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Job-dating : « Je crois avoir trouvé la pépite ! »

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Une dizaine de structures d’insertion par l’activité économique étaient invitées à l’événement, parmi lesquelles : Mlézi Maoré, Msikano, les associations Kaza et Wenka Culture et le CCAS de Bandrélé (en photo).

Ce jeudi 12 janvier, l’Organisation Ingénierie Développement Formation (OIDF) organisait un job-dating dans ses locaux à Cavani : une matinée de rencontre entre diverses structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), et la promotion fraîchement certifiée d’encadrants techniques d’insertion (ETI) – une compétence particulièrement recherchée sur le territoire.

De table en table, Justin Plaideau distribue son CV et présente son parcours. Électrotechnicien de métier, le jeune homme vient d’être certifié encadrant technique d’insertion (ETI) au terme de 400 heures de formation à l’Organisation Ingénierie Développement Formation (OIDF). Désormais capable d’assurer – dans son domaine d’expertise – l’encadrement et l’accompagnement professionnel de personnes éloignées du marché du travail, il espère bien décrocher un contrat dans l’une des structures d’insertion par l’activité économique présentes au job-dating organisé ce jeudi 12 janvier dans les locaux de l’OIDF à Cavani.

Un regard circulaire pour évaluer les lieux, quelques pas hésitants… Justin s’assied sur l’une des chaises vacantes. Face à lui, deux représentants du Centre communal d’action sociale de Bandrélé prennent la température. « On finalise la mise en place d’un atelier chantier d’insertion – ACI – pour lequel il ne nous manque plus que l’encadrant technique », explique Islam Hanafi, coordinateur du dispositif. « Il faudra superviser douze agents en insertion sur des travaux de finition : de la plomberie, de l’électricité… ce genre de choses », informe-t-il.  Justin pense avoir les épaules pour le poste. « Théoriquement, on nous a donné des bases solides durant la formation ; et grâce aux stages, je sais que je peux prendre en charge une équipe », assure-t-il.

Au cours de la matinée, tout a été fait pour rassurer les potentiels recruteurs sur les compétences acquises par les jeunes passés par l’OIDF : visite du plateau technique, rappels sur l’exigence de la formation dispensée… « Ça nous rassure de voir que les jeunes ont de l’expérience sur ce sur quoi on les attend », admet le coordinateur. « On se dit qu’on va peut-être tomber sur quelqu’un qui s’y connaît bien. » « On cherche la pépite ! », abonde en souriant sa collègue Ynaya Moussa, la conseillère en insertion professionnelle du CCAS (centre communal d’action sociale).

Un métier « en tension »

A quelques mètres de là, Aress Saïd Ali, le directeur de Msikano, l’a peut-être déjà trouvée. « Une journée comme ça, c’est une aubaine ! », se ravit-il. Le jeune cadre cherche à recruter au moins deux ETI avant la fin de l’année, dans le cadre du déploiement de nouveaux projets. « Mais c’est un métier vraiment en tension. La plupart des postulants qu’on reçoit habituellement n’ont pas été formés pour… Aujourd’hui, les CV sont vraiment excellents ! »

« Il y a un manque criant d’encadrants techniques qualifiés à Mayotte », appuie Anli Said Combo, le référent de la formation ETI, mise en place pour la deuxième fois à l’OIDF. Le responsable a pourtant eu du mal à remplir les bancs de sa promotion. Le directeur général de l’organisme, Cédric Lelaidier renseigne : « La demande est là ; les emplois sont là ; les aides et les financeurs sont là… Mais d’une part, on a des difficultés à trouver des jeunes avec une situation administrative qui leur permette d’entrer en formation. D’autre part, Pôle emploi et les missions locales considèrent ETI comme un métier à part entière, alors que c’est une compétence supplémentaire qui s’ajoute à un métier de base [..] et donc nous envoient des jeunes qui n’ont pas les pré-requis nécessaires pour suivre correctement la formation. »

Pour les diplômés, l’avenir s’annonce prometteur : Anli Said Combo rapporte « 99 % d’insertion » pour la première vague d’encadrants techniques d’insertion formés à l’OIDF en 2017.

Un retour à la (brique de) terre (3/3) : Des jeunes prêts à assurer la relève de la filière sur l’île

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La brique fait peu à peu sa réapparition dans les constructions de l’île, notamment dans les bâtiments des institutions.

Danjée Goulamhoussein, originaire de Pamandzi, a créé sa petite unité de production de briques de terre compressée (BTC) en juin 2022, la « SARL DIPAK Production de briques ». De la brique, il en a vu faire chez lui dans son enfance, son père étant un artisan l’utilisant dans les années 80.

C’est à son retour dans son île natale, récemment, que Danjée Goulamhoussein découvre véritablement l’univers de la brique de terre compressée en participant à la création d’une coopérative de BTC mahoraise dont il est cogérant. Cela lui procure la motivation nécessaire d’intégrer ce secteur d’activité pour aider son père à structurer sa petite entreprise de construction. Vieux renard qui en a vu beaucoup passer sous ses yeux, ce dernier lui conseille de plutôt créer sa propre activité en lui assurant de son assistance en cas de nécessité. Prudent, ayant vécu la dislocation de la filière brique de terre il y a vingt ans environ, son père n’était pas convaincu par les innovations mises en avant (notions de décarbonisation) pour annoncer une renaissance de la production de BTC nouvelle génération dans le département.

Suivant les recommandations paternelles, Dandjée s’attèle à créer son entreprise, d’abord en qualité d’auto-entrepreneur en 2021, puis en SARL l’année dernière afin de pouvoir embaucher des salariés. Diplômé en comptabilité, informatique et assistance de gestion, il a également à son arc, un CAP de maçonnerie. Il se rapproche des opérateurs locaux qui utilisent ce matériau, la Société immobilière de Mayotte (SIM) et le rectorat de Mayotte en particulier. Pour ce jeune entrepreneur, la production de la brique en terre compressée répond à plusieurs problématiques qui se posent à Mayotte, telles que le développement économique ou la valorisation des déchets. En effet, il insiste sur le fait que la terre est un déchet qui impacte l’environnement terrestre et le lagon où il se superpose dans les fonds marins. En la récupérant sur les chantiers publics ou privés, les producteurs de BTC rendent également service à la nature et contribuent à sa préservation. Pour lui, cette brique un matériau appréciable à d’autres titres car elle entre dans une économie circulaire, chose rare à Mayotte pour être soulignée. A l’inverse du plastique, du verre ou de la ferraille, elle est réutilisable sur place à l’infini.

Peu consommateur d’eau potable

Un mur de briques en fin de vie peut être broyé et réintroduit dans la chaîne de fabrication sans qu’il ne soit nécessaire de l’exporter hors de l’île pour le retraiter. Il permet également de préserver une ressource insuffisante et très précieuse sur le territoire, l’eau potable, extrêmement utilisée dans la production du béton ou du parpaing. Dandjée Goulamhoussein explique que les eaux usées, comme les eaux de pluie peuvent parfaitement être utilisées pour fabriquer des BTC sans altérer la qualité finale du produit. L’avenir de la filière, il y croit sérieusement malgré l’approche très réservée de son père qui ne voit pas trop ce qu’il est en train de faire avec des volumes importants de terre amassés sur un foncier familial. « Il a fallu que je l’amène visiter un chantier de gymnase, où je suis sous-traitant, dans l’enceinte du collège Bouéni M’titi à Labattoir pour qu’il réalise véritablement la renaissance de la filière. Je pense qu’il a compris que les temps ont changé et qu’un nouveau processus est enclenché », confie-t-il. En effet, entre les années 80 et actuellement en 2023, le contexte a complètement changé. Le coût de la vie n’est plus le même, le nombre d’habitants et de logements à construire pour les abriter est extrêmement important, par conséquent, la taille des projets et le style de bâtiments n’est plus comparable. On construit en hauteur à plusieurs niveaux. Un projet SIM de vingt logements nécessite 50.000 pièces de BTC à produire, alors qu’ils sont juste quatre artisans à s’être lancer dans ce nouveau marché. Ces artisans ont besoin d’investissements pour acquérir des presses automatisées. Dandjée Goulamhoussein lui a démarré son activité en récupérant l’ancienne machine de son père qui avait été laissé à l’abandon. Bien que complètement rouillée, il a réussi à lui redonner un nouveau souffle. Depuis, il en a acheté une neuve en Belgique où le fournisseur suit de très près la renaissance de la filière à Mayotte et s’apprête même à venir y faire un tour dans les prochaines semaines. Il faut dire que la brique de terre compressée est véritablement redevenue un produit à la mode. Les projets ne manquent pas et les flux demandés sont beaucoup trop importants pour la filière actuelle. Pour exemple, le lycée professionnel des métiers du bâtiment à Longoni devait consommer un million de BTC. Faute pour les producteurs de pouvoir suivre la commande, le nombre a finalement été revu à la baisse pour arriver à 360.000 unités. « Outre les différents projets portés par le rectorat de Mayotte, il y a également l’extension de la préfecture de Mamoudzou et un grand nombre de logements qui nécessitent une production de type industriel. Action Logement vient de lancer un appel d’offre pour le projet Alma pour lequel ont été retenus l’association Art Terre et l’entreprise Colas », précise le jeune entrepreneur.

Il faudra lutter contre certains stéréotypes pour repositionner la BTC à Mayotte

La filière BTC est déjà confrontée à un problème important, la volatilité des prix du mètre carré qui a déjà plongé certains chantiers à l’arrêt. En effet, comme dans les années 80, le produit a ses détracteurs qui n’hésitent pas à proposer des prix exorbitants dans le seul but de le rendre inabordable au profit du parpaing et du béton. Un procédé paradoxal quand on sait que les départements des Antilles et de Guyane ont commencé à exporter la BTC en métropole, et avec l’aide d’un partenariat avec le groupe Leroy Merlin. Autre problème que la filière brique devra affronter à moyen et long terme, les stéréotypes des « bons standards » importés d’ailleurs. Tout le monde désire vivre dans des tours de béton, symbole de modernité, alors que l’inflation frappe le produit. « Il suffit d’aller faire un tour dans les quincailleries pour se faire une idée de la cherté de certains produits, et par extension, de la vie tout court à Mayotte. En sachant que le processus n’est pas près de s’arrêter et encore moins de s’inverser », fait remarquer Dandjée Goulamhoussein. Il estime qu’il faudra trouver des personnalités locales qui puissent porter le matériau BTC et le valoriser auprès de la population comme ce fut le cas dans les années 80. Il s’agit d’assoir une stratégie de production et consommation locale qui répondra à tous les critères ci-dessus énoncés.

Une certification supportée par le contribuable mahorais

Pour redonner à la brique de terre compressée mahoraise ses lettres de noblesse, il a fallu réaliser un travail acharné sur plusieurs années de normalisation. Sans cela il aurait été impossible de convaincre les assurances d’agréer pour la garantie décennale désormais en vigueur dans notre département. Près de 800 briques ont dû être acheminées en métropole par conteneur dans différents laboratoires spécialisés. Elles y ont subi une batterie de tests pour prouver leur résistance à l’eau, le feu, l’abrasion et les tremblements de terre et la dégénérescence. Ce sont des procédures extrêmement coûteuses, supportées par les contribuables mahorais, au travers de fonds publics. Il s’agit d’une certification nationale qui indique les contraintes et les usages de la BTC, exactement comme pour le béton, le parpaing et le fer. Les professionnels du secteur regrettent tous que les autorités locales n’aient pas investi pour que ces tests aient été réalisé sur place et permettre à Mayotte d’en tirer profit au moyen de brevets par exemple. Aujourd’hui, ce sont de grands acteurs parisiens qui utilisent ce process à leur profit sans rien reverser à notre île. Autre incohérence qu’ils soulèvent, l’attribution par le conseil départemental d’une subvention de 300.000 euros à une université de Tarbes pour une étude sur la brique de fibre sans que des stagiaires mahorais n’y soient intégrés. Ils estiment que cette somme aurait parfaitement pu être mis à disposition du centre universitaire de Mayotte avec des retombées locales à la clé. La filière de la brique de terre compressée a besoin de soutien financier public conséquent pour permettre l’installation d’un maximum de jeunes entrepreneurs.

Tribune libre : Érosion marine : « Pourquoi Mayotte rate les trains règlementaires ? »

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La mer menace déjà les habitations sur l’île. A Bouéni par exemple, les habitants voient les vagues se rapprocher chaque année.

Comme beaucoup de départements français disposant d’un littoral, Mayotte est touchée par l’érosion. Un phénomène qui se couple en plus avec l’activité du volcan sous-marin. Présidente de Maoré Solidaire, Anchya Bamana alerte sur les risques locaux, regrettant que les communes mahoraises soient absentes d’un décret sur la question.

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Anchya Bamana, fille de l’ex-président du conseil général de Mayotte, Younoussa Bamana, est la présidente de Maoré Solidaire.

Lors de son dernier séjour dans l’île au lagon, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, s’est rendu dans les communes de Bouéni et de Kani-Kéli, afin de parler des thèmes de l’environnement et du développement économique. Ce déplacement dans le sud de l’île avait pour but de parler écologie…

Justement, parlons-en ! Le ministre a eu raison de s’intéresser à cette question de l’écologie eu égard des effets du réchauffement climatique sur le territoire national de manière générale, et sur nos territoires iliens en particulier.

En effet, la loi « climat et résilience » du 22 août 2021 a mis en place des outils pour s’adapter au phénomène du changement climatique. Dans le chapitre consacré à l’érosion côtière, elle prévoit l’identification des communes exposées à ce phénomène sur le territoire national et dans les départements d’Outre-mer. C’est désormais chose faite avec la parution du décret n° 2022-750 du 29 avril 2022 qui établit concrètement la liste de 126 communes concernées par ce phénomène d’érosion et de retrait de côte. Dans ces communes, l’action en matière d’urbanisme et la politique d’aménagement doit être adaptée aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l’érosion du littoral, en application de l’article L. 321-15 du code de l’environnement.

Des interdictions de construire à prévoir

En conséquence, les maires concernés devront réaliser des cartes du risque du littoral à trente ans et cent ans. Ces éléments serviront de base à de nouvelles règles d’aménagement du territoire, allant jusqu’à des interdictions de construire dans certains endroits. Car, l’érosion côtière, processus naturel, est responsable de l’abaissement des plages, du recul des dunes et des falaises. Les risques sont tels que cette érosion peut submerger une maison ou un bâtiment situé(e) trop près d’une côte.

Force est de constater que les communes de Mayotte ne sont pas identifiées dans ce décret. Encore une anomalie, un oubli ?…ou plutôt une injustice de plus qui mérite d’être relevée, alors que 16 communes sur 17 sont concernées par ce texte. Il est affligeant de constater que les communes de Mayotte ont encore une fois raté ce train règlementaire, face à un sujet hyper important qui impacte fortement la politique d’aménagement du territoire à venir.

Le volcan sous-marin lui aussi fautif

Pour cause, entre mai et septembre 2018, Mayotte a vécu au rythme des tremblements de terre. Durant cinq mois, le département a connu des dizaines de secousses qui ont entrainé des dégâts et inquiété la population. A ce sujet, les scientifiques sont très clairs, à l’image de Nathalie Feuillet, physicienne, qui a participé aux investigations du volcan en août 2019 et qui soutient : « Si le volcan sous-marin continue de grossir, Mayotte continue elle de s’enfoncer et de se déplacer. L’île de Mayotte est posée sur une poche de magma qui se vide. C’est comme quand on appuie sur un tube de dentifrice, cela s’affaisse d’un côté et cela sort de l’autre ». Par conséquent, le phénomène de grande marée est aggravé par cet affaissement de l’île, avec un fort risque de submersion marine des côtes.

Le rappel mérite d’être fait aux autorités locales, car gouverner c’est prévoir ! Il est donc urgent et primordial d’intégrer les seize communes de Mayotte dans ce décret, car il n’est jamais tard pour mieux faire…

En effet, l’article L321-15 du code de l’environnement précise que « …. la liste des communes peut à tout moment être complétée à la demande d’une commune souhaitant adapter son action en matière d’urbanisme et sa politique d’aménagement … sous réserve de l’avis favorable de l’autorité compétente… », c’est-à-dire le maire.

Grève chez EDM : un accord a été trouvé entre direction et grévistes

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La grève de trois semaines de l'intersyndicale CGT-FO a pris fin, ce jeudi 12 janvier. Un accord a été signé à 17h.

La grève chez Electricité de Mayotte est finie ! La direction et l’intersyndicale CGT-FO ont réussi à s’entendre, ce jeudi 12 janvier, après trois semaines d’un conflit particulièrement virulent. La prime pouvoir d’achat a été augmentée pour atteindre les 2.000 euros et la direction s’est engagée à augmenter tous les salariés à nouveau en 2024.

« Aujourd’hui, jeudi 12 janvier 2023, un accord de sortie de grève a été signé par la direction et l’intersyndicale CGT-FO à 17h. » C’est par ce communiqué laconique qu’Electricité de Mayotte annonce que la grève d’une partie de ses salariés se termine, ce jeudi. Le conflit a duré près de trois semaines et tournait autour des conditions salariales et des primes. Le 30 décembre, la direction et deux syndicats minoritaires (CFE-CGC et Unsa) ont trouvé un accord qui établit à +10% l’évolution moyenne des salaires dans le groupe et une prime de 1.500 euros pour tous les salariés. Ce qui n’était pas suffisant pour la CGT-Ma et FO-EDM qui étaient en grève depuis le 21 décembre. Ils demandaient notamment que la prime soit portée à 3.000 euros.

Des accusations de sabotage

En marge de la mobilisation, de nombreux incidents ont touché le fournisseur d’électricité. Les moteurs du site de Longoni ont été mis à l’arrêt, le soir du 30 décembre. Un transformateur a été volontairement incendié à Sada, dans la nuit du 6 au 7 janvier. Un autre a failli l’être à Dzoumogné. Plusieurs coupures de courant sont intervenues partout sur l’île, entraînant avec elles l’arrêt des usines de potabilisation de la Société mahoraise des eaux (SMAE) et donc de nouvelles coupures d’eau. Des dégradations sur l’alimentation électrique du siège à Kawéni ont aussi été constatées, les jours où les deux parties adverses se rencontraient.

Les grévistes se sont défendus d’être responsables de ces actes. Cependant, plusieurs plaintes ont été déposées et plusieurs employés d’EDM ayant participé aux dégradations de Kawéni peuvent faire l’objet de poursuites. La menace de sanctions disciplinaires était devenue d’ailleurs le dernier point bloquant dans les négociations, depuis le vendredi 6 janvier. Le directeur d’EDM, Claude Hartmann, se montrait opposé à l’abandon de sanctions comme il était de coutume dans l’entreprise, invoquant « qu’ils avaient été trop loin ».

Ce jeudi donc, après deux jours de négociations, les parties ont pu se mettre d’accord vers 17h. La prime pouvoir d’achat est passée à 2.000 euros et de nouvelles augmentations « pour tous les salariés » doivent intervenir en 2024. Concernant les sanctions disciplinaires, la phrase proposée par l’intersyndicale que Claude Hartmann ne souhaitait pas signer a été modifiée. Celle-ci n’exclut pas totalement les sanctions dorénavant.

Un nouveau service de livraison disponible à Mamoudzou et en Petite-Terre

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Une petite faim ? Le service de livraison de plats à domicile Please, déjà implanté à la Réunion et en Guadeloupe, fait son arrivée sur le territoire. Cinq restaurants font déjà partie du réseau : Le Maloya, Hippocampe et DKLÉ à Mamoudzou ; La Zone et DKLÉ en Petite-Terre. Please s’inscrit dans une démarche « 100 % électrique, 100 % salariés, 100 % locale », renseigne le service communication. Comprenez : l’intégralité de l’effectif de livreurs est recrutée en CDI et non en freelance, et livre les plats en scooter électrique. La start-up prévoit d’élargir sa zone de livraison et son réseau d’enseignes de restauration partenaires.

Mayotte cherche ses jeunes conseillers départementaux

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La Fédération départementale de la Ligue de l’enseignement de Mayotte (FDLEM), en partenariat avec le conseil départemental et la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes), lance une sélection pour élire les prochains jeunes conseillers départementaux. Cette initiative, qui a vu le jour en 2016, a pour but de donner aux jeunes mahorais un lieu d’expression, d’action et de formation à la citoyenneté en les réunissant au sein d’un Conseil départemental des jeunes (CDJ).

26 jeunes âgés de 13 à 16 ans représentant les 13 cantons du département seront élus pour un mandat de deux ans, au cours duquel ils « pourront faire connaître leurs idées et réaliser des projets avec l’appui du CD », renseigne le communiqué de la ligue. Les dossiers de candidature sont à retirer auprès de la FDLEM (jeunesse@laligue976.org) et à soumettre avant le 29 janvier prochain. Plus d’informations au 06 39 05 36 68.

Gendarmerie : les sorties tranquilles ont toujours autant de succès

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Mises en place le 2 juillet 2022, «  Matémbézi Ya Ou Nafassi » (les sorties tranquilles), permettent aux gens d’aller sur des sites touristiques tels que le mont Choungui, la cascade de Soulou ou encore le lac Dziani, accompagnés des forces de l’ordre pour éviter des éventuelles agressions. Au préalable, « MYO » était prévu que pour les vacances d’été mais au vu du succès qu’il a rencontré et des fortes demandes relayées par la page Facebook de la gendarmerie de Mayotte, le dispositif a été remis en place du 1er octobre jusqu’au 8 janvier, soit la fin des dernières vacances scolaires.

Du 2 juillet au 31 décembre, « Matémbézi Ya Ounafassi » aura permis d’accompagner environ 15.000 personnes lors de 360 sorties. La réussite du dispositif s’est manifestée par une hausse de fréquentation atteignant 500 personnes par week-end. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’engagement des militaires mahorais de la réserve opérationnelle de la gendarmerie. Fiers de ce résultat, les gendarmes quant à eux disent vouloir continuer d’accompagner les promeneurs. « Forts de succès, nous continuerons à vous accompagner sur vos lieux de villégiature afin de permettre à chacun de profiter des beautés de Mayotte en toute tranquillité », indiquent les forces de l’ordre.

La population augmente, pas forcément l’offre d’emploi

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L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de publier le bilan de son enquête sur l’emploi à Mayotte pour l’année 2021. 51.000 personnes ont un emploi stable sur l’île. Par contre, entre 2019 et 2021, la population active n’a cessé de croître, ce qui fait que la situation et tout aussi compliquée qu’en 2019. Le taux de chômage est au même niveau que en 2016 et 2019, soit 30%. Dans ce rapport, l’institut indique que la crise du chômage touche majoritairement les gens nés à l’étranger et les hommes âgés entre 30-49 ans. En fait, seulement 22% des personnes nées hors Mayotte sont en emploi en 2021, contre 26% en 2019 pour les 15-64 ans. À l’inverse, les natifs et natives de l’île résistent mieux à la crise. Leur taux d’emplois est en hausse de 40% comparé à 2019. En ce qui concerne les jeunes, leur situation n’est pas en dégradation, mais il reste tout de même 25.000 jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni scolarisés ni employés.

La création d’emploi en entreprise reste en progression, à un rythme moins soutenu que les années précédentes. En effet, 3.700 professions ont été créés entre 2017 et 2019, contrairement aux trois années suivantes où il y en a eu que 1.000.

La relation Mayotte-Comores sur France 2 le 2 février

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A ne pas manquer : France 2 a annoncé la diffusion prochaine du documentaire « Mayotte-Comores : les sœurs ennemies », dans le cadre de son nouveau magazine d’information internationale Sur la ligne. Le reportage, signé Yvan Martinet – réfoulé avec son collègue à la frontière comorienne la semaine dernière« explore les aspects méconnus des relations » entre Mayotte et les Comores, indique le communiqué de la chaîne. Les équipes de Sur la ligne ont rencontré les habitants de l’archipel pour découvrir les réalités de leur vie et les raisons des tensions actuelles.

Diffusion prévue le 2 février à 23h, heure de Paris, soit le 3 février à 01h du matin sur notre territoire.

« J’ai trouvé une communauté hospitalière au bord de l’épuisement »

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Directeur général du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Defour s’est vu confier la restructuration de l’hôpital actuel et la construction du futur site à Combani.

Le directeur général du centre hospitalier de Mayotte depuis mai 2022, Jean-Mathieu Defour, a abordé sans langue de bois les difficultés de la structure et les projets à venir, lors de la cérémonie des vœux du CHM, ce mercredi, au sein de l’hôpital.

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Plusieurs élus et représentants d’instituions sur l’île sont venus assister aux premiers vœux du directeur arrivé en mai 2022.

La restructuration de Mamoudzou continue

Grand volet cette année, les sites de Mamoudzou et de Pamandzi continuent leur transformation. Une extension de la maternité va ainsi être effectuée, un bâtiment de consultations externes va être construit, ainsi que deux autres pour les urgences et la pédiatrie. Enfin, à Pamanzdi, l’extension de l’hôpital va permettre d’accueillir un service de psychiatrie « temporairement ». La restructuration du CHM fait partie d’un plan estimé à 120 millions d’euros. Côté équipement médical, un renouvellement à hauteur de 17 millions d’euros a été opéré.

Le second hôpital à Combani

Le futur établissement, dont les travaux commenceront en 2025, a été rapidement évoqué. Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM, a confirmé que « les activités seront partagées entre les deux sites », sans préciser toutefois lesquelles. Ayant déjà contribué à la création d’un nouvel hôpital en Guyane, il sait dans quoi il met les pieds et qu’il devra y consacrer beaucoup de son temps.

Son état des lieux

« J’ai trouvé une communauté hospitalière, réunissant personnel médical et non médical, au bord de l’épuisement », a reconnu le directeur, en préambule de son discours. « A Mamoudzou, les conditions de travail sont particulièrement dégradées. » Il cite ainsi les problèmes de transport et l’insécurité qui touchent les équipes. « La population a grandi, le nombre de patients a grandi, pas trop l’hôpital. » Opposé à un fonctionnement vertical, « où toutes les décisions sont prises en haut », il préfère s’appuyer sur des directeurs de pôles.

Les difficultés de recrutement

Ça reste le gros point noir du CHM, le recrutement se fait en nombre, mais le turnover important pénalise les équipes. « On renouvelle la moitié de nos équipes chaque année », déplore le directeur. Une agence de recrutement, la première du genre, a même été créée pour ça. « En état de finalisation », elle est déjà en action depuis novembre 2022, confirme Mathieu Guyot, le directeur adjoint du CHM en charge du projet. « Là où on a bien avancé, c’est le paramédical, notamment les infirmières spécialisées, les manip radios, préparateurs en pharmacie », poursuit-il. Pour les sage-femmes et les médecins, l’équipe de douze personnes, pour l’instant, n’a pas encore « tout mis en place ».  « Un médecin ne vient pas comme ça, il faut d’abord lui présenter un projet médical », fait observer le directeur adjoint.

De nouveaux services créés

Et l’agence pourrait être mise à contribution dans la création de nouveaux services. L’agence régionale de santé a été sollicitée pour la création d’un service de cardiologie interventionnelle et un autre de néphrologie (spécialité médicale des reins). Le directeur général souhaite également faire revenir des services ayant disparu, comme la neurologie. « Il n’y a plus de neurologues sur l’île », fait-il remarquer. Et pour moins dépendre de La Réunion, où la cancérologie est déjà surchargée, « on cherche à recruter des cancérologues ».

Une équipe renforcée à La Réunion

Dans le même temps, Jean-Mathieu Defour souhaite faire « un plan d’amélioration de la prise en charge de patients » sur l’île Bourbon, avec les établissements réunionnais et des partenaires associatifs. En effet, des patients évasanés n’ayant jamais quitté le territoire rencontrent parfois des difficultés une fois arrivés sur place. « On a responsabilité morale envers nos patients », concède-t-il.

L’exposition Mémoire des formes, une immersion auprès des jeunesses mahoraises

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Marvin Bonheur est l’un des photographes à avoir participé à la résidence d’artistes organisée à Mayotte entre janvier et février 2022.

Après trois semaines de résidence, l’association Sadaka expose à Paris les œuvres de trois artistes réalisées avec et pour les jeunes Mahorais. L’objectif : changer le regard sur « ces jeunesses trop souvent montrées dans leurs déshérences ».

 La jeunesse en décrochage, celle déscolarisée, celle invisible ou isolée… Ce sont ces jeunesses mahoraises que l’exposition « Mémoire des formes » de l’association Sadaka, entend retracer. Après trois semaines de résidence auprès des jeunes Mahorais, Julia Daka, créatrice de l’association, et les trois artistes l’ayant accompagnée, exposent leurs œuvres jusqu’à ce jeudi au 3537, à Paris.

 « Souligner le fait qu’ils ne sont ni vus, ni entendus »

Julia Daka, architecte, designer, et mannequin, est mahoraise et a créé l’association Sadaka en 2019. « Je voulais raconter l’histoire de mon enfance », précise-t-elle. « Partager les émotions des jeunes et souligner le fait qu’ils ne sont ni vus, ni entendus. » L’artiste, ayant quitté Mayotte à l’âge de 5 ans, pour aller vivre dans un bidonville à La Réunion, est restée proche de l’île aux parfums où vivent encore sa mère et une partie de sa famille. « Plus j’y retournais, plus je voyais l’état de la jeunesse se dégrader », confie-t-elle. « Je me suis toujours dit qu’un jour je ferai un projet autour des jeunes. » Si elle est devenue architecte, c’est d’ailleurs grâce à une professeure, rencontrée à La Réunion lorsqu’elle était enfant. « Elle s’est rendue compte que cette main tendue lui a permis de s’extraire de son milieu et d’évoluer professionnellement. L’idée de son association était donc de pouvoir créer aussi ce déclic chez certains jeunes mahorais et à son tour, de leur tendre la main », souligne Marvin Bonheur, un des photographes ayant participé à la résidence.

A ses côtés, un autre photographe et un designer-architecte sont allés à la rencontre d’environ 120 jeunes Mahorais, âgés de 6 à 21 ans, pour les sensibiliser à l’art et changer leur regard sur leurs personnes et leur environnement. Comme les autres artistes, Marvin Bonheur, issu des quartiers populaires et originaire de la Martinique, n’avait pas de lien avec Mayotte. Pendant trois semaines, ils ont organisé des ateliers avec les enfants mahorais. « L’idée était de leur montrer qu’il n’y avait pas que l’agriculture et qu’il était possible d’exercer d’autres métiers. Mais aussi de les valoriser et de sublimer leur environnement. On leur a donc demandé de trouver de beaux endroits pour prendre des photos », raconte le photographe. Valoriser les jeunes, c’est aussi ce sur quoi s’est concentré Emile Kirsh, artiste photographe. A la suite d’une série de portraits, il a proposé aux adolescents de transformer leurs images avec des craies et des pastels colorés. Le but était de faire une « mosaïque de profils. Avec aussi bien les enfants des rues, ceux de l’équipe de foot féminine de Ouangani, ou encore ceux accompagnés par l’association Mlezi Maoré… »

 « Trop souvent montrées dans leurs déshérences »

Pour l’association Sadaka, l’enjeu, via cette résidence, était en effet de « montrer un autre visage des jeunes Mahorais ». Les images exposées documentent donc ces jeunesses plurielles « trop souvent montrées dans leurs déshérences et sans perspectives réelles », souligne Julia Daka. Avec cette exposition, l’idée est également de « questionner les notions d’identité, d’émancipation, de mémoire intime et collective sur le territoire français ».

Jusqu’au 12 janvier, exposition « Mémoire des formes », au 3537, 35, rue des Francs Bourgeois, 75004 Paris.

Le centre universitaire à la chasse aux pertes énergétiques

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Un bardage bois est installé sur la devanture du centre universitaire de Mayotte lors des travaux de rénovation énergétique.

Afin d’améliorer les performances environnementales et énergétiques de son patrimoine immobilier, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte mène actuellement un programme de rénovation de ses bâtiments. Cette opération visant à rénover les bâtiments construits il y a 22 ans, s’inscrit dans une démarche environnementale globale et sera intégralement livrée d’ici fin juillet 2023.

Les bâtis d’une université représentent un enjeu majeur dans la qualité des enseignements, des conditions de formation et des activités de recherche. C’est donc dans l’optique de pérenniser le patrimoine immobilier que ce sont menés ces travaux.  « Ce projet est articulé autour de trois axes, à savoir la performance énergétique, la performance environnementale et la sensibilisation des usagers sur la transition écologique », explique Soulaïmana Madi Ali, responsable patrimoine et logistique à l’université.

Les performances au cœur des travaux

Le projet de rénovation énergétique du centre universitaire concerne à 90 % le bâtiment principal de 2.450 m². Les principaux travaux menés dans la trentaine de pièces portent sur « le renouvellement complet des équipements énergétiques comme les climatisations, l’éclairage mais aussi le changement des menuiseries. Nous avons fait le choix d’en installer des nouveaux à haute efficacité énergétique », ajoute-t-il. Des brasseurs d’air ont également été installés, dans le but de dispenser l’activation de la climatisation en saison hivernale. Afin de compléter la démarche, une commande centralisée des climatiseurs, avec remontée des consommations en temps réel sera installée. En sus de cette technologie, « un système de supervision avec catégorisation par type de consommation et par bâtiment » sera également mis en place. Une façon de mieux suivre les consommations et ainsi d’éviter les utilisations inadéquates.

En vue de mieux s’ancrer dans la démarche d’une performance environnementale, l’établissement a eu recours à des matériaux à faible impact carbone. « Le bois est très présent dans cette rénovation, avec du bardage bois pour l’isolation thermique et de la fibre de bois pour l’isolation des plafonds », complète le responsable. Un autre matériau à faible impact, le liège, utilisé pour la première fois sur un chantier à Mayotte, permettra l’isolation thermique des toits-terrasses. 315 m² de panneaux photovoltaïques seront également installés sur la toiture du centre universitaire. Ce recours aux énergies renouvelables pourra alimenter en électricité l’établissement à hauteur de « 25 % de sa consommation », confirme le responsable.

Ce projet, d’un montant global de trois millions d’euros, a vu le jour dans le cadre de l’obtention de fonds du plan France Relance 2020-2022. En outre, il permettra un gain énergétique de 330 MWh/an, une réduction des émissions de CO² de 230 tonnes/an mais aussi une économie sur la facture énergétique, d’environ 65 %.

Un chantier et des élèves

Ces travaux de rénovation énergétique ont débuté en février 2022. Depuis le lancement, le centre universitaire a fait le choix de les réaliser tout en maintenant ses activités d’enseignement et de recherche. « Nous avons, dès le démarrage, associé les encadrants dans la phase d’études et nous avons mis en place un calendrier des travaux afin d’impacter au minimum les cours », déclare Soulaïmana Madi Ali. Si la sobriété énergétique est aujourd’hui incontournable pour s’inscrire dans une démarche environnementale, cette rénovation des locaux, des salles de classe ou encore du laboratoire, bénéficiera également aux 2.000 étudiants du centre en améliorant leurs conditions de vie étudiante.

Vers un futur campus universitaire ?

A ce jour, le centre universitaire se trouve face à un foncier saturé. La référence nationale en termes de mètres carrés par étudiant est de 3,5, à Mayotte nous sommes à 2 m². Il y a donc une nécessité de développer les infrastructures et les bâtiments. « Nous sommes passés de 400 étudiants inscrits en 2012, à 2.000 à cette rentrée 2022. A horizon 2032, nous attendons 4.000 étudiants », confie le responsable patrimoine et logistique. Cette augmentation des effectifs nécessite donc de nouveaux investissements immobiliers. Dans ce cadre, le centre universitaire a obtenu, via le contrat de convergence et de transformation, une enveloppe de 6,5 millions d’euros dans le but de construire une extension afin de répondre à l’urgence. Cette extension de 1.000 m² comportera un amphithéâtre modulable, des salles de cours et des bureaux. Sa livraison est prévue fin 2024.

Un retour à la (brique de) terre (2/3) : Vincent Liétar : « Il est impossible de construire 1.000 logements l’an sans les artisans »

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Les constructions en brique de terre compressée ont refait leurs apparitions sur l’île.

Directeur général-adjoint de la Société immobilière de Mayotte (SIM) de nombreuses années durant, Vincent Liétar a une grande connaissance de la brique de terre compressée (BTC), qu’il a utilisée sur une multitude de bâtiments à Mayotte. Avec le recul qui est le sien, il nous explique ce qui a changé et les futurs enjeux.

 Flash Infos : La filière BTC (brique de terre compressée) revient au goût du jour face aux effets du réchauffement climatique. Quel regard portez-vous sur le mouvement qui s’impulse à Mayotte ?

Vincent Liétar : Les enjeux du réchauffement climatique sont une aubaine pour cette filière quasi morte à Mayotte depuis deux décennies. Maintenant l’enjeu est aussi important qu’il y a un peu de 40 ans avec la brique de terre de première génération. En effet, malgré de nombreuses évolutions techniques et technologiques, il va falloir retrousser les manches pour pouvoir relancer un jour la machine productive à plein régime. Redonner vie à cette filière impose que l’on forme tous les acteurs dans les différents niveaux du secteur. Pas seulement les artisans comme dans le temps, mais également les architectes, les maîtres d’ouvrage et aussi les promoteurs immobiliers. C’est une filière qui redémarre parfois sans moyens financiers comme en 1981. Les retombées sur l’économie locale supposent des ouvertures de programmes tenant compte de ces modes de programmation. J’entends ici et là ceux qui projettent de sortir 1.000 logements par an sur la base d’un million d’euros à dépenser et ce, à un rythme soutenu pendant dix ans. Pour arriver à ce résultat, il est important de mobiliser toutes les forces vives du territoire, en sachant qu’il est impossible de faire une telle quantité de logements sans l’intervention des artisans mahorais. Les retombées sur l’économie locale et l’appropriation sociale sont absolument nécessaires.

F.I: Il se présente un paradoxe, malgré un faible coût de production, il y a des prix exorbitants au mètre carré bâti. Comment est-ce possible ?

V.L. : Il faut beaucoup de temps entre le moment où l’on arrête une programmation et celui où il prend enfin forme. J’en veux pour preuve le quartier de la pointe Hamaha qui prend forme progressivement depuis quelques années. La brique de terre compressée y a toute sa place, ne serait-ce déjà que sur le projet du centre scolaire. C’est un ensemble de 24 classes d’un coût estimé à 451.000 euros l’unité. Se pose alors la question importante du besoin de construire des classes luxueuses à une époque où des associations de lutte contre l’illettrisme et la déscolarisation sur le territoire sont obligées d’improviser des salles de classes dans des salons d’habitation privées. Cette logique est indéxable dans la mesure où il profite en réalité à tout un système économique non mahorais.

F.I. : Le rêve de Younoussa Bamana était de moderniser l’habitat traditionnel par les Mahorais, avec une main d’œuvre et une matière première locale. Comment continuer sans eux aujourd’hui ?

V.L. : Nous sommes bien loin des années 80 où l’objectif fixé par Zouber Adinani et Younoussa Bamana était de dépenser 60.000 euros pour obtenir cinq classes et non une comme c’est le cas aujourd’hui. Pour lutter contre ce phénomène, il y a besoin d’intégrer toutes les entreprises du secteur dans le système, en y mettant bien sûr des garde-fous. Il est intolérable de constater que 60% des entreprises du nord de l’île ne sont pas déclarées. La brique de terre compressée contribuera faire baisser le coût du mètre carré bâti à Mayotte.

F.I : Un chiffre de 1.000 logements à construire par an est avancé localement, à condition que la brique puisse coûter 1 euros l’unité. Est-ce une chimère ?

V.L.: De l’autre côté, vous avez la SIM qui demande aux artisans producteurs de BTC de vendre l’unité à 1€ sans clarification de sa commande annuelle. Comment voulez-vous poursuivre lancer des programmes aussi ambitieux sans une visibilité sur la commande de la brique ? On voit également des appels d’offres qui portent sur 245 à 300€ le mètre carré bâti. Où va-t-on à ce rythme. Tous calculs intégrés le mètre carré en BTC ne doit jamais dépasser 200€. La moyenne se situe plutôt sur 150€. Lorsque j’ai parlé de l’importance de former tout le monde y compris les maîtres d’ouvrage, c’est parce-que ce sont eux qui maîtrisent la formation des prix dans le secteur du bâtiment. Aujourd’hui, les gens semblent perdre le bon sens des choses d’où le besoin de mobiliser tous les intervenants pour obtenir des prix normaux. C’est un travail de longue haleine certes, mais il conditionne la pérennité de l’emploi dans le département. En 1980, Pierres Maurice et Younoussa Bamana avaient pris 4 ans pour faire vérifier tous ces paramètres avant de donner le signale de départ des premiers programmes en 1982. Sans faire de l’angélisme, il importe d’être en intelligence avec son environnement social. Dans cette nouvelle phase à venir, un temps d’accompagnement des différents intervenants sera nécessaire sur plusieurs années.

F.I. : Au regard de tous ces paramètres, comment remettre la BTC au centre de la production économique de Mayotte ?

V.L. : Le choix entre la brique de terre compressée (BTC) appartient aux Mahoraises et aux Mahorais, dans une évolution conduite et pilotée par eux-mêmes. Ici à Mayotte, la densité naturelle des villages est remarquable, chacun construit à côté des siens et de son groupe familial. La notion d’appartenance à une communauté est encore importante malgré une forte évolution de la population en 40 ans. Tout reste connecté et c’est pour cela qu’on ne peut parler de la brique en terre stabilisée hors d’une intelligence avec la production économique et sociale. Sa production répond à une logique purement locale complètement déconnecté de l’ancien schéma colonial qui se voulait avec des réponses toutes faites importées de l’hexagone. Elle se présente comme une (nouvelle) façon de prendre en main les forces vives sociales sur le territoire dans la mesure où un emploi dans ce secteur peut faire vivre jusqu’à six personnes dans une famille.

F.I. : La BTC qui est un produit propre à l’île, avec des études payées par les Mahorais, va être produite en passe en métropole, comme elle l’est déjà en outre-mer, sans que notre île n’en touche de dividendes. Votre opinion sur le sujet ?

V.L. : Cela est à mettre au compte du manque de leadership dans la société. La BTC est et doit rester une fierté mahoraise. Effectivement, les Calédoniens et les Guyanais se sont formés à la SIM pour lancer des produits adaptés à leurs besoins propres. Mais le vrai problème est ailleurs ! Après les élus de la génération de Bamana, qui s’est préoccupé de la poursuite de ce projet ? Personne ! Alors même qu’un important travail de normalisation de cette brique a été engagé durant plusieurs années. Mayotte a même partagé son savoir-faire en métropole et parmi les meilleures filières. A présent, la BTC émet cinq fois moins de carbone dans l’air que le parpaing. Cette normalisation a été un travail coûteux et de longue haleine. Il n’est pas trop tard pour les élus locaux de s’approprier cette innovation locale et prolonger bien au-delà cette fierté mahoraise d’il y a 45 ans. Elle a été certifiée AFNOR en 2001 qui est une norme nationale de fabrication de briques. En juillet 2021, elle a intégré la réglementation professionnelle sur la pose de la brique. En 1985, elle a obtenu le Palmarès de l’habitat, depuis les artisans jusqu’au ministère de l’Habitat. Ce n’est pas rien tout ça.

Toifilou Maoulida, ex-footballeur et consultant

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Toifilou Maoulida garde un œil attentif sur la jeune génération de footballeurs mahorais. Ici, il accueille à Marseille Nawfal Attoumani (AS Sada), qui fait partie de la première promotion de la section sportive d’excellence de Mayotte.

Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la vingt-cinquième place, Toifilou Maoulida, l’ex-footballeur prend soin des jeunes sportifs de son île natale.

Il est le seul sportif de ce top 30, et le mérite amplement, tant il a porté les couleurs de Mayotte au plus haut niveau du football français. Né à Kani-Kéli, l’attaquant sillonne les clubs de Ligue 1 dans les années 2000 et 2010, en passant cinq ans à Montpellier et trois ans à Rennes, deux villes comptant un fort contingent de Mahorais. C’est d’ailleurs dans une autre ville chérie de l’île qu’il atteint son apogée : Marseille. Pour l’OM, club le plus supporté sur l’île, il inscrit 21 buts en 69 matchs, avant des piges à Auxerre, Lens, Bastia, Nîmes et Tours.

Le footballeur sudiste est notamment connu pour ses bandelettes de tissu sur lesquelles il écrit des messages, qu’il dégaine pour célébrer la majorité de ses buts. Finaliste de la Coupe de France en 2006 et 2007, Toifilou Maoulida est l’un des meilleurs buteurs et passeurs de la compétition, aux côtés de sommités telles que Kylian Mbappé, Pauleta ou Djibril Cissé.

Consultant pour France Télévisions et régulièrement invité à des matchs de charité aux côtés d’autres anciennes gloires du foot, il a aussi créé son « école des attaquants ». Au sein de cette dernière, celui qui a récemment glané son diplôme d’entraîneur des attaquants propose des stages à des jeunes, et notamment de l’île aux parfums. Il a ainsi accueilli en décembre dernier Nawfal Attoumani, un jeune Sadois faisant partie de la première promotion de la section sportive d’excellence à Mayotte. Une manière d’exercer son influence même à 8.000 kilomètres de son île natale.

Le sénateur Dominique Théophile évalue la politique sportive à Mayotte

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Avec l’organisation des Jeux 2024 en France, un tour d’horizon des politiques en matière d’équipements sportifs, développement des pratiques sportives, du sport de haut niveau et la performance sportive est réalisé dans les départements d’outre-mer. Confiée au sénateur guadeloupéen Dominique Théophile, la mission nécessite donc un passage par Mayotte. Ce sera le cas en cette fin de semaine, après un déplacement à La Réunion. A chaque fois, le parlementaire rencontre les acteurs sportifs locaux au cours d’auditions.

Avant de rendre ses conclusions et donner ses recommandations à la mi-avril 2024, il réalisera d’autres déplacements dans les outre-mer. « Le sénateur Dominique Théophile se rendra en Martinique et en Guadeloupe au début du mois de février pour y rencontrer les acteurs et les responsables du monde sportif aux Antilles », précise un communiqué du sénateur.

Zena Airlines attend le positionnement du Département pour s’envoler

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Zena Airlines attend « une réponse ferme en février » de la part du Département

Imaginé en 2020, le projet de compagnie aérienne mahoraise – qui devrait proposer des tarifs attractifs pour les trajets dans la région et vers la métropole – est toujours au point mort. Pour assurer une gestion locale et la pérennité de la société, les porteurs de projets souhaitent en effet qu’une collectivité locale devienne actionnaire.

La création d’une compagnie aérienne mahoraise est initialement une demande du conseil départemental de Mayotte. L’idée : répondre aux besoins de la population et proposer des tarifs attractifs pour rejoindre notamment La Réunion ou la métropole. « Les Mahorais ont besoin de se déplacer pour se faire soigner ou pour leurs études, il manque beaucoup d’infrastructures sur le territoire », estime Hélène Pollozec, conseillère départementale du canton de Mamoudzou 3, qui soutient le projet. Selon elle, la compagnie Air Austral ne répond pas entièrement à ces besoins et les billets d’avion sont trop onéreux. « Mayotte est l’un des territoires français où les billets sont les plus chers pour rejoindre la métropole alors que c’est le plus pauvre. Il faut compter autour de 1.000 euros, quand à La Réunion pour rejoindre l’Hexagone, il faut compter entre 600 à 800 euros alors que la distance est plus importante », poursuit lélue.

Garantir un pilotage local

Le projet de compagnie locale, porté par Julien et Régis Novou, deux frères dotés d’une solide expérience dans l’aéronautique, a été imaginé en 2020. Il nécessite un budget de 25 millions d’euros. « Techniquement, le projet est abouti, le business plan est défini tout comme les statuts. Il ne manque que le positionnement du conseil départemental », souligne Hélène Pollozec. Car pour garantir un pilotage local et pérenniser la société, en étant moins soumis aux soubresauts du contexte économique, la compagnie doit intégrer dans son actionnariat une collectivité locale. « Elle demande entre cinq et huit millions d’euros au conseil départemental, soit 20 % du capital », précise la conseillère départementale.

Créer une société d’économie mixte

Pour devenir actionnaire, le conseil départemental doit créer une société d’économie mixte. Comme c’est le cas de la Sematra, créée par la Région de La Réunion pour devenir actionnaire d’Air Austral. Mais alors que la volonté de créer une compagnie locale émanait d’une volonté politique, le conseil départemental n’a pas encore statué sur la création d’une telle société d’économie mixte. « Nous avons perdu énormément de temps. De nouveaux concurrents sont arrivés, notamment la compagnie Ewa, ce qui a retardé la prise de position de la collectivité », détaille Julien Novou, épaulé par Airbus consulting dans ce projet. Le problème : certains investisseurs privés, qui étaient persuadés que le conseil départemental suivrait se sont désengagés ou ont réduit leurs tickets d’entrée. « Nous avons été obligés de refaire un tour de table », souligne le porteur de projet, auparavant représentant de la compagnie Corsair à Mayotte.

Les porteurs de projet, qui attendent toujours une prise de position du Département, devraient avoir « une réponse ferme en février ». Mais Zena Airlines n’écarte pas d’être financée par une autre collectivité ou uniquement par des acteurs privés. 

Un retour à la (brique de) terre (1/3) : Un matériau qui a fait les beaux jours de Mayotte

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Démonstration du compressage d’une brique de terre, lors de la pose de la première pierre du lycée des métiers du bâtiment de Longoni, le jeudi 8 décembre 2022.

Les effets du réchauffement climatique imposent de nouvelles normes en matière de construction. La chasse est donc lancée pour les matériaux à basse consommation énergétique. La brique de terre stabilisée a le vent en poupe, par exemple, y compris dans l’Hexagone et les autres départements d’outre-mer. Précurseur dans ce domaine, Mayotte voit émerger une nouvelle génération de producteurs, plus formés que leurs prédécesseurs. 

La voilà qui renaît de ses cendres et ambitionne de retrouver et dépasser la position centrale d’antan dans la construction à Mayotte. La brique de terre stabilisée est à la mode partout dans le monde, y compris en Europe et dans les départements d’outre-mer des Antilles-Guyane. Alors forcément, Mayotte qui en a été le grand précurseur il y a plus de 40 ans, se réveille enfin d’une longue léthargie et veut occuper sa juste place dans ce mouvement en marche. L’histoire contemporaine de l’île est intrinsèquement liée à cette brique qui a permis de loger des milliers de familles dont les fonctionnaires expatriés à partir des années 80. Ici, la brique a été le poumon d’une économie participative, procurant du travail à des centaines de personnes réparties aux quatre coins du territoire. Elle est le fruit d’une réflexion visant à faire évoluer l’habitat traditionnel mahorais fait alors de différents matériaux naturels locaux, à la longévité très courte (cases en feuilles de cocotiers tressées, communément appelé mtsévé, cases en feuilles de rafia ou mévangate qui étaientt de plusieurs catégories, cases en terre rouge mélangée à de la paille sèche ou des feuilles de bananiers), mais très peu coûteux.

En 1978, sous l’impulsion de Younoussa Bamana, alors président du conseil général de Mayotte, un grand et ambitieux programme d’habitat social est lancé. Destiné à lutter contre l’insalubrité et avec un budget conséquent, il se voit fixer comme principal objectif de doter d’une case en dur 10.000 Mahorais sur une population totale de 50.000 habitants. La commande politique était très claire, surtout pas de maisons en préfabriquées importées d’ailleurs. L’idée se faisant peu à peu son chemin, le programme a pris des allures de fierté territoriale : construire pour Mayotte, avec une matière première et une main d’œuvre locale pour éviter l’assistanat. Évidemment, un autre élément important rentrait dans cette équation, ne pas recourir au sable marin, pratique courante sous la colonisation, mais avec des effets néfastes multiples. Trois personnes, Pierre Perrot, Jacques Maurice du Cratère de Grenoble (centre de recherche sur la construction en terre) et le sociologue américain John Breslar, sont alors missionnées pour étudier la possibilité de doter le territoire d’un véritable habitat à travers ce programme. Un casse-tête chinois sachant qu’il n’existait aucun concasseur sur l’île à l’époque. En dehors des matériaux naturels disponibles sur place, quelques autres éléments étaient importés par la Musada (entraide en mahorais), une coopérative qui avait donné assise à une économie étatique profitant d’avantage à la spéculation plutôt qu’au commerce.

Les premières presses à briques de Mayotte

Aux Comores voisines, l’éphémère mandat du président Ali Soilihi (premier chef d’État après la proclamation de l’indépendance en juillet 1975) aux idées marxistes-léninistes avait introduit dans l’archipel des presses à briques qui avaient aussi vite disparu. Eureka ! Les trois missionnaires venaient de trouver la solution au défi lancé par les décideurs politiques mahorais. La brique de terre stabilisée venait de voir le jour à Mayotte. Les premières expériences sont menées en 1980. L’année suivante, ce sont 32 presses manuelles qui prirent place dans les 17 communes de l’île. Une couverture nécessaire car il fallait limiter au mieux de transporter le précieux matériau sur de longues distances pour éviter les casses.

Les presses étaient des outils démontables qui permettaient de produire plus de 407 briques par jour. Le rêve de Younoussa Bamana était devenu réalité, la production de briques de terre stabilisée avait fait la promotion de l’artisanat à Mayotte et généré plus de 250 emplois sur l’ensemble de ce secteur nouveau. La Société Immobilière de Mayotte (SIM) qui avait été créée pour matérialiser le programme d’habitat voulu par les élus locaux, avait construit et mis à disposition d’artisans locaux, les 17 premières briqueteries (à raison d’une par commune). Chaque unité gênerait quatre emplois, payés à la tâche. Au total, sur l’ensemble du territoire, ce sont 12.000 briques qui étaient produites quotidiennement, soit un million de pièces dans l’année. Mayotte venait de se doter d’une énorme capacité de production pour son programme d’habitat. En effet, la brique était déclinée autant pour l’habitat social, que locatif ou privée, les écoles et différents édifices publics. Face à l’urgence et aux objectifs fixés, il s’agissait de mettre en valeur des traits de construction et non d’architectes.

Pour former les ouvriers poseurs de briques, les Compagnons de France avaient aidé, la coopérative Musada exerçant une certaine forme de tutorat. Ainsi, Mayotte a pu produire en ces tempslà plus de 1.000 logements par an dont une moitié en briques de terre stabilisée, le choix étant évidemment laissé aux demandeurs.

La Mahoraise Néosent invitée au CES de Las Vegas

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La deuxième édition du Village Numérique ultramarin a eu lieu en Martinique le 25 novembre dans le cadre du Big BPI soutenu par la BRED et Business France. Celle-ci a récompensé quatre lauréats ultramarins dont la Mahoraise Néosent. Elles ont obtenu leur qualification pour le Consumer Electric Show (CES) à Las Vegas, le grand rendez-vous mondial des nouvelles technologies, qui s’est déroulé du 4 au 7 janvier. Société mahoraise créée en 2019 et dirigée par Kassim Fidaly (photo), Néosent a comme but de ranimer la filière de production de l’huile d’ylang-ylang, l’un des principaux patrimoines de l’île aux parfums. Grâce à elle, la technique de distillation est améliorée par l’usage de panneaux solaires et le recyclage des eaux de refroidissement.

Nuits de lecture à Pamandzi le samedi 21 janvier

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La bibliothèque de Pamandzi organise, dans le cadre de sa saison culturelle, la septième édition nationale des Nuits de la lecture, le samedi 21 janvier. Pour cet événement, le public a rendez-vous avec des contes, de la danse et du théâtre. Au programme de la soirée : conte de Sazilé, avec l’association Woibaboud ; conte « La djiné, la jeune femme et l’oiseau » avec Hinnaya, spectacle de contes musicaux et dansés avec la campagne Calebasse et d’autres activités vous seront également proposées par les bibliothécaires de Pamandzi. Les animations auront lieu de 16h à 20h, place congrès, à Pamandzi.

« Mamatomix » d’Atomix Sound System lance l’année 2023

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L’association Atomix Sound System organise son premier événement de l’année, « Mamatomix ». Pour commencer 2023, la reprise aura lieu le samedi 14 janvier à Acoua, dans le restaurant La Marine, chez Mama Jo. Au programme de cette soirée qui débutera à 16h, un concert du groupe CC, des prestations des DJs d’Atomix, mais aussi la présence de DJs invités, ou encore des visuels et décors créés par Atomix. Les personnes désireuses de participer à cette soirée les pieds dans l’eau doivent commander leur place (20 euros) via le site de l’événement : yurplan.com/event/MAMATOMIX/97242?fbclid=IwAR3KnCuwTGn7wjIe5FAEd_4KGji72eFK2j4sOLW4iWrHlFfZuni_6ZTjzao

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes