Accueil Blog Page 304

Du changement à l’Insee La Réunion-Mayotte

-

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui est à cheval dans l’océan Indien entre La Réunion et le centre Kinga à Kawéni, annonce avoir une nouvelle cheffe du service Études et Diffusion. En effet, Magali Bonnefont remplace à Sébastien Seguin « qui a rejoint la direction générale de l’Insee, en qualité de chef de la division communication externe ». La nouvelle collaboratrice devrait trouver rapidement ses marques, elle avait déjà exercé la même fonction en Corse.

Département : un appel à projets culturels lancé ce lundi

-

Dans le cadre de l’appel à projets culturels 2023, le conseil départemental de Mayotte informe les acteurs culturels que le téléservice intitulé « Culture et Patrimoine » est ouvert depuis ce lundi 23 janvier pour le dépôt des dossiers de demandes de subventions. Il le sera jusqu’au mercredi 22 février. La plateforme numérique mise en ligne est accessible sur le lien lecd976soutientmonprojet.fr ou via www.cg976.fr, onglet Subventions.

« Il est fortement conseillé de se conformer aux axes thématiques définis dans l’appel à projets pour s’assurer de la recevabilité de son projet », rappelle toutefois le Département.

Fabien Roussel (PCF) intervient au collège de Kani-Kéli

-

Fabien-RousselVia la visioconférence, le secrétaire national du Parti communiste français a rencontré des élèves de 3e du collège des Ylangs-Ylangs et leur enseignant, à Kani-Kéli, ce mercredi 25 janvier, en milieu de matinée. « Alors que Mayotte est une île très éloignée des lieux de décision de notre pays, Fabien Roussel a accepté de répondre aux questions sur la vie politique et les institutions en France sous la Ve République », confirme le cabinet du candidat à l’élection présidentielle de 2022 (il avait récolté 2,28% des voix au premier tour). Son intervention auprès des jeunes visait à « les aider à se projeter davantage dans leur rôle de citoyen de la République ».

La mairie annexe de Passamaïnty a rouvert ce mercredi

-

Des travaux avaient nécessité la fermeture de la mairie annexe de Passamaïnty. La Ville de Mamoudzou a indiqué sa réouverture ce mercredi 25 janvier. « Pour rappel, la mairie annexe de Passamaïnty est ouverte de 7h30 à 16h. Vous pouvez dès à présent prendre vos rendez-vous sur l’Espace Citoyen pour les démarches liées aux dépôts et retraits des titres d’identité, les mariages et Pacs (pacte civil de solidarité) », indique la municipalité.

Un rassemblement, ce jeudi, après la séquestration d’un chirurgien

-

Le fait divers du week-end dernier a fait réagir le personnel du centre hospitalier de Mayotte. Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes encagoulés et armés sont entrés dans le service des urgences du CHM. Au cours du cambriolage, au troisième étage, ils ont séquestré l’un des chirurgiens. En réponse à cet acte qui a choqué le personnel, un rassemblement aura lieu, ce jeudi midi, dans la cour du service des urgences. C’est la Commission médicale de l’établissement (CME), l’organe de gouvernance médicale du CHM, qui en a fait la demande. « L’hôpital doit rester un sanctuaire protégé et inviolable. Le fait qu’il y ait de l’insécurité hors de ses murs ne signifie nullement qu’il faille accepter la fatalité que celle-ci s’incruste au cœur de l’établissement et que les praticiens et les soignants viennent exercer la peur au ventre », s’indignent les médecins qui composent l’instance.

La direction a également réagi, ce mercredi après-midi, par un communiqué. « La direction du CHM, représenté par Jean-Mathieu Defour, apporte tout son soutien au chirurgien qui a été victime d’une agression durant l’exercice de ses fonctions dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 janvier, aux urgences. Les atteintes envers les professionnels de santé sont inadmissibles », déclare le centre hospitalier. « Une plainte a été déposée par le directeur de l’établissement, ainsi que par la personne visée par cette attaque », ajoute-il.

Un squat démantelé devant l’hôpital de Mamoudzou

-

un-squat-demantele-devant-lhopital-de-mamoudzouL’ancienne maison qui accueillait des magistrats, avenue Abdoul Bastoi Omar, à Mamoudzou, a été vidée et les clôtures retirées, ce samedi 21 janvier. L’habitation servait de squat depuis des années maintenant. « On a identifié treize personnes, mais les occupants nous disaient être vingt », affirme Chaharoumani Chamassi, le directeur de la prévention et de la sécurité urbaine de la police municipale de Mamoudzou. Une quinzaine de chiens y était également élevée.

L’état dégradé et les agressions près de ce lieu situé en face des urgences du centre hospitalier de Mayotte ont poussé la collectivité à agir. Une bonne partie de ce qui était dans la maison a été mis dehors. La toiture et les grilles ont été enlevées afin de dissuader les occupants de revenir sur ce terrain qui a été acquis par l’hôpital.

« On serait cinq ou six bailleurs sociaux à Mayotte, ce ne serait pas assez »

-
cinq-six-bailleurs-sociaux-mayotte-pas-assez
Nizar Assani Hanaffi, le président du comité territorial Action logement, décrit des résultats « encourageants » en 2022. « Nous nous attacherons à faire mieux en 2023 ».

L’ambition n’était pas voilée lors de la cérémonie des vœux du comité territorial d’Action logement, ce mercredi matin, à la Maison pour tous de Dembéni. Récemment créée et siégeant dans la commune, l’Al’ma (pour ESH Action logement Mayotte) compte construire 5.000 logements sur dix ans.

« A Mayotte, Action Logement est relativement récente, mais porte de grandes ambitions afin de répondre aux besoins du territoire en matière de logement et d’emploi », défend Nizar Assani Hanaffi, le président du comité territorial Action logement, ce mercredi matin, à Dembéni. Faisant à la fois du financement et de l’accompagnement, le groupe piloté par des partenaires sociaux (Medef et organisations syndicales) participe depuis 2018 à plusieurs projets sur le territoire. Un plan d’investissement de 99 millions d’euros sur trois ans a d’ailleurs été mis en œuvre, « en grande majorité pour la Société immobilière de Mayotte (Sim) », confirme le gérant d’une agence immobilière.

Les objectifs restent les mêmes en 2023, « proposer du logement abordable aux jeunes », « créer de l’emploi », « favoriser la formation » et « créer de nouveaux centres urbains répartis sur l’ensemble du territoire ». Évoquant des résultats « encourageants » en 2022, il promet de « s’attacher à faire encore mieux en 2023 », et peut compter sur ce point sur Al’ma. Car Action logement s’est diversifié en créant son propre bailleur social l’an dernier, ESH Action logement Mayotte. Une structure présidée par Carla Baltus, qui est devenue de fait la concurrente de la Sim sur le territoire. « Partenaire » ou « complémentaire », préfère-t-elle dire. La présidente du Medef et dirigeante des Transports Baltus y voit « une émulation. De toute façon, on serait cinq ou six bailleurs sociaux, ce ne serait pas assez ».

Une chasse au foncier

L’objectif d’Al’ma est de « construire 5.000 logements sur dix ans ». Sur le territoire, un projet Al’ma Kawéni destiné à des jeunes actifs est, par exemple, déjà sur les rails à Mamoudzou. Mais comme « sa partenaire », le manque de foncier reste le frein le plus problématique. La présidente en appelle d’ailleurs aux élus pour que de nouvelles opérations immobilières voient le jour et aux parlementaires pour « avoir des textes et des situations qui s’adaptent à Mayotte ». Sachant que le bailleur défend « des logements durables et abordables », les élus peuvent y trouver aussi un intérêt.

« J’ai besoin d’actions, j’ai besoin de logements », demande Moudjibou Saïd, le maire de Dembéni, avant de s’éclipser pour rejoindre la cérémonie des vœux du centre universitaire (voir par ailleurs).

Une vingtaine de véhicules mis en fourrière au cours d’un contrôle à Dzaoudzi

-
vingtaine-vehicules-fourriere-controle-dzaoudzi

Ce mercredi 25 janvier, une opération de contrôle des deux-roues a été organisée de 16h à 18h30 à la sortie de la barge, quai Issoufali, sur Petite-Terre. Vingt gendarmes et six policiers municipaux ont été déployés pour procéder aux contrôles des usagers. Les forces de l’ordre ont vérifié le bon état des véhicules et la possession des papiers et équipements obligatoires des conducteurs. 22 véhicules ont été mis en fourrière, la plupart pour défaut d’assurance. Le bilan de l’opération est de 253 cyclo contrôlés, 29 étaient en défaut d’assurance, cinq en défaut de permis. En outre, il y avait une alcoolémie trop élevée, quatre véhicules avaient des pneus lisses et une vingtaine d’autres infractions ont été relevées.

Centre de gestion : « honorer les prédécesseurs pour mieux avancer ! »

-
centre-gestion-honorer-predecesseurs-mieux-avancer
Les 23 premiers référents handicap nommés dans les différentes collectivités ont été présentés au cours de la cérémonie.

Depuis 37 ans, le centre de gestion de la fonction publique de Mayotte (CDG976) – autrefois connu sous les acronymes SIGP, puis SMGP – accompagne les collectivités de l’île en matière de ressources humaines. Son président, Youssouf Ambdi, a présenté ses vœux pour l’année 2023, ce mercredi après-midi.

« Ça fait du bien de recevoir un diplôme quand on est un papi ! », blague Saïd Omar Oili, le maire de Dzaoudzi présent, ce mercredi au centre de gestion de la fonction publique de Mayotte (CDG976), en sa qualité d’ancien président. A l’occasion des vœux de cette structure s’occupant pleinement des emplois liés au collectivités, Youssouf Ambdi, le maire de Ouangani et président actuel, a tenu à « honorer et remercier tous [ses] prédécesseurs pour leurs contributions respectives ». Hors l’élu petit-terrien, Daniel Abdou et Ahmed Attoumani Douchima étaient aussi là. Discours retraçant les parcours de chacun, joviales poignées de main et remises de diplômes d’honneur ont égayé l’après-midi dans les locaux du centre, non loin du stade de Cavani.

« Il s’agit de se rappeler de ce qui a été fait pour mieux avancer ! », estime Chamssidine Kalihini, directeur général du CDG976. Plusieurs défis attendent ainsi la structure, à commencer par la construction d’un nouveau siège. « Nous sommes dans ce bâtiment depuis 2014, et le loyer annuel s’élève à 200.000 euros., ce n’est plus possible ! », renseigne le DG. Le centre de gestion vise par ailleurs la digitalisation de son offre de services : inscription des agents aux concours, télémédecine préventive, archivage des documents… tout passera désormais par le numérique. Un nouveau site web sera également mis en service avant la fin du premier trimestre 2023.

« Sensibiliser les collectivités au handicap »

« Nous avons la lourde responsabilité de sensibiliser les collectivités à la question du handicap », renseigne par ailleurs le président, depuis l’estrade. Faisant suite à l’entrée en vigueur – début 2022 – de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés par les collectivités mahoraises, une convention de trois ans (2022-2025) a été signée entre l’État et le CDG976. Dans ce cadre, le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) a alloué un montant de 300.000 euros au centre de gestion « pour des actions de sensibilisation, de formation et d’information à destination des employeurs, des gestionnaires RH et des agents pour l’intégration des personnes en situation de handicap » au sein des collectivités de l’île. Les 23 premiers référents handicap nommés dans les différentes collectivités ont ainsi été présentés au cours de la cérémonie. Quelques photos pour immortaliser l’instant, congratulations… « Monsieur le président demande que l’on reporte le conseil d’administration du jour en raison du timing ! ». Approbations joviales de l’assemblée.

« CUFR aujourd’hui, université de Mayotte demain »

-
cufr-universite-mayotte-demain-1
Partenaires, professeurs, étudiants se sont réunis ce mercredi pour la présentation des vœux du centre universitaire.

En début d’année, il est coutume d’organiser la traditionnelle cérémonie des vœux. Ce mercredi matin, c’était au tour du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte de présenter les siens. Cet événement était l’occasion pour Anrafati Combo, présidente du conseil d’administration, et pour Abal-Kassim Cheik Ahamed, directeur du centre universitaire, de faire un point sur les projets et objectifs de l’établissement.

C’est avec de la musique que le centre universitaire de Mayotte a commencé l’année. En effet, les élèves du pôle culturel de l’établissement ont été mises en lumière et ont démontré leur savoir-faire, en célébrant l’ouverture de cérémonie des vœux autour d’un traditionnel m’biwi. Après plusieurs minutes de prestation musicale, la place était faite aux allocutions. Dès le début de son discours, Anrafati Combo met le doigt sur le manque d’espace qui « pèse dans nos travaux et réflexions, ainsi que dans nos activités quotidiennes, notamment dans le fonctionnement de l’établissement ». Une problématique partagée par le directeur de l’établissement qui avoue que « le déploiement de la stratégie foncière est la priorité de notre action ».

L’université de demain pointe son nez

Afin de combler le manque de place, un projet d’extension sortira de terre à l’horizon 2024-2025. Bien que cette extension soit nécessaire, « elle ne sera pas suffisante pour soulager les tensions induites par la saturation des surfaces allouées à l’enseignement supérieur », concède le directeur. Pour Anrafati Combo, cette cérémonie des vœux est également « un moment unique, qui marque un nouveau départ vers l’université de demain. Nous devons unir nos forces, nos différences, nos savoirs pour donner naissance à une université unique, inclusive et ancrée dans son époque ». L’établissement a vocation à se transformer en université et passera donc certainement par l’installation sur un nouveau terrain. « Deux perspectives d’implantation immobilière sont en discussion, les échanges avec les intercommunalités et les communes concernées aboutiront au premier semestre de 2023 », ajoute Abal-Kassim Cheik Ahamed. En complément à ce projet d’extension et de transformation universitaire, l’établissement scolaire sera locataire de la Technopole à la rentrée prochaine. Le but de cette implantation sera de mettre en lien les organismes scientifiques et le monde socio-économique, dans une dynamique de valorisation des résultats.

Dans le but de définir les orientations dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche, et de l’innovation, un schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRERI) va être créé et sera « le fil conducteur des actions futures », note le directeur.

« Des méthodes pédagogiques innovantes »

L’un des axes défendus par le centre universitaire est de proposer aux étudiants un site moderne, « qu’ils expérimentent des méthodes pédagogiques innovantes et qu’ils choisissent l’université de Mayotte, sans complexe et sans contrainte », avoue le directeur. Un deuxième axe concerne la vie étudiante et la qualité des services. Dans le 101e département, les œuvres universitaires se développent, avec la naissance en début d’année du Crous Réunion-Mayotte. Pour le directeur, « les mots ont un sens, le nom encore plus ! C’est bien un Crous, de et pour Mayotte, aux moyens dédiés à notre territoire et à ses étudiants ». Cet établissement interviendra sur les dossiers tels que les bourses, la restauration et les aides sociales. « Cette implantation permettra également à moyen terme de proposer une offre de logement sur le futur campus de notre université », espère-t-il.

En conclusion à la cérémonie, Abal-Kassim Cheik Ahamed certifie que ce projet pour Mayotte « se veut ambitieux, offrira à l’île une université à la hauteur des standards de la République et sera le reflet de l’identité mahoraise. CUFR aujourd’hui, université de Mayotte demain ! ». Pour la présidente du conseil d’administration, « l’année 2023 s’écrira dans l’affirmation de notre identité, de notre vision et de nos valeurs pour que notre université soit celle de la qualité et de l’excellence ».

Koungou se dote d’une brigade verte

-
koungou-dote-brigade-verte
La moitié des cas de fièvre typhoïde recensés à Mayotte le sont à Koungou. Une brigade de l’environnement va permettre de prévenir les risques de maladie.

Pour stopper la prolifération des maladies liées à la contamination de l’eau, comme la fièvre typhoïde, la ville de Koungou vient de créer une « brigade verte ». A partir du 6 février, quatorze personnes iront au contact de la population des quartiers informels pour faire de la sensibilisation et tenter de changer les comportements.

« Sur les 47 cas de fièvre typhoïde déclarés au centre hospitalier de Mayotte, 27 ont été recensés à Koungou, soit plus de la moitié. Et tout un quartier s’est retrouvé infecté », s’inquiète Mounirou Ahmed Boinahery, directeur général adjoint des services, en charge du développement humain, économique et social de la Ville de Koungou. Un constat qui a poussé la collectivité à réagir, afin de limiter la prolifération de la maladie, liée à la contamination de l’eau. Avec l’agence régionale de santé (ARS), la ville a décidé de mettre en place une « brigade verte », comme l’a fait Mamoudzou l’an dernier (lire Flash Infos du 28 janvier 2022). L’objectif : aller au contact des populations des quartiers informels afin de les sensibiliser pour éviter qu’ils ne consomment l’eau de la rivière. « Elle est impropre », assure le DGA. « Il y a des élevages de poules à proximité, qui rejettent leurs excréments dans le cours d’eau, les habitants y font également leurs besoins et de nombreux déchets la polluent. »

koungou-dote-brigade-verte
Les treize agents et leur encadrant sillonneront les villages pour sensibiliser la population.

« Limiter le volume de déchets dans la rivière »

A partir du 6 février, treize agents et un encadrant auront donc pour mission de prévenir les habitants, mais également de les inciter à ne plus jeter leurs déchets dans les cours d’eau. « L’enjeu est également de sensibiliser à la protection de l’environnement », poursuit Mounirou Ahmed Boinahery. « Avec cette brigade, nous espérons pouvoir limiter le volume de déchets déversés dans la rivière. » Et la municipalité ne souhaite pas se limiter au village de Koungou. A moyen terme, elle envisage d’intervenir à Majicavo, Kangani et Longoni. Ce dernier village étant d’ailleurs celui où le taux d’incidence était le plus élevé pour la fièvre typhoïde entre 2016 et 2019, selon Santé publique France. « Nous n’allons pas attendre qu’il y ait d’autres contaminations dans les autres villages », insiste le DGA. Trois agents supplémentaires devraient ainsi venir renforcer la brigade dans les mois à venir.

Prévenir les problèmes de santé publique

D’autant que les enfants, en allant à l’école, peuvent favoriser la propagation de la maladie en la transmettant à leurs camarades. « Nous craignons que cela provoque un effet boule de neige. La fièvre typhoïde est une maladie très contagieuse. Il s’agit d’un véritable problème sanitaire qui provoque des diarrhées aiguës. » Au-delà de cette maladie, la brigade verte aura pour rôle de prévenir d’autres problèmes de santé publique comme la propagation de la leptospirose, par exemple, qui s’intensifie pendant la saison des pluies.

Un rassemblement, ce jeudi, après la séquestration d’un chirurgien

-
rassemblement-jeudi-apres-sequestration-chirurgien

Le fait divers du week-end dernier a fait réagir le personnel du centre hospitalier de Mayotte. Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes encagoulés et armés sont entrés dans le service des urgences du CHM. Au cours du cambriolage, au troisième étage, ils ont séquestré l’un des chirurgiens. En réponse à cet acte qui a choqué le personnel, un rassemblement aura lieu, ce jeudi midi, dans la cour du service des urgences. C’est la Commission médicale de l’établissement (CME), l’organe de gouvernance médicale du CHM, qui en a fait la demande. « L’hôpital doit rester un sanctuaire protégé et inviolable. Le fait qu’il y ait de l’insécurité hors de ses murs ne signifie nullement qu’il faille accepter la fatalité que celle-ci s’incruste au cœur de l’établissement et que les praticiens et les soignants viennent exercer la peur au ventre », s’indignent les médecins qui composent l’instance.

« Des atteintes inadmissibles »

La direction a également réagi, ce mercredi après-midi, par un communiqué. « La direction du CHM, représenté par Jean-Mathieu Defour, apporte tout son soutien au chirurgien qui a été victime d’une agression durant l’exercice de ses fonctions dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 janvier, aux urgences. Les atteintes envers les professionnels de santé sont inadmissibles », déclare le centre hospitalier. « Une plainte a été déposée par le directeur de l’établissement, ainsi que par la personne visée par cette attaque », ajoute-il.

Un squat démantelé devant l’hôpital de Mamoudzou

-
La demeure en face de l'hôpital de Mamoudzou n'est plus utilisée par les institutions judiciaires depuis des années. Elle était devenue un squat.

L’ancienne maison qui accueillait des magistrats, avenue Abdoul Bastoi Omar, à Mamoudzou, a été vidée et les clôtures retirées, ce samedi 21 janvier. L’habitation servait de squat depuis des années maintenant. « On a identifié treize personnes, mais les occupants nous disaient être vingt », affirme Chaharoumani Chamassi, le directeur de la prévention et de la sécurité urbaine police municipale de Mamoudzou. Une quinzaine de chiens y était également élevée.

L’état dégradé et les agressions près de ce lieu situé en face des urgences du centre hospitalier de Mayotte ont poussé la collectivité à agir. Une bonne partie de ce qui était dans la maison a été mis dehors. La toiture et les grilles ont été enlevées afin de dissuader les occupants de revenir sur ce terrain qui a été acquis par l’hôpital.

Le centre éducatif fermé (CEF) de Mayotte sera en gestion publique

-

En août dernier, Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice, annonçait la création d’un centre éducatif fermé à Mayotte. Cette décision entendait ainsi répondre aux demandes des acteurs de la prise en charge des mineurs dans un cadre pénal et aux besoins exprimés par les juridictions en termes de placement judiciaire, face aux enjeux démographiques de l’île. Le traitement de la délinquance des mineurs se trouvera ainsi renforcé dans le département.

Dans un communiqué en date du 23 janvier 2023, le ministre de la Justice annonce avoir « décidé de confier la construction et la gestion du centre éducatif fermé au secteur public de la Justice. Attentif aux remontées du terrain formulées par les acteurs locaux et les parlementaires, le garde des Sceaux a fait le choix d’une gestion publique à Mayotte. Par cette décision, le garde des Sceaux souhaite apporter une réponse immédiate et concrète au besoin d’une implication soutenue de l’État à Mayotte, exprimé par l’ensemble des acteurs du département. » Cette décision est prise dans le but de « mieux affirmer la présence de l’État à Mayotte dans la lutte contre la délinquance », précise le communiqué du ministre.

Ce sera donc l’Agence publique pour l’immobilier de la justice, « déjà missionnée pour la maîtrise d’ouvrage de la construction de la cité judiciaire et du second établissement pénitentiaire », complète le communiqué, qui sera également missionnée pour celle du centre éducatif fermé, avec une mise en service programmée d’ici fin 2025.

Réunion d’information pour les ateliers Sciences Po du lycée des Lumières

-

La section « sciences politique » du lycée des lumières de Kawéni participera à un voyage à Paris du 11 au 18 février 2023. Organisé grâce au partenariat mis en place avec l’école Sciences Po Paris, dans le cadre du dispositif « Conventions Education Prioritaire », l’objectif de ce séjour est de découvrir les institutions politiques et de participer à des cours dans les rangs de l’école Sciences Po. Il permettra également aux élèves participant de mieux préparer et réussir le concours d’entrée dans cette école. Une réunion d’information et d’échanges, avec les parents et étudiants, aura lieu ce jeudi 26 janvier au lycée.

Vingt-six instruments traditionnels comptabilisés à Mayotte

-

D’avril à décembre 2022, l’équipe de la Phonothèque Historique de l’océan Indien (PHOI), en partenariat avec Musique à Mayotte, les archives départementales de Mayotte et le musée de Mayotte, a réalisé une étude sur les instruments de musique traditionnels mahorais. Ce projet a bénéficié d’un soutien financier dans le cadre du programme Archipel.eu

À la suite d’une phase de préparation, un collectage de terrain, puis une phase d’analyse et de production, l’équipe du Pôle Régional des Musiques Actuelles (PRMA) peut commencer à partager le fruit de ses recherches. Cela favorisera la connaissance de ces objets porteurs des valeurs culturelles, spirituelles et esthétiques des communautés qui les fabriquent et les utilisent. Au total, ce sont vingt-six instruments traditionnels qui ont été dénombrés à Mayotte.

Tout au long de l’année, des vidéos (12 reportages), podcasts (23 au total), des fiches organologiques et articles consacrés aux instruments de musique de l’île aux parfums seront mise en ligne sur la plateforme : https://www.phoi.io/index…/Articles/Display/Details/id/370

Le projet de « boulevard urbain » est en passe de devenir réalité

-
contournement-mamoudzou-projet-boulevard-urbain-en-passe-devenir-realite

Non, la route de contournement de Mamoudzou par les hauts n’est pas une chimère. Après quatre décennies de valses hésitations, le projet refait à nouveau surface sous la houlette du conseil départemental de Mayotte, sous une nouvelle définition de « boulevard urbain ». Et si le tracé prévu pour 2030 reste presque le même, des améliorations très substantielles sont au programme. La commission nationale du débat public pourrait très rapidement se saisir de ce dossier, en prélude à sa réalisation concrète.

contournement-mamoudzou-projet-boulevard-urbain-en-passe-devenir-realite
Deux itinéraires sont évoqués pour aller de Doujani à Majicavo-Koropa. Les travaux pourraient commencer en 2025.

Ainsi donc, ce qu’il convient désormais de designer sous le vocable de projet de « boulevard urbain » de contournement de Mamoudzou est à nouveau au goût du jour après une réflexion qui aura duré quarante ans et six études successives et coûteuses qui n’ont presque menés à rien faute de périmètre défini et de fonctionnalité arrêtée. Qu’à cela ne tienne, le projet refait surface dans les services du conseil départemental de Mayotte sous la conduite de Salime Mdéré, le premier vice-président, en charge des questions d’aménagement. La nouvelle version de cette voie de contournement de la ville chef-lieu (au départ de Koungou et en direction de Tsoundzou via Majicavo) a été présentée aux élus départementaux, jeudi 19 janvier. Le tracé fait douze à treize kilomètres sur une largeur de 27 mètres. L’opération ne sera pas aisée à réaliser à flanc de colline dans la mesure où la particularité du sol ne permet pas de creuser un tunnel.

L’option qui vient d’être arrêtée est unique. Le lagon de Mayotte étant classé, il était en effet impossible d’imaginer un ouvrage passant par la mer. Le nouveau tracé soumis à l’approbation des élus locaux (et aux populations limitrophes) offre onze possibilités de jonction avec la route nationale existante. Un maillage calculé dans le but de sécuriser les quartiers situés le long du parcours et de faire gagner du temps à certains utilisateurs tels que les éboueurs, les distributeurs d’eau et  d’électricité, les concessionnaires automobiles ainsi que les grands opérateurs de téléphonie. Ils sont tous impliqués dans la réflexion en cours conduite par le direction des services d’aménagement du département. L’objectif de ce boulevard reste en effet d’offrir une alternative à la route nationale (hyper saturée actuellement), en améliorant les conditions de circulation, le maillage inter parcellaire, de nouvelles opportunités de développement et de renouvellement urbain, l’amélioration et le désenclavement des quartiers.

Une route à 900 millions d’euros

Il est envisagé de découper l’itinéraire en plusieurs tronçons autonomes dans le but d’éviter de ne pas bloquer l’évolution du projet sur un endroit particulier en raison d’un problème imprévu, ne pas définir un ordre de priorité sur la réalisation du projet et sur la base d’un plan de financement par tranches sur trois ans des 900 millions d’euros estimés (État et Union européenne) grâce à une autorisation de financement accordée en avril 2022. Ce dernier point est d’autant plus essentiel qu’il n’existe pas sur l’île une capacité d’entreprises pour réaliser en un an tous les ouvrages d’art qui parsèmeront le tracé. Ce système adopté permettra aussi de laisser aux communes le soin de prioriser les tronçons de raccordement à raison d’une unité à chaque kilomètre. La réflexion conduite actuellement par les services du département doit permettre de définir les catégories de véhicules autorisés à emprunter le tracé (durant les travaux) afin de limiter au maximum le ravalement de terre et la dénaturation outrancière de l’environnement. Deux fuseaux de travail de 250 à 300 mètres de largeur sont ainsi programmés, l’un urbain, l’autre plus en extérieur.

Une concertation publique cette année

En réalité, il y a plus d’un an, en octobre 2021, qu’un seuil de non-retour a été franchi dans la finalisation de ce projet de boulevard urbain et que le principe de le réaliser en plusieurs tranches a été arrêté. Un comité de pilotage a validé le périmètre de travail (plan de financement, zone de démarrage des travaux). Un périmètre qu’il est techniquement possible d’étendre selon Jean-Michel Lehay, chargé de mission infrastructures routières au Conseil départemental de Mayotte, (et responsable du projet de contournement de Mamoudzou par les hauts), sans avoir à changer tout le temps sa nature. Preuve que la dynamique est bien enclenchée, la Commission nationale du débat public (CNDP), organisme indépendant, a été saisie en février 2022.

Il aura la charge de gérer le planning des débats et la concertation publique sous la conduite de Mme Aupetit, sa responsable régionale basée à La Réunion. C’est elle également qui interviendra sur la piste longue de l’aéroport Marcel-Henry, à Pamandzi, et d’autres grands projets nécessitant un débat public. Cette intervention du CNDP vise à faire participer un maximum de populations à ce projet de voie de contournement, de même que les organisations publiques. Au final, il en sortira un rapport contenant toutes les remarques formulées par les uns et les autres, mais ce qui importe en réalité c’est l’argumentation qui sera formulée en faveur ou défaveur du tracé unique de 27 mètres de largeur. Il s’agit d’un élément extrêmement important lorsqu’on est en présence de subventions européennes.

Un tracé définitif en octobre 2023

L’absence de concertation publique peut donner lieu à un blocage pour de longues années comme ce fut le cas pour l’aéroport de Pamandzi. Près de 450 actions sont à réaliser avant la fin de l’année pour réussir à aboutir au final à un projet commun obligatoire pour tous les intervenants. Sur quarante ans de procédure engagée sur ce projet, seulement une vingtaine d’actions avaient été concrètement menées avant sa réactivation l’année dernière. A ce jour, 47 actions sont à dénombrer, soit 27 de plus en seulement un an. Le scénario utilisé actuellement pour ce boulevard urbain repose sur deux fuseaux de deux voies chacun (coupés en neuf points) avec la possibilité de passer de l’un à l’autre. Le comité de pilotage du projet devrait se réunir vers le mois d’octobre 2023 pour définir le tracé définitif de ce boulevard urbain et discuter des onze déclarations d’utilité publique (DUP) identifiées et prises en compte par le plan opérationnel de financement 2023 du Feder. Les services du département se veulent rassurants quant aux sujets qui pourraient être abordés durant la concertation publique lesquels n’auraient aucun impact sur les DUP. La concertation publique devrait durer deux mois à partir d’avril et porterait sur les aspects économiques, environnementaux et mobilité.  Un impact socioéconomique est également à prévoir, avec la préparation des organismes locaux de formation en vue de former les ouvriers qualifiés que nécessiteraient les différents chantiers liés à la réalisation de cette voie de contournement de Mamoudzou. Un tel projet au profit de Mayotte ne saurait en effet ne pas être réalisé par un maximum de main d’œuvre mahoraise.

Pour s’assurer d’être compris par l’ensemble de la population, les services du conseil départemental prévoit l’usage du français et du shimaoré dans la concertation publique et les différents supports de communication prévus à cet effet.

Océan Indien : Vers une prochaine intégration de Mayotte dans la Commission ?

-
ocean-indien-vers-prochaine-integration-mayotte-dans-commission
Ce mercredi 25 janvier, l’Assemblée nationale ne va finalement pas étudier le texte qui doit modifier le fonctionnement de la Commission de l’océan Indien.

L’Assemblée nationale n’examinera pas, ce mercredi 25 janvier, un accord relatif à la Commission de l’océan Indien. Il s’agit d’une première victoire pour les partisans d’une Mayotte siégeant au sein d’une instance dont elle a toujours été exclue en raison du conflit politique avec les Comores.

ocean-indien-vers-prochaine-integration-mayotte-dans-commission
La lettre de Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des Affaires étrangères, adressée à Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Les parlementaires mahorais n’ont pas caché leur désapprobation ces dernières semaines, quand le gouvernement français a mis à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale l’examen de l’autorisation d’approbation de l’accord international portant révision de l’accord général de coopération entre les États membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Sous ce nom pompeux, le texte prévoit d’élargir largement les compétences de la COI (voir encadré). La démarche pourrait s’avérer intéressante puisqu’elle permettrait à d’autres projets de naître à l’échelle régionale. Sauf qu’il reste un problème de taille, puisqu’il manque toujours au sein de ladite commission le département mahorais. En effet, créée en 1982, celle-ci inclut l’Union des Comores, la France au titre de La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Mayotte, sur fond de conflit politique avec les Comores, n’est toujours pas admise à la table. Députés et sénateurs de l’île, de tous bords, dénoncent depuis des années cette situation. C’était encore le cas d’Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, le 11 janvier, en commission des Affaires étrangères.

La décision de la part du gouvernement français de retirer le texte de l’ordre du jour, ce mardi 24 janvier, a donc été bien accueillie par les représentants de l’île aux parfums. « Je me félicite de cette décision de sagesse qui va permettre d’ouvrir des échanges entre les élus de Mayotte et le Ministère des affaires étrangères sur l’intégration régionale de Mayotte et sur l’actualisation du « plan d’action pour la reconnaissance internationale de Mayotte française » que j’ai négocié en septembre 2020 », a réagi ainsi Mansour Kamardine, l’élu de la deuxième circonscription.

Soutien du président de commission

Les Mahorais ont reçu, en outre, un renfort de poids par l’intermédiaire de Jean-Louis Bourlanges (Modem). Le président de la commission des Affaires étrangères et député des Hauts-de-Seine s’est fendu d’une lettre à Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, datée du 13 janvier. « Il est permis de comprendre l’amertume de nos compatriotes mahorais, déjà éprouvés, qui se voient exclus des projets de coopération et de développement portés par la COI, alors que ceux-ci sont financés en grande partie de l’Union européenne et par l’Agence française de développement (AFD) et que la France contribue à hauteur de 40% au budget de l’organisation », a écrit le parlementaire.

Il réfute l’argument d’« une association au cas par cas de l’île à certains projets de la COI » et demande des éclaircissements à la ministre sur la question de l’intégration du territoire mahorais dans l’instance. « Mes collègues et moi serons heureux de connaître votre pensée sur ce sujet. Nous souhaiterions également être pleinement informés de la démarche que le Gouvernement entend prendre pour que Mayotte se voie reconnaître sa juste place dans ce forum de coopération », réclame-t-il.

Un accord qui doit élargir les compétences de la COI

Jusque-là, seuls la diplomatie, l’économie et le commerce, l’agriculture, ainsi que les sciences et l’éducation étaient du domaine de la Commission de l’océan Indien. Le nouvel accord, décidé en 2020, doit permettre un élargissement à « quatorze champs d’action » : la diplomatie ; la paix, la stabilité, la gouvernance et l’État de droit ; la défense des intérêts insulaires ; la coopération économique et commerciale ; la coopération dans le domaine de l’agriculture, de la conservation des ressources et des écosystèmes ; l’économie bleue ; la coopération dans le domaine culturel, scientifique, universitaire et éducatif ; la coopération juridique et en matière de justice ; la sécurité alimentaire et sanitaire ; la sécurité maritime et la lutte contre la criminalité transnationale organisée ; la connectivité aérienne, maritime et numérique pour le rapprochement des peuples ; le changement climatique ; la protection civile ; la circulation des personnes et des biens dans l’espace de la COI.

Condamnée pour avoir insulté des gendarmes sur les réseaux sociaux

-
condamnee-pour-avoir-insulte-gendarmes-reseaux-sociaux
Les diatribes d’une blogueuse de Chirongui ont fini par lui coûter cher. Elle a été condamnée, ce mardi 24 janvier, pour des insultes proférées sur le réseau social Facebook à l’encontre des gendarmes de M’zouazia.

Une habitante de Chirongui, se présentant comme blogueuse, a été condamné à une amende de 500 euros et à verser 1.000 euros à un gendarme de la brigade de M’zouazia. Le 6 août 2022, elle avait insulté la gendarmerie dans une vidéo mise en ligne sur Facebook.

Sa page sur le réseau social Facebook compte plusieurs milliers d’abonnés. Des vidéos presque quotidiennes montrent la jeune femme se filmant et réagissant sur différents sujets, quitte à dépasser les limites. Comme ce samedi 6 août 2022, en fin de matinée, où les propos tenus dans une publication sont arrivés jusqu’aux oreilles des gendarmes de M’zouazia. Quelques heures avant, dans la nuit du vendredi au samedi, ces derniers étaient appelés à Chirongui pour mettre fin à une bagarre. Les deux protagonistes, une femme et la blogueuse, en sont venues aux mains, devant la maison où habite la famille de la deuxième. Le portable de la plaignante étant tombé, elle accuse la famille de la blogueuse de lui avoir subtilisé. « Je suis allé voir l’autre groupe et le neveu de la blogueuse a fait le malin et s’est mis tête contre tête », raconte le gendarme, sur le banc de victimes, ce mardi 24 janvier, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Alcoolisé, le neveu finit menottes au poignet et dans la voiture de gendarmerie. Sollicitée pour donner sa version de la bagarre, la prévenue refuse de répondre sur le moment aux gendarmes. Elle préfère le faire quelques heures plus tard, dans une vidéo sur son compte Facebook. Mais plutôt que de s’en prendre à « ses agresseurs », elle y insulte copieusement la gendarmerie, qualifiant le militaire qui est intervenu (originaire de Chirongui également) de « fils de p**** ». C’est la goutte d’eau pour le gendarme visé, son collègue et la gendarmerie qui déposent plainte pour « injure publique ». « On a l’habitude d’être insulté quotidiennement. Là, ma famille a été attaquée. On a appelé mon père pour le prévenir de la vidéo », fait observer le premier.

« On oublie que c’est moi la victime »

Loin de mesurer la portée de ses propos, celle qui est intérimaire à La Réunion rejette toujours la faute sur la dispute ayant eu lieu dans la nuit. « On oublie que c’est moi la victime », clame-t-elle. Coutumière du fait, elle a déjà eu des plaintes déposées contre elle. Elle dit qu’elle a fait cette vidéo à cause de « l’abus de pouvoir » des gendarmes, affirmant cependant qu’elle « a retenu la leçon ». Le substitut du procureur, Max Goldminc, n’est pas du même avis. Parlant de « paroles particulièrement virulentes et offensantes », il rappelle que les outrages traités d’habitude par le tribunal sont plutôt le fait de personnes interpellées. « Là, ce n’est pas la même chose. » Il requiert une amende de 1.000 euros.

Par décision contradictoire, le tribunal condamne la blogueuse à une amende de 500 euros. Elle devra, en outre, verser 1.000 euros au militaire pour son préjudice moral.

Six mois de plus pour un voleur récidiviste

Déjà condamné par le même tribunal pour un vol au centre éducatif de Bandrélé, le 20 septembre 2022, et une autre fois en 2020, un homme était de retour à la barre, ce mardi. Cette fois-ci, il s’agissait d’un vol datant de la nuit du 5 au 6 janvier, à Chirongui. Originaire des Comores et en situation irrégulière, l’homme âgé de 27 ans ou « plus » selon ses dires est entré en cassant la grille qui protégeait la baie vitrée d’une habitation d’un métropolitain. Un sabre, des lunettes, une combinaison en néoprène, un ordinateur, un coupe-boulons, les clés d’un scooter et deux fusils de chasse sous-marine ont été subtilisés. Le propriétaire s’est aperçu du vol en rentrant dans la nuit, vers 2h. « La lumière était allumée alors que je suis parti dans l’après-midi », se remémore la victime. « Ça vous dit quelque chose ce cambriolage », demande la présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard. « Ça ne me rappelle rien », lui répond le voleur qui a été identifié par son empreinte génétique laissée sur la porte du réfrigérateur. Le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet en le condamnant à six mois de prison ferme.

Logement : comment produire plus et mieux ?

-
logement-comment-produire-plus-mieux
de gauche à droite, Ségolène de Bretagne, directrice de la commission d’urgence foncière (Cuf), Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte, et Delphine Sangodeyi, directrice générale d’AL’MA.

Les 23 et 24 janvier, Mayotte a accueilli les cinquièmes Assises du logement en outre-mer, organisées par la CFDT au pôle culturel de Chirongui. Plusieurs tables rondes ont rythmé ces deux jours de colloque, pour discuter et réfléchir au futur du logement à Mayotte, qui souffre d’une pénurie « sans aucune mesure », selon le syndicat à l’initiative de l’événement.

logement-comment-produire-plus-mieux
Organisées par le syndicat CFDT, les cinquièmes Assises du logement en outre-mer ont eu lieu à Chirongui, ces lundi et mardi.

 « Nous sommes dans un colloque pour parler de construire, mais sans foncier, pas de construction ! », introduit le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi. Construire plus ? Construire mieux ? Certes. Mais pour construire tout court, la question de la mobilisation du foncier prévaut. Elle a d’ailleurs concentré les échanges ce lundi après-midi au Pôle culturel de Chirongui, à l’occasion des cinquièmes Assises du logement en outre-mer, organisées par la CFDT.

« C’est un sujet que j’ai soumis à la délégation sénatoriale aux Outre-mer dès mon arrivée au Sénat en 2011 », raconte l’élu, dont les réflexions sur le sujet proviennent de son expérience d’avocat. Successions non réglées sur plusieurs générations, occupations sans titre ni acte, ou sur le fondement d’un acte cadial antérieur à 2008 sont autant de problématiques qui, selon le sénateur, « polluent le foncier des outre-mer ». « Lorsque je recevais des gens qui me parlaient de foncier, je m’apercevais que les règles du code civil ne suffisaient pas pour dénouer toutes les situations… il fallait des dérogations ! »

« Du rattrapage du foncier »

Au Sénat, Thani Mohamed Soilihi réalise rapidement que Mayotte n’est pas le seul territoire ultramarin confronté à ces difficultés. Il est nommé rapporteur/coordonateur des trois volets d’un rapport sur la question, dont les préconisations aboutiront par exemple à la création, en 2017, de la Commission d’urgence foncière (Cuf) de Mayotte. Institution unique en France, elle facilite la maîtrise foncière via, notamment, des mécanismes de régularisation tels que la délivrance d’actes de notoriété sans passer par un notaire. « Du rattrage du foncier », en somme. A la table des discussions, la directrice de la Cuf, Ségolène de Bretagne, fait état des mêmes problématiques qui « freinent les aménageurs », et de la difficulté à déployer certains mécanismes législatifs.

Promulguée en 2018 pour lutter contre les situations d’indivision successorale inextricables et relancer la politique du logement en outre-mer, la loi Letchimy prévoit que « pour toute succession ouverte depuis plus de dix ans, le ou les indivisaires titulaires de plus de la moitié en pleine propriété des droits indivis peuvent procéder, devant le notaire de leur choix, à la vente ou au partage des biens immobiliers indivis situés sur le territoire desdites collectivités ». Comprenez : le principe de majorité remplace le principe d’unanimité. « C’est une bonne loi, mais difficile à mettre en œuvre », estime le sénateur, en raison notamment de la nécessité de trouver tous les indivisaires ! Ainsi, seulement 25 actes ont été établis en vertu de la loi Letchimy à Mayotte depuis sa création.

« Des trous dans la raquette ? »

 Pour augmenter l’offre de logements sur le territoire, la balle est aussi dans le camp des opérateurs. Constituée en mars 2022, AL’MA, filiale immobilière du groupe Action Logement, se positionne – en complément de la Société immobilière de Mayotte (Sim) – comme une nouvelle force vive pour construire des habitations abordables sur le territoire, et ambitionne de pondre 5.000 logements en dix ans, à commencer par une « résidence jeunes actifs » à Kawéni. « D’autres opérations vont naître petit à petit. On travaille sur des parcours résidentiels, c’est à dire proposer des logements adaptés à chaque étape de la vie : du locatif social, puis de l’accession à la propriété », rapporte Delphine Sangodeyi, directrice générale d’AL’MA.

Dans l’assemblée, Pascal Catto, secrétaire confédéral de la CFDT en charge des Outre-mer, s’interroge : « N’y a-t-il pas des trous dans la raquette ? On décide de produire plus mais a-t-on les compétences sur place ? ». « L’objectif n’est pas juste d’importer des systèmes avec des ingénieurs extérieurs mais bien de créer des filières locales », rassure la directrice d’AL’MA. A ce titre, les professionnels du secteur présents dans l’assemblée placent beaucoup d’espoirs sur le projet de construction d’un lycée dédié aux métiers du bâtiment à Longoni. « Le grand lycée du BTP va nous faire du bien ! », prévoit Ahmed Ali Mondroha, le directeur général de la Sim.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes