte par le Parquet. Il y aurait vraisemblablement plusieurs auteurs, mais également une deuxième victime.
Quand des agriculteurs se sont rendus aux champs, vers 7h, le dimanche 2 octobre, dans le hameau d’Ampadza, à Sohoa, ils sont tombés sur les restes d’un cadavre calciné. Les faits, qui ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche sur la commune de Chiconi, n’ont pas encore révélés leurs mystères, mais l’enquête a pu avancer. Mercredi, une première personne âgée de 36 ans a été interpellée, puis présentée au Parquet le jour suivant. Une information judiciaire du chef d’assassinat a été ouverte, nous indique celui-ci. Le suspect placé en détention n’aurait pas agi seul et la gendarmerie serait toujours sur la piste de complices, voire de coauteurs. Et ce n’est pas tout. Selon Yann Le Bris, le procureur de la République, « il pourrait y avoir une deuxième victime », sans que le magistrat ne donne plus de détails.
Le travail d’identification avance lui aussi
L’identité de la personne retrouvée le dimanche 2 octobre, et dont l’incendie serait une tentative de détruire les indices, n’a été pas dévoilée. Toutefois, cela commence à se préciser. « Nous sommes en attente d’une confirmation génétique. Elle devrait intervenir dans les jours à venir », confirme le procureur. Pour savoir le pourquoi du comment, il faudra aussi attendre. « L’ouverture de l’information judiciaire doit justement servir à déterminer les circonstances », poursuit-il.