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Jacques Mikulovic : « Il y a une réelle volonté d’essayer de bien faire »

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Agé de 54 ans, Jacques Mikulovic (à gauche) est devenu recteur de Mayotte en ce mois de janvier. Il remplace Gilles Halbout, devenu recteur de l’académie Orléans-Tours.

Gilles Halbout parti, Jacques Mikulovic est devenu le recteur de l’académie de Mayotte. Ce lundi 9 janvier, le haut fonctionnaire a fait sa première rentrée sur le territoire en visitant l’école élémentaire K17, à Kawéni. L’après-midi, il était au lycée de Chirongui.

Flash Infos : Les Mahorais ne vous connaissent pas encore. Pouvez-vous nous dire quel a été votre parcours ?

Jacques Mikulovic : Je suis professeur des universités. J’ai un parcours varié. J’ai dirigé une université dans le nord de la France. J’ai travaillé en collectivité territoriale, j’ai dirigé l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de l’académie de Bordeaux et plus récemment l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés). Mon métier de base reste enseignant chercheur. Je travaille sur les problématiques d’éducation inclusive. Auparavant, j’ai été un prof d’éducation physique et sportive qui a suivi un cursus doctoral dans la recherche sur les problématiques éducatives.

F.I. : Connaissiez-vous le territoire avant votre prise de fonctions ?

J.M. : C’est prétentieux de dire que je le connaissais. Depuis six mois, je suis en échanges réguliers avec un certain nombre d’interlocuteurs mahorais. C’est vraiment un grand intérêt de voir cette hétérogénéité. Je pense que ce territoire mérite qu’on parle en bien de lui. Il a tous les atouts pour cela.

F.I. : Le rectorat a son importance à Mayotte au vu du nombre d’élèves et des besoins en écoles. Est-ce que vous avez conscience de l’ampleur de la tâche ?

J.M. : Oui, ce volume d’élèves doit être considéré comme un atout pour Mayotte. Cependant, ça sera un atout qui prendra des plis, si vous connaissez le tarot, si nous réussissons justement à prendre en charge tous ces jeunes par la formation, par l’éducation. Et si l’activité du rectorat est importante, elle doit se combiner avec d’autres acteurs. Le temps éducatif n’est pas exclusif à l’Éducation nationale. On doit davantage travailler de concert avec les collectivités territoriales, les parents, les associations. J’ai pu constater, sur le peu de temps que je suis ici, les nombreuses initiatives qui sont prises. Il y a une véritable volonté de tous les acteurs d’essayer de bien faire. C’est vrai que le volume rend les choses plus difficiles. Mais en même temps, c’est un défi intéressant à relever, qui doit pouvoir faire du modèle éducatif mahorais un modèle pour la métropole, justement dans cette articulation avec l’ensemble des acteurs.

F.I. : A quoi ressemblent les premières semaines d’un recteur ?

J.M. : Pour l’instant, c’est une première semaine. Je ne sais pas si c’est une semaine type. J’ai pu aller sur le terrain chaque jour. La semaine dernière, j’ai pu voir des écoles qui faisaient de l’école ouverte. Ça montre l’énergie et la volonté des équipes éducatives, d’où qu’elles viennent, associations, enseignants, chefs d’établissement. Ces innovations pédagogiques vont aider à répondre à tous ces enjeux. Le but est maintenant de savoir comment toutes ces petits activités, souvent très hétérogènes, ont en fait un tout au service d’un maximum de jeunes.

F.I. : Mayotte connaît un nouveau record de naissances (10.795). Accueillir à l’école tous ces enfants sera donc l’un de vos prochains défis à relever.

J.M. : Bien sûr. C’est vrai que ce sont des volumes importants. L’avenir de chacun de nous dépend de notre jeunesse. Cela veut dire qu’avec beaucoup de jeunesse, c’est un grand avenir qui doit se dessiner et c’est à nous de le construire.

Face à l’insécurité, ils ont décidé de fermer

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Les portes de l’établissement « L’Effet Mer » sont closes.

Les affrontements entre bandes rivales sont courants sur l’île aux parfums. Ce fléau touche presque tous les villages de Mayotte et peut impacter le bon fonctionnement de certains établissements, à l’image de l’Effet Mer, ce restaurant situé dans les hauteurs du village de Passamaïnty. Depuis quelques jours, les portes sont closes et ne réouvriront pas. Contactée par téléphone, la co-gérante nous raconte les problèmes auxquelles elle a été confrontée.

Les gérants de cet établissement, qui l’ont repris en 2020, avaient l’habitude d’organiser des événements et de proposer des menus variés, inspirés en tout ou partie des traditions culinaires mahoraises. Réceptions pour des mariages, des anniversaires, organisation de fêtes, il n’en ait plus rien depuis la fin d’année. Force est de constater que l’insécurité et les affrontements ont pris le dessus sur l’activité, conduisant à une réduction des réservations et des clients de moins en moins présents.

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La vue depuis les hauteurs de la colline, où est installé l’établissement.

Une augmentation des violences marquée

Depuis plusieurs mois, les affrontements se sont multipliés dans cette zone de Passamaïnty, et qui a amené une atmosphère générale devenue irrespirable. C’est en juillet 2022, que le phénomène s’est amplifié. « C’est devenu une zone de non-droit », constate Faïma Zidini, la co-gérante. Un contexte de vie qui s’est dégradé au fur et à mesure avec des émeutes qui pouvaient avoir lieu à tout moment du jour et de la nuit. Le restaurant est installé en hauteur sur la colline, l’accès en était devenu compliqué dû à la présence de jeunes qui « s’amusaient, se lançaient des défis entre eux ». Dans les pires jours, les gérants ont pu recevoir des bombes lacrymogènes dans la cour du restaurant. Quotidiennement, « on pouvait les apercevoir créer leurs cailloux », confie la responsable.

Faire le choix de tout arrêter

Face à cette augmentation de l’insécurité et des confrontations, les dirigeants ont donc pris la décision d’arrêter leur activité et de quitter les lieux. Cette volonté, après plus de deux ans d’ouverture, conduit à une perte de tout leur investissement, représentant 130.000 euros, ainsi qu’à un remerciement des salariés. Malgré cet épisode malheureux, ils partent « enrichis de cette expérience, qui a tout de même été très positive ». Cet établissement était leur premier restaurant. « Nos clients nous rendaient bien notre investissement avec des retours positifs. Malheureusement, nous n’avons pas pu dire au revoir de la façon dont on le souhaitait, faute au climat ambiant du quartier », regrette Faïma Zidini. Pour les gérants, c’était réellement un chapitre « Effet Mer ».

Douze Mahorais tissent des liens avec leurs voisins tanzaniens

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Les jeunes Mahorais et Tanzaniens réunis tous ensemble.

Le 20 décembre, douze jeunes Mahorais du programme Mobilité et Échange solidaires Inter-villageois de Mayotte (Mesim) se sont envolé en Tanzanie dans le cadre du Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) Solidarité internationale. Ce voyage culturel et éducatif a pour but de nouer des liens avec les Tanzaniens.

De l’autre côté du canal de Mozambique, il existe des cultures proches de Mayotte et qui peuvent nourrir de nouvelles opportunités. C’est le cas avec Mesim, un dispositif consistant à réunir plusieurs jeunes de différents villages de Mayotte pour qu’ils apprennent à mieux se connaître et découvrir un environnement extérieur à ce qu’ils connaissent. Cette ouverture passe par une mobilité́ à l’échelle nationale et Internationale. Selon Zabourada Madi, chargée de mission au sein de Mayotte Entraide Étudiants, ce projet existe depuis l’année 2021, mais « il s’agit de la première fois qu’ils partent à l’international ». En plus d’avoir organisé de nombreux échanges inter-villageois sur le département, l’association a souhaité « les faire rencontrer avec d’autres jeunes de Tanzanie pour cultiver leur sens de solidarité́ et engagement à l’international », explique-t-elle. Elle désire par ailleurs poursuivre son action autour d’autres pays et régions près du plus jeune département français, notamment à Madagascar, Mozambique, Kenya.

« Nous avons appris à aider les personnes dans le besoin »

La Tanzanie, la toute première destination choisie, possède d’énormes points communs avec leur territoire, particulièrement sur le plan gastronomique et linguistique. Au cours de leur séjour, tous ensemble, les jeunes ont réalisé́ de multitudes activités. En allant à la découverte du pays de leurs hôtes, de certaines villes, de son histoire et de son évolution. Ils ont également effectué une visite culturelle aux musées de Makumbusho et de Dar Es Salam. Et afin de vivre le quotidien et découvrir le mode de vie des Tanzaniens, ils ont passé un week-end chez des familles tanzaniennes pour vivre leur quotidien et découvrir leur mode de vie. Par ailleurs, ils ont eu à vivre un engagement citoyen en allant dans un orphelinat à Chanika. « Ce fut un moment d’émotions », rajoute la chargée de mission. « Nous avons appris collectivement à aider les personnes dans le besoin, l’esprit de travail d’équipe entre nous les jeunes, la solidarité entre nos communautés et la vie quotidienne en Tanzanie », explique Aboubakar, un jeune de Tanzanie faisant partie de la délégation. Non seulement, durant leur voyage, les aventuriers ont effectué des activités culturelles, mais ils ont aussi eu la chance de s’aventurer dans le milieu éducatif en se rendant au sein de la plus grande université

du pays, celle de Dar Es Salam. Cela a permis de nouer un partenariat et l’université est prête à accueillir des Mahorais, que ce soit dans le cadre d’un semestre ou stage. Après avoir échangé avec le responsable des affaires de l’établissement, d’après Zabourada Madi, « trois de nos jeunes étudiants présents ont vu qu’ils avaient la possibilité́ de continuer leur cursus dans le pays. Ils vont étudie cette possibilité́ en lien avec nous ». Grâce ce voyage, les voyageurs mahorais ne partiront pas les mains vides. Celui-ci leur a permis « d’augmenter leurs compétences et leurs connaissances qu’ils peuvent utiliser comme une opportunité lorsqu’ils rentrent chez eux », estime Jessica Romain, une autre membre du groupe qui est originaire de la Tanzanie.

Un échange qui ne s’arrête pas là

Un voyage très enrichissant pour l’ensemble de ces jeunes à l’exemple de Binti, originaire du village de M’tsahara, dans le nord de Mayotte. « Cela m’a permis personnellement de pratiquer et améliorer mon anglais, nous avons su cohabiter avec des personnes avec lesquelles on n’a pas forcément la même culture, les mêmes religion ou habitudes », résume-t-elle. Tous voudraient continuer à entretenir ce lien qu’ils ont tissé en développant ces échanges et en communiquant davantage. « Cette année, ils sont venus chez nous. Puis l’année prochaine, nous souhaitons venir à Mayotte », rajoute Jessica Romain.

Le lien a d’ailleurs peu de chances de se couper. Tanzaniens et Mahorais communiquent depuis plusieurs mois via le réseau social WhatsApp, avant même le

Une enveloppe de 35.000 euros pour ce projet

Pour réaliser ce voyage, plus de 35.000 euros ont été mis à disposition pour financer et couvrir l’ensemble des frais, tel l’hébergement, la restauration, les déplacements, etc. Cette action n’aurait pas vu le jour sans le soutien de ces divers partenaires, à savoir le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères au travers du Fonjep Solidarité Internationale, la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) de Mayotte, le service politique de la ville de Koungou et celui de Bandraboua, le Medef (Mouvement des entreprises de France) de Mayotte et l’atelier-ATU.

Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018

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Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la trentième place, Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018.

Elle est l’une des figures emblématiques de la mobilisation qui a paralysé Mayotte en 2018. Safina Soula est la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, un groupe qui dénonce depuis bientôt cinq ans les failles du 101ème département de France. Immigration, insécurité, éducation, vie chère… Il faut désormais composer avec Safina Soula lorsque les institutions abordent tous ces sujets. Cette femme leader a porté la voix des Mahorais et Mahoraises et a su se faire entendre. Les membres de son collectif et elle-même sont d’ailleurs souvent présents autour des tables de négociations avec les élus et les représentants du gouvernement. Dernier exemple en date, elle a été reçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, lors de sa dernière visite à Mayotte, en ce début d’année. L’occasion pour cette représentante de la société civile mahoraise de rappeler les conditions de vie de la population de l’île, rythmée par la peur de se faire agresser et une vie de plus en plus chère.

Safina Soula ne craint pas d’aller au front, quitte à sacrifier sa vie privée car selon elle, la cause mahoraise est plus importante. Elle est parfois pointée du doigt par des associations humanitaires pour ses prises de position jugées dures, voire xénophobes pour certains. Mais elle se défend et estime porter seulement les intérêts de son île. Elle souhaite s’inscrire dans la lignée des femmes qui ont défendu Mayotte envers et contre tous, telles que Zena M’déré, Zakia Madi ou encore Boueni M’titi, pour ne citer qu’elles. Une chose est sûre, le combat ne fait que commencer pour Safina Soula, et elle le mènera quoi qu’il en coûte.

Un appel à l’organisation pour la 17ᵉ édition de la fête de la Nature

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Chaque année, à la quatrième semaine du mois de mai, partout en France, a lieu la fête de la Nature. La nouvelle édition aura lieu du 24 au 29 mai 2023. Pour cette dix-septième édition, un appel à l’organisation est lancé en métropole et notamment dans l’Outre-mer. Afin de prendre part à l’événement, les acteurs ultramarins ont jusqu’au 17 mai compris pour déposer leur candidature en proposant un projet en lien avec la nature et obtenir leur label national. Pour rappel, l’année dernière, 32 acteurs ont participé à cet événement pour partager « leurs connaissances sur la nature à travers 171 animations sur 54 lieux dans l’outre-mer ». Pour obtenir le label national de la « fête de la Nature », les participants doivent apporter plus de connaissances à la population concernant la nature et la protection de la biodiversité́. Le projet doit impérativement se dérouler en extérieur, au contact direct de la nature, ainsi que pendant la semaine de l’événement. Par ailleurs, il doit être gratuit, ouvert à tous et prendre l’aspect le plus convivial et festif possible. Les personnes désireuses doivent faire la demande de labellisation s’effectue en ligne sur fetedelanature.com

Kamel Zoubert remporte le 200m du meeting des Volcans

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kamel-zoubert-remporte-le-200m-du-meeting-des-volcansLa saison 2023 du sprinteur mahorais Kamel Zoubert démarre sur les chapeaux de roues. L’athlète de Koungou, entraîné par Sébastien Synave (Racing club de Mamoudzou), a pris la première place du 200 mètres au meeting d’Aubière (Puy-de-Dôme), ce samedi 7 janvier. Alors qu’il est peu habitué à courir en salle, surtout sur cette distance, il a signé un chrono de 21’’46, soit pour l’instant le meilleur chrono français chez les espoirs. De bonne augure à un mois des championnats de France en salle, les 11 et 12 février, à Miramas (Bouches-du-Rhône).

Sur 60m, il s’est illustré en terminant premier de sa série, puis à la troisième place en finale (6’’87) à un centième de seconde du deuxième. Il n’a pas amélioré son record en salle sur cette distance, puisqu’il avait réussi, l’an dernier, à Labattoir, un temps de 6’’6. Concernant les autres sprinteurs mahorais présents à Aubière, Soyifidine Saïd a également bien démarré sa saison en salle grâce au huitième chrono (22’’) du 200m.

Covid-19 : très peu de cas détectés sur l’île

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Après une importante montée du nombre de cas en décembre, le coronavirus a considérablement faibli à Mayotte. Le dernier bulletin d’information de l’Agence régionale de Santé, ce vendredi, fait état de neuf cas détectés au cours de la semaine du 26 décembre au 1 janvier 2023, soit un taux d’incidence de trois cas pour 100.000 habitants. Pour cette rentrée, l’ARS incite quand même à la vigilance, à la fois pour éviter une reprise du Covid-19, mais également en ce qui concerne « la grippe et de la bronchiolite qui circulent activement sur le territoire ».

« Il est donc essentiel de continuer à se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon, porter un masque en présence de personnes vulnérables et se faire tester au moindre doute », rappelle l’agence.

Pour l’Insee, son estimation de 300.000 habitants à Mayotte est juste

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300.000 habitants à Mayotte au 1er janvier 2022. Dans un article de blog publié ce jeudi 5 janvier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) défend son chiffre, remis en cause par certains, en explicitant sa démarche de recensement. Comme dans notre article du 24 novembre 2022, l’Insee La Réunion-Mayotte détaille ainsi sa méthode d’étude des importations de denrées alimentaires, et indique comment une hypothèse selon laquelle il y aurait – par exemple – 400.000 habitants à Mayotte entraînerait un scénario peu crédible de baisse constante de la consommation alimentaire individuelle à Mayotte depuis 2008.

L’institut réfute également la rumeur de la non-comptabilisation des personnes en situation irrégulière. « La confusion vient sans doute d’un problème de vocabulaire : il est vrai que, chaque fin d’année, l’institut publie la population légale. Mais ce terme n’a pas de rapport avec la situation des personnes recensées. Il signifie simplement qu’il s’agit des chiffres authentifiés par décret de la Première ministre, qui font foi pour l’application des textes législatifs et réglementaires », renseigne l’article, qui précise bien que l’enquête est exhaustive, et que « l’ensemble de la population résidente […] est dénombrée dans le cadre du recensement, quels que soient son statut ou sa nationalité ». L’article est consultable dans son intégralité via le lien suivant : blog.insee.fr/mayotte-recensement-adapte-a-population-hors-norme/

Un transformateur incendié sur fond de conflit social à Mayotte

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Le feu a détruit le transformateur, vers 0h30, entrainant une coupure dans tout le sud de Mayotte.

Alors que les actes de sabotage font figure de point de rupture entre la direction d’Électricité de Mayotte et les grévistes (voir encadré), un autre a été commis dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier, à proximité de Tahiti plage, sur la commune de Sada. Un poste de distribution a été volontairement incendié, coupant le courant dans tout le sud de l’île.

« J’ai compris qu’il n’y avait plus d’électricité quand mon petit garçon est venu me dire : « Papa, j’ai peur du noir ». » Les riverains de Tahiti plage et des quartiers alentours sont dépités. Au milieu de la nuit de vendredi à samedi, vers 0h30, un transformateur d’Électricité de Mayotte a été incendié. Et pas n’importe lequel. En effet, situé à 200m du poste source, il est le premier sur le réseau électrique du sud de Mayotte. L’arrêt du courant sur l’installation a donc entraîné donc une panne sur tout le sud. Si les autres secteurs ont pu avoir le courant rétabli dans la nuit, les habitations et restaurants près de l’incendie ont été privés d’électricité une bonne partie de la journée de samedi. Une galère de plus dans ce quartier qui n’a jamais été relié au réseau d’eau (les habitants sont raccordés aux rivières voisines). « J’en ai entendu un grand boom », confirme une habitante. Entièrement calciné, l’équipement a été la cible d’une action volontaire. La serrure a été démontée, la trace d’une chaussure juste au-dessus montre que la personne a forcé pour l’arracher, et un objet en feu a été, semble-t-il, jeté à l’intérieur. En plein conflit social chez EDM, les suspicions se portent sur les grévistes. « Je comprends les revendications des salariés. Mais je ne comprends pas pourquoi ils détruisent leur outil de travail », constate un des riverains qui a bloqué quelques instants la route pour demander le retour de l’électricité. « On a vu cinq ou six voitures de gendarmerie pour dix personnes », raconte-il en rigolant.

Une réparation estimée à 112.000 euros

Sur le bord de la route, il suit avec les autres le chantier de la Sogea, samedi après-midi. Pour un retour rapide du courant, les câbles ont été coupés du transformateur et raccordés entre eux. Ainsi, le courant passe directement en attendant que le transformateur soit réparé plus tard. Ce qui ne devrait pas être pour la semaine prochaine. « On ne va pas réparer et risquer d’avoir de nouvelles dégradations », confirme le directeur Claude Hartmann, qui veille la nuit comme les cadres de la société sur les sites les plus sensibles. Pour lui, c’est clair, l’acte est intentionnel après des négociations toujours aussi houleuses (voir ci-dessous). Venu sur place, il constate de lui-même les dégâts. Selon lui, le remplacement du transformateur va coûter 112.000 euros à l’entreprise. Plus tôt dans la matinée, les gendarmes sont venus faire des constatations. Une énième intervention des forces de l’ordre que le directeur d’EDM espère voir aboutir enfin à quelque chose.

« Je n’ai aucune nouvelle de garde à vue. Ce n’est pas faute d’avoir fourni les heures, les dates de signalement, les preuves », déplore-t-il.

Les sanctions disciplinaires, le point bloquant

Le directeur d’EDM confirme que les négociations ont failli aboutir avec l’intersyndicale CGT-FO, ce vendredi. Après cinq heures de discussions, il ne restait qu’un seul point à aborder, l’abandon des suites disciplinaires après les dégradations de ces dernières semaines. Chez EDM, il s’agit d’un point qui figurait d’habitude dans chaque protocole de sortie. « Jamais de la vie », répond Claude Hartman qui estime que les sabotages ont été trop loin. « Cinq ou six plaintes, parfois groupées » ont été d’ailleurs déposées auprès de la gendarmerie ou au commissariat de police. Outre l’arrêt volontaire de la centrale de Longoni, le 30 décembre, des interrupteurs actionnés, la tentative d’incendie d’un transformateur à Dzoumogné et celui de Tahiti plage dans la nuit de vendredi à samedi, d’autres dégradations ont eu lieu sur l’installation électrique du siège de Kawéni. Ces dernières ont été faites à la vue de tous et en présence dans les locaux d’EDM d’un huissier. Cachés sous une bâche, une quinzaine de grévistes ont coupé l’alimentation, qui fonctionne depuis grâce à des groupes électrogènes. Clairement identifiée de fait, la bande pourrait faire l’objet de ces fameuses sanctions.

Natalité 2022 : c’est un nouveau record battu à Mayotte !

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La plus grande maternité de France a encore battu son record de nombre de naissances.

Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a enregistré 10.795 naissances dans ses services en 2022, un chiffre une nouvelle fois en progression puisque que le record l’année dernière était de 10.704.

L’année 2022 signe un nouveau record de naissances dans le département, puisque le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a recensé 10.795 nouveau-nés dans ses services. C’est 91 de plus que l’année dernière – déjà inédite – et 1.650 de plus qu’en 2020, soit une augmentation de 18 % sur deux ans (voir graphique ci-contre). Avec cette moyenne de 29,6 naissances par jour, le CHM conforte son statut de première maternité d’Europe.

Notez bien que les chiffres avancés sont les naissances enregistrées par le CHM dans ses établissements de l’île. Ils diffèrent légèrement de ceux de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui lui recense annuellement « les naissances de bébés dont la mère est domiciliée à Mayotte ».

Entre 440.000 et 760.000 habitants d’ici 2050

La natalité alimente en grande partie l’explosion démographique observée sur l’île. L’Insee estime que 300.000 personnes résident aujourd’hui à Mayotte, mais table sur une population comprise entre 440.000 et 760.000 habitants pour 2050, selon les hypothèses sur les migrations. L’institut indique en effet que « les femmes natives de l’étranger résidant à Mayotte [ont] une fécondité bien plus élevée que les femmes natives de Mayotte ». Trois bébés sur quatre ont des parents étrangers, rapportait-on dans nos colonnes en novembre dernier.

Par ailleurs, cette année de naissances exceptionnelle mettra rapidement la pression sur le système éducatif : les bambins nés en 2022 entreront à l’école maternelle en 2025, puis à l’école élémentaire en 2028. Pour donner un ordre d’idée : 10.795 enfants représentent 439 classes de 25 élèves.

Petite-Terre : des denrées vendues un tiers du prix pour les plus démunis

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Dans un souci de respect et convivialité, les bénéficiaires sont accueillis chacun à leur tour, sur rendez-vous.

Depuis un mois, l’épicerie solidaire Le P’ti-Espoir à Labattoir vend des produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité à prix réduits aux habitants les plus défavorisés de Petite-Terre. Comment cela fonctionne-t-il ? Qui peut y prétendre ? Nous nous sommes rendus sur place.

« 32 euros, s’il vous plaît ! » La cliente rassemble ses achats : un carton d’ailes de poulet, un sac de riz de vingt kilos, des briques de lait, de l’huile, des condiments… Dans n’importe quelle enseigne de l’île, la note aurait été bien plus salée ; mais à l’épicerie solidaire Le P’ti-Espoir de Labattoir, les articles sont vendus à un prix équivalent à 30% de la valeur réelle.

Dans le local d’une trentaine de mètres carrés planté en bordure de la route de Moya, les articles s’alignent sur les étagères. Denrées alimentaires, produits d’hygiène de première nécessité, fournitures scolaires… . « On reçoit en moyenne cinq personnes par jour, sur rendez-vous », renseigne Abasse Attoumani, le gestionnaire de l’épicerie. « Pour l’instant, on a 90 bénéficiaires, tous choisis par les assistants sociaux des centres communaux d’action sociale (CCAS), des unités territoriales d’action sociale (Utas), d’associations telles que Mlézi Maoré ou encore des établissements scolaires », indique-t-il, en précisant toutefois qu’il n’y a « pas de profil type. […] On accueille sans distinction des mères célibataires, des chômeurs, des retraités ou des étudiants. »

Chaque bénéficiaire est invité à l’épicerie une fois par mois. Panier moyen : 30 euros, ce qui représente 70 euros d’économie par rapport au tarif pratiqué dans les enseignes de grande distribution. L’accès à l’épicerie solidaire est fixé pour une durée de six mois, renouvelable après trois mois de carence et une ré-étude de la situation par l’organisme social compétent.

« Faire de l’épicerie un lieu de vie »

Ouverte il y a un mois suite à un appel à projets de l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) et du conseil départemental, l’épicerie tire un premier bilan de son action. Ce jeudi matin, dans une petite pièce adjacente à la surface de vente, Cathy Champion, chargée de mission « stratégie pauvreté et aide alimentaire » à la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), qui finance P’ti-Espoir à hauteur de 140.000 euros sur deux ans, s’entretient avec les équipes. Objectif : pérenniser l’action de l’épicerie.

« On veut faire de cette épicerie un lieu de vie », projette Faride Houmadi, chargé de mission bénévole au sein de l’association Petite-T’Espoir. Des ateliers sur la nutrition ou la gestion de budget sont organisés régulièrement. Le chargé de mission entrevoit même un élargissement de l’offre de services : soutien scolaire, cybercafé solidaire, vente de vêtements… Les projets sont nombreux ; la demande est là. « Soyez d’abord irréprochables sur ce pourquoi vous êtes financés », modère Cathy Champion, qui reconnaît qu’à la difficulté alimentaire s’en agrègent souvent d’autres : parentalité, accès au numérique, ou encore logement… « L’idée, c’est que les structures durent dans le temps. On a fragilisé beaucoup d’entre elles en leur donnant trop de choses à faire en même temps », explique-t-elle.

Quid du modèle économique ? « La différence avec la métropole, c’est que là-bas les stocks sont souvent issus de dons de la grande distribution. Ici, il ne faut pas trop compter dessus », explique Alain Andanson, consultant mandaté par le dispositif local d’accompagnement (DLA) pour suivre le projet P’ti-Espoir. En effet, les produits sont pour la plupart achetés en grande surface et revendus à perte. « On essaye de travailler au plus près des fournisseurs, mais on est en phase de démarrage », explique Faride Houmadi. « L’approvisionnement est le levier principal pour faire baisser les tarifs. Il faudrait peut-être adopter une démarche commune », préconise le consultant, en faisant référence aux quatre autres épiceries solidaires ayant vu le jour à Mayotte en 2022, dans le cadre du même appel à projets.

 

Comment bénéficier de l’épicerie solidaire ?

L’épicerie est ouverte aux personnes accompagnées par un travailleur social, aux chômeurs de longue durée, retraités, étudiants sans ressources surendettés, bénéficiaires des minimas sociaux ou personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Il faut tout d’abord prendre contact avec l’assistant social de votre CCAS, de l’Utas ou de tout autre service social, qui évaluera votre situation.

Comores : deux journalistes français refoulés à la frontière

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Les deux reporters se présentant comme membres de la rédaction de France 2, avaient même obtenu un accord de principe pour interviewer le président, Azali Assoumani. Mais, sept heures après leur arrivée au port de Mutsamudu, ils ont été renvoyés à Mayotte pour n’avoir pas présenté des accréditations, des documents qu’ils auraient pourtant pu se procurer sur place.

Après des heures de tractations, les autorités comoriennes ont finalement décidé de ne pas laisser les journalistes de France 2 entrer sur le territoire. Arrivés au port de Mutsamudu, vers 15h, vendredi, Yvan Martinet et Olivier Gardette, ont été renvoyés par bateau à Mayotte le soir même sans qu’on leur notifie les motifs du refoulement. Les deux reporters étaient venus tourner des reportages sur l’ylang-ylang, très cultivé sur l’île d’Anjouan. Mais selon la version du gouvernement, l’équipe n’avait pas en sa possession des accréditations qui justifiaient l’objet de leur venue. C’est pour cette raison que le service d’immigration ne les a pas autorisés à sortir. Pourtant, les journalistes de la chaine France 2 avaient même eu l’aval pour interviewer le chef de l’État, Azali Assoumani. « C’est un accord de principe que nous donnons aux grands médias si le président est là », confirme-t-on du côté du service de communication de Beit-Salam. Aucune date de l’entretien en revanche n’avait été fixée. « Il fallait d’abord recevoir les sujets qui les intéressent », rappelle la présidence. Outre l’absence d’autorisations nécessaires, les reporters auraient menti sur les sujets de leurs reportages, à en croire le porte-parole du gouvernement, Houmedi Msaidie qui refuse l’usage du terme refoulement. « On leur a demandé de respecter le cadre légal », insiste-t-il, tout en reconnaissant que la raison de leur déplacement était camouflée.

Mensonge sur les reportages

On accuse Yvan Martinet et Olivier Gardette d’avoir caché leur intention de vouloir travailler aussi sur les traversées entre Anjouan et Mayotte. Ce qui a irrité les autorités comoriennes. Une version qui ne convainc pas du tout le guide local des journalistes. « Ils avaient un séjour de quatre jours et voulaient tourner sur lylang-ylang, en se plongeant sur toute la chaîne. Depuis les femmes qui collectent les fleurs jusquaux grands exportateurs, tout en montrant les déboisements et par ricochet les conséquences sur le climat. Moi, javais tout préparé et obtenu laccord de tous nos interlocuteurs même les distillateurs », assure Dhoul-Karnayne Abdouroihmane. Ce jeune travaille à la radio Domoni-Inter. C’est même le directeur général de cette station communautaire dont les employés comptaient profiter de la visite des confrères français pour bénéficier des formations sur les techniques de réalisation de reportage qui avait établi le contact avec les deux reporters de France 2. Selon nos informations, ces derniers envisageaient une fois sur place de traiter également un sujet un peu particulier, à savoir la vie des personnes transgenres dans un pays musulman comme les Comores. Mais aucun de ces reportages ne sera donc tourné puisqu’’ils ont été refoulés alors que le conseil national de la presse de l’audio-visuel (Cnpa), l’organe qui délivre les accréditations avait évoqué la possibilité de les régulariser le lendemain. Contactée, l’ambassade de France aux Comores a dit déplorer ce refoulement.

Accréditation du CNPA

La chancellerie a ajouté qu’elle avait recommandé préalablement aux journalistes français de se conformer aux exigences fixées par les autorités comoriennes. Selon l’article de 171 du code comorien de l’information en vigueur, seul le CNPA attribue au journaliste spécialement dépêché par son organe de presse pour effectuer un ou des reportages sur un événement une accréditation. « Quand on envoie un journaliste sur un terrain à l’étranger, le média demande laccréditation depuis le pays de départ. Elle peut être envoyée pour quil la présente à lentrée. Mais dans des circonstances particulières, on peut le lui remettre une fois sur place. Lorgane qui sen charge doit prévenir le journaliste pour éviter des problèmes. Car si par exemple les douanes ne sont pas informées, elles peuvent saisir le matériel du reporter. Ça na rien dextraordinaire », a expliqué un membre du CNPA. Autrement dit, rien n’interdit au reporter de solliciter l’autorisation sur place. Mais cette méthode ne passe pas aux Comores. En 2021, deux journalistes indépendants avaient été refoulés à l’aéroport, en novembre, alors qu’ils souhaitaient couvrir la manifestation du mouvement Mabedja. La police de l’air et des frontières (Paf) les ont expulsés et embarqués sur un vol d’Ethiopian Airlines, direction Addis-Abeba. Le motif est toujours le même : ils n’auraient pas présenté les documents du CNPA. Un argument qui peine à convaincre les hommes des médias.

 

Grève à EDM : « je ne partage pas du tout ce qualificatif de radicalisation », se défend Salim Nahouda

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Alors que la grève dure depuis deux semaines, Salim Nahouda estime que les coupures d’électricité ne sont pas « imputables au mouvement de grève actuel ».

Secrétaire du syndicat CGT-MA, majoritaire à Mayotte et au sein de la société Électricité de Mayotte (EDM), Salim Nahouda a accordé à Flash Infos un entretien, ce jeudi. Alors que la grève est toujours en cours, il nous explique les causes de ce mouvement, des pratiques discriminatoires ayant cours au sein de l’entreprise selon lui et tacle ceux qui l’accuse de privilégier ses intérêts personnels et ses probables ambitions politiques. Il réfute également la responsabilité des grévistes dans les coupures d’électricité de ces derniers jours et élude la sienne dans la diffusion de tracts ayant choqué des salariés (voir ci-dessous).

Flash Infos : Qu’est-ce qui ne va pas au sein d’Électricité de Mayotte ?

Salim Nahouda : Pour rappel, jusqu’à avril 1997, Électricité de Mayotte (EDM) était un service public appartenant à la collectivité départementale de Mayotte. La réflexion des dirigeants politiques locaux était de faire évoluer cette structure vers une intégration à Électricité de France (EDF), comme dans les autres départements d’Outre-mer. C’est l’État à Paris qui a refusé. EDM a alors poussé vers la création d’une société d’économie mixte (SEM) en y incorporant Saur International et d’autres actionnaires, mais cette proposition n’a pas été validée par EDF, alors même qu’elle prévoyait entre autres un transfert de compétences dans le but de déboucher vers une prise de responsabilités des agents mahorais. Au final, on s’aperçoit qu’il n’en a rien été, au bout de 25 ans, seulement trois individus sur 50 ont été promus, un fait que notre syndicat CGT-Ma et d’autres n’ont cessé de dénoncer. Le pire est que de nombreux ingénieurs mahorais ont été contraints de claquer la porte en raison de cette situation, et leurs compétences n’a jamais été en cause. La preuve, plusieurs d’entre eux ont intégré d’autres banches d’EDF dans l’industrie électrique et gazière. Ils font partie des meilleurs cadres de ces entreprises, avec des hautes responsabilités. C’est le cas à Enedis, également à IEG en Martinique et ailleurs aussi, certains se sont mis à leurs propres comptes et ils gagnent très bien leurs vies. Pour finir, je vais vous citer le cas d’un jeune ingénieur mahorais qui demande à rester un an de plus dans l’entreprise afin de pouvoir, à terme, obtenir sa mutation à Mayotte. EDM s’y oppose alors que cette pratique est courante au sein de l’entreprise au bénéfice d’autres ingénieurs provenant d’EDF. Même le syndicat Force Ouvrière (FO) dénonce également cela.

F.I. : Dans vos tracts, on retrouve également des accusations de discrimination dans les recrutements et les mutations.

S.N. : Vous savez, nos syndicats ne sont pas les seuls à dénoncer ces pratiques, des cabinets d’expertises reconnus au niveau national disposant d’agréments du ministère de l’Emploi le disent également. En 2021, un rapport d’expertise médico-social d’un organisme basé à La Réunion a redit qu’EDM a recours à ce type de méthodes pour pousser à la porte des agents indésirables. Lors de la grande grève de 2018, nous nous sommes élevés contre le nombre trop élevé de missions provenant d’EDF, estimant qu’il était temps de transformer cela en emplois permanents au sein de l’entreprise et cesser de privilégier IEG ou d’autres intervenants externes à la branche. Autre fait qui illustre ces pratiques que nos syndicats dénoncent, l’arrivée à EDM en mai 2022, d’une directrice des ressources humaines précédemment en poste en Guadeloupe. Elle intègre la société en qualité de contrôleur de gestion venue en immersion, aux côtés d’une Mahoraise faisant office de… En octobre, le poste est officiellement publié en interne et cette dernière passe l’audition sans difficultés. Pour l’empêcher d’obtenir le poste, la direction qui ne lui a pas trouvé de défauts professionnels s’est permise de rentrer dans sa vie privée pour lui signifier ouvertement que ce poste ne lui sera jamais attribué, alors même qu’elle est diplômée BAC+5 avec six ans d’ancienneté dans la structure. Des exemples comme cela, il y en a pas mal. A chaque fois, on nous sort la rhétorique du manque d’ingénierie à Mayotte, alors qu’en réalité tout est fait pour fausser le jeu.

Secrétaire de la CGT Mayotte, Salim Nahouda est pressenti comme potentiel candidat aux sénatoriales en fin d’année.

F.I. : Justement, au sein d’EDM, certains affirment que vos revendications sont injustifiées. Que des promotions existent bien mais qu’elles ne bénéficient simplement pas à vos proches.

S.N. : Il faut justement se demander pourquoi toutes ces mesures ne profitent pas à des salariés syndiqués chez nous. La réponse est simple, il a une discrimination syndicale au sein d’EDM. Nous avons des jeunes qui ont depuis un certain nombre d’années contribué à la réussite de l’entreprise mais qui se trouvent placardisés au seul motif qu’ils n’appartiennent pas aux bons syndicats. D’autres se voient refuser des augmentations salariales parce qu’il leur est reproché d’avoir des mauvaises fréquentations, sous-entendu qu’ils appartiennent à des syndicats qui osent revendiquer donc mal vus au sein de l’entreprise. Auparavant, les cadres expatriés pour la plupart, avaient des avantages mirobolants et cotisaient dans des mutuelles et des caisses de retraites pour les Français de l’étranger. Ils sont très gênés à présent que les Mahorais ont les mêmes droits qu’eux. Jusqu’en 2011, ils n’étaient pas engagés syndicalement, ils le sont devenus sur incitation d’un ancien directeur d’EDM qui leur a clairement fait comprendre qu’il n’accéderait pas à leurs demandes s’ils choisissaient de se faire défendre par FO. Nous ne leur en voulons absolument pas. Nous demandons simplement l’équité de traitement quel que soit notre pays de provenance. A compétence égale, salaire égal.

F.I. : Le mouvement actuel va-t-il se radicaliser comme en 2018 ou est-ce qu’une porte de sortie rapide est envisageable comme ce fut le cas pour d’autres syndicats maison ?

S.N. : Je ne partage pas du tout ce qualificatif de radicalisation. FO et CGT-Ma forment une intersyndicale qui a et continue toujours d’œuvrer au service des salariés de l’entreprise. Il y a des accords signés au niveau national dans notre branche professionnelle dont nous demandons l’extension à EDM, s’agissant des mesures salariales. Le directeur a dit « niet », estimant qu’il s’agit là d’un dérapage au niveau national, de la part d’EDF, Enedis et toutes les autres entreprises qui ont accepté de faire évoluer les rémunérations de leurs personnels avec deux niveaux de rémunérations, ce qui correspond à une augmentation de 4,6 %. Dans la mesure où le souhait du personnel a toujours été d’intégrer EDF, nous lui avons demandé d’appliquer ces augmentations salariales et les primes accordées à différents secteurs du groupe aussi bien dans les départements d’Outre-mer qu’en Corse. Sa réponse a été un non catégorique. Il faut qu’il nous dise de quel côté les choses sont malsaines, ici à Mayotte où même le prix d’un pot de yaourt coûte 200 % plus cher que dans l’Hexagone, ce qui justifie aisément ces augmentations salariales, ou plutôt de son côté à lui qui s’oppose à ce que ses salariés bénéficient de ces mesures nationales ? Nous supposons que son refus cache quelque chose. En effet, nous avons appris qu’en interne certains responsables lui ont conseillé cette posture, parce qu’ils estiment que ce serait perdre la main sur les employés qu’ils ne peuvent plus exploiter, saturer, et ne leur distribuer ces avantages que seulement quand ils le jugeront eux-mêmes nécessaires. Il faut savoir qu’au sein d’EDM, énormément de salariés peuvent passer plus de quatre ans sans connaitre des évolutions salariales et cela sans aucun justificatif. Lui peut dire qu’il est anormal que ses salariés puissent bénéficier de ces avancées enregistrées à EDF et ailleurs, c’est son problème. Mais nous, de notre côté, nous disons que ce qui est bon pour nos collègues de métropole et d’Outre-mer est aussi bon pour nous. Il s’agit là juste d’une équité de traitement.

F.I. : Des voix en interne vous accusent de privilégier vos intérêts personnels à l’occasion de ces mouvements de grève que vous conduisez. Est-ce le cas ?

S.N. : Ceux qui disent cela sont des gens malhonnêtes. De 2006 à 2014, je n’ai pas connu d’avancements salariaux. A chaque fois que j’en ai bénéficié, il s’agissait d’une mesure collectivement appliquée à tout le monde. Contrairement à d’autres collègues entrés dans l’entreprise à la même période que moi, devenus cadres supérieurs à EDM. Dès le début, j’ai opté pour l’intérêt général. C’est mon choix pleinement assumé que d’être dans le mouvement syndical et défendre ceux qui en ont besoin et non pour défendre mes intérêts personnels. D’ailleurs, je pense que cette posture est celle de ceux qui n’apprécient pas que je sois mandaté pour représenter la CGT dans des instances nationales. Je ne fais pas que représenter les intérêts des salariés mahorais, je le fais pour l’ensemble des outremers. D’autant plus que ne perçois aucune rémunération particulière, mon salaire m’étant toujours versé par EDM et je n’ai jamais eu qu’un seul bulletin de paie dans ma vie, il est estampillé de cette entreprise. Le reste, ce sont des manifestations de jalousie sur lesquelles je ne m’attarderai pas.

F.I. : Certains croient savoir que vous avez des ambitions politiques et que c’est pour cela que vous aurez incité ce mouvement de grève à EDM, le confirmez-vous ?

S.N. : Oui, il n’est pas exclu que je puisse avoir des ambitions politiques. Il n’y a aucune contradiction à cela, ni en France, ni dans d’autres pays. Parfois, il faut savoir amener le combat syndical dans ces hautes assemblées législatives pour faire aboutir les attentes des salariés. En pareilles circonstances, je saurai dissocier mon engagement dans l’action syndicale actuelle de mon éventuelle candidature à une prochaine élection. Les revendications exprimées en ce moment par les salariés d’EDM sont légitimes et n’ont rien en commun avec mes projets politiques personnels.

F.I. : Des tracts auraient dit-on circulé au sein du personnel d’EDM à l’occasion du mouvement de grève en cours (voir ci-dessous). Est-ce que vous cautionnez leur contenu très dur, pour ne pas dire nauséabond ?

S.N. : Ces éléments concernent une communication interne à la CGT-Ma et n’ont rien à faire dans la presse. Pour ne rien vous cacher, je m’étonne que vous puissiez les mentionner dans cet entretien. Autre chose qui me vient à l’esprit et que j’aimerai clarifier aussi. Les coupures de courant opérées ces deux derniers jours, d’abord dans le sud, ensuite dans le nord avant-hier, ne sont, d’aucune manière, imputables au mouvement de grève actuel. Il s’agit là d’une décision souveraine des responsables d’EDM pour des raisons qu’ils sont seuls en mesure d’expliquer.

Des tracts qui ne passent pas en interne

Certains propos dans les tracts récents de la CGT Mayotte ont choqué des salariés du groupe. Un « journal de bord » par exemple, s’en prend à la direction qui agiterait « le drapeau de la colorisation du comité de direction (passage de blanc à noir, vraiment ?). Mais en regardant de près, certains de ces fameux « locaux » siégeant au codir n’ont aucune attache à Mayotte ! Ils ont créé une secte s’assurant de prendre la direction de l’entreprise, s’assurant d’éliminer tous ceux qui seraient à l’encontre de leurs projets. Ne rentrent dans leur cercle que les béni oui-oui aveuglés ». Des salariés y sont également qualifiés de « nègres de salon, bénéficiant également des promotions, en passant du coq à l’âne : la veille, ils sont techniciens, le lendemain, ils sont ingénieurs ! » Dans un autre communiqué datant de début octobre, ceux qui n’approuvent pas les méthodes du syndicat sont traités de « collabos de la direction ». Enfin, des « chargés de missions » venant de l’extérieur sont visées par la phrase : « la définition du sacrifice pour eux se résumerait à des primes à gogo, des postes en veux-tu en voilà, jouer le rôle de sachant quand bien-même, à regarder de loin comme plus près, n’auraient aucune qualification en la matière, sauf servir de mouchard ! »

De nouvelles coupures recensées ce jeudi 5 janvier

En cette période de grève chez EDM (Electricité de Mayotte), plusieurs actes de malveillance ont été observés. Ces derniers ont causé de nombreuses coupures d’électricité au sein de plusieurs communes dans la journée et la nuit du jeudi 5 janvier. Les interruptions de courant ont eu lieu dans la commune de Mamoudzou entre 14h20 et 16h50. Il y en a eu une autre à Sada, Chirongui, Bouéni et Kani-Kéli, entre 22h01 et 23h, une à Ouangani, Chiconi et Sada entre 22h42 et 23h57. La dernière était relevée à Tsingoni, Ouangani, Chiconi, Bandraboua, entre 22h55 et 0h28. « La direction dénonce ces faits condamnables et déplore les impacts considérables pour les clients », indique EDM dans un communiqué.

L’État français autorisé à sauver Air Austral

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Les comptes de la compagnie aérienne réunionnaise ont été plombés par la crise du coronavirus. En effet, les conditions de voyage entre les îles de l’océan Indien étaient particulièrement drastiques.

En difficulté financière, la compagnie aérienne réunionnaise qui dessert Mayotte avait sollicité une aide pour entamer sa restructuration. La Commission européenne vient de donner son accord, ce jeudi 5 janvier. Presque 120 millions d’euros vont être injectés dans l’entreprise, tandis que 17,5 millions serviront à amortir les conséquences de la pandémie de coronavirus en 2020.

L’enveloppe va réduire la menace qui plane au-dessus de la compagnie aérienne. La Commission européenne a autorisé, ce jeudi 5 janvier, le projet de l’État français « de verser une aide à la restructuration de 119,3 millions d’euros pour permettre à la compagnie aérienne Air Austral de retrouver la viabilité ». La compagnie, qui opère notamment à Mayotte, a connu de graves difficultés financières ces dernières années. Elle a bouclé son exercice 2020-2021, fin mars 2021, sur une perte nette de 76 millions d’euros et un chiffre d’affaires en chute de 55% sur un an à 185 millions d’euros. Elle était déjà endettée fin 2021 à hauteur de 161 millions d’euros, hors prêt des actionnaires. Créée en octobre 1990 et basée à La Réunion, Air Austral opère dans tout l’océan Indien et assure les vols vers la métropole et même l’Asie avec sa flotte de huit avions. Elle employait 848 personnes fin 2021 et est détenue à 99% par une société d’économie mixte rassemblant notamment la Région (73,5%), la Caisse des dépôts (13,6%) et le Département (11,4%).

L’État ne sera pas seul à mettre la main à la poche. Outre les 55 millions d’euros de la France, la Sematra y ajoute 25 millions, dont 15 millions via la Région, cinq via le Département et cinq via la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion. Un consortium d’investisseurs locaux va rajouter 30 millions d’euros. Les dettes de la compagnie seront, en plus, effacées. « Ce plan permet d’assurer la pérennité de la compagnie aérienne et d’éviter ainsi sa liquidation qui porterait un préjudice considérable à La Réunion en tant que région ultrapériphérique et assistée. De plus, le financement public du plan de restructuration respecte le principe de proportionnalité, puisque le bénéficiaire contribuera à son financement par des fonds propres ou privés, il permet à la compagnie aérienne de retrouver une viabilité à long terme et affecte les échanges entre États membres que dans une mesure très limitée », estime la Commission européenne, qui encadre ce genre d’opération (voir encadré).

D’autres aides pendant le Covid

« La Commission a notamment pris en compte les mesures visant à limiter les distorsions de concurrence, à savoir : la limitation du nombre de sièges proposés par Air Austral ; une limitation du nombre de routes exploitées par la compagnie aérienne ; l’interdiction de prendre des participations dans d’autres entreprises ; et la mise en place d’accords commerciaux avec d’autres compagnies aériennes qui en font la demande. Ces mesures continueront de s’appliquer pendant toute la durée du plan de restructuration, qui s’étendra de janvier 2022 à mars 2025 », poursuit l’instance européenne.

Ce n’est pas la première fois que l’État vole au secours d’Air Austral. Le 18 janvier 2022, un prêt de vingt millions d’euros a été octroyé à la société. La compagnie avait déjà été maintes fois soutenue via des prêts garantis par l’État et un prêt direct. Au total, déjà 100 millions d’euros ont été injectés, dont 20 débloqués en août 2021, et sans compter l’aide de janvier 2022. Ce sera encore le cas cette fois-ci, puisque « la France a notifié à la Commission une mesure d’aide d’un montant de 17,5 millions d’euros destinée à indemniser Air Austral pour les dommages qu’elle a subis entre le 17 mars et le 30 juin 2020 en conséquence directe des restrictions de voyage mises en place pour limiter la propagation du coronavirus. »

Air Austral, qui a changé de PDG en juin 2022, doit maintenant tout faire pour redécoller.

Un cadre strict de la Commission européenne

L’article 107, paragraphe 3, point c), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et les lignes directrices de la Commission concernant les aides d’État au sauvetage et à la restructuration d’entreprises non financières en difficulté « permettent aux États membres de soutenir les entreprises en difficulté, sous certaines conditions strictes », rappelle la Commission européenne. Ainsi, les aides au sauvetage peuvent être accordées pour une période pouvant aller jusqu’à six mois. « Au-delà de cette période, soit l’aide au sauvetage doit être remboursée, soit les États membres doivent notifier un plan de restructuration à la Commission, pour appréciation au regard des règles en matière d’aides d’État ». Elle précise que l’aide à la restructuration doit permettre « une viabilité à long terme de l’entreprise » et sans maintien de l’aide de l’État. La société elle-même doit « contribuer suffisamment aux coûts de sa restructuration ».

C’est sur la base de ce même article, mais son paragraphe 2, que l’aide compensant les pertes liées au Covid-19 a été autorisée.

Les ramasseurs de déchets mobilisés à Kawéni, ce samedi

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Le ramassage débutera à 6h, ce samedi 7 janvier, dans le quartier Mahabourini, à Kawéni. (image d’illustration)

La saison des pluies et ses grosses averses amènent souvent avec elles une descente des détritus présents dans les hauteurs des villages, à l’image de la pluie qui a touché Kawéni, le jeudi 29 décembre. L’averse d’une trentaine de minutes a déversé tous les déchets présents en amont jusqu’en aval du village, là où tout a été récupéré. Pour endiguer ce problème, une opération de nettoyage est organisée, ce samedi 7 janvier, à Kawéni.

Pourquoi est organisée cette opération ?

Cette action de nettoyage et de sensibilisation est organisée pour lutter contre l’insalubrité accentuée par la saison des pluies. Elle était programmée initialement courant janvier, avant le début des précipitations. « L’intense pluie qui a eu lieu jeudi et qui a fait descendre tous ces déchets nous a pris de court », reconnaît Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Cette première opération de l’année est une réelle « cause communale » et une « réflexion qui sera complétée à l’avenir avec une répétition de ces actions et potentiellement la mise en place d’un contrat d’objectifs ».

Quels sont les objectifs de cette opération ?

L’événement est coorganisé par la ville de Mamoudzou, la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) et des associations de Kawéni. En plus de nettoyer les hauteurs du village, il a pour but de sensibiliser les habitants des différents quartiers aux enjeux de la propreté urbaine et ainsi, réduire le flux de déchets produits en amont. Cette opération s’ancre dans la préservation de la biodiversité du territoire et de sa préservation. En complément, tout au long de cette semaine, les équipes de la Cadema se sont mobilisées pour mener une action de sensibilisation auprès des habitants des zones situées en amont. « Il faut impliquer les habitants de ces quartiers et insister sur la sensibilisation auprès d’eux », affirme le maire.

Une douzaine d’associations étaient présentes lors de la réunion de travail de ce mardi à la MJC de Kawéni.

Qui est mobilisé ?

Afin de réaliser cette journée de ramassage des déchets, « une douzaine d’associations se mobilisent », confirme le maire de Mamoudzou. Wenka Culture, ABK, Kawéni Nouvelle air, SOP Mangatélé, association des jeunes talents, Bouge-toi pour ta santé, association des producteurs maraichers de Kawéni, étoile bleue de Kawéni, amis des îles, action coup de pouce ou encore ACEKB font partie des associations ayant répondu présentes pour cette action aux côtés des collectivités.

Dans quels secteurs les ramasseurs vont passer ?

La zone de ramassage des déchets s’étend de Mangatélé à Mahabourini. Ce sont donc quatre secteurs qui sont concernés, à savoir Mahabourini Ravine, Mangatélé, Cascade – Haut Ravine et Haut Kakal. L’action débutera justement par la rue Zamantalé, devant le Sénat bleu de Mahabourini.

Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, a présenté aux associations de Kawéni les modalités d’organisation de l’opération de ramassage.

Comment se déroulera la journée ?

Ce samedi 7 janvier, « tous les habitants sont invités à participer à cette opération. Le rendez-vous est donné à 6h au niveau de la Maison du projet à Kawéni », annonce le premier magistrat de la commune. Pendant plusieurs heures, les habitants présents et quelques 360 bénévoles (adhérents à l’une des associations) s’attelleront à la difficile tâche du ramassage de déchets de tous types.

Aux Comores, la polémique enfle autour du carburant vendu dans les stations

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Des automobolistes ont vu leurs véhicules s'arrêter alors qu'ils venaient de faire le plein.

Sur l’ensemble du territoire des Comores, les automobilistes n’arrêtent pas de pointer du doigt le carburant qui selon eux endommagerait leurs voitures. La société comorienne des hydrocarbures assure elle que ses produits pétroliers sont de bonne qualité. Mais certaines sources internes contredisent cette version.

Depuis deux semaines, l’information circule. Les médias ont même rapporté il y a quelques jours des témoignages d’automobilistes dont les voitures sont tombées en panne après avoir fait le plein dans des stations-service. Mais, l’entreprise nationale de distribution des produits pétroliers avait préféré opter pour le silence jusqu’à ce jeudi. Pointée du doigt, la société comorienne des hydrocarbures (SCH) a tenu un point de presse, ce jeudi 5 janvier, pour défendre son carburant dont la qualité est remise en cause par de nombreux usagers. C’est surtout l’essence qui se trouve sur la sellette. Par exemple, un internaute répondant au nom de Hassane Nourdine a partagé sur Facebook son cauchemar. Résidant sur l’île d’Anjouan, il n’a pas pu terminer sa course car son véhicule s’est arrêté subitement alors qu’il venait de quitter la station. « Je viens de mettre du carburant il y a trente minutes et voilà que ma voiture me lâche au beau milieu de la route », écrivait-il. Ce calvaire, il n’est pas le seul à le vivre. Pourtant, la société nationale en charge de la vente des produits pétroliers continue de soutenir que son carburant est irréprochable. « Nous procédons à des analyses avant la mise en vente. C’est la même méthode si une cargaison arrive. Nous dépêchons sur le bateau des agents pour prélever des échantillons, pour analyse avant le déchargement, une façon de s’assurer que le produit répond à nos exigences », ont défendu les conférenciers, devant la presse.

Les cuves des bateaux impropres ?

En gros, si problème il y a, il est à chercher ailleurs. On pointe souvent les stations-services. « En fait, la présence d’eau dans une cuve de gasoil est quasi-inévitable. Or, certaines stations de la capitale ne sont pas en règle, car ne disposant pas de point de purge, donc l’eau ne parvient pas à sortir, elle s’accumule à l’intérieur. Mais souvent, il se trouve que le propriétaire a les bras longs et notre hiérarchie n’ose pas prendre des mesures », déplore un cadre de la société comorienne des hydrocarbures. Notre source, qui a préféré intervenir sous le sceau de l’anonymat, qualifie de « mensongères » les déclarations de ses collègues qui animaient la conférence de ce jeudi. « Le transfert du carburant entre les îles se fait dans des bateaux pourris et pollués. Même les produits débarqués avant-hier ne seront pas épargnés. Aucun contrôle n’est effectué pendant la livraison du carburant vers les autres îles. Ils savent tous que les cuves de ces bateaux sont dans un sale état, mais personne ne s’en soucie », a conclu notre source. D’ailleurs, par précaution, a-t-elle illustré, la SCH ne livre jamais du kérosène en provenance des îles car il ne serait jamais validé. « Le pilote procède à un test rapide avant le chargement dans l’avion.  Donc on est prudents », a cité à titre d’exemple, notre informateur. En dépit de ces révélations, le fournisseur national de carburant refuse de se remettre en cause ne serait-ce qu’une seule fois. Alors que dans une déclaration rapportée sur les colonnes du quotidien Al-watwan, un responsable d’une station de la capitale confirme que l’essence distribuée dernièrement avait une couleur inhabituelle.

Sur l’île de Moheli, les réservoirs de plusieurs motos sont troués, selon un article de La Gazette des Comores. Tout comme les automobilistes, les motards pensent que l’essence y serait pour quelque chose. A la Grande Comore, depuis juillet 2022, les véhicules de haute gamme sont les plus touchés, à l’instar des 3008, DS7. La panne touche toujours la même pièce : les pompes à injection. L’affaire avait fait un peu de bruit, des annonces d’inspection ici et là. Mais au bout d’une semaine, rien. Six mois plus tard, le problème a refait surface avec des dégâts considérables. Mais personne ne doute que l’affaire s’effritera d’ici quelques jours au grand dam des citoyens qui doivent supporter les dommages.

Randoclean : dernière randonnée des vacances à Dzoumogné, ce dimanche

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À l’occasion de l’événement « Rando du dimanche », mis en place par Randoclean pendant les vacances scolaires, l’association clôture cette action ce dimanche 8 janvier avec une dernière randonnée. Cet événement avait pour but de faire découvrir, au plus grand nombre, les sites naturels et touristiques de l’île aux parfums. Ce dimanche, la randonnée vous fera donc découvrir la retenue collinaire de Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua. L’excursion débutera à 9h, pour se terminer aux alentours de 12h. Le parcours de cette randonnée est de 5,61 kms. Les personnes désireuses de participer à cette excursion doivent obligatoirement s’inscrire gratuitement à l’adresse suivante : https://docs.google.com/…/1FAIpQLSeKcAD0Q…/viewform… Les personnes inscrites recevront dès vendredi les informations complémentaires (lieu de rendez-vous, heure de départ, etc.).

Trois événements culturels pour commencer l’année à Chirongui

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Le pôle culturel de Chirongui organise plusieurs événements afin de satisfaire son public en ce début d’année 2023. Le samedi 14 janvier, à partir de 20h30, est organisé une soirée concert à l’extérieur. À cette occasion, les organisateurs mettront en avant non seulement la musique locale, les musiciens amateurs, confirmés ou en vie de professionnalisation, mais également les artistes mahorais. L’occasion pour les spectateurs de découvrir ou redécouvrir ces artistes.

Une semaine plus tard, le 21 janvier, un spectacle de danse « Les chemins du retour », de la compagnie Black Bakara est programmé à 19h30. C’est le dernier acte d’une trilogie portant sur l’exil débuté en 2013 avec « Exilé » puis « Port d’attache ». Il raconte l’histoire d’un homme à la recherche de réponses. Par ailleurs, le spectacle questionne les racines et la filiation. Afin d’assister à cet événement, les spectateurs doivent réserver leur place sur yurplan.com/event/LES-CHEMINS-DU-RETOUR-COMPAGNIE-BLACK-BAKARA/93216

Et pour le dernier événement du mois de janvier, rendez-vous avec « Désobéir », une pièce de théâtre de la compagnie « Les cambrioleurs » le mardi 31 janvier 2023 à 20h30. Cette dernière raconte l’histoire de quatre jeunes femmes clamant leur désir de vies avec une fougue guerrière communicative. Leurs familles sont originaires du Maroc, d’Iran, du Cameroun et de Turquie. Une jeune génération féminine issue de l’immigration qui se confie, témoigne. Il est nécessaire de réserver sa place sur https://yurplan.com/event/Desobeir/93419

La déchetterie mobile du Grand Nord inaugurée le 21 janvier 

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La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) inaugure sa première déchèterie mobile, le 21 janvier 2023, à Acoua. Très attendu sur le territoire du Grand Nord, ce dispositif comprendra quatre bennes du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) mises à disposition des usagers tous les 3èmes samedis du mois, de 7h30 à 11h, dans chaque commune du Nord. Les habitants auront la possibilité de venir déposer les déchets suivants : déchets électroniques, électroménager, ferrailles, encombrants, textiles et déchets verts. Le calendrier de passage est le suivant : le 21 janvier à Acoua, le 18 février à Koungou, le 18 mars à M’tsamboro, le 15 avril à Bandraboua, le 20 mai à Koungou et le 17 juin à Acoua.

L’amélioration de la gestion de déchets et de la salubrité publique sont des enjeux prioritaires du Contrat de Relance et de Transition Ecologique (CRTE) du Grand Nord de Mayotte. Afin de protéger les ressources naturelles et de lutter efficacement contre les dépôts sauvages de déchets, la communauté d’agglomération incite tous les usagers à respecter la réglementation ainsi qu’à faire l’effort du tri : 23% des déchets pourraient être recyclés, ainsi que 31 % pourraient être compostés. C’est autant de déchets qui ne seront pas enfouis dans le sol de Mayotte.

 

A Mamoudzou, la cérémonie des vœux se fera dans le nouveau gymnase de M’gombani

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Pour débuter cette nouvelle année 2023, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, ainsi que le conseil municipal invitent les habitants de la commune, les usagers, acteurs économiques, publics et privés à la cérémonie des vœux à la population. Cette dernière aura lieu sur le parvis de la Maison des Jeunes et de la Culture à M’gombani, le 12 janvier, à 13h30. Lors de cette journée, la ville de Mamoudzou en profitera pour mettre en avant le sport. À cette occasion, aura lieu l’inauguration du gymnase Jean-François Hory, en présence de l’ancien athlète international, champion d’Europe et recordman du 4×100 mètres en 1990, Daniel Sangouma. Le Réunionnais participera durant une semaine « à des séquences d’échanges avec les services du sport de la ville afin d’accompagner la montée en compétences des actions sportives à Mamoudzou et la cohésion par le sport », explique la Ville.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes