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Aux Seychelles, le ministre Thani soutient l’intégration de Mayotte au sein de la COI

Aux Seychelles, le ministre Thani soutient l’intégration de Mayotte au sein de la COI

Au terme d’une visite de trois jours aux Seychelles, le ministre délégué chargé de la Francophonie, Thani Mohamed-Soilihi, a défendu l’intégration de Mayotte au sein de la commission de l’Océan indien. Cette intégration se heurte à l’opposition des Comores, or chaque décision de l’institution doit être validée à l’unanimité par les autres membres. Une manifestation a d’ailleurs eu lieu ce mercredi à Moroni pour s’opposer à l’entrée du 101e département au sein de la COI. Le ministre a indiqué au média Outremers360 : “ Pour autant, la France ne baisse pas les bras” et a indiqué que le sujet sera mis sur la table lors du sommet qui a lieu la semaine prochaine à Madagascar. “ Et si ce n’est pas cette fois-ci, ça sera la fois prochaine. Nous allons maintenir, continuer nos efforts”, a-t-il précisé à nos confrères.

Ce mercredi, la 39e session ordinaire du Conseil des ministres de la COI s’est clôturée par la passation de présidence entre les Seychelles et l’Union des Comores. Le ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, SEM Mbae Mohamed, assurera désormais la présidence du Conseil ministériel pour une durée de douze mois. Cette responsabilité place les Comores au centre des enjeux de coopération régionale dans l’océan Indien.

Plus tôt dans la journée, les débats ont été marqués par une vive opposition du chef de la diplomatie comorienne à l’inscription d’une motion de la délégation française relative à l’intégration de Mayotte au sein de la COI. SEM Mbae Mohamed a catégoriquement rejeté toute discussion sur le sujet.

Emmanuel Macron revient à Mayotte ce lundi “pour engager le temps de la reconstruction”

Emmanuel Macron revient à Mayotte ce lundi “pour engager le temps de la reconstruction”

Emmanuel Macron se rendra à Mayotte lundi 21 avril dans le cadre du suivi de la reconstruction après Chido et tandis que le projet de loi de programmation pour le développement de l’archipel sera bientôt présenté en conseil des ministres.

Avant de participer au sommet de la Commission de l’Océan Indien qui se tient à Madagascar le 23 et 24 avril, le président de la République, Emmanuel Macron, se rend à Mayotte lundi avant de partir à La Réunion. Le président revient sur le territoire quatre mois après le passage du cyclone Chido. Quelques jours après la catastrophe, il était venu sur place. “Le président s’était engagé à revenir, il avait affirmé venir non seulement quand il y a l’événement mais aussi ensuite pour voir comment on répare Mayotte”, souligne l’Elysée.

Emmanuel Macron revient à Mayotte ce lundi “pour engager le temps de la reconstruction”
Venu à Mayotte les 19 et 20 décembre, après le passage du cyclone Chido, le président de la République Emmanuel Macron revient lundi matin à Mayotte.

Une visite qui a lieu alors que le gouvernement présentera prochainement la loi de programmation pour le développement de Mayotte. Une loi qui “va non seulement permettre de réparer ce qui a été cassé par le cyclone mais aussi de réparer la situation initiale. Nous ne sommes pas simplement sur l’idée que Mayotte doit être remise en état mais sur l’idée que Mayotte doit être plus belle qu’avant le cyclone”, précise l’Elysée.

Un retour pour engager le temps de la reconstruction

Au lendemain de Chido, le président avait indiqué “qu’il y avait un temps de l’urgence avec le retour de l’eau, des communications et des infrastructures élémentaires. Cette fois, il revient pour engager le temps de la reconstruction.” Ce voyage est l’occasion de voir comment “faire en sorte que les fractures et séquelles du territoire soient en voie de résorption”, poursuit l’Elysée.

Concernant l’intégration de Mayotte à la Commission de l’Océan Indien (COI), un conseiller de l’Elysée a affirmé la volonté du chef de l’Etat de “bâtir un avenir commun avec l’ensemble des territoires de l’espace régional”, mais aucune réponse claire n’a été apportée. L’entrée de Mayotte au sein de la COI requiert l’accord de chacun des membres à savoir Madagascar, l’île Maurice, les Seychelles et La Réunion et l’Union des Comores

Les élus de Mayotte demandent la construction de la piste longue en Petite-Terre

Les élus de Mayotte demandent la construction de la piste longue en Petite-Terre
Les élus demandent au gouvernement que la piste longue soit réalisée en Petite-Terre.

Ce jeudi, les élus du conseil départemental se sont retrouvés au conseil départemental pour une assemblée plénière d’urgence dans l’hémicycle Bamana, afin de se mettre d’accord sur le futur lieu de la piste longue.

“Les élus actent pour demander la construction de la piste longue en Petite-Terre.” Prononcée par le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni dans l’hémicycle Younoussa Bamana, à Mamoudzou, ce jeudi, cette phrase a permis de répondre à la demande du Collectif citoyen de Mayotte 2018, qui avait exigé que les élus prennent position sur le lieu de la future piste. Une assemblée plénière d’urgence a été organisée en ce sens. Un peu plus tôt ce mois-ci, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait confirmé aux élus le choix d’une piste longue à Bouyouni-M’tsangamouji.

En 2024, les études menées par la DGAC, maître d’ouvrage du projet, avaient en effet clairement privilégié l’option Bouyouni-M’tsangamouji, entrée dans la course en 2022. Les risques de submersion avec la montée des eaux induite par le dérèglement climatique et aggravés par la proximité du volcan sous-marin Fani Maore rend en effet l’option Petite-Terre caduque, selon les analyses. Mais pour les partisans de l’option de la piste convergente à Pamandzi, une promesse est une promesse : en 2019, le président de la République Emmanuel Macron avait promis une piste longue pour l’aéroport Marcel Henry.

“Tout le monde attend que les travaux commencent”

Une annonce qui a engendré plusieurs investissements en Petite-Terre, comme l’agrandissement de l’aérogare, le pôle aéronautique du lycée polyvalent ou encore l’hôtel Ibis. “Tout le monde attend que les travaux commencent. Les habitants du quartier de Pamandzi concernés ont déjà été décasés”, insiste ce jeudi Safina Soula, présidente du Collectif citoyen 2018 qui a fait irruption la semaine dernière en session plénière pour demander une prise de position des élus sur la piste longue, alors qu’ils étaient en train de rendre leur avis réservé sur la loi programme.

Les élus ont ainsi rendu un avis en ce sens. “On aimerait que la voix de tous les élus soient la même, pour que le gouvernement ne puisse pas dire que le dossier n’avance pas à cause des élus qui sont pas d’accord”, appuie Hélène Polozec, conseillère départementale du canton Mamoudzou 3, en direction de Ben Issa Ousseni, qui s’est engagé à ne pas changer de mot d’ordre.

“Un avis enfin unanime”

Pour Ali Omar, conseiller départemental du canton de Dzaoudzi, en charge des transports et de la transition écologique, cet avis vient clore un débat vieux de 30 ans. “On a donné un avis enfin unanime et conforme sur le lieu de cette piste longue”, se réjouit celui qui a toujours défendu l’option petite-terrienne. “Subitement, il y a deux ans, on nous sort une autre étude avec d’autres scientifiques qui contredisent la piste actuelle (à Pamandzi) en raison d’un problème environnemental, spécialement sur les dugongs. On sait que les dugongs qui étaient sur ce terrain là n’y sont plus”, argumente-t-il, ajoutant que la piste convergente à Pamandzi évite de “sacrifier plus de 500 ha à Bouyouni, alors qu’on a besoin d’arbres pour avoir de l’eau et préserver la nappe phréatique”.

Pour l’élu, le gouvernement doit désormais prendre en compte l’avis du département “qui a toujours été l’avis des Mahorais de maintenir cette piste longue en Petite-Terre.” Le ministère des Transports avait jugé en mai 2024, après analyse des résultats des études, qu’il ne serait “pas raisonnable” d’investir dans une piste longue à Pamandzi.

EDM et l’association des maires main dans la main pour faire évoluer le réseau électrique de Mayotte

EDM et l’association des maires main dans la main pour faire évoluer le réseau électrique de Mayotte
Les responsables techniques d’EDM ont récapitulé les actions de l’entreprise depuis Chido

Electricité de Mayotte (EDM) et l’association des maires ont convié ce jeudi les élus locaux et les directions des services territoriaux à un séminaire afin de faire le point sur la consolidation et la reconstruction du réseau électrique après le passage du cyclone Chido.

« Chido nous aura au moins appris à travailler ensemble, car nous ne pouvons rien faire sans vous », a déclaré Echat Magoma, la directrice territoriale d’Electricité de Mayotte (EDM), au cours du séminaire de ce jeudi 17 avril, au siège social d’EDM, à Kawéni. Réunissant les élus locaux, les directions des territoires et les principaux acteurs d’EDM, ce dernier a permis de faire le point sur la gestion de la crise post-Chido.

Deux phases : consolidation et reconstruction

Au cours du séminaire, les responsables d’EDM ont rappelé devant les élus les conséquences du passage du cyclone en décembre dernier. Il a lourdement endommagé les infrastructures électriques de l’île, engendrant un black-out total. Les agents d’EDM ont dû déconnecter totalement le réseau pour le relancer progressivement par ordre de priorité jusqu’à un rétablissement complet au 31 janvier 2025, objectif fixé par la préfecture et honoré par EDM. La phase de « consolidation » est toutefois encore en cours et celle de « reconstruction » ne débutera pas avant début 2026. Si la première phase a coûté un total de 30 millions d’euros, la seconde n’est pas encore chiffrée, mais estimée néanmoins à « quelques millions d’euros » par Raphaël Ruat, le directeur général d’EDM.

« La phase de consolidation consiste à remettre le réseau électrique dans l’état dans lequel il se trouvait avant Chido. Pour cela, nous sommes encore en train d’acheter du matériel, de passer des marchés et d’effectuer des réparations », a indiqué Philippe Grauliere, le chef de service Développement Patrimoine et Réseau. La phase de reconstruction consistera ensuite à faire évoluer le réseau afin de le rendre « résilient ». « Nous allons tout d’abord sécuriser des « points vitaux » au sein de chaque commune où l’électricité pourra être rétablie 1h seulement après le passage d’un cyclone », a poursuivi le chef de service. « Notre objectif est ensuite de terminer l’enfouissement des lignes haute tension. L’enfouissement protège certes des vents violents, mais nous devons encore réfléchir à une solution en cas de pluies diluviennes », a-t-il détaillé, afin de nuancer la croyance selon laquelle l’enfouissement serait « la solution magique ».

Pérenniser la collaboration entre EDM et les élus

La situation d’urgence engendrée par le passage du cyclone a contraint EDM et les élus, deux mondes habituellement séparés, à collaborer. Dans les premiers jours après le cyclone, EDM ne communiquait pas, engendrant la colère et l’incompréhension des élus. Puis, un groupe WhatsApp a été mis en place, permettant aux deux instances de communiquer et de collaborer pour le rétablissement du réseau le plus rapidement possible. Les élus doivent rendre des comptes à la population et EDM a besoin des élus pour leur signaler les priorités de leurs communes. « Cela n’a pas été sans mal, mais nous avons finalement réussi à travailler ensemble et je vous en remercie », s’est réjouie Echat Magoma.

Raphaël Ruat souhaite donc pérenniser cette collaboration afin qu’il y ait davantage de coordination sur le territoire. « Grâce à la mise en place des ambassadeurs EDM (NDLR : agents de l’entreprise devenus médiateurs entre les élus de leur propre commune et la direction d’EDM), nous avons pu établir les priorités des communes. Tout n’a pas été parfait, on a appris en marchant, mais nous devons utiliser ce que nous avons appris pendant la crise et pérenniser ce système », a déclaré le directeur général. Un avis partagé par Madi Madi Souf, le président de l’association des maires : « Nous avions déjà eu une réunion avec EDM en 2021 et je regrette que nous ne l’ayons pas reconduite les années suivantes », a-t-il déploré. « Chido nous a révélé les faiblesses de notre réseau électrique actuel et nous a rappelé l’importance de travailler main dans la main avec EDM », a-t-il conclu.

Petite-Terre : prolongation de l’appel à projets 2025 de la Cité Éducative

Petite-Terre : prolongation de l’appel à projets 2025 de la Cité Éducative

La Cité Éducative de Petite-Terre annonce la prolongation de son appel à projets 2025, désormais ouvert jusqu’au 31 mai 2025. Ce dispositif s’adresse aux structures œuvrant pour l’éducation, l’accompagnement et l’insertion des jeunes âgés de 0 à 25 ans résidant dans le quartier prioritaire de Petite-Terre. L’appel est accessible à toute personne morale de droit public ou privé, sans condition de localisation géographique, dès lors que les actions proposées bénéficient aux habitants du territoire concerné. Les projets devront s’inscrire dans l’un des axes prioritaires définis par la Cité Éducative : le renforcement du rôle de l’école, la promotion de la continuité éducative, ou encore l’accompagnement à l’insertion professionnelle des jeunes. Les candidatures doivent être déposées en ligne avant le 31 mai à minuit via la plateforme DAUPHIN, puis transmises à l’adresse cite.educ@ccpt.yt. Les projets seront examinés par un comité réunissant la Préfecture, le Rectorat de Mayotte et la Communauté de Communes de Petite-Terre.

La Vigie en Petite-Terre : reprise du chantier de désenclavement en mai

La Vigie en Petite-Terre : reprise du chantier de désenclavement en mai

La Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT) a confirmé la reprise des travaux de la voie de désenclavement du quartier prioritaire de La Vigie début mai 2025. Ce chantier, inscrit dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), avait été suspendu suite aux dégâts causés par le cyclone Chido. La phase initiale consistera en une remise en état des installations pendant environ trois mois, avant une livraison prévisionnelle du premier tronçon en septembre. L’entreprise Colas, en charge des travaux, a déjà procédé à un nettoyage de la zone, notamment en raison de dépôts sauvages et de déchets ménagers. Les autorités rappellent que le projet reste soumis à des contraintes logistiques importantes, en particulier en matière d’approvisionnement, en lien avec la pression sur les carrières locales et la congestion des transports depuis Grande-Terre.

L’association Art Terre Mayotte publie un nouveau livre

L’association Art Terre Mayotte publie un nouveau livre

L’association Art Terre Mayotte est ravie d’annoncer la prochaine sortie de la réédition de l’ouvrage Habitat mahorais – Fondations d’une politique insulaire de l’habitat. Un encadrement de la diffusion de l’ouvrage a été mis en place par la maison d’édition Gallimard.

Les pré-ventes sont disponibles uniquement à Mayotte et à La Réunion et ce jusqu’au 31 juillet. La diffusion de l’ouvrage en métropole se fera uniquement par Gallimard à partir de la 3ème semaine d’août 2025, au prix public.

Contact : art.terre.mayotte@gmail.com

Restriction du droit du sol à Mayotte, les groupes de gauches et écologistes saisissent le Conseil constitutionnel

Restriction du droit du sol à Mayotte, les groupes de gauches et écologistes saisissent le Conseil constitutionnel

Le 15 avril, les sénateurs des groupes socialiste, communiste et écologiste ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel à la suite de l’adoption relative au renforcement des conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte. « Nous dénonçons une rupture caractérisée du principe d’égalité ainsi que qu’une discrimination fondée sur l’origine nationale », écrivent-ils dans un communiqué.

« L’article unique de cette loi déroge aux règles générales d’acquisition de la nationalité française en instaurant pour le seul territoire de Mayotte un régime d’exception attentatoire aux principes républicains. En remettant en cause une nouvelle fois le droit du sol, ce texte porte atteinte au principe d’égalité devant la loi en instaurant une différenciation injustifiée et disproportionnée entre les enfants nés à Mayotte et ceux nés dans le reste du territoire national ». Ils poursuivent indiquant que « Ce texte sous-entend que l’attractivité du droit du sol tel qu’il s’applique à Mayotte est la seule cause des flux migratoires dont le territoire fait l’objet. Nous dénonçons cette approche qui en plus d’être erronée est un mépris total envers le 101e département français. »

Le FSU Mayotte rencontre le recteur suite à la grève de mardi

Le FSU Mayotte rencontre le recteur suite à la grève de mardi

Suite à la grève et au rassemblement organisé par la FSU Mayotte le 15 avril, une délégation a été reçue par le recteur. Sur la progression des salaires des équipes mobiles de sécurité académique (EMS), le rectorat a indiqué qu’il allait examiner la situation. Un point sur la prime de risque a également été abordé, au regard des conditions particulières de travail des EMS. “Le recteur parle comme piste de bonification indiciaire et il s’engage à porter cette question au niveau de l’administration centrale”, indique la FSU dans un courrier. Le syndicat a également demandé que les discussions soient reprises sur la hausse du taux de majoration des salaires comme la ministre de l’Education nationale s’y était engagée lors des précédentes rencontres avec le syndicat en janvier et février. “Le recteur nous indique que le prochain groupe de travail aurait lieu à Paris dans la semaine du 5 mai mais rien n’est arrêté pour l’instant”, écrit le syndicat. Le rectorat a également informé que la dernière mise en paiement de l’aide Chido était en cours. Enfin, le syndicat appelle à une mobilisation lors de la venue du président de la République, Emmanuel Macron, la semaine prochaine, afin de l’interpeller sur l’indexation.                                                        

« Des mères qui sont en même temps des adolescentes», à Chirongui ce lieu accueille les mamans mineures

« Des mères qui sont en même temps des adolescentes», à Chirongui ce lieu accueille les mamans mineures
Une vidéo souvenir à l'occasion des deux ans de la structure a été présentée.

Le lieu de vie et d’accueil de l’association Mlezi Maore à Chirongui a fêté ses deux ans ce mardi. Il héberge des jeunes filles en situation de grossesse précoce qui sont souvent rejetées par leur famille parce qu’elles sont enceintes.

A Chirongui, cette maison bleue typique des habitations mahoraises ne semble pas différente des autres. Pourtant, elle abrite l’un des deux lieux de vie et d’accueil (LVA) de l’association Mlezi Maore. « C’est un espace de vie où habitent des mamans mineures, soit elles y arrivent enceintes ou bien elles viennent avec leurs bébés », présente Djazatti Assani Moussa, coordinatrice des LVA et éducatrice spécialisée. Cet endroit porte bien son nom, de la vie il y en a à foison, en témoignent les pleurs et les rires des bébés qui résonnent dans la salle principale ce mardi, jour du deuxième anniversaire du LVA de Chirongui. Le premier a ouvert à Tsoundzou 2 en 2021. Ce mardi, des travailleurs sociaux, des membres de l’association et les mamans qui y habitent et celles qui y ont vécu se sont réunis pour l’occasion.

Le site de Chirongui accueille quatre jeunes femmes âgées de 14 à 18 ans. Elles y sont souvent hébergées en lien avec une histoire personnelle douloureuse. « La plupart d’entre elles sont mises dehors quand leur famille apprend la grossesse. En même temps, elles sont nombreuses à avoir subi des violences », raconte Stéphanie Pecquenard, la cheffe de service.

« Elles veulent vivre leur adolescence mais il y a leur rôle de parents qui les rappellent »

La mission des travailleurs sociaux est donc de les accompagner à la fois à devenir parent mais également au niveau administratif, une partie d’entre elles étant en situation irrégulière. Elles bénéficient aussi d’une aide au niveau scolaire pour préparer le bac et leur orientation professionnelle.  En parallèle, elles sont accompagnées sur leur « bagage émotionnel. Nous travaillons leur histoire, leur passé et leur futur avec leur enfant, d’où l’importance d’avoir un psychologue », souligne Djazatti Assani Moussa. Malheureusement, le poste de psychologue -qui intervient sur les deux LVA- n’est plus pourvu depuis plusieurs mois, l’association ne parvient pas à en recruter. Le suivi psychologique est néanmoins important pour ces jeunes femmes qui « sont mères mais en même temps des adolescentes. A la fois, elles veulent vivre leur adolescence mais il y a leur rôle de parent qui les rappelle».

« Aujourd’hui, je suis une autre personne »

Des jeunes mères auparavant suivies par le LVA ont témoigné comme Rachida Velosoa qui s’est mise sur son 31 pour l’événement. « Aujourd’hui, je suis une autre personne, quand je suis arrivée ici, j’avais besoin d’aide, je ne me sentais pas bien. J’avais du mal à accepter mon fils. Aujourd’hui, j’ai confiance en moi. La psychologue m’a beaucoup aidée. Je suis très reconnaissante d’avoir pu être accompagnée », évoque la jeune femme avec émotion. Désormais, la jeune fille de 18 ans qui a obtenu son bac vit avec son petit ami et son enfant. Elle entreprend des démarches pour être régularisée avec ce dernier.

A côté d’elle, Antourya, 15 ans,  a rejoint la structure en novembre 2024 avant d’accoucher il y a quelques mois. « Avant de venir ici, je me sentais stressée et isolée. Quand j’étais en sixième, j’ai été abandonnée par ma famille et j’ai subi de la maltraitance », relate l’adolescente qui porte un T-shirt avec l’inscription Strong as a woman.  Aujourd’hui la jeune fille retrouve une famille au sein du lieu de vie. « Ici c’est incroyable, on se fait des amies, on apprend à s’occuper de nos enfants », s’enthousiasme-t-elle. En 2022, près de 500 jeunes filles sont devenues mères avant 18 ans à Mayotte. L’île est le deuxième département français avec le plus de grossesses précoces après la Guyane.

A Mayotte, le Conseil d’architecture multiplie les visites sur le terrain depuis Chido

A Mayotte, le Conseil d’architecture multiplie les visites sur le terrain depuis Chido
A M’tsangamouji Mohamed Abdou* a pu bénéficier des visites conseil des architectes de la CAUE.

Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) organise régulièrement des visites-conseils sur le terrain. Objectif : accompagner les habitants dans la sécurisation et la reconstruction de leurs habitations, touchées par Chido.

« On vient faire un diagnostic pour voir ce qui ne fonctionne pas et s’assurer que les personnes ne se retrouvent pas en situation de danger », explique Maud Andrianarinosy, architecte-conseillère au sein du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE). Accompagnée de son collègue Vincent Milla, ce mercredi 16 avril, tous deux ont arpenté les rues de M’tsangamouji pour une mission bien particulière : diagnostiquer les problèmes structurels des habitations et accompagner les habitants dans leurs projets de reconstruction après Chido. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre des missions du CAUE, une association dédiée à la qualité de l’architecture et de l’environnement.

Des visites-conseils gratuites au cœur des villages

« Avant, on avait des permanences comme partout en France, mais ici les gens n’ont pas forcément les papiers, les droits à la construction. C’est donc plus pertinent de se rendre sur les sites », raconte Vincent Milla. Une à deux fois par semaine, il effectue des visites dans plusieurs villages à la rencontre des sinistrés du cyclone. Des visites-conseils gratuites, garanties par le CAUE. Ces interventions visent à assurer la mise en sécurité des bâtiments et à accompagner les sinistrés dans leurs projets de reconstruction.

En amont d’un projet de construction, d’agrandissement, ou de surélévation — il faut pouvoir se poser les bonnes questions. C’est le cas pour Mohamed Abdou*. Sa maison, sinistrée par le cyclone Chido, a été détruite. Il souhaite aménager un garage, en sortie de virage. Maud sort de son sac son carnet et griffonne alors quelques croquis en prenant en compte le nivellement, le voisinage, la circulation de l’air, etc. « Il y a parfois beaucoup de malfaçons qui posent des problèmes structurels qui peuvent devenir dangereux », avertit la spécialiste.

À M’tsangamouji, le lien a été effectué par la municipalité mais les architecte-conseil sont joignables via ce mail : conseil@caue976.fr ou par formulaire : https://caue976.fr/sensibilisation/

*Nom modifié

Natty Dread 974 en tournée solidaire « post-Chido » à Mayotte

Natty Dread 974 en tournée solidaire « post-Chido » à Mayotte
Natty Dread comporte plus de dix membres dont plusieurs issus de la famille Imira.

Le groupe de reggae roots réunionnais Natty Dread 974 se rendra à Mayotte du 24 au 27 avril prochain pour une tournée de quatre concerts. Impulsée à leur propre initiative afin de « redonner de la joie aux Mahorais » après Chido, cette tournée sera également l’occasion de mettre en avant des artistes locaux en première partie.

« Cette tournée est notre manière de contribuer à la reconstruction de Mayotte en apportant un peu de plaisir et d’espoir aux gens », déclare Jean-Marie Imira, l’un des deux fondateurs du groupe Natty Dread 974 avec son frère, Jean-Marc. Du 24 au 27 avril prochain, les artistes seront à Mayotte pour une tournée solidaire post-Chido. Cette décision leur tient d’autant plus à cœur que le groupe entretient des liens très forts avec l’île aux parfums, quasiment depuis leurs débuts il y a 32 ans. « C’est à Mayotte que s’est déroulé notre premier concert hors des frontières de La Réunion en 1997 et nous y avons joué six fois en tout », précise Jean-Marie Imira. Après dix ans d’absence (leur dernière tournée à Mayotte datant de 2014), Natty Dread 974…

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Un sit-in à Moroni contre la base navale annoncée à Mayotte

Un sit-in à Moroni contre la base navale annoncée à Mayotte

En dépit du communiqué de démenti publié par l’ambassade de France aux Comores, la société civile et des partis politiques ont organisé une manifestation ce mercredi contre l’installation d’une base navale militaire à Mayotte au cours de laquelle certains discours sont allés jusqu’à prôner la fermeture des ambassades.

L’Union des Comores s’apprête à célébrer les 50 ans d’indépendance d’ici trois mois. Beaucoup dressent un bilan plus que mitigé avec des problèmes criants qui perdurent. Une situation dont certains accusent l’ancienne puissance colonisatrice d’être en partie responsable. C’est du moins ce qui ressortait ce mercredi, lors du sit-in organisé dans la capitale, Moroni. Le but de la manifestation appelée par le Comité Maore, et soutenue par des forces politiques du pays est de dénoncer le projet d’installation d’une base navale militaire à Mayotte. Une annonce faite mi-mars, par l’actuel ministre des Outre-mer, Manuel Valls avant que ses proches essayent de démentir cette information. Mais visiblement, du côté de l’Union des Comores, ce n’est pas suffisant même si les autorités comoriennes à l’instar du chef de la diplomatie de l’Union ont déjà exprimé leur mécontentement. Ce mercredi matin, à la place de l’Indépendance, des gendarmes ont été déployés pour contenir tout débordement à un moment où les manifestations, surtout politiques, sont systématiquement interdites par le pouvoir en place. Empêchés de faire une marche, les manifestants ont dû se réunir devant l’ancien bâtiment qui a servi d’Assemblée Nationale, durant la période coloniale.

Rupture des accords économiques

La plupart des discours tenus à cette occasion s’inscrivaient sur la même ligne, notamment celle d’adopter une politique sévère envers Paris. L’ancien ministre des affaires étrangères qui a été élu député lors des dernières élections législatives, Ibrahim Ali Mzimba, ne s’est pas empêché de tirer à boulet rouge sur la France ainsi que sa présence à Mayotte. L’île est depuis 2011 devenue 101ème département français, mais les Comores n’arrêtent pas de réclamer son retour. « Notre amitié avec la France ne peut pas primer sur nos intérêts. Je préconise même de mettre une parenthèse à nos relations afin de trouver une solution pour la récupération de Mayotte. Il y a eu par exemple le cas de Maurice avec les îles Chagos« , a plaidé, l’avocat Mzimba qui préconise carrément la fermeture des deux ambassades tout en gardant seulement des consulats pour « libérer notre diplomatie après 50 ans d’indépendance« . Le parlementaire appelle les autorités à solliciter une consultation du peuple pour déterminer le comportement à adopter envers Paris et va jusqu’à demander le renoncement aux aides de la France et la rupture des accords économiques.  Ce sit-in intervient une semaine après une conférence de presse toujours des forces vives qui consistait à dire non au projet d’installation d’une base navale qui selon l’ambassade de France à Moroni, n’existe pas en réalité. « L’ambassade de France souhaite clarifier des informations non vérifiées qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux au sujet d’une nouvelle base militaire navale à Mayotte. Contrairement aux rumeurs, le gouvernement français n’a pas annoncé la construction d’une nouvelle base militaire navale à Mayotte. Ceci est une contre-vérité que nous démentons formellement« , a réagi, ce 16 avril, la chancellerie par voie de communiqué de presse.

Contre l’intégration de Mayotte à la COI

Une première réaction de la chancellerie depuis que le sujet s’est invité dans le débat public. Toutefois, ce projet de base navale ne constituait pas le seul thème de la mobilisation d’hier. Les manifestants ont également mis en garde contre l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’océan Indien (COI), dont le 5ème sommet des chefs d’État et de gouvernement s’ouvre, le 26 avril prochain à Antananarivo, la capitale Malgache. « On ne veut pas de cela au sein de la COI, ni de base sur le sol de Mayotte. La France n’a jamais été une amie de l’archipel des Comores même pendant la colonisation. Cette base navale militaire annoncée ne sert pas à développer l’île plutôt les intérêts de la France, notamment le pétrole découvert entre autres », a déclaré le président du Comité Maoré, le Docteur Mohamed Monjoin devant la foule.  Notons que dans une interview accordée le 23 mars à Flash Infos, le ministre de la francophonie, l’enfant de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, a rappelé que « Mayotte est la pierre à l’édifice qui manque à la commission de l’océan Indien« , le tout en assurant que c’est quelque chose qui tient à cœur au président Français, Emmanuel Macron, qui présidera le sommet. Dernier à prendre la parole, le secrétaire général du bureau exécutif du parti Juwa, Ahmed Hassane El-barwane a appelé toutes les forces politiques à mettre de côté leurs divergences pour « défendre cette cause » à l’origine de la mobilisation. Après celle-ci, un courrier a été remis au bureau des Nations Unies avec les mêmes revendications.

Remise des Permis Internet dans le Nord de Mayotte

Remise des Permis Internet dans le Nord de Mayotte

Le Rectorat de Mayotte organise la remise des diplômes du Permis Internet ce mercredi 16 avril, en collaboration avec la Gendarmerie de Mayotte, lors de deux événements dans la matinée à la médiathèque de Dzoumogné de 8h30 à 9h30 et au CCAS de Bandraboua de 10h à 12h. Cet événement est organisé par l’Inspection de Circonscription du 1er degré de Bandraboua, en partenariat avec la Mairie de Bandraboua. Il s’inscrit dans le cadre du programme national « Permis Internet », qui vise à sensibiliser les jeunes à une utilisation de l’Internet plus sûre, responsable et vigilante. Piloté par la Gendarmerie Nationale, ce programme a pour objectif de prévenir les dangers liés à une utilisation non maîtrisée du web.

Forum des Métiers et Formations du Tourisme à Mamoudzou

Forum des Métiers et Formations du Tourisme à Mamoudzou

L’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM) organise la 3ème édition du Forum des Métiers et Formations du Tourisme, qui se déroulera ce mercredi 16 avril, de 8h30 à 16h sur la Place de la République à Mamoudzou. Cet événement, organisé dans le cadre de la semaine nationale des métiers du tourisme, a pour ambition de réunir les acteurs clés du secteur, les jeunes en quête d’orientation, les demandeurs d’emploi et les professionnels en reconversion autour des nombreuses opportunités qu’offre le tourisme à Mayotte. Ce rendez-vous est également un moyen de valoriser l’importance de la relance du tourisme dans la reconstruction de Mayotte après le cyclone Chido.

C’est l’heure de déclarer ses revenus à Mayotte

C’est l’heure de déclarer ses revenus à Mayotte

La déclaration de revenus doit être faite par internet/smartphone au plus tard le jeudi 5 juin 2025 pour les contribuables de Mayotte. Pour la déclaration papier, elle doit être envoyée ou déposée dans la boîte à lettres du centre des finances publiques de Boboka à Mamoudzou au plus tard le mardi 20 mai 2025. Sous réserve de validation de votre déclaration par nos services et en fonction du canal utilisé pour déclarer, votre avis d’imposition sera disponible sur votre compte usager à compter d’une date comprise entre fin juillet et fin août 2025.

La déclaration doit être faite en priorité par internet.  Des services en ligne vous guident dans les différentes étapes, de la connexion jusqu’à la fin de votre démarche, ainsi que dans sur le site sécurisé « impots.gouv.frwww.impots.gouv.fr/pas-a-pas-des-services-en-ligne-des-particuliers

Si vous n’avez pas de connexion internet, il est encore possible de déclarer sous forme « papier ». Un examen systématique des déclarations déposées sous forme « papier » sera effectué par nos services. Il conviendra aux usagers de joindre à leurs déclarations l’ensemble des justificatifs. Tout dossier incomplet sera rejeté.

Pour tout renseignement : appeler le 0809 401 401 pour les questions d’ordre général, appeler le 02 69 61 81 10 choix 1 pour le service des impôts des particuliers (SIP), ou en ligne sur votre espace personnel sur « impôts.gouv » ou en effectuant votre demande sur l’espace-courriel du SIP de Mamoudzou : sip.mamoudzou@dgfip.finances.gouv.fr. Attention, les courriels doivent être explicites. Indiquer la nature de votre demande (RDV, création d’espace fiscal personnel, perte d’identifiant, réclamation fiscale…) et préciser vos noms, prénoms, date de naissance, numéro fiscal et numéro de téléphone personnel pour vous joindre. Toute réclamation contentieuse ou demande d’identifiants fiscaux nécessitera copie d’un justificatif d’identité (passeport / CI Europe / carte de séjour en cours de validité…/…).

Anchya Bamana veut créer une commission d’enquête sur les conséquences de Chido à Mayotte

Anchya Bamana veut créer une commission d’enquête sur les conséquences de Chido à Mayotte

La député Rassemblement National de la deuxième circonscription de Mayotte, Anchya Bamana, a déposé une proposition de résolution visant à la création d’une commission d’enquête sur les conséquences du cyclone Chido à Mayotte. Cette commission d’enquête aura pour objectifs, entre autres, d’évaluer l’ampleur des dégâts occasionnés par le cyclone, d’analyser les dispositifs de prévention et d’alerte mis en place avant le passage du cyclone et identifier les insuffisances, ou encore d’examiner la réactivité des services de l’Etat et des collectivités locales dans la gestion de la crise et la prise en charge des sinistrés. Une commission que la député juge nécessaire au regard de la situation grave, quatre mois après Chido.

Une ONG et le groupe GBH déploie une clinique mobile dans les quartiers isolés de Mayotte

Une ONG et le groupe GBH déploie une clinique mobile dans les quartiers isolés

Super Novae, ONG engagée dans les zones de crise, et le groupe Bernard Hayot (GBH), acteur économique ancré dans les territoires d’Outre-mer, unissent leurs forces pour renforcer l’accès aux soins des populations les plus vulnérables à Mayotte. Grâce à une clinique mobile déployée au cœur des quartiers les plus isolés, jusqu’à 2.500 personnes pourront bénéficier de consultations et de soins gratuits au cours du premier mois d’activité. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique collective encouragée par l’Agence Régionale de Santé.

La ressource en eau au cœur de la visite de la ministre de la Transition écologique à Mayotte

La ressource en eau au cœur de la visite de la ministre de la Transition écologique à Mayotte
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique

Pour son deuxième jour de visite, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s’est rendue sur différents points stratégiques pour couvrir la question de la ressource en eau.

Approvisionner Mayotte en eau “de manière structurelle”, c’est l’objectif affiché de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche en visite dans le département ce mardi. Avec une première étape à la retenue collinaire de Combani, Agnès Pannier-Runacher a notamment échangé avec le responsable de production à la SMAE, François Iemolini, qui redoute l’influence de Chido sur la ressource en eau, déjà insuffisante. Il craint les effets potentiels de la perte du couvert végétal, qui joue un rôle majeur dans l’infiltration de l’eau dans le sol pour nourrir les nappes. Il indique qu’avec la ressource actuelle, on a de quoi “tenir jusqu’en janvier”. Karl Morin, dirigeant de la SMAE, indique que pour l’instant “nos nappes sont à un très bon niveau” et que la retenue de Combani est “presque pleine”.

Il est davantage inquiet concernant les embâcles (obstruction de cours d’eau) après le cyclone qui a fait chuter de nombreux arbres. Si une rivière est obstruée, l’eau est déviée et se perd. Karl Morin insiste sur la nécessité de désobstruer les cours d’eau, même s’il s’agit d’un travail “titanesque”. Plus tard dans la journée, Agnès Pannier-Runacher a rappelé que 1,2 million d’euros et l’armée étaient mobilisés pour cette mission, comme elle a pu le constater lors d’une opération de désembaclage sur la rivière Ourovéni. Là plusieurs dizaine de militaires, dont la moitié de Mahorais pour avoir l’avantage de la connaissance du terrain, étaient, ce mardi, en train de détruire un barrage formé par les arbres.

“Anticiper un risque de sécheresse”

C’est en visitant l’usine de dessalement de Pamandzi, en Petite-Terre, que la ministre a souhaité rappeler l’engagement de l’État. “L’objectif c’est de continuer à dérouler le Plan eau Mayotte de manière accélérée”, indique-t-elle à la presse. Pour ce faire, elle est intervenue personnellement pour que les procédures environnementales soient traitées plus rapidement concernant les projets de troisième retenue collinaire et de deuxième usine de dessalement, à Ironi Bé. Pour cette dernière, la construction doit commencer en mai et s’achever en 2027, soit deux ans après ce qui avait été initialement prévu. “Nous serons précautionneux dans la gestion de l’eau parce qu’avec le dérèglement climatique il faut anticiper un risque de sécheresse”, affirme la ministre, qui ajoute qu’en parallèle de ces grands projets de construction, le travail se poursuit sur l’accès à l’eau atmosphérique, la réutilisation de l’eau pour des usages de type arrosage ou irrigation des cultures.

Une convention entre les Offices de l’Eau de Mayotte et de La Réunion

La ressource en eau au cœur de la visite de la ministre de la Transition écologique à Mayotte
Nadjayedine Sidi, président délégué de l’Office de l’Eau de Mayotte, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Gilles Hubert, président délégué de l’Office de l’Eau de La Réunion.

Au cours de la visite de la ministre de la Transition écologique à la retenue collinaire de Combani, l’Office de l’Eau de Mayotte et l’Office de l’Eau de La Réunion ont signé une convention, qui doit favoriser la coopération et l’échange des savoirs entre les deux instances qui assurent notamment le suivi de la ressource. Pour “répondre aux besoins des Mahorais dans cette crise de l’eau […], on se doit de multiplier les différentes actions”, insiste Nadjayedine Sidi, président délégué de l’office mahorais. “On va vous accompagner dans la mesure de nos possibilités. Cette convention nous fera gagner du temps”, Gilles Hubert, président délégué de l’office réunionnais. La ministre a salué cette avancée dans la coopération entre les deux offices, insistant sur l’importance de la solidarité et de la coopération pour veiller sur la ressource.

 

Une aide pour les pêcheurs

La ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, a profité de sa visite pour annoncer qu’un dispositif de la Commission européenne allait venir en soutien dans les prochains jours aux pêcheurs mahorais dont les embarcations ont été dévastées par Chido. Cette aide ne concernera que les pêcheurs dont l’activité est déclarée.

Climat : un premier radar dédié aux précipitations à Mayotte en 2027

Climat : un premier radar dédié aux précipitations à Mayotte en 2027
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, était en visite à Mayotte les 14 et 15 avril.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé la future installation d’un radar de contrôle de pluviométrie. Un outil qui doit permettre à Météo France d’améliorer ses prévisions en matière de précipitations.

Lors de sa visite ce mardi à Mayotte, la ministre de la Transition écologique a annoncé l’installation d’un radar de précipitations sur l’île pour 2027. “C’était le seul département, le seul dans toute la France qui n’était pas équipé”, insiste Agnès Pannier-Runacher lors d’un point presse. Si les travaux d’infrastructure commenceront en 2026, en Petite-Terre, la technologie doit être livrée au début de l’année 2027 et opérationnelle à la fin de la même année, selon le calendrier prévu. La ministre affirme que cela permettra à Météo France d’améliorer ses prévisions en matière de pluviométrie.

“Autant Météo France a une très grande qualité de prévision des cyclones, mais le niveau des précipitations était plus difficile à prévoir en l’absence de radar”, déclare la ministre, qui insiste sur la future amélioration des informations. Si avec le dérèglement climatique, Agnès Pannier-Runacher affirme que le nombre de cyclones devrait rester le même, les précipitations induites risquent d’être plus fortes et d’accroître leur impact sur le territoire, d’où l’importance d’avoir ce type de technologie pour mieux anticiper le risque cyclonique. En 2024, la commission d’enquête parlementaire sur les risques naturels dans les Outre-mer recommandait déjà l’installation de ce type de radar dans l’archipel.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes