Suite à la grève et au rassemblement organisé par la FSU Mayotte le 15 avril, une délégation a été reçue par le recteur. Sur la progression des salaires des équipes mobiles de sécurité académique (EMS), le rectorat a indiqué qu’il allait examiner la situation. Un point sur la prime de risque a également été abordé, au regard des conditions particulières de travail des EMS. “Le recteur parle comme piste de bonification indiciaire et il s’engage à porter cette question au niveau de l’administration centrale”, indique la FSU dans un courrier. Le syndicat a également demandé que les discussions soient reprises sur la hausse du taux de majoration des salaires comme la ministre de l’Education nationale s’y était engagée lors des précédentes rencontres avec le syndicat en janvier et février. “Le recteur nous indique que le prochain groupe de travail aurait lieu à Paris dans la semaine du 5 mai mais rien n’est arrêté pour l’instant”, écrit le syndicat. Le rectorat a également informé que la dernière mise en paiement de l’aide Chido était en cours. Enfin, le syndicat appelle à une mobilisation lors de la venue du président de la République, Emmanuel Macron, la semaine prochaine, afin de l’interpeller sur l’indexation.
« Des mères qui sont en même temps des adolescentes», à Chirongui ce lieu accueille les mamans mineures
Le lieu de vie et d’accueil de l’association Mlezi Maore à Chirongui a fêté ses deux ans ce mardi. Il héberge des jeunes filles en situation de grossesse précoce qui sont souvent rejetées par leur famille parce qu’elles sont enceintes.
A Chirongui, cette maison bleue typique des habitations mahoraises ne semble pas différente des autres. Pourtant, elle abrite l’un des deux lieux de vie et d’accueil (LVA) de l’association Mlezi Maore. « C’est un espace de vie où habitent des mamans mineures, soit elles y arrivent enceintes ou bien elles viennent avec leurs bébés », présente Djazatti Assani Moussa, coordinatrice des LVA et éducatrice spécialisée. Cet endroit porte bien son nom, de la vie il y en a à foison, en témoignent les pleurs et les rires des bébés qui résonnent dans la salle principale ce mardi, jour du deuxième anniversaire du LVA de Chirongui. Le premier a ouvert à Tsoundzou 2 en 2021. Ce mardi, des travailleurs sociaux, des membres de l’association et les mamans qui y habitent et celles qui y ont vécu se sont réunis pour l’occasion.
Le site de Chirongui accueille quatre jeunes femmes âgées de 14 à 18 ans. Elles y sont souvent hébergées en lien avec une histoire personnelle douloureuse. « La plupart d’entre elles sont mises dehors quand leur famille apprend la grossesse. En même temps, elles sont nombreuses à avoir subi des violences », raconte Stéphanie Pecquenard, la cheffe de service.
« Elles veulent vivre leur adolescence mais il y a leur rôle de parents qui les rappellent »
La mission des travailleurs sociaux est donc de les accompagner à la fois à devenir parent mais également au niveau administratif, une partie d’entre elles étant en situation irrégulière. Elles bénéficient aussi d’une aide au niveau scolaire pour préparer le bac et leur orientation professionnelle. En parallèle, elles sont accompagnées sur leur « bagage émotionnel. Nous travaillons leur histoire, leur passé et leur futur avec leur enfant, d’où l’importance d’avoir un psychologue », souligne Djazatti Assani Moussa. Malheureusement, le poste de psychologue -qui intervient sur les deux LVA- n’est plus pourvu depuis plusieurs mois, l’association ne parvient pas à en recruter. Le suivi psychologique est néanmoins important pour ces jeunes femmes qui « sont mères mais en même temps des adolescentes. A la fois, elles veulent vivre leur adolescence mais il y a leur rôle de parent qui les rappelle».
« Aujourd’hui, je suis une autre personne »
Des jeunes mères auparavant suivies par le LVA ont témoigné comme Rachida Velosoa qui s’est mise sur son 31 pour l’événement. « Aujourd’hui, je suis une autre personne, quand je suis arrivée ici, j’avais besoin d’aide, je ne me sentais pas bien. J’avais du mal à accepter mon fils. Aujourd’hui, j’ai confiance en moi. La psychologue m’a beaucoup aidée. Je suis très reconnaissante d’avoir pu être accompagnée », évoque la jeune femme avec émotion. Désormais, la jeune fille de 18 ans qui a obtenu son bac vit avec son petit ami et son enfant. Elle entreprend des démarches pour être régularisée avec ce dernier.
A côté d’elle, Antourya, 15 ans, a rejoint la structure en novembre 2024 avant d’accoucher il y a quelques mois. « Avant de venir ici, je me sentais stressée et isolée. Quand j’étais en sixième, j’ai été abandonnée par ma famille et j’ai subi de la maltraitance », relate l’adolescente qui porte un T-shirt avec l’inscription Strong as a woman. Aujourd’hui la jeune fille retrouve une famille au sein du lieu de vie. « Ici c’est incroyable, on se fait des amies, on apprend à s’occuper de nos enfants », s’enthousiasme-t-elle. En 2022, près de 500 jeunes filles sont devenues mères avant 18 ans à Mayotte. L’île est le deuxième département français avec le plus de grossesses précoces après la Guyane.
A Mayotte, le Conseil d’architecture multiplie les visites sur le terrain depuis Chido
Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) organise régulièrement des visites-conseils sur le terrain. Objectif : accompagner les habitants dans la sécurisation et la reconstruction de leurs habitations, touchées par Chido.
« On vient faire un diagnostic pour voir ce qui ne fonctionne pas et s’assurer que les personnes ne se retrouvent pas en situation de danger », explique Maud Andrianarinosy, architecte-conseillère au sein du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE). Accompagnée de son collègue Vincent Milla, ce mercredi 16 avril, tous deux ont arpenté les rues de M’tsangamouji pour une mission bien particulière : diagnostiquer les problèmes structurels des habitations et accompagner les habitants dans leurs projets de reconstruction après Chido. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre des missions du CAUE, une association dédiée à la qualité de l’architecture et de l’environnement.
Des visites-conseils gratuites au cœur des villages
« Avant, on avait des permanences comme partout en France, mais ici les gens n’ont pas forcément les papiers, les droits à la construction. C’est donc plus pertinent de se rendre sur les sites », raconte Vincent Milla. Une à deux fois par semaine, il effectue des visites dans plusieurs villages à la rencontre des sinistrés du cyclone. Des visites-conseils gratuites, garanties par le CAUE. Ces interventions visent à assurer la mise en sécurité des bâtiments et à accompagner les sinistrés dans leurs projets de reconstruction.
En amont d’un projet de construction, d’agrandissement, ou de surélévation — il faut pouvoir se poser les bonnes questions. C’est le cas pour Mohamed Abdou*. Sa maison, sinistrée par le cyclone Chido, a été détruite. Il souhaite aménager un garage, en sortie de virage. Maud sort de son sac son carnet et griffonne alors quelques croquis en prenant en compte le nivellement, le voisinage, la circulation de l’air, etc. « Il y a parfois beaucoup de malfaçons qui posent des problèmes structurels qui peuvent devenir dangereux », avertit la spécialiste.
À M’tsangamouji, le lien a été effectué par la municipalité mais les architecte-conseil sont joignables via ce mail : conseil@caue976.fr ou par formulaire : https://caue976.fr/sensibilisation/
*Nom modifié
Natty Dread 974 en tournée solidaire « post-Chido » à Mayotte
Le groupe de reggae roots réunionnais Natty Dread 974 se rendra à Mayotte du 24 au 27 avril prochain pour une tournée de quatre concerts. Impulsée à leur propre initiative afin de « redonner de la joie aux Mahorais » après Chido, cette tournée sera également l’occasion de mettre en avant des artistes locaux en première partie.
« Cette tournée est notre manière de contribuer à la reconstruction de Mayotte en apportant un peu de plaisir et d’espoir aux gens », déclare Jean-Marie Imira, l’un des deux fondateurs du groupe Natty Dread 974 avec son frère, Jean-Marc. Du 24 au 27 avril prochain, les artistes seront à Mayotte pour une tournée solidaire post-Chido. Cette décision leur tient d’autant plus à cœur que le groupe entretient des liens très forts avec l’île aux parfums, quasiment depuis leurs débuts il y a 32 ans. « C’est à Mayotte que s’est déroulé notre premier concert hors des frontières de La Réunion en 1997 et nous y avons joué six fois en tout », précise Jean-Marie Imira. Après dix ans d’absence (leur dernière tournée à Mayotte datant de 2014), Natty Dread 974…
Un sit-in à Moroni contre la base navale annoncée à Mayotte
En dépit du communiqué de démenti publié par l’ambassade de France aux Comores, la société civile et des partis politiques ont organisé une manifestation ce mercredi contre l’installation d’une base navale militaire à Mayotte au cours de laquelle certains discours sont allés jusqu’à prôner la fermeture des ambassades.
L’Union des Comores s’apprête à célébrer les 50 ans d’indépendance d’ici trois mois. Beaucoup dressent un bilan plus que mitigé avec des problèmes criants qui perdurent. Une situation dont certains accusent l’ancienne puissance colonisatrice d’être en partie responsable. C’est du moins ce qui ressortait ce mercredi, lors du sit-in organisé dans la capitale, Moroni. Le but de la manifestation appelée par le Comité Maore, et soutenue par des forces politiques du pays est de dénoncer le projet d’installation d’une base navale militaire à Mayotte. Une annonce faite mi-mars, par l’actuel ministre des Outre-mer, Manuel Valls avant que ses proches essayent de démentir cette information. Mais visiblement, du côté de l’Union des Comores, ce n’est pas suffisant même si les autorités comoriennes à l’instar du chef de la diplomatie de l’Union ont déjà exprimé leur mécontentement. Ce mercredi matin, à la place de l’Indépendance, des gendarmes ont été déployés pour contenir tout débordement à un moment où les manifestations, surtout politiques, sont systématiquement interdites par le pouvoir en place. Empêchés de faire une marche, les manifestants ont dû se réunir devant l’ancien bâtiment qui a servi d’Assemblée Nationale, durant la période coloniale.
Rupture des accords économiques
La plupart des discours tenus à cette occasion s’inscrivaient sur la même ligne, notamment celle d’adopter une politique sévère envers Paris. L’ancien ministre des affaires étrangères qui a été élu député lors des dernières élections législatives, Ibrahim Ali Mzimba, ne s’est pas empêché de tirer à boulet rouge sur la France ainsi que sa présence à Mayotte. L’île est depuis 2011 devenue 101ème département français, mais les Comores n’arrêtent pas de réclamer son retour. « Notre amitié avec la France ne peut pas primer sur nos intérêts. Je préconise même de mettre une parenthèse à nos relations afin de trouver une solution pour la récupération de Mayotte. Il y a eu par exemple le cas de Maurice avec les îles Chagos« , a plaidé, l’avocat Mzimba qui préconise carrément la fermeture des deux ambassades tout en gardant seulement des consulats pour « libérer notre diplomatie après 50 ans d’indépendance« . Le parlementaire appelle les autorités à solliciter une consultation du peuple pour déterminer le comportement à adopter envers Paris et va jusqu’à demander le renoncement aux aides de la France et la rupture des accords économiques. Ce sit-in intervient une semaine après une conférence de presse toujours des forces vives qui consistait à dire non au projet d’installation d’une base navale qui selon l’ambassade de France à Moroni, n’existe pas en réalité. « L’ambassade de France souhaite clarifier des informations non vérifiées qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux au sujet d’une nouvelle base militaire navale à Mayotte. Contrairement aux rumeurs, le gouvernement français n’a pas annoncé la construction d’une nouvelle base militaire navale à Mayotte. Ceci est une contre-vérité que nous démentons formellement« , a réagi, ce 16 avril, la chancellerie par voie de communiqué de presse.
Contre l’intégration de Mayotte à la COI
Une première réaction de la chancellerie depuis que le sujet s’est invité dans le débat public. Toutefois, ce projet de base navale ne constituait pas le seul thème de la mobilisation d’hier. Les manifestants ont également mis en garde contre l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’océan Indien (COI), dont le 5ème sommet des chefs d’État et de gouvernement s’ouvre, le 26 avril prochain à Antananarivo, la capitale Malgache. « On ne veut pas de cela au sein de la COI, ni de base sur le sol de Mayotte. La France n’a jamais été une amie de l’archipel des Comores même pendant la colonisation. Cette base navale militaire annoncée ne sert pas à développer l’île plutôt les intérêts de la France, notamment le pétrole découvert entre autres », a déclaré le président du Comité Maoré, le Docteur Mohamed Monjoin devant la foule. Notons que dans une interview accordée le 23 mars à Flash Infos, le ministre de la francophonie, l’enfant de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, a rappelé que « Mayotte est la pierre à l’édifice qui manque à la commission de l’océan Indien« , le tout en assurant que c’est quelque chose qui tient à cœur au président Français, Emmanuel Macron, qui présidera le sommet. Dernier à prendre la parole, le secrétaire général du bureau exécutif du parti Juwa, Ahmed Hassane El-barwane a appelé toutes les forces politiques à mettre de côté leurs divergences pour « défendre cette cause » à l’origine de la mobilisation. Après celle-ci, un courrier a été remis au bureau des Nations Unies avec les mêmes revendications.
Remise des Permis Internet dans le Nord de Mayotte
Le Rectorat de Mayotte organise la remise des diplômes du Permis Internet ce mercredi 16 avril, en collaboration avec la Gendarmerie de Mayotte, lors de deux événements dans la matinée à la médiathèque de Dzoumogné de 8h30 à 9h30 et au CCAS de Bandraboua de 10h à 12h. Cet événement est organisé par l’Inspection de Circonscription du 1er degré de Bandraboua, en partenariat avec la Mairie de Bandraboua. Il s’inscrit dans le cadre du programme national « Permis Internet », qui vise à sensibiliser les jeunes à une utilisation de l’Internet plus sûre, responsable et vigilante. Piloté par la Gendarmerie Nationale, ce programme a pour objectif de prévenir les dangers liés à une utilisation non maîtrisée du web.
Forum des Métiers et Formations du Tourisme à Mamoudzou
L’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM) organise la 3ème édition du Forum des Métiers et Formations du Tourisme, qui se déroulera ce mercredi 16 avril, de 8h30 à 16h sur la Place de la République à Mamoudzou. Cet événement, organisé dans le cadre de la semaine nationale des métiers du tourisme, a pour ambition de réunir les acteurs clés du secteur, les jeunes en quête d’orientation, les demandeurs d’emploi et les professionnels en reconversion autour des nombreuses opportunités qu’offre le tourisme à Mayotte. Ce rendez-vous est également un moyen de valoriser l’importance de la relance du tourisme dans la reconstruction de Mayotte après le cyclone Chido.
C’est l’heure de déclarer ses revenus à Mayotte
La déclaration de revenus doit être faite par internet/smartphone au plus tard le jeudi 5 juin 2025 pour les contribuables de Mayotte. Pour la déclaration papier, elle doit être envoyée ou déposée dans la boîte à lettres du centre des finances publiques de Boboka à Mamoudzou au plus tard le mardi 20 mai 2025. Sous réserve de validation de votre déclaration par nos services et en fonction du canal utilisé pour déclarer, votre avis d’imposition sera disponible sur votre compte usager à compter d’une date comprise entre fin juillet et fin août 2025.
La déclaration doit être faite en priorité par internet. Des services en ligne vous guident dans les différentes étapes, de la connexion jusqu’à la fin de votre démarche, ainsi que dans sur le site sécurisé « impots.gouv.frwww.impots.gouv.fr/pas-a-pas-des-services-en-ligne-des-particuliers
Si vous n’avez pas de connexion internet, il est encore possible de déclarer sous forme « papier ». Un examen systématique des déclarations déposées sous forme « papier » sera effectué par nos services. Il conviendra aux usagers de joindre à leurs déclarations l’ensemble des justificatifs. Tout dossier incomplet sera rejeté.
Pour tout renseignement : appeler le 0809 401 401 pour les questions d’ordre général, appeler le 02 69 61 81 10 choix 1 pour le service des impôts des particuliers (SIP), ou en ligne sur votre espace personnel sur « impôts.gouv » ou en effectuant votre demande sur l’espace-courriel du SIP de Mamoudzou : sip.mamoudzou@dgfip.finances.gouv.fr. Attention, les courriels doivent être explicites. Indiquer la nature de votre demande (RDV, création d’espace fiscal personnel, perte d’identifiant, réclamation fiscale…) et préciser vos noms, prénoms, date de naissance, numéro fiscal et numéro de téléphone personnel pour vous joindre. Toute réclamation contentieuse ou demande d’identifiants fiscaux nécessitera copie d’un justificatif d’identité (passeport / CI Europe / carte de séjour en cours de validité…/…).
Anchya Bamana veut créer une commission d’enquête sur les conséquences de Chido à Mayotte
La député Rassemblement National de la deuxième circonscription de Mayotte, Anchya Bamana, a déposé une proposition de résolution visant à la création d’une commission d’enquête sur les conséquences du cyclone Chido à Mayotte. Cette commission d’enquête aura pour objectifs, entre autres, d’évaluer l’ampleur des dégâts occasionnés par le cyclone, d’analyser les dispositifs de prévention et d’alerte mis en place avant le passage du cyclone et identifier les insuffisances, ou encore d’examiner la réactivité des services de l’Etat et des collectivités locales dans la gestion de la crise et la prise en charge des sinistrés. Une commission que la député juge nécessaire au regard de la situation grave, quatre mois après Chido.
Une ONG et le groupe GBH déploie une clinique mobile dans les quartiers isolés de Mayotte
Super Novae, ONG engagée dans les zones de crise, et le groupe Bernard Hayot (GBH), acteur économique ancré dans les territoires d’Outre-mer, unissent leurs forces pour renforcer l’accès aux soins des populations les plus vulnérables à Mayotte. Grâce à une clinique mobile déployée au cœur des quartiers les plus isolés, jusqu’à 2.500 personnes pourront bénéficier de consultations et de soins gratuits au cours du premier mois d’activité. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique collective encouragée par l’Agence Régionale de Santé.
La ressource en eau au cœur de la visite de la ministre de la Transition écologique à Mayotte
Pour son deuxième jour de visite, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s’est rendue sur différents points stratégiques pour couvrir la question de la ressource en eau.
Approvisionner Mayotte en eau “de manière structurelle”, c’est l’objectif affiché de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche en visite dans le département ce mardi. Avec une première étape à la retenue collinaire de Combani, Agnès Pannier-Runacher a notamment échangé avec le responsable de production à la SMAE, François Iemolini, qui redoute l’influence de Chido sur la ressource en eau, déjà insuffisante. Il craint les effets potentiels de la perte du couvert végétal, qui joue un rôle majeur dans l’infiltration de l’eau dans le sol pour nourrir les nappes. Il indique qu’avec la ressource actuelle, on a de quoi “tenir jusqu’en janvier”. Karl Morin, dirigeant de la SMAE, indique que pour l’instant “nos nappes sont à un très bon niveau” et que la retenue de Combani est “presque pleine”.
Il est davantage inquiet concernant les embâcles (obstruction de cours d’eau) après le cyclone qui a fait chuter de nombreux arbres. Si une rivière est obstruée, l’eau est déviée et se perd. Karl Morin insiste sur la nécessité de désobstruer les cours d’eau, même s’il s’agit d’un travail “titanesque”. Plus tard dans la journée, Agnès Pannier-Runacher a rappelé que 1,2 million d’euros et l’armée étaient mobilisés pour cette mission, comme elle a pu le constater lors d’une opération de désembaclage sur la rivière Ourovéni. Là plusieurs dizaine de militaires, dont la moitié de Mahorais pour avoir l’avantage de la connaissance du terrain, étaient, ce mardi, en train de détruire un barrage formé par les arbres.
“Anticiper un risque de sécheresse”
C’est en visitant l’usine de dessalement de Pamandzi, en Petite-Terre, que la ministre a souhaité rappeler l’engagement de l’État. “L’objectif c’est de continuer à dérouler le Plan eau Mayotte de manière accélérée”, indique-t-elle à la presse. Pour ce faire, elle est intervenue personnellement pour que les procédures environnementales soient traitées plus rapidement concernant les projets de troisième retenue collinaire et de deuxième usine de dessalement, à Ironi Bé. Pour cette dernière, la construction doit commencer en mai et s’achever en 2027, soit deux ans après ce qui avait été initialement prévu. “Nous serons précautionneux dans la gestion de l’eau parce qu’avec le dérèglement climatique il faut anticiper un risque de sécheresse”, affirme la ministre, qui ajoute qu’en parallèle de ces grands projets de construction, le travail se poursuit sur l’accès à l’eau atmosphérique, la réutilisation de l’eau pour des usages de type arrosage ou irrigation des cultures.
Une convention entre les Offices de l’Eau de Mayotte et de La Réunion

Au cours de la visite de la ministre de la Transition écologique à la retenue collinaire de Combani, l’Office de l’Eau de Mayotte et l’Office de l’Eau de La Réunion ont signé une convention, qui doit favoriser la coopération et l’échange des savoirs entre les deux instances qui assurent notamment le suivi de la ressource. Pour “répondre aux besoins des Mahorais dans cette crise de l’eau […], on se doit de multiplier les différentes actions”, insiste Nadjayedine Sidi, président délégué de l’office mahorais. “On va vous accompagner dans la mesure de nos possibilités. Cette convention nous fera gagner du temps”, Gilles Hubert, président délégué de l’office réunionnais. La ministre a salué cette avancée dans la coopération entre les deux offices, insistant sur l’importance de la solidarité et de la coopération pour veiller sur la ressource.
Une aide pour les pêcheurs
La ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, a profité de sa visite pour annoncer qu’un dispositif de la Commission européenne allait venir en soutien dans les prochains jours aux pêcheurs mahorais dont les embarcations ont été dévastées par Chido. Cette aide ne concernera que les pêcheurs dont l’activité est déclarée.
Climat : un premier radar dédié aux précipitations à Mayotte en 2027

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé la future installation d’un radar de contrôle de pluviométrie. Un outil qui doit permettre à Météo France d’améliorer ses prévisions en matière de précipitations.
Lors de sa visite ce mardi à Mayotte, la ministre de la Transition écologique a annoncé l’installation d’un radar de précipitations sur l’île pour 2027. “C’était le seul département, le seul dans toute la France qui n’était pas équipé”, insiste Agnès Pannier-Runacher lors d’un point presse. Si les travaux d’infrastructure commenceront en 2026, en Petite-Terre, la technologie doit être livrée au début de l’année 2027 et opérationnelle à la fin de la même année, selon le calendrier prévu. La ministre affirme que cela permettra à Météo France d’améliorer ses prévisions en matière de pluviométrie.
“Autant Météo France a une très grande qualité de prévision des cyclones, mais le niveau des précipitations était plus difficile à prévoir en l’absence de radar”, déclare la ministre, qui insiste sur la future amélioration des informations. Si avec le dérèglement climatique, Agnès Pannier-Runacher affirme que le nombre de cyclones devrait rester le même, les précipitations induites risquent d’être plus fortes et d’accroître leur impact sur le territoire, d’où l’importance d’avoir ce type de technologie pour mieux anticiper le risque cyclonique. En 2024, la commission d’enquête parlementaire sur les risques naturels dans les Outre-mer recommandait déjà l’installation de ce type de radar dans l’archipel.
Comores : Limogeage du ministre de l’intérieur Fakri Mahamoud
Fakridine Mahamoud Mradabi, n’est plus ministre de l’Intérieur depuis le remaniement du 14 avril, et a laissé sa place à l’actuel maire de Moroni, Mohamed Ahmed Assoumani. Ce remplacement intervient alors que le ministère de l’Intérieur a été secoué par une affaire de trafic de passeports.
Après plus d’une semaine de suspens, les noms des membres du nouveau gouvernement comorien ont été dévoilés dans la soirée du lundi 14 avril. C’est le premier remaniement du président Azali Assoumani depuis sa réélection contestée à la tête du pays, dont les manifestations post-électorales ont fait un mort, un jeune dénommé Mouslim, qui était seulement âgé de 21 ans. Sur les six ministres remerciés, avant-hier, il y en a un qui n’est pas passé inaperçu. Il s’agit de Fakridine Mahamoud Mradabi, désormais ex-ministre de l’Intérieur, remplacé par l’actuel maire de Moroni, Mohamed Ahmed Assoumani. Nommé en août 2021, Fakri succédait à Abdallah Mohamed Daoudou alias Kiki, en poste depuis 2016 et qui après son éviction, a rejoint le camp de l’opposition.
Mikidadi Abdullah veut que les Mahorais soient inclus dans la construction de la loi programme
Beaucoup plus connu des Mahorais sous son pseudonyme de « Big Music », Mikidadi Abdullah, est l’une des voix du parti La France Insoumise à Mayotte. Il est remonté contre la loi de programmation pour la refondation de Mayotte (en cours de préparation) qui provoque des remous au sein de la société civile depuis quelques jours. Il explique dans l’entretien ci-dessous, les raisons de son opposition à ce texte.
Flash Info : Que pensez-vous de toutes ces lois prises, ou en passe de l’être, pour relever Mayotte après les cyclones Chido et Dikeledi ?
Mikidadi Abdoullah (Big Music): A l’image de toute la population de Mayotte, je ne me retrouve pas dans tous ces textes de lois votés par le Parlement après le passage du cyclone Chido. Nous avons cru que la loi « d’urgence » allait être une occasion d’aider l’île à se relever dans tous les domaines, mais force est de constater qu’il n’en est rien, les Mahorais n’ont reçu aucune aide malgré une forte médiatisation de certaines opérations de distribution ici et là. Je comprends la frustration que certains d’entre nous ont pu ressentir dans les volets domestique, économique, entrepreneurial et surtout scolaire. Les autorités essaient de faire croire que tout va bien tout en sachant que tout cela est faux ! Un nombre important d’écoles n’est pas du tout fonctionnel. C’est pour cette raison qu’une certaine colère gronde sur le territoire et s’amplifie, d’autant plus que nous nous retrouvons maintenant sur un projet de loi programme pour la refondation de Mayotte et ce projet ne correspond absolument pas aux attentes formulées par la population.
Une campagne pour financer le livre photographique de Morgan Fache
Le photographe Morgan Fache qui a notamment couvert les jours d’après le cyclone Chido à Mayotte publie l’ouvrage “Les Hauts d’une île” qui regroupe des photographies prises à La Réunion. “J’ai habité un certain temps dans les hauts de La Réunion. La richesse de l’imaginaire autour de ces territoires m’a très vite intriguée. Véritable cœur de l’île composé de sommets, de cirques escarpés et de paysages sublimes, ces sites qui ne sont pas littoraux constituent depuis l’esclavage une source de fantasmes: terres hostiles de refuge pour les esclaves en fuite. À la fin du 19eme siècle ce sont les « petits blancs » (nom historiquement donné aux descendants des primo arrivants à La Réunion d’origine française ou européenne) à la recherche d’espaces disponibles qui vont s’y installer. Ces lieux, constitutifs d’une histoire et d’une identité réunionnaise, abritent aujourd’hui des populations très attachées à leur territoire”, écrit-il. Il lance une campagne de financement participatif pour financer son impression : https://fr.ulule.com/les-hauts-d-une-ile/
Réunion publique à la Place Kakal à Kawéni
Une réunion publique se tiendra le mardi 15 avril 2025 à 11h, à la place Kakal, Kawéni, Mamoudzou, marquant le début de la mission de l’association Actes & Cités dans le quartier de Mahabourini. Cette rencontre offrira l’occasion de revenir sur le travail entrepris en 2016 concernant une parcelle communale de 3,5 hectares, ainsi que sur les actions en cours après les destructions causées par le cyclone Chido. En 2016, l’association avait mené un relevé détaillé de l’état du bâti, des conditions de vie et des caractéristiques du terrain, en prenant en compte les risques existants. Aujourd’hui, cette réunion a pour objectif de réduire les risques et de libérer les espaces nécessaires à l’avancement des travaux de réhabilitation. Les maîtres d’œuvre, les cabinets d’architecture et l’association Actes & Cités seront présents pour exposer l’avancement des travaux, les difficultés rencontrées, ainsi que les contraintes spécifiques du projet. Ce processus s’inscrit dans une démarche participative, en lien avec le Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine, visant à impliquer les habitants dans la transformation du quartier de Kawéni.
Le club de gym de Mamoudzou a décroché des médailles en compétition à La Réunion
Pour la première fois depuis la création du club gymnique de Passamaïnty en 2021, les gymnastes reviennent avec des podiums et médailles. Elles ont participé au championnat régional en fédéral B. Elles ont fait un stage dans la salle spécialisée du Port et participé à la compétition à Saint-Philippe dimanche matin. L’équipe 7/9 ans se classe 3ème et les deux équipes 10 ans et + se classent 2 et 3ème.
Depuis 4 ans, le club gymnique de Passamaïnty est l’unique club de gymnastique de l’île, nous pratiquons au sein du collège de Passamainty. Plusieurs activités sont proposées telles que la gymnastique artistique féminine et la gymnastique rythmique.
La FCPE réagit à l’explosion d’une grenade au lycée de Tsararano
Ce vendredi, une grenade lacrymogène a explosé dans les toilettes du lycée de Tsararano, entraînant l’intervention des gendarmes. Si le rectorat a communiqué le jour même sur l’événement, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a souhaité réagir ce lundi, par voie de communiqué.
« C’est une première sur le territoire et on nous dit même qu’il s’agit d’une première en France tout simplement. C’est un acte impensable », écrit la fédération, qui exige des clarifications sur la situation. Selon la FCPE, le communiqué du rectorat n’est « pas suffisant ». Elle exige notamment l’accompagnement de l’ensemble de la communauté éducative mais également des réponses sur la provenance de l’explosif.
L’élu Daniel Zaïdani est « parfaitement conscient et dans un état stable depuis un mois »
Fin février, le conseiller départemental Daniel Zaïdani a été frappé d’un malaise en pleine séance plénière au Conseil départemental. D’abord envoyé au Centre Hospitalier de Mayotte, il a été quelques jours plus tard transféré au Centre Hospitalier universitaire de Saint-Pierre à La Réunion. « Il se révèle être hors de danger après une dizaine de jours », souligne sa famille dans un communiqué. « Parfaitement conscient et dans un état stable depuis un mois, il continue de se rétablir à la mesure du suivi et de la rééducation qu’ils l’accompagnent actuellement », indique-t-il. Sa famille précise par ailleurs que « toute information contradictoire à la nôtre ne peut relever que de spéculations étrangères à la véracité de l’état de santé réel de Daniel Zaïdani ».
Les avocats mobilisés pour dénoncer le manque de moyens à Mayotte

Ce lundi, les avocats du barreau de Mayotte ont organisé un mouvement d’humeur. Pour montrer leur mécontentement, ils ont refusé de défendre les justiciables lors d’un jugement de comparution immédiate. Ils réclament en particulier davantage de moyens humains.
“Le barreau est devant vous debout pour vous demander de renvoyer cette audience. Cet après-midi aucun avocat n’acceptera de défendre les justiciables devant notre juridiction.” Ce lundi après-midi, c’est ainsi que maître Yanis Souhaïli, bâtonnier de Mayotte, s’est adressé à la présidente du tribunal en préambule de la session de comparution immédiate, au tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Réunis dans une salle d’audience, les avocats se sont réunis pour protester et dénoncer plusieurs dysfonctionnements. “Ce n’est pas un mouvement de grève mais un mouvement d’humeur”, insiste le bâtonnier. Principale revendication, disposer de moyens supplémentaires. La situation du greffe aux affaires familiales est celle qui illustre le mieux le manque de moyens selon eux. “Depuis plusieurs mois, on attend des décisions. Chido est passé, il a eu des conséquences mais aujourd’hui, on ne peut plus se cacher derrière le cyclone. Des clients attendent d’être divorcés, d’autres attendent des décisions sur les pensions alimentaires depuis plusieurs mois. Nous on est incapables de leur répondre. Et lorsqu’on vient au tribunal pour essayer d’en avoir, on n’en a même pas”, s’époumone Yanis Souhaïli.
Les avocats ont souhaité tirer la sonnette d’alarme car “cela commence à devenir insupportable pour les justiciables”, alerte le bâtonnier. Ce dernier précise que contrairement à plusieurs autres ministres, le Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, “n’est toujours pas venu à Mayotte depuis le cyclone ”. L’objectif de la mobilisation est aussi d’être entendu au sein du ministère.
C’est un incident entre la directrice des greffes et un avocat qui est à l’origine du mouvement d’humeur. “En l’analysant, nous nous sommes rendu compte que c’était dû à un manque de moyens humains et matériels au sein du tribunal judiciaire”, explique Yanis Souhaïli. Le barreau de Mayotte revendique notamment plus de personnel de greffe. “Nous pouvons mettre autant de magistrats qu’on veut, si au niveau du greffe ça ne suit pas, ça ne va pas marcher”. Il y a un mois, c’était les greffiers et agents du tribunal qui avaient entamé une grève en ce sens.
“La semaine dernière, une audience s’est tenue dans un hall”
En parallèle des moyens humains, les avocats ont souhaité pointer du doigt les conditions de travail difficiles au sein du tribunal judiciaire depuis le cyclone. Les bâtiments ont été endommagés. Le 2e étage de la Bred qui est réservé au tribunal et qui compte le conseil des prud’hommes est désormais inutilisable. Dans un des bâtiments du tribunal judiciaire, seul le rez-de-chaussée est accessible. “La semaine dernière, une audience s’est tenue dans un hall”, s’indigne le bâtonnier. Au niveau de la chambre d’appel, les bureaux des magistrats sont également inaccessibles, des algecos sur le parking vont être installés temporairement comme alternative. Face à cette situation, il estime que c’est le moment de “mettre le coup d’accélérateur sur la cité judiciaire” évoquée depuis plusieurs années, un projet qui réunirait tous les tribunaux et les différents services.
En réponse au mouvement d’humeur, Sylvie Escrouzailles, la présidente du tribunal judiciaire, a noté que les avocats n’allaient pas défendre les prévenus ce jour, en indiquant que cela “les met dans des difficultés procédurales qui peuvent se rapporter sur d’autres audiences”. Elle a aussi souligné “être consciente des difficultés que connaît le barreau et ce tribunal et surtout depuis Chido.” Finalement, la séance a été suspendue, elle a ensuite repris pour décider si les prévenus qui devaient être jugés en comparution immédiate restaient en détention provisoire ou pas selon les cas.
Le bâtonnier et une délégation d’avocats se sont parallèlement entretenus avec la présidente du tribunal judiciaire et la direction des greffes. “Des réponses ont été apportées aux interrogations des avocats et des délais ont été fixés pour résoudre certaines problématiques”, souligne Yanis Souhaïli. Plutôt satisfaits de ces échanges, le barreau a mis fin à son mouvement d’humeur.