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Le centre universitaire à la chasse aux pertes énergétiques

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Un bardage bois est installé sur la devanture du centre universitaire de Mayotte lors des travaux de rénovation énergétique.

Afin d’améliorer les performances environnementales et énergétiques de son patrimoine immobilier, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte mène actuellement un programme de rénovation de ses bâtiments. Cette opération visant à rénover les bâtiments construits il y a 22 ans, s’inscrit dans une démarche environnementale globale et sera intégralement livrée d’ici fin juillet 2023.

Les bâtis d’une université représentent un enjeu majeur dans la qualité des enseignements, des conditions de formation et des activités de recherche. C’est donc dans l’optique de pérenniser le patrimoine immobilier que ce sont menés ces travaux.  « Ce projet est articulé autour de trois axes, à savoir la performance énergétique, la performance environnementale et la sensibilisation des usagers sur la transition écologique », explique Soulaïmana Madi Ali, responsable patrimoine et logistique à l’université.

Les performances au cœur des travaux

Le projet de rénovation énergétique du centre universitaire concerne à 90 % le bâtiment principal de 2.450 m². Les principaux travaux menés dans la trentaine de pièces portent sur « le renouvellement complet des équipements énergétiques comme les climatisations, l’éclairage mais aussi le changement des menuiseries. Nous avons fait le choix d’en installer des nouveaux à haute efficacité énergétique », ajoute-t-il. Des brasseurs d’air ont également été installés, dans le but de dispenser l’activation de la climatisation en saison hivernale. Afin de compléter la démarche, une commande centralisée des climatiseurs, avec remontée des consommations en temps réel sera installée. En sus de cette technologie, « un système de supervision avec catégorisation par type de consommation et par bâtiment » sera également mis en place. Une façon de mieux suivre les consommations et ainsi d’éviter les utilisations inadéquates.

En vue de mieux s’ancrer dans la démarche d’une performance environnementale, l’établissement a eu recours à des matériaux à faible impact carbone. « Le bois est très présent dans cette rénovation, avec du bardage bois pour l’isolation thermique et de la fibre de bois pour l’isolation des plafonds », complète le responsable. Un autre matériau à faible impact, le liège, utilisé pour la première fois sur un chantier à Mayotte, permettra l’isolation thermique des toits-terrasses. 315 m² de panneaux photovoltaïques seront également installés sur la toiture du centre universitaire. Ce recours aux énergies renouvelables pourra alimenter en électricité l’établissement à hauteur de « 25 % de sa consommation », confirme le responsable.

Ce projet, d’un montant global de trois millions d’euros, a vu le jour dans le cadre de l’obtention de fonds du plan France Relance 2020-2022. En outre, il permettra un gain énergétique de 330 MWh/an, une réduction des émissions de CO² de 230 tonnes/an mais aussi une économie sur la facture énergétique, d’environ 65 %.

Un chantier et des élèves

Ces travaux de rénovation énergétique ont débuté en février 2022. Depuis le lancement, le centre universitaire a fait le choix de les réaliser tout en maintenant ses activités d’enseignement et de recherche. « Nous avons, dès le démarrage, associé les encadrants dans la phase d’études et nous avons mis en place un calendrier des travaux afin d’impacter au minimum les cours », déclare Soulaïmana Madi Ali. Si la sobriété énergétique est aujourd’hui incontournable pour s’inscrire dans une démarche environnementale, cette rénovation des locaux, des salles de classe ou encore du laboratoire, bénéficiera également aux 2.000 étudiants du centre en améliorant leurs conditions de vie étudiante.

Vers un futur campus universitaire ?

A ce jour, le centre universitaire se trouve face à un foncier saturé. La référence nationale en termes de mètres carrés par étudiant est de 3,5, à Mayotte nous sommes à 2 m². Il y a donc une nécessité de développer les infrastructures et les bâtiments. « Nous sommes passés de 400 étudiants inscrits en 2012, à 2.000 à cette rentrée 2022. A horizon 2032, nous attendons 4.000 étudiants », confie le responsable patrimoine et logistique. Cette augmentation des effectifs nécessite donc de nouveaux investissements immobiliers. Dans ce cadre, le centre universitaire a obtenu, via le contrat de convergence et de transformation, une enveloppe de 6,5 millions d’euros dans le but de construire une extension afin de répondre à l’urgence. Cette extension de 1.000 m² comportera un amphithéâtre modulable, des salles de cours et des bureaux. Sa livraison est prévue fin 2024.

Un retour à la (brique de) terre (2/3) : Vincent Liétar : « Il est impossible de construire 1.000 logements l’an sans les artisans »

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Les constructions en brique de terre compressée ont refait leurs apparitions sur l’île.

Directeur général-adjoint de la Société immobilière de Mayotte (SIM) de nombreuses années durant, Vincent Liétar a une grande connaissance de la brique de terre compressée (BTC), qu’il a utilisée sur une multitude de bâtiments à Mayotte. Avec le recul qui est le sien, il nous explique ce qui a changé et les futurs enjeux.

 Flash Infos : La filière BTC (brique de terre compressée) revient au goût du jour face aux effets du réchauffement climatique. Quel regard portez-vous sur le mouvement qui s’impulse à Mayotte ?

Vincent Liétar : Les enjeux du réchauffement climatique sont une aubaine pour cette filière quasi morte à Mayotte depuis deux décennies. Maintenant l’enjeu est aussi important qu’il y a un peu de 40 ans avec la brique de terre de première génération. En effet, malgré de nombreuses évolutions techniques et technologiques, il va falloir retrousser les manches pour pouvoir relancer un jour la machine productive à plein régime. Redonner vie à cette filière impose que l’on forme tous les acteurs dans les différents niveaux du secteur. Pas seulement les artisans comme dans le temps, mais également les architectes, les maîtres d’ouvrage et aussi les promoteurs immobiliers. C’est une filière qui redémarre parfois sans moyens financiers comme en 1981. Les retombées sur l’économie locale supposent des ouvertures de programmes tenant compte de ces modes de programmation. J’entends ici et là ceux qui projettent de sortir 1.000 logements par an sur la base d’un million d’euros à dépenser et ce, à un rythme soutenu pendant dix ans. Pour arriver à ce résultat, il est important de mobiliser toutes les forces vives du territoire, en sachant qu’il est impossible de faire une telle quantité de logements sans l’intervention des artisans mahorais. Les retombées sur l’économie locale et l’appropriation sociale sont absolument nécessaires.

F.I: Il se présente un paradoxe, malgré un faible coût de production, il y a des prix exorbitants au mètre carré bâti. Comment est-ce possible ?

V.L. : Il faut beaucoup de temps entre le moment où l’on arrête une programmation et celui où il prend enfin forme. J’en veux pour preuve le quartier de la pointe Hamaha qui prend forme progressivement depuis quelques années. La brique de terre compressée y a toute sa place, ne serait-ce déjà que sur le projet du centre scolaire. C’est un ensemble de 24 classes d’un coût estimé à 451.000 euros l’unité. Se pose alors la question importante du besoin de construire des classes luxueuses à une époque où des associations de lutte contre l’illettrisme et la déscolarisation sur le territoire sont obligées d’improviser des salles de classes dans des salons d’habitation privées. Cette logique est indéxable dans la mesure où il profite en réalité à tout un système économique non mahorais.

F.I. : Le rêve de Younoussa Bamana était de moderniser l’habitat traditionnel par les Mahorais, avec une main d’œuvre et une matière première locale. Comment continuer sans eux aujourd’hui ?

V.L. : Nous sommes bien loin des années 80 où l’objectif fixé par Zouber Adinani et Younoussa Bamana était de dépenser 60.000 euros pour obtenir cinq classes et non une comme c’est le cas aujourd’hui. Pour lutter contre ce phénomène, il y a besoin d’intégrer toutes les entreprises du secteur dans le système, en y mettant bien sûr des garde-fous. Il est intolérable de constater que 60% des entreprises du nord de l’île ne sont pas déclarées. La brique de terre compressée contribuera faire baisser le coût du mètre carré bâti à Mayotte.

F.I : Un chiffre de 1.000 logements à construire par an est avancé localement, à condition que la brique puisse coûter 1 euros l’unité. Est-ce une chimère ?

V.L.: De l’autre côté, vous avez la SIM qui demande aux artisans producteurs de BTC de vendre l’unité à 1€ sans clarification de sa commande annuelle. Comment voulez-vous poursuivre lancer des programmes aussi ambitieux sans une visibilité sur la commande de la brique ? On voit également des appels d’offres qui portent sur 245 à 300€ le mètre carré bâti. Où va-t-on à ce rythme. Tous calculs intégrés le mètre carré en BTC ne doit jamais dépasser 200€. La moyenne se situe plutôt sur 150€. Lorsque j’ai parlé de l’importance de former tout le monde y compris les maîtres d’ouvrage, c’est parce-que ce sont eux qui maîtrisent la formation des prix dans le secteur du bâtiment. Aujourd’hui, les gens semblent perdre le bon sens des choses d’où le besoin de mobiliser tous les intervenants pour obtenir des prix normaux. C’est un travail de longue haleine certes, mais il conditionne la pérennité de l’emploi dans le département. En 1980, Pierres Maurice et Younoussa Bamana avaient pris 4 ans pour faire vérifier tous ces paramètres avant de donner le signale de départ des premiers programmes en 1982. Sans faire de l’angélisme, il importe d’être en intelligence avec son environnement social. Dans cette nouvelle phase à venir, un temps d’accompagnement des différents intervenants sera nécessaire sur plusieurs années.

F.I. : Au regard de tous ces paramètres, comment remettre la BTC au centre de la production économique de Mayotte ?

V.L. : Le choix entre la brique de terre compressée (BTC) appartient aux Mahoraises et aux Mahorais, dans une évolution conduite et pilotée par eux-mêmes. Ici à Mayotte, la densité naturelle des villages est remarquable, chacun construit à côté des siens et de son groupe familial. La notion d’appartenance à une communauté est encore importante malgré une forte évolution de la population en 40 ans. Tout reste connecté et c’est pour cela qu’on ne peut parler de la brique en terre stabilisée hors d’une intelligence avec la production économique et sociale. Sa production répond à une logique purement locale complètement déconnecté de l’ancien schéma colonial qui se voulait avec des réponses toutes faites importées de l’hexagone. Elle se présente comme une (nouvelle) façon de prendre en main les forces vives sociales sur le territoire dans la mesure où un emploi dans ce secteur peut faire vivre jusqu’à six personnes dans une famille.

F.I. : La BTC qui est un produit propre à l’île, avec des études payées par les Mahorais, va être produite en passe en métropole, comme elle l’est déjà en outre-mer, sans que notre île n’en touche de dividendes. Votre opinion sur le sujet ?

V.L. : Cela est à mettre au compte du manque de leadership dans la société. La BTC est et doit rester une fierté mahoraise. Effectivement, les Calédoniens et les Guyanais se sont formés à la SIM pour lancer des produits adaptés à leurs besoins propres. Mais le vrai problème est ailleurs ! Après les élus de la génération de Bamana, qui s’est préoccupé de la poursuite de ce projet ? Personne ! Alors même qu’un important travail de normalisation de cette brique a été engagé durant plusieurs années. Mayotte a même partagé son savoir-faire en métropole et parmi les meilleures filières. A présent, la BTC émet cinq fois moins de carbone dans l’air que le parpaing. Cette normalisation a été un travail coûteux et de longue haleine. Il n’est pas trop tard pour les élus locaux de s’approprier cette innovation locale et prolonger bien au-delà cette fierté mahoraise d’il y a 45 ans. Elle a été certifiée AFNOR en 2001 qui est une norme nationale de fabrication de briques. En juillet 2021, elle a intégré la réglementation professionnelle sur la pose de la brique. En 1985, elle a obtenu le Palmarès de l’habitat, depuis les artisans jusqu’au ministère de l’Habitat. Ce n’est pas rien tout ça.

Toifilou Maoulida, ex-footballeur et consultant

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Toifilou Maoulida garde un œil attentif sur la jeune génération de footballeurs mahorais. Ici, il accueille à Marseille Nawfal Attoumani (AS Sada), qui fait partie de la première promotion de la section sportive d’excellence de Mayotte.

Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la vingt-cinquième place, Toifilou Maoulida, l’ex-footballeur prend soin des jeunes sportifs de son île natale.

Il est le seul sportif de ce top 30, et le mérite amplement, tant il a porté les couleurs de Mayotte au plus haut niveau du football français. Né à Kani-Kéli, l’attaquant sillonne les clubs de Ligue 1 dans les années 2000 et 2010, en passant cinq ans à Montpellier et trois ans à Rennes, deux villes comptant un fort contingent de Mahorais. C’est d’ailleurs dans une autre ville chérie de l’île qu’il atteint son apogée : Marseille. Pour l’OM, club le plus supporté sur l’île, il inscrit 21 buts en 69 matchs, avant des piges à Auxerre, Lens, Bastia, Nîmes et Tours.

Le footballeur sudiste est notamment connu pour ses bandelettes de tissu sur lesquelles il écrit des messages, qu’il dégaine pour célébrer la majorité de ses buts. Finaliste de la Coupe de France en 2006 et 2007, Toifilou Maoulida est l’un des meilleurs buteurs et passeurs de la compétition, aux côtés de sommités telles que Kylian Mbappé, Pauleta ou Djibril Cissé.

Consultant pour France Télévisions et régulièrement invité à des matchs de charité aux côtés d’autres anciennes gloires du foot, il a aussi créé son « école des attaquants ». Au sein de cette dernière, celui qui a récemment glané son diplôme d’entraîneur des attaquants propose des stages à des jeunes, et notamment de l’île aux parfums. Il a ainsi accueilli en décembre dernier Nawfal Attoumani, un jeune Sadois faisant partie de la première promotion de la section sportive d’excellence à Mayotte. Une manière d’exercer son influence même à 8.000 kilomètres de son île natale.

Le sénateur Dominique Théophile évalue la politique sportive à Mayotte

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Avec l’organisation des Jeux 2024 en France, un tour d’horizon des politiques en matière d’équipements sportifs, développement des pratiques sportives, du sport de haut niveau et la performance sportive est réalisé dans les départements d’outre-mer. Confiée au sénateur guadeloupéen Dominique Théophile, la mission nécessite donc un passage par Mayotte. Ce sera le cas en cette fin de semaine, après un déplacement à La Réunion. A chaque fois, le parlementaire rencontre les acteurs sportifs locaux au cours d’auditions.

Avant de rendre ses conclusions et donner ses recommandations à la mi-avril 2024, il réalisera d’autres déplacements dans les outre-mer. « Le sénateur Dominique Théophile se rendra en Martinique et en Guadeloupe au début du mois de février pour y rencontrer les acteurs et les responsables du monde sportif aux Antilles », précise un communiqué du sénateur.

Zena Airlines attend le positionnement du Département pour s’envoler

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Zena Airlines attend « une réponse ferme en février » de la part du Département

Imaginé en 2020, le projet de compagnie aérienne mahoraise – qui devrait proposer des tarifs attractifs pour les trajets dans la région et vers la métropole – est toujours au point mort. Pour assurer une gestion locale et la pérennité de la société, les porteurs de projets souhaitent en effet qu’une collectivité locale devienne actionnaire.

La création d’une compagnie aérienne mahoraise est initialement une demande du conseil départemental de Mayotte. L’idée : répondre aux besoins de la population et proposer des tarifs attractifs pour rejoindre notamment La Réunion ou la métropole. « Les Mahorais ont besoin de se déplacer pour se faire soigner ou pour leurs études, il manque beaucoup d’infrastructures sur le territoire », estime Hélène Pollozec, conseillère départementale du canton de Mamoudzou 3, qui soutient le projet. Selon elle, la compagnie Air Austral ne répond pas entièrement à ces besoins et les billets d’avion sont trop onéreux. « Mayotte est l’un des territoires français où les billets sont les plus chers pour rejoindre la métropole alors que c’est le plus pauvre. Il faut compter autour de 1.000 euros, quand à La Réunion pour rejoindre l’Hexagone, il faut compter entre 600 à 800 euros alors que la distance est plus importante », poursuit lélue.

Garantir un pilotage local

Le projet de compagnie locale, porté par Julien et Régis Novou, deux frères dotés d’une solide expérience dans l’aéronautique, a été imaginé en 2020. Il nécessite un budget de 25 millions d’euros. « Techniquement, le projet est abouti, le business plan est défini tout comme les statuts. Il ne manque que le positionnement du conseil départemental », souligne Hélène Pollozec. Car pour garantir un pilotage local et pérenniser la société, en étant moins soumis aux soubresauts du contexte économique, la compagnie doit intégrer dans son actionnariat une collectivité locale. « Elle demande entre cinq et huit millions d’euros au conseil départemental, soit 20 % du capital », précise la conseillère départementale.

Créer une société d’économie mixte

Pour devenir actionnaire, le conseil départemental doit créer une société d’économie mixte. Comme c’est le cas de la Sematra, créée par la Région de La Réunion pour devenir actionnaire d’Air Austral. Mais alors que la volonté de créer une compagnie locale émanait d’une volonté politique, le conseil départemental n’a pas encore statué sur la création d’une telle société d’économie mixte. « Nous avons perdu énormément de temps. De nouveaux concurrents sont arrivés, notamment la compagnie Ewa, ce qui a retardé la prise de position de la collectivité », détaille Julien Novou, épaulé par Airbus consulting dans ce projet. Le problème : certains investisseurs privés, qui étaient persuadés que le conseil départemental suivrait se sont désengagés ou ont réduit leurs tickets d’entrée. « Nous avons été obligés de refaire un tour de table », souligne le porteur de projet, auparavant représentant de la compagnie Corsair à Mayotte.

Les porteurs de projet, qui attendent toujours une prise de position du Département, devraient avoir « une réponse ferme en février ». Mais Zena Airlines n’écarte pas d’être financée par une autre collectivité ou uniquement par des acteurs privés. 

Un retour à la (brique de) terre (1/3) : Un matériau qui a fait les beaux jours de Mayotte

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Démonstration du compressage d’une brique de terre, lors de la pose de la première pierre du lycée des métiers du bâtiment de Longoni, le jeudi 8 décembre 2022.

Les effets du réchauffement climatique imposent de nouvelles normes en matière de construction. La chasse est donc lancée pour les matériaux à basse consommation énergétique. La brique de terre stabilisée a le vent en poupe, par exemple, y compris dans l’Hexagone et les autres départements d’outre-mer. Précurseur dans ce domaine, Mayotte voit émerger une nouvelle génération de producteurs, plus formés que leurs prédécesseurs. 

La voilà qui renaît de ses cendres et ambitionne de retrouver et dépasser la position centrale d’antan dans la construction à Mayotte. La brique de terre stabilisée est à la mode partout dans le monde, y compris en Europe et dans les départements d’outre-mer des Antilles-Guyane. Alors forcément, Mayotte qui en a été le grand précurseur il y a plus de 40 ans, se réveille enfin d’une longue léthargie et veut occuper sa juste place dans ce mouvement en marche. L’histoire contemporaine de l’île est intrinsèquement liée à cette brique qui a permis de loger des milliers de familles dont les fonctionnaires expatriés à partir des années 80. Ici, la brique a été le poumon d’une économie participative, procurant du travail à des centaines de personnes réparties aux quatre coins du territoire. Elle est le fruit d’une réflexion visant à faire évoluer l’habitat traditionnel mahorais fait alors de différents matériaux naturels locaux, à la longévité très courte (cases en feuilles de cocotiers tressées, communément appelé mtsévé, cases en feuilles de rafia ou mévangate qui étaientt de plusieurs catégories, cases en terre rouge mélangée à de la paille sèche ou des feuilles de bananiers), mais très peu coûteux.

En 1978, sous l’impulsion de Younoussa Bamana, alors président du conseil général de Mayotte, un grand et ambitieux programme d’habitat social est lancé. Destiné à lutter contre l’insalubrité et avec un budget conséquent, il se voit fixer comme principal objectif de doter d’une case en dur 10.000 Mahorais sur une population totale de 50.000 habitants. La commande politique était très claire, surtout pas de maisons en préfabriquées importées d’ailleurs. L’idée se faisant peu à peu son chemin, le programme a pris des allures de fierté territoriale : construire pour Mayotte, avec une matière première et une main d’œuvre locale pour éviter l’assistanat. Évidemment, un autre élément important rentrait dans cette équation, ne pas recourir au sable marin, pratique courante sous la colonisation, mais avec des effets néfastes multiples. Trois personnes, Pierre Perrot, Jacques Maurice du Cratère de Grenoble (centre de recherche sur la construction en terre) et le sociologue américain John Breslar, sont alors missionnées pour étudier la possibilité de doter le territoire d’un véritable habitat à travers ce programme. Un casse-tête chinois sachant qu’il n’existait aucun concasseur sur l’île à l’époque. En dehors des matériaux naturels disponibles sur place, quelques autres éléments étaient importés par la Musada (entraide en mahorais), une coopérative qui avait donné assise à une économie étatique profitant d’avantage à la spéculation plutôt qu’au commerce.

Les premières presses à briques de Mayotte

Aux Comores voisines, l’éphémère mandat du président Ali Soilihi (premier chef d’État après la proclamation de l’indépendance en juillet 1975) aux idées marxistes-léninistes avait introduit dans l’archipel des presses à briques qui avaient aussi vite disparu. Eureka ! Les trois missionnaires venaient de trouver la solution au défi lancé par les décideurs politiques mahorais. La brique de terre stabilisée venait de voir le jour à Mayotte. Les premières expériences sont menées en 1980. L’année suivante, ce sont 32 presses manuelles qui prirent place dans les 17 communes de l’île. Une couverture nécessaire car il fallait limiter au mieux de transporter le précieux matériau sur de longues distances pour éviter les casses.

Les presses étaient des outils démontables qui permettaient de produire plus de 407 briques par jour. Le rêve de Younoussa Bamana était devenu réalité, la production de briques de terre stabilisée avait fait la promotion de l’artisanat à Mayotte et généré plus de 250 emplois sur l’ensemble de ce secteur nouveau. La Société Immobilière de Mayotte (SIM) qui avait été créée pour matérialiser le programme d’habitat voulu par les élus locaux, avait construit et mis à disposition d’artisans locaux, les 17 premières briqueteries (à raison d’une par commune). Chaque unité gênerait quatre emplois, payés à la tâche. Au total, sur l’ensemble du territoire, ce sont 12.000 briques qui étaient produites quotidiennement, soit un million de pièces dans l’année. Mayotte venait de se doter d’une énorme capacité de production pour son programme d’habitat. En effet, la brique était déclinée autant pour l’habitat social, que locatif ou privée, les écoles et différents édifices publics. Face à l’urgence et aux objectifs fixés, il s’agissait de mettre en valeur des traits de construction et non d’architectes.

Pour former les ouvriers poseurs de briques, les Compagnons de France avaient aidé, la coopérative Musada exerçant une certaine forme de tutorat. Ainsi, Mayotte a pu produire en ces tempslà plus de 1.000 logements par an dont une moitié en briques de terre stabilisée, le choix étant évidemment laissé aux demandeurs.

La Mahoraise Néosent invitée au CES de Las Vegas

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La deuxième édition du Village Numérique ultramarin a eu lieu en Martinique le 25 novembre dans le cadre du Big BPI soutenu par la BRED et Business France. Celle-ci a récompensé quatre lauréats ultramarins dont la Mahoraise Néosent. Elles ont obtenu leur qualification pour le Consumer Electric Show (CES) à Las Vegas, le grand rendez-vous mondial des nouvelles technologies, qui s’est déroulé du 4 au 7 janvier. Société mahoraise créée en 2019 et dirigée par Kassim Fidaly (photo), Néosent a comme but de ranimer la filière de production de l’huile d’ylang-ylang, l’un des principaux patrimoines de l’île aux parfums. Grâce à elle, la technique de distillation est améliorée par l’usage de panneaux solaires et le recyclage des eaux de refroidissement.

Nuits de lecture à Pamandzi le samedi 21 janvier

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La bibliothèque de Pamandzi organise, dans le cadre de sa saison culturelle, la septième édition nationale des Nuits de la lecture, le samedi 21 janvier. Pour cet événement, le public a rendez-vous avec des contes, de la danse et du théâtre. Au programme de la soirée : conte de Sazilé, avec l’association Woibaboud ; conte « La djiné, la jeune femme et l’oiseau » avec Hinnaya, spectacle de contes musicaux et dansés avec la campagne Calebasse et d’autres activités vous seront également proposées par les bibliothécaires de Pamandzi. Les animations auront lieu de 16h à 20h, place congrès, à Pamandzi.

« Mamatomix » d’Atomix Sound System lance l’année 2023

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L’association Atomix Sound System organise son premier événement de l’année, « Mamatomix ». Pour commencer 2023, la reprise aura lieu le samedi 14 janvier à Acoua, dans le restaurant La Marine, chez Mama Jo. Au programme de cette soirée qui débutera à 16h, un concert du groupe CC, des prestations des DJs d’Atomix, mais aussi la présence de DJs invités, ou encore des visuels et décors créés par Atomix. Les personnes désireuses de participer à cette soirée les pieds dans l’eau doivent commander leur place (20 euros) via le site de l’événement : yurplan.com/event/MAMATOMIX/97242?fbclid=IwAR3KnCuwTGn7wjIe5FAEd_4KGji72eFK2j4sOLW4iWrHlFfZuni_6ZTjzao

Cérémonie des vœux suite : les services en fonctionnement réduit

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Dans le cadre des cérémonies traditionnelles des vœux, la ville de Mamoudzou informe que l’ensemble de ses services seront en fonctionnement réduit. Ce sera le cas, ce mercredi 11 janvier, de 10h à 14h, puis ce jeudi 12 janvier, à partir de 13h. « L’accueil au public sera fermé à l’exception d’une astreinte décès à l’hôtel de ville », informe toutefois la mairie.

Les vœux de Mamoudzou à la MJC de M’gombani

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Ce jeudi 12 janvier, la cérémonie des vœux de Mamoudzou se tiendra sur le parvis de la Maison des Jeunes et de la Culture de Mamoudzou, à 13h30. Cette journée s’inscrit sous le signe de l’excellence sportive, puisque le gymnase Jean-François Hory à M’gombani sera inauguré dans la foulée avec la présence de Daniel Sangouma. En effet, le champion d’Europe et recordman du 4×100 mètres en 1990 participe cette semaine à des séquences d’échanges avec les services du sport de la Ville afin d’accompagner la montée en compétences des actions sportives à Mamoudzou et la cohésion par le sport. « Les habitant(e)s de la commune, ses usagers, acteurs économiques, publics et privés sont convié(e)s à célébrer cette nouvelle année et assister aux animations sur le parvis de la MJC », annonce la municipalité.

Le préservatif, ce tabou qui tend à diminuer sur l’île

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L'usage du préservatif n'est pas toujours un sujet facile à aborder.

À Mayotte, la question de la sexualité comporte certains tabous. L’usage d’un préservatif en fait partie, mais grâce aux nombreux échanges entre les associations et le public, les lignes commencent à évoluer.

Comment limiter les risques quand on aborde la sexualité ? Selon Moncef Mouhoudhoire, président de l’association Nariké M’sada (Lutte contre le sida à Mayotte), aujourd’hui, « le préservatif, reste le moyen le plus efficace pour lutter contre les MST (maladies sexuellement transmissibles), IST (Infections sexuellement transmissibles), ainsi que les grossesses précoces ». Et à Mayotte, ce n’est pas un sujet à prendre à la légère. À titre d’exemple, 118 sérologies du VIH ont été confirmées en 2021, « soit une proportion de sérologies positives estimée à 3,5 pour 1.000 sérologies effectuées », a comptabilisé Santé publique France. Cela fait de Mayotte le territoire avec la proportion de sérologies positives la plus élevée de France, devant l’Ile-de-France (2,7).

Les femmes plus sensibilisées

Pour le président de Nariké M’sada, on peut améliorer l’usage du préservatif « en augmentant les réseaux de distribution ». Achetables dans les supermarchés et les pharmacies, ils peuvent même être gratuits pour les jeunes dans ces dernières depuis ce 1er janvier (sans justification pour les moins de 18 ans et avec une carte vitale pour les 18-25 ans). Le travail de sensibilisation est également évoqué. À Mayotte, d’après Kadri Mohamed Soufiane, gérant de la pharmacie du Lagon, à Mamoudzou, ce sont plutôt « des hommes de tout âge » qui se rendent dans des lieux spécialisés pour acheter ou se procurer des préservatifs. Alors pourquoi la plupart des femmes éprouvent encore du mal à aller demander ces moyens de protection ? Le pharmacien affirme qu’il existe toujours ce côté tabou et qu’un paramètre également demeure, ce sont « les hommes qui le portent pendant les rapports sexuels ». Toutefois, au cours des campagnes de sensibilisation, les jeunes filles semblent être plus à l’aise que les hommes pour poser des questions. « Elles nous demandent « comment fait-on pour se protéger ? » ou encore « quels sont les risques qu’on encourt en cas de rapport non protégé ? » », relève Natacha Assani, responsable des affaires de AEJM (association des étudiants et des jeunes de Mayotte). L’association a d’ailleurs lancé un nouveau concours « Selfise ton préservatif » en ce début d’année (voir encadré).

Un sujet évité dans la famille

Sur le territoire, la question concernant la sexualité n’est pas toujours aisée à aborder. C’est difficile d’en discuter au sein du domicile familial. Ce n’est qu’avec la nouvelle génération que les choses paraissent plus faciles. Sauf quand il s’agit d’en parler avec certains proches, à savoir les parents, comme le reconnaît Farid Ahmed, un jeune Mahorais, « je n’ai pas le courage d’en parler avec ma maman, car c’est toujours la fameuse phrase : « il faut éviter les enfants des gens » ». Pour Natacha Assani, il y a des différences selon les secteurs géographiques. Lors dinterventions dans le sud et nord de l’île, l’association a constaté que les jeunes filles s’intéressaient beaucoup au sujet sur les moyens de contraception. Cependant, lors de la distribution des préservatifs, elles préfèrent qu’on les dépose à l’infirmerie ou vont carrément s’en procurer dans d’autres coins de l’île par crainte d’être vues par un membre de leur entourage. A Mamoudzou, au lycée YounoussaBamana, c’est tout le contraire, ce sont « les étudiants qui sont en demande ».

Une mentalité en train d’évoluer

La différence de générations se fait aussi sentir sur ce sujet. Selon Moncef Mouhoudhoire, ce n’est pas « une question de tabou, mais plutôt de connaissances et d’échanges ». Il estime qu’avant l’île n’était pas très développée, que les anciens du territoire n’avaient pas accès à tout ce qu’il y a l’heure actuelle. Il est vrai qu’aujourd’hui, les jeunes sont plus ouverts à ce sujet, ils y prennent part en posant de nombreuses questions et n’hésitent pas à en discuter entre eux. Farid Mohamed aborde souvent le sujet avec son père qui lui « conseille à chaque rapport d’utiliser le préservatif pour se protéger ». Une habitude qu’il défend auprès de ses amis, le jeune homme leur conseillant également de le porter « afin d’éviter les enfants non désirés ».

« Selfise ton préservatif » jusqu’au 10 février

Une fois de plus cette année, l’association AEJM (association des étudiants et des jeunes de Mayotte) a lancé le concours « Selfise ton préservatif » qui a lieu du 1er décembre 2022 au 10 février 2023. Ce dernier consiste à prendre en photo un préservatif encore sous emballage tout en étant créatif. Il a été lancé afin de sensibiliser les jeunes âgés entre 17 et 25 ans sur la santé sexuelle. Au cours de la période de rentrée du mois de janvier, plusieurs animateurs de santé de l’association partent à la rencontre des jeunes aux abords des établissements scolaire de l’île, à savoir les lycées, centres de formations, au CUFR (Centre universitaire de Mayotte) et dans les quartiers prioritaires. Ils y font la promotion du concours, distribuent les préservatifs et répondent aux questions que se posent les jeunes sur la santé sexuelle.

Mouhoutar Salim, écrivain et conférencier

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Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la vingt-huitième place, Mouhoutar Salim, écrivain et conférencier.

Mouhoutar Salim est le directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte. L’essentiel de sa fonction se caractérise par la prévention. Il monte régulièrement au créneau pour prévenir la population des différentes maladies qu’elle encourt si les modes de vie ne changent pas.

Il est très engagé dans le monde de la santé, mais celui qu’on appelle affectueusement « Booba » à Mayotte, est avant tout un écrivain et conférencier, également observateur de la société. Il sort son premier livre en 2011, intitulé « Mayotte, une appartenance double ». Son deuxième ouvrage « Au-delà de la vie chère » est publié deux ans plus tard en 2013. Dedans, il parle de la transition de la société traditionnelle mahoraise à celle importée de l’occidentalisation. Il s’agit d’un des sujets de prédilection de Mouhoutar Salim. Il n’a de cesse de rappeler que tout n’est pas bon à jeter dans les coutumes mahoraises et qu’il faudrait au contraire parfois y revenir pour que la société actuelle se porte mieux. De ce fait, dans sa fonction de directeur général adjoint de l’ARS de Mayotte, il concilie la tradition, la médecine traditionnelle aux méthodes plus conventionnelles.

Très engagé dans la lutte contre l’insécurité, il est le président de l’Observatoire des violences créé à la fin de l’année 2020 entre l’ARS, le rectorat et le parquet de Mamoudzou, pour comprendre l’origine des violences et y remédier. L’écrivain traite tous les sujets, qu’il s’agisse de délinquance, de jeunesse, de personnes âgées, d’économie, d’environnement, de justice… Il porte un regard, parfois critique et à juste titre, sur le fonctionnement de notre société actuelle.

Comores : Les athlètes des jeux du CJSOI toujours pas indemnisés

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Les primes de la délégation y compris les trente athlètes estimées à 19 millions de francs comoriens, soit 38.627 euros, ne sont toujours pas versées alors qu’ils ont pourtant brillé lors de ces jeux de la jeunesse en ramenant de Maurice 14 médailles dont deux en or. Un mois après, le ministère des Finances et celui des Sports se renvoient la balle.

La douzième édition des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI) qui se tenait à l’île Maurice a pris fin le 11 décembre 2022. La délégation comorienne est rentrée au pays, deux jours après, la tête haute puisque les athlètes ont remporté lors de ce rendez-vous régional 14 médailles. Mais, malgré ces prouesses, saluées de toutes parts, les ambassadeurs comoriens n’ont jamais vu la couleur de leurs indemnités. Une situation qui passe mal notamment, chez l’opinion publique, laquelle ne digère pas le traitement réservé à ces braves jeunes sportifs qui ont défendu vaillamment leur pays. En effet, les Comores avaient été représentées dans huit disciplines sportives dont l’athlétisme, la natation et la pétanque. Sur les quatorze médailles décrochées, une première, les athlètes de l’Union en comptent deux en or en handisport (100 et 200 m auditive), une médaille en argent et onze de bronze. Malheureusement, le non-versement des primes de participation sonne comme un manque de reconnaissance à l’endroit de ces trente athlètes. Pour payer les ambassadeurs, les autorités ont besoin de la modique somme de 19 millions de francs comoriens, soit 38.627 euros.

Prime de 100 euros

La presse nationale a dénoncé ce silence des ministères concernés, en premier lieu celui des sports. Mais force est de constater que le gouvernement n’a toujours pas bougé le petit doigt et s’est mué au contraire dans le silence. Un mois après la fin de la compétition, les 82 membres de la délégation attendent le paiement des primes, dont pour certains ne dépassent pas les 100 euros. Jusqu’à présent, tous les yeux sont pointés vers le ministère des Sports qui avait présenté le 21 septembre en conseil des ministres un budget de plus de 70,5 millions de francs comoriens. Interrogé sur les raisons de ce blocage, l’institution se défend et renvoie la responsabilité au ministère des Finances. « A ce jour, malgré plusieurs relances du ministre Djaanfar Salim Allaoui auprès de son collègue des Finances, ce dernier n’a toujours pas donné son visa pour que le trésor public débloque le reliquat de 18.589 millions de francs comoriens restant sur les 70.564.500 », s’est justifié, Taoufik Ahmed, conseiller privé du ministre comorien des sports qui représentait le ministre à Maurice. A l’entendre, les primes et de la délégation n’ont pas été remises uniquement parce que le Trésor n’a pas eu l’autorisation de procéder au décaissement. Nous avons tenté d’avoir la version du ministère des Finances en contactant le directeur de cabinet, mais ce dernier n’a jamais donné réponse.

Sprinteurs disqualifiés

Notons qu’à cause de ces retards de déblocage des 19 millions de francs, qui normalement auraient être versés pendant la compétition, les sprinteurs des 100 et 200 m n’ont pas couru. Une partie de l’argent des primes était destinée à l’achat des équipements, notamment des pointes. « Dans la délégation, il y avait aussi des médecins, des conseillers et autres personnalités qui ont tout laissé pour leur amour du sport. Qu’ils ne soient pas payés un mois plus tard est choquant », a réagi, le journaliste d’Al-watwan, Elie-Dine Djouma, l’un des meilleurs chroniqueurs sportifs du pays. Ce qui est inhabituel. Dans l’histoire des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien, a-t-il souligné, les athlètes comoriens ont toujours touché leurs indemnités à temps. On retiendra enfin que cette douzième édition a aussi été marquée par des factures impayées s’élevant à neuf millions de francs comoriens. Cet argent devait initialement payer les frais de déplacement et la restauration des athlètes originaires d’Anjouan et Moheli. Déçu, Ahamed Assoumani, coach en athlétisme handisport, dénonce la mauvaise organisation de la commission qui pourtant avait promis de prendre toutes les dispositions. Depuis leur retour, cet entraîneur se doit de remonter la morale des athlètes qui se demandent encore quand est-ce qu’ils vont enfin percevoir leurs dûs.

Mamoudzou, Labattoir, Bandrélé et Dembéni privées d’eau ce lundi

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La rentrée a été compliquée pour l’est de Mayotte. Ce lundi, l’alimentation en eau a été perturbée à Mamoudzou, dans les villages et quartiers de Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, PassamaïntyNgnambo-Titi, Convalescence, Cavani Sud, 100 Villas, Tamarin Bas et Haut, 10 Vat, Vétiver 1 et 2. Labattoir, Bandrélé et Dembéni ont aussi été privées d’eau, en milieu de matinée. D’après la société mahoraise des eaux (SMAE), ce problème est dû « aux multiples coupures d’électricité au niveau du réseau public, celles-ci affectent la production de l’usine de Bouyouni, ainsi que le fonctionnement des ouvrages desservant les réservoirs de tête ».

« Les niveaux d’eau étant très bas et insuffisant dans les réservoirs de tête, il est donc impératif de couper l’eau dans ses différents secteurs pour ranimer la distribution dès que possible », ajoute le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La remise en place du service est prévue pour ce mardi matin à 5h.

 

 

…et également le nord de Mayotte

La SMAE a dû interrompre, pour les mêmes raisons, l’alimentation en eau dans la commune de M’tsamboro et le village de M’tsangadoua (commune d’Acoua). Annoncée pour 18h, ce lundi soir, la coupure doit durer jusqu’à 5h, ce mardi matin. Elle doit permettre de remplir de nouveau le réservoir du col Handréma.

Le sol se dérobe sous les pieds des Pamandziens

A Pamandzi, une portion d’asphalte d’environ un mètre de diamètre a cédé au niveau du croisement entre la rue du Stade et la rue Baobab, dans le quartier de Bahoni, causant d’importants dégâts sur la chaussée. Selon les informations transmises par la mairie, la cause de l’effondrement serait une fuite de la canalisation d’eau qui a fragilisé le goudron. « On en a constaté plusieurs au cours des derniers mois », rapporte Mohamed Elamine, adjoint à la sécurité de la ville de Pamandzi. Le périmètre a été délimité par des barrières de sécurité pour empêcher tout incident.

Fonds européens : un atelier d’information relatif au plan de financement

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Un nouvel atelier d’information est organisé par l’équipe du GIP l’Europe à Mayotte. Cet atelier aura pour thème le montage de plan de financement FEDER et FEDER-CTE (Coopération Territoriale Européenne). Il aura lieu le vendredi 13 janvier, de 9h à 11h, dans les locaux du GIP l’Europe à Mayotte, à Tsingoni.

Cérémonie des vœux de la communauté de communes du sud

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La traditionnelle cérémonie des vœux de la Communauté de communes du sud, menée par son Président Ali Moussa Moussa Ben, aura lieu le vendredi 13 janvier 2023, de 17h à 19h. La cérémonie des vœux du Président et son équipe intercommunale pour l’année 2023 se déroulera à l’hôtel Sakouli.

Environnement : une consultation publique à l’échelle du canal du Mozambique

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Le conseil départemental de Mayotte est officiellement, depuis avril 2021, autorité de gestion du futur programme opérationnel FEDER-CTE. Celui-ci vise à établir une coopération entre Mayotte, la Réunion et cinq pays partenaires (les Seychelles, le Mozambique, Madagascar, les Comores et la Tanzanie). Il soutiendra des projets visant à promouvoir le développement économique, la lutte contre le changement climatique, la protection et promotion de l’environnement, la mise en œuvre d’un socle européen des droits sociaux, et la gouvernance Interreg. Le projet du futur programme opérationnel sera mis à disposition du public par voie électronique pendant une durée de trente jours minimums, à compter du 7 février 2023. Les documents relatifs à ce projet seront donc consultables au siège du conseil départemental de Mayotte, du 7 février au 7 mars 2023, de 8h à 16h et le site internet cd976.fr. Le conseil départemental invite le public et les associations à prendre connaissance du dossier de consultation.

Cette consultation porte sur l’analyse des incidences environnementales de la mise en œuvre du programme. Elle offre également l’opportunité à tous les acteurs sus-cités de partager leur avis sur les conséquences potentielles (positives ou négatives) identifiées sur le milieu naturel, la santé et le cadre de vie des habitants ; les mesures préconisées pour atténuer ces conséquences ; la prise en compte de l’environnement dans le projet du programme.

Mamoudzou, Labattoir, Bandrélé et Dembéni privées d’eau ce lundi

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La rentrée a été compliquée pour l’est de Mayotte. Ce lundi, l’alimentation en eau a été perturbée à Mamoudzou, dans les villages et quartiers de Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, PassamaïntyNgnambo-Titi, Convalescence, Cavani Sud, 100 Villas, Tamarin Bas et Haut, 10 Vat, Vétiver 1 et 2. Labattoir, Bandrélé et Dembéni ont aussi été privées d’eau, en milieu de matinée. D’après la société mahoraise des eaux (SMAE), ce problème est dû « aux multiples coupures d’électricité au niveau du réseau public, celles-ci affectent la production de l’usine de Bouyouni, ainsi que le fonctionnement des ouvrages desservant les réservoirs de tête ».

« Les niveaux d’eau étant très bas et insuffisant dans les réservoirs de tête, il est donc impératif de couper l’eau dans ses différents secteurs pour ranimer la distribution dès que possible », ajoute le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La remise en place du service est prévue pour ce mardi matin à 5h.

…et également le nord de Mayotte

La SMAE a dû interrompre, pour les mêmes raisons, l’alimentation en eau dans la commune de M’tsamboro et le village de M’tsangadoua (commune d’Acoua). Annoncée pour 18h, ce lundi soir, la coupure doit durer jusqu’à 5h, ce mardi matin. Elle doit permettre de remplir de nouveau le réservoir du col Handréma.

Le sol se dérobe sous les pieds des Pamandziens

A Pamandzi, une portion d’asphalte d’environ un mètre de diamètre a cédé au niveau du croisement entre la rue du Stade et la rue Baobab, dans le quartier de Bahoni, causant d’importants dégâts sur la chaussée. Selon les informations transmises par la mairie, la cause de l’effondrement serait une fuite de la canalisation d’eau qui a fragilisé le goudron. « On en a constaté plusieurs au cours des derniers mois », rapporte Mohamed Elamine, adjoint à la sécurité de la ville de Pamandzi. Le périmètre a été délimité par des barrières de sécurité pour empêcher tout incident.

Le cinéma Alpa Joe n’attend plus que le public Mahorais

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La salle de projection peut accueillir 276 spectateurs, dont huit personnes à mobilité réduite

Au cœur de Mamoudzou, le cinéma Alpa Joe rouvre ses portes, ce vendredi, après plusieurs années de travaux de rénovation. Sur place, ce lundi, les équipes de l’office culturel départemental apportent quelques touches finales pour ravir les premiers spectateurs. Visite guidée.

Toc, toc, toc… Une jeune femme frappe sur la grande porte vitrée qui donne sur le hall d’accueil fraîchement décoré du cinéma Alpa Joe. « C’est possible d’acheter des places pour vendredi ? », s’enquiert-elle. « Demain ! », répond le régisseur. « Revenez-ici, ou allez sur le site internet », préconise-t-il. « Les gens s’impatientent ! », remarque son collègue en souriant. Au cinéma Alpa Joe, l’équipe de l’office culturel départemental (OCD) s’active pour garantir aux spectateurs une expérience cinématographique de qualité lors de la réouverture de l’établissement, prévue ce vendredi à 11h30. En 2017, le cinéma a dû fermer ses portes en raison de l’usure du matériel de projection et de sonorisation ainsi que de l’insalubrité du bâtiment. Depuis, des travaux de rénovation ont été entrepris pour offrir aux spectateurs un lieu confortable et moderne. Si la lenteur des marché publics et la pandémie de Covid-19 ont retardé sa réouverture, le cinéma Alpa Joe est enfin prêt à accueillir le public avec une programmation diversifiée et des installations modernisées.

Les 268 fauteuils remplacés

« On a tout refait », raconte Faissoil Abdourahamane, le responsable de la cabine de projection, en nous faisant la visite. Les murs, les moquettes, la climatisation et les 268 fauteuils de la salle ont été remplacés, tandis que l’écran de projection a été changé. « Celui qui était là avait pris beaucoup de poussière. Il faut savoir qu’on ne peut ni laver ni nettoyer les toiles.» Le dispositif de sonorisation est lui aussi flambant neuf. « On n’est pas encore sur du Dolby Atmos, mais c’est dans les projets ! », assure le responsable. En régie, « plus aucun risque de retard de livraison des films ! », argue Faissoil Abdourahamane. « Les films ne sont plus envoyés par la poste sur des disques durs, mais directement par téléchargement », informe-t-il. Pour vendredi, rassurez-vous : les 300 gigaoctets d’« Avatar 2 : la voie de l’eau » (l’équivalent de cinq jours de téléchargement) sont déjà dans les serveurs du cinéma, et connectés au projecteur « complètement reconditionné ».   « Quatre à cinq films différents » pourront être à l’affiche sur une même semaine d’exploitation, assure Katty Abdou, l’adjointe de l’OCD chargée de la communication, à raison de trois séances quotidiennes.

Dans le hall d’accueil, tapissé de rouge façon « festival de Cannes », les équipes techniques fignolent la décoration. Dans quelques jours, les spectateurs pourront y acheter leurs billets – pour un tarif compris entre cinq et huit euros – et quelques friandises avant de pénétrer dans la salle de projection pour visionner le nouveau blockbuster signé James Cameron. Attention, « on aura sans doute tout vendu à  l’avance ! », prévient le régisseur.

 

Des portes ouvertes prévues en amont du film

A 9h30, ce vendredi, un café d’accueil et des portes ouvertes du cinéma auront lieu jusqu’à 10h45.

Au programme du reste de la semaine :

Vendredi 13 janvier

  • 11h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 15h30 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Samedi 14 janvier

  • 10h00 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 14h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Dimanche 15 janvier

  • 10h00 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 14h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Billets à acheter sur place, ou sur internet (cinealpajoe.yt), à partir du 10 janvier.

 

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes