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La cité scolaire de Bandrélé bloquée par les parents en colère

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Pas de cours, ce mercredi matin, à la cité scolaire de Bandrélé. Sous la pression des parents, celle-ci était fermée.

Les élèves des collège et lycée de Bandrélé n’ont pu se rendre dans leurs établissements, ce mercredi 8 février. Leurs parents ont manifesté pour réclamer davantage de sécurité aux abords de la cité scolaire, la sauvegarde des CAP existants et des sanitaires en meilleur état. Ce jeudi matin, l’établissement est à nouveau ouvert. 

C’était la pagaille devant la cité scolaire de Bandrélé, ce mercredi matin. Des parents d’élèves ont bloqué les lieux dans la matinée et provoquer l’annulation des cours. « Ils ont interdit aux bus scolaires de déposer les jeunes et de rentrer dans le parking de l’établissement », raconte une professeure. L’objet de leur courroux, trois points, la sécurité, l’état des bâtiments et l’offre de formations. Pour la première, la cité scolaire connaît des tensions villageoises comme il en existe partout sur l’île. Celles-ci ont été exacerbées depuis les décasages récents. La gendarmerie est d’ailleurs sollicitée « au moins une fois par semaine », nous a-t-on dit. Pour résoudre ce problème et mettre les élèves en sécurité, l’idée des parents est de laisser les bus allés jusqu’au pied de l’établissement et compter sur une plus grande présence des forces de l’ordre. Le chef d’escadron Laurent Seurin, commandant de la compagnie de gendarmerie départementale, a convenu « une plus grande présence dès demain matin, 5h. On va faire ça sans détricoter le système actuel de surveillance des établissements ». La police municipale de Bandrélé va être aussi mise à contribution pour sécuriser le hub pendant les deux heures qui séparent l’arrivée des premiers élèves et l’ouverture de la cite scolaire. 

Des CAP supprimés, d’autres prendront la suite

Concernant l’état des sanitaires, Pascal Lalanne dit être « tout à fait d’accord avec les parents d’élèves ». Le conseiller du recteur pour les établissements et la vie scolaire a rencontré les parents dans la matinée. S’il déplore que le moyen retenu soit le blocage de la cité scolaire, il s’est engagé sur la réalisation prochaine de travaux, « dès la fin de semaine prochaine », soit le début des vacances scolaires. « L’entreprise va rénover les sanitaires et en construire de nouvelles. » Le cadre du rectorat a demandé que des urinoirs soient d’ailleurs installés et a promis de revoir l’organisation de la maintenance et l’entretien avec l’établissement. Autre sujet qui inquiète les parents, la suppression prochaine de deux CAP (certificat d’aptitude professionnelle). L’un va disparaître au niveau national, tandis que le deuxième, le CAP Esthétique cosmétique parfumerie rejoint Kawéni où il fera partie d’un pôle dédié. « Les parents ont l’impression qu’on appauvrit l’offre à Bandrélé. Que tout est concentré sur Mamoudzou », analyse Pascal Lalanne. S’il y a bien deux suppressions, le rectorat mise sur la création d’un pôle des métiers liés à l’hygiène et l’environnement. Un CAP, qui intègrera ce pôle, devrait même ouvrir dès la rentrée prochaine, promet le conseiller, qui a accepté l’idée de faire un suivi avec les parents. 

La réunion, ainsi que les demandes satisfaites, ont ramené le calme et surtout les élèves en classe, ce jeudi.  

Des affrontements violents devant le lycée Bamana

La police a dû intervenir à plusieurs reprises devant le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ce mercredi matin. Les tensions entre les différents villages seraient à l’origine des affrontements. Un élève aurait été blessé à la tête avec une arme blanche, avant de réussir à se mettre à l’abri dans l’établissement. A midi, heure de sortie des classes le mercredi, la peur n’était pas retombée et un mouvement de foule des élèves lié à des jeunes qui voulaient en découdre a été observé par des témoins. D’après nos informations, sept interpellations ont eu lieu. 

En Petite-Terre, 900 enfants apprendront à nager gratuitement d’ici août

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L’école municipale de natation devrait bénéficier à 900 enfants d’ici le mois d’août.

Lancée en novembre dernier, l’école municipale de natation de la Petite-Terre apprend gratuitement aux enfants à nager et leur permet de passer leurs premiers certificats de natation. Des cours sont donnés tous les mercredis après-midi sur la plage du Faré. Nous y avons rencontré les apprentis nageurs, et leur encadrant, Alain Baron, à l’initiative du projet.

« Allez ! Le I… le A… la grenouille ! », déclame Alain Baron de sa voix tonitruante, mimant à ses jeunes élèves les gestes successifs à faire pour nager une brasse réussie. Dans l’eau, une poignée d’enfants, âgés de 7 à 11 ans, tente d’appliquer les consignes, armée de planches et de frites flottantes. Pendant une bonne heure, ce mercredi après-midi, ils mettent la tête sous l’eau, battent des pieds et avancent tant bien que mal successivement en crawl, en brasse et sur le dos. Difficile d’imaginer qu’il y a quelques semaines, la plupart d’entre eux avaient peur de l’eau.

Depuis le mois de novembre dernier, en Petite-Terre, une école municipale de natation accueille gratuitement les enfants désireux d’apprendre à nager. Les cours sont dispensés sur la plage du Faré, par Alain Baron, maître-nageur, et son adjoint Raoui Subra, tous les mercredis. Des stages intensifs sont proposés pendant les vacances.

Initié par le premier, le projet est porté par les deux municipalités de la Petite-Terre, via la l’intercommunalité (CCPT). « Je suis parti d’un constat simple : 13 % de réussite au « savoir-nager » (certificat d’aisance nautique passé par les classes de 6ème et mis en place par l’Éducation nationale en 2015, NDLR) à Mayotte. Pour moi, c’est aberrant d’être entouré d’eau et de ne pas savoir nager ! », estime-t-il, prévoyant d’instruire 900 enfants d’ici la fin du mois d’août. « C’est d’abord une question de sécurité ! » En France, les noyades sont la deuxième cause de mortalité des jeunes enfants, rapporte l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

« Une peur de l’eau ancestrale »

« Pour inciter à savoir nager, il faut casser les tabous, car la peur de l’eau est ancestrale ici. On travaille dessus avec les enfants, mais aussi avec les parents. On essaie de leur donner confiance petit à petit », explique le maître-nageur, tout en exerçant le petit groupe. La jeune Laila, 11 ans, reconnaît être arrivée avec de beaucoup d’appréhension. « Mais j’ai vraiment bien progressé », admet-elle, sous l’œil approbateur de l’encadrant. « Maintenant, j’aimerais continuer la natation en club ».

« Soyons honnêtes, l’objectif in fine, c’est de récupérer ces jeunes dans les clubs », abonde le fondateur de cette école, qui y voit un socle de base pour favoriser la structuration de la filière de la natation sur l’île, et un vecteur d’emploi. « Familiariser les enfants avec l’eau dès le plus jeune âge, c’est se donner toutes les chances de former, par la suite, des surveillants de baignade ou des maîtres-nageurs mahorais ! », argue-t-il, plaidant pour une prise de conscience de la problématique par les élus locaux.

Après une bonne heure d’exercices pratiques, la voix d’Alain résonne à nouveau « Allez, tout le monde dehors, c’est terminé pour aujourd’hui ! ». « Oh nooon ! Déjà !? », rouspète le petit groupe, qui serait volontiers resté barboter un peu plus longuement.

 

Catégorie Sportive de l’année

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Rachma Azihar – 19 ans – Football

Club Unicornis Passamaïnty

 

À 19 ans seulement, Rachma Azihar porte l’équipe première féminine du Club Unicornis de Passamaïnty. La milieu défensive, qui a connu la montée en première division féminine et qui a terminé vice-championne de Mayotte 2022, a été élue meilleure joueuse de la finale de la coupe de Mayotte féminine face au FC M’tsapéré. « J’ai retenu plusieurs leçons cette saison, dont une : j’ai beaucoup gagné en football que ce soit avec les équipes jeunes ou seniors, mais on ne peut pas toujours être le meilleur, et qu’il faut rester motivé pour relever les nouveaux défis. » Rachma Azihar brille aussi bien en club qu’en équipe de Mayotte. Sélectionné pour le tournoi de l’Union des fédérations de football de l’océan Indien U17 en 2019 à Maurice, sélectionnée plus récemment pour les interligues, celle qui est aussi éducatrice des U9 et U11 du CUP est membre de la présélection pour les Jeux des îles 2023.

Claudia Makundi – 32 ans – Rugby

Racing Club Mamoudzou/Rugby Club Petite-Terre

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Claudia Makundi est arrivée en 2021 à Mayotte avec un gros bagage rugbystique, elle qui a longtemps évolué en deuxième division nationale (Fédérale 2) de rugby à XV féminin. Elle est aujourd’hui la capitaine de l’Entente RCM-RCPT à VII. « Avant de venir, je m’étais renseignée sur le rugby féminin mahorais, je n’entendais parler que du Despérados. Puis en arrivant, j’ai eu la confirmation que c’était le club le plus structuré dans le domaine, avec de nombreuses joueuses, et qui gagnait déjà. Tout était en place. J’ai préféré relever le Challenge du RCM, où tout restait à faire. » Femme de défis, Claudia Makundi a été l’une des pièces maitresses de la métamorphose de la section féminine du RCM-RCPT qui, en 2022, a atteint la finale du championnat de rugby à VII. Présélectionnée pour les Jeux des îles 2023, la trentenaire espère être la prochaine capitaine à soulever le bouclier du champion de Mayotte de rugby féminin à VII.

 

Mélanie Jebdi – 27 ans – Basket-Ball

Fuz’ellipse Cavani

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Les Cavaniennes de Fuz’ellipse se sont démarquées en 2022 en remportant la coupe de Mayotte et la coupe régionale de France, et ont démontré qu’elles demeuraient parmi les meilleures équipes féminines de l’île. Les coéquipières de Mélanie Jebdi sont même passés proche d’un triplé, stoppées dans leur élan par le BCM en finale du championnat. Leader technique, très à l’aise entre autres aux shoots à trois points, l’ailière a largement contribué à la réussite du Fuz’ellipse. « Les oppositions étaient très relevées et il a fallu parfois mobiliser, booster mes coéquipières : c’est un rôle que j’aime porter. Au final, nous avons réalisé de grands matchs, qui nous ont permis de remporter ces titres. » La capitaine de Fuz’ellipse est en parallèle membre de la présélection de Mayotte pour les prochains Jeux des îles, avec laquelle elle a entamé la préparation, notamment du côté de Gravelines, en décembre dernier.

 

Nasra Ibrahima – 22 ans – Basket-Ball

Basket Club M’tsapéré

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Championne de Mayotte 2022 avec le BC M’tsapéré, Nasra Ibrahima a été de ces joueuses ayant marqué la finale féminine de leur emprunte. Contre les Cavaniennes de Fuz’ellipse lors du match d’appui à Cavani, la Diablesse rouge a été l’auteur de quelques tirs bien sentis. Elle a surtout excellé aux rebonds, ne laissant que très peu d’occasions aux cavaniennes de rivaliser dans le domaine durant cette rencontre décisive : celle qui allait offrir le sacre aux M’tsapéroises. Tout n’a pourtant pas été si rose. « Le groupe n’était pas à 100%. Il y avait des blessées, moi la première. Mais on y est allé avec les crocs, avec l’envie d’aller chercher le titre chez elles. » Nasra Ibrahima et ses partenaires ont remporté par la suite la supercoupe de Mayotte, en ouverture de la saison 2021/2022. Une année couronnée de succès pour la basketteuse, et enrichie par une présélection en équipe de Mayotte pour les Jeux des Îles de l’océan Indien 2023.

 

Fidélicia Valérie Ravololonirina – 25 ans – Handball

Handball Club Sélect 976

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Internationale malgache, Fidélicia Valérie Ravololonirina sera l’une des attractions du handball féminin aux Jeux des Îles de l’océan Indien 2023, qu’elle disputera à domicile. En attendant, la demi-centre – capable d’évoluer sur toute la base arrière – fait les beaux jours du HC Sélect 976 avec qui elle a quasiment tout gagné en 2022. Le club, qui débarque dans le paysage du handball féminin mahorais, rencontre une ascension fulgurante. Il dispute en 2022/2023 sa toute première saison en première division, après son titre de champion de Mayotte Excellence (deuxième division mahoraise). Vainqueur de la coupe de la Ligue, Fidélicia espérait réaliser le triplé en remportant la coupe de Mayotte. Ses partenaires et elle ont été à la hauteur de la finale, perdu d’un but face à l’ASC Tsingoni, dans les derniers instants de la partie. « Pour une équipe qui venait de la deuxième division face aux championnes de Mayotte, on a fait bien plus que tenir tête. Ça s’est joué à rien du tout. Nous sommes quand même très contentes de notre saison. »

Vous pouvez voter et retrouver l’ensemble des catégories et des portraits sur le site sportif.yt. Attention, les votes seront clos ce dimanche 12 février !

L’ancien ministre Pierre-André Périssol, cet « Ami de Mayotte »

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Ancien ministre du logement, Pierre-André Périssol (à droite) est maire de Moulins, une ville du centre de la France où vivent de nombreux Mahorais. Il a donc été reçu avec les honneurs à Mamoudzou, ce mercredi, par le premier adjoint au maire, Dhinouraini M'Colo Mainti (à gauche).

La ville de Mamoudzou a réservé, ce mercredi matin, un accueil chaleureux à Pierre-André Périssol, le maire de Moulins. Pour les services exceptionnels qu’il rend à la communauté mahoraise dans sa ville et les facilités d’insertion dans l’Allier, il a été élevé au rang des « Amis de Mayotte ».

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Avec son soutien, plusieurs manifestations culturelles mahoraises sont nées dans sa ville.

C’est en grand ami de la ville, mais aussi de toute l’île de Mayotte, que le maire de Moulins (Allier), Pierre-André Périssol, a été reçu avec tous les honneurs à l’hôtel de ville de Mamoudzou, ce mercredi. En l’absence du maire Ambdilwahedou Soumaïla, c’est son premier adjoint, Dhinouraine M’Colo Mainti, qui s’est chargé d’accueillir cet invité exceptionnel. En effet, Pierre-André Périssol est un ancien ministre du gouvernement d’Alain Juppé, ancien député à l’Assemblée nationale, ancien conseiller municipal de Paris et ancien président de l’Agence française de développement (AFD). Comme l’a rappelé son hôte, son nom est définitivement associé à « l’amendement Périssol » qui a autorisé les abattements fiscaux destinés à favoriser l’investissement dans les constructions de logements neufs en France. Mais ce qui lui vaut cet accueil chaleureux à Mayotte où il est arrivé dimanche (pour repartir ce jeudi), c’est la qualité de l’accueil qu’il réserve à la communauté mahoraise installée dans sa ville. Et ce, depuis de très nombreuses années. Une action que les élus du chef-lieu de notre île tenaient solennellement à saluer à travers cette visite qualifiée de source d’opportunités pour les deux parties.

La communauté mahoraise étant très présente dans l’Allier, plusieurs Mahorais qui ont ou résident encore à Moulins ont fait le déplacement dans les locaux de la mairie de Mamoudzou pour témoigner des actions conduites. Il a été mis en exergue la mise à disposition d’une salle en 2015 (inaugurée par les sénateurs Tani Mohamed Soilihi et Mohamed Soilihi dit « Ladjo ») pour accueillir toutes sortes de manifestations aux couleurs de notre île.

« Les Mahorais apportent de la lumière, des couleurs, de la vie »

Pour sa part, l’ancien ministre a expliqué dans son intervention qu’une ville « est comme une forêt contenant différentes espèces d’arbres dont chacun possède ses propres racines bien qu’ils regardent tous dans la même direction ». Par cette métaphore, il a voulu expliquer à ses amis mahorais que pour vivre ensemble, il importe grandement de se connaître. En apprenant l’existence d’une communauté mahoraise dans sa ville, c’est d’ailleurs lui qui est allé à leur rencontre pour connaître les difficultés auxquelles elle était confrontée. « Les Mahorais ne s’imposent pas pour demander quelque chose. Ils apportent de la lumière, des couleurs, de la vie. Il m’a fallu les connaître pour qu’ils se fassent connaître », souligne-t-il. Ainsi, en allant vers eux, le maire de Moulins les a incité à structurer en association « Mayotte Moulinois ». Une structure a facilité leur intégration dans la ville aux moyens de diverses activités culturelles, notamment le carnaval annuel avec une reconstitution de la barge sur un char, la légendaire course de pneus indissociable de l’image de notre île, ou encore une journée de la femme. En retour, Pierre-André Périssol a d’ailleurs été invité officiellement à participer à la course de pneus de la ville de Mamoudzou prévue pour le 24 juillet 2023.

Honnête, l’ancien ministre a reconnu l’existence dans sa commune de problème de délinquance juvénile liée à la communauté mahoraise. Mais il compte, comme son homologue de Mamoudzou, sur la mise en place prochaine d’un partenariat officiel entre les deux localités pour échanger leurs expériences en la matière et trouver ensemble des solutions adaptées à cette situation. « Votre visite à Mamoudzou est une source d’opportunités afin de poursuivre le développement de notre ouverture entre territoires. Ensemble, bâtissons de nouveaux ponts entre nos populations, nos cultures », a souhaité Dhinouraini M’Colo Mainti, en s’adressant à son visiteur.

Salime Mdéré : « les Ateliers nous ont permis d’avoir un regard nouveau »

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Les douze participants, architectes ou urbanistes, ont sillonné le territoire mahorais pour dégager des pistes de développement. Ce mardi 31 janvier, ils rencontraient des élus du conseil départemental et des représentants de la préfecture de Mayotte pour en apprendre davantage sur la politique locale.

Les Ateliers internationaux de maîtrise d’œuvre urbaine avaient lieu du 29 janvier au 7 février pour « définir un avenir souhaitable pour Mayotte ». A l’issue de dix jours d’ateliers, Salime Mdéré, vice-président en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier au sein du conseil départemental, dresse un bilan de l’événement.

F.I. : Quel bilan pouvez-vous tirer de ces ateliers de maîtrise d’œuvre urbaine ?

Salime Mdéré : Nous avons accueilli des profils variés, d’origines géographiques différentes. Les douze participants sont venus de huit pays différents : d’Argentine, du Brésil, du Cameroun, d’Espagne, d’Italie ou encore d’Haïti.

Cela nous a permis d’avoir un regard nouveau pour appréhender les principales problématiques qui se posent sur notre territoire. Avec pour objectif d’impulser un développement urbain innovant, créatif, pertinent, intégrant le court, mais aussi le moyen et le long terme.

F.I. : Le but de ces ateliers était de créer les conditions pour aller vers un avenir souhaitable pour Mayotte, quelles priorités ont été définies ?

S.M. : Mayotte est définie comme l’île des possibles. Il s’agit de donner envie d’agir, de créer de nouvelles opportunités en permettant d’explorer les ressources parfois cachées et peu visibles. Une des propositions s’appuie sur la valorisation d’atouts majeurs du territoire que sont la jeunesse et l’environnement et quatre grands principes. La structuration des portes d’entrées maritimes pour ouvrir Mayotte sur son lagon, le développement de filières à forte valeur ajoutée économique et créatrices d’emplois, l’accompagnement de la production d’un habitat, à la mahoraise, et la création de nouvelles alternatives pour la mobilité.

F.I. : Est-ce qu’il y a des actions concrètes concernant l’environnement ?

S.M. : Notre plan de mandature 2021-2028 vise à protéger notre territoire pour nos enfants et à promouvoir l’excellence environnementale. La question de l’apaisement des mobilités est, sans surprise, au cœur des propositions que nous allons creuser plus encore.

F.I. : Quelles pistes ont été évoquées en matière d’urbanisme ? 

S.M. : Les conclusions présentées et défendues par chacun des deux groupes, vous nous servir comme des éléments de base de réflexion à la disposition des décideurs politiques. Il est difficile d’isoler un domaine comme l’urbanisme plutôt qu’un autre. Tout est lié.

Mais le développement urbain et social ne pourra être durable que par la mobilisation, et donc l’accès aux aides et à la formation, des parties prenantes des projets. C’est une piste qui mérite, parmi d’autres, d’être creusée.

Une expulsion du territoire français vers Mayotte

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L’histoire est racontée par le Canard enchaîné de ce mercredi 8 février. Une Comorienne en situation irrégulière a été interpellée en région parisienne et placée dans le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). De là, la préfecture de police a adressé à la migrante une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) en lui demandant de rejoindre Mayotte, pourtant 101e département français. « L’intéressée sera reconduite à destination du pays qui lui a délivré un titre de voyage en cours de validité », précise même l’avis que le journal satirique a réussi à se procurer. Dans les faits, la femme n’a pas rejoint Mayotte comme il lui était demandé, le tribunal administratif ayant pris la décision de la libérer.

Un nouveau service de proximité dans le Nord

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La fédération Familles rurales de Mayotte inaugure cette semaine « Rur@linettes », un dispositif d’accompagnement administratif labellisé « France Services ». Une cérémonie est prévue, ce jeudi 9 février, à 8h, à la mairie de Bandraboua

Un « grand job-dating du Nord » organisé le 17 février

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L’association Mayotte Entraide Etudiants (M2E) lance sa première édition du « grand job-dating du Nord », le vendredi 17 février, dans les locaux de la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte à Bouyouni. L’objectif : « permettre à notre vivier de jeunes diplômés qui sont sur ou hors du territoire de rencontrer les employeurs pour leur recherche d’emploi, alternance, formation et stage », renseigne le communiqué. Au programme : deux séances de job-dating (en présentiel et en visioconférence), débats et questions-réponses sur les thèmes de l’emploi et de l’entreprenariat et séances de coaching pour les porteurs de projets. Pour plus de renseignements, rapprochez-vous de l’association M2E par mail (insertionm2e@gmail.com) ou téléphone (06.39.55.79.66).

Un conte pour enfant écrit par des élèves de Chirongui

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Les élèves de 1ère Bac professionnelle Aménagement et Finition du Bâtiment (AFB) de la SEP du lycée Tani-Malandi de Chirongui ont écrit un livre pour enfant « À Mayotte, Ben, l’enfant des vents » – « Maore, Ben, mwana wa zi pebvo ». Il s’agit d’un conte bilingue écrit en français et en shimaoré édité à 1.000 exemplaires. Ce dernier est né de la créativité et du travail de deux classes de première. Il rend hommage à la beauté de Mayotte et à sa fabuleuse nature qu’il faut préserver. La traduction en shimaoré a été réalisée par les élèves avec la précieuse collaboration de Rastami Spelo, le président de l’association Shimé. Le livre est disponible en vente dans les librairies de Mayotte et à la boutique du Jardin Maoré à N’Gouja à partir de ce mercredi 8 février. Ce vendredi 10 février, dans le cadre de la journée portes ouvertes de la SEP de leur lycée, les « élèves auteurs » liront quelques extraits dudit conte aux collégiens et aux visiteurs.

La Guadeloupéenne Axelle Saint-Cirel, nouvelle Voix des Outre-mer

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Les jeunes Antone Boinali et Lollia Allaoui n’ont pas remporté de prix, lors du concours de la Voix des Outre-mer, ce samedi, à l’Opéra Bastille à Paris. Les Mahorais avaient face à eux un jury prestigieux incluant Richard Martet, le directeur d’Opéra Magazine et président du jury, Alexander Neef, directeur de l’Opéra de Paris, ou encore Jean-Philippe Thiellay, président du Centre national de la musique. Ils ont récompensé pour cette cinquième édition, la Guadeloupéenne Axelle Saint-Cirel. Le prix Jeune talent est allé, lui, à Axelle Rascar Moutoussamy, originaire de Martinique.

Des ressortissants congolais expulsés de Mayotte le 1er février

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Un mémorandum d’entente diplomatique entre la France et la République démocratique du Congo (RDC) a été signé en avril 2022. Il permet la facilitation des démarches permettant d’obtenir les documents nécessaires à la mise en œuvre des éloignements vers leur pays d’origine. Le 27 janvier 2023, trois ressortissants de la RDC déboutés du droit d’asile et qui se sont maintenus irrégulièrement dans le département ont été intégrés au centre de rétention administrative de Mayotte. Conformément à l’accord diplomatique les laissez-passer consulaires ont été sollicités et délivrés dans des délais très courts. Une mission a été organisée par le service territorial de la police aux frontières (PAF), en utilisant l’aéroport de Nairobi, conformément aux accords verbaux conclus en décembre 2022 avec les autorités kényanes.

Le 1er février 2023, dix escorteurs du STPAF de Mayotte reconduisaient les trois ressortissants congolais par un vol commercial de la Kenyan Airways, au départ de Dzaoudzi vers Nairobi. Tôt le lendemain, les trois étrangers en situation irrégulière embarquaient à bord d’un vol commercial de la même compagnie vers Kinshasa. « Les services de l’immigration du Kenya ont apporté un précieux support à la police aux frontières françaises lors du transit à Nairobi. Ces accords ont permis d’effectuer une mission d’éloignement « semi-escortée » d’une grande efficience : temps de trajet plus courts, mobilisation des policiers hors territoire moins importante, fréquence régulière des vols. Par ailleurs, cette plateforme de Nairobi se révélera à l’avenir très intéressante pour les éloignements vers les pays d’Afrique des Grands Lacs, régions dont sont originaires la grande majorité des demandeurs d’asile africains à Mayotte », fait remarquer la préfecture de Mayotte.

« Toutes les personnes définitivement déboutées du droit d’asile n’ont pas vocation à se maintenir dans le département de Mayotte. Elles peuvent solliciter auprès de l’antenne de l’OFII une assistance pour être accompagnée vers leur pays d’origine », ajoutent les services de l’État.

Les contractuels en grève au lycée de Sada

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« Les contractuels enseignants à Mayotte ne cotise pas ou peu pour leur retraite à Mayotte, malgré le fait que ce soit un département français », s’agace Habla Ali, le co-secrétaire académique du syndicat de l’enseignement professionnel SNUEP-FSU. Ce mardi 7 février, dans le cadre du mouvement national contre la réforme des retraites, le syndicat a lancé un mouvement complémentaire pour défendre les droits des contractuels à Mayotte. Une cinquantaine d’enseignants se sont ainsi réunis devant le lycée de Sada. « De nombreux collègues du lycée sont là depuis dix ans. Nous voulons que les lignes bougent avant le 26 mars, date à laquelle la nouvelle réforme sera votée », complète le représentant syndical. Pour la SNUEP-FSU, l’objectif est également que les contractuels puissent racheter les années déjà écoulées. « Nous souhaitons que la cotisation soit rétroactive. »

Avant le bac, l’inquiétude grandit pour ceux n’ayant pas de papiers français

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Les lycéens n’ayant pas de papiers français se retrouvent souvent en difficulté dans la poursuite de leurs études.

Un groupe d’une soixantaine de lycéens et d’étudiants issus de plusieurs établissements de Mayotte ont manifesté devant les locaux de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse), à Kawéni, ce mardi matin. Ils dénoncent des problèmes de régularisation de leur situation au moment de poursuivre leurs études.

Ils étaient déjà là il y a quelques semaines encore. Ce mardi matin, vers 8 h, environ soixante lycéens accompagnés de quelques professeurs se sont donné rendez-vous à Kawéni, pas très loin du tribunal judiciaire. Ils ont voulu se faire entendre pour dénoncer une situation qui touche nombre de bacheliers sur l’île, l’impossibilité de poursuivre leurs études en raison de leur situation administrative. En effet, même si l’offre de formations se développe à Mayotte, elle reste encore insuffisante ou pas assez diverse pour des néo-bacheliers obligés d’aller à La Réunion ou en métropole. Le problème devient encore plus complexe pour les élèves qui n’ont pas de papiers français et n’ont pas l’autorisation avec une carte de séjour de quitter le territoire mahorais. De nombreux étudiants, malgré des écoles qui les acceptent, se retrouvent ainsi bloqués.

Des jeunes interpellés en amont

La tension est montée d’un cran quand les jeunes ont appris que des camarades sans titre de séjour sur eux et dont certains mineurs ont été interpellés en amont de la manifestation pourtant déclarée. Les élèves ont réclamé leur libération et demandé qu’aucune nouvelle interpellation n’ait lieu à la fin de la manifestation. Si la police leur bloquait d’abord le passage vers le tribunal et la rocade, une délégation de deux manifestants était autorisée à rencontrer la présidente du tribunal judiciaire, Catherine Vannier, au cours de la matinée. « Elle nous a dit qu’elle ne pouvait rien faire, qu’il fallait qu’on trouve un avocat », raconte en milieu de matinée, Aziz, étudiant en BTS au lycée Younoussa-Bamana. Un drapeau tricolore entre les mains, il a mené ensuite le cortège sur la route nationale pour rejoindre celui de la manifestation contre la réforme des retraites.

L’escroquerie aux billets d’avion profitait aux policiers

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L’absence de pièces envoyées par la compagnie aérienne Air Austral n’a pas permis de « caractériser » suffisamment l’escroquerie.

Quatre hommes ont été relaxés, ce mardi midi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Si les témoignages et les écoutes téléphoniques ont montré qu’un réseau existait bel et bien pour obtenir frauduleusement des réservations de vols aériens, le manque de preuves matérielles fournies par Air Austral a souri aux prévenus dont l’un était policier à Mayotte.

Le système bien rodé a profité à plusieurs policiers sur l’île et leurs familles pendant quelques années. Ce mardi midi, quatre hommes étaient jugés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Deux étaient présents. L’un était policier à Mamoudzou, un autre est banquier. Un troisième est entendu depuis la prison de Draguignan, tandis que le quatrième ne s’est tout simplement pas présenté. Ils sont tous les quatre impliqués dans un réseau d’achats de billets d’avion à partir de « cartes bancaires volées » ou de numéros récupérés « sur le darkweb ». Le premier, qui est dorénavant en région parisienne, faisait profiter ses collègues ou des agents administratifs (au moins une dizaine) de billets « à prix cassés ». Alors qu’il dit avoir fait cela pour « rendre service », il se fait reprendre par Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. « Vous touchiez 20% de commission, je n’appelle pas ça rendre service », précise-t-elle. D’« au moins 2019 » à décembre 2021, les réservations à moitié prix, il les demandait à un homme d’origine camerounaise aujourd’hui incarcéré à Draguignan (Var). Celui-ci dit n’être qu’« un intermédiaire », mais admet le caractère frauduleux du système. Selon la représentante du ministère public, Delphine Mousny, il serait davantage « la tête du réseau ». Quant à l’employé d’American express, son rôle était d’encaisser l’argent des chèques que lui donnait le policier. La somme de 4.300 euros a ainsi transité par son compte. « Je n’ai jamais gagné d’argent et je n’ai jamais voyagé sur Air Austral », se défend cet homme à la carrure imposante. Air Austral peut-être pas, mais le mystère demeure pour ses voyages en Colombie ou en Roumanie. Est-ce que le système a pu s’appliquer à d’autres compagnies ? « On peut tout à fait acheter des billets à moitié prix sur des sites proposant des réductions », a plaidé son avocat.

La partie civile pas représentée

La partie civile et victime du réseau, la compagnie aérienne Air Austral, a brillé par son absence. Pire, les pièces fournies durant l’enquête ont été loin d’aider les juges. L’annexe 1 est une liste de tous les impayés d’Air Austral sur la période concernée, soit 280.000 euros. Impossible de savoir pour les policiers et le tribunal qui a pu se servir des nombreux numéros de cartes bancaires. Une autre annexe devait détailler les billets d’avion concernant l’affaire. Problème, ni le tribunal ni les avocats n’ont reçu le moindre document. Les témoignages des policiers bénéficiaires, les aveux des personnes concernées et même les écoutes téléphoniques ont beau révélé le système, dans une affaire d’escroquerie, il est impératif de savoir quelles sommes ont été subtilisées. Le tribunal correctionnel a donc décidé la relaxe pour les quatre prévenus, ne pouvant « caractériser » précisément les faits.

Le Parquet, qui avait plaidé trois ans de prison pour celui déjà incarcéré et deux ans de prison avec sursis pour ceux présents à l’audience, peut toujours faire appel. « Je vais y réfléchir », reconnaît Delphine Mousny.

Quatre ans de prison pour avoir dépouillé un groupe qui faisait un voulé

Trois prisonniers ont été extraits de la prison de Majicavo, ce mardi matin, pour une affaire datant du samedi 5 mai 2018. Ce jour-là, quatre amis, trois hommes et une femme enceinte, ont été attaqués alors qu’ils faisaient un voulé sur une petite plage à proximité de la pointe de Kani-Kéli. Au moins neuf ou dix personnes armées de couteaux, bâtons et machettes ont entouré le groupe qui avait pourtant l’habitude de se rendre sur cette plage. Portables, montres, parfums et clés de voitures ont été emportés sous la menace par les jeunes hommes dont quatre étaient sur le banc des prévenus, ce mardi matin. L’un d’eux a même frappé l’une des victimes à la tête avec le manche d’une machette. Originaires de Comores, ils reconnaissent les faits, mais les minimisent. Ce qui a le don d’agacer la présidente du tribunal correctionnel. « Je ne sais pas combien on était », raconte le chef. « C’est dire à quel point vous étiez nombreux », lui répond la juge du tac au tac.

Les quatre présents ne sont pas en récidive, mais d’autres condamnations pour des faits postérieurs à ceux de la plage de Kani-Kéli ont considérablement alourdis le casier de trois d’entre eux. Le chef de la bande, Idriss Boura, a été condamné à douze ans de prison pour des vols avec violences par exemple. Celui-ci, Mouedine Houmadi Souf, Fakidine Nassur et Saddame Madjane reçoivent tous les quatre une peine de quatre ans de prison ferme comme le demandait la substitute du procureur (ce dernier, comparaissant libre et ayant fait trois ans en détention provisoire, fera quelques mois de plus).  Quant aux victimes, qui seront indemnisés au titre de leurs préjudices matériels et moraux, elles disent « ne plus aller à la plage » depuis les faits.

Journée chargée au tribunal judiciaire

Les comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRC) n’ont pas arrêté ce mardi, au tribunal judiciaire. Ce dispositif permet à un juge de décider rapidement de la sanction à adopter pour une personne qui a avoué son délit aux enquêteurs, quelques heures après les faits. Interpellés la veille, deux passeurs de kwassas ont ainsi été condamnés à six mois de prison ferme. Ils seront renvoyés ensuite aux Comores une fois leurs peines effectuées. Le procureur de la République, Yann Le Bris, rappelle que la prison ferme est désormais la norme pour des passeurs primo-délinquants. Dans le cadre également d’une CRC, un homme a écopé de six mois de prison avec sursis pour des violences conjugales. Une autre affaire impliquant deux hommes était jugée en fin de matinée. Il s’agit d’une affaire concernant un client du Barfly, à Mamoudzou, qui a été dépouillé sous la menace d’une arme à la sortie de l’établissement. Outre son téléphone, les voleurs se sont carrément rendus chez la victime pour lui subtiliser son ordinateur portable. Le procureur a requis douze mois de prison, dont six avec sursis, contre les prévenus.

Crabier blanc : le Gepomay livre un premier bilan de son action

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Le crabier blanc se nourrit, entre autres, de petits geckos. crédit photo : Gepomay

Dans le cadre du projet européen Life Biodiv’om, le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) anime depuis 2019 un plan national d’actions (PNA) en faveur du crabier blanc, un petit héron en danger critique d’extinction dont Mayotte abrite 20 à 40% de la population mondiale. Suite au comité de pilotage de la quatrième – et dernière – année de ce PNA organisé le lundi 16 janvier, nous avons échangé avec Steeve Mathieu, chargé d’études crabier blanc au Gepomay.

Flash Infos : Pourquoi le crabier blanc est-il si spécial ?

Steeve Mathieu : Le crabier blanc Ardeola idae est un petit héron de 35 à 45 centimètres, qui nidifie sur quatre îles dans le monde : Madagascar, Aldabra aux Seychelles, Europa dans les îles Eparses et Mayotte. Ici, le crabier blanc niche en mangrove, et s’alimente dans les zones humides. L’espèce est en danger critique d’extinction selon le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

F.I. : Pour quelles raisons ?

 S.M. : La grosse problématique à Mayotte, c’est la dégradation de leur habitat. Les zones humides subissent beaucoup de pressions. Outre le déboisement et la pollution des eaux, les zones humides sont dégradées par des espèces exotiques envahissantes (EEE) végétales – telles que le songe, le dartier ‘Cassia alata’ ou encore la casse fétide ‘Senna obtusifolia’. Enfin, le rat noir des mangroves, connu pour créer de gros problèmes sur les populations d’oiseaux dans le monde, prédate ici les œufs et les juvéniles de crabiers au moment de la reproduction (N.D.L.R. entre septembre et février).

F.I. : En quoi consiste le plan national d’actions en faveur du crabier blanc ?

S.M. : Le plan national d’actions (PNA) crabier blanc, que nous animons au Gepomay, s’articule autour de six axes. Tout d’abord nous suivons l’évolution de la population. Nous procédons à un comptage mensuel sur une vingtaine de sites d’alimentation connus, et nous avons mis en place un protocole de photo-comptage par drone. L’appareil fait un premier passage, prend des photographies sur lesquels on compte les nids. On répète l’opération un mois plus tard et on comptabilise les nouveaux nids. Des modèles statistiques nous permettent ensuite d’estimer le nombre de crabiers blancs vivant à Mayotte : 415 couples à la saison reproductive 2021/2022.

Deuxièmement, il s’agit de réduire au maximum les causes de mortalité directes. Nous avons mentionné le rat noir des mangroves, contre lequel nous luttons à l’aide de pièges mécaniques.

Nous œuvrons à la protection des sites de reproduction contre les menaces en mangrove, par la mise en place d’outils réglementaires. Nous avons par exemple déposé une demande d’arrêté préfectoral de protection de biotope pour trois mangroves, pour lequel nous n’attendons plus que la validation de la Dealm (N.D.L.R. direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer).

Sur le terrain, nous travaillons à la conservation et à la restauration des sites d’alimentation du crabier blanc. Ils sont au nombre d’une vingtaine, dont les plus emblématiques sont le lac Karihani, les retenues collinaires de Dzoumogné et Combani, et la prairie humide de Tsararano. Nous avons par exemple œuvré à la restauration de la prairie humide de Malamani, sous forme de chantier d’insertion, en partenariat avec Mlézi Maoré : 5 jours d’arrachage des espèces envahissantes, 2 jours de plantation. Le bilan est mitigé puisqu’une grande partie des 335 plants indigènes réintroduits ont été volés. Les espèces exotiques envahissantes reprennent petit à petit le dessus. Nous sommes à la recherche de volontaires pour nous aider dans l’arrachage de ces plantes ! Un vrai travail de sensibilisation est nécessaire auprès de la population, comme des élus… En ce sens, le Gepomay a organisé en août dernier le festival du crabier blanc pour communiquer et sensibiliser la population autour de concerts et autres animations.

Enfin, nous faisons vivre le PNA au niveau national et international. Nous avons à ce titre participé au Pan African Ornithological Congress, organisé en novembre dernier au Zimbabwe, pour présenter notre dispositif d’équipement télémétrique des crabiers blancs – une première mondiale – et de lutte contre le rat noir. Un beau coup de pub : l’événement à réuni plus de 300 participants de 69 pays différents.

F.I. : A l’aube de cette dernière année de PNA, quel bilan tirez-vous ?

S.M. :  Tout d’abord, l’équipement télémétrique réalisé sur onze individus que nous avons équipés de balises Argos, nous fournit des données très intéressantes sur leur comportement ! On se rend compte que les crabiers blancs évoluent dans un périmètre plutôt restreint : certains restent cantonnés au grand Mamoudzou, d’autres demeurent en milieu forestier ou agricole. Un seul individu s’est aventuré à Anjouan, avant de revenir à Mayotte en fin d’année dernière. Nous avons également identifié un nouveau site d’alimentation. Un stagiaire a rejoint notre équipe pour analyser les données de télémétrie et de suivi des sites d’alimentation.

Nous allons rédiger le bilan final de notre action, qui sera examiné par un évaluateur sélectionné par la Dealm. Suite à cela, la décision sera prise de poursuivre ou non le PNA. Pour nous, l’objectif serait de le prolonger sur dix ans.

Des sorties pour découvrir les oiseaux des zones humides de l’île

Dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides, le Gepomay organise trois sorties pour découvrir les oiseaux des zones humides mahoraises :

  • Samedi 11/02 : Lac Karihani
  • Samedi 18/02 : Zone humide d’Ambato
  • Samedi 25/02 : Retenue collinaire de Combani

Plus de renseignements par mail : animation@gepomay.fr

Catégorie Handisport

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Handicapable de Mayotte

Créée en 2017 pour défendre les intérêts des personnes en situation de handicap, l’association Handicapable de Mayotte poursuit encore et toujours son travail de sensibilisation sur le terrain. Cela passe notamment par la réalisation d’activités physiques sportives, et à ce sujet, les membres de HDM savent y faire. En 2022, l’association a organisé une marche entre Chiconi et Sada. Celle-ci a réuni de nombreuses autres associations, mais également plusieurs institutions et personnalités politiques. Handicapable de Mayotte avait bouclé cette journée sportive organisée dans le cadre de la Journée Internationale du Handicap, par une table ronde autour du sujet sensible de la place des handicapés dans la société.

 

Le Cercle des nageurs de Mayotte

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En 2022, le Cercle des nageurs de Mayotte a atteint la barre des 400 licenciés ! Ces apprentis nageurs sont répartis dans les zones Nord (plage de Tanaraki), Sud (Musical Plage), Ouest (Tahiti) et dans la communauté d’agglomération Mamoudzou-Dembéni (plage d’Iloni). Au sein de l’association, il y en a pour tout le monde, y compris pour la natation handisport, pour laquelle le Cercle des nageurs à signer des conventions annuelles de pratique avec les établissements de M’lezi Maoré et de l’Apajh Mayotte. D’autres projets sont en cours pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, en l’occurrence à travers la natation.

 

Le rectorat de Mayotte

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Le 3 décembre dernier s’est déroulée la Journée Internationale du Handicap. Le rectorat de Mayotte en a profité pour organiser une journée de sensibilisation au sport handicap durant les cours d’éducation physique et sportive au collège de Passamaïnty. Au sein de leur établissement, les élèves ont été initié à un relais pour malvoyants et non-voyants, ainsi qu’au basket fauteuil.

 

Profession Sport Et Loisirs

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Cette année, l’association Profession Sport et Loisirs (PSL) de Mayotte a encore prouvé qu’en matière d’animation sportive adaptée, on pouvait compter sur elle. Déjà acteur en 2021, PSL a renouvelé sa participation à la Journée internationale du Handicap 2022. C’est son enseignante en Activités physiques adaptées et santé (APAS), Laïlati Saïd, qui a sillonné les terrains les trois jours d’actions durant. Recrutée par PSL en septembre dernier – avec le précieux soutien de l’Apahj et de la Drajes qui ont financé le projet –, la jeune femme a pour mission de répondre aux besoins du territoire en matière d’animation sportive adaptée. Elle travaille pour cela en collaboration avec plusieurs structures dont l’Apajh ou M’lézi Maoré.

 

L’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) de Mayotte

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Parmi les activités à développer au sein de structure, l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) de Mayotte s’est sérieusement penché sur le sport handicap. En décembre dernier, elle a organisé un rassemblement à la MJC de Mangajou dans le cadre de la Journée Internationale du Handicap. L’asssociation avait ainsi mis en place plusieurs ateliers sportifs au bénéfice des visiteurs, notamment les personnes en situation de handicap.

 

Vous pouvez voter et retrouver l’ensemble des catégories et des portraits sur le site sportif.yt

Catégorie dirigeant club de l’année

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Chamsidine Cham – Handball

Combani Handball Club

Le président du Combani Handball Club a vu son équipe première masculine excellé en 2022, en devenant sacré champion de Mayotte. Un titre attendu depuis 21 ans. « Lorsqu’on est venu me chercher en 2017 et qu’on m’a élu à la tête du club, je venais du football et ne connaissait rien du handball. Mais dès les premiers matchs, j’ai vu le potentiel de nos jeunes et j’ai compris qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai alors fait appel à des hommes d’expérience : Bavou, Assane Ali, et d’autres personnalités du handball mahorais, qui nous ont aidé à atteindre cet objectif. » La réussite de Chamsidine Cham, de son équipe dirigeante et de son staff technique ne se résume pas qu’aux seniors, puisque les jeunes du CHC ont remporté plusieurs titres de champions et de coupes de Mayotte. De plus, le club a formé une demi-douzaine de jeunes, en bonne voie pour évoluer au haut niveau national, à l’instar de Dawiya Abdou, sélectionnée en équipe de France U16 en 2022.

 

David Chorel – Kick-Boxing

Bandrélé Boxing Club

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Membre du conseil d’administration de la Ligue mahoraise de kick-boxing, référent kick-boxing de l’UNSS à l’échelle territoriale, David Chorel est l’entraineur-dirigeant du Bandrélé Boxing Club. Fondateur du club en 2017, il anime à la fois les séances des jeunes et celles des adultes tout en gérant la partie administrative et financière de l’association. Ce professeur d’EPS est également à l’initiative de la première – et unique – section sportive kick-boxing de Mayotte, au collège de Bandrélé, où il exerce. Entre ses fonctions d’entraineur du BBC et de la section sportive, le combattant, candidat à une sélection de Mayotte pour les Jeux des îles 2023, encadre à lui seul jusqu’à cinq jours d’entrainements par semaine. Son dévouement pour le sport pieds-poings a payé en 2022 : en février dernier à M’gombani, le BBC a remporté le trophée du meilleur club du championnat de Mayotte Kick Light de la ligue, puis en juin à M’tsapéré, l’AS du collège de Bandrélé a été désigné meilleur AS du championnat de Mayotte Kick Light UNSS.

 

Hazal Saïd Hazal – Football

Association des Jeunes de Kani

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Ancien capitaine de l’AJ Kani, Hazal Saïd Hazal a pris les commandes du club en 2020. « Le club partait à la dérive et j’avais conscience que le seul moyen de faire quelque chose, c’était d’être à sa tête puisque lorsque je n’étais qu’entraîneur, et que d’autres étaient à la tête, j’ai essayé de proposer mes idées, mais je n’étais pas décideur. En 2020, j’ai fait le choix de porter ma candidature à la présidence pour avoir le pouvoir de décision et pouvoir reconstruire le club. » Deux ans plus tard, l’AJK a retrouvé le championnat Élite – 20 ans après l’avoir quitté – et s’est hissé dans le top 5 au classement final de la saison 2022. Au-delà de sa fonction de président, Hazal Saïd Hazal est l’homme à tout faire du club : chauffeur pour les rencontres des équipes jeunes, encadrant des sélections intercommunales… et tondeur officiel de la pelouse du terrain de football, bien aidé par son père Naoioui, avec des machines à tondre qu’ils financent lui-même depuis plusieurs années.

 

Clément Dusfour – Rugby

Despérados Rugby Club M’tsapéré

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En 2022, le Despérados M’tsapéré a connu une nette augmentation de licences chez les jeunes. Les efforts de la part des dirigeants bénévoles du club, son président Clément Dusfour en tête, ont été reconnus par la Fédération Française de Rugby. Cette dernière a octroyé le label « Club engagé » a 200 clubs de France dont celui du Despé, sur 2000 clubs prétendants à cette distinction. Les jeunes adhérents du DRCM se sont encore illustrés, cette fois sur le terrain, en remportant le Challenge Orange. La victoire de ce tournoi régional leur a ouvert les portes du Stade de France, où ils ont été assistés à la dernière finale de Top 14. « C’était la veille du Challenge national Orange, avec tous les vainqueurs régionaux. Tous ces jeunes ont réalisé un tour d’honneur sur la pelouse avant le coup d’envoi de la finale, et ont été reçus à Marcoussis par les ambassadeurs du Challenge, de grands noms du rugby français. C’était un moment magique pour nous et surtout pour eux. » En senior, le Despérados a été, en février dernier, le premier club de l’histoire a remporté le titre de champion de l’océan Indien à X, après son triomphe à Cavani, face à son homologue réunionnais, le Rugby Club du Tampon.

 

Abdallah Djaha Salim – 48 ans – Basket-ball

Vautour Club Labattoir

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Abdallah Djaha Salim est un président heureux. À la tête du Vautour Club de Labattoir depuis 2020, le dirigeant a vu son équipe première senior masculine se distinguer en 2022, en remportant pas moins de cinq trophées. En effet, les Labattoiriens ont remporté le seizième championnat et la treizième coupe de Mayotte de leur histoire. Ils ont battu le BC Dyonisien en finale de zone océan Indien, puis Alfortville aux finalités des championnats de France Nationales 3, devenant à cette occasion champion de France N3 zone Outre-mer. « Mon moment marquant de l’année a été cette victoire au premier match, à 25 secondes de la fin de la prolongation. J’ai vraiment retenu mon souffle. Mais j’ai été admiratif devant le combat mené par nos joueurs. J’ai retrouvé ce jour l’unité du groupe tant recherchée. » Au-delà de l’équipe première masculine, le VCL a reçu la labellisation École de basket, lui qui compte plus de 210 licenciés dont 78% de jeunes. L’année quasi parfaite pour le numéro un de Vautour.

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Comores : La loi excluant les binationaux de la Présidentielle attaquée devant la Haute cour

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Le parti de l’ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou a saisi la chambre constitutionnelle de la cour suprême pour annuler certaines dispositions de la dernière loi portant élection du président de la République. La procédure vise notamment l’article 7 qui oblige les Comoriens à renoncer aux autres nationalités s’ils veulent un jour devenir président de l’Union.

Après avoir dénoncé son adoption, le parti Orange s’est tourné vers la Haute cour pour demander l’annulation de quelques articles de la loi sur l’élection du président de l’Union des Comores. Voté le 28 décembre, le texte a toujours suscité un débat en raison de ses deux principales nouveautés : l’exclusion des binationaux de la course présidentielle et la mise en place du système de parrainage. Mais aucun acteur politique n’avait jusqu’ici porté l’affaire devant le juge constitutionnel. Le parti Orange, de l’ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou, est la première formation politique à engager une procédure en introduisant une requête même si selon un juriste, celle-ci a moins de chance d’aboutir pour des raisons « d’irrecevabilité ». Non seulement parce qu’une loi adoptée est toujours transmise à la cour pour se pencher sur sa constitutionnalité, mais surtout parce que pour une loi organique, seul le président de l’assemblée peut introduire une requête dira notre source. « Si la cour est indépendante, elle nous donnera raison. Car le vrai problème de notre pays, la cour reste toujours aux côtés du gouvernement », a réagi le porte-parole du parti Orange. Les trois articles en ligne de mire pour annulation sont les suivants : La disposition 7 alinéa 5, article 8 alinéa 2 et l’article 12. Décriée ici et là avant qu’elle ne soit soumise au vote des parlementaires, cette loi a toujours fait couler beaucoup d’encre. Elle est en effet accusée d’être « discriminatoire » car excluant les comoriens détenteurs de plusieurs nationalités qui nourrissaient des ambitions politiques. Bien que le gouvernement lui affirme vouloir protéger la fonction présidentielle.

 

Les parrainages

 Dans cette même loi considérée comme « inconstitutionnelle », son article 7 dispose que « si un candidat est titulaire d’une ou plusieurs nationalités outre que la nationalité comorienne, il doit renoncer définitivement à sa ou ses nationalités étrangères ». A propos des conditions d’éligibilité, l’alinéa 5 également remis en cause exige au candidat une résidence permanente sur le territoire national pendant les douze mois précédant l’élection. L’article 8 qui instaure un parrainage de 3.000 électeurs (0.5% par île) pour le prétendant est de surcroît contesté dans la requête du parti de l’ex premier flic du pays, Mohamed Daoudou qui a dirigé d’une main de fer le ministère de l’intérieur pendant près de cinq ans, avant son éviction en 2021. Toujours dans le son second alinéa de l’article mentionné précédemment, on y lit qu’un électeur ne peut parrainer qu’un candidat à la fois, sous peine de nullité des candidatures concernées ; sous réserve de poursuites à l’encontre de l’électeur ayant causé ladite nullité selon la qualification des faits. Dès le départ, de nombreux hommes politiques ont dénoncé cet article estimant qu’il pourrait être utilisé par des personnes malveillantes pour entrainer volontairement l’annulation d’un potentiel candidat gênant. Ce risque est partagé par le parti Orange dont la requête a été transmise à la cour depuis le 4 février, selon un responsable. « Le système de parrainage tel qu’il y est proposé est contraire au principe de la continuité du territoire et à la disposition constitutionnelle qui stipule que tout citoyen doit pouvoir participer librement et de plein droit à la vie politique nationale sans restriction. En général, le parrainage se fait sur le plan national, la nation étant unie et indivisible », relève-t-on dans le courrier de quatre pages.

 

Amendements ignorés

 Pour clore sa liste de griefs, le vice-président de la formation politique signataire du document a enfin cité l’article 12 qui demande le versement dans les pièces à fournir, une attestation prouvant la renonciation des autres nationalités. Autrement dit, sans cette preuve, la candidature risque d’être recalée par la cour suprême. Cette mesure pourrait ainsi entrainer l’éviction automatique de nombreux comoriens binationaux qui envisageraient de se porter candidat lors de la prochaine élection présidentielle. « Dans ces conditions, cette loi enlève de manière drastique la possibilité et la liberté à des centaines de nos compatriotes de participer pleinement à la vie politique de leur pays. Elle porte ainsi gravement atteinte au principe cardinal de la démocratie. Il s’agit d’une loi d’exclusion », écrit le parti dans son argumentaire. Seule formation qui dispose de deux députés dans une assemblée monocolore, car composée de parlementaires issus de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), du président Azali Assoumani, le parti Orange a surtout déploré l’omission des propositions de ses représentants. « Nos députés avaient déposé dans les délais légaux des amendements qui prenaient en compte la disposition de la constitution. A la surprise générale, nous avons constaté que la commission des lois et le secrétariat général de l’assemblée ne les ont pas présentés au débat, lors des séances plénières. Ce qui constitue un acte extrêmement grave contraire à la loi et aux règles établies », souligne la requête, qui normalement doit recevoir une réponse dans un délai de huit jours à compter de la date du dépôt.

Réforme des retraites : les grévistes mobilisés à Mamoudzou

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Encadrés par la police municipale, les 150 grévistes ont pris la direction de Kawéni vers 10h.

Les rangs étaient un peu plus clairsemés que lors des précédents rassemblements. Environ 150 personnes se sont réunies ce mardi matin sur le parvis du comité du tourisme à Mamoudzou, pour protester contre le projet de réforme qui porterait l’âge du départ à la retraite à 64 ans. Pour l’intersyndicale, l’objectif du jour était double : mettre la pression sur les élus mahorais, en faisant prendre conscience à la population que le territoire est tout à fait concerné par le projet de loi. « On entend souvent dire que cette réforme ne concernera pas Mayotte, c’est faux. La retraite à 64 ans s’appliquera aux Mahorais ! », avance Henri Nouri, secrétaire général académique SNES-FSU. « Si on arrive à enlever les deux voix des députés mahorais à l’Assemblée, on aura gagné quelque chose ! », entend-on au micro, tandis que quelques grévistes déploient une banderole d’une dizaine de mètres : « Député(e), en votant pour ou abstention à cet article 7, attends-toi à une sanction non négociable : en 2027…oust ! Hors du Palais Bourbon ».

Aux alentours de 10h, les grévistes ont pris la direction du rond-point SFR à Kawéni. Les jeunes lycéens et étudiants mobilisés à proximité du tribunal judiciaire de Mamoudzou, pour dénoncer des problèmes de régularisation de leur situation au moment de poursuivre leurs études, ont alors grossi les rangs du cortège. La circulation était fortement perturbée; des embouteillages ont été constatés jusqu’à Cavani, via la côte Sogea.

Formation professionnelle : Transitions Pro demande davantage de financements

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Un cahier des doléances de Transitions Pro Mayotte a été remis, la semaine dernière, à Carole Grosjean, ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnelle. Il s’agit de demander plus de moyens financiers pour répondre aux attentes des salariés mahorais en termes de formations professionnelles. Les dotations actuelles sont largement insuffisantes pour accompagner la montée en compétence des salariés du secteur privé à Mayotte.

« Merci à madame la députée Estelle Youssouffa, au sénateur Thani Mohamed Soilihi et au président du Département, Ben Issa Ousseni, qui ont saisi par écrit à leur tour respectivement le ministre du Travail et le gouvernement à ce sujet relatif à la sous dotation de Transitions Pro Mayotte en vue d’une solution rapide », indique Ali Abdou, le président de Transitions Pro.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes