CGT-Ma et FO-EDM lancent une grève reconductible, dès ce mercredi 21 décembre, « afin de défendre leur politique salariale et sociale, politique de l’emploi, et des conditions de travail de leur entreprise ». Ils demandent ainsi plusieurs mesures salariales comme une prime à hauteur de 3.000 euros versée en une seule fois au prorata temporis du temps passé en entreprise ou 230 euros/mois sur 13 mois, « conformément à la loi Macron », « le respect de la commission secondaire du personnel (CSP) avec zéro embauche ni mutation sans passage en CSP avec respect des délais et procédures » ou « le suivi de la pyramide des âges des agents du pôle réseau et mise en place d’un plan d’accompagnement de dix ans pour les agents du pôle Réseau ». En termes de ressources humaines également, « l’intersyndicale dénonce la communication mensongère de la direction sur l’évolution salariale des quatre dernières années qui ne concerne qu’à une partie du personnel sur les avancements aux choix et souvent pour les mêmes personnes » ou demande « le partage de la politique de recrutement avec les partenaires sociaux ».
« Dès le 2 novembre, la direction d’EDM a convié les organisations syndicales à ouvrir les négociations salariales annuelles. Pour faire face à une inflation forte en 2023, la direction a proposé une augmentation de la masse salariale de 8,70% », répond celle-ci, de son côté. Si la proposition a été validée, le 15 décembre, par le conseil de surveillance. Par rapport à la grève enclenchée par la CGT et FO, « la direction attachera une attention particulière à la continuité du service public pour que les clients ne soient pas impactés », a fait valoir le fournisseur d’électricité.
À 11h du matin, ce lundi 19 décembre, cinq jeunes ont agressé une jeune femme de 16 ans alors qu’elle attendait un taxi, dans le quartier Maevantana, à M’tsapéré. Après lui avoir volé ses affaires, les mineurs, âgés de 14 à 17 ans, auraient tenté de l’entraîner dans une maison isolée. Des riverains ont donné l’alerte et ont permis aux forces de l’ordre d’interpeller les cinq auteurs des faits. Tous ont été placés en garde à vue. L’enquête se poursuit.
Les travaux au droit du pont de Dzoumogné touchent à leur fin (photo préfecture de Mayotte)
En juillet dernier, le pont Bailey situé à Dzoumogné était incendié. A la suite de cet événement qui a provoqué une fragilité de la structure du pont, un ouvrage provisoire a été installé. La fin des travaux au droit du pont approche et dans le même temps, le chantier de la déviation de Dzoumogné se poursuit. Tour d’horizon sur ces travaux.
Le pont VMD (viaduc métallique démontable) permettant la circulation sur la RN1, dans la traversée du village de Dzoumogné, a été mis en service le 17 octobre dernier. Aussi, depuis le 24 octobre, les poids lourds allant jusqu’à 40 tonnes sont de nouveau autorisés à l’emprunter. Cette réouverture avait permis de rendre accessible le nord de l’île plus facilement, notamment pour les transporteurs de marchandises et les bus scolaires.
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La création du giratoire sud est en phase finale (photo préfecture de Mayotte).
Le chantier d’installation du VMD avait eu lieu début octobre (photo d’archives).
Les différentes phases de chantiers qui ont suivi ont permis de remettre les terrains en état conformément à leur destination d’origine. Deux passages à gué avaient été installés pour permettre la traversée de la rivière pour les piétons. « Nous avons supprimé ces passages à gué, afin de rendre l’écoulement naturel du cours d’eau, mais aussi en prévision de la saison des pluies avec potentiellement un gros débit dans la rivière », explique Christophe Trollé, adjoint au directeur de la direction de l’environnement de l’aménagement et du logement (Deal).
Afin de sécuriser le passage des piétons, une passerelle a été installée. D’ici fin décembre, des aménagements particuliers, rampes et gardes corps, viendront compléter ce nouveau passage. En tenant compte de la mobilité pendulaire et en vue de réguler le trafic, des feux provisoires ont été mis en place. Ils seront remplacés avant la fin du mois de décembre pour laisser place aux feux définitifs « intelligents » que les usagers de la route peuvent d’ores et déjà apercevoir de chaque côté du pont.
En simultané, les travaux du giratoire sud continuent
En parallèle à la fin des travaux au droit du pont, ceux de la déviation avancent. « Nous sommes en train de finaliser la réalisation du giratoire sud, qui correspond au croisement sud entre la route nationale et la route départementale. Ces travaux doivent se terminer courant janvier », déclare l’adjoint. Le tracé de la déviation mesurera « environ 350 mètres » et permettra de relier le giratoire sud à la route nationale située de l’autre côté du cours d’eau, au nord du village. « L’objectif visé est une finalisation des travaux de la déviation d’ici fin 2024 », assure-t-il.
A l’échéance de la mise en service de la déviation et de son nouveau pont, « l’ouvrage provisoire VMD sera démonté et sera installé à la place le pont définitif » avec deux voies de circulation, note Christophe Trollé. Actuellement en phase d’optimisation de planning, par la suite « des études vont être menées et vont débuter dès 2023, pour que dès la déviation terminée, les travaux du nouveau pont définitif puissent commencer », ajoute-t-il. La déviation est une solution annexe afin de réaliser les aménagements sur le pont Bailey librement, sans couper à nouveau la circulation à tous les véhicules. Le chantier du nouveau pont devrait débuter en 2025, pour une mise en service dans la même année.
Deux saisons qui se terminent par deux montées ! Mais que peut bien arrêter l’US Kavani ?
Le stade départemental de Cavani a pris des airs de fête mercredi dernier ! En remportant son dernier match à domicile de la saison 2 buts à 0 contre l’UCS de Sada, l’Union sportive de Kavani s’est offert le titre de champion de Régional 2, et a par la même occasion validé son ticket pour évoluer en division supérieure l’année prochaine. Deux montées successives pour les joueurs de coach Abdi, qui rejoignent l’élite du football mahorais – le championnat Régional 1 – pour la première fois de leur histoire.
Mercredi 14 décembre, quelques heures avant que Théo Hernandez et Randal Kolo Muani n’envoient l’équipe de France en finale de la Coupe du monde de football en plantant chacun leur pion contre le Maroc, deux autres buts, signés Piresse et Keldy, marquaient l’histoire du football – mahorais en l’occurrence. En battant l’UCS de Sada (2-0), l’Union sportive de Kavani s’est adjugée le titre du championnat régional 2, mais surtout, a validé sa deuxième montée de division successive ! Un exploit pour cette équipe qui, en 2019, frôlait encore la relégation en R4, le plus bas échelon du football mahorais.
« Gagner dans les moments clés »
Dans un championnat disputé, l’US Kavani décroche le titre de R2 avec un bilan de onze victoires, huit matchs nuls et trois défaites (41 pts), une petite unité devant l’AS Neige de Malamani (40 points – dix victoires, dix nuls, deux défaites), tandis que les cinq premières équipes au classement se tiennent en six points. L’US Kavani n’est ni la meilleure attaque (quatrième sur douze), ni la meilleure défense (deuxième), mais a su gagner dans les moments clés pour faire la différence, raconte le coach Abdallah « Abdi » Madi Ali. « A chaque fois, on a su répondre aux défis lancés par nos adversaires. Quand on a joué contre le Foudre 2000, ils étaient en tête du classement et avaient l’occasion de prendre six points d’avance dans la course au titre… On a été chez eux et on a gagné ! (2-1, NDLR) », raconte l’entraîneur.
Surtout, l’équipe a su capitaliser sur sa capacité fédérer les jeunes du quartier. Grâce à son école de football labellisée, le club repère et forme les talents du coin, avec – en trame – l’idée de lutter contre la délinquance. « C’est la première fois de notre histoire qu’on monte en R1, et on l’a fait avec les jeunes de notre quartier ! », se ravit le coach, pour qui la jeunesse du groupe laisse présager de belles années à venir pour l’US Kavani. « On espère qu’ils ne vont pas partir ! », concède Abdi, qui se projette déjà sur la saison suivante.
« Continuer sur notre lancée »
« Là les gens nous disent : – attention ça joue au football en R1 ! Ça tombe bien, nous on est là pour ça… jouer au football ! », s’exclame le coach, qui admet tout de même que quelques recrutements seront nécessaires pour solidifier le groupe avant d’attaquer le prochain exercice. « Notre gardien Porato, qui jouait en sénior depuis ses 14 ou 15 ans, est parti à la retraite ce mercredi… c’est le premier poste qu’il va falloir pourvoir. »
« Cette année, on a pris les choses étape par étape : on a assuré le maintien, puis on a visé le haut du tableau, puis le titre… Ça a plutôt bien marché ! On fera la même chose l’année prochaine. » Coach Abdi se veut prudent, mais se prend déjà à rêver un peu plus grand avec « un beau parcours en Coupe de France, pourquoi pas ? »
Les relayeurs mahorais du 4x100m avec Franck Né, entraîneur de l’équipe de France de relais.
En stage à La Réunion, une bonne partie des athlètes mahorais y ont préparé leur saison 2023, avec en ligne de mire, les Jeux des îles de l’océan Indien en août à Madagascar. En prime, quelques-uns ont pu se montrer au meeting de Saint-Paul, ce week-end. On fait le point sur ce rassemblement avec Sébastien Synave, coach du RC Mamoudzou et de Kamel Zoubert.
Flash Infos : Quel était l’objectif du stage ?
Sébastien Synave : Tout s’est bien passé. Il y avait des objectifs individuels et collectifs avec le relais 4x100m. Pour ce dernier, les relayeurs ont pu s’entraîner avec l’entraîneur de l’équipe de France de relais. L’idée du stage était de faire tourner les jambes. On ne cherchait pas la performance tout de suite. On sait qu’avec des performances trop tôt dans la saison, les mecs se blessent ou disparaissent après.
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Sébastien Synave, coach du sprinteur Kamel Zoubert, a supervisé ce stage d’une dizaine de jours à La Réunion. Plusieurs athlètes mahorais ont fait le déplacement depuis la métropole.
Ali Soultoini, le lanceur de javelot, a performé au meeting de Saint-Paul (79,78 m).
F.I. : Avez -vous pu concourir pendant cette période ?
S.S. : On a pu participer au meeting de Saint-Paul, le samedi 17 décembre. On y a vu des perf’ sympathiques. Ali Soultoini (javelot) a pu lancer à 79,78 m. Le sprinteur Kamel Zoubert a fini deuxième au 200m avec 21’’63 et réalisé son meilleur temps au 60m (6’’95). En demi-fond, Emeline Bauw avec un temps de 2’16’’50 réalise les minimas pour participer aux Jeux des îles (N.D.L.R du 23 août au 3 septembre à Madagascar). Djassim Ahamada (saut en longueur) a pu atteindre 7,15m sur un élan réduit (quatorze foulées). Et le hurdler Raphaël Mohamed s’est payé l’ex-médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 2016, Dimitri Bascou.
F.I. : Quelle est la suite de la préparation alors que la saison en salle va commencer ?
S.S. : On avait laissé deux options, faire la saison en salle, une coupure, puis les Jeux. Ou alors commencer déjà à préparer les Jeux. Les deux options ont été prises. La sprinteuse Nasrane Bacar, Kamel Zoubert et Djassim Ahamada, par exemple, vont participer au meeting des Volcans, le 7 janvier, en Auvergne. Pour Kamel, au vu de sa performance sur 60m, je suis optimiste pour sa saison en salle. De façon collective, on s’est donné rendez-vous pour un stage en avril, mais le lieu n’a pas encore été choisi.
Le nouveau critère pour les candidatures à l’élection présidentielle disqualifie des opposants d’Azali Assoumani installés à l’étranger.
Le Kenya a annoncé son désistement au profit des Comores. Les deux pays de l’Afrique de l’Est se disputent depuis presque un an la première vice-présidence de l’Union Africaine, un poste qui assure automatiquement à son occupant la présidence, l’année suivante. Ce retrait de William Ruto, fait d’Azali Assoumani le prochain successeur de Macky Sall, à la tête de l’UA, en février.
Avant que Beit-Salam ne confirme l’information, de nombreux officiels notamment comoriens approchés, affirmaient déjà que les Comores étaient sur la bonne voie pour prendre la tête de la présidence de l’Union Africaine sauf surprise de dernière minute. Cela fait plus d’un an que le Kenya et l’archipel se livrent un bataille diplomatique rude pour obtenir ce poste qui finalement reviendra au président comorien, Azali Assoumani. Moroni et Nairobi ont trouvé un compromis en marge du sommet États-Unis – Afrique qui se tenait à Washington, du 13 au 15 décembre, si l’on en croit au communiqué publié ce lundi 19 décembre sur la page Facebook de la présidence comorienne. Comme à chaque évènement de cette envergure, les rencontres entre dirigeants se multiplient. « Le président Azali Assoumani a suivi avec beaucoup d’attention […] l’annonce faite par son frère William Ruto, président de la République du Kenya, relative au retrait de la candidature de son pays à la présidence de l’Union Africaine, pour l’année 2023 », précise Beit-Salam, la présidence. La décision, poursuit le communiqué, est prise au moment opportun et confirme la grandeur de la nation kenyane mais aussi de la grande sagesse de ses dirigeants, ainsi que leur engagement en faveur de la promotion de l’unité et de la stabilité de la région de l’Afrique de l’Est. Les pays de la région et les États-Unis auraient joué un rôle dans les négociations.
Le Kenya se désiste
C’est dans ce cadre que William Ruto, le tout nouveau président du Kenya et son homologue Azali Assoumani, ont pu s’entretenir et aborder ce sujet brûlant jusqu’à trouver un consensus, explique-t-on dans le sérail comorien. « On brigue la première vice-présidence de l’institution panafricaine. Si un pays occupe ce poste, il a plus de 99% de prendre la tête de l’UA. Les Comores occupaient la deuxième vice-présidence. Il n’y a certes aucun texte qui le stipule, mais logiquement arriver à ce stade, l’étape suivante est la présidence. Or en 2023, celle-ci revient à l’Afrique de l’Est, notre région. Le problème lorsque nous posions notre candidature pour devenir 1ère vice-président, le Kenya s’était positionné. Mais Ruto vient de se retirer. Ce qui signifie qu’il renonce de facto à la présidence », avait expliqué depuis vendredi, un proche du pouvoir comorien. Une autre source diplomatique qui avait accompagné la délégation comorienne à Washington, avait également confirmé le désistement du voisin kényan. Mais, sans déclaration officielle, l’information était à prendre avec des pincettes. La rencontre à Washington entre les deux présidents était très attendue. Lors d’une récente interview accordée à Radio France internationale, le président Azali Assoumani, dont la candidature n’est pas vue d’un bon œil par ses opposants qui l’accusent de dérives dictatoriales, disait espérer obtenir une entente. « Pendant la Cop 25 en Égypte, j’avais discuté avec lui [le président kényan], on n’a pas eu le temps d’approfondir. J’avais pris contact avec le président de la commission de l’UA et on s’est dit qu’on va discuter ici », déclarait-il sur les antennes de RFI, mardi dernier, depuis les États-Unis. Un tête-à-tête aurait dû avoir lieu, fin novembre, au Niger, entre Azali Assoumani et son homologue kényan, mais ce dernier n’a pas fait le déplacement dans la capitale nigérienne, où se tenait le sommet sur l’industrialisation et la diversification du continent.
Élections de 2024 et image ternie
La présidence de l’Union Africaine est une fonction tournante entre les régions, occupée parfois par des dirigeants qualifiés de dictateurs. Après Félix Antoine Tshisekedi, en 2021 au nom de l’Afrique centrale, et Macky Sall, l’année suivante, le tour revient à la région orientale de l’Afrique de prendre le flambeau. Le nom du pays qui va présider les destinées de l’institution pendant un an (2023-2024) sera connu en février prochain, à Addis-Abeba (Éthiopie), au cours de la conférence des chefs d’’Etat et des gouvernements. Si l’archipel hérite du poste, ce sera la première fois que le pays prendra la tête de l’organisation continentale. Azali Assoumani a toujours promis qu’une fois élu par ses pairs, il allait œuvrer pour la paix et la sécurité tout en capitalisant les ressources que le continent regorge. Le climat ne serait pas absent dans son programme. « Sous d’autres cieux, les politiques déposent les armes et soutiennent l’action du président pour le prestige du pays, mais je parie sur le contraire, si Azali se fait adouber », a glissé, une source proche du palais présidentiel. Une phrase qui n’est pas anodine. En effet, contesté à l’intérieur de son pays, non reconnu par une partie de l’opposition installée en France, Azali Assoumani avait besoin d’une telle tribune pour redorer son image à l’international. L’ex-putschiste, est accusé de museler toute voix dissonante. La condamnation le mois dernier de nombreux opposants à des lourdes peines, à l’instar de l’ancien président Sambi, qui a pris la perpétuité dans l’affaire de la citoyenneté économique, n’échappe pas aux critiques. D’aucuns parlent de procès politique. Selon certains observateurs, il ne fait donc aucun doute que le chef de l’État comorien, qui avait dépêché partout en Afrique des émissaires chercher des soutiens, ne manquera pas de plaider sa politique devant ses paires du continent d’autant que des élections sont prévues pour 2024. Si son élection à la tête de l’UA devient effective, ce sera un camouflet de plus pour l’opposition qui a toujours milité pour l’ostracisme sur la scène internationale du locataire de Beit-Salam.
Retardé par un « problème de barge », le contrôleur aérien de l’aéroport international Marcel-Henry de Dzaoudzi n’était pas dans sa tour pour assurer l’atterrissage du vol d’Air Austral en provenance directe de Paris ce mardi matin, à 7h30. Le commandant de bord du vol UU976 a donc été contraint de dérouter son aérodyne vers la Réunion, d’où il a redécollé dans l’après-midi pour acheminer les quelques 250 passagers à bon port.
L’incident a chamboulé le programme aérien de la journée : les passagers du vol Mayotte – Réunion, initialement prévu à 9h30, ont dû patienter jusqu’en fin d’après-midi pour décoller vers Saint-Denis.
Légende : Ce lundi matin, la compagnie Ewa n'a pas pu transporter les passagers qui devaient se rendre à La Réunion. Ses salariés ont reconduit le mouvement de grève entamé le samedi 17 décembre.
Les annulations de vols de la compagnie Ewa Air se multiplient depuis ce samedi 17 décembre. En cause : un mouvement de grève des salariés qui dénoncent leurs conditions de travail.
A l’aéroport, l’agacement a laissé place à une certaine résignation. Ce lundi 19 décembre, une vingtaine de personnes patientent devant le guichet de la compagnie aérienne Ewa Air. « On attend des réponses, on aimerait savoir si nous serons indemnisés », témoigne Manuela Noury. En vacances à Mayotte, cette Bretonne n’a pas pu monter dans l’avion qui devait l’amener à Saint-Denis (La Réunion), ce lundi matin. « J’ai scruté ma boîte mail et les réseaux sociaux, mon vol devait être maintenu. Mais en arrivant à l’aéroport, j’ai appris qu’il était annulé sans que personne ne soit prévenu », explique-t-elle. La jeune femme devrait pouvoir embarquer, mercredi, mais espère être relogée en attendant. Emma Texier et Louise Cornuault devaient quant à elle partir dès samedi pour neuf jours de vacances à La Réunion. Mais les deux habitantes de Tsimkoura doivent désormais patienter jusqu’à mercredi pour pouvoir embarquer. « Nous avions loué une chambre à Mamoudzou pour se rapprocher de l’aéroport la veille du départ. Finalement, nous avons été obligés de retourner dans le sud de l’île. Nous avons appelé 17 fois chacune la compagnie, mais nous n’avons aucune réponse », témoignent les deux femmes.
« Aucune reconnaissance »
Depuis vendredi 16 décembre, les annulations des vols de la compagnie Ewa Air, à destination de La Réunion, des Comores et de Madagascar, se multiplient. En cause : un mouvement de grève engagé par les salariés. Le syndicat SNPNC-FO dénonce en effet « de multiples dysfonctionnements dans les conditions d’emploi et de travail du personnel navigant et de l’ensemble des salariés ». Ce mouvement, qui devait s’achever ce lundi 19 décembre, a été reconduit par les grévistes. « Nous n’avons aucune reconnaissance. Lorsque nous sommes au sol et pas à bord d’un avion, nous ne sommes pas payés. Et parfois, nous ne sommes même pas logés lorsque nous effectuons des escales à Madagascar ou à La Réunion », assure un ancien salarié de la compagnie, qui vient de démissionner. Pour le syndicat SNPNC-FO, qui regrette que ses propositions ne soient « ni écoutées, ni entendues », ces dysfonctionnements sont liés à « une politique managériale défaillante ».
Une cellule de gestion de crise
La compagnie a déclenché une cellule de gestion de crise, pour « minimiser au maximum les impacts sur son programme de vols ». Dans un communiqué, la direction* déplore cette situation qui vient pénaliser la clientèle en cette période de nombreux départs en vacances. Elle « lance un appel à la responsabilité de son personnel afin de trouver une issue favorable à cette crise ».
Elle a souhaité mettre en place des mesures commerciales pour les passagers pénalisés. « Ils ont la possibilité de modifier leur billet sans frais, ni pénalités et pourront se faire rembourser s’ils en font la demande », assure la compagnie. Le reste du programme de la compagnie, à compter du 20 décembre, n’est pour le moment pas perturbé.
*Le directeur d’Ewa Air, Ayub Ingar, n’a pas répondu à nos sollicitations.
Lors de leur visite en Guyane qui s’est terminée le 16 décembre, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que Jean-François Carenco, ministre délégué charge des territoires ultramarins, avec Bruno Bonell, secrétaire général pour l’investissement, ont annoncé le lancement d’un programme de recherche pour d’un coût de quinze millions d’euros de France 2030 concernant les enjeux environnementaux spécifiques aux Outre-Mer. Ces derniers sont souvent exposés aux risques climatiques. Les conséquences des changements climatiques, de l’érosion de la biodiversité et des pollutions sur les écosystèmes et les populations sont importants. Ce lancement complète les programmes de recherche de France 2030 déjà lancés sur les enjeux environnementaux et planétaires. Celui-ci répond à la volonté du Gouvernement français de construire des réponses adaptées aux interactions entre activités humaines, biodiversité et climat, spécifiques aux territoires d’Outre-mer. Le programme sera assuré par l’Institut de recherche et développement (IRD) et rassemblera toutes les personnes impliquées concernant ces thématiques. Il conciliera ainsi la valorisation de l’important patrimoine naturel ultramarin et sa conservation face à de nombreuses menaces, notamment liées aux pratiques agricoles, forestières et aquacoles non durables. Ils feront des observations pour suivre les pollutions dans plusieurs milieux, à savoir terrestres, côtiers et les eaux douces, tout en faisant attention aux liens de ces écosystèmes et de l’exposition des populations. Les chercheurs mèneront des études sur les effets sur les écosystèmes et la santé des populations, mais également les déséquilibres sociaux provoqués et les potentiels de restauration des milieux pollués. Elles proposeront ainsi des méthodes pour agir à la source des expositions aux polluants. Les acteurs des territoires ultramarins seront également associés à l’élaboration de pratiques écologiquement soutenables et socialement équitables d’exploitation des ressources naturelles.
La bonne cuisine c’est quand les choses ont le goût de ce qu’elles sont, écrivait Curnonsky. Ce vendredi 16 décembre, à quelques jours de la trêve des confiseurs, les conseillers départementaux de Dembéni et M’tsamboro respectivement Zamimou Ahamadi et Abdoul Kamardine, ont pris part à la cérémonie de remise de diplôme de Zam Zam Zoubert, dans le cadre d’une cérémonie organisée au cercle de l’union interalliée à Paris dans le VIIIème arrondissement. Une distinction prestigieuse qui récompense sa formation de pâtisserie haut de gamme de la chaîne cordon bleu. Son cursus été financé par le conseil départemental de Mayotte et les élus départementaux tenaient à honorer de leur présence cette réception tenue en présence du délégué de Mayotte â Paris et de la famille de l’intéressée. « J’ai préparé le grand diplôme alliant pâtisserie et cuisine plus un stage pendant 6 mois que je souhaite le faire à Élysée », nous a-t-elle confiée.
Le commandement de la gendarmerie de Mayotte prévient que pendant les vacances scolaires (jusqu’au 8 janvier 2023), l’opération Matémbézi ya ounafassi « est renforcée avec deux journées supplémentaires par semaine, le mercredi et le vendredi ». Au cours de ces excursions annoncées via la page Facebook de la gendarmerie, plusieurs gendarmes accompagnent des randonneurs sur un itinéraire ou une partie de celui-ci. « Des « sorties tranquilles » seront proposées les week-ends des 24-25 décembre et des 31 décembre et 1er janvier », ajoutent les forces de l’ordre.
Une convention de crédit d’un montant de quatre millions d’euros, sur vingt ans, a été signée ce vendredi 16 décembre entre Ali Moussa Moussa Ben, maire de Bandrélé, et Ivan Postel-Vinay, directeur de l’agence française de développement (AFD) de Mayotte. Ce prêt accordé par l’agence permettra à la commune d’assurer le financement de son plan pluriannuel d’investissement (PPI).
D’un montant global de 48 millions d’euros, pour la période 2022-2026, le PPI communal mobilisera également des subventions de l’Union européenne, de l’État et du conseil départemental. Il prévoit un programme d’investissements ambitieux pour les habitants de la commune. L’intégralité des besoins de la population a été intégrée à ce plan, à savoir l’éducation, la jeunesse, le sport, la culture, l’environnement, la voirie ou encore le logement. La commune pourra ainsi assure sa quote-part dans le co-financement des grands projets.
C’était l’un des points abordés lors de la session du conseil départemental du jeudi 15 décembre (voir Flash Infos du 16 décembre), Électricité de Mayotte avait sollicité le Département pour autoriser la création d’une filiale dédiée aux énergies renouvelables. En effet, le fournisseur d’électricité sur le territoire est présent sur le marché des panneaux photovoltaïques depuis deux ans maintenant. Il répond donc à des appels d’offres, tout comme ses concurrents. La filiale, à laquelle s’est opposée finalement la collectivité, devait permettre à EDM d’être « plus réactif » dans un domaine en constante progression. Du côté de Longoni cependant, l’idée n’est pas morte avec la décision du conseil départemental.
Chargée de représenter le Département dans l’Hexagone, la Délégation de Mayotte existe depuis 2003. Selon le site du Département, « elle a pour objectif, d’une part, la promotion du territoire et d’autre part, le conseil et le soutien de Mahorais en particulier les jeunes dans la France hexagonale ». Celle-ci dispose de locaux dans le XVIème arrondissement de Paris. Le Département, dont des membres feront le déplacement, a annoncé leur inauguration au cours de la deuxième semaine de février. Les ex-présidents de la collectivité de Mayotte, et peut-être la veuve de Younoussa Bamana, sont également invités à s’y rendre.
Depuis plusieurs mois, un collectif de présidents de clubs pointe les dysfonctionnements existants au sein du comité départemental de karaté et disciplines associées de Mayotte. Cumul de fonctions, absence d’assemblées générales, de membres du comité directeur et même de documents de gestion… Épinglé par la Fédération française de karaté, l’instance pourrait perdre ses attributions, au grand dam des licenciés de l’île.
« Silence radio depuis », regrette le dirigeant d’un club de karaté de l’île, lorsqu’on lui demande des nouvelles de la direction du comité, qui ne nous répondra pas non plus. Ce « depuis », c’est le 22 novembre, date à laquelle un collectif de clubs ont écrit une nouvelle fois à la Fédération française de karaté (FFK) pour réclamer la révocation de l’ensemble du comité directeur. Ce ras-le-bol intervient après des mois de lutte pour tenter de comprendre les nombreux dysfonctionnements du comité départemental de karaté et disciplines associées de Mayotte, à jouer au chat et à la souris avec son président, Mohamed Tostao Ahmada, qui est visé par des demandes de régularisation de la part de la FFK elle-même. Une triste saga qui pourrait nuire aux licenciés de l’île, et sur laquelle il est nécessaire de revenir dès le début. Hajime.
Entre le comité et les clubs affiliés, le ton n’a pas toujours été si rude. Si quelques irrégularités sont connues par les dirigeants de clubs, il ne suffisait que d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Celle-ci intervient le 29 juillet 2022, la veille de l’assemblée générale réunissant les grandes figures du karaté local, après un mail du président de l’instance. « Étant hors territoire et beaucoup de problèmes d’organisation et d’indisponibilité de certains membres du bureau suite aux mariages, je vous propose de reporter l’assemblée générale qui était prévue le 30 juillet à une date ultérieure », y est-il écrit. Que nenni. Dix présidents décident de ne pas laisser passer ce manque de respect – pourtant l’une des valeurs de ce sport – et de se réunir comme prévu.
C’est lors de cette assemblée informelle que la déception explose. « C’est fini pour moi, je souhaite bonne chance au karaté mahorais », lâche, dépité, un maître emblématique de la région. Une tristesse qui parcourt la majorité des dirigeants présents, et pousse deux tiers des clubs de Mayotte à se constituer en « collectif de représentants des associations affiliées au comité départemental de karaté de Mayotte ». Leur première décision : convoquer leur président lors d’une assemblée générale extraordinaire, le 27 août, pour mettre à plat la situation du comité.
Des membres absents, non licenciés, voire non domiciliés à Mayotte
Le fait est que ce dernier est loin d’être aux règles. Selon le collectif, aucun bilan moral ni financier n’a été présenté pour les exercices 2019, 2020 et 2021 ! La faute, peut-être, à un comité directeur amputé de plusieurs de ses membres. Celle qui n’occupe rien de moins que le poste de trésorière est absente de toutes les assemblées. Pis, voilà plus de deux ans qu’elle n’est plus licenciée, critère pourtant essentiel pour siéger au comité directeur. Plusieurs autres membres de ce dernier brillent par leurs absences, certains n’étant même plus licenciés, voire domiciliés à Mayotte. Les conséquences ? Un directoire non représentatif composé de six membres du même club – le Shorin Ryu Kyudokan de Pamandzi –, ce qui est interdit selon les règles de la Fédération. À la tête de cet entre-soi, le président Ahmada donc, qui cumule les responsabilités en contrôlant le budget, les finances et les activités du comité.
L’AG extraordinaire du 27 août voit une nouvelle fois le président manquer à l’appel. Soucieux de rétablir l’ordre, le collectif lui propose une solution : une autre assemblée, révocatoire et élective afin de mettre en place un comité directeur qui tienne debout, et l’obligation de présenter les documents financiers relatifs à la gestion du comité. En refusant cela le 10 septembre, Mohamed Tostao Ahmada verse la goutte qui fait déborder le vase. De la colère des dirigeants du collectif découle une lettre à la FFK, dans laquelle sont constatés ces dysfonctionnements, le 24 septembre. « Par conséquent, selon l’art 4 alinéa 4 des statuts de la FFK, le collectif requière la dissolution du comité directeur, de son comité exécutif et la démission de son président », précise-t-elle.
C’est semble-t-il ce qu’il fallait pour faire sortir le président de son mutisme. Dans une lettre non datée consacrant beaucoup de lignes aux guerres d’égos (« Pourquoi tant de haine », « Je suis devenu son ennemi et aussi l’homme à abattre »), il démonte certaines attaques du collectif, et en encaisse d’autres. Les bilans financiers des trois dernières années sont aux mains des « experts-comptables », les licences ne cessent d’augmenter, et « le présidentque je suis fait tout, car je veux que le karaté se développe », affirme-t-il. Il y reconnaît néanmoins que sa trésorière est non licenciée, et promet « une assemblée générale avec les bilans financiers », et des « candidatures aux postes vacants » qui « seront publiées au moment opportun ».
« Un retrait total ou partiel des attributions »
Trop tardive, cette réponse n’empêche pas la FFK d’écrire à l’organisation mahoraise. C’est Francis Didier, président de la Fédération, qui s’adresse lui-même à Mohamed Tostao Ahmada. « La composition de votre comité directeur ne respecte pas les obligations qui sont les vôtres », écrit-il en soulignant la situation de la trésorière, avant de continuer : « L’organisation d’une assemblée générale élective est donc nécessaire. […] Vous vous devez d’organiser à minima une assemblée générale annuelle, ce qui à priori n’est pas le cas » ; « Vous n’avez pas adressé à la Fédération, depuis plusieurs saisons maintenant, les documents relatifs à la gestion et à la comptabilité du comité départemental de Mayotte ».
Enfin, après avoir demandé au président local de s’expliquer sur « les dysfonctionnements susvisés dans les plus brefs délais », la menace survient : « Ces différents manquements sont susceptibles d’engager l’une ou plusieurs procédures. […] Cette mise en œuvre peut consister en un retrait total ou partiel des attributions du comité départemental de Mayotte ». La sanction est là, comme une épée de Damoclès au-dessus des tatamis mahorais, et des centaines de licenciés qui les arpentent chaque semaine. Un mois plus tard, après un nouveau refus de M. Ahamada de participer à une réunion de travail du collectif, ce dernier envoie une nouvelle lettre à Paris, encore plus amère.
« Deux semaines après votre courrier, Mr AHAMADA Mohamed tostao et son équipe composé de son directeur technique et son responsable d’arbitrage s’empressent d’organiser des actives culturelles et sportives (le 29 octobre 2022 la journée des arts martiaux, le 11 novembre 2022 Open de Mayotte Kata et le 20 novembre 2022 l’Open de Mayotte combats), au nom du comité départemental qui ne siège plus dans vos instances depuis deux ans et qui par ailleurs, n’a reçu aucune approbation d’une Assemblée Générale ni budgétaire ni programmation 2022/2023 », déplorent les dirigeants dans cette lettre. « Il est urgent d’intervenir afin de mettre un arrêt sur la fonction illégale du comité départemental de Mayotte et permettre enfin à la jeunesse de Mayotte de participer aux diverses activités sportives et culturelles locales, régionales et nationales pour la saison 2022/2023 dans les règles », demande le collectif, qui exige enfin « la révocation de l’ensemble du comité directeur ».
À l’heure où sont écrites ces lignes, les services juridiques de la Fédération française de karaté étudient le cas mahorais afin de prendre une décision. Au sein des clubs de l’île, on craint le fameux « article 5 », qui provoquerait le retrait des attributions de l’organisme. « Tout ce que le Comité organiserait ne serait pas reconnu par la Fédération, on risque de se prendre un an ou deux sans activité ! », prévient le président d’un club du sud, qui pense à tous les jeunes licenciés mahorais. « Les gars ont fait un super boulot au début, mais il faut revoir le système administratif, on ne sait pas ce qu’il se passe, on n’a pas les documents, alors remettons tout ça à plat », continue-t-il.
À terre, les dirigeants du karaté mahorais ne veulent désormais que la fin du combat pour se reconcentrer sur l’avenir plus ou moins proche, comme le résume le sudiste : « De toute façon, 2023 à Madagascar, c’est déjà raté, donc on veut bien se préparer pour 2027 ».
Ibrahim Oili Ali, lauréat du concours, présente son projet de revalorisation des appareils électroménagers à l’assemblée.
Deux jours durant à la bibliothèque de Dzoumogné, dix entrepreneurs du nord de l’île ont planché sur leurs projets respectifs, dans le cadre du dispositif national « Mon centre-bourg a un incroyable commerce », dont la ville est lauréate. Un véritable marathon de l’entrepreneuriat, au terme duquel trois projets ont été primés.
Lavage automatique de tapis et moquettes, agence de community management, quincaillerie, ou encore restaurant traditionnel… Que de variété parmi les projets présentés en fin de semaine dernière à la bibliothèque de Dzoumogné ! Dans le cadre du plan de revitalisation économique « Petites villes de demain », la ville accueillait, vendredi 16 et samedi 17 décembre, le dispositif national « Mon centre-bourg a un incroyable commerce », dont elle est l’unique lauréate ultramarine !
Les coachs accompagnent les candidats tout au long de l’événement. Ici, Dayrani Madi Oili (à droite) aide Insa Attoumani (à gauche) à préparer son pitch de présentation.
Pendant deux jours, dix entrepreneurs du nord de l’île en phase de lancement ou de diversification d’activité ont planché sur leurs projets, assistés par des coachs issus des structures partenaires de l’opération (CCI, Adie, Mayotte In Tech, pour n’en citer que quelques-unes). Enquête de terrain, business model, brainstorming sur la stratégie de communication… Pendant 36 heures, les candidats ont été plongés dans une série de travaux de réflexion avant de présenter leur projet au jury final.
« Affronter le monde de l’entreprenariat »
Répartis sur les tables de la salle principale de la bibliothèque, coachs et candidats s’emploient à préparer les projets. Les échanges vont bon train. « L’offre, c’est le cœur de ton business model ! Quelle est ton offre !? » Feda Ahamadi réfléchit… Sans assurance, elle liste les différents produits qu’elle souhaite vendre dans sa quincaillerie à M’tsanganboua. Son coach du jour, Ali Madi Ibrahim de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), l’aiguille, l’aide à clarifier son propos. « Elle se remet en question sur un certain nombre de points », relate-t-il.
En effet, la méthodologie du concours, compilée dans un livret à remplir tout au long du marathon, fait prendre conscience à certains candidats – à l’instar de la quincaillière – de l’étendue des éléments à prendre en compte lors de la création d’une activité indépendante. A 45 ans et fort de plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le domaine de l’électricité, Insa Attoumani se lance pour la première fois à son compte. Séduit par la méthode du concours, il reconnaît qu’il avait « besoin de ce regard extérieur […] pour être prêt à affronter le monde de l’entreprenariat. Nous, on a la tête dedans, on y croit ! La discussion avec les coachs remet les choses en perspectives », concède-t-il.
« L’enjeu, c’est souvent la valorisation du temps de travail ! Surtout avec les artisans… Certains nous disent : « moi, je mets cinq heures à fabriquer mon produit, et je le vends dix euros ! », précise Maryon Nirlo, consultante en entreprenariat dans le cabinet Auxilia, qui porte le dispositif « Mon centre-bourg a un incroyable commerce » à l’échelle nationale.
Redynamiser l’économie de la ville
« On est les premiers à Mayotte à participer à ce concours. C’est une fierté pour nous », se ravit Prestielle Claude, cheffe de projet « Petite ville de demain » à la mairie de Bandraboua, et à l’origine de la candidature de la ville de Dzoumogné au programme centré sur le commerce – la seule d’outre-mer à avoir été retenue parmi les vingt lauréats 2022. « L’idée, c’est de ramener de l’activité innovante dans le nord, de redynamiser notre ville en favorisant l’implantation de nouveaux commerces. C’est aussi un moyen de montrer aux porteurs de projets qu’ils ne sont pas seuls, de leur faire connaître l’ensemble des partenaires financiers et structures d’accompagnement auxquels ils peuvent faire appel. »
Au terme de ces 36 heures de marathon entrepreneurial, le jury a récompensé Ibrahim Oili Ali pour son projet de revalorisation des appareils électroniques et électroménagers. En guise de lot : la ville de Bandraboua prendra en charge l’aménagement de son local, et les deux premiers mois de loyer ; il bénéficiera par ailleurs d’un accompagnement par l’ensemble des structures partenaires, et d’une dotation de 1.250 euros en publicité sur la plateforme numérique Leboncoin. Des projets de cabinet de soins bien-être Snoezelen et de salle de sport pour favoriser l’insertion des jeunes se classent respectivement en deuxième et troisième position du concours.
De quoi redynamiser la ville de Dzoumogné ! D’autant plus que les résultats du dispositif sont encourageants. Sur les porteurs de projets accompagnés lors de la première vague de l’opération « Mon centre-bourg a un incroyable commerce » en 2019, « la moitié s’installe, et 80 % d’entre eux sont toujours en place au bout de trois ans ! », indique Pauline Longuet, également consultante chez Auxilia. « Peu importe notre domaine, après un week-end comme celui-là, on peut créer notre entreprise ! », abonde Insa Attoumani, l’électricien.
Ce vendredi 16 décembre, Oulfa Ahmed, cadre de santé, présentait les nouvelles chambres du service de médecine de néonatologie du CHM.
L’hôpital de Mamoudzou inaugurait, ce vendredi 16 décembre, son nouveau service de néonatologie, qui accueillera les bébés prématurés ou ayant besoin de soins médicaux particuliers. Pour le centre hospitalier, il s’agit de la première étape de son plan de transformation.
Pour améliorer la prise en charge des usagers, le centre hospitalier de Mayotte fait l’objet de travaux de rénovation. Dans ce cadre, il vient de se doter d’un nouveau service de médecine en néonatologie, inauguré ce vendredi 16 décembre. A l’étage du service maternité, 24 nouveaux lits viennent de prendre place dans douze nouvelles chambres après deux mois de travaux. Le tout pour un budget de 290.000 €. L’objectif est d’améliorer la prise en charge des bébés de 0 à 28 jours prématurés ou ayant besoin de soins médicaux particuliers et diminuer le risque infectieux en évitant la surpopulation. « Jusqu’ici, nous étions obligés d’avoir quatre à cinq lits par chambre », souligne Oulfa Ahmed, cadre de santé au sein du service.
Ce nouveau service permet de faire passer la capacité d’accueil de 30 à 54 lits et d’améliorer les conditions de travail des soignants.
Un nombre de naissances encore record
Cette délocalisation permet également de renforcer les capacités d’accueil du service de soins intensifs et de réanimation du pôle néonatologie. « Nous passons ainsi de six lits à quatorze en réanimation et nous doublons les lits de soins intensifs pour atteindre seize places », souligne la cadre de santé. Au total, le service passe donc de 30 à 54 lits. Un redimensionnement bienvenu pour les soignants, dans un contexte où le taux de natalité explose. 2022 est d’ailleurs l’année de tous les records. « En novembre, nous avions déjà dépassé les 10.600 naissances, atteints l’année dernière », indique Oulfa Ahmed. « Nous enregistrons 280 à 350 admissions par an, cela fait au moins une à deux entrées chaque jour de l’année, avec des durées de séjour variable », précise le docteur Abdourahim Chaoum, chef de service de néonatologie en remplacement.
Améliorer les conditions de travail
La rénovation de ce service permettra donc également d’améliorer les conditions de travail des soignants ainsi que le lien mère-enfant grâce à un meilleur accueil des parents. « Jusque-là, les locaux n’étaient pas aux normes en termes de taux d’occupation. En tant que département français, Mayotte doit accéder aux mêmes standards que la métropole », insiste Pierre Millot, gastro-entérologue au CHM et représentant des médecins.
Pour Jean-Mathieu Defour, le directeur général du CHM, cette rénovation n’est que l’une des premières étapes avant d’autres « grandes opérations qui auront lieu en début d’année prochaine ». Quatre millions d’euros devraient notamment être investis pour rénover le service psychiatrie et 1,9 million pour la gynécologie. Pour le directeur général, « grâce à ces restructurations, l’hôpital doit durer vingt ans de plus ».
Hourmatie Assane, agricultrice depuis 2008, est accompagné pour se professionnaliser dans le cadre du projet « quartier fertile. »
La Ville de Koungou est partie du constat que les pratiques agricoles favorisent l’envasement du lagon. Dans le même temps, elle souhaite limiter la progression des constructions anarchiques, insérer les habitants éloignés de l’emploi tout en permettant aux agriculteurs de structurer et de développer leur activité. Pour répondre à tous ces enjeux, elle vient de lancer un projet nommé Quartier fertile.
« Les pratiques culturales autour du village de Majicavo-Koropa appauvrissent les sols et entraînent un envasement du lagon dus à une érosion renforcée par la mise à nu des sols. » C’est de ce constat qu’est partie la Ville de Koungou avant de lancer son projet nommé « Quartier fertile ». Et ce n’est pas le seul qu’elle a dressé. Avec 36 % de la population de Koungou – qui compte 32.000 habitants – Majicavo-Koropa est le village le plus peuplé. Mais l’offre de logement n’est pas capable d’absorber toute la population. Les espaces naturels et agricoles sont ainsi progressivement occupés par des constructions anarchiques. « Sur les 17 hectares de surface agricole de la commune, 2,5 sont occupés par des bangas », souligne William Mamokoro, chargé de projets agricoles au sein d’une commune atteint par un niveau de chômage élevé.
L’agricultrice de Majikavo Koropa cultive du manioc, du maïs et des ananas.
Dans le même temps, un tiers des ménages dépendent de l’agriculture. Mais moins de 35 % des exploitations sont déclarées. C’est donc aussi pour limiter l’urbanisation, favoriser l’insertion socio-économique des populations éloignées de l’emploi et sortir les producteurs de l’économie informelle, en les aidant à structurer leur activité, que la Ville a lancé son projet tourné vers l’agriculture.
Clôturer les parcelles et placer des surveillants
Hourmatie Assane, agricultrice depuis 2008, fait partie des exploitants accompagnés dans ce cadre. Sur une parcelle d’un demi-hectare, elle cultive du manioc, du maïs et des ananas. « Auparavant, je vendais les fruits et légumes chez moi. Mais aujourd’hui, la production sert uniquement à nourrir ma famille. On n’a plus assez de quantité, on se fait voler près de 70 % de ce qu’on cultive », désespère-t-elle. Pour sécuriser sa parcelle et lui permettre de se professionnaliser en augmentant la productivité de son exploitation, la Ville de Koungou souhaite d’abord sanctuariser les espaces agricoles aménagés. « L’idée est d’uniformiser les parcelles, d’aménager des pistes d’accès, et d’y installer durablement des producteurs. Au total, douze petits agriculteurs, qui ne bénéficient aujourd’hui d’aucune aide, seront accompagnés. L’objectif est de rendre ces exploitations viables économiquement », souligne William Mamokoro. La commune envisage de clôturer leurs exploitations et d’insérer professionnellement les habitants des bangas, qui se situent aux alentours, en leur proposant de surveiller les terres agricoles pour lutter contre les vols. En parallèle, Koungou a signé une convention avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation de Mayotte pour faire travailler au moins cinq tigistes par an. Ces personnes condamnées par la justice à effectuer des travaux d’intérêt général pourront, dans ce cadre, remettre en état les parcelles en friche.
Déclarer les agriculteurs
Pour permettre aux agriculteurs d’aller vers une professionnalisation de leur activité, la Ville souhaite également les enregistrer auprès de l’Urssaf pour qu’ils aient un numéro Siret, mais aussi les faire connaître auprès de la chambre d’agriculture et les aider dans les démarches pour qu’ils obtiennent des aides de la Politique agricole commune (PAC). « L’idée est, en parallèle, de les former, notamment au sein du lycée agricole de Coconi afin qu’ils adoptent de nouvelles pratiques, plus respectueuses de l’environnement », poursuit le chargé des projets agricoles.
Le programme, sélectionné dans le cadre de l’appel à projet « les quartiers fertiles » dont l’un des objectifs est de déployer l’agriculture urbaine et périurbaine dans les quartiers prioritaires, est financé pour moitié par l’agence nationale de renouvellement urbain. Le reste est pris en charge par la Ville de Koungou.
Environ quatre-vingts enfants de la commune de Koungou ont découvert la pratique du tennis.
La période des vacances scolaires est l’occasion pour les enfants de participer à des stages dans le but de découvrir de nouvelles activités. C’est avec cette idée, que la ville de Koungou organise tout au long des vacances, un programme d’activités physiques. Ce vendredi matin, environ quatre-vingts enfants de la commune se sont réunis sur les courts de tennis du club de Koropa.
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Les plus grands ont pu s’affronter sur le terrain ensablé.
De 7 à 12 ans, les enfants étaient répartis par tranches d’âges.
« L’idée principale de cette journée est de se faire se rencontrer les enfants, afin qu’ils apprennent à se connaitre et ainsi, éviter le clivage entre jeunes » explique Djamil Abdallah, chargé du sport à la mairie de Koungou. C’est donc avec une volonté de lutter contre l’insécurité et les rivalités entre jeunes que cette initiation a été déployée, « pour créer une cohésion sociale » inter villages. Pendant quelques heures, les enfants âgés de 7 à 12 ans et des six villages de la commune ont pu découvrir les vertus de la pratique du tennis, ses règles ou encore le lancer de balles tout en s’amusant.
Un facteur de mixité
L’apprentissage du jeu en équipe était également au programme, avec le « choix de mélanger les enfants de différents villages au sein d’une même équipe », confirme le cadre de la mairie. De nos jours, le sport est reconnu en tant que facteur de socialisation et d’inclusion sociale. L’activité physique est également un facteur de mixité, « il est important d’ouvrir l’accès au sport au jeunes filles et de façon plus générale, rendre le sport accessible à toutes et tous », poursuit-il.
C’est la première fois qu’est mise en place une telle initiative sportive dans la commune. « Dans l’avenir, nous avons une réelle volonté de développer plusieurs disciplines sportives », affirme-t-il et peut-être « trouver de vraies graines de champions et de futurs grands sportifs ! ». Dans cette perspective, plusieurs infrastructures sportives devraient voir le jour.
La finale était amère pour nos Bleus, dans la soirée de ce dimanche 18 décembre. La conquête de la troisième étoile sur le maillot, possiblement la deuxième d’affilée, a été stoppée aux tirs aux buts, à Doha. Les encouragements des supporters locaux, ici au restaurant le Makwé à Tsararano, n’ont pas suffi. L’Argentine l’emporte (3-3, quatre tirs aux buts à deux). Ne restent qu’à l’équipe de France et Kylian Mbappé (meilleur buteur du tournoi avec huit pions) à se préparer pour les deux prochaines échéances, l’Euro en Allemagne en 2024, puis la Coupe du monde en Amérique du Nord (Canada, États-Unis et Mexique) en 2026.